étapes: 218 - Fiction & Anticipation

D EsiG N G r a P H iQ U E & c U lt U r E visUEllE

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Fiction & anticipation Conférences Ted Archives de science-fiction Innovation Johnny Hardstaff design fiction

mars-avril 2014 / 16,8 €

Édito Magic system

PAR CAROLINE BOUIGE & ISABE LLE MOISY

ÉTAPES : 218

Étienne Chaize Image réalisée pour un dialogue de dessin avec Nicolas Mahler lors du festival d’illustration organisé par Central vapeur. Sorti en 2009 de l’ESAD Strasbourg, l’illustrateur développe une esthétique métallique pour des clients tels que Nike ou Lacoste. Il participe à la bande dessinée de science-fiction Quasar contre pulsar, à paraître en avril aux éditions 2024 (en collaboration avec Alexis Beauclair et Mathieu Lefèvre).

Toute technologie suffisamment avancée se confond avec la magie. En ces quelques mots, l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov résumait les liens entre la fiction et l’innovation.

L’impression 3D, les biotechnologies, le numérique, pour ne citer que quelques exemples significatifs, modifient notre société en profondeur et définissent les outils contemporains des designers.

Le graphiste, qui s’interroge aux problèmes du monde à venir et entrevoit les contraintes futures, participe à ce projet. Avec un dossier consacré à la fiction et à l’anticipation, Étapes dresse les liens entre l’avenir que dessine l’innovation et l’affection de l’image fictionnelle pour la technologie. Car la spéculation est une affaire sérieuse… nous sommes ici loin des petits hommes verts et autres visions hasardeuses. Genre initié dans les années 1930, la science-fiction a aujourd’hui une histoire ; une histoire ponctuée de formes avant-gardistes, mais aussi d’approximations, et parfois de scénarios des plus grotesques.

L’angoisse, la crainte de l’avenir sont souvent les moteurs de tels fantasmes. À regarder en arrière, on comprend aujourd’hui que ce sont les visions enthousiastes qui se sont imposées.

La streamline de Norman Bel Geddes, la gestion des flux de circulation, le développement des communications à distance… Designer de meubles et d’intérieurs futuristes, Verner Panton affirmait l’homme est l’élément central, plaçant ainsi l’humanisme comme la condition sine qua non du design et de la foi dans la technologie. Arrière, technophobes et prédicateurs alarmistes ! En écho à la manière dont Google est susceptible de prévoir l’avenir grâce aux statistiques de recherche, nous savons désormais que le futur se prépare dans nos esprits, nos angoisses, nos croyances… nos pensées.

Avant de tuer dans l’œuf tout idéalisme, sous prétexte que la pratique est sujette à de dangereuses dérives, interrogeonsnous sur ce que serait un monde dépourvu de pensée utopiste et laissons-nous l’opportunité d’amorcer un cercle vertueux.

Isabelle Lesur RÉDACTRICES EN CHEF

Caroline Bouige cbouige@etapes.com Isabelle Moisy imoisy@etapes.com

Maud Schweblin mschweblin@pyramyd.fr T. +33 (0)1 40 26 06 23

Michel Chanaud Louise Desrosiers

ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO :

Anne-Sophie Petroff aspetroff@etapes.com T. +33 (0)1 40 26 02 77

Clara Debailly, Gilles Deléris, Sophie Demay, Liz Farrelly, Renaud Faroux, Alexandra Midal, Sébastien Morlighem, Pierre Ponant, Laura Truxa, Véronique Vienne.

ABONNEMENTS

TRADUCTION

Lucile Cranskens RÉDACTION - RÉVISION

Laurent Robic lrobic@etapes.com T. +33 (0) 1 40 26 02 65 F. +33 (0) 1 40 26 07 03

Christelle Causse & Léo Pico © étapes Éditions SAS

Manufacture d’Histoires Deux-Ponts, Bresson

Charles Loyer cloyer@etapes.com

VENTES ET ABONNEMENTS EN LIGNE :

shop.etapes.com Un an, 6 numéros France : 99€ Un an, 6 numéros étranger : 119€

WEB & APPLICATIONS MOBILES CRÉATION GRAPHIQUE & MAQUETTE

IMPRESSION

Michel Mazoyer RÉDACTEUR WEB COMMUNITY MANAGER

DIRECTION ARTISTIQUE

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Sébastien Augereau saugereau@pyramyd.fr Benjamin Bonnet bbonnet@pyramyd.fr

ANCIEN RÉDACTEUR EN CHEF / COFONDATEUR DU MAGAZINE

Patrick Morin

G

râce à la technologie, le meilleur des mondes est-il à portée de main ?

Oui, si l’on en croit les clips des conférences TED. Sur iTunes, l’application TED donne gratuitement accès à plus de 1 500 vidéos de quinze minutes environ, disponibles avec sous-titrage en 90 langues – de fascinants mini-exposés sur des sujets qui couvrent la technologie, la science, la musique, le design, la politique, la médecine et l’environnement.

Parmi les intervenants, des personnalités – Bill Clinton, Frank Gehry, Milton Glaser, Steve Jobs, Matthieu Ricard ou David Carson. Mais les plus nombreux sont des inconnus, comme Pranav Mistry, inventeur de SixthSense, un logiciel d’augmentation de la réalité, ou Geraldine Hamilton, qui cultive des cellules vivantes dans des puces électroniques. Quel que soit le sujet traité, un évangélisme enjoué semble être de règle. Les

� dava newman à la tedWomen, organisée à san francisco en décembre 2013. sicily kolbeck à la tedyouth, organisée à la nouvelle-orléans en novembre 2013.

présentations sont formatées comme d’éloquents sermons. La lévitation des superconducteurs, l’éloge de la jalousie, la protection des fonds marins, la mécanique des protéines, autant de leçons de choses qui donnent le frisson. Étranges objets numériques que ces stimulantes homélies. un remÈde anti-morosité

Mon but, lors des premières conférences TED, n’était pas d’inspirer ou de prêcher, s’indigne Richard Saul Wurman, l’architecte américain à l’origine du phénomène.

Mon objectif était d’organiser des conférences où, contrairement à toutes celles auxquelles j’avais assisté jusqu’alors, on ne s’ennuyait pas !

Ah, l’ennui. La source de tous nos maux, selon Kierkegaard, la maladie de la vie, selon Alfred de Vigny, le seul péché irrémissible, selon Oscar Wilde. Depuis Madame Bovary, l’ennui est une affliction liée à la modernité. De nos jours, on se lasse de tout.

