








Nous adressons tous nos remerciements à Elsa Covelo et Sungjun Han pour leurs précieux témoignages.
Avant sa division en 1948, la Corée, située à l’est de l’Asie, n’était qu’un seul et unique pays. Depuis, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont connu des évolutions radicalement opposées. La première est un pays communiste, plus fermé et autoritaire que la Russie et la Chine. La deuxième est une nation démocratique et innovante, largement ouverte sur le monde. Son économie est l’une des plus dynamiques de la planète. Les deux Corée partagent pourtant une histoire commune.
Le temple Bulguksa, dans la province de Gyeongsang, est un chef-d’œuvre de l’âge d’or bouddhiste pendant la période de Silla.
D’après la légende, Hwanung, fils du roi du Ciel, descend vivre sur terre au sommet du mont Baekdu (entre la Chine et la Corée du Nord actuelles). Un tigre et une ourse viennent le supplier de leur donner forme humaine. Pour tester leur motivation, il les isole pendant 100 jours dans une grotte avec, pour seule nourriture, de l’ail et des herbes médicinales. Affamé, le tigre abandonne. Mais l’ourse tient bon et devient alors Ungnyeo, belle humaine, que Hwanung épouse. De leur union naît Dangun, le fondateur de Gojoseon, le premier royaume de Corée, 2333 avant notre ère.
Du Ier siècle avant notre ère au VIIe siècle, trois royaumes (Goguryeo, Baekje et Silla) se partagent le territoire coréen. À partir de 668, celui de Silla, le plus riche, absorbe les deux autres. Le royaume unifié s’inspire alors beaucoup de la culture chinoise, en particulier de ses croyances, comme le bouddhisme et le confucianisme (voir page 12). Cette période voit la construction de nombreux temples.
Vers 935, la dynastie Goryo, dont vient le nom « Corée », met fin au royaume de Silla et intensifie les échanges commerciaux avec la Chine et le Japon voisins. En 1392, la brillante dynastie Joseon lui succède et fonde alors le dernier royaume de Corée (qui s’achève en 1910). En 1443, Sejong le Grand, l’un de ses rois, crée l’alphabet coréen : le hangueul. Après avoir subi plusieurs invasions, la Corée se replie sur elle-même et connaît un foisonnement culturel important.
Le 25 juin 1950, l’armée nord-coréenne envahit la Corée du Sud, déclenchant alors la guerre de Corée, qui fait plus de 2 millions de victimes. Le conflit se solde, le 27 juillet 1953, par un cessez-lefeu (une trêve), qui instaure la Zone coréenne démilitarisée (DMZ) : une zone tampon de 4 km de large le long de la frontière entre les deux Corée, que personne ne doit franchir. À ce jour, aucun traité de paix n’a été signé, si bien que la Corée du Nord et la Corée du Sud sont toujours techniquement en guerre.
En 1910, le Japon occupe la Corée. Il tente d’anéantir son identité et sa culture. Il ne se retire qu’en 1945, lorsqu’il perd la Seconde Guerre mondiale.
La Russie et les États-Unis, vainqueurs, se partagent alors le territoire coréen et tracent une frontière en son centre. En 1948 naissent deux États : d’un côté, la Corée du Sud, appelée République de Corée, influencée par le modèle américain ; de l’autre, la Corée du Nord, sous le nom de République populaire et démocratique de Corée, dominée par le modèle communiste soviétique.
Zone coréenne démilitarisée (DMZ)
Océan pacifique
Officiellement appelée République de Corée ou tout simplement Corée, la Corée du Sud couvre la moitié sud de la péninsule coréenne.
Elle partage son unique frontière terrestre, d’une longueur de 238 km, avec la Corée du Nord. Elle est bordée à l’ouest par la mer Jaune, à l’est par la mer du Japon et au sud par le détroit de Corée. Le pays est situé à 1 100 km des côtes chinoises et à environ 100 km de celles du Japon. Sa capitale est Séoul.
