EuroSIMAg - numéro 18

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TRIMESTRIEL • AUTOMNE 2020

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Soöruz revisite la combinaison néoprène

Francisco Spinola : le « Monsieur surf » du Portugal

Wyve, l’algorithme qui imprime votre planche de surf


TechnopĂ´le Izarbel Bidart

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EUROSIMAg : EUROSIMA | www.eurosima.com | Association loi 1901 | 123, boulevard de la Dune, 40150 Soorts-Hossegor, France | +33 (0)5 58 72 15 33 | N° SIRET 437 956 683 00035 | APE 9499Z | RÉDACTION : Stéphanie Godin, Stéphane Robin, Zoë Zadouroff | PHOTOGRAPHIE : Stéphane Robin, Zoë Zadouroff | CONCEPTION : Arcil Design | IMPRESSION : Studio Waaz | EN COUVERTURE : Francisco Spinola, Directeur Général EMEA à la World Surf League| Les articles et les images publiés dans cette revue ne peuvent être reproduits sans autorisation préalable.

L E C H I F F R E D E L’ A C T U

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27 %

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est le pourcentage de consommateurs mondiaux qui commencent à acheter en ligne pour la première fois. Seulement 9 % des consommateurs mondiaux ont régulièrement acheté en ligne avant la Covid-19. Source : Nielsen _

Etude réalisée par Nielsen sur l'évolution du shopping omnichannel (shopping en magasin et en ligne) dans le monde - Octobre 2020.

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Soöruz revisite la combinaison néoprène

Francisco Spinola : le « Monsieur surf » du Portugal

Wyve, l’algorithme qui imprime votre planche de surf

Le Copil EUROSIMA : facilitateur de projets


EUROSIMA EN ACTIONS

©dpd

©EUROSIMA/Salty Com’

©EUROSIMA/we_creative/Antoine Justes

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QUIKSILVER REMPORTE LA BEACH PARTY

EMBARQUER SON ÉQUIPAGE DANS LA TEMPÊTE

FAÎTES DES ÉCONOMIES SUR L'ENVOI DE VOS COLIS

UN NOUVEAU CONTRAT AVEC EUROPCAR

C’est une nouvelle fois l’entreprise Quiksilver qui remporte l’EUROSIMA Beach Party 2020. Organisée début septembre, cette compétition de surf amicale ouverte aux entreprises du surf business a vu 12 équipes de 4 compétiteurs, avec en prime de nombreuses personnalités du monde du surf, s’affronter dans de jolies conditions de vagues sur la plage du VVF des Estagnots à Seignosse. En savoir plus : www.eurosima.com

EUROSIMA vous propose un atelier collectif le 17 décembre au matin à la Technopole Izabel à Bidart pour vous donner des outils nécessaires qui vous permettront de réengager vos équipes et d’être plus forts ensemble dans un contexte de crise où l’incertitude et l’instabilité deviennent la règle. En savoir plus : www.eurosima.com

Chaque année, EUROSIMA et Outdoor Sports Valley négocient des offres de services mutualisées à tarifs préférentiels pour leurs adhérents. N’hésitez pas à nous solliciter pour recevoir les dernières grilles tarifaires des transporteurs de colis DPD et GLS ou pour être mis en relation avec nos référents commerciaux.

Depuis septembre, un nouveau prestataire vient compléter notre offre de services à destination des adhérents EUROSIMA et OSV. C’est Europcar qui vient remplacer Hertz avec une offre de location de véhicules courte durée spécialement définie pour les entreprises de nos secteurs d’activité. EUROSIMA se tient à votre disposition pour vous mettre en relation avec notre interlocutrice Europcar.


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SOÖRUZ REVISITE LA COMBINAISON NÉOPRÈNE

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L’entreprise rochelaise, Soöruz vient de décrocher l’Appel à Projets Innovation 2020 lancé par l’association EUROSIMA et Outdoor Sports Valley. Une reconnaissance de la profession pour la démarche innovante et écoresponsable de la marque de combinaisons néoprène.

