Europan 14 - catalogue français des résultats

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Villes productives

Europan 14

Catalogue des résultats

Europan France


Sommaire

Amiens   30 Cultivating the city   38 Les rives éveillées   42 Sédimontières   46 Let’s reveal the urban crossings   Une perméabilité territoriale   51

50

Angers   52 Positive Loops   60 Les chemins de traverses   64 Permacultures urbaines    68 Pièces de villes   73 La préparation, la cultivation, la récolte   74 Saint-Serge commons   75 Aurillac   76 Le Grand Parc   84 Panoplie   88 Savoir-Terre   92 Terminus archipelago   À cours et à jardin   97

96

Bègles   98 La Grande Mine   106 Bègles et les machines urbaines   Toolkit City   114 La machinerie de Bègles   119 Omnia labore   120 Thanks for sharing   121

Avant-propos   14 La session Europan 14 en France : processus, résultats, perspectives   Villes productives   20 Calendrier de la session   21 Composition du jury et commissions d’expertises en France   22 Les résultats en France   27

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Besançon   122 Jurassic Parks   130 La Théorie des Monts   134 Macro-Chip urbain   138 Au fil du campus   143 16

Évreux   144 Cultures latentes   152 Articulations d’intérêt collectif   Gare éclatée   160 Label Ville productive   164 Urban Sedimentation   165

156


Grigny & Ris-Orangis   166 Au fil des énergies   174 Coopwork   178 Terres vives, les nouveaux communaux   182 Les nouvelles prospérités   Common cultures   187

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Guebwiller   188 Articulations productives   196 Acclimater la vallée    200 Manufacture de terroirs   204 From textile to fertile   209 Sketch stich sew   210 Valley in transition   211 Lille   212 Écoto(w)ne   220 et… et… et…   224 Culture urbaine   228 Reprocess Factory   232 D.E.U.L.E.   236 Ville autoproductive   237 Pantin   238 Kintsugi   246 Ex-changing production   Scoop – savoir coopérer   Forum de Pantin   259 City of Makers   261

Les français en Europe   Belgique   288 Initier la résilience

289

Espagne   292 Estacion Impulsa   293 La fabrica de suelos   297 A social infrastructure   301 De la manzana al mercado   Finlande / Suède   The engagement   Norvège   312 Hydro-therapy

250

285

305

308 309

313

Suède   316 Future comes slowly

317

254

Toulouse   262 Œconomie territoriale   270 La fourmilière   274 Re-sources   278 L’esplanade des métiers   282 Slow is beautifull   283

Suisse   320 Oecumene

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Équipes sélectionnées en France   Équipes françaises sélectionnées en Europe   328

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Avant-propos

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Le ministère de la Culture a pris part, au côté du ministère de la Cohésion des territoires, à la 14e édition du concours Europan dédiée au thème des « villes productives ». Véritable laboratoire d’idées quant aux mutations des territoires, des modes d’habiter, de vivre, de travailler, Europan est une formidable vitrine de l’ingéniosité en matière architecturale, paysagère et urbaine. C’est aussi un moyen de promouvoir de jeunes talents, en les mettant en prise directe avec les préoccupations des habitants et de leurs élus. Pour cette 14e édition, le concours Europan a su, une nouvelle fois, susciter la mobilisation d’énergies et l’émergence de 273 projets en France, sur 11 sites sélectionnés parmi les 45 sites européens. Ceux-ci reflètent la forte implication des collectivités et de leurs partenaires à interroger les « possibles » et « souhaitables » de la transformation des territoires. Le thème des « villes productives » et la richesse de ces sites, les défis sociétaux sous-jacents à chacune de ces situations territoriales (résilience, héritage

culturel, solidarité, habitabilité, partage des ressources…) ont inspiré architectes, paysagistes et urbanistes de toute l’Europe et du monde. Les équipes d’experts et le jury ont choisi de distinguer les projets pour leur capacité à s’ancrer dans la richesse de leur géographie et de leur histoire. La diversité des thématiques abordées recoupe deux des axes de la Stratégie nationale pour l’architecture : « La ville productive » s’appuie sur la prise en compte de l’héritage architectural récent et le développement de l’intervention architecturale pour la régénération du cadre bâti existant. Par ailleurs, en permettant à des collectivités de mettre en débat des questionnements associés à des lieux spécifiques auprès de jeunes professionnels, Europan se situe à l’articulation entre l’enseignement, la recherche et le métier et permet ainsi de rapprocher les univers professionnels de l’architecture, de la construction et du cadre de vie, autre ambition de la Stratégie nationale pour l’architecture.


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Aider les villes et leurs partenaires à trouver des réponses architecturales et urbaines novatrices à leur questionnement et à les partager avec d’autres villes européennes est un des objectifs d’Europan. Nul doute que la créativité des projets lauréats sera une ressource précieuse pour concevoir l’avenir opérationnel des sites proposés. Donner aux jeunes professionnels européens, architectes, urbanistes, paysagistes, l’occasion de travailler ensemble et de participer au débat sur la ville en situation réelle, sur la scène internationale, est un second objectif. Cette session a permis de démontrer, une nouvelle fois, la capacité de l’architecture à apporter des solutions aux questions et aux enjeux actuels pour tous les citoyens. Aux collectivités participantes à présent de confier la réalisation d’études urbaines et d’opérations expérimentales à ces jeunes lauréats, concrétisant ainsi le rôle de tremplin de ce concours.

Dessiner les « villes productives » de demain constitue un défi d’ampleur pour les collectivités et les acteurs de l’architecture, en lien avec la société civile, qui devient actrice à part entière de la conception de la ville. L’architecture est constitutive de ces « espaces productifs », grâce à sa capacité à favoriser l’intelligence collective et la mise en réseau, en créant des lieux de vie et d’échanges, permettant de connecter habiter et produire. Le ministère de la Culture félicite l’ensemble des lauréats pour la qualité de leurs réflexions et de leurs projets, amenés désormais à se concrétiser au travers d’expérimentations et réalisations répondant aux enjeux sociétaux contemporains. Agnès Vince

directrice chargée de l’architecture, Direction générale des patrimoines, Ministère de la Culture


La session Europan 14 en France : processus, résultats, perspectives

Alain Maugard, président d’Europan France

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Le thème des Villes productives Le thème de cette session d’Europan est à la croisée de deux dynamiques. Il est à la fois propre à l’itinéraire d’Europan, mais aussi issu d’une grande interrogation sociétale sur les formes d’économies futures vis-à-vis de la mondialisation. Dans l’histoire d’Europan, c’est une suite logique, que l’on peut résumer en disant que, partant de l’architecture, on s’est intéressé progressivement à l’urbain et puis de plus en plus à la question du métabolisme urbain : les morphologies sont complétées par un métabolisme qui appelle une réflexion sur l’adaptabilité, le thème des Europan 12 et 13. La réflexion portait sur la résilience de villes parfois en crise et donc en recherche de souplesse, on apportait une vision vivante de la morphologie. L’idée du vivant amenait celles de fertilité et de productivité : est-ce que la ville est fertile ? Est-ce qu’elle crée des choses ? Mais ces préoccupations rencontrent aussi celles, très actuelles, qui, pour faire face à une poussée parfois excessive de la mondialisation, recherchent les premiers signes d’une territorialisation de l’économie. Les nouvelles formes de productions seraient alors une réaction à cet excès de délocalisation. Et le fait que « Villes productives » soit au pluriel est très important : il y a plusieurs façons de faire des villes productives. Partant du territoire, on ne voit pas pourquoi la production serait standardisée, on pense plutôt qu’il y a chaque fois des conditions particulières, locales : l’idée de contextualité s’applique à l’idée de production. Le questionnement sur la production de biens et ses rapports à l’urbain s’inscrivait, en un sens, dans la réflexion sur l’hyperindustrialisation développée par Pierre Veltz1, le président du jury de cette session. Mais nous avons aussi élargi la production 1

Cf. son livre : La Société hyperindustrielle — Le nouveau capitalisme productif, Seuil, 2017.

en allant au-delà de la production matérielle. Personnellement, je suis très sensible à tout ce qui concerne une production de services, d’éléments culturels… Il faut se poser la question de savoir si cette production immatérielle, peut, elle aussi, résister à la délocalisation ? Lorsque l’on procède à cet élargissement, il est important de garder en tête la question de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage. Cette thématique va interroger ces métiers et leurs pratiques. Les deux sessions précédentes sur la Ville adaptable avaient déjà engagé cette réflexion : Comment la recherche d’une certaine malléabilité spatiale, liée aux usages par exemple, transformait des architectures qui étaient auparavant très dessinées pour des fonctionnalités immuables ? Et contrairement à ce que l’on aurait pu croire, le choc des Villes adaptables n’était pas un recul pour l’architecture. Le succès de l’idée de « projet-processus » montre bien un renouvellement du travail sur l’espace et le temps. Il s’agit de faire du projet par étapes, mais pas des étapes-cibles rigidifiées et fixées ne varietur. Ce sont des configurations qui émergent, des formes qui se transforment et se reforment au cours du temps. Villes productives ajoute l’idée que, si l’on veut permettre aux individus d’être en situation de créativité, de disposer de services et de produits nouveaux, il faut que la ville génère ces espaces productifs. Cela reprend une thématique propre aux métiers de l’espace finalement, celle des espaces publics et privatifs, de leurs transitions et interactions. Les architectes et les concepteurs, de ce point de vue, doivent faire une synthèse en s’entourant de disciplines nouvelles, pour se saisir de questions économiques, mais aussi du numérique, du digital et de l’intelligence artificielle. Donc c’est un thème qui donne de l’ampleur à la question architecturale.


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Le double défi d’Europan : un concours d’idées sur sites réels On peut voir dans les réponses des candidats deux types de tendances émerger : certaines sont très contextuelles, et d’autres possèdent un potentiel de généralisation. Un projet comme Coop-work sur le site de Grigny/Ris-Orangis a ce caractère généralisable. Utiliser le numérique pour structurer et favoriser des échanges de savoir-faire complémentaires qui visent in fine à améliorer une situation économiquement et socialement difficile par un processus bottom-up : ce type d’idée pourrait être développé ailleurs. Bien sûr, l’idée est mise en musique sur le site et tient compte de sa particularité ; commencer par s’occuper des copropriétés dégradées avant le reste est déjà une analyse très contextuelle au point que les acteurs politiques en ont reconnu la pertinence. Mais c’est aussi généralisable mutatis mutandis à d’autres sites. Dans d’autres réponses, la contextualisation est beaucoup plus forte et les idées ne sont pas toujours applicables ailleurs. Villes productives se prêtait à cela. Le site et le thème sont pied à pied dans cette session. On remarque à la lecture des projets que les idées font leur chemin, Europan permet d’observer ces évolutions au fil des sessions. On voit dans plusieurs projets ce qui pourrait ressembler à une reprise d’idées qui étaient très novatrices il y a sept ou huit ans ; des fermes urbaines par exemple. Mais lorsqu’on y prête attention, au-delà d’une tendance ou d’une collection d’apparences, ces types de sujets, liés à la production agricole locale, sont en fait dominés, structurés par une pensée globale de retour à l’autonomie alimentaire. Confrontés aux rendus, on prend la mesure de la difficulté de la question posée et le sujet questionne aussi les modes de représentation. La manière de formuler les réponses sur les planches était complexe… donc aussi complexe à comprendre. La richesse

des projets se trouve en fait dans la pensée sous-jacente. Les prestations orales lors des Rencontres villes-équipes, organisées à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine l’ont bien montré2. Ce thème questionnait aussi les moyens d’expression écrite et graphique et, sur ce sujet, il reste encore des voies à explorer pour Europan. Les réponses de cette session ont amené quelque chose de très intéressant notamment concernant l’articulation et le rôle des populations d’habitants. On a compris que la tendance à mettre des étiquettes sur les populations – « les étudiants étudient » par exemple — était tout à fait contre-productive pour la mixité. Au contraire, certains candidats se sont demandé : « Et si les étudiants produisaient quelque chose ? S’ils devenaient acteur à part entière ? Si l’on tenait compte de leurs capacités imaginatives ? » Au-delà des étudiants, cette réflexion peut se mener pour d’autres types de populations afin de multiplier les forces vives, les forces créatives du développement urbain. Au fond, la Ville adaptable avait rendu évident le fait de travailler avec des habitants, non pas pour les faire adhérer à un projet coûte que coûte, mais de travailler avec eux, de les rendre proactifs. Cette pratique existe depuis très longtemps dans les pays nordiques, mais elle apparaît comme nouvelle, même parfois révolutionnaire pour la France et certains pays du Sud. Pourtant, l’appréhension du contact avec les habitants disparaît de plus en plus, au niveau des élus eux-mêmes. S’agissant de Villes productives, l’appel à la participation des habitants a encore plus de sens : il s’agit en somme de leur demander des idées de production et de leur demander d’agir. 2

La captation de ces présentations et débats est visible en ligne : https://vimeopro.com/europanfrance/europan-14-rencontres-villes-equipes


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Cette session, le jury a décidé de remarquer un projet particulier : Reprocess Factory à Lille, en plus du palmarès habituel. Il s’agit d’un projet manifeste, une prospective qui franchit plusieurs dizaines d’années, et nous oblige à voir plus loin. En accentuant une tendance existante à la robotisation, il nous interroge sur le futur que nous construisons. L’augmentation des possibilités de transformation pose des questions de gouvernance et de maîtrise du progrès technique… Une vieille question certes. Mais elle prend une ampleur jamais connue avec les progrès scientifiques et technologiques. Le processus collaboratif d’Europan En France, la méthode d’Europan a été mise au point au fil des sessions, elle cherche à permettre des échanges fertiles entre différents acteurs. La question posée aux candidats émerge progressivement : un premier séminaire d’orientation des sites est organisé avant le lancement. En se rencontrant et en rencontrant des membres du futur jury et d’Europan, les villes affinent leur problématique, le forum intersession prolonge cet affinement à l’échelle européenne. Le dispositif que l’on met en place permet à des équipes de répondre « à côté » : avec des réponses qui améliorent les questions posées. Ainsi, Europan, c’est la « fertilisation » de la maîtrise d’ouvrage — paradoxalement — par le contact avec une maîtrise d’œuvre qui féconde le questionnement de la maîtrise d’ouvrage. Les villes se sont réenrichies au vu des réponses, même théoriques qui au départ ne les captivaient pas. Il y a ce que j’appellerai le « syndrome d’Helsinki », en référence au Forum des villes et des jurys qui s’est tenu en octobre 2017 dans la ville du même nom. Ce forum a eu pour effets de mettre les élus en situation de discuter entre eux, mais aussi d’échanger sur les sites des pays voisins. Ils ont rencontré des édiles allemands, nordiques, du Sud, qui finalement nagent comme

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eux dans des interrogations, se posent des problèmes identiques. Dans cette configuration, il leur fallait théoriser leur site alors qu’ils le perçoivent par nature comme une monographie. Mis en présence d’autres sites, ils étaient obligés de faire un effort pour fabriquer des problématiques communes à une échelle culturelle qui est supranationale. Ce processus a des effets jusque dans les suites données au concours. Les trois réponses sélectionnées par site ont une forme de complémentarité. Cette idée était déjà suggérée dans les sessions précédentes, mais l’on suggérait souvent une sorte de réunion des trois équipes qui pouvait donner l’impression d’un compromis. Or, cette session, la complémentarité était perçue et recherchée par certaines villes elles-mêmes. La complexité de la question des Villes productives rendait possibles des angles de vue très différents. L’idée du métabolisme impliquait des complémentarités de manière plus évidente que la morphologie. Ainsi, certaines équipes travaillent à des réponses partielles, mais capables de s’emboîter avec d’autres réponses. Dans ce cas, il ne s’agit plus de faire un projet qui serait unique et apporterait une réponse complète à la question, ce qui est quasiment impossible au vu de la complexité. De cette manière, on s’éloigne du concours classique qui choisit une chose ou rien, qui choisit le « meilleur ». Plutôt qu’un phasage où on réalise une moitié maintenant et l’autre plus tard, comme un gâteau, là on parle de plusieurs équipes qui travaillent de façon complémentaire sur un sujet, dans le cadre d’un processus. D’Europan 14 à Europan 15 Pour conclure, il me semble très stimulant d’annoncer qu’Europan a choisi d’approfondir ce même thème avec Europan 15 : Villes productives II. Cela reste tout d’abord d’une profonde actualité… Peut-être même qu’une troisième session ne serait pas


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de trop ! Car il faut insister sur des questions aussi importantes que le retour en force de l’emploi territorial, de la reconquête au plan local de l’autonomie alimentaire, énergétique et de la meilleure utilisation des ressources. La tradition énergétique pèse lourd dans notre pays et, pour cette raison, il me semble que le sujet va s’installer, se développer dans les prochaines sessions. Certains sujets problématiques persistent aussi ; la logistique notamment qui est en train de se reconfigurer complètement, comme l’a bien vu Pierre Veltz. De même que certains commerces, tels les hypermarchés, ou certains sites industriels qui par leurs échelles créent une rupture dans la granulométrie urbaine et gênent le développement urbain3. Mais réitérer ce thème est aussi l’occasion, en regardant la production de cette première session de compléter, de prendre appui sur E14 pour amasser des acquis nouveaux. La deuxième session arrivera au bout d’un cycle de quatre ans, et l’on peut présager qu’elle sera plus que la somme de deux sessions distinctes. Les deux sessions consécutives des Villes adaptables montrent comment les sujets sont de plus en plus assimilés et maîtrisés. Europan de ce point de vue cherche des sites de territoires très variés, car l’expérience prouve que cela rend les échanges et les réponses intéressants et plus riches. Nous recherchons des villes de tailles et de formes très différentes. Au-delà des Villes productives, le thème correspond aussi à celui des territoires productifs finalement. Le règlement a d’ailleurs récemment introduit des échelles de sites (S, M, L, XL) qui marquent bien cette recherche de diversité. Il faut noter en particulier la catégorie S, « small », qui peut corres3

Cf. le livre écrit avec Tristan Benhaïm, Faire société en ville, Les Éditions de l’Aube, 2016

pondre à de plus petites villes, mais qui est aussi un moyen de poser des questions qui sont plus directement en lien avec l’architecture. Des axes de réflexion ont aussi été introduits dans cette deuxième session, Villes productives. La mobilité, qui apparaît comme le système qui irrigue la ville et participe de son métabolisme vivant. Une réflexion sur l’équité également, qui fait émerger l’idée de villes inclusives. Car la question se pose de savoir en quoi seraient productives des villes pour lesquelles seulement une partie de la population serait productive et l’autre laissée de côté. La ville est plus productive si tous les citoyens sont concernés. Chacun contribue dans un système d’échanges proactif. Le projet « Acclimater la vallée » mentionné à Guebwiller parle d’ailleurs d’une ville contributive, plus que productive. Dans cette perspective, le digital et le numérique enrichissent le thème. Ils permettent de mettre en synergie des informations dans le cadre de proximités territoriales et fabriquent ainsi du relationnel. Le numérique permet une réintensification du vivre ensemble : une vie « plus dense » sur un territoire rapproché. C’est l’ambition originelle de la Ville. L’Intelligence artificielle permettra d’atteindre - si elle reste sous la domination d’une gouvernance locale – de nouvelles frontières pour ce que l’on peut appeler la Ville service. Alain Maugard

Propos recueillis par Louis Vitalis Légendes des images 1-2 Les résultats des sessions E 12 et E 13, des acquis pour E 14. 3 Le deuxième tour du jury à l’Ensa Malaquais, novembre 2017. 4 Le Forum des villes et des jurys, Helsinki, octobre 2017. 5 Les rencontres villes-équipes à la Cité de l’Architecture

et du Patrimoine, mars 2018.


Le thème de la 15e session : Villes productives

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Au cours des dernières décennies, beaucoup de régénérations urbaines ont eu lieu en Europe. Des organisations comme Europan ont fait la promotion du concept de ville multifonctionnelle, et on peut dire que l’idéologie de la ville mixte est aujourd’hui généralement partagée. Mais quel est le degré de mixité de cette ville mixte ? Dans de nombreux projets de développement urbain de l’ère postindustrielle, le logement est le programme principal. On ajoute sagement quelques bureaux et quelques équipements publics, et on est désireux de stimuler les bars, les boutiques et les restaurants parce qu’on veut que chaque nouveau projet urbain soit un « authentique quartier urbain dynamique ». En regardant en arrière sur la façon dont on a organisé cette vague de régénération urbaine, on peut voir comment a été systématiquement exclu un seul programme : l’économie productive. Chaque entrepôt est devenu un loft, chaque shed industriel a hébergé un centre d’art ou de loisirs, une friche industrielle, un quartier résidentiel branché. L’économie productive a quitté la ville pour la périphérie, que ce soit dans les faubourgs de la même ville ou à l’autre bout du monde. Maintenant, nous avons dans de nombreuses villes européennes un décalage spatial et social entre l’habitat et les lieux de travail. La ville offre des possibilités de travail pour les professionnels hautement qualifiés alors qu’une grande partie des travailleurs peu qualifiés vivent en ville sans trouver la possibilité de travailler. Ce décalage génère de nombreux problèmes en ce qui concerne l’économie, la mobilité et la sociabilité. Le renouvellement urbain, qu’on a fait sous les auspices de l’idéologie de la ville mixte, est moins mixte qu’on essaie de le faire croire. Les emplois liés à l’économie productive, à la fabrication, à la maintenance et à la réparation, dans les activités courtes des « cols-bleus » devraient faire partie de la vie de la ville aussi. Notre ville n’est pas aujourd’hui une ville complète. Bien sûr, il ne s’agit pas de faire revenir les aciéries au centreville. Mais on accueille déjà toutes sortes de lieux de fabrication à petite échelle urbaine. On prend de plus en plus en compte l’industrie nouvelle du recyclage dans la ville même. On pourrait réserver de l’espace dans nos programmes pour les aires de redéveloppement pour implanter des petites et moyennes entre-

prises. On doit éviter que le plombier qui vit dans la ville et qui répare nos maisons dans la ville, doive conduire hors de la ville pour trouver un espace de stockage disponible. La production devrait être encouragée dans la ville, faire partie intégrante du tissu, être autorisée à s’afficher, et être reliée à la vie quotidienne partagée. Quelles alternatives pour produire une telle ville ? Au lieu de programmes productivistes basés sur la séparation et des ressources illimitées, le défi consiste à réinventer des proximités proactives, des économies circulaires proches, de nouvelles alternatives de co-production et d’éco-partage. Re-mélanger habitat et travail pourrait être un moyen d’améliorer le processus d’hybridation entre économies locales et mondiales, entre micro- et macro-stratégies. Et donc en introduisant la production dans la ville, nous créons de nouvelles opportunités pour plus de recyclage, d’interactions sociales et d’urbanité. L’objectif est de produire une ville plus durable. 1- Comment intégrer certaines des activités de production dans la ville, comme la production de nourriture, d’énergie, des services peu qualifiés, de nouveaux produits industriels pour améliorer les nouvelles relations entre les citoyens (afin d’aider l’intégration, combattre la gentrification, créer de nouveaux modes d’apprentissage et de travail) ? Comment prendre en compte l’ancrage social ? Comment impliquer les acteurs ? 2- Comment habiter dans des territoires productifs et produire dans un environnement résidentiel ? Comment gérer les tensions qui émergent des nouvelles relations entre la production et la vie urbaine, comme la pollution affectant la qualité de la vie ? 3- Comment intégrer tous les cycles de production en prenant en compte la distribution, les déchets, la consommation ? Comment encourager la diversité des cycles (plus courts ?) Et les ancrer dans les contextes locaux (le dernier kilomètre) tout en les articulant à une plus grande éco-échelle ? Le défi d’Europan 14 est de générer de nouveaux types de proximité en connectant habiter et produire.


Calendrier de la session

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Janvier — décembre 2016

Recherche et expertise de site 23 septembre 2016

Séminaire d’orientation des sites – Palais de Tokyo, Paris 13 — 15 octobre 2016

Forum européen intersession E13-E14 – Badajoz, Espagne 13 février 2017

Lancement et ouverture des inscriptions 15 février 2017

Événement de lancement en France – Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris Mars — avril 2017

Rencontres locales villescandidats 9 juillet 2017

Date limite de rendu numérisé des propositions Juillet-septembre 2017

Expertise des projets 6 — 7 octobre 2017

1er

tour du jury français – Paris

20 — 21 octobre 2017

Forum européen des villes et des jurys – Helsinki, Finlande 8 — 9 novembre 2017, Paris

2e tour du jury 1er décembre 2017

Annonce des résultats européens 1er décembre 2017

Annonce des résultats en France – Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris 27 février — 1er mars 2018

Rencontres nationales villes-équipes – Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris 16 mai — 8 juin 2018

Exposition nationale des projets – Ensa de Paris-Val-de-Seine, Paris Novembre 2018

Forum européen intersession E13-E14 – Bruxelles, Belgique


Composition du jury

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Représentants de la commande urbaine et architecturale

Pierre Veltz, président du jury

Lorena Del Rio

Architecte, professeur Ingénieur, sociologue et à la Cooper Union School économiste, spécialiste of Architecture à New de l’organisation des entre- York, fondatrice de RICA prises et des dynamiques STUDIO avec Iñaqui territoriales, ex-président Carnicero. Membre de de l’Établissement public l’équipe de concepteurs Paris-Saclay, Grand Prix du pavillon espagnol de de l’urbanisme 2017. la Biennale d’architecture Dernier ouvrage paru : de Venise 2016, Lion d’or La Société hyperde la meilleure participation nationale avec Carlos industrielle, Seuil, 2017. Quintans. Mentionnée Europan 12 sur le site de Christian Cléret Wien Kagran et mention Directeur général de spéciale. Poste Immo (2007-2016), également président de Mathieu Gontier l’ADI, membre du comité Paysagiste, lauréat des exécutif de la Fondation AJAP 2016, enseignant Palladio, membre du à l’École nationale supéCIE et coprésident du rieure du paysage à groupe RBR 2020 du Versailles et à Marseille. Plan Bâtiment durable, Sélectionné sur le site président du conseil de de Neuilly-sur-Marne surveillance Novaxia. (Europan 11). Emmanuel Desmaizieres Luca Montuori Directeur général d’UrbanEra, Bouygues immobilier, et membre de son comité stratégique. Diplômé de l’École des Mines d’Alès et diplômé du CHEC (Centre des hautes études de la construction).

Jana Revedin Architecte PhD, chercheuse, professeur d’architecture, fondatrice du Global Award for Sustainable Architecture. Elle a enseigné à l’Université IUAV de Venise et aux universités de Umea et Karlskrona, en Suède. Actuellement, elle enseigne à l’Ecole spéciale d’architecture Paris et à l’Ensa de Lyon. Myrto Vitart

Architecte, agence Assesore à l’urbanisme Jean-Marc Ibos & Myrto et aux infrastructures, Vitart, grand prix national Ville de Rome. Architecte. de l’architecture 2016. Professeur associé, Univer- Elle a enseigné à l’École sità degli Studi Roma Tre, spéciale d’architecture, Dipartimento di archià Columbia University et tettura. à l’EPFL.


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Personnalités associées, suppléantes

Agnès Vince Directrice chargée de l’architecture, Direction générale des patrimoines, ministère de la Culture et de la Communication. Laurent Girometti

Suppléant

Frank Houndegla Concepteur spécialisé en scéno­graphie, muséographie, design d’environnement, mise en valeur d’espaces publics et sites du patrimoine en France et à l’étranger. Doctorant en architecture, professeur en design à l’EBABX – École d’enseignement supérieur d’art de Bordeaux.

Directeur de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP), DGALN, ministère de l’Environnement de l’Énergie et de la Mer, ministère du Logement et de l’Habitat durable. Représenté par Hélène Peskine, Secrétaire permanente du Plan ­urbanisme construction architecture –Puca – et de la Plateforme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment – Prebat.


Commissions d’expertises en France

Commission d’expertise des sites

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Commission d’orientation des sites

Jean-Philippe Adam Directeur général adjoint Crédit Agricole Immobilier Mathias Armengaud Architecte, agence AWP, membre du jury Europan 13 Jean-Yves Chapuis Urbaniste Christian Cléret Membre du jury E14 Pascal Dayre Directeur général adjoint EPF d’Île-de-France Monica-Isabel Diaz Chef de bureau des stratégies territoriales DGALN/ DHUP Mathieu Gontier Membre du jury E14 Frank Houndegla Membre du jury E14 Pierre Mansat Président du conseil d’administration de l’Atelier international du Grand Paris Francis Nordemann Architecte urbaniste, architecte conseil de l’État - Essonne3

Jean François Chavois Architecte agence SOON architectes. Fabien Gantois Architecte et urbaniste agence AAFG, enseignant à l’Ensa Paris-La Villette. Christine Leconte Architecte agence AKNA architecture et urbanisme, lauréate du Palmarès des jeunes urbanistes 2010, présidente du Conseil régional de l’Ordre des architectes d’Île-deFrance. Emmanuel Redoutey Urbaniste, agence ER.amp, enseignant associé à l’Institut d’urbanisme de Paris. Laurence SchlumbergerGuedj Architecte conseil de l’État Drac Haute-Normandie, Didier Rebois architecte conseil à la Secrétaire général Direction des musées Europan Europe de France, enseignante à l’Ensa Philippe Simon de Paris-La Villette et à Architecte chercheur l’Institut d’urbanisme de Laboratoire ACS Ensa Paris Paris. Malaquais Martine Weissmann Myrto Vitart Architecte (Jean Léonard Membre du jury E14 & Martine Weissmann), architecte conseil de Avec la participation des l’État-Moselle, enseignante experts de sites et des à l’Ensa de Paris-Val-dereprésentants de sites. Seine.


Commission d’expertise des projets

Emmanuel Redoutey Coordinateur de la commission d’expertise de projets, urbaniste, agence ER.amp, enseignant associé à l’Institut d’urbanisme de Paris. Raphaël Besson Expert en socioéconomie urbaine, fondateur du bureau d’étude Villes et Innovations, chercheur associé au laboratoire PACTE de l’université de Grenoble.

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Léa Hommage Paysagiste agence La forme et l’usage, lauréate E12 à Vichy-d’Allier, AJAP 2018.

Christine Leconte Architecte agence AKNA architecture et urbanisme, lauréate du Palmarès des jeunes urbanistes 2010, présidente du conseil Flore Bringand Architecte agence Quintet, régional de l’Ordre des architectes d’Île-dearchitecte conseil de France. l’État-Morbihan, enseignante titulaire à l’Ensa Paris-La-Villette, lauréate Thierry Mandoul du Palmarès des jeunes Architecte, enseignant urbanistes 2007 et docto- à l’Ensa Paris-Malaquais, rante rattachée au labora- chercheur associé au labotoire LAA. ratoire ACS, critique d’architecture Albert-Gilles Cohen Frank Minnaërt Architecte et urbaniste, Architecte agence enseignant Minnaërt Sudio, enseià l’Ensa Paris-La-Villette. gnant à l’Ensa Paris-Malaquais. Alline Correa Bouric Architecte urbaniste Guillaume Ramillien collectif Terau, sélectionnée Europan 12 à Architecte agence Fosses. Guillaume Ramillien Architecture, Julie Flohr lauréat Architecte agence thindes AJAP 2016, enseignant kforward, enseignante à aux Ensa de Normandie et l’Ensa de Grenoble. de Versailles.


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Villes productives

Les résultats en France

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Europan France

9 équipes françaises sélectionnées


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Lille Amiens Evreux Pantin Grigny-Ris-Orangis Angers Guebwiller Besançon

Bègles Aurillac Toulouse


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Amiens

Mon-tièr(e)s-lieu : tisser la ville des possibles

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Amiens

Mon-tièr(e)s-lieu : tisser la ville des possibles


Amiens

Mon-tièr(e)s-lieu : tisser la ville des possibles

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le site Europan d’Amiens est porté par

Brigitte Fouré, maire d’Amiens

Jean-Christophe Loric, adjoint au maire à l’urbanisme et au logement Nedja Ben Mokhtar, adjointe au maire chargée du secteur ouest Julien Hernandez, conseiller municipal délégué de Jean-Christophe Loric

échelles de projet

XL + L + S territoriale, urbaine et architecturale famille européenne de site

D’une aire productive à la ville productive localisation

Amiens Métropole, ville d’Amiens, zone d’activité de Montières population

Jean-François Claisse, conseiller municipal délégué auprès de Mme la maire et au handicap, conseiller métropolitain délégué au président d’Amiens Métropole. Alain Gest, président d’Amiens Métropole Anne Legrand, responsable de l’atelier urbanisme, architecture et paysage, Amiens Métropole Vincent Massart, chargé d’étude, architecte, urbaniste, Amiens Métropole

Communauté d’agglomération Amiens Métropole : 175 259 habitants, Anne-Marie Grange, directrice prospective ville d’Amiens : et maîtrise 132 699 habitants d’ouvrages urbains, site stratégique Amiens Métropole 170 ha Gérald Decayeux, sites de projet Propriétaire de l’Espace 25 ha et 32 ha Alliance

site proposé par/acteurs impliqués

Ville d’Amiens, CA Amiens Métropole en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie Amiens-Picardie, le Club des entrepreneurs de Montières, entreprises et propriétaires locaux, Office public de l’Habitat d’Amiens, Département de la Somme, région Hauts-de-France maîtrise du foncier

Ville d’Amiens, CA Amiens Métropole, privés suites opérationnelles envisagées

Étude urbaine, schéma général d’orientation à l’échelle du site stratégique, missions de maîtrise d’œuvre pour des opérations de restructuration d’espaces publics et de réalisation architecturale représentant de l’équipe

architecte et/ou urbaniste et/ou paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

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Quartier d’activité historique d’Amiens, Montières est un espace monofonctionnel hérité de l’urbanisme de zoning. Si sa vocation industrielle d’origine évolue progressivement vers l’artisanat, le service, le commerce ou encore les loisirs, la cessation ou le départ d’activités ont laissé d’importantes friches (30 hectares). Leur gestion, occupation provisoire et à terme, leur reconversion constitue un enjeu urbain majeur. La situation de Montières à proximité immédiate du centre-ville, de faubourgs et des bords de Somme induit une réflexion quant à la mixité des fonctions ; ce qui renvoie à deux questions principales : comment habiter dans un territoire productif et comment assurer le maintien, le développement et l’arrivée d’activités tout en ouvrant le site à d’autres fonctions, notamment la fonction résidentielle ?

Stratégie de la ville

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L’agglomération amiénoise doit conforter son positionnement au sein du grand Bassin parisien, malgré la perte récente de son statut de capitale régionale, en s’affirmant en tant que « métropole fertile ». Territoire de vie et de migration quotidiennes, la ville doit parfaire son organisation pour préserver son cadre de vie et répondre aux besoins de ses habitants. Elle doit offrir les conditions d’un développement résidentiel, économique et commercial équilibré, d’une accessibilité et d’une intermodalité renforcées tout en préservant les aménités qui lui confèrent le statut de « ville grandeur nature ». Son développement tend à s’articuler autour du fleuve, porteur de problématiques urbaines telles que la reconstruction de la ville sur elle-même, ainsi que son intégration dans un réseau de projets à l’échelle de la vallée de la Somme.


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Description du site

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Le site de réflexion est la zone d’activité de Montières, espace monofonctionnel situé en bordure du fleuve et constitué de grandes emprises d’activité. L’une d’entre elles, la manufacture Cosserat, est appelée à une prochaine reconversion, posant la question de sa propre mixité programmatique et de celle de son environnement. L’émergence d’une nouvelle intensité à l’ouest du centre-ville pose également la question de l’entre-

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deux, et plus particulièrement de l’est de la zone d’activité (rives de Somme : entre le centre-ville et Cosserat) et de sa frange sud (îlot Sully : entre l’ancienne manufacture et le faubourg de Hem). Deux sites à enjeux caractérisent ces secteurs : les friches Step et Orion d’une part et l’Espace Alliance et le site Immochan d’autre part. Il s’agit des deux sites de projet proposés par la collectivité.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

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La ressource hydraulique est à l’origine du développement de deux activités aujourd’hui presque disparues et qui ont profondément marqué le territoire amiénois : le maraîchage (hortillonnages) et l’industrie textile. Aujourd’hui, cette ressource est reconsidérée au travers de réflexions autour de l’autosuffisance alimentaire, les cycles et circuits courts (production et distribution) ou l’autonomie énergétique. Par ailleurs, les qualités naturelles et patrimoniales de la vallée sont le support de nouveaux développements. Par exemple, si la ville dispose déjà de réels atouts touristiques (une situation exceptionnelle à proximité de Paris, de la baie de Somme et des sites et mémoriaux de la première guerre mondiale, ou encore la qualité de son patrimoine bâti, deux fois reconnue par l’UNESCO), elle cherche à accroître son attractivité, principalement vis-à-vis des courts séjours et du tourisme d’affaires.

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Pour cela, elle s’appuie sur la notion de « ville grandeur nature », fondée sur son patrimoine naturel : la Somme, les hortillonnages et la véloroute. Également, le Pacte pour l’emploi et l’innovation d’Amiens Métropole décline un schéma urbain de l’innovation visant le déploiement de clusters suivant des parcours articulés autour du fleuve. Cette stratégie urbaine doit étendre la dynamique du centre-ville, notamment vers l’ouest et la zone d’activité de Montières, espace monofonctionnel dont les activités et différents écosystèmes doivent être préservés et progressivement hybridés avec de nouvelles fonctions, compatibles entre elles. La continuité des espaces urbains ou naturels et la qualité des parcours doivent guider un projet articulé autour de points d’intensité et d’espaces publics partagés.


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Légendes des images 1 Le site Immochan. 2 L’espace Alliance. 3 L’espace Alliance et le Gamm Vert 4 5 6

au premier plan. Le site Orion, vu en direction de la zone d’activité. Le chemin de contre-halage en direction du centre-ville. L’entrée du site Cosserat.

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Le secteur Rives de Sommes vu depuis l’île Sainte-Aragone. 8 Quai de la Somme. 9 La rue d’Australie. 10 La zone d’activité avec le site Cosserat au premier plan - source AM - AUAP. 11 La friche Orion depuis les bords de la Somme. 12 Le site Cosserat depuis le toit de la salle des machines.

13 Le périmètre de réflexion dans la ville d’Amiens. 14 Les jardins familiaux du quartier Saint-Maurice

et l’île Sainte Aragone au nord du site Cosserat - source NAI. 15 Périmètres du site de réflexion et du site de projet - source IGN et AM - AUAP.


Cultivating the city

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Collectif CARLOS Adèle Ribuot, Agnès Jacquin, Charlotte Rozier, Antoine Gabillon, Cléo Borzykowski, paysagistes, Laura Castagne, architecte

Le département de la Somme a été fortement influencé par les caractéristiques géologiques de la vallée de la Somme. Au cours de l’histoire, la topographie, l’hydrographie et la qualité des sols ont permis le développement économique du département et influencé la morphologie de ses pôles urbains. Aujourd’hui, le sol est surtout considéré comme une surface, une page blanche, sur laquelle la ville s’est construite. La force vitale des sols et ses fonctions productives (structurelles, matérielles, biologiques et environnementales) sont largement ignorées dans le fonctionnement des villes. « Cultivating the City » prend le parti de replacer le sol au cœur de l’activité et de l’organisation urbaine et territoriale. Le projet s’inspire de l’activité du ver de terre pour réorganiser les échanges entre la ville et son territoire et gommer les limites traditionnellement établies entre espaces urbains et milieux vivants. Ingénieur des sols, le ver de terre est un médiateur. En creusant des galeries, il modifie la porosité du sol et favorise ainsi l’infiltration de l’eau, la pénétration des racines et son aération. Garant de la fertilité des sols, il participe à la régulation hydrique et climatique de la ville. Les actions, empruntées au ver pour le projet, sont simples et favorisent l’émergence d’une « ville productive » : perforer, relier, diversifier, redimensionner, infiltrer. Le projet à Montières s’appuie sur la gestion des ressources locales et la valorisation des matières premières comme les déchets. Il souhaite composer le plus possible avec les ressources humaines et non humaines en place, et le moins possible sans elles. À proximité du centre-ville, le quartier de Montières est un espace où cohabitent une diversité d’activités (commerciales, industrielles, agricoles) dont certaines sont tombées en désuétude. Cela implique une grande variété de sols (bétonnés, cultivés,

Le collectif CARLOS est né de l’association de sept architectes et concepteurs paysagistes professionnels qui exercent en France, en Allemagne et en Colombie. Il réunit des personnalités contrastées aux compétences complémentaires qui se rassemblent autour de convictions communes. CARLOS travaille à l’interface entre art, architecture, paysage et urbanisme. Notre travail s’inscrit dans l’ère de l’anthropocène : l’homme de par son activité est devenu une force de perturbation aussi puissante que la géologie. Cette réalité nous positionne, en tant que concepteurs, face à nos responsabilités dans la transformation des territoires. Le collectif s’engage dans des contextes locaux aux implications dans des enjeux globaux. Nos interventions prennent en compte les changements climatiques, soutiennent la diversité, l’inclusion des populations humaines et non humaines, et la reconnaissance des savoirs et des pratiques associées sur les lieux. Des études de sites, réunions de

Lauréat

enfrichés). C’est sur la prise en compte de leurs potentialités que s’appuie le projet. Sa mise en place associe les dimensions écologiques, sociales, et économiques. La proposition produit non seulement de l’électricité et des calories mais aussi des connaissances, de l’emploi, des espaces récréatifs, favorise la biodiversité, la régulation climatique et hydrologique. Le projet ne se résume pas à un plan figé, il s’inscrit dans un temps long marqué par des temps de concertation avec les acteurs du territoire et d’expérimentation sur le terrain. Il se développe en trois phases : 1. Infiltrer, perforer, relier les espaces et les ressources de Montières. 2. Redimensionner et diversifier les espaces. 3. Cultiver les interventions mises en place et favoriser leur diffusion à grande échelle. « Cultivating the city » est un manifeste pour les sols en ville, et pour une nouvelle pratique de l’aménagement des territoires. La structure urbaine résulte d’une somme d’actions concrètes et d’événements. Nous pensons qu’elle doit intégrer des lieux de production et d’échanges, apte à répondre aux enjeux de la ville contemporaine. Avis du jury Une proposition riche et innovante à plusieurs échelles, en termes de stratégie et de méthode. À partir du principe de régénération des sols , le propos de l’équipe est doublement pertinent sur le plan écologique et économique. Le concept de développement proposé, la « stratégie du ver de terre » s’enrichit d’une approche sensible illustrant une démarche de projet attentive à la nature et au paysage qui s’appuie sur les qualités et les ressources du site. Il répond au thème de la session avec une certaine radicalité.

concertations, aux interventions et chantiers sur le terrain, la valorisation de l’existant et l’économie de moyens sont les fils directeurs de notre démarche. Le concours Europan nous a offert l’opportunité d’approfondir les questionnements sur le sol. Bien plus qu’un socle sur laquelle l’activité humaine s’établit, nous envisageons le sol comme une interface où se jouent les échanges entre l’homme et les milieux de vie. Son activité a un impact déterminant à toutes les échelles et ne se limite pas aux zones de contact apparentes (les revêtements, les couches superficielles de la terre, etc.). Elle participe entre autres à la régulation climatique et hydrique de la ville, ou encore à la production de nourriture et d’énergie… Le collectif CARLOS prend le parti de replacer le sol au cœur de l’activité et de l’organisation urbaine et territoriale. Le projet proposé sur le site de Montières à Amiens s’inscrit dans cette démarche. Contact p. 324

Légendes des images 1 Temps 1 : restructurer. 2 Temps 2 : installer. 3 Les strates productives de Montières. 4 Temps 3 : consolider. 5 Montières, un quartier plein de ressources.


