Inforevue 3/2015 Fr

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Faut-il récompenser les bons conducteurs ? A vue d’hélicoptère

La Cellule personnes disparues a

20 ans :

Ne jamais dire jamais

032015

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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE


L’Inforevue est une publication de la Direction de la communication de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Françoise Forthomme, Renato Guion, Laziza Sadik et Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers et Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz, Emmanuelle Glibert, Benoit Goesaert Traductions: Service de traduction Direction de la communication Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43 Editeur responsable: Renato Guion - Avenue de la Couronne 145A 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf résiliation deux mois avant son échéance. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: inforevue@police.be ISSN: 1780-7638

Le 4 août dernier, j’ai prêté serment en tant que directeur général de la Direction générale de la gestion des ressources et de l’information (DGR). Cette nouvelle direction générale rassemble tous les services d’appui, à savoir le personnel, la logistique, l’information/ICT et les finances. Ce regroupement vise à favoriser notre performance. DGR est une direction d’appui. Notre nom l’indique d’emblée : nous devons mettre nos ‘clients’ au centre et partir de leurs besoins pour leur offrir un service de qualité. Mon ambition est de profiler DGR comme une organisation orientée vers les résultats et les clients. Ceux-ci jouent un rôle déterminant dans la réalisation de notre objectif. Nous devons bien connaître leurs besoins et leurs attentes ainsi que leur perception des services que nous rendons pour adapter notre fonctionnement en conséquence. Il va sans dire que ce ne sera pas une sinécure. Nous devrons évaluer le fonctionnement de notre direction générale et y apporter les corrections nécessaires pour fonctionner avec un maximum d’efficience. La situation budgétaire de la police fédérale et les économies qui nous sont imposées ne nous faciliteront évidemment pas la tâche. Je n’envisage dès lors absolument pas mon mandat comme une promenade de santé, mais plutôt comme un défi à relever.

Les collaborateurs, les personnes sur le terrain jouent un rôle-clé à cet égard. C’est en effet à eux qu’il incombe de prêter cet appui. Ces personnes sont le capital humain, le moteur de l’organisation. Peut-être cette expression est-elle trop souvent utilisée à la légère. C’est pourtant la stricte vérité, à laquelle je crois dur comme fer en tant que dirigeant. En faisant confiance à son personnel, en lui permettant de faire preuve d’initiative, y compris dans des domaines qu’il ne maîtrise peut-être pas d’emblée, et en lui donnant la liberté et la responsabilité d’organiser son travail de manière autonome et d’en présenter les résultats, on améliore considérablement la satisfaction au travail et l’ambiance de travail, ce qui, in fine, profite à l’organisation. Miser sur le bien-être de son personnel, sur la confiance et le respect mutuels, c’est la pierre angulaire de toute chose.

Paul Putteman

Directeur général de la gestion des ressources et de l’information de la police fédérale

www.polimagery.be


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sommaire

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WATERLOO 2015 Une police… impériale

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CELLULE PERSONNES DISPARUES Ne jamais dire jamais

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BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX Policiers et vétérinaires ensemble sur le terrain

POLICE ET MÉDIAS avisderecherche@police.belgium.eu

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FACE TO FACE Récompenser les bons conducteurs: une bonne idée?

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NOUVEAU SPN 08 Naviguer sur de l’aluminium

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L’INVITÉ Frédéric Bodart : Observateur avisé

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PRÉVENTION CONTRE LE VOL Les chefs d’entreprise donnent l’alerte via WhatsApp

rubriques

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La fédération sportive arrive!

Radar...2

Casus...31

Une journée avec...28

Les affaires en court...40

Les Experts...14

Out of office...20 Historia...30

Eurêka !...36

Le monde policier...38 Feedback...49

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R ADAR

“ 426939 L A POLICE EN CHIFFRES

On dénombre actuellement 426 939 armes déclarées en Belgique pour 108 579 détenteurs. Quelque 104 000 armes n'ont toujours pas été déclarées depuis la loi Onkelinx de 2006. Quelque 7 500 armes sont pourtant confisquées chaque année.

QUOTE

Lorsque la science et les hommes s'associent, c'est un véritable rouleau compresseur qui se met en route. Le crime parfait est un mythe.” Le commissaire François Périlleux, PJF Liège, La Meuse, 27 juillet 2015

L’ I N F O G R A P H I E

CAMPAGNE BOB D’ÉTÉ

2014/2015 :

+ 30,2%

de contrôles alcoolémie

2014 : 95,9 % de conducteurs sobres 2015 : 96,5 % de conducteurs sobres

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R ADAR

tweetwall @Jobpol_F Attention! Nouvelle adresse e-mail : recrutement@police.belgium.eu

@PoliceCharleroi

Notre Tour Bleue lieu de tournage du festival du

court-métrage @kinocarolo Clôture le 30/8 à 20h W E B WAT C H

LA BAISSE DE LA CRIMINALITÉ SE POURSUIT En 2014, les services de police fédéraux et locaux ont constaté un total de 956 297 faits criminels. Cela représente une diminution de 3,7 % par rapport à 2013. Depuis 2011, la criminalité enregistrée dans notre pays recule de manière continue mais, pour la première fois, il est à présent question d’une véritable tendance à la baisse. Cette tendance se poursuit encore plus nettement au premier trimestre 2015. D’après les services de police, cette forte diminution est due à l’engagement policier accru et à une tendance générale à la baisse en Europe occidentale.

Théâtre La Ruche

@zp3vallees

Nos cimetières ne sont pas des terrains de jeux pour les enfants, ni des lieux de rencontre pour les plus grands... http://fb.me/2nOQdMqc1

@PolicedeLiege

#radar Notre Lidar prend une semaine de congé.

N'oubliez pas que d'autres contrôles de vitesse sont organisés sur Liège.

@ZP5327

Au Pukkelpop, la police contrôlera les festivaliers sur les réseaux sociaux http://fb.me/7KTO6MPVt

@ZPLesseLhomme INFO www.stat.policefederale.be

L'Agence Wallonne pour la Sécurité Routière (AWSR) lance sa nouvelle campagne sur la vitesse ce lundi. L'occasion... http://fb.me/4Cwzbfs0o

@PolFed_presse

C'est la #Journéemondialeduchien! Nos compagnons à 4 pattes, de vrais amis & d’une valeur inestimable SUR LE VIF

Bien qu’âgé de 60 ans, le commissaire Freddy Tarara n’envisage pas de prendre sa retraite. Officier de l’Académie nationale de police (ANPA), il est devenu au fil des ans notre ‘Monsieur 21 juillet’. Depuis 1994, il a participé à tous les défilés de la fête nationale à la tête du détachement à pied. “Le premier d’après réforme, en 2001, fut le plus complexe… Météo quasiment hivernale, nouvelle tenue pas toujours au point, jupe et talons hauts pour le personnel féminin et pour moi, une toute nouvelle vareuse d’un bleu éclatant. A l’approche de la place des Palais, un spectateur a crié ‘Vive le général Alcazar !’. S’en est suivi un fou rire général que nous avons eu du mal à maîtriser avant notre passage devant la tribune royale.”

pour la police!

@Europol_EU Happy #NationalDogDay to all police dogs! #EuropolPhotoCompetition

@PNationale

[MERCI] Tout l'été, les #CRS engagés pour votre sécurité #secours #mer #montagne

@grcrcmppolice

Demain, ce sera la Jour. nat. des #gardiensdelapaix. Lisez sur des policiers canadiens en mission #auservicedelapaix http://grc.ca/-c82

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© Lavinia Wouters

R A D A R F L A S H É

L'attente Personne n’échappe à l’oeil imparable de nos photographes. Pas même le bourgmestre de Butgenbach, qui attend, accompagné de la police locale, l’assistante sociale, la Cellule personnes disparues et le Service d’appui aérien, le lancement l’action de recherche sur le lac. Voyez en page 28 le déroulement de cette affaire.

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R A D A R F L A S H É

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R ADAR GPS

TREILLIS FRANÇAIS À BRUXELLES Au cours de la mission de maintien de l’ordre à l’occasion du sommet européen des 10 et 11 juin, la police bruxelloise a pu compter sur l’appui de nos voisins français. D’une part, les collègues français ont offert un appui technique au moyen d’un système mobile de caméras. D’autre part, ils ont mis à disposition une variante de nos chevaux de frise. Il s’agit de véhicules équipés de larges flancs de treillis métalliques et de poutres rabattables derrières lesquels les policiers peuvent se retrancher. Cet équipement peut être bien utile lors d’événements de grande envergure.

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Vers la fin du mois d’août, la police judiciaire fédérale de Flandre orientale a découvert un chargement d’environ 100 kg de cocaïne sur un bateau en provenance de Barranquilla (Colombie). La drogue était dissimulée sous une cargaison de plus de 19 500 tonnes de charbon.

L’ANPR À HAUT RENDEMENT Au cours des six mois écoulés, les quelque 80 caméras ANPR (avec reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation) de la Ville et de la police de Malines ont d’ores et déjà enregistré 24 795 ‘hits’ positifs et validés. En 2014, le nombre total de ‘hits’ était de 28 538. Cette augmentation s’explique principalement par le fait que, durant deux semaines, la police a également fait enregistrer par les caméras des véhicules en défaut de contrôle technique, ce qui a engendré environ 14 000 ‘hits’ supplémentaires. Cette année, les caméras ont déjà enregistré 911 véhicules déclarés volés et joué un rôle primordial dans 172 enquêtes judiciaires en cours. À présent que la police malinoise a fusionné avec la zone Willebroek, quelque 24 caméras ANPR supplémentaires viendront certainement s’ajouter à l’arsenal cette année. (Source : De Standaard, 29 juillet 2015)

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R ADAR GPS

BUZZ

UN PV OU UN WIN FOR LIFE

850

La zone de police d’Ath a fait le buzz, début juin dernier, avec le lancement d’une action récompensant d’un billet de loterie Win For Life les conducteurs respectueux du code de la route et roulant sobre avec un véhicule parfaitement en ordre. Journaux, radios et télévisions, belges mais aussi étrangers, ont salué ce concept novateur et original. (Lire aussi en pp. 24-25) INFO http://www.rtbf.be/info/regions/detail_la-police-d-ath-traque-les-bonsconducteurs-et-leur-offre-un-win-for-life?id=9001754

Le week-end des 22 et 23 août 2015, plus de 850 policiers fédéraux et locaux ont veillé à la sécurité et à la mobilité des quelque 100 000 personnes présentes pour le Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps. Ils étaient assistés chaque jour par une trentaine de policiers allemands, luxembourgeois, français et néerlandais

people PAUL PUTTEMAN Paul Putteman, ancien chef de corps de la zone de police de Termonde, a prêté serment le 4 août 2015 comme directeur général de la gestion des ressources et de l’information (DGR) de la police fédérale. __

@CAMPUSAGENT_A SUR TWITTER La police locale d’Anvers (@LPAntwerpen) a créé, le 2 septembre, un compte Twitter qui s’adresse spécifiquement aux étudiants sur les médias sociaux. @Campusagent_A, c’est l’inspecteur Joris Brijs (34), familier du milieu estudiantin en tant qu’ancien président de baptême. Il tweetera de petites nouvelles intéressantes tous les jours et engagera le dialogue en ligne avec les étudiants.

JEAN-LOUIS DALLE Le commissaire divisionnaire Jean-Louis Dalle est le nouveau chef de corps de la zone de police Gavers (Harelbeke/Deerlijk).

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WaT er l oo 2 015

Une police… impériale TEXTE Benoît Dupuis

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

Du 17 au 21 juin … • 160 000 spectateurs dont 30 % d’étrangers • 6 200 reconstituteurs : 5 200 militaires et 1 000 accompagnants de 81 nationalités • Des membres des familles royales belge, britannique, néerlandaise, luxembourgeoise présents les 17 et 18 juin • 8 000 VIP

• 360 chevaux

• 100 canons et 4 tonnes de poudre noire

Mais aussi … • De 200 à 400 policiers par jour en fonction des événements • 8 personnes égarées dans la foule et retrouvées • 5 pickpockets arrêtés avant qu’ils ne passent à l’action • 1 fait de mœurs (attentat à la pudeur) acté • 2 vendeurs de tickets en noir interpellés. Plusieurs tickets et 330 euros saisis • 1 bagarre entre un reconstituant et un steward dans un bivouac. Un couteau a été exhibé. Et un procèsverbal rédigé • 2 cas d’ivresse publique • 2 interpellations pour avoir escaladé la Butte • 3 500 km parcourus par les équipes chargées de veiller aux quelques km de chaussée interdites au stationnement • 9 véhicules enlevés pour infraction au stationnement • Des embarras de circulation réduits au minimum

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i n f o r e v u e 0 31 2 0 1 52

En images www.polimagery.be

z https://youtu.be/KQfzfdknxhs https://youtu.be/Pa00Uz086Mk

PolFed_presse 19 juin Ce n’est pas parce qu’on se trouve près d’un lion que le parking sauvage autour de #Waterloo2015 est autorisé.

