E À LA GUERR COMME E! R R E U G A L À
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Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sophie Cluzel Direction artistique : Armelle Riva Édition : Vincent Morch Compositeur : Pixellence Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Sonia Romeo © Mame, Paris, 2022 www.mameeditions.com ISBN : 978-2-7289-2929-0 MDS : MM29290 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, Modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. »
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Sophie de Mullenheim
À LA GUERRE COMME À LA GUERRE ! Illustré par Marine Gosselin
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À Baudouin et Thomas,
découvreurs de l’Œil de la Marmotte.
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5 e au collège Paul-Cla udel Profession du pè re Trom pett iste professionnel Profession de la mère Médecin urgentiste Qualités Observateur et plein d’imagination Classe
ANNÉE 2019-2020 Nom
DUPAIN Octave 12 ans
Prénom Âge
Mauvais musicien et mauvais artiste.
Défauts Devise Carte n°
L’écriture, sinon rien ! 001
laudel 6e au collège Paul-C professionnel iste re Tr om pe tt Profession du pè in urgentiste mère M éd ec Profession de la e et têtue. Qualités O rig in al
Classe
Défauts
ANNÉE 2019-2020
DUPAIN e Prénom Pl um s Âge 11 an
Devise
Originale et têtue ! Rien ne m'arrête !
Nom
Carte n°
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Classe 6e au collège Paul-Claudel
Profession du père Policier
Profession de la mère Policière
Discipliné et observate ur
Qualités
ANNÉE 2019-2020 Nom Holmes
Prénom Eliott
Âge 11 ans
Trop précipité
Défauts
Devise Au nom de la loi ! Carte n°
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el 6e au co llège Paul-Claud Professeur de français Profession du père ère Artiste peintre Profession de la m sensible Qualités Gentil et
Classe
ard
Rêveur et toujours en ret
Défauts
ANNÉE 2019-2020
GALAXOS Prénom Mathis Âge 11 ans
Nom
Devise
Il n’y a pas de problème
Carte n°
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1 GRAND NETTOYAGE DE PRINTEMPS Une fois par an à la maison, Maman se lance – et nous avec par la force des choses – dans une opération « Grand Nettoyage de printemps ». Cela consiste à récurer la maison à fond et à se débarrasser de tout le superflu. Je déteste le Grand Nettoyage de printemps. Ce n’est pas tant de faire le ménage que je n’aime pas, même si je m ’en passerais bien, mais de me séparer de certaines de mes affaires. Pour moi, rien de ce que j’ai dans ma chambre ne me semble inutile. Pourtant Maman exige qu’au moins un carton disparaisse chaque année. Un supplice ! Je n’aime pas jeter, c’est plus fort que moi. Je suis persuadé que tout peut servir, surtout depuis que je suis en passe de devenir un formidable agent secret. Ainsi, il est indéniable que j’ai absolument besoin de… • Une épingle à cheveux trouvée derrière un meuble pour crocheter un cadenas, pourquoi pas ?
•
Une demi-pelote de laine orange, c’est moche, l’orange, mais de la laine, ça peut servir.
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•
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Mes ciseaux à une seule lame qui me servent de coupe-papier pour ouvrir mon courrier peu important, il est vrai. Mon jeu de 52 cartes avec 51 cartes mais je suis persuadé que le jour où je le jetterai enfin, je retrouverai
le 3 de trèfle qui manque.
•
Ma future collection de tickets de métro de New York qui ne compte qu’un seul ticket mais ne demande qu’à s’étoffer. Après tout, il faut bien commencer un jour.
•
•
Un morceau de couverture de survie ridiculement petit au cas où j’aurais à voler au secours d ’un Lilliputien. Un morceau de verre poli trouvé sur la plage que je
garde toujours dans ma poche et qui sous un certain
angle pourrait servir de loupe.