Richard Saul Wurman est un de ces hommes heureux pour qui l’ennui est insupportable. Il vit à Newport, dans un petit château qui est la reproduction exacte d’une grande demeure française du XVIIIe siècle. Deux jardiniers à plein-temps, trois labradors blancs, trois piscines, un escalier monumental, 13 chambres et autant de cheminées. À 78 ans, Wurman ne s’embête pas.

Depuis qu’il a vendu ses parts de TED à son associé Chris Anderson, en 2002, il ne cesse d’inventer de nouvelles manières de concevoir l’avenir – le sien – et de s’en amuser.

Louis XIV, deux cent cinquante ans avant Hollywood, fit de Versailles la capitale des divertissements. Les distractions

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© photos : Marla aufMuth / ryan lash.

DIRECTION GÉNÉRALE

COORDINATION ET SUIVI DE FABRICATION

communication

OURS

Michel Chanaud mchanaud@etapes.com

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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

06/02/14 20:05

APPLICATION :XTRAS

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Suivez la pastille !

Mentions légales N° de commission paritaire : 0916 T 88598 Dépôt légal à parution, ISSN 1774-5160 © ADAGP Paris pour les œuvres des membres étapes : est édité par étapes Éditions SAS au capital de 5 000 € dont le principal actionnaire est Michel Chanaud.

ÉTAPES : 218

Changement d’éditeur.

Pyramyd ntcv sas éditait étapes: depuis près de 20 ans et a décidé de donner une totale autonomie à la revue. La publication est désormais éditée par une société indépendante étapes: Éditions SAS. Toute l’équipe, le projet éditorial et la distribution demeurent identiques. L’édition, les abonnements, et ce qu’il reste à servir seront désormais assurés intégralement par cette société.

Papiers Ce numéro est imprimé sur SappiQuatro™ silk 300 g/m² (couverture) et SappiMagno™ natural 140 g/m² (intérieur).

Sappi est notre producteur de papier, qui respecte les principes du développement durable.

Couverture imprimée sur Quatro™ silk 300g, en quadrichromie avec marquage à chaud argent sur pelliculage mat dans les ateliers de la Manufacture d’Histoires Deux-Ponts.

Typographie Ce numéro est composé avec les caractères : Maax dessiné par Damien Gautier & Quentin Margat dans les versions “Standard” (titre, textes et légendes), et “Geometric” (signalétique) et disponible chez www.editions205.fr Abril Text (texte) dessiné par Veronika Burian et José Scaglione pour la fonderie Typetogether et disponible chez www.myfonts.com Utopia (titres et citations dossier) dessiné par Alfio Mazzei www.rossimazzei.com Ce numéro comporte, dans tous les exemplaires : 1 encart abonnement broché entre les pages 176 et 177 et un encart jeté libre de la Manufacture d’Histoires Deux-Ponts.

Les abonnés disposent avec leur exemplaire d’un calendrier Graphisme en France 2014.

“Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages ou images publiées dans la présente publication, faite sans l’autorisation écrite de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon”. (Loi du 11 mars 1957, art. 40 et art. 41 et Code pénal art. 425) • Le magazine n’est pas responsable des textes, photos, illustrations qui lui sont adressés • L’éditeur s’autorise à refuser toute insertion qui semblerait contraire aux intérêts moraux ou matériels de la publication • Toutes les marques citées dans Étapes sont des marques déposées ainsi que le logo “étapes :”.

81, rue Réaumur, 75 002 Paris T. +33 (0) 1 40 26 00 99 F. +33 (0) 1 40 26 00 79 www.etapes.com

design interactif motion design gestion de projet design graphique Du Bac pro. au Bac +5 Formation continue

Apprentissage, Contrat pro, Temps plein Campus Fonderie de l’Image 80, rue Jules Ferry 93170 Bagnolet contact@campusfonderiedelimage.org 01 55 82 41 41 Métro Gallieni, ligne 3

JPO 2014 les 21 et 22 mars les 23 et 24 mai de 10h à 17h

Des images Ă partir de 0,22 â‚Ź

L’effervescence créative Des images et des vidéos fantastiques.

Des outils de recherche sophistiqués.

Des chargements rapides. Des apps superbes pour mobile. C’est l’art et la technologie en parfaite harmonie.

30 millions de images 1,2 millions de clips vidéo

Rendez-vous sur shutterstock.fr

Gilles Deléris

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auteurs

Diplomé de l’ensAD, il s’intéresse aux marques, au design et à la communication en tant que directeur de la création de l’agence W, fondée avec Denis Gancel en 1997. Il enseigne à sciences-po paris et est co-auteur de Ecce logo.

Sophie Demay

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Pierre Ponant

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basée à Londres, elle partage son activité entre son travail de graphiste indépendante, sa pratique de commissaire d’exposition et l’enseignement en bachelor Graphic Design au London College of Communication.

historien, critique du design graphique et curateur indépendant, pierre ponant est professeur à l’école d’enseignement supérieur d’art de bordeaux et visiting lecturer à l’école cantonale d’art de Lausanne.

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Véronique Vienne

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Auteure d’articles et d’essais sur le graphisme, le design, l’architecture, et la communication, elle enseigne depuis 2009 au paris College of Arts (pCA) et à l’esA de Lorient.

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Liz Farrelly

Sébastien Morlighem

Auteure et éditrice dans le domaine du design, Liz Farrelly a récemment écrit et édité Designer’s Identities et For love and Money : New Illustration chez Laurence King publishing.

Chercheur et enseignant en histoire de la typographie et coordinateur du post-diplôme typographie et langage à l’esAD d’Amiens, il dirige la collection “bibliothèque typographique” pour Ypsilon éditeur.

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Renaud Faroux

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renaud Faroux est historien d’art, auteur et journaliste. On lui doit des monographies d’artistes, comme Peter Klasen : la mémoire du regard ou Les Effets secondaires de Philippe Huart.

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Alexandra Midal

Clara Debailly

Commissaire d’exposition et docteure en histoire de l’art, elle a été assistante de Dan Graham avant de diriger le FrAC haute-normandie. elle est actuellement responsable des masters en design à la heAD de Genève.

Diplômée de l’ensAD, Clara a travaillé et chanté de septembre jusqu’à décembre à la rédaction d’Étapes. elle est aujourd’hui graphiste, conceptricerédactrice et journaliste freelance.

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© photo : Juan Lozano / DR.

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A u t e u r s

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rubrique

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Agenda agenda

— Mars & Avril 2014

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Jusqu’au 30 mars typorAMA, un pArcours à Fort cArActèrE

l’exposition présente trente ans de créations graphiques de philippe Apeloig et s’intéresse aussi aux recherches et inspirations de cette figure majeure, depuis ses débuts en 1985.