“Mes plus vifs remerciements pour la disponibilité, l’engagement dont ont fait preuve tous les policiers. Vu le caractère international de cet événement, nous avions insisté sur le professionnalisme, la correction, le contact avec le public mais aussi la fermeté. Ensemble, nous avons montré une belle image de la police intégrée.“ Olivier Lozet - Directeur coordinateur du Brabant wallon

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C e l l u l e pe r s on n e s di s pa r u e s

Ne jamais dire jamais Créée juste dans la foulée de l’affaire Dutroux, la Cellule des personnes disparues voit le jour le 4 septembre 1995. C’était il y a vingt ans1, déjà… A l’époque, l’équipe se composait de cinq personnes. Aujourd’hui, cette cellule de la Direction des opérations de police judiciaire (DJO) de la police fédérale, compte quatorze membres du personnel. Durant ces vingt années, la Cellule a traité plus de 24 000 dossiers, soit une moyenne d’environ cinq par jour. Certains cas sont plus médiatiques que d’autres mais certaines affaires marqueront à jamais cette équipe. Retour sur onze dates et événements majeurs, racontés par celles et ceux qui les ont vécus. Des faits qui rappellent qu’il ne faut jamais dire jamais2… TEXTE Laziza Sadik

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen


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JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL

MAI 1996

Liam Alain Remue, membre de la cellule depuis 20 ans : “Quand Liam, un petit garçon de deux ans, a disparu au Zennegat à Malines, la Cellule personnes disparues n’existait que depuis quelques mois. C’était notre première disparition inquiétante de cette ampleur et malheureusement, en dépit de tous nos efforts de recherche, nous ne sommes jamais parvenus à le retrouver. Cet échec me ronge toujours… Le respect que m’inspirent les parents des enfants disparus est immense. Liam sera toujours pour moi un symbole et une source de motivation qui me poussent à m’investir encore dans ce travail pour les parents…”

JUIN JUILLET

AOÛT 1996

Dutroux Albert Priem, membre de la cellule pendant 17 ans, aujourd’hui pensionné : “Tout le pays cherchait Julie, Mélissa, An et Eefje, mais aussi Sabine et Laetitia. Après la disparition de Laetitia, une enquête de voisinage a permis de récolter des informations utiles. Nos efforts ont ouvert une brèche et Marc Dutroux a été arrêté. Sabine et Laetitia ont été délivrées vivantes de la cave à Marcinelle ! C’était le début d’une histoire dont les traces sont encore visibles aujourd’hui. Je ne pourrai jamais oublier cette époque…”

SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE

2000-2001

Au Kosovo Guido Van Rillaer, membre de la cellule depuis 20 ans : “J’ai passé les années 2000 et 2001 au Kosovo. Fort de mon expérience en Belgique, j’y étais responsable de la UN Missing Persons Unit à Pristina, active après la guerre civile sanglante qu’avait traversée le pays. Période inoubliable marquée à jamais par l’odeur omniprésente des cadavres entassés dans les charniers. C’était hallucinant … !”

JANVIER FÉVRIER MARS

AVRIL 2006

Marie-Lynn Katty Doms, membre de la cellule depuis 15 ans : “Je n’oublierai jamais le soulagement de la famille de Marie-Lynn, une fillette d’à peine deux ans et demi originaire de Brecht. Nous l’avons cherchée pendant une soirée et une nuit pour la retrouver au petit matin dans un bois, en vie et en bonne santé. Avoir pu rendre cette petite fille à sa famille a été émotionnellement très fort. C’est pour cela qu’on fait ce métier !”

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JANVIER

C e l l u l e p e r s o n n e s d i s pa r u e s

FÉVRIER MARS

AVRIL-MAI 2007

Annick Van Uytsel Joke Van Den Broeck, membre de la cellule pendant neuf ans et actuellement membre d'une autre direction de la DGJ : “Quand Annick, 18 ans, n’est pas rentrée chez elle après avoir participé à une fête, il s’est très vite avéré qu’on n’avait pas à faire à une fugueuse. Nous avons fouillé littéralement partout. Six jours après sa disparition, le 3 mai 2007, son corps a été retrouvé dans le canal Albert à Lummen. Ces moments-là sont affreux à vivre. Et puis, le temps passe et il n’y avait plus qu’à espérer que le meurtrier soit identifié un jour. Ronald Janssen a finalement avoué les faits…”

JUIN JUILLET AOÛT SEPTEMBRE

OCTOBRE 2009

Younes David Rimaux, membre de la cellule depuis 8 ans : “Ce dossier m’a particulièrement marqué en raison du contexte de la disparition de cet enfant de trois ans. Dès le début, nous avions le sentiment que ‘quelque chose’ ne tournait pas rond du côté du papa et malheureusement, quand nous avons découvert le corps du petit garçon, il s’est avéré que nos craintes étaient fondées. J’ai été marqué également par la motivation exceptionnelle des collègues de la zone de police Comines-Warneton qui, sous l’impulsion de leur chef de corps, se sont dévoués corps et âme pendant 13 jours dans ce dossier qui était un exemple parfait de collaboration entre police locale et fédérale, puisque le dossier a été repris de brillante façon par la PJF de Tournai.”

NOVEMBRE DÉCEMBRE

JANVIER 2011

Amélia et Alison Valéry Marechal-Germay, membre de la cellule depuis 15 ans : “La disparition d’Alison et Amélia en bordure de Meuse à Engis garde une place toute particulière pour moi. Deux sœurs de six et douze ans disparaissent tragiquement dans une eau déchaînée et, par-dessus tout, un des plongeurs avec qui nous travaillions depuis de nombreuses années perd également la vie durant les recherches. Une histoire tragique, un ami qui s’en va, une succession de moments douloureux que l’on n’oublie jamais ... !”

FÉVRIER MARS AVRIL MAI

JUIN 2011

30 ans plus tard Laurent Libeert, membre de la cellule depuis 7 ans : “En juin 2011, le parquet de Gand a demandé de mener l’Opération Gentscan II, à savoir une opération de recherche d’envergure de personnes disparues dans les cours d’eau gantois. Ces actions sont, à chaque fois, des exemples parfaits du travail d’équipe dans le sens véritable du terme. Quand nous avons découvert des restes humains enfouis dans la vase d’une vieille Fiat 42 après avoir sorti l’épave de l’eau, près de Lovendegem, nous ignorions à qui ils appartenaient. Il s’est finalement avéré qu’il s’agissait d’une femme originaire de la région gantoise qui avait disparu en 1981 ! 30 ans plus tard, nous avons pu annoncer à sa famille que nous l’avions retrouvée … Un jour qui restera à jamais gravé dans ma mémoire !”

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C e l l u l e p e r s o n n e s d i s pa r u e s

AOÛT SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE DECEMBRE JANVIER

FÉVRIER 2012

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JUILLET

Meurtre au château Joris Baetens, membre de la cellule depuis 9 ans : “Le 31 janvier 2012, Stijn Staelens a disparu de son château à Ruiselede. Les traces de sang relevées laissaient supposer que quelque chose de grave s’était passé. Après les premières recherches et récoltes d’information, je me suis rendu avec Alain Remue, le 3 février, à Ruiselede et Maria Alter afin d’y effectuer des reconnaissances partielles en vue d’effectuer des opérations de recherche de plus grande ampleur. L’après-midi, l’hiver nous est littéralement tombé sur la tête. La température a diminué considérablement et les environs ont été recouverts d’un tapis de neige. Le 16 février, après ce pic hivernal, une grande action de recherche a été organisée avec la Protection civile, dans le bois Blekkerbos. La presse était présente en masse. Un petit changement dans la configuration du terrain, apparu après la reconnaissance initiale, nous a laissé supposer que ‘quelque chose’ y avait été caché. Pour ne pas alerter la presse, une opération de necrosearch a été préparée en toute discrétion. Pendant la nuit, le matériel a été amené sur place et le jour suivant, le bois a été fermé. Vers midi, le corps du châtelain était retrouvé.”

JUIN JUILLET AOÛT

SEPTEMBRE 2012

Ziena Kemous Gerry Van Loock et Pascal Swaelens, membres de la cellule depuis respectivement 4 et 7 ans : “Des opérations de recherche ont été menées sept jours durant, du petit matin au grand soir. Tous les moyens possibles ont été mis en œuvre, des collègues de la police locale et de la police judiciaire fédérale de Louvain se sont impliqués. Certains nous ont traités de fous, d’autres étaient persuadés que l’affaire était perdue d’avance. Mais les enquêteurs et nous étions certains que notre approche était la bonne et la suite nous a donné raison ! Baisser les bras était la dernière option. Grâce à une parfaite synergie, nous avons finalement réussi à trouver l’endroit où le corps de la personne disparue, Ziena Kemous, avait été enterré. La disparition élucidée, la recherche des suspects a pu être ouverte !”

OCTOBRE

NOVEMBRE 2014

Béatrice Berlaimont Marjan Lippens, membre de la cellule depuis un an et demi : “Le vendredi 21 novembre, Béatrice, 14 ans, était partie à l’école à Arlon à pied, mais elle n’y est jamais arrivée … Plusieurs hypothèses ont été analysées pendant les dix jours qui ont suivi sa disparition et des opérations de recherche importantes ont été organisées. Les moyens mis en œuvre et l’étroite collaboration des services de police et des partenaires externes n’ont pas permis de retrouver la jeune fille vivante. Béatrice a été violée et assassinée. J’avais espéré un dénouement heureux jusqu’au dernier jour …”

DÉCEMBRE

Lisez aussi l’article sur la cérémonie d’anniversaire officielle en page 47 Ne jamais dire jamais, est le titre d’un livre publié voici cinq ans par le commissaire Alain Remue, dans lequel il raconte ses expériences et enquêtes à la tête de la Cellule (DE BOCK W., REMUE A., Ne jamais dire jamais, Renaissance du livre, 2010, 171 pp.)

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Pour surfer tranquille

Après ‘MySpace’ arrive ‘porno’… Olivier BOGAERT

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our nos enfants, la rentrée des classes, c’est le plaisir de retrouver les copains, mais aussi celui de les retrouver en fin de journée et d’échanger via Skype ou sur les réseaux sociaux. Mais que cherchent-ils quand ils se connectent ? Sans surprise, c'est YouTube qui arrive en tête. Les enfants y recherchent aussi bien des films d'animation japonais que des vidéos idiotes dont le succès se répand comme une traînée de poudre. Mais rassurez-vous, ils cherchent aussi les solutions aux devoirs demandés par leurs professeurs. Il semble d’ailleurs que les plus jeunes utilisent YouTube comme point de départ de leur navigation aussi bien pour s'amuser que dans un but éducatif. Ce qui constitue toutefois une surprise, c'est leur propension à utiliser les moteurs de recherche pour taper des noms ... de moteurs de recherche ce qui laisse à penser qu'ils ne maîtrisent pas forcément tou-

jours le fonctionnement d'internet. Google et Facebook se placent respectivement en deuxième et troisième position. A la quatrième place arrive le mot ‘sexe’. Seul le site de socialisation MySpace, cinquième, le sépare du mot ‘porno’, sixième mot-clé le plus utilisé par les enfants. Alors, en tant que parents, devons-nous nous inquiéter ? Evidemment, les logiciels de contrôle parental peuvent constituer une aide précieuse mais la présence réelle reste un plus incontestable pour pouvoir lancer ‘LA’ discussion sur la pornographie, le sexe et la confiance qu'on peut accorder aux personnes inconnues qui les sollicitent. Et ce sera notre conseil pour cette édition.

Comment dire …

“Vous avez dit ‘forensique’ ?”

T

oute personne s’intéressant au milieu policier a sans doute déjà rencontré, notamment dans l’Inforevue, le terme ‘forensique’ ... On parle ainsi d’ ‘experts forensiques’, épaulant dans leur laboratoire les services de police afin d’établir la preuve d’un crime. Venu du latin forum – la ‘place publique’, lieu où on rendait la justice dans l’Antiquité romaine –, le mot ‘forensique’ est entré dans le vocabulaire anglais ( forensic) ou néerlandais ( forensisch), mais il commence seulement à être usité dans notre langue. Globalement, les ‘sciences forensiques’ désignent l’ensemble des principes scientifiques et méthodes techniques appliqués

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pour prouver l’existence d’un crime et aider la justice à identifier un auteur et son mode opératoire. Ces sciences font appel à plusieurs disciplines, telles que la chimie ou la biologie. Les experts forensiques sont sollicités notamment pour analyser et identifier des stupéfiants, des résidus de tir sur des mains ou des objets, des traces biologiques ou encore pour déterminer le type d’arme avec lequel un projectile a été tiré. S’il peut se comprendre comme un synonyme de ‘criminalistique’, gageons toutefois que le néologisme ‘forensique’ ne cessera de gagner du terrain, notamment sous l’influence de l’anglais !

Olivier LOUYS


Sur la route

Les lois de la physique sont impitoyables

L

LES EXPERTS

e fait d’être investi d’une mission d’utilité publique n’est d’aucun secours face aux lois de la physique.

Prenons l’exemple des distances de freinage. L’énergie cinétique déployée par la vitesse suit une ‘fonction carré’, ce qui veut dire que multiplier la vitesse par deux augmente la distance de freinage par quatre au moins. Concrètement, un véhicule qui double sa vitesse va donc quadrupler sa distance de freinage ! Si un véhicule de police patrouille à 50 km/h en ville, il aura besoin d’une distance de freinage d’environ 12 m sur route sèche, mais imaginons qu’il ose rouler à 100 km/h lors d’une intervention, sa distance de freinage passera à environ 48m ! Quand on ajoute à cela la distance parcourue durant le temps moyen de réaction d’une seconde, on

Olivier QUISQUATER

obtient alors un total de 19m à 50km/h et 77m à 100 km/h ! 77m pour s’arrêter en ville, c’est une éternité ! Et cela vous montre à nouveau à quel point il ne faut pas confondre vitesse et précipitation lors des interventions …

Allo le callcenter ?

Simulation de salaire

0800 99 272 polsupport@police.belgium.eu

Françoise FORTHOMME

T

enté(e) par un temps partiel ? Différentes possibilités existent en fonction du statut ou du contrat. Les régimes à temps partiels les plus courants sont le 4/5e et le mi-temps. Mais un élément important à connaître avant d’opter pour une réduction du temps de travail est le salaire. Pour obtenir une simulation de votre traitement net dans le cadre d’un régime à temps partiel, un simulateur de traitement est disponible via le site www.ssgpi.be (Membre du personnel > Votre traitement > Simulation). Un conseil : munissez-vous d’une des dernières fiches de

traitement disponible sur Portal. Il suffit alors d’encoder toutes les données concernant votre situation reprises sur la fiche de traitement – statut, échelle de traitement, date d’ancienneté, éventuelles allocations et indemnités, situation fiscale, etc. – en suivant les différentes étapes du module de simulation.

Après avoir encodé la date d’ancienneté, vous devez choisir un régime de travail. En choisissant le pourcentage souhaité, vous obtenez une simulation pour un régime à temps plein (100 %), à 4/5ème (80 %) ou à mi-temps (50 %). En cas de questions ou pour obtenir un appui pour réaliser une simulation, n’hésitez pas à contacter le callcenter.

