Reliances - Résultats Europan 11 en Europe

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sommaiRE

pRojEts pRimés

analysE dE la sEssion

de lieux intermédiaires à des espaces partagés

116

aiGlE (Ch) KØBEnHaVn (dK) nynÄsHamn (sE) RØdoVRE (dK) sElB (dE)

116 120 124 128 132

connectivité

137

ConvErsatIon avEC oliVER scHulZE, arChItECtE, EnsEIgnant (dK)

didiER REBois, arChItECtE, EnsEIgnant, sECrétaIrE généraL d’EUropan

de la frontière à la couture

138 138 143 146 150 154 158

Relier par les usages

carte des sites

alcalÁ dE la sElVa (Es) maRcHE-En-FamEnnE (BE) allERØd (dK) san BaRtolomé (Es) toulousE (Fr) tuRKu (FI)

du vide au lien

162

HauGEsund (no) cERdanyola dEl VallÈs (Es) GEtaRia (Es) noRRKÖpinG (sE)

162 165 169 173

du lieu au territoire

177

saVEnay (Fr) alcoRcÓn (Es) GuimaRÃEs (pt) poRVoo (FI) RomainmÔtiER (Ch) sKiEn-poRsGRunn (no) stains (Fr)

177 182 186 190 194 198 200

54 équipes citées

206

95 projets, 41 lauréats et 54 mentionnés

introduction

identité

4

8

11

d’un statut marginal à une image porteuse de sens

12

lEEuwaRdEn (nL) wiEn (at) pEjë / pEĆ (Ko) simRisHamn (sE)

12 17 20 25

d’une question à un nouveau caractère

30

amstERdam (nL) duBlin (IE) duBRoVniK (hr) iBBEnBÜREn (dE) sEstao (Es) wittstocK (dE)

30 34 38 42 46 49

d’une identité obsolète à une nouvelle identité

53

GRaZ (at) REims (Fr) oslo (no) EindHoVEn (nL) nEuilly-suR-maRnE (Fr) dEVEntER (nL)

53 56 60 64 68 70

usages

77

des friches à la vie urbaine

78

almERE (nL) inGolstadt (dE) montHEy (Ch) samBREVillE (BE) sZEGEd (hU) waRsZawa (pL)

78 82 86 90 93 96

de l’isolement à l’intégration sociale

100

malmÖ (sE) capEllE aan dEn ijssEl (nL) wÜRZBuRG (dE) clERmont-FERRand (Fr) linZ (at)

100 103 106 109 112

les coulisses d’une session

Remodeler les espaces partagés

213

index

221

équipEs pRiméEs juRys

222 234

242

249

ConvErsatIon avEC josé maRía EZquiaGa, arChItECtE, UrBanIstE, EnsEIgnant (Es)

interférences culturelles

256

ConvErsatIon avEC EnRiquE soBEjano, arChItECtE, EnsEIgnant (Es)

Ressources communes et mutation

263

ConvErsatIon avEC matHiEu dEloRmE, IngénIEUr, paysagIstE, UrBanIstE, EnsEIgnant (Fr)

Rythmes et temporalités

269

ConvErsatIon avEC cHRis younÈs, phILosophE, anthropoLogIstE, EnsEIgnantE (Fr)

secrétariats Europan

275

crédits

276


EuRopan 11 pRojEts pRimés

thèME 1

11

identité relier le local au global soulève la question de l’identité et de ses composantes visibles et imaginaires qui constituent le caractère d’un lieu. Cette question nous place face à un paradoxe. plus les villes deviennent identifiables sur l’échelle globale, plus elles risquent de perdre leur identité au niveau local. Comment résoudre ce conflit, concilier les échelles, créer une image contemporaine de l’urbanité européenne ? d’un statut marginal à 12 une image porteuse de sens

d’une question à un nouveau caractère

Certains sites demandent de l’imagination pour être transformés en lieux chargés de sens, car ils demeurent aujourd’hui inoccupés, sans image ou avec peu d’usage. Ils ont besoin d’être régénérés et réintégrés à la ville, soit par une reconnexion à une structure existante, soit par la construction d’une nouvelle identité qui pourrait être réappropriée par les citoyens, afin d’éviter la création de nouvelles enclaves. Il reste néanmoins important au cours de tels changements d’identifier les éléments existants à conserver et le patrimoine à respecter.

Même si les sites présentés ne sont pas sans valeur, leur état actuel demeure peu satisfaisant. Il existe une volonté forte d’amélioration et la nécessité d’une meilleure visibilité. Les nouveaux programmes, qui, dans certains cas doivent être développés, devraient dynamiser les structures existantes grâce à la création attendue de nouveaux espaces urbains et paysagers.

lEEuwaRdEn (nL)

12

wiEn (at)

17

pEjë / pEc (Ko) simRisHamn (sE)

30

d’une identité obsolète à une nouvelle identité

53

Comme l’aménagement actuel est obsolète, inadéquat ou tout simplement sous-exploité, il existe une volonté de créer un nouvel esprit à travers de nouveaux programmes, une valeur ajoutée et d’une meilleure liaison avec les espaces environnants. tous les sites doivent également tenir compte de leur patrimoine culturel, qu’il s’agisse, d’une manière concrète, des constructions existantes ou bien, dans un sens plus immatériel, d’une mémoire collective liée à leur passé.

amstERdam (nL)

30

duBlin (IE)

34

duBRoVniK (hr)

38

GRaZ (at)

53

iBBEnBÜREn (dE)

42

REims (Fr)

56

sEstao (Es)

46

oslo (no)

60

wittstocK (dE)

49

EindHoVEn (nL)

64

20

nEuilly-suR-maRnE (Fr)

68

25

dEVEntER (nL)

70


IdEntIté d’un statut maRGinal à unE imaGE poRtEusE dE sEns

lEEuwaRdEn (nL)

alina lippiEllo (It)

vEsna MarKovI (srB)

lEonaRdo ZuccaRo maRcHi (It)

arChItECtE

d’un statut maRGinal

arChItECtEs

pIErrE BErtrand gUyot

à unE imaGE poRtEusE dE sEns

dE La hardroUyErE (Fr) annaLIsa roManI (It)

MEntIonné

résULtats EUropan

LEEUwardEn (nL)

paysagIstEs FaUsto CUzzoCrEa (It) FaBIo dE CIEChI (It) ManUELE MossonI (It) FILIppo zordan (It) étUdIants En arChItECtUrE

12 lEEuwaRdEn - KanaalZonE popULatIon : 94 000 haB. sItE stratégIQUE : 49 ha sItE dE proJEt : 19 ha sItE proposé par : CorporatIE ELKIEn Et vILLE dE LEEUwardEn proprIétaIrE dU sItE : vILLE dE LEEUwardEn

13 Vivre avec l’eau L’eau est un élément important du site du Kanaalzone. L’objectif du projet est de créer une zone résidentielle unique adjacente à l’eau comme les habitations traditionnelles situées au bord de l’eau à Leeuwarden. Le Kanaalzone est situé le long du van harinxmakanaal dans la partie sud de Leeuwarden. Le site est une zone de transition entre la ville existante et la nouvelle zone d’habitation et d’activités, de zuidlanden. La relation spatiale avec la rive nord fait partie de la mission. Le programme pour l’étude du site inclut une mission urbaine de 400 à 500 unités résidentielles. Le site est proche de l’eau et une ouverture sur le site peut être effectuée à deux endroits différents. Un port pour des séjours de courtes durées avec des services de restauration à petite échelle est une part optionnelle du programme.

Îles flottantes point de vue de l’équipe Le nouveau quartier résidentiel, pouvant accueillir jusqu’à 500 habitations, est entièrement immergé dans un paysage aquatique et bien relié à la fois à la structure urbaine existante et à la campagne. tous les appartements offrent une vue directe et sont en contact avec l’eau (qui recouvre environ 40 % de la surface environnante) qui est considérée comme un lieu utile en termes d’infrastructures. L’ensemble du site est ensuite intégré à un programme de gestion écologique. Le plan directeur prévoit trois différents secteurs, construits en trois étapes différentes : premièrement, la « baie de san Francisco » à l’est ; la « baie de tokyo » au centre, sur laquelle de petites îles situées entre d’étroites étendues d’habitations deviennent des zones de durabilité ; la « baie de venise » à l’ouest, très flexible avec sa structure d’espaces publics, qui rappelle celle de la ville italienne. point de vue du jury Le projet « Îles flottantes », grâce à sa souplesse, peut être facilement adapté à de nouvelles perceptions et circonstances… La manière dont l’eau est utilisée pour créer une zone résidentielle spécifique est convaincante… grâce à son échelle, la plus grande île flottante s’intègre parfaitement à son environnement. À première vue, l’architecture est fascinante mais elle est insuffisamment travaillée pour être estimée correctement.


paloma BaquERo masats (Es)

JUan BaChs rUBIo (Es)

d’un statut maRGinal

jaViER castEllano pulido (Es)

aLEJandro CarLos gaLIndo

à unE imaGE poRtEusE dE sEns

tomÁs GaRcía píRiZ (Es)

dUrán (Es)

luis miGuEl RuiZ aVilés (Es)

CrIstóBaL adrIán garCía

juan antonio sERRano GaRcía

aLMEIda (Es)

(Es)

José EnrIQUE InIEsta MoLIna (Es)

arChItECtEs

María dE Lara rUIz (Es)

résULtats EUropan

LEEUwardEn (nL)

LaUréat

aLEJandro pEdro LópEz FErnándEz (Es) ELEna María LUCEna gUErrEro (Es) arChItECtEs

14

15 paysage, mémoire, traditions et eau pour l’avenir point de vue de l’équipe nIEU water gardEn, un nouveau paysage aquatique, au croisement entre l’urbanisme et l’agriculture. Cette proposition vise à créer les jardins aquatiques de niwu en rapprochant trois éléments principaux : l’eau, la ville et les terres agricoles. dans une jolie enclave particulièrement importante pour la ville de Leeuwarden, trouver l’équilibre entre ces éléments permet de former un paysage hybride faisant la transition entre la ruralité et l’urbanité. au sein de ce nouvel environnement, les éléments de la ville (traditionnelle et actuelle) sont en dialogue avec les terres agricoles existantes et leurs infrastructures. L’échelle de cette proposition permet d’étudier l’élaboration d’un modèle de développement urbain en ce qui concerne le lien entre les maisons et l’eau à Leeuwarden. nIEU water gardEn est un paysage destiné aux amoureux de la nature – c’est le résultat d’une tradition de technologie, de construction et de typologie ; c’est un lieu de mémoire collective, où le passé de la ville fait surface pour soutenir le présent. point de vue du jury Un projet intelligent qui est bien conçu à tous les niveaux. La conception urbaine incluant grandement l’élément eau est clair et permet une planification progressive. Les bâtiments d’habitation créent une échelle intermédiaire intéressante. La digue Boksumerdyk est un élément fort qui, utilisé comme sentier pédestre et cyclable séparé, est considéré comme un vestige culturel et historique… En lien avec l’article Interférences culturelles, p. 256