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Les Arts décoratifs 107, rue de Rivoli, 75001 Paris www.lesartsdecoratifs.fr

du 3 au 5 avril rEsonAtE 2014

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Du 1er mars au 31 août 2014, le créateur de mode belge Dries Van Noten sera à l’honneur au musée des Arts décoratifs. Pour la première fois à Paris, le public découvrira le processus de création et les sources d’inspiration de ses collections, en les confrontant aux œuvres d’art, françaises et internationales, qui ont nourri son travail, mais également aux thématiques intimes qui portent sa démarche.

— Les Arts décoratifs 107, rue de Rivoli, 75001 Paris www.lesartsdecoratifs.fr

Dom Omladine 22 Makedonska, Belgrade www.resonate.io/2014

conFérEncEs “MrcDsgn”

département arts plastiques de l’université paris viii : - Vier 5 : 26 mars 2014 à 18 h 30 www.vier5.de - Helmo : 14 mai 2014 à 18 h 30 www.helmo.fr Université Paris VIII, 2, rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis

© pHilippe apeloig.

DriEs vAn notEn inspirAtions

seulement deux éditions à son actif, en 2012 et 2013, mais le festival Resonate est déjà considéré comme un rendez-vous incontournable en europe pour les professionnels de la technologie, de l’art et de la culture.

Cette année encore, les visiteurs serbes et étrangers devraient être nombreux à se rassembler pour échanger autour de la thématique des nouveaux médias. d’autant que le programme est très riche : 24 conférences, 18 workshops, 4 projections et 4 performances s’étalent sur les trois jours.

ACTUALITÉ

EXPOSITION

Gavillet & Rust À partir des œuvres de la collection du FRAC ChampagneArdenne, le duo de graphistes genevois investit l’espace Passages à Troyes pour les Pléiades-30 ans des FRAC.

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PAR ISABE LLE MOISY

ÉTAPES : 218

P

our Pléiades – 30 ans des FRAC, anniversaire de la création des fonds régionaux d’art contemporain, les 23 FRAC ont élaboré un projet collectif et singulier qui prend pour principe fondateur le regard des artistes sur les collections. Le FRAC Champagne- Ardenne a choisi d’inviter Gilles Gavillet et David Rust à investir les espaces de Passages à Troyes entre le 13 décembre 2013 et le 7 février 2014.

Connus pour avoir réalisé l’identité visuelle du label Roc Nation, créé par le rappeur Jay-Z, et celle de la 54e Biennale de Venise, le studio assure aussi la fonction de directeur artistique pour les éditions JRP Ringier depuis 2004.

Familier des équipes du FRAC ChampagneArdenne, le duo de graphistes et artistes genevois est en charge de l’identité visuelle depuis 2008. Pour ce projet spécial, le studio Gavillet & Rust a imaginé à partir des œuvres de la collection une exposition qui les mettrait en valeur dans ce très beau lieu qu’est le centre

d’art Passages. En sélectionnant vingt œuvres au préalable, ils ont abordé la problématique en appliquant à la collection les codes et les systèmes qu’ils manient dans leur pratique quotidienne du graphisme. Il s’agit de s’intéresser à la représentation de ces œuvres plutôt qu’à la question du display. On retrouve, entre autres, les œuvres de John Coplans, Ann Craven, Vincent Cordebard, James Welling, Joan Fontcuberta (à découvrir actuellement à la Maison européenne de la photographie à Paris), Robert Filliou, Raymond Hains, General Idea, Jeff Wall ou le fameux His music looked at me… de Guy de Cointet. Une couleur est appliquée à chacune de ces vingt œuvres permettant de multiples combinaisons et compositions de nouvelles images (une centaine) via un procédé d’impression et de surimpression en sérigraphie, réalisé entre autres chez Lézard graphique à Strasbourg. On y voit Fontcuberta flirter avec Rondeau et Cordebard, ou encore Kasten faire équipe avec Filliou et Burr.

La lecture est rendue fluide et attise la curiosité. Au final, le résultat exposé, soit une vingtaine d’affiches de format 120 x 176 cm, est très séduisant et met en lumière à la fois le processus de surimpression et un concept cher aux graphistes, qui consiste à jouer composer, superposer, confronter, recadrer ou manipuler les images. Efficace et surprenant.

•

www.gavillet-rust.com

Coplans x Cointet x Majerus x Filliou / Gavillet & Rust.

Sérigraphie, 120 x 176 cm.

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© GAVILLET & RUST, 2013.

UNE COPRODUCTION FRAC CHAMPAGNE-ARDENNE ET CNAP. PHOTO : MARTIN ARGYROGLO.

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ACTUALITÉ

actualité

évéNemeNt

graphisme en france 2014 — RencontRe avec auRélie Filippetti

À l’occasion des vingt ans de Graphisme en France, “étapes” a rencontré la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti. Entretien avec une ministre bien déterminée à faire évoluer la culture du design et du graphisme en France.

-^ aurélie Filippetti.

Ministre de la culture et de la communication.

étapes : 218

-> affiches de graphisme en France 2014.

étapes : Une nouvelle année commence.

Quels sont vos principaux objectifs pour le ministère de la Culture et de la Communication en 2014 ? aurélie filippetti : Je suis extrêmement attentive au tournant du numérique dans l’économie de la culture, car en dehors des bouleversements, des opportunités apparaissent pour la création, pour le design et le design graphique notamment. Dans tous les domaines artistiques, une véritable mue s’opère et doit être accompagnée. Je souhaiterais être la ministre de la Culture de l’ère du numérique. C’est mon principal objectif pour 2014. En ce qui concerne les designers, il faut agir sur leurs statuts notamment sur le régime social des artistes et designers indépendants. Aujourd’hui, les statuts sont extrêmement foisonnants et disparates. Ces questions d’ordre social seront abordées dans le cadre de la loi sur la création artistique.

Du côté du patrimoine, je prépare là aussi un projet de loi qui abordera tous les champs. Il s’agira notamment de protéger au mieux les collections qui ont été rassemblées par les FRAC depuis 30 ans. 2013 était d’ailleurs l’anniversaire de leur création.

é : Pouvez-vous nous parler de l’étude sur le rôle de la culture dans l’économie française? af : J’ai voulu commander une étude en coopération avec le ministère des Finances pour pouvoir montrer ce que représente l’apport de la culture dans l’économie française, l’économie nationale et celle des territoires. Cette étude montre que la culture représente 58 milliards d’euros de valeur ajoutée. C’est autant que l’agriculture et les industries agroalimentaires, et sept fois plus que l’industrie automobile. La culture est un épanouissement individuel, une émancipation, un partage collectif, de l’émotion, mais c’est aussi, pour la France – car elle a toujours su développer une politique culturelle volontariste –, un moyen de créer de l’emploi et de l’activité économique. Au sens le plus strict, la culture, c’est 670 000 emplois.