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B IEN - Ê T RE DES ANI M AU X

Policiers et vétérinaires ensemble sur le terrain “Pour ceux qui ont envie d’apprendre toute leur vie, l’environnement est le domaine idéal !” Dans la zone de police Grensleie (Menin/Ledegem/Wevelgem), les inspecteurs principaux Stijn Claeys et Matty Dejonghe, dont la soif de connaissance est incontestable, sont les figures de proue de la police environnementale. En vue de la protection du bien-être des animaux, qui relève également de leur domaine d’action, ils se rendent régulièrement sur le terrain en compagnie d’une inspectrice vétérinaire du Vlaamse dienst Dierenwelzijn (service flamand du bien-être des animaux). Poussés par la curiosité, nous avons passé une journée à leurs côtés. TEXTES Stefan Debroux et Nicolas Mangon

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PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

MENIN – Nous nous sommes donné rendez-vous un jour de semaine dans les bureaux de la police environnementale. Au menu de la journée : quelques visites à domicile et contrôle d’une animalerie. En attendant l’arrivée de l’inspectrice vétérinaire, Stijn Claeys explique la charge de travail que représente la protection du bien-être animal. “En fait, ça ne constitue qu’une faible partie de nos activités. L’année dernière, nous nous sommes penchés sur une quarantaine d’affaires. Presque tous les dossiers que nous ouvrons découlent d’un signalement – c’est-à-dire ‘une plainte d’un voisin’ – concernant des faits de maltraitance ou de négligence. Nous consacrons la plupart de notre temps et de notre énergie à des dossiers liés à l’aménagement du territoire. Mais qu’il s’agisse d’infractions aux règles urbanistiques, de nuisances sonores, de pollution, de transport de déchets ou d’autorisations de détention d’animaux ..., la réglementation est complexe et ne cesse d’évoluer. Si l’on n’est pas familiarisé avec la matière, on peut facilement passer à côté de quelque chose. En d’autres termes, le risque d’erreur est élevé. C’est la raison pour laquelle nous nous occupons volontiers de ces affaires.”

“Monsieur S. n’a qu’un seul chat, ce qui est vraiment exceptionnel”, explique Sarah. “Souvent, ces cas extrêmes sont des ‘collectionneurs’ en tout genre : bibelots, déchets, insectes ... et même des chats. À partir de 50 chats, le propriétaire doit avoir une autorisation et aménager les lieux de sorte qu’il soit possible d’accueillir autant VISITE 1: FORCER LES CHOSES de chats dans de bonnes conditions Première halte : l’habitation de monsieur S., une maison mitoyenne dans le d’hygiène. Au cours d’une intervention, nous insistons sur ce permis et centre de Menin. “Monsieur S. est un cet aménagement. En ce qui concerne client que nous surveillons régulièrement”, nous explique Stijn en cours de Monsieur S., la situation du chat est route. “Tout a commencé lorsque des voisins se sont plaints de nuisances olfactives et d’actes de négligence à l’égard d’animaux. Lors de notre visite, nous avons découvert une pagaille invraisemblable. Le manque d’hygiène et le chaos ambiants dépassaient toute imagination. Du liquide suintait sous la porte d’entrée. Il s’agissait en fait des excréments d’un chat. De tels cas, nous en avons quelques-uns dans notre zone. Les conditions d’hygiène de ce lieu censé servir d’habitation sont telles que le team policier qui entre en premier est bon pour jeter son uniforme et se rendre à l’hôpital en vue d’une douche désinfectante. Cela peut sembler exagéré, mais nous avons déjà eu le cas.” Entretemps, l’inspectrice vétérinaire Sarah Rimau, du Service du bienêtre des animaux, nous a rejoints. Nous montons à bord de l’Opel Combo banalisée des inspecteurs de l’environnement et mettons le cap sur notre premier lieu de visite.


‘simplement’ liée à celle du propriétaire. S’il se montrait plus soigneux envers lui-même et son logement, les conditions de vie du chat s’en verraient également améliorées.” Nous nous trouvons à présent devant la maison de Monsieur S. Stijn Claeys frappe deux fois à la porte. Lorsque cette dernière s’ouvre, un chat nous lance un regard courroucé. À l’affût d’une cachette, il finit par prendre la

poudre d’escampette. Aucune trace de Monsieur S. Les deux policiers et l’inspectrice vétérinaire observent ce qu'il se passe depuis le trottoir. “Bon, il a fait des efforts”, décrit Matty prudemment. “Il a lavé par terre. On ne voit pas d’emblée d’insectes, ni de déchets, et le chat semble en forme… Mais de là à dire que c’est propre et rangé, il y a de la marge et l’odeur est suffocante. Une petite discussion avec lui. s’avère quand même nécessaire.”

“Dans un cas comme celui-ci,” explique Stijn, “plusieurs façons de procéder sont possibles. Si l’on opte pour la voie judiciaire, avec des PV et l’intervention du parquet, on reporte le problème aux calendes grecques, ce qui n’est pas souhaitable, surtout pour les voisins. Nous avons donc recours aux injonctions. Dans un tel cas, nous ‘demandons avec instance’ à notre client de nettoyer la ménagerie et de la garder propre. S’il ne le

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Les inspecteurs principaux Stijn Claeys et Matty Dejonghe de la zone de police Grensleie et l'inspectrice vétérinaire Sarah Rimaux.

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B i e n - êt r e d e s a n i m a u x

fait pas, nous prenons des mesures plus contraignantes. Matty et moi sommes également chargés de veiller au respect de la réglementation relative à l’hygiène environnementale1. Combinée à nos compétences policières, cette qualité nous donne une plus grande liberté d’action et surtout une plus grande flexibilité pour forcer les choses. Le bourgmestre constitue toutefois notre moyen d’action ultime. Si nous mentionnons dans notre rapport que la situation du logement représente une menace pour la santé publique, le bourgmestre, qui peut prendre des mesures de police administrative, peut décider de déclarer la maison inhabitable. Une telle éventualité impressionne toujours et finit par faire bouger les choses.”

VISITE 2 : COMME UN POISSON DANS L’EAU

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Notre deuxième halte a lieu dans une animalerie vendant des poissons et des reptiles dans la rue commerçante de Menin. Les inspecteurs n’ont pas prévu de contrôle approfondi car cela prend au moins deux jours. Le contrôle ne se limite pas à l’inspection des aquariums et des terrariums, mais

nécessite également un travail administratif conséquent. Aujourd’hui, il s’agit donc d’une visite éclair, même si l’on ne peut pas toujours prévoir son dénouement ...

Le propriétaire français consent à la visite. Selon ses dires, il a une excellente réputation à préserver. Du reste, les Français sont particulièrement friands d’animaux domestiques en tout genre. Son expert diplômé en matière de poissons et de reptiles nous rejoint et répond en connaissance de cause aux questions du vétérinaire. Il explique également l’installation d’épuration des eaux, le dispositif de régulation de l’humidité ... en faisant preuve d’un souci du détail et du bien-être des animaux. Stijn est également impressionné par le professionnalisme français. “Dans ce genre de magasins, il arrive que les condi-

tions d’hygiène ne soient pas scrupuleusement respectées. Mais ici, c’est irréprochable. Lors de notre dernière visite, nous avions déjà remarqué que tout était en ordre. L’infraction que nous avions malgré tout constatée était due à ce spécimen (dit-il en indiquant une grenouille bleue) : le dendrobate. Une autorisation spécifique est nécessaire pour vendre cet animal exotique. C’est en fait une arme mortelle2 d’une valeur de 250 euros.”

Pour clôturer notre visite, l’exploitant du magasin attire l’attention des policiers sur un phénomène auquel il est systématiquement confronté durant les grandes vacances. Des personnes qui reviennent de vacances ou d’une visite dans leur famille en Afrique du Nord revendent des araignées et des reptiles indigènes, mais sans les papiers nécessaires ... Bien entendu, il éconduit les trafiquants, qui tentent toutefois d’écouler leur marchandise dans la rue. Enfin, l’exploitant critique une animalerie concurrente de la commune voisine et demande si l’inspectrice vétérinaire ne pourrait pas s’y rendre car la souffrance animale y serait manifeste ...


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B i e n - êt r e d e s a n i m a u x

VISITE 3 : UN CHEVAL AUX ABONNÉS ABSENTS Notre troisième visite est marquée par le sceau du mystère : l’habitation concernée est introuvable. Dans le dédale de sentiers et de culs-de-sac de ce quartier de Menin, certaines habitations sont (toujours) inaccessibles en voiture. Après maints détours et demi-tours, notre GPS nous conduit finalement à destination, au bout d’un sentier. “Notre service a reçu une information selon laquelle un cheval victime de négligence serait enfermé dans un jardin bien trop petit”, déclare Sarah. Nous sonnons à la porte, mais les habitants sont aux abonnés absents. Les voisins, qui ont déposé la plainte, ne sont pas sur place non plus. Le vétérinaire et les policiers tentent d’apercevoir le cheval dans le jardin, mais une haie et une palissade bouchent la vue. “Les faits de négligence ne sont pas toujours dénoncés par amour des animaux. Parfois, c’est simplement une manière de vider une querelle de voisinage. Regardez, dans ce cas-ci : une maison joliment rénovée et un jardin entretenu avec soin. À côté, une maison d’aspect négligé, un jardin rempli de mauvaise herbe et un cheval ... Je peux tout à fait imaginer que ce soit une source d’agacement pour les personnes qui ont signalé les faits.” Quoi qu’il en soit, nous sommes contraints de battre en retraite, à contrecœur. Et Sarah de conclure : “Mais ce n’est que partie remise. Je reviendrai d’ici peu, si nécessaire avec une autorisation de visite du juge de

police au cas où l’habitant s’opposerait à l’inspection du cheval.” f Cette fonction consiste à veiller au respect de la réglementation en matière d’hygiène environnementale et doit obligatoirement être prévue dans chaque zone de police (par groupe de trois communes au maximum)

1

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et au sein de la police fédérale. Ce brevet est délivré par les autorités flamandes au terme d’une formation axée, entre autres, sur la réglementation VLAREM. Le poison des dendrobates peut être fatal, y compris pour l’homme. Les dendrobates élevés dans nos contrées ne sont toutefois pas toxiques car ils puisent leur poison dans leur alimentation dans la forêt tropicale.

ET EN WALLONIE ?

La Région wallonne a mis sur pied un système de formulaire en ligne, accessible sur son site (www.wallonie.be/fr/bienetreanimal) et permettant au citoyen témoin d’un phénomène de négligence ou de maltraitance d’animaux (animal en mauvais état, manque d’eau, absence d’un abri décent…) de déposer une plainte auprès de l’Unité bien-être animal du Service public de Wallonie.

COMPÉTENCE RÉGIONALISÉE Avec la sixième réforme de l’État du 1er juillet 2014, la compétence en matière de bien-être des animaux a été transférée aux Régions. En Wallonie, l’inspection du bien-être animal a été intégrée, le 1er janvier 2015, au sein de la Direction générale de l’agriculture, des ressources naturelles et de l’environnement du Service public de Wallonie (SPW). Une cellule spéciale, l’Unité bien-être animal (UBEA), a été créée au sein de cette direction. Tout dépôt de plainte peut donner lieu à des contrôles sur le terrain, exercés par des inspecteurs vétérinaires de l’UBEA. À l’heure actuelle, la Région wallonne compte cinq inspecteurs. Le ministre compétent, Carlo Di Antonio, ainsi que les agents de l’UBEA souhaiteraient qu’un agent de référence motivé et formé en matière de bien-être animal soit présent dans chaque zone de police. À noter que les espèces menacées, reprises sous le sigle CITES (entre autres les animaux exotiques), restent quant à elles du ressort du fédéral.

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© Lavinia Wouters

Michèle De Dycker


Férue de

culture générale

OUT OF OFFICE

“La culture générale, c’est ma vie, même si cela semble un peu exagéré. Disons que j’adore ce genre de questions, parfois au grand dam de mes collègues”, plaisante

Michèle De Dycker. Michèle est consultante au sein de la zone de police de Schelde-Leie. Avec son partenaire de quiz et en présence du bourgmestre, elle a disputé la finale du jeu télévisé De Slimste Gemeente van Vlaanderen1 pour la commune de De Pinte, il y a

deux ans. Sa motivation ? La curiosité !

D

E PINTE – “Comment est née cette passion pour les quiz ? Dans mon enfance, j’ai passé beaucoup de temps avec mon grand père. Il détestait l’ignorance et estimait que je devais me forger une solide culture générale. Quelle est la capitale de tel ou tel pays ? Quel mot correspond au ‘u’ dans l’alphabet de l’OTAN ? Il m’emmenait aussi souvent visiter des musées. C’est comme cela qu’est né mon intérêt pour l’histoire. Je dévore tous les ouvrages en rapport avec les guerres mondiales ! Mais je n’étais pas encore atteinte du microbe des quiz. Lors de mes études, je participais certes à des quiz organisés de temps à autres par des associations d’étudiants. Mais j’en étais restée là, jusqu’il y a deux ou trois ans. Sur l’insistance d’un collègue, par ailleurs mon chef de service, je me suis inscrite au concours pour la sélection de la femme (et l’homme) la/le plus intelligent(e) de De Pinte. Ce n’était alors qu’un premier pas. Mon but était de participer au jeu télévisé De Slimste J’ai accepté, sans toutefois avoir l’ambition d’arriver très loin, mais dans l’idée de passer un bon moment. Et puis voilà, j’ai gagné. Aux côtés de Maarten, l’homme le plus intelligent de De Pinte, nous nous sommes hissés en finale de De Slimste Gemeente. Ce n’est pas si mal quand on sait que 81 communes se sont disputées ce titre. Nous avons hélas dû nous incliner face à Aarschot et Louvain.”