IdEntIté d’unE idEntité oBsolÈtE à unE nouVEllE idEntité

oslo (no)

juan BERasatEGi (Es)

popULatIon : 600 000 haB. sItE stratégIQUE : sItE dE proJEt : 52 ha sItE proposé par : vILLE d’osLo proprIétaIrE dU sItE : vILLE d’osLo

résULtats EUropan d’unE idEntité oBsolÈtE

Eli GRØnn (no)

à unE nouVEllE idEntité

arChItECtE

60 oslo - sØndRE noRdstRand

MEntIonné

paysagIstE

osLo (no)

61 Explorer l’espace de l’ancienne décharge historiquement, les décharges ont été la méthode la plus commune d’organisation de l’élimination des déchets, et le restent encore dans de nombreux pays. Mais plus les déchets sont recyclés, transformés en compost ou incinérés pour la récupération d’énergie, plus des opportunités se présentent pour une nouvelle utilisation de ces espaces. durant son âge d’or, la décharge de grønmo était la plus grande de toute l’Europe du nord. Elle a fonctionné comme la décharge principale d’oslo depuis 1969 et comptait plus de 8 millions de mètres cubes de déchets lors de sa fermeture en 2009. L’objectif de la mission est de transformer ce site en quelque chose de positif et de lui donner une nouvelle utilité et une nouvelle identité, afin qu’il devienne une attraction et un lieu de rencontre dans le futur.

En retour point de vue de l’équipe Le projet En retour propose de créer un réseau à plus grande échelle (entre le fjord, grønmo et la forêt) et un nouveau cycle pour le site de grønmo. Cinq circuits de niveaux différents structurent le programme et se rejoignent pour faire de grønmo un seul grand circuit. Une matrice rotative de végétation permettra de décontaminer la terre ; une installation de recyclage, avec une aire réservée au compostage et un point de prise en charge se trouvent dans le parc ; un agencement basique des circuits d’activité et des lieux de rencontre sera mise en place ; un processus participatif, avec des objectifs collectifs détermine ses (3) usages et programmes définitifs ; une zone d’apprentissage sera organisée – elle comprend un circuit d’apprentissage en extérieur relié aux points importants des autres circuits. Ce projet entremêle passé et présent, fonctions existantes et nouvelles, dans un tout contribuant à une compréhension holistique du cycle des déchets. point de vue du jury Ce projet se développe de façon programmée autour des flux et cercles de matière et d’énergie inhérents aux conditions historiques, présentes et futures du site… Le projet met en place une série de processus de « recyclage » à travers la zone entière du site par une variété de circuits paysagers et points de rencontre… de plus, le projet propose une stratégie pour le déploiement d’une diversité et densité de programmes à travers le site…


résULtats EUropan

LaUréat

silKE VolKERt (dE)

d’unE idEntité oBsolÈtE

maGnus wEiGHtman (gB)

à unE nouVEllE idEntité

arChItECtEs

osLo (no)

62

63 les jardins de Grønmo point de vue de l’équipe situé dans la périphérie d’oslo, le centre d’enfouissement des déchets de grønmo est aujourd’hui considéré comme une balafre dans la forêt de Marka. Cependant, l’agriculture urbaine pourrait transformer les faiblesses apparentes de ce lieu en ses forces. La chaleur des déchets, une installation de compostage et de recyclage, ainsi qu’une couche superficielle du sol propre constituent les éléments idéaux pour l’agriculture. nous proposons de créer divers jardins qui seront cultivés en fonction de la demande. Leurs limites seront fixes et définies par des chemins dont le tracé suivrait celui du réseau de gaz du centre d’enfouissement. Ces chemins auraient des fonctions d’éducation et de loisirs et l’on y trouverait des lieux où s’initier à l’exploitation de la terre et rencontrer des gens, ainsi que des plateformes fonctionnelles. Ces jardins seraient construits à destination de trois groupes : les habitants et les écoles d’oslo, ainsi que les agronomes. Ils permettraient ainsi de faire participer et d’intégrer les communautés à l’échelle du quartier, de la ville et du pays. point de vue du jury Le projet soumet une proposition convaincante pour « faire plus avec moins ». Il propose une approche légitime et économe en ressources aux défis actuels rencontrés par grønmo. Le projet est unique et cohérent dans son introduction au programme de jardins familiaux… Il présente un développement relativement cohérent entre conception, programme, structure et éléments spatiaux – en suggérant toute une variété de jardins, qu’ils soient privés, collectifs ou bien publics et institutionnels… En lien avec l’article Interférences culturelles, p. 256


équipEs citéEs

206

207

BElGiquE/BElGië/BElGiEn

MarChE-En-FaMEnnE

passage à niveau oliViER GoFFin (BE), auRéliE maEs (BE), jEREmy platEau (BE), arChItECtEs LoïC hErMant (BE), arChItECtE ICI arChItECtEs sprL, rUE FErnand BErnIEr 15 1060 BrUxELLEs, BELgIQUE t. +32 2 543 19 34 / ContaCt@noUssoMMEsICI.BE www.noUssoMMEsICI.BE www.FaCEBooK.CoM/ICIarChItECtEs

FRancE

aLLErød

CErdanyoLa dEL vaLLès

san BartoLoMé

Flying ring

le quartier comme un processus

Recréation

strates géologiques habitées

daVidE aGostini (It), mattEo Battistini (It), stEVE camaGni (It), FRancEsco cEccaRElli (It), arChItECtEs

diEGo caRRillo mEssa (Es), EVa moRalEs solER (Es), RuBén alonso mallén (Es), ElisEnda RiFé EscudERo (Es), arChItECtEs – maRia josEp lÁZaRo castRo (Es), arChItECtE, UrBanIstE

maRta HERRanZ matEsanZ (Es), arChItECtE

juliEn aViGnon (Fr), juliEn salom (Fr), arChItECtEs

CarLos Bayod LUCInI (Es), arChItECtE

BaptIstE ManEt (Fr), arChItECtE

Mart.hErranz@gMaIL.CoM / CBLUCInI@gMaIL.CoM www.Marta-hErranz.CoM

4, rUE dE La grandE ChaUMIèrE 75006 parIs, FranCE t. +33 650639908 / avIgnon.J@hotMaIL.Fr

waLdEMarstr. 108 10997 BErLIn, aLLEMagnE t. +49 15775783738 / MIroUx@BErLInsUd.CoM

LUCa LandI (It), arChItECtE strada Massa CaprELLo, 1 47025 MErCato saraCEno, ItaLIE t. +39 0547692305 / InFo@LpsarChItEttI.CoM www.LpsarChItEttI.CoM

r. r. oLEas (Es), IngénIEUr IndUstrIEL – C. sChwarz rodrIgUEz (Es), M. BUrgos MarQUés (Es), arChItECtEs – I. rovIra CaBaLLEro (Es), étUdIant En arChItECtUrE – n. CoLoMé MontULL (Es), arChItECtE, UrBanIstE

CLErMont-FErrand

nEUILLy-sUr-MarnE

Faisabilité maRinE miRouX (Fr), cHRistopH HaGER (at), arChItECtEs

agEnCE À BarCELonE, EspagnE : InFo@gEstCIvIC.Coop www.gEstCIvIC.Coop / agEnCE À sévILLE, EspagnE : InFo@dEspaChodEpan.CoM / www.dEspaChodEpan.CoM

saMBrEvILLE

KøBEnhavn

gEtarIa

san BartoLoMé

CLErMont-FErrand

rEIMs

prospectives

de o à X

parmi les vignobles

lignes d’occupation hasardeuses

le parc des abattoirs

archipel

tEaM BoLEhoro : juliEn Boidot (Fr), matHiEu HoldRinEt (Fr), aRnaud lEdu (Fr), EmiliEn RoBin (Fr), arChItECtEs isaac stillwEll (aU), photographE

RutGER KuipERs (nL), HEnRy lacaRcE (Fr), pEpijn Van VooRst (nL), KaRHo yEunG (nL), arChItECtEs

Raúl oRtEGa cREspo (Es), arChItECtE

BoRja GÓmEZ maRtín (Es), RoBERto lEBRERo lÓpEZ (Es), arChItECtEs

jEnny REuillaRd (Fr), BaptistE RouGERy (Fr), alEXandRa BlEREt (Fr), loïc VEdEl (Fr), arChItECtEs

María aMparo gonzáLEz Moya (Es), ana MayoL gonzáLEz dE sUso (Es), María LUIsa dE MIgUEL gonzáLEz (Es), étUdIants En arChItECtUrE

aBJL.arChI, 128, Bd dE CharonnE 75020 parIs, FranCE t. +33 672873947 / aBJL.arChI@gMaIL.CoM

tHomas jouFFE (Fr), maRiE lanG (Fr), EmiliE maRX (Fr), paola pFEnninGER (dE), séBastiEn poupEau (Fr), arChItECtEs

www.BoIdotroBIn.Fr / www.MpLUs-arChI.EU ContaCt@arnaUdLEdU.EU www.BoIdotroBIn.Fr / www.IsaaCstILLwELL.CoM

stUdIo vy, rosIEr FaassEnstraat 31E-F 3025gJ, rottErdaM, pays-Bas t. +31 107850621 / InFo@stUdIo-vy.nL www.stUdIo-vy.nL

danmaRK

España

nataLIa IrazUstaBarrEna otEgUI (Es), arChItECtE dopaMInE. sEnsory arChItECtUrE, C/ vELEta, 2, 1ºB. 28231 Las rozas dE MadrId, EspagnE t. +34 644004406 / EstUdIo@dopaMInE.Es www.dopaMInE.Es

UndEFInEd oFFICE t. +34 644064469 / oFICIna@UndEFInEdoFFICE.CoM www.UndEFInEdoFFICE.CoM www.FaCEBooK.CoM/UndEFInEdoFFICE

atELIErworKshop, 34, rUE dE MontMorEnCy 75003 parIs, FranCE t. +33 648749952 / ContaCt@atELIErworKshop.EU atELIErworKshop.wordprEss.CoM

aLLErød

aLCaLá dE La sELva

san BartoLoMé

sEstao

nEUILLy-sUr-MarnE

toULoUsE

new Blovstrød Garden suburb

une promenade…

portes en mouvement

urbanisme lent

détrempe-toi

promenons nous...