Si on ajoute les activités liées à la mode, à la gastronomie, au luxe, la valeur ajoutée et le nombre d’emplois sont bien plus importants. L’apport de la culture, des industries culturelles et de tout ce qui s’y réfère est donc essentiel à la vie économique de notre pays. Dans le domaine des seuls arts visuels, on estime à environ 5,7 milliards d’euros la

© didier plowy / MCC.

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par caroline bouige & isabe lle moisy

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© ©MCC/CNAp. GrAphisMe : BuildiNG pAris, 2013.

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actualité

catalogus par pierre ponant

Daniel Buren, mot à mot Retour sur le très singulier catalogue de l’exposition de Daniel Buren “Le musée qui n’existait pas”, au Centre Pompidou, en 2002.

Buren, Xavier Barral et le studio Atalante. élaboré presque spontanément à partir des archives classées de l’artiste, le chemin de fer n’est pas directif.

Aucun propos de conservateur n’influe sur la lecture de l’œuvre. l’ouvrage agit comme un guide sur le travail de l’artiste. conçu comme un annuaire où toute la terminologie propre à la production et aux actions est indexée, il est composé de photos d’installations, de croquis, de courriers, d’extraits d’agenda, d’objets de communication et de revues de presse “bruts de scan”. tout est posé à plat et agit comme une sorte de making-of.

Au milieu d’un lien ou d’un renvoi, parfois apparaissent des cases blanches. Manque ou perte de documents ? Daniel Buren, mot à mot ne se résume pas à un simple outil de déchiffrement d’un langage visuel. ce catalogue nous révèle la particularité d’une œuvre d’utopiste qui se construit au jour le jour dans un acte politique. •

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chronique pierre ponant

Enseignant en design éditorial à l’école des beauxarts de Bordeaux et à l’Ecal (lausanne), Pierre Ponant est aussi un collectionneur de livres anciens et d’objets graphiques rares.

Dans chaque numéro, il présente un ouvrage issu de sa bibliothèque.

Exposer dans un musée, c’est aussi exposer le musée. Fort de cet énoncé, le spectateur était amené à déambuler à travers un dispositif de soixante et une cellules aux titres évocateurs : “la cabane implosée”, “les murs obliques” ou “le plancher à l’infini”. construit selon une trame ponctuée d’espaces de circulation, ce dispositif occupait un niveau entier du musée, émergeant du sous-sol jusqu’au dernier étage et se développant hors les murs pour s’affirmer sur l’horizon parisien. une œuvre à part entière, à la fois contenant et contenu, qui questionnait les limites visibles et invisibles du musée.

Il ne s’agissait pas d’une exposition rétrospective, mais bien d’une nouvelle proposition critique de l’artiste face à l’architecture du musée et à son fonctionnement. une action in situ qui redécoupait les sections du musée, brouillait la signalétique, réinterrogeait le sens de la collection et déterminait de nouveaux accès à la muséographie.

Daniel Buren proposait au public un exercice de perception dont il maîtrisait, seul, les coordonnées visuelles. un exercice qui, a posteriori, se prolonge dans la lecture du catalogue. l’objet éditorial Daniel Buren, mot à mot n’est pas une simple trace “raisonnée” d’une œuvre, mais reste, aujourd’hui encore, un ouvrage interactif et ouvert. un livre collectif qui reflète un aspect fondamental de sa production : un travail d’équipe catalysé par un auteur. Mot à mot est le fruit d’une collaboration entre Daniel

étapes : 218

A

près une décennie où le travail sur l’Archive a fait débat dans la création contemporaine, où nombre d’expositions ont ouvert le champ de l’analyse par le reenactment (en atteste la récente et magistrale exposition “When attitude becomes Form, Bern 1969/Venise 2013” présentée par la fondation prada lors de la dernière Biennale de Venise, sous le commissariat de Germano celant, en dialogue avec thomas Demand et rem Koolhaas, réactivant la mythique exposition organisée, en 1969, par harald szeemann à la Kunsthalle de Berne) il convient peut-être de repositionner un objet précurseur dans le travail de l’artiste face à l’archive, à savoir le catalogue, Daniel Buren, mot à mot. présentée sous le titre “le musée qui n’existait pas”, le centre pompidou accueillait, en juin 2002, une première exposition personnelle de Daniel Buren. Dans son introduction à l’exposition, l’artiste annonçait :

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dossier

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Fiction & AnticipAtion dAns le design

N – Le projet de société et le progrès scientifique sont les armes du créateur qui entend participer au monde de demain. Ce dossier traverse la thématique de la fiction (en prenant son amorce sur la question spécifique du récit) pour s’ouvrir sur les innovations. De l’un à l’autre, il n’y a qu’un pas, celui du prototype. Dans l’ouvrage “Tout Néo tout beau”, le designer italien Denis Santachiara avance ainsi qu’“il devient difficile pour l’écrivain de science-fiction de proposer un scénario plus fantastique, plus incroyable que les nouveautés techno-utopiques”. En ce siècle de l’information, la question de l’image, de la communication et de la sensibilisation participe du même projet.

Déjà, en 1930, les illustrateurs des couvertures de pulps volaient la vedette, dans les congrès, aux auteurs des publications. Le spectacle de l’image a bien des attraits pour faire naître des vocations !… et des avantages pour fixer avec précision les courbes de notre précieux futur. Car la spéculation, sous ses airs incertains, dissimule bien plus de précision, de culture et de scientificité que de prime abord. En optant pour cet âpre terrain expérimental, le designer choisit d’échanger les besoins d’un commanditaire contre les besoins d’une société future. Bien que – on le verra – la pratique relève de la mise en scène, elle trouve sa valeur dans l’orchestration et la mesure. “Ground control to Major Tom”* la technologie et l’humain

par caroline bouige

* extrait de Space Oddity, david Bowie.

ĂŠtapes

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dossier

A Anticipation

N

F i c t i o n Principe ancré dans les origines du design, le récit traverse l’histoire de la discipline et agit comme un moteur critique. À travers plusieurs projets de designers, d’architectes et de graphistes, Alexandra Midal présente les ressorts du design fiction. par alex andra midal

© photo : r.Müller@head—genève.

fiction rules Design

Malak Mebkhout

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© Coll. Maison d’ailleurs / agenCe Martienne.