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Depuis sa création en 1999, « nous avons placé l’innovation dans l’ADN de la société » explique Yann Dalibot, le fondateur de Soöruz. Mais c’est à partir de 2013 que l’entreprise spécialisée dans la création et la distribution de combinaisons et d’accessoires techniques en néoprène, s’intéresse de près à l’innovation responsable. « Nous avions développé le Yulex à l’époque avec Patagonia, et nous avons utilisé tout ce qu’il y avait de disponible sur le marché pour rendre nos combinaisons moins polluantes. ».

« Nous avons travaillé sur toute l’organisation de la société et sur le cycle de vie complet des produits ; à commencer par le choix des usines et le choix des matériaux en favorisant les composants organiques ou issus du recyclage, le recyclage et la revalorisation des déchets de production et la fin de vie des combinaisons ».

Si la marque poursuit ses recherches dans le but de s'affranchir des matières pétrolières et minérales, elle a récemment créé le label « Soöruz Ocean Protect » pour réduire son empreinte environnementale.

UNE ÉTONNANTE DÉCOUVERTE « L’idée nous est venue en mangeant des huîtres en bord de mer. Pourquoi ne pas introduire la coquille d’huîtres qui est du calcaire renouvelable dans la composition des combinaisons ? Nous avons donc essayé de remplacer le Limestone (calcaire) issu des mines, très énergivore lors de l’extraction et de l’exploitation, par une matière équivalente renouvelable issue de déchets. » Il a fallu deux années

©Soöruz

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de recherche pour aboutir à la création de deux nouveaux modèles de combinaisons : la Green Line utilisant la mousse Biöprène (assemblage de calcaire d’huître, d’hévéa, de déchets de cannes à sucre et de graines non-comestibles bio) le produit le plus écologique du marché aujourd’hui ; et la Guru Pro à base de mousse Oysterprène, une combinaison haut de gamme, très souple dans laquelle on retrouve de l’huître, du Limestone, du pneu recyclé… Afin de participer à la réduction de l’impact des combinaisons au niveau mondial, Soöruz a mis à disposition en open source aux majors du marché ces deux matériaux innovants.


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Nous avons placé l’innovation dans l’ADN de la société.

DONNER UNE SECONDE VIE À SA COMBI ! Mais ce n’est pas tout, l’entreprise récupère les déchets des combinaisons néoprène sur les sites de production pour les transformer en goodies (porte-clés, poches pour wax, couvertures isothermes pour bouteilles…) et les chutes plus petites servent de matière de rembourrage à des entreprises locales.

La marque assure aussi une collecte des combinaisons usagées pour leur donner une seconde vie. Elle a investi dans une machine à broyer qui permet de réaliser des granules de néoprène qui peuvent être utilisées comme matériaux de rembourrage. Elle vise les 20 000 combinaisons recyclées en 2021 et le double en 2022.

Dans son atelier de réparation, opérationnel en cette fin d’année, elle encourage ses clients à faire réparer leurs combinaisons endommagées ou à en faire don à des associations qui favorisent la pratique du surf pour les plus défavorisés. Soöruz invite les autres marques et les acteurs du marché à les rejoindre dans cette démarche, afin d’offrir une alternative responsable à une industrie qui se veut « nature-friendly ».


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FRANCISCO SPINOLA : LE « MONSIEUR SURF » DU PORTUGAL Francisco Spinola, avec son associé Frederico Teixeira, sont à l’initiative du circuit de compétition de surf portugais. Ce qui n’était qu’une industrie de niche devient alors un levier majeur d’attractivité touristique et économique. Ecoles de surf, surf camps, hôtels, restaurants se multiplient attirant l’attention de la scène surf internationale. À la tête de la Word Surf League en Europe, il œuvre, tout comme EUROSIMA, en collaboration avec son Président Jean-Louis Rodrigues, au développement du surf, de ses athlètes et de la filière glisse, et s’attache à organiser des événements sur les meilleurs spots et les plus belles vagues d’Europe.


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League pendant plusieurs années, en gérant des événements au Portugal. Nous avons prouvé à un grand nombre d’acteurs que le surf pouvait être un axe porteur pour de grandes marques hors surf. Nous nous sommes évidemment appuyés sur notre marque principale, Rip Curl, mais nous avons ensuite réussi à faire appel à deux des plus grandes entreprises nationales portugaises, Electricity of Portugal et Meo Altice. Très vite, l’office de tourisme Turismo Portugal et le gouvernement portugais ont réalisé que ce sport pouvait vraiment apporter une valeur économique en régions.