Pure détente

“Chaque quiz est un défi, un test me permettant de voir si ma mémoire est toujours en forme. Mais je ne suis pas une adepte qui s’affaire à tout noter et à tenir à jour des banques de données. Je ne me prépare pas non plus spécialement à un quiz. Ma force, c’est d’être une généraliste. Je suis l’actualité (je lis jusqu’à trois journaux par jour, même en vacances ;

je n’imagine pas de passer une journée sans me tenir au courant de l’actualité), je regarde des documentaires, je lis beaucoup, tant des romans que des ouvrages d’histoire, je lis également des ‘magazines people’, le showbizz n’a donc aucun secret pour moi (rires). C’est probablement typique pour une femme seule, non ? J’adore simplement tout savoir ! Ou presque tout. Le sport, les sciences et les maths ne sont pas mes points forts. Heureusement que Maarten, mon partenaire de quiz, est incollable en sport. Nous avons déjà remporté de nombreux quiz dans notre région. Nous avons en effet une réputation à défendre depuis notre participation à De Slimste Gemeente. Dans ce sens, les quiz ont renforcé quelque peu ma confiance en moi. Mais cela reste un hobby comme un autre, uniquement pour le plaisir. Je n’oserais pas me frotter à de vrais champions de la spécialité.”

Talent

“Au travail, mon goût pour les quiz est devenu légendaire (rires). J’aime partager cette passion avec mes collègues. Je viens d’ailleurs volontiers à la rescousse de tous les cruciverbistes de la zone. En outre, ma curiosité a été officiellement reconnue ici comme un talent. Au sein de notre zone, le ‘travail sur la base de talents’ constitue un des piliers de la politique RH. Je suis donc une ‘éponge à connaissances’. Afin d’en faire profiter notre organisation, je rédige une rubrique dans notre newsletter où j’aborde des questions en rapport avec le statut. Voilà mon dada : rechercher des informations et apprendre des choses.” f

Stefan Debroux

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La commune la plus maligne de Flandre.

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POLI C E E T M É DIAS

FAROEK devient hebdomadaire En Flandre, l’émission FAROEK sur VTM a entamé sa troisième saison en septembre. Depuis le lancement de Telefacts Crime, en 2008, l’audience n’a cessé de grimper : chaque épisode totalise en moyenne 445 089 téléspectateurs. Une affaire sur trois est élucidée. Le concept a toutefois été légèrement remanié, puisque FAROEK est à présent diffusé quatre fois par mois : trois fois sous la forme d’un magazine de reportages et une fois sous la forme d’une émission d’enquête. Un nouveau rythme qui n’est pas sans conséquence pour le service OAR (opsporingsberichten/avis de recherche) de la police fédérale (DGJ/DJO). TEXTE Saskia Van Puyvelde

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PHOTOGRAPHIE Guido Veirman

BRUXELLES – Dans son émission FAROEK, le présentateur, Faroek Özgünes, cherche à identifier des auteurs d’infractions, retrouver des personnes disparues ou récolter des témoignages. Pour ce faire, il fait appel aux téléspectateurs en s’appuyant sur des interviews de victimes et des évocations réalistes. “L’émission est le fruit de la collaboration entre trois partenaires”, explique le commissaire Alain Martens, qui dirige depuis le 1e juin le service OAR, composé des sections Médias et BRI (Bulletin de recherche et d’information). Nous sommes en compagnie de cinq des six membres de la section Médias, en charge de la communication externe. “Il s’agit d’un partenariat entre la police fédérale, notre service donc, Liliane Briers, du parquet général, et de VTM, qui est responsable de la production et finance par ailleurs l’émission. Liliane Briers préside la commission de sélection qui se réunit pour examiner les dossiers.” Et l’inspecteur principal Tom Peeters de préciser : “Nous tenons compte de la gravité des faits, de leur caractère répétitif, de la disponibilité d’images de surveillance

de qualité, du respect de la vie privée, etc. C’est un travail très minutieux. La sélection finale consiste en un mix d’infractions diverses, de dossiers actuels et urgents, le tout réparti un peu partout en Flandre. Notre service se charge d’obtenir l’accord du parquet, d’organiser la collaboration avec les enquêteurs sur le terrain, de fournir le matériel nécessaire aux reconstitutions, comme les véhicules ou les armes, et puis, enfin, de la diffusion via la télévision et d’autres canaux tels que Twitter, des sites web et la presse écrite. En moyenne, huit dossiers sont traités lors de chaque émission.” Après avoir été diffusé sur VTM, le programme passe le lendemain sur les chaînes régionales. “Elles peuvent obtenir les dossiers gratuitement auprès de VTM. Cette démarche porte ses fruits, car les gens sont souvent beaucoup plus sensibles aux dossiers liés à leur région”, ajoute Anniek Van Horen.

400 AVIS EXTERNES PAR AN

Du côté francophone, RTL-TVI diffuse l’émission Enquêtes, qui se penche chaque semaine sur un nouveau

dossier. “Dans notre service, nous appelons cela des crime clips. Nous les réalisons entièrement nous-mêmes et les transmettons ensuite à RTL, qui n’a plus qu’à les diffuser !”, explique Françoise Baccus. “Cette émission fait également de bonnes audiences. La part de marché d’Enquêtes est de 29 %, soit environ 490 000 téléspectateurs, ce qui est très bon pour la Wallonie.”

“Ces crime clips sont également diffusés sur la RTBF, des chaînes régionales, le site web de la police fédérale, YouTube, Twitter et Facebook, dans la presse écrite et sur leurs sites web”, précise l’inspecteur Frederic André. “En tout, nous touchons systématiquement plus d’un million de personnes.”

Autrefois mensuelle, l’émission FAROEK de VTM est devenue hebdomadaire. On peut y voir des reportages (essentiellement étrangers) sur la criminalité, ainsi que quelques avis de recherche belges. Une fois par mois, FAROEK se recentre exclusivement sur les avis de recherche, comme c’était le cas auparavant. L’un des avantages de cette nouvelle fréquence de diffusion


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@police_temoin

est qu’elle offre la possibilité de réagir plus rapidement aux événements.

Outre l’émission FAROEK, qui génère déjà un travail important au sein du service, la section Médias s’occupe également des avis de recherche quotidiens, plus brefs, que l’on peut voir sur toutes les chaînes. “ll s’agit pour moitié de disparitions et pour l’autre moitié de faits criminels”, nous confie l’inspecteur Joris Baetens. “Ces avis sont également diffusés via les médias

sociaux, sur le site web de la police et dans les journaux. Cela fait une moyenne annuelle d’environ 400 avis.” Vous pouvez contacter le service OAR via l’adresse djo.oar@police. belgium.eu.

BRI Comme nous l’indiquions au début de cet article, le service OAR comprend également une section BRI. Avec quelque 5 400 avis internes diffusés

chaque année, les membres de cette section, soit onze personnes, ont eux aussi des journées bien remplies. La publication de ce type d’avis (vol, extorsion, coups et blessures, etc.) ne nécessite pas l’autorisation du parquet. Ils peuvent être consultés sur Portal et se veulent une aide pour les enquêteurs sur le terrain. La section BRI peut être contactée par mail à djo.bri-rib@police. belgium.eu. f

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Récompenser les bons conducteurs :

une bonne idée ?

Dirk VAN AERSCHOT CHEF DE CORPS – ZONE DE POLICE GEEL-LAAKDAL–MEERHOUT

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videmment que les bons conducteurs doivent être récompensés. À long terme, cela paie de stimuler un comportement adéquat. Reste à savoir comment. Je ne suis en effet pas partisan des récompenses matérielles, même si cette règle peut comporter des exceptions. Il arrive que des gens cherchent à se faire contrôler pour compléter leur collection de porte-clés BOB. Il est prouvé que les récompenses matérielles n’ont pas d’impact, sauf parfois à très court terme. Il en va de même dans le monde du travail. A-t-on déjà constaté que quelqu’un travaillait mieux parce qu’il percevait un salaire plus élevé ou une prime plus avantageuse ? Personnellement, je n’en connais pas. Je remarque par ailleurs que d’aucuns manifestent un réel mécon-

tentement s’ils ne reçoivent pas de récompense quand notre stock de porte-clés BOB est épuisé. Les récompenses matérielles demeurent compliquées à gérer.

Une tape dans le dos, une remarque positive… ça marche ! C’est pourquoi je plaide depuis des années pour une communication positive. Notre société – dont les médias sont le porte-voix – est obsédée par tout ce qui ne va pas, ou va moins bien. Il est toujours question de “à nouveau 7 % de Fangio pris en faute”, “un conducteur sur vingt ivre au volant”… Il y a quelques années, j’ai incité d’autres chefs de corps à modifier leur communication. Depuis trois ans et demi, nous nous efforçons, dans notre zone de police, à positiver les messages publiés via nos communiqués de presse, notre site

web et les médias sociaux Facebook et Twitter. “93 % des conducteurs ont respecté les limites de vitesse”, “95 % des conducteurs étaient BOB”… Cette façon de communiquer n’a suscité aucune réaction étrange, au contraire. Nous nous concentrons sur tous ces gens qui se comportent bien dans la circulation, car ils ne sont pas suffisamment mis en avant. Je constate que les médias vont de plus en plus dans le même sens que nous et favorisent une communication positive. Mais pas tous… Certains journalistes et/ou rédacteurs (en chef) s’obstinent à publier des infos négatives. Ils s’échinent à recalculer nos chiffres pour souligner des aspects moins encourageants. Les titres véhiculant un message négatif attirent sans doute davantage les lecteurs. Ou pas ?” f


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Le rôle de la police est-il ‘simplement’ de sanctionner les infractions ? Ou, doit-elle aussi, encourager les comportements

responsables sur la route en remettant aux conducteurs qui respectent les règles un petit cadeau ? Nous connaissions déjà le

porte-clés de la campagne BOB qui récompense les automobilistes sobres. Récemment, la zone de police d’Ath est allée un pas plus loin, en donnant un billet Win for Life de la Loterie nationale aux conducteurs exemplaires.

FACE TO FACE

Laurent DUPONT INSPECTEUR PRINCIPAL – DIRECTEUR DU SERVICE CIRCULATION DE LA ZONE DE POLICE D’ATH

A

vec cette action, la zone de police d’Ath espère remettre la sucette plutôt que donner le coup de bâton, mais pas à n’importe quel prix. Nous suivons un conducteur durant cinq minutes. S’il commet une infraction, nous l’arrêtons et un procès-verbal est dressé ou un avertissement écrit lui est adressé en fonction de la gravité des faits et de la politique zonale. Par contre, si sur ce laps de temps, il respecte parfaitement le code de la route, nous l’invitons à s’immobiliser et un contrôle approfondi est opéré : documents du véhicule, équipement de secours,… Ce n’est que quand tous ces signaux sont au vert que le bon conducteur reçoit son Win for Life. Mais prétendre que l’unique finalité de cette opération n’est que de

récompenser les bons conducteurs est réducteur. Win for Life, c’est aussi gagner pour sa vie et celle des autres. Ce n’est donc pas qu’une simple récompense, mais plutôt un incitant à poursuivre dans la bonne direction.

Notre objectif principal est de lutter contre les accidents avec lésions corporelles, avec sanctions à la clé pour tous les comportements répréhensibles. Comment agit habituellement la police en matière de circulation pour influencer positivement le comportement des personnes ? Essentiellement sur la crainte – subjective - des automobilistes d’être contrôlés et verbalisés. Nous accentuons ce sentiment par le biais de ce projet mais nous y apportons, en plus, la possibilité pour les plus disciplinés de se voir récompensés. Un challenge innovant leur est lancé.

La médiatisation de cette opération a un impact préventif positif. Les magasins de la région nous ont fait part d’une hausse des ventes d’extincteurs et de trousses de secours. Les usagers font la démarche de mettre leur véhicule en ordre, une première étape avant de tenter de modifier leur comportement pour tendre vers l’objectif visé par l’opération. Et nous avons pu constater, notamment dans les commentaires sur les médias sociaux, que les conducteurs adaptent leur comportement routier lorsqu’ils passent dans notre zone. Donc cela marche, même si en deux mois d’opération, nous n’avons encore distribué que cinq des cinquante Win for Life achetés.” f

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NOU V EAU SPN 0 8

Naviguer sur de l’aluminium Depuis la fin de l’année passée, l’équipe d’appui technique (TST) de la police de la navigation (SPN) possède un nouveau ‘bateau de travail’. Venu compléter la flotte existante, cette embarcation en aluminium, au look quelque peu inhabituel, est affectée à des missions de natures diverses. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

ZEEBRUGES – L’inspecteur principal Koen Anckaert, chef de service du TST1, nous raconte l’histoire : “En 2010, nous avons créé un groupe de travail avec des membres de toutes les sections de la SPN ainsi que du centre de services de Bruges. Sa mission ? Échanger des idées concernant le développement des nouveaux RHIB2 (quatre ou cinq unités) pour

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la police de la navigation. L’objectif était de fabriquer, pour chaque section, un RHIB sur mesure, capable d’exécuter toutes leurs missions sans exception. Mais il s’est très vite avéré que c’était impossible. En tant que responsable, j’ai décidé, avec les autres membres du TST, de me retirer de ce groupe de travail et de mettre en quête d’un bateau spécifique pour SPN/TST. Par analogie avec notre petite embarcation SPN 11, nous avons opté cette fois pour un modèle en aluminium équipé d’une cabine, une solution adaptée à toutes les conditions météorologiques. Ce bateau était appelé à devenir un remplaçant à part entière des RHIB existants, nous permettant d’opérer dans toutes les eaux.”