sopHiE saHlqVist (sE), arChItECtE, paysagIstE

HéctoR daniEl toRREs matEo (Es), julio muñoZ molERo dE ÁVila (Es), jaimE tRaspadERnE Vila (Es), manuEl GaliÁn FERRER (Es), arChItECtEs assoCIés

iñaqui caRnicERo (Es), loREna dEl Rio (Es), silVia FERnandEZ (Es), arChItECtEs

josE luis muñoZ (Es), anna twEEddalE (aU), arChItECtEs

damiEn ViEillEViGnE (Fr), arChItECtE oliViER BoscouRnu (Fr), ConCEptEUr 3d

JosE JavIEr gonzaLEz (Es), MIgUEL paLEnCIa (Es), MarIa vEga (Es), étUdIant En arChItECtUrE

CELIa MartInEz hIdaLgo (Es), raMIro vILLEgas ErCE (Es), arChItECtEs – BEatrIz QUIntana vILLar (Es), Marta rEgUEra gUtIEz (Es), étUdIants En arChItECtUrE

Rémy cointEt (Fr), EtiEnnE RouVERand (Fr), BEnoit stEHElin (Fr), arChItECtEs matHiEu GontiER (Fr), paysagIstE

FaBIan sahLQvIst (sE), étUdIant En arChItECtUrE søndEr BoULEvard 80, 2 tv 1720 KøBEnhavn v, danEMarK t. +45 22956506 / s@sophIEsahLQvIst.CoM www.sophIEsahLQvIst.CoM

EQUIpo LayErCaKE arQUItECtos : LayErCaKE.Es@gMaIL.CoM www.EQUIpoLayErCaKE.CoM

avEnIda dEL rodEo 47 28250 MadrId, EspagnE ICarnICEro@gMaIL.CoM www.InaQUICarnICEro.CoM

C/.BUEnsUCEso, 40. LoCaL 4 18002 granada,EspagnE JLM.EstUdIo@gMaIL.CoM

soUEd yahIaoUI (Fr), arChItECtE EtIEnnE roUvErand, 35 BoULEvard BELLEvILLE 75011 parIs, FranCE t. +33 699789109 / EroUvErand@yahoo.CoM

dva.arChI@gMaIL.CoM / rIoFranKo@gMaIL.CoM www.atELIErdva.CoM


213

coulisses d’une session Une session du concours Europan ne pourrait voir le jour sans la collaboration active de nombreux acteurs, notamment les structures nationales d’Europan, les villes partenaires, les concurrents et les experts (jurys, analystes). C’est l’engagement de tous ces partenaires combinés qui fait sens et qui permet la sélection des meilleures propositions, leur valorisation et pour certaines leur réalisation. retour sur les grands moments de la session Europan 11 à l’échelle européenne.


coulissEs d’unE sEssion

214 un thème préalable pour la recherche des sites 28 et 29 mai 2010, neuchâtel : pendant que les 56 lauréats et les 67 mentionnés d’Europan 10 dialoguent avec les villes et les organisateurs pour imaginer le futur de leurs idées, les membres du Comité scientifique discutent du thème d’Europan 11 entre deux analyses des résultats lors du Forum des résultats en suisse. Le 30 mai 2010, les organisateurs se rassemblent dès le lendemain du forum pour voter en assemblée générale le calendrier, le thème et le règlement du concours Europan 11 qui ont déjà fait l’objet de multiples échanges par emails et discussions en face à face. Comme toujours pendant ces réunions de l’association (indispensables au bon fonctionnement de la structure, aussi bien au niveau d’une organisation démocratique que pour ajuster des idées quelquefois différentes défendues par des membres du réseau), la discussion bat son plein, révélatrice à sa façon de la multiplicité des cultures européennes. Le thème est définitivement adopté : Résonance entre territoires et modes de vie, quelles architectures pour des villes durables ? Ce texte précise le contenu mais aussi les critères de recherche des sites. puisque l’accent est mis sur les relations entre la réflexion stratégique territoriale globale et les enjeux locaux, on redéfinit l’idée des périmètres et, au site de projet, s’articule non plus un site de réflexion mais un site stratégique intégrant précisément tous les para-

215 mètres déterminants de la politique des villes sur les mobilités, les usages et la relation à la nature qui auront une influence sur le site local.

Réunion des villes participantes pour affiner les stratégies

un rendu digitalisé

les 3 et 4 décembre 2010, à Istanbul, en turquie, se déroule le premier événement européen marquant de la session : le forum des sites. Il s’agit de discuter, parfois de préciser, voire de modifier les programmes des sites proposés (même si d’autres pourront encore apparaître d’ici le lancement du concours) au sein de groupes de travail thématiques et de débats réunissant experts et représentants des villes. À partir de deux conférences introductives d’experts sur deux thèmes stratégiques pour la session Europan 11 (la question de l’entrelacement des échelles et de la relation ville-nature), une vingtaine de représentants de sites ont pu le vendredi après-midi échanger sur les politiques urbaines de leur ville dans ces domaines et de leur relation aux questions posées par les sites qu’ils proposent au concours.

profitant de la présence en suisse des représentants des 22 pays membres, une autre réunion s’attache à figurer quelle pourrait être l’évolution vers plus de digitalisation dans les rendus du concours. Un compromis sera trouvé qui concilie la nécessité que les jurys soient en face des panneaux pour comparer avant de juger, et qu’en même temps le développement des idées des concurrents puisse être envoyé par l’Internet. grâce à ces documents numériques, les organisateurs et les membres des jurys auront accès à l’ensemble des projets rendus sur une plateforme en ligne à accès limité et bien entendu garant du respect de l’anonymat.

un changement de président

que pour la session précédente. d’autres passent un tour et se préparent pour une participation à Europan 12… dans les différentes structures européennes et nationales on recherche l’équation pour ne pas diminuer le programme et maintenir le niveau du concours tout en intégrant une économie de 20% des dépenses… Mais promis on ne diminuera pas le montant des primes des concurrents !

thématiser les sites

une recherche des sites mais aussi de financements

En octobre 2010, les experts de la Commission technique et du Comité scientifique se réunissent à paris pour discuter de la première quarantaine de sites pressentis pour définir des thématiques transversales qui autour du thème générique permettront de créer du débat et de la lisibilité autour de thèmes comparables à l’échelle de quelques sites. Mais personne ne doute que de nouveaux sites apparaîtront d’ici janvier. Le nouveau président thomas sieverts fait son baptême du feu, participant activement aux discussions qui permettront de distinguer trois familles de sites. après une journée d’analyses et de discussions entre eux puis une seconde journée avec les organisateurs, émergent des thèmes fédérateurs permettant de regrouper les sites.

dès l’été 2010 lors de la recherche de nouveaux sites aux quatre coins de l’Europe, il se confirme rapidement que si les villes et aménageurs européens sont toujours motivés à participer, leur contribution financière – crise économique oblige – ne pourra pas toujours être à la même hauteur

on salue lors de cette réunion l’arrivée de trois nouveaux membres du Comité scientifique : Chris younès, philosophe et anthropologue urbain française, Kristaan Borret, urbaniste de la ville d’anvers en Belgique et Frauke Burgdorf directrice en allemagne d’une fondation sur le développement urbain.

Enfin le Forum des résultats du concours Europan 10 de neuchâtel est aussi une page importante de l’histoire des concours qui se tourne puisqu’il marque le départ de yvette Jaggi, qui aura présidé avec un fort engagement Europan pendant huit ans, et l’arrivée de son successeur à la tête de l’association européenne, l’urbaniste et théoricien thomas sieverts, de nationalité allemande, conscient que son rôle sera loin de n’être qu’honorifique.

ForUM dEs sItEs poUr aFFInEr LEs stratégIEs

Le premier débat portait donc sur les échelles, interrogeant les relations entre la stratégie globale durable territoriale des villes et la conception du développement urbain local, l’objectif étant, audelà des spécificités de chacun, de lancer des pistes de transformation en tenant compte de cette mise en relation du global et du local. thomas sieverts, nouveau président d’Europan, a introduit cette discussion par une conférence interrogeant l’évolution actuelle des villes : « au seuil de la troisième révolution urbaine, possibles conséquences ». Le second débat a permis de s’interroger sur les relations ville-campagne et sur ce que signifiait habiter à la lisière urbaine aujourd’hui. ni séparés par une limite hermétique, ni dilués dans une extension urbaine diffuse, comment nature et urbain peuvent-ils cohabiter aujourd’hui et s’entrelacer d’une manière dynamique ? pour replacer la discussion dans le contexte stambouliote, l’architecte urbaniste turc ipek akpinar, professeur à la Faculté d’architecture de l’Université technique d’Istanbul, a introduit le débat par une conférence sur « recartographier une ville globale : dynamiques, potentiels, contradictions ».

vIsItE dEs sItEs poUr LEs ConCUrrEnts

La seconde journée a privilégié les rencontres à petite échelle à travers des groupes de travail permettant de rassembler autour d’une table des experts et des représentants de sites pour approfondir le futur des contextes urbains d’Europan 11, autour de thèmes communs et d’analyses comparatives. neuf ateliers ont ainsi été organisés, animés par les membres de la Commission technique et du Comité scientifique, autour des trois grandes familles de sites : Identité, Usages et Connectivité. Une exposition des sites, espace d’information et de discussions plus informelles, et la soirée de clôture du samedi à l’istanbul modern, ancien entrepôt transformé en Musée d’art Contemporain, ont donné un caractère plus ludique au Forum. au-delà des discussions passionnées et passionnantes, l’ambiance stambouliote place la session sous de bons augures, ceux de la conciliation du travail, de la production de sens et d’un certain hédonisme urbain… La soirée de clôture à l’Istanbul Modern, sur le bord du Bosphore en témoigne…

une logistique numérique après la petite trêve de fin d’année, début 2011 c’est l’effervescence ! Les secrétariats nationaux réalisent conjointement avec leurs villes les fiches de présentation et les dossiers de sites complets qui seront à télécharger par les candidats. Les dernières villes retardataires sont accueillies. Le secrétariat européen finalise le site Internet du concours et rassemble toutes les informations auprès des secrétariats. des simulations sont

faites avec le webmaster du site européen sur la digitalisation et comment réussir à imprimer des panneaux a1 et a3 à partir de jpg de 3Mo... Mais grâce à la compression et au savoir faire de plus en plus poussé des jeunes professionnels à l’informatique, rien ne semble impossible et les serveurs renforcés d’Europan Europe sont planifiés pour ne pas coincer lors des nombreux téléchargements de la fin juin…

un lancement décalé mais dans de bonnes conditions afin de permettre une bonne préparation, il est décidé sur proposition de la suisse de repousser le lancement d’un mois. ainsi les concurrents ne ressentiront ce contexte plus difficile que par la nécessité de ne pas traîner dans le choix de leurs sites et dans l’élaboration de leurs projets puisqu’ils n’auront cette fois que 4 mois pour finaliser leurs rendus. ainsi le lundi 28 février, toujours un peu dans l’urgence en raison des milliers de plans, photos, documents en tous genres à télécharger sur le site du concours, la session est prête à démarrer et rien de devrait trop se voir des efforts un peu plus grands qu’il a fallu déployer pour être à la hauteur des enjeux de cette onzième session. Une quinzaine de pays et une cinquantaine de villes à travers l’Europe proposent des sites d’échelle urbaine à cette session et attendent des idées et des projets novateurs avec entre autres : allemagne : Ibbenbüren, Ingolstadt, selb, wittstock et würzburg ; autriche : graz, Linz et wien ; Belgique : Marche-en-Famenne et sambreville ; Croatie : dubrovnik ; danemark : allerød, Køben-