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Maman ne comprend pas : « Comment tu fais, Octave, pour accumuler autant de cochonneries ? », et ma petite sœur Plume – onze mois de moins que moi tout de même – me regarde avec ses magnifiques grands yeux noisette chaque fois que je lui montre quelque chose dont elle ne voit pas l’utilité. Elle manque franchement d ’imagination… Je dois cependant avouer que, depuis que Plume et moi sommes inscrits à l’activité Enquêtes et Filatures, j’accumule encore plus. Je ne me contente plus de ce qui m’appartient mais rapporte de l’extérieur tout ce qui me paraît intéressant. Tickets de caisse, billets de cinéma, restes de prospectus, morceaux de tissu, listes de course et même une chaussette très sale trouvée au bord de la route, c’est louche non ? Alors forcément, le Grand Nettoyage de printemps, ce n’est pas mon truc. Hélas, Maman est intraitable. À peine m’a-t-elle fait une petite concession : plutôt que de jeter mon carton, j’ai le droit de le descendre à la cave pour désencombrer ma chambre. Depuis le temps, la cave se remplit de mes cartons – dans lesquels je ne reviens jamais fouiller, c’est vrai – mais au moins, je ne perds rien. Cette année, le Grand Nettoyage de printemps tombe en automne, je n’ai pas le souvenir d’ailleurs qu’il se soit jamais déroulé au printemps. Après une journée d’affreuses
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tergiversations, j’ai enfin accepté de me séparer, du moins temporairement, de ma fourchette à spaghettis qui ne tourne plus, de la couverture d ’un livre sur les codes secrets sans le livre à l’intérieur, d’un sac de billes toutes cabossées et de quelques autres bricoles. Avec un soupir de déchirement, j’ai glissé tout ça dans un carton et suivi Plume jusque dans la cave où nous devions faire disparaître nos affaires. Au contraire de moi, Plume n’a aucun mal à se séparer des objets. Chaque année, elle remplit un carton plein de tous les livres qu’elle a lus, je dirais même plus, dévorés. Elle serait prête à les jeter mais cette fois-ci, c’est Maman qui refuse qu’on les mette à la poubelle. Pas très logique tout ça. Pour elle, un livre, ça ne se jette pas. Sur ce point, ce n’est pas moi qui la contredirai, d ’autant moins que je veux devenir un très grand écrivain. En plus d’agent secret, bien sûr.
Plume et moi ne restons jamais longtemps dans la cave. Nous n’avons presque pas peur mais l’odeur d’humidité et de moisi qui imprègne les lieux ne donne pas très envie de s’éterniser. D’ordinaire, nous déposons nos cartons au plus vite et remontons en courant. Pourtant, cette fois-ci, quand nous entrons dans la petite partie qui dépend de notre appartement, je m’arrête, consterné. La cave est
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presque entièrement vide. Quasiment tous les cartons ont disparu, mes cartons ! et cela ne fait aucun doute qu’un autre Grand Nettoyage de printemps a eu lieu sans que nous le sachions. Les traîtres ! – Mes cart… je m’étouffe d’indignation. – C’est immense, s’étonne Plume, à peine touchée par la disparition totale de mes trésors. – Ils n’avaient pas le droit. Je vais… Je bouillonne de rage. – Tiens ? Tu avais vu qu’il y avait une porte ici ? me demande soudain Plume. – Je n’en reviens… Je m ’arrête soudain et me tourne vers Plume. Une porte ? Ma petite sœur pointe le doigt vers le fond de la cave. – Là, regarde, me dit-elle. Tu savais qu’elle était là ? Je secoue la tête et m’approche. – Elle devait être cachée derrière tous les cartons, note Plume. Une porte en effet est percée au milieu du mur, avec un énorme cadenas pour en interdire l’accès. Bizarre, bizarre… – Je me demande où elle peut bien mener, s’interroge Plume, curieuse. Et moi donc ! Mon sang d’agent secret ne fait qu’un tour. Voilà qui mérite que l’on se penche sur la question…
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2 LA FINE ÉQUIPE – Une porte ? – Un cadenas ? – Tu es certain que tu ne l’avais jamais vue ? – Sûr. Dans la cour du collège, les questions fusent. Mathis et Eliott, nos amis d’Enquêtes et Filatures, nous ont rejoints et le mystère de la porte de la cave les passionne tout autant que moi. Entre agents secrets, on se comprend ! – Ce n’est peut-être qu’une issue de secours, tempère Plume qui trouve que nous nous emballons un peu vite. – Avec un cadenas ? fait remarquer Eliott, sceptique. Ça ne s’est jamais vu. – Il est à clé ? demande Mathis. – Quoi ? – Le cadenas. – Euh. Quel imbécile, je n’ai même pas fait attention. Il faut
vraiment que je travaille mon sens de l’observation.