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fiction récit

the third Kind vue d’installation.

Master design-espaces & communication, 2013, heaD Genève.

F i c c i o n e s t y p o g r a p h i k a ou la nouvelle bibliothèque de babel

Autour d’un projet participatif, le graphiste Erik Brandt examine la typographie comme un médium propre à interroger le langage et à créer du mythe. Explications. par caroline bouige

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typographie

FOR MEMORY

FOR TRANSPARENCY

FOR ARCHIVES

FOR DREAMS

FOR INTELLIGENCE

FOR ALL

FOR UNIVERSALISM

FOR MEDIA

FOR WIKILEAKS

FOR NSA

FOR COMMUNITY

FOR UNDERSTAND

FOR FUN

FOR LOVE

FOR FUTUR

FOR PROGRESS

FOR GOVERNMENT

FOR PRIVACY

FOR ECONOMY

FOR NEWS

FOR INTELLIGENCE

FOR COMMUNITY

FOR LANGUAGES

FOR ACTION

FOR DECODING

FOR INFORMATION

FOR REVOLUTION

FOR INTERPRETATION

FOR WALL STREET

FOR ARCHAEOLOGY

FOR STRATEGY

FOR TRADING

FOR REMEMBER

FOR EVOLUTION

FOR DRONE

FOR GOOGLE GLASS

FOR PUBLIC

FOR ALGORITHM

FOR PRISM

FOR KNOWNLEDGE

FOR DISPLAYS

FOR HAPPINESS

FOR IDEAS

FOR BANKS

FOR POLITIC

FOR HIGHLIGHTS

FOR HACKERS

FOR LIFE

FOR CLOUDS

FOR ORGANIZING

FOR PROGRESS

FOR SCIENCE

FOR THOUGHT

D

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typographie

FOR HISTORY

-^ FELIX PFÄFFLI Ficciones typografika.

151-153. (24” x 36”), 28 juillet 2013.

-^

ANDREAS KUHN, BIRCAN

AK ET REZA ABEDINI. (DE GAUCHE À DROITE)

Ficciones typografika.

055-057. (24” x 36”).

16 août 2013.

étapes : 218

<- THOMAS KRACAUER Ficciones typografika.

121. (24” x 36”).

31 octobre 2013.

typographie 072 étapes : 218

-^ BEN PROELL Ficciones typografika 016-018. (24”x 36”), 28 juin 2013.

-^

DANIEL KENT

ET ÅBÄKE (AU MILIEU)

Ficciones typografika 058-060. (24” x 36”).

Installé le 19 août 2013.

-> REJANE DAL BELLO, Ficciones typografika 109-111. (24” x 36”).

Installé le 23 octobre 2013.

Š Coll. Maison dâ&#x20AC;&#x2122;ailleurs / agenCe Martienne.

F i g u r e s e n d e v e n i r Directeurs artistiques, illustrateurs et artistes révèlent leur propension à appréhender le devenir de l’image, les formes de mondes futurs , traversant des ailleurs imaginaires, entre utopie, uchronie, fiction et univers techno-futuriste. par caroline bouige

Š Coll. Maison dâ&#x20AC;&#x2122;ailleurs / agenCe Martienne.

images 079 By the sea, 2013.

— elise, photographe basée à londres, explore les frictions entre réalité et artifices.

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© Coll. Maison d’ailleurs / agenCe Martienne.

elise

images 089 Seascape & Putti with Copper Disc.

— thomas robson confronte culture classique et culture contemporaine, et anticipe une porosité croissante des frontières entre beauxarts et design.

étapes : 218

© Coll. Maison d’ailleurs / agenCe Martienne.

thomas robson

école

Laboratoire de L’inconnu —

Des vertus péDagogiques De la fiction

À l’École de recherche graphique, Joël Vermot et Benoît Deuxtant proposent un cours dédié à la science-fiction et appliqué au design graphique, avec la rupture pour principe.

© Coll. Maison d’ailleurs / agenCe Martienne.

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par sophie de may

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Nous tentons de proposer quelque chose de plus “dirty”, qui cherche la rupture plutôt que le consensus.

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école © Coll. Maison d’ailleurs / agenCe Martienne.

psychique, le social, le politique, expliquent Joël et Benoît.

Envisager le futur et l’“ailleurs”, en somme, sert avant tout à commenter l’ici et le maintenant.

Donnés sous forme de séminaires-workshops, les cours s’articulent entre théorie et pratique. Avec leurs élèves, Joël et Benoît décortiquent les images : Comment l’inconnu est-il représenté au fil des âges ?

Comment conçoit-on un extraterrestre, un robot ou un autre ? Comment passe-t-on de Satan à Un bon petit diable ? Le temps, la vie, l’espace, la ville ou les dieux, par exemple, sont des modules de réflexion théorique analysés par les étudiants, d’abord historiquement, puis à travers un grand nombre de documents, pour analyser comment ils ont été exploités visuellement dans la science-fiction.

Les exercices pratiques mettent en jeu des concepts ludiques, abstraits, souvent insolubles, mais qui nécessitent plus que des références graphiques pour pouvoir être manipulés. Parmi ces exercices, représenter la cinquième dimension, imaginer une signalétique pérenne pour un dépôt de matériel qui dissuaderait efficacement toute intrusion humaine pendant dix mille ans ou bien encore rédiger un texte en novlangue, la langue d’Océania dans 1984 de george Orwell. Selon Joël et Benoît, l’une des difficultés du cours est de sortir les étudiants de l’autoréférence, qui prime souvent dans le domaine.

Aucun prérequis universitaire n’est exigé pour rejoindre le cours : Maîtriser la langue anglaise, avoir une affinité et des connaissances générales dans l’histoire de la SF, et, bien entendu : Avoir vu tous les épisodes de Star Trek et de Futurama.

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insi commence chaque épisode de Star Trek, la célèbre série télévisée : Espace, frontière de l’infini vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d’autres civilisations, et au mépris du danger, avancer vers l’inconnu. Au sein de l’école de recherche graphique (erg), installée à Bruxelles, le cours de Joël Vermot (Harrisson) et Benoît Deuxant s’intéresse depuis septembre 2010 aux liens entre graphisme et science-fiction.

Comment cette idée de cours est-elle née? Tout simplement, répondent-ils : En observant le graphisme actuel, on peut y trouver une certaine homogénéité formelle et intellectuelle. Nous tentons de proposer quelque chose de plus “dirty”, qui cherche la rupture plutôt que le consensus. Un laboratoire où l’on fabrique les pièces mal ajustées qui permettront aux autres d’avoir du jeu et de la dynamique. L’étude de la SF n’est qu’un prétexte pour s’ouvrir aux possibles, pour trouver du sens et se réaliser : elle peut mener à tout. Comme peut le faire le graphisme, d’ailleurs.