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Les rives éveillées

Le28 Architectes Clémentine Caron, Malik Darmayan, architectes

Mentionné

4 4 À l’échelle de la ville, l’objectif est de faire de Montières une nouvelle centralité accueillante tout en conservant l’identité industrielle et artisanale de ce quartier historique d’Amiens. Montières possède le potentiel pour initier un dynamisme urbain qui repoussera les limites psychologiques du centre-ville. Un aménagement paysager des quais permettra de réconcilier ville et nature. Une promenade sur les rives aura pour thématique le patrimoine naturel fluvial. Cette promenade sera ponctuée d’animations naturelles, pédagogiques et touristiques. Ce dispositif paysager sera animé par les « Curiosités », des événements architecturaux qui viendront affirmer une identité contemporaine des rives de Somme. L’insertion de belvédères permettra une vision du grand paysage faisant dialoguer nature et ville. À l’échelle du quartier, afin de s’installer dans l’histoire et la géographie du lieu, les éléments qui constituent l’ADN du site tels que les usines Cosserat, les anciens abattoirs, la friche Orion seront identifiés et valorisés, permettant de créer de nouvelles centralités. Ces espaces seront réservés au développement ou à la reconquête des petites et moyennes entreprises par la mise en place de tiers lieux. Ils permettront d’accueillir des projets locaux suivant des circuits courts, ou des activités culturelles, sportives, touristiques participant à l’évolution de l’identité du quartier. Outils de transition urbaine offerts aux habitants, ils donneront l’opportunité de régénérer les grandes friches afin de les rendre attractives au sein d’une ville en mutation. Cette toile de fond doit ensuite être habitée avec justesse pour structurer un quartier vivant où l’activité côtoie l’habitat et les équipements autour d’espaces publics partagés. Le projet « Les rives éveillées » s’attache à maintenir sur place toutes les

Le projet «Les rives éveillées d’Amiens » a été développé par Clémentine Caron et Malik Darmayan, tous deux fondateurs de la SAS Le28 Architectes. C’est au début 2017, à l’issue de huit et sept ans de collaboration dans de grandes agences d’architecture (Keldi architectes, Anne Demians et Francis Soler), que Clémentine et Malik décident de créer cette société afin de mettre en pratique leur propre vision de l’architecture. Après l’obtention de leurs DEA (diplôme d’État d’architecte) et HMONP (habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre) à l’école ParisVal-de-Seine, ils décident de partir former leurs premiers outils dans des agences d’architecture déjà établies. Ces expériences leur permettront de toucher à une grande diversité d’échelles de projets et de programmes (logements, espaces

activités encore en fonctionnement tout en développant des structures capables, accueillant tous les usages de la ville. À l’échelle de la parcelle, afin de revoir l’usage monofonctionnel d’un quartier et l’effet pendulaire qui en découle, la diversité de l’offre du logement nous paraît essentielle. Trois typologies urbaines sont proposées comme outils de développement. De la maison individuelle au logement évolutif, ces typologies permettront de répondre aux besoins spécifiques des futurs résidents aux différentes périodes de leur vie. En rupture avec la ségrégation constatée aujourd’hui entre logement et activité, nous avons souhaité offrir une nouvelle typologie de bâtiment mixte et adaptable, capable d’accueillir les divers usages. Cette nouvelle typologie est construite sur une trame polyvalente et une structure évolutive. Le module est un support adaptable au rythme de l’évolution future du quartier, permettant celle des usages au sein d’un même bâtiment. Le trait d’union entre les différentes fonctions urbaines sera l’espace public. Tiers lieu par excellence, il constituera le cœur d’un système nerveux dans lequel se croisent et se rencontrent tous les usages de la ville. Avis du jury Un projet maîtrisé qui répond avec précision aux enjeux du site et propose une vision à grande échelle. La proposition s’inscrit dans le thème de la zone d’activité au quartier vivant en travaillant de nouvelles formes de mixité, entre activités, logements et nouveaux lieux de vie. Le jury a notamment apprécié la clarté de la proposition qui répond avec justesse aux problématiques du site.

tertiaires, équipements de restauration et d’éducation, etc.). Leurs parcours mixtes et complémentaires permettent à la structure Le 28 Architectes de travailler sur tous types de projet. Le travail effectué sur le sujet Europan et sur le thème de « La ville productive » a permis à l’équipe de synthétiser, à l’échelle de la ville et du quartier, des sujets qui lui tiennent à cœur. Plus qu’une agence d’architecture, Clémentine Caron et Malik Darmayan proposent une approche sensible et pragmatique du projet. C’est un lieu de travail collaboratif et dynamique, au travers d’une structure solide et dans un process de fonctionnement efficace. Les collaborateurs peuvent concentrer leur énergie sur la qualité architecturale avec pour maître-mot le bien-être de l’utilisateur. Contact p. 324

Légendes des images 1 Le Shed : base nautique et sportive. 2 Montières : quartier connecté. 3 La véloroute au passage devant l’île Sainte4

Aragone et le belvédère. Le marché de Montières et la base logistique.


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Sédimontières

Alexis Lecaplain, Ondine Boutaud, Anne-Gaëlle Elin, Gaspard Vivien, architectes

Mention spéciale

4 4 Le projet « Sédimontières » cherche à favoriser plus de porosité entre la ville, sa banlieue et le quartier de Montières. Une stratégie de l’ancrage et du lien accompagne la transition d’une production industrielle en déclin vers des activités de loisirs et de production alternative locale en refusant la tabula rasa. En générant ainsi de réelles interactions sociales et en encourageant l’échange de savoir-faire, une nouvelle économie locale se développe à travers l’émergence d’activités complémentaires préexistantes. Ainsi que le titre le laisse entendre, à la manière du processus de sédimentation, nous proposons une accumulation d’actions ponctuelles, collaborant à la mise en place d’un substrat composite. Par le biais d’actions simples avec des temporalités différentes, une stratification complexe se forme progressivement. Cette approche prend le contre-pied d’une mondialisation outrancière en favorisant l’émergence d’une production alternative locale, liée à des activités de loisirs et de création, fortement génératrices d’interactions sociales et d’échanges et tirant parti des potentiels et du patrimoine d’Amiens : hortillonnages, présence de la Somme, tissu associatif, savoir-faire artisanal et industriel, patrimoine architectural, tourisme culturel et activités de plein air. La première étape lance la réappropriation du territoire : un « bureau des temps » se déplace de site en site et favorise une dynamique de réflexion ; c’est le temps du dialogue. La seconde étape se concentre sur l’initiative et l’engagement local : elle vise à consolider l’existant. La troisième étape amorce le développement de nouvelles activités : c’est une étape de création intense qui conforte les actions précédentes. Le quatrième et

Notre équipe s’est formée à la suite d’une année d’échanges à Québec en 2014. Notre amitié initiale se formalise aujourd’hui à travers des concours et des missions de conseils balayant diverses échelles depuis le logement collectif passif au projet urbain, en passant par la flexibilité des typologies ou l’aménagement d’intérieur. Chaque projet est pour nous l’occasion de mettre en commun nos expériences respectives à la fois hétérogènes et complémentaires ; que ce soit dans un cadre de recherche notamment sur l’habitat participatif, les garages et espaces de créations, l’autoconstruction, les tiers lieux, mais aussi dans des champs d’application plus concrets : petits projets d’architecture, HMONP (habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre), communauté autonome sous forme d’une « oasis »

dernier temps marque la prise d’autonomie du site, la diversité et le nombre d’acteurs locaux sont maintenant suffisants pour faire vivre le site durablement. Tout comme en géologie, ce temps de solidification n’a pas de fin, si ce n’est un jour la possible mise à profit du substrat obtenu. Nous sommes conscients des évolutions importantes, rapides et imprévisibles de notre société mondialisée et hyperconnectée. Nous voulons extraire Montières d’une possible nouvelle vague de sécheresse économique due à une concurrence déterritorialisée. L’ambition de « Sédimontières » est de s’abstraire d’une dépendance à des énergies et des ressources exogènes. Dans un monde bientôt confronté à la rareté, il nous paraît pertinent de questionner la notion de productivité et nécessairement de l’élargir à des concepts immatériels. Ainsi par l’ajout successif d’interventions mesurées, le site retrouve une autre forme de productivité qui ne peut pas se délocaliser : savoir-faire, partages, qualité de vie, vivre-ensemble. Avis du jury Un projet pertinent et ancré sur le territoire, livrant un ensemble de solutions urbaines et architecturales situées et illustrées, en lien avec le thème de la session, en particulier les conditions de fabrication de nouvelles mixités. Il est pertinent à plusieurs échelles en proposant un emboîtement de transformations situées dans l’espace et dans le temps. L’idée de sédimentation portée par l’équipe s’appuie sur des initiatives locales, en poursuivant l’histoire d’un quartier d’activités diverses façonné par des hommes et des industriels.

du mouvement des Colibris, fabrication de mobilier, artisanat… Cette mention spéciale arrive alors que nous réfléchissons sur notre manière d’être architecte. Comment tenir le marteau et la souris ? Quels savoir-faire nous manque-t-il pour retrouver de la pertinence dans un métier de moins en moins en prise avec la réalité ? Jusqu’à quelle échelle de projet une architecture responsable et respectable est-elle possible ? Nous souhaitons répondre à ces questions dans notre pratique d’architecte en explorant des modes alternatifs de conception et de construction. Cette hétérotopie sociale et constructive, nous l’envisageons frugale, agile, spontanée, malléable, mobile et enthousiaste ! Contact p. 324

Légendes des images 1 La cantine d’Orion, lieu de rassemblement 2 3

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offre une cuisine produite localement et illustre la capacité productive du territoire. Occupation progressive d’Orion et installation d’une coopérative alimentaire. Une des rues couvertes donnant accès aux cellules d’activités intérieures et extérieures. Les nefs deviennent des espaces animés et loués par de petits commerces. Îlot Sully : Alliance-Immochan. La carte spatio-temporelle.


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Let’s reveal the urban crossings

Margo Piot, Amaury Paul-Dauphin, architectes

Présélectionnée

5 5 Avis de la commission d’expertise Le projet vise à accompagner la transition de la zone d’activité vers un quartier mixte. Les auteurs s’appuient sur une reconnaissance précise de l’existant. Ils identifient des opportunités foncières et bâties aujourd’hui sous-exploitées et proposent de les mettre en lien via la création de trois traversées de la zone d’activité, trois promenades ouvertes aux habitants : du chemin de rive au bois de Cosserat, des faubourgs à la Somme en passant par la zone d’activité, du zoo à la véloroute en

passant par la rivière de la Selle. Ces traversées permettent de créer de « nouvelles proximités » entre les éléments disparates du site. Elles agrègent des interventions architecturales et d’aménagement variées visant à générer des microcentralités ainsi que de nouvelles économies productives en lien avec les ressources disponibles. Elles sont également considérées par les auteurs comme de potentielles continuités écologiques.


Une perméabilité territoriale

Florence Pouillot, Lise Salacroup, architectes

Présélectionnée

5 5 Avis de la commission d’expertise Les auteurs se concentrent sur la création d’un nouveau quartier au niveau du site de Step-Orion. Le projet vise à la mise en œuvre d’un paysage productif articulé autour d’un réseau hydraulique affirmé (création d’un nouveau canal et de fossés d’irrigation) et de parcelles cultivées. Le projet prévoit également la construction

de nouveaux équipements et logements. Selon les auteurs, le renforcement du corridor écologique le long de la Somme et le tissage de « lignes de culture » et d’espaces publics de la rue de Sully au fleuve ont capacité à révéler le site et à mieux l’inscrire dans la ville.


Angers

Zone d’activité versus ville active

Angers

Zone d’activité versus ville active

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Angers

Zone d’activité versus ville active

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le site Europan d’Angers est porté par

Christophe Béchu, maire, président d’Angers Loire Métropole Daniel Dimicoli, vice-président chargé de la politique de l’habitat et de l’urbanisme, Angers Loire Métropole Roch Brancour, adjoint à l’urbanisme et à l’aménagement du domaine public, conseiller communautaire, ville d’Angers, Angers Loire Métropole Marie Chambolle, aménagement et développement des territoires, ville d’Angers, Angers Loire Métropole échelles de projet

L+S urbain et architectural famille européenne de site

D’une zone productive à la ville productive localisation

Ville d’Angers – Saint-Serge nord – Boulevard Ramon population

CU Angers Loire Métropole : 270 000 habitants, Ville d’Angers : 151 000 habitants site stratégique

180 ha site de projet

80 ha

Capucine Réhault, directrice adjointe de l’aménagement et du développement des territoires, ville d’Angers, Angers Loire Métropole Alexandra Le Provost, directrice générale de l’agence d’urbanisme de la Région angevine Isabelle Leulier-Ledoux, projets urbains, paysage, mobilités, directrice générale de l’agence d’urbanisme de la Région angevine Olivier Réguer, directeur du projet urbain Angers Cœur de Maine

acteurs impliqués

Angers Loire Métropole, Ville d’Angers, AURA (Agence d’urbanisme de la Région Angevine), ALTER – SPL Anjou Loire Territoire (société publique d’aménagement), sociétés et propriétaires privés maîtrise du foncier

foncier public et privé suites opérationnelles envisagées

workshops, étude de faisabilité et/ou de maîtrise d’œuvre urbaine et/ou architecturale à initier avec les partenaires représentant de l’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

Stratégie de la ville

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Ce site en bonne santé économique accueille une diversité d’activités aux portes du centre-ville : pôle alimentaire (MIN), enseignes de la grande distribution et commerces de gros et de détail (Saint-Serge actif/le Doyenné), un site de fabrication de béton (Point P) et bien d’autres entreprises, mais également un lieu associatif, la Cité des solidarités, et une salle de concert. La conception rationnelle des anciennes zones d’activité et les traces du passé industriel permettent d’envisager une hybridation progressive, entre maintien des activités existantes et développement de nouvelles formes de production. Le caractère inondable du secteur limite l’emprise au sol des bâtiments et conditionne les nouvelles implantations, posant la question de l’adaptation d’un territoire inondable à des usages productifs. La configuration et l’environnement du site en cœur d’agglomération présentent un potentiel pour mixer de nouveaux modes d’habiter, de travailler, de produire ou de consommer.

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La vocation économique du secteur a été confirmée en 2014. Le renforcement de son attractivité passe par la mobilisation des acteurs privés, eux-mêmes porteurs d’évolutions à venir. Le maintien du MIN, un projet de nouvel échangeur et la présence de nombreux espaces mutables, sous-utilisés ou bientôt libérés, font de cette future entrée métropolitaine un site privilégié pour imaginer une ville active, innovante et négociée. La collectivité attend des processus-projets associés à des intentions programmatiques, au-delà d’un master-plan, pour explorer de nouvelles formes de mixité et renouveler la qualité urbaine et architecturale du site. Sa transformation progressive dans l’espace et dans le temps pourra être initiée à partir de plusieurs lieux d’expérimentation. La démarche Europan viendra par ailleurs enrichir les projets urbains Angers Cœur de Maine et Monplaisir.


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Description du site

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Le site présente le paysage caractéristique des zones d’activité et des grandes infrastructures produites au xxe siècle. En 2008, la mise en service du contournement nord de l’A11 a permis d’enclencher un processus de reconquête des berges et de mutation qualitative du secteur Saint-Serge (projet Angers-Cœur de Maine). Le site de projet se concentre autour du boulevard Gaston-Ramon qui relie le quartier d’habitat social Monplaisir

à la Maine. Il pourrait bénéficier de la proximité des bords de la Sarthe et de la Maine et des jardins familiaux de la Tournerie accessibles, de façon confidentielle, au nord du site par la voie ferrée désaffectée. Sensible aux crues de la Maine, ce secteur proche du centre-ville est en grande partie inondable et soumis à un plan de prévention des risques naturels.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

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Plusieurs pistes d’hybridation répondent à des logiques d’acteurs spécifiques : Interfaces entre ville et activités de logistique et de distribution alimentaire : comment organiser spatialement une mixité de fonctions et l’accueil de nouvelles activités en limite du MIN ? Peut-on articuler logistique régionale, productions locales et usages de proximité ? Comment tirer parti des temps décalés (occupations et usages) sur un grand site d’activités ? Interfaces entre entrée de ville et production industrielle : quelles formes de cohabitation développer au contact d’un échangeur, d’un quartier d’habitat social et d’un site de production de béton ? Comment tirer profit de parcelles sous-occupées ? Comment repenser un site de production industrielle, en considérant les questions de pollution et de constructibilité ?

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Qualité urbaine et architecturale des sites d’activité en milieu urbain : quelles propositions urbaines et architecturales en prise avec de nouveaux modes d’habiter et de travailler pour requalifier une zone d’activité ancienne mais très active ? Quel processus initier avec les acteurs en présence pour motiver des projets portés par les entreprises elles-mêmes ? Voie de circulation versus boulevard productif, délaissés versus usages : la création de l’échangeur et la réalisation d’une nouvelle entrée d’agglomération sont l’occasion de repenser la vocation du boulevard Gaston-Ramon, de redéployer les activités et les façades urbaines ou commerciales, dans une logique d’ouverture et de continuité d’usages, du quartier Monplaisir aux berges de la Maine, dans l’espace et dans le temps.


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Légendes des images 1 Cité des solidarités. 2 Le boulevard Ramon au niveau 3 4 5

du secteur Doyenné. Passage informel vers le centre commercial Saint-Serge. Sites des fours à chaux. Les activités le long du boulevard Ramon.

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Le complexe sportif de la Chaussée. Boulevard Gaston-Ramon. Le boulevard Ramon au passage de la voie ferrée. 9 Vue sur le centre commercial Saint-Serge depuis le parking de la Cité des solidarités. 10 Le site de réflexion vue en direction de la Maine.

La Tournerie, berge de la Sarthe et pont ferré de Segré. 11 La ville d’Angers avec le centre commercial Saint-Serge au premier plan. 12 Le site de réflexion dans la ville d’Angers. 13 Périmètres du site de réflexion et du site de projet.


Positive Loops

Solenne Sari, Pierric Amella, Florian Camani, Mathilde Luguet, architectes urbanistes

Lauréat

6 6 Que faire d’une zone économique vieillissante à proximité du centre d’Angers, de l’autoroute et de la Maine ? L’affirmation de la vocation économique et productive autour du boulevard Ramon impulse un nouveau regard sur le devenir du secteur Saint-Serge élargi. Face aux défis climatiques et énergétiques, nous proposons une approche durable de la ville, inspirée de l’économie circulaire, qui passe de processus économiques linéaires à des processus circulaires qui s’autoalimentent. Notre objectif est de révéler la géographie remarquable du site, au contact de deux ensembles géologiques et hydrographiques, et de retrouver l’ancienne plaine alluviale de la Maine. Trois espaces dessinent l’imaginaire du projet : Saint-Serge actif — le fleuve et ses paquebots ; l’avenue Jean-Joxé — le quai et l’embarcadère ; le boulevard Ramon — la vallée dessinée par les coteaux de la ville constituée. Notre démarche s’appuie sur une méthode systématique et reproductible. Nous identifions d’abord les ressources, les potentiels, les acteurs du territoire et recherchons les complémentarités. Chaque initiative, privée ou publique, chaque projet, doit générer du renouvellement urbain et économique tout en améliorant les usages collectifs, et ainsi créer des boucles de valeurs positives. Sur ces bases solides et factuelles, les axes de projets choisis et développés, à l’image de ricochets, induisent des ondes de valeurs positives dans différents lieux, échelles et temporalités. Quatre boucles illustrent ici les principes permettant au site de Saint-Serge de se réinsérer dans un cycle productif : – l’économie du recyclage et du réemploi : les déchets des entreprises de construction deviennent matière première de la

Des rencontres pendant nos études entre Paris- La Villette, Bordeaux et Valence en Espagne, des intérêts variés entre urbanisme, espace public et architecture, dix ans d’expérience en agence chacun de notre côté, des concours d’idées (lauréats parfois), des tentatives Europan (remarquées uniquement)… Et autant de soirées passées ensemble à débattre sur comment faire la ville aujourd’hui et exercer notre profession. Puis arrive 2017, année charnière pour nous quatre. Solenne Sari crée sa société 2S-AU, et opte pour la combinaison des expertises en agissant en tant que consultante et conseil en urbanisme. Florian Camani et Mathilde Luguet s’associent au sein

Ressourcerie, implantée sur l’ancien site de la SFAC ; – la végétation productive : la plantation de saules crée de la valeur économique en générant du bois de chauffage tout en limitant le risque d’inondation ; – la valorisation du foncier : l’infrastructure repensée permet une création de nouveaux droits à construire ; – les structures capables : l’architecture de « boîte » se réinvente par des greffes et une densification verticale et flexible, adaptée aux contraintes d’un site inondable et aux évolutions des besoins. Il s’agit d’entrer dans une logique d’échanges fertiles, et trouver des lieux où producteurs et consommateurs locaux peuvent partager espaces, infrastructures, matières premières, flux de déchets et savoir-faire. Les temps de la ville se mutualisent pour tendre vers une intensification d’une activité urbaine productive, vivante et durable, tout en permettant à chaque étape de créer une interface solide entre ville active et ville habitée. Avis du jury Proposition cohérente, complète et inventive en regard du thème. Le projet apporte des réponses à la fois sur le processus et par la spatialisation urbaine et architecturale. Le travail qui associe nouvelles combinaisons programmatiques et architectures mutables est riche et présente un grand potentiel de mise en œuvre. Le parti urbain est affirmé mais il présente l’intérêt d’une certaine flexibilité et adaptabilité en regard des partenariats à établir avec les acteurs privés.

de Fcml architectes, entre pratique de la maîtrise d’œuvre et recherche architecturale. Quant à Pierric Amella, il assoit son statut d’associé d’Eva Samuel en créant l’agence Samuel Romain Amella, tournée vers le projet architectural et urbain. Le concours Europan 14 questionne à la fois la problématique de la fabrique urbaine tout en interrogeant la commande et le rôle de la maîtrise d’œuvre. L’occasion idéale pour nous de passer de nos débats à un travail tous les quatre ensemble pour la première fois, et d’enfin concrétiser ces dernières dix dernières années d’échanges et d’idées foisonnantes ! Contact p. 324

Légendes des images 1 La ville productive : faubourg, 2 3 4 5

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centre historique, université-Chu et zone d’activité en cœur de ville. Le lit, le quai, la vallée. Une méthode reproductible pour un urbanisme circulaire. Les quatre boucles. Loop 03 : le temps de la valorisation du foncier – à court terme, faciliter les connexions et impulser la transformation du site. Loop 04 : (infra)structure capable.


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Les chemins de traverses

Océane Follador, architecte urbaniste, avec Maël Clavier, architecte

Mentionné

6 6 Un périmètre transverse, illustration des enjeux du territoire Le périmètre de projet, une tranche de territoire perpendiculaire à la Maine, regroupe pêle-mêle des pavillons situés aux franges de Monplaisir, l’imposant centre commercial Saint-Serge, les Hangars du MIN, les anciens abattoirs reconvertis en cité des associations, le site sculptural des anciens fours à chaux… Un inventaire à la Prévert fait de vastes parcelles souvent étanches, mystérieuses, de terrains en friches, de rapports d’échelle improbables, de morceaux de l’histoire angevine. Leur cohabitation, passive et plus ou moins heureuse, est le fruit des mouvements de la ville, aléatoires et opportuns. Cette vision transverse, rendue manifeste par le choix du périmètre de projet de ce 14e concours Europan, questionne les échanges, les antagonismes, les rapports d’échelle, les collusions à tisser au sein du site de projet.

aménagements et projets proposés autour de ces chemins sont autant de possibles crédibles des mutations du site. « Le chemin des partages », premier pas du processus, s’inspire de la ligne de désir créée par les habitants de Monplaisir pour rejoindre le centre commercial Saint-Serge, et tisse les premiers liens du projet urbain par le biais d’une programmation co-construite et productive. Dans un second temps, « Le chemin des mémoires » trouve place sur le sud du périmètre de projet. Il s’infiltre dans un tissu urbain par la mise en exergue du patrimoine architectural, industriel, historique et géographique du site de projet, souvent dissimulé. Enfin, « Le chemin des usages » met à profit la nouvelle posture d’entrée de ville du site (avec la nouvelle bretelle d’accès). Il propose des espaces publics et des axes partagés, s’appuyant sur la diversité des usages et usagers.

Les chemins de traverses, trois parcours pour infiltrer le projet sur le site Le projet, baptisé « Les chemins de traverses », est construit autour de trois tracés transversaux s’infiltrant dans le tissu existant. Ces tracés, la programmation urbaine, les modes d’action sont construits autour de trois thèmes fondateurs, éprouvant l’essence même du territoire. Aussi, loin d’être un projet d’aménagement clés en main, « Les chemins de traverses » s’inscrit dans un territoire en mouvement, dont il met à profit le rythme et les opportunités. Ainsi, les

Avis du jury Projet porteur d’une démarche sensible et attentive aux usages, en regard du site et de son environnement habité . Il s’agit d’une réponse pertinente pour transformer une zone d’activité à partir des vides, de l’espace public et des cheminements. Elle répond au thème de manière décalée et présente une réflexion sur le temps de mise en œuvre en interrogeant la valeur des interstices dans la ville productive.

Après plusieurs collaborations lors de leurs formations respectives au sein de l’Ensa de Nantes, Océane Follador et Maël Clavier ont choisi de combiner leurs compétences pour répondre sur le site d’Angers : le souci du détail est une des convergences sur laquelle le duo s’est appuyé pour concevoir le projet des « Chemins de traverses ». Au cours de sa formation d’architecte, Océane découvre l’urbanisme au contact du projet emblématique de l’île de Nantes. Elle choisit de compléter sa formation et intègre le master Villes et territoires de l’Université de l’Ensa de Nantes. En 2016, elle crée l’Atelier des possibles afin d’assurer les suites opérationnelles du projet BASE, mentionné sur le

site de Metz Métropole dans le cadre d’Europan 13. Au sein de l’atelier, sa pratique transversale se partage entre études pré-opérationnelles et maîtrise d’œuvre urbaine. Ces perpétuels allerretour entre la vision stratégique du projet et le détail de la conception urbaine enrichissent les projets portés par l’atelier. Maël est architecte au sein de l’agence nantaise GPAA depuis plus de dix ans. Du concours à la direction de travaux, en passant par les phases d’études, il accompagne la conception et la réalisation de projets tels que la cité éducative située sur le plateau des Capucins, sur la rive droite de la Maine. Contact p. 324

Légendes des images 1 Le chemin des partages : jardins familiaux. 2 Le chemin des usages. 3 Vue depuis l’équipement scolaire envisagé

dans le cadre de la démarche NPNRU vers la Maine.


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Permacultures urbaines

Mention spéciale

David Palussiere, Camille Tréchot-Jasnault, architectes

6 6 Le point de départ : une zone commerciale en bonne santé, mais d’un autre âge. Nous pensons que la zone Saint-Serge nord vit une existence similaire à l’agriculture intensive : de grandes étendues dédiées à une production mono-orientée, dont la fertilité, et donc la productivité, s’épuisent avec le temps. L’ère du temps est sévère avec les supermarchés, les grands espaces de chalandise, les bretelles d’autoroute et les hangars de périphérie. Des lieux pratiques qui ne font plus du tout rêver. Ce qui nous intéresse, ce sont les solutions qui donnent matière à espérer plus qu’à déplorer. C’est l’attitude qu’a aujourd’hui le mouvement des villes en transition. La permaculture et l’agro-foresterie font partie de ces approches positivistes en matière environnementale. Quelques-uns de leurs thèmes nous paraissent fertiles : – Une approche par écosystèmes : des espèces végétales variées se rendent des services mutuels, et la productivité peut être boostée en associant des biotopes. Par exemple, certains bâtiments pourraient être divisés, et accueillir des commerces artisanaux, des petits ateliers, des petites cellules de bureau, de la moyenne distribution. Juxtaposer des domaines de production et des tailles d’activités variés, qui puissent se stimuler. Que le concessionnaire automobile voisine avec un réparateur de vélo, que la piste cyclable puisse rivaliser avec l’autoroute, que fast-food et gastronomie puissent exister dans le même périmètre. – Une approche paresseuse : comment minimiser l’entretien, les efforts sans renier l’efficacité productive, et faire davantage avec ce que l’on a déjà.

Nous sommes une jeune agence d’architecture, constituée de deux associés architectes qui vivent et travaillent dans deux territoires différents : l’un à Nantes, l’autre à Lausanne, en essayant de puiser règles et inspiration de part et d’autre. Nous nous intéressons aux constructions, comme au cadre général de vie. Pour l’heure, c’est principalement l’architecture domestique qui nous occupe : maisons, commerces, ateliers. Nous aimons les bâtiments sans à priori sur leur âge, leur style, leur fonction ou leur localisation, pourvu qu’ils aient du caractère et produisent des ambiances de qualité. Il en va de même des projets : toute activité humaine mérite une belle, solide, et utile construction. Un abri qui ait du sens. Nous avons fait nos études ensemble, et avons réa-

Ce pourrait être ensauvager les grands espaces de gazon qu’il faut entretenir sans fin, utiliser les parkings pour faire des événements sportifs, festifs ou commerciaux, utiliser les toitures pour qu’elles soient productrices d’énergie, qu’elles captent du carbone par la végétalisation, valoriser chaque mètre carré délaissé. – Une approche libertaire, volontaire, empirique : c’est par l’essai et l’expérience que peuvent se construire et se vérifier des intuitions, voire émerger de l’inattendu. Par exemple, une concertation autour d’un jeu de plateau pour discuter, avec des cartes chance, des cartes actions. Des espaces laissés à la culture potagère ou paysagère individuelle, des droits d’occupation temporaires accordés à des tiers, la création de liaisons piétonnes et cyclistes pour concurrencer la voiture… Créer des chemins de traverse. Notre projet se veut ouvert, largement indéterminé pour l’heure dans son dessin définitif, mais cherche à faire rêver, et ouvrir des pistes. Angers se veut une ville pionnière en matière de végétal, le corpus théorique et poétique de l’innovation agricole est là pour nous inspirer. Avis du jury Réponse originale au regard du thème, par sa référence à la permaculture et par le processus de réappropriation positive qu’il sous-tend. Il s’agit d’une stratégie explicite de diversification économique, spatiale et programmatique qui s’appuie sur la réintroduction du vivant et la production du végétal. Si l’image finale interroge sur le processus à engager, le projet porte une vision ambitieuse et adaptée au site.

lisé la plupart de nos projets en commun, parfois dans la contradiction, mais toujours en trouvant une synthèse. Nous n’avons pas de culture théorique de l’aménagement ou de l’urbanisme, et faisons davantage confiance à nos expériences de visiteurs, parfois touristes, parfois acteurs pour imaginer l’aménagement du territoire. Nos outils sont très classiques : le dessin à la main, les visualisations informatiques, les références à l’actualité, à l’histoire, au cinéma, à la culture populaire. Chaque nouveau projet est pour nous une exploration pour laquelle nous n’avons pas de réponse toute faite, une histoire dont nous ne connaissons pas le dénouement. Contact p. 324

Légendes des images 1 Une vision pour une ville productive. 2 Une maquette plateau de jeu pour concerter

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le développement de la zone. Des cartes actions distribuées à chacun pour agir : diviser, louer, modifier. Permaculture urbaine : densifier et diversifier Écosystème urbain : variété et densité de constructions, d’activités. Une zone commerciale douce.


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Pièces de villes

Anne Durand, urbaniste, Marco Marchini, Mariona Domenech Cardona, Lara Bretones Torrecilla, architectes urbanistes

Avis de la commission d’expertise Le projet propose un travail de couture urbaine par une série d’interventions sur huit points névralgiques du site – des points de frottements territoriaux. Ces interventions – les pièces de vi(ll)e – émergent d’une analyse du fonctionnement du site et de ses champs des possibles, issus du croisement des influences et des résonances en rapport avec son contexte urbain.

Présélectionnée

Chaque pièce de ville est présentée en détail selon son aire d’influence, sa participation à la ville productive, les acteurs à associer, les dispositifs urbains et architecturaux de sa mise en scène, la programmation et les usagers. Elles s’organisent spatialement autour des axes viaires existants et actés, complétés par une trame piétonne reliant l’ensemble du projet.

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La préparation, la cultivation, la récolte

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Présélectionnée Donatas Baltrusaitis, architecte urbaniste Adrian Vickery Hill, architecte et théoricien de l’urbanisme, Andrew William Reynolds, urbaniste, avec Agne Dailidaite, paysagiste

Avis de la commission d’expertise Le projet propose un processus stratégique co-construit pour la transformation du quartier, en trois actes : la préparation – construction d’une vision rêvée et partagée par les parties prenantes –, la cultivation – préfiguration des idées partagées dans la vision en des prototypes/projets transitionnels –, et la récolte – transformation des prototypes en des interventions durables. Ce processus est illustré par un scénario des

possibles développé en trois temps, dont les interventions se précisent sur cinq sites emblématiques (MIN, Saint-Serge actif, boulevard Gaston-Ramon, Fours à chaux, le Doyenné), à partir du croisement de six ambitions thématiques (Connecter, Activer, Construire la communauté, Emploi, Placemaking et Mixité). Une agence indépendante de développement est proposée comme organisme responsable de la conduite du projet.


Saint-Serge commons

Présélectionnée

KE823 Antoine Baguenier Desormeaux, paysagiste, Lisa Clavet-Poletti, Marguerite Wable, architectes urbanistes

7 7 Avis de la commission d’expertise Le projet propose la transformation graduelle du site par l’interaction de trois approches concomitantes : la formation d’une communauté de projet, la promotion d’interactions programmatiques et spatiales avec l’existant, et l’intensification des espaces publics et des nouveaux usages associés. L’équipe les traduit en projet sur trois situations spatiales majeures : le Doyenné, renforcé en tant que « quartier des spectacles » ; le site des Fours à chaux, converti en quartier

d’habitat et de services ; et le MIN, ouvrant un nouvel accès public à la Maine et accueillant le Pôle métropolitain de coopération économique. Des transformations tactiques sur différentes typologies d’espaces (espaces publics, stationnements, amphithéâtre, interfaces public/privé, surfaces de toiture) viennent illustrer la stratégie globale de programmation et d’occupation des lieux.


Aurillac

Une ville à la campagne

Aurillac

Une ville à la campagne

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Aurillac

Une ville à la campagne

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site proposé par/acteurs impliqués

ville d’Aurillac en partenariat avec la Société d’équipement du bassin d’Aurillac – SEBA 15, l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine du Cantal, et la Caisse des Dépôts

échelles de projet

L+S urbain et architectural famille européenne de site

D’infrastructures fonctionnalistes à la ville productive localisation

Département du Cantal, ville d’Aurillac, centre-ville population

CA du bassin d’Aurillac : 56 383 habitants, Ville d’Aurillac : 26 572 habitants site stratégique

50 ha site de projet

7,3 ha

maîtrise du foncier le site Europan d’Aurillac est porté par

Pierre Mathonier, maire d’Aurillac

Serge Chausi, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, ville d’Aurillac Emmanuelle Huet, directrice des affaires culturelles, ville d’Aurillac Jean-Noël Vidal, chef de projets, SEBA 15

Ville d’Aurillac, ENGIE (parcelle AN 240), Conseil départemental du Cantal (anciens locaux de la Direction des services vétérinaires) suites opérationnelles envisagées

Étude de faisabilité urbaine et architecturale, maîtrise d’œuvre urbaine et architecturale à initier avec des partenaires opérationnels

Régis Delubac, architecte des Bâtiments de France, DRAC Auvergne représentant de l’équipe architecte, urbaniste, Rhône-Alpes, UDAP du paysagiste Puy-de-Dôme


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

Stratégie de la ville

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Le site se trouve sur la rive gauche de la rivière Jordanne, en miroir du centre-ville médiéval situé en face, sur la rive droite. Cette situation exceptionnelle offre de nombreuses perspectives de relations à imaginer et développer alors que sur le site de projet se trouve notamment une friche industrielle de 10 000 m2 qui, en hyperproximité du centre-ville, a vocation à répondre aux enjeux de demain. Comment gérer la mobilité en cœur de ville ? Comment proposer des services de proximité et requalifier un espace public proche de la rivière ? Comment raccrocher les particularités typologiques du centre médiéval à la production d’une ville contemporaine ? Comment le patrimoine bâti devient-il vivant, occupé, productif à son tour ? Ces perspectives doivent s’envisager en considérant la vocation résidentielle d’une partie du périmètre du projet.

La stratégie engagée par la commune est de promouvoir un centre-ville dynamique qui valorise l’habitat et les activités économiques au profit de la périphérie. Petit à petit, des opérations de requalification urbaine se multiplient afin de redonner toute sa place à l’activité et à la vie au quotidien. « Vivre et travailler au cœur de la ville » se décline dans différentes actions et projets concrets que ce soit dans l’habitat (habitats participatifs, requalification d’îlot) ou à travers le développement commercial et touristique (réhabilitation du marché couvert) associant les ressources locales. La municipalité a également la volonté de relancer le commerce. Mais pour ce faire il est indispensable de poser une réflexion nouvelle et globale sur les déplacements urbains de façon à améliorer l’accès au centre-ville mais aussi à retrouver une qualité de vie dans les espaces publics engorgés par le stationnement, et par là même de requalifier la ville contemporaine.


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Description du site

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Aurillac, dans le département du Cantal, est une ville de 26 572 habitants, située sur les rives de la rivière Jordanne. Son centre-ville concentre tous les services et les administrations nécessaires aux populations habitants en ville, en périphérie, et dans la campagne proche et lointaine. De ce fait, la ville est sujette à un flot de voitures qui génèrent, dans le centre, nuisances, embouteillages et manque de places de stationnement. Le site proposé pour le concours est situé sur la

rive gauche de la Jordanne, en relation directe avec le centre-ville d’Aurillac et en accroche du grand paysage de coteaux, véritable couronne verte de la commune. Entre l’hypercentre historique et commercial et des quartiers plus résidentiels où existent des activités diffuses, le site Europan a vocation à déployer de nouvelles ambiances et à proposer des lieux de vie renouvelés et fédérateurs.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

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Le centre-ville attractif et « productif » doit conserver les grands services de l’agglomération, attirer de nouvelles activités et être en capacité d’héberger les gens qui y travaillent. Le projet Europan accompagnera la stratégie de redynamisation du centre-ville en proposant des solutions pour améliorer l’usage de la voiture et requalifier les espaces publics. Dans un enjeu de mixité et de mutualisation, le programme proposé par la ville est composé à la fois de places de stationnement public, de services liés à la voiture et aux déplacements, de services liés au tourisme (autopartage/agriculture urbaine/développement d’activité autour du festival Art de la rue…) ainsi que de services de proximité en général. En concentrant une partie du stationnement sur la friche industrielle, le projet permettra la reconquête des rives et berges de la Jordanne en offrant l’espace public aux piétons.

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Participer au dynamisme du centre-ville, c’est aussi proposer des habitats innovants et diversifiés associés à d’autres usages. La réappropriation de l’espace public pourra se faire par une production artistique et culturelle, la création de lieux de rencontre et d’échanges et d’équipements innovants : résidences d’artistes, espaces scéniques appropriables par tous, théâtre de rue, art dans la ville… Également par une animation commerciale. Pour favoriser l’existence d’une vie spécifique de la transition urbaine, on pourra réfléchir à une gestion du temps par l’installation de pratiques productives et si possible innovantes occupant les espaces de manière temporaire et/ou pérenne. Des activités culturelles et productives peuvent se développer pour un temps limité dans des conditions économiques favorables et participer à l’évolution de l’identité du quartier.


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Légendes des images 1 La rive de la Jordanne face au site de projet. 2 Le parc de la Visitation. 3 Le parking Gravier, cours Monthyon. 4 Les bords de la Jordanne. 5-6 Le cours d’Angoulême.

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L’entrée de la friche Engie. Le parking Foirail. Aurillac et son relief. La friche Engie. Périmètres du site de réflexion

et des sites de projet.

12 Le site de réflexion dans la ville d’Aurillac. 13 La ville médiévale avec la friche Engie

au premier plan.


Le Grand Parc – la Jordanne entre en ville

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Lauréat

Simon Gabillard, Héloïse Bouju, paysagistes, Mercè Pagès, architecte, avec Manon Bouju, économiste, Louise Bassigny, architecte d’intérieur, Manuel Hennin, économiste, Clément Berthollet, paysagiste

Le projet se saisit du périmètre du concours comme d’une pièce majeure de la ville d’Aurillac, interface entre le centre historique et la campagne du Puy-Courny. À nos yeux, son échelle est sa grande force : 7,3 hectares publics de part et d’autre de rivière sont un atout que bien des villes envieraient. La Jordanne arrive à Aurillac après un bref périple depuis les contreforts du puy de Peyre-Arse. Simple torrent, elle façonne une vallée glaciaire éponyme avant de passer une porte entre les deux éperons de Saint-Étienne et de la Visitation aux pieds desquels Aurillac est installée. Ces rives de la Jordanne ont été le lieu des espaces-interfaces classiques d’une ville à la campagne : le Foirail, le Gravier et les cours, des espaces à vocations multiples pouvant accueillir des événements quotidiens comme exceptionnels, à la fois marchés aux bestiaux, larges promenades plantées et lieux de fête, se faisant espaces de contact entre les différentes populations de la ville. Puis il est devenu plus nécessaire de pouvoir garer sa voiture que d’exposer son bétail, plus pressant de distribuer le gaz de ville que de cultiver les potagers. Les parkings ont alors quadrillé les cours et la place Gerbert, l’enceinte d’Engie a clôturé les pentes du quartier du Buis et derrière son belvédère néoromantique, les terrasses de la Visitation se sont enfrichées. Aujourd’hui, le départ d’Engie et le programme de revitalisation du centre-ville posent la question de la façade d’Aurillac sur la Jordanne et du rôle de cette interface. Le projet revendique le potentiel que représente 1,5 kilomètre de rivière urbaine aux portes de la vieille ville et formule l’ambition d’un Grand Parc comme équipement paysager majeur pour Aurillac. Un espace public extensif aux usages multiples, incluant

Notre équipe s’est formée autour d’une collaboration entre une architecte catalane (université de Gérone) et un duo de paysagistes français installés à Barcelone, travaillant ensemble depuis leur formation commune à l’école de Versailles. Tous les trois mènent leurs propres projets en parallèle d’une activité professionnelle en agence et se retrouvent autour d’un intérêt commun pour l’espace public et les territoires ruraux. En 2016, deux membres de l’équipe ont notamment remporté le concours UP Côte d’Albâtre, avec un projet croisant paysage, risques naturels et énergies renouvelables. Europan 14 nous a permis le plaisir d’une équipe étendue et pluridisciplinaire, rassemblant différentes compétences autour de ce projet : architecte intérieur, économistes (patrimoine et dévelop-

mobilité douce, logements, parkings, production énergétique et activités. Il en développe trois axes : – continuité et variété de la Jordanne : multiplier les accès à l’eau et diversifier les berges, en déployer les différentes séquences dans une approche à la fois ludique, patrimoniale et productive ; – plasticité et amabilité des stationnements de surface : optimiser leurs dimensions, les hiérarchiser et les redistribuer de façon à maintenir une facilité d’usage de la ville tout en regagnant des espaces publics articulant le centre-ville et la Jordanne. Anticiper l’évolution de ces parkings, pour une flexibilité d’usage ponctuelle comme pour une future reconversion ; – nouveaux usages et productions émergentes : générer des espaces hybrides, des espaces de frottement capables d’accueillir ou d’inspirer des activités productives sans jamais qu’ils se ferment au citoyen, simple usager ou spectateur. Le quartier des Énergies en est la façade vivante non pas concurrente mais bien complémentaire du centre-ville. La démarche consiste à révéler le paysage des portes de la vieille ville, à en amplifier la géographie tout en la rendant praticable. Car valoriser le patrimoine urbain et paysager est aussi une activité productive, une production où la ville est sa propre matière première ! Avis du jury Une proposition équilibrée, avec une justesse de positionnement aux deux échelles du grand paysage et du site, en regard de la taille et de la configuration de la ville. Les propositions à l’échelle du site s’inscrivent dans le thème des Villes productives, en traitant différentes formes de production (agricole, énergétique, économique et sociale).

pement local, accès au logement), paysagistes. Notre approche s’est attachée autant à la réflexion d’échelle territoriale qu’à l’attention portée à la qualité et la justesse des espaces. Notre expertise est celle de la production de l’espace et de la conduite du vivant. Au sein de nos projets, nous cherchons à comprendre les dynamiques naturelles et humaines, à en tirer parti et à en transmettre la perception. Nous croyons fermement à l’importance de l’expérience des lieux et au plaisir de la pratique de l’espace. Nous concevons le concours d’idées comme une opportunité d’expérimentation et la possibilité bienvenue d’un changement de regard, tout en ayant l’exigence d’un projet en dialogue avec son site et les dynamiques qui lui sont propres. Contact p. 324

Légendes des images 1 La Jordanne entre en ville. 2 Le panorama de la Jordanne 3 4

vu depuis l’hypercentre. Le Gravier : la canopée, place des FrèresCharmes et ses brumisateurs. Le Gravier : les fosses plantées forment des alcôves coupant l’effet parking. Des jeux d’eau ponctuent la traversée.


