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LE CARNET

- Les commémorations du centenaire de l’armistice de 1918 ont donné lieu à un débat totalement idéologisé relatif à la contribution de nos chefs militaires à la victoire finale. Le fait que le maréchal Pétain, principal acteur de la victoire de nos armes, ait été ostracisé lors de ces commémorations, constitue un signal très inquiétant de cette réécriture de l’histoire, signe avant-coureur des sociétés totalitaires. - Plus récemment, la ministre des armées s’est crue autorisée, sous la pression de certains lobbies, à débaptiser la promotion Loustaneau-Lacau au prétexte que cet officier aurait ourdi des activités antisémites avantguerre ; cette décision est sans précédent dans l’histoire de l’École spéciale militaire. Or le commandant Loustaneau-Lacau, héros de la campagne de France au cours de laquelle il a détruit vingt-deux chars allemands, fondateur du réseau Alliance, principale agence de renseignement en France occupée, torturé par la Gestapo et déporté à Mauthausen, est l’une des plus respectables figures de la France combattante. On observera au passage qu’on n’a pas fait le même procès au jeune étudiant en droit François Mitterrand, quand il manifestait en 1935 avec l’Action française contre les métèques et les Juifs. On pourrait également évoquer les propos du chef de l’État à propos des prétendus crimes contre l’humanité perpétrés par la France en Algérie. On pourrait, en remontant plus loin, rappeler que c’est le président Chirac qui avait refusé que soient inscrites dans le préambule du projet de constitution européenne en 2005 les racines chrétiennes de l’Occident. On pourrait enfin dénoncer ce postulat tendant à prétendre que notre histoire nationale débute en 1789, niant le lent et patient travail millénaire de la monarchie capétienne dans la construction de l’État et de la nation. La désinformation historique trouve donc des relais au plus haut niveau. En ce sens, les lois mémorielles qui prolifèrent sont un signe des temps, en interdisant l’objectivité et la libre opinion dans des secteurs de plus en plus larges de la recherche historique. Elles nous coupent de notre propre passé. Or, selon Elie Wiesel, « Un homme sans passé est plus pauvre qu'un homme sans avenir. » Cette attitude antinationale largement répandue dans les médias et dans nos élites tient pour beaucoup à l’ignorance, mais aussi dans une certaine mesure à une volonté délibérée d’ébranler les fondements du vivreensemble, de cultiver la détestation de ce que nous sommes, sans doute pour pouvoir nous imposer d’autres cultures, quand ce n’est pas d’autres cultes. Il s’agit donc aujourd’hui, et c’est le sens de notre contribution au grand débat national, de réhabiliter l’histoire française, de montrer tout

particulièrement combien nous pouvons nous enorgueillir de notre passé, même s’il est vrai que nous avons également connu des défaillances et commis parfois bien des vilenies. Il est temps que tous les acteurs de la transmission, éducation nationale, médias, monde de la culture, responsables politiques, prennent conscience de cet enjeu fondamental qui est de ne pas dénigrer systématiquement d’où nous venons, pour nous faire aimer ce que nous sommes, et rendre à nouveau possible une société fondée sur la civilité, la concorde et la solidarité. Le défi est immense. Il nous appartient à nous, associations patriotiques, de le relever.

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