LE RUGBY










Les origines du rugby sont aussi mystérieuses que le ventre d’une mêlée. Elles croisent d’ancestrales pratiques traditionnelles et la légende du geste fondateur de William Webb
Ellis… Mais une chose est sûre :
Parmi les autres sports, le rugby tient une place particulière. Il est souvent considéré comme un sport complet par excellence : on y utilise l’ensemble du corps sans restriction. C’est aussi un sport d’équipe complexe puisque, dans sa forme la plus classique, chaque équipe compte quinze joueurs. Soit, lors des matchs, trente joueurs sur le terrain sans compter l’arbitre et ses assistants ! Mais surtout, le rugby est un véritable sport de combat d’équipe. On y domine son adversaire grâce à l’engagement physique et à l’intelligence collective.
C’est pourquoi, pour reprendre les mots de Jean-Pierre Rives, ancien joueur de l’équipe de France : « Jouer au rugby, c’est partir à la guerre et revenir pour le goûter ! »
L’acte de naissance du rugby date de 1823, dans la ville du même nom située dans le centre de l’Angleterre. Pourtant, contrairement à ce que raconte sa légende, ce sport est loin d’être apparu brusquement. Il plonge en effet ses racines dans des traditions ancrées dans différents pays : haspartum romain, la soule française du Moyen Âge, le cad ou le hurling en Irlande, le knappam gallois… On y pratiquait déjà la passe à la main et au pied, le plaquage et le recours à un grand nombre de joueurs.
Une
Le 27 mars 1871 se joue le premier match international, opposant l’Angleterre à l’Écosse (pour une victoire écossaise). Avec cette rencontre s’achève la phase de maturation du rugby, initiée en 1845 à Rugby avec la rédaction des premières règles d’un nouveau sport : le « football-rugby », c’est-à-dire le football tel qu’on le joue à Rugby. Pourtant, les règles varient encore selon les endroits où on le pratique. En 1871, la naissance de la prestigieuse Rugby Football Union (RFU), la fédération anglaise de rugby, entraîne l’harmonisation de la pratique et la création des premiers clubs. Le rugby peut alors s’exporter vers d’autres pays.
Les
L’une des particularités du rugby est de présenter un grand nombre de variantes. Bien qu’elles apparaissent à différentes époques, la première date de 1863 : les étudiants d’Eton décident de ne plus utiliser le haut du corps… Et donnent alors naissance au football ! Désireux de payer les joueurs, souvent ouvriers, pour les protéger en cas de blessure, vingt-deux clubs font sécession en 1895. Ils créent la Rugby League, qui fera évoluer les règles vers le rugby à treize. Mais le rugby peut également se jouer à sept, à dix ou à douze, sur demi ou grand terrain. Le beach-rugby et le rugby à cinq interdisent, eux, le plaquage. Enfin, une version handisport de la discipline, nommée « rugby-fauteuil », se pratique également. Mais avec un ballon… rond !
William Webb Ellis, turbulent élève du collège de Rugby, joue en 1823 une partie de football avec ses comparses. Pourtant, au milieu du jeu, il réalise soudain un geste absurde : il se saisit de la balle ronde, la presse contre son cœur, traverse le terrain sous les yeux médusés de ses compagnons et la dépose dans le but adverse ! Il aurait serré si fort le ballon qu’il en serait devenu ovale… Mythe ou réalité ? Les Irlandais y croient en tout cas assez pour avoir tenté de faire valoir que le père de William Webb Ellis venait d’Irlande !
Ses règles ont beau être (très) nombreuses, le rugby est régi par quelques principes directeurs très clairs. L’équipe en possession du ballon doit avancer en le déplaçant devant la défense. Cette dernière cherche, elle, à en prendre possession en plaquant le porteur de balle pour la lui arracher !
Si le rugby se pratique la plupart du temps sur un grand rectangle d’herbe, en fonction des lieux et des circonstances on y joue aussi sur le sable ou la neige… Les règles précisent les dimensions : le champ de jeu fait ainsi environ cent mètres de long pour soixante-dix de large. À ses deux extrémités, derrière les poteaux en « H », deux zones de marque appelées « en-but » ajoutent dix à vingt-deux mètres au plus long côté du rectangle. Le terrain, flanqué dans sa longueur par les deux lignes de touche, est enfin parcouru de lignes perpendiculaires qui servent de repères au jeu.
