la Libre Essentielle d'octobre 2012 - LLE149

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Supplément gratuit des 6 et 7/10/2012 © G. Rancinan H&K/imageglobe

n° 149

DANY BOON Grand écran

Dossier Les anonymes du cinéma Avant goût d’Intérieur Mode en exclusivité Ymanol Perset & Vincent Rottiers auto pour vous les hommes

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Un voyage commence parfois dans les pas d'un gĂŠant. Mohamed Ali et une ĂŠtoile montante. Phoenix, Arizona. Retrouvez-le sur louisvuittonjourneys.com/thegreatest


SOMMAIRE

e mois d’octobre met en scène un florilège de grandes équipées passionnées. Une édition 4 littérature Tiré à part grand écran avec les acteurs de la vie réelle 6 théâtre Denis Podalydès et ceux du cinéma. De Dany Boon, super star 8 musique Flying Horseman des films chorale les plus « bankables » du 7ème 10 musique Jean-Michel Bernard Art, au reportage sur les anonymes du cinéma, 12 musique Jef Neve dévoilant l’arrière du décor du grand écran, en 14 design Helsinki passant par une production mode 16 exclusivité Dany Boon avec deux jeunes comédiens français, 22 mode Les essentielles Ymanol Perset et Vincent Rottiers, pour une finale en 24 mode Homme beauté avec les 50 ans du Studio l’Equipe, sponsoring 26 mode Le livre de Benoit Béthume exclusif de La Libre Essentielle et essentielle.be. 28 dossier Les anonymes du cinéma Fil conducteur de ce numéro : partenariat, solidarité, 33 montres Under the red carpet volonté d’aller de l’avant ensemble pour offrir ce qu’il y 34 événement a de mieux à l’exigence des autres. 50 ans du Studio L’Equipe Commençons par notre couverture. Dany Boon, algé36 mode Rottiers et Perset rien de père, français de mère, a débuté dans la soli42 portrait essentielle tude du métier de boxeur puis de chauffeur routier, Jacques-Henri Bronckart avant de devenir le chantre des comédies, réunissant 44 déco Courtrai ses bandes de potes. Ch’ti alors ! Passionné de Bel48 auto Masculines gique, il se raconte avec bonhommie à Geoffroy d’Ur50 évasion Val d’Isère sel : confidences masculines ! 52 évasion Suisse L’une de nos journalistes a sondé l’envers du décor du 54 évasion Art en Suisse 7emeArt. Surprises, coups de gueule, étonnements… 55 mode Lespagnard and co. La magie s’arrête souvent au stade du film terminé. 56 évasion Bretagne Pourtant sans cette famille de passionnés, le cinéma 58 évasion Norvège n’existerait pas. Dossier révélateur ! 59 sport Golf & Grands Crus Parti sur l’idée d’un numéro full grand écran, deux 60 sport Ladies Classic Rallye acteurs ont accepté de jouer pour nous le métier de 62 jeux et concours mannequin d’un jour. Hasard ? Nos deux compères jouent dans le même film de Stephan Streker “Le Monde nous appartient”, prix du public au dernier Festival des Films du Monde de Montréal. Ymanol Perset, un physique de mannequin, une douceur exceptionnelle, une modestie face à Vincent Rottiers, 18 films

LA LIBRE ESSENTIELLE 149 Rédactrice en chef Claude Muyls claude/muyls@saipm.com 0477 44 94 28 / Secrétaire de rédaction Claire Huysegoms / Rédaction 79, rue des Francs - 1040 Bruxelles - tél 02 211 27 75 - téléfax : 02 211 29 71 e-mail : infos@lalibreessentielle.be / Collaborateurs Matilda Ancora, Gilda Benjamin, Raoul Buyle, Gilles Collard, Michel Damanet, Bruno Godaert, Marie Hocepied, Jacques Mercier, Cici Olsson, René Sépul, Geoffroy d’Ursel / Direction artistique et mise en page mpointproduction.be / Régie Publicitaire RGP Caroline Grangé - 02 211 30 95 - caroline.grange@saipm.com, Dominique Flamant – 02 211 31 55 – dominique.flamant@saipm.com, Nathalie Legouy – 022112899–nathalie.legouy@saipm.comet Marie-NoëlleRaquez(Voyages)-022113100- marie-noelle.raquez@saipm.com /MarketingetPromotion DelphineGuillaumeà 02 211 31 78 -delphine.guillaume@saipm.com / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey

PROCHAIN NUMERO DÉBORAH FRANÇOIS LES 3 ET 4 NOVEMBRE 2012

en 10 ans de carrière et un côté rebelle. A deux, ils apportent un regard pertinent sur la situation des jeunes d’aujourd’hui. Collaboration encore et toujours, celle de Philippe et Bruno Bosman, à la tête du Studio l’Equipe, fêtant ses 50 ans avec la complicité médiatique de notre magazine, notre site, dirigé par Claire Huysegoms et la RTBF. Que dire de ces deux personnages discrets dirigeant l’une des entreprises de postproduction cinématographique les plus en vues internationalement ? Une efficacité redoutable, mâtinée d’une discrétion confinant à la timidité. Plus de 400 invités leur ont rendu hommage. L’ambiance régnante était celle d’une immense famille où l’on retrouvait des partenaires de plusieurs époques, un monde souriant sans chichis. Rien de tout cela, n’échappa à la caméra de Manu Pinto et aux questions sagaces du site essentielle.be. A deux, papier et site, nous étions le fil conducteur du souvenir de ce partenariat. Le site avant, pendant et après, sous la houlette de Claire Huysegoms, le papier après, dans ce numéro. Rendez-vous sur essentielle.be. La culture reste un pilier phare de La Libre Essentielle. De Jeff Neve à Denis Podalydès en passant par JeanMichel Bernard, tous se confient avec sincérité sur leurs œuvres, leurs ambitions et parfois leurs questionnements. Pour donner de l’allant à cette entrée automnale, quelques suggestions d’évasions montagnardes comme Val d’Isère ou nordiques comme la Norvège. Ce numéro est le reflet d’un travail d’équipe entre les journalistes papier et du site afin de vous apporter une information exclusive, pertinente et pétillante. A deux Claire et moi sommes plus fortes ! © BENEDICTE MAINDIAUX

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© MICHEL DAMANET

ENSEMBLE, C’EST MIEUX !

Claude Muyls, Rédactrice en chef

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TIRÉ À PART

Deux livres, en cette rentrée littéraire, font du Maroc le point de départ d’un questionnement sur le devenir du monde. Mathias Enard, avec " Rue des voleurs ", et Abdellah Taïa, avec " Infidèles " portent l’amour, la violence, la religion et la politique à hauteur d’époque dans des registres tout aussi différents que lumineux.

Texte : Gilles Collard

INFIDÈLES

Depuis de nombreuses années l’œuvre d’Abdellah Taïa se construit au croisement de la politique (marocaine), de la religion (musulmane) et de la sexualité (homo). Il y aurait de quoi fabriquer autour de ces thèmes de très mauvais romans, qui n’échapperaient pas toujours à notre vigilance. On les connaît ces livres lourdement démonstratifs qui mettent en scène des héros aux prises avec une religion, fatalement castratrice et inique, une politique, toujours corrompue, ou encore ces autres livres, à l’inverse, qui conservent de l’Orient, ou du Maghreb, ce parfum aigre de nostalgie complaisante et faussée. Abdellah Taïa, originaire de Salé, écrit sur un fil beaucoup plus subtil et âpre. Son dernier livre en est une fois encore la preuve, qui offre un portrait polyphonique d’exil du Maroc. A travers différentes voix, le livre se construit comme un chant, habité et brisé. Pour narrer la vie d’une mère prostituée, Slima, et de son fils, Jallal, qui les conduira de Salé à Bruxelles (pour ce dernier), en passant par le Caire, avant un retour à Casablanca, on sent qu’Abdellah Taïa se nourrit de nombreux éléments autobiographiques, certes, mais comme s’il n’en retenait qu’une forme de cri et de colère pour toucher à l’universelle condition humaine. " Infidèles " est l’histoire du petit Jallal qui rabat des hommes pour sa mère, pour l’argent. C’est la rencontre avec l’un d’eux, un soldat, qui lui fait découvrir Marylin Monroe dans le film " The river of no return ", d’Otto Preminger. C’est l’enfermement et la torture de la mère dans les geôles marocaines. L’histoire d’un abandon du fils et de retrouvailles au Caire, d’un mariage de Slima avec un Belge converti à l’Islam. L’histoire de l’arrivée de Jallal à Bruxelles où il fait la connaissance, dans son errance pleine de désespoir, d’un cancéreux qui le jouera, mais qu’il aimera, et qui l’entraînera dans la préparation d’un geste kamikaze. Il y a dans cette centaine de pages de la rage et de la douleur, mais aussi la quête d’une émancipation qui ne cherche pas à s’appuyer sur les socles éblouissants d’un Occident plein d’assurance et qui refuse, dans le même mouvement, d’accepter la vision rétrograde d’un Islam claustré sur lui-même. Construisant ses personnages par un lyrisme froid et dépouillé, Abdellah Taïa atteint cette idée de la littérature qui fait vivre avant tout des conflits et ne dégonfle jamais les tensions et les déchirements. Livre de chair et de vie, " Infidèles " questionne sans relâche et n’accepte comme clôture qu’une certaine idée de la fragilité et des façons fêlées de marcher dans l’existence, à l’instar d’une Marylin Monroe… Ce qui n’exclut ni la détermination, ni la grâce. Abdellah Taïa, Infidèles, Seuil, 188 pages.

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RUE DES VOLEURS

Il y a toujours eu quelque chose d’ogresque dans l’écriture et les romans de Mathias Enard, comme s’il était impossible de faire le deuil de ce vieux rêve, commun au conteur et à l’érudit amoureux des langues, d’enfermer le monde dans un seul livre. " Rue des voleurs " est le fruit d’une ambition restreinte mais qui se pose comme défi d’être à la pointe du présent brûlant, puisqu’il est le récit à la première personne d’un jeune Tangérois au moment du printemps arabe. L’auteur du mémorable " Zone " choisi un lieu périphérique aux révolutions qui secouent l’Egypte, la Tunisie ou la Libye. Ce sera la porte de l’Afrique, Tanger et sa banlieue. Il faut, pour être juste, ce regard décalé, de biais, sur ce qui se passe ailleurs, mais intercède aussi, ici, en Europe. Le jeune Lakhdar est un petit Tangérois comme tant d’autres, avec peut-être une meilleure connaissance du français et un goût prononcé pour la lecture de polars. Un acte naïf et sincère envers sa cousine et sa vie bascule vers une longue pérégrination qui le conduira des bureaux de la librairie du Groupe de diffusion pour la pensée Coranique à la " Rue des voleurs " à Barcelone. Entre les deux, Lakhdar aura rencontré Bassam, comparse tantôt loufoque tantôt inquiétant, il se sera interrogé sur les auteurs de l’attentat de Marrakech, aura retranscrit à la chaîne des fiches, pour cause de numérisation, travaillera dans un ferry et pour un croque mort dont la spécialité est les corps repêchés des migrants noyés au large de la côté espagnole et, surtout, aura rencontré l’amour en la personne de Judit, Barcelonaise, amoureuse de la langue arabe qui versera petit à petit dans le militantisme des " Indignés ", comme on s’enferme dans un bocal. " Rue des voleurs ", dans son souci de rendre lisible par le parcours d’un individu les destins liés de l’Europe et du monde arabe (l’une traversant un désastre économique, l’autre des renversements aux promesses incertaines), est un livre qui réussit pleinement son pari d’être à hauteur d’époque. Et offre l’idée du livre comme lieu d’un humanisme sombre et désenchanté. Oscillant entre une cartographie du tendre et un repérage de la violence, l’écriture de Mathias Enard semble être soutenue en permanence par la phosphorescence de quelques lucioles. Mathias Enard, Rue des voleurs, Actes Sud, 252 pages.



« EN CLASSE, J’ADORAIS LES RÉCITATIONS ET JE M’ÉTONNAIS QUE MES CAMARADES S’ENNUIENT À APPRENDRE UN POÈME »

UN GENTILHOMME NOMMÉ DENIS PODALYDÈS Homme de cinéma et de théâtre, Denis Podalydès prodigue son art avec une intelligence qui confère au génie. Liège et Namur accueillent sa dernière mise en scène, et non des moindres, " Le Bourgeois Gentilhomme " avec des costumes signés Christian Lacroix.

Texte : Gilda Benjamin Il occupe les écrans, beaucoup. Ecrit, quand il a le temps. Brûle les planches avec bonheur en tant que sociétaire de la Comédie Française. Acteur tantôt loufoque sous la houlette de son frère Bruno, tantôt grave, Denis Podalydès aime aussi à diriger sa troupe. On se souvient d’un flamboyant " Cyrano de Bergerac ", le voici aux commandes du " Bourgeois Gentilhomme " dans une mise en scène fidèle à l’esprit de la comédie-ballet, créée par Molière et Lully. Podalydès ? Un homme courtois maniant l’élégance des mots et de la voix. Monter une comédie-ballet telle " Le Bourgeois Gentilhomme " représente-t-il un défi pour un metteur en scène ? C’est surtout un plaisir de monter un spectacle mêlant théâtre, danse, musique et chant. La beauté et la vérité de cette pièce tiennent en cette faculté à marier tous ces arts, ce qu’adoraient pratiquer Molière et Louis XIV. Travailler à un tel spectacle décuple les plaisirs car cela permet de mettre sur pied un véritable collectif de création entre le metteur en scène, le chef d’orchestre, le chorégraphe, les chanteurs et les acteurs ; je n’aime rien tant que de créer dans un esprit d’équipe. Le public ressent

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très bien ce désir de Molière à marier les arts par l’entremise du personnage de monsieur Jourdain, un homme qui n’y connaît rien à rien mais s’initie au contact des meilleurs artistes pour toucher son rêve, à savoir devenir un homme de qualité. Le spectateur, à travers l’ignorance du personnage, se retrouve lui-même face à la beauté et au mystère des différentes disciplines artistiques. Jourdain est parfois ridicule, mais il bat des mains, il jubile, il se montre ému et touché. Son ignorance est aussi la nôtre, son émerveillement devient celui du public. " Le Bourgeois Gentilhomme " est un spectacle total, magnifique, qui a la grâce. Molière, dont la langue est d’une très grande beauté, invente des pièces irrésistiblement comiques et à l’efficacité redoutable. Votre collaboration avec Christian Lacroix, créateur des costumes, se renouvelle au fil de vos spectacles. J’ai rencontré Christian pour " Cyrano de Bergerac ", son œuvre m’impressionnait beaucoup. Depuis, je n’imagine pas travailler avec un autre créateur de costumes. Vous pouvez l’emmener dans chacun de vos univers, il s’adapte aux idées, aux gens, en continuant à s’amuser. Son art


m’étonne, il a été un génie de la haute couture, il est désormais un génie des costumes, sans le moindre dépit. Vous rappelez-vous des premières émotions qui vous ont donné envie de jouer ? Très tôt, enfant, mes parents nous ont emmenés au théâtre et au cinéma. Il ne s’agissait pas d’un simple hobby, mais d’un plaisir qui rythmait notre vie. Mon frère Bruno et moi-même nous amusions à mettre en scène de petits spectacles de marionnettes, nous écrivions des pièces, nous les jouions, il me filmait. Il m’a donné le goût d’être acteur sans que je m’en rende compte. En classe, j’adorais les récitations et je m’étonnais que mes camarades s’ennuient à apprendre un poème alors que pour moi ce n’était que source de plaisir, comme une évidence. J’étais un enfant assez timide, j’ai ressenti, en jouant, que ce serait mon moyen d’exister aux yeux des autres, une façon d’acquérir plus de force et de présence.

Qui est le plus loufoque de vous et de votre frère Bruno ? Je ne sais que répondre, il existe une telle complémentarité entre nous. Je sais juste que je ris de certaines choses à condition que mon frère soit là ! Mes parents étaient des gens très joyeux et créaient une atmosphère familiale passant par la gaieté, les jeux de mots… La comédie est donc un moyen de communiquer naturel pour Bruno et moi. Parfois, nous écrivons ses scénarios ensemble, comme pour son dernier film " Adieu Berthe ". Le Bourgeois Gentilhomme, du 9 au 16 novembre au Théâtre de la Place à Liège et du 15 au 19 janvier au Théâtre de Namur.

Christian Lacroix C’est à Liège, dans les ateliers du Théâtre de la Place, coproducteur de la pièce, que Christian Lacroix a créé et réalisé ses costumes. Avec Denis Podalydès, l’entente est plus que cordiale, éclatante : « Des rencontres comme celles-là éclairent mon chemin. J’aimais le personnage et le comédien avant de le connaître. J’apprécie l’écouter, être surpris par ses approches d’abord très « scientifiques », documentées en profondeur, puis plus instinctives au fur et à mesure des répétitions. Peut-être avons-nous trouvé une relation conteur/illustrateur : je suis là pour donner chair et matière à ce qu’il me raconte. Et j’étaye ses intuitions par ce que je peux, à mon tour, lui raconter de l’histoire du costume et des époques. C’est mon projet depuis l’enfance d’habiller des personnages. Denis m’en donne magnifiquement l’occasion. Il m’a parlé d’une époque à évoquer plus qu’à illustrer, de l’aspect usé, fatigué, intemporel de certains costumes ou au contraire de leur aspect très neuf. Ensuite, je n’ai plus qu’à illustrer cet imaginaire ». Le théâtre a toujours occupé une place de choix dans l’univers de Christian Lacroix. « J’ai toujours préféré, depuis l’enfance, la vie lorsque la salle s’éteignait, que le rideau s’ouvrait, que l’écran s’allumait. Entre deux spectacles je «m’éteignais». Sans doute une sorte de défense ou d’arme pour faire face au réel. Aujourd’hui que j’ai la liberté de m’adonner à tous les projets qui jadis étaient parallèles à la mode, je me rends compte qu’au fond, mon vrai métier est de théâtraliser le quotidien, de donner des couleurs à ce qui nous environne tous au jour le jour. J’ai toujours été attiré par la création de costumes et peut être même avant de travailler dans la mode. Cela vient de ma passion pour l’Histoire, qui, depuis mon enfance, accompagne mon imaginaire et mes jeux. Au retour de l’école, du lycée ou même de la fac, c’est dans l’histoire des costumes que je me plongeais. Dessiner pour la danse ou pour le théâtre est mon oxygène. La mode influence le spectacle et les spectacles nourrissent la mode ». Costumes et bonhommie belge Entre Christian Lacroix et le Théâtre de la Place à Liège, il y a eu un vrai échange fait de respect et de solidarité : « J’ai trouvé là une équipe comme une troupe, avec une passion et une connaissance du costume historique devenue rare, vécues autant dans le savoir-faire que dans cette bonhommie, ce bien vivre ensemble que les Belges entretiennent naturellement. J’ai d’ailleurs essayé de retrouver l’équipe sur un autre projet tout de suite après mais ce ne sera hélas pas possible. A charge de revanche, je n’ai pas dit mon dernier mot… »

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FLYING HORSEMAN “ TWIST ”

Obsessionnelles, lancinantes ou exaltées, les mélodies du groupe anversois Flying Horseman prennent leurs racines dans un champ musical incroyablement diversifié. Leur nouvel album “ Twist ” contient des références très éclectiques. D’une part, au roots américain, au country et à l’héritage de bluesmen aux styles très particuliers comme Blind Lemon Jefferson ou Mississipi John Hurts. De l’autre, et tout en passant par le classique, l’ethnique, le post folk, le blues noir ou le jazz, au british sound de Joy Division.

