Kouka

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kouka REsidence é d'artistes 2012

Coordination générale Anne-Valérie Delval & Maxime Chevillotte

Textes Clémence Agnez

Espace d'art contemporain HEC



entretien


Kouka, vous représentez des guerriers ban-

les gamins peuvent y reconnaitre les attributs

tous sur les murs des grandes métropoles.

traditionnels de leur culture, tandis que les

Vous semblez mettre en ordre de bataille

militaires y retrouvent le même rapport de fron-

une sorte d’armée de l’ombre.

talité et l’iconographie exotique liée au grand autre. L’idée était donc, d’une part, de renvoyer

Une armée de l’ombre, c’est en effet un peu

les enfants à une origine idéalisée et pourtant

l’idée : comme je ne travaille pas sur com-

déjà colonisée, et, d’autre part, d’introduire des

mande, tout se passe de manière clandestine.

présences fantomatiques au milieu d’un terrain

Ils apparaissent un matin, et c’est précisément

de l’armée, de ramener les militaires à d’autres

cela qui me plaît : ça ressemble tout simple-

soldats, mystérieux et inquiétants.

ment à la vie. Pendant que tout le monde dort, il se passe des choses : il s’agit juste de s’en

Les portraits en pied des guerriers, qui

apercevoir. J’ai commencé à travailler autour

apparaissent, disparaissent, puis revien-

des guerriers après avoir atterri à Libreville

nent ailleurs dans la ville, semblent nous

au Gabon. Je me suis retrouvé dans un lieu

convoquer silencieusement. Que cherchez-

à la fois magnifique et tragique, porteur d’un

vous à provoquer dans la mise en place de

projet qui n’a jamais vu le jour : le Centre inter-

ce retour opiniâtre ?

national des civilisations bantoues (CICIBA). Il s’agit d’une sorte de friche qui renferme le

Avant de revenir en France, je suis parti au

chantier jamais achevé d’un complexe culturel

Brésil. Il y avait une forte communauté africaine

comportant une trentaine de salles et un

et j’ai commencé tout naturellement à peindre

amphithéâtre, depuis vingt ans à l’abandon.

mes guerriers : le plus étonnant, c’est que les

La seule trace de vie, c’était des impacts de

Brésiliens se sont tout de suite approprié ces

paintball. Après renseignement, il s’est avéré

icônes en y voyant l’image des natifs sud-

qu’il s’agissait d’un espace d’entrainement

américains. Alors, je me suis mis à couvrir les

pour l’armée française, vaguement surveillé

murs de ces images, en pensant que, quand

par un unique gardien. J’ai commencé à

bien même renvoyaient-elles aux Bantous,

peindre sur place, tout en sachant que

elles étaient pour le tout-venant détachées

personne n’était vraiment susceptible de voir

de leur référent réel et se rapportaient plus

ce que je faisais, à part les militaires et les

généralement à l’origine de la civilisation. J’ai

gamins du quartier. Partant de là, j’ai voulu

supposé qu’en France l’effet serait similaire.

trouver des images qui puissent s’adresser aux

En réalité, la plupart des gens croyaient y voir

deux. Ces peintures proviennent donc de photo-

des guerriers massaïs. C’est ainsi que je me

graphies tirées d’archives ethnographiques du

suis aperçu que chaque peuple s’appropriait

XIXe siècle qui montrent les peuples bantous

à sa manière cette image et que c’était

photographiés par les colons occidentaux : très

précisément cela qui m’intéressait : cela en

mis en scène, les guerriers posent en costume

disait long sur l’inconscient collectif de chaque

de parade. Cette imagerie parle aux deux

nation. Pour la France, l’image du guerrier

groupes qui composent alors mon « public » :

bantou renvoie d’une part à une perception


fantasmée de l’Afrique, et d’autre part à une

C’est un problème très complexe, car les

vision de soi comme colon qui fait naître une

conflits entre ethnies différentes sont en

forme de fascination très différente de celle

même temps des guerres intestines. Il s’agit

des Brésiliens, beaucoup plus forte. Elle est

toujours de luttes fratricides, ce qui me semble

sans doute liée au sentiment d’altérité dans les

rendre parfaitement compte de toute guerre,

rapports Nord-Sud et à une part de culpabilité

forcément fratricide. Il y a plusieurs symboles

inhérente au statut d’ex-colon. Ces images

intriqués dans l’image du guerrier bantou :

deviennent des supports à projection, dont

le retour aux origines, le symbole guerrier, mais

je suis au bout du compte moi-même exclu.