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– Non. À code je crois, répond Plume. Trop forte, ma petite sœur !
– J’apporte un stéthoscope ! lance aussitôt Eliott. – Pour quoi faire ? je demande. – Bah, pour trouver le code. – On n’est pas au cinéma, je rétorque à Eliott qui regarde toujours trop de films policiers. Et ce n’est pas un coffrefort ! – Et alors ? se vexe Eliott. J’en prends un quand même. L’enthousiasme de mes amis est tel que je m’inquiète tout à coup. Et si cette porte ne débouchait sur rien ? – Ça n’est peut-être qu’une porte… je modère. Après tout… – Il n’y a qu’en l’ouvrant qu’on le saura, répond Mathis, très pragmatique. Depuis que je suis inscrit avec Plume à Enquêtes et Filatures, je ne vois plus jamais passer le temps à l’heure de la récréation. Avant, je m ’ennuyais ferme et tournais en rond en évitant d’être alpagué par une équipe de foot, je n’aime pas trop le sport, et de me ridiculiser derrière un ballon. Je comptais les minutes qui me paraissaient souvent interminables. À présent, ce n’est plus le cas. Les minutes sont devenues même ridiculement courtes.
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J’ai de la chance : nous ne sommes que quatre dans le cours Enquêtes et Filatures mais nous sommes tous dans le même établissement, le collège Paul-Claudel. Certes, je suis en cinquième alors que Plume, Mathis et Eliott sont en sixième mais nous avons les mêmes horaires de récré. Cela nous permet de nous réunir beaucoup plus souvent que le seul mercredi après-midi où nous rejoignons Yvain Zible, professeur d ’Enquêtes et Filatures et ancien agent secret. C’est lui qui nous apprend les rudiments du métier. Eliott, c’est le policier de la bande. Dans sa famille, tout le monde est dans la police : son grand-père, son arrière-grandpère, ses deux parents et même son frère aîné. Il s’est inscrit à l’activité Enquêtes et Filatures parce qu’il a ça dans le sang. En plus, il s ’appelle Eliott Holmes, comme Sherlock Holmes. C’est dire s ’il est fait pour les enquêtes même s’il n’a pas du tout l’allure d’un Anglais comme le célèbre détective.
Mathis, lui, est un grand rêveur. Il s ’appelle Mathis Galaxos et je parierais qu’il arrive tout droit d’une autre galaxie, à moins que ce ne soit de la Lune. Il est toujours en retard
et ne se presse jamais. Au début, je n’aurais pas parié grandchose sur lui en tant qu’agent secret mais, en réalité, je pense qu’il est le meilleur de nous tous. J’ai rarement vu
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un tel sens de la déduction et de l’observation malgré ses lunettes qui lui font des yeux énormes. Plume est le troisième membre de l’équipe et la seule fille, même si elle compte pour deux ou trois en réalité. Elle est super active et super jolie, normal, c’est ma sœur ! C’est elle qui a choisi l’activité Enquêtes et Filatures pour nous deux (Maman voulait que nous fassions la même, c’était plus pratique). Au début, elle voulait faire du taekwondo mais il n’y
avait plus de place, ouf ! Elle a alors déniché les cours d’Yvain Zible et je dois dire qu’elle a eu un sacré flair sur ce coup-là. C’est bien, le flair, pour un agent secret. Je ne pouvais pas rêver mieux comme activité extrascolaire. Moi qui n’aime ni le sport ni les arts, c’est l’activité idéale. Et pour le futur grand romancier que je suis, quelle source d’inspiration ! Non, vraiment, c’est un coup de maître de la part de ma petite sœur. En temps normal, je ne suis pas certain que j’aurais été ami avec Eliott et Mathis. Je crois même que nous ne nous serions d’ailleurs jamais croisés dans la cour du collège. Parce qu’Eliott fait du foot et pas moi, et parce que Mathis arrive tout le temps en retard à la récré. Nous devons à Enquêtes et Filatures de nous être rencontrés et bien trouvés. Nous sommes un peu les trois mousquetaires des services secrets, lesquels étaient quatre en réalité, comme nous. Notre devise
