Diplômes 2019 ÉSAL*
Diplômes 2019 ÉSAL*
Depuis 2011, l’École Supérieure d’Art de Lorraine, * l’ÉSAL, s’est développée en associant tout d’abord les établissements d’enseignement artistique de Metz et d’Épinal, puis en intégrant le Centre de formation musique et danse, le Cefedem de Lorraine. Actuellement, l’établissement public de coopération culturelle ÉSAL est constitué d’un pôle arts plastiques à Metz et à Épinal, et d’un pôle musique et danse situé à Metz. Il accueille plus de trois cent étudiants répartis sur trois sites. Son échelle est un atout pour offrir aux étudiants un accompagnement pratique et théorique au plus près de leurs projets et pour contribuer à l’émergence de leurs talents. L’ÉSAL est une école en ouverture sur un territoire transfrontalier riche d’institutions et de partenaires de l’école en art contemporain, dans le domaine de l’image et du spectacle vivant. Le parcours des étudiants est ainsi enrichi par des expériences fertiles avec des acteurs et interlocuteurs du monde de l’art. Les éditions, expositions, concerts et événements ouvrent au public les recherches et les réalisations des étudiants dans des conditions professionnelles. Sous la tutelle pédagogique du ministère de la Culture, l’ÉSAL délivre des diplômes nationaux évoluant dans le système LMD : art, communication, design d’expression, musique et danse.
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Édito
L’École Supérieure d’Art de Lorraine développe l’offre d’enseignement supérieur artistique sur le territoire transfrontalier depuis plus de huit ans au sein de l’EPCC. L’ÉSAL propose des formations habilitées par le ministère de la Culture à plus de trois cents étudiants, dont une centaine de diplômés par an, en arts plastiques, musique et danse, à Metz et à Épinal. Le projet de l’établissement multisite et pluridisciplinaire voulu par les élus est nourri par un trio de direction de site. Un trio fédéré par la direction générale autour des missions pédagogiques, de l’accessibilité des études, du développement de la recherche artistique, ainsi que de l’insertion professionnelle des diplômés. Le conseil d’administration soutient une formation de qualité qui tire profit de la diversité et de la richesse de l’écosystème artistique, culturel et économique du territoire pour encourager les expériences professionnelles des étudiants. L’engagement des équipes pédagogiques, administratives et techniques est une contribution précieuse à la réussite des étudiants – artistes, auteurs, pédagogues. Cette présente publication peut être considérée comme la première carte de visite des diplômés de l’ÉSAL. Elle est née d’une volonté affirmée de l’école de témoigner du travail accompli par les étudiants dans le cadre des diplômes à travers leurs mots et les photographies ou les enregistrements sonores et vidéos de leurs productions. C’est aussi pour valoriser les résultats, dont les nombreuses félicitations décernées par les jurys, et pour faire connaître ces jeunes talents issus de l’ÉSAL, que l’école organise depuis deux ans une soirée de remise des diplômes et de lancement de la publication : un événement festif accueilli par la Cité musicale à Metz puis la Souris Verte à Épinal, un moment de fierté partagée.
Jean-Luc Bohl Président de l’ÉSAL Président de Metz Métropole Maire de Montigny-lès-Metz 1er Vice-Président de la Région Grand Est
Michel Heinrich Vice-Président de l’ÉSAL Président de la Communauté d’agglomération d’Épinal Maire d’Épinal
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Nathalie Filser Directrice générale de l’ÉSAL Directrice du site arts plastiques – Metz
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DNSEP Art, dispositifs multiples 10 12 14 16 18 20 22 24
Camille Audibert Joséphine Bosvot Camille Chastant Mathilde Chevallier Stefania Crisan Diana Carolina Fonseca Diaz Valentin Pierrot Camille Rabourdin
DNA Design d’expression, image et narration 48 50 52 54 56 58 60 62 64
DNSEP Communication, arts et langages graphiques 28 30 32 34 36 38 40 42 44
Selim Ayhan Antonin Caniparoli Florence Kokol Camille Le Bart Juliette Maniscalco Kelly Molon Léa Procureur Agathe Rousseau Robin Vicente
66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
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Cécile Bine Maya Brécy Amadéo Cervone Pénélope Chaumat Alice Cirendini Camille Coucaud Cécile Cuny Joséphine Forme Paul Fourcou Tristan Garnier Soline Guigonis Mona Hackel Manon Karsenti Lucas Landais Lucie Medda Pauline Morel Olivier Petitprez Olivia Sadier Nesma Saïdoune Victor Soulié Alice Stevens Leïla Thiriet Ombeline Vandame Sasha Wizel
Sommaire
DNA Art, dispositifs multiples 98 100 102 104 106 108 110 112 114 116 118 120 122