aussi et surtout le symbole du gardien de

C’est un phénomène que l’on retrouve dans la

la mémoire en même temps que du territoire.

culture de l’art urbain : l’artiste abandonne dans

J’y vois aussi un symbole d’universalité dans

la rue ce qu’il représente. Je sers uniquement

le sens où l’esclavagisme, en exportant partout

de relais, puisque les images elles-mêmes

des individus bantous, a contribué à diffuser

sont récupérées et repensées sans moi.

largement cette culture qui a métissé toutes les zones du globe. C’est pour moi le revers

Le guerrier bantou est une figure ambiguë.

dans l’histoire de l’esclavage.

Bien qu’assimilé aujourd’hui à celle de l’opprimé face à l’hégémonie du modèle

Pour un autre projet de rue, vous

sociétal occidental, il appartient à un peuple

représentez des silhouettes dont les seuls

historiquement conquérant, qui a dominé

contours dessinent une foule anonyme.

la majeure partie de l’Afrique australe

Cette masse humaine, sans visage ni nom,

durant des siècles et imposé son propre

tantôt nous inquiète, tantôt nous inspire

modèle. Comment mobilisez-vous pour

de l’empathie. Elle se tient dans l’anonymat

votre propre compte ce symbole paradoxal

que l’on retrouve aux marges de l’humain,

et pourquoi avez-vous choisi la référence

de part et d’autre du crime : celui du

aux Bantous en particulier ?

bourreau dont on cagoule le visage, celui de la victime dont on gomme l’existence.

Si j’ai choisi la référence aux Bantous, c’est

Quelle est cette foule ? Ou qui sont ces

d’abord parce que je suis moi-même d’origine

gens ?

bantoue : il s’agit d’un ensemble d’ethnies qui sont réunies par la même base linguistique,

C’est vraiment ça : c’est le propre de la foule

déclinée ensuite dans différents dialectes. Il

qui représente l’inconnu, dans ce qu’il peut

ne s’agit pas d’un peuple nomade, donc ils

avoir de mystérieux. Tout est parti des photo-

ne sont pas réellement conquérants : comme

graphies qui me restaient après mon retour

ils sont implantés, leurs guerriers ne sont

d’Afrique : une foule de gens qui viennent à

pas dans une démarche agressive, mais ils

toi parce que tu es l’inconnu. On ne sait plus

ont plutôt une fonction de protection. Bantou

qui regarde qui. Il peut s’agir soit de la foule,

signifie Homme, ce qui pour moi implique que

soit de l’individu. Mais à chaque fois, c’est la

tout individu est relié au reste de l’humanité.

rencontre avec l’inconnu. Le fait qu’ils n’ont


pas de visage permet de tendre vers cette

Habitué à développer un travail pirate et

idée universelle de l’inconnu. De même, ces

clandestin, comment le projet avec l’Espace

visages qui restent dans mes photos seront

d’art contemporain HEC s’est-il inséré dans

toujours des visages inconnus. Dans mes

votre démarche et quel en a été le point de

images, ils peuvent être inquiétants ou non,

départ ?

le plus intéressant est de ne pas me situer afin de permettre à chacun de s’interroger sur sa

Pour le projet avec HEC, l’idée était de

propre position face à ces images.

proposer un travail complètement contextuel : c’était la première fois que j’étais en résidence

Dans la plupart de vos travaux, qu’il

dans un lieu défini. Les premières choses qui

s’agisse des dessins de Bantous,

m’ont marqué en arrivant sur le campus, c’était

la foule anonyme, de visages ou de regards

le « côté HLM » des logements, un environne-

instillés dans le paysage urbain, vous

ment à l’apparence presque ghettoïsée, avec

apposez sur les murs des présences

quasiment rien à faire. C’était pour moi un lieu

puissantes qui nous convoquent impé-

mort, vide de toute activité possible. Comme

rieusement. Que cherchez-vous à nous

je voulais améliorer cela, le premier projet

dire ?