Texte : Nathalie Kuborn

Twist – Unday Records UPC Ancienne Belgique — 7 mai, à 20h. En première. Bookings : www.bestov.be Facebook : Tapez “ Flying Horseman ” dans la barre de recherche. Pour écouter l’album : soundcloud.com/undayrecords/ sets/flying-horseman-twist/buy

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Formé au jazz studio d’Anvers, le chanteur-guitaristeauteur-compositeur de Flying Horseman a exploré le jazz sans limites avant de fonder son groupe, il y a quatre ans : « J’ai commencé seul, un peu en réaction à toutes ces années consacrées exclusivement au jazz, à l’impro libre et au jazz expérimental. Je n’avais jamais osé aborder l’écriture de textes et le chant. Finalement, le processus a été très spontané. En seulement deux mois, j’ai écrit une dizaine de chansons, sans vraiment oser les confronter au public. Puis j’ai rencontré Loesje Maieu qui a formé les chœurs du groupe avec sa sœur Martha. Loesje m’a encouragé à monter sur scène » Il a le feu sacré. Ses compositions lancinantes et obsessionnelles sont portées par une voix complètement investie, déterminée, prédicatrice. Ses textes, sombres de prime abord, convoquent toutes les forces de vie dans une respiration quasi-mystique. Les choeurs envoûtants des sœurs Maieu, les deux sirènes homériques des Blackie and the Oohoos, renforcent le climat onirique des chansons. L’univers étrange de David Lynch n’est jamais loin. Le souvenir de Jim Morrison non plus.

TWIST

Produit par Koen Gisen, “ Twist ” nous livre le regard critique de son auteur sur notre société et les impressions qu’elle génère en lui : « Thématiquement, deux pôles se dégagent dans nos chansons. D’une part, j’y exprime des émotions très intimes pour lesquelles j’essaye de trouver les mots. De l’autre, un regard social est posé. Nos chansons nous font passer d’un pôle à l’autre. » La musique y est intense, très visuelle : « Le film “ The last wave ”, de Peter Weir a eu pas mal d’influence sur l’écriture de l’album. C’est un thriller écologique apocalyptique, très mystique et très angoissant. ».

UNE MUSIQUE AUTHENTIQUE ET RARE

Tout au long des douze incantations qui composent l’album, les six musiciens nous entraînent dans rituel tribal aux accents parfois gothiques du rock noir et aux dimensions spirituelles bien ancrées dans le blues. La réalité y est implacable. Elle ne permet ni salut, ni rédemption : l’espoir est un leurre car tout finit par se consumer. L’angoisse à son paroxysme, le “ Flying Horseman ” se fait Messager d’Apocalypse et brûle le feu de sa révolte : « L’idée fondatrice de notre musique est d’interpeller tant les émotions que les pensées et les instincts les plus profonds De renvoyer l’auditeur à sa vérité, même si elle n’est pas toujours agréable à voir ou qu’elle ne trouve pas sa place dans notre société. Nous ne sommes pas là pour créer une ambiance festive ou confortable. On essaye de faire quelque chose qui sort du cadre imposé, d’aller au-delà des images produites par la dictature de l’industrie, d’en dépasser les illusions pour nous réapproprier certaines questions fondamentales de l’existence. Nous sommes bien plus libres que la société ne nous veut nous le fait croire, il y a tout un potentiel en chacun de nous. Quand je joue, j’ai l’impression de rentrer en contact avec une partie de moi que la société réprime et de toucher à l’essence même de la vie, à sa dimension spirituelle Et j’espère qu’en live, notre musique peut atteindre cette dimension chez l’autre... »


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JEAN MICHEL BERNARD L’ÉCRITURE MUSICALE Chef d’orchestre, Jean-Michel Bernard est aussi compositeur de musique de films. Proche du réalisateur Michel Gondry, il a composé la musique de “La Science des Rêves” qui l’a révélé au grand public. Récemment, il s’est occupé de la création d’une partie de la musique d’“Hugo Cabret”, film réalisé par Martin Scorsese.

Texte : René Sépul - Photo : Michel Damanet

Comment vous êtes-vous intéressé à la musique de films ? C’est un peu le hasard de la vie. La musique m’a toujours accompagné. À deux ans, je commençais le piano. J’ai eu mon 1er Prix au Conservatoire de Paris à 14 ans. Jeune compositeur, j’ai été appelé à réaliser des musiques pour accompagner des images. J’ai alors suivi le cheminement habituel : la pub pour démarrer, puis un premier court métrage, puis un documentaire, puis une chanson ou l’autre sur un long métrage. Vous faites des bouts de film, jusqu’à avoir la chance de prendre en main tout l’univers musical d’un film. Michel Gondry, sur “La Science des Rêves”. Ce film, sélectionné à Sundance et Berlin, a rencontré un succès énorme, et ma musique a été très appréciée. Depuis, les projets se succèdent, dont Hugo Cabret, mais je n’ai composé qu’une partie de la musique de ce film.

travail, la relation au film est essentielle. Pour “La Science des Rêves”, j’avais envie de partir d’arrangements simples, presque ludiques, en lien avec le propos, avant de mélanger accords majeurs et mineurs pour glisser tantôt dans l’enthousiasme, tantôt dans la mélancolie.

Michel Gondry a joué un rôle important dans votre parcours ? Oui, nous sommes proches. J’avais déjà travaillé avec lui sur “Human Nature” en participant à ses trois compositions, dont “Here with you” et “Hair Everywhere” chantés par Patricia Arquette. Michel est aussi compositeur. Nos univers coïncident. Il est comme moi un grand amateur de jazz, une musique qui laisse place à l’improvisation et au foisonnement d’idées. On nourrit l’un l’autre nos univers respectifs. Disons qu’il propose, et j’y mets un peu d’ordre.

Qu’est-ce qu’une bonne musique ? Ah, délicate question. Je regrette l’idée qui voudrait qu’une musique serait juste un fond sonore au service des images. Je n’utilise jamais de nappes sonores. Dans ce cas, autant ne rien mettre. Quand on écrit une musique de film, il faut trouver un équilibre, comprendre le propos pour venir s’insérer dans un discours. Les plus belles réussites sont, je pense, quand le scénariste et le compositeur accordent leurs violons.

Comment compose-t-on une musique de film ? Il n’y a pas vraiment de règles. Parfois on vous contacte en amont du film. Vous participez alors à une réflexion générale, avec la musique perçue comme un élément intégrant l’ensemble de la création. Dans d’autres cas, on peut vous appeler quand tout est en boîte. Il s’agit alors davantage d’illustrer des images. On est parfois appelé à remplacer quelqu’un au pied levé pour compléter ou trouver une musique qui manque. Au niveau du

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Quel est le premier caractère d’une musique de film ? Sans doute son accessibilité. C’est important, même si, chez moi, les harmonisations sont souvent poussées, parfois osées. Les dissonances, les surprises font partie de son travail. J’aime la note que l’on n’attend pas. Mais il ne faut pas distraire le spectateur avec juste une belle mélodie. Celle-ci doit apporter quelque chose au propos. Elle doit aussi rester à sa place. Si, au sortir du film, vous ne vous souvenez que de la musique, je ne suis pas certain qu’il s’agisse d’un boulot réussi. »

J’ai lu vos regrets quant au fait que ces musiques n’existent guère en dehors des cinémas ? C’est vrai, je le regrette. J’essaie de les faire jouer, mes compositions comme celles d’autres, dans des situations différentes et d’autres lieux. C’est surprenant car cela marche bien avec le public qui, en les entendant, revoit parfois des films dans son imaginaire. Ce sont des musiques souvent spectaculaires, qui appellent à l’imaginaire. Je pense que l’on devrait les jouer plus souvent.


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JEF NEVE L’ ÂME CLASSIQUE DU JAZZ « MON RÊVE D’ENFANT A TOUJOURS ÉTÉ DE DEVENIR COMPOSITEUR »

Un nouvel album, un nouveau concerto, et la scène pour ne jamais rompre le lien avec le public d’ici et d’ailleurs. Jef Neve, pianiste surdoué du jazz belge aux airs de Tintin looké, sourit à la vie avec une élégance rare.

Texte : Gilda Benjamin Photo : Michel Damanet

Découvrez Jef Neve en vidéo sur

Il compose comme il respire avec une énergie qui ne s’apparente en rien à de la boulimie. Jef Neve est juste un passionné de musique qui s’exprime aussi bien dans le jazz, dont il est un des talents encensés de Londres à Tokyo, que dans le classique, sa formation première. Rencontre dans le cadre enchanteur de son studio situé à Sint-Martens-Latem. Une belle complicité s’est établie au fil des ans entre le Brussels Philharmonic en résidence à Flagey et vous. Il y a eu mon premier concerto en 2009, puis notre participation à la musique du film “The Artist” et maintenant ce 2e concerto. Quand je compose, je suis vraiment dans mon monde, sans penser à l’interprétation des musiciens. Au moment de définir tel ou tel détail sur les partitions ou de réfléchir à l’orchestration, je peux désormais penser précisément au travail de l’altiste ou du percussionniste par exemple. Vous avez une rentrée chargée. Dans quel état d’esprit êtes-vous ? J’ai l’habitude, il est vrai, d’enchaîner les projets, ce qui donne des périodes très denses sans vraiment l’avoir calculé. On dit souvent que ce sont les femmes qui arrivent à faire plusieurs choses en même temps, là je fais aussi bien qu’elles ! Cette rentrée définit bien la vie que je mène depuis plusieurs années, jalonnée d’expériences très diverses. Pourrais-je tenir ce rythme encore longtemps ? Je ne crois pas, c’est la raison pour laquelle dès 2013, j’ai décidé de planifier mes projets l’un après l’autre. Il est temps de faire des choix et de passer plus de temps avec mes proches. La maturité, à 35 ans, n’est-ce pas formidable ? Passe-t-on d’un concerto à un trio jazz avec la même concentration ? Réaliser mon album a presque été ma

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récréation au moment d’écrire mon concerto. Composer pour un orchestre symphonique demande énormément de réflexion et de technique. L’avantage de composer pour une petite formation est de prévoir plusieurs phases pour l’improvisation, l’essence même d’un album de jazz. Je ne me sens pas obligé de trouver des solutions à tout, les autres musiciens sont libres de m’apporter leurs propres solutions. En jazz, le plaisir est là, dans le jeu avec les musiciens, dans la liberté sur scène. Avec un concerto, il y a le plaisir, indéniable, de participer à un projet de prestige. Avoir le contrôle total sur un travail apporte beaucoup de satisfaction. Avec un concerto, c’est moi le chef ! Pouvoir m’exprimer dans ces deux styles me comble. Je suis devenu pianiste mais mon rêve d’enfant a toujours été de devenir compositeur. Avec l’album “Sons Of The New World”, vous semblez encore plus ancré dans l’actualité. Cet album, inspiré par les événements récents dans le monde, se veut tourné vers les jeunes. Je ne fais pas partie des trentenaires déconnectés des jeunes générations qui, via Internet et les réseaux sociaux, sont au courant de tout, brassent tous les styles, toutes les cultures, écoutant aussi bien Mozart, Miles Davis ou du rap. Cet album est le fruit d’une réflexion sur notre capacité à aimer et à nous détruire, sur le pouvoir et ses méfaits. Il se veut aussi message d’espoir et de solidarité. Nous sommes tous des “Sons Of The New World”, des enfants d’un monde à construire. La musique permet d’être en prise directe avec les sentiments et j’aime l’idée d’un public qui m’écoute en souriant. 2e concerto pour Piano et orchestre, le 11 octobre à Flagey, Bruxelles. Nouvel album “Sons Of The New World”, fin octobre chez Universal.


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Snohetta, opéra national de Norvège. Une exposition à voir au Musée d’architecture d’Helsinki.

Vue d’Helsinki et sa cathédrale.

Chaise pour l’immeuble de la faculté de sylviculture, destinée à la salle des professeurs. Cuir et bouleau. Arch. Arttu Brummer, 1939. Exposition Seats of learning, University of Helsinki, Fabianinkatu 33.

Le magasin de COMPANY, dans un ancien kiosque à fleurs, accueille le projet Secrets of Finland.

HELSINKI LE RÈGNE DU DESIGN

Ca paraît le bout du monde, sans doute pas la première destination des tours opérateurs. Pourtant, la ville mérite le détour, et 2012 est indiscutablement une année multipliant les raisons de visiter la région. Pendant quatre mois encore, Helsinki est capitale mondiale du design.

Pour votre voyage : www.visithelsinki.com Compagnie aérienne : www.finnair.com 4 vols directs par jour. Programme Helsinki World Design Capital : http://wdchelsinki2012.fi —14 —

Texte : Marie Pok Avant tout, obtenir le label World design capital décerné par l’Icsid (International Council of Societies of Industrial design), n’est pas qu’une simple consécration ou un programme thématique ponctuel, mais une réelle incitation à améliorer les conditions de vie d’une ville à travers le design. Helsinki l’a bien compris. En impliquant dans cet événement non seulement les opérateurs culturels du territoire, mais aussi des acteurs privés, des organisations citoyennes, des universités et des écoles, elle étend le propos à l’ensemble de sa population. Précisonsle d’emblée : le design fait partie de la culture locale. Sans vouloir refaire l’histoire du design finlandais, on ne peut penser à ce pays sans évoquer les figures d’Alvar Aalto (1898-1976) architecte et designer dont le mobilier et les luminaires restent des plus prisés aujourd’hui, de l’excellent Ilmari Tapiovaara (1914-1999), de l’incontournable Eero Saarinen (1910-1961)… Leurs œuvres sont présentes partout en Finlande : dans les vitrines, les restos, les bars, les hôtels, les édifices publics, les écoles... Chez les gens. Une des expériences les plus distinguées à Helsinki est de dîner (ou déjeuner, c’est nettement plus accessible) au restaurant Savoy qu’Alvar Aalto aménagea et équipa jusque dans les moindres détails en 1937. Fonctionnaliste et sobre, l’élégant mobilier fait toujours fonction : c’est d’une classe folle.

SECRETS FINLANDAIS

Helsinki ne s’est pas endormie sur sa réputation et saisit l’opportunité de cette année dédiée au design pour redessiner la ville, faire aboutir des projets ambitieux et mener une réflexion de fond sur les applications citoyennes du design. Riche de 300 projets, le programme comprend une importante quantité de transformations urbaines, comme l’érection d’une chapelle dans l’un des quartiers les plus animés ou la construction d’un sauna « culturel » et of course sustainable ! En outre, les mani-

festations se succèdent à un rythme effréné, entre la capitale et quatre villes voisines : Espoo, Vantaa, Kauniainen et Lahti. Pour bien démarrer, on ne peut que recommander de visiter le petit magasin de COMPANY, un couple de designers qui vous entraînera dans son projet Secrets of Helsinki. Tous deux sont partis sur les routes de leur pays à la recherche de petites industries locales caractéristiques avec qui ils ont développé de nouveaux articles, héritant du savoir-faire de l’entreprise mais s’offrent un pas de côté, un décalage, souvent teinté d’humour.

SIÈGES, SKIS ET DÉGUSTATION DE POISSON

Après cette belle entrée en matière, l’automne n’offre que l’embarras du choix avec des expositions sur différentes thématiques qui illustrent parfaitement cette profonde complicité entre l’homme et son environnement naturel, urbain et domestique, entre l’utilisateur et l’objet, entre le design et la vie de tous les jours. Révélatrice aussi, l’exposition Seats of learning passe en revue le mobilier de l’université d’Helsinki, soit plus de 200 pièces toutes conçues spécifiquement pour l’un des 70 immeubles abritant une des facultés. Le détour par le Lahti City Museum analyse l’histoire de la production de skis en Finlande, tandis que 20X0 – un voyage dans le futur éveille de nouvelles perspectives. A voir également : la présentation de l’oeuvre du bureau d’architecture Snohetta au Musée d’architecture, auteur, entre autres, de la bibliothèque d’Alexandrie et du Mémorial du 11 septembre à New York. Que ce programme boulimique ne prive pas les visiteurs de savourer les petits instants magiques de cette presqu’île où l’eau s’insinue dans le décor, comme la dégustation de poissons frits sur le port ou à l’Abattoir, un site où restos et boutiques éphémères présentent une sélection de produits locaux, victuailles « exotiques » et créations de design typiques.


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« JE FAISAIS RIRE MA MÈRE QUAND ELLE N’ALLAIT PAS BIEN »

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Dany Boon, ou le comique de guérison Dany Boon était à Bruxelles pour la présentation d’ “Un plan parfait”, la comédie romantique échevelée, où il partage la vedette avec l’ex-mannequin Diane Kruger. Quand je pénètre dans la salle de l’hôtel Amigo où m’attend l’acteur-réalisateur, celui-ci a le regard perdu à travers la large fenêtre donnant, au bout de la rue de l’Etuve, sur la Grand Place. “Ca me fait plaisir d’être à Bruxelles”, ditil, plongé dans ses souvenirs. Je demande tout naturellement “Pourquoi ?”. Du coup, je ne poserai aucune des questions que j’avais préparées ; Dany passera en revue sa vie d’avant “Bienvenue chez les Ch’tis”, le film qui l’a propulsé vers la gloire.