FRANCISCO, D’OÙ VIENT TA PASSION POUR LE SURF ? Je surfe depuis tout petit et j'ai fait un peu de compétition, dont quelques Pro Juniors en Europe quand j'étais plus jeune. Mais j'ai fini par réaliser que je ne serais jamais le meilleur surfeur, alors j'ai fait des études. Pour être honnête, quand j'ai commencé mes études et mon MBA, je n'avais jamais imaginé que je pourrais travailler dans l'industrie du surf, parce qu'il y a 20 ans au Portugal, ça n'était pas assez développé pour faire carrière. COMMENT AS-TU RÉUSSI À TRANSFORMER CETTE PASSION EN CARRIÈRE PROFESSIONNELLE ? J'ai étudié à Sydney, en Australie, pendant deux ans et j'ai obtenu un MBA. Je suis ensuite revenu en Europe, j’ai travaillé en Allemagne, puis j'ai rejoint Rip Curl en 2007 au service marketing. De là, j'ai commencé à collaborer avec l'ASP ; mon équipe et moi avions suggéré à Rip Curl International d'organiser le Rip Curl Pro Search à Peniche. Ça a été une belle réussite cette année-là, l'ASP nous a donc accordé une licence permanente et nous avons fini par gérer cet événement pendant dix ans d'affilée, d'abord avec Rip Curl, puis avec Ocean Events. TU AS CRÉÉ TON AGENCE OCEAN EVENTS EN 2012. QUELLE EST L’HISTOIRE DE TON ENTREPRISE ? Mon associé et moi avons organisé des événements pendant quelques années avec Rip Curl comme sponsor principal. Ensuite, nous avons travaillé directement avec la World Surf

QUELLE EST TA PLUS GRANDE SATISFACTION ? Quand j'ai commencé, nous avons pratiquement construit le circuit des compétitions de surf et l’écosystème du surf au Portugal avec des événements comme le Rip Curl Pro Search à Peniche et d'autres du même genre. Par exemple, le président de Turismo Portugal et d'autres personnes comme le maire de Peniche ont convenu qu'il y avait eu un Peniche avant et après le Rip Curl Pro Search. De nombreux hôtels ont été rénovés, de nouveaux hôtels ont été construits, dont certains hôtels 5 étoiles, mais aussi de nouveaux surf camps et des écoles de surf tout autour. Ça a vraiment eu un impact économique important sur la région, qui n'est pas très riche. Le tourisme y était très saisonnier et maintenant, grâce au surf, il est actif à peu près toute l'année. TU TRAVAILLES ÉGALEMENT POUR LA WSL DEPUIS L’AN DERNIER, QUELLES SONT TES FONCTIONS ? Je suis le Directeur Général de la WSL pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. C’est une mission assez complexe car chaque pays est différent avec des cultures et langues différentes, donc d’après moi c’est très important de travailler avec les locaux. C’est la clé d’un évènement réussi car les locaux sont ceux qui sont en lien avec les décideurs et les institutions territoriales. QUELLES SONT LES ÉVOLUTIONS MAJEURES DU CIRCUIT WSL POUR LA PROCHAINE SAISON ? Nous avons décidé de conserver la WSL comme une ligue, mais avec une grande finale. Et pourquoi avons-nous décidé de faire ça ? Parce que la finale de l'année dernière opposait le surfeur numéro un, Italo (Ferreira), au surfeur numéro deux, Gabriel (Medina), c'était la toute dernière manche de l'année et le public était très nombreux. Il est donc évident que les gens veulent voir ça plus souvent. En appliquant ces changements, nous espérons que ça créera un plus grand engouement autour du tour tout au long de l'année.


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Pour ce faire, nous avons divisé l'année pour que le Championship Tour (CT) commence en janvier et se termine vers le mois d'août. Ensuite, il y aura une grande finale pour déterminer qui sera le champion. La deuxième partie de l'année, nous avons créé les Challenger Series (anciennement QS 10000) de septembre à décembre afin de qualifier les surfeurs pour la prochaine saison du CT. Les Qualifying Series (QS) seront plus régionales, plus particulièrement l'an prochain, notamment en raison de l'instabilité sanitaire due au virus et des restrictions de voyage, etc.