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Panoplie

Maxime Lefranc, Bertrand Robuchon, Vivien Gimenez, architectes

Mentionné

8 8 Ce projet participatif et co-construit met à disposition un maximum de moyens à l’exercice d’activités et d’usages urbains : il offre une « panoplie », une gamme d’outils à ce nouveau citoyen « rurbain », citadin du monde rural investi par l’envie de faire. « Panoplie » fait le pari qu’Aurillac devienne une référence d’une nouvelle forme de production de la ville, et soutienne l’émergence des néo-ruraux et néo-artisans, précurseurs d’une territorialisation du travail inédite et d’une production endémique novatrice. Ainsi, nous nous positionnons sur trois items : Aurillac et la Jordanne : un dialogue à retrouver, La Jordanne a joué un rôle central dans l’histoire de la ville d’Aurillac : première ressource vitale de la cité, elle en a également défini l’identité territoriale par sa position charnière entre montagne et méridional. Enfin, elle a organisé la structure urbaine de l’agglomération et c’est au bord de ses rives que se sont édifiées certaines des architectures les plus remarquables du centre-ville. Aujourd’hui, la présence du stationnement en parking aérien le long de ses rives déconnecte la ville de sa rivière et donc de son histoire. Notre projet propose d’initier une réconciliation et une revitalisation de cet espace public historique qui unit les deux rives de la rivière. Gravier Playground et le silo augmenté : l’opéra urbain Pour assurer cet objectif, nous proposons de construire un parking silo au sud du Gravier. Plutôt qu’un mal nécessaire, il s’agit là d’un bien partagé : un équipement iconique rendant des services urbains en augmentant son enveloppe d’un épiderme habité. Un jardin vertical donnera accès aux stationnements côté Jordanne, des petits plateaux d’activité s’installeront sur la façade urbaine du cours Monthyon, une grande scène support d’événements sera mise en place côté Gravier. Pariant sur la

Nous nous connaissons depuis longtemps. Bertrand Robuchon et Vivien Gimenez ont suivi ensemble une formation universitaire à l’École d’art appliqué Boulle, à Paris, puis à l’École d’architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée. Maxime Lefranc et Bertrand Robuchon ont travaillé dans la même agence d’architecture durant plusieurs années. Depuis 2016, Maxime Lefranc et Vivien Gimenez ont lancé leurs propres agences d’architecture : ACLAA et Vivien Gimenez Architecture. Ils interviennent sur différents types et échelles de projet, entre stratégie de territoire, aménagement urbain et projet architectural. Bertrand Robuchon, tout en continuant à collaborer au sein d’une agence, mène en parallèle une activité personnelle d’autoentrepreneur, lui permettant diverses collaborations professionnelles. L’équipe s’est associée sur ce projet avec une synergie et une philosophie communes. Celle-ci

réduction du stationnement, ce silo anticipe sa réversibilité par son mode constructif, qui lui permettra dans le futur de passer du parking silo à l’îlot urbain habité. Engie village, pédagogique et productif. Le mur d’enceinte de la friche Engie fait partie du paysage commun des Aurillacois, mais ses espaces intérieurs restent inconnus. Nous proposons de mettre en place un processus d’appropriation fondé sur une « maîtrise d’usage », qui se fera en deux volets. Tout d’abord, l’activation immédiate du site par l’occupation des halles existantes par le forum, l’AOP Cantal et une recyclerie. Cette première étape permettra aux Aurillacois de s’approprier ce nouvel espace et de le tester à l’épreuve des usages. Ensuite, l’enjeu sera d’écrire ensemble un programme pour le projet à venir, basé sur l’échange entre professionnels, écoles et acteurs locaux, pour imaginer une ville partagée, orientée sur la production locale et les circuits courts, respectueuse de l’héritage industriel bâti et topographique, inscrite dans une vision d’adaptabilité, par la mise en place de dispositifs favorisant les extensions, les mutations, et les mutualisations. Avis du jury Proposition complète et détaillée pour un projet évolutif qui permet le déploiement d’une diversité d’usages et d’activités en proposant un travail architectural en capacité de les organiser. Le propos est clair, notamment le principe de réversibilité et de mutation d’usage des espaces de stationnement, un sujet central pour le site d’Aurillac.

est construite autour de l’idée de développer pour chaque projet une approche circonstanciée, nourrie par l’analyse des conditions du lieu et de l’environnement concerné, de l’héritage bâti conservé, de l’identité géographique ainsi que du patrimoine immatériel en présence : pratiques, savoir-faire, manières d’habiter, logiques économiques. Nous prenons le parti d’élaborer des projets formellement simples et rationnels, affirmant la dimension constructive, où la place est donnée prioritairement aux usages et aux ambiances. Ainsi, notre recherche esthétique s’oriente souvent vers la frugalité, l’optimisation spatiale, l’économie de moyens et de matière. Nous aimons concilier dans les formes comme dans les fonctions que nous développons le standard et l’inédit, le pragmatisme et la générosité, afin de répondre à chaque situation par une réponse unique et adaptée. Contact p. 324

Légendes des images 1 Des ateliers au quartier vivant : 2 3 4

adaptabilité de l’Engie village. Stratégie urbaine, le dialogue entre Aurillac et la Jordanne. Gravier playground et silo augmenté : l’opéra urbain. Du silo à l’îlot urbain : réversibilité du silo augmenté.


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Savoir-Terre

Mention spéciale Florence Carrieres, architecte urbaniste, Perrine Vouillon, Nelly Revol-Buisson, Sabine Bachelet, architectes, Guillaume Blaise, ingénieur en bâtiment

9 9 Le projet utilise le paysage comme matière première et comme structure du territoire rural dans l’objectif de valoriser le patrimoine existant. Ce paysage environnant est à valoriser tout en le préservant du mitage urbain qui pourrait altérer les fortes qualités du territoire aurillacois. L’activation des lisières urbaines offre des lieux d’appropriation pour les habitants, des lieux d’expérimentation, des lieux de production. La Jordanne est le fil conducteur du projet, elle devient un lieu d’exploration du territoire, séquencé par des aménagements fédérateurs. Les aménagements projetés intègrent la problématique du lien entre les différents types de paysages et les différents acteurs. Ce paysage devient à la fois productif et récréatif. Depuis le parc de la Visitation jusqu’au Gravier, le paysage rural et sa nature productive reviennent progressivement dans l’espace urbain dans une perspective de renaturation du centre-ville. Le programme mélange production locale, cultivée, énergétique, économique et sociale afin de ramener sur la rive gauche de la Jordanne une offre complémentaire et attractive au centre-ville d’Aurillac. Libérés des stationnements, les espaces publics sont réofferts aux piétons et deviennent des lieux attractifs. La friche Engie accueille une programmation mixte rassemblant des espaces de production, de vente de produits locaux (AMAP), de formation ou d’activités pédagogiques dans une perspective de partage de connaissances, du savoir et des savoir-faire (halle de vente de produits locaux). Ce lieu est une nouvelle vitrine de la production locale offrant des services de proximité en circuit court. Élaboré et co-construit dans une démarche participative avec les habitants, ce nouveau quartier aura recours à la filière bois, ressource locale.

Impliqués dans les domaines de l’architecture, du paysage et de l’ingénierie, les cinq membres de Savoir Terre forment une équipe mobile travaillant à Paris, Annecy, Francfort, Albertville et Zurich. L’équipe s’est constituée au sein d’un cercle d’amis aux parcours croisés : École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand, master « Architecture, paysage et montagne » à l’Ensa de Grenoble, Université Laval à Québec, formation Architecture, Bois, Construction à l’École des technologies et industries du bois (ENSTIB) d’Épinal, autant de formations qui nous permettent d’appréhender les relations étroites qu’entretiennent les milieux, les gens et le bâti sur des territoires ruraux, touristiques ou reculés. Les expériences transversales de notre équipe sont un de nos points forts et nos différentes activités en

L’ancien parking du Gravier est transformé en un espace public partagé piétons. Le grand paysage s’invite dans l’espace urbain par l’aménagement d’une prairie suspendue. Cette pente douce offre un espace de détente et des gradins naturels pour observer les spectacles donnés autour du kiosque existant. Un parking s’intègre sous cette structure enherbée. Des kiosques animent l’esplanade Monthyon et accueillent des usages, des manifestations temporaires. La nature des sols est rendue plus perméable. Le cours d’Angoulême est le nouveau parc des berges de la Jordanne, directement en lien avec la rivière, il constitue le trait d’union entre le centre historique et le nouveau quartier attractif. Conçus comme un ensemble, des activités culturelles, des jeux pour enfants, des lieux de partage, des espaces de sport sont aménagés le long d’un parcours sensoriel végétal qui accompagne la composition paysagère de ces jardins. Le lien entre les jardins hauts, les berges de la Jordanne et le rapport à l’eau se fait par un théâtre, lieu de mise en scène de rassemblement événementiel. Ces gradins viennent se raccorder à la promenade des berges, liens structurants entre le centre-ville et le territoire. Avis du jury Une démarche sensible et un projet bien maîtrisé. La proposition répond au thème de la session en mobilisant plusieurs outils de mise en œuvre. Les propositions architecturales et urbaines s’inscrivent avec justesse dans l’économie locale et le paysage d’Aurillac.

témoignent : deux d’entre nous travaillent actuellement en agence de paysage et d’urbanisme à Paris et Zürich sur des études urbaines et réalisent également de nombreux espaces publics, parcs, jardins en France et en Europe. Une d’entre nous exerce dans une agence à Francfort sur des projets de réhabilitation. Notre ingénieur en construction travaille au sein d’un bureau d’études structure bois à Albertville. Cette diversité de formations, de parcours, de pratiques et de compétences professionnelles nous permet de concevoir un projet à différentes échelles. Notre philosophie commune repose sur l’expérimentation et l’arpentage du territoire afin de mieux le percevoir. Nous abordons le processus de projet de manière partagée et complémentaire. Contact p. 324

Légendes des images 1 La Jordanne, lieu d’exploration du territoire. 2 La promenade des productions loc’Halles. 3 Le parc des berges de la Jordanne. 4 Le cours Monthyon piéton.


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Terminus archipelago

Martin Kermel, Clément Bertin, architectes, Haritiana Bertin, urbaniste

Présélectionnée

9 9 Avis de la commission d’expertise Le projet associe valorisation des ressources du patrimoine naturel et bâti. Les auteurs parlent d’Aurillac comme d’un « territoire d’expansion de la campagne » en affirmant la « vocation productive de son paysage ». Ils s’appuient sur le bâti existant en proposant des adaptations ou des micro-interventions qui vont jusque dans la ville médiévale. Leur stratégie consiste à connecter au maximum le projet à la

ville existante. Le projet est détaillé en dix-neuf points. L’ensemble formant un « archipel ». Ils proposent deux actions majeures : – le changement de destination de l’actuel bâtiment du conseil départemental en parking silo de 500 places, surplombé d’un jardin productif et d’un restaurant sur le toit ; – une nouvelle cité mixte accueillant la nouvelle administration, des logements, des activités sur la friche ENGIE.


À cours et à jardin

Vincent Augusti, Maria Rodriguez, Jorge Torres Martinez, Adria De Rossello Marti, architectes, Josephine Picard, architecte urbaniste

Présélectionnée

9 9 Avis de la commission d’expertise Le projet s’inscrit dans la grande échelle de la vallée de la Jordanne : autour de trois thèmes, « nature, commerce et culture ». Le concept développé met en scène Aurillac à la manière du théâtre, avec un côté cours et un côté jardin. Aussi, ils proposent une approche des identités complémentaires du territoire en s’appuyant sur les deux rives : la rive « urbaine » et la « rive rurale ». Ils cherchent à « qualifier et étendre les vides » afin que les espaces retrouvent leurs vocations historiques « adaptables » en fonction des besoins.

Le projet est phasé en trois parties et débute par une dépollution des sols de la friche Engie pour permettre l’installation de cultures participatives. Toujours sur la friche, les auteurs créent un nouveau front le long du cours d’Angoulême mêlant parkings en RDC et logements alternatifs à l’habitat pavillonnaire au-dessus. L’ensemble est encadré par deux équipements valorisant les ressources et la production locale culturelle et agricole.


Bègles, Bordeaux métropole

Mixité métropolitaine sur Garonne

Bègles, Bordeaux métropole

Mixité métropolitaine sur Garonne

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Bègles, Bordeaux métropole

Mixité métropolitaine sur Garonne

le site Europan de Bègles Bordeaux métropole est porté par

Clément Rossignol Puech, maire de Bègles

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Jean-Étienne SurlèveBazeille, adjoint à l’urbanisme, ville de Bègles Jean-Marc Gipoulou, directeur général adjoint – pôle aménagement et développement urbain, ville de Bègles Virginie Calmels, présidente de l’EPA Bordeaux-Euratlantique, première adjointe au maire de Bordeaux, chargée de l’économie, de l’emploi et la croissance durable, vice-présidente de Bordeaux Métropole échelles de projet

L+S urbain et architectural famille européenne de site

D’une zone productive à la ville productive localisation

Ville de Bègles, Bordeaux Métropole, Opération d’intérêt national Bordeaux Euratlantique, secteur Bègles Garonne, IBBA (Imaginez Bordeaux Bègles autrement)

Stéphan De Faÿ, directeur général, EPA Bordeaux-Euratlantique Stéphanie Rous, chef de projets, EPA Bordeaux-Euratlantique

site proposé par/acteurs impliqués

Ville de Bègles, Bordeaux Métropole, EPA Bordeaux Euratlantique (Établissement public d’aménagement), avec les partenaires privés : groupe ETEX, Poste IMMO

Anne Lambourg, chargée de missions, déve- maîtrise du foncier loppement économique propriétaires privés territorial (groupe ETEX, Poste IMMO) Thierry Reynaud, directeur général, papeteries de Bègles – groupe SINIAT/ETEX

suites opérationnelles envisagées

Études et projets, accompagnement de la maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre population urbaine et paysagère, Corinne Bayssié, Ville de Bègles 26 400 médiation avec les acteurs directrice de la délégahabitants, Bordeaux économiques, maîtrise Métropole 750 000 habitants tion aux développements métropolitains, Poste Immo d’œuvre architecturale à site stratégique initier avec les partenaires Philippe Corbel, 32 ha représentant de l’équipe directeur régional site de projet architecte, urbaniste, Aquitaine Poitou 6,5 ha + 4,4 ha paysagiste Charentes, Poste Immo


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

Stratégie de la ville

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Le secteur Bègles Garonne (80 hectares, environ 250 entreprises, 1 600 emplois) est issu d’activités industrialo-portuaires et d’anciennes sécheries à morues implantées au xixe siècle (une seule actuellement en activité). Les sécheries ont disparu au profit de petites industries, puis de succursales automobiles et d’entrepôts logistiques, dont le site Coliposte. La papeterie de Bègles (groupe Siniat, 100 emplois) est quant à elle en activité depuis 1929. Elle recycle des papiers pour la production de plaques de plâtre. Le site pose des questions de mixité urbaine et de recyclage foncier à conduire avec les acteurs économiques. Entre adaptation d’un site industriel en activité (papeterie de Bègles) et mutation d’une plateforme logistique (site Coliposte), comment optimiser, intégrer et diversifier des activités de production dans un territoire qui connaît une forte dynamique de transformation métropolitaine ?

Le site s’inscrit dans l’Opération d’intérêt national Bordeaux Euratlantique. Sur le secteur Bègles Garonne, l’EPA porte une stratégie inspirée des IBA allemandes. Il s’agit de réaliser une série de projets à forte capacité d’entraînement, avec le concours d’opérateurs privés soutenant l’expérimentation et l’innovation. Sur le plan urbain, la Ville et l’EPA poursuivent plusieurs objectifs : retrouver un rapport direct au fleuve, transformer l’A631 et le quai Wilson en boulevard urbain, favoriser les continuités urbaines et écologiques vers les autres sites en projet, renouer avec l’histoire du site et valoriser le patrimoine architectural, concilier densification et risque d’inondation en développant des formes urbaines et architecturales adaptées. La mutation de ce secteur, renforcée par la réalisation du nouveau pont Jean-Jacques-Bosc en 2020 (OMA, Clément Blanchet-Rem Koolhaas), se fera en augmentant le nombre d’emplois.


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Description du site

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À proximité de la mairie de Bègles et d’un quartier en construction (ZAC de la mairie), le site est composé de grandes emprises foncières desservies par des voies supportant d’importants flux de poids-lourds. Il présente une diversité d’occupations sur des terrains majoritairement privés : petites entreprises artisanales, hôtel et restaurants de bonne tenue, institut de formation, quelques échoppes, habitations isolées en retrait de la rue, hôpital de jour, ainsi que des activités interstitielles et

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spontanées (snacks, food trucks). Quelques architectures remarquables témoignent du passé industriel : chartreuse intégrée à la papeterie, demeure Volpillac jouxtant le site Coliposte. Les ouvertures physiques et visuelles vers la Garonne sont quasi inexistantes du fait de la présence de l’A631 surélevée (70 000 véhicules/jour). La bordure du quai Wilson joue un rôle de digue et rappelle le caractère inondable du site.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

Papeterie de Bègles : adaptation d’un site de production en activité pour valoriser des interfaces urbaines et programmatiques Marqueur historique et site emblématique de la rive gauche de la Garonne à Bègles, la papeterie est également une enclave et un verrou pour la mutation qualitative de ce secteur. Le défi proposé aux équipes Europan consiste à ne pas opposer activité industrielle, qualité urbaine et souci environnemental. En concertation avec l’entreprise et en connaissance du process de fabrication, il s’agit de réfléchir à l’optimisation de l’espace (foncier, limites, façades) permettant à fois d’améliorer le fonctionnement, de valoriser un patrimoine foncier, en vue d’accueillir de nouvelles activités ou de nouveaux programmes à ses franges. Des scénarios d’évolution à court et à long terme doivent permettre d’explorer différentes formes de mixité.

Site Coliposte : valorisation foncière d’un site logistique et conception de produits immobiliers mixtes dans une logique de faubourg métropolitain Le déplacement de l’activité colis permet de réintroduire de la mixité urbaine sur cet ancien secteur industriel. Le sujet posé porte sur la conception et l’insertion de produits immobiliers flexibles, mixtes ou réversibles, alliant innovation architecturale, gestion des risques et spécificités des emplois productifs. En concertation avec Poste Immo, il s’agit d’imaginer le devenir de ce lieu remarquablement situé face à la Garonne, porte d’entrée symbolique et logistique, autour des savoir-faire du groupe La Poste (énergie, silver economy, e-commerce, co-working, conciergerie, logistique urbaine, banque). L’innovation sera recherchée en termes de montage et portage opérationnels, en intégrant les risques d’inondation et de pollution). Poste Immo envisage sur ce site une forte densité.


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Légendes des images 1-2 Les cuves de stockage des eaux de la papeterie

de Bègles. 3-4 La papeterie de Bègles. 5 Le site Coliposte – accès quai Wilson.

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L’avenue du Maréchal-Leclerc. Le site Coliposte –accès quai Wilson. Le centre de tri. Voie ferrée désaffectée.

10-13 Périmètres du site de réflexion

et des sites de projet.

14 Les sites de la papeterie et de Colisposte le long

de la Garonne.


La Grande Mine

Lauréat

Jeanne Gerbeaud, Armelle Goyon, architectes

1 1 1 Situé en marge des projets de grande ampleur qui ont débuté au nord de la métropole, le site du Grand Port souffre d’une image vieillissante. Les deux enclaves de la Papeterie et de Coliposte sont comprises dans un tissu presque entièrement dédié à l’activité, produisant un paysage morcelé qui manque d’urbanité et d’attractivité. L’objectif est de rationaliser l’occupation foncière de ces deux emprises pour intégrer une offre d’habitat et une variété typologique d’espaces productifs. Pour cela, l’entre-deux, c’est-à-dire le tissu d’activités situé aux lisières des sites de projet, et les quais de la Garonne apparaissent comme les clés de transformation des deux sites opérationnels. Ils sont les leviers pour un processus de substitution à l’échelle du quartier. – La façade des quais est consolidée et propose une nouvelle séquence urbaine d’entrée de métropole, où s’enchaînent les cuves de la papeterie, les anciennes maisons de maître, des immeubles mixtes le long d’un espace public généreux et partagé qui prolonge les quais du centre-ville de Bordeaux. – La réduction des nuisances des transports des entreprises sur le site paraît essentielle pour apaiser l’ensemble du quartier. Pour cela, les flux productifs et résidentiels sont dissociés. Les flux d’entreprise sont limités sur leur emprise et la création d’un maillage paysager connecte les quais aux différentes centralités de Bègles. Dans ce nouveau schéma des déplacements, la Garonne retrouve son rôle d’axe de transport logistique grâce au rétablissement du fret fluvial. – Un paysage écologique et productif est mis en place. Des dispositifs de rétention s’organisent afin de lutter contre les crues. Des voies vertes, des bassins de rétention le long de la Garonne et un vaste parc en cœur d’îlot participent à la qualité de vie. Les espaces de production sont donnés à voir depuis l’espace public et privé et participent à l’identité du nouveau quartier.

Créé en 2017, l’atelier JAGG s’articule autour de deux architectes, Jeanne Gerbeaud et Armelle Goyon. Notre collaboration naît d’un goût commun pour les paysages naturels et artificiels, d’une affection pour la mutation des territoires et d’une curiosité pour la diversité des manières d’habiter. Fortes de nos expériences professionnelles, nous avons acquis des compétences complémentaires, du projet urbain à l’aménagement intérieur, de types, d’échelles et de programmes variés. Nous sommes engagées dans le développement d’une architecture rationnelle favorisant la douceur de vivre qui s’attache au contexte singulier de chaque situation, qu’elle soit économique ou géographique.

– Le bâtiment Coliposte est maximisé, il accueille de nouvelles entreprises et celles déjà présentes sur le site qui sont désireuses d’intégrer une nouvelle dynamique. La concentration de ces activités semble être à la fois la condition du rayonnement de Coliposte à l’échelle métropolitaine et de la pérennité de chacune des entreprises. La Poste endosse le rôle du gestionnaire et propose ses services au sein de ce bâtiment (conciergerie, location d’une flotte de véhicules électriques, comptabilité, banques, etc.). - La création du couple habitat/travail à l’échelle architecturale permet d’accueillir différents types de travailleurs et d’habitants. De nouvelles typologies hybrides mêlent sur une même parcelle une programmation multifonctionnelle. Ce désir d’expérimentation peut jouer un rôle attractif pour le Grand Port à l’échelle de la métropole. L’ensemble des acteurs en présence s’organisent en créant une Société coopérative dintérêt collectif dans laquelle les entreprises, la Poste, la papeterie, mais aussi les habitants et les institutions mutualisent les ressources, les compétences, les services. Nous proposons donc une vision d’ensemble pour le devenir du quartier, avec l’objectif de conserver des activités productives dans un nouveau centre urbain habité. Un nouveau quartier qui doit assumer son identité face au développement des grands projets métropolitains engagés et qui profite de sa situation géographique stratégique à deux pas de Bordeaux, de la gare et dans un environnement privilégié grâce à la Garonne. Avis du jury Projet abouti et très cohérent dans son propos en redonnant à la Garonne sa fonction logistique et productive. Il s’inscrit pleinement dans le thème de la session et propose une nouvelle vision du site et du fleuve, à l’échelle du territoire métropolitain.

L’atelier souhaite mettre en œuvre des projets capables de transformer les potentiels en qualités d’usage concrètes et construites. Notre conception de l’architecture associe simplicité et économie et poursuit l’objectif du juste équilibre entre la responsabilité environnementale de l’ouvrage et sa capacité à s’adapter aux besoins des habitants. Nous considérons chaque projet comme un processus collectif, les rencontres entre les différents acteurs investis sont l’occasion d’enrichir les savoirs de chacun. À travers les projets que nous menons, nous nous attachons à créer un cadre créatif et rigoureux dans la fabrication du projet. Contact p. 324

Légendes des images 1 Expérimentations typologiques. 2 Image du quartier : instant T d’un processus 3 4 5 6

en mouvement. Quai de la Garonne. Paysage productif. Coliposte, reconversion économique. Le logement-atelier.


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Bègles et les machines urbaines

Mentionné

Rosalie Robert, Pauline Percheron, architectes

1 1 1 Le secteur Bègles-Garonne est marqué par de grandes emprises industrielles : c’est la fonction productive qui produit des formes sur ce territoire. Partant de ce constat, nous proposons de générer de l’urbanité sur le secteur par des interventions architecturales plutôt que par un plan directeur. Notre intention est d’intensifier le caractère de ce territoire pour en faire une identité. Le projet se saisit des caractéristiques propres à ce site industriel et les manipule pour y faire entrer la ville. Nous proposons de conserver les grandes emprises industrielles existantes sur le site et de les reproduire, en partant du postulat que, si l’on conçoit chaque bâtiment comme une usine, il peut accueillir n’importe quel programme. La mixité d’usages et les interactions propres à la ville sont alors condensées dans une seule enveloppe : c’est un « bâtiment-machine ». Dans cette superstructure cohabitent la production industrielle et d’autres types d’usages : bureaux, logements, espace public et logistique. Le bâtiment-machine a plusieurs caractéristiques – certaines sont inspirées de la construction industrielle, d’autres sont des propositions porteuses d’innovations : – le bâtiment-machine donne à voir aux passants ce qu’il produit pour mettre l’industrie à sa juste place dans la vie urbaine ; – le bâtiment-machine est à l’échelle de la production industrielle qu’il abrite. Ses espaces adaptables peuvent servir aussi bien à l’industrie qu’au logement. Sa superstructure offre aux habitants des espaces de vie hors normes : grandes hauteurs sous plafond, construction high-tech, vues sur le grand paysage ; – le bâtiment-machine résulte de la cohabitation inhabituelle d’usages variés : c’est une architecture qui fabrique l’imprévisible. L’activité y est multiple et permanente : le bâtiment-machine ne dort jamais ; – il accueille des espaces publics (rooftops, coursives…) où prennent place les manifestations de la vie collective.

Pauline Percheron et Rosalie Robert se sont rencontrées à l’Institut d’architecture de la Cambre à Bruxelles, lors d’une année d’échange Erasmus. En 2013, elles obtiennent leur diplôme respectif à Paris-Belleville et à Nantes. Après avoir travaillé quelques années dans les agences de Pierre-Louis Faloci et Bruther à Paris, elles décident en 2016 de créer leurs propres structures. Leur collaboration commence avec des projets de rénovation de bâtiments anciens dans des milieux ruraux. Aujourd’hui elles développent deux pratiques personnelles qui se croisent ponctuellement, au gré des projets, avec une conviction commune quant

Ainsi, l’espace extérieur est libéré de son obligation sociale : ce n’est plus un espace public, mais un « espace libre », dont la nature peut s’emparer. Libérées de toute construction, les rives de la Garonne retrouvent leur fonction de champs d’expansion des crues. La désignation « bâtiment-machine » signifie que le bâtiment est performant, sur les plans : – économique : il replace la production au centre de la vie urbaine, et permet d’absorber les évolutions de l’industrie (une unité de production peut être remplacée par des bureaux ou des logements) ; – écologique : la réversibilité et l’adaptabilité des bâtimentsmachines permettent de limiter les déconstructions et les constructions neuves. Leur compacité permet d’être efficace thermiquement et de limiter l’impact du bâti sur les sols naturels ; – social : la mixité des usages et des usagers crée des relations de voisinage (entraide, échange d’objets et de services) au sein du bâtiment, et compense les inégalités. Ce projet met en avant les capacités de l’architecture à faire ville, en revendiquant le hors-norme et l’adaptabilité des superstructures industrielles. Avis du jury Projet manifeste qui offre une réponse radicale au thème. Le jury souligne sa force d’interpellation et le développement de propositions architecturales porteuses d’innovation pouvant s’inscrire dans les suites du concours.

au rôle social de l’architecte. Europan 14 est l’occasion d’initier une réflexion autour de la capacité de l’architecture à faire ville. Elles répondent au sujet de la Ville productive et à ses enjeux urbains, paysagers, et sociaux par des dispositifs architecturaux. Elles choisissent une forme radicale, celle dumanifeste, pour mettre en place un processus expérimental qui se concrétisera par la suite en projet architectural. Pour elles, l’architecte ne conçoit pas a priori un objet fini, mais imagine des potentiels et développe des scénarios destinés à évoluer. Contact p. 324

Légendes des images 1 Le secteur Bègles-Garonne en 2050 ?

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Une frange productive entre le Delta vert, le centre de Bordeaux et les quartiers résidentiels de Bègles. Le bâtiment-machine/assemblage d’architectures potentielles. Deux niveaux de promenade. L’activité industrielle omniprésente. Logement « hors-normes » ? La nouvelle place publique surplombe le tri des colis.


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Toolkit City

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Mention spéciale Atelier CMJN + APU + Vraiment Vraiment François Lepeytre, Hector Hernandez Carrillo, Cinthia Aguirre Veiga, architectes, Gaël Brulé, sociologue, Ernesto Apolaya Canales, architecte urbaniste, Grégoire Alix-Tabeling, designer de service

Comment développer la ville, c’est-à-dire du logement, des commerces, des usages urbains et quotidiens, au sein d’un site productif inhospitalier à conserver ? Europan est pour nous l’occasion de mettre en cohérence les projets de développement de Bègles avec de nouvelles synergies entre les acteurs de la chaîne de production : nous souhaitons mettre en réseau ceux que nous avons nommés dans notre projet les « thinkers, makers et users » – soit l’innovation, la production et les habitants acteurs. L’idée est d’imaginer comment favoriser les interactions futures nécessaires à la production du xxie siècle en s’appuyant sur un axe autour de l’ancienne ligne de chemin de fer, depuis la cité du numérique et son environnement de start-up jusqu’aux usines et lieux de production en passant par les lieux d’habitation et de vie existants et projetés. Une usine, un lieu de production peut être schématisé comme une boîte entourée de parkings bordés par des grillages. L’aménagement y est optimisé pour le semiremorque, non pour un riverain. Le préambule à la mutation du site Europan nous semble être la mutualisation du foncier et la gestion environnementale des lieux. Nous proposons une grande opération de mise en commun sur l’ensemble du foncier réuni, notamment de la logistique. Ce service « du dernier kilomètre » pourrait être assuré par la Poste, à partir du site de Coliposte, idéalement positionné et adapté à ce service.

Les entreprises libérées des contraintes du semi-remorque deviennent riches d’un foncier dont on peut commencer à imaginer la mutation dans l’intérêt de chacun. Le site de Bègles particulièrement complexe avec une maîtrise du foncier faible et un nombre d’acteurs important, impose, nous semble-t-il, un projet processus, un projet en mouvement : il s’agit de trouver un équilibre entre une vision urbaine et un dispositif de concertation. Pour cela, il nous semble nécessaire de mettre en place des outils qui s’adaptent aux imprévus et aux retournements de situation. Nous proposons des « clusters productifs » en collier le long des voies ferrées qui organisent le site. Ils définissent des microcentralités, lieux de convivialité et de nature retrouvée autour desquels des opérations d’habitat mixte d’une densité adaptable peuvent voir le jour. L’essentiel étant de pouvoir faire évoluer une vision urbaine en s’adaptant à la réalité des besoins, des opportunités et des rapports de force au sein du site. Avis du jury Un projet processus très débattu au sein du jury. En préférant clairement la méthode à la solution en vue de favoriser la constitution d’une communauté d’acteurs, il ouvre un questionnement sur les temporalités du site et du projet.

Ce service permet deux choses : – libérer une grande partie des espaces dévolus au parking de semi-remorques que chaque entreprise possède sur le site ; – pacifier l’ambiance du lieu, le rendre habitable.

Nous avons constitué une équipe basée sur une complémentarité de compétences et d’expériences. L’atelier CMJN, récemment installé à Bordeaux, est un atelier d’architecture à la croisée de la sociologie, du paysage et de l’ingénierie environnementale. L’agence de design de service Vraiment Vraiment aiguise notre regard sur les démarches d’aménagement innovantes et participatives. APU, agence d’urbanisme et d’architecture, apporte une vision territoriale au projet à travers son expérience des espaces publics. Ernesto Apolay enseigne le projet urbain à l’Université de Lima. Nous avons déjà travaillé ensemble dans une démarche novatrice des « Villages du futur ». Dans le Morvan, l’atelier CMJN et Vraiment Vraiment ont coproduit avec les différents acteurs un projet de la

revitalisation de quatre centres-bourg.Il s’agit d’un processus de projet participatif qui va bien au-delà du simple plan d’aménagement notamment par le design de services. Par ailleurs, à Lorient, dans le quartier du Péristyle, l’atelier CMJN est en charge du plan directeur et accompagne la mutation d’un site militaire vers un espace public majeur tourné vers le fleuve et mettant en valeur un patrimoine industriel (Agence TER paysagistes). Ernesto Apolaya est également membre d’une équipe sélectionnée à Moulins pour Europan 13 (mention spéciale). Europan 14 est l’occasion de poursuivre cette synergie autour du projet « Toolkit City ». Contact p. 324

Légendes des images 1 Équilibre entre vision du territoire 2 3

et processus. Hybridation des usages et liens avec les territoires. Le système des clusters.


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La machinerie de Bègles

Stéphanie Querio, Florian Bonino, paysagistes, Sarah Poot, William Riche, architectes urbanistes

Présélectionnée

1 1 1 Avis de la commission d’expertise Le projet envisage le site comme un espace d’articulation entre le Delta vert et le cœur métropolitain. Le site devient une extension habitée du Delta vert, tout en développant l’activité de la papeterie et du site Coliposte. Le projet s’attache à utiliser et amplifier les « ressources existantes » (matérielles et acteurs). Il est fondé sur deux mouvements, celui du prolongement du Delta vert dans le site (la nature comme ressource) et celui du rayonnement de la papeterie (l’usine comme ressource) qui se présente comme la vitrine d’un quartier de l’« économie collaborative » où les déchets des uns deviennent les ressources des autres. À la croisée des deux, un grand parc central (« Champs des cultures ») s’étend en parc habité où émergent de nouveaux logements

proposant des locaux à rez-de-chaussée pour des « activités productives de petite échelle ». La papeterie n’est plus seulement une usine de papier, elle devient une fabrique d’espace public et de qualité urbaine en alimentant le quartier en eau industrielle recyclée irriguant la nouvelle « armature paysagère ». Le site Coliposte est également vu comme une ressource pour le développement interne de la Poste mais aussi pour gérer les flux routiers métropolitains (« parc&ride » métropolitain), apaiser le quartier et l’ouvrir largement sur la Garonne avec une méga-place publique (« supersurface »).


Omnia labore

Thibault de Monval, architecte, avec Thibaut Chaliez, Hugo Topalov, étudiants en architecture

Présélectionnée

1 1 1 Avis de la commission d’expertise La devise de Bègles, « Omnia labore », a été choisie pour nommer le projet. Elle permet d’évoquer l’histoire industrielle de la ville, la mémoire ouvrière et, par le passé, l’omniprésence des formes variées de travail dans la ville. Un point de départ pour explorer l’évolution de la zone d’activité par le compactage des deux sites industriels (papeterie et Coliposte) et la libération de foncier à destination d’un « habitat productif ».

L’ajout d’un « habitat productif » (collectif ou individuel) toujours combiné à des espaces dédiés à l’activité, l’implantation d’équipements et de services ainsi que le remaillage de la zone d’activité permettent de transformer le site en quartier mixte. Relié au cœur métropolitain par le tramway, ouvert à nouveau sur le fleuve avec la pacification du quai, le site recomposé propose un nouveau skyline et un « paysage unifié entre industrie et nature ».


Thanks for sharing

Latitia Pieri, Simon Henry, architectes urbanistes, Jeremy Gay, urbaniste, Suzanne Thibault, paysagiste urbaniste, avec Léa Badel, paysagiste

l Avis de la commission d’expertise Les liens « entre ville et production » sont mis en place au bénéfice des habitants, des travailleurs et des entreprises, à partir d’un « modèle urbain gagnant-gagnant ». Concrètement, le projet consiste à : – Acte 1 : optimiser le foncier des deux sites d’activité existants principaux (papeterie et Coliposte), ajouter des « externalités positives » sur le foncier libéré pour de nouveaux usages et fonctions urbaines. Un premier bâtiment démonstrateur de la démarche IBBA 2025, « Le Totem », propose une maison du projet augmentée d’une « résidence d’artisans et de workshops

Présélectionnée

animés par la Poste et Etex sur la construction et l’habitat ». – Acte 2 : deux « cœurs productifs » ou microcentralités sont ensuite développés à partir des espaces libérés des deux sites (papeterie et Coliposte) agrégeant de nouveaux logements, des commerces et aménités autour d’espaces publics requalifiés. – Acte 3 : la mutation progressive du tissu diffus d’activités est enclenchée à partir de la valorisation foncière de chaque entreprise et de la réorganisation de l’espace public et d’un front urbain accueillant de nouveaux usages (show-room, bureaux, logement).

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Besançon

Entre ville, campus et parc scientifique

Besançon

Entre ville, campus et parc scientifique

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Besançon

Entre ville, campus et parc scientifique

1 1 1 le site Europan de Besançon est porté par

Jean-Louis Fousseret, maire, président de la communauté d’agglomération du Grand Besançon Nicolas Bodin, adjoint au maire délégué à l’urbanisme, ville de Besançon Pascal Millard, directeur de la Direction urbanisme projets et planification, ville de Besançon

échelles de projet

L+S urbaine et architecturale famille européenne de site

De la ville à la ville productive localisation

Laurence Fabre, chef de projet à la Direction urbanisme projets et planification, ville de Besançon

190 ha site de projet

1 à 4 ha

Ville de Besançon, communauté d’agglomération du Grand Besançon en partenariat avec Université de Franche-Comté (UFC), Syndicat mixte du Parc scientifique et industriel (SM-PSI)

Dominique Schauss, vice-président en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, communauté maîtrise du foncier d’agglomération Ville de Besançon, UFC, État, du Grand Besançon SEDD (Société d’équipement du département du Doubs), Jacques Bahi, privés président de l’université

Ville de Besançon – quartiers de Montboucons et Montrapon, campus de la Bouloie, Temis (Technopole microtechnique de Franche-Comté et scientifique) Claire Dupouët, population vice-présidente chargée Agglomération : des politiques culturelles, 192 000 habitants université de Ville de Besançon : Franche-Comté 120 000 habitants site stratégique

site proposé par/acteurs impliqués

Damien Charlet, vice-président chargé du numérique et des campus, université de Franche-Comté

suites opérationnelles envisagées

Études de faisabilité, de conception et/ou de maîtrise d’œuvre urbaine et paysagère sur des sites particuliers, maîtrise d’œuvre architecturale à initier avec les partenaires représentant de l’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

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Avec 8 700 étudiants, 500 chercheurs et plus de 4 000 emplois, le campus universitaire de la Bouloie et la technopole Temisconstituent deux pôles dédiés à la production scientifique et technologique, complémentaires mais relativement étanches. Adossés à la rocade et proche d’une zone industrielle, ils sont séparés de l’hypercentre par un tissu hétérogène : morceaux de faubourgs et poches d’habitat, équipements sportifs, activités disséminées le long des voies. Le site pose la question d’interactions spatiales et de nouvelles mixités d’usages pour relier des entités monofonctionnelles, hybrider des modèles urbains, mixer les formes urbaines et architecturales. Il s’agit de concevoir des lieux de partage et de production associant logements, artisanats, services, commerces de proximité ou agriculture, pour décloisonner les campus, faire entrer la ville dans l’université, diversifier les usages dans des espaces d’activités dédiées.

Stratégie de la ville

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Face à l’éloignement de ces pôles majeurs, la ville et l’agglomération poursuivent trois objectifs : développer l’offre de transports publics avec la création d’une nouvelle ligne de bus en site propre ; réorganiser et conforter les lieux de vie universitaire en lien avec l’UFC ; développer les interfaces et les connexions entre campus et parc technologique ; diversifier les usages pour une plus grande perméabilité entre la ville et l’université, à l’intérieur et aux franges du campus. La mise en service en 2017 d’une nouvelle liaison en site propre (TCSP Viotte-Campus-Temis) constitue un premier fil directeur pour repenser ces interactions spatiales et programmatiques, participer au recentrement des activités dans le tissu urbain et redonner une attractivité à l’université. Le projet de création d’un Jardin des savoirs et de la découverte au cœur du campus (actuel jardin botanique) s’inscrit dans cette démarche.


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Description du site

Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

Le site stratégique présente de grandes qualités de paysage (boisements, parcs, espaces ouverts). La topographie naturelle et des coupures physiques marquent cependant un paysage urbain distendu, morcelé et peu lisible : bâtiments universitaires, résidences étudiantes, entreprises adressées sur la technopole, habitations éparses, quartiers en rénovation (Montrapon). Les sites de projet sont issus d’une recherche d’opportunités foncières mais ne sont pas exhaustifs. Les équipes Europan ont la possibilité de mettre au jour d’autres opportunités, notamment au contact de la rocade et des boulevards. Interfaces productives entre ville, université, parc technologique et zone industrielle : à l’échelle du site stratégique, le passage d’une logique de juxtaposition entre plusieurs modèles urbains à l’hybridation des fonctions doit permettre de révéler des opportunités foncières pour la réintroduction d’activités de production locale, culturelle ou sociale. Étudiants et habitants solidaires et productifs : on pourra interroger les modes de vie et d’habitat étudiants, leur capacité à

participer à la production de leur propre environnement, le potentiel d’introduction de nouveaux usages à même d’attirer d’autres publics hors temps universitaire. Comment penser la mise en réseau de ressources propres au monde étudiant et au monde urbain pour diversifier les activités en présence ? Recentrement d’activités autour d’une ligne de transport en commun : au cours des dernières décennies, les transports publics ont été un outil de requalification et d’aménagement de l’espace public. Il s’agit ici de considérer la nouvelle liaison en site propre Viotte-Campus-Temis comme outil de valorisation et de recentrement d’un tissu de petites activités sur rue. Façades et franges productives, autour et avec les grandes infrastructures : le site est délimité et traversé par plusieurs grands axes de l’agglomération bisontine aux façades discontinues et souvent peu qualifiées (rocade nord, boulevard Churchill, avenue des Montboucons/de Montrapon, route de Gray). Europan est l’occasion de redonner une qualité et des fonctions productives à ces axes au-delà de leur seule fonction de circulation.


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Légendes des images 1 Le parc de l’Observatoire. 2 Site 1 : la route Gray entre l’Institut des 3 4

beaux-arts et le campus de la Bouloie. Site 2 : la rue de l’Épitaphe en limite de la ZAC Temis. Site 4 : le terrain de rugby.

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La voie des Montboucons – rocade Nord Le campus de la Bouloie – résidence universitaire. La maison des étudiants. La Technopole microtechnique et scientifique (Temis).

9-10 Le site de réflexion dans la ville de Besançon. 11 Périmètres du site de réflexion et des

sites de projet.

12 Besançon et son paysage.


Jurassic Parks

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Altitude 35 Clara Loukkal, géographe-urbaniste paysagiste, Benoît Barnoud, paysagiste architecte

« Jurassic Parks » propose une stratégie macro, micro et nano pour conforter la vocation productive du territoire. La singularité réside ici dans l’association d’une production immatérielle de connaissance à une production matérielle spécialisée dans la mécanique de précision. Le projet explore les relations entre une stratégie économique transnationale et l’incidence du socle géographique jurassien à trois échelles. À travers les expériences pionnières que sont les fermes horlogères (établissage) ou la multiplication des manufactures huguenotes en Franche-Comté suite à la révocation de l’édit de Nantes, l’histoire du Jura montre à quel point spécificités géographiques et spécificités économiques sont liées. À l’échelle régionale, le projet propose de renforcer les liens de Besançon avec l’écosystème jurassien. Au Parc naturel régional qui épouse les contours du massif montagneux calcaire, se superpose un parc industriel dynamique lié à l’industrie horlogère suisse et à l’industrie pharmaceutique bâloise. La mise en tension des régions frontalières françaises, suisses et allemandes crée un cluster paysager dont le rayonnement dépasse l’addition du poids respectif de chacune des parties. Besançon conforte sa place charnière dans le dispositif, préserve son bassin d’emplois spécialisé et mise sur la recherche pour trouver de nouveaux débouchés et anticiper les mutations du tissu industriel.

