

Comment faire de bons choix ?
Comment faire de bons choix ? à saint
Direction : Guillaume Arnaud
Direction éditoriale : Sophie Cluzel
Direction artistique : Armelle Riva Édition : Vincent Morch
Compositeur : Text’Oh (Dole)
Direction de fabrication : Thierry Dubus
Fabrication : Marie Dubourg
© Mame, Paris, ISBN :www.mameeditions.com2022978-2-7289-3125-5MDS :MM31255
Tous droits réservés pour tous pays.
Introduction
Que dois-je faire ? Quelle voie d’études choisir ? Quel métier me conviendrait ? Dois-je accepter cette proposition de stage ? Comment orienter ma vie pour répondre à ma quête de sens ? Combien de fois, depuis mon entrée au collège, mon entourage m’a demandé : « Qu’est-ce que tu voudrais faire plus tard ? » Question le plus souvent ouverte. Intérêt poli ou sincère. Interrogation parfois suivie d’un conseil plus ou moins insistant : « Si j’étais toi, je ferais… » ou bien : « Je te verrais bien dans… »
Au collège, j’ai choisi l’apprentissage d’une première, puis d’une seconde langue. Un choix souvent limité par les possibilités de l’établissement. Au long de ces années, je me suis investi avec plus ou moins de bonheur dans telle ou telle matière enseignée. Et aussi dans toutes ces activités, dites extrascolaires : la musique, le sport, les groupes de jeunes de mon âge, etc. J’en ai essayé certaines, sans aller plus loin ; dans d’autres, j’ai trouvé durablement goût et intérêt.Avecl’entrée au lycée et la perspective de faire ou non des études supérieures, se présentent des choix tout aussi nombreux dont on me dit qu’ils engagent ma vie… Tout au long de cette période, mes parents ont été le plus souvent très impliqués. D’autres personnes ainsi que des influences
extérieures (échanges en classe, émissions vues ou écoutées, événements de l’actualité, etc.) ont pesé et continuent le plus souvent de peser sur mes choix. Pourtant, malgré toutes ces contraintes et ces déterminations, les choix que je fais orientent mon histoire, celle de ma liberté qui s’éveille et qui grandit à travers eux.
Certains de ces choix ont été faciles, spontanés, pris quasiment sans y penser, comme une évidence. D’autres, tout au contraire, ont fait naître en moi de sourdes angoisses. Une peur de me tromper me tenaillait alors ; une crainte de m’engager sur la mauvaise voie ou, à terme, dans une impasse a pu me paralyser. À qui me confier ? Quel conseil demander ? Des envies nombreuses m’habitent : laquelle devrais-je privilégier ? Quelques-uns me parlent de mon désir. Oui, mais comment le reconnaître ? D’autres, ou parfois les mêmes, m’invitent à faire la volonté de Dieu pour moi. Quelle est-elle, cette volonté ? Comment l’entendre ?
Ces interrogations, dès lors qu’elles relèvent d’un choix à poser, appellent un discernement. Celui-ci se présente comme l’art de juger clairement et sainement les choses, de faire le tri et donc d’identifier les bonnes options qui se présentent à mon esprit. L’art de distinguer entre mes envies, mes aspirations et les résistances ou craintes qui me laissent dans la confusion. Mais comment choisir, puis mettre en œuvre ce choix, c’est-à-dire décider ? Dans sa profondeur, ce discernement ne se limite pas, comme beaucoup le pensent, à un exercice raisonnable d’appréciation de raisons pour et de raisons contre. Le discernement est aussi et surtout, dans l’histoire des religions, une invita-
tion à la vie spirituelle. Il offre la possibilité de saisir la personne dans toutes les dimensions de son être : corps, cœur, intelligence et esprit. Le Nouveau Testament, en particulier, considère toute personne humaine selon ces quatre composantes, sans les séparer, quoique en les distinguant. Comment, en tout cela, me laisser conduire par ce qui donne davantage de sens à ma vie ?
Si le discernement est la capacité humaine à faire la part des choses en vue d’une noble intention, le discernement spirituel s’enracine dans un don de sagesse reçue de Dieu et dans la volonté de mettre ses pas à la suite du Christ. Depuis l’apôtre saint Paul, il porte le nom de « discernement des esprits » (première épître aux Corinthiens, chapitre 12, verset 4). C’est un des trésors, bien souvent méconnu, de la tradition spirituelle des Églises chrétiennes. Pour ceux qui cherchent à suivre le Christ, discerner ne consiste pas tant à distinguer le bien du mal qu’à reconnaître le bien du mieux. Un mieux qui me conduit vers une plus grande proximité avec Jésus Christ, le Fils du Père.