Interview : Geoffroy d’Ursel Photos : Gérard Rancinan/ H&K/Imageglobe Avec ses vingt millions d’entrées rien qu’en France (dépassant le record mythique de “La grande vadrouille”), “Les Ch’tis” a fait de Dany Boon, en 2008, l’acteur le mieux payé de l’histoire du cinéma européen. Il y aurait de quoi attraper la grosse tête. Pourtant l’homme se trouvant en face de moi ressemble aux personnages de ses films : simple, chaleureux, empathique, sympathique. « Ca me fait plaisir d’être à Bruxelles. Ca me rappelle quand j’étais étudiant en arts graphiques à Saint-Luc, à Tournai où j’ai vécu pendant sept ans. Je suis né à la frontière, à

Ceci n’est pas un Magritte. Cela aurait pu être le cas puisque Dany Boon, né en Flandre Occidentale, a passé rien moins que sept ans dasn le Plat Pays

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« TOUTES LES PREMIÈRES BELLES CHOSES DE MA VIE, JE LES AI VÉCUES EN BELGIQUE » Armentières, près d’Ypres. En marchant cinquante mètres, j’entrais en Belgique. Je suis donc Flamand occidental. La frontière a fluctué pendant des siècles et la région était tantôt belge, tantôt française. Ma famille maternelle est originaire de Lille à Dunkerke, ce qui explique que j’aie tourné les “Ch’tis” à Berghe où mon grand oncle était carillonneur. » Dany évoque les pleins d’essence qu’ils allaient faire de l’autre côté de la frontière, le goût des tartines à la charcuterie servie sur des planches au restaurant “In de wulf” près du mont des Cats, les expéditions à La Panne, une fois par an, pour rouler en cuistax. « Toute une aventure ».

PRESQUE BELGE

« Après quatre ans d’études à Saint-Luc à Tournai, j’ai hésité à étudier le cinéma à La Cambre à Bruxelles, mais je me suis arrêté. Bref, j’ai failli vivre en Belgique. Pourtant je suis parti à Paris pour une femme. J’avais vingt ans, j’étais fou d’elle. Elle avait insisté pendant six mois pour que je la rejoigne, et au bout de quinze jours, j’étais dehors, comme une merde. Ca se passait bien, mais elle avait un enfant et a eu peur que je rate – comme quoi on peut se gourer dans la vie. Elle m’a demandé ce que je voulais faire comme boulot. « J’écris, je veux monter des spectacles ». « Non, comme vrai boulot ! ». Et voilà, un jour que je revenais du Nord où j’avais été voir ma mère, les serrures avaient été changées. C’était fini. J’ai rejoint la Belgique, près de Comines, avec un ami peintre franco-belgo-italien dont nous visitions souvent sa famille à Bruxelles. Bref, toutes les premières belles choses, je les ai vécues en Belgique. J’ai eu des profs merveilleux avec lesquels je suis toujours en contact, qui prennent le bus pour venir me voir à l’Olympia. Mon prof de création, un type formidable, m’a d’ailleurs poussé à me lancer dans le spectacle plutôt que le dessin animé que je pratiquais alors. » Au fait, comment passe-t-on des arts graphiques au one-manshow comique ? Ou plutôt, quand Dany Boon s’est-il rendu compte qu’il était drôle ? « Je faisais rire ma mère quand elle n’était pas bien. Une enfance assez pauvre, sans être malheureuse. Ma mère avait vécu des épreuves plutôt dures, jeune maman. Elle n’était pas majeure quand elle est tombée enceinte de moi, à dix-sept ans. Je n’ai pas connu mon grand-père qui n’habitait pourtant qu’à un kilomètre de chez nous. La seule fois où il m’a vu, il m’a attaqué… Du coup, enfant, je n’étais pas vraiment insouciant. Ou plutôt je ne me sentais insouciant qu’après avoir fait acte de drôlerie, quand ma mère allait mieux et moi aussi du coup. Ma vocation vient de là. J’observais tout autour de moi, j’absorbais chaque détail, chaque expression et je le restituais en dérision, sous forme de blagues. Les adultes étaient fascinés par ma façon de croquer la réalité – ce que je faisais également par le dessin. »

LA GUÉRISON PAR LE RIRE

Dany Boon est resté, quelque part, le petit garçon qui faisait rire sa mère pour lui alléger la vie. Comme le réalisateur Frank Capra que l’on surnommait « le guérisseur », ses films sont de véritables machines à réconcilier, les Parisiens et ceux du Nord dans “Les Ch’tis”, les Français et les Belges dans “Rien à déclarer”. En effet, je travaille dans la réparation. Au début de ma carrière, mes sketches parlaient de sujets assez durs, comme la déprime, la peine de mort ou la maladie. Je les rendais plus supportables par le comique : mieux vaut en rire. Voilà ce qui a établi ma différence. J’ai atteint la notoriété en m’attaquant systématiquement à des sujets dont mon entourage me disait : « Ca ne marchera jamais, c’est drôle mais trop violent...» Il m’est quand même arrivé de supprimer un sketch, celui dans lequel ma sœur avait mis au monde un bébé particulièrement moche. Je disais : « Il est beau, il est beau, mais par où il est sorti ?!? » Comme les gens s’identifiaient, ça faisait rire certains, mais certainement pas tout le monde.

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Avant d’arriver graduellement au succès, Dany a ramé, pratiqué le théâtre de rue, puis connu les salles vides – ou presque. «J’ai d’ailleurs recroisé il n’y a pas longtemps un couple qui s’était retrouvé à deux dans la salle. Je leur avais dit : si vous voulez revenir demain, vous serez quatre. Sinon, tant qu’il y a une personne de plus que moi, je peux jouer. J’avais donc interprété tout mon spectacle pour eux seuls.»

LE CINÉMA PAR LA PETITE PORTE

Puis vint, enfin, le cinéma. « Je suis arrivé au cinoche par la petite porte, en jouant des seconds rôles dans des films dont beaucoup se sont plantés. En même temps, on ne me proposait pas grand chose ; si j’avais refusé, je n’aurais pas tourné du tout. » Dany a 39 ans quand sort son premier film en tant qu’acteurréalisateur-scénariste, “La maison du bonheur”, totalisant plus d’un million d’entrées en France (joli succès pour un coup d’essai). Le passage à la réalisation est donc venu tard dans sa carrière. « C’est très bien ! Le cinéma m’a permis de rassembler, de synthétiser tous les apprentissages accumulés au fil des ans – un peu comme si j’avais rangé ma chambre. Tout est formateur. La pratique de la photo m’a permis de m’initier aux profondeurs de champs, aux choix d’objectifs, aux lumières chaudes ou froides… Ajoutez à cela une expérience de la vie. Voilà pourquoi je me dis qu’il est bien que le cinéma me soit venu tard. Quand je me retrouve sur un plateau, j’ai le rythme dans l’oreille, comme une musicalité de la drôlerie de la scène. J’entends presque le rire des spectateurs rythmé par les gags. Cette capacité « instinctive » s’est développée à travers quinze ans de scène, avec ou sans public. Le cinéma est un art difficile, qu’il faut maîtriser de A à Z. Entre le moment où jaillit l’idée et celui où le public a accès à l’œuvre, trois à cinq ans se seront déroulés. Première, deuxième, troisième mouture de scénario, choix du casting, tournage, étalonnage… nous parlons d’une véritable odyssée. Si au bout du voyage le spectateur rit, tant mieux, cela signifie que l’on aura gardé l’essence même de ce qui vous avait fait rire tout seul devant votre ordinateur. Si personne d’autre ne rit, c’est que vous vous êtes planté à l’une des étapes, n’importe laquelle : acteur choisi, musique, rythme des gags… Ce processus est d’une fragilité absolue. »

SUJETS FRANÇAIS, RYTHMES AMÉRICAINS

Dans la construction des films de Dany Boon, on sent un rythme plus typique des comédies hollywoodiennes que de la tradition française. Est-ce un hasard ? « En ce qui concerne l’écriture pour le cinéma, j’ai trouvé l’impulsion en assistant à un séminaire de Robert McKee, auteur américain d’un livre considéré dans le monde anglo-saxon comme la bible du scénario (“Story : contenu, structure, genre – Les principes de l’écriture d’un scénario”, ndlr). Il a beau être un peu dogmatique, il y a beaucoup à prendre dans ce qu’affirme cet auteur. Les Américains apprennent l’écriture rythmée, un peu comme le solfège. En France, au contraire, les auteurs ont tendance à s’extasier sur le génie de ce qu’ils ont pondu. » On sent d’ailleurs la rythmique américaine dans le scénario d’ “Un plan”. « Voilà exactement ce qui m’a plu dans le scénario : son élégance rythmée, et le fait qu’on ne peut pas résumer tout le film dans la bande-annonce. » Nous devisons encore sur le talent de Woody Allen, sur les cabotinages de Jean Lefebvre, sur son bonheur avec la femme de sa vie, l’ex-mannequin Yaël Harris… Pourtant, quand je lui fais remarquer qu’il n’a connu que des succès en tant que réalisateur, il lâche, sérieux comme un pape mais avec une pointe de malice au coin de l’œil : « pourtant, aucun de mes pornos n’a marché. Ils étaient catastrophiques. Même au tournage. ». Comique un jour, comique toujours…


© Max Rosereau/imageglobe

« Le cinéma m’a permis de synthétiser tous les apprentissages accumulés au fil des ans »

Avec Diane Krüger, sa partenaire dans “Un plan parfait”.

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Army de rigueur

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L'homme hivernal sera empreint d'élégance. Résumé de la situation en 7 addictions.

Texte : Marie Hocepied Photos défilés : Pixelformula

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La nomination

L'invitée surprise Bien dans son bestiaire

Maison Martin Margiela

Viktor&Rolf

John Galliano

Viktor&Rolf

Stefano a la casa Après dix années à la tête créative de Yves Saint Laurent, Stefano Pilati, devient aujourd’hui le directeur de création d’Ermenegildo Zegna, avec la responsabilité du défilé de mode de la marque, ainsi que celui de la collection Ermenegildo Zegna Couture. De quoi retrouver sa patrie et pimenter le style de cette maison traditionnelle italienne.

Acne

Yves Saint Laurent

Jil Sander

La matière culte Total cuir

Tommy Hilfiger

La marque mode « On saute plus haut nu qu’habillé » Absurde et surréaliste, c’est sur les étiquettes de composition de Melinda Gloss que l’on trouve cette inscription. Cette jeune marque propose un vestiaire masculin quotidien, chic et parisien. Melinda Gloss a été créée par Rémi de Laquintane et Mathieu de Ménonville, alors étudiants en philosophie. Ils lancent la marque avec l’idée que la mode peut être créative sans être effrayante, et par amour des belles choses. Quittant Shanghai où ils étaient alors, ils rentrent en Europe et arpentent les ateliers et les usines pour dénicher les meilleurs matériaux et façonniers. Rémi passe plusieurs mois aux côtés des modélistes et artisans pour donner vie aux premières silhouettes. Les collections s’expriment à travers la juxtaposition de matières artisanales et de formes contemporaines. Joli et bien foutu ! www.melindagloss.com

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“L’Inséparable” par Marie Losier

“Toutes premières fois” par Benoît Béthume

(L) IVRE D’AMOUR “Twin Set” par Mark Lyon

Benoît Béthume est un électron libre. Fashion Consultant pour Carven, Véronique Leroy ou encore Paule Ka, ce talentueux du style et de l’image nous livre aujourd’hui un mook (contraction de magazine et de book). Soit un ouvrage émouvant puisqu’il y est question d’amour. Et déconcertant par l’absence de clichés ennuyants. Entretien à livre ouvert.

Texte : Marie Hocepied

Comment est née cette envie de faire un livre ? L’aventure a débuté il y a deux ans. Je venais de quitter le magazine Citizen K. J’avais fait le tour de la question. C’était une période flottante pour moi. Je savais qu’une page allait se tourner, mais je ne savais pas encore quoi, ni comment. Lors d’un bref séjour à San Francisco, j’ai marché seul toute une journée en pensant à une idée, une solution pour ne pas angoisser dans la vie. J’ai réfléchi de manière spontanée, sans arrière pensée, ni stratégie. L’idée du bouquin est arrivée : en fin de compte, j’ai réalisé que je voulais mettre noir sur blanc ce qui me plait dans ce métier afin de me réconcilier avec lui. Et puis, j’avais envie de me diriger vers l’intemporalité, d’aller à contre-courant, d’avoir un objet qui reste. Et le titre, “Mémoire Universelle” ? Venu tout de suite ; ça sonnait bien ! On y retrouve l’idée du souvenir et le clin d’œil aux encyclopédies. Au second degré –comme je suis belge– cela fait un peu penser aux encyclopédies que l’on peut gagner à “Questions pour un Champion”. Plus sérieusement, on retrouve aussi un rapport à la réalité de chaque intervenant, mais pas à sa vérité. La mémoire suppose une sélection ; elle est sélective donc automatiquement subjective. Dans ce premier tome, il n’est pas vraiment question de mode, ni d’art, mais bien d’amour. Le livre s’adresserait t-il aux romantiques ? Plutôt aux sentimentaux ; tout le monde a un côté sentimental ! Dans chacun des reportages, on trouve une dimension humaine. Par exemple, les photographies sur les âmes sœurs me touchent énormément, même si je suis enfant unique. Tout au long du bouquin, on s’aperçoit qu’il est question d’amour absolu et d’amours éperdus. Il n’y a aucune demi-mesure. S’il y a amour, il y a déraison. Un sentiment qui balaie tout ! Mémoire Universelle, Oh l’amour !, de Benoît Béthume, éd. Art Laconti, www.memoireuniverselle.com . En vente en avantpremière le 12 octobre chez Hunting and Collecting, www. huntingandcollecting.com.

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plus de 100 millions de femmes à travers le monde subissent encore aujourd’hui l’excision. 2 à 3 millions de femmes et fillettes sont encore excisées chaque année.

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Un nombre impressionnant de figurants, vêtus de long, parés de leurs plus beaux bijoux, coiffés, maquillés comme pour un nouvel an, se presse dans le couloir de l’Opéra de Liège.

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LES ANONYMES DU CINÉMA


Cora Debain , coiffeusemaquilleuse depuis ses 18 ans, en action avec notre journaliste Matilda Ancora, adore son métier et passe de superbes journées.

Françoise Devillers : les films d’époques restent ses préférés. Marcel Vandericken 63 ans, la figuration est son meilleur antidépresseur.

Marianne Simon trouve ce moyen pour créer des liens.

Découvrez l'interview en vidéo de la seule bruiteuse en Belgique sur L’histoire du 7ème art n’existerait pas sans tous ses passionnés de l’ombre. Figurants, chefs de file, directeurs de casting, cameramen, régisseurs, coiffeurs ou maquilleurs, ils ont tous une fonction essentielle au bon déroulement d’un film. Sans ces maillons de la chaîne, le cinéma serait une pâle copie incomplète. Projecteurs sur de véritables jongleurs cinématographiques trop souvent anonymes.

Texte : Matilda Ancora - Photos : Michel Damanet et M.A.

LA FIGURATION, L’ESPACE DE TOUS LES POSSIBLES

Impensable d’imaginer une rue sans passants, des magasins sans clients, des restaurants vides… C’est ce qui se passerait si, sur un tournage, aucun figurant n’était présent ! Le « décor vivant » apporte la crédibilité nécessaire aux scènes. Qui est-il, d’où vient-il, qu’attend-t-il de ces moments parfois interminables, parfois riches en rencontres, pas toujours valorisants ? Coulisses de deux tournages: “Les gens qui s’embrassent”, avec Monica Bellucci et celui d’”Eyjafjallojökull” avec Dany Boon.

“LES GENS QUI S’EMBRASSENT”

Pas toujours… 22 juin, 10h : Rendez-vous avec Marcel Vandericken, 63 ans, à l’initiative de l’association des figurants. Cet homme à l’allure baraquée a, suite à un cancer, arrêté de travailler. Un an plus tard, la figuration devient son meilleur antidépresseur. Direction, à midi à la salle philharmonique de Liège, afin de représenter des férus d’opéra dans le film de Danièle Thompson. Axelle Lameyse, 27 ans, figurante depuis 2008, nous accompagne. Bonne humeur partagée ! Dans la cité ardente, 370 figurants attendent. Vouloir, c’est oser… Un nombre impressionnant de femmes, vêtues de long, parées de leurs plus beaux bijoux, coiffées, maquillées comme pour un nouvel an, font la file. Rien n’a arrêté Valérie Bortot, inspecteur de police à Meuse Hesbaye : « J’ai pris le bus habillée de la sorte. C’est ma première figuration. Je n’ai dormi que 3 heures, car j’ai fait la nuit avec beaucoup d’interventions. Je suis là pour le fun et je me sens bien grâce à l’adrénaline ! ».

LES LEITMOTIVS DE LA FIGURATION

La culture Sur le tournage “Les gens qui s’embrassent”, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège a interprété “Le beau Danube bleu” de Johannes Strauss. Un grand moment. Impression de Valérie Berckenbosch, 38 ans, indépendante dans la diététique et la nutrition. « Je fais de la figuration depuis 2 ans de façon régulière. Je m’enrichis des autres. »

Le besoin Marianne Simon, 36 ans, sans emploi, a des difficultés à boucler ses fins de mois : « C’est pour moi un moyen de créer des liens d’amitié et de gagner un peu d’argent en m’amusant. Je n’accepte pas de figurer hors de ma ville, car si je dois payer mes moyens de transports, j’y perds. » Rien de mirobolant côté salaire ! Au cinéma, les gens de l’ombre touchent très peu. Le cachet « figu » n’a pas évolué depuis le début des années nonante. Que vous vous leviez à 5h du matin, que vous ayez à manger ou pas, que vous travailliez 4 ou 15 heures, que vous ayez une coiffeuse ou non, que vous habitiez à côté du lieu de tournage ou à 200 km, le même montant, oscillant généralement autour des 30 euros, est alloué. Pour “Les gens qui s’embrassent”, le budget de cette scène sera de 50 euros. Parce qu’il fallait arriver en grandes pompes. Si l’on compte les 370 figurants présents, le calcul est simple, 17.500 euros. Pour les besoins du film de Stéphane Clavier, “A dix minutes des naturistes”, 60 figurants ont accepté, pour 30 euros, de traverser Bruxelles, nus, à vélo, en plein mois d’octobre… La parade Les blings blings ou bobos, comme les a surnommés Marcel, n’ont pas toujours conscience qu’il y a des règles à suivre. « Ce sont souvent des femmes qui n’ont pas besoin d’argent, comme les épouses de médecins ou d’avocats. Les responsables des castings font appel à elles si la scène nécessite des vêtements chics. Ces dames viennent par curiosité sans assiduité. » La paparazzi attitude La figuration peut être motivée par un unique but : se faire prendre en photo avec une star ! « Vrai paparazzi, il ne respecte rien ni personne. Prêt à tout, il est une catastrophe et une source d’ennuis. » L’amour du cinéma Les passionnés du 7ème Art deviennent de vrais figurants professionnels avec lesquels travailler est un réel plaisir. Conscients de l’enjeu du tournage, ils font leur maximum pour que leur scène soit une réussite. Françoise Devillers, la cinquantaine, en fait partie : « Pendant longtemps, je suis allée deux fois par semaine au cinéma. Puis, j’ai décidé de passer de l’autre côté de la barrière. Les films d’époques restent mes préférés.