était de faire une épicerie sur le campus. J’ai rapporté tous les objets semi-légaux vendus

Comme il y a quinze ans quand je faisais des

plus ou moins sous le manteau dans les

tags dans la rue, tout commence par j’existe,

épiceries pakistanaises de mon quartier :

regardez-moi. Il s’agit d’imposer une image

posters, DVD, chocolats, pin’s... Je me suis

au public suivant les canaux qui me sont

retrouvé très vite confronté à un problème de

permis au départ : la rue. Dans chacune de

taille, à savoir l’interdiction de vendre sur le

ces présences, il y a moi, qui prends la parole

campus. Du coup, l’épicerie s’est muée en une

sous les traits de chaque guerrier bantou.

installation. Elle s’est figée en devenant une

Dans la répétition, il y a aussi une référence

sorte d’œuvre d’art. Sous une forme ou sous

puissante à soi. Derrière mes images, ce que

une autre,épicerie ou installation artistique,

je cherche à affirmer, c’est la possibilité d’une

je me suis aperçu que ça ne marchait pas

forme de liberté dans le réseau étouffant des

du tout : les étudiants ne venaient pas. La

rapports sociaux : en passant par l’application

plupart des étudiants n’ont aucun besoin sur le

de sa propre discipline, on peut se forger une

campus : ils ont déjà tout. La seule chose qui

vie libérée de contraintes extérieures à soi et

aurait pu les intéresser aurait été de l’alcool ou

souvent mal vécues. Dans ce travail opiniâtre,

des sandwichs. Une fois transformée en œuvre

la liberté s’oppose à l’oisiveté, et elle peut

d’art, c’était encore pire : je ne parvenais pas à

permettre à chacun d’accéder à la vie qu’il

capter un public. Donc en fin de compte, c’est

entend mener. Le fait d’écrire sur les murs est

resté pour moi une sorte d’œuvre impossible

une manifestation puissante de cela, tout en

que personne n’a jamais vue. Il faut savoir

étant l’expression de ma propre identité.

qu’il y a, comme dans l’art contemporain classique, deux écoles dans la street culture :


celle qui prend en compte la visibilité et

se rappeler les attributs de l’ancienne monnaie.

l’accès des publics à l’œuvre, et celle qui ne

De même que, du fait de leurs études, ils

s’intéresse qu’au projet en lui-même. Pour ma

regardent l’argent et l’étudient, ils sont sans

part, je m’inscris dans la première école. J’ai

le savoir regardés en retour par la monnaie.

constamment le souci de la diffusion, du lien

Parallèlement, je me suis demandé ce dont

au public : c’est la condition de possibilité de

ils ont vraiment besoin : en réalité, possédant

mes œuvres. D’où la difficulté et la souffrance

déjà les biens de première nécessité, ils ont

induites par ce que j’identifie comme étant

besoin de l’Argent pour lui-même, comme pris

l’échec de l’épicerie. Pour m’en défaire, je

dans un dispositif circulaire. Celui-ci, plutôt

devais clore ce projet, condamner la cabane,

que d’être un passage dans l’acquisition d’un

la vider et signifier qu’il y avait un changement

bien nécessaire, se transforme en une notion

de propriétaire afin d’impliquer chacun dans

assez abstraite qui ne sert qu’à s’entretenir

cet échec. Entre-temps, il s’est passé quelque

elle-même : avoir de l’argent pour faire de

chose d’incroyable : à la rentrée suivante, au

l’argent. Encore au seuil de leur vie d’adulte,

moins dix étudiants de première année sont

ils se retrouvent couvés sans le savoir par ces

venus me voir pour me dire combien le projet

regards de billets de banque.

était génial. C’était le jour du départ pour moi, le jour où je condamnais l’épicerie...

En quoi consiste votre dispositif ?