QUE PENSES-TU DE LA DISPARITION DE L’ÉPREUVE D’HOSSEGOR ? Nous savions qu'en faisant ce changement et en ne disposant pas des mois de septembre, octobre ou novembre pour le circuit CT, ça exclurait l'Europe de ce tour car c'est la meilleure période pour l'Europe. Dans ce cas, j'ai dû retirer ma casquette européenne et penser à ce qui était le mieux pour la WSL. Au Portugal, nous avons réussi à garder un CT car les vagues en février restent satisfaisantes malgré le froid et les conditions hivernales. D’ailleurs, les vagues peuvent être vraiment bonnes et il ne fait pas aussi froid qu'en France. Pour la France, ça aurait été impossible d'avoir un CT en février. On le sait tous, ça serait très risqué de faire une

compétition en France à cette période de l’année à cause des grosses tempêtes et du froid. Avec ça en tête, nous avons donc créé les Challenger Series spécialement pour palier à ce type de situation. Il n’y aura pas de CT mais l’option d’un Challenger pourrait être parfaite pour la France.

COMMENT VOIS-TU L’AVENIR DU TOUR EN EUROPE ? Nous avons créé les Challenger Series pour être des événements forts et nous allons certainement en organiser en France. Nous savons qu’avec ce format nous aurons probablement 80% des surfeurs du CT qui viendront aussi sur les Challengers. Particulièrement si nous garantissons à ces compétiteurs de très bonnes conditions et un bel accueil, surtout pour ceux qui ne veulent pas faire de breaks de compétitions pendant 6 mois. QUE PENSES-TU DU DÉVELOPPEMENT DES FORMATS DE COMPÉTITIONS DE SURF EN PISCINE À VAGUES ? Je pense que c'est génial ! Plus on a de vagues artificielles, mieux c’est. Ça développera le surf à des endroits où il n’y a pas de vagues. Mais on ne peut pas rivaliser avec le plaisir d’être dans l’océan. Ça amènera probablement plus de surfeurs sur nos côtes puisqu’ils voudront découvrir le surf en milieu naturel. Il y a de très bonnes vagues artificielles donc c’est un bon équilibre.


EN COULISSES COMMENT VOIS-TU L’ARRIVÉE DU SURF AU JO ? J'ai toujours pensé que c'était vraiment génial. Devenir un sport olympique, c'est une reconnaissance pour le surf. Ça place le surf au plus haut niveau, au même titre que les autres sports. Je suis sûr que tous les athlètes seront très heureux d'être aux Jeux Olympiques et de participer à l'esprit olympique. Je pense que c'est un atout pour notre sport. Je suis certain que cela nous donnera plus de visibilité et attirera plus de gens vers la World Surf League, pour suivre les athlètes qu'ils auront découverts pendant les Jeux Olympiques. D'un point de vue très personnel, je suis curieux. D'abord parce que notre sport est très sensible au temps, aux marées et à la houle : c’est très difficile de planifier à l'avance. Je ne suis pas sûr que les comités d’organisation des Jeux Olympiques soient prêts à s'adapter à la flexibilité des marées, des vents... Dans notre sport, nous ne pouvons pas avoir un programme précis, tout change tous les jours et c'est ce qui fait la beauté du surf. Deuxièmement, si on observe les autres sports olympiques et notamment les sports ayant des ligues majeures, on se rend compte que les Jeux Olympiques ne sont pas si forts, à mon avis. Je ne connais pas le nom du champion olympique de tennis, car l'ATP est une ligue très forte. Je ne sais pas non plus qui sont les champions olympiques de basket-ball, parce que la

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Nous avons pratiquement construit le circuit des compétitions de surf et l’écosystème du surf au Portugal.

NBA est très forte. Les gens sont tentés de suivre le golf car la PGA et les circuits européens sont très reconnus. Donc, lorsque vous avez, tout au long de l'année, des événements de ligues très puissantes, les sports olympiques prennent des perspectives différentes (je ne dis pas qu’ils ne sont pas importants).