221

index Europan 11, c’est : 49 sites 17 pays 14 jurys nationaux 95 équipes primées : 41 lauréates 54 mentionnées


équipEs pRiméEs

222 BElGiquE/BElGië/BElGiEn

MarChE-En-FaMEnnE – LaUréat ★

Espace de rencontre

anca diana popEscu (ro), soRin VladimiR popEscu (ro), arChItECtEs CaLEa FLorEasCa no. 68a, sECtor1 14463 BUCharEst, roUManIE t. +40 740383916 / atELIErForM@gMaIL.CoM

223 danmaRK

dEutscHland

aLLErød – LaUréat ★

KøBEnhavn – MEntIonné

quand la nature intervient dans la vie de tous les jours

urbanisme et urbanité

mEttE BlanKEnBERG (dK), EyRún maRGREt stEFansdottiR (Is), arChItECtEs

RunE BundGaaRd jØRGEnsEn (dK), BjØRn moGEnsEn (dK), madElEinE sEmBRinG (sE), lauRa wEddERKind BanK (dK), arChItECtEs

MaIL@MEttEBLanKEnBErg.dK / MaIL@EyrUnstEF.dK / www.MEttEBLanKEnBErg.dK / www.EyrUnstEF.dK

tEgnEstUEvaErKstEdEt, EgILsgadE 1, 4th 2300 KøBEnhavn, danEMarK t. +45 26719299 / InFo@tEgnEstUEvaErKstEdEt.dK / www.tEgnEstUEvaErKstEdEt.dK

IBBEnBürEn – LaUréat ★

Rêver puis s’éveiller

mEHdi mosHFEGHi (dE), arChItECtE

lydia RamaKERs (dE), noRa wildERmann (dE), arChItECtEs KatRin RHEinGans (dE), arChItECtE, UrBanIstE

LILIJa BartULI (dE), arChItECtE KrayEnKaMp 15a 20459 haMBUrg, aLLEMagnE t. +494059370853 / MEhdI.MoshFEghI@gMx.dE

IBBEnBürEn – MEntIonné

saMBrEvILLE – MEntIonné

aLLErød – MEntIonné

rødovrE – LaUréat ★

qcm

le nid

islev id

ianus

BEnoit coulondREs (Fr), FloREncE Gaudin (Fr), arChItECtEs

jEnniFER GomEs (pt), RaquEl Viula (pt), arChItECtEs

sØREn lEtH (dK), arChItECtE, UrBanIstE Rasmus tHERKildsEn (dK), arChItECtE

GioVanni santini (It), arChItECtE

11 rUE dE thIonvILLE 75019 parIs, FranCE t. +33 660773685 / +33 664946163 / E11BCFg@gMaIL.CoM / www.BEnoItCoULondrEs.CoM / www.FLorEnCEgaUdIn.CoM

saMBrEvILLE – MEntIonné

JorgE gIL (pt), LEE hwa-sEop (Kr), LaIa MULEt (Es), sEBastIEn MULLEr (pt), sUsana oLIvEIra (pt), arChItECtEs CoworKLIsBoa - Lx FaCtory, rUa rodrIgUEs FarIa, 103 1300-501 LIsBoa – portUgaL t. +351 963195138 / JgoMEs@opEnLaBarChItECtEs.CoM / www.opEnLaBarChItECtEs.CoM

KøBEnhavn – LaUréat ★

Ville+sambre+ville

le dernier quartier de la ville

GioVanni auRino (It), danilo capasso (It), lauRa FalconE (It), anna siRica (It), BRuna VEndEmmia (It), arChItECtEs

FlEmminG RaFn tHomsEn (dK), olE scHRØdER (dK), arChItECtEs t. +45 40934309 / Frt@trEdJEnatUr.dK / t. +45 25104460 / os@trEdJEnatUr.dK / www.trEdJEnatUr.dK

CarMInE CIUCCIo (It), étUdIant En arChItECtUrE danILo Capasso, vIa annIBaLE CaCCavELLo, 12 80129 napLEs, ItaLIE t. +39 3299613513 / InFo@danILoCapasso.EU / www.danILoCapasso.EU

syLwIa Bogdan (pL), arChItECtE, UrBanIstE JEppE BonnE oLsEn (dK), IngrId EIdE (no), andrIUs ropoLas (Lt), étUdIants En arChItECtUrE JægErgårdsgadE 152, 03E 8000 århUs C, danEMarK t. +45 32111001 / post@sLEth.dK / www.sLEth.dK

IngoLstadt – MEntIonné

Entre les cours

andrEa KarIMKhan (It), aLExandros LIasKovItIs (gr), rosa roMano (It), arChItECtEs vIa dELLE ConCE 39/r 50122 FLorEnCE, ItaLIE t. +39 552001570 / Map@MaparChItEttI.It / www.MaparChItEttI.It

sandErstrassE 6 12047 BErLIn, aLLEMagnE t. +49 1795482100 / noKaLy@hotMaIL.dE

sELB – LaUréat ★

wIttstoCK – LaUréat ★

Bahnrad stEFFEn BaRniKol (dE), stEFFEn BuRucKER (dE), arChItECtEs nordstrassE 50 99089 ErFUrt, aLLEMagnE t. +49 1791460690 / EUropan.BB@gMx.dE

wIttstoCK – MEntIonné

dornröschen

jardins intérieurs, portes extérieures

andREas BaumER (dE), tHomas BERnHaRdt (dE), GillEs-BEnoit tREVEtin (Fr), arChItECtEs

janna HoHn (dE), arChItECtE, UrBanIstE josHua joHn yatEs (gB), arChItECtE

txELL BLanCo-dIaz (Es), EgLE sUMInsKaItE (Lt), étUdIants En arChItECtUrE JoppE KnEppErs (nL), arChItECtE

anna BUChwaLd (dE), paysagIstE

nap - nEtworK oF arChItECtEs & pLannErs groEnhoEdEnvEEM 14 1019 BL aMstErdaM, pays-Bas t. +31 20 419 84 42 / InFo@nap.EU / www.nap.EU

soLMsstrassE 1810961 BErLIn, aLLEMagnE t. +49 17632334959 / Jannahohn@gMx.dE

sELB – MEntIonné

würzBUrg – MEntIonné

ammerang

selbland

Hélianthes

cédRic cHaussE (Fr), cHaRlottE poRtiER (Fr), arChItECtEs, UrBanIstEs

sEBastian BallauF (dE), FRancEsca FoRnasiER (It), maXimilian ott (dE), arChItECtEs

dominGo mElEndo aRancÓn (Es), FRancisco paRRÓn oRtiZ (Es), arChItECtEs

oLIvIEr MarQUEt (Fr), arChItECtE, UrBanIstE LUdovIC poyEt (Fr) arChItECtE

aM IsarKanaL 24 81379 MünChEn, aLLEMagnE t. +49 1775758239 / sFMBFo@gMaIL.CoM

alEXa BodammER (dE), UrBanIstE, arChItECtE cHRistopH RicHtER (dE), jan tRutZ (dE), Roland ZÜGER (cH), arChItECtEs

rødovrE – MEntIonné

scènes périurbaines

3 rUE gaMBEy 75011 parIs, FranCE t. +33 687240776 / ContaCt@sCEnEsFroMthEsUBUrBs.EU / www.sCEnEsFroMthEsUBUrBs.EU

IngoLstadt – LaUréat ★

s t U d I o z + – KaMEnzErstrassE 41 01099 drEsdEn, aLLEMagnE t. +49 3515634313 / t. +49 1782329341 / MaIL@stUdIozpLUs.CoM / www.stUdIozpLUs.CoM / www.sLEth.dK

FErnando LópEz BarrIEntos (Es), MIgUEL angEL sUárEz MorEno (Es), arChItECtEs CaLLE MIró 1341804 oLIvarEs (sEvILLE), EspagnE t. +34 954613493 / Fparron@arCo.InFonEgoCIo.CoM


juRys

234

235

BElGiquE/BElGië/BElGiEn

danmaRK

dEutscHland - polsKa (associés)

España

FRancE

HRVatsKa

membres nationaux

membres nationaux

membres nationaux

membres nationaux

membres nationaux

membres nationaux

adMInIstratIon maRtinE RidiauX, arChItECtE, rEprésEntantE dE La dIrECtIon généraLE opératIonnELLE dE La pLanIFICatIon tErrItorIaLE dE waLLonIE

adMInIstratIon miKala HolmE samsØE, arChItECtE Maa, Int. dIrECtrICE dE LEadErshIp and InnovatIon (LaICs), L’UnIvErsIté danoIsE Et agEnCE dE La proprIété, MInIstèrE dEs sCIEnCEs, tEChnoLogIE Et InnovatIon, CopEnhagUE

adMInIstratIon KaRin sandEcK, arChItECtE, MInIstèrE dE L’IntérIEUr dE L’Etat dE BavIèrE, MUnICh

adMInIstratIon GloRia iRiaRtE, arChItECtE, BILBao

adMInIstratIon FRancK FaucHEuX, adJoInt aU ChEF dE BUrEaU, dIrECtIon généraL dE L’aMénagEMEnt, dU LogEMEnt Et dE La natUrE (MEddtL), parIs La déFEnsE

adMInIstratIon KRunoslaV Šmit, arChItECtE, phd, zagrEB

MaÎtrEs d’oUvragE BEnoit dispa, MaIrE dE gEMBLoUx – REnaud KinEt, dIrECtEUr dE La pLanIFICatIon UrBaInE dE LIègE arChItECtEs piERRE Got, UrBanIstE, toUrnaI – didiER lEpot, arChItECtE UrBanIstE, LIègE (BE) / MaastrICht (nL)

membres étrangers arChItECtEs Ronan aBGRal-aBHamon, arChItECtE, LaUréat EUropan 8, parIs (Fr) – patRicK GEnaRd, arChItECtE, MadrId (Es) pErsonnaLItés pHilippE panERai, arChItECtE, EnsEIgnant, prIx d’UrBanIsME 1999, parIs (Fr) – alain pElissiER, arChItECtE, UrBanIstE, proFEssEUr Ensa parIs-vaL-dEsEInE, doCtEUr Es-LEttrEs, parIs (Fr)

suppléants joël matRicHE, JoUrnaLIstE LE soIr, BrUxELLEs jEan mcHEl dEGRaEVE, arChItECtE, haBItat ConCEpt, MaIson dE L’UrBanIté, rIxEnsart