Dans un second projet pour votre résidence,

Le dispositif est simple : les yeux sont peints

vous renouez avec votre pratique de rue

sur des bâches, puis accrochés aux balcons

qui consiste à réenchanter le paysage

des chambres d’étudiants. Pour autant, je n’ai

urbain en insérant de très fortes présences

pas eu de lien direct avec eux, à cause de

iconiques dans un environnement si quotidien

problèmes d’autorisations multiples. Je n’ai

qu’il en est devenu presque invisible.

donc pu réaliser cette pièce que l’été, sans aucun public. L’œuvre n’a jamais été vue :

En effet, le second projet s’inscrit dans ma

elle n’a pu donner naissance qu’aux traces

démarche habituelle, qui consiste à envahir

photographiques qui en découlent. Cela ajoute

une zone de présences nouvelles et inopinées.

une teneur un peu spectrale à ces regards de

Je souhaitais faire apparaître uniquement des

billets de banque, qui veillent sur le campus,

yeux braqués sur le campus. Ces regards

mais n’apparaissent qu’une fois celui-ci vidé

apposés sur les murs sont ceux des billets de

de toute agitation. L’argent vient y remplacer

banque en francs : Pascal, de La Tour, etc.

la vie.

C’était une manière de jouer avec la question des échanges et des transactions monétaires. Extraits d’images archiconnues, on a pourtant du mal à savoir d’où ça vient. Par ailleurs, une fracture temporelle gomme l’évidence puisque les étudiants de 2012 sont trop jeunes pour




Notre entreprise... Technique mixTe / 2012 Tour à tour épicerie, lieu culturel, bureau de poste, cabinet de curiosités... L’installation évolutive Notre entreprise... est une sorte d’enclave qui a surgi sur le campus. Kouka y fait d’abord vivoter un commerce de proximité en voie d’extinction, puis patrimonialise, sous la forme d’une installation, le mausolée de l’épicerie, gardé intact après faillite. Hommage aux nécessités primaires qui jalonnent les vies simples, l’entreprise doit son naufrage à la disparition sur le campus de ces besoins fondamentaux. Prise entre activités licites et illicites, relais vers le dehors, point de rendez-vous ou lieu de débats, elle présente toutes les caractéristiques de l’hétérotopie foucaldienne : espace à la fois ouvert et fermé, lieu de rencontre ou d’isolement, traversé puis déserté, investi et désaffecté. Lieu autre par excellence (et par définition : hétéro – topos), Notre entreprise... a poussé comme une zone libre sur le campus et menace à chaque instant de faire sécession ou de disparaître.