Diplôme d’État de professeur de musique
Justine Allmang Rémi Dietsch Gaël Dijon Arthur Lambert Ashley–Kelly Lopes –Vaz Cynthia Macri Ivda Montanavelli Solène Pannier Alicia Richard Lucile Taieb Kseniya Ufaeva Romain Vadala Tingting Wei
148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161
DNA Communication, arts et langages graphiques 126 128 130 132 134 136 138 140 142 144
Ameth Landing Badji Camille Bauer Mathilde Godard Laura Kuramyssova Bastien Ledoux Charlotte Patrascu Madeleine Pinot Adrien Richard Émilie Thomas Jiayi Yu
Diplômes 2019
Charlotte Aspromonte Isabelle Aubert Chloé Aujames Odile Beller–Porte Julie Bibler Lisa Brachet Elisa Chartier Théo Couillez Aleksandra Dzenisenia Louise Goepp Pierre-Alain Goualch Jules Hemmi Julien Lesseur Anna Schwarz Diplôme d’État de professeur de danse
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Justine Caspar Émilie Dietrich Romane Jaskowiak–Paruta Ania Kurek Svitlana Nechyporenko Violette Stevenot
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Temps forts 2018/2019
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Projets interdisciplinaires
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L'ÉSAL
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Membres des jurys
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Camille Audibert JosĂŠphine Bosvot Camille Chastant Mathilde Chevallier Stefania Crisan Diana Carolina Fonseca Diaz Valentin Pierrot Camille Rabourdin
DNSEP Art, dispositifs multiples
DNSEP Art, dispositifs multiples Dans un cadre privilégié de recherches, d’expérimentations et d’échanges à forte dimension de préprofessionnalisation, l’option Art propose dans le cadre du Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP) de former des créateurs engagés dans le champ de l’art contemporain. Les projets artistiques des étudiants sont envisagés dans toutes leurs diversités et dans toutes leurs potentialités – esthétiques, poétiques, politiques, économiques – autour de questionnements liés à la place de l’artiste, à son regard et à son rôle dans le monde contemporain. Ils s’appuient sur une pratique plasticienne de l’écriture et sur des réflexions et expérimentations menées dans le cadre d’ateliers de recherche et de création et de séminaires. Les problématiques renvoient plus spécifiquement aux potentiels artistiques des espaces et aux différentes formes d’exposition. L’option Art, mention Dispositifs multiples est porteuse de structures de recherche qui participent à la définition de son identité : l’Atelier de Recherche Sonore (l'ARS), EQART (l’Espace en Question(s) dans l’ART contemporain) et le LabVIES (design d’espace et d’interface).
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Camille Audibert
direction de recherche : Hélène Guillaume ca.audibert@hotmail.fr • 06 60 47 91 36
C'est au contact d’artistes et de penseurs, qui placent l'humain au cœur des strates géologiques, que je me suis rendue compte de mon besoin de voyager, afin de comprendre notre héritage occidental et de travailler toute en conscience. Or, de retour d'Inde, où j’ai séjourné et travaillé pendant cinq mois, j’ai compris l’anthropocentrisme de nos sociétés. Je suis touchée par cet hermétisme contemporain au sensible, ainsi que la surproduction d'objets ne conjuguant plus avec nos savoir-faire anciens. Je souhaite un retour à la terre. La guérison de cette monoculture est devenue ma problématique centrale et avec elle, un projet, où art et vie se confondent. Je réalise notamment des sculptures traversables, où j’utilise des matériaux simples (terre, textile, chaux...) pour convoquer ce qui résiste malgré tout, à notre emprise, pour convoquer encore le patrimoine sensible, un patrimoine que je pense communément partageable, habitable, mais aussi des matériaux plus contemporains, comme le plastique pour rappeler ce que nous avons perdu de vue. Mes installations s’enrichissent de performances, de vidéos relatant des rencontres entre objets et corps, afin de créer un ensemble total et pluridisciplinaire. Entre poésie et dérision, je crée des passerelles anachroniques, archéologiques et anthropologiques.
1 Dialogue, installation, céramiques,
textile, tuyaux plastiques, masques polystyrènes, plâtre, TV à image fixe, dispositif sonore (3 min), 3 x 2 m ; 2 Chaleureusement vôtre, installation, BA13, chaux, sculptures en papier mâché, terre et plâtre, 1,80 x 1,20 m ; 3 Spirit Kit, installation, textiles, cordes, cailloux, bâton de forêt, bâche plâtrée, tasseaux et jointures en acier, vidéo (2 min), 2 x 2 m ; 4 Mémoire, édition, sérigraphie sur textile, 1,80 x 1,20 cm.
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Joséphine Bosvot
direction de recherche : Éléonore Bak