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No money, no cinema… Tax shelter is better ! Valérie Bortot, inspecteur de police à Meuse Hesbaye, a pris le bus habillée de la sorte.

Axelle Lameyse, 27 ans, figurante depuis 2008.

Et côté enfants ? Au cinéma, les enfants doivent avoir le cœur accroché. Surtout s’ils sont figurants. Comment leur expliquer que parfois, ils n’ont droit qu’à 20 coquillettes de pâtes alors que l’enfant acteur peut manger à sa faim ? Témoignage de Jennifer : « J’ai commencé la figuration à 12 ans après avoir eu une leucémie orpheline. Mon grand-père m’a emmenée sur un court-métrage. Le cancer nous avait déjà rapprochés mais la figuration encore plus. J’aime tourner, mais quand les réalisateurs estiment que sans figurants, le film existerait, cela me dérange. Et comme pour les adultes, la production compte notre nourriture. Les enfants ont peu d’importance et sont encore moins bien traités. J’ai été marquée par le tournage d’un long-métrage dans lequel le rôle principal était tenu par un enfant qui était chouchouté. Pas nous. Je continue car je veux être journaliste télé et ça m’apporte de l’expérience face à la caméra. Je rencontre aussi de belles personnes. Et puis, je suis avec mon grand-père ! »

Je suis alors maquillée, coiffée et vêtue d’un costume qui me plonge dans une ambiance particulière. Il est aussi plus pratique d’avoir les vêtements fournis par la production. » L’intérêt Des jeunes sortant du conservatoire et désirant avoir un pied dans l’étrier, d’autres souhaitant se faire un carnet d’adresses. Ainsi que les personnes voulant absolument être repérées et tentant l’impossible pour être visibles à l’écran : « Le rôle du figurant est justement qu’on ne le voit pas. Cette catégorie, va, dès que le mot « action » est prononcé, faire systématiquement quelque chose en décalage avec ce qu’on lui demande afin d’être repérée.», confie Marcel. Marcel Vandericken en a fait les frais : « Mon plus grand coup de gueule ? Le manque de respect. Quand on tourne pour une produc-

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En Belgique, une série de mesures fiscales coexistent pour diminuer les impôts des sociétés. La mesure tax shelter (2004) en fait partie. Son but ? Attirer des fonds privés en Belgique pour soutenir le cinéma européen venant produire ses films en Belgique. Explications de Fabrice Delville, directeur général de deux sociétés complémentaires : Scope Invest et Scope Pictures (société de production) : « Scope Pictures essaie de convaincre les producteurs européens se réaliser une partie de leur film en Belgique. La société confie ensuite à Scope invest la tâche de trouver les financements via des investissements privés de sociétés belges. Celles-ci bénéficieront d’un avantage fiscal via le mécanisme « Tax Shelter». N’importe quelle société belge faisant des bénéfices peut diminuer ses impôts en les investissant dans le cinéma. Si une société investit 100.000 euros, son exonération d’impôts sera de 150.000 euros. Ajoutez les bénéfices du film. » http://www.scopeinvest.be

tion qui a des millions de budget et que le nombre de pâtes dans votre assiette est compté, je trouve ça inadmissible. L’équipe technique de cette même production a un repas de 4 services. Nous tournions de 7h du matin à 21H pour 30 euros. Cette absence de considération m’a donné l’envie de créer l’association des figurants.» La figuration, un tremplin pour devenir acteur ? Etre repéré dans le cadre d’une figuration arrive rarement. Ces derniers font une apparition si subtile à l’écran que, souvent, on ne les voit même pas. Un tournage peut cependant être l’endroit privilégié pour capter une info avant les autres.


Enfin d'en savoir plus ? lève le voile sur la place des femmes dans le cinéma. Sur le site, découvrez une interview vidéo de Marie-Jeanne Wyckmans, seule et unique femme bruiteuse en Belgique ! Ainsi qu'une rencontre avec Mary Jiménez, réalisatrice belge de documentaires. Enfin, a assisté pour vous au festival international de films de femmes "Elles tournent". L'occasion de découvrir le travail de réalisatrices profondément humaines et engagées. Manon Legrand

LES CASTINGS OU LE FLAIR EN ALERTE CÔTÉ FIGURANTS ANDRÉ DELLA FAILLE, ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME

Charnière entre la maison de production et le « décor vivant » d’un film, André della Faille, 34 ans, co-gestionnaire de casting 7, fait partie de ces chefs de file passionnés se battant pour les figurants. Une position pas toujours simple, demandant autant d’énergie, d’organisation, d’intuition, de rapidité et de sérieux que de psychologie. Des qualités requises mais qui, dans le milieu, ne sont pas toujours innées. La « human attitude » n’est pas du cinéma ! En quoi consiste exactement le métier de chef de file ? En un directeur de casting uniquement pour figurants, silhouettes et doublures. Contacté par une production dans le cadre d’un film, il recevra un cahier des charges, stipulant tous les desideratas du réalisateur auxquels il devra répondre. Gestion des personnes choisies, sur le plateau y compris. Un métier simple ? Simple et complexe. L’équipe de réalisation nous informe du contexte dans lequel le tournage de la scène se passe, les profils souhaités et le nombre de personnes à trouver. Jusque là, c’est relativement simple. Puis vient le tournage ! Nous sommes entre le marteau et l’enclume, entre le figurant et la maison de production, cherchant à satisfaire tout le monde. Pas évident ! Le recrutement se fait sur photos via internet ? Oui, principalement via www.casting7.be, notre fan page sur facebook et twitter. Nous postons nos annonces sur des sites appropriés comme comédiens.be, mais renvoyons toujours les personnes sur le nôtre pour mieux gérer le suivi. Pour les frileux d’Internet, nous utilisons la vieille méthode du listing d’adresses e-mail. Qui peut être figurant ? Des personnes de tous les milieux. Quelle est la différence entre un figurant, une silhouette et une doublure ? Une silhouette a une présence à l’image plus importante qu’un figurant et parfois une petite phrase à dire. On lui demande d’avoir la réaction juste au bon moment. Quant aux doublures, elles sont de trois types : la doublure lumière, image et conduite. La première est une personne de même taille, corpulence et type de cheveux que le comédien. Pendant la mise en place technique, comme le réglage de l’éclairage qui précède le tournage, il prend la place de l’acteur qui, pendant ce temps, se repose. La doublure image est un sosie presque parfait du comédien. On le voit généralement de loin, de dos ou dans une voiture. On fait appel à lui quand l’acteur n’est pas disponible. Une doublure conduite prendra le volant d’un véhicule. La ressemblance ne doit pas être aussi flagrante. Parfois, l’artiste ne conduit pas… Les qualités d’un « bon » figurant ? Je connais peu de mauvais figurants, des personnes avec lesquelles il n’est pas agréable de travailler. Un « bon » figurant est quelqu’un qui joue le jeu et accepte les règles. Une journée de tournage implique beaucoup de contraintes avec à la clef, peu de retour si ce n’est le plaisir de participer à ce genre d’événements. Accepter d’être au service d’un projet et faire ce qu’on impose. Les figurants n’ont pas toujours droit au respect qu’ils méritent… Le regard porté sur eux n’est pas toujours juste. Quand

un figurant fait tout pour qu’on le voie, jusqu’à perturber les plans de la scène, c’est inacceptable. J’interviens pour qu’il suive les consignes de façon stricte. A l’inverse, je réagis en cas de non respect ! Quel est le point le plus négatif dans votre boulot ? Le peu de fiabilité de certains participants. Les absences régulières! Près de 10 pour cent des figurants se désistent une dizaine de jours avant et encore 10 pour cent le jour-même sans prévenir. Un immense problème organisationnel ! Le cachet y est pour beaucoup. Que pensez-vous des figurants ? Je ressens un véritable respect et même de l’amour pour eux. Je découvre des gens formidables ; je les félicite pour leur générosité. Ils apportent beaucoup au cinéma avec peu de contrepartie. Certains prennent des congés sans solde par passion.

CÔTÉ COMÉDIENS PATRICK HELLA, LA PASSION DANS L’ACTION

Il arrive en Vespa rouge à l’interview, couleur de la vie, de l’action et des flammes... Bélier ascendant lion, deux signes de feu. Lui, c’est Patrick Hella, un des plus grands directeurs de castings belges. A l’origine du métier en Belgique. « Hella » a assurément un flair inné pour repérer les talents de demain ! Comment êtes-vous devenu directeur de casting pour comédiens ? J’ai fait mes études à l’INRACI. J’étais tellement motivé que je suis passé par tous les métiers du cinéma, de l’assistant électro au machino ! Ensuite, comme assistant réalisateur, j’ai eu la chance de travailler avec les meilleurs : Chabrol, Alain Resnais ou François Weyergans. Dans ce cadre-là, je leur présentais des comédiens. Dans les années 70, les castings n’existaient pas ; j’ai créé le métier en Belgique ! J’ai dû connaître les acteurs sur le bout des doigts et participer à tous les examens de conservatoire. Sans les facilités d’aujourd’hui ! J’ai suivi des cours de direction d’acteurs avec l’américaine Ellen Burstyn. Où recrutez-vous ? Dans la rue, les conservatoires, partout. Il m’est, au début de ma carrière, arrivé d’aller repérer des « gros bras » dans une salle de musculation. Ce fut le cas d’un jeune homme de 19 ans qu’un réalisateur a refusé parce qu’il n’était pas comédien. Jean-Claude Vandamme. Le réalisateur s’en mord encore les doigts. A quoi tient la réussite d’un comédien d’après vous ? Au-delà du talent essentiel, au hasard et à une bonne promotion. Se montrer est important. Sur les festivals, je conseille aux acteurs d’oser aborder les réalisateurs et de rencontrer les producteurs. Qu’est pour vous un « bon » comédien ? Celui qui va apprendre toute sa vie et se remettre en question. Il faut des années pour devenir un bon comédien et quelques secondes pour être détruit. Une phrase peut le « casser ». Posséder une très grande force intérieure, car il s’expose tout le temps. Les comédiens sont-ils parfois victimes d’irrespect? Oui, mais rarement. Au début de ma carrière, un réalisateur a giflé une comédienne. L’acteur à côté lui a donné un coup de poing en lui expliquant que s’il ne la respectait pas plus, un second suivrait…

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Dany Boon, dans l’habit du comédien, en pleine discussion de réglages de détails.

SUR LE TOURNAGE D’EYJAFJALLOJÖKULL…

Pierre Cottereau, directeur de la photographie, sur le tournage de " Eyjafjallojökull ".

Pas de régie, pas de film !

L’envers du décor : le tournage du prochain film de Dany Boon " Eyjafjallojökull " dans le secret du studio.

Toute l’équipe technique a les yeux rivés vers le moniteur.

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La régie, l’équipe de l’encadrement du tournage. Et comme dans toute équipe, il y a un chef. Ici, c’est le régisseur général. Il reçoit le scénario, analyse les demandes de la mise en scène et met tout en œuvre pour y répondre. Sur ce tournage, ce sera Roger Schins. A son actif, plus d’une centaine de films. Un passionné ! « Si on ne l’est pas, on arrête tout de suite ! C’est un tel investissement en temps et en énergie…», précise-t-il entre deux appels via talkie walkie. Son rôle ? Négocier les autorisations les plus diverses (comme fermer un tronçon d’autoroute pour le tournage) ; avoir accès au matériel et aux endroits nécessaires au bon déroulement du film, salle de maquillage y compris ; répondre aux besoins de dernière minute de l’équipe de mise en scène ; s’occuper de la logistique générale, en passant par l’organisation des repas au stationnement de l’équipe.


UNDER THE RED CARPET

NEVER STOP TANK Des hommes et des femmes l’ont portée, la propulsant au rang de montre culte. Marlène Dietrich, Catherine Deneuve, Clark Gable… La Tank de Cartier était pourtant à l’origine (en 1917) une montre d’homme. On l’avait baptisée “ tank ” et dédicacée au général John Pershing en raison de sa forme librement inspirée du char d’assaut Renault. Sur le tournage de “ Un flic ” (1972), Alain Delon réalise qu’il partage la même passion pour la “ Tank Arrondie ” que le metteur en scène, Jean-Pierre Melville. www.cartier.com

Trois questions à Jean-Pierre Lutgen, créateur des montres Ice-watch On les voit partout, elles sont vendues dans une centaine de pays : derrière le buzz des montres Ice-watch, il y a un entrepreneur belge, épris d’indépendance. Combien de Ice-watch vendues à ce jour ? Plus de 9 300 000 ! L’univers Ice-Watch ce sont aussi plus de 1.500.000 fans sur facebook, soit la quatrième marque en nombre de fans dans le secteur de l’horlogerie et la première marque belge sur facebook toutes catégories confondues.

La légende horlogère aime les stars et les stars aiment les belles montres. Comment peut-il en être autrement ? A l’instar des Altesses royales et des aventuriers avant eux, les plus grands acteurs ont porté et portent à l’écran des montres de la plus belle facture. Moteur !

Texte : Raoul Buyle

Quelle est la version de Ice-watch qui vous tient le plus à cœur ? Pourquoi ? La “ sili forever ”, car nous avons été les premiers à mettre les dix couleurs en avant avec des montres en Unicolor. Et Pantone (la référence mondiale de la couleur) nous fait confiance pour un prochain partenariat. On verra bientôt une nouvelle Ice-watch avec la couleur de l’année 2013. Une exclusivité ! LE MYTHE DAYTONA Sur le marché de la montre de collection, le “ Stainless Steel Paul Newman Rolex Cosmograph Daytona ” est la montre la plus difficile à dénicher et sa cote n’en finit pas de grimper. Normal, un mythe n’a pas de prix ! En effet cette montre gagna en popularité quand Paul Newman apparut dans le film “ Virages ” de James Goldstone (1969) avec ce chrono Rolex au poignet lors des 500 Miles d’Indianapolis. www.rolex.com

ROULEUSE DE MÉCANIQUE L’actrice et top-model Dasha Zhukova porte une montre Possession en or blanc et diamants et une bague Possession Celebration, pour la maison Piaget. www.piaget.com

DE VRAIS COLLECTORS ! Partenaire de la Mostra de Venise depuis 2005, Jaeger-LeCoultre y présente ses pièces d’exception, pare les stars de montres précieuses sur le tapis rouge et récompense les lauréats. Le 8 septembre, la manufacture suisse a remis une Reverso gravée “ Leone d’Oro ” pour le meilleur film (“ Pieta ” du coréen Kim Ki-Duk), ainsi que deux Reverso gravées “ Coppa Volpi ” au meilleur acteur (Philip Seymour Hoffman) et à la meilleure actrice (l’israélienne Hadas Yaron). www.jaeger-lecoultre.com

Swatch l’a fait, verra-t-on un jour une Icewatch dotée d’une complication horlogère ? Nous sommes dans l’innovation permanente en donnant un point de vue différent sur le monde horloger. A découvrir bientôt : la “ Ice-swiss ” avec un mouvement Swiss made et une particularité visuelle unique. Patience… Info www.ice-watch.com — 33 —


STUDIO L’ÉQUIPE 50 ANS UN ÉVÉNEMENT HISTORIQUE Le décor : un loft bruxellois de 5000 m2 où se finalisent les films en tous genres. C’est aussi dans ce lieu mythique du cinéma que l’ambiance chaleureuse d’un anniversaire à la hauteur des compétences du Studio l’Equipe en a enveloppé plus d’un ! Maître de cérémonie ; le comédien Thierry De Coster a eu le don d’emmener plus de 470 personnes dans un discours hilarant qui aurait débridé le plus timide. Ajoutez à cela l’organisation sans faille et l’esprit de famille qui soude naturellement l’équipe Bosman et vous avez les clefs d’un « happy birthday » en joie !

CHAMPAGNE !

Il coulait à flot, naturellement, autant que la bonne humeur, les rires et les échanges de sourires. Le tutoiement, la joie de vivre, la gentillesse devenaient le fil conducteur de cette soirée. Que de retrouvailles avec des personnalités passées dans nos colonnes ou interviewées par notre équipe. Des invités de prestige comme le Ministre Christos Doulkeridis, Philippe Reynaert de Wallimage, François De Brigode (RTBF), Barbara Louys et son équipe pour “C’est du belge”, les réalisateurs Alain Berliner, Miel Van Hoogenbemt, Kadija Leclere, les producteurs belges Patrick Quinet et Jean-Louis Vandamme ou encore le directeur général de Scope Invest, Fabrice Delville et Fabienne Scope pour Scope pictures, mais aussi les actrices Christelle Cornil, Stéphanie Crayencour et le comédien Thomas Ancora ont rehaussé de leur présence l’événement. Sans oublier Patrice le Hodey, président du conseil d’administration du groupe IPM, dont font partie, notamment, La Libre Belgique et La Libre Essentielle, essentielle.be, Paris Match, etc… Ambiance familiale qui tracera son souvenir dans nos mémoires, grâce à l’équipe d’essentielle.be, avec Manu Pinto à la caméra, débusquant les stars, proposant, avec Manon Legrand des interviews flash, le tout, coordonné par Claire Huysegoms, rédactrice en chef. Que du plaisir à découvrir sur essentielle.be.

De gauche à droite : Philippe Bosman, Claude Muyls, Patrice le Hodey, président du conseil d’administration d’IPM, Louise Bosman, directrice du Studio l’Equipe à Paris et Bibiane Godfroid, directrice des programmes de M6.

Thierry De Coster tribun, en pleine présentation, avec, à l’arrière Philippe, Bruno, Louise et la quatrième génération en route.