kouka

Dynamique DU SURGISSEMENT


Qu’il soit invité ou non, Kouka passe plutôt par la porte de service. Sur le campus de HEC, bien qu’il y soit convié « à la régulière », il préfère opérer clandestinement : condition nécessaire à leur bonne réception, ses activités sourdent comme la rumeur avant de remonter à la surface. Alors, c’est l’attentat. L’évènement pirate, plus que tout autre, est une apparition. Il a été préparé à l’abri des regards. Que ce soit dans le secret ou dans les marges, ce qui au bout du compte revient plus ou moins au même, ce genre d’ouvrages a besoin de maturer dans des zones parallèles au monde licite du quotidien. Ces espaces d’ombre permettent la planification, la prospective patiente, la construction minutieuse... jusqu’au jour où le projet se déplace, propulsé de la périphérie au centre. Cet évènement, c’est un surgissement, un glissement de l’invisible au visible, une apparition en somme. Kouka use ses jours, dans le secret de son atelier, à préparer sa sortie. Pour chaque projet, il peint inlassablement les mêmes images, produites en série mais à la main, ressemblantes et uniques, sorte de communauté endoctrinée dans une fraternité un peu fascisante. Les peintures s’alignent, s’entassent, constituent un stock de munitions pour plus tard. Un jour Kouka lave ses pinceaux, c’est fini : ça commence. Il fait nuit. Il remonte à la surface bardé du matériel de collage du militant activiste, et de ses images roulées, bandées comme un ressort. Au matin, là où il n’y avait rien, une armée immobile se tient à pied d’œuvre. On ne sait rien d’autre. Qu’il s’agisse de ses guerriers bantous, de ses foules anonymes ou des regards tenaces qui retournent les murs vers le passant, la puissance de ces présences nouvelles se mesure à la fulgurance qui les a fait apparaître. Elles affleurent comme un souvenir, en un instant. Pratique à la fois proustienne et situationniste de la réminiscence, les activités de Kouka nous font remonter au corps la saveur aigre-douce d’une madeleine à l’amande amère. Point de mémoire singulière et intime, nulle chaleur feutrée inimitable ni retour délicieux d’une pépite d’enfance. Ce souvenir qui nous tient au corps ne nous appartient pas : il se manifeste comme le retour d’un refoulé collectif. Le mur devient l’écran de projection d’une culpabilité partagée, d’une gêne sociétale. Mais ce processus se fait à l’envers du classique refoulé psychanalytique attaché à déjouer la fonction inhibitrice d’un surmoi tout-puissant. Ce qui cherche à percer, ce n’est plus le licencieux, mais le censeur : dans un monde libéré de toute contrainte morale, le vrai scandale est ici. Les images que Kouka instille dans le paysage urbain nous reviennent d’un autre temps. On y voit s’effriter le ciment moral que constitue tout contrat social. Quand la ville se pare de son refoulé colonisateur, le campus, lui, est hanté par les principes moraux fondateurs de la civilisation. Ce ne sont plus les billets de banque qui regardent le campus, mais les présences spectrales des effigies qui ornent ces supports monétaires. Les regards sévères d’un Pascal ou d’un Delacroix, représentants des valeurs humanistes, semblent avoir pour fonction de rappeler les valeurs d’un régime politico-moral en cours de dévoiement. Tous nous scrutent du loin de leur retraite, ahuris de leur postérité fiduciaire. Pour Kouka, ce qui hante HEC, et par extension le monde de la finance sous les traits du billet de banque, ce n’est pas l’Argent : lui n’a pas besoin de ressurgir, il est plus que jamais présent. Ce qui, dans le pragmatisme environnant, revient irrémédiablement comme la mauvaise conscience, c’est le regard de l’Histoire retourné vers notre temps. Les angoisses qui l’accompagnent ont part liée avec le clivage imposé par un modèle sociétal construit sur les bases d’un idéalisme humaniste et sa morale du désintéressement qu’il continue à promouvoir dans le discours, mais dont il s’est, en pratique, patiemment affranchi.


pascal Acrylique sur conTreplAqué / 2012 Qu’il s’agisse de l’installation de bâches peintes sur les façades d’immeubles des résidences étudiantes ou de la peinture sur panneaux de bois installée sur le campus, Bill$ et Pascal fonctionnent suivant le même procédé : les deux œuvres montrent le détail considérablement agrandi des regards présents dans les billets de banque de l’ancienne monnaie. Drastiquement découpée, la reproduction du regard isolé ne parvient plus à faire métonymie. Impression de déjà-vu indiscernable, les yeux braqués restent mystérieux, incapables de charrier dans leur hors-champ le reste de l’image. Le billet se désagrège au seul profit de ces présences silencieuses, fenêtres ouvertes sur une intériorité collective insaisissable. À la fois archiconnues et méconnaissables, les récupérations fiduciaires de l’effigie de Pascal, de La Tour ou Delacroix scrutent silencieusement le campus.







bill$ Acrylique sur bâches de chAnTier microperforées / 2012










L’Espace d’art contemporain HEC remercie la Direction générale du campus, les services techniques et généraux ainsi que les artistes invités. Coordination générale Anne-Valérie Delval & Maxime Chevillotte Textes Clémence Agnez Crédits photographiques Kouka Ntadi Brigitte Silhol Maquette Arthur Ballay (ballay.arthur@gmail.com) Espace d’art contemporain HEC 1, rue de la Libération 78 350 Jouy-en-Josas + 33 1 39 67 94 55 www.hec.fr/espaceart ISBN 978-2-9543844-1-2 8€

Créé en 1999, l’Espace d’art contemporain HEC expérimente de nouvelles pratiques et des rencontres inédites entre des artistes et une institution d’enseignement supérieur. Il a pour objectif selon Paul Dini, un ancien HEC qui a impulsé sa création, « d’apprendre à regarder ». Situé au cœur du campus, l’Espace d’art contemporain s’adresse aux étudiants et à la communauté HEC au sens le plus large. Il propose des expositions et résidences d’artistes, des conférences, des séminaires de recherche et de réflexion ainsi que des publications.





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