La Corée du Sud, aussi appelée « pays du matin calme » (traduction du nom de la dynastie Joseon), est divisée en neuf provinces principales, six villes métropolitaines et deux « villes spéciales » : Séoul, la capitale, et Sejong, une grande ville du centre. La population du pays s’élève à 51 millions d’habitants, un chiffre important, sachant que sa superficie est quasiment six fois plus petite que celle de la France. Comme les montagnes sont omniprésentes, les zones habitables, surtout les grandes villes, sont très peuplées.
INCHEON GYEONGGI
CHUNGCHEONGNAM
GANGWON
Îles
JEOLLABUK
CHUNGCHEONGBUK
GYEONGSANGBUK
GYEONGSANGNAM
JEOLLANAM
Le relief de la Corée du Sud est composé en grande partie (70 %) de montagnes. Deux grandes chaînes traversent le pays (Taebaek et Nangmin). Le mont Halla, sur l’île de Jeju, est le point culminant, avec une hauteur de 1 950 m. D’un point de vue géologique,
Mais la Corée du Sud est aussi un pays bordé par la mer. Ses 2 400 km de côtes très découpées sont jalonnés de plus de 3 000 îles, la plupart inhabitées. Les stations balnéaires (lieux de séjour en bord de mer) offrent de belles plages. Sur la côte ouest, où les marées (variations de la hauteur de l’eau) sont importantes, on récolte des algues et des coquillages lorsque la mer est basse. L’intérieur des terres abrite de nombreux parcs naturels, des forêts luxuriantes, des plaines et des fleuves, dont le Han, qui traverse notamment Séoul.
La Corée du Sud profite de quatre saisons bien distinctes. Au printemps, qui s’étend de mars à juin, la température oscille de 8 à 18 °C. À cette période, l’éclosion des fleurs de cerisiers offre un spectacle grandiose. Mais la floraison ne dure que quelques semaines. En revanche, l’été, qui s’étend de mi-juin à août, la température oscille de 23 à 35 °C. Il est souvent synonyme de fortes chaleurs et de pluies abondantes.
Avec des températures de 17 à 26 °C, l’automne, de septembre à novembre, est l’une des saisons les plus appréciées des Coréens mais aussi des touristes. En effet, la nature dévoile alors
un autre spectacle haut en couleurs : les feuilles des arbres se teintent d’orange, de rouge et de jaune. En revanche, l’hiver, qui s’étend de décembre à fin mars, est assez rigoureux. Les températures oscillent entre - 10 et 4 °C.
La nature étant omniprésente en Corée, plusieurs sites et parcs naturels permettent d’observer les couleurs de l’automne, pays.
En 1953, après la guerre de Corée, la Corée du Sud est l’un des pays les plus pauvres du monde. Gouvernée ensuite pendant plusieurs décennies par des régimes militaires très durs, elle connaît un développement fulgurant de son économie. Mais le peuple souffre sous les contraintes et la privation de liberté : ce n’est qu’à la fin des années 1980 que la nation coréenne adopte un régime démocratique. Elle est aujourd’hui la 10e puissance économique mondiale !
Souvent tenus par une seule famille, les grands groupes industriels, appelés « chaebols », ont largement contribué au développement économique de la Corée du Sud. Chaque groupe détient de nombreuses entreprises dans des domaines très divers. Leurs présidents sont de véritables célébrités !
La société Samsung, qui était à l’origine un modeste producteur de nouilles, est aujourd’hui l’un des plus grands chaebols : elle occupe la deuxième place mondiale dans l’industrie électronique.
La société Korail est la compagnie nationale des chemins de fer. Elle gère l’ensemble des grandes lignes de train du pays. Fondé en 1947, le groupe LG investit quant à lui les secteurs de l’électronique, de la chimie et des télécommunications. Il fabrique aussi des ordinateurs portables, des lave-linges et possède 250 entreprises différentes. Enfin, avec le géant Hyundai, qui exporte ses voitures dans le monde entier, la Corée du Sud est aujourd’hui le cinquième constructeur automobile mondial !