Le slogan « on n’est jamais prophète en son pays » s’applique particulièrement au Studio l’Equipe, société de postsynchronisation cinématographique à la renommée internationale, dont les leaders, Philippe et Bruno Bosman sont les gardiens inspirés, discrets, voire timides. La Libre Essentielle et essentielle.be se sont associées à ce demi siècle de succès, partageant avec cette société les valeurs de volontariat, de qualité, d’exigence, de recherche du meilleur. Zoom sur une soirée « pur bonheur » !

Texte : Matilda Ancora et Claude Muyls Photos : Michel Damanet

Michèle Etzel, Sam Garbarski, réalisateur et Kadija Leclère, réalisatrice et directrice de casting.

HAMBURGERS, FRITES, CHOUCROUTE SAUCISSES !

A l’extérieur, un chapiteau pour accueillir, une décoration festive, des tables dressées donnant une atmosphère bonne enfant qui, d’emblée, mettait à l’aise, une roulotte avec 2 personnes tout aussi gaies, pour vous servir, à la bonne franquette, des frites délicieusement belges ! Ce mélange qui a émoustillé les papilles gustatives n’était pas anodin et caractérise à merveille la mentalité des Bosman qui consiste à respecter toutes les classes sociales et à afficher le même sourire à la femme de ménage ou à Monica Bellucci ! Leur force est là, dans cette humilité et respect de tout humain.

Christelle Cornil, actrice.

Les combattants de l’ombre du Studio l’Equipe. Chapeau bas !

Bruno Bosman et son épouse.

VOULEZ-VOUS DANSER ?

Après avoir applaudi un gâteau au chocolat inaccessible de par sa hauteur, écouté avec attention le discours touchant des frères Bosman, humé et dégusté du vin bio, c’est sur une piste éclairée par des spots multicolores, que les invités ont dansé, sans complexe, sur une musique allant des années 70 à nos jours ! Un moment inoubliable, riche de rencontres, de souvenirs, d’émotions ! Partage en quelques images. Philippe Reynaert de Wallimage et son épouse.

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Damien Chemin, réalisateur, John Pirard, Michel De Backer et Suzanna Chemin.


Revivez la soirée en vidéo sur Une foule attentive à ce moment d’impro de pur bonheur…

Point d’orgue : le gâteau des 50 ans, coupé par les frères Bosman.

Le Studio l’Equipe au parfum, grâce à Givenchy et à ses hôtesses emplumées.

Comédien de talent, Thierry Pétillante essentielle.be : De Coster, animateur éclairé Claire Huysegoms, Manu Un duo datant des “Noces Barbares” : et joyeux de cet anniversaire. Pinto et Manon Legrand. Marion Hänsel, réalisatrice et Claude Muyls.

C’est du Belge, avec à la tête, Barbara Louys et son « team ».

Miel Van Hogenbeemt, réalisateur flamand et Stephan Streker réalisateur.

Geneviève Lemal, papesse du Tax Shelter, Fabrice Delville de Scope Invest et Rodrigue Laurent.

Stéphanie Crayencour, actrice, reconvertie en chanteuse accompagnée d’Arnaud Vanatoru.

L’union fait la force à La Libre Essentielle : Gilda Benjamin, Claude Muyls et Matilda Ancora.

Alain Berliner, magnifique réalisateur belge en toute complicité avec Bruno Bosman.

Le lien familial, de gauche à droite : Carole Godfroid, ses deux filles hyper dynamiques, Louise Bosman et Bibiane Godfroid.

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Les deux acteurs français sont à l’affiche du film du Belge Stephan Streker “Le monde nous appartient” couronné du Prix du Public au Festival des Films du Monde de Montréal. Rencontre avec deux « gueules » du cinéma.

Texte : Gilda Benjamin Photographe : Michel Damanet assisté par Benoît Féaux Coiffure : Giovanni D’Accardi Maquillage : Inès Copine

GRAND ECRAN YMANOL PERSET

VINCENT ROTTIERS ET YMANOL PERSET : DEUX JEUNES COMÉDIENS PRENNENT LA POSE

Ymanol se la joue James Bond en costume classique, cintré Paul Smith (Francis Ferent) sur une chemise Van Laack habillée d’une cravate Strellson, chaussures Geox.

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Un physique, un regard et le goût du jeu qui se précise de plus en plus. Ymanol Perset, trois films à son actif, fait du cinéma par hasard et aime ça. Comment avez-vous vécu vos débuts à l’écran ? J’ai fait quelques mois de théâtre, je me suis fait virer. Je suis aussi rentré à l’armée mais je n’étais pas assez mature. Le film de Philippe Faucon “La Désintégration” a été le déclic, ensuite le film de Stephan, puis “Colt 45” aux côtés de Gérard Lanvin. Je commence seulement à me dire que, peutêtre, je suis en train de devenir acteur, j’apprends à construire un personnage, comme de m’entraîner au foot alors que je préfère le rugby et les sports de combat. Au début, je l’ai fait pour l’argent. Désormais, j’ai envie de creuser, de chercher. Il y a un seul truc que je refuse : les scènes de nu !


Les valeurs montantes du cinéma, Ymanol et Vincent posent relax sur un thème blouson et T-shirt. A gauche, Ymanol porte une veste courte et une marinière Agnès B sur un pantalon Denim & Supply. A droite, Vincent s’affiche en blouson River Island, marinière rayée Agnès B, pantalon casual bleu de travail Ben Sheriman et baskets Converse.

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Sinatra retrouve une nouvelle jeunesse sous les traits de Vincent Rottiers. Superbe deux pièces marine en pantalon Hugo Boss, veste Jean Paul Knott, cravate et chemise Van Laack, chapeau Agnès B, chaussures Geox.

VINCENT ROTTIERS

26 ans et autant de films, l’acteur français deux fois nominé aux Césars sort de plus en plus de sa coquille pour s’ouvrir au cinéma et à la télévision. On dirait que plus le cinéma fait appel à vous, plus vous en demandez. Il y a de ça, quand je ne tourne pas, le plaisir de jouer et de me retrouver avec toute une équipe me manquent. Dans “Le monde nous appartient”, j’ai ressenti mon personnage immédiatement, un jeune issu de la rue qui veut s’en sortir par tous les moyens, un mec pétri de doutes. Je travaille différemment selon les films. Ici, j’y suis allé à l’instinct. Je me suis par contre beaucoup entraîné au Tricks, une discipline acrobatique. Ensuite j’ai tourné “Renoir”. Interprétant Jean aux côtés de Michel Bouquet, je me suis beaucoup documenté et lu pas mal d’ouvrages. Vous semblez perdre petit à petit un côté sauvage pour aller plus volontiers vers les autres. Avec le temps, j’ai appris à apprécier mon métier et ce qui l’entoure. Quand je ne tourne pas, j’aime aller au cinéma ou au théâtre, voir ce qui se fait ailleurs, découvrir le travail d’autres acteurs. Quand j’ai pris des cours de théâtre au collège à l’âge de 15 ans, je n’ai pas du tout imaginé en faire mon métier.

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Descente sur la ville en moto BMW F800R, conduite par Ymanol en perfecto Scotch & Soda, pull Chauncey, jeans G-Star et chaussures Geox. Vincent semble sortir du décor habillé d’un manteau Diesel, d’un T-shirt American Vintage, d’un jeans Pepe, baskets Converse.

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Ymanol fasciné par le Studio l’Equipe en look décontracté chic : pull imprimé à boutons Denim & Supply by Ralph Lauren, jeans Scotch & Soda, marcel blanc Fabuleux Marcel de Bruxelles, chaussures Tommy Hilfiger, sac Fred Perry, lunettes Paul & Joe.

Ymanol, vous avez un lien particulier avec la Belgique. J’adore, après avoir tourné avec Stephan puis avec Fabrice Du Welz, deux réalisateurs belges. Je pense ne pas en avoir fini avec votre pays. Le succès du “Monde nous appartient” me fait plaisir pour toute l’équipe, il n’y a que ce sentiment qui m’importe, moi je ne suis rien. Vincent Rottiers, Olivier Gourmet, Joey Starr… Je reconnais avoir fait de belles rencontres en à peine trois ans. Mais ne me dites pas que je fais partie de la nouvelle génération d’acteurs français, seul l’avenir me le dira.

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SHOPPING LIST 3 SUISSES tél. 070 233343 www.3suisses.be AGNES B tél. 02 5120877 europe.agnesb.com AMERICAN VINTAGE tél. 03 2270851 www.americanvintage-store.com BEN SHERIMAN famousbox.be CHAUNCEY - www.chauncey.be CONVERSE chez Francis Ferent Homme tél. 02 5457830 DENIM & SUPPLY BY RALPH LAUREN famousbox.be DIESEL tél. 02 5033427 www.diesel.com DOLCE & GABBANA chez Francis Ferent Homme tél. 02 5457830 FABULEUX MARCEL DE BRUXELLES tél. 02 2010361 - www.fabuleuxmarcel.com FRED PERRY famousbox.be G-STAR famousbox.be GEOX famousbox.be GIVENCHY chez Francis Ferent Homme tél. 02 5457830 HUGO BOSS tél. 02 5342752 www.hugoboss.com JEAN-PAUL KNOTT tél. 02 5141835 jeanpaulknott.com PAUL SMITH chez Francis Ferent Homme tél. 02 5457830 PAUL & JOE tél. 02 7056944 www.paulandjoe.com PEPE JEANS tél. 5036295 www.pepejeans.com RIVER ISLAND tél. 03 2229414 www.riverisland.com SCOTCH & SODA tél. 02 5030971 www.scotch-soda.com STRELLSON - famousbox.be THOT MEMPHIS tél. 03 3031823 www.thotmemphis.com TOMMY HILFIGER famousbox.be VAN LAACK tél. 02 5379664 www.vanlaack.com

Renfort Stylisme : Edwige De Beule assistée par Isabelle Gaudissart avec le concours de Famousbox.be pour la création des silhouettes - Remerciements à Carole Godfroid, au team du Studio l’Equipe, à BMW Brussels Meiser et à Eye Lite Le film «Le monde nous appartient» sortira sur nos écrans le 21 novembre.

Les deux compères de “Le monde nous appartient” de Stephan Streker visionnent les rushs. Ymanol en pull Givenchy (Francis Ferent), pantalon Dolce&Gabbana (Francis Ferent), chemise Thot Memphis et chaussures 3 Suisses. Vincent, très attentif en pull G-Star, chemise Pepe Jeans et jeans Scotch & Soda.

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« Ce que nous aimons, c’est de rencontrer l’envie de défendre la vision d’un cinéaste, puis de l’accompagner. »

Texte : René Sépul - Photo : Cici Olsson

JACQUES-HENRI BRONCKART(producteur) Jacques-Henri et Olivier Bronckart ont créé il y a 13 ans la maison de production Versus, avec le désir et la volonté d’accompagner une nouvelle génération de cinéastes. Ces deux frères partaient de leur expérience propre dans le milieu, mais avec la volonté de faire différemment des autres. Le seul capital qu’ils avaient était leurs idées, une motivation énorme, une impressionnante capacité de travail et une certaine vision du cinéma d’alors et de demain. Comment les choses ont-elles évolué depuis vos premiers pas dans le milieu ? Le secteur s’est considérablement développé notamment avec la mise en place du Tax Shelter. Cette mesure permet aux sociétés bénéficiaires d’investir une partie de leur bénéfice dans un film en échange d’une exonération fiscale. Il a aussi profité du développement de fonds régionaux comme Wallimage et Bruxellimage. En fait, le métier de producteur s’est professionnalisé. Nous coproduisons tous nos films à l’international en associant parfois, comme sur “À Perdre la Raison” (Joachim Lafosse), quatre pays. Ceci témoigne à quel point l’ingénierie financière est devenue importante. Nous partons toujours du film et respectons ses ambitions artistiques, mais ceci demande une organisation précise. Comment Versus se distingue-t-il des autres sociétés de production ? Je suis mal placé pour répondre. Nous avons toujours voulu accompagner des cinéastes sur le long terme. C’est étape par étape que nous gravissons les échelons et que nous nous améliorons ensemble. C’est évident qu’aujourd’hui avec des réalisateurs comme Bouli Lanners, Joachim Lafosse, Olivier Masset-Depasse ou Micha Wald. Nous cherchons des sujets forts avec un réel potentiel commercial et international. Il n’y a pas de recettes mais nous avons la volonté de toucher le public. Pour y arriver nous avons, à côté de notre métier de producteur, mis en place il y a sept ans une première structure qui lève des fonds via le mécanisme du Tax Shelter (Inver Invest), puis une seconde, une société de distribution, qui commercialise nos films au Bénélux et achète les droits d’autres films sur les marchés internationaux.

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Quels sont les réalisateurs qui vous intéressent? Ceux que nous produisons tout en restant ouvert à de nouvelles rencontres. Nous continuons à faire des premiers longmétrages et restons très curieux. Ce que nous aimons, c’est de rencontrer l’envie de défendre la vision d’un cinéaste, puis de l’accompagner. Comment évoluez-vous avec eux ? Comme je le disais, étape par étape, mais en se remettant continuellement en question. Pour nous, produire et réaliser un film demande trop d’investissement (et pas uniquement d’un point de vue financier) que pour y aller uniquement sur des considérations économiques. On joue des coups. C’est avant tout une rencontre et un partage. On a toujours voulu que nos premiers films permettent à leur réalisateur de se faire remarquer. Les festivals jouent un rôle important à ce sujet : tous nos films ont été sélectionnés à Cannes, Berlin ou Venise, ce qui nous aide. Cette reconnaissance permet de positionner le réalisateur pour le film suivant, de construire une notoriété. Qu’est-ce qu’un projet réussi? Le succès d’un film se mesure par rapport à différents paramètres et pas uniquement sur le box office. Quand un film comme Eldorado fait 50.000 entrées en Belgique, 150.000 en France et qu’il se vend dans une quinzaine de territoire, après avoir été remarqué et primé à Cannes, c’est un vrai succès. “Illégal” est aussi un vrai succès tout comme “À Perdre la Raison” est en train de le devenir de par son succès en Belgique et à l’international. Qu’en est-il de cette habituelle remarque : les films belges francophones trustent les récompenses dans les festivals, mais sont peu vus par le spectateur francophone? On vit dans un pays particulier où on a besoin d’une reconnaissance internationale pour pouvoir exister chez nous. On nous dit : «osez le cinéma belge», comme si c’était dangereux ! Il faut arrêter ! Le cinéma belge n’a plus rien avoir avec celui d’il y a 15 ou 20 ans. On produit des comédies, des thrillers, des drames psychologies, des films d’aventures, des films d’animation... On a des super comédiens que tout le monde s’arrache. Il faudrait juste que le spectateur belge

francophone soit comme le flamand, fier et curieux de ce qui se fait chez lui. Vous sentez-vous soutenu? Pouvoirs publics, presse, public... Oui certainement mais n’oublions pas que nous sommes un secteur qui mobilise beaucoup de moyens financiers. Des capitaux étrangers sont investis chez nous grâce aux coproductions. On génère pas mal d’emplois et il y a aussi beaucoup de retombées chez des prestataires, dans l’HORECA, sans oublier l’image dynamique que l’on donne de notre pays à l’international car un bon film ça fait le tour du monde ! En quoi le Tax Shelter a-t-il changé les choses? Il a clairement boosté le secteur. On a les moyens aujourd’hui de ne pas se retrouver le partenaire minoritaire sur un film qu’on initié et développé. Cela a aussi attiré des projets importants dans notre pays. Personnellement, nous voulions ne pas dépendre de certaines structures apparues quand le mécanisme a été mis en place. Elles ont été montées pas des petits malins sortant d’école de commerce qui n’y ont vu qu’une opportunité de faire du business. Ces gens n’ont rien à faire du cinéma et leur confier nos films était trop hasardeux. C’est pour cette raison que nous avons créé, moi et mon frère, Inver Invest. C’est du Tax Shelter bio en quelque sorte. On joue la carte du cinéma de qualité tout en offrant à nos investisseurs un produit financier hyper attractif, le meilleur aujourd’hui sur le marché, et totalement sécurisé. Vous vous êtes également lancé dans la distribution. La distribution est quelque chose qui, avec Olivier, nous excitait depuis longtemps. On avait envie de faire le lien avec le public. De penser comment on allait marketer nos films, comment on allait communiquer et séduire les spectateurs. Nous avons découvert un domaine où nous continuons d’apprendre. Ca ne fait que trois ans, mais nous sommes fiers des films de notre catalogue. Nous venons de sortir “Wrong”, le 3ème film de Quentin Dupieux, du pur cinéma tourné à Los Angeles avec des acteurs incroyables. Juste avant c’était “À Perdre la Raison” et “Le Grand Soir”, un drame psychologique puissant puis une comédie punk. On aime jouer la diversité.


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Beaucoup d’événements en ville, notamment dans la Budafabriek

Lowie Vermeersch, commissaire Interieur 2012

PREVIEW INTERIEUR 2012 À Courtrai, les nouvelles tendances design et déco se dessinent à la 23e édition du salon Interieur. Assurément the place to be pour découvrir les futurs « best-sellers », car les éditeurs présents sont aussi exigeants sur la créativité que sur le côté fonctionnel de leur production.