QU’EST-CE QU’ON PEUT TE SOUHAITER POUR L’AVENIR ? Je suis très optimiste quant à l'avenir du surf. Je vois de plus en plus de jeunes et de filles dans l'eau, et c'est exactement ce dont nous avons besoin ! Et puis l'économie a toujours des hauts et des bas, mais tant qu’il y a de jeunes surfeurs à l'eau, avec le sourire et heureux de surfer, on sait que le surf existera toujours. Retrouvez l’interview de Francisco Spinola dans son intégralité sur notre blog www.insideurosima.com


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WYVE, L’ALGORITHME QUI IMPRIME VOTRE PLANCHE DE SURF Aucune odeur, pas de poussière, un léger ronronnement et le va-et-vient hypnotisant de la tête d’imprimante 3D, non je ne me suis pas trompé c’est bien un atelier de fabrication de planches de surf, bienvenue chez Wyve !

La start-up installée à Olatu à Anglet depuis quelques mois vient de lancer l’impression de ses premières planches produites localement sur leur propre machine. Un défi à la fois technologique et culturel tant la fabrication des planches de surf fonctionne sur le même principe depuis ses débuts. Un modèle utilisant des matériaux généralement toxiques, peu recyclables et produisant de grosses quantités de déchets. C’est pour répondre à cette problématique que les trois associés se sont lancés sur un projet qui s’est concrétisé en novembre 2019 avec la création de la société Hexa Surfboard, rebaptisée Wyve ce printemps. La startup emploie aujourd’hui 5 personnes dont deux stagiaires et prévoit à moyen terme de décliner leur technologie à un niveau industriel en ouvrant plusieurs sites de production en Europe puis aux Etats-Unis.


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Les fondateurs, Sylvain Fleury et Léo Bouffier, ont imaginé leur projet en classe prépa à Montpellier, « on avait cette passion commune autour des sports de glisse, et on a eu le rêve de monter cette boite ensemble lorsqu’un pote revenu des USA, nous a parlé de l’impression 3D. On cherchait à travailler dans un milieu avec un impact environnemental réduit au minimum, mais surtout de travailler dans quelque chose qui nous fait vibrer tout le temps. » Partis d’un double constat, celui de la difficulté de trouver une planche adaptée à leur niveau et de la difficulté à échanger avec un shaper d’une part, et de la volonté d’avoir une planche qui respecte leurs convictions environnementales d‘autre part, le concept Wyve vise une population de surfeurs intermédiaires, plutôt urbains ayant moins accès aux conseils d’un bon shaper. Au-delà de l’impression 3D en elle-même, l’aspect révolutionnaire de leur démarche tient dans le fait qu’ils proposent de remplacer l’interaction avec le shaper, par celle d’un algorithme, aboutissant à une construction automatisée. Le client aura la possibilité de paramétrer lui-même les caractéristiques se sa future planche par le biais d’une in-

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terface en ligne. Techniquement, la structure de la planche est imprimée en plusieurs morceaux selon sa longueur, en général deux pour un shortboard, ces parties sont ensuite assemblées pour constituer le noyau de la planche. Le résultat est tout aussi impressionnant, puisque la planche une fois terminée laisse passer la lumière au travers des alvéoles de son squelette, une performance esthétique et technologique qui participe largement à l’engouement suscité par de leur invention. « Les gens ont l’impression que la planche est fragile, ils nous posent des questions sur la déformation, mais en fait le plastique utilisé est hyper dense, et on a constaté moins d’enfoncements que sur une planche traditionnelle. » Sylvain Fleury, co-Fondateur Wyve Dans sa version sexy, Wyve invite sa communauté à adhérer à des valeurs fortes à travers l’expérimentation d’un design novateur qui se décline dans une série de planches sur mesure, construites avec un grand souci de réduction de l’emprunte environnementale. Impression 3D bien sur, mais


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aussi bobines de fil en matériaux recyclés, résine bio-sourcée, étude de la fin de vie. La technologie Wyve espère pouvoir offrir une réponse raisonnée au défi environnemental qui nous concerne tous.

ponible sur le marché produite en France par Sicomin pour la phase de stratification. L’objectif long terme est de sourcer localement le plastique de l’océan pour contrôler encore plus l’origine des matières premières et participer au recyclage des déchets collectés en mer. Une question de réduction de leur bilan carbone également puisqu’aujourd’hui, l'entreprise sort ses premiers prototypes issus de plastique de bouteilles recyclées (PET) et s'est rapprochée d'acteurs locaux pouvant fournir cette matière.