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pourrait être « Un pour tous, et tous pour un » mais nous avons adopté celle d’Yvain, à savoir « OUVREZ L’ŒIL ! » . C’est étrange cette devise pour un borgne – Yvain a un œil de verre – mais elle nous plaît beaucoup. La sonnerie de fin de récré retentit et nous surprend une fois encore en plein conciliabule. – On se retrouve à la sortie du collège ? je propose alors. Tous hochent la tête. C’est une chance que tous les quatre nous puissions être assez libres de nos mouvements. Comme le père de Mathis est prof de français au collège, il lui suffit de le prévenir avant d’aller où il veut. Eliott, lui, n’a qu’à laisser un message au commissariat. Quant à Plume et moi, nous faisons comme nous voulons. Papa est toujours en déplacement pour ses concerts de trompette – c’est à sa passion de la musique que je dois de m ’appeler Octave – et Maman travaille aux urgences, autant dire
qu’elle n’est pas souvent là non plus. Avant, je détestais de ne jamais voir mes parents mais depuis que je suis devenu agent secret, leur absence me dérange de moins en moins. Je dirais même qu’elle m ’arrange !
– Et pour le stéthoscope ? demande Eliott soudain hésitant. – Tu le prends, je lance. On ne sait jamais.
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3 CONSTERNATION Après les cours, lorsqu’Eliott nous rejoint, il fait la moue en découvrant le cadenas accroché à la porte. – Je croyais qu’il était à code, dit-il, dépité, son stéthoscope autour du cou. Plume hausse les épaules et lui sourit. – Je suis désolée, je me suis trompée. Il est à clé. Eliott soupire, vaincu. Personne ne résiste au sourire de ma sœur. – Dommage… Il se penche sur le cadenas et l’observe. – Il n’est pas en très bon état, note-t-il. Il est tout rouillé. – C’est plutôt bon signe, je dis. Ça veut dire que personne n’est passé par là depuis longtemps. Depuis longtemps… Le Moyen Âge ? La préhistoire ?
Nous n’ajoutons rien mais je sais que notre esprit à tous vagabonde immédiatement. Surtout le mien, l’imagination, c’est le propre d ’un écrivain. Après un moment, Eliott se ressaisit.
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– Bon, le stéthoscope ne nous servira à rien. Il regarde autour de lui la cave qui est presque vide. Moi, j’évite, ça me déprime d ’imaginer tout ce que j’ai
perdu.
– Pour le coup, dit-il, il nous faudrait une pointe, un clou ou une épingle à cheveux. – J’ai ! je hurle presque. – Un clou ? – Non, une épingle à cheveux ! Eliott me regarde bizarrement. – Je t’expliquerai, je déclare pour couper court à toutes ses questions. Je reviens. Et sans attendre, je sors de la cave et grimpe dans ma chambre récupérer l’épingle à cheveux que j’ai bien fait de ne pas jeter lors du Grand Nettoyage de printemps. Tu vois, Maman, que ça peut servir !
Quand je redescends, victorieux, quelques minutes plus tard, Plume et Eliott sont penchés sur le cadenas et l’étudient avec attention. – Mathis n’est toujours pas là ? je demande, même si cela ne m’étonne pas. Eliott claque la langue, agacé, et grommelle. – Il devait aller voir son père en salle des profs pour lui dire où il allait.
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– Il se sera perdu en chemin, s’amuse Plume. – En tout cas, nous, on ne va pas l’attendre pour ouvrir ce cadenas, déclare Eliott avec un air décidé. Tu as l’épingle à cheveux ? Je la lui montre, très fier. – Donne-la-moi s ’il te plaît, me dit Eliott. Je m ’en occupe. J’ai vu faire ça des centaines de fois. Il en rajoute toujours
un peu, Eliott.
