C
ommémoration, célébration, souvenir, histoire, mémoire… Par un hasard du calendrier, l’année 2018 est particulièrement propice aux exercices collectifs de retour sur de grands faits du passé. De la fin de la Première Guerre mondiale à Mai 68, en passant par les 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme (lire p. 44-45) ou la victoire en Coupe du monde de football en 1998 (lire p. 13), la France aime particulièrement regarder dans le rétroviseur pour mieux appréhender l’avenir. Le corps social, la nation, se forgent notamment dans ce creuset de l’histoire où l’État, les médias et le monde des lettres aiment à piocher. Ces célébrations, officielles ou non, ne sont pas sans faire débat parfois : la patrie doitelle être reconnaissante à tous ses grands hommes ? La question se pose avec encore plus d’acuité dans le monde des arts, où il est bien difficile de séparer l’écrivain de son œuvre. Aussi, peut-on considérer un texte nauséabond comme un grand texte ? Ou comme un document historique digne d’être republié ? Tout groupe se définit par un passé partagé, mais tout n’est pas bon à célébrer, comme nous le voyons dans ce dossier. n
Le français dans le monde | n° 418 | juillet-août 2018
53
