EscaladeMag 47

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Alain Jamain, dans Tire flemme, 5c

« Des classiques en veux-tu en voilà : La Demande, Afin que nul ne meurt, La Fête des nerfs et bien d’autres ! » Si, dans les premiers mouvements, on a tendance à serrer les prises un peu plus que d’habitude, gaz oblige, on se décrispe rapidement afin de retrouver une escalade plus fluide. On peut enfin profiter de ce paradis de la grande voie. La rivière turquoise qui serpente au fond, les vautours curieux qui viennent s’amuser avec les courants d’air chaud, le calcaire qu’il faut décrypter. Une fois en haut, un peu sec, on est impatient de prendre le chemin du camp de base. Pour le coup, c’est direction la Palud sur Verdon, village où il fait bon s’arrêter et où bon nombre de grimpeurs ont d’ailleurs posé leurs valises définitivement. Normal : le Verdon représente le rêve de tout amoureux de la verticale. Du rocher à perte de vue, un cadre sauvage, une tranquillité hors norme, bref, de quoi satisfaire n’importe quel individu mordu de la corde.

Jean-Marc Blanche, le charpentier de l’escalade

Il a été coursier, militant, un peu voyou, professeur, squatteur, mort clinique, gardé à vue, danseur vertical, organisateur de concerts et architecte. Créateur des premières prises d’escalade et des premiers murs de compétition internationaux, Jean-Marc continue à sculpter les prises qui agrémentent nos pans et murs. Installé au Verdon depuis vingt ans, il a monté en 2004 sa propre société, Verdon Designs. Il défend avec passion la démarche artisanale, histoire de faire les choses de manière juste. Une personne comme on aimerait en rencontrer tous les jours !

Ce n’est sûrement pas pour rien que des références de la grimpe s’y sont installées. François Guillot, grimpeur avant-gardiste et ouvreur de la célèbre Demande, s’est ainsi éloigné de la cité phocéenne. Jean-Marc Blanche créateur des premiers murs d’escalade a décidé d’y créer sa propre entreprise Made In Verdon. Patrick Edlinger, qu’on ne présente plus, est revenu à ses premiers amours calcaires. À la Palud, on se côtoie, on parle de grimpe, on philosophe sur la manière de mener sa vie. Alors si vous êtes exténués par la croix de la journée, il ne vous reste plus qu’à vous asseoir gentiment au coin d’une terrasse tout en savourant une bière fraîche et en glanant les renseignements utiles pour la visée du lendemain. Plus qu’ailleurs, ce moment post-grimpe fait sans aucun doute partie de l’activité.

peuplelademag esca

Alain Guinet, dans Pique assaut, 6c 25 24


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