Texte : Raoul Buyle Tous les deux ans, des centaines d’exposants, des designers confirmés et des jeunes talents donnent à voir le meilleur de la production belge et étrangère, principalement italienne et hollandaise. Entre autres nouveautés : cette année, plus d’invité d’honneur mais sept “ project rooms ”, créées par des designers, des artistes ou des architectes (David Bowen, Ross Lovegrove, Greg Lynn, Makkink & Bey, Muller Van Severen, Nendo et Troika) sur le thème : “ Future Primitives ” ou comment déterminer dans l’avenir de nouveaux points d’ancrage et traduire cette notion “ d’habiter ” dans notre environnement quotidien. Autre point fort : pour la première fois de son histoire, Interieur transcende les murs de Kortrijk Xpo pour accaparer certains quartiers de la ville, notamment dans la Budafabriek, la Tacktoren, le Budascoop et les écuries du Broel Museum, et cela jusque tard dans la soirée. Lowie Vermeersch promouvant le nouveau concept : “ Une Biennale dans la ville, une ville dans la Biennale ”. « L’idée : renforcer le rôle du salon en tant que plate-forme pour la promotion du design belge. C’est ainsi », précise le commissaire de la Biennale, « que nous continuons à chercher cet équilibre unique entre la dimension culturelle et le stimulant commercial. »

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Christophe Delcourt pour la 1ère fois en Belgique Qu’il crée une lampe pour Manufactor ou qu’il conçoive une collection de meubles pour Roche-Bobois (collection Rive Droite), on reconnaît le style Delcourt : sobre, fluide, sensuel. Ni précisément classique, ni tout à fait contemporain. Depuis 20 ans, le designer et décorateur parisien propose sa propre collection de mobilier et de luminaires, proposée pour la première fois sur le marché belge à Interieur 2012. Cette collection se caractérise par sa simplicité, sa qualité et ses beaux matériaux, bois massif, métal, céramique, bronze ; IBU Dinning Table en chêne (voir photo) ; www.christophedelcourt.com

Pourquoi s’intéresser à Objekten, jeune éditeur belge de meubles et objets ? 1. Une production 100% européenne. Toutes les pièces sont réalisées en Belgique, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. 2. Un design ergonomique et éthique. Son fondateur et directeur artistique, Alain Berteau, mise sur un mobilier intelligent, dont ce bureau multi-rangement “ Strates System ” de Mathieu Lehanneur (voir photo) et écologiquement responsable, dont les coussins rembourrés “ Ecocushions ”. 3. Une nouvelle génération de designers : les Belges Alain Berteau, Sylvain Willenz, Irina Scrinic et Diane Steverlynck, les Français Pierre Favresse, Mathieu Lehanneur et Claire Debien, l’espagnol Sebastien Cordoleani... www.objekten.com - 02 325 15 53


CHANGE. YOU CAN.

ICE-SHADOW www.ice-watch.com facebook.com/ice.watch Ice-Stores : Brussels - Antwerpen - Knokke De Panne - Wavre - Namur - Bastogne


Sylvain Willenz, la relève

PERFORMANCE DESIGN Riche en propositions novatrices, Interieur 2012 fait preuve d’un dynamisme inédit initié, entre autres, par de petits éditeurs belges et européens. Un constat réconfortant dans le contexte économique actuel.

Texte : Raoul Buyle Tendance : le bois est devenu l’un des chouchous des designers. Il chausse les chaises, habille les dossiers, grimpe sur les étagères, étale sur les tables ses essences blondes. Pour les petites maisons d’édition, sans grands moyens, le bois a aussi d’autres qualités : il ne réclame aucun moule et permet toutes les astuces. Mieux, cette année, les éditeurs belges produisent des meubles en bois sans nuire à l’environnement. On appelle ça : l’innovation durable. Infos : INTERIEUR 2012. 23e Biennale internationale à Kortrijk Xpo Du 20 au 28 octobre 2012. www.interieur.be

Remarqué pendant le Salone del Mobile, à Milan, ce nouveau talent du design belge a créé le buzz. “ Le design ”, dit-il, « c’est 95 % de bon sens et 5 % de futilité ! » Ses créations ? Entre design industriel et minimalisme de bon ton, dans la lignée de l’Anglais Jasper Morrison. Sa nouvelle série de petites tables en acier, “ Candy Table ”, a été remarquée sur le prestigieux stand de Cappellini (connu pour repérer les créateurs les plus prometteurs). L’idée : surprendre en détournant des barres d’acier normalement utilisées pour renforcer des structures de béton armé. La texture nervurée purement fonctionnelle de cette barre d’acier devient décorative une fois recouverte de peinture laquée. On lui doit aussi une collaboration (lampe Torch en plastique coloré ultra souple) avec le studio de design (anglais) Established & Sons qui édite entre autre Jasper Morrison et Zaha Hadid. Un talent à suivre. www. sylvainwillenz.com

Indera meets India

ALAIN GILLES “ DESIGNER DE L’ANNÉE 2012 ” Le titre de “ designer de l’année ” est attribué cette année au créateur de meubles bruxellois Alain Gilles. Le jury commente :« Les créations d’Alain sont concrètes, pertinentes et elles possèdent une responsabilité industrielle, tout en conservant une touche de poésie » ; Big Table et chaises éditées par la société italienne Bonaldo (voir photo). A l’occasion d’Interieur 2012, Alain Gilles présentera un aperçu de ses principales créations. www.alaingilles.com — 46 —

Pour sa nouvelle collection textile “ Indera meets India ”, Indera, le fabricant belge de meubles design, s’est associé avec la créatrice hollandaise Jolijn Fiddelaers. INDERA a fait le choix du commerce équitable. La ligne se compose de coussins et de plaids matelassés en coton entièrement façonnés à la main, confectionnés de manière durable par de petites organisations indiennes qui visent à améliorer les conditions de travail et le salaire des artisans. La nouvelle ligne conjugue les techniques traditionnelles de tissage et de broderie, transmises de génération en génération, à un design moderne. Tradition et innovation se réunissent pour un meilleur résultat. www.indera.be


made in Bruxelles / Brussel – Bastogne – Braine-l’Alleud – Gent – Jambes – Jodoigne – Lasne Libramont – Liège – Louvain–la-Neuve – Marche–en-Famenne – Namur Rhode–Saint-Genèse – Rochefort – Sint–Truiden – Waterloo – Wavre

Les salons Jean-Claude Biguine utilisent les produits

* Fabriquée par Biguine


Mercedes-AMG - Vous parlez d’une étoile… filante !

Peugeot RCZ - Non vous ne rêvez pas, ce n’est pas une « auto de salon » mais bien un modèle commercialisé !

Toyota GT86 - Revoilà enfin un coupé sportif qui renoue avec une tradition qu’on croyait oubliée.

POUR NOUS LES HOMMES ! Grand casseur de voitures devant l’Eternel, James Bond - alias l’agent 007 - a toujours eu une nette prédilection pour les voitures de classe : Bentley, Aston-Martin ou BMW par exemple. Même si on l’a vu aussi au volant d’une modeste Citroën 2 CV dans “ Rien que pour vos yeux ” ou à bord d’une exotique ZAZ dans Goldeneye… La règle cependant pour l’homme qui se respecte et qui en a les moyens, c’est de jeter son dévolu sur un véhicule « à sa mesure » qui, de plus, n’est de préférence pas celui de son voisin !

Texte : Bruno Godaert Dépassée la vitesse ? D’un autre âge la voiture-reine ? On veut rire ! C’est peut-être ce que voudraient nous faire croire quelques écologistes mal informés, l’un ou l’autre baba-cool désargenté ou des professeurs Nimbus qui ne savent pas encore que le premier engin conduit par l’homme sur la Lune était une auto et pas un vélo, ni a fortiori un autobus ou un machin sur rail ! BMW Alpina - Popularisées en Belgique grâce au sympathique coureur automobile Jean-Michel Martin, ces machines sont redoutables.

Audi RS - Toutes les Audi ont la fibre sportive, mais ainsi siglées, elles s’adressent aux vrais connaisseurs.

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L’ÂGE D’OR DES VÉHICULES HORS-NORMES

La meilleure démonstration que la bella machina fait toujours rêver nous fut donnée en début d’année par les organisateurs du Salon de l’Automobile à Bruxelles. Un Palais entier était réservé à des (gros) bijoux valant parfois plusieurs centaines de milliers d’euros… On y a assisté à un véritable défilé devant la toute dernière « supercar » en date, la McLaren MP4-12 C (600 ch, 0 à 100 km/h en 3,3 sec, 330 km en pointe), la sculpturale Lamborghini Aventador (700 ch, 0 à 100 km/h en 2,9 sec, vitesse maximale : 350 km/h) ou la prestigieuse Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé (près de 470.000 euros hors options…). Bon, vous nous direz que ces véhicules-là ne sont ni les plus discrets, ni les plus pratiques

pour se rendre chaque matin au boulot et rentrer au château le soir dans les embouteillages. Toute réflexion faite, d’ailleurs, on en voit rarement à ces moments-là ! Leurs propriétaires ont certainement d’autres heures que vous et moi…

INCOGNITO, C’EST RIGOLO

Des voitures exceptionnelles se croisent pourtant au quotidien, même chez nous. Très souvent cependant, elles ne se remarquent pas. Tout simplement parce qu’elles se fondent dans la masse en partageant largement la silhouette de modèles beaucoup plus diffusés. Les constructeurs allemands se sont fait une spécialité du genre, allant parfois jusqu’à racheter les ateliers privés qui, au départ, transformaient leurs véhicules pour les rendre plus performants et les intégrer dans leur production normale ! Ainsi chez Mercedes, AMG est devenu un partenaire à part entière, qui métamorphose les plus paisibles berlines de la marque, en redoutables dévoreuses de bitume. Mieux : pour brouiller tout à fait les cartes, les breaks et les coupés ont droit à un traitement identique ! Devenue C63 AMG, la populaire voiture hérite alors d’un V8 de 6208 cm³ qui développe jusqu’à 487 ch et lui donne des ailes aux feux verts :


Renault Mégane RS - Assez proche du coupé Mégane classique et aussi pratique à l’usage, elle est infiniment fun à piloter.

en 4,4 sec. vous atteignez le 100 km/h ! Celle qui est toujours très populaire comme taxi, du moins Outre-Rhin, - la E - peut être ainsi métamorphosée (V8 de 557 ch), comme la S, la SLS et les coupés CL et SLK, d’ailleurs. Certes, légèrement «  body-buildées  », ces machines ultra-rapides passent néanmoins quasi inaperçues dans le trafic, sauf aux yeux des véritables connaisseurs lorsqu’ils observent à l’occasion d’un dépassement forcément rapide, les quatre (!) sorties d’échappement… Anecdote amusante : chez Daimler AG (c’est le nom actuel du groupe…) même la petite Smart possède son clone « Brabus » : elle file alors à 155 km/h et accélère plus vite qu’une BMW 318i ! Etant ainsi chez le grand rival de l’étoile, c’est ici Alpina qui se charge de diaboliser les béhème. Démarche identique qui commence avec la série 3 rebaptisée BMW Alpina B3S Bi-Turbo (400 ch, 0 à 100 en 4,7 s !), se poursuit avec la B5 (également disponible en break, pardon… Touring !), passe par la B6 (le Coupé série 6) et culmine avec une B7 (la grosse limousine en empattement court ou long). Imaginez : une voiture longue de 5 m 22, capable d’atteindre le kilomètre départ arrêté en 23,1 sec. et de pousser une petite pointe au-delà de 300 km/h… Chez Audi, les versions ultra-sportives s’appellent S et surtout RS. Rares et exclusives, vous les reconnaitrez à leurs coquilles de rétroviseurs argentés, à des ailes plus saillantes et parfois à des couleurs plus voyantes. La règle cependant reste la discrétion, tandis que les bons pères de famille ne pourront en aucun cas se faire taxer d’égoïstes, puisqu’elles sont aussi spacieuses que les versions équivalentes plus paisibles…

LE PLAISIR À PETIT PRIX

La voiture a beau rester un sujet de conversation favori et de convoitise majeure pour

beaucoup d’entre nous, il faut rester les pieds sur terre. Le commun des mortels ne dispose pas nécessairement de centaines de milliers d’euros ou alors n’est pas toujours désireux de mettre le prix d’une maison dans une bagnole. Que lui reste-t-il à part ronger son frein ? Pardi, à bien s’informer et à regarder aussi dans les catalogues des voitures plus « ordinaires » si ne s’y cachent pas l’une ou l’autre bonne surprise pour un débours acceptable. On s’apercevra vite que le choix est, en réalité, bien plus étendu qu’on ne le penserait à priori. Chez Citroën, on propose une DS3 Racing (207 ch) à 31.620 €. Chez Ford, le premier prix pour une Focus ST (250 ch) est fixé à 28.900 €. Chez Opel, la nouvelle Astra GTC 1.6 T (180 ch) se négocie aux alentours de 24.000 €. Guère plus de 30.000 € pour une RCZ 1.6 THP de 200 ch chez Peugeot. Chez Volvo, le sigle T5 est synonyme de puissance certaine sur toute la gamme, à commencer par la C30 (230 ch, 31.360 €). Et nous avons gardé « pour la bonne bouche » deux - ou plus exactement trois - petites sportives surprenantes, que nous avons pu découvrir ces dernières semaines et essayer, non seulement sur route ouverte, mais également sur circuit, où elles font merveille aussi, tant leur polyvalence est grande. La première est la Renault Mégane RS, le best-seller dans sa catégorie et qui a été légèrement restylée au printemps tout en voyant sa puissance passer à 250 ch et son couple à 360 Nm. Les deux autres sont les sœurs jumelles Toyota GT86 et Subaru BRZ qui renouent avec la tradition des coupés sport japonais, aussi fiables en utilisation journalière, qu’amusantes à piloter en toutes circonstances. Vous voulez notre avis ? Pour nous, les hommes, il n’y a jamais eu autant d’occasions de « se faire plaisir » ! Pourquoi faudrait-il s’en priver ?

Volkswagen Golf GTI - La Golf fut une des premières voitures populaires à être déclinée aussi en version ultra-performante.

Sages et raisonnables, les Suédois ? Il ne faut pas toujours se fier aux apparences…

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« POURTANT QUE LA MONTAGNE EST BELLE COMMENT PEUT-ON S’IMAGINER EN VOYANT UN VOL D’HIRONDELLES QUE L’AUTOMNE VIENT D’ARRIVER ? » (JEAN FERRAT)

L’Eden de la glisse vu depuis le rond point des pistes et des fanas du bronzage avec la face de Bellevarde (à droite) et la tête de Solaise (à gauche).

L’IVRESSE DES CIMES Val d’Isère, l’un des domaines skiables les plus réputés d’Europe, à la pointe de la perfection technique, au niveau des équipements skiables. Des pentes à couper le souffle, une station agréable, parsemée de quelques boutiques chics et un boutique hôtel, Avenue Lodge, rendez-vous des fanas de la grande glisse aux happy hours.

Texte : Claude Muyls

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ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ

Val d’Isère est LE domaine skiable par excellence. L’espace Killy, du nom du champion, enfant du pays, laisse rêveur : 10.000 hectares accessibles à tous, du débutant au pro de la grande glisse, 300 kilomètres de pistes ou la traversée de la Belgique d’Arlon à Ostende dans la poudreuse. Même en période de haute saison, ici, pas de files aux remontées mécaniques, tout est moderne, spacieux, confortable. Ainsi le télésiège de Tommeuses assurant la liaison vers Tignes comporte 8 places pour un débit de 4500 par heure. Deux funiculaires, véritables métro-skis, percent la montagne depuis le bas de La Daille vers le sommet de Bellevarde et de Tignes le Lac vers la Grande Motte. Les massifs de Solaise ou de la Daille permettent à tous de profiter des joies de la neige, quelque soit le niveau. Pour les infatiguables, les escapades vers Tignes sont rapides, agréables et peuvent s’effectuer en famille. La cerise sur le gâteau, pour les audacieux, les possibilités de hors pistes sont nombreuses vers le signal de L’Iseran, l’Aiguille Percée ou le glacier de la Vanoise, à effectuer en encadrement sécurisé bien sûr, avec les pros de la montagne. Dévaler la face de Bellevarde, le must des compétions de descente pour les plus grands champions, procure une bonne dose d’adrénaline, surtout si la neige est verglacée.

LE PLUS HYPE…

Alors que l’architecture de la station respecte la tradition au parfum de bois, l’hôtel Avenue Lodge joue sa différence en se présentant comme un boutique hôtel. Etrange paradoxe « design », signé Philippe Nuel pour Marc Bouvier, qui pourtant s’intègre parfaitement à l’ambiance de Val d’Isère. Première impression : une situation impeccable, à 300 mètres des pistes. Seconde sensation : un espace superbement agencé, tant dans le bar, rendez-vous « hype » incontournable » que dans les chambres. Le résultat ? Un lieu actuel inspiré parfois de l’esprit des années ’50 et le développement des sports d’hiver. L’Avenue Lodge se veut un contraste entre montagne et modernité où la décoration trouve son inspiration à la fois dans des matières brutes – bois, pierre, laines naturelles – ainsi que les plus contemporaines et sophistiquées – inox, verre, fourrure.


Un cocon de plaisir et de sobriété où se confondent les matériaux les plus divers, bois sur les murs et salle de bain ultra moderne.

Branchitude extrême avec ce bain central face à une télévision écran plat et aux deux lavabos.

L’Avenue Lodge, boutique hôtel le plus branché de la station. Un mélange de matières brutes et nobles.

Le partage

La montage rapproche ses hôtes. Notre hôtel de 51 chambres aux belles dimensions se décorent différemment. Nuel a joué avec les matières : le bois foncé chaleureux, la fourrure du couvre-lit et des tissus raffinés de Pierre Frey, animés d’une touche de rouge avec la cloison de verre, séparant la chambre de la salle de bains. Quand on y entre, on se sent chez soi, se jette sur la literie d’excellente qualité, se love dans les poils chaleureux. Plaisir des sens… Le bar se remplit dès le coucher du soleil : son décor noir et blanc en poils de poulains, ses tables de toutes les formes, en font le lieu incontournable de la station dès 18 heures. Le plaisir au rendez-vous d’un endroit chaleureux. Petite faim ? Le Bistrot de l’Avenue du Lodge, sous la houlette du chef Patrick Duclos, propose une carte étonnante, amenant la mer à la montagne, privilégiant une cuisine française basée sur la qualité saisonnière des produits. Ne rêvez pas ici d’une raclette ! Le décor sobre accueillant 45 couverts vous met tout de suite en appétit. Petit défaut : la carte est un peu courte pour ceux qui restent une semaine.

Hyper design, le bar de l’hôtel attire les beautiful people après leurs séances de glisse infernale. Cadre moderne et fond musical branché.

Douceur de vivre

Pour celles qui ne skient pas, quel bonheur de se rendre au Spa Carita, prolongement naturel de l’hôtel. L’espace s’intègre au design général de l’établissement : une piscine moderne certes, mais avec de magnifiques bois d’élan suspendus au-dessus, un jacuzzi, un hammam et deux saunas, un feu de bois, des bougies zen. Une ambiance noir et blanc. Des soins sublimes orchestrés par la marque Carita, le nec plus ultra du soin. Les esthéticiennes réagissent à votre demande, anticipent vos craintes et vos besoins. On en ressort ressourcée et un zeste flottante dans un coton ouaté. Le salon de coiffure rappelle l’exceptionnelle tessiture des produits Carita. Mes cheveux affichent brillance, hydratation, douceur naturelle. Infos : Hôtel Avenue Lodge **** - Avenue Olympique - BP 80 - 73152 VAL D’ISERE CEDEX Tél. 00 33 4 79 00 67 67 - www.hotelavenuelodge.com Office du tourisme Val d’Isère : 00 33 4 79 06 06 60 - www.valdisere.com Ouverture de la saison le 1er décembre 2012

Toujours à la pointe du progrès, Val s’est doté d’un centre aquasportif magnifiquement articulé.