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STABLE ET MANIABLE Fin 2014, l’acquisition était un fait et la construction pouvait débuter. “Cent jours ouvrés plus tard, c’était un magnifique bateau, très pratique, qui était mis à l’eau pour un essai de navigation”, poursuit Koen Anckaert. “Dans l’intervalle, les techniciens navals du centre de services de Bruges avaient orné la nouvelle embarcation du striping de la police afin qu’elle puisse être dûment identifiée. À Maasbracht, aux Pays-Bas, on a mis le bateau à l’eau à l’aide d’une grande grue, après l’avoir pesé officiellement (son poids à sec est de 1 800 kg, soit un poids inférieur à celui des RHIB actuels). Pendant le test, j’ai pu constater que le bateau était très stable sur l’eau, tant à basse qu’à haute vitesse. De plus, il

est très maniable. Cette embarcation sera parfaite pour les missions du TST. Elle a été spécialement adaptée aux spécificités du sonar à balayage latéral et du ROV 3. La réception définitive du bateau a eu lieu à Zeebruges, le 18 novembre 2014, en présence du fabricant. Il peut être utilisé sur toutes les eaux navigables ainsi qu’en mer. Grâce à cette embarcation, nous pouvons à présent travailler de manière autonome, sans devoir demander préalablement aux sections SPN si elles ont un RHIB disponible. Enfin, grâce à l’aluminium, nous subirons moins d’avaries.” f Pour en apprendre davantage à ce sujet, lire la rubrique Un jour avec à la page 28 de ce numéro. Rigid Hull Inflatable Boat: embarcation pneumatique à coque rigide. 3 Remotely Operated Vehicle: véhicule télécommandé. 1 2

FICHE TECHNIQUE Nom du bateau SPN 08 Type Tinn Silver 700 Fabricant Tinnemans en Zn –Maasbracht Longueur 7m Largeur 2,5 m Moteur Hors-bord Honda 150 CV – 4 temps Vitesse minimum 3,5 km/h (2 nœuds) Vitesse maximum 58 km/h (31 à 32 nœuds) Poids dans des conditions opérationnelles (réservoir plein) 1800 kg Nombre de personnes opérationnelles équipées de matériel pour des missions sonar 6 Déplacements administratifs 10 Remorque Remorque Pega – double essieu

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Briefing à la ZP Eifel Le SPN08 est mis à l'éau

Le side scan sonar explore le fond du lac Les plongeurs descendent

Discussion entre plongeurs et membres de la Cellule personnes disparues

Arrivée du corps


Koen Anckaert

CHEF DE SERVICE DE L’ÉQUIPE D’APPUI TECHNIQUE (TST) DE LA POLICE DE LA NAVIGATION (SPN) PROFESSION :

L’inspecteur principal Koen Anckaert et les inspecteurs Marc Wildemeersch et Peter Decuyper quittent Zeebruges. Au programme, une action de recherche sur le lac de Butgenbach afin de tenter de retrouver une personne disparue.

Koen assiste au briefing au commissariat de la zone de police Eifel (Amblève/ Bullange/BurgReuland/Butgenbach/Saint-Vith). Quelques partenaires sont également présents : la recherche locale, la Cellule personnes disparues, des plongeurs de la Protection civile de Crisnée, une assistante sociale … Le commissaire Edgard Schmit dirige le briefing et aborde quelques points d’attention : les caractéristiques spécifiques du lac et de son barrage, la présence de touristes, la procédure à suivre si le corps était trouvé, et ainsi de suite. Une équipe de tournage de la chaîne VTM couvre l’événement pour l’émission FAROEK (pour plus d’informations, lire en page 22).

Le tout nouveau bateau (SPN 08)1 du TST quitte la rive et entame les recherches trois km plus loin dans un périmètre bien défini. Pendant que Marc manœuvre le bateau et que Peter met à l’eau le side scan sonar 2, Koen observe les images et désigne les éventuelles cibles. Koen : “Grâce aux coordonnées GPS, nous pouvons enregistrer la position exacte des cibles et ensuite y revenir. Le programme Review nous permet d’évaluer toutes ces cibles. Celles qui nous intéressent sont signalées aux plongeurs par une bouée dans l’eau. Comme toujours, nous espérons obtenir un résultat positif, ce qui signifie en réalité que nous aurons trouvé le corps. La réussite dépend de plusieurs facteurs comme le courant, la végétation, la visibilité sous l’eau, les différences de profondeur et ces valeurs sont difficiles à calculer à l’avance.” Deux positions sont finalement sélectionnées. Clairement, il y a ‘quelque chose’ dans l’eau dans ces zones-là : l’une mesure 1,29 m de longueur, et l’autre 1,60 m. Le commissaire Alain Remue de la Cellule personnes disparues et ses collègues Pascal Swaelens et Gerry Van Loock montent à bord pour visionner les images. Le SPN 08 se met à nouveau en route vers les deux zones désignées et laisse le sonar faire son travail.

Pour orienter les plongeurs de la Protection civile dans la bonne direction, le TST lance deux bouées à l’eau. Koen : “Un corps immergé peut ‘remonter à la surface’. De ce fait, il est possible que la position précise où il avait été repéré au départ ne soit en fin de compte plus correcte. De plus, les plongeurs scrutent le fond, alors qu’il est possible que 1 2

IDENTITY KIT Depuis 10 ans, autrement dit, depuis la création du TST en janvier 2005, c’est l’inspecteur principal Koen Anckaert qui dirige cette équipe chargée de l’appui technique à la police de la navigation. Outre le side scan sonar, le TST dispose d’autres appareils spéciaux, de moyens d’observation, d’appareils de détection de drogues, d’explosifs, de métaux, etc. Bien qu’étant basée à Zeebruges, cette équipe intervient sur l’ensemble du territoire, et ce, aussi bien à la demande des services de la police locale que fédérale.

UN JOUR AVEC ...

le corps se trouve un mètre plus haut.” Tout le monde attend, plein d’espoir. Des heures s’écoulent. Tous les protagonistes se consultent régulièrement pour connaître le topo et éventuellement réorienter la technique de recherche. Finalement, un plongeur vient visionner les images du side scan sonar pour avoir une vue plus claire de ce qui se trouve sous l’eau. Il est à présent certain que ‘quelque chose flotte’ dans l’eau, probablement la personne disparue. Les proches de cette personne suivent les efforts de recherche de loin et sont soutenus par l’assistante sociale. La tension est à couper au couteau.

Les images que le plongeur a visionnées lui ont été fort utiles. À l’aide d’un code qu’il transmet par radio, il fait savoir qu’il a trouvé le corps. Mission accomplie ! Un nouveau chapitre commence ensuite et des procédures doivent être suivies. Le corps est placé – sous l’eau – sur une sorte de brancard, lui-même alors attaché au bateau des plongeurs qui le remorque en douceur. Les indiscrets sont éloignés, même s’ils n’auraient rien remarqué de ce qui se passe tant le professionnalisme et la discrétion règnent en maîtres. Nous quittons l’endroit où le corps a été trouvé et accompagnons le bateau de la Protection civile. Nous avançons doucement côte à côte afin que personne ne puisse voir que nous transportons un corps encore immergé entre les deux bateaux …

Au bord du lac, tous se préparent à l’arrivée du corps : les proches, le médecin légiste, les experts du laboratoire … Un grand écran blanc protège la scène des regards indiscrets. Le corps est transporté vers un bâtiment proche et préparé pour l’identification. Le médecin légiste rédige le certificat de décès, ensuite la petite amie de la victime procède à l’identification formelle du corps. Tout se déroule dans une ambiance sereine et professionnelle. La cause présumée du décès est l’hydrocution, mais seule une autopsie pourra le confirmer. Après avoir remercié les proches de la victime et les autorités, toutes les équipes se préparent à quitter le lac de Butgenbach.

Pour plus d’informations sur ce bateau, voir page 26 de cet Inforevue. Le side scan sonar a la forme d’une torpille et mesure environ un mètre de long. Il est connecté à un système de GPS et à un ordinateur portable. Il est remorqué sous l’eau par un bateau de patrouille à une certaine distance du fond. Une image de ce qui se trouve au fond de l’eau apparaît sur l’écran de l’ordinateur.

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Nouveau SPN 08

HISTORIA

Ma voiture de rêve a un feu bleu sur le toit Certains diront qu’il ne s’agit que d’une automobile comme les autres. Pourtant, la voiture de

police exerce, depuis sa naissance, une fascination qui ne faiblit pas. Les plus fanatiques ne se

contentent pas de collectionner les photos ou les reproductions miniatures, ils veulent des vraies ! La chose est d’ailleurs facilitée par la législation sur les oldtimers, qui autorise désormais la

conservation des équipements d’origine des véhicules de secours de plus de 25 ans. Car ce sont

bien évidemment les équipements qui confèrent leur pouvoir d’attraction aux véhicules de police.

I

l aura pourtant fallu beaucoup de temps et d’efforts pour que s’impose l’utilité de la voiture de police. Lorsque, en 1912, le criminel français Bonnot a l’idée de voler une auto pour attaquer une banque, aucun policier n’est en mesure de le suivre. Un journaliste écrit alors que cette affaire a le mérite “de montrer la nécessité d’armer la Sûreté Générale [police judiciaire] d’automobiles absolument sûres et extrêmement rapides”. Mais les commandes de véhicules se font au compte-goutte. Chez nous, l’occupant allemand surprend tout le monde en attribuant en 1917 un camion à la police de Bruxelles pour intervenir plus rapidement en cas de troubles de l’ordre public. Puis c’est le retour au point de départ, ou presque. L’élan décisif est donné après 1945, sous l’effet conjugué de la professionnalisation de la police et du boom de l’automobile. L’effort industriel facilite en outre la généralisation des accessoires indispensables. Aux USA, le fabricant Ford propose, en 1950, un 'police package' sur son modèle V-8 Flathead, c’est-à-dire une finition robuste adaptée, mais aussi une batterie plus puissante pour supporter la

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présence d’une radio. A Paris, la police choisit en 1955 de se faire livrer des Renault 4 CV incomplètes, auxquelles elle apporte diverses modifications, pas seulement techniques : ainsi, elle ajoute un antivol inventé par Abram Neiman et crée, pour améliorer la visibilité des véhicules, la fameuse livrée noir et blanc qui vaudra au véhicule le surnom de 'pie'. En Belgique, l’armée négocie pour la gendarmerie l’achat des premières voitures de patrouille en 1951 : des Land Rover série I fabriquées en Angleterre et assemblées chez nous par la firme Minerva. L’équipement reste rudimentaire, il n’y a même pas d’outil de signalisation – par la suite apparaîtra un feu rouge unidirectionnel, puis un gyrophare jaune (la couleur la mieux visible dans le brouillard) et enfin bleu, vers 1967. C’est donc très progressivement que l’image classique du véhicule de police s’impose

sur les routes belges, et elle ne va cesser d’évoluer. Aujourd’hui, comme l’écrit un spécialiste canadien, “le véhicule de police est bien plus qu’un moyen de transport, il est 'un bureau de rédaction, un abri contre les intempéries, une salle d’entrevue à l’occasion, une salle de détention à d’autres moments, etc.” Les concentrés de technologie actuels auront-ils le même succès auprès des collectionneurs que les oldtimers inadaptés de jadis ? Rendez-vous dans dix ou vingt ans pour le savoir … f

Benoît Mihail


Radars et vie privée

CASUS

En date du 26 mai 2015, la Cour de cassation a rendu un arrêt confir-

mant que les appareils utilisés dans le cadre de la circulation routière et récoltant des données, in casu les caméras – radars, doivent faire

l’objet d’une déclaration préalable à la Commission pour la protection de la vie privée (CPVP).

C

onsultée en 1994, dans le cadre du projet de loi visant à autoriser explicitement l’utilisation d’appareils fonctionnant automatiquement sans la présence d’un agent qualifié, la CPVP avait déjà rappelé que les traitements de données effectués au moyen de ces appareils étaient soumis à l’application de la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel (‘LVP’), dont l’article 17 impose de déclarer préalablement tout traitement de données à la CPVP.

L’article 17, §8 de la LVP dispose que le Roi peut exempter certains traitements de l’obligation de déclaration. En son article 61, l’arrêté royal du 13 février 2001 portant exécution de la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel exempte de cette obligation de déclaration les traitements effectués par des autorités administratives, à la conditions que ces traitements soient soumis à des réglementations particulières réglementant l’accès aux données

traitées, ainsi que leur utilisation et leur obtention. 1. Les services de police tombent bien sous le champ d’application des termes ‘autorités administratives’. 2. Alors que l’article 62, al. 5 de la loi circu charge le Roi de déterminer les modalités d’utilisation, de consultation et de conservation des données récoltées au moyen des appareils fonctionnant automatiquement en l’absence d’un agent qualifié, aucun arrêté royal n’a été pris en la matière. A défaut de règlementation déterminant les modalités de traitement des données en question, l’exemption prévue à l’article 61 de l’arrêté royal du 13.02.2001 n’est pas d’application et les caméras placées par les services de police dans le cadre de la circulation routière doivent donc faire l’objet d’une déclaration auprès de la CPVP. Faisant l’objet en outre d’une législation spécifique (loi circu), ces traitements ne tombent pas dans le champ d’application de la loi du 21 mars 2007 réglant l’installation et l’utilisation de caméras de surveillance (‘loi caméra’), et ne permettent donc pas d’effectuer

une déclaration ‘simplifiée’ au moyen du formulaire standardisé prévu par la loi précitée.