Le cours propose à une douzaine d’élèves de transposer la question du récit dans le domaine du graphisme et de la typographie tout en déchiffrant les enjeux critiques, politiques et philosophiques de la sciencefiction. Comme tous les genres populaires et sousestimés, elle échappe souvent à la censure et aux préjugés de l’opinion publique. Par la création de métaphores, la science-fiction permet de parler de sujets sensibles. Elle a rapidement débordé sur l’humain, le

Š avec lâ&#x20AC;&#x2122;aimable autorisation de Panatom Gallery travess smalley.

g r a p h i s m e s p é c u l a t i f Documentaire venu du futur pour annoncer le krach du sperme, datavisualisation permettant de se prémunir contre les drones ou imprimés textiles servant à déjouer la reconnaissance faciale, le graphisme affirme ses potentiels à appréhender l’avenir : dansl’information, la communication ou la sensibilisation.

Sélection de projets.

Par caroline bouige, clara de bailly, charles loye r et laura trux a

kra ftw erk une robotique de l’image

photography + worldwide © by peter boettCher.

par Re naud FaRoux

Photographies de Peter Boettcher

photography + worldwide © by peter boettCher.

photography + worldwide © by peter boettCher.

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da rĂŠalisation

J o h n n y H a r d s t a f f Des Univers mesUrés

Réalisateur, designer et graphiste, Johnny Hardstaff réalise nombre de films et de spots publicitaires qui exploitent les ressorts de la science-fiction. Il a récemment collaboré avec Ridley Scott pour la production du spot promotionnel du film “Prometheus”. Rencontre. par Liz Farre LLy

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éalisateur, designer, mais aussi conteur moderne – tel qu’il se qualifie dans sa biographie, Johnny Hardstaff a étudié le design graphique à l’école d’art Central Saint Martins, à Londres. Diplômé au début des années 1990, il enseigne ensuite le design et l’illustration au Camberwell College of Arts (composante de l’université des arts de Londres). C’est guidé par un désir de construire à l’écran des mondes fantastiques, mais cependant crédibles, qu’il explore l’imagerie graphique et utilise le dessin dans son œuvre. Deux de ses précédents courts métrages, Histoire du jeu vidéo et Avenir du jeu vidéo, montrent que les concepts d’utopie et de dystopie (ou contre-utopie) sont inextricablement liés. Qu’il travaille pour des marques commerciales (Sony, Smirnoff ), l’industrie du spectacle (souvent en collaboration avec le réalisateur Ridley Scott) ou des institutions culturelles (Tate, Victoria & Albert

Museum), Johnny Hardstaff cherche avant tout à imaginer le futur.

Comment imaginez-vous le langage graphique du futur ? Connaissezvous d’autres designers qui s’y intéressent ?

Johnny hardstaFF : Avant, je me plaisais à penser que je travaillais dans une sorte de vide culturel. J’adhère au principe selon lequel il n’y a pas de héros. Il ne faut donc pas se référer au travail des autres mais plutôt s’intéresser aux déclics qui ont de l’importance et aux stimuli imprévisibles, et les fusionner de façon postmoderne.

Liz FarreLy :

Lautréamont dit : Beau […] comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie.

Jh : J’adore les esquisses de choses que l’on a du mal à discerner, des images tellement disloquées qu’il faut imaginer ce qu’elles sont. J’aime les codes industriels et les LF :

Parce que les monstres sont faits d’un tas d’éléments étranges (souffle de feu, sang acide) assemblés pour créer quelque chose qui n’existe pas dans la réalité.

Jh : Et parce que notre bagage culturel nous permet de comprendre ce qu’ils représentent. Peut-être que la peur de faire quelque chose qui manque d’authenticité me pousse à emprunter le jargon des entreprises pour le tordre, à utiliser des produits industriels pour les détourner.

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finitions des voitures ; ce genre de choses qui existent, puisqu’elles possèdent déjà une résonance culturelle, mais qui peuvent être détournées. Cela revient à créer des monstres, et j’aime cette idée qu’il existe d’étranges monstruosités culturelles.

LF :

Vous inspirez-vous des musées consacrés à la science et à la technologie ?

Jh : Non, je trouve l’inspiration directement dans la rue. Je ne suis pas un adepte de la technologie de pointe.

Au niveau de la narration, un film de 2 minutes 30 se construit-il de la même façon qu’un film de 90 minutes ?

Jh : Il n’y a pas forcément de narration. On part de l’idée que l’auteur fait 50 % du livre, mais ce qui compte aussi, c’est ce que le lecteur en tire. Selon moi, un film est interactif par nature. Un travail réussi doit être ouvert à l’interprétation. Un film comme Holy Motors (réalisé par Leos Carax en 2012) est un véritable exercice cinématographique, mais les films surprenants n’ont pas forcément de fil directeur et sont en ce sens fortement interactifs. La narration …

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LF :

David, 2012.

Court métrage commandé par ridley scott pour la promotion du long métrage Prometheus (scott Free pour la direction, et la conception ; coécrit avec ridley scott, Damon lindelof et Michael ellenberg). le film met en vedette Michael Fassbender. produit par rsa Films pour la twentieth Century Fox. (p. 144 à p. 147)

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LF :

m a i s o n d ’ a i l l e u r s un musée à explorer le temps

À Yverdon-les-Bains, en Suisse romande, la science-fiction a trouvé un refuge. Excursion dans un lieu atypique où les super-héros côtoient les vaisseaux spatiaux et les moutons électriques.

© AdriAn TrAnquilli / collecTion privée.

par caroline bouige

caroline bouige : La Maison d’ailleurs est

l’unique musée en Europe entièrement dédié à la science-fiction. Parlez-moi de l’origine de ce projet ?

Marc atallah : On dit que c’est pour fuir les traumatismes de la guerre que Pierre Versins, français d’origine et déporté à Auschwitz, a commencé à collectionner des objets qui parlaient du futur. Installé en Suisse, il accumule à son retour, et ce pendant une trentaine d’années envi-

Quel est l’état des collections aujourd’hui ?