Ce petit livre veut offrir une initiation, aussi concrète et précise que possible, sans rien sacrifier de ses exigences, à ce « discernement des esprits » si précieux pour la conduite de la vie. Il s’ouvre avec le témoignage de Julie et son choix d’études longuement et difficilement discerné (chapitre 1). Nous montrons ensuite, brièvement, comment ce discernement des esprits s’enracine dans le Nouveau Testament (chapitre 2). Au chapitre 3, l’histoire d’une rencontre amoureuse offre un autre exemple de choix décisif. Puis, revenant aux premiers siècles de l’Église,
Discerner grâce à saint Ignacenous évoquons l’expérience du discernement des esprits de deux grandes figures spirituelles, parmi beaucoup d’autres (chapitre 4). Voici ensuite le choix de vie de Matthieu qui se sent appelé à être prêtre et qui apprend à discerner selon les esprits (chapitre 5), avant d’en arriver à saint Ignace de Loyola (1491-1556) qui en a véritablement reçu le don. Don qu’il nous communique au travers des Exercices spirituels et des Règles pour le discernement des esprits (chapitre 6)
– Exercices et Règles dont la visée essentielle est de nous aider à mettre notre vie au diapason du Seigneur et à prendre nos décisions avec le plus de liberté intérieure possible1. À partir de là, nous présentons une manière de faire avec les trois étapes d’un choix discerné : formuler la question du choix (chapitre 7) ; trouver une forme de liberté intérieure devant les options qui s’offrent à nous (chapitre 8) ; délibérer pour se décider et en rechercher la confirmation (chapitre 9).
Ce livre puise l’essentiel de son inspiration dans les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Nous cherchons à montrer le plus simplement possible comment conduire un discernement spirituel devant, avec et pour le Seigneur. Le lecteur qui voudrait aller plus loin n’hésitera pas à se référer à deux de nos précédents ouvrages, L’Art de choisir avec Ignace de Loyola (Lessius, 2018), qui suit Ignace de Loyola dans sa découverte du discernement des esprits et des attitudes spirituelles nécessaires à son exercice, et Apprendre à choisir. Une méthode pour décider seul ou à plusieurs (quatrième édition, Dunod, 2020), où nous expo-
1. Exercices spirituels (désormais abrégés Ex spi.), n° 21.
sons comment mener le discernement de choix professionnels, qu’ils soient individuels ou collectifs.
Dans la même perspective, pour ceux ou celles qui voudraient approfondir tel ou tel point, à la fin de chaque chapitre, nous indiquerons quelques lectures, livres ou articles qui pourraient leur être utiles. En principe, tous sontInsistonsaccessibles.néanmoins sur le fait que le discernement des esprits ne s’acquiert pas dans les livres. Selon la tradition de l’Église, il s’éprouve et se reçoit comme un don qui peut se demander, une grâce. Et, comme tous les dons, il doit se cultiver. C’est pourquoi, en conclusion de chaque chapitre, nous proposons un exercice, sous forme d’invitation à une méditation ou à une contemplation : le lecteur trouvera en Annexe 1 des indications sur la manière de le faire. Nous convions vraiment nos lecteurs à en prendre le temps.
Enfin, rappelons ici un premier principe de toute expérience spirituelle. Saint Ignace l’énonce dans ses préalables à l’expérience des Exercices spirituels : « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et goûter les choses intérieurement1. » Aussi, nous avons la conviction que, à défaut de suivre une retraite ignatienne, ces propositions d’exercices, qui reprennent les manières de faire indiquées par saint Ignace, pourront aider tout un chacun à mieux discerner ses choix. Que ces mêmes lecteurs n’hésitent pas non plus, lors d’un choix important,
1. Ex. spi., 2e annotation.
Discerner grâce à saint Ignaceà demander un accompagnement, en faisant explicitement appel au « discernement des esprits1 ».
Heureuse lecture.