Les considérations reprises ci-avant sont confirmées dans l’avis rendu par la CPVP en date du 14 août 2015. Dans cet avis, la CPVP se prononce également sur les conséquences de l’absence de déclaration sur la validité des PV dressés sur base des données récoltées par les appareils litigieux. Selon la CPVP, l’absence de déclaration ne peut entraîner la nullité de ces éléments de preuve dans la mesure où l’obligation de déclaration n’est pas prévue à peine de nullité. Selon nous, ce manquement n’est pas non plus de nature à répondre aux deux autres hypothèses entraînant la nullité des éléments de preuve sur la base de l’article 32 du titre préliminaire du code d’instruction criminelle (jurisprudence Antigone), à savoir : l’atteinte à la fiabilité de la preuve et le non-respect du droit à un procès équitable. La Cour de cassation, quant à elle, ne s’est pas prononcée en la matière. f

Valérie Keuterickx

dgs.dsj.ajo@police.belgium.eu

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L’ IN V I T É

Observateur avisé Ses collègues l’appellent Flintstone Fred, “parce que je suis un ancien pilote d’ULM1 et que pour eux, l’appareil avec lequel je volais, c’est la préhistoire de l’aviation”, rigole-t-il. Heureusement, les appareils de RAGO2, qu’il manipule tout là-haut, ne sont pas de pierre… Rencontre avec l’inspecteur principal Frédéric Bodart, 42 ans, père de famille et policier local d’expérience devenu observateur aérien au niveau fédéral. Ou quand un bourlingueur de terrain prend de la hauteur. Et ça le rend heureux au travail : “Je suis un privilégié !” TEXTE Benoît Dupuis

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

MELSBROEK – Hormis sa passion pour tout ce qui s’éloigne du plancher des vaches, rien ne prédestinait Frédéric à prendre place dans les hélicos de la police fédérale. De juin 1995 à 2001, il travaille au service interventions de la police locale de La Louvière. Après la réforme de 2002, il rejoint le service local de recherches, section eco-fin. “Mais je faisais un peu de tout dans les enquêtes”, ajoute-t-il. En janvier 2003, le brevet d’inspecteur principal en poche – “J’avais déjà les brevets, acquis durant ma période d’intervention, j’ai repassé l’examen fédéral et j’ai été nommé aussitôt”–, il passe à la proximité et devient coordinateur d’un quartier de la cité hainuyère. Trois ans et demi plus tard, il se rapproche de chez lui. Il dirige alors une équipe du service intervention de la zone de police de Braine L’Alleud avec laquelle il développe, notamment, un plan de sécurisation de la gare et de ses alentours. Jusqu’à ce beau jour de septembre 2010 où, cycle de mobilité aidant, l’occasion fait le larron … Après cette carrière bien remplie au niveau local, ce passage à l’appui

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aérien, en tant qu’observateur, c’était une suite logique pour vous ? “Pas vraiment. Lorsque je suis rentré à la police communale, je n’aurais jamais pensé cela possible. Le rêve est alors devenu réalité car je suis passionné d’aviation depuis tout petit. Lorsque l’offre d’emploi a été publiée, je remplissais toutes les conditions requises pour demander une mobilité vers le Service d’appui aérien (DAFA). Je n’ai pas hésité à postuler. Après la sélection, j’ai suivi une formation interne de six mois, axée sur les spécificités de la mission : préparation du vol, sécurité, navigation aérienne, travail en équipage, prise d’images photos et vidéo, etc.”

a même une deuxième VHF, en anglais, pour la météo. L’œil, l’oreille et l’expérience se forgent en même temps.”

Vous avez fait de l’intervention, de l’enquête et de la proximité. Qu’apporte-ce vécu à un observateur aérien ? “Cela me permet de savoir ce qui est important pour les équipes au sol. Il est aussi intéressant de connaître les structures des zones de police… J’ai travaillé pour une grande zone et une petite. Si le pilote s’inquiète de ne pas voir arriver les renforts sur, par exemple, une poursuite, je peux lui expliquer pourquoi. Du reste, je n’oublie pas qu’une affaire terminée pour nous, à l’appui aérien, est aussi Quelles sont les qualités requises le début d’un travail administratif pour être observateur aérien ? et judiciaire pour les collègues de terrain. Je suis régulièrement étonné “Etre résistant au stress, assurer du multi-tasking, c’est-à-dire pouvoir faire par leur enthousiasme à travailler plusieurs choses en même temps : gérer avec nous. Je les encourage d’ailleurs à faire appel à notre appui entièreles communications et la navigation, ment gratuit. Malgré tout ce que nous dialoguer avec le pilote. Le plus diffientreprenons au niveau de la comcile est de se concentrer sur le travail munication, certains ne savent pas avec la caméra tout en écoutant trois encore comment nous contacter en fréquences radios, les deux d’ASTRID et la VHF qui est destinée au pilote. Il y cas d’urgence.”


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L’ I N V I T É

opus CiTaTuM “Mieux vaut regretter d’être au sol et regarder en l’air que regretter d’être en l’air en regardant au sol.” Auteur inconnu

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person oF inTeresT DAFA forme actuellement des pilotes. Si le vol est votre passion, pourquoi ne pas avoir tenté le coup ? “J’ai passé l’âge et médicalement, je ne serais plus apte au niveau de la vue. Et puis, je suis un littéraire… Les maths, la physique, ce n’était pas pour moi (rires) ! C’est le genre de formation qu’il faut entamer quand on est jeune. C’est long, difficile et sans garantie car l’échec peut survenir à tout moment. L’investissement personnel et familial est énorme et je tire mon chapeau aux deux jeunes collègues qui suivent actuellement ce parcours.”

Quels sont les avantages de la vue aérienne ? “La hauteur, forcément. A 100 ou 150 mètres d’altitude, vous avez une vue plus en profondeur, vous voyez plus loin, plus vite. Une étude américaine a démontré qu’au niveau vision et territoire couvert, un hélicoptère vaut quinze équipes au sol. Il est donc aisé de guider les collègues vers un target puisque nous visualisons plus rapidement les obstacles et les chemins les plus accessibles.”

Racontez-nous votre plus belle réussite… “Difficile de sortir une intervention du lot… Mais les recherches de personnes disparues sont gratifiantes. Le plus souvent, il s’agit de personnes âgées, désorientées, perdues. Quand on les repère et qu’on les signale aux équipes de recherche, on a le sentiment du devoir accompli. En hiver, l’urgence est réelle vu les risques d’hypothermie. Nous avons malheureusement déjà retrouvé des personnes décédées. J’ajouterais nos décollages urgents, les scrambles, pour des flagrants délits et suspects en fuite. Nous les recherchons parfois à l’aide de la caméra infrarouge. C’est presque un jeu du chat et de la souris et nous sommes toujours très heureux de contribuer à l’interpellation de fuyards.”

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Les incidents laser3 sont de plus en plus fréquents (23 en 2014) : comment les vivez-vous ? “Mal, parce que c’est très dangereux. Lorsqu’un laser touche le plexiglas du cockpit, cela provoque un effet de flash vert. La vue du pilote peut être atteinte, surtout en vol de nuit où nos pupilles sont plus dilatées. Il y a peu, dans la région de Charleroi, nous avons intercepté avec les équipes au sol un de ces ‘tireurs’. C’était le passager d’un véhicule décapotable qui a essayé de

dissimuler le laser dans sa poche. Les parquets poursuivent de plus en plus souvent ce genre de faits. La justice a déjà prononcé des condamnations avec sursis. Certains parquets nous ont d’ailleurs sollicités pour savoir si nous avons subi un préjudice et ont requis une réparation du dommage causé.” Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ? “Bonne question ! J’espère à DAFA, parce que c’est une belle entité, et que

le TraduCTeur Comment interprétez-vous les citations suivantes ? • “Une fois que vous aurez goûté au vol, vous marcherez à jamais les yeux tournés vers le ciel.” (Léonard de Vinci) : “La vérité pour tout passionné d’aviation. Léonard De Vinci était un visionnaire, il a tout essayé pour voler…”

• “Nous pouvons arriver à vaincre la pesanteur. Pas la paperasserie.” (Wernher von Braun) : “A la police, nous sommes bien placés pour le savoir ! (rires) Mais il faut beaucoup de paperasserie pour vaincre la pesanteur ...”

• “Avec l’avion, nous avons appris la ligne droite” (Antoine de SaintExupéry) : “Il y a une dimension philosophique derrière cette affirmation. Saint-Exupéry est quelqu’un qui s’est beaucoup isolé pour l’Aéropostale. Il a créé quelque chose d’innovant et pensait que l’aviation tissait des liens entre les personnes.”


• L’allongement de la carrière : “Certainement pas favorable lorsqu’on change les données du contrat en cours de route. C’est difficile à accepter. L’espérance de vie augmente, mais il faut se donner le temps de faire évoluer la durée des carrières.” • Les drones pour les missions policières : “Pour, c’est l’avenir ! Mais cela suscite quelques craintes personnelles : aura-ton encore besoin d’observateurs aériens lorsqu’ils seront en service ?”

• Les médias sociaux : “Pour. La police doit être au faîte de la modernité et cela nous permet de communiquer avec les jeunes générations.”

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pro/ConTra

L’ I N V I T É

voler reste ma passion. Je me sens bien ici… Pourvu que la santé suive. Nous subissons des contrôles médicaux réguliers car voler en hélicoptère n’est pas une sinécure. A terme, cela vous ‘casse le cou’, à cause du casque, des vibrations et des positions d’observation et de manipulation des appareils que nous prenons et qui ne sont pas naturelles. Quoiqu’il arrive, si je dois un jour changer de cap, j’aurai passé à l’appui aérien des années merveilleuses.” f

• Les bodycams : “Pour ! En zone de police, cela m’aurait évité une plainte abusive contre laquelle j’ai dû me défendre dans une longue procédure. Avec une bodycam, c’eut été vite réglé !”

• La rotation d’emplois : “Plutôt pour, tant que cela se fait en accord avec le membre du personnel, conformément à ses attentes et aspirations et celles de l’organisation. Relever de nouveaux défis, apporter de nouvelles idées, c’est motivant.” 1 2 3

Ultra léger motorisé. Nom de code de l’hélicoptère de la police fédérale. Incidents lors desquels des individus pointent un rayon laser – parfois un simple gadget – en direction des hélicoptères.

VerY irriTaTinG QuesTion A côté des collègues qui prennent tous les jours des risques sur le terrain, observateur aérien, n’est-ce �inalement pas un poste ‘reposant’ ? “On pourrait voir les choses comme ça, oui… (rires). Mais n’oubliez pas le multi-tasking. Il est vrai que lorsqu’on rentre à Melsbroek, notre mission est terminée, pas de procès-verbal à rédiger ! Mais tout travail charrie ses avantages et désavantages. Moi, comme je suis heureux dans mon job, je n’y vois que des avantages et suis conscient d’être privilégié. Cela dit, chacun donne à son boulot le contenu qu’il veut y apporter. Lorsqu’on tourne autour d’un target, je pourrais me contenter de prendre trois photos, alors que j’en fais une cinquantaine, et je passe encore du temps à les améliorer à l’aide de Photoshop pour les rendre les plus exploitables possible.”

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Principal outil de travail : une simple loupe! Lors d'un récent contrôle d'identité de passagers voyageant dans un bus international, le Service faux documents (OCRF-D) de la police fédérale – appelée en appui

sur place – a mis en évidence le fait qu’un des passagers était en possession d’une fausse carte d’identité belge. L’audition de la personne a permis par la suite de déterminer qu’elle venait de Syrie…

L

e Service faux documents est amené à intervenir dans différents contextes : lors de perquisitions, de contrôles routiers de grande envergure, en appui à la police locale ou dans des contrôles d'identité pour l'obtention de documents d’identité belges. L’inspecteur Nathalie Delys explique la particularité du service qui a récemment été intégré à la Direction centrale de la police technique et scientifique (DJT) : “la contrefaçon ou la falsification de documents d’identité est un phénomène criminel connexe ; c’est souvent la clef qui permet d’ouvrir certaines portes (immigration illégale, fraudes, terrorisme,…)” Son collègue l’inspecteur principal Vincent Vander Elst poursuit :“En effet, le fait de posséder un faux document ne constitue pas nécessairement un délit mais ça le devient dès qu'on l’utilise. Et l'utilisation d'un faux est souvent liée à une autre activité illégale.”

Une dizaine de personnes travaillent au sein de ce service et une permanence 24h/24 et 7j/7 y est organisée pour répondre aux demandes urgentes d'appui. Nathalie a rejoint cette entité il y a deux ans : “Tout le monde peut a priori travailler au sein de notre service mais c'est une question de feeling, il faut vraiment apprendre à 'lire' un document.” Pour analyser chaque cas qui leur est soumis, les membres du service peuvent utiliser plusieurs outils comme la machine VSC5000 – s'ils disposent du document original – pour faire apparaître les différentes couches d'un document d'identité grâce aux UV. Mais Nathalie avoue en souriant : “Notre principal outil de travail est une simple loupe ainsi que nos connaissances pratiques !”.

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niques de fraudes liées aux faux documents se sont donc développées. Une des plus courantes est l’obtention frauduleuse d’un vrai document : sur base d'un acte de naissance falsifié, par exemple, quelqu'un va obtenir un passeport avec sa propre photo mais avec une autre identité. Il s'agit alors d'un vrai passeport mais son obtention est frauduleuse.

Certaines personnes ont aussi recours au look-alike, c'est-à-dire l'utilisation d'un vrai document d'une autre personne qui présente une certaine ressemblance physique. La falsification, elle, est le changement ou l’altération de données (telles que l’identité, la photo, la date de validité,…) dans un document authentique. Vincent nous explique qu’ “une technique pour falsifier une carte d'identité belge consiste à récupérer la partie plastifiée d’une vraie carte (voir photos ci-contre) avec la puce et d’y apposer de nouvelles données.” Les astuces pour obtenir un faux document se multiplient et évoluent constamment, ce qui rend le travail d'authentification très complexe. Les collègues chargés d'analyser les documents ont développé une expertise très pointue. La Belgique est d'ailleurs le seul pays européen à pouvoir authentifier des documents d'identité sur base d'une simple copie en noir et blanc du document original. Pour Nathalie, “ce niveau d'expertise s'explique, d'un part, par la longévité du service, le suivi des collègues depuis le début et la transmission du savoir-faire et, d'autre part, par la méthode de travail basée sur l'échange constant d'informations entre collègues mais aussi avec nos homologues d'autres pays.”

A la mode chez les fraudeurs : le look-alike

Europa et circulaire OOP 17

Quand on parle de faux documents, on pense immédiatement aux contrefaçons mais la fabrication de toutes pièces d'un document d'identité crédible est devenue de plus en plus difficile avec les éléments de sécurité tels que les hologrammes, les encres UV ou l’OVI (encre optiquement variable). D'autres tech-

Tout ressortissant de l’Union Européenne souhaitant s'installer en Belgique fait l'objet d'un contrôle d'identité. Nathalie explique l'intervention du Service des faux documents dans cette procédure : “Une copie de leur document d'identité et d'une photo récente nous parvient pour analyse, cela représente entre


EUREKA

© Jos Balcaen

50 000 et 70 000 demandes par an. On examine les différentes données du document et puis on compare les deux photos – celle du document d'identité et la photo récente – pour être sûrs que nous n'avons pas affaire à un look-alike. C'est un exercice assez difficile surtout si la photo du document d'identité a été prise des années auparavant : on regarde notamment la forme des oreilles, l'écartement des yeux, le bas du menton. Il faut faire abstraction des éléments qui peuvent (se) changer comme les cheveux, le teint, l'épaisseur des sourcils.”