Lauréat

identifiées comme vecteurs de mixité et d’intensification du tissu urbain. La rue de Dôle, la route de Gray, l’avenue des Montboucons, la rue de Vesoul et la rue de Belfort deviennent le laboratoire de la ville productive. À l’échelle locale, la stratégie de transformation des espaces publics s’appuie sur les spécificités du relief karstique pour articuler le campus de la Bouloie avec la technopole Temis. Les deux parcours proposés, décloisonnent les espaces et ouvrent le campus sur la ville. Vitrine du campus, « Jurassic Track » offre un parcours urbain direct et lisible, associe recherche et industrie et agrège l’ensemble des équipements structurants. En contrepoint, suivant une direction est-ouest, « Jurassic Trail » est un chemin de traverse qui met en relation les bois, le campus et le quartier de Montrapon autour d’une succession de parcs tirant partie de la diversité des milieux naturels. Étudiants, habitants et chercheurs se croisent au sein de ce campus paysage. Avis du jury Proposition qui présente une force et une radicalité par sa figure graphique témoignant d’une inscription inattendue dans le grand territoire. Le projet présente également beaucoup de finesse dans son expression et offre un cadre de réflexion stratégique pour les collectivités et l’université, en portant une vision plus large de la perception de l’université dans la ville.

À l’échelle urbaine, trois figures paysagères majeures affirment une identité propre aux quartiers périphériques. La persistance de l’ancien méandre du Doubs est réaffirmée comme unité de lieu avec sa structure caractéristique de vallée encaissée, de coteaux abrupts et de buttes témoins. Doublant cette première ossature, la ceinture des lisières forestières fortifiées par Vauban est renforcée comme horizon paysager commun et potentiel de nature aux portes de la ville. Enfin, cinq voies radiales sont

Formée au magistère d’urbanisme de la Sorbonne, Clara Loukkal multiplie les expériences en agence de paysage avant d’intégrer le cursus de formation des paysagistes DPLG de Versailles. Son parcours l’a conduite à trouver un terrain d’exercice à cheval entre urbanisme et paysage au sein de l’agence de Michel Desvigne. Dans le même temps, Benoît Barnoud, architecte de formation, enrichit son parcours par le master d’histoire des jardins de Paris-I, puis par l’école de paysage de Versailles. Son expérience à l’Agence Ter lui a permis de développer une approche des territoires à plusieurs échelles, aussi bien en France qu’à l’étranger. La complémentarité de leurs points de vue leur permet d’envisager les questions urbaines à travers un large spectre de disciplines. Après plusieurs collaborations, dont une proposition lauréate au concours Europan 13 sur le site de Moulins, ils s’associent pour créer l’agence Altitude 35 en septembre 2017.

Leur approche met en avant la structure géographique des territoires habités comme outil de compréhension et levier de transformation des sites. La topographie, l’hydrographie, la géologie et la nature des sols sont alors envisagées comme les déterminants de l’évolution des villes. Si le campus de la Bouloie de Besançon est un exemple symptomatique de l’imbrication complexe entre paysage, ville et infrastructure qui caractérise la ville contemporaine, d’autres projets ont permis de construire cette méthode. À Kiev, le cours d’eau anastomosé du Dniepr induit un développement par archipel de l’urbanisation. À Achères, l’intérieur du méandre inondable de la Seine a dicté à la ville son implantation à distance du fleuve et des crues. Les exemples laissés par Claude Nicolas Forestier en Argentine ou au Maroc, par Jacques Sgard et par Michel Corajoud sur la Plaine Saint-Denis sont les jalons de cette approche pluridisciplinaire et ouverte qu’ils revendiquent. Contact p. 324

Légendes des images 1 Micro-mécaniques : croisement du Jurassic 2 3 4

Track et de la voie de l’innovation au niveau de l’observatoire. Nano-mécaniques : Jurassic Track. Nano-mécaniques : Jurassic Trail. Macro-mécaniques : Jura, parc sauvage et parc technologique.


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La Théorie des Monts

Delphine Meyer, Marie Vanderbecken, Sébastien Denéchaud, architectes urbanistes

Mentionné

1 1 1 La naissance du projet de « La Théorie des Monts » débute avec des histoires partagées et des déambulations urbaines. Le site et son contexte nous ont été racontés par des proches habitant Besançon depuis quelques années. Ils nous ont proposé un parcours retraçant leur vécu du campus, racontant leurs lieux de vie, de partage, de rencontre : leur quotidien, et leur vie associative étudiante. Un parcours nous amenant du centre-ville à la gare, puis au site de projet, nous a immergés dans l’esprit du lieu. Cette appropriation du site s’est poursuivie par la visite de site officielle, le recueil d’autres histoires et de visions pour le devenir de ce territoire. Ces approches nous ont orientés vers une construction du projet sous l’angle des temporalités. Après ces récits, une recherche sur le contexte et les particularités du territoire a forgé un diagnostic solide et transversal. Nous l’avons complétée par des thématiques scientifiques issues des programmes et productions existants (microtechnique, robotique, technologique, universitaire). Le fonctionnement particulier de ce lieu aux vastes temporalités creuses (soirée, week-end, vacances scolaires) a induit un fort rapport entre production, espace et temps, dans la construction du projet. La présence de l’université et de la technopole juxtaposées en fait des lieux de production à forte valeur ajoutée, mais actuellement ils sont peu représentés hors de leurs murs, du fait d’un fonctionnement introverti. Les éléments de la ville productive sont présents mais non révélés. De ces approches se sont développés les partis pris du projet, ils passent par l’inscription du lieu dans une cohérence globale et une identité locale.

Nous nous sommes rencontrés lors de nos études, au sein de l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg et nous partageons depuis ce moment des visions communes sur l’architecture, l’urbanisme et divers questionnements sociétaux… Notre parcours personnel a su apporter une diversité et un équilibre dans notre manière d’appréhender le projet et ainsi poser les bases d’une collaboration d’équipe durable. Le cursus en arts appliqués de Marie Vanderbecken, la formation d’urbaniste de Sébastien Denéchaud et l’année à la Cambre Horta à Bruxelles de Delphine Meyer, sont autant de parcours qui ont éveillé un intérêt commun autour des domaines de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage. Le concours Europan a été un moment privilégié pour mettre en application nos différentes sensibilités et expériences acquises. Depuis l’obtention de notre diplôme d’architecte, il y a trois ans, nous nous sommes formés profes-

La géographie et la topographie (les points hauts) en association avec des marqueurs programmatiques et paysagers (parc de l’Observatoire, Femto, ENSMM, bibliothèques et restaurants universitaires) sont les hauts lieux de la vie étudiante et de la technopole. Le projet développe une stratégie spatiale, programmatique et temporelle. Elle s’illustre par quatre émergences révélées : Mont de la connaissance, Mont de l’observation, Mont de la fabrique et Mont de l’innovation, ils sont connectés par l’axe des Monts. Ces émergences identifiées et augmentées sont le support d’un axe fédérateur et révélateur ; l’axe des Monts est le lieu choisi pour la mise en scène et l’expérimentation des productions dans l’espace public. Le Mont de la fabrique est l’espace public central façonné pour l’expérimentation des techniques nouvelles et technologies futures. Les productions sont alors valorisées et testées (prototypes, bêtatest) dans l’espace constitué. Les usagers pratiquent un espace double : physique et virtuel (gestion connectée des pavillons libre-service, plateforme de récupération d’énergie, programmation des déplacements). L’ensemble contribue à la formation d’une identité et d’un imaginaire du lieu, partagés. Avis du jury Projet pertinent et habile par sa relecture du site remarquée notamment pour son approche temporelle et la possibilité de produire de nouveaux usages ou de nouveaux services hors temps institutionnels. Le travail de mise en récit des usages complète cette approche stratégique et renforce la cohérence de la proposition pour repenser le fonctionnement d’un campus actif et ouvert.

sionnellement au sein d’entreprises diverses entre Strasbourg et Lyon. Nous travaillons sur les questions : du projet urbain, de l’espace public, d’études de reconversion ou de mobilité ainsi que sur des stratégies paysagères en milieu urbain dense ou en périphérie… Une connaissance fine du site et de son contexte élargi (étude urbaine, économique, sociale : histoires vécues…), sont pour nous les bases de toutes nos réflexions urbaines pour pouvoir contextualiser notre propos au plus proche des attentes. Révéler pour mieux faire émerger les potentiels et travailler sur différentes strates (urbaines, paysagères, sociales, scientifiques…) sont autant de clés déployées pour appréhender un site. Garder la poétique d’un lieu tout en l’incluant dans des réflexions de modes de vie futurs nous passionne et permet de requestionner des lieux souvent sous-exploités actuellement. Contact p. 324

Légendes des images 1 L’axe des Monts. 2 Le Mont de la connaissance l’été. 3 Le Mont de l’innovation le week-end. 4 Le Mont de la connaissance à 12 heures.


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Macro-Chip urbain

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Francesco Rizzi, architecte, avec Maria Gloria Ghielmetti, Francesco Pusterla, Lisa Troiano, Vitor Pessoa Colombo, architectes, Jacobus Macco, architecte paysagiste, Stefano Giorgio Banis, urbaniste

Chaque époque a sa production propre, chaque production dessine sa ville propre. Besançon, la capitale du temps depuis le xixe siècle, a relevé le défi de réorienter l’industrie horlogère, en devenant un important centre européen de microtechnologie et donc un exemple significatif d’une tradition forte et novatrice au fil du temps. Quelle influence a la microtechnologie dans l’environnement actuel et futur de Besançon ? « Macro-Chip urbain » répond à cette problématique stratégique en insérant le site de projet Europan dans une réflexion à grande échelle, en montrant l’opportunité de l’inclure dans un nouveau scénario de croissance à long terme en coopération avec les zones productives autour du site. Le « Chemin productif » est un lien direct et symbolique entre les technopoles et les campus de l’université de la Bouloie, en traversant d’importantes zones industrielles et en favorisant les interactions spatiales et économiques entre les acteurs académiques, scientifiques et industriels. Le Chemin trace, sur la colline Moraine, une ligne parallèle au bord des monts du Jura et du Doubs, renforçant l’identité territoriale de la région. Les technopoles (Temis et Hauts-du-Chazal) et l’hôpital prennent part au système de bâtiments référentiels et aux espaces publics, en constituant une séquence de jalons productifs. L’interprétation des conditions variables du territoire donne les règles pour concevoir une variété de densité urbaine, en tenant compte des besoins spécifiques de la mobilité dure et douce, des transports publics et de la logistique. Concrètement, le projet propose un réseau de mobilité au sein du site de réflexion, reliant les bâtiments et les espaces où se concentre une offre variée de services, d’activités et d’utilisateurs. Certains de ces lieux acquièrent une valeur stratégique et sont marqués par des bâtiments référentiels (des jalons) et

L’équipe interdisciplinaire regroupe des architectes, des urbanistes et des paysagistes ayant une expérience de la conception à différentes échelles – du territoire au plus opérationnel – principalement en Italie et en Suisse. Francesco Rizzi a participé au développement de plusieurs master-plans et études territoriales dans le Tessin. Chercheur et chef de projet depuis 2010 au sein du Laboratorio Ticino, de l’Université d’architecture de l’USI, de 2012 à 2017, il enseigne aux côtés de Michele Arnaboldi, Gianni Biondillo et Frédéric Bonnet. Il est actuellement architecte dans l’agence Michele Arnaboldi Architetti. Maria Gloria Ghielmetti a travaillé dans le domaine de l’architecture durable comme cheffe de projet de BiPV Building-integrated Photovoltaics Systems. Francesco Pusterla est architecte et enseignant, expert des outils numériques, il enseigne la fabrication digitale, l’impression et le scan 3D et le BIM. Il a travaillé comme spécialiste et responsable des formats BIM.

Mention spéciale

des espaces publics bénéficiant d’une intégration intermodale à la nouvelle ligne de transport public dédiée (TCSP). Le jardin botanique (qui sera développé par l’Observatoire en collaboration avec le campus) est considéré comme une occasion particulière pour redéfinir la qualité et l’utilisation de tous les espaces verts du site. L’espace ouvert devient productif. Des pépinières sont introduites dans le site pour structurer et densifier le tissu urbain hétérogène actuel et la végétation existante. Le système génère des lignes et des bosquets dans les espaces ouverts autour du campus et des technopoles. La structure flexible des pépinières est capable de s’adapter aux changements continus du paysage urbain contemporain. Dans la phase initiale (1-5 ans), différentes espèces d’arbres et d’arbustes en mesure de structurer rapidement l’espace sont densément plantées, et dessinent des clairières adaptées à des activités variées. Au fil du temps (5-15 et 15-25 ans), les bosquets devenus denses sont réduits et les arbres et arbustes arrivés à maturité sont transplantés pour renforcer les forêts existantes et nouvelles, ou pour structurer de nouveaux parcs et des espaces ouverts sur le site. « Macro-Chip urbain » se propose comme un instrument flexible pour orienter les modifications locales qui participent à la transformation globale de Besançon. Avis du jury Réponse décalée mais pertinente en regard du thème de la session et de l’idée territoriale et temporelle qu’elle porte. Elle présente l’intérêt de proposer un travail de structuration à une échelle différente, complémentaire des deux autres projets sélectionnés.

Vitor Colombo Pessoa est un collaborateur scientifique d’OST Osservatorio dello sviluppo territorial à l’USI. Il est co-coordinateur de l’équipe de cartographes de Teto – São Paulo, et participe à l’élaboration des cartes et bases de données géographiques pour les communautés vulnérables des favelas. Lisa Troiano et Jacobus Macco ont fondé en 2016 LINEA Landscape Architecture, basé à Zürich, qui développe une pratique internationale. Au fil de son approche multidisciplinaire de la complexité des problèmes de conception, LINEA a acquis une expérience approfondie des projets de grande échelle et paysagères, ainsi que des parcs, squares et jardins. Stefano Giorgio Banis est un urbaniste travaillant à l’application des SIG (systèmes d’information géographique) à des contextes urbains. Ces compétences interdisciplinaires sont rassemblées dans une proposition unique guidée par une vision synthétique précise : l’espace public, la mobilité et le paysage deviennent une matrice pour l’interaction entre les activités productives. Contact p. 324

Légendes des images 1 Le campus de la Bouloie en relation

avec le paysage. Le Macro-Chip : du site de projet vers une vision à long terme. 3a Première phase : des bosquets de jeunes arbres et arbustes sont plantés de manière dense. 3b Deuxième phase : des bosquets sont réduits, des arbres et arbustes sont transplantés. 3c Troisième phase : le processus de transplantation continue, renforçant les bois autour. 4 L’espace ouvert devient productif. 2


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Au fil du campus

Edouard Moreau, urbaniste, Ornella Lazzari, architecte urbaniste, Avec Ekaterina Goldberg, programmiste culturel, Julia Gankevitch, architecte

Avis de la commission d’expertise Le projet se concentre sur les espaces intermédiaires qu’ils considèrent comme « catalyseur de créativité » autour de deux équipements (un learning center et un fablab). Les auteurs proposent un travail sur les espaces publics et la « petite architecture » comme étant autant d’espaces offrant des situations variées favorisant l’innovation. Il s’agit de casser la logique de production en « silo » pour retrouver la « spontanéité créative et

Présélectionnée

productive » autour de l’échange. Deux éléments structurent le projet : – la mise en place de deux trames structurantes : l’une autour de trois parcs, l’autre autour d’une rue intérieure agissant comme un « lieu-lien » ; – une boîte à outils de sept typologies d’espaces pour définir la mise en place de cet « écosystème de production ».

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Évreux, portes de Normandie

Gare productive

Évreux, portes de Normandie

Gare productive

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Évreux, portes de Normandie

Gare productive

le site Europan d’Évreux Portes de Normandie est porté par

échelles de projet

L+S urbaine et architecturale famille européenne de site

D’infrastructures fonctionnalistes à la ville productive localisation

Ville d’Évreux, quartier de gare SNCF, axe Chartraine (rues Jean-Jaurès, de la Harpe, Chartraine) : de la gare à l’université. population

CA Évreux Portes de Normandie : 82 000 habitants ; Ville d’Évreux : 49 722 habitants site stratégique

180 ha site de projet

32 ha site proposé par/acteurs impliqués

Communauté d’Agglomération Évreux Portes de Normandie, ville d’Évreux en partenariat avec région Normandie, Conseil Départemental de l’Eure, SNCF Réseau, Chambre de Commerce et d’Industrie Portes de Normandie, l’Établissement Public Foncier de Normandie, CAUE 27 et avec l’Université

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Guy Lefrand, maire de la ville d’Évreux, président d’Évreux Portes de Normandie

d’agglomération et des centres bourgs, ville d’Évreux/Évreux Portes de Normandie

Xavier Hubert, vice-président à l’aménagement du territoire, climat et énergies, président du CAUE 27

Katie Piedagniel, chef du service aménagement urbain, ville d’Évreux/Évreux Portes de Normandie

Paul Flamme, directeur général des services, Évreux Portes de Normandie

Sabine Guitel, directrice du CAUE 27

Jean-Philippe Le Dain, directeur général adjoint au développement économique et à l’aménagement, Évreux Portes de Normandie

et montage des projets Normandie, SNCF Gare et Connexions, Agence Manche Nord

Juliette Dessert, conseiller chef de projet, François Helleu, architecte, paysagiste, directeur à l’aménagement CAUE 27 du territoire, Évreux Portes Yves Grégoire, de Normandie responsable émergence

Nicolas Levillain, directeur de l’urbanisme opérationnel, ville d’Évreux/Évreux Portes de Normandie Ingrid Marcelpoil, chef du service aménagement opérationnel et foncier, direction aménagement du territoire, ville d’Évreux/Évreux Portes de Normandie Agnès Cornil, chef de projet développement du cœur

maîtrise du foncier

CA Évreux Portes de Normandie, Ville d’Évreux, SNCF Réseau, Département de l’Eure suites opérationnelles envisagées

Études de faisabilités urbaines et architecturales, plan guide, et/ou maîtrise d’œuvre opérationnelle d’espaces publics représentant de l’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

La gare et son environnement immédiat composent un dispositif urbain qui juxtapose le quartier de la Madeleine et le centreville, sans interaction effective. Véritable « zone frontière » peu franchissable, voire inhospitalière, le secteur gare s’impose comme un lieu majeur, rythmant le cycle de vie quotidienne de la ville, tout en représentant un espace public en souffrance par une absence de qualification. Le foncier disponible constitue l’opportunité d’une nouvelle urbanité à construire, non pas concentrée sur ses limites, mais se déployant sur l’axe nord-sud connectant le quartier de la Madeleine au centre-ville. Requalification du jardin botanique, affirmation de l’axe commerçant Chartraine/ Harpe/Jaurès, espace public reliant la gare à l’université, comme « rues productives », valorisation des accès vers la Madeleine, sont autant d’objectifs pour développer des liaisons urbaines le long desquelles pourraient graviter et se connecter des projets en cours identifiés (par exemple Bel-Ébat et Saint-Louis) en servant de relais de dynamisation et de valorisation de la cité.

Stratégie de la ville

Victime de la désindustrialisation, la ville cherche à régénérer son développement économique à travers la mise en valeur de ses savoir-faire, mais aussi de ses atouts patrimoniaux : le patrimoine au service de l’assise économique d’un territoire, et l’économie au service de la valorisation du patrimoine. Cela passe par l’implantation en cœur de ville d’activités productives (commerces, services, activités diversifiées, usages mixtes). La ville voit dans le secteur gare une opportunité foncière, sociale, culturelle, économique pour dynamiser la ville et son territoire, portée par un statut multimodal en mutation, en interaction avec la région et la métropole parisienne, mais aussi entre ville haute et ville basse (Madeleine/centre-ville) Entre les deux entités urbaines – gare et centre-ville –, la ville a saisi l’importance de qualifier un espace public structurant fort, avec l’affirmation de rues productives et donc attractives, à travers la réappropriation de rez-de-chaussée commerciaux vacants par exemple. Cette stratégie s’appuie également sur la valorisation du patrimoine paysager dont le jardin botanique est un élément fort.


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Description du site

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La gare est située au sud du centre-ville sur les coteaux de la Madeleine. Elle domine la ville basse en limite du cœur historique, et impacte les deux autres coteaux qui encadrent la cité. La passerelle piétonne, traversant les voies ferrées sur un axe nord/sud constitue un fil ténu au cœur du secteur connectant le quartier Madeleine (issu de l’expansion urbaine initiée à partir des années 60) et le centre-ville historique via le jardin botanique

et les rues Jaurès/Harpe/Chartraine. Le site est encadré par deux importants axes routiers, à l’est (boulevard Churchill), et à l’ouest (boulevard des Cités-Unies). Il est aussi traversé, dans sa longueur, par le boulevard Gambetta (portion de la N 13). Au centre de la ville, le secteur gare est un lieu majeur, en capacité de produire de l’urbanité à multiples échelles, à l’inverse de la rupture urbaine qu’il représente.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

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Secteur gare : produire de l’urbanité et penser la ville adaptable La gare d’Évreux est un pôle de mobilités et de connexions, un lieu de rencontres et d’échanges. Quels espaces pour produire et accueillir de l’urbanité apte à capter quotidiennement des usagers et des habitants en transit ? Quels équipements pour compléter le dispositif infrastructurel, valoriser le foncier, rendre le territoire attractif et la ville accessible en maillant ville haute et ville basse et au-delà ? L’enjeu est aussi d’imaginer un projet pertinent aujourd’hui tout en étant évolutif et adaptable, la position de la gare étant non définitive (projet de modernisation en cours d’étude de la ligne Paris-Normandie). Il s’agit de proposer dans ces conditions le cadre d’une mixité urbaine pour éviter l’installation de programmes monofonctionnels qui fige à nouveau le secteur et grève son influence potentielle.

Patrimoine/économie : une interaction productive En prolongement des enjeux portés par le développement du quartier de la gare, il s’agit de créer des liens avec le centre-ville au nord, et la Madeleine au sud, en imaginant une évolution des usages des rues commerçantes, dont l’activité s’essouffle, et leur prolongement jusqu’à la gare. Comment rendre possible l’installation de nouvelles activités, en complémentarité et diversité, en se servant à la fois de l’influence du grand équipement de la mobilité et de son potentiel de développement, tout en s’appuyant sur les fondamentaux de la ville représentés par un patrimoine urbain, paysagé, culturel ? Comment s’appuyer sur ses habitants, ses visiteurs occasionnels ou permanents et notamment sur les activités de formation et d’éducation ? Comment faire se croiser des échanges multiples et rayonnants à développer autour de la gare et une régénération créative issue du patrimoine de la ville et de son paysage au sens large que l’on nomme territoire ?


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Légendes des images 1 La gare et le boulevard Gambetta. 2-3 L’axe Chartraine (nord-sud), de la gare 4

à l’université. Les aménagements de l’Iton en centre-ville.

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L’entrée du jardin botanique depuis le boulevard Gambetta. La gare et l’entrée du jardin botanique. Le réaménagement du parvis de la cathédrale.

8 Le site de réflexion dans la ville d’Évreux. 9-10 Périmètres du site de réflexion

et du site de projet.


Cultures latentes

Clémence Aubrée, Léna Hinault-Kaiser, architectes

Mentionné

1 1 1 Proche des grandes villes et métropoles normandes qui relient Paris à la mer, Évreux puise sa force et sa singularité dans son territoire éminemment rural. Entre les plateaux du Neubourg et d’Évreux Saint-André, la ville s’est développée dans la vallée le long de l’Iton. Cette géographie si particulière s’est tue à l’arrivée de la modernité. Infrastructures routières, zones urbaines et commerciales se sont développées et considérablement étalées hors de la vallée. Le sol de la ville s’est ainsi vu appauvri de ses fonctions économiques, sociales et naturelles. L’omniprésence des véhicules dans la vallée défavorise le piéton et empêche les espaces publics d’être support d’échanges. Aussi, l’importante imperméabilisation des plateaux épuise nombre d’espaces cultivés et augmente le risque de crues de l’Iton. Forme urbaine et économie ne sont alors plus en lien avec leur sol. Infrastructures à présent qualifiées de ruptures, la ville d’Évreux rencontre une problématique commune à de nombreuses villes moyennes : comment construire la ville productive du xxie siècle à partir de ces ruptures ? En réponses aux problématiques, nous avons donc proposé de réinsérer les activités productives au sein de la ville, grâce à la mise en place d’un projet paysager là où les infrastructures routières sont aujourd’hui prédominantes. Gardant en tête le périmètre proposé dans le cadre d’Europan, nous avons donc décidé de porter un regard plus large sur l’ensemble de la ville pour réaliser un projet inhérent au territoire ébroïcien, fait d’une vallée urbanisée, auparavant industrialisée, de coteaux et de vastes plateaux agricoles.

Jeunes diplômées de l’École d’architecture de Bretagne nous avons, à la suite de nos études, travaillé au Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement des Côtes-d’Armor. Sensibilisées à l’urbanisme, au paysage, aux espaces publics, à la sobriété des aménagements et à l’économie de moyens, cette expérience professionnelle a influencé notre choix de site et le projet que nous avons réalisé à Évreux. En tant que première participation à Europan, ce travail nous a permis de développer et de mettre sur papier des idées communes, une vision partagée de l’espace urbain

Le projet « Cultures latentes » propose de combiner les champs de l’architecture et de l’urbanisme à celui de l’agriculture pour valoriser le paysage et les espaces publics. Il s’agira de semer les bases d’un processus pouvant faire émerger des projets aux formes productives, durables et innovantes, pour engendrer le cercle vertueux d’une ville durable. Le sol de la ville devient ainsi le support d’une combinaison de cultures. Ainsi, le secteur gare, implanté le long du coteau sud, joue son rôle d’articulation grâce à une trame paysagère renforcée et valorisée au moyen d’activités arboricoles et agricoles diversifiées. La ville basse ou ville historique de la vallée est densifiée à l’aide de programmations mixtes mêlant logements, équipements et activités économiques. Quant à la ville haute, étendue sur des plateaux aujourd’hui trop imperméabilisés, elle se destine à accueillir des activités agricoles respectueuses de l’environnement pour améliorer la porosité des sols et l’écoulement des eaux. Avis du jury Un projet ancré sur le territoire témoignant d’une analyse fine de ses potentialités. Le propos sur l’agriculture et le réinvestissement d’espaces délaissés est pertinent et répond finement aux problématiques du site, au niveau du grand territoire comme à l’échelle de la gare.

et de son aménagement. Le concours Europan est pour nous une formidable occasion de présenter à une collectivité un projet qui relève du processus et non du projet clés en main. Les idées initiées lors de la phase concours ont maintenant besoin d’être débattues et enrichies au contact de la ville, des services et des porteurs de projets potentiels présents sur le territoire. Nous espérons que ce travail puisse se poursuivre en collaboration avec la collectivité sur un thème aussi passionnant que celui de la ville productive. Contact p. 324

Légendes des images 1 Carte de la localisation des sites 2 3 4 5

et projets dans le territoire ébroïcien. La gare : valoriser la trame paysagère des coteaux. Le pré Bel-Ébat. Zone industrielle : désimperméabiliser les sols des plateaux en y intégrant des espaces de production agricole. Chartraine : la rue productive.


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Articulations d’intérêt collectif

François Massin Castan, Julie Travers, architectes, avec Mélanie Richer, étudiante en architecture

Mention spéciale

1 1 1 L’appel manifeste d’un besoin de cohérence émis par la ville d’Évreux invite à réinterroger son inscription territoriale et appuie notre démarche préalable à l’identification des enjeux de la gare. Notre posture initiale est de considérer les caractères productifs d’une ville comme sa capacité à générer des échanges de toute nature, en favorisant la rencontre d’usagers aux chronotopes variés. Car ce sont bien ces échanges — qu’ils soient de biens, de services, de savoirs — qui fabriquent la cité. Une cohérence à retrouver réside dans l’organisation des mobilités. Le maillage de l’agglomération, très déterminé par la vallée, met en avant une somme de flux transversaux que nous souhaitons reconsidérer, renouveler et dépasser par la mise en place de trois outils : – les catalyseurs ébroïciens, programme itératif sur l’agglomération intégrant une intermodalité de transport (part générique) et une programmation locale en lien avec les besoins du quartier dans lequel ils s’inscrivent (part spécifique) ; – les interventions proactives, projets d’échelles et de montages variés, dont la somme constitue un axe fédérateur étendu du haut du coteau Saint-Michel à l’extrémité sud de la ville ; – les dynamiques hybrides à insuffler pour permettre au site de la gare d’affirmer sa fonction d’échange au travers d’un regard nouveau porté sur l’économie de la connaissance et la transmission de savoirs entre usagers.

Nous avons constitué l’équipe pour Europan 14 avec un intérêt pour les complémentarités de nos approches dans nos pratiques quotidiennes. Si nous sommes tous les trois architectes de formation, nos parcours respectifs illustrent des expériences et des visions prospectives très diverses de la fabrication des villes et des territoires. François Massin Castan est diplômé de l’Ensap Lille et obtient l’HMONP à Nantes après des expériences à de multiples échelles d’intervention. Les acquis pluriels obtenus au travers de situations en agences d’architecture et de paysage, en réseau associatif ou en indépendant, constituent le socle d’une démarche proactive et prospective mêlant ces diverses échelles. Julie Travers est diplômée de l’Ensa Nantes et contribue depuis plusieurs années aux développements de projets d’équipements et de logements collectifs au sein d’agences nantaises. Son approche quotidienne valorise des capacités de coordination et une connaissance des montages

Ces outils aux enjeux propres sont autant d’articulations urbaines d’intérêt collectif convergeant vers un objectif partagé : organiser l’échange de mobilités, stimuler la mobilité des échanges. Elles partagent également l’attention portée aux forces en présence, aux énergies existantes : elles se veulent la résultante de processus favorisant l’effet « bottom-up », où l’ensemble des acteurs à impliquer est à même de faire émerger des besoins et d’être force de proposition. Enfin, elles intègrent des degrés d’adaptabilité selon les enjeux qui les concernent. Cette gestion des aléas s’exprime par exemple dans la réversibilité programmatique des catalyseurs, dans l’indépendance opérationnelle des interventions proactives, dans les stratégies évolutives mises en place selon le devenir de la gare et de sa potentielle inscription dans la LNPN. Au cours de leur fabrication, ces articulations sont l’opportunité pour l’ensemble des acteurs d’activer un imaginaire et une conscience autour des qualités à l’origine de l’identité d’Évreux. Avis du jury Projet porté par une analyse du site pertinente et une cohérence globale. Avec une attention à l’espace vécu et aux cheminements, cette proposition se pose à la bonne échelle et se révèle riche en subtilités

opérationnels hybrides, incluant le jeu d’acteurs qui en découle. Mélanie Richer achève début 2018 ses études à l’Ensa Nantes après une contribution à des ateliers participatifs en agence dans le cadre de la réalisation du nouveau PLUm de Nantes. Son parcours lui permet de réinterroger la fabrication de la ville par un regard analytique porté sur la compréhension des usages et l’identification de stratégies urbaines contrastées. De notre collaboration émerge donc un processus de projet à plusieurs vitesses. Dans le cadre de la « Ville productive » et de notre attention portée au site d’Évreux, nous explorons une méthodologie visant à révéler et renforcer des qualités intrinsèques à ce territoire. À travers notre engagement pour les spécificités du site, nous souhaitons introduire des dynamiques de mutations basées sur une approche sensible des pratiques et déplacements quotidiens. Contact p. 324

Légendes des images 1 L’axe nord-sud, articulations emblématiques 2 3

et stratégies de liaison. Interventions le long de l’axe nord-sud. Polarités hybrides.


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Gare éclatée

Atelier Socle Noémie Corbel, Estelle Sauvaitre, Adrien Ory, architectes

Mention spéciale

1 1 1 La gare éclatée, récit de relations plurielles Ville à la campagne, à une heure de Paris par le train, Évreux illustre la définition de la ville moyenne, située sous l’influence de métropole(s) et influente sur son territoire. Ancienne ville de passage sur la route de Deauville, elle est devenue contournée, isolée par ses limites naturelles et urbaines. Face à la déshérence du centre-ville commerçant au profit d’une périphérie plus compétitive et garante d’un mode de vie périurbain recherché, quelles qualités apporter dans le quartier de gare pour affirmer la productivité du centre d’une ville moyenne telle qu’Évreux ? La gare est un point clé et central de diffusion des flux. L’éclater permet l’émergence d’un espace partagé, d’un lieu possible d’échanges entre voyageurs, habitants et travailleurs. À ceux qui arrivent, à ceux qui sont là. C’est un outil pour recoudre le territoire qui s’appuie sur les qualités du « déjà-là ». Par le repérage d’« invariants », la gare éclatée s’intéresse à la création d’un rythme, d’une greffe sur les structures paysagères, construites, humaines et historiques existantes. Elle affirme sa particularité face aux quartiers de gare métropolitains génériques. Entre petit et grand territoire, le voyageur révèle l’identité de celui qui est là. L’enjeu est d’éviter la disparition des caractères propres de ce territoire et des solidarités présentes en confortant le réseau

Notre démarche trouve son point de départ à l’Ensa Nantes. Amis de promotion, après des parcours et des expériences variées, nous nous retrouvons au sein de l’Atelier Territoires traversés, Paysages inventés afin de présenter nos projets de fin d’études. Ils s’attellent à relever des contradictions spatiales produites par notre société. Emboîtement des différentes échelles, immersions de terrain, transcriptions sensibles, questionnements des rôles de l’architecte, à l’aube de l’entrée dans la vie professionnelle, l’atelier fait naître des réflexions et des engagements communs. À travers Europan, il s’agissait avant tout de les poursuivre. Suite à des analyses précises et rigoureuses, allant du territoire au fragment, les réponses composent avec les qualités relevées et révélées de la ville d’Évreux et réfléchissent à des notions comme celles de la limite, du périmètre, des cheminements. Mais aussi à comment, au travers d’une question générale, on arrive à tirer les spécificités.

de biens et de personnes existant. Le grand paysage rencontre la rue productive par le traitement de la gare éclatée sur les points de rupture urbains. Leur qualification établit des liens géographiques et humains entre les espaces publics, privés, les invariants et le projet. Être productif, c’est être collectif ! Les formes urbaines établies autour de la gare se basent sur une décision politique forte : le découpage du foncier en parcelles fines qui donnent une place à l’établissement de projets professionnels et familiaux à moindre coût, car situées le long d’une gare. Les rencontres provoquées entre start-uppers, artisans, industriels, usagers de la gare, familles, promeneurs génèrent des collaborations inédites et moteurs pour Évreux. Ces quartiers animés par le travail et la vie quotidienne révèlent un réseau d’acteurs dynamiques, visible sur les hauteurs du centre-ville comme symbole de la ville moyenne vécue et productive. Avis du jury Le projet valorise deux ressources majeures : l’humain et le patrimoine bâti. La qualité des propositions architecturales témoigne de la compréhension fine des différentes situations urbaines, avec un soin apporté au traitement des espaces publics.

La question urbaine en particulier nous interpelle par sa complexité. Elle nécessite une vision globale. Notre démarche engagée repose sur une attention à ce qui nous entoure, un attrait pour des situations dites ordinaires, et le rôle social de l’architecte. Il nous faut soigner l’attention, ouvrir les champs des possibles, proposer de voir quelles sont les potentialités pour transformer nos modes d’existence. Les pensées de l’être et du déjà-là nous apparaissent telles des réserves potentielles. Persuadés qu’il n’y a pas de rapport proportionnel entre l’intensité de ce que l’on peut découvrir et la distance du lieu, nous avons un attrait pour des situations modestes. Aujourd’hui, les « territoires du quotidien » sont partout. Au fil des rencontres, humaines ou architecturales, des récits résonnent, et permettent l’articulation des différentes échelles, jeu majeur de l’architecte. Contact p. 324

Légendes des images 1 Des interventions architecturales 2 3

pour un renouveau urbain. La gare éclatée, récit de relations plurielles. Coupe longitudinale de la gare à la rue productive.


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Label Ville productive

Charles Derilleux-Bes, Julien Pasteau, architectes, avec Benjamin Haziot, architecte

Présélectionnée

1 1 1 Avis de la commission d’expertise L’équipe parie sur le potentiel de développement généré par la mise en service de la future ligne Paris-Normandie. Elle identifie des sites clés pour une série d’interventions chirurgicales, dont la gare et l’axe Madeleine-Tilly ponctué par des micropolarités (la rue Chartraine, la Recyclerie et le parking productif). Trois sites stratégiques ont été identifiés (Bel-Ébat, Tilly, hôpital SaintLouis) pour servir de boîte à outils urbaine. Ces trois sites seront testés à l’échelle 1 : 1 comme nouvelles manières de vivre l’espace public et comme précurseurs du nouveau développement urbain de la ville. « Label Ville productive » souhaite promouvoir de nouveaux comportements et de nouvelles pratiques urbaines avec la mise en place de trois labels définis en fonction de l’échelle de production :

– le label S a un objectif pédagogique : responsabiliser le citoyen dans le cycle de vie d’un produit ; il comprend fablabs, Repair Cafés et recycleries ; – le label M vise à encourager l’entrepreneuriat local (circuits courts, artisanat local) et les initiatives d’économie circulaire –produit brut, fabrication, utilisation, recyclage ; – le label L est réservé aux industries plus importantes qui souhaitent se relocaliser en ville, devenir propres et écoresponsables en échange d’un site de production central et connecté. Concernant la programmation, le projet revitalise la ville en réinjectant production et activités artisanales.


Urban Sedimentation

Judith Wach, Clara Piolatto, Maël Esnoux, architectes, avec Antoine Magnon, Lucille Frouillou, paysagistes

Avis de la commission d’expertise La proposition s’appuie sur la sédimentation géologique comme métaphore de l’organisation urbaine. L’équipe constate que l’étranglement dans lequel passent les réseaux ne favorise pas le ralentissement des flux. Le projet a pour ambition de (re)positionner Évreux dans la dynamique du bassin Paris-Le Havre en retenant et en transformant les flux pour les rendre productifs. Il vise donc à les ralentir et les capter comme condition première pour développer des activités sur le site de la gare, en proposant la méthode suivante : – la Stratégie consiste en la création d’un dispositif spatial qui permet aux flux de ralentir et de se différencier pour être productif ;

Présélectionnée

– le Process consiste à stocker les ressources sur place afin que la gare devienne une fabrique locale du réemploi, alimentée par les chantiers locaux. Le processus productif nécessite des ressources disponibles, une capacité à les transformer et les moyens de distribuer les nouvelles richesses produites. Il se manifeste selon une trame « sédimentaire », conçue pour activer des surfaces jugées « stériles ». L’usage de la trame varie au fil des initiatives, en maintenant une cohérence entre les opérations ; - l’étape suivante est la Diffusion : il s’agit de revendre les biens produits et de diversifier les activités selon le même process.

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Grigny & Ris-Orangis Grand Paris Sud

Destination Grand Paris Sud !

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Grigny & Ris-Orangis Grand Paris Sud

Destination Grand Paris Sud !


Grigny & Ris-Orangis Grand Paris Sud

Destination Grand Paris Sud !

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le site Europan de Grigny & Ris-Orangis est porté par

Philippe Rio, maire de Grigny

Stéphane Raffalli, maire de Ris-Orangis

échelles de projet

XL + L + S territorial, urbain et architectural famille européenne de site

D’une aire productive à la ville productive localisation

Villes de Grigny et de Ris-Orangis, zone d’activité des Terres Saint-Lazare population

Communauté d’agglomération Grand Paris Sud : 337 000 habitants, ville de Grigny : 27 931 habitants, ville de Ris-Orangis : 27 300 habitants site stratégique

150 ha site de projet

45 ha

Gil Melin, maire adjoint chargé de l’environnement, du développement durable et de l’aménagement, ville de Ris-Orangis Francis Chouat, président de la CA Grand Paris Sud Pascal Dayre, directeur général adjoint, EPF Île-de-France Léa Znaty, chargée de mission urbanisme, ville de Grigny Marie Heude-Ripert, chargée de mission au service aménagement urbain, ville de Ris-Orangis Oriane Oliveira, chef de projet à la direction de l’aménagement, CA Grand Paris Sud

site proposé par/acteurs impliqués

Villes de Grigny et Ris-Orangis en partenariat avec l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF)/CA Grand Paris Sud maîtrise du foncier

Villes de Grigny et de Ris-Orangis, CA Grand Paris Sud, EPF Île-de-France, parcelles privées suites opérationnelles envisagées

Étude de faisabilité urbaine et architecturale, suites pré-opérationnelles en maîtrise d’œuvre urbaine et/ou architecturale

Mehdia Humez-Boukhatem, directrice de projets représentant de l’équipe architecte, urbaniste, ORCOD-IN Grigny 2, EPF paysagiste Île-de-France


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

Stratégie des villes

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À cheval sur les deux communes, le site du concours a la spécificité de proposer à la fois des activités et une offre résidentielle, à la différence des grandes plateformes logistiques avoisinantes. Comment développer ces prémices de mixité ? Quelles relations de proximité peuvent s’établir avec les grands quartiers résidentiels adjacents ? Avec le futur quartier du stade de rugby, futur pôle de destination à l’échelle de la métropole ? Le site doit ainsi permettre de mettre en œuvre des processus de valorisation du foncier privé, dans le but d’y développer une activité présentielle, c’est-à-dire une production locale qui réponde à la fois aux besoins des résidents et aux besoins des futurs usagers métropolitains. Le foncier, à 80 % privé sur les terres Saint Lazare, est à remailler pour faire lien avec les grands éléments urbains environnant.

Deux grands projets vont orienter l’aménagement futur de ce grand territoire : le pôle autour du futur stade de rugby et une opération de requalification de la copropriété dégradée Grigny 2. Les deux communes cherchent à innover dans leurs stratégies de régénération urbaine (Ris-Orangis) et à réparer les fractures urbaines (Grigny). La ville de Ris-Orangis recherche des processus de projet permettant d’apporter une nouvelle mixité entre logements et économie productive avec des démarches de projets novateurs. Grigny dispose d’un foncier mutable maîtrisé en plein cœur de ville et au pied de la gare. L’équation à résoudre est de rendre ce territoire productif pour les usagers de passage et pour les habitants en termes d’activités économiques, de qualité de vie et d’environnement exceptionnel.


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Description du site

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Le site constitue la limite en épaisseur des deux communes. Il se situe à l’articulation de grandes infrastructures routières dont l’autoroute A6, de deux dessertes du RER D, et en proximité de deux quartiers résidentiels denses. Il est constitué d’un réseau de PME déjà existant, ainsi que de plusieurs enseignes de production agroalimentaire. Cette « limite en épaisseur » constitue un atout pour réfléchir aux enjeux de productivité et une opportunité

de maillage manquant entre les deux villes. À Ris-Orangis, la réflexion portera sur la mutation et la régénération de friches industrielles et commerciales. À Grigny, il s’agira de la valorisation d’un foncier nu au pied de la gare dans une logique d’économiser le foncier. Tout cela devra se faire dans une logique de remaillage pour faire le lien entre les grands éléments urbains environnants et les grands projets en cours.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

De la zone d’activité au quartier vivant, à l’interface entre deux communes La situation des terrains à l’interface directe de zone d’habitation et à proximité de pôles de transport structurants et urbains forts permet de projeter de l’activité totalement intégrée dans la vie urbaine. Comment tisser du lien entre les territoires et se servir de cette économie locale pour créer un quartier mixte et de qualité ? Valorisation, Identification et utilisation des ressources locales Comment identifier et valoriser ce qui fait économie présentielle sur le territoire ? Toujours dans cet enjeu de mixité, le bâti existant doit être valorisé afin d’y intégrer de nouveaux usages, qu’ils soient privés, publics ou partagés en intégrant les différents rythmes de ces usages ainsi que leur possible mutation.

Instaurer une transition urbaine productive et gestion foncière complexe La complexité des enjeux du site et des multiples acteurs en présence sont des enjeux clés pour la valorisation transitoire du foncier libre dans le cadre de processus plus globaux pour penser le temps de la mutation du site. Comment élaborer un urbanisme d’acupuncture et créer un processus de projet en mouvement ? Remaillage de territoires et connexions à l’interface entre deux communes Le site est constitué d’un tissu de PME qui créent un vivier d’emploi en hyperproximité urbaine. Il s’agit de pratiquer un remaillage du territoire et d’instaurer des connexions entre les deux villes et notamment entre le quartier du Plateau/Moulin à vent et la copropriété Grigny 2.