Le principe le plus important au rugby est celui de la passe en arrière. L’équipe attaquante est ainsi contrainte d’avancer. Le porteur du ballon peut aussi taper un coup de pied par-dessus la défense, mais ses coéquipiers ne peuvent alors s’en saisir que s’ils étaient derrière lui au moment de la frappe. Cette deuxième règle est celle du hors-jeu. À chaque action, une ligne imaginaire sépare les camps des deux équipes : un joueur qui n’est pas dans le sien ne peut agir. Troisième grand principe, l’avantage est une manière pour l’arbitre de laisser jouer l’équipe à laquelle profite une faute. L’arbitre demeure seul juge du moment où il revient à la faute initiale, ou considère au contraire l’avantage terminé.
Comment remporte-t-on un match ?
En marquant plus de points que l’adversaire au cours de deux mi-temps de quarante minutes chacune. Quand un joueur aplatit le ballon dans l’en-but adverse, il offre cinq points à son équipe. Cet « essai » donne le droit à un coup de pied additionnel, la « transformation ». Tentée depuis l’axe où l’essai a été marqué, elle doit faire passer le ballon entre les poteaux et au-dessus de la barre horizontale pour rapporter deux points de plus. Dans le jeu, on peut aussi tenter un « drop » qui vaut trois points : envoyer au pied la balle entre les poteaux, qui doit cependant avoir touché le sol avant la frappe. Enfin, en cas de faute, une « pénalité » donne l’occasion d’un coup de pied qui, réussi, rapporte lui aussi trois points.
Le rugby traîne souvent une image de sport violent. Pourtant, même si concentrer l’adversaire dans une zone réduite fait partie du jeu, l’objectif est avant tout de trouver des espaces dans la défense. Les attaquants cherchent donc en se passant le ballon à créer une situation de surnombre par rapport aux défenseurs. L’objectif est simple : faire passer la balle par une zone sans plaqueur. Dans ce sport, le mouvement et la feinte sont donc rois !
Tout comme l’équipement des joueurs, la taille et la composition du ballon a évolué. Le cordonnier William Gilbert, voisin du collège de Rugby, a réalisé les premiers. Il a développé par la suite un savoir-faire qui fait encore aujourd’hui de sa marque une référence.
Même si sa taille et sa constitution ont varié au fil du temps, le ballon de rugby est ovale. La raison en vient, plutôt que du biceps de William Webb Ellis, de sa provenance : à l’origine, il s’agissait de vessies de porc gonflées et renforcées par quatre pièces de cuir. L’apparition du caoutchouc et des matériaux synthétiques a rendu le ballon plus imperméable et précis dans ses dimensions : en fonction du type de rugby et de l’âge des joueurs, 28 à 30 cm de long pour un poids de 410 à 460 g. Quant à savoir pourquoi il est ovale… Les amoureux du rugby disent que le charme de son rebond imprévisible ressemble à la vie : sur le terrain, tout peut arriver !
LafrançaiseCarolineDrouinréalise un « tampon », c’est-à-dire un plaquage appuyé destiné à stopper et faire reculer l’attaquante adverse.
La spécialité de Jonny Wilkinson, mythique ouvreur sacré champion du monde avec l’Angleterre en 2003, était le jeu au pied. Il est d’ailleurs toujours détenteur du record de drops marqués en match international (36).
S’il est un geste emblématique du rugby, c’est celui du plaquage. Sur le terrain, c’est le geste par lequel un défenseur stoppe le porteur du ballon, forcé dès lors de le lâcher. Très technique, parfois spectaculaire, il consiste à ceinturer l’attaquant au niveau des hanches pour l’attirer au sol en tombant. Interdiction formelle de plaquer au-dessus des épaules !
UN TERRAIN DE RÊVE ET D’HISTOIRE 2
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LES EXIGENCES DU RUGBY MODERNE 8
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L'ESPRIT RUGBY, LA FÊTE ET LE JEU ! 22
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Graphisme : Ambrine Angaud
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Fabrication : Audrey Bord
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. Dépôt légal : mai 2023
1ère édition – N° d’édition : J23123
ISBN : 978-2-2151-8290-0 • MDS : FS82900 Achevé d’imprimer en mars 2023 en Europe (par Rotolito en Roumanie).
Ce livre est imprimé avec des encres à base végétale et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées PEFC™ et d’autres sources contrôlées.