Le Service faux documents intervient aussi lorsqu'une personne – à l'exception des ressortissants européens – fait une demande d’échange de permis de conduire étranger contre un permis belge. Vincent explique : “Cet échange est possible sous quatre conditions :

1. le permis doit venir d'un pays qui a un accord avec la Belgique pour sa reconnaissance; 2. le permis doit encore être en cours de validité ; 3. le permis doit avoir été obtenu avant l'établissement de la personne en Belgique ; 4. le permis doit ... être authentique ! La responsabilité du service est importante et la sécurité de tous est en jeu car si nous ne détectons pas un faux permis, il se peut qu'on autorise une personne à conduire sur nos routes alors qu'elle n'en est peut-être absolument pas capable.” Les experts ne dévoilent évidemment pas au public toutes leurs 'ficelles' pour démasquer les failles des faux documents mais, via Portal, ils mettent à disposition de tous les services de police des Tips & trucs pour aider leurs collègues de terrain lors de contrôles d'identité. f

Françoise Forthomme

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AMERIQUE NEW YORK ------------------------------

Des Suédois à Big Apple

Quatre policiers suédois en vacances à Big Apple ont accédé à une gloire soudaine quand ils sont intervenus pour séparer les protagonistes d’une bagarre sanglante dans le métro. Les quatre jeunes hommes, blonds et costauds, avaient pris le métro pour aller assister à la pièce Les Misérables sur Broadway quand le conducteur de la rame a soudain fait appel à d’éventuels policiers dans le train.

“Nous avons pensé que quelqu’un avait peut-être besoin d’aide”, a raconté Samuel Kvarzell, un policier débutant de 25 ans dont les propos ont été rapportés par la police de New York. Les jeunes hommes ont alors trouvé deux sans domicile fixe en train de se battre : “L’un des gars était sur l’autre, donc on les a séparés”, a ajouté Markus Asberg, 25 ans, au New York Post. Arsberg a protégé la victime, qui saignait de la bouche, pendant que ses trois collègues immobilisaient l’agresseur en attendant les agents de la police de New York.

Une vidéo amateur de l’incident circulant sur internet a mis en lumière l’intervention des quatre suédois, qui ont été reçus par les autorités de la ville. Le chef de la police de New York, Bill Bratton, les a remerciés en personne d’avoir mis fin à cette bagarre. “Un privilège de rencontrer ces agents suédois pour les remercier. Toujours en service !” a tweeté Bill Bratton après l’entrevue, publiant des photos de la rencontre.

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EUROPE PARIS ----------------------------------

Barbes et tatouages

La police nationale s’ouvre aux hipsters. Depuis le 17 juin, un syndicat policier a obtenu, après deux ans d’âpres négociations, que les policiers puissent porter la barbe et des tatouages. Jusqu’à présent, les membres de la police nationale étaient soumis à un règlement datant de 1974 qui prohibait le port de la barbe. La Direction générale de la police nationale (DGPN) s’est laissé convaincre par un argument de poids: “Si on veut une police au plus près de la population, il faut s’adapter aux évolutions de la société.”

Désormais, les policiers français peuvent donc arborer fièrement une barbe, à deux conditions : elle doit être bien taillée et propre. Pour ce qui est des tatouages, ils ne doivent avoir aucune connotation ou provocation, et ne doivent pas heurter la sensibilité du public.


MONDE POLICIER

ASIE

OCEANIE

BANGKOK -------------------------------

QUEENSLAND ---------------------------

Début juin, un policier postait la vidéo d’une femme en train d’accoucher dans un taxi coincé dans les embouteillages de Bangkok. Cette vidéo a mis en avant une problématique connue, et prise très au sérieux dans le pays. Depuis 1997, les agents de police de la circulation sont formés à l’accouchement d’urgence par des médecins. Cet entraînement spécial est organisé par l’hôpital de Bangkok afin de former ces derniers à donner naissance aux bébés en toute sécurité et dans des conditions d’hygiène maximales : soutenir la tête du bébé, aspirer les fluides du nez et de la bouche du nouveau-né et le réchauffer avec une couverture avant de l’emmener à l’hôpital le plus proche.

Beaucoup se moquent du groupe musical Nickelback. Il existe même un site dédié à la chose. Mais lorsque la police australienne s’y met ... L’unité de police de l’État de Queensland chargée des médias a encore fait preuve de beaucoup d’humour, en publiant un ‘mandat d’arrêt’ envers les membres de Nickelback : “Avertissement urgent de la police : les hommes qui correspondent à cette description s’apprêtent à commettre un crime musical ce soir à Boondall”

Policiers sages-femmes

Cette formation consiste également à mettre en confiance les agents face à ce genre de circonstances. “Depuis que nous avons créé ce projet, nous avons sauvé 120 mères”, a déclaré le Dr Paisal Chantarapitak.

Avertissement urgent

Le groupe canadien formé en 1995 était en tournée en Australie et en concert le soir même à la salle de spectacle de Brisbane. Les policiers n’en étaient pas ravis et l’ont fait savoir sur Twitter.

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AFFAIRES EN COURT

POLICE AÉRONAU T IQUE

Contrôle frontalier automatisé à Brussels Airport f

Lien Vermeersch et Rudi Vanlerberghe de la zone de police Het Houtsche © Ruben Accou

Comment se déroule un contrôle frontalier automatisé ? Le passager franchit un petit portail d’accès et introduit sa carte d’identité ou son passeport dans la fente prévue à cet effet. Deux fentes sont prévues : l’une, en dessous, pour le passeport européen et l’autre, au dessus, pour la carte d’identité belge. Le fonctionnement de ces deux documents repose en effet sur des technologies différentes.

ZAVENTEM – Les citoyens de l’Union européenne qui arrivent à Brussels Airport en provenance d’un pays situé en dehors de l’espace Schengen peuvent désormais faire contrôler leur identité de façon numérique. La police fédérale vient en effet d’y ouvrir six postes de contrôle frontalier automatisés. Les voyageurs qui se rendent depuis l’aéroport de Bruxelles dans un pays n’appartenant pas à l’espace Schengen, comme le Maroc ou les États-Unis, de même que les passagers en provenance de l’un de ces pays, doivent passer par le poste de contrôle frontalier de la police. Les agents vérifient notamment si l’identité de ces personnes correspond bien à leurs papiers d’identité et si leurs documents de voyage sont authentiques. Depuis le 10 juillet 2015, ce contrôle peut également s’effectuer, pour les citoyens de l’Union européenne qui arrivent à l’aéroport, aux six postes de contrôle automatisés ou egates situés au niveau de la jetée B. “Dorénavant, le flux des passagers en provenance d’un pays extérieur à l’espace Schengen vers la salle des bagages sera plus rapide, tant pour les citoyens de l’UE empruntant les e-gates que pour les citoyens non européens qui continueront à passer par le contrôle manuel. Ces derniers seront en effet répartis sur un plus grand nombre de postes de contrôle”, explique Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport. “La possibilité de contrôler également la carte d’identité belge est une première.

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La police fédérale et Brussels Airport ont opté pour cette possibilité supplémentaire afin de permettre aux citoyens belges voyageant avec leur seule carte d’identité de passer plus rapidement la frontière”, explique la commissaire générale de la police fédérale, Catherine De Bolle. À ce stade, seuls les citoyens de l’UE peuvent utiliser les postes de contrôle frontalier automatisés. Les non-ressortissants de l’UE sont en effet soumis à d’autres conditions d’entrée et leur contrôle se déroule toujours manuellement. S.D.

AUTHENTICITÉ ET RECONNAISSANCE FACIALE Le système informatique avancé contrôle trois aspects. Tout d’abord, l’authenticité du document d’identité est vérifiée. Dans le même temps a lieu un contrôle policier de l’identité du passager. Enfin, le système procède à une reconnaissance faciale, en comparant la photo enregistrée dans la puce du document d’identité avec une photo numérique prise à l’e-gate. En cas d’évaluation positive concernant les trois aspects, les portes de l’e-gate s’ouvrent et le voyageur peut accéder à la salle des bagages. Les policiers de faction peuvent à tout moment réagir rapidement en cas d’irrégularité, notamment lorsque les portes ne s’ouvrent pas.


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A F F A I R E S E N C O U R T

PRÉVENT ION CONTRE LE VOL

Les chefs d’entreprise donnent l’alerte via WhatsApp f

OOSTKAMP – Depuis cet été, la zone de police Het Houtsche (Beernem/Oostkamp/Zedelgem) utilise l’application pour smartphone WhatsApp afin de lutter contre les vols dans les entreprises. La primeur est revenue au zoning industriel De Leite, à Ruddervoorde. Le commissaire Rudi Vanlerberghe nous donne quelques explications. Qu’est-ce que c’est ? … “Les chefs d’entreprise et les habitants du zoning De Leite utilisent WhatsApp comme moyen de communication, afin de s’informer mutuellement des comportements suspects qu’ils remarquent. La police utilise également l’application ! Toutefois, le but n’est pas que nous coordonnions le groupe WhatsApp ; ce rôle est réservé à l’un des chefs d’entreprise.” Plus-value … “Elle est triple. Premièrement, un seul message permet de prévenir tout un groupe, de maximum 99 personnes. Deuxièmement, outre les textos, il est également possible d’envoyer des photos. Cela simplifie les choses lorsqu’il faut, par exemple, décrire un véhicule. Et troisièmement, il est possible de visualiser en un coup d’œil la ligne du temps avec les réactions des autres membres du groupe. Chacun est immédiatement au courant de la manière dont évolue un signalement.”

© Lavinia Wouters

Risque … “Dès le début, nous avons clairement indiqué qu’il fallait toujours d'abord prévenir la police via le numéro d’urgence 101, puis seulement utiliser WhatsApp. Quiconque souhaite utiliser l’application pour signaler un comporte-

ment suspect doit préciser qu’il a déjà appelé le 101. On évite ainsi un torrent d’appels 101 concernant le même fait. Nous conseillons, en outre, aux citoyens d’interpeller les personnes présentant un comportement suspect pouvant présager un vol. Toutefois, ils ne peuvent en aucun cas mettre leur propre sécurité en péril, et encore moins jouer les justiciers !” Conditions … “Il faut bien entendu posséder un smartphone et installer WhatsApp. En tant que policiers, nous devons nous aussi adopter les dernières évolutions technologiques. Notre objectif est que les équipes d’intervention prennent également le train WhatsApp en marche. Cela demande un investissement de la part de la zone de police.” Pièges … “Les membres du groupe WhatsApp doivent souscrire à un code de conduite. Ce dernier comporte une série de règles de politesse, comme le fait de ne pas proférer d’injures ni faire preuve de discrimination. De même, le groupe WhatsApp ne sert pas à envoyer des messages privés. Enfin, les membres ne peuvent en aucun cas diffuser les infos obtenues via le groupe WhatsApp. Toute publication sur Facebook, Twitter ou d’autres médias sociaux est donc exclue !” S.D.

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AFFAIRES EN COURT

F Ê T E N AT ION A L E

Et Alfred Algoet remonta le temps … f Old meets new, c’était la nouveauté du Village policier installé sur la place Poelaert en ce 21 juillet. Toute la journée, Alfred Algoet, un gendarme qui a espionné l’occupant pendant la Première Guerre mondiale, a accompagné les visiteurs à la découverte de l’histoire de notre institution depuis un siècle dans quatre domaines : les techniques, les uniformes, les véhicules et la formation. Pendant ce temps-là, Place des Palais, la police intégrée défilait fièrement. Et la sécurité était omniprésente. TEXTES Benoît Dupuis

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

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AFFAIRES EN COURT

1 Bain de foule pour le couple royal. Le Détachement de sécurité du palais royal veille au grain. © Jos Balcaen

2 Tant au Te Deum matinal qu’au défilé de l’après-midi, l’Escorte royale à cheval a accompagné les souverains, sous les vivats de la foule. 3 Avant le départ pour le centre de Bruxelles, les autorités passent les troupes en revue. 4 Le défilé à pied, composé d’aspirants de différentes écoles de police et de l’Académie nationale de police. 5

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16 zones de police ont participé au défilé civil. Elles ont notamment mis l'accent sur les nouvelles technologies, dont la reconnaissance automatique de plaque (ANPR). Ici, à l'avant-plan, la Skoda Octavia RS de la zone Aalter-Knesselare.

6 A l’arrière, la nouvelle BMW328i, de la police fédérale de la route du Brabant. 7

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18h30 : Alfred Algoet accueille les autorités sur le Village policier. 8

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Alfred Algoet emmène un groupe de visiteurs et remonte le temps avec Stéphanie et Géraldine, hôtesses du Village. 10

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Le Village policier, c’est aussi d’innombrables activités pour les enfants.

IUM

federal police belgium

Plus d’images ?

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www.polimagery.be

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Défilé: Youtube [PolNews] Défilé 2015 Village policier: Youtube [PolNews] Politiedorp / Village policier 2015 Belgian Federal Police

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AFFAIRES EN COURT

Dorénavant, une page sera consacrée au sport dans chaque édition d’Inforevue. De brefs comptes rendus d’événements organisés par la Fédération sportive de la police belge (FSPB) seront publiés, d’une part, parce que le sport est bon pour la santé et, d’autre part, parce que la FSPB ne compte pas moins de 3 000 membres ! Son propre magazine va d’ailleurs également être relooké.