M a : La Maison d’ailleurs compte aujourd’hui environ 130 000 objets de toutes sortes. Nous avons des pièces très rares, comme le premier numéro des Quatre Fantastiques de Marvel, une sculpture de H.R. Giger, le créateur du monstre Alien, ou encore la deuxième édition de Micromégas de Voltaire. Notre collection de pulp magazines est une des seules au monde à être complète. Mais le fonds ne prétend pas à l’exhaustivité. Son intérêt est de faire interagir ces objets et de contextualiser les œuvres contemporaines présentées lors d’expositions temporaires. Notre travail est comparable à celui de l’historien qui éclaire une période en établissant des relations entre deux choses connues. Cette année, nous avons mis sur pied l’espace Souvenirs du futur, dédié au xxe siècle et transformé l’espace Jules-Verne (fin du xixe et début du xxe siècles) pour que ces deux cb :

Quels sont selon vous les grands moments de la science-fiction ?

Ma : Le xxe siècle est le siècle de la sciencefiction parce que la technoscience domine.

La SF est un miroir déformant de notre propre image, de notre société. Si le terme science-fiction n’apparaît qu’en 1929, le premier numéro de Pulp Amazing Stories, en 1926, marque la naissance officielle du genre. Les années 1930 sont extrêmement riches aux États-Unis, mais peut-être pas les plus intéressantes en termes de production littéraire ou artistique. Depuis les années 1970, il existe un courant d’expérimentation formelle, et une véritable réflexion intellectuelle a été amorcée sur le genre. Dans notre époque postmoderne,

science-fiction archives

espaces deviennent des lieux d’exposition semi-permanents qui traitent le fonds documentaire du musée en lien avec la thématique de l’exposition temporaire. Nous disposons aussi d’un centre de recherche et de documentation pour ceux qui souhaitent accéder à l’ensemble des collections de la Maison d’ailleurs. cb :

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ron, 50 000 documents. Il s’agit de livres, de bandes dessinées, d’affiches de films, mais on compte aussi des timbres-poste, des vinyles ou encore des jouets. Il est fondateur de la revue Ailleurs et du club de SF Futopia. En 1972, il publie l’Encyclopédie de l’utopie, de la science-fiction et des voyages extraordinaires. À la fin des années 1970, il lègue sa collection à la ville d’Yverdonles-Bains. Le musée ouvre en 1976 et s’installe dans les anciennes prisons de la ville en 1989.

Nj AdriAn TrAnquilli this is not a love song 2, 2005. Œuvre présentée à l’occasion de l’exposition “superman, Batman & co…mics !” à la Maison d’ailleurs, du 23 mars au 21 septembre 2014.

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usée de la Science-Fiction, de l’Utopie et des Voyages extraordinaires, la Maison d’ailleurs est considérée comme l’unique musée européen entièrement dédié à la culture SF. Renfermant une collection riche de 130 000 objets, films, BD, livres, magazines, les portes de ce présumé petit lieu, niché dans le Jura suisse, sur les bords du lac de Neuchâtel, s’ouvrent sur des espaces insoupçonnés dont les scénographies et les médiations intègrent la réalité augmentée.

Autour d’un genre qualifié de narratif, il regorge de trésors graphiques recalés des grands musées, loin des cercles académiques n’ayant pas reconnu en son temps une expression littéraire et cinématographique populaire. Longtemps méprisé par l’élite intellectuelle, le genre sciencefiction connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Marc Atallah, directeur du musée, nous en explique les tenants et nous laisse découvrir quelques objets graphiques issus de sa collection.

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Entre voir le futur À travers leurs pratiques d’innovation, de spéculation ou de recherche, trois designers dessinent les lignes de futurs probables.

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jean-louis frechin

2.

nicolas nova

3.

aurélie mossé

par CAROlINE BOUIGE

Comment définiriezvous les activités de Nodesign ? jEAN-lOUIs fREChIN : Design numérique, prospective, innovation. Chez Nodesign, nous concevons des systèmes, des produits, des services, et notamment des objets connectés. Nous nous attachons particulièrement à la question des transformations avec le numérique. Actuellement, nous travaillons avec les Petits Débrouillards sur la manière dont le numérique peut changer l’éducation. Nous avons conçu une plateforme, le Science Tour, qui est un hybride entre Kickstarter, Facebook et les MooC (cours en ligne), qui permet aux jeunes entre 6 et 16 ans de monter des projets d’innovation en manipulant des éléments scientifiques sans même s’en rendre compte. Ce sont en quelque sorte des écoles de l’innovation. Cette plateforme s’appuie sur un camion atelier qui permet d’expérimenter.

CAROlINE BOUIGE :

En tant que commissaire et organisateur de Futur en Seine, quelles orientations avez-vous données au festival ? jlf : Futur en Seine est un levier qui essaie de tordre le cou à la manière dont nous faisons les choses en France. Mon action principale a été d’ajouter un axe de “transformation”. Le cœur de Futur en Seine est le design, l’innovation et les technologies au service de l’humain. En France, nous sommes parfois bons sur les technologies, mais ce sont des technologies d’infrastructure, qui ne touchent pas les gens : il y a Thales, Safran, les grands “machins” du plateau de Saclay auxquels personne ne comprend rien. Nous avons oublié que pour innover, aujourd’hui, il faut toucher beaucoup de monde, et que pour cela, il faut élaborer des produits grand public… ce que peu d’entreprises font en France.

Donc, la première année à Futur en Seine, j’ai avant tout cherché à montrer comment le design et l’innovation numérique permettaient la transformation des technologies en produit de service. L’année suivante la thématique était entreprises du futur, car sans changement d’organisation et une nouvelle mission donnée aux entreprises, il n’y a pas d’innovation. Le numérique nous oblige à changer l’organisation scientifique du travail. Le numérique challenge le modèle culturel français, c’est-à-dire le cycle“je pense, je comprends, et ensuite je fais”. Le numérique fonctionne différemment. Il nous incite “à essayer, à faire et à théoriser ensuite”. Comme à l’ENSCI, où j’ai reçu mon éducation selon la vision de CB :

C’est-à-dire qu’il n’y a pas de fiction, d’inspiration, de récit, d’élaboration de scénario dans votre processus de designer, le faire prime sur l’imagination ? jlf : En tant que designer, j’ai beaucoup de mal avec les mots fiction, narration… Je ne suis pas cinéaste, je n’écris pas de roman. Je ne pense pas que ce soit des sources d’inspiration pour le designer. C’est un point de vue personnel (qui n’est pas celui du design ni celui de l’ENSCI). Mes modèles d’inspiration sont fonctionnels, esthétiques, scientifiques et, surtout, portent sur la culture des choses et des objets. Par contre, quand vous me parlez d’imagination, je me sens former des jeunes à voir des choses qui n’existent

InnovatIon interviews

CB :

1.