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1.

LE SLOGAN DE CE NID ? « LE BONHEUR EST DANS LE VRAI »

2.

3.

1. Une chambre au charme fou où séjourna Carole Bouquet lors du tournage du film " Le pique-nique de Lulu Kreutz ", avec Philippe Noiret. Souvenirs, souvenirs… 2. Plaisir du regard, charme de l’accueil, gentillesse de tout le personnel, le grand Hôtel Bella Tola est l’un des lieux favoris de la clientèle belge. 3. Détails de décoration originale comme ce poêle en faïence ou cette statue harnachée des temps anciens. 4. Anne-Françoise et Claude ont redonné vie à un hôtel historique datant de 150 ans. Remerciements www.MySwitzerland.com Tel. 0800 100 200 30 Swiss Travel System : www.swisstravelsystem.com pour la vente des billets en Belgique Tel. 02 528 28 40 Produits de soins Alpéor : www.alpeor.com

4.

Imaginez un cadre d’exception, où chaque hôte plonge son âme et ses neurones au cœur de la nature. L’Hôtel Bella Tola, orchestré par le couple Anne Françoise et Claude BuchsFavre, est devenu le lieu familial préféré des Belges. On y retrouve l’accueil sans chichis, la gentillesse simple mais vraie, une hôtellerie de qualité. Qu’on se le dise : au cœur du Valais se niche un établissement, appartenant à la chaîne des hôtels historiques de Suisse, dans un cadre préservé et magique.

Texte : Claude Muyls Photos : Michel Damanet et Claude Favre

BELLA TOLA COCON ALPESTRE La saga débute, il y a 150 ans, sous le nom de Grand Nouvel Hôtel & Pension Bella Tola. Que de sagesse acquise… Une vision d’Epinal ; la magie des paysages, peints chaque jour par le soleil sur les murailles des montagnes, magnétise les regards et l’âme. Quand Anne-Françoise et Claude BuchsFavre reprennent l’établissement, avec passion, volonté, énergie et sensibilité, c’est une résurrection éblouissante pour le village de Saint-Luc en Suisse. Il y a quinze ans…

COMME CHEZ SOI…

Le slogan de ce nid ? « Le bonheur est dans le vrai ». Celui de la ferveur d’une famille qui a habillé toutes ses chambres différemment avec la passion de la chine d’Anne-Françoise. S’y entrechoquent des objets des plus éclectiques, des plus charmants. On sourit de l’audace de la décoratrice. Car à la Bella Tola, tout se fait en famille. C’est cet esprit que l’hôtel insuffle à ses invités. Derrière les épais murs de pierres du 19ème siècle, la maison affiche une parfaite harmonie, une douce élégance, un charme indéniable, qualités essentielles du bien-être hôtelier. Tout ici touche au naturel. Prenons l’exemple du restaurant La Véranda, aux murs badigeonnés de la couleur jaune soleil, sous la houlette d’Ida. Sacrée personnalité que ce chef proposant une cuisine créative jouant avec brio des produits de saison. Sans concessions… Notre dame n’oublie pas le côté santé en réalisant des plats finement diététiques. La carte de vins s’accorde à tous ses mets et bien plus encore ! C’est l’occasion de découvrir les plus beaux fleurons du Valais et des vignes toutes proches.

LE NEC PLUS ULTRA…

Etonnant établissement. Doté d’un spa, mais pas n’importe lequel. Ce refuge alpestre abrite L’Eau des Cimes, ouvert en 2004. Son option ? Encore et toujours célébrer les vertus de la nature. Aussi Anne-Françoise constitue-t-elle en altitude des pochons de plantes et fleurs montagnardes, utilisés dans des soins exclusifs. Elle a choisi de travailler avec les soins Alpéor, label suisse, basé sur l’exploitation de la fleur « éternelle » : l’édelweiss. Promesse généreuse ? Le spa se joue de clairs obscurs, de confrontation de styles avec des matériaux nobles et généreux – tapis de galets, murs en pierres de taille, coussins en peaux… Cet espace bien-être se prolonge d’une piscine avec une terrasse plongée sur la beauté du lieu. Infos : Grand Hôtel Bela Tola **** : Ch 3961 Saint Luc Valais Suisse – bellatola@bluewin. ch - www.bellatola.ch - Tel. : 00 41 27 475 14 44

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NEW YORK

THE CITY THAT NEVER SLEEPS Prix essentielle 1090 € Du 2 au 6 décembre 2012 New York ne laisse pas indifférent, elle étonne par sa démesure et envoûte par sa diversité. Trop petite pour être un pays et trop grande pour être une simple cité, c’est une ville où tout est possible. Elle est la ville de toutes les cultures et de toutes les ethnies... New York est plus qu’une ville, c’est une expérience unique, un des plus grands symboles de ce célèbre « Rêve Américain », de cet « American Way of Life »... C’est en décembre que La Libre Essentielle avec YCARE Opportunity, vous propose de venir découvrir NEW YORK dans toute sa féerie de Noël…

5 JOURS/3 NUITS Vols directs Brussels Airlines / Hôtel The Milford 3*, en plein cœur de Manhattan. 2 jours « découverte des MUSTS » de New York, en option / « Christmas Shopping » libre / Guide très qualifié parlant français pendant les excursions en option.

PRIX 1090 € par personne supplément chambre single : + 325 €/pp POUR TOUTE INFORMATION YCARE Opportunity – 02 709 06 15 citytrips@ycare.be – www .ycare.be

Voler vers New York n’aura jamais été aussi confortable: de nouveaux sièges ergonomiques en Classe Economy et un système de divertissement révolutionnaire avec de larges écrans individuels pour tous. – Divertissement : plus de 100 heures de vidéo à la demande – Ingéniosité : port USB pour recharger votre iPod ou votre smartphone – Confort : fauteuil spacieux avec appui-tête ajustable en cuir – Menus gourmands : cuisine soignée incluant vins sélectionnés et spiritueux

PROFITEZ DE CE VOYAGE INCROYABLE AVEC LA LIBRE ESSENTIELLE


" Vue d’ensemble ", Chez Le Corbusier.

" Les fleurs du lac ", Jonathan Vallin.

Les amateurs d’architecture et de projets hors norme savoureront un séjour à l’hôtel Palafitte, signé par l’atelier d’architecture lausannois Kurt Hofman. Construit dans le cadre de l’exposition nationale de Neuchâtel en 2002, il était promis à un démontage immédiat sitôt l’événement terminé. Il est finalement resté ancré les pieds dans l’eau azur. S’inspirant des villages lacustres préhistoriques, il se compose de quarante pavillons sur pilotis, dont certains offrant un accès direct sur le lac. Une expérience en mode cinq étoiles.

© IMAGE ECAL-NICOLAS GENTA

Loger dans la région

Dans le cadre de son programme d’expositions temporaires, La Villa Le Lac a entrepris cet été un partenariat avec l’ECAL dont les étudiants en design ont inventé de nouveaux objets pour ce lieu mythique.

SUR LES TRACES DU CORBUSIER D’édifices publics en maisons privées en passant par les églises ou les bains (ah ! les Thermes de Vals), l’architecture contemporaine helvète est louée dans le monde entier. Comme quoi, en Suisse, il n’y a pas que les chalets. On y trouve même les fondements de la modernité architecturale.

Texte : Marie Pok C’est sans doute à la précellence de l’habitat traditionnel que l’on doit cet attachement fondamental à l’excellence de la construction. « La Suisse est sage, mais elle aime l’architecture de qualité, inspirée par la culture des pays scandinaves intelligemment transposée à la réalité suisse et surtout, étroitement liée à la nature, » estime Robert Monnier architecte neuchâtelois. Aujourd’hui, plusieurs architectes helvètes comptent parmi les références mondiales les plus respectées, à commencer par le premier moderne Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier (1887-1965), Mario Botta, Peter Zumthor, Herzog & de Meuron et Gigon / Guyer… Le territoire suisse regorge d’exemples frappants de création architecturale, à différentes échelles. Impossible de passer en revue l’ensemble des cantons. Limitons-nous, provisoirement, à l’Ouest du Pays, et plus particulièrement la région de Neuchâtel à Lausanne. C’est là que s’accrochent, à flanc de coteau et au bord du Lac Léman, deux magnifiques exemples qui participent aux sédiments de la modernité architecturale. Avec Adolf Loos, Walter Gropius, Mies van der Rohe, Robert Mallet-Stevens et d’autres, Le Corbusier est un des fondateurs du mouvement moderne en architecture. C’est à lui qu’on doit, entre autres, La Cité Radieuse à Marseille et la Chapelle de Ronchamps. Devenu une référence incontournable pour tous les architectes contemporains, Charles-Edouard Jeanneret est né à La Chaux-de-Fonds, à côté de Neuchâtel. Son père était graveur et émailleur de montres, sa mère musicienne. Il se formera à l’Ecole d’art de la petite ville et entreprendra ensuite de nombreux voyages. En matière d’architecture, Charles-Edouard Jeanneret est un pur autodidacte. Très tôt dans sa carrière, il reçoit plusieurs commandes dont celle de ses parents pour une maison censée abriter leurs vieux jours. Curieux phénomène que cette bicoque. L’architecte Robert

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Monnier qui présida la commission des travaux de rénovation estime qu’il s’agissait pour le jeune Jeanneret d’une sorte de laboratoire : « C’est déjà un bon architecte, on ne peut que reconnaître la qualité du plan, la recherche de la lumière, l’audace des ouvertures. » Mais le jeune architecte hésite encore, teste par exemple plus de dix sortes de fenêtres différentes. Les parents Jeanneret investissent les lieux en 1912. Ils la quitteront sept ans plus tard, après les rudes hivers de la guerre qui les privent du charbon de chauffage et les laisse grelottants dans cette demeure sans doute trop prétentieuse pour eux. Plusieurs propriétaires s’y sont succédés jusqu’en 2000, année durant laquelle se regroupent quelques passionnés de l’œuvre du maître pour le rachat et la restauration de la villa dans son état de 1919. « Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est ce qu’a contemplé le couple Jeanneret en fermant définitivement la porte », déclare Robert Monnier. Depuis 2005, cette même porte s’ouvre au visiteur tout au long de l’année. Douze ans plus tard et une centaine de kilomètres plus loin, Le Corbusier construit une autre demeure pour ses parents. Sur les bords du Léman. Beaucoup plus modeste, compacte, elle voit poindre l’idée du plan libre, du toit jardin et s’approche des proportions du modulor. Les ingrédients de ce qui deviendra une formule pour Le Corbusier alimentent et structurent cette villa entièrement tournée vers l’eau. Rationalité et fonctionnalité convergent dans cette « machine à habiter ». Sous la houlette de Patrick Moser, conservateur de la Villa Le Lac, cette maison, considérée par beaucoup comme l’acte fondateur d’une certaine idée de la modernité, est aujourd’hui conservée et animée par des expositions en résonance avec l’histoire et la magie du lieu. Un tel héritage ne se transmet qu’à condition de lui inventer une nouvelle vie. En savoir plus : www.maisonblanche.ch - www.villalelac.ch Infos tourisme : www.MySwitzerland.com

© IMAGE ECAL-NICOLAS GENTA

Infos : www.palafitte.ch


Les Belges

Le sublime sac de Louise Leconte

© MICHEL DAMANET

font leur Show ! Durant toute la Fashion Week, un espace chez No SEASON a été offert à de jeunes stylistes belges afin d’exposer leurs créations à des dénicheurs de talents. Organisé par Wallonie-Bruxelles Design/Mode (WBDM), cette initiative a permis à des personnes clés du milieu de la mode de rencontrer cinq jeunes talents : A.KNACKFUSS, Calogero Di Natale, Conni Kaminski, Filles A Papa et Olivia Hainaut, avec en bonus, la présence de Louise Leconte, une des deux lauréates de La Cambre Mode[s] 2012 ! Quel plaisir de retrouver, à Paris, la belle Louise et son magnifique sac avec lequel dont on rêve déjà de s’armer !

FASHION WEEK : LES BELGES BRILLENT À PARIS Retrouvez des galeries photos ainsi que des vidéos de la Fashion Week dont une interview de Jean-Paul Lespagnard, Calogero Di Natale et Louise Leconte sur

Cédric Charlier et ses silhouettes strictes et épurées.

Anthony Vaccarello, la nouvelle coqueluche de la mode, mixe à merveille le noir et blanc. Glamourissime !

Fin septembre, toute la planète mode s’agitait à Paris. « Que vais-je porter à la Fashion Week » résume assez bien l’angoisse principale des fashionistas. Pour les créateurs, une autre tension ! Aujourd’hui, la pression retombe et le bilan pour les créateurs Belges est réjouissant : la mode belge plaît !

Texte et vidéos : Claire Huysegoms Photos : Pixelformula Voici une nouvelle qui réchauffe la planète mode en Belgique. Elle qui en a bien besoin ! La journaliste mode la plus respectée du monde, Suzy Menkès, a rédigé un superbe papier intitulé “Sense and Sensibility” sur la journée des Belges qui s’est déroulée le 25 septembre à Paris. La plume mode du New York Times dépeint la nouvelle génération de créateurs dont Jean-Paul Lespagnard, Cédric Charlier et Antony Vaccarello, comme des personnes talentueuses pouvant produire des vêtements qui plaisent et qui se vendent !

© LAETICIA BICA

Dries Van Noten : plus masculin, plus couture et plus grunge.

Nous aussi, on a notre Jean-Paul Le surréalisme de Jean-Paul Lespagnard a conquis les premiers rangs. Le lauréat du festival de Hyères en 2008 s’est inspiré des Gilles de Binche – pourquoi pas ? – et de l’Afrique pour nous offrir un défilé haut en couleur ! Sa collection fut présentée dans une petite pièce, pour « apporter un côté intime » nous confie le sympathique créateur. Des oranges sur les murs et au sol en guise de teasing. C’est parti ! Des silhouettes exotiques très fraîches, teintées d’humour ont inondé nos esprits assoiffés d’inspirations pour la saison Printemps/Eté 2013. Une belle démo de la maîtrise de la technique, made in Belgium. Le public international est séduit. — 55 —


Une vue éblouissante du Château du Bois-Guy, datant du 15ème siècle, et entièrement rénové en domaine hôtelier. Parmi les détails de la décoration, cette vieille calèche trônant au centre des 18 hectares du domaine.

LE CHÂTEAU DU BOIS-GUY Planté entre le Mont-Saint-Michel et Fougères, en Bretagne, cette hôtellerie se distingue de toutes les autres. Par son histoire datant du XVème siècle, son concept, ses projets… « In the middle of nowhere ! » Acteurs de cette folie ? Michael Linhoff, danois et le Suisse Mathias Haefeli, qui transforment leur domaine peu à peu, avec passion et logique.

Texte : Claude Muyls Photos : Michel Damanet

De loin, le château impressionne. On ne peut s’imaginer qu’il y a quelques années, il apparaissait telle une ruine. Ce site magnifique ne savait pas qu’il était l’endroit rêvé d’un Danois. « Quand j’étais petit », confie Michael, « à la question de mon ambition, je répondais "châtelain". Pas un caprice, mais un véritable rêve de vie qui a parcouru les années de mon existence. En rencontrant Mathias, nous avons visité près de 150 domaines. Sans succès ! Puis le miracle vint : le château Bois-Guy et son domaine de 18 hectares se sont imposés devant nous. Coup de foudre ! Ils devaient nous appartenir. Négociation courte avec le propriétaire des lieux qui sentit notre passion, volonté, détermination et nous entrions dans nos murs ! » Au départ une idée de « bed and breakfast » qui se transforme vite en hôtellerie et lieu de réception.

CONTRADICTION

Le Château du Bois-Guy représente pour moi un véritable paradoxe. Dans cet endroit majestueux, à l’histoire gorgée d’événements historiques, les maîtres des lieux ont choisi une décoration « design ». Pas n’importe laquelle ! Dessinée par les grands maîtres scandinaves. Cette idée agrandit les espaces et donne une nouvelle oxygénation à cet ancêtre du 15ème siècle. Procédé identique dans les 14 chambres Standard ou Deluxe : « black and white philosophy ». Deuxième surprise : le prix des chambres, oscillant de 100 à 120 euros ! Troisième choc : la galerie d’art parcourant les murs du château. Pour terminer ce florilège : l’achat de la Cadillac ayant appartenu à Liz Taylor. Après réparation, les hôtes pourront se pavaner et se la jouer Cléopâtre !

BIEN-ÊTRE

La salle de restaurant garde un aspect plus rustique, à moins que vous ne commandiez la salle de la Tour. Aux fourneaux, pour les grands moments, Thierry Serrand ; sa cuisine réputée a rapidement fait le tour de la région puis a franchi les frontières et les réservations se sont bousculées.

PROJETS

Le salon commun traduit l’esthétisme scandinave, épuré, avec en son fond l’une des œuvres d’art présentée temporairement et mise en vente. Un espace pour dormir aux couleurs passions des deux propriétaires : noir et blanc.

Si leur établissement se niche non loin du Mont-Saint-Michel et de Fougères avec son monumental château, les propriétaires ont décidé de donner une activité plus personnelle au domaine. Deux grandes transformations sont planifiées : l’installation, en pleine nature, d’un spa, dont les vues donneront côté château ou prés. Avec une esthétique de pointe… Deuxième étape : nos audacieux créeront d’abord modestement un golf de neuf trous, mais ambitionnent de passer au 18 trous. Jamais en reste avec leurs projets ! Cette folie, très contrôlée financièrement, m’a touchée ; des hommes pareils ne se rencontrent que rarement. Ils vont jusqu’au bout de leurs rêves. Je les suis en pensées… Infos. Château du Bois Guy : route de Mellé – F 35133 Parigné contact@bois-guy.fr - www.bois-guy.fr - 00 33 299 97 34 60

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Guatemala

et Honduras COULEURS ET TRADITIONS MAYAS Du 24 novembre au 7 décembre 2012 Voyage très complet aux Sources de la Méso-Amérique Pré-Colombienne, pour découvrir les majestueux sites mayas de Tikal et Copan, les nombreux marchés hauts en couleurs, les traditions afro-cubaines de la région de Livingston et les trésors d’Antigua, ancienne capitale et véritable ville-musée : témoin de l’ère coloniale, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Partout, une population accueillante attachée à ses valeurs et mêlant rites chrétiens et païens. La découverte d’un pays fascinant et la rencontre d’un peuple attachant… Un voyage COUP DE CŒUR à découvrir avec la Libre Essentielle.