MaÎtrEs d’oUvragE maj GREEn, dIrECtEUr adJoInt dEs aFFaIrEs UrBaInEs Et EnvIronnEMEntaLEs, présIdEnt dE La MUnICIpaLIté dE gLadsaxE, InstItUt danoIs dE pLanIFICatIon UrBaInE arChItECtEs andREas KloK pEdERsEn, arChItECtE partEnaIrE BIg, CopEnhagUE – maRtin KEidinG, arChItECtE Maa Et EdItEUr En ChEF, LE JoUrnaL arKItEKtUr dK, CopEnhagUE pErsonnaLItés cHRistian BundEGaaRd, ConsULtant, Ma hIstory oF IdEas/arChItECtUrE, CopEnhagUE – tanja joRdan, arChItECtE Maa, rUBow arChItECts, LaUréat EUropan 10 À nordhavnEn, CopEnhagUE

membres étrangers

arChItECtEs ulRiKE BÖHm, paysagIstE, BBzL, BErLIn andREas GaRKiscH, 03 arChItECtEs, MUnICh pErsonaLIty FRauKE BuRGdoRFF, UrBanIstE, dIrECtrICE dE La FondatIon Montag stIFtUng UrBanE räUME gag, Bonn pRoF. cHRista REicHER, arChItECtE, UrBanIstE, aaChEn/ dortMUnd

membres étrangers MaÎtrE d’oUvragE Hans tHoolEn, CoordInatEUr QUaLIté UrBaInE, BrEda (nL) arChItECtEs RoGER RiEwE, arChItECtE, rIEgLE rIEwE, graz (at) – maRia auBÖcK, arChItECtE, wIEn (at)

MaÎtrEs d’oUvragE mEttE sVEnsEn, arChItECtE, UrBanIstE, dévELoppEUr dE proJEt, agEnCE poUr LE LogEMEnt Et La rénovatIon UrBaInE, MUnICIpaLIté d’osLo (no)

Représentant de la pologne

arChItECtEs luis m. mansilla, arChItECtE Et phd. MansILLa + tUñon arChItECtEs, MadrId (Es) – RiEnts dijKstRa, rEsponsaBLE Maxwan arChItECtEs+UrBanIstEs, rottErdaM (nL)

suppléants

suppléants annE tiEtjEn, arChItECtE Maa, phd, ChEF dE proJEt, hoUsE oF hErItagE Ltd (dE)

KataRZyna FuRGalinsKa, arChItECtE, LaUréat EUropan 10, KatowICE (pL)/osLo (no)

micHaEl RudolpH, arChItECtE, LaUréat EUropan 8, statIon C23, LEIpzIg – dR. iREnE wiEsE-Von oFEn, UrBanIstE, EssEn

MaÎtrEs d’oUvragE joRdi Badia, arChItECtE Et proFEssEUr, EstUdIo Baas, BarCELonE – jEsús iRisaRRi, arChItECtE Et proFEssEUr, La CorUña arChItECtEs juan dominGo santos, arChItECtE Et proFEssEUr, grEnadE – jaViER GaRcia-GERmÁn, arChItECtE, LaUréat EUropan 10, MadrId pErsonnaLItés FéliX aRRanZ, arChItECtE Et édItEUr, BarCELonE

membres étrangers arChItECtEs Gaia REdEalli, arChItECtE, MILan (It) KRistinE jEnsEn, paysagIstE, CopEnhagUE (dK) pErsonnaLItés nuno RaVaRa, arChItECtE, hErzog & dE MEUron, (Ch)

suppléants sEBatiÁ joRnEt, arChItECtE Et UrBanIstE, BarCELonE

MaÎtrEs d’oUvragE claiRE monod, MEMBrE éLU dE La régIon ILE dE FranCE ConsEIL régIonaL, parIs arChItECtEs jEan-piERRE pRanlas-dEscouRs, arChItECtE Et UrBanIstE dEsIgnEr, proFEssEUr À L’éCoLE d’arChItECtUrE parIs-MaLaQUaIs, atELIEr pranLasdEsCoUrs, parIs pErsonnaLItés HEnRi BaVa, paysagIstE, proFEssEUr À L’UnIvErsIté dE KarLsrUhE (K.I.t), agEnCE tEr, parIs – jEan-maRiE dutHillEul, présIdEnt dE L’arEp, parIs

membres étrangers arChItECtEs miKE daViEs, arChItECtE Et UrBanIstE, rogErs partnErshIp, London (UK) – manuEl Gausa, arChItECtE Et UrBanIstE, proFEssEUr À L’éCoLE d’arChItECtUrE dE gènEs (It), agEnCE gaUsa ravEaU aCtarQUItECtUra, BarCELona (Es) – matHis GÜllER, arChItECtE Et UrBanIstE, güLLEr Et güLLEr, zUrICh (Ch)

suppléants XaViER Bonnaud, arChItECtE Et UrBanIstE, proFEssEUr À L’éCoLE d’arChItECtUrE dE CLErMont-FErrand, agEnCE MEsostUdIo, FontEnay-soUs-BoIs – lauREnt pinon, arChItECtE Et UrBanIstE, EnsEIgnant À L’UnIvErsIté parIs-Est MarnE-La-vaLLéE / LaBoratoIrE dU génIE UrBaIn, agEnCE aLphavILLE, parIs

MaÎtrEs d’oUvragE daVoR BuŠnja, arChItECtE, dUBrovnIK arChItECtE’s soCIEty, dUBrovnIK – saŠa BRadiĆ, arChItECtE, vIEnnE/ zagrEB arChItECtEs saŠa BEGoViĆ, arChItECtE, 3Lhd, zagrEB pErsonnaLItés maRina Viculin, hIstorIEn dE L’art, ConsErvatEUr dE La gaLErIE d’art KLovIĆEvI dvorI, zagrEB – sloBodan pRospERoV noVaK, éCrIvaIn Et hIstorIEn En LIttératUrE, zagrEB

membres étrangers arChItECtEs caRmE pinos, arChItECtE, BarCELona (Es) – maRiannE saEtRE, arChItECtE, snohEtta, osLo (no) – iVana sRsEn, arChItECtE, BrUxELLEs (BE)

suppléants Vanja iliĆ, arChItECtE, zagrEB – dinKo pERačiĆ, arChItECtE, spLIt


RELIANCES

LA

E DE

analYSe De la SeSSiOn

241

Reliances Une « reliance » vise à connecter ce qui a été isolé, séparé, dé-lié. Pour qu’il y ait « reliance » donc, il faut qu’il y ait eu auparavant une opération de « dé-liance » à réparer. chaque site proposé au concours Europan peut-être compris comme un contexte de dé-liance lié à l’urbanisme contemporain et qu’il s’agit de dépasser. Les projets peuvent opérer des reliances entre différents éléments contradictoires, voire opposés, en vue de créer un sens qui dépasse leur clivage : entre ville et nature, entre plusieurs fragments urbains, entre un réseau et son contexte, entre des usages séparés, etc… Cette seconde partie du catalogue des résultats Europan 11 formule des interprétations autour de projets primés parmi les plus emblématiques, à partir de cinq hypothèses de « reliance » et grâce aux points de vues croisés d’experts européens. Remodeler les espaces partagés

242

Point dE vUE d’OliveR Schulze, arChitECtE, dirECtEUr dE L’agEnCE gEhL arChitECts à CoPEnhagUE danEmark, EnsEignant à L’UnivErsité dE Washington à st-LoUis états-Unis

aujourd’hui, une approche durable au développement des villes exige d’introduire des espaces sociaux et collectifs qui permet aux gens de partager des qualités en relation à l’espace et au temps. Ces «espaces partagés» développent de nouvelles caractéristiques qui ne correspondent pas forcément à celle de la notion historique d‘« espace public ».

Relier par les usages

La dynamique des projets urbains n’est pas seulement liée à leurs qualités spatiales en eux-mêmes mais plus souvent au potentiel qu’ils ont pour permettre une vie sociale vivante introduisant de nouvelles activités qui interagissent avec les programmes existants comme un moyen de rétablir des connexions physiques et sociales sur le site avec le contexte.

Ressources communes 263 et mutation

Rythmes et temporalités

Point dE vUE dE Mathieu DelORMe, ingéniEUr, PaysagistE, UrbanistE, EnsEignant à L’institUt Français d’UrbanismE à Paris FranCE

Point dE vUE dE chRiS YOunèS, PhiLosoPhE, anthroPoLogUE, dirECtriCE dU LaboratoirE dE rEChErChEs gErPhaU, EnsEignantE à L’éCoLE d’arChitECtUrE EnsaPLv Et Esa à Paris FranCE

La question de la finitude des ressources naturelles introduit la notion de rareté et donc de valeur. avec la crise écologique mondiale il est primordial que les concepteurs les prennent en compte dans le projet urbain en les considérant comme des ressources communes non seulement à préserver, mais à valoriser dans une recherche d’hybridité compatible entre ville et nature.

249

Point dE vUE dE José MaRía ezquiaga, EnsEignant, arChitECtE Et UrbanistE ChEz EzqUiga arqUitECtUra soCiEdad y tErritorio à madrid EsPagnE

269

induits par les temporalités multiples des usages dans la ville contemporaine, les rythmes urbains se sont intensifiés à tel point qu’on parle de ville fonctionnant 24/24h. La dimension du temps doit être prise en compte dans les projets urbains comme un outil de reliance, développant des relations entre les citadins et les rythmes urbains et naturels.

interférences culturelles

256

Point dE vUE d’enRique SObejanO, EnsEignant, arChitECtE ChEz niEto sobEJano arqUitECtos, madrid EsPagnE / bErLin aLLEmagnE

Les références culturelles sont un générateur pour importer dans le projet des éléments afin de définir des stratégies de reliance au contexte. Elles peuvent être basées sur des caractéristiques physiques du site ou dérivées d’éléments plus spirituels. Elles peuvent aussi être des récits construits à partir de pratiques sociales et de spécificités locales.