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Fondateur de l’agence d’innovation et de design numérique Nodesign, Jean-Louis Frechin nous invite à redéfinir un projet de société et à passer à l’action.

Jean Prouvé. Nous partions de l’atelier, et ensuite nous théorisions. Le modèle français voudrait que nous fassions comme préalable à toutes actions “des spécifications complètes du logiciel”, des logiciels “pour de faux” puis de les faire exécuter (fabriquer) par d’autres. or, dans le numérique, il n’y a pas de différence entre conception et exécution, entre le prototypage et l’analyse distante. Cette révolution numérique nous challenge nous, Français, dans notre modèle culturel, plus spécifiquement que dans n’importe quel autre pays.

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jean - louis frechin, Quand le concepteur devient producteur

i n n o v a t i o n s demain s’invente aujourd’hui Ici émergent les nouveaux territoires du design, dans les possibles de l’impression 3D, le décloisonnement de l’interface, les biotechnologies. Ces projets distinguent plusieurs priorités d’avenir : la valorisation du sensible, du calibrage individuel et de la maîtrise du temps. par sophie de may, Charles loye r & laura trux a

MÉDIAS

Tous les deux mois, “Étapes” invite un média partenaire à rebondir sur la thématique du numéro. Pour parler d’anticipation et d’innovation, nous sommes allés taquiner “Usbek & Rica”, le magazine qui “explore le futur”. Son rédacteur en chef adjoint, Blaise Mao, se prête au jeu et nous dessine, au cours de cet entretien, les contours de la ville intelligente.

CAROLINE BOUIGE : Qu’appelle-t-on exactement smart city ou “ville intelligente” ? Le terme n’est-il pas un peu galvaudé ?

B L AI S E MAO : La smart city est un peu l’expression de l’année. Elle est utilisée à tort et à travers. On découvre aujourd’hui toutes les utilisations possibles de l’interactivité et de l’information numérique dans le cadre urbain. Et cela est très nouveau.

Les premières expériences sont apparues il y a quatre ou cinq ans.

Avant, bien sûr, il y avait beaucoup d’innovation dans les infrastructures, l’architecture, mais elles étaient déconnectées, sectorisées et n’intégraient pas l’outil

numérique. Son assimilation a ouvert un champ de possibles gigantesque. La smart city est évidemment liée à la technologie.

Il s’agit de rendre la ville plus confortable, plus intelligente. Pas au sens de rapidité ou d’efficacité, mais plus intelligente en termes d’optimisation de l’offre. Après avoir longtemps pensé qu’il fallait construire plus d’infrastructures : plus de lignes de métro, plus de routes, pour répondre à la croissance démographique en ville, par exemple, on se rend compte que l’analyse des données via les outils du numérique permet d’améliorer les solutions de transport non pas en augmentant l’offre, mais simplement en étudiant les pratiques des gens et en s’y adaptant. Récemment, la ville de Nice a inauguré un premier boulevard connecté. Tout le boulevard est couvert de capteurs, que ce soient les lampadaires, les poubelles, la chaussée… Sur cette zone précise, on a la possibilité de mesurer le trafic, et donc d’adapter l’offre.

CB : Qui sont les acteurs, les inventeurs de

ces systèmes ?

BM : Il y a d’une part les grosses entreprises

(la ville de Rio de Janeiro, au Brésil, s’est ainsi associée à IBM pour mettre au point un dispositif intelligent de prévention et de gestion des risques naturels) et d’autre part les initiatives citoyennes. Dans ce cas, la logique s’apparente à celle du crowdsourcing. Les habitants proposent des applications pour rendre leurs vies plus pratiques, plus sociales et pour répondre à des besoins réels. Il existe à Boston, aux États-Unis, un système (Adopt a Hydrant) qui permet aux volontaires d’être responsables d’infrastructures dans une rue, de la propreté et de l’entretien d’une borne d’incendie… Il s’agit essentiellement d’applications à usage social. Lorsque les projets requièrent une maîtrise technologique et une connaissance de la programmation, l’offre provient davantage des entreprises.

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R

édacteur en chef adjoint de la revue Usbek & Rica, Blaise Mao s’est spécialisé dans les questions d’environnement, de culture et de nouvelles technologies. Attentif aux mutations urbaines contemporaines, il participe activement au blog Demain la ville.

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smart cities

T E D Créées en 1984 par Richard Saul Wurman, les conférences TED redimensionnent le format du colloque, dans la perspective de présenter les mutations du monde par d’énergiques prestations de designers, de chercheurs et d’innovateurs. Aujourd’hui organisées par Chris Anderson, elles activent le spectacle autour de divers projets commerciaux supposés construire le monde de demain. par VÉRONIQUE VIENNE

© photo : Michael branDs.

SAUVER LA PLANÈTE AVEC UN PLACEBO ?

vue en plongée de la ted2013, organisée à long beach, californie, du 25 février au 1er mars 2013.

e n s a v o i r +

évéNemeNts

-> www.betaknowledge.tumblr.com

iNterview : graphisme et spéculatioN

Le site Core77 propose une interview de John Sueda, commissaire de l’exposition “All Possible Futures”, qui se déroula du 14 janvier au 13 février 2014 au SOMarts de San Francisco. L’événement regroupait différents projets de graphistes autour de la question de la spéculation.

-> www.core77.com

Lift Cycle de conférences spécialisées dans l’innovation et les nouvelles technologies -> www.liftconference.com

Futur en Seine Le festival du numérique -> www.futur-en-seine.fr

TED Le site des conférences TED traduites en français : -> www.ted.com/translate/ languages/fr

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le site des recherches de Nicolas Nova

innovation

en savoir plus

spéculation

QuelQues sites spécialisés daNs le desigN et l’iNNovatioN

Prote -> www.prote.in

Tomorrow’s Thoughts Today -> www.tomorrowsthoughtstoday.com

Fiction

Quelques structures pédagogiques en design/ graphisme axées sur la question de la fiction en Europe : Sandberg Instituut, Amsterdam -> www.sandberg.nl

image

Photothèque spécialisée dans l’imaginaire scientifique, le paranormal et la science-fiction -> www.agence-martienne.fr

HEAD, Genève -> head.hesge.ch L’École de recherche graphique, Bruxelles -> www.erg.be University of Greenwich -> www.gre.ac.uk

Amusement -> www.amusement.net/fr

The Creators Project -> thecreatorsproject.vice.com

Creative Applications -> www.creativeapplications.net

Interactions -> www.interactions.acm.org

How to think about the future -> www.howtothinkaboutthefuture.com

Technoccult -> www.technoccult.net

Oxfluo -> www.ofluxo.net

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eNseigNemeNt