LES MANIFESTATIONS DU SECRET
DÉFINITION
Taire ce qui ne doit pas être su. Le secret de famille repose sur la nécessité, à l’époque des faits, de ne rien dévoiler de l’événement. Faire le silence était justifié par le souci de protéger la famille, dont le respect des valeurs morales prévalait alors sur le bien-être des individus. Seulement, la mise en place d’un secret constitue parallèlement une perte des capacités psychiques de la personne qui en est soit l’auteur, soit un témoin, dans le sens où le secret occupe tellement de place qu’il en occulte les facultés de penser, la liberté d’expression et une partie de l’intimité familiale. Mais pourquoi cette nécessité de taire ? Aujourd’hui, cela ne nous paraît pas immoral d’avoir un enfant hors mariage, mais il y a cinquante ou quatre-vingts ans, le jugement sur la fille qui mettait un enfant au monde sans être mariée tombait comme un couperet. Elle devenait la honte de la famille au point d’être parfois bannie et l’enfant abandonné ou bien positionné dans la fratrie comme étant l’enfant du couple parental de la demoiselle. Nos ancêtres mettaient tout en œuvre pour sauvegarder leur honneur. La respectabilité de leur famille, leur rang et tout ce qui contrevenait à la morale pouvaient faire l’objet d’un secret de famille. Selon Yvonne Poncet-Bonissol, dans son livre Secrets de famille et non-dits1, pour que l’on puisse parler de secret, il faut que trois éléments indispensables soient présents : dans un premier temps, il est nécessaire que 1. Dangles Éditions. 15