OliveR Schulze ConvErsation EntrE

RelianceS anaLysE dE La sEssion

beRnD vlaY, arChitECtE, dirECtEUr d’EUroPan aUtriChE, mEmbrE dU OliveR Schulze, arChitECtE, dirECtEUr dE

Comité tEChniqUE EUroPéEn d’EUroPan Et

gEhL arChitECts à CoPEnhagUE, Un bUrEaU d’étUdEs danois dE rEnom, sPéCiaLisé dans La Création Et La misE En vaLEUr d’EsPaCEs Partagés dans LEs viLLEs dU mondE EntiEr. iL Est EnsEignant à L’UnivErsité dE Washington à st-LoUis Us (WWW.thELivELyCity.Com)

242

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Remodeler les espaces partagés bernd vlay : Une approche durable du développement des villes exige d’intégrer des espaces collectifs à vocation sociale, que nous aimerions appeler « espaces partagés », suggérant ainsi que la collectivité initie un domaine qui permet aux individus de partager des valeurs en rapport avec le temps et l’espace. Le terme « partagé » renvoie au concept de « l’espace public », historiquement chargé et profondément ancré dans notre histoire, et donc relié à toutes sortes de stéréotypes en termes de signification, aspect et fonctionnalité. notre discussion pourra explorer les besoins actuels et le potentiel de ces espaces partagés, ainsi que leur intégration aux projets lauréats. quelle nouvelle forme pourrait être donnée aux espaces partagés dans le contexte actuel des villes européennes ? Oliver Schulze : Cette problématique n’a jamais perdu de son actualité : le partage de l’espace est un phénomène qui a toujours existé et qui existera toujours, et qui ne peut pas être mis de côté par les architectes. Ce serait parfait si la vision des espaces partagés suivait l’évolution de notre culture urbaine, de notre vision urbanistique et paysagiste. Je travaille autant aux états-Unis qu’en Europe. Le partage prend des formes bien différentes selon le contexte, la tradition architecturale et la culture de l’urbanisme. dans certains lieux, les municipalités prennent la « tutelle officielle » dans la gestion de ces espaces. Les villes européennes, par exemple, ont, depuis des siècles, pris en charge les infrastructures de squares, parcs ou d’autres lieux de rencontres dans la rue. mais il est tout aussi intéressant de regarder en dehors de l’Europe, des villes comme Los angeles qui ne les « chapote » pas du tout. vous devriez vous tourner vers les transports, les infrastructures urbaines, les commerces et les centres de loisirs. ou encore, vers les organisateurs des

activités publiques qui pourront probablement être partie prenante dans la création des « expériences partagées ». Parce qu’elles se produisent malgré tout. Elles se produisent juste dans un environnement différent. aux états-Unis, pendant un temps, les gens avaient l’habitude de se retrouver dans les centres commerciaux, et dans des environnements très privés. mais les gens se rencontrent et cela depuis toujours. C’est à la forme de ce partage que nous nous intéressons. bv : Contrairement aux affirmations officielles, les « limites » de notre perception d’une ville européenne sont de plus en plus floues. différentes cultures urbaines agissent en parallèle de manières très diverses. Elles imposent des pratiques spatiales différentes qui concernent à la fois les outils de planification et les manières de vivre. récemment, le thème des crises a entraîné une importante discussion. Le manque de moyens du côté des institutions, l’apparition de nouvelles manières de cohabiter et l’arrivée de nouvelles revendications pour les espaces partagés affectent notre connaissance urbaine. Comment ces transformations influencent-elles la pratique de la planification ? 1 – ibbenbüRen (dE), LaUréat – entre leS courS > voir PLUs P. 44

OS : Ce que vous venez de décrire requiert d’avoir un regard neuf sur ce que sont les espaces et les lieux, ce qui permet ce genre d’expérience urbaine intensifiée. il faut une certaine de-stigmatisation des réalités telles que les environnements commerciaux, les infrastructures de transports actuellement considérés d’un simple point de vue utilitaire. il nous faudra créer de nouveaux liens et des nouvelles synergies entre ces réalités, que nous n’avons pas l’habitude de considérer comme « très culturelles ». Ces réalités ont fonctionné depuis des millénaires, les marchés, les places de marché où les gens circulent – ce sont ce genre de choses qui donnent une base, une dynamique à exploiter. bv : Le premier sous-thème – Inscrire la proximité dans l’environnement territorial – peut offrir de nouvelles perspectives à considérer pour cette dynamique : les deux projets sur lesquels je propose de débattre suggèrent un lien intéressant entre l’échelle locale et l’échelle territoriale. ils enrichissent la nature d’un lieu en le reliant à un paysage à grande échelle, donnant ainsi au site une nouvelle « géographie », un nouveau sens. En même temps, ils arrivent à gérer le manque de matière urbaine, le manque d’intensité. Un manque d’urbanité rencontre une abondance de nature. Le projet pour ibbenbüren (dE) (fig. 1) intitulé entre les cours propose une création d’îlots d’habitation au sein d’un ensemble territorial le long de la rivière. Le projet Ville+Sambre+Ville à sambreville (bE) (fig. 2), fait à peu de chose près la même chose, en transformant la rive en un parc écologique, ce qui peut représenter un

intérêt pour toute la province. Le projet architectural n’est qu’un élément mineur dans le cadre du parc. tout en gardant en tête les composants archétypes des espaces partagés, tels que les marchés dans les sites denses, ces projets prennent d’autres directions, reliant un quartier directement à un paysage étendu pour en faire un nouveau territoire public. Ce concept qui lie l’échelle macro à l’échelle micro promet-il de dynamiser les espaces publics situés dans des zones marginales à « faible intensité urbaine » ? 3 – MalMö (sE), mEntionné – maillage Vert > voir PLUs P. 102

OS : L’approche macro/micro donne une idée claire aux villes et aux régions de la façon de constituer des réseaux spatiaux plus importants qui pourraient être transformés pour créer de nouvelles expériences, de nouvelles formes de vie, de nouveaux lieux pour rencontrer et discuter avec les autres. sur l’échelle micro, les deux projets font un grand effort dans l’élaboration de cours. mais la question est : que va-t-il se passer dans ces cours ? Leur idée de réseaux d’espace régional plus grands est intéressante : elles pourraient 2 – SaMbReville (bE), mEntionné – Ville+Sambre+Ville > voir plus p. 92

constituer un aménagement du territoire allant audelà des habitants qui y vivent, mais pour la ville dans son ensemble – un nouveau réseau dans la carte mentale des citoyens et des visiteurs. mais de quelle manière cela pourrait-il s’inscrire dans un réseau vivant ? regardons plus en détail le projet d’ibbenbüren : qu’est-il arrivé aux espaces verts au-dessus de l’eau ? quels sont les moyens physiques mis en œuvre pour en faire un réseau vert qui serait exploité en petits ou grands

segments grâce aux personnes venues de l’extérieur ? il est nécessaire de créer des espaces pour tous types de personnes, qu’elles vivent sur place ou bien qu’elles viennent d’ailleurs. Cela offre une grande opportunité de leadership pour les villes ! Elles doivent penser différemment : quels paysages existants pouvons-nous recycler, quels sont les moyens de transformer des paysages utilitaires en écosystèmes attractifs ? Un autre point important : une cour vide, un paysage mal agencé et inoccupé, représente un certain handicap pour l’espace. alors qu’un territoire plus grand qui propose à la fois des lieux animés et des endroits plus tranquilles pour le loisir personnel représente un avantage, une valeur, un point positif. bv : L’ingrédient principal de ces projets n’est-il pas l’idée d’inscrire un lieu dans un paysage territorial, créant ainsi un nouveau défi pour les villes, celui de savoir comment elles peuvent interagir avec les éléments naturels ? de ce point de vue, si nous remplaçons les maisons traditionnelles avec jardins par des pavillons avec cours intérieures, le concept urbanistique d’une configuration macromicro fonctionnerait de la même manière. OS : Je suis d’accord. L’intérêt porté sur la forme peut être quelque peu trompeur. il existe d’autres facteurs, qu’il est bien plus important de prendre en compte. si nous souhaitons créer intensité et animation, les aspects qui concernent la création de structures sociales sont bien plus importants et significatifs que la morphologie urbaine. La banlieue nous apprend ici une leçon.


jOSé MaRía ezquiaga ConvErsation EntrE

DaviD FRancO,

RelianceS anaLysE dE La sEssion arChitECtE à madrid, mEmbrE dU Comité tEChniqUE

d’EUroPan Et jOSé MaRía ezquiaga, EnsEignant, arChitECtE Et UrbanistE ChEz EzqUiaga arqUitECtUra, soCiEdad y tErritorio à madrid. iL PartiCiPE à dEs ProJEts Liés à L’UrbanismE Et à L’aménagEmEnt dU tErritoirE dEPUis sEs débUts ProFEssionnELs, Endossant dE LoUrdEs rEsPonsabiLités dans dEs administrations LoCaLEs Et régionaLEs dE madrid. iL a été ConsEiLLEr intErnationaL dans LE CadrE dE L’éLaboration dE La Loi sUr LE zonagE En CoLombiE Et LEs PLans d’UrbanismE dE bogotá Et mEdELLín. iL a égaLEmEnt été ConsEiLLEr En aPPEL d’oFFrEs Lors dE L’éLaboration dE La stratégiE tErritoriaLE dE La région métroPoLitainE dE bUEnos airEs. iL Est ProFEssEUr d’UrbanismE à L’éCoLE tEChniqUE d’arChitECtUrE dE madrid.

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Relier par les usages David Franco : Lorsque nous avons analysé les projets primés d’Europan 11, nous avons été impressionnés par la quantité de projets visant à introduire de nouvelles activités qui, par l’interaction avec les programmes existants, établirait de nouvelles connexions physiques et sociales sur le site. Pensez-vous que le fait d’ajouter des usages ou des activités à différents contextes urbains suffit pour créer des liens avec des lieux déconnectés ou à faible intensité sociale ? josé María ezquiaga : dernièrement, les administrations participant à Europan souhaitent de plus en plus souvent intégrer dans ce concours des sites pour lesquels il n’est pas possible de trouver une solution simple dans les pratiques d’urbanisme habituelles. à une époque, les idées de dégradation, de recyclage et de revitalisation urbaines ont apporté un premier moteur au concours. aujourd’hui, il s’agit plutôt de problèmes liés à la réorganisation ou à la réévaluation des périphéries. En particulier dans les régions métropolitaines, les périphéries à faible densité ne sont pas forcément adossées directement aux grandes villes, mais sont également le magma qui remplit l’espace entre les petites villes. Elles font la transition entre le paysage rural et le paysage urbain. Ce type d’espace constitue aujourd’hui un signe distinctif du territoire européen. aux abords de toutes les villes européennes se trouvent différentes zones urbaines à faible densité, regorgeant d’activités généralement liées aux nœuds et aux infrastructures de mobilité. Les lois de l’organisation spatiale qui ont été utiles lors des premiers concours Europan, dans la ville historique, ne sont pas applicables à ce type d’espaces. tout d’abord, la notion de connexion n’a plus le même sens. dans la ville traditionnelle, la continuité est essentielle. Elle est organisée par la densité, la présence d’itinéraires et une série d’éléments stimulants qui régit ces itinéraires. Ces éléments stimulants sont généralement ce que l’on appelle « activités ». dans la périphérie à faible densité, cette vision des choses n’est plus valable.