Pour mieux profiter de ce livre
À la fin de certains chapitres, nous proposons une médi tation à partir d’un texte. Le lecteur trouvera en Annexe 1 la façon de s’y prendre. La méditation consiste à se servir de sa mémoire, de son intelligence et de son désir d’aller de l’avant pour nourrir sa réflexion2. Cet exercice permet de se décentrer et de prendre de la distance par rapport à son expérience. Il est particulièrement utile pour :
– chercher à mettre des mots sur sa vocation (par exemple, le texte à la fin du chapitre 1 pourra nous aider à la reconnaître) ;
– aider à poser la question du choix avec davantage d’ob jectivité et à en apprécier les enjeux (fin du chapitre 7) ;
– trouver davantage de liberté de jugement avant de délibérer sur son choix et de prendre sa décision (fin des chapitres 8 et 9).
De même, à la fin d’autres chapitres, nous proposons au lecteur de prendre le temps d’une contemplation d’un passage de l’Évangile en s’aidant, si cela lui convient, des indications proposées après celui-ci. Il trouvera, également en Annexe 1, une brève présentation de la manière de procéder. La contemplation invite en quelque sorte à entrer
1. Voir, dans la même collection, Sr. Luisa Curelli, Petit guide de l’accompagnement spirituel, Paris, Mame, 2021.
2. Ex. spi., n° 45 et suivants.
dans la scène évangélique proposée avec ses expériences de vie et ses puissances affectives1. La contemplation évangélique ouvre à une découverte plus personnelle du Christ Jésus.
1. Ex. spi., n° 101 et suivants.
Discerner grâce à saint IgnaceChapitre 1
Les choix de Julie
Julie a 23 ans et relit quelques étapes importantes des choix faits au cours de ses études supérieures. Elle témoigne devant un groupe d’étudiants de deuxième année deMonmédecine :premier
choix important, c’était en classe de seconde, où j’ai choisi la filière ES. J’avais plus de facilités en lettres qu’en sciences et, à l’époque, je ne me projetais
matinée,chirurgientoujoursjustepasplusloinquelebaccalauréat.Aumomentdubac,àtout17 ans,j’aichoisiSciencesPo.Monpèreavaitfaitcetteformationetilavaitbeaucoupd’influencesurmoi.Maisfairemédecinerestaitunprojetquimetrottaittoujoursdanslatête.Je suisnéedansunefamilleoùilyabeaucoupdemédecins.Aussiloinquejemesouvienne,j’aiétéattiréeparcettecarrière.J’intègredoncSciencesPo.Maisjesenstoutdesuitequequelquechosecloche.Je nesuispasdutoutcomblée.Je voisquecelavam’ouvriràdesfilièresquinem’intéressentpas.Je sensquejesuisfaitepourêtreauprèsdespatients.Aussi,endeuxièmeannée,jedemandeàunoncledepouvoirassisteràdesopérations.Enunejevaisensalledechirurgiedigestive,puisen
Discerner grâce orthopédie, et j’assiste même à une césarienne. J’ai été très impressionnée. Une cousine fait médecine. Je m’intéresse à ses La troisièmecours.année est une année de césure. Quand j’y repense, cela fut une année complètement folle. Je visite quatorze pays, j’apprends le chinois. J’apprends à vivre seule. Mais, surtout, je me pose beaucoup de questions car je dois choisir un Master pour la quatrième année. Tous les choix me sont offerts, mais rien ne m’intéresse vraiment. Je pense à me réorienter. Je me renseigne sur la « passerelle » vers les études de médecine. J’interroge des étudiants qui ont présenté un tel dossier et qui ont été acceptés…Enquatrième année, je finis par choisir un Master en relations internationales. En parallèle, je m’engage dans une ONG qui soutient en Afrique des projets de soins. En fait, j’essaie de voir si je peux concilier mon cursus avec laEnmédecine.cinquième année, je décide de partir six mois à l’étranger pour un poste dans une organisation internationale où je dois défendre le point de vue de la France impactquestionscomptemonsurdessujetscommelatuberculose,lafistuleobstétricale,lanutrition,etc.Je voulaislaisserunedernièrechanceàcursusensciencespolitiques.Mais,là-bas,jesuisfrustrée.Je restecomplètementinsatisfaite,merendantquemesinterlocuteursneconnaissentpaslesdesanté.Celam’aideàprendreconsciencequejedésireavoirundirectsurlasantédesgens.Je décidedetenterla
Les choix de Julie
Discerner grâce à saint Ignace « passerelle ». Je suis acceptée et entre directement en troisième année de médecine. Je ressens que ma place est auprès des patients.
Je ne regrette pas du tout le choix de Sciences Po. J’y ai appris beaucoup de choses. Mais je suis heureuse de ce changement d’orientation. Si je devais le refaire, je le referais dix fois. Je suis là où je dois être !