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Abandon du projet du grand stade de rugby

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Nouvellement élu à la présidence de la Fédération française de rugby depuis décembre 2016, Bernard Laporte a souhaité abandonner le projet de grand stade de rugby. Cet équipement constituait l’une des composantes du projet de pôle de développement d’exception autour des thématiques culture, sport et nature. Situé sur l’ancien hippodrome de Ris-Orangis Bondoufle, le stade devait occuper 15 hectares sur un site de projet de 130 hectares maîtrisé par la puissance publique et doté à terme d’une bonne desserte entre RER D et futur Tram 12 Express. Porté par la communauté d’agglomération Grand Paris Sud Seine

Essonne Sénart, ce projet de développement structurant pour la porte sud du Grand Paris est maintenu. La mission de préfiguration du cluster sport va donc se poursuivre en lien avec la Région, l’État et l’ensemble des fédérations sportives. Dans le cadre de la création d’un pôle de destination d’échelle métropolitaine, dédiée aux loisirs et à l’économie du sport, un nouvel appel à manifestation d’intérêt (AMI) auprès des investisseurs doit être lancé à l’automne 2017.


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Légendes des images 1 Terres Saint-Lazare friche LIDL. 2 L’Orme Pomponne. 3-4 L’avenue Paul Langevin, la zone d’activité

des terres Saint-Lazare.

5 Grigny 2. 6-7 La zone d’activité des terres Saint-Lazare. 8 Le parc de la Theuillerie. 9-11 Périmètres du site de réflexion

et des sites de projet.

10 Vue sur le site de réflexion dans l’axe 11

de la route de Corbeil. Photographie semi-aérienne.


Au fil des énergies

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Lauréat

alt Julia Lenoir, architecte urbaniste, Guillaume Duranel, Frédéric Blaise, architectes, avec Robin Apolit, Ingénieur matériaux bois, spécialiste des énergies renouvelables et méthanisation

L’initiative de Ris-Orangis et Grigny d’investir dans un chauffage urbain alimenté par la géothermie comme vecteur de rénovation urbaine pour Grigny 2 nous est apparue comme prometteuse en termes d’innovation technique et sociale. De plus, le secteur des énergies renouvelables, susceptible de créer 896 000 emplois d’ici à 2050 en France, offrira aux territoires engagés dans cette dynamique des emplois non délocalisables aux degrés de qualifications variés. Notre proposition se fonde donc sur ces préalables pour donner au territoire un cap étroitement lié aux énergies renouvelables. Pour engager les Terres Saint Lazare dans cette transition, nous proposons de combiner un programme de formation professionnelle dans les métiers des énergies renouvelables à une stratégie d’attraction d’activités de ce secteur. Spatialement, le projet prendra la forme d’un Parc des énergies urbaines. Nous avons identifié sur le territoire des Terres Saint Lazare un grand nombre de ressources de nature différente. Certaines sont clairement identifiées : la géothermie et l’activité économique existante. D’autres sont des ressources potentielles, peu ou pas mises à contribution : la déchetterie, le tissu associatif, les habitants du quartier des Moulins à Vent et de Grigny 2, les jardins familiaux… Le projet de Parc des énergies urbaines que nous portons se pose comme la mise en réseau de toutes ces ressources grâce à un principe de tissage, par deux types d’actions simples et localisées : – les nœuds : des actions stratégiques et ponctuelles capables de révéler le potentiel des ressources du site : un centre de formation, un projet pilote d’entreprises et un programme innovant de valorisation des déchets ;

Notre équipe se compose de l’agence d’architecture et d’urbanisme alt (Frédéric Blaise, Guillaume Duranel, Julia Lenoir) ainsi que de Robin Apolit, ingénieur bois, spécialiste en énergies renouvelables. Nous mettons en commun notre complémentarité aussi bien en termes de formation qu’en termes d’expériences professionnelles. Créé suite à l’expérience réussie d’Europan 13 sur le site de Goussainville, alt a souhaité répondre à la quatorzième session d’Europan sur le site de Grigny. Les membres de l’agence alt se réunissent autour de l’idée selon laquelle un projet est un processus incluant le territoire, les habitants, les décideurs et les acteurs économiques. En faisant preuve d’inventivité, mobilisant une approche

– les fils : un maillage de chemins et de paysages reliant physiquement les Moulins à Vent à Grigny 2. La mise en réseau des ressources sera rendue possible par un outil opérationnel ; la Plateforme des ressources. Cet opérateur de projets est pensé comme une foncière et sert trois objectifs : – la mise en commun des ressources des territoires pour prolonger les échanges horizontaux entre les acteurs du projet ; – le portage de fonciers pour accompagner l’implantation d’entreprises innovantes dans le secteur des énergies renouvelables en adaptant le système de « community land trust » ; – la mise en visibilité du projet dans une stratégie de marketing territorial pour mettre en scène l’exploitation des énergies renouvelables et leur impact sur le quotidien. L’idée de tissage consiste à organiser des actions ponctuelles et stratégiques capables de structurer l’ensemble en lui donnant une cohérence tout en laissant apparaître les éléments d’origine. L’ensemble et les parties coexistent indépendamment et pourront évoluer ensemble vers un dessein commun. En construisant ce réseau de fils et de nœuds, le projet du Parc des énergies urbaines construit un nouveau tissu actif reliant Grigny et Ris-Orangis mais aussi la Seine, les coteaux et le plateau, potentiellement l’hippodrome. Avis du jury Proposition guidée par une idée pertinente et porteuse, étroitement inscrite dans le thème des Villes productives. Le choix des énergies renouvelables est étayé. Il permet de redonner une vocation économique à ce territoire, ainsi qu’une nouvelle identité locale correspondant aux enjeux du site.

rigoureuse de recherche et articulant les échelles de réflexion, alt intervient sur tous types de projets où l’innovation est attendue. Être lauréat d’Europan permet de relier de jeunes maîtres d’œuvre à des maîtrises d’ouvrage, représentant pour nous une formidable occasion de démarrer notre activité. Le projet commun de géothermie mis en place par les deux villes a été un point de départ évident à notre proposition. Robin Apolit nous a rejoints sur ce concours afin d’apporter une expertise concrète sur les initiatives innovantes en termes d’énergies renouvelables et de leur production en zone urbaine. Contact p. 334

Légendes des images 1 Principes des nœuds : tisser les ressources. 2 Miser sur les énergies pour construire 3

les métiers de demain. Révéler les ressources présentes.


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Coopwork

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Ydea Sebastian Morales Sotomayor, architecte urbaniste, Johana Salazar, Diego Morales, Elaine Sanchez, architectes

Le projet porte sur la gestion de Grigny 2, copropriété de 5 000 logements accueillant 17 000 habitants. Ces dernières années, les lieux ont connu une dégradation progressive, devenant aujourd’hui un quartier sensible avec un taux de chômage élevé, un des plus hauts de la région. Cette dégradation est induite par les charges élevées payées à un système syndical de copropriété linéaire devenant peu efficace, ce qui empêche le contrôle et suivi quotidien de dépenses, activités et tâches du Syndic. Dans le cadre actuel des politiques de renouvellement urbain de la région et de l’Opération de requalification des copropriétés dégradées d’intérêt national (ORCOD-IN) de Grigny 2, le projet urbain « Coopwork » intègre un système de cogestion participative adapté aux grandes copropriétés privées en difficulté et connaissant une forte dégradation urbaine et sociale. Il s’agit d’un système circulaire où les propriétaires choisissent, en Assemblée Générale, un syndic de copropriété coopératif ou privé afin d’établir une nouvelle dynamique pour faire baisser les charges, régénérer l’environnement urbain de la copropriété et favoriser l’insertion professionnelle à travers différentes tâches et missions. Le système Coopwork se matérialise à travers une application mobile permettant aux usagers d’échanger des services et du travail, tels que l’entretien ou la rénovation des espaces privés ou communs de la copropriété, dans une logique d’entraide et de réduction des charges. Ce projet favorise l’apparition de nouvelles dynamiques où la technologie, les habitants et les bâtiments interagissent. Ce scénario permet aux résidents de devenir les principaux acteurs de la revalorisation de leur environnement, en produisant des services pour leur propre bénéfice.

YDEA est composée de quatre architectes péruviens diplômés au Pérou et en France ; Sebastian Morales, Johana Salazar, Elaine Sanchez et Diego Morales. Nous avons une expérience professionnelle de plus de sept ans dans ces deux pays. Notre parcours est complété par des formations spécialisées dans le développement de projets urbains et la prévention des risques majeurs dans les écoles d’architecture de Belleville et Marne-la-Vallée. Auparavant, nous avons participé à plusieurs concours d’urbanisme dont l’Europan 13 avec un projet présélectionné. Suite à cette expérience, nous avons décidé de créer YDEA, agence d’architecture et d’urbanisme, et de participer à l’Europan 14.

Lauréat

Cette dynamique génère un intérêt progressif à réaliser différentes missions qui, au fur et à mesure, demandent une meilleure compétence technique, les stimulant ainsi à rechercher et suivre une formation spécialisée. Les associations, les institutions publiques et les entreprises répondent à cette nouvelle nécessité en articulant des besoins de gestion d’espaces habités et des besoins d’insertion professionnelle, à travers une nouvelle organisation coproductrice qui joue comme un levier de redynamisation économique, social et urbain. De ce fait, un cercle vertueux d’activités productives se dessine à partir de l’amélioration du pouvoir d’achat des habitants, le développement d’une offre diverse des nouvelles formations, l’augmentation de l’insertion professionnelle, la consolidation d’un tissu social et associatif ainsi que la revalorisation du contexte urbain. À l’échelle du territoire, le projet envisage progressivement une programmation diverse concernant la mise en valeur de la pratique de l’agriculture urbaine, la création des zones sportives, la promotion d’activités événementielles, la construction de nouveaux logements, ainsi que l’apparition de commerces et d’équipements. Ce programme prévoit une mixité entre reconversion des anciens sites industriels et la création de nouvelles infrastructures. Avis du jury Proposition remarquable dans la session, permise par une vraie compréhension du site et de ses difficultés. La démarche proposée s’inscrit pleinement dans le thème de la session en explorant la manière dont les habitants peuvent devenir acteurs de leur environnement et producteurs de leurs propres services.

Notre philosophie est portée par la recherche de solutions innovantes pour faire face aux grands enjeux des territoires tout en impliquant de nouvelles dynamiques locales. Nous sommes aussi intéressés par l’étude de l’influence des technologies numériques et leur application dans la conception urbaine et l’interaction sociale. Nous avons travaillé au Pérou avec la mairie de Lima sur plusieurs projets. L’un d’entre eux est le « Projet de travail participatif pour l’amélioration des quartiers », dans lequel les habitants sont les principaux acteurs de l’amélioration de leur habitat. Nous avons également participé au projet urbain « Rio Verde » pour la requalification de 5 kilomètres de berges au centre-ville de Lima.

Récemment, nous avons travaillé sur le développement de l’application mobile « mon bâtiment face aux risques majeurs », qui permet l’autoévaluation de la vulnérabilité face aux risques naturels à l’échelle du bâtiment et à l’échelle urbaine. En parallèle, YDEA est une plateforme qui cherche développer des propositions urbaines alternatives et durables en explorant le numérique et des nouvelles formes de participation citoyenne. Contact p. 324


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Mentionné

Terres vives, les nouveaux communaux TU-DU

Maia Tuur, Yoann Dupouy, architectes urbanistes

1 1 1 Notre projet fait l’hypothèse qu’une gestion foncière alternative peut être une clé majeure de la transformation du site, une manière de construire, sur cet entre-deux, une ville « productrice » de liens et d’échanges. Confins – En deuxième couronne francilienne, en limite de la zone dense, et entre deux communes, le site apparaît comme un interstice, un « confin » pourrait-on dire, comme il en existe beaucoup en Île-de-France. Un site dont on ne perçoit pas immédiatement le caractère stratégique. Et pourtant, la disponibilité foncière et paysagère est une denrée rare. À grande échelle, le site constitue même un maillon d’une vaste boucle paysagère liant la forêt de Sénart, la Seine, le bois de Saint-Eutrope et les coteaux de Grigny. Sa préservation naturelle et écologique est donc un enjeu fort qui est au cœur du projet. Communaux – Au Moyen Âge, les terres ne faisant pas l’objet d’actes de propriété privée étaient considérées comme des communaux, c’est-à-dire des terres communes à l’ensemble des habitants. Ainsi, chaque villageois pouvait en disposer librement pour différents usages temporaires. Les communaux ont été au cœur des critiques à mesure que se développaient, au xviiie siècle, les doctrines physiocrates encourageant la propriété et l’exploitation des terres agricoles par les propriétaires privés, sur des modèles « plus productifs ». Nouveaux communaux – Reposant sur une maîtrise foncière progressive du site, ils rétablissent l’idée forte du droit de jouissance collectif d’un bien commun. Ils affirment le lien « créateur » entre l’urbain et les confins en devenir. Au-delà du modèle du jardin familial, les nouveaux communaux s’intéressent à toutes les productions, à toutes les ressources et richesses du

L’agence TU-DU fondée en 2014 par Maia Tüür et Yoann Dupouy est lauréate des deux sessions d’Europan consacrées à la Ville adaptable sur les sites de Paris-Saclay (Europan 12) et de Marne-laVallée (Europan 13). Elle est également lauréate de la dernière biennale Forme publique organisée à La Défense. Nous tentons, à travers notre travail, de réfléchir à différentes échelles de projets de manière simultanée, de l’échelle territoriale à l’échelle du mobilier urbain en passant par la maîtrise d’œuvre architecturale. Cet écart assumé entre le grand territoire et ses permanences d’un côté et de l’autre la microéchelle, conçue parfois de manière éphémère, nous semble très stimulant. Il nous permet d’imaginer des stratégies d’épaulements entre différentes échelles temporelles et spatiales au sein des mêmes projets.

territoire. Le droit d’usage temporaire, précaire, sans propriété permet d’envisager une autre manière de faire la ville. L’institution des « Terres vives », gestionnaire de ces communaux, rassemble l’ensemble des acteurs du territoire. C’est elle qui porte l’ambition écologique d’ensemble sur ce territoire, elle est le réceptacle des initiatives particulières, qu’elle porte au débat et qu’elle accompagne. Structures productives – Un paysage ouvert devient le cadre de mutation de tout un territoire, dont la zone industrielle des Terres Saint-Lazare fait partie. La mutation de ce territoire s’appuie sur une trame écologique et foncière prédéfinie, mais souple qui lutte contre les logiques de cloisonnements à l’œuvre. La transformation du site en parc productif commence par le développement d’un réseau de chemins, connectés aux quartiers voisins et d’un itinéraire doux structurant entre les deux gares RER (Grigny et Ris-Orangis). Le parcellaire existant est parfois conforté, parfois recoupé, de manière à proposer des parcelles variées, susceptibles de répondre à des besoins différents en fonction d’initiatives diverses, liées à la mutation de l’activité, à l’agriculture, à la formation ou au logement alternatif. Avis du jury Une démarche pertinente, remarquée pour son propos sur les fonciers, le temps et les usages du sol, qui répond directement aux problématiques du site. En construisant le projet à partir d’actions communes et d’usages partagés, cette proposition peut donner lieu à des expérimentations à petite échelle sur le site, en lien avec une vision spatiale plus affinée.

Notre pratique s’attache en particulier aux territoires et aux projets de « résilience ». Cela nous porte dans des territoires variés, parfois au cœur des métropoles, avec des questions de reconversion, de reprogrammation, mais aussi de plus en plus dans des villes moyennes et des centres-bourg qui connaissent une importante crise urbaine et sur lesquels nous avons une grande responsabilité en tant qu’architectes-urbanistes. Cette diversité de situations urbaines et architecturales nous oblige à expérimenter une approche « ouverte » du projet urbain. Ouverte aux habitants bien évidemment, mais aussi à d’autres champs d’expertises que sont la programmation, le tourisme, le foncier, le patrimoine, le montage opérationnel et financier sur lesquels nous renforçons nos compétences. Contact p. 324

Légendes des images 1 Coexistence des initiatives : 2 3 4 5 6 7

synergies et interdépendances entre les activités. Le territoire des Terres vives. Tracés structurants. Trame bleue. Routes et chemins. Trame verte/parcelles. Expérimentations.


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Les nouvelles prospérités

BARON arch. Guillaume Baron, architecte

Présélectionnée

1 1 1 Avis de la commission d’expertise Le projet propose d’établir des liens entre les habitants de Grigny et le tissu économique de Ris-Orangis par la définition bottom-up d’une nouvelle programmation autour de l’économie collaborative. Il présente un inventaire exhaustif des possibilités locales d’interaction productive entre les parties prenantes, issues de l’économie traditionnelle, de l”économie collaborative et de

programmes complémentaires non liés à l’économie (logements, sports, loisirs…). Il illustre quatre stratégies programmatiques inspirées de références internationales autour des logiques collaboratives de production, consommation, éducation et culture, et de financement. Les représentations en plan et en axonométrie schématisent la distribution des possibilités programmatiques.


Common Cultures

Antoine Springer, architecte, Clément Quaeybeur, urbaniste, Maude Caron, paysagiste

Présélectionnée

1 1 1 Avis de la commission d’expertise « Cultures communes » cherche à associer le développement futur du site à son passé agricole. Il se développe en trois approches complémentaires : les rapports au territoire (« incubation »), l’implémentation dans le temps (« fertilisation »), et l’effet levier (« production »). À partir d’un socle cultivé, le projet organise

une trame paysagère, d’espaces publics, du parcellaire et des constructions modulaires suivant une trame orthogonale en plan. La proposition combine agriculture, sports, activités et logements dans une recherche de mixité allant de l’échelle des îlots jusqu’à celle du bâti.


Guebwiller

L’étoffe d’une ville productive

Guebwiller

L’étoffe d’une ville productive

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Guebwiller

L’étoffe d’une ville productive

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échelles de projet

L+S urbain et architectural famille européenne de site

Et productif à nouveau ! localisation

Département du Haut-Rhin, communauté de communes de la région de Guebwiller, vallée du Florival, ville de Guebwiller population

Communauté de communes, région de Guebwiller : 40 000 habitants ; ville de Guebwiller : 12 000 habitants site stratégique

47 ha site de projet

6,6 ha

acteurs impliqués/site proposé par le site Europan de Guebwiller est porté par

Francis Kleitz, maire de Guebwiller Claude Muller, conseiller délégué à l’urbanisme, ville de Guebwiller

Bruno Ameline, président-directeur général, NSC Florival Sandrine Michel, chargée d’opération grands projets, ville de Guebwiller Nastasia Goetschy, chargée des subventions et financement – partenariat institutionnel, ville de Guebwiller

Ville de Guebwiller, NSC Florival, Établissement public foncier Alsace/Massif des Vosges maîtrise du foncier

Ville de Guebwiller et NSC Florival suites opérationnelles envisagées

Étude urbaine et schéma général d’orientation à l’échelle du site stratégique, missions de maîtrise d’œuvre pour la conception d’espaces publics, études de faisabilité et réalisations architecturales représentant de l’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

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Le nord-ouest de Guebwiller est en grande partie occupé par d’anciennes industries textiles qui ont largement contribué à son développement économique et son rayonnement aux xixe et xxe siècles. Aujourd’hui l’activité textile est fortement réduite ; cependant, la fabrication de cordes est maintenue et une partie du site est reconvertie dans la fabrication de machines textiles destinées principalement à l’exportation. La ville souhaite, en partenariat avec la société NSC Florival, engager sur ce site de cœur de ville une transformation progressive et une requalification équilibrée de son territoire en introduisant une diversité de fonctions urbaines dont l’activité productive, afin d’apporter de nouvelles réponses en matière d’emploi et de qualité de vie.

Stratégie de la ville

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À l’échelle territoriale, la ville de Guebwiller constitue un pôle urbain majeur qui rassemble les grands équipements et qui a vocation de se renforcer en complémentarité avec les villes de Soultz, Buhl et Issenheim. En raison de sa situation géographique en entrée de vallée, Guebwiller ne peut plus s’étendre. Cette réalité la conduit à vouloir transformer cette contrainte en atout et envisager son développement en s’appuyant sur ses friches industrielles en partenariat avec les acteurs privés. Elle souhaite encourager l’implantation d’activités économiques nouvelles et redynamiser le centre-ville, afin de développer une dynamique de transformation et d’améliorer le cadre de vie, notamment la qualité de l’air par des constructions économes en énergie.


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Description du site

La ville de Guebwiller est située à l’entrée de la vallée du Florival, sur la route des vins, le long de la Lauch, entre l’ubac du Rehbrunnenkopf (∆ 632 mètres) et, sur la rive gauche de « la Lauch », l’adret de l’Oberlinger (∆ 586 mètres) occupé en partie par un vignoble renommé, composé de quatre grands crus. Au xixe siècle, les entreprises industrielles se sont installées proches de la Lauch, et des principaux axes routiers. Le périmètre de réflexion englobe le territoire des friches, l’accroche avec le centre historique, l’amorce des coteaux ainsi que les développements urbains limitrophes. Situé à proximité du cœur de ville, le site de réflexion s’étend jusqu’en limite de son ban communal sur une surface de 47 hectares. Le site de projet est constitué d’un îlot urbain occupé en grande partie par un bâtiment dit « Louvre » en béton armé datant de 1920, présentant de très grands plateaux, de grandes ouvertures vitrées, d’une surface d’environ 10 000 m2. Le reste de l’îlot est occupé par des petits immeubles de ville autrefois destinés aux ouvriers. Un deuxième îlot est constitué de plusieurs bâtiments industriels d’architecture remarquable aux façades en grès que des sheds de différentes époques ont relié, créant ainsi une surface couverte au sol de plus de 18 000 m2.

Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

La ville de Guebwiller souhaite poursuivre une réflexion stratégique sur le devenir de ces friches industrielles, hier à sa périphérie, aujourd’hui insérées dans le tissu urbain. Quel processus de projet mettre en place pour permettre la (re) naissance de la production dans la ville ? NSC Florival prouve de fait que le maintien de son activité en ville est possible, participant ainsi à l’urbanité de ce morceau de ville en devenir. Également présente dans le périmètre d’étude, l’entreprise Meyer SansBoeuf, spécialisée dans la corderie poursuit ses activités. D’autre part, plusieurs projets sont en cours depuis 2015 en limite des friches tels que la construction d’une caserne de gendarmerie soutenue par la ville, mais également des projets privés de logements et de services. Quelles activités pourraient retrouver leur place en ville ? Comment recomposer ce morceau de ville et l’articuler avec la ville existante ? Comment associer les habitants ? La ville de Guebwiller ne peut plus s’étendre du fait de la conurbation : comment reconquérir les friches en introduisant des activités et lui permettre de créer un nouveau quartier ? La ville de Guebwiller et NSC Florival attendent d’Europan une vision prospective qui valorise les atouts de la ville dans un devenir productif, posant ainsi la question de la coexistence d’activités avec ses différentes composantes telles que les logements, les commerces, les bureaux, les équipements et les espaces publics.


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Légendes des images 1 Le bâtiment 34 le long de la rue

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de la République. L’usine principale, depuis la rue Jean-Baptiste-Weckerlin. Le bâtiment du bâtiment 39, îlot NSC.

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Les sheds des bâtiments 11 et 12 vus depuis l’usine bloc. Vue sur bâtiments 26,28, 34, 20 et 3, îlot NSC, depuis le toit du Louvre. Vue sur le bâtiment 28, îlot NSC depuis la rue

de la République.

7-8 Le bâtiment du Louvre. 9-11 Le périmètre du site de projet. 10-12 Le site de réflexion dans la ville

de Guebwilller.


Articulations productives

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TXKL Meriem Chabani, architecte urbaniste, Étienne Chobaux, architecte, John Edom, architecte et anthropologue

De la zone industrielle au quartier productif Le projet cultive la vision d’un développement économique et urbain valorisant grandement son identité historique et ses atouts existants. C’est la raison pour laquelle il traite les édifices existants avec soin, favorisant leur réhabilitation, à la fois pour héberger de nouveaux programmes et créer de nouveaux liens et porosités. Des découpes décisives sont réalisées dans la fabrique du bâti, afin de viabiliser son accessibilité, créer des espaces de transition, de cours, d’espaces publics au sein d’un tissu autrefois impénétrable. La profondeur des édifices existants offre la possibilité de mettre en place différents types de traversées, créant une diversité de relations spatiales et articulations d’entre-deux, afin de faire de l’édifice « une architecture-porte ». De synonyme d’enclavement, le patrimoine bâti devient l’entrée du site. Résonances programmatiques La transition d’un tissu monofonctionnel à un quartier à la fois urbain et productif se fait à travers les articulations conjointes du bâti, du programme et des circulations. Un principe de résonance programmatique est mis en place, composant des pôles thématiques structurants propres à amener une multiplicité de programmes satellites complémentaires, afin de diversifier et équilibrer un site enclavé. Centre de formation, école primaire, serres pédagogiques, espaces de travail et de fabrication partagés, recherche sur les fibres végétales textiles, espace d’exposition, pavillon de recyclage… les articulations productives fabriquent ainsi un écosystème tissant du lien entre ville et production à différents niveaux, s’inscrivant à la fois dans la programmation et la juxtaposition d’espaces. L’échelle et la densité du tissu urbain développé lui confèrent les qualités d’un nouveau centre pour Guebwiller, où la ville productive est aussi ville désirable.

TXKL regroupe trois architectes issus de différents domaines d’expertise : la construction, la stratégie urbaine et l’anthropologie. À différentes échelles, l’agence explore la relation entre production, architecture et tissus urbains. Elle interroge la capacité d’un projet d’architecture à stimuler les formes locales de production, notamment avec son travail sur l’Hôtel des Cèdres à Batna en Algérie, et l’intégration d’un artisanat en disparition. L’agence considère le sujet de la production indus-

Lauréat

Quel chemin de transformation pour un cluster industriel spécialisé ? L’industrie textile de Guebwiller, moteur urbain et économique historique de la ville, était basée sur des formes de production spécifiques qui ne sont plus viables : production de masse faisant appel à une main-d’œuvre ouvrière nombreuse et monopolisant de grandes emprises foncières. Aujourd’hui, telle que l’illustre la consolidation de l’activité de la société NSC sur une surface plus modeste, la réduction de sa masse salariale et une spécialisation de sa production pour un marché à l’export, la production en ville peut prendre une forme différente : flexible, spécialisée, innovante et adaptée à un marché mondial. Afin de se démarquer à travers ses idées et ses hautes performances, les petites entreprises innovantes deviennent essentielles au développement de cette industrie. Le projet intègre leur présence, afin de les faire bénéficier de l’expertise et de la machinerie de NSC, qui bénéficie en retour d’idées capables d’alimenter la façon dont il adapte son modèle économique aux demandes futures du marché. La présence de ces entreprises « symbiotes » entraîne des besoins en logement, en équipements publics, et en services qui contribuent à dessiner l’évolution d’une zone industrielle mono-orientée vers un quartier polyvalent et productif. Avis du jury Projet complet et abouti. La proposition lisible et maîtrisée interroge la manière dont le site est capable d’accueillir dans le futur une économie ou des types d’activités qu’on ne connaît pas aujourd’hui.

trielle comme une problématique mondiale, dont les itérations Nord-Sud sont les facettes d’un même système. Notre projet « Remade in Bangladesh » explore la relation entre la production textile à Chittagong – capitale des exportations du pays –, sa société, et son tissu urbain. À cette occasion, l’agence a été récompensée par un Holcim Award pour le développement durable en 2014. Contact p. 324

Légendes des images 1 Le bloc éducatif des « petits du Florival ». 2 Le parvis du Louvre, et la vitrine des activités 3 4

industrielles passées et présentes. Le Porche : entrée du campus NSC, départ d’une traversée longitudinale de la parcelle, l’allée Schlumberger. La halle aux métiers : espaces de travail mutualisés pour petites entreprises investies dans l’innovation textile et la R&D.


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Acclimater la vallée

Mentionné

Louis Caux, architecte Margaux Limon, paysagiste

2 2 2 Dans la vallée, les activités économiques se sont implantées, développées et diversifiées, mais se sont progressivement déliées des logiques locales. Un cordon de friches s’est formé le long de la Lauch, rivière presque invisible, générant un enjeu collectif majeur. Aujourd’hui, la vallée est marquée par une masse urbaine continue et une fragmentation des cohérences paysagères. Si la culture en terrasses de la vigne reste un motif prégnant sur les coteaux, les vergers, autrefois lisière productive et réservoir de biodiversité, sont absorbés par le pavillonnaire. Comment (ré)acclimater localement la vallée à de nouvelles conditions planétaires, pour régénérer un territoire commun ? Une production monospécifique court le risque d’un effondrement de son attractivité à un moment non prévisible. Ainsi, le projet vise la ville contributive plutôt que la ville productive, en démultipliant les courts-circuits entre plusieurs filières et entreprises locales. Suite au relevé précis de l’économie urbaine de Guebwiller, nous pensons que la ville est en capacité de développer un métabolisme circulaire fait de « microclimats » définis comme un ensemble très localisé de conditions favorables à des interactions spécifiques frugales en énergie, stimulant la circularité des ressources, les mobilités alternatives et l’innovation. Ici, la commune assume sa centralité et le site NSC, échantillon exceptionnel, devient un laboratoire d’expérimentation de ce système d’interdépendances où cohabitent lieux de production, d’habitation et de stockage. Les bâtiments les plus anciens sont préservés et débarrassés de leurs surplus encombrants. La qualité des matériaux, l’épaisseur

Nous nous sommes rencontrés au cours de notre cycle de master à l’Ensap Lille. Évoluant chacun dans des formations différentes, l’un en architecture et l’autre en paysage, nous avons été sensibilisés à l’intérêt de travailler conjointement. Cette complémentarité s’est consolidée lors de nos sujets de diplômes, et nous semble aujourd’hui évidente et nécessaire. Participer à ce concours est un défi que nous avons souhaité relever ensemble, en parallèle de nos emplois respectifs, afin de retrouver cette complicité sur ce type de sujet. Celui-ci résonnait pour nous comme une opportunité de révéler et partager notre posture sur cette problématique contemporaine.

des murs chargée d’histoire ont les qualités nécessaires pour supporter de nouvelles activités (pépinière, consigne, etc.) et des équipements. Leurs orientations générales invitent à des traversées est-ouest autrefois inexistantes. La trame des bâtiments interstitielle déconstruits est préservée. Lieux d’habitation et de stockage y cohabitent et respectent un même gabarit de parcelle, renforçant les perméabilités entre ces microclimats. L’espace public génère de nouvelles lisières en renforçant la présence de l’eau, notamment par des bassins de filtrations et par des vergers de collections. Les aires de stationnement sont structurées par des rangées de fruitiers et peuvent pallier une montée des eaux soudaine. Elles aussi contribuent à la régénérescence de la vallée. À l’échelle des logements, l’idée d’acclimatation s’oppose au principe normatif d’une habitation « isotherme ». Une succession de filtres permet de varier le degré d’intimité et les ambiances climatiques. Un entre-deux commun réunit deux logements pouvant accueillir une famille et une personne âgée ou un étudiant, favorisant la solidarité et la contribution. Le stockage se mutualise et est valorisé sur l’espace public, sensibilisant les habitants/contributeurs aux activités à proximité. Ici, chaque mètre carré participe à la ville contributive. Avis du jury Un projet singulier dans la session qui propose une approche métabolique du territoire en traitant des énergies et des flux à l’échelle de la région et du site. Le propos qui allie considérations écologiques et économiques est convaincant.

Louis est engagé et ses réflexions prennent souvent le contre-pied. La dimension territoriale du projet architectural le passionne, mais il lui est nécessaire de retourner à la manipulation de la matière pour trouver l’équilibre dans le détail. Son credo tient dans ces mots d’Italo Calvino : « Chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place. » Margaux, quant à elle, recherche la modularité des usages dans l’espace public et aspire à la multiplication des interactions entre faune et flore en milieu urbain. Sa philosophie rejoint celle du peintre et écrivain français, Henri Cueco : « Le paysage n’existe pas, il nous faut l’inventer. » Contact p. 324

Légendes des images 1 Guebwiller : un métabolisme urbain contributif. 2 L’échantillon acclimaté devient un laboratoire 3 4

de la ville contributive. Un microclimat habité : un dialogue entre l’intime et le confort. L’échantillon acclimaté régénère la vallée par des perméabilités.


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Manufacture de terroirs

Morvan Rabin, géographe, Sylvie Florette, architecte urbaniste

Mention spéciale

2 2 2 Trois citations guident le projet. La première, « c’est toute la région qui génère la ville » (Patrick Geddes), dont la réinterprétation nous semble particulièrement adaptée à Guebwiller et à Europan 14 : ce sont toutes les productions d’une région qui génèrent une ville productive. Entre la plaine d’Alsace et le massif des Vosges, au croisement du Florival (vallée de la Lauch, rivière qui traverse Guebwiller) et de la Route des vins, Guebwiller peut en effet mobiliser tous ses terroirs pour reconvertir ses friches. Deux mouvements sont pour cela nécessaires. Le premier implique de repenser le rapport entre territoire et économie, en passant d’un territoire support d’activités économiques qui s’implantent en fonction des avantages comparatifs de tel ou tel lieu, à un territoire générateur de productions par définition non délocalisables. Le deuxième mouvement consiste à étendre la logique des terroirs existants (vins d’Alsace, fromage Munster, etc.) à un panel d’activités moins exceptionnelles, plus larges et pas forcément liées à l’alimentation. Une première ébauche de potentielles filières a été proposée, qu’un véritable projet aura vocation à préciser et structurer. Au sein du lieu de projet, ces nouvelles activités sont positionnées en fonction de leur capacité à coexister avec des logements et des équipements. Elles activent les rez-de-chaussée, tout en offrant un complément aux projets déjà engagés (tertiaires/commerciaux) et en permettant de réutiliser au maximum les bâtiments existants. La deuxième, « ne rien détruire avant d’être sûr de proposer mieux » (Roland Simounet) guide l’ensemble des propositions à l’échelle du lieu de projet en lui-même. L’intervention se veut minimale sur le bâti existant, avec une

À la croisée de la géographie, de l’architecture et du jardinage, nous développons une approche centrée sur le territoire selon trois directions principales : - du point de vue spatial, elle considère le « projet comme description » (Bernardo Secchi – Paola Viganò) du lieu, dans sa longue durée historique

visée « 100 % recyclage/réutilisation/réemploi ». Celle-ci est croisée à une visée urbaine et territoriale qui cherche à retrouver des espaces à dimension urbaine et à augmenter les connexions piétonnes et paysagères entre la rivière et la ville, mais aussi entre la ville haute et le centre-ville. Il en résulte quatre principes d’intervention ancrés dans la situation actuelle et plusieurs choix stratégiques, notamment : le positionnement de l’école au contact du centre-ville ; le prolongement du réseau d’espaces publics, d’équipements et d’activités le long de la rue de la République (place Saint-Léger existante, place du Louvre et allée des Vosges proposées) ; la création d’une véritable promenade le long de la rivière Lauch et d’un parc ouvrant sur la rivière et rejoignant le futur arrêt de tram-train. La troisième reprend deux principes (parmi douze) édictés par David Holmgren, cofondateur de la permaculture : « ne pas produire de déchets (…) intercepter et stocker l’énergie ». Ils synthétisent notre approche du développement et du fonctionnement de cette partie de ville. À quoi ressemblerait une partie de ville ne générant aucun déchet (même pas d’eaux usées) et qui produirait plus d’énergie qu’elle n’en consomme (y compris en considérant l’énergie grise, c’est-à-dire l’ensemble du cycle de vie des matériaux) ? Avis du jury Une proposition très équilibrée, basée sur un diagnostic à la fois vaste, précis et sensible, qui répond au thème de la session à plusieurs échelles et propose des modalités d’intervention pertinentes et mesurées.

et géographique ; - du point de vue des ressources, elle s’attache à (re)vivifier des filières locales, tant agricoles qu’architecturales ; - du point de vue social, elle vise à retrouver collectivement une « sagesse environnementale »

(Alberto Magnaghi). Nos projets se développent à toutes les échelles, du petit objet architectural à la vision territoriale en passant par des parcs et jardins ou des espaces publics. Contact p. 324


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0. Situation actuelle

Principe 1. De l’usine à la ville

Principe 2. La Lauch, parc et lien intercommunal

Principe 3. Les équipements et commerces au plus près des principaux espaces publics

Principe 4. Une partie de la ville ouverte sur le paysage…

… formant un symétrique contemporain aux parcs et jardins du sud de la ville


2 2 2 Extrait 1 — Le parc de la Lauch

Extrait 2 — L’allée des Vosges

Extrait 3 — L’Îlot de l’école


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From textile to fertile

Pablo Canga Rodriguez, Ana Herreros, Victoria Alvarez Calvo, architectes, avec Gonzales Belen, Calzado Rocio, architectes

L’équipe constate que l’identité agricole est actuellement sousreprésentée dans la fabrique socioculturelle de Guebwiller. Le rapport à la fertilité du terroir était très fort avant la révolution industrielle et l’installation de l’industrie textile. Elle doit être réintroduite. C’est cet héritage qui va être mis en valeur au travers de ce projet, d’où le titre « Du textile au fertile ». Le second constat est que les espaces de la production et le reste de la fabrique de la ville sont systématiquement mutuellement exclusifs. L’équipe propose d’éliminer la ségrégation qui existe aujourd’hui entre ces fonctions, en éliminant les barrières

Présélectionnée

physiques et conceptuelles qui existent entre les lieux de la production et ceux de la vie. Les stratégies d’intervention sont basées sur la perméabilité des fonctions programmatiques, l’échange des idées, l’implication citoyenne, le partage des infrastructures, et la diffusion de la connaissance. Le programme est organisé autour des lieux de formation dédiés aux activités de la viticulture, des vergers, et de l’agriculture. À cela s’intègrent des fonctions plus classiques du programme : logements, espaces de travail, école maternelle, espaces culturels, planification de la mobilité. Le tout permettant d’ouvrir l’espace public sur la Lauch.

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Sketch stich sew

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Quentin Morise, Fanny Gonzalez de Quijano, urbanistes, David Steriti, architecte, avec Manon Luzi, dessinateur

Avis de la commission d’expertise L’équipe propose un programme mixte basé incluant une forte participation des partenaires potentiels existants et les habitants (Making it local). Elle décrit une séquence de requalification des espaces publics et privés, étalée dans le temps, certains hors du périmètre d’intervention Europan. Suite à la première phase de démolition des toitures en shed principalement, le sol est réinvesti par l’espace vert. S’ensuit l’installation de la station train-tram et d’un long boulevard planté qui suit la Lauch, ainsi que la construction d’une nouvelle école. Ensuite la réhabilitation d’édifices alentour comme le Kasto et une partie

Présélectionnée

du Louvre est envisagée. L’équipe positionne l’idée de bien-être des citoyens comme centrale à l’énergie productive qui s’ensuit, et cherche à équilibrer les opportunités d’épanouissement des personnes et de leurs communautés avec le développement économique de la région. Des propositions de programmes et de réoccupation des lieux sont répertoriées sur la vue axonométrique, sans information sur le fonctionnement intérieur des édifices. La proposition s’apparente à un plan programme, basé sur une intervention significative sur le bâti existant (démolitions importantes).


Valley in transition

Martin Droziere, paysagiste, Vincent Poilleux, Willis François, Rachel Tassot, ingénieurs en paysage, Said Mahiout, architecte, Vincent Bihan Bocquet, historien

Avis de la commission d’expertise L’équipe pose un diagnostic de la situation de Guebwiller, à la fois trop petite à l’échelle de la mégapole du Rhin sans pour autant être un village rural. La ville associe activité agricole (la viticulture) et activité industrielle mais présente le risque de devenir une ville-dortoir, si le tram-train ne s’accompagne pas d’une politique de revitalisation. Le projet inscrit le site dans un réseau de Green énergie à l’échelle régionale (éolienne verticale et panneaux photovoltaïques) et

Présélectionnée

affiche des objectifs de diversification, à partir des activités locales de production. Le projet urbain se développe suivant quatre axes : (1) nouveaux espaces publics reliant des polarités existantes, (2) renforcement de l’offre de mobilité dont le tram-train, (3) diversification des activités (NSC, Business Land Property, coopérative), (4) densification urbaine avec la construction de logements et d’équipements publics.

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Lille

L’île des possibles, berges sous influence productive

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Lille

L’île des possibles, berges sous influence productive


Lille

L’île des possibles, berges sous influence productive

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le site Europan de Lille est porté par

Martine Aubry, maire de Lille

Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille Stanislas Dendievel, conseiller municipal à l’action foncière et à l’habitat durable, ville de Lille échelles de projet

XL + L + S territorial, urbain et architectural famille européenne de site

D’une zone productive à la ville productive localisation

Lille, Lomme (59), île des Bois-Blancs, presqu’île Boschetti population

Métropole européenne de Lille : 1 129 000 habitants, Ville de Lille : 231 500 habitants site stratégique

134 ha site de projet

Piscine Marx Dormoy 7,2 ha, Boschetti-Silo 4,8 ha

site proposé par/acteurs impliqués

Ville de Lille, Métropole européenne de Lille (MEL), Ville de Lomme

Didier Joseph François, conseiller municipal en maîtrise du foncier charge de la qualité Ville de Lille (site de la architecturale, ville de Lille piscine Marx-Dormoy), Jésus Rodriguez, Métropole européenne de directeur de l’urbanisme, Lille (site Boschetti-Silo) ville de Lille Maxime Bitter, directeur urbanisme, aménagement et ville, Métropole Européenne de Lille Richard Lemeiter, architecte, urbaniste, secteur ouest, ville de Lille Géraldine DzierszinskiLenglen, chef de projet, service urbanisme et aménagement, Métropole Européenne de Lille

suites opérationnelles envisagées

Étude urbaine et schéma général d’orientation à l’échelle du site stratégique, missions de maîtrise d’œuvre pour la conception d’espaces publics, études de faisabilité et réalisations architecturales, étude urbaine, maîtrise d’œuvre urbaine (espaces publics, paysage) et/ou architecturale à initier avec les partenaires représentant de l’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

Stratégie de la ville

Dans un secteur de mutation importante, le site de réflexion englobe l’île des Bois-Blancs, une partie du marais de Lomme, les rives de la Haute-Deûle et la presqu’île Boschetti. Le canal de la Haute-Deûle fait le lien entre plusieurs grands projets urbains structurants pour la métropole de Lille, dont le parc de la Citadelle au nord, et l’écoquartier des Rives de la Haute-Deûle, associé au pôle d’excellence EuraTechnologies (+ 3500 emplois). Sur ce territoire de projets, la présence voire la création d’activités économiques de « taille humaine » sont un véritable enjeu en matière de mixité des usages, de liens sociaux et de prospective vers des modes de vie plus équilibrés. Entre nouveau quartier destiné à l’habitation et aux activités tertiaires, port industriel, usines en «bord à canal» où des activités à risque sont maintenues, tissu urbain ancien morcelé, parc boisé – écrin d’un monument historique –, quelle place pour des activités citoyennes, en relais avec l’histoire et les habitants des lieux (plaisance, culturel, tourisme, loisirs, activités de petites productions) et la « recherche et développement » numérique en plein essor sur EuraTechnologies ? Quels rôles peut-on imaginer pour les grands objets architecturaux obsolètes du xxe siècle dans une hypothèse de transformation et réutilisation, au service d’une ville hybride et créative, pour associer patrimoine et innovation ?

L’eau – vecteur de développement urbain et support d’outils de production La ville productive, sans nier les qualités des espaces dont nous avons hérité (quais, hangars, bâtiments), ouvrirait la voie à une organisation territoriale où peuvent se mêler des habitats singuliers, des conditions de travail et d’activités productives de tout genre (industrielle, artisanale, tertiaire, logistique, commerces) dans un espace urbain ouvert et repensé pour accueillir toutes ses fonctions. On parlera également de la ville productive comme d’un territoire de vie et d’appropriation par une multiplicité de pratiques sportives, créatrices, culturelles et festives. Ceci demande une approche visant un ancrage stratégique de l’économie


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Description du site

productive via la réintroduction en ville par exemple d’entreprises innovantes du secteur secondaire. La ville peut en effet assurer le lien entre la connaissance, l’innovation et la production dans une économie circulaire misant sur des circuits économiques plus courts et plus durables, la « Renaissance des fabriques » en ville. Fortes des expériences et des politiques mises en œuvre depuis 2004 (Le Projet urbain – Un Nouvel Art de Ville – en 2004, le séminaire Ville 3000 en 2009, Lille Respire/Concours Bas Carbone en 2015), la collectivité et la métropole souhaitent se positionner en continuité de ces initiatives pour aller toujours plus loin dans la réflexion tout en apportant expérimentations et pragmatisme.