DF : quelles sont les stratégies (ou les moyens) habituellement adoptées pour relier des zones urbaines isolées en introduisant de nouveaux usages ? jMe : il faut s’intéresser à la distance entre les différents objets, au rôle des infrastructures et à la présence de vides – cela permet de comprendre que l’idée de relier en remplissant n’est pas forcément la mieux adaptée. La connexion doit être plus subtile, il doit s’agir d’une connexion syntaxique plutôt que d’une connexion structurelle. à l’échelle métropolitaine, la tendance traditionnelle en urbanisme consiste à résoudre la problématique avec une approche très abstraite : seuls les éléments principaux – autoroutes, infrastructures ferroviaires, etc. – et les aménagements importants – pôles commerciaux – sont pris en compte. Ces grandes infrastructures et pôles empêchent de travailler avec de nombreux éléments situés au niveau du sol. si l’on observe ce territoire depuis les airs, il semble assez structuré et on distingue aisément la logique générale. Cette vue peut être rassurante pour l’urbaniste, chez qui elle crée une illusion de cohérence. Cependant, lorsque l’on redescend au niveau du sol, on remarque que ce territoire qui semblait vide depuis les airs regorge de différentes choses. Ces choses sont sources d’inspiration pour bon nombre des participants d’Europan ; ils regardent le problème d’un œil neuf, d’un point de vue où le manque d’expérience ne peut qu’être positif. DF : nous avons regroupé dans une première rubrique les projets qui relient les fragments urbains au moyen de programmes au sol, notamment le projet Scènes périurbaines à rødovre (dk) (fig. 1). il propose un nouvel espace partagé linéaire donnant accès aux piétons à l’ensemble des différentes zones et installations communes du site et présente une identité unificatrice avec une chaussée spécifique à tous les espaces urbains répartis le long de la grande rue. il y a également le projet paysage à 270°, régénération

1 – RøDOvRe (dk), mEntionné – ScèneS péRiuRbaineS > voir PLUs P.129

d’une séquence urbaine à guimarães (Pt) (fig. 2). il prévoit la création d’une nouvelle structure pour la périphérie, au moyen d’une série d’espaces publics programmés d’échelles et de types différents qui relient les zones non-connectées de la périphérie : les infrastructures, les zones bâties et les terrains vides. Les usages connectés peuventils créer une continuité d’espaces urbains et quel type de liens implique cette continuité ? doiventils uniquement êtres physiques ou peuvent-ils prendre une autre forme ? jMe : il faut savoir que, sur ces sites périphériques, il n’est pas possible d’atteindre la continuité uniquement en ajoutant des usages. Le concept de continuité lui-même y revêt un sens différent. La continuité physique doit être remplacée par la notion de distance et par le concept de relation. il ne s’agit pas seulement des flux, mais aussi des éléments visuels et conceptuels qu’un passant peut remarquer au sol. dans ce sens, ces projets exploitent des micro-opportunités telles que les vides, pour introduire de nouveaux usages susceptibles d’enrichir le paysage et d’y créer davantage de complexité. Le vide introduit l’environnement agricole, c’est un coin de verdure où il ne s’agit pas d’exploitation productive ou de grande valeur écologique, mais plutôt de lien entre le ter-


enRique SObejanO

RelianceS anaLysE dE La sEssion

jenS Metz, arChitECtE, bErLin, mEmbrE dU Comité tEChniqUE d’EUroPan Et enRique SObejanO, arChitECtE, madrid/bErLin. avEC son assoCié FUEnsanta ConvErsation EntrE

niEto, iL gèrE Un bUrEaU d’étUdEs à madrid dEPUis La Fin dEs annéEs 1980. arChitECtEs diPLômés d’Etsa madrid Et dE L’UnivErsité dE CoLUmbia à nEW-york, iLs ont dirigés EnsEmbLE La rEvUE d’arChitECtUrE EsPagnoLE, arqUitECtUra Et EnsEignEnt aCtUELLEmEnt à L’UnivErsité EUroPéEnnE dE madrid Et à L’Udk à bErLin. Parmi LEUrs réaLisations LEs PLUs imPortantEs, on troUvE LE moritzbUrg à haLLE, LE CEntro dE CrEaCión ContEmPoránEa Et LE mUséE madinat aL-zahra à CordoUE, LE PaLaCio dE CongrEsos à saragossE Et LE mUséE san tELmo à saint-sébastiEn (WWW.niEtosobEJano.Com).

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interférences culturelles jens Metz : Les références culturelles jouent un rôle important dans les stratégies de projet, basées parfois sur les caractéristiques physiques du site ou de ses environs, issus parfois d’éléments plus spirituels comme des figures abstraites ou des images mentales, ou bien en termes de pratiques sociales et spécificités locales. Les projets exemplaires proposés semblent explorer des solutions qui dépassent le sens traditionnel des références culturelles en intégrant différentes interprétations, et en créant ainsi des « interférences culturelles ». dans quelle mesure ces interférences peuvent-elles être utilisées pour relier un projet à ses environs d’un point de vue culturel ? enrique Sobejano : Je vois un jeu de mots très intéressant dans votre introduction entre les termes « référence » et « interférence ». d’ailleurs, c’est probablement une question clé car elle aborde le fait qu’un projet architectural se nourrit toujours de différents points de vue, de diverses influences. Je pense qu’il est possible de faire la distinction entre les interférences objectives et subjectives – tout en tenant compte des limites de ces mots. La perception du monde extérieur est objective : elle se rapporte au paysage, à la topographie, à l’orientation, au climat ou au programme immobilier, alors que notre vision de notre monde intérieur est subjective : elle appartient à nos origines personnelles, notre mémoire et notre culture, qui sont toutes différentes pour chacun d’entre nous. s’adapter à la topographie, au climat ou à d’autres paramètres physiques peut se faire d’une manière ou d’une autre, mais c’est toujours une problématique clairement abordable, c’est une question objective que tout projet se doit de prendre en compte. d’un autre côté, les interférences subjectives sont plus personnelles, et ainsi peuvent renvoyer à des problématiques

éloignées, intéressantes pour certains architectes mais pas pour d’autres. Je crois que ces deux méthodes – perceptive et mentale, ou objective et subjective – relient différents faits, établissent un réseau d’associations dans lequel un projet devient à un certain moment quelque chose d’unique et de spécial. jM : Ces interférences peuvent être vues comme un mélange de différents contextes culturels, qui reconstruit une identité fragmentée mais reconnaissable basée sur plus d’une seule culture et qui reflète les discours sociaux actuels. Comment ces influences peuvent-elles être traduites en architecture ? eS : L’architecture est une conséquence de circonstances multiples apparemment non reliées entre elles, qui finissent par se ressembler et finalement s’amalgament pour créer un bâtiment. Je crois en l’influence et la capacité qu’a l’architecture pour transformer les lieux et les villes ainsi que la vie des gens. Elle ne peut peut-être pas changer le monde comme le clamait le courant avant-gardiste des années 1920, mais je suis toujours convaincu qu’un seul bâtiment ou une petite intervention peut être à l’origine d’une profonde transformation, de la même manière qu’un bon livre peut changer votre manière de penser. Un projet est toujours un choix qui commence par reconnaître et établir des limites, ce qui signifie que vous portez votre attention sur certains points et reniez complètement l’importance d’autres. En d’autres mots, je pense que toutes les influences culturelles – interférences – ne peuvent pas être prises en compte selon une méthodologie. il n’existe pas de chemin linéaire unique, mais plutôt une addition de fragments. il n’y a pas de point de départ, un moment original et unique, mais au

1 – alcORcón (Es), mEntionné – traitement propHylactique détourné > voir PLUs P.183

contraire, tous les concepts architecturaux réfléchis résident dans les liens qui existent entre des événements sans liens apparents. jM : si nous regardons le premier groupe de projets, Revisiter une figure archétypale, ils semblent prendre un archétype et le transformer en une situation délibérement impure afin de lever toute une série de questions d’un point de vue culturel. à alcorcón (Es) (fig. 1), le projet traitement prophylactique détourné met en avant les paramètres existants comme un lieu de liberté au bord de la ville, renforce son statut en construisant un mur habité autour, et protège donc les usages culturels populaires, qu’ils soient informels ou marginaux, que l’on retrouve fréquemment dans les sites suburbains. à Leeuwarden (nL) (fig. 2), la juxtaposition de structures construites, terres agricoles et plans d’eau représente les trois éléments clés de la proposition nieuwatergarden, en créant une image hybride entre horizon traditionnel familier, échelle moderne et structure urbaine. Le projet place trop grande à nynäshamn (sE) (fig. 3) confronte délibérément deux logiques opposées de vide, la place délimitée spatialement d’une ville européenne traditionnelle et les espaces flottants de la banlieue, afin de créer une friction entre les deux. dans quelle mesure un projet peut-il développer son identité à partir d’un archétype familier ?

eS : L’archétype est un concept très profond, assez différent de celui du type. alors que les typologies sont rationnelles et sérielles, les archétypes sont au contraire émotionels et appartiennent à la mémoire collective. ils ne font pas partie d’une culture particulière, mais sont ancrés dans une civilisation archaïque universelle. Le principe de l’archétype est plutôt vague, c’est ce qui en fait un concept très intéressant pour identifier l’origine d’un projet. Un archétype – une plateforme, une tour, un mur ou un toit – est toujours grand ouvert, il peut être une sorte d’aire de jeux à partir de laquelle un projet spécifique peut être développé. à alcorcón, le projet est une arcadie étrange, enfin je suppose. L’archétype du mur habité doit être pris comme un geste, une idée directrice du projet. Le mur devient la limite. Comme je l’ai déjà dit, l’affirmation qui dit que tout ce qui arrive en dehors est contesté, reflète un problème – l’urbanisme banal, répétitif et spéculatif dont a souffert la ville – qu’un projet ne peut pas régler à lui tout seul. C’est une sorte d’anti-Utopia, une réaction à un événement attendu. dans un certain sens, c’est une déclaration politique claire, avec quelques ambiguités, qui permet d’ouvrir une discussion sur la ville, la crise économique actuelle et le futur procédé de développement.