Misant sur la prise de conscience environnementale forte chez les jeunes générations, leur stratégie consiste à contrôler toute la chaîne sourcing jusqu’à la production, en supprimant les intermédiaires, et a passer directement par de la vente en ligne.

LES DÉFIS DE L’IMPRESSION 3D Ayant investi 20 000 euros dans leur première machine grâce notamment aux fonds récupérés grâce aux concours d’innovation qu’ils ont remportés, les ingénieurs de Wyve comptent sur les premiers retours client pour continuer à améliorer leur process de fabrication. Au niveau des matériaux, ils utilisent un fil de PLA (bio-sourcé et 50% recyclé) pour imprimer la structure de la planche et la meilleure résine bio-sourcée dis-

La fabrication de ce type de planche sous-entend aussi une recherche permanente pour passer du prototype à la production en série. Les défis sont de taille, premièrement il leur faut fabriquer une machine capable de répondre à leurs besoins en termes de dimension et de vitesse d’impression, sans oublier les problématiques de calibrage. Aujourd’hui, une des limites de leur processus de fabrication se situe dans le recours aux services d’un shapeur pour les finitions

et d’un glasseur « traditionnel » pour entoiler et stratifier la structure en nid d’abeilles sortie de l’imprimante. Ici, l’objectif à atteindre serait d’imprimer la planche dans sa totalité, un défi technique énorme qui demandera beaucoup de moyens. Et ce ne sont que quelques-unes des étapes du développement de la jeune startup qui comprend dans l’immédiat l’ouverture d’une micro usine sur Anglet, avec l’objectif de la dupliquer en Californie. Et ils ne comptent pas en rester là, puisqu’une fois qu’ils auront maîtrisé la fabrication des planches de surf, ils projettent déjà d’étendre leur technologie aux autres sports de glisse !

LE saviezvous ? Wyve (anciennement Hexa Surfboard) a remporté l’Appel à Projets Innovation 2019 lancé par EUROSIMA et Outdoor Sports Valley.


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LE COPIL EUROSIMA : FACILITATEUR DE PROJETS Chapoté par le Board EUROSIMA composé de dirigeants d’entreprises qui sont les garants de la vision stratégique de l’association, le Comité de pilotage valide les projets prioritaires des entreprises de la filière « Glisse, Activités Aquatiques », veille à leur bon déroulement et au respect des ressources mobilisées. Il rassemble des représentants des entreprises, des institutions et collectivités territoriales, des centres de formations et des laboratoires et centres de transfert de technologies, et garantit l'atteinte des objectifs fixés par l’association.

• Jean-Louis Rodrigues, Président EUROSIMA et représentant des entreprises de la filière « Glisse, Action Sports » en Europe • Marjory Gorge, chargée de mission « Croissance Bleue / Développement Economique » au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine • Maider Lassus-Olasagasti, chargée de mission « Croissance Bleue / Développement Economique » au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine • Eric Sargiacomo, chargé de mission Développement Economique au Conseil Départemental des Landes • Michel Ducassé, Directeur Général de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Landes • Christophe Robin, Directeur Pôle Industrie de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Landes • Jon Arizmendi, Directeur du Développement Economique de la Chambre de Commerce et d’Industrie Bayonne Pays Basque

• François Applagnat-Tartet, Directeur du Pôle Implantations du Pays Basque (Invest Basque Country) • Aline Frésier, chargée de mission Innovation et Développement Economique à la Communauté d’Agglomération du Pays Basque • Delphine Mathou, chargée de mission Innovation et Développement Economique à la Communauté d’Agglomération du Pays Basque • Bruno Lasserre, chargé de mission Développement Economique à la Communauté de Communes Maremne Adour Côte Sud (MACS) • Hélène Marty, Responsable accompagnement des entreprises, startups et développement des pépinières à ESTIA Entreprendre • Sophie Herrera, Responsable pédagogique du MASTER Management des Sports de Glisse de l’Université de Bordeaux • Pierre-Gilles Point, chargé de mission Sud Aquitaine chez ADI NA (Agence de Développement Innovation de NouvelleAquitaine)

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Les 14 représentants du Comité de pilotage EUROSIMA :


Christelle a lancé son activité « Drive & Vrac »...

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