Le site de réflexion, couvrant l’île des Bois-Blancs, les rives du canal et la gare d’eau, de la presqu’île Boschetti jusqu’au parc de la Citadelle, est un territoire en transformation dont les deux sites de projet mis en relation peuvent éveiller et inciter à de nouvelles activités en lien avec la voie d’eau. Les sites de projets sont situés aux deux extrémités du site de réflexion : – parcelle de la piscine Marx Dormoy : ce lieu populaire et fréquenté, composé de plusieurs activités et services, est encore en activité ; néanmoins, la fonction « piscine olympique » sera reconstruite sur le site de Saint-Sauveur ; le complexe actuel est donc en transition entre nouvelles activités à imaginer et maintien ou mutation des usages actuels (médiathèque, théâtre, activités nautiques) ; - Silo Standart et la presqu’île Boschetti : espace unique sur la métropole, en limite ouest de l’écoquartier des Rives de la Haute Deûle. Ce site de projet est la seule fenêtre du quartier du Marais de Lomme sur l’eau. Bordées par un plan d’eau de 4,5 hectares et reliés par une darse, une partie de la presqu’île et la parcelle de l’ancien silo sont des espaces de transition, supports de projets autour du paysage (nécessité de retrouver des continuités territoriales), de la notion de lien en poursuivant les « accroches » entre le territoire de la ZAC et les quartiers préexistants, de la programmation liée à la question de la mixité et de l’identité de ce territoire.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

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Les réflexions déjà entamées sur notre territoire, comme le Concours EDF-Bas Carbone en 2015, la mise à jour du plan directeur des Rives de la Haute-Deûle en cours, ont permis de montrer, à l’échelle du périmètre de réflexion proposé pour ce concours Europan, la présence d’un tissu hétérogène devant fonctionner davantage par réelles associations que par juxtapositions. Un des objectifs du concours est de faire émerger un nouveau modèle de développement urbain et territorial qui repense l’organisation sectorielle et parfois ségrégative du territoire, au profit du renforcement d’un certain nombre de liens et de liants qui sont l’essence même de la ville européenne L’idée de mixité est un choix qui apparaît déterminant aujourd’hui, dans une perspective de développement durable. La métropole a davantage à gagner avec une économie qui mise

sur une production et des emplois locaux moins préjudiciables pour l’environnement en mettant l’accent sur le recyclage et les cycles courts. À l’heure des interrogations sur le réchauffement climatique, l’eau et son réseau nous font comprendre l’intérêt des cercles vertueux à petites échelles. Les sites de projets proposés sont parmi les dernières opportunités foncières maîtrisées du secteur ouest de la Haute-Deûle et également de la pointe nord de l’île des Bois-Blancs, permettant le maintien et la création d’activités de nouvelle génération en «bord à canal», port d’attache pour des bateaux atypiques répondant à une ou plusieurs fonctions à la fois. La séparation entre activités productives, tertiaires et habitations mérite d’être repensée, faisant de la mixité sociale et fonctionnelle une condition nécessaire au vivre ensemble, avantagée par le fil conducteur de l’eau.


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Légendes des images 1 La presqu’île Boschetti et le Silo Standart. 2-3 L’îlot de la piscine Marx-Dormoy. 4-5 Les abords de la piscine Marx-Dormoy.

6 Le Silo Standart. 7-8 Périmètres du site de réflexion

et des sites de projet.

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Le site de réflexion.


Écoto(w)ne

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Studio Rijsel Édouard Cailliau, Thomas Lecourt, architectes, avec Romain Leignel, illustrateur, Delphin Colin, paysagiste

Un écotone est une zone de transition entre deux écosystèmes. La lisière est une description géographique ou paysagère des milieux, celle d’écotone décrit le fonctionnement de lisières mouvantes dans l’espace et le temps. La berge, écotone linéaire, devient un lieu de transition (et de mise à distance) entre ville et Deule, en n’opposant pas les deux éléments, mais en les rendant complémentaires. À l’instar des grandes plages du nord de la France ou de la côte belge, l’eau induit un rapport frontal au paysage et donc à l’espace bâti, de plus en plus proche et de plus en plus haut. Ici, le canal et l’île introduisent une deuxième dimension, plus douce, celle de la longueur, du fil de l’eau, des chemins de halage, des promenades. Les différentes épaisseurs présentes sur l’île et au-delà, les arrières des îlots de logements, les resserrements d’un chemin au pied d’un talus forment le déjà-là et constituent autant de situations de projet. Dans un rapport de complémentarité, et non de mimétisme, l’aménagement de la berge sud vient affirmer son caractère sauvage et paysager alors que le quai des berges nord constitue un véritable élément d’urbanité, reliant par la ville les deux berges. Par un travail fin de la lisière (lieu où l’écosystème est le plus riche entre plaine et forêt), les épaisseurs de la berge deviennent des séquences et la font basculer en un parc. Nous construisons le vide en en définissant ses limites. Ce parc linéaire devient une des étapes de la grande échelle. C’est une ossature, un support de développement transcalaire, permettant des usages variés, tant prémédités qu’inédits. Le parc linéaire s’adresse aussi bien au grand territoire du canal qu’aux

Édouard Cailliau et Thomas Lecourt, architectes, ont fondé Studio Rijsel en 2017 après presque dix ans de travail en commun dans une agence lilloise reconnue. Studio Rijsel est une association de paradoxes : – Culture commune Studio évoque tout aussi bien le lieu de la fabrique, de la création, qu’un lieu de vie. Il fait se côtoyer les différents médiums : le dessin, la maquette, le numérique, dans une unité de temps. Le studio est une forme de construction commune par le faire et l’imaginaire. – Géographie mouvante Rijsel évoque nos racines, la ville de Lille, les Flandres et l’ancrage du Nord, mais aussi ses origines diverses, sa multiculturalité. C’est ce que l’on peut lire quand on rentre chez soi depuis l’autre côté de la frontière, une forme d’altérité et en même temps symbole d’une culture commune. Rijsel est un rayonnement qui permet de s’ouvrir géographiquement, d’être mobile et visible : la métropole, le département, la région, Paris,

Lauréat

habitants de l’île en y conférant un jalonnement d’usages. Ces jalons sont implantés à des lieux stratégiques qui deviennent des poches de potentialités. Ils activent des transversalités convoquant toute l’épaisseur de l’île, voire au-delà. Les deux sites de projets s’accrochent à cette armature paysagère. Les ambitions ont été communes pour les activer : 1 - une entrée territoriale : signifier l’épaisseur de l’île en sanctuarisant le vide de berge à berge dans chacun des deux sites ; 2 - s’appuyer sur un élément patrimonial fort, structurant l’inscription urbaine : la piscine à l’est et le silo à l’ouest ; 3 - les programmes viennent s’installer avec deux objectifs : - installer une nouvelle énergie par l’apport de programmes culturels, productifs, commerciaux revitalisant l’offre en place ; - éveiller les quartiers par de nouveaux usages, de nouveaux liens, une mixité, et ce, dans une temporalité douce. C’est un projet processus, où l’attention portée initialement sur le paysage permet d’agir en levier sur les différentes échelles, du quartier aux berges de la Deule, et d’agir sur les personnes : des habitants aux promeneurs, des touristes aux artisans, des chercheurs aux familles… Avis du jury Projet convaincant par son parti urbain et sa finesse d’insertion dans l’existant. Avec une bonne prise en compte de l’échelle urbaine, la proposition traite l’ensemble du site et des berges, en introduisant de nouvelles activités de manière non invasive. La description du processus est pertinente de même que les thématiques productives développées (agriculture et permaculture en lien avec les savoirs issus d’Euratexhnologie, activités d’art et artisanat).

les grandes métropoles belges (Anvers, Gand, Bruxelles). Nous avons plaisir à travailler les sauts d’échelle et à transformer des petits lieux temporairement pour la scénographie d’une exposition, mais également à réfléchir, comme ce fut le cas pour Europan, à des temps plus longs, à des projets-processus qui comprennent le territoire et l’entraînent dans une douce métamorphose. La conception partagée est également un des axes de notre méthode. Rester curieux, en mouvement, nous amène à constituer des équipes aux membres venus d’horizons différents et aux compétences diverses permettant, ensemble, de parvenir à constituer une réponse nouvelle, adaptée et inscrite. À titre d’exemple, pour Europan, nous avons travaillé avec Delphin Colin, paysagiste pour l’ensemble de la réflexion sur le territoire de l’île, et avec Romain Leignel, illustrateur, pour constituer l’isométrie principale, vecteur de notre projet. Contact p. 326

Légendes des images 1 Le Jardin d’abondance : cette suite de jardins,

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lieu d’expérimentations pour le développement de la permaculture et de découverte destiné au grand public, concentre l’attention de tous les programmes alentour. Le Stand’art : Le programme du Stand’ art vient en écho à l’activité des patios productifs. C’est un ancrage culturel, historique et architectural. Isométrie générale. Territoire et mobilité. Épaisseur et lisière. Transversalités et jalons. Rayonnement. La plage : les pignons du projet Boschetti se montrent sur la berge et offrent à voir la profondeur du système des patios productifs en abritant des programmes de restauration et de loisirs.


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et… et… et…

Lauréat

Adrien Coste, Guillaume Vienne, architectes

2 2 2 La ville productive de Lille est une collection Une collection de savoir-faire symbolisée par cinq pôles d’excellence. Une collection d’universités, de laboratoires et de musées. Une collection de lieux emblématiques de la productivité passée et actuelle. Une collection de volontés citoyennes, d’associations, d’habitants entrepreneurs et désireux de produire. Des collections Elles interagissent. Parfois uniquement entre leurs entités, parfois entre elles, via un rhizome. « Un rhizome ne commence et n’aboutit pas, il est toujours au milieu (…). L’arbre impose le verbe ‹ être ›, mais le rhizome a pour tissu la conjonction ‹ et… et… et… › » (G. Deleuze et F. Guattari, Mille plateaux, Capitalisme et schizophrénie 2, Éditions de Minuit, 1980 p. 30). et… et… et… comme condition inhérente à la ville productive : un espace où le temporaire est autorisé, l’erreur est permise, où tout projet semble possible, le rhizome étant indépendant et supérieur à la somme des entités qu’il alimente. Notre projet propose d’exacerber ce rhizome et de rendre visible la synergie propre à la Métropole européenne de Lille. Connecteurs - Vecteurs Le site de Bois-Blanc est traversé par deux armatures paysagères qui forgent le paysage de la métropole : l’entrelacs du Grand Canal et du bras du Canteleu qui forme l’îlot du Bois-Blanc et la Citadelle ; l’Armature verte, collection de parcs structurants, de bandes paysagères, qui couronnent la ville. Dans et…et…et…, ces deux vecteurs urbains deviennent les théâtres de la productivité de la ville : Armature verte : Sous l’influence de la nouvelle Cité de l’agriculture (site Silo Standart), foyer de chercheurs, penseurs et

Les questions qui nous animent : – Quelle position adopter face à une société en permanente mutation ? « Le maintien du plus frivole détail d’architecture et l’instabilité de la métropole sont incompatibles. Dans ce conflit, la métropole est, par définition le vainqueur (…) 1. » Face à l’obsolescence de son contenu, l’architecture est mutante ou n’est plus. La flexibilité devient alors une condition inhérente à une architecture métropolitaine. Ce constat nous amène à considérer chaque projet comme un nouveau processus à créer et non comme un objet architectural fini. « Un cadre ordonnant l’espace pour l’imprévisible, le non planifié, un processus vivant, (…). Sans cette composante toute planification est rigide et sans vie2. » Nous envisageons chaque projet comme une nouvelle histoire à imaginer où l’architecte n’est qu’un des acteurs. Cette histoire sera la combinaison d’un programme, d’une maîtrise d’œuvre, d’une maîtrise d’ouvrage, d’un contexte, d’usagers… Chaque ébauche de projets est

citoyens, une agriculture participative et professionnelle se développe tout au long de l’Armature. Grand Canal : Les succursales du CMDU sont multipliées, intensifiant la campagne « dernier kilomètre » qui vise à réduire les transports de véhicules routiers en ville. Des navettes fluviales transpole sont mises en place. Bras du Canteleu : Ponctué de palines – postes d’amarrage polyvalents –, le bras du Canteleu devient accessible à tous : paddle, bateaux, marchés flottants… Le dernier kilomètre se fait ici à K’Lille en kayak. On y découvre le collier de perles de ce bras d’eau : station d’eau, ville d’agriculture, Euratechnologie, ville de fablab, base nautique… Tissu urbain : Grossform – plaques amiral Du tissu urbain émerge des « plaques amiral » : constituées d’un sol identifiable et fédérateur, elles accueillent un programme emblématique de la ville productive et délimitent des espaces du possible. Leurs sols sont des objets architecturaux structurant le territoire de la métropole. « Pourquoi la Grossform ? La réponse : la Grossform crée le cadre ordonnant l’espace pour l’imprévisible, le non-planifié, un processus vivant, une architecture parasite. Sans cette composante, toute planification est rigide et sans vie » (Oswald Mathias Ungers, in Grossformen im Wohnungsbau, 1966, p. 15). Avis du jury Projet ambitieux et pertinent à l’échelle métropolitaine et à l’échelle du site avec une bonne prise en compte des deux berges dans sa logique d’accroche aux canaux et de mise en réseau d’espaces de nature. Le projet est complet et équilibré, mis au service d’une stratégie programmatique claire et intelligible.

questionnée par différents documents, médiums, rencontres, visites, etc. « Nos projets ne sont pas des réflexes qui sont connus à l’avance… Nous sommes un peu comme un surfeur […] il ne contrôle pas les vagues, mais il les reconnaît et sait comment aller avec elles, même contre elles1. » – Où allons-nous à partir d’ici ? Nous appréhendons la référence comme base de tout projet. Chaque idée, chaque réflexion, peut trouver son écho dans des travaux passés et/ou contemporains. Cette pratique à livres ouverts nous impose d’identifier les enjeux de chaque programme, d’établir nos ambitions, notre réflexion afin de guider nos recherches. Nous souhaitons nous inscrire dans la synergie des idées plus que dans le solipsisme de la page blanche, tout en conciliant des termes a priori antagonistes : le standard et l’inédit. Contact p. 326 1 R.Koolhaas, in S, M, L, XL, New York, Monacelli, 1994.

2 O.M.Ungers, Grossformen im Wohnungsbau, 1966.

Légendes des images 1 La frise du bras du Canteleu ponctué 2 3 4

de « plaques amiral » et de bâtiments emblématiques. Intensification d’un métabolisme urbain. La fablab city. La gare d’eau.


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Culture urbaine

Clément Devignes, Dominique Lerche, Guillaume Anrys, architectes, avec Antoine Muller, architecte

Mention spéciale

2 2 2 Un pôle d’excellence métropolitain pour la ville du xxie siècle Nous avons choisi d’aborder le sujet de la ville qui produit, par la ville qui cultive. Notre ambition est de créer un pôle d’excellence à l’échelle de la Métropole européenne de Lille : un haut lieu de recherche, et d’enseignement pour expérimenter un mode de vie autonome et vertueux. Deux fortes polarités sont proposées de part et d’autre de l’île, renforcées par un réseau de canaux perpendiculaires à l’axe principal. D’un côté, l’ancien silo devient l’étendard d’un campus accompagné de halles créatives, espaces innovants à grande échelle pour étudiants, artisans et ingénieurs. De l’autre côté, la piscine Marx-Dormoy est reconvertie en marché et jouxtée de maisons 2030 : une nouvelle façon de développer de l’habitat mixte avec des lieux de travail et des activités. Le site du Silo Standart et de la presqu’île Boschetti Ce site est à la confluence des deux bras de la Deûle entre paysage urbain et industriel. Il est conçu comme la grande manufacture du xxie siècle pour favoriser le développement d’activités écologiques et durables. Dans un rapport privilégié au canal, des voies d’eau sont percées. Elles servent aux déplacements, à la distribution des matériaux, à la gestion naturelle des eaux de pluie et au rafraîchissement ambiant. Le long des canaux sont développés trois types d’architecture créative et hybride : 1 - Le campus « Standart » abrite un lieu d’enseignement et de recherche transversal entre l’art, le savoir-faire artisanal et la technologie. 2 - Les halles créatives, construites sur la partie sud du site, se présentent comme une référence aux sheds industriels. Elles sont les incubateurs de techniques de construction expérimentales développées dans le campus Standart. Leur typologie permet l’installation d’ateliers

C’est avec l’envie commune de travailler sur l’échelle de la Métropole européenne de Lille que notre équipe s’est constituée de deux jeunes agences lilloises – l’atelier TAG et Guillaume Anrys Architecte – ainsi que d’un architecte supplémentaire. Nous sommes quatre architectes donc – Clément Devignes, Dominique Lerche, Guillaume Anrys et Antoine Muller – dont les parcours nous ont permis de travailler à Lille (FR) mais aussi Tournai (BE), Melbourne (AUS) et Rotterdam (NL). Nous souhaitions mettre à profit notre connaissance du territoire lillois et de nos expériences internationales pour répondre à ce concours. Nous développons une approche engagée et responsable. Passionnés par l’univers urbain, notre ambition est de questionner la ville et ses processus de conception. L’agence Guillaume Anrys Architecte, créée en 2014, évolue sur des projets aux programmes et aux échelles très différentes. Depuis l’échelle domestique, qui constitue une part importante du travail de l’agence, jusqu’aux projets à grande échelle, la volonté est de construire une pratique transversale entre l’architecture, la ville et le paysage. Cette démarche a déjà été récompensée :

au rez-de-chaussée, de bureaux aux étages et ponctuellement, d’espaces occupés par des serres. 3 - La vallée habitée, face à la gare d’eau, est un lieu d’expérimentation d’une façon d’habiter ensemble autour d’un jardin, un lieu de vie et de culture partagé par tous les habitants. Le site de la piscine Marx-Dormoy Des canaux sont creusés pour relier les deux bras de la Deûle, installant un rapport privilégié avec le canal. L’eau pénètre le site et le traverse. Des espaces publics fluides et ouverts sont créés le long des canaux. Une place urbaine flottante reconnecte le site avec la rue de Dunkerque. L’ancien modèle d’habitat ouvrier datant du début du xxe siècle et lié à l’usine est remplacé par des unités de fabrication autonomes habitables et connectées à des plateformes d’échanges. L’habitant a la maîtrise, localement, d’activités écologiques et durables, de l’énergie et de sa diffusion. Cette architecture créative et hybride est connectée à l’eau directement depuis l’épaisseur du socle bâti. Chaque maison dispose de sa propre serre en toiture, micro-ferme urbaine. En rez-de-chaussée de larges ateliers laboratoires permettent à l’entrepreneur-habitant de créer, de produire et de transformer. La Halle Marx-Dormoy permet, à l’échelle locale et métropolitaine du fait de sa connexion à l’eau, de diffuser la production de chaque individu. Avis du jury Projet remarqué pour son travail sur la mixité des fonctions et de nouvelles typologies d’habitat inscrites dans la ville productive. Le projet prend le risque d’une proposition architecturale très forte et affirmant la dimension métropolitaine du site.

l’agence est lauréate de projets tels que l’appel à projet sur le stade Chaban-Delmas à Bordeaux, et primée pour un projet sur les Royal Docks à Londres. Nous souhaitons apporter une lecture affirmée et délicate des espaces pour favoriser les interactions entre les univers domestiques, urbains et paysagers. TAG Atelier d’Architecture s’applique à créer des bâtiments qui sont élégamment conçus, agréables à utiliser et exécutés avec raffinement technique. Nous sommes basés à Lille depuis 2014. Notre travail témoigne d’un intérêt marqué pour les méthodes de construction émergentes et l’évolution des traditions artisanales. La démarche de conception s’enracine dans une compréhension du site, un sens du lieu qui cherche à créer une architecture unique et adaptée à son contexte. Au cours de ces quatre années, notre équipe, composée de huit architectes, a nourri une culture d’atelier énergique et de collaboration, de créativité et de critique. Cette approche d’équipe a affiné une méthode de conception rigoureuse structurée par l’atelier. Contact p. 326

Légendes des images 1 Renforcer les liens au territoire. 2 Développer un cadre de vie naturel 3 4 5 6 7

au bord de l’eau. Créer des synergies entre les fonctions existantes et nouvelles. Plan-masse. Le site du Silo Standart et de la presqu’île Boschetti. Les halles créatives. La vallée habitée.


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Reprocess Factory

D-503 Nadège Lachassagne, architecte

Projet remarqué

2 2 2 « Reprocess Factory » est une fiction. Le programme B415 nous délivre un message préenregistré : un SOS. Les images, « instants privilégiés » comme les définit Deleuze, fixent le mouvement perpétuel d’une machine productive entièrement automatisée et installée dans le Silo Standart SA ; elle déploie son réseau tentaculaire sur toute la presqu’île Boschetti jusqu’au port de Lille. Telle une créature de Giger, elle manifeste un instinct de survie et de croissance au même titre que n’importe quel organisme vivant — une autofab de K. Dick où l’homme devient le spectateur impuissant de ce qu’il a lui-même initié : « Avertissement, poursuivit la voix plaisante. Il serait vain de prendre ce récepteur pour un humain et d’engager avec lui des discussions pour lesquelles il n’est pas équipé. Bien que dévoué à sa tâche, il n’est pas capable de pensée conceptuelle. Il ne sait que recombiner les données qui lui ont été fournies au départ. » Face à l’effort déployé par la Reprocess Factory, se mêlent l’effroi et la fascination, sentiments éprouvés par les scientifiques devant les formes totémiques construites par les fourmis mutantes dans le Phase IV de Saul Bass. Sur ce territoire, certains survivent comme l’enquêteur Killy dans Blame ! dessiné par Nihei ; d’autres se révoltent, Black Blocs incontrôlables rapidement évincés de la zone. Dans ce monde sans cesse recréé, les images mentales de spectateurs égarés apparaissent tel un paragraphe lu au hasard de La Foire aux atrocités de J.G. Ballard : « Xoanon. Ces petits puzzles de plastique, semblables aux jeux offerts par les marques de carburants ou de détergents, ont été découverts un peu partout sur une vaste étendue, comme s’ils étaient tombés du ciel. Il en avait été produit des millions, dans un but mystérieux. Plus tard, on s’aperçut qu’on pouvait les transformer en toutes sortes d’objets singuliers. » Les formes machiniques qui débordent des façades réaffectées sont à la fois étrangères et familières à leur environnement comme la manifestation de psychoprotoplasmes, thérapie expérimentale du professeur Raglan dans le Chromosome 3 de Cronenberg — la mise au jour d’un processus infini.

Bienvenue dans le xxie siècle, un monde à 70 % urbanisé et globalement connecté, des villes sous surveillance généralisée dans lesquelles circulent des voitures vides et sans volant ; où les architectures scintillent de mille invisibilités et se laissent traverser par la simple volonté prédictive du cyborg. Sur une terre terraformée par les meilleures intelligences cybernétiques, la Black Box est devenue l’alien rétro-fécondé d’un univers à conquérir. D-503 dessine, photographie, filme et écrit. De, par et à travers la machine, il cherche des visibilités, des résonances vivantes qui doivent lui

Ce que nous voyons n’est que la synapse d’un cerveau bien plus vaste ; le fragment visible d’une occupation de bâtiments vidés de leur contenu ; dans une ville obsolète et devenue autophage, il est le reflet prismatique d’une installation invasive. « La machine tournait paisiblement vers eux ses récepteurs indéchiffrables et impassibles. Elle faisait son travail, un point c’est tout. Le réseau mondial de fabriques automatisées – ou autofab – remplissait imperturbablement la tâche qui lui avait été confiée cinq ans plus tôt, au début du Conflit planétaire total », écrit K. Dick. Musique utilisée pour la réalisation des images de Reprocess Factory : Strategien gegen Architektur III, Einstürzende Neubauten, 1991-2001, Mute Records. Œuvres citées : L’Image-mouvement, Cinéma 1, Gilles Deleuze, Éditions de Minuit,

p. 15. « H.R. Giger. Seul avec la nuit », Le lieu unique, Nantes, 15.06.201727.08.2017. « Autofab », Nouvelles, 2, Philip K. Dick, 1953-1981, Denoël, p. 249, p. 244. Phase IV, film de Saul Bass, 1974. Blame !, Tsktomu Nihei, Glénat. La Foire aux atrocités, J.G. Ballard, Tristram, p. 167. Chromosome 3, film de David Cronenberg, 1979.

Avis du jury Une proposition dystopique et manifeste qui s’inscrit dans une tradition de « parole libre » promue par Europan. Malgré son caractère strictement fictionnel, le jury a remarqué cette proposition et sa capacité d’interpellation qui présentent un intérêt particulier en réponse au thème de la session.

permettre de garder la raison. C’est un décodage halluciné des sédimentations machiniques — puis un re-codage expérimental par cut et pick-up. C’est un nomadisme prismatique à l’intérieur même de la camera obscura qui finit par se briser en d’infinis éclats de lumière. Des éclats proches ou lointains qui sont modélisés, simulés et mis en ordre dans un montage narratif à la Vertov. Des blocs d’imagestextes qui définissent alors la fiction opératoire d’un possible à raconter. Ce sont des fictions par échappement et déplacement — à travers des mondes baroques ouverts sur nos intériorités les plus profondes faites de

rêves et de promenades mentales virtualisées —, c’est un saut paranoïaque hors de la machine à enfermement — un retournement panoptique qui offre à la conscience une vision exploreuse sur des exo-architectures proliférantes et dévoreuses de songes sous contrôle. Ne pas devenir fou comme nous le rappelle J.G. Ballard et chercher les espaces qui permettent encore de les parcourir librement. D-503 est nomade et multiple, il est l’Intégrale qui se dirige vers des horizons toujours lointains, un voyage fait de rencontres et d’émerveillements. Contact p. 326


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Je suis le programme d’intelligence urbaine et locale (IUL) B415 de cinquième génération à agencement augmenté neuro-quantique et hydrogénétique non carboné.

Mon cortex s’auto-stimule à des fins productives en tenant compte des exigences et des lois urbaines qui m’ont été fixées. Mon rôle est de gérer l’ensemble machinique présent localement. Ma tâche est de ­traiter, d’épurer et de reconvertir les déchets industriels produits par les humains pendant plus de deux siècles.

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Mon emprise sur le site de production est totale. Le projet éco-cybernétique urbain a été écrit une fois et aucune mise à jour n’est venue le perturber. Aussi le site n’a été réinitialisé que deux fois par la faute de deux virus urbains exo-écogènes.


La force de travail opérante est entièrement machinique et automatisée par mes soins. Les humains ne sont pas autorisés à entrer sur le site à moins qu’ils soient transhumains, habilités et programmés selon des exigences contextuelles de production.

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Ma tâche est immense, mais l’obsolescence a été engrammée dans ma mémoire active. Je dois m’autodétruire pour laisser la place à une intelli-

gence supérieure à la mienne. Je n’ai pas été programmée pour évoluer. L’existence m’est étrangère. Le seul but à atteindre est résilient.


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D.E.U.L.E.

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Serge Mammarella, urbaniste, Jose Augusto Miranda Goncalves, architecte, Voninkazo Randrianarisolo, architecte urbaniste

Avis de la commission d’expertise Le projet propose une réappropriation des canaux et des berges à travers une stratégie thématique qui développe un large mixte d’activités nautiques et portuaires : plaisance, sport nautique, fret et transport fluvial… Son objectif est de renforcer l’attractivité du territoire par cette nouvelle identité programmatique en lien avec la voie d’eau, depuis l’échelle locale jusqu’à celle nord-européenne, en passant par l’échelle métropolitaine.

Présélectionnée

Toutes les activités nautiques et portuaires sont traitées avec l’idée de créer autour des canaux de la Deûle un réseau d’échanges et de rencontres mêlant habitat et activités. À l’échelle du site, deux pôles se distinguent. Celui d’une zone portuaire mixte sur le site du Silo et de la presqu’île Boschetti rapprochant ainsi bateliers et plaisanciers. Un autre consacré au tourisme et au sport sur le site de la piscine Marx-Dormoy.


Ville autoproductive

Pierre Montigny, Quentin Gérard, Vincent Vaulot, architectes, Nicolas Liefooghe, architecte urbaniste

Présélectionnée

2 2 2 Avis de la commission d’expertise Le projet propose de développer sur l’île un pôle d’excellence thématique (le 6e de la métropole lilloise) consacré au recyclage/ réemploi des matériaux de construction, et notamment de la brique (module symbolique). Celui-ci s’intègre dans un réseau territorial élargi à l’échelle nord-européenne (aire eurométropolitaine) via le liant fluvial (axe nord-Seine). L’équipe identifie un réseau d’acteurs déjà présents sur le territoire élargi et leur mise en réseau avec pour visée de dynamiser

la filière, et de fonder un projet social et économique fédérateur pour la métropole (« New Deal »). Le projet articule EXTRACTION (Silo Standart), TRANSFORMATION (presqu’île Boschetti) et EXPOSITION/VALORISATION (piscine Marx-Dormoy) pour fonder à l’échelle de l’île une centrale catalysatrice favorisant le rapprochement des acteurs – professionnels producteurs et habitants consommateurs.


Pantin, métropole du Grand Paris

Imaginer le métabolisme productif de demain

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Pantin, métropole du Grand Paris

Imaginer le métabolisme productif de demain


Pantin, métropole du Grand Paris

Imaginer le métabolisme productif de demain

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le site Europan de Pantin, métropole du Grand Paris, est porté par

Bertrand Kern, maire de Pantin

Charline Nicolas, adjointe au maire en charge du développement durable et de l’environnement, ville de Pantin Philippe Lebeau, conseiller municipal énergie, transports et lutte contre les pollutions, ville de Pantin Pascal Dayre, directeur général adjoint, EPF Île-de-France Pauline Robert, directrice de l’aménagement, ville de Pantin échelles de projet

L+S urbain et architectural famille européenne de site

Et productif à nouveau ! localisation

Métropole du Grand Paris, ville de Pantin, Quartiers de l’Ecoquartier Gare et de la Porte de l’Ourcq population

Métropole du Grand Paris : 7 millions habitants, ville de Pantin : 53 816 habitants site stratégique

189 ha site de projet

10,2 ha

Olivia Metz, directrice du département développement urbain durable Carole Bourgeois, responsable de la mission Grands Quatre-Chemins, ville de Pantin Marion Baudouin, chargée de projets à la direction de l’aménagement et du commerce, ville de Pantin Marc Nicoladzé, chef de projet, EPF Île-de-France Fabien Gautier, direction de la stratégie et des montages financiers, Groupe Renault

site proposé par/acteurs impliqués

Ville de Pantin, Établissement public foncier d’Île de France, SNCF Réseau, concessionnaires Renault et Citroën maîtrise du foncier

Ville de Pantin (espaces publics), EPFif, SNCF Réseau, propriétaires privés suites opérationnelles envisagées

Maîtrise d’œuvre architecturale et urbaine représentant de l’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

Stratégie de la ville

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Localisé à proximité immédiate de Paris le long de voies de transport structurantes (route, fer et fluviale), le site est depuis le milieu du xixe siècle un important lieu d’implantation d’activités industrielles, artisanales et logistiques en lien fonctionnel avec la capitale française. Une importante partie de ces activités a pu être maintenue malgré la désindustrialisation opérée au cours de la seconde moitié du xxe siècle. Le début du xxie siècle est quant à lui caractérisé par l’arrivée d’activités tertiaires qui bénéficient d’une offre de transport en commun accrue : arrivée de la nouvelle liaison RER E (Réseau express régional) vers la gare Saint-Lazare (Paris) et l’est de la région Île-de-France, construction du tramway T3 sur les boulevards des Maréchaux de Paris.

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La Ville souhaite profiter de la présence des grands axes radiaux de communication qui ont construit son histoire industrielle et artisanale pour pérenniser ses fonctions productives dans un tissu urbain renouvelé et hautement qualitatif. Pour ce faire, elle développe depuis plusieurs années une stratégie active de transformation urbaine de son territoire qui a notamment pour objectifs de : 1- développer des quartiers mixtes sur une partie des anciennes emprises industrielles tout en conservant les activités ; 2 - relier les quartiers isolés par les faisceaux de transports ; 3 - intégrer les activités artisanales dans un tissu urbain mixte alliant logements et équipements ; 4 - Faciliter le partage des espaces publics par l’ensemble des usagers : habitants, travailleurs et acteurs économiques.


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Description du site

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Le site est marqué par la présence d’infrastructures radiales de transport reliant Paris au Grand Est. Le faisceau ferré, le canal de l’Ourcq, les ex-Routes nationales 2 et 3 segmentent l’espace urbain pantinois en une mosaïque de quartiers aux fonctions différenciées. Ces quartiers rencontrent actuellement une forte dynamique de transformation urbaine. Au nordouest, le quartier des Quatre-Chemins fait l’objet d’un projet de résorption de l’habitat insalubre, de création de logements et de développement d’un pôle artisanal. Au nord-est, la Ville mène actuellement une réflexion sur la requalification de la zone d’activité économique Cartier-Bresson. Au centre, la frange nord

du faisceau ferré laissera à terme la place à la ZAC Écoquartier de la gare (30 hectares) qui accueillera logements, bureaux, équipements et activités ainsi qu’un parc de 2,5 hectares. Il sera articulé avec le quartier de la mairie et la gare SNCF par un nouveau franchissement piéton. Au sud, la ZAC des Grands Moulins (3,7 hectares), dont une première tranche vient d’être livrée, développe une programmation mixte : tertiaire et logements. Le secteur de la porte de l’Ourcq, occupé majoritairement par deux grandes succursales de groupes automobiles, fait également l’objet d’une réflexion de la part de la Ville afin d’y développer un quartier mixte d’entrée de ville, tout en conservant une partie des activités


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

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La Ville souhaite développer de nouvelles morphologies spatiales adaptées à trois configurations : 1 - sur le secteur de la porte de l’Ourcq : mutations des succursales automobiles avec un maintien des activités économiques sur site ou à proximité ; la libération d’une partie de l’emprise foncière permettant le développement d’un quartier mixte et la valorisation d’un espace situé en entrée de ville et à proximité du canal ; 2 - au nord-ouest de la ZAC Écoquartier : conception d’un îlot d’activités tirant profit de la présence du fer et de la proximité du boulevard périphérique ; 3 - au nord-est de la ZAC Écoquartier gare : développement architectural d’un îlot mixte accueillant bureaux, commerces, activités et logements. La Ville souhaite également engager une réflexion sur l’intégration en cœur urbain des espaces ferrés. La Ville est donc dans

l’attente d’une réflexion globale qui permette d’identifier les stratégies de projet à mettre en place pour accompagner la transformation du site. Quel(s) processus imaginer pour la mutation des emprises économiques ? Comment les transformer et les intégrer dans des îlots mixtes tout en les maintenant actives ? Quelle(s) forme(s) urbaine(s) et architecturale(s) imaginer pour concilier en un même espace des fonctions jusqu’à présent séparées ? Sur le site de réflexion, seront privilégiées des programmations d’activités économiques innovantes et compatibles avec les usages résidentiels voisins, en envisageant d’une part les synergies à créer avec les activités déjà en place dans le quartier (pôle artisanal, ZAE Cartier-Bresson, concessionnaires), et en s’appuyant d’autre part sur la filière des écoactivités en cours de structuration autour de la Cité de l’écohabiter. Il s’agira de concevoir les formes urbaines et architecturales les plus appropriées pour les accueillir, en intégrant des principes d’adaptabilité et de réversibilité.


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Légendes des images 1 La partie ouest du site de fret depuis le pont. 3-5 La partie ouest du site de fret depuis la rue

du chemin de fer. 2-6 Le site Renault, partie sud. 4 Le site Renault vu depuis le canal de l’Ourcq.

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Le site Citroën. La porte de l’Ourcq et la succursale Renault. La ligne de tramway et le site Renault. Le site Renault vu depuis le canal de l’Ourcq. La gare de Pantin jouxtant le site de projet.

12 Périmètres du site de réflexion

et du site de projet.

13 Le site de réflexion dans la ville de Pantin.


Kintsugi

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Lauréat

Daniel Garcia, Paul Jacquet, Alegria Giovannini, Dimitri Pagnier, Jean Remy Dostes, Nicolas Beyret, architectes, Louis Lazaro, Eugenie Denarnaud, paysagistes, avec Simon Cristiano, étudiant en architecture

Concilier centre urbain et économies fragmentées Nous faisons l’hypothèse que la ville productive de demain sera multiple et dépassera largement les catégories traditionnelles : industrie, tertiaire, artisanat… Dans la lignée des recherches menées par le philosophe Bernard Stiegler, nous intégrons l’urgence de différencier l’emploi qui s’automatise (47 % des métiers risquent de disparaître dans les deux prochaines décennies), basé sur des objectifs de consommation, et le travail qui est au contraire « désautomatisé », créateur de sens, d’imprévus, et de « capabilités ». Cette nouvelle ville productive bouscule donc les façons de faire : apparition de nouveaux lieux et programmes, élargissement des lieux d’apprentissage, renforcement des liens entre lieux de travail et espaces publics… Kintsugi et la stratégie des « Petits-Moulins » « Kintsugi » est un savoir-faire ancestral japonais de réparation des porcelaines cassées à base de coutures d’or qui tient compte du passé pour créer un nouvel objet sublimé. La stratégie des « Petits-Moulins » s’appuie sur les pépites existantes (Hermès, Grands-Moulins, galerie Thaddaeus Ropac…) et propose une adaptation en douceur du tissu économique actuel dans le but d’y intégrer les lieux et les conditions de la nouvelle économie bas-carbone et contributive, tout en renforçant les économies et vocations existantes : luxe, métiers d’art, culture et sport. L’ensemble des ressources (matières

L’équipe pluridisciplinaire (architectes, urbanistes, paysagistes) s’est constituée fin 2016 lors de notre participation au concours Bas-Carbone pour lequel les agences FUSO et HAME ont été lauréates en 2017. FUSO se définit comme un outil de liaison d´un réseau multidisciplinaire formé par des architectes, ingénieurs, avocats, scénographes et industriels. Son architecture s’appuie sur une connaissance technique des processus constructifs et perçoit dans la transformation et l’optimisation de l’existant l’une des bases du respect environnemental. Les différents projets développés par l’agence traitent : la transformation/valorisation du patrimoine industriel du xxe siècle, les nouveaux espaces de travail, l’innovation participative et les cycles de vie des matériaux. HAME est une agence de conception, d’étude et de conseil. À travers les compétences croisées de ses membres fondateurs, HAME intervient sur l’ensemble des « établissements humains », de

premières, outils, lieux…) sont intégrées à la réflexion afin de créer un véritable écosystème écologique et apprenant. Au nord, le projet se tourne vers l’écologistique et l’écoconstruction, proposant une transition programmatique entre les activités en lien avec réseau ferroviaire et l’espace public, et tirant profit des filières existant aujourd’hui dans les quartiers Cartier-Bresson (recyclage) et Quatre-Chemins (artisanat). Au sud la nouvelle École des métiers et du savoir-faire se base sur une programmation innovante pour la recherche, la formation et le savoir-faire local, et vient également enrichir par des programmes ludiques l’axe du canal. À l’opposé d’une posture fonctionnaliste, le projet « Kintsugi » permet de laisser une grande place à la négociation dans le temps et à l’évolution et propose de rapprocher certaines fonctions clés (distribution, formation, stockage, logistique, transformation…) dans une logique vertueuse : diminution des émissions carbone, augmentation de la circularité des ressources, mutualisation des besoins, interactions sociales… Avis du jury Une réponse aboutie appuyée par une argumentation claire, pertinente et sensible. Le projet se distingue par sa lisibilité et ses qualités d’insertion dans l’existant, en répondant au thème et aux problématiques du site. La programmation proposée résonne avec l’histoire manufacturière de Pantin pour imaginer de nouvelles formes de cohabitation et d’échanges dans la ville.

l’échelle du logement jusqu’au grand territoire. En regroupant trois disciplines : l’architecture, l’urbanisme et le patrimoine, HAME défend une vision holistique, rigoureuse et en prise avec les enjeux de la société. L’agence s’appuie sur l’expérience de ses fondateurs, acquise au sein de grandes agences parisiennes, pour offrir un accompagnement complet et des projets au service des usagers et du paysage urbain. CIEL est un atelier composé de deux paysagistes. Son approche croise la géographie humaine et sociale, le dessin, la botanique, les dynamiques écologiques, l’urbanisme et l’architecture pour apporter aux sites des projets une meilleure relation avec leurs environnements. Son travail interroge les différentes configurations des territoires, pour révéler le lien fondamental entre les humains et l’environnement, aussi bien dans des espaces urbains de villes globalisées. Contact p. 326

Légendes des images 1 Mécanique en mouvement, l’axe des nouveaux

métiers.

2.a 2017 : les îles. Pantin est incisée par un

ensemble d’îles hermétiques repliées sur elles-mêmes et agrégées le long des grandes infrastructures de transport. 2.b 2020 : Les îles commencent à s’ouvrir et à entrer en interaction les unes avec les autres par l’intermédiaire de nouveaux espaces publics souples et actifs. 2.c 2030 : Synergies entre espaces urbains et espaces productifs ancrés dans la ville et son territoire. Pantin est un archipel productif qui fonctionne en écosystème. 3 Un archipel productif et apprenant.


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Ex-changing production

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Valerio Ciotola, architecte paysagiste, Raul Forsoni, architecte urbaniste, Andrea Guazzieri, architecte, avec Margherita Giubelli Bortolami, écrivaine

La ville poreuse, compacte et reconnaissable Si, d’une part, la construction de grands axes infrastructurels a toujours projeté Pantin dans la modernité, elle constitue, d’autre part, l’obstacle majeur à l’amélioration de l’habitat. La résolution de cette problématique ne réside pas dans la réponse à une demande spécifique, mais plutôt dans la conception d’un système urbain qui alimente les ambitions d’une collectivité. Dans cette perspective, nous imaginons une ville durable, capable de se reproduire en permanence et de se nourrir de l’échange entre la sphère publique et privée. Trois principes fondamentaux sont à la base du schéma urbain proposé : la recherche de la compacité et de la juste densité, la porosité – soit la possibilité de se laisser traverser – ainsi que la facilité de l’identification des formes urbaines qui permet de les reconnaître. La compacité, qui optimise l’occupation du sol, permet de regrouper les activités et de libérer du foncier afin de créer des espaces verts qui contrastent avec le gris du béton, prédominant dans des zones périurbaines. La porosité, caractère fondamental de la ville adaptable et fonctionnelle, est un principe qui ne se manifeste que dans le temps ; une infrastructure invisible qui s’adapte à chaque changement de la ville, grand ou petit, et qui recueille l’ensemble des vides qui composent le tissu urbain. Le troisième principe, lié à l’identification, suppose une recherche d’identité, il pose le postulat que l’image d’une ville est liée à sa forme et à ses proportions. En prenant comme point de départ les tracés des environs proches, notre projet génère une transition entre les quartiers au sud, la ZAC Écoquartier, et le canal de l’Ourcq.