3 – nYnäShaMn (sE), mEntionné – place trop grande > voir PLUs P.125

2 – leeuWaRDen (nL), LaUréat – nieu water garden > voir PLUs P. 14

à Leeuwarden, je pense que le projet aborde plutôt le concept de typologie. La maison-type est utilisée comme un système, comme la répétition combinatoire d’une seule unité. Le projet joue avec les séries, il fait partie d’une manière combinatoire de compréhension d’un type d’habitat, ce qui en soit est une façon toute personnelle de se référer au thème initial. Et à nynäshamn, le projet soulève la question de savoir si un archétype peut être simplement un ou-

til ou un instrument qui peut être directement utilisé comme concept du projet. En fait, en rendant la place « trop grande », on ne reconnaît plus du tout l’archétype original. C’est d’ailleurs un point très intéressant, qui considère l’archétype comme un point de départ, qui n’a d’autre possibilité que d’être transformé en quelque chose d’autre afin de prendre en compte les complexités d’un lieu. jM : un autre groupe de projets est nommé Réactualiser les traces vernaculaires. ils essayent de trouver leur inspiration dans le passé ou dans les traces de ce qui reste visible. Le projet géologie « rurbaine », à san bartolomé (Es) (fig. 4), transforme son esprit rurbain en une morphologie franche et un langage architectural moderne, avec une structure qui s’inspire de la géologie caractéristique des îles. à Capelle aan den iJssel (nL) (fig. 5), le projet Salade de polder refuse la continuité et gomme les traces du modernisme, il répète paradoxalement la tabula rasa des années 1960 en détruisant les structures existantes pour réinstaller un paysage de polder avec des typologies urbaines utilisant un alignement de maisons mitoyennes. Comment un projet peut-il trouver son fondement dans une réinterprétation narrative de la mémoire ? eS : dans un certain sens, tous les projets racontent une ou plusieurs histoires. L’architecture est simplement narrative, même quand l’architecte qui l’a conçue n’en avait pas l’intention. La ques-


Mathieu DelORMe ConvErsation EntrE euROpan Et Mathieu

RelianceS

DelORMe, ingéniEUr PaysagistE, UrbanistE,

anaLysE dE La sEssion

diPLômé dE L’ECoLE nationaLE sUPériEUrE dE La natUrE Et dU PaysagE dE bLois. iL Est EnsEignant à L’institUt Français d’UrbanismE à Paris. iL s’intérEssE toUt PartiCULièrEmEnt à L’émErgEnCE dU PaysagE CommE oUtiL d’aménagEmEnt, notammEnt dans sa dimEnsion éConomiqUE. CommEnt UnE stratégiE dE dévELoPPEmEnt Est-ELLE En mEsUrE dE ProdUirE dEs noUvEaUx UsagEs, dE noUvELLEs FormEs Et donC dEs noUvEaUx PaysagEs ? iL travaiLLE aU sEin dE L’agEnCE intErLand où iL dévELoPPE PLUsiEUrs ProJEts : étUdEs ProsPECtivEs dE dévELoPPEmEnt dont L’étUdE “dEssinE-moi LE Pays-basqUE dE dEmain” (agEnCE d’UrbanismE atLantiqUE Et PyrénéEs), LE dEvEnir dE L’agriCULtUrE En PLainE dE FranCE, éLaboration dU sChéma d’aménagEmEnt 2030 dE mantEs-En-yvELinEs Et dE La stratégiE dE dévELoPPEmEnt Et dE gEstion dE L’érosion CôtièrE d’aULt En baiE dE sommE.

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Ressources communes et mutation europan : Cette session d’Europan marque la place croissante de la nature dans la conception du projet urbain. La prise en compte des éléments naturels (biotiques, abiotiques) s’affine, se complexifie, pour devenir des éléments fondateurs du projet. nous savons aujourd’hui que les ressources naturelles sont limitées mais cette conscience du monde fini n’est pas évidente, nous ne la percevons pas directement, elle est abstraite à l’échelle de la vie humaine, et difficilement perceptible à l’échelle des sites. Et pourtant, elle est très facilement intelligible à la grande échelle, selon l’expression de kenneth boulding dans Spaceship earth (astronef terre), nous sommes tous embarqués dans un vaisseau spatial quelque part dans l’Univers, à nous de se partager les réserves, mais comment ? 2 – neuillY-SuR-MaRne (Fr), mEntionné – cartilaginouS > voir PLUs P. 69

Mathieu Delorme : la question de la finitude des ressources introduit la notion de rareté et donc de valeur : les ressources ont toujours été au cœur des préoccupations des civilisations dans la recherche d’un rapport optimum avec la nature. Chaque culture, chaque système politique définit son propre système de valeur. L’utilité attribuée aux réserves d’eau, à la fertilité des sols, aux propriétés du vent, à la diversité de la faune et de la flore sont l’objet de croyances et de pratiques collectives : les grecs, par exemple, portaient une grande attention à la maîtrise de leur démographie, soucieux qu’elle soit toujours en équilibre avec les ressources disponibles. La ville de new york City se pose depuis longtemps la question de son approvisionnement en eau potable et a mis en place une politique d’acquisition foncière de champs

1 – københavn (Dk), LaUréat – le dernier quartier de la Ville > voir PLUs P.122

captant l’eau souterraine dans les monts Catskill loin de manhattan. Ce territoire protégé, véritable écosystème de filtration, de près de 400 000 hectares, fournit 90% des besoins en eau potable de la ville. Cet exemple illustre une première valeur attribuée aux éléments naturels : la valeur de service. La pollinisation des végétaux par les abeilles, l’épuration naturelle de l’eau dans les zones humides, les animaux en ville, comme les pigeons, véritables éboueurs urbains… les exemples ne manquent pas, les combinaisons sont infinies... il est donc intéressant de noter la tentative actuelle d’estimer la valeur de service rendu par un élément naturel comme par exemple, le pouvoir d’autoépuration des zones humides. La production de flux de matières et d’énergie des écosystèmes a une valeur économique évaluée en 1997 à 33 000 milliards de dollars par an. Une étude de 2010 chiffrait à 487 millions d’euros les services rendus par les abeilles à l’agriculture britannique. La volonté de « faire exister » les éléments naturels dans les choix économiques traduisent une évolution importante et a des conséquences directes sur le projet urbain. mais on ne doit pas négliger la valeur d’option de la nature, c’est à dire sa valeur dans le futur. de nouvelles espèces sont découvertes chaque jour. L’une d’elle sera peutêtre le remède d’une maladie encore inconnue aujourd’hui. robert Ulanowicz, écologiste empi-


chRiS YOunèS

RelianceS

ConvErsation EntrE Stéphane

bOnzani, arChitECtE EnsEignant, mEmbrE dE La Commission tEChniqUE EUroPéEnnE d’EUroPan Et chRiS YOunèS, PhiLosoPhE, anthroPoLogUE,

anaLysE dE La sEssion

EnsEignantE dEs éCoLEs d’arChitECtUrE EnsaPLv Et Esa à Paris Et mEmbrE dU Comité sCiEntiFiqUE d’EUroPan. ELLE dirigE LE LaboratoirE dE rEChErChEs dU gErPhaU (WWW.gErPhaU. arChi.Fr)

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Rythmes et temporalités Stéphane bonzani : Prendre en compte les rythmes urbains et les temporalités multiples des usages dans le projet est une problématique récurrente dans un certain nombre d’idées primées de la session Europan 11. dans cette famille tous les projets utilisent la dimension temporelle comme un outil de reliance. Les propositions visent à développer des relations entre les personnes, ou entre les rythmes urbains et naturels. intégrer le concept et les rythmes mène à la question : comment peut-on donner de “l’hospitalité” aux espaces urbains pour qu’ils soient appropriés par les utilisateurs de la ville ? Comment peut-on lier l’enjeu d’intégrer des usages différents à des heures différentes à la métamorphose spatiale de la ville ? chris Younès : dans une perspective écologique, la question des métamorphoses des milieux habités pour plus d’hospitalité est devenue critique. Ce terme de métamorphose, dont le préfixe grec « méta » signifie « au-delà » ou « ce qui vient après », et qui désigne une succession de formes pour un phénomène, un personnage ou un milieu, renvoie en particulier à l’exigence de transformation d’un

1 – SeStaO (eS), mEntionné – con la Falda remangá > voir PLUs P. 47

héritage moderniste de séparation et de monofonctionnalisme qui ne font pas ville. recréer les héritages, s’ouvrir aux rencontres, c’est donc s’inscrire dans un devenir en intégrant ou non ce qui a déjà eu lieu, dans la dynamique de réinvention des formes de vie. Et ce en termes de leur ajustement en fonction du temps qui passe ou au contraire en termes de mutations, transmutations. dans les milieux habités qui sont des systèmes complexes auto-organisés, des enchaînements, tous les maillons sont solidaires et pourtant chacun en même temps qu’il est rattaché aux autres, dispose de sa propre initiative. Certes une systémique ordonne les éléments dont elle est constituée mais pas de manière mécanique. il y a toujours entre un chaînon et un autre une possibilité de variation, de changement, bien que les éléments constitutifs tiennent les uns aux autres dans des rapports synergiques. Un tel milieu, loin d’être une masse ou une étendue, se trouve ainsi animé par une multitude de liens mouvants. L’enjeu est celui d’un urbanisme de reliance et non de fracture. il ne s’agit pas d’imiter des modèles mais d’inventer des scénarios tenant compte des résistances et des ressources propres à chaque

situation ainsi que des conditions d’implantation d’un projet. Ce processus requiert de déchiffrer le déjà-là et d’en capter les forces mais aussi d’imaginer d’autres possibles mises en relation, passages et porosités. Ces connexions œuvrent à l’entrelacement des échelles, par lequel l’espace et le temps, le macro et le micro, l’humain et le non-humain participent à un corythme. Ce qui est une façon de s’envisager au monde et de le configurer, notamment à partir de projets qui proposent des métamorphoses opérant par des hybridations entre natures et cultures, ce qui conduit à imaginer d’autres réévaluations et d’autres nouages entre les temps longs et les temps courts, entre le lent et le rapide, entre les permanences et les instabilités. Sb : Le premier sous-thème sur lequel on aimerait avoir votre point de vue concerne ce que nous avons appelé les flux associés. Comment la restructuration des réseaux et des modes de déplacement - pour les adapter à la fois aux flux rapides métropolitains et aux flux de proximité plus doux - entraîne de nouvelles logiques d’espaces où la ville est pensée “avec” les flux, selon des logiques d’entrecroisement et des types d’espaces adaptés. trois projets ont été retenus pour illustrer cette attitude : champ magnétique urbain à graz (at) (fig. 2), con la falda remangá à sestao (Es) (fig. 1) et bahnrad à Wittstock (dE) (fig. 3). Ces projets proposent d’intensifier et d’enrichir la vie urbaine en associant et en entrelaçant les diverses flux de la ville : habitants, visiteurs, navetteurs, touristes,

2 – gRaz (at), mEntionné – cHamp magnétique urbain > voir PLUs P. 54


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