Tout commence pour Julie avec le choix de la section ES, une décision prise à la fin de sa classe de seconde. C’est un choix de « compromis ». Il laisse une porte ouverte aux matières scientifiques tout en satisfaisant son goût pour les matières littéraires. Ainsi, elle a davantage regardé ce qu’elle estime être ses aptitudes plutôt que ses aspirations et ses désirs. Depuis longtemps, nous dit-elle, elle était attirée par la médecine ! Le critère des aptitudes est-il le meilleur à un âge où les potentialités de la personne sont encore en évolution ? Ce choix lui permettra d’entrer à Sciences Po mais rend plus difficile l’inscription en première année de médecine. Cette première décision importante a-t-elle mis une sourdine à son désir de faire médecine ?
Elle se rappelle qu’à l’époque, en classe de seconde, elle ne voyait pas plus loin que le bac. Beaucoup d’élèves du secondaire, répondant à une pression souvent distillée par les parents et les professeurs, se focalisent sur cet objectif : « Avoir son bac ! » De plus, en classe terminale, quand il faut déterminer sa voie, sujet dont elle parle avec ses parents, Julie se souvient que le rôle de son père a été déterminant.
L’influence de l’environnement – ici, celle du lycée ou de la famille, là, le lien affectif fort qui unit Julie à son père –fait que nous croyons choisir mais que ce sont d’autres qui, subrepticement, sans aucune volonté manipulatrice de leur part, guident fortement nos choix, voire nous les imposent. Nos hésitations ou nos indécisions contribuent largement à cetteDèssituation.lapremière année à Sciences Po, Julie ne se sent pas à sa place. Nous dirons que cela « grince » pour elle. Aussi, très naturellement, remonte à la surface son aspiration pour les études de médecine. Mais Julie n’ose pas faire confiance à son désir. S’ajoutent probablement à cela les encouragements de son père lorsqu’elle lui a fait part de ses doutes : « Tu verras ! C’est un peu difficile, au début, mais cela va te plaire, etc. » Sans doute, aussi, souhaitet-elle aller jusqu’au bout de ce qu’elle a commencé. Elle sait qu’elle en a les capacités.
D’année en année, à travers ses choix, Julie teste et met à l’épreuve son aspiration pour la médecine. En deuxième année, s’adressant à un oncle chirurgien, elle assiste à des opérations chirurgicales. Elle s’intéresse aux cours que suit sa cousine. Dès la troisième année, commence à mûrir en elle l’idée de tenter une réorientation vers la médecine. Mais il faut aller au bout d’une formation pour se présenter à l’autre. Le stage qu’elle obtient en cinquième année dans une organisation internationale lui permet d’éprouver que sa vocation est véritablement la médecine, ce qui signifie pour elle : être auprès des patients… Elle a cette parole :
Les choix de Julie
Discerner grâce à saint Ignace « J’ai vraiment ressenti un appel pour la médecine, même s’il est venu plus tard. »
Au final, mesurant, sans en méconnaître l’intérêt intrinsèque, que les voies offertes par Sciences Po ont pour elle peu d’attrait, Julie entreprend d’emprunter la passerelle et présente un dossier. Le jury ad hoc l’admet en troisième année de médecine. Ce qui est rare. Visiblement, elle a été très convaincante.
Souvent nous nous demandons : qu’est-ce qu’un bon choix et une bonne décision ?
En première approche, nous répondons : un bon choix est celui qui est fait en accord avec notre désir le plus profond, ajusté à nos capacités. Nous l’éprouverons comme une joie qui nous est donnée. La décision est la mise en œuvre d’un choix. Sa qualité se vérifiera souvent par les événements qui viendront conforter ou non notre choix. Le bon choix se ressent intérieurement, la bonne décision se constate après coup.Ainsi,
Julie a obtenu, haut la main semble-t-il, de passer en troisième année de médecine. Dès les premières semaines dans ce nouvel environnement, elle éprouve le sentiment « être là où elle doit être ». Au contraire de la mauvaise impression qu’elle avait ressentie dès sa première année à Sciences Po. Son ressenti intérieur comme les événements lui confirment son engagement dans cette nouvelle voie. Julie ne regrette en rien son parcours et l’allongement de ses études. Sa formation première et les expériences qu’elle a faites demeurent des atouts inappréciables pour la suite de sa vie.
En relisant le témoignage de Julie, nous avons pointé quelques-uns des éléments qui interviennent de manière positive ou négative dans nos choix. Progressivement, au long d’un parcours de cinq années, Julie a reconnu ceux qui devaient l’emporter.