– Dans des films ? je le nargue, vexé qu’il ne me laisse pas essayer le premier. C’est quand même mon épingle à cheveux ! Et ma cave !
Eliott fait mine de ne pas m’entendre et se penche sur le cadenas avec un air de connaisseur. Mais après plusieurs minutes à agiter l’épingle dans la serrure, il semble que ce ne soit pas aussi simple que dans les films. Le cadenas ne donne pas le moindre signe de faiblesse tandis que l’épingle à cheveux est complètement tordue. – Laisse-moi essayer, je demande alors. Moi, j’ai lu ça des centaines de fois, dans les livres.
Eliott soupire, persuadé que je n’y arriverai pas plus que lui. Et il a raison. Le cadenas résiste. Ce n’est pas non plus aussi simple que dans les livres.
– Il faudrait une scie à métaux pour le couper, déclare Plume, très sûre d’elle.
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Parfois, souvent même, ma sœur m’épate. Je ne sais pas où elle est allée trouver cette histoire de scie à métaux étant donné qu’il ne doit pas même y avoir un marteau à la maison. Il n’y a pas moins bricoleur que Papa, à part moi. – Alors ? Nous sursautons. Nous n’avons pas entendu Mathis arriver. D’un coup de menton, il montre la porte et le cadenas. – Ça ne s’ouvre pas ? s’étonne-t-il. Nous secouons tous la tête. – Finalement, c’est un cadenas à clé, j’explique. Il est tellement rouillé qu’il va sans doute falloir le couper à la scie à métaux. Là, je me donne des airs de bricoleur. – Ah, dommage. Mathis s’approche et examine le cadenas. – Tu n’y arriveras pas, déclare Eliott, sûr de lui. Octave et moi avons déjà essayé de l’ouvrir avec une épingle à cheveux. Rien à faire. Mais Mathis ne répond pas. Il continue d’étudier le cadenas et soudain, il sourit. – Il ne sert à rien votre cadenas ! s’exclame-t-il, presque hilare. Je déglutis. Je n’aime pas être pris en défaut. Et Eliott encore moins. Je le vois qui vire au rouge à côté de moi.
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Sans rien ajouter, Mathis glisse les doigts le long de la porte, agrippe le bois et tire vers lui. La porte bouge légèrement. Mathis tire plus fort. Sa prise est meilleure. La porte résiste mais, tout à coup, elle cède et s’ouvre en grand. – Il n’y a pas de système de fermeture, explique Mathis le plus simplement du monde (en plus d’être intelligent, il est modeste, comme c’est agaçant !). Il a dû y en avoir un autrefois mais il a disparu. Le cadenas est certainement resté là parce que personne n’a jamais réussi à le retirer Dire que je suis vexé est un faible mot. Eliott, lui, regarde ses pieds. Il n’y a que Plume qui se réjouisse de la découverte de Mathis. – Wouah ! s’exclame-t-elle en s’approchant de la porte ouverte. Regardez…
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TABLE
1. Grand Nettoyage de printemps...............................................9 2. La fine équipe..................................................................................14 3. Consternation.................................................................................19 4. Si sombre..........................................................................................24 5. Fil orange...........................................................................................31 6. En expédition.................................................................................36 7. On vient !..........................................................................................42 8. À l’abri des regards...................................................................... 46 9. Les conseils d’Yvain.....................................................................52 10. Galère...............................................................................................59 11. Filature...............................................................................................63 12. Contretemps................................................................................ 70 13. Changement de stratégie........................................................74 14. C’est de l’art...................................................................................82 15. Faisons connaissance................................................................ 85 16. Au cœur de la guerre................................................................93 17. La porte…........................................................................................ 98 18. Suspicion.......................................................................................104 19. Dans la nuit...................................................................................107
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20. Recherches................................................................................... 115 21. Personne !...................................................................................... 121 22. Rue Blanche................................................................................ 126 23. La Marée, poissonnerie.......................................................... 131 24. Déceptions.................................................................................. 135 25. L’enquête...................................................................................... 142 26. Double jeu ?................................................................................149 27. Visite guidée............................................................................... 155 28. Nom de code « La Feuille »................................................. 162 Dossier de l’enquêteur.................................................................. 165
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