La société Korail exploite notamment le KTX, le train à grande vitesse coréen, petit
Connectés pour 93 % d’entre eux, les Coréens profitent du débit Internet le plus rapide du monde et de Naver, leur portail Internet, équivalent de Google. KakaoTalk est leur système de messagerie, équivalent de FaceBook. Comme Naver, avec ses jeux et ses webtoons (mangas coréens) en ligne, l’application Kakao offre d’autres services : KakaoTaxi pour commander un taxi, KakaoBank pour payer en ligne, KakaoBus ou encore KakaoMetro pour se repérer dans les transports.
Ces séries télévisées à succès ont contribué à faire connaître la culture coréenne à travers le monde. En général, elles comprennent une seule saison d’une vingtaine d’épisodes. La romance d’un couple est souvent au cœur de l’intrigue. Les protagonistes vivent toutes sortes de péripéties qui maintiennent les spectateurs en haleine. Traduites dans des dizaines de langues, les séries coréennes sont diffusées sur des plateformes internationales, comme Netflix et Prime Video.
les
Chez les jeunes mais aussi chez les adultes, les jeux vidéo sont devenus extrêmement populaires. La Corée du Sud est le pays où l’on joue le plus au monde ! Véritable industrie, les jeux vidéo y tiennent une place aussi importante que le football ou le rugby en Europe. Les résultats des compétitions nationales ou mondiales sont même annoncés dans les journaux télévisés et la presse.
HISTOIRE DE LA CORÉE 2
GÉOGRAPHIE 4
ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ 6
SÉOUL 8
RELIGIONS ET TRADITIONS 12
LA VIE QUOTIDIENNE 14
LOISIRS 16
LA GASTRONOMIE 18
© 2024, FLEURUS ÉDITIONS
57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com
Direction : Guillaume Pô
Direction éditoriale : Sarah Malherbe
Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche
Édition : Emma Gibaux
Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création de Élisabeth Hébert
Graphisme : Ambrine Angaud
Mise en page : Studio BDAG
Direction de fabrication : Thierry Dubus
Fabrication : Audrey Bord
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : mai 2024
1ère édition – N° d’édition : 24L00447
ISBN : 9782215188322 • MDS : FS88322
Achevé d’imprimer en mars 2024 en Europe (par Rotolito en Roumanie).
Ce livre est imprimé avec des encres à base végétale et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées PEFC™ et d’autres sources contrôlées.
Page 2 : Dangun © Gahoe Museum / Bridgeman Images. Temple Bulguksa © Trabantos / Shutterstock. Temple Bulguksa © Haobo Wang / Shutterstock. Page 3 : Roi Sejong © Pictures from History / Bridgeman Images. Drapeaux des deux Corée © Steven Allen / Shutterstock. Carte du monde © Stockbg / Freepik. Page 4 : Carte de Corée © Freepik. Busan © 2p2play / Shutterstock. Pages 4-5 : Mont Bukhansan © nop popeye77 / Shutterstock. Page 5 : Ulsan © KT Landscape image/ Shutterstock. Festival de Jinhae © TONOITOO / Shutterstock. Nami © Suthee Treewatanawong/ Shutterstock. Page 6 : Samsung © JPstock / Shutterstock. KTX à Séoul © NGCHIYUI / Shutterstock. Hyundai © Renovacio / Shutterstock. Page 7 : KakaoFriends © KIM JIHYUN / Shutterstock. Sculpture sur l’île de Nami © The Villa Studio / Shutterstock. Enfants jouant à des jeux vidéo sur tablette © Imtmphoto / Shutterstock. Page 