Le but du discernement spirituel est de nous aider à faire des choix aussi libres que possible. Des choix qui soient vraiment les nôtres, faits devant Dieu, à la suite du Christ. Ou, plutôt, avec lui. Julie ne nous dit rien de cette dimension spirituelle. Le contexte de son témoignage ne s’y prêtait pas. Nous pouvons, cependant, supposer qu’il n’était pas absent.
Méditation
Toute vie humaine est vocation
Ce premier texte nous permet de réfléchir sur ce qu’est notre vocation propre dont l’enjeu est heureu l’humain,quisementdécritparChristophThéobald :« Seulceluiàsavocationchrétienneadonnélesensdedesagravitéparfoisdramatiqueetdesabeauté,desadiversitéinfinieetdesoncaractèreuniquepourchacun,peutfaireentendreàtouteautre personnecombiensonexistenceestd’unprixincomparable,quelsquesoientsesappartenances,sesconditionsouseschoixdevie »(Vousavezditvocation ?,Montrouge,Bayard,2010,p.62).« DansledesseindeDieu,chaquehommeestappeléàsedéveloppercar toute vie est vocation. Dès
Les choix de Julie
la naissance, est donné à tous en germe un ensemble d’aptitudes et de qualités à faire fructifier : leur épanouissement, fruit de l’éducation reçue du milieu et de l’effort personnel, permettra à chacun de s’orienter vers la destinée que lui propose son Créateur. Doué d’intelligence et de liberté, il est responsable de sa croissance, comme de son salut. Aidé, parfois gêné par ceux qui l’éduquent et l’entourent, chacun demeure, quelles que soient les influences qui s’exercent sur lui, l’artisan principal de sa réussite ou de son échec : par le seul effort de son intelligence et de sa volonté, chaque homme peut grandir en humanité, valoir plus, être plus.
Cette croissance n’est d’ailleurs pas facultative. Comme la création tout entière est ordonnée à son Créateur, la créature spirituelle est tenue d’orienter spontanément sa vie vers Dieu, vérité première et souverain bien. Aussi la croissance humaine constitue-t-elle comme un résumé de nos devoirs. Bien plus, cette harmonie de nature enrichie par l’effort personnel et responsable est appelée à un dépassement. Par son insertion dans le Christ vivifiant, l’homme accède à un épanouissement nouveau, à un humanisme transcendant, qui lui donne sa plus grande plénitude : telle est la finalité suprême du développement personnel. »
Pape saint Paul VI, encyclique Populorum progressio, 1967, n° 15-16.
Discerner grâce à saint IgnacePour aller plus loin
Paul VI, encyclique Populorum progressio, 1967, n° 15-17, site du Vatican.
Benoît XVI, encyclique Caritas in veritate, 2009, n° 16-21, site du ChristophVatican.théoBald, Vous avez dit vocation ?, Montrouge, Bayard, 2010.
Table des matières
Introduction
Chapitre 1. Les choix
Chapitre 2. Le discernement spirituel au sens au sens spirituel
Chapitre 3. Florence : se rencontrer
Chapitre 4. Le discernement spirituel le Bernard de Clairvaux enseignements vie spirituelle
Chapitre 5. Le choix
Chapitre 6. Ignace de Loyola carrière prometteuse
Comment faire de bons choix
Une retraite spirituelle fondatrice 62 À l’épreuve des consolations et des désolations 66
L’invention des « Exercices spirituels » 68
Chapitre 7. Quelle est la question qui offre un vrai choix ? 73
Préparer son discernement 73
Choisir n’est pas décider 74
Vocation, but et objectif ne se confondent pas 76
Les étapes du discernement 77
Comment formuler la question pour avoir vraiment le choix ? 80
Distinguer dilemme et alternative 81
Comment formuler la question du choix ? 81
Chapitre 8. Trouver une forme de liberté intérieure .... 85
Des choix sous influence 85
Les principaux obstacles à l’exercice de notre libre arbitre 86
Chapitre 9. De la délibération à la confirmation du choix 93
La délibération 93
Ouvrir le temps de la délibération 95
Comment mener notre délibération ? 96 Rechercher la confirmation de notre choix 98
En forme de relecture 105
Annexe 1
Comment conduire une méditation
Comment conduire une contemplation
Relire le temps de prière
Annexe 2. Règles pour le discernement des esprits
Table des matières