GFC est une agence d’architecture basée à Paris, créée par Andrea Guazzieri, Raul Forsoni et Valerio Ciotola en 2015. Ses activités couvrent parallèlement les domaines de l’architecture, de la recherche et de la maîtrise d’œuvre. Grâce aux nombreuses expériences acquises au sein d’autres agences, et aux différents parcours de chaque associé, l’agence embrasse naturellement une vision élargie de l’architecture qui s’étend aux domaines proches du paysage, de l’urbanisme et de l’architecture d’intérieur. Partant de ce regard, la forme d’une ville, la beauté d’un territoire, la mémoire d’un lieu, mais également les aspects sociaux, économiques, durables, politiques et administratifs d’un projet deviennent les nuances complexes d’une même question. Cette approche a pour but de générer des lieux de vie. Ainsi, chaque projet repose sur un dialogue pluridisciplinaire qui tend à révéler des opportunités sous-jacentes aux contraintes du site et les traduit, à travers un vocabulaire élégant et

Mentionné

À l’échelle de l’homme, le projet établit des variables dimensionnelles qui résultent des principales fonctions de la ville. Ces variables donnent des indications à différentes échelles et, en même temps, façonnent les espaces dans leur usage quotidien. Ce faisant, elles constituent un alphabet urbain qui définit les critères de la ville adaptable qui assurent la plus grande flexibilité et réversibilité aux espaces architecturaux, tout en respectant les contraintes imposées par le plan urbain. Grâce à cet alphabet, l’architecture fait preuve tant de différenciation que de cohérence. De ce processus, dérive une mixité formelle apte à la mise en œuvre de la plupart des programmes et à la création de scénarios urbains de plus en plus variés. En effet, notre projet ne se présente pas comme étant la résolution d’une ou plusieurs questions, mais plutôt comme le point de départ d’histoires qui façonnent les singularités de la ville de Pantin. Le rêve est commun : la création de lieux de vie continuellement animés, sereinement exploités, et favorables à une interaction féconde entre le concept d’habitants et celui de travailleur. Une succession des programmes qui s’entremêlent et se superposent. Par ailleurs, on le sait bien, une ville est toujours le résultat provisoire d’un ouvrage collectif, élaboré par la collectivité. Avis du jury Une proposition pertinente à plusieurs échelles, enrichie d’un travail fouillé sur les typologies architecturales. Le jury a notamment remarqué la mise en récit des propositions urbaines et l’approche matricielle qui offre une souplesse de mise en œuvre.

contemporain, en une architecture unique, capable de générer un sentiment d’inattendu. Depuis sa création, l’agence développe projets de la petite à la grande échelle, parmi lesquels figurent le Nouveau Musée des sciences de Naples, le Centre d’hydrothérapie d’Agnano et des bâtiments de bureaux à Paris. L’agence suit avec un engagement fort toutes les étapes du projet, de la conception jusqu’au chantier. Cette attitude collaborative, qui conjoint dès les premières phases une recherche continue à l’utilisation de maquettes 3D et BIM, est devenue désormais une méthode de travail solide permettant d’étudier en détail plusieurs scénarios et de générer des réponses justes, innovantes et rapides. Parallèlement à l’activité d’agence, GFC se dédie à la recherche académique et à l’enseignement. Ses membres sont ainsi récemment intervenus à la TUDelft, la Fontys Academy, l’IUAV, le POLIMI et à l’université de Naples-Federico II. Contact p. 326

Légendes des images 1 Vue de la place Renault depuis 2 3 4 5

le canal de l’Ourcq Vue de la place Citroën depuis l’avenue du Général-Leclerc. Le site Renault - 2022 Le site Renault - 2032. Vue de la cour depuis un des toits verts.


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Scoop – savoir coopérer

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Collectif TAC Charlotte Durand-Rival, Simon Forget, Chloé Durrieu, Mickle Bourel, architectes

À Pantin, les éléments du programme interagissent. La SCOP géante confronte les échelles de production : industrie et artisanat, artisans et bricoleurs, et exploite les qualités de la mise en commun des savoirs et des moyens. On crée un système où les organes se complètent et donnent une valeur ajoutée. Fonctionner ainsi, c’est poser les bases d’une manière de vivre en société. Orchestrer la rencontre des différents profils du site pour insuffler une appropriation par l’usage et créer une économie locale. Notre postulat s’inspire de la dynamique de Pantin : proposer des programmes visant à réanimer l’espace public et à défendre le vivre ensemble. Non, à Pantin, les dinosaures ne vont pas disparaître ! Quel avenir pour l’activité automobile en ville ? Nous nous sommes intéressés aux véhicules électriques et à la production d’énergie verte afin de proposer à Renault et Citroën un rôle central dans la mutation de la ville. Nous avons choisi de développer la thématique et l’utilisation de ces véhicules pour en faire un élément clé du système. La production d’énergie verte alimentera les bornes de recharge ainsi que les serres et l’éclairage public. L’entretien et la gestion de ce parc de transports donneront à Citroën et Renault l’occasion d’axer le site sur les nouvelles technologies afin de proposer un panel de programmes : formation, recherche, événements, les gardant ainsi au cœur de la vie du site. Un sol imaginé comme une carte des usages Son calepinage tend à redonner sa dimension d’accueil à la rue, il marque les seuils des équipements, opère les transitions et tend à rendre intelligible l’articulation entre les espaces de pause et de circulation. C’est un patchwork qu’on pourra choisir ou non de décoder, il aiguille et offre ses différentes couleurs et matérialités avec son sol piézoélectrique comprenant pistes cyclables, terrains de sport, et produit l’énergie instantanée redistribuée aux bornes de charge des véhicules, à l’éclairage public et à l’alimentation des serres.

Né d’un tumulte joyeux, le collectif TAC revendique le partage et la confrontation des idées. Porté par la dynamique collective, les quatre membres de l’équipe, Charlotte, Chloé, Mickle et Simon se réunissent autour de multiples sujets et notamment des concours aux problématiques variées qui donnent matière à penser différentes échelles et à croiser les disciplines. Autour de la table on crie, on n’est pas d’accord, on est passionné. TAC’hycardie l’agence qui palpite ! Dans cette cacophonie, les prémices d’un projet concerté voient le jour. Une fois les idées adoptées, la machine TAC se met

Mention spéciale

Site 1 et 2 Les garages sont reconfigurés, et le nouvel îlot accueille un programme mixte : logement, lieu de production et lieu d’enseignement. Les logements tiennent les rues et proposent une échelle intermédiaire entre l’espace public et la production. Entre les programmes se dessine une maille verte, un espace partagé qui offre diverses possibilités d’appropriation. Au cœur du lieu de production, un grand espace est partagé, le bâtiment devient un outil. Les machines sont mutualisées entre les professionnels des structures de tailles variées. Depuis la rue, le bâti offre des failles et des percées visuelles sur un cœur mutualisé, mixte et productif qui met en scène l’industrie. Site 3 Une portion de la parcelle accueille le pôle de recherche des énergies vertes et l’autre abrite les espaces de diffusion. On y retrouve les outils de logistique pour acheminer les différents matériaux sur l’ensemble du site via les cam’lib. Un centre de tri des déchets propose de créer des produits issus du recyclage et de l’artisanat, permettant au particulier de la ville de produire à nouveau en les transformant. Site 4 Le front bâti accueille des équipements publics, des loisirs et des espaces de coworking. Chacune de ces activités possède une vitrine sur la rue et un lien avec le cœur d’îlot. Cet interstice laisse place à un espace commun où se dressent les fermes verticales. Au fond, la halle existante accueille un marché de produits locaux connecté à la voie ferrée. Le soir la musique s’échappe de la halle et résonne au sein des serres verticales. Avis du jury Un projet guidé par une démarche coopérative adaptée aux problématiques du site. Les questions qu’il pose quant à son occupation actuelle sont pertinentes. Le jury a notamment apprécié le travail sur l’espace public couplé à la question des mobilités.

en branle et chacun nourrit le concept et avance dans son sens. Tous les sujets nous passionnent ! l’avantage de travailler sur des concours d’idées est de transcender l’usage par la force de proposition. Les contraintes perçues par les uns se révèlent être des atouts dans nos projets. L’optimisme est à l’honneur. Avec un regard positif, nous proposons une architecture nourrie de nouvelles technologies associées aux modes de vie contemporains, au service des entreprises de demain. Contact p. 326

Légendes des images 1 Plan-masse. 2 Coupe Citroën : artisanat et industrie. 3 Coupe sur les serres. 4 Sites 3 et 4. 5 Sites 1 et 2. 6 La nouvelle place sur l’avenue 7

du Général-Leclerc Façade sur les sites 3 et 4.


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Forum de Pantin

Elisabeta Dinu, Ioana Radulescu, Andra Stanciu, architectes

Présélectionnée

2 2 2 Avis de la commission d’expertise Dans le but d’orchestrer la productivité, considérée comme un acte social, une série d’interactions entre différents acteurs, une réponse à un besoin local, le projet vise à promouvoir différentes échelles d’initiatives. Son essence étant de créer des connexions à un niveau virtuel et des espaces ouverts et disponibles à l’échelle urbaine et architecturale. Quatre niveaux interactifs sont considérés : (1) Le niveau digital est alimenté par une plateforme d’échanges d’initiatives, (2) Le niveau urbain crée une agora urbaine, plateforme de rassemblement public ouverte à tout type d’usage, (3) Le niveau architectural

conceptualise l’idée de l’étagement multifonctionnel au sein duquel les multiples activités sont empilées. À cette élévation dynamique correspond la présence de deux tours, chacune signal d’entrée de ville : au nord (activités de manufactures, espaces de stockage, maison verte, marché, bureaux) ; au sud (show-room, fablab, salles de spectacles, équipements, bureaux, restaurants, etc.). (4) Le niveau économique est assuré par les rencontres et proximités des différents protagonistes dans ces superstructures qui fonctionnent comme des agitateurs.


Integrated Pantin

Présélectionnée Pierre-Paul Cursolle, architecte urbaniste, avec Valentine Piacentino, architecte urbaniste

2 2 2 Avis de la commission d’expertise Voulant répondre à une situation métropolitaine stratégique à l’échelle du grand Paris comme à l’échelle de la ville et du quartier, le projet propose l’établissement de 2 installations majeures pour l’intégration de la ville productive : un « smart hall » au Sud est placé le long du Canal, et un « productive deck » au Nord se déploie à quai long des voies SNCF. Ces mégastructures organisées, indépendantes et complémentaires cherchent

à mettre en place les conditions du développement de l’activité et du savoir faire au sein du milieu urbain. Ces figures fortes, sortes de condensateurs urbains capables, s’organisent en states afin d’articuler les différences de hauteur des sols existants et de créer de l’espace public. Elles supportent ensuite la construction de bâtiments posés sur les grands pontons proposés à la ville.


City of Makers

Tim O’Callaghan, Nimi Attanayake, architectes, avec Julia Beyer, urbaniste, Jessica Spresser, architecte, Daniela Perrotti, architecte urbaniste, Neil Cockburn, Alexandria Mackinnon, étudiants en architecture

Avis de la commission d’expertise - Le projet tente de « jeter un pont » à l’image d’un nouveau seuil de connexion entre Paris et sa première couronne. Il questionne radicalement le maintien des grands sites industriels, et plus généralement la question de la désindustrialisation. - Il s’inspire des villes antiques traditionnelles (Ahmedabad en Inde) pour délivrer son credo : une singulière proximité entre produire et vivre dans une imbrication dense, organisée autour de cours productives et d’une épaisseur bâtie qui se développe dans un plénum d’une hauteur peu élevée.

Présélectionnée

- Ce nouveau modèle accepte différentes activités qui coexistent mais qui convenablement séparées restent identifiables. Le plan urbain « chorégraphie » ainsi un rapport entre un espace public largement planté, nouvelle colonne vertébrale cherchant des continuités à l’échelle de la ville en relation avec les lisières pari­siennes et un tissu urbain traditionnel. De larges voies et quais, de grands jardins (zones d’exploitation agricole) séquencent les liens entre les cours du faire et du produire qui jalonnent les sites.

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Toulouse métropole

Entrer dans la métropole productive

Toulouse métropole

Entrer dans la métropole productive

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Toulouse métropole

Entrer dans la métropole productive

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le site Europan de Toulouse métropole est porté par

Jean-Luc Moudenc, maire, président de Toulouse Métropole

Annette Laigneau, adjointe au maire à l’urbanisme, vice-présidente de Toulouse Métropole, commission urbanisme et projets urbains Elsa Amadieu, direction de l’aménagement, Toulouse Métropole Sandra Guerrero, chargée de projets, Toulouse Métropole

échelles de projet

XL + L + S territorial, urbain et architectural

Jean-Marc Mesquida, directeur général, agence d’urbanisme et d’aménagement de Toulouse Aire métropolitaine

Hélène Touche, chargée de projets, famille européenne de site direction de la D’une zone productive planification et de à la ville productive l’aménagement urbain, localisation agence d’urbanisme et Toulouse Métropole, villes de d’aménagement de Balma, L’Union, Toulouse Toulouse Aire métropolitaine population

Toulouse Métropole : 748 149 habitants site stratégique

5,3 km2 site de projet

Prat Gimont : 42 ha, Vallée de l’Hers : 38 ha, Montredon : 44 ha

Jérôme Ionesco, architecte – projets et formes urbaines, direction de la planification et de l’aménagement urbain, agence d’urbanisme et d’aménagement de Toulouse Aire métropolitaine

acteurs impliqués

Toulouse Métropole, villes de Balma, L’Union et Toulouse, aua/Toulouse (Agence d’urbanisme et d’aménagement du territoire de Toulouse Aire métropolitaine) maîtrise du foncier

Toulouse Métropole, villes de Balma, L’Union et Toulouse, propriétaires privés suites opérationnelles envisagées

Études de faisabilités urbaines et architecturales, missions de maîtrises d’œuvre urbaines et/ou architecturales à initier avec les partenaires représentant de l’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste


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Comment le site contribue-t-il à la ville productive ?

Le site concentre une grande variété d’activités économiques : locaux d’activité et artisanaux, pôle commercial dynamique et un bon niveau de services. On trouve également une large offre résidentielle : un tissu pavillonnaire et la Zone d’aménagement concerté (ZAC) de Balma-Gramont avec 1 660 logements programmés. L’enjeu est de faire converger les zones déqualifiées et les polarités émergentes d’un territoire très contrasté et hétérogène. Dans un contexte très concurrentiel (nombreux projets en développement sur la métropole), le site doit trouver un nouveau souffle. Par conséquent, la métropole et les communes souhaitent encadrer sur ce site la mutation déjà à l’œuvre vers une mixité de fonctions confortant l’activité productive. Des réponses sont recherchées sur l’évolution de la morphologie urbaine comme sur des typologies d’architectures mixtes voire hybrides à proposer.

Stratégie de la ville

Métropole : Asseoir la vocation commerciale et d’activité de Balma-Gramont autour d’une identité forte et mixte afin de maintenir le site face à la concurrence accrue/Valoriser les qualités paysagères et les équipements sportifs et culturels pour en faire une spécificité des lieux/Faire venir la ville jusqu’à la station de métro Balma-Gramont, depuis Les Argoulets comme depuis la ZAC/Travailler la qualité de l’entrée de ville(s) (RD 112). Communes : À Balma, il s’agit de trouver le bon équilibre entre les deux centralités que sont le centre de la petite ville et la polarité commerciale métropolitaine, et de résoudre l’isolement du nouveau quartier résidentiel. À L’Union, on questionne le devenir de la frange sud de la commune : ce secteur périphérique par rapport au centre-ville est confronté à des enjeux métropolitains et à une forte pression foncière. À Toulouse, trouver la bonne articulation entre Balma Gramont et le quartier des Argoulets.


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Description du site

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Le site de Balma-Gramont-Porte métropolitaine, entrée nord-est de l’agglomération toulousaine, est un pôle économicocommercial majeur de la métropole, desservi par le métro A. Il voisine un projet d’aménagement d’ampleur, la ZAC BalmaGramont (réalisation en cours). Le site de réflexion s’étend sur trois communes : Balma, L’Union et Toulouse. À Balma, il s’agit de l’entrée nord, à l’Union du sud de la commune, et à Toulouse d’une des rares portions de

la ville externe au périphérique. Ce territoire est marqué par une topographie liée à la vallée de l’Hers et ses affluents, des îlots urbains peu perméables et de fortes coupures territoriales : autoroute, rocade, Route départementale 112, voie ferrée et cours d’eau constituent des barrières avec peu de franchissement. Il est le lieu de rencontre entre l’urbain et le paysage : vallée de l’Hers, ruisseau de la Garrigue et coteaux balmanais.


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Comment la production est-elle prise en compte dans le programme de mixité urbaine ?

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Vallée de l’Hers, porte urbaine : La vallée de l’Hers constitue à la fois un seuil de la ville de Toulouse et une coupure paysagère, combinée à la fracture du périphérique. Bien que périphérique, Balma-Gramont représente un pic d’intensité urbaine, entre polarité économico-commerciale et hub de mobilités. Sa grande mixité d’activités (Bâtiments & Travaux publics, commerce périurbain, drive, petit artisanat) doit y trouver un fonctionnement propre et une relation avec le paysage. Il s’agit également de traverser l’infrastructure : trouver articulation et complémentarité entre Les Argoulets et Balma-Gramont. Prat-Gimont, entre deux : Prat-Gimont est le nom d’un lotissement d’activité vieillissant séparant la ZAC de la station de métro Balma-Gramont. Questionnons ce tissu urbain pour proposer un métabolisme (espace public, programmation mixte dont activité artisanale, typologie) en capacité de relier les deux

différentes entités, et permettant de relier/connecter l’écoquartier voisin Vidailhan au métro. Le CEAT (Centre d’essais aéronautique de Toulouse) est une entité fermée et limite le quartier, alors que La Grainerie, équipement culturel métropolitain, y est enclavée : une relation à trouver avec Vidailhan et Prat-Gimont. Montredon, entrée de ville(s) : Ce site séquencé pose la question des entrées de ville : route départementale bordée de platanes, enseignes, boîtes commerciales et artisanales. De petits immeubles collectifs de logements y font une percée peu maîtrisée. Le hameau de Gramont, ensemble de maisons anciennes liant deux châteaux (Gramont et Thégra), ponctue cet axe. La partie nord de Balma-Gramont s’accroche ici à la route départementale. Quels modes de vie pourraient germer, quelles typologies urbaines et architecturales à développer dans ce paysage qui domine Balma Gramont depuis le coteau ?


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Légendes des images 1 La zone d’activité Prat-Gimont. 2 3 4

en direction de Toulouse. Le centre commercial et son parking silo, site Prat-Gimont-Gramont. Le château Thégra. Le quartier Vidailhan au sud de la ZAC Balma-Gramont.

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La voie de chemin de fer au nord du site de la vallée de l’Hers. La ZAC Balma-Gramont. La vallée de l’Hers, axe paysager structurant. La zone d’activité de Montredon, entre les coteaux de Balma et l’entrée de ville. Le site de réflexion dans la

métropole toulousaine.

10 Périmètres du site de réflexion et des 11

sites de projet. Le site de réflexion et la porte métropolitaine de Balma-Gramont.


OEconomie territoriale

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Lucile Ado, Alessandro Benacchio, architectes urbanistes, Perrine Frick, paysagiste, avec Rocco Aziz Marafatto, architecte

Notre projet cherche à mettre en place un dialogue entre le projet urbain et son montage opérationnel en proposant des outils de réflexion et de conception croisés qui s’appuient sur l’essai sur l’œconomie de Pierre Calame. Il part du postulat que les biens, activités et services n’ont pas tous besoin de la même régulation, ce qui est une des limites des grands projets urbains aujourd’hui. Notre projet propose une arène reconfigurable, un support de négociation, terreau fertile pour qu’émergent de nouvelles interactions. Nous abordons la porte métropolitaine à l’inverse : ce n’est plus une porte d’entrée dans la ville, mais une porte ouverte sur le grand paysage. De nombreuses fonctions urbaines y coexistent et se mêlent aux fonctions rurales sans créer une condition suburbaine. Le site de Toulouse est fortement marqué par deux entités qui arrivent à la fin d’un cycle productif : les zones d’activité et boîtes commerciales doivent évoluer, les paysages agricoles et naturels doivent trouver une nouvelle façon d’exister dans la métropole. Le projet identifie des situations qui pourraient être des points de départ très efficaces, car immédiatement mutables, capables de catalyser de nouvelles pratiques à long terme pour faire émerger des projets de dimension territoriale tels que le parc agricole. Ce parc s’appuie sur le projet existant à Pin-Balma. En incluant toutes les petites parcelles agricoles dispersées, il permet de donner une nouvelle fonction à un territoire périurbain morcelé. Il prend la forme d’une boucle qui traverse la zone industrielle et les aires urbaines. Une signalisation ludique informe sur la faune, la flore, l’architecture et l’agriculture à travers des parcours thématiques qui structurent l’ensemble : le sentier des abeilles, le sentier vue et observation, le parc des animaux de la ferme, le parc a un intérêt pédagogique, culturel et de préservation de l’environnement. La rénovation de vieilles fermes peut devenir le support d’activités de transformation, de lieux de rencontre, de sensibilisation, ou encore

L’équipe s’est formée autour de cette compétition, motivée par une forte amitié et la volonté de partager des idées pour développer ensemble un projet de manière stimulante. Nos différentes origines et expériences nous ont aidés à débattre de ce projet. Rocco Aziz Marafatto est architecte, diplômé de l’université de Ferrara. Il rencontre Alessandro Benacchio et collabore avec lui sur des sujets d’espace public au sein de l’agence BASE. Il travaille désormais chez OLM paysagistes. Alessandro Benacchio est architecte, diplômé de l’université de Venise, où il obtient son habilitation à l’exercice en son nom propre. Il travaille d’abord en Italie, dans les milieux professionnel et universitaire puis rejoint l’agence BASE de Bordeaux. Perrine Frick est architecte paysagiste, diplômée de l’école de Lullier à Genève, elle poursuit sa formation par un diplôme de IIIe cycle en urbanisme (EMU) où elle rencontre Lucile Ado. Elle collabore ensuite avec

Lauréat

à vocation agro-touristique. Autre lieu catalyseur, le centre commercial de Gramont est le seul de la métropole à disposer d’un accès direct au métro. C’est une occasion unique pour une évolution fonctionnelle et formelle du centre commercial. Nous proposons de travailler sur son une extension vers Toulouse avec un bâtiment-pont lié à une passerelle publique. Cette extension permet d’amortir les coûts d’une infrastructure de connexion fondamentale pour la transformation du secteur. Deux actions permettront l’évolution typologique du bâtiment commercial : l’ouverture de la galerie et son activation par un mélange des fonctions publiques, commerciales et récréatives. L’espace public structure et s’étend au-delà des limites du bâtiment, il se connecte aux infrastructures de mobilité douce de l’agriparc et à deux nouveaux parkings-silos. Il change de statut : d’attracteur suburbain, il devient attracteur agro-urbain. La nouvelle stratigraphie fonctionnelle peut ensuite être augmentée à long terme, par des toits habités où des constructions légères accueillent une programmation adaptée et multiple. Avis du jury Le jury a souligné la clarté et la qualité de cette proposition à l’échelle du grand paysage et de la métropole. Il donne un cadre souple d’intervention dans un site complexe et morcelé par les infrastructures et les zones d’activité produites au xxe siècle. La stratégie proposée de concentration des interventions autour de polarités fortes pour préserver et enrichir une armature d’espaces ouverts et agricoles refonde l’idée d’un paysage productif et répond au risque de l’éparpillement urbain. Les thématiques de projet proposées par l’équipe donnent un cadre de référence pour engager des échanges avec les acteurs du territoire en ouvrant plusieurs possibilités d’intervention dans des temporalités différentes.

différentes agences et travaille désormais au sein de l’équipe de Joan Busquets. Lucile Ado est architecte diplômée de l’école de Paris-Val-de-Seine, elle poursuit également sa formation par un diplôme de IIIe cycle en urbanisme (EMU), puis collabore avec différentes agences et travaille désormais à Zurich avec Michael Güller. Nous avons tous étudié dans le nord-est de l’Italie, dans le contexte très spécifique de la citta diffusa, qui a donné naissance à un plus grand champ de recherche sur la métropole horizontale. Ce cadre théorique a une grande influence dans notre travail. Nous voyons ce concours comme une opportunité unique pour continuer à exercer notre profession avec conviction. Nous sommes convaincus de l’utilité de recentrer le travail autour des spécificités de chaque projet, ce pour quoi nous avons créé le site Platform-archi, un « think and act thank » ouvert et évolutif. Contact p. 326

Légendes des images 1 Projet pilote 1 : le centre commercial 2 3 4 5 6

franchissant. Projet pilote 2 : l’îlot coopératif. L’agriparc de l’est toulousain. Projet pilote 3 : vivre à la campagne en zone urbaine. Typologies de logements intermédiaires de 35 à 150 m2 SP avec terrasses et jardins. Traverses avec cours d’accès et la typologie du hameau.


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La fourmilière

Studio Héno, Arnaud Jouanchicot, Hélène Grosdidier, architectes

Mention spéciale

2 2 2 Chaque jour, nos villes grossissent, leurs réseaux s’étoffent et les nouveaux habitants affluent. La fourmilière traite de la capacité des villes à se construire sur elles-mêmes, en opposition à l’étalement urbain, à puiser dans leurs ressources existantes, dans une logique de résilience et de complémentarité pour concilier lieux de travail et lieux de vie. L’espace productif est réinventé pour faire émerger des nouvelles formes urbaines et humaines : « hurbaines ». La ville renouvelée, diverse et évolutive, est ici une solution pour prévenir un modèle commercial contemporain montrant des faiblesses. Il s’agit d’anticiper de futures friches commerciales (à l’instar des friches industrielles) et d’organiser le développement de la ville durablement en conciliant l’accueil des citoyens, des activités et des mobilités dans une garantie équitable de qualité de vie. L’idée est de profiter de l’attractivité des grosses enseignes en y associant progressivement des activités à dimension locale, et de préparer un cadre propice à l’installation de nouveaux résidents. Notre stratégie a été de penser le projet comme un outil pédagogique, de manière à ce que les différents acteurs s’identifient facilement. C’est donc sous forme d’une fiction, inspirée de la fable de La Fontaine « La cigale et la fourmi », que le projet propose une stratégie d’hybridation de la zone commerciale Gramont à Toulouse. Des fourmis collaboratives, figurant des usagers futurs, viennent en aide à des cigales, principaux acteurs actuels et commerçants de la zone. Architectes, autant techniciens qu’artistes, nous scénarisons des problématiques complexes pour convaincre et impliquer un maximum de personnes. Ceci étant dit nous nous sommes donné trois impératifs pour renforcer ce propos : 1 - Observer, relever et représenter le site de manière précise. 2 - Raconter les interactions entre usagers actuels et futurs. 3 - Illustrer le scénario avec des opérations réalistes à juste échelle.

Héno appartient à la jeune génération d’architectes qui expérimente sur son territoire pour répondre aux défis de demain. Construire autrement, pirater la ville, investir le déjà-là et rechercher des alternatives sont des pratiques familières. Nous regardons vers la forêt qui pousse, plutôt que l’arbre qui tombe, dans une envie de faire les choses avec bon sens. Face aux pessimistes, Héno choisit l’action, aussi petite soit-elle, associés à ceux qui partagent nos convictions et s’engagent dans une recherche de solutions, ou plutôt d’opportunités, soyons optimistes. À la fin de la journée on aime

À l’échelle de la métropole, le projet donne de la cohérence à un urbanisme décousu, fait de « plaques » type lotissement, zone commerciale et bord de périphérique. Pour combattre les enclaves, il s’organise autour de quatre galeries (la galerie vitrine, la galerie affranchie, l’envers de la galerie et la galerie flâneuse), que les fourmis viennent creuser afin de restructurer les déplacements et suturer le site. Ensuite, la fourmilière s’attaque aux trois modèles caractéristiques de la zone : l’hypermarché, la « boîte » commerciale et la rue de desserte. Pour conserver et amplifier les activités existantes, nous proposons aux cigales de vendre, mettre en location ou rénover une partie de leur bien. Ensuite, les fourmis activent les nouveaux lots, par des occupations temporaires compatibles avec la vie actuelle. Puis les cigales déconstruisent, en ouvrant les limites et les façades, pendant que les fourmis installent de premières constructions légères. Enfin, les fourmis et les cigales reconstruisent ensemble trois nouveaux modèles inspirés de la ville centre : l’îlot, la façade et la place. C’est alors des hybridations pérennes qui viennent envahir la zone. Ces constructions sont la confirmation de la transformation de la zone en un quartier de ville productive. Avis du jury Projet original dans son expression et ses visées, en résonance directe avec le thème de la session. Les modes d’hybridation proposés sont appropriables pour une métamorphose négociée de la zone d’activité à partir des situations de projet repérées par l’équipe, dans une logique de densification et d’intensification urbaines.

se demander : ai-je fait avancer les choses ? Ai-je repoussé les limites du métier d’architecte ? Cette passion commune est née d’une rencontre à Hanoi en 2014, alors que nous travaillions ensemble sur la ville et la ruralité dans le cadre de notre master I. Là-bas nous découvrons la folie et le génie des villes asiatiques, source de grande inspiration dans nos travaux. Rentrés en France en 2015, nous avons participé à plusieurs concours, le duo marchait bien et c’est naturellement que nous continuons à collaborer au sein de Studio Héno. Contact p. 326

Légendes des images 1 Temps 3 : reconstruction. 2 Temps 1 : activation. 3 Temps 2 : déconstruction. 4 Le parking réemployé et la façade retrouvée. 5 Temps 3 : reconstruction. 6 Constat des difficultés du modèle

de la zone commerciale.


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Re-sources

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Julien Romane, Geoffrey Clamour, architectes urbanistes, Antonin Amiot, ingénieur en paysage, avec Thierry Maeder, géographe, Élise Triacca, architectes urbanistes

Un reflet de nos modes de vie Après plus d’un siècle d’abondance, la rareté des ressources sera la grande question des décennies à venir. Paradoxalement, nous continuons à exploiter celles-ci comme si elles demeuraient illimitées, témoignant de nos difficultés à changer nos modes de vie. Les zones commerciales et industrielles sont les lieux qui illustrent le mieux ce conflit. Le site de Balma-Gramont en est un exemple emblématique où les espaces de commerces, d’activité et de logistique cohabitent dans un tissu hétérogène et une économie du territoire qui n’est plus soutenable. Retisser des liens entre Toulouse et le Lauragais, entre habitants et géographie Espace de consommation, la zone d’activité représente aussi un espace social où « aller faire les courses » est aussi une sortie en famille ou entre amis. Or la bascule entre Toulouse et sa campagne « endormie » est mise à distance par les infrastructures et les parcelles privées. Le développement de parcours continus entre ces espaces et la zone d’activité, mais aussi entre Toulouse et le Lauragais est donc l’acte préalable et indispensable que propose le projet pour que le site, aujourd’hui très polarisé par la RD 112, prenne toute son épaisseur. La stratégie des « Re-sources » Le long de ces parcours, une stratégie d’aménagement organisée autour de la gestion, la préservation et la production de ressources locales est mise en place par le dialogue des différents acteurs (locaux et métropolitains, privés et institutionnels). Le tissu de la zone d’activité, sa logistique et ses besoins sont réinterrogés. Au fur et à mesure des partenariats publics et privés, des évolutions programmatiques émergent et génèrent un maillage de « valeurs ajoutées » : chaufferie, pavillon énergétique, équipements de recyclage-redistribution, espaces de stockage mutualisés, typologies d’activité/habitat mixtes et denses, silos, pôles intermodaux, aire de compostage, jardins familiaux, pépinière, terrasses filtrantes, remise à jour des logiques hydrographiques.

Les Marneurs Le collectif se compose d’un paysagiste et de deux architectes et s’enrichit d’autres disciplines au fil de ses différentes expérimentations (géographes, vidéastes, ingénieurs). Le nom des Marneurs incarne d’abord notre rencontre à l’École de la Ville et des Territoires de Marne-la-Vallée. Cette référence traduit aussi notre attachement au site, notre volonté d’ancrage dans le travail réel sur le terrain, dans le sol. Trois thèmes principaux structurent et organisent nos projets : les modes d’habiter, le risque et les ressources. Vivre avec le risque/paysage Dans un environnement de plus en plus imprévisible et où la population se concentre dans les grandes villes ou sur le littoral, la question des risques (naturels ou conséquences de la densité) est devenue inévitable. Notre démarche est de construire des projets qui n’affrontent pas les risques, mais prennent le parti de « vivre avec ».

Mention spéciale

Diminuer la pression Le sol de la zone d’activité est considéré comme précieux. Les aménagements et les nouvelles typologies mixtes permettent de libérer le foncier des parkings existants, et tendent ainsi à diminuer la pression foncière. La stratégie réinterroge donc aussi la programmation et les besoins en construction de la ZAC Balma-Gramont, dont le projet s’étend sur de vastes terres arables. Un archipel productif pour la métropole Inventer ici une façon de vivre, produire et consommer qui retrouve le sens de la ressource, c’est proposer une réponse aux 10 % du territoire français qui connaissent le même destin. Longtemps reléguées à la périphérie des villes, dans les coulisses de nos modes de vie, les zones d’activité pourraient ainsi passer devant et montrer l’exemple, en créant autour des villes un archipel de paysages productifs, en symbiose avec la géographie et le tissu économique et social. Et si demain Balma-Gramont, Labège ou Blagnac devenaient les « ressourceries » de la métropole toulousaine ? Avis du jury Proposition complète et aboutie qui trouve sa cohérence à l’échelle du grand site tout en développant une approche par plusieurs lieux de projet. La proposition se distingue par son propos sur les ressources et ses choix de densification et d’intensification. Il ouvre un débat sur le niveau et l’échelle d’intervention à envisager sur ce territoire très étendu, entre développement métropolitain et préservation de ressources naturelles, paysagères ou agricoles. Il interroge également sur les usages et l’aménité des espaces publics urbains dans cette situation de transition entre campagne et métropole.

Prendre la mesure des ressources Elles se font de plus en plus rares et leur exploitation doit se faire dans le respect de notre environnement. Notre génération et les suivantes devront faire ce qu’elles peuvent avec des moyens en présence de plus en plus limités. Au même titre que les risques naturels, la question de l’énergie et des ressources — de la production à la consommation — ne peut plus être niée, d’autant plus qu’elle est un formidable « matériau » de projet, de la simple maison jusqu’aux grands territoires. Inventer des modes d’habiter : Il s’agit pour nous de comprendre comment nos sociétés s’installent dans les différents (mi)lieux, chaque établissement humain étant une réponse, parmi d’autres, à un site donné. Et puisque tout change autour de nous, une partie de nos recherches tente d’imaginer de nouveaux aménagements et modes d’habiter équilibrés entre l’innovation, l’altération et la préservation. Contact p. 326

Légendes des images 1 Le grand magasin : une nouvelle forme 2

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de logistique urbaine vient densifier le tissu existant distendu. La place de la Garrigue : au cœur de la zone commerciale, la gestion de la production de chaleur et de froid par les acteurs privés redessine et reprogramme les abords de la D 112. Le village artisanal de Prat-Gimont. Le village artisanal de Prat-Gimont. Retisser un maillage de la ressource le long des traverses de la vallée de l’Hers vers les coteaux du Lauragais. Paysage versus acteurs.


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L’esplanade des métiers

Jaouen Pitois, architecte urbaniste, Jens Walter, architecte, avec Anders Strom, architecte

Présélectionnée

2 2 2 Avis de la commission d’expertise Le projet répond aux attentes de la métropole toulousaine en constituant la porte de la métropole « Balma-Gramont ». La colonne vertébrale du projet est un édifice commercial et tertiaire plus ou moins haut (R+10, R+3) qui s’étire perpendiculairement à la vallée de l’Hers et son périphérique. En contrebas, une esplanade dite « des métiers » s’ouvre sur les jardins familiaux. Ils sont bordés d’un côté par des parkings silos surmontés de serres agricoles et de l’autre par le périphérique. De part et d’autre du chemin de Gabardie se déploie un habitat

mixte fait de maisons et d’habitations intermédiaires dont les rez-de-chaussée sont destinés à être des ateliers de production. Le projet propose d’y développer une identité productive dont les germes seraient présents sur le site et qui évoqueraient des éléments symboliques fortement liés à la métropole Toulousaine : l’agriculture et la production de terre cuite. Un des deux tabliers des ponts de circulation existants est désormais réservé à une circulation douce.


Slow is beautifull

Juan Socas, architecte, avec Maria Agrici, Aline Bergeron, Corentin Morgan de Rivery, Joseph Jean Pierre, Clément Tardivet, Clarisse Goiffon, Lisa Lamotte, Valentine Debizet, Romane Guillou, étudiants en architecture

Avis de la commission d’expertise Le projet repose sur l’aménagement de la D 112 présenté comme un « axe initiateur ». Une fois l’axe commercial et d’entrée à la ville de Toulouse reconfiguré, il est censé favoriser, par un effet domino, le renouvellement urbain sur l’ensemble de ce territoire. Le but est de déclencher un processus participatif où l’habitant devient l’acteur principal. La transformation des abords de la voie départementale en paysage verdoyant, ludique et productif a pour but de constituer

Présélectionnée

l’identité visuelle de l’entrée de Toulouse et de faire de cet axe un lieu de circulation douce. Dans la partie la plus éloignée du périphérique et ses échangeurs, au niveau de l’Union, les franges de la voie sont construites avec un chapelet de nouvelles architectures qui associent activités/commerces en rez-de-chaussée à des habitations en général à l’étage. Ces architectures hybrides sont considérées comme des « graines urbaines ».

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Villes productives

Les résultats en Europe

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Europan France

9 équipes françaises sélectionnées


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Trelleborg

Huy

Kriens

Torrelavega

La Bazana Alcoy

Palma


Alta

2 2 2 Torniohaparanda


Huy, Belgique

Échelle de projet

L+S urbain et architectural Localisation

Huy, quartier Sainte Catherine Population

21 208 habitants Site stratégique

11 ha Site de projet

1,51 ha Site proposé par

Ville de Huy Acteurs impliqués

Ville de Huy et Centre hospitalier régional de Huy (CHRH) Propriétaire du site

Centre hospitalier régional de Huy (CHRH) Phase post-concours

Soit étude urbaine devant mener à réalisation, soit réalisation partielle du projet suivant pertinence des propositions Représentant d’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste

Huy, Belgique

L’axe renforcé


Initier la résilience

Fbg. Coopérative d’architecture Fanny Costecalde, Benjamin Froger, Guillaume Wittmann, architectes

Mention spéciale

2 2 2 La ville de Huy est née d’une singularité géographique. Une vallée profonde creusée par une rivière d’eau vive qui fut le lieu propice à l’installation d’industries prospères durant plusieurs siècles. Le projet s’inspire de cette spécificité géographique et historique pour dégager un axe de développement et initier un phénomène de résilience. Cet axe est souligné par la requalification des réseaux qui le parcourent. Une série d’infrastructures liée notamment à la dépollution est proposée. Une filière dédiée à la production d’hydroliennes sera développée. Ces « moulins à eau contemporains » s’inspirent de la relation ancienne entre l’industrie et la rivière et l’évoquent. Ces interventions constituent un préalable à l’installation d’activités productives interdépendantes et vertueuses. Le patrimoine industriel guide le choix des sites d’interventions et sa préservation donne sa cohérence au projet.

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La vallée, linéaire et étroite, permet à chaque filière créée d’établir un lien direct avec le territoire, la matière première, sans rompre les connexions qui les unissent. Les échelles d’intervention et de production sont limitées par l’étroitesse de la vallée, qui suggère l’échelle du local. Le site de projet principal est traité comme lieu de convergence. Il valorisera les filières naissantes et encouragera leur mise en rapport. La présence de la rivière y sera révélée, les qualités paysagères existantes renforcées. Au centre de l’intervention, le projet préserve des espaces libres généreux et propose de densifier les franges du site par un travail ponctuel et progressif. Préserver ces espaces est une manière de maintenir ouvert le potentiel d’évolution du lieu affirmant ainsi qu’un processus de résilience nécessite d’être initié, mais ne doit pas nécessairement se terminer.


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Notre collaboration a débuté il y a plusieurs années, durant nos études et voyages, et relève désormais pour nous de l’évidence. Les travaux réalisés ensemble, notamment Europan 12, nous ont permis de développer la complémentarité de nos compétences autour du regard commun que nous portons sur notre discipline. La constitution d’un imaginaire partagé influence notre travail d’aujourd’hui. Une ambiance, une atmosphère qui nous touche n’est pas nécessairement véhiculée par un espace étudié pour plaire et nous éprouvons un intérêt pour les « à-côtés » ; les vides oubliés qui, bien souvent, présentent des

qualités discrètes, latentes. Ainsi, nous sommes profondément attachés à la notion de contexte comme source d’émerveillement et nous avons la conviction qu’il existe toujours une manière de travailler le lieu capable d’en révéler la richesse. Cette conviction se traduit par une recherche permanente d’équilibre entre intervention minimale, ponctuelle, intuitive et précision du dessin de ce qui doit être ajouté. Cette approche nous est chère ; nous tâchons aujourd’hui de l’appliquer à l’architecture, à l’urbanisme et au paysage, dans une démarche dépourvue d’a priori esthétique. Contact p. 327

Légendes des images 1 Axonométrie générale du site de projet. 2 Cartographie de l’intervention dans 3 4

la vallée du Hoyoux. Module type de production d’énergie hydrolienne. Bassin de phytoremédiation.


Alcoy, Espagne

Échelle de projet

L+S urbain & architectural Localisation

North Alcoy, Al-Azraq Square Population

61 542 habitants Site stratégique

4 ha Site de projet

0,88 ha Site proposé par

Alcoy City Council Acteurs impliqués

City Council and Neighbours Propriétaire du site

Alcoy City Council Phase post-concours

Projet de construction Représentant d’équipe

architecte, urbaniste

Alcoy, Espagne

L’innovation et la Ville productive


Estacion Impulsa

PAN Studio Quentin Gago, Ignacio Company, André Guiraud, Paloma Ibarra, architectes

L’objectif du projet est double : caractériser et structurer la zone ainsi que donner de la visibilité et du soutien aux activités productives et innovantes qui se développent à Alcoy. Concernant l’échelle urbaine, le site présente de nombreux problèmes : un manque d’identité, un grand vide colonisé par les voitures, une déconnexion avec le tissu urbain environnant, une forte topographie non résolue, de grandes façades latérales aveugles… Résoudre tous ces problèmes et donner une identité forte à cet endroit étaient depuis le début les idées principales. L’espace public est le meilleur endroit où partager et diffuser des idées : il donne de la visibilité aux activités productives alors qu’elles revitalisent le quartier. Pour cette raison, l’espace public est la pierre angulaire du projet : un grand carré, semi-couvert/ semi-ouvert (Agora).

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Mention spéciale

Le projet organise les différentes échelles et leurs problèmes inhérents, tout en offrant une image unitaire. Ainsi, le concept de la gare surgit pour recréer l’emprise ferroviaire, et restitue ainsi cette image historique, encore fraîche dans la mémoire locale. C’est un lieu de rencontre, d’arrivées et de départs, symbolisé par les wagons dont la faculté à coloniser l’espace public en fonction des activités incarne tout le potentiel de cette zone urbaine. Le programme s’organise autour de l’Agora pour stimuler la créativité et les rencontres, grâce à des structures souples et dynamiques qui rendent possible une grande variété d’usages. En fin de compte, l’innovation signifie le changement, le rôle de l’architecture est de le promouvoir.