8 : Palais Gyeongbok © Lifestyle Travel Photo / Shutterstock. Relève de la garde © FiledIMAGE / Shutterstock. Palais Changdeok © sayan uranan / Shutterstock. Jardins de Changdeok © HAEWON JANG / Shutterstock. Page 9 : Le village Hanok © Efired /iStock. Gwangjang market © Finn stock / Shutterstock. Gwangjang market © Redstrap / Shutterstock. Insadong © sladkozaponi / Shutterstock. Page 10 : Spectacle de rue à Hongdae © estherpoon / Shutterstock. Le café Harry Potter à Hongdae © llmiimll / Shutterstock. Cheongyecheon © Sharrocks / iStock. Psy à Gangnam © Keitma / Shutterstock. Starfield Coex © THONGCHAI.S / Shutterstock. Page 11 : N Seoul Tower © TwilightShow / iStock. Lotte World Tower © Stock for you / Shutterstock. DDP © Mlenny / iStock. Page 12 : Fête des lanternes © Photo Atrium / Shutterstock. Fête de Noël à Séoul © raker / Shutterstock. Pages 12-13 : Temple bouddhiste © Panwasin seemala / Shutterstock. Page 13 : Groupe de musique traditionnelle de Jeonju © Yeongsik Im / Shutterstock. Carte de vœux © Giwon Lee / iStock. Hangeul © Antheia Leia / Shutterstock. Chamane © Johnathan21 / Shutterstock. Page 14 : Entrepreneurs s’inclinant dans le respect © stockstudioX /iStock. Classe de primaire coréenne © Keunhyungkim / Shutterstock. Page 15 : Famille coréenne © imtmphoto / Shutterstock. Soldats coréens © E-crow / iStock. Chirurgie esthétique © ME Image / Shutterstock. Femme se maquillant © Indypendenz / Shutterstock. Page 16 : Breakdance à Séoul © Ju Jae-young / Shutterstock. Concert Ateez © Sam the Leigh / Shutterstock. Pages 16-17 : Ateez en tournée en Californie © Sam the Leigh / Shutterstock. PC Bang à Séoul © Pvince73 / Shutterstock. Page 17 : Insigne d’un karaoké coréen © Ki young / Shutterstock. Golf virtuel © SujinKim / Shutterstock. Hyunju Yoo © Samjaw / Shutterstock. Famille en randonnée © Alen thien / Shutterstock. Taekwondo © Quality Stock Arts / Shutterstock. Page 18 : Barbecue coréen © bit mechanic / Shutterstock. Kimchi © PAPA WOR / Shutterstock. Bibimbap © Brent Hofacker / Shutterstock. Pages 18-19 : Famille coréenne © kitreel / Shutterstock. Page 19 : Naengmyeon © Ika Rahma H / Shutterstock. Poulpe © mujijoa79 / Shutterstock. Mandus © tyasindayanti / Shutterstock. Gimbap © MINHO YUN / Shutterstock. Hoppang © sungsu han / Shutterstock. Yakgwa © becky's / Shutterstock. Page 20 : Gyeongju © trabantos / Shutterstock. Seokguram © nunawwoofy / Shutterstock. Haenyeo © Zkruger / iStock. Labyrinthe de Jeju © Kheng Kheng Tang / iStock. Jeju © CJ Nattanai / Shutterstock. Page 21 : Baie de Suncheon © Panwasin seemala / Shutterstock. Jardin hollandais de Suncheon © Panwasin seemala / Shutterstock. Temple Haeinsa © Steve Jangs / Shutterstock. Tablettes de bois du temple Haeinsa © Tom Robertson / Shutterstock. Busan © Trabantos / Shutterstock. Page 22 : Mr. Toilettes © BoyCatalyst / Shutterstock. Sculpture Mr. Toilettes © Jaana Pesonen / Shutterstock. La Petite France © Han Gyual Oh / Shutterstock. Hanbok © Marco Gallo / Shutterstock. Page 23 : Ihwa Mural Village © EQRoy / Shutterstock. Ihwa Mural Village © EQRoy / Shutterstock. Pont à Banwol et Bakji © aaron choi / Shutterstock. Banwol et Bakji © aaron choi / Shutterstock.
Les vignettes à découper reprennent des images des pages intérieures.