SPORT

Championnat de Belgique de VTT

Les rois du petit braquet

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ERENT – Le 19 juin, le Mollekensberg fut à nouveau le théâtre – comme en 2012 – d’une lutte acharnée pour les places d’honneur au championnat de Belgique de VTT pour les services de police. Tous les ingrédients étaient au rendez-vous pour faire de cette compétition un événement de premier ordre : une organisation hors pair, un parcours stimulant parsemé de côtes et virages exigeants, et puis quelque quatre-vingt participants enthousiastes. Après une course palpitante, c’est Camille Martin, de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, qui a décroché le titre de champion

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national chez les messieurs, détrônant au passage Niels Beelen, vainqueur des deux éditions précédentes. Dans la catégorie des plus de 40 ans, l’épreuve a été remportée par l’organisateur et ‘régional de l’étape’, Dirk Buellens. Contraint à l’abandon en 2012 en raison d’une panne technique, le Brabançon a ainsi pris sportivement sa revanche.

CHAMPIONNAT DE BELGIQUE DE VTT 2015 : CLASSEMENT

Pour découvrir des photos et vidéos de l’événement, rendez-vous sur la page Facebook “Belgisch Kampioenschap Mountainbike Pol diensten” à l’adresse https://www.facebook.com/ events/408332256003042/.

Messieurs, + de 50 ans

S.D.

Messieurs, - de 40 ans 1. Camille Martin, ZP Bruxelles-Capitale/Ixelles 2. Niels Beelen, ZP Beringen/Ham/Tessenderlo 3. Yoeri Coopman, ZP Gand

Messieurs, + de 40 ans 1. Dirk Buellens, ZP Herko 2. Yves Neefs, ZP Geel 3. Filip Van Hecke, ZP Sint-Niklaas

1. Marc Bervoets, ZP Balen/Dessel/Mol 2. Carl Thijs, ZP Anvers 3. Patrick Van der Aerschot, ZP Malines

Dames 1. Elke Frix, ZP Herko 2. Blanche Flemal, ZP Nivelles-Genappe 3. Evy Bongiovanni, ZP Heist


MÉDIA S SOCIAUX

Les Fourons débarquent sur Twitter

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AFFAIRES EN COURT

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EN VISITE

Les Ladies SHAPE à Bruxelles f CASTEAU – Le 10 juin 2015, le détachement SHAPE de la Direction protection (DGA/DAP/SHAPE) a organisé, au profit des Ladies SHAPE, une visite à la police fédérale à Bruxelles. Madame Breedlove, épouse du commandant des forces alliées en Europe (SACEUR), Madame Frees, épouse du Chief of Staff SHAPE ainsi que de très nombreuses épouses des représentants nationaux militaires nous ont fait l'honneur de leur participation. Au programme figuraient entre autres une visite du Musée de la police intégrée, au service de police à

cheval ainsi qu'un exposé sur la plusvalue du personnel féminin au sein de notre corps. “Cette visite n'aurait pu connaître le succès atteint sans la collaboration fructueuse, la disponibilité et le sourire de Marie-Noëlle Deghouys, d'Isabelle Dewalle et de Patricia Deceuninck. Au nom des participantes, je tiens tout particulièrement à les féliciter et à les remercier pour la qualité de leur collaboration qui a été remarquée de tous et de toutes”, conclut le commissaire divisionnaire Pascal Lupcin, représentant national de la police au SHAPE. Détachement SHAPE

FOURONS – Depuis le 1e août, le plus petit corps de police de Belgique s’est lancé dans l’aventure des médias sociaux. La police locale de la commune de Fourons, située sur la frontière linguistique, est en effet active sur Twitter sous le nom de ‘Zone Voeren-Fourons’ (@polzone5382). Le commissaire divisionnaire et chef de corps Ronin Cox nous en dit davantage: “Nous saisissons les possibilités que nous offrent internet et les médias sociaux d’améliorer notre communication. Nous sommes en train de préparer un nouveau site web. Et nous jouons la carte de Twitter ! Sur notre compte, vous trouverez régulièrement des informations sur les actions ‘circulation’, sur divers événements, mais aussi sur le fonctionnement de notre police locale. Et qui dit Twitter, dit bien sûr messages de prévention, avertissements, campagnes de sensibilisation, etc.” S.D.

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AFFAIRES EN COURT

© ZP Knokke-Heist

UN TOUT-TERRAIN FL AMBANT NEUF

Du

BLEU

à la plage f KNOKKE-HEIST – La police de la plage de la police locale Damme/Knokke-Heist vient d’acquérir une Jeep Wrangler Rubicon X flambant neuve. Il s’agit d’un 4x4 muni de l’équipement policier nécessaire et de 'pneus sable'. La police de la plage peut se servir de ce véhicule sur la plage, dans les dunes ou sur d’autres terrains plus rugueux tels que dans la réserve naturelle du Zwin. Son véhicule de plage précédent était âgé de sept ans et n’était plus en bon état. Les frais de réparation étaient en outre devenus trop élevés. Depuis quelques années déjà, la police locale dispose d’une police de la plage à part entière. Cette équipe patrouille sur la plage, dans les dunes et sur la digue pendant les vacances de Pâques, tout au long de l’été et lors des week-ends prolongés. “Disposer de plus de policiers sur la plage au cours des périodes de grande intensité n’est pas du luxe”, explique Isolde Van Eenooghe. “Notre police de la plage est une valeur sûre à Knokke-Heist. Elle est facilement accessible, bien visible et augmente le sentiment de sécurité. De plus,

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FICHE TECHNIQUE La Jeep Wrangler Rubicon X est dotée d’un moteur diesel 2.8 L CRD. Sa facture s’élève à 53 500 euros mais comprend les adaptations

au véhicule, la TVA, l’assurance, l’entretien et le leasing sur quatre années. Ce véhicule ne dispose pas d’une panoplie de gadgets techniques. Hormis les pneus sable spéciaux et le système radio, ce toutterrain est resté relativement basique. C’est un choix délibéré, car plus il y a d’équipement, plus le véhicule est lourd. Pour rouler aisément dans le sable, il est important de limiter le poids de la jeep. La police de la plage bénéficiera d’une formation spéciale pour la conduite de ce tout-terrain, car rouler dans le sable n’est en effet pas évident et le moteur en souffre également.

les patrouilles sur la plage sont indispensables pour nos équipes d’intervention régulières. Elles assurent une surveillance supplémentaire et se chargent des interventions en rapport avec la plage.”

Collaboration En été, la police de la plage collabore étroitement avec le service des sauveteurs. La police à cheval de la police fédé-

rale assure également des surveillances certains jours. Les cavaliers patrouillent eux aussi à nouveau sur la plage, dans les dunes et les quartiers résidentiels. “Grâce au projet Strandpolitie du gouverneur de province, Carl Decaluwé, nous collaborons également étroitement avec la police de la navigation de la police fédérale”, conclut la porte-parole. S.V.P.


© Lavinia Wouters

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A F F A I R E S E N C O U R T

C E L L U L E P E R S O N N E S D I S PA R U E S

Un royal anniversaire f BRUXELLES – La Cellule personnes disparues de la police fédérale a été créée au sein de l’ancienne gendarmerie le 4 septembre 1995, après le début de l’affaire Dutroux. Vingt ans plus tard, la police fédérale a célébré cet anniversaire1 particulier. À cette occasion, la commissaire générale Catherine De Bolle a convié Sa Majesté

la Reine Mathilde, les ministres de l’Intérieur, Jan Jambon, et de la Justice, Koen Geens, ainsi que de nombreux autres invités à une séance académique organisée au Polis Center (anciennement appelé RAC). B.D. 1

Lire aussi en page 10

Plus d’images ?

7 www.polimagery.be

z https://youtu.be/mRgMTo0Q7hY

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AFFAIRES EN COURT

S A FE T Y DI V E DAY

VISITE MINISTÉRIELLE

Beau succès f

Des moyens pour la Computer Crime Unit

© Damme/Knokke-Heist

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VODELÉE – Le mercredi 10 juin 2015 avait lieu la journée nationale de plongée pour les services de sécurité. L’événement, organisé dans une carrière à Vodelée, remplace le Police Dive Day et s’adresse aux plongeurs de tous les services de sécurité. Ce Safety Dive Day est une initiative d’Alain Blomme (services d’incendie de l’aéroport d’Ostende), de l’inspecteur de quartier Thierry Snauwaert et du policier motocycliste Bart Morent, tous deux de la zone de police Damme/Knokke-Heist. Une centaine de plongeurs venus de tout le pays avaient répondu présents. Étant donné cet engouement, une nouvelle édition de cette journée nationale de plongée est d’ores et déjà programmée pour le mois de juin prochain. Voici quelques mots de remerciements adressés par les participants.

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“Encore toutes mes félicitations pour l’organisation. La météo fut clémente, le barbecue excellent, les frites parfaites, la plongée … humide ! Ce fut pour moi une journée particulièrement agréable.” - Marc B. “Je souhaiterais par ce biais féliciter une nouvelle fois les organisateurs du Safety Dive Day. Magnifique carrière de plongée, buddy system efficace, barbecue délicieux, bières rafraîchissantes en terrasse avec une petite frite … Une journée vraiment parfaite ! Un tout grand merci ; je serai là l’année prochaine à coup sûr !” – Thomas V. Intéressé(e) ? Plus d’infos via safetydiveday@hotmail.com Isolde Van Eenooghe

B.D.

© Jos Balcaen

“Je souhaite encore une fois vous féliciter et vous remercier pour cette organisation. Je me suis vraiment bien amusé – je pense que c’est d’ailleurs le cas de l’ensemble de la délégation des

pompiers d’Anvers ! L’accueil, le briefing, le barbecue, le timing, la rotation rapide des équipes de plongeurs, les frites … c’était top ! Encore merci et bravo. L’année prochaine, mon équipe et moi serons de nouveau de la partie avec grand plaisir !” – Tom L.

BRUXELLES – Le 3 septembre 2015, Jan Jambon, ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, et Koen Geens, ministre de la Justice, ont rendu visite à la Computer Crime Unit de la police judiciaire fédérale de Bruxelles. Cette visite a été organisée à la demande des deux ministres compétents, désireux de mieux comprendre le fonctionnement et les besoins cette unité spécialisée qui avait préparé une série d’exposés et de démonstrations de leur savoir-faire. L’objectif était de s’entretenir avec des policiers de terrain pour discuter des initiatives à prendre pour lutter encore plus efficacement contre la criminalité sur Internet. Celle-ci requiert des moyens spécifiques : ordinateurs puissants, logiciels adéquats et récents, formations ad hoc et une législation appropriée et moderne. Cette visite de travail s’est inscrite dans la volonté du gouvernement d’investir dans nos services de sécurité et de police. Jan Jambon : “Lors du dernier contrôle budgétaire, nous avons dégagé une enveloppe de 200 millions d’euros pour des investissements dans la sécurité. Nous avons ainsi alloué un montant de 3,2 millions d’euros aux CCU pour l’achat de matériel (ordinateurs puissants, softwares récents et adéquats, et autres types de soft et hardware) et de formations. Les CCU pourront engager 30 personnes supplémentaires. Il s’agit de profils très spécifiques et spécialisés dans le domaine de l’ICT.” Les demandes d’amélioration de la législation, formulées par les enquêteurs, ont aussi retenu l’attention du Ministre de la Justice, Koen Geens : “Je veux proposer un cadre légal qui permette à la CCU de détecter la cybercriminalité efficacement et avec les meilleures méthodes et ensuite de traiter les données récoltées avec la méthode appropriée.”


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VISITE MINISTÉRIELLE

F E E D B AC K Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.

Du plomb pour Waterloo Lors des commémorations de Waterloo 2015 (lire aussi en pages 8 et 9), les commissaires Dominique Soffers et Christian Decobecq (DGJ) ont exposé leur maquette et les 8 000 soldats de plomb reconstituant la célèbre bataille (voir Inforevue 2/2015, pp. 18-19). Dominique : “Beaucoup d'intérêt de la part du public qui, grâce à la maquette, a pu comprendre ce qu'il s'est passé durant cette bataille ! Un vrai moyen didactique qui pourrait encore servir.” Christian, de son côté, donne la parole aux figurines : “Nous n'avons pas fait beaucoup de bruit, la poudre de nos armes n'a aveuglé personne et le relief de la maquette ne nous a pas dissimulés à la vue de tous. Malgré notre petite taille, beaucoup ont admiré les petits détails de nos uniformes. Les commentaires de nos peintres étaient justes et à la portée de tous. Notre plus grand plaisir était de voir le ‘regard d'enfant’ des jeunes et des moins jeunes ...”

Pour les abonnés ! Avec votre magazine, vous recevez un badge avec l’un des personnages de l’Old meets news du 21 juillet (lire en pp. 42-43). Avis aux collectionneurs, il en existe quatre modèles différents …

Erratum Dans l’article A la découverte du bien-être, paru dans le numéro précédent (02/2015), les corrections suivantes sont apportées : L’EFT (Emotional Freedom Techniques) est une technique de tapotements - et non de respiration - et est initiée indépendamment de la séance de Yoga. La médiation formelle et la méditation informelle qui sont mentionnées en fin d’article font partir de la séance de méditation mindfullness.

CONCOURS

Meurtre en cuisine Dans la dernière énigme de Pol, le coupable était Louis, qui affirme ne pas être sorti de la cuisine, pièce où a eu lieu le meurtre de Luc Huitfontaine. Voici la liste des heureux gagnants : • Tine Vrijders gagne une montre ; • Aristide Denis, Valence Collard et Bauduin Solheid remportent le dernier recueil de nouvelles policières issu du concours organisé par la zone de police de Liège, et intitulé Tranchées ; • Hubert Van Massenhove, Constant De Herdt, Jacques Dengis, Guy Delcourt, Joël Delbart et Philippe Manlow reçoivent un porte-GSM. A vos loupes et indices et pour la nouvelle enquête … Envoyez votre réponse pour le lundi 16 novembre 2015 au plus tard, soit par mail à inforevue@police.be, soit par courrier à l’adresse Inforevue, les énigmes de Pol, Direction de la communication, Avenue de la Couronne, 145A à 1050 Bruxelles. N’oubliez pas de mentionner vos nom, prénom, adresse et numéro d’abonné. Bonne chance ! La rédaction

Le coin du lecteur Envie de réagir à un article ou de donner un avis ? Envoyez nous un courriel à inforevue@police.be.

Vous pouvez aussi réagir à nos articles sur la page Facebook Polsupport.

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