PROGRAMME > Jour 1_Bruxelles/Madrid/Guatemala City / Jour 2_Guatemala City – Copan (HONDURAS) / Jour 3_Copan (HONDURAS) – Quirigua – Puerto Barrios – Livingstone (GUATEMALA) / Jour 4_Livingstone – Flores / Jour 5_Flores – Ceibal – Flores / Jour 6_Flores – Tikal - Flores / Jour 7_Flores/Guatemala City Jour 8_Guatemala City – Atitlan / Jour 9_Atitlan – Chichicastenango – Atitlan Jour 10_Atitlan – Antigua / Jour 11 et jour 12_Antigua / Jour 13_Antigua – Guatemala City/Madrid / Jour 14_Madrid/Bruxelles

POUR TOUTE INFORMATION YCARE Art et Culture – 02 738 74 22 info@ycare.be – www.ycare.be RÉSERVEZ DÈS AUJOURD’HUI ET SOYEZ LES QUELQUES PRIVILÉGIÉS QUI PARTICIPERONT À CE VOYAGE INÉDIT.


Les paysages en Norvège apaisent les plus stressés. L’environnement, les transports en commun, les intempéries, tout incite à développer notre patience. A souffler et à admirer le moment présent.

Regardez la vidéo du mini trip sur

MINI TRIP HISTORIQUE EN NORVÈGE Destination idéale des amoureux de grand air et de nature, la Norvège propose un large choix d’escales haut de gamme via ses Hôtels historiques. Voyage à travers le temps au pays des Vikings.

Texte, photos et vidéos : Claire Huysegoms Le meilleur moyen de profiter de la beauté des fjords et des montagnes d’où surgissent de spectaculaires cascades, est le train et le bateau. Et aussi un bon K-Way ainsi que de lunettes de soleil ! Nul besoin de choisir entre les deux, le temps en Norvège est imprévisible. Vous voilà prévenus. Première escale à 30 km au sud de Bergen à Solstrand, un très bel hôtel historique tenu par la même famille depuis des générations. Aujourd’hui, la mère et la fille racontent avec coeur l’histoire incroyable de ce lieu érigé en 1896. Le propriétaire de l’époque fut tout simplement le Premier ministre du pays car la Norvège obtint son autonomie seulement en 1905 ! Le soleil ayant daigné se joindre à nous pour ce premier jour, direction le centre de bien-être : sauna, jacuzzi et piscine extérieure à 30 degrés avant d’aller plonger dans l’eau requinquante du fjord. Un pur bonheur !

Le fameux fromage brun, Brown Cheese, à déguster en lamelle très fines. Un délice ! Que serait la Norvège sans un plongeon dans un fjord ? Frileux s’abstenir...

Halte gourmande à Bergen Considérée comme la capitale culturelle de Norvège et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, Bergen mérite une pause avant de reprendre votre avion. Le marché aux poissons en plein centre, face au port, propose des dégustations sur mesure. Demandez n’importe quel poisson, sous n’importe quelle forme (sandwich, friture, tapas, etc.) et savourez illico la fraicheur sans pareil des produits servis par de charmants poissonniers ! Plus d’infos www.historichotelsofeurope.com

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La qualité de vie en Norvège charme ses visiteurs. La gastronomie est également un des attraits de ce pays des Vikings. Ici, on mange local. Le Slow Food et les produits issus de l’agriculture biologique ont la cote. Découverte originale pour mes papilles gustatives : le fromage brun, le "brown cheese" appelé aussi "Brunost". Son goût de caramel est étonnant ! Délicieux en entrée sur un toast. Pour les sportifs, c’est une évidence, la Norvège est un vrai paradis : canoë-kayak, randonnée, pêche, golf… sans oublier le rituel du sauna, indispensable après l’effort. Les activités sportives font partie intégrante de la vie. La plupart des familles possèdent une petite maison colorée auprès d’un fjord : ravissant !

UNE DES PLUS BELLES LIGNES DE TRAIN AU MONDE

En face du Fretheim Hotel, autre étape de ce mini trip norvégien à travers des hôtels issus du label "Historic Hotels of Europe" se dresse la gare pittoresque et son musée du chemin de fer. Pour rejoindre Bergen, le train ne sifflera qu’une fois… Sautez-y ! Vous apprécierez le charme des sommets et des cascades. À travers ces paysages, vous apercevrez - peut-être - quelques trolls dans les forêts, bien tapis dans notre siècle trop pressé. Laissez-vous bercer par la Norvège, elle recèle de grands espaces pour les esprits rêveurs...


GOLF & GRANDS CRUS UNE PREMIÈRE !

Départ du joueur pro Fabien Marty au Château d’Arche, avec comme toile de fond les vignes ensoleillées.

Le joueur pro Benoît Teilleria au Château d’Yquem.

Inédit : un nouveau concept d’évasion vient de sortir des terres les plus nobles de France. Les amateurs de golf et de Grands Crus peuvent désormais allier ces deux passions tout au long d’un week-end très trendy dans la région de Sauternes.

Texte : Claire Huysegoms Découvrez la vidéo exclusive du Week-End sur

Intriguée par la formule, il n’a pas fallu me forcer trop longtemps pour rejoindre les privilégiés de cette première édition du “ Week-End Golf & Grands Crus ” qui s’est déroulée le 8 et 9 septembre. Durant ces deux jours enchanteurs, je me suis laissée guider près de Bordeaux, tout comme 140 autres convives. Au programme : un trou de golf et une découverte œnologique par château. Le tout entrecoupé d’une soirée de gala au réputé Château d’Yquem.

UN POLO, UN SHORT ET L’ENVIE D’ÊTRE SURPRISE

Les Châteaux participants : Château La Tour Blanche, Château de Myrat, Château d’Arche, Château Filhot, Château Broustet, Château de Malle, Château Suduiraut, Château d’Yquem, Château Climens, Château Guiraud, Château Doisy-Védrines.

Voilà tout mon bagage à mon arrivée au premier château La Tour Blanche. J’y apprends que la brillante idée de créer cet événement unique en son genre a germé au sein d’une association de golfeurs. Les Châteaux ont apprécié l’initiative et accepté avec grand plaisir d’ouvrir les portes de leur domaine. Des parcours éphémères de golf ont été installés dans les 9 châteaux participants à l’événement. Mais revenons au golf, ce sport créé par des bergers. Golfiquement parlant, la barre est placée haut pour cette première étape. C’est sur le toit du Château que la balle atterrit ! Fou rire général de l’équipe des cinq golfeurs dont je fais partie. Le week-end s’annonce divertissant !

A LA RECHERCHE DE LA POURRITURE NOBLE

Toute la complexité de fabriquer un vin d’excellence m’apparaît maintenant comme un vrai art relevant presque de l’orfèvrerie. A chaque arrêt, nous écoutons et goûtons le savoir-faire des professionnels du vin. Les vendangeurs, par exemple, sont formés et très surveillés. Ce sont eux qui repèrent la pourriture noble, le

Botrytis cinerea (cendré), sur les grappes de raisins. Ils sélectionnent alors à la main ces grains à l’aspect peu engageants : desséchés, fripés, couverts d’un duvet grisâtre peu appétissant. Ils doivent ensuite couper la grappe et plonger leur nez afin de sentir si l’odeur caractéristique de confit est enfin là. Redouté par beaucoup, le champignon, est considéré dans la région comme un avantage unique. La chaleur dégagée par les pierres, alliée à la brume se logeant dans les vallées le matin offrent un terrain propice au Botrytis. C’est lui qui donne au Sauternes ses arômes sans pareil. La palette aromatique de ces Grands Crus est généreuse. Au fil des dégustations rythmées par nos swings, notre équipe de golfeurs ne s’est pas lassée de la finesse de ces vins blancs, de leurs jolies notes confites et de leur fraîcheur. Preuve de la qualité irréprochable de ces Grands Crus dont les secrets sont transmis de générations en générations. Appréciés souvent avec les desserts ou le foie gras, ces vins sont également délicieux avec des mets salés, particulièrement les plats asiatiques. Chargées d’histoire, les visites des châteaux nous enchantent et inspirent nos futurs mouvements sur les greens audacieux. Par dessus un lac, au beau milieu des vignes, sous un pont ou encore entre les statues sous le regard légèrement inquiet de la Châtelaine : ce parcours de golf insolite m’a conquise ! Infos : Frais d’inscription : 480 euros. Site officiel de l’événement : www.golfetgrandscrus.com

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La conquérante DKW de 1955 bravant tous les obstacles.

Prêtes à l’aventure : Claude Muyls à gauche et Delphine Guillaume à droite.

Claire Huysegoms encourageant ces ladies.

Découvrez la vidéo de l'aventure sur

BACK TO THE FUTURE Fin août : Le Ladies Classic Rallye se déroule de Bruxelles à Liège. Sous l'impulsion de Claire Huysegoms, rédactrice en chef de essentielle.be, La Libre Essentielle est aussi partante. Au volant d'une DKW de 1955, l'équipage de notre magazine angoisse devant cet engin moteur deux temps d'une autre époque. Pour Delphine Guillaume et moi-même, la grand aventure débute.

Texte : Claude Muyls - Photos : Michel Damanet et Audi Première impression : le désespoir infini de la conductrice devant cette mécanique performante mais ancestrale et celui de sa copilote qui ne comprend rien au road book. " L’aventure, c’est l’aventure ", filmait Claude Lelouch. Nous voilà embarquées sur le même chemin. Garder le cap, ou le Nord… Passer à des stands de minutage… On en rate un. Audi, très fier de son aïeule, nous filme sous toutes les coutures, tandis que essentielle.be nous traque jusque dans notre voiture. Malgré une crispation des deux candidates, la bonne humeur règne. Cette nouvelle expérience nous plaît. On déguste les paysages sous un ciel estival, on se prend pour des stars sans cesse dans l’œil des caméras, on finit par se prendre au sérieux. Bref, on s’éclate… Cette machine infernale, je la dompte, tandis que Delphine sent ses neurones remonter en condition optimale pour trouver l’itinéraire. L’important est de participer disait Coubertin… Nous l’appliquons à la lettre. Notre but ? Atteindre Liège, peu importe la prestation. Claire Huysegoms, rédactrice en chef de essentielle.be est notre mascotte. Elle nous encourage à notre arrêt déjeuner et nous interviewe. L’ambiance avec les autres « ladies » est aussi amicale. Nous formons un groupe solidaire, reconnaissant des amies, des relations, narrant nos premières agapes. Pas de rivalité, mais plutôt une fierté d’être en piste toutes ensemble. Pour les béotiennes comme nous, l’expérience allie élégance, débrouillardise, volonté, bonne humeur. Notre DKW est saluée sur les routes ; elle plaît aux amateurs de vieilles voitures. Nous suivons le chemin, dévions pour passer un guet qui, pris à toute vitesse, éclabousse l’équipe de nos admirateurs. Nous rions aux éclats… Je ne sens plus mes bras avec ce volant en corne d’un diamètre de 50 centimètres. Par contre, la voiture tient la route exceptionnellement. Arrivées à Liège, nous sommes prêtes à nous jeter dans le cru 2013. Avec des modifications, comme ne pas faire concourir des amatrices et des pros et simplifier le road book ! Infos : www.ladiesclassic.be

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Lettre de la DKW 1955 A sa propriétaire Claudine Joye Chère amie, Une vilaine chute vous retiendrait dans votre appartement. Sachez que vous me manquerez en ce Ladies Classic Rallye. — Texte : Titine Souvent je pense à vous et je sais, je le sens, c’est réciproque. Je fus votre première voiture, et vous ma première conductrice. Vous alliez avoir 30 ans et DKW venait de lancer la 3=6. Votre cœur a battu un peu plus vite lorsque ma silhouette vous a rappelé la Peugeot 402 que votre père possédait dans les années 30-40. C’était dans votre Yougoslavie natale, avant que l’armée allemande ne la réquisitionne. Nous étions au salon du Heysel en 1955 et tandis que je faisais resurgir de leur passé votre enfance et votre adolescence, vous faisiez de moi l’une de vos compagnes les plus fidèles. Il ne vous a pas échappé que j’étais un brin capricieuse, allant jusqu’à simuler la panne jusqu’au moment où le réparateur appelé à la rescousse arrivait. Je savais aussi refuser de rouler lorsqu’il arrivait qu’un autre que vous tienne le volant. Vous m’avez connue exclusive, je vous ai aimé joyeuse, portant bien votre nom. Avec vous, j’ai découvert la Riviera, les rives du Rhin, la côte belge. C’est un mécanicien, le père du champion automobile Lucien Bianchi, qui vous a appris à me conduire. Je nous revois sur la route vers Zaventem, jeunes et libres. Les années sombres étaient derrière vous. Vous étiez une jeune fille de bonne famille qui ne craignait pas de mettre les mains sous le capot. Indépendante et astucieuse, vous inventiez des systèmes D pour me protéger du vent et de la pluie. Mon garage à la campagne était chauffé. Le temps a passé et nous sommes devenus les heureux membres d’un Club de Old Timers à deux temps. Témoin privilégié de votre histoire, je vous remercie pour ce compagnonnage de presque 50 ans et vous souhaite de bien vite vous rétablir.


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C’est ainsi au cœur des splendides Galeries Royales SaintHubert que ce musée privé conserve et expose les témoignages des plus grands hommes et femmes de l’art, de l’histoire, des lettres et des sciences, à travers la découverte si passionnante et émouvante des écrits qui ont composé l’Histoire. Retrouvez des collections dans les domaines des sciences, de l’Art, de la littérature et de l’Histoire. Sans oublier des expositions vibrantes sur le thème du surréalisme jusqu’au 21 octobre et bientôt sur les plus belles lettres d’amour. Un musée à découvrir… Pour gagner 2 entrées, composez le 0905/ 82 220 (1 €/ participation) et le code 20857 avant le 15 octobre minuit et répondez à cette question. Où se trouve l’autre musée des manuscrits en Europe ? A Prague (1) – Lyon (2) - Paris (3) Bonne chance à tous ! Les gagnants tirés au sort parmi les bonnes réponses recevront leur cadeau par courrier.

10 mots sont cachés dans ces mots croisés et font partie du livre à gagner : “ Décrottoires ! Voetschrapers ! Boot scrapers ! ” par Laurence Rosier et Christophe Holemans (Édition RTBF-Racine). Jusqu'au siècle dernier, le décrottoir faisait partie des civilités et du rituel de l'entrée des édifices publics comme de l'entrée dans l'habitat individuel. Pour gagner un des 10 exemplaires mis en jeu, appelez le 0905/82 220 (1€/participation) avant le 20 octobre minuit, entrez le code 20858 et répondez à la question suivante : Dans quelle université, Laurence Rosier est-elle professeure ? UMH (réponse 1) – UCL (réponse 2) – ULB (réponse 3). Bonne chance à tous ! Les 10 gagnants, tirés au sort parmi les bonnes réponses, recevront leur livre par courrier.

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1. On découvre celle des abbayes.Explora la région. 2. Article défini.- A emporter pour le voyage. 3. On s'y plonge en promenade.- Cri d'arène. 4. Combattant de l'arène. 5. Union européenne. 6. Une des abbayes.Une des abbayes. 7. Possède.- Ville cathare.- A le. 8. Embarcation.Hors du court. 9. Cri de douleur.Anciennes monnaies. 10. Monnaie japonaise.- Mesure anglaise.- ElèveOfficier de Réserve. 11. Tel le paysage de la région du livre. 12. Tranches de boeuf.- Vedettes.

6. Comme le circuit proposé.- Vents d'orage. 7. Avance.- L'homme de la pomme.- Adresse. 8. De feu.Maniaques. 9. A elle.- Une demie bénédiction.- Note. 10. Prénom russe.- Risquera. 11. Pareil.- Joli. 12. Enzimes.- Réunions d'une plaie. SOLUTIONS DU NUMÉRO PRÉCÉDENT: 1

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1. Parfois d'oignons.- Leur route est superbe. 2. Le « rien du tout » arabe.- Bénéficient. 3. A toi.- Etat de ce qui est caché. 4. Région visitée dans le livre.- Exclamation de surprise. 5. Esclaffé.- Ruminant tibetain.

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LA SOLUTION

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Offre lecteurs jusqu’au 31 octobre 2012 : 1 Spray Puressentiel Sommeil Détente offert pour l’achat de 2 Sprays Puressentiel Sommeil Détente. Modalités de l’offre au 04/285.62.11 ou sur www.puressentiel.com

huiles essentielles, 75 ml.

LE CONSEIL DE LA SPÉCIALISTE Isabelle Pacchioni

© RIC HARD AUJARD

Les huiles essentielles sont naturellement et efficacement sédatives, apaisantes et soporifiques. Leur plus ? Elles ne favorisent pas l’accoutumance. Le Spray Puressentiel Sommeil Détente réunit 12 huiles essentielles sélectionnées pour leur vertus calmantes et rééquilibrantes.

Experte en aromathérapie. Créatrice de la gamme Puressentiel. Auteur d’« Aromathérapia - Tout sur les huiles essentielles » (éditions Aroma Thera). Info + : www.aromatherapia.fr Et pour les bébés ? Un baume tout doux ! Pour aider un tout-petit à s’endormir, rien de tel qu’un massage apaisant. Le Baume Puressentiel Bébé Dodo Détente est composé de 5 huiles essentielles microdosées, apaisantes et relaxantes. Il est spécialement formulé pour les bébés dès 3 mois et nourrit leur peau particulièrement fragile. N’utilisez qu’une toute petite noisette de baume, appliquée par de légères caresses sur le plexus solaire. Un moment d’échange privilégié avec votre enfant, qui vous détendra tout autant ! Puressentiel Bébé Dodo Détente, Baume aux 5 huiles essentielles, 50 ml. © THIERRY DELÉTRAZ

La gamme Puressentiel, à base d’huiles essentielles 100% naturelles, 100% pures et à l’efficacité 100% maximale, est disponible uniquement en pharmacie et parapharmacie. En savoir plus ? Téléphonez au 04/285.62.11 ou consultez www.puressentiel.com


coco-noir.chanel.com

La Ligne de CHANEL - Belgique Tél. 070 66 55 55 (0,15€/min.,TTC) - Luxembourg Tél. 900 71 519 (0,03€/min.,TTC).


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