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L’équipe compte quatre architectes aux profils différents. L’architecte Quentin Gago (FR) a rejoint l’équipe PAN Studio composée par Ignacio Company (ES), André Guiraud (FR/ESP) et Paloma Ibarra (ES) à l’occasion de ce concours. D’origines ­d ifférentes, ils sont formés dans les écoles d’architecture de Bordeaux et de Valence, en Espagne où ils ont acquis des méthodes de travail et des compétences variées. Nous recherchons toujours une idée claire et cohérente capable d’être motrice tout le long du processus de projet. Ainsi, notre architecture tend à exposer notre point de vue de la manière la plus limpide possible. À Alcoy, nous avons réussi à approcher le passé industriel de la ville avec les at-

tentes en termes d’innovation en créant un nouvel imaginaire autour du concept de gare. L’architecture doit être aussi capable de suggérer de l’émotion, c’est fondamental pour nous au moment de penser les espaces. Nous croyons que la dimension poétique n’est pas seulement importante, elle est essentielle. Nous comprenons aussi que l’architecture est le reflet de notre société et celle-ci est en constante évolution. L’architecture doit aider à améliorer la qualité de vie des personnes, mais aussi être capable d’évoluer. Les usages changent et les bâtiments doivent offrir des espaces flexibles qui offrent plus d’adaptabilité et donc plus de liberté. Contact p. 327

Légendes des images 1 Principes énergétiques. 2 La gare et son lien à l’espace public. 3 Le centre d’innovation. 4 L’Agora.


ville La Bazana, Espagne

titre

2 2 2 Échelle de projet

XL + L + S territorial, urbain et architectural Localisation

Jerez de los Caballeros / La Bazana conurbation, Badajoz Population

332 habitants Site stratégique

11,5 ha Site de projet

1,75 ha Site proposé par

Architecture Department, Extremadura Regional Government Acteurs impliqués

City Council of Jerez de los Caballeros Propriétaire du site

Public Phase post-concours

Urbanisme, architecture Représentant d’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste

ville La Bazana, Espagne

titre Durabilité productive


La fabrica de suelos Badajoz

Meat Architectures Claire Vernhes, Lucille Bricks, Camille Chastanet, Félicien Pecquet-Caumeil, architectes urbanistes, Clara Delmond, Simon Portelas, Adrien Picandet, architectes

L’architecture et le paysage de la Bazana sont la résultante d’interactions entre des décisions politiques et un milieu naturel. Son modèle économique arrive aujourd’hui à terme. Dès lors, la stratégie adoptée est une réactivation du territoire par le sol. Par définition, le sol est le support d’un milieu vivant et habité. Le système repose sur une prise d’initiative commune, destinée à rassembler différents acteurs du territoire autour du projet « la Fabrica de suelos ». La proposition se fonde en premier lieu sur un système d’échange foncier. Ce recoupement parcellaire génère une nouvelle trame paysagère par l’implantation de haies. Refertilisant les sols, ces dernières produisent de nouvelles ressources qui alimentent une économie locale. Productif mais soutenable, le projet permet de rendre les terrains agricoles existants plus fructueux tout en diversifiant les cultures, en enrichissant les sols et les écosystèmes environnants.

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Mentionné

Modeste mais vertueux, il ne demande que très peu d’investissement monétaire et développe une grande capacité à fabriquer de nouvelles richesses en impliquant d’autres filières. Rural mais précieux, il s’inspire de systèmes traditionnels frugaux tout en proposant de réinventer les moyens de mise en œuvre pour une fabrique de la ville plus locale et responsable. Spécifique mais adaptable, il est pensé pour être applicable à la Bazana, mais peut s’adapter à diverses situations et contextes territoriaux qui disposent de caractéristiques similaires. Le projet se veut l’amorce d’un processus de transformation progressive capable de tenir sur le temps long. Plus qu’un projet, « La fabrica de suelos » est pensée comme un levier pour mettre en relation les acteurs et les différents paysages. « Vous qui cultivez la terre, ne faites pas des champs, faites des sols. »

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Meat réunit huit jeunes architectes diplômés de l’École d’architecture de Clermont-Ferrand. De leur complicité hâtive, est née l’envie d’entretenir la dynamique acquise durant leurs études. Sciences politiques, DSA d’architecte-urbaniste, résidence d’architectes en milieu rural, expériences en agen­ ces d’architecture, d’urbanisme et de paysage ; les parcours individuels sont autant de ressources et de connaissances qu’ils mettent au profit d’une culture commune. La posture de l’équipe réside dans la diversité de ces sensibilités. Elle considère que tout projet, aussi modeste qu’il soit, de par sa taille et son financement, convoque des échelles multiples.

C’est par le croisement des disciplines que le travail de conception trouve sa justesse. De la lecture du territoire naît la compréhension d’un site et les moyens d’y intervenir. Meat considère le paysage comme la résultante de l’interaction d’activités humaines (économie, politique, culture) et de dynamiques naturelles spécifiques (composition des sols, hydrographie, géographie, biodiversité). Dès lors, chaque proposition cherche une réponse à ces mécanismes en renouvelant sans cesse les pratiques et outils de conception. Contact p. 327

Légendes des images 1 La nouvelle structure paysagère. 2 2022 : les haies plantées sur le territoire 3 4

garantissent un sol qui est riche et sain. 2027 : une partie de l’ancienne Hermanad Sindical est reconvertie en un marché pour les producteurs locaux. Monoculture/Haies vivantes/Haies productives/Observatoire de la biodiversité.


ville de Palma, Espagne Platja

titre

Échelle de projet

XL + L + S 3 territorial, urbain 3 et architectural 3 - Localisation Palma and Llucmajor, Platja de Palma, suburbs : Can Pestilla and S’Arenal/Project area : Arenal de Llucmajor Population

40 000 habitants + 42 000 lits d’hôtels (à l’échelle territoriale) Site stratégique

36 ha Site de projet

4,2 ha Site proposé par

Platja de Palma Urban Planning Consortium Acteurs impliqués

Palma and Llucmajor City Councils (strategic site owners), Llucmajor City Council (Project area owner) Propriétaire du site

Public Phase post-concours

Meeting and debate between the winning teams and the site representatives. Under the Public Contracts Act, a negotiated unpublicised Competition involving at least 3 of the winning teams for contracting for the implementation phase. Représentant d’équipe

architecte ville de Palma, Espagne Platja

titre Sur la plage (de Palma) toute l’année


A social infrastructure

Maxime Beel, Clément Ringot, architectes

Mention spéciale

3 3 3 Platja de Palma, comme toute cité balnéaire, est caractérisée par une économie centrée sur le tourisme de masse. Les conséquences de cette économie unilatérale sont percevables dans sa forme urbaine. En concentrant l’activité humaine vers la mer, la ville devient un rempart séparant la côte des zones rurales. Ce front de mer définit une figure forte dans le territoire, avec son économie, sa temporalité et sa structure sociale. Situé au bout de cette figure, S’Arenal n’offre rien de plus que les quartiers voisins. Pourtant, sa proximité avec une autre figure territoriale, celle du torrent Des Jueus apporte l’opportunité de connecter le quartier à l’arrière-pays, et ainsi de l’ouvrir à d’autres modèles économiques. En étendant la zone de projet au-delà du centre commercial, la rue del Gran i General Consell devient une figure en elle-même, rassemblant les lieux publics majeurs du quartier. Cette artère

civique, bien que fonctionnant comme un tout à l’échelle de S’Arenal, se décompose en quatre pièces (l’esplanade, la rue, le jardin, le verger) afin de répondre à des moments urbains différents. Elle offre une continuité à la promenade du front de mer, et permet de connecter le quartier à la figure du torrent, de le relier au territoire auquel il avait tourné le dos. Il nous a semblé clair que la question de la production sur le site de S’Arenal était liée à cette figure territoriale du torrent. Plus généralement, le surdéveloppement des activités tertiaires a engendré une urbanisation qui ne fait sens que du point de vue du capital, pas des conditions locales. Au contraire, le productif nous parle de localité, de matériaux, de territoires. Il est évident que pour être productive, une ville doit entretenir une relation harmonieuse et mutuellement bénéfique avec le territoire.


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Maxime Beel et Clément Ringot se sont rencontrés à l’École d’architecture de Tournai (UCL LOCI). Leur attirance commune pour la grande échelle les a amenés à partager le même atelier, où ils ont vite eu la possibilité de collaborer. En 2015, ils reçoivent leur diplôme avec grande distinction, puis partent s’installer à Bruxelles. Ils jonglent alors entre leur emploi (architecture pour l’un, paysage pour l’autre) et des projets personnels. Cette complémentarité rendra leur collaboration extrêmement enrichissante.

Questionnant leur rôle en tant qu’architecte, et conscients de leur possible implication dans les catastrophes urbaines contemporaines, ils remettent toujours la demande en question en la confrontant à d’autres facteurs. Leur travail s’inspire de l’infrastructure, recherchant une réponse franche et honnête qui prend en compte le politique, l’économique, le technique et le social. Contact p. 327

Légendes des images 1 L’infrastructure : le front de mer, le parc

productif et l’artère civique.


Torrelavega, Espagne

Échelle de projet

L+S urbain & architectural Localisation

National Livestock Market – Torrelavega – Cantabria Population

Région de Cantabria : 581 769 habitants, Torrelavega : 52 819 habitants Site stratégique

35,94 ha Site de projet

13,24 ha Site proposé par

Government of Cantabria – Torrelavega City Council Propriétaire du site

Municipal Phase post-concours

Building/urban project Représentant d’équipe

architecte, urbaniste

Torrelavega, Espagne

La vie qui t’attend


De la manzana al mercado

Mention spéciale

Made In Raphaël Hoyet, urbaniste, Lara Bretones Torrecilla, architecte urbaniste

3 3 3 Torrelavega est un archétype du déclin que peuvent subir les villes qui ont été très intégrées dans le développement industriel au xxe siècle. La prospérité passée a laissé la place à de nouvelles réalités : perte d’habitants, augmentation du chômage et l’apparition d’espaces délaissés, abandonnés. Cette conséquence spatiale dépasse la simple architecture, car « ces vides » matérialisent des problématiques sociale, économique, environnementale, etc. Partant de ce constat, le projet ambitionne de reconfigurer l’espace de production dans la ville en s’appuyant sur ses potentialités propres et déjà existantes. Ce nouveau regard sur l’organisation spatiale de Torrelavega permet d’entremêler des activités productives et récréatives, culturelles et agriculturelles. La mixité vient de l’interaction dans le tissu urbain entre ces

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types d’activités. Le déploiement de cette stratégie dans toute la ville permet de mettre en réseau différentes parties de la ville et créer des liens aujourd’hui peu visibles. En intervenant à différentes échelles, notre proposition ne pouvait se cantonner aux limites du bâtiment d’étude. Dans un double mouvement, le marché aux bestiaux central est devenu le cœur de la stratégie urbaine et, en retour, celle-ci définit les bases de sa reconfiguration spatiale. Nous souhaitons dépasser la dialectique producteur/acheteur pour mettre la formation au centre du renouvellement de la ville productive. Et celle-ci a besoin de lieux emblématiques et fédérateurs. L’évolution du bâtiment devient le déclencheur pour une stratégie qui se déploie à l’échelle de la ville.


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Notre équipe est l’association de deux agences d’urbanisme qui partagent une même approche urbaine, mais qui utilisent des moyens et méthodes différents. L’agence Improvistos à Madrid, avec Alba Navarrete et María García (architectes), a une approche créative, où le dessin intervient au fondement de la réflexion : les idées se dessinent in situ, les parcours deviennent vivants et l’échange se crée. L’agence Made In à Paris avec Lara Bret-

ones (architecte-urbaniste) et Raphaël Hoyet (urbaniste), implique les différents acteurs de la ville dans son processus de conception à travers des ateliers maquette. Malgré des parcours personnels et profes­sionnels différents, nous prônons la prise en compte de l’échelle urbaine dans les projets et cherchons à maintenir une dimension stratégique même quand il s’agit d’espace public. Contact p. 327

Légendes des images 1 Parcours et usages. 2 La diffraction du marché. 3 L’axe vert. 4 L’axe historique. 5 L’axe industriel.


ville Tornio-Haparanda, Finlande-Suède

titre

3 3 3 Échelle de projet

L+S urbain et architectural Localisation

Tornio-Haparanda Population

32 500 habitants Site stratégique

60 ha Site de projet

24 ha Site proposé par

Tornio-Haparanda twin city Acteurs impliqués

City of Tornio (FI), City of Haparanda (SE) Propriétaire du site

City of Tornio (FI), ELY Center of Lapland (FI), Orthodox Parish of Oulu (FI), City of Haparanda (SE) Phase post concours

Post-competition seminar, selection of one winning team for an implementation process Représentant d’équipe

architecte ou paysagiste

ville Torniohaparanda, Finlande-Suède

titre Se saisir de la frontière


The engagement

Jean-Michel Humbert, architecte, avec Sasha Petersen, Kelsey Kish, architectes, Rebekah Armonstrong, Kristine Pedersen, architectes paysagistes

Notre proposition s’est voulue sensible à l’existant, tentant d’en comprendre les intentions pour un développement cohérent. Trouver l’équilibre entre l’échelle des communes, le périmètre de travail et les ambitions locales nous a semblé être la problématique principale. La quête d’attraction des deux communes trouve sa réponse dans le « ring », un symbole d’union et de partage. Ce nouvel équipement semblait être un parfait catalyseur pour la création de nouvelles activités productives urbaines, raisonnables et locales. Les deux équipements ont été conçus avec les mêmes valeurs et les mêmes objectifs. Le « Ring » nous a permis de contrôler l’échelle de notre réponse, mais il ne serait qu’une coquille vide sans le support des nouvelles activités productives urbaines. L’attraction formelle du nouvel espace public donne accès à ses visiteurs à une production locale,

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Mentionné

artisanale et éco- responsable. Alors que les nouvelles activités productives se regroupent autour d’un espace fédérateur, reconnaissable et diversifié. Les nouveaux espaces se nourrissant l’un de l’autre. La recherche de l’équilibre dans une réponse architecture est récurrente, mais la richesse du contexte de deux communes frontalière, en bord de mer, en recherche d’un second souffle l’a rendu sans précédent. C’est pourquoi nous avons formulé une réponse iconique. Nous nous sommes inspirés de la Passerelle de Christo à Iseo en Italie. Comme Saana sur l’île de Teshima nous avons souhaité créer la ville en sculptant le vide. Notre composition urbaine doit beaucoup au livre New York Delires de Rem Koolhaas.

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Travaillant ensemble depuis plus d’un an à l’agence Studio MB, nos multiples collaborations sur une variété de projets ont mis en évidence une connivence architecturale et une vision commune de la démarche de projet. À l’annonce du concours, l’équipe s’est composée d’elle-même. Le travail sur

la frontière nous semblait pertinent en considération de la diversité de nos parcours et de nos origines. Nous avons tenté d’exprimer cette richesse à chaque étape de la conception. Contact p. 327

Légendes des images 1 Le Ring dans la ville. 2 Le Ring au fil des saisons.


Alta, Norvège

Échelle de projet

L urbain & architectural Localisation

Bossekop, Alta Population

20 000 habitants Site stratégique

36 ha Site de projet

9 ha Site proposé par

Municipality of Alta Acteurs impliqués

Municipality of Alta Propriétaire du site

Alta Skiferlag AS, Municipality of Alta Phase post-concours

Planning Commission Représentant d’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste

Alta, Norvège

Imaginer un bord de mer productif


Hydro-therapy

Victor Maréchal, architecte, Maria Fernanda Serna, paysagiste

Mention spéciale

3 3 3 La ville d’Alta a la possibilité de développer une relation symbiotique entre tourisme et productivité maritime grâce à sa position privilégiée sur un fjord et un climat subarctique qui la rend exotique. Le projet Hydro-therapy utilise le potentiel offert par la culture d’algues dans le fjord d’Alta afin de proposer des programmes publics et privés impliquant à la fois la recherche (laboratoires) et le bien-être (thalassothérapie), et rendre ainsi la ville plus attractive. Nous assumons le travail du « vide » et des préexistences comme réponse architecturale et urbaine alors que la demande vise à densifier le front de mer. En premier lieu, il s’agit d’aménager un espace public ouvert sur le fjord, utilisable été comme hiver. Le quai existant est creusé afin d’accueillir des bains publics. Il devient une plateforme récréative pour les habitants et les touristes. Les hangars existants sont réhabilités en centre de thérapie et reliés à la ville haute via un système de circula-

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tions piétonnes aériennes. De nouveaux programmes voient également le jour : un hôtel, des logements, et un terminal maritime. Notre travail se situe plus dans l’articulation et la mise en relation de géométries et typologies variées entre elles que sur les objets architecturaux eux-mêmes. Les bains publics d’Aurelio Galfetti à Bellinzona, reliées par une longue baguette de circulation nous ont inspirés pour la gestion des flux piétons. Nous avions également en tête l’image des thermes romains, qui étaient à la fois des lieux d’hygiène et de sociabilisation. Alta est une ville éclatée, au climat très rude, avec peu d’espaces publics ; les gens se déplacent en voiture, ont chacun leur sauna et tournent le dos à la mer. Nous avons imaginé pour Alta un espace public à la fois chaud, humide, extérieur, face au fjord, dans lequel les habitants viendraient se baigner et se retrouver.


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Notre équipe a en commun une approche transdisciplinaire du projet, à mi-chemin entre le paysage et l’architecture. Nous travaillons tous les deux dans nos agences respectives à Paris et comme enseignants en France et en Suisse. Nous nous retrouvons régulièrement pour développer des projets parallèles de concours et recherches qui nous permettent de prolonger et stimuler nos pratiques indépendantes. Nos projets ont souvent comme point de départ l’étude de conditions climatiques, de phénomènes naturels ou de données géographiques. Notre architecture n’est jamais séparée de ces paramètres

sans pour autant les retenir ou les contenir. Elle plutôt traversée par ceux-ci tout en s’adaptant aux aléas climatiques et aux saisons. Ces questions atmosphériques sont condensées dans notre travail à travers une question : la gestion de l’eau, à l’échelle de l’architecture comme du territoire (zones inondables, côtes littorales, berges, drainage des eaux pluviales). Le travail du paysage ne doit pas être l’étape finale du projet, et arriver après l’architecture. Nous pensons qu’il doit être intégré dès la conception initiale et travaillé également avec les outils de l’architecture. Contact p. 327

Légendes des images 1 Nouveau terminal maritime et marché. 2 Plan-masse de Bossekop et Skiferkaia. 3 Le nouveau front de mer et l’hydrothérapie. 4 Thalassothérapie à Strandveien.


Trelleborg, Suède

Échelle de projet

XL + L urbain et architectural Localisation

Trelleborg Population

43 360 habitants Site stratégique

95 ha Site de projet

48 ha Site proposé par

Municipality of Trelleborg Acteurs impliqués

Municipality of Trelleborg, Trelleborg Port Propriétaire du site

Trelleborg Port/ Municipality/Private Phase post-concours

In 2018 a structural plan will be developed and in 2019 a planning program. The city intends to develop cooperation with the winning team(s). Start is set to March 2018 Représentant d’équipe

architecte, urbaniste, paysagiste

Trelleborg, Suède

Sjöstaden


Future comes slowly

Mention spéciale

Bérangère Chauffeté, paysagiste, Augustin Bourgeois, Camille Bourgeois, architectes, Virginie Alexe, urbaniste

3 3 3 Nous avons choisi Trelleborg, car cela nous semblait exotique. Nous vivons en France, en Allemagne et en Suisse, et la Suède nous était encore inconnue. Nous avons travaillé une semaine à Trelleborg, afin de nous inspirer de l’endroit, de la ville, car nous avions la certitude que nous trouverions sur place beaucoup de pistes et d’indices afin que nos propositions soient le plus proche possible de la singularité des lieux. Dès le départ, la question posée par la ville nous a semblé ambiguë, presque loufoque : comment imaginer un nouveau quartier qui accueillerait 8 000 habitants sur un site qui allait peut-être disparaître avec la montée des eaux ? Nous avons pris le parti de voir très loin et d’établir notre proposition en trois temps, afin d’accompagner les métamorphoses géographiques. Et puis nous avions envie de raconter une histoire, de nous extraire d’une commande un peu trop précise, et de surprendre. Cette démarche nous a permis de mettre en valeur le « déjà-là », mais à côté duquel il est facile de passer.

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Ainsi, l’usine de caoutchouc qui fait la réputation de la ville à l’échelle mondiale nous a-t-elle inspiré cette idée d’habitat pneumatique. Ou bien cette pinède en bordure de ville et la forme sculpturales des pins nous ont semblé une image juste et réaliste de ce que pourrait être un parc au bord de l’eau, sur le site du concours. C’est en piochant aussi dans l’histoire que l’on invente le futur : la typologie de certains bâtis anciens de Trelleborg, le dessin des rues, ou même l’existence d’un ancien sauna sur la mer nous ont inspirés et sont redessinés dans le projet. Et puis, en prenant en considération l’échelle eurorégionale de la Baltique, nous avons imaginé que la ville pourrait reprendre une importance politique en y installant une instance des pays baltes dans un ancien bâtiment portuaire. L’important fut pour nous de nous extraire de considérations trop concrètes afin de rêver le plus possible, et, il faut bien le dire, de réfléchir en toute liberté.


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Nous nous sommes rencontrés en France, entre Paris et Marseille, durant nos études. Et puis, l’Europe aidant, nous vivons maintenant dans différents pays, en France, en Suisse et en Allemagne. Nous travaillons tous dans des ateliers d’architecture, d’urbanisme et de paysage et Europan était pour nous l’occasion de nous retrouver.

Nous avons pris beaucoup de liberté, que ce soit pour les idées défendues qu’en matière de dessin, et représentation graphique, ce que permet un concours comme celui-là. Le séjour en terres suédoises fut très beau et l’expérience enrichissante nous laisse de très très bons souvenirs ! Contact p. 327

Légendes des images 1 Fondations flottantes et isolation d’algues. 2 Carte sensible. 3 Une manière simple de commencer : 4

composer avec la mer. Le nouveau centre des politiques d’émigrations de la Baltique.


Kriens, Suisse

titre

3 3 3 Échelle de projet

L+S paysage et architectural Localisation

Andritz-Areal, Kriens/LU Population

26 858 habitants Site stratégique

22 ha Site de projet

3,5 ha (Secteur 1 : 1,5 ha/ Secteur 2 : 2 ha) Site proposé par

Commune de Kriens Acteurs impliqués

Conseil communal & Département de la construction et de l’environnement Kriens, Hydro-Andritz Ltd Propriétaire du site

Hydro-Andritz Ltd Phase post-concours

Recommandation d’une équipe lauréate, ex. : documentation pour plan de quartier ou workshop in situ avec les équipes primées permettant le choix d’une équipe opérationnelle Représentant d’équipe

architecte

Kriens, Suisse

Andritz-Areal


Oecumene

Camille Cochet, Clément Boitel, Florent Girelli, architectes

Mentionné

3 3 3 La question de la Ville productive, thème central de cette session Europan, ne doit pas être appréhendée d’un seul point de vue mercantile, mais comme un écosystème capable de faire coexister industrie, agriculture, artisanat, tertiaire, logement, éducation. Nous pensons la ville productive selon trois approches : – active, celle qui est déjà-là, et dont l’inventaire fera émerger les stratégies futures ; – sociale, celle de l’espace public, qui crée les opportunités de réseaux et de synergies ; – innovante, où le spectre de la notion de production est redéfini par de nouvelles dynamiques urbaines. Nous voulons offrir à Kriens la possibilité de réinvestir son enclave industrielle, fondatrice de l’ère moderne de la ville, en définissant les conditions d’un processus de reconquête urbaine, mutation de l’isolat privé au quartier animé. L’objectif est d’implanter de la mixité programmatique comme moteur de régénération, en la structurant autour d’espaces partagés, absents de la zone industrielle. Utiliser l’histoire du sol est un ancrage. Le lieu doit se soumettre avec raison à cette notion, d’où la création d’un découpage du site utilisant d’anciens tracés.

1

Une trame identitaire particulière apparaît. Elle préfigure un nouveau cadastre où prendront place propriétaires fonciers et activités productives. Le développement des gabarits reste ouvert mais régulé. En termes de références, des visions fortes comme celle d’Alexandre Chemetoff et Jean-Louis Berthomieux à l’île de Nantes font clairement partie de notre culture commune. Cette démarche d’inventaire exhaustif du site incarne la volonté d’enracinement dans la force de l’identité. Elle donne du sens et du temps au processus de reconquête urbaine de la zone concernée. Sur le thème de la réminiscence ou de la trace, le travail de Martino Pedrozzi : Recompositions à Val Malvaglia dans le Tessin, Suisse, nous inspire particulièrement. Il s’agit d’une proposition aussi méticuleuse que respectueuse du verna­ culaire, à la frontière entre land art, sculpture et architecture patrimoniale. Cela consiste à réarranger des ruines d’abris de pierres tombées dans leur périmètre d’origine. Cette reconstruction protège le paysage en rétablissant des gabarits comme points de référence sur le territoire, en restaurant l’espace public de ce lieu.


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Tous trois architectes de formation, nous avons été diplômés entre 2010 et 2013 des écoles de Paris-La Villette et Paris-Belleville. Rapidement, Florent Girelli s’est installé à Genève, pour rejoindre un bureau d’architecte où il devient responsable de projet de logements collectifs, assurant conception et exécution. Après quelques années d’expérience dans des agences à Paris, travaillant essentiellement sur des projets de logements et d’équipements, Clément Boitel et Camille Cochet décident également de se rapprocher du savoirfaire suisse. Clément Girelli travaille sur des projets d’aménagements urbains et de paysagisme, en collaboration étroite avec des agences de toute la Suisse romande. Camille Cochet est quant à lui responsable d’un projet de logements collectifs,

dans un bureau genevois, et travaille entre Genève et Paris. Le hasard fait que nous nous rencontrons à Genève début 2016, et sentons partager des affinités, qui, sur le plan architectural, nous mènent à monter un collectif en vue de participer à des concours. Nous avons profité du contexte d’Europan pour engager un dialogue théorique, et mettre en pratique un certain nombre de notions et outils qui nous semblaient opérationnels dans le cadre de ce projet de revitalisation urbaine. Nous sommes attachés à l’écoute de l’histoire du lieu, de ses traces qui lui donnent du sens. Cette identité, nous cherchons à la révéler, d’un point de vue spatial et constructif, car elle nous semble garante de justesse. Contact p. 327

Légendes des images 1 Vue de la place. 2 Plan-masse. 3 Vue de la rue.


Annuaire des équipes sélectionnées en France

AURILLAC

BÈGLES

Le Grand Parc

L

Simon Gabillard (Fr), paysagiste Héloïse Bouju (Fr), paysagiste Mercè Pagès (Es), architecte Collaborateurs : Manon Bouju (Fr), économiste Louise Bassigny (Fr), architecte d’intérieur Manuel Hennin (Fr), économiste Clément Berthollet (Fr), paysagiste

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AMIENS

Cultivating the city

L

Collectif Carlos Adèle Ribuot (Fr), paysagiste Agnès Jacquin (Fr), paysagiste Laura Castagne (Fr), architecte Charlotte Rozier (Fr), paysagiste Antoine Gabillon (Fr), paysagiste Cléo Borzykowski (Fr), paysagiste 39, avenue Mathurin-Moreau 75019 Paris, France T. +33689608241 info@carlos-collective.org

L

Solenne Sari (Fr), architecte urbaniste Pierric Amella (Fr), architecte urbaniste Florian Camani (Fr), architecte urbaniste Mathilde Luguet (Fr), architecte urbaniste

M

Le28 Architectes Clémentine Caron (Fr), architecte Malik Darmayan (Fr), architecte 28, rue d’Oran 75018 Paris, France T. 0674170163 agence@le28architectes.com www.levingthuit-architectes.com

Rosalie Robert (Fr), architecte Pauline Percheron (Fr), architecte 5, rue de La Folie-Regnault 75011 Paris , France T. +33 (0)625027887 rosalierobert.archi@gmail.com www.rosalierobert.com www.paulinepercheron.com

13, rue Louis-Bonnet 75011 Paris, France T. 0638755088 contact@positiveloops.eu www.positiveloops.eu

Les chemins de traverses

M

Océane Follador (Fr), architecte urbaniste Collaborateur : Maël Clavier (Fr), architecte 1, place de Martray 44000 Nantes, France T. 0626515804 oceane.follador@gmail.com www.atelierdespossibles.fr

M

Maxime Lefranc (Fr), architecte (Agence Aclaa) Bertrand Robuchon (Fr), architecte Vivien Gimenez (Fr), architecte (Agence Vivien Gimenez Architecture) Aclaa 6, passage Charles-Dallery 75011 Paris, France T. 0172380613 agence@aclaa.fr www.aclaa.fr www.viviengimenezarchitecture.com

Savoir-Terre Sédimontières

MS

Alexis Lecaplain (Fr), architecte Ondine Boutaud (Fr), architecte Anne-Gaëlle Elin (Fr), architecte Gaspard Vivien (Fr), architecte 432, route de Concarneau Quimper 29000, France T. 0 680 429 225 alexis.lecaplain@gmail.com

MS

David Palussiere (Fr), architecte Camille Tréchot-Jasnault (Fr), architecte

Florence Carrieres (Fr), architecte urbaniste Perrine Vouillon (Fr), architecte Nelly Revol-Buisson (Fr), architecte Sabine Bachelet (Fr), architecte Guillaume Blaise (Fr), ingénieur en bâtiment

8, quai de la Verdure 44400 Rezé, France T. 0 665 953 261 david.palussiere@baltique.archi

7, passage du Chemin-Vert 75011 Paris, France T. +33695364346 savoirterre.e14@gmail.com

Permacultures urbaines

73, rue des Prairies 75020 Paris, France T. +33 688520394 T. +33 679709357 contact@jagg.archi www.jagg.archi

Bègles et les machines urbaines M

Panoplie

Les rives éveillées

L

Jeanne Gerbeaud (Fr), architecte Armelle Goyon (Fr), architecte

Carrer Riera de Tena, n° 9, Atico 2 08014 Barcelone, Espagne T. +33 (0)642 947 243 simongabillard@gmail.com

ANGERS

Positive Loops

La Grande Mine

MS

Toolkit City

MS

Atelier CMJN + APU + Vraiment Vraiment François Lepeytre (Fr), architecte (Atelier CMJN) Hector Hernandez Carrillo (Mx), architecte (Atelier CMJN) Gaël Brulé (Fr), sociologue (atelier CMJN) Ernesto Apolaya Canales (Pe), architecte urbaniste (APU) Cinthia Aguirre Veiga (Pe), architecte Grégoire Alix-Tabeling (Fr), designer de service (Vraiment Vraiment) Atelier CMJN 17, rue Froment, 75011 Paris, France 241, rue du Jardin public 33300 Bordeaux, France T. 01 82 83 50 72 flepeytre@ateliercmjn.fr www.ateliercmjn.fr APU Calle General Iglesias 752 – L18 Lima, Pérou 19, rue des Chaufourniers 75019 Paris, France apu.com.pe Vraiment Vraiment 88, rue du Faubourg-du-Temple 75011 Paris +33 9 83 71 97 35 www.vraimentvraiment.com


GRIGNY ET RIS-ORANGIS / GRAND PARIS SUD

Au fil des énergies Jurassic Parks

L

ALTITUDE 35 Clara Loukkal (Fr), géographeurbaniste, paysagiste Benoit Barnoud (Fr), paysagiste, architecte 28, rue du Canal 93200 St Denis, France T. 0624263692 contact@altitude35.com www.altitude35.com

L

alt Julia Lenoir (Fr), architecte urbaniste Guillaume Duranel (Fr), architecte Frédéric Blaise (Fr), architecte Collaborateur : Robin Apolit (Fr), ingénieur matériaux bois 183, rue Saint-Maur 75010 Paris, France T. 0616897819 01 42 45 78 95 contact@alt-au.com http ://alt-au.com

BESANÇON

ÉVREUX

Cultures latentes

M

Clémence Aubrée (Fr), architecte Léna Hinault-Kaiser (Fr), architecte 17, rue Paul-Féval 22000 Saint-Brieuc, France T. 0688040072 atelier.calhk@gmail.com

La Théorie des Monts

GUEBWILLER

Articulations productives

L

TXKL Meriem Chabani (Fr), architecte urbaniste Étienne Chobaux (Fr), architecte John Edom (Gb), architecte et anthropologue 45, boulevard de La Chapelle 75010 Paris, France T. +33 1 42 80 13 67 contact@txkl.co www.txkl.co

M

Delphine Meyer (Fr), architecte urbaniste Marie Vanderbecken (Fr), architecte urbaniste Sébastien Denéchaud (Fr), architecte urbaniste 5, rue du Pavillon 69004 Lyon, France T. 0679640668 delphinemeyer1@gmail.com www.studiosdmv.fr

Coopwork

Articulations d’intérêt collectif MS François Massin Castan (Fr), architecte Julie Travers (Fr), architecte Collaboratrice : Mélanie Richer (Fr), étudiante en architecture

L

YDEA Sebastian Morales Sotomayor (Pe), architecte urbaniste Johana Salazar (Pe), architecte Diego Morales (Pe), architecte Elaine Sanchez (Pe), architecte 17, avenue Corentin-Cariou Bal 55 75019 Paris, France T. 0629723567 planetaelephante@gmail.com www.ydea.archi

66, rue d’Allonville 44000 Nantes, France T. 0787201580 framascas@gmail.com www.framascas.com

Macro-Chip urbain

3 3 3 -

Acclimater la vallée

M

Louis Caux (Fr), architecte Margaux Limon (Fr), paysagiste 2, rue Barbès 92170 Vanves, France T. 0616859098 louiscauxfr@gmail.com

MS

Francesco Rizzi (It), architecte Collaborateurs : Maria Gloria Ghielmetti (It), architecte Francesco Pusterla (It), architecte Lisa Troiano (It), architecte Jacobus Macco (Nl), architecte paysagiste Vitor Pessoa Colombo (Ch), architecte Stefano Giorgio Banis (It), urbaniste Viale Lecco 22100 Como, Italy T. + 39 347 94 144 78 arch.f.rizzi@gmail.com

Terres vives, les nouveaux communaux M

Gare éclatée

MS

Atelier Socle Noémie Corbel (Fr), architecte Estelle Sauvaitre (Fr), architecte Adrien Ory (Fr), architecte 23, rue Chateaubriand 44000 Nantes, France T. 0628910184 socle.atelier@gmail.com

TU-DU Maia Tuur (Ee), architecte urbaniste Yoann Dupouy (Fr), architecte urbaniste TU-DU Architecture Urbanisme 95, rue de la Roquette 75011 Paris, France T. 0634621005 contact@tu-du.fr www.tu-du.fr

Manufacture de terroirs

MS

Morvan Rabin (Fr), géographe Sylvie Florette (Fr), architecte urbaniste 8, rue Léo-Lagrange 56650 Inzinzac-Lochrist, France T. 0687362741 morvan.rabin@gmail.com


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TOULOUSE

OEconomie territoriale LILLE

Écoto(w)ne

L

STUDIO RIJSEL Édouard Cailliau (Fr), architecte Thomas Lecourt (Fr), architecte Collaborateurs : Romain Leignel (Fr), illustrateur Delphin Colin (Fr), paysagiste 35, rue Stappaert 59000 Lille, France T. 0645915469 contact@studiorijsel.com

et… et… et…

Reprocess Factory

PR

Boîte 24 41, rue des Bois 75019 Paris, France T. 0686669874 contact@d-503.com http ://d-503.com

L

Culture urbaine

MS

Clément Devignes (Fr), architecte Dominique Lerche (Fr), architecte Guillaume Anrys (Fr), architecte Collaborateur : Antoine Muller (Fr), architecte Rue Émile-Vandamme 59350 Saint André Lez Lille, France T. 0637129669 devignes@a-tag.fr

212,rue Judaïque 33000 Bordeaux, France T. 0677784313 lucile.ado@gmail.com www.platform-archi.com

D-503 Nadège Lachassagne (Fr), architecte

Adrien Coste (Fr), architecte Guillaume Vienne (Be), architecte 74, avenue Kléber 59240 Dunkerque, France T. 0033 (0) 668759326 adriencoste.architecte@gmail.com www.etetet-europan14.fr/

L

Lucile Ado (Fr), architecte urbaniste Perrine Frick (Li), paysagiste Alessandro Benacchio (It), architecte urbaniste Collaborateur : Rocco Aziz Marafatto (It), architecte

Ex-changing production

M

Valerio Ciotola (It), architecte paysagiste Raul Forsoni (It), architecte urbaniste Andrea Guazzieri (Fr), architecte Collaboratrice : Margherita Giubelli Bortolami (It), écrivaine

La fourmilière

1, rue Pierre-L’Ermite 75018 Paris, France T. +33 6 23 08 84 42 gfc@gfc-a.com

16, avenue du Golf 44510 Le Pouliguen T. +33 6 29 33 94 65 alloheno@gmail.com

MS

Studio Héno Arnaud Jouanchicot (Fr), architecte Hélène Grosdidier (Fr), architecte

www.studioheno.com

PANTIN

Kintsugi

L

Daniel Garcia (Es), architecte Paul Jacquet (Fr), architecte Alegria Giovannini (Cl), architecte Dimitri Pagnier (Fr), architecte Jean Remy Dostes (Fr), architecte Nicolas Beyret (Fr), architecte Louis Lazaro (Fr), paysagiste Eugenie Denarnaud (Fr), paysagiste Collaborateur : Simon Cristiano (Fr), étudiant en architecture 6, rue Philippe-de-Girard 75010 Paris, France T. 0185083530 contact@atelierfuso.com www.atelierfuso.com

Scoop-savoir coopérer

MS

Collectif TAC Charlotte Durand-Rival (Fr), architecte Simon Forget (Fr), architecte Chloé Durrieu (Fr), architecte Mickle Bourel (Fr), architecte 7, rue Marignan 13007 Marseille, France T. 0666011313 contact.collectiftac@gmail.com www.facebook.com/tac.architecture

Re-sources

MS

Julien Romane (Fr), architecte urbaniste Geoffrey Clamour (Fr), architecte urbaniste Antonin Amiot (Fr), ingénieur en paysage Collaborateurs : Thierry Maeder (Ch), géographe Élise Triacca (Fr), architecte urbaniste Les Marneurs 24, rue Saint-Bernard 75011 Paris, France contact@lesmarneurs.fr www.lesmarneurs.fr


Annuaire des équipes françaises sélectionnées en Europe ESPAGNE, PLATJA DE PALMA

A social infrastructure

BELGIQUE, HUY

Clément Ringot (FR), architecte Maxime Beel (FR), architecte 107 rue du Prévôt 1050 Ixelles, Belgique +33 6 18 75 10 55 ringot.clement@gmail.com

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Initier la résilience Fbg. Coopérative d’architecture Fanny Costecalde (Fr), architecte Benjamin Froger (Fr), architecte Guillaume Wittmann (Fr), architecte 71, boulevard Barbès 75018 Paris, France +33 6 80 82 73 93 coop.archi.fbg@gmail.com http ://fbg-cooperative.com

NORVEGE, ALTA

Hydro-therapy ESPAGNE, TORRELAVEGA

De la manzana al mercado

ESPAGNE, ALCOY

Estacion impulsa Nacho Company (ES), architecte Quentin Gago (FR), architecte André Guiraud Ramonell (FR), architecte, Paloma Ibarra Arias (ES), architecte Poeta Carmelo Calvo 1, 6° 03004 Alicante, Espagne info@pan.archi quentin.gago@gmail.com http://www.pan.archi

Made In Raphaël Hoyet (FR), urbaniste Lara Bretones Torrecilla (ES), architecte urbaniste, Improvistos Alba Navarrete Rodriguez (ES), architecte, Maria Garcia Mendez (ES), architecte Made in 80, rue du Faubourg-Saint-Denis 75010 Paris, France +33 1 44 83 66 99 contact@made-in.work http://www.made-in.work Improvistos Navarra 24 bis 2°A 23039 Madrid, Espagne +34 91 45 97 592 info@improvistos.org http://www.improvistos.org

Victor Maréchal (FR), architecte Maria Fernanda Serna (CO), paysagiste 59, rue Condorcet 75009 Paris, France +33 6 43 41 59 79 Victor.marechal@gmail.com

SUÈDE, TRELLEBORG

Estacion impulsa Bérangère Chauffeté (FR), paysagiste, Augustin Bourgeois (FR), architecte, Camille Bourgeois (FR), architecte, Virginie Alexe (FR), urbaniste Pankstrasse 62/2 13357 Berlin, Allemagne +49 63 03 90 906 b.chauffete@gmail.com

ESPAGNE, LA BAZANA

La fabrica de suelos Meat Architectures Claire Vernhes (FR), architecte urbaniste, Clara Delmond (FR), architecte, Simon Portelas (FR), architecte, Adrien Picandet (FR), architecte, Lucille Bricks (FR), architecte urbaniste, Camille Chastanet (FR), architecte urbaniste, Félicien Pecquet-Caumeil, architecte urbaniste 24, rue Saint-Jacques 12200 Villefranche de Rouergue, France +33 6 78 37 84 97 meat.architectures@gmail.com http://www.meatarchitectures.com

FINLANDE, TORNIOHAPARANDA

The engagement Jean-Michel Humbert (FR), architecte avec Sasha Petersen (US), architecte Kelsey Kish (US), architecte Rebekah Armonstrong (US), architecte paysagiste Kristine Pedersen (US), architecte paysagiste 1977 Biltmore Street NW 20009 Washington, US + 1 20 23 67 666 7 contact@planh.fr

SUISSE, KRIENS

Oecumene Camille Cochet (FR), architecte Clément Boitel (FR), architecte Florent Girelli (FR), architecte Rue de Malatrex, 36 1201 Genève, Suisse +41 78 64 72 574 cochet.camille@gmail.com


Ce livre est publié dans le contexte de la 14e session d’Europan 3 3 3 Europan

Éditeur

Remerciements

Europan est un concours d’idées d’architecture et d’urbanisme suivi de réalisations lancé simultanément tous les deux ans dans une vingtaine de pays européens autour d’un thème commun et à partir de situations urbaines concrètes proposées par des collectivités. Europan s’adresse aux jeunes architectes, urbanistes, paysagistes, artistes, géographes, écologues… et toute discipline en lien avec la conception des territoires, de toute l’Europe géographique.

Europan France 16 bis rue François Arago 93100 Montreuil

à Yoona Kim, Hélène Soubeyrand, Vincent Milla (architectes), Nima Outil, Hugo Léonard, Nicolas Duguet (étudiants en architecture) pour leurs aides et assistances précieuses, à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, aux Écoles Nationales Supérieures d’Architecture de Paris Malaquais et de Paris Val de Seine pour leur accueil chaleureux et leur participation aux évènements d’Europan, à nos collègues d’Europan Europe et en particulier Didier Rebois, Françoise Bonnat, Frédéric Bourgeois et Gautier Berlemont.

Objectif Donner accès à la commande à de jeunes concepteurs européens. Promouvoir des idées et concepts sur la transformation des territoires. Assister les collectivités dans un esprit de recherche et d’expérimentation sur sites réels. Partager ces expériences à travers des rencontres et des débats en Europe.

Europan France Alain Maugard — Président de l’Association Europan France Barthélémy Raynaud — Vice-président de l’Association Europan France Corinne Bertone — Trésorière de l’Association Europan France Isabelle Moulin — Secrétaire générale de l’Association Europan France , Directrice du programme Europan au sein du GIP - AIGP Oriane Couturier — Responsable de la communication et chargée de projets, Association Europan France Louis Vitalis - Chargé de missions, Association Europan France

Association Europan France 16 bis rue François Arago 93100 Montreuil

Programme Europan GIP-AIGP Grande Arche de la Défense Arche Sud 92055 La Défense Cedex www.europanfrance.org www.europan-europe.eu

Programme Europan Europan 15 / 2018-2019

Renseignements : 01 48 57 72 66 contact@europanfrance.org

Conception éditoriale Oriane Couturier, Isabelle Moulin, Louis Vitalis

Responsable de la publication Isabelle Moulin

Coordination éditoriale Louis Vitalis

Rédaction Introductions Agnès Vince et Alain Maugard. Présentation des sites par Jean François Chavois, Fabien Gantois, Christine Leconte, Emmanuel Redoutey, Laurence Schlumberger-Guedj et Martine Weissman. Présentation des projets par leurs auteurs. Présentation des équipes par elles-mêmes. Avis du Jury par Emmanuel Redoutey (extrait du rapport du jury). Avis de la commission d’expertise par Raphaël Besson, Flore Bringand, Albert-Gilles Cohen, Alline Correa Bouric, Julie Flohr, Léa Hommage, Christine Leconte, Thierry Mandoul, Frank Minnaërt, Guillaume Ramillien. coordination par Emmanuel Redoutey.

Relecture et corrections Marie-Paule Rochelois

Crédits Tous les documents reproduits dans ce catalogue appartiennent aux équipes référentes par projet et aux collectivités référentes par site.

Photographies Amiens (p. 10, 330, 332) Angers (p. 1, 335, 336) Besançon (p. 6) Evreux (p. 4) Grigny / Ris-Orangis (p. 2, 3, 8) Lille (p. 7, 329, 334) Pantin (p. 9,331, 333) Toulouse (p. 5) Avec l’autorisation des collectivités référentes

Conception graphique Dépli Design Studio (Lisa Bayle, Benjamin Gomez)

Impression Corlet

Papier Intérieur : Cyclus Offset 100% recyclé - 125g/m2 Couverture : Offset Cocoon 100% recyclé - 350 g/m2 Jaquette de protection : XXX

Diffusion-distribution contact@europanfrance.org ISBN 979-10-699-2417-8 Dépôt légal – 3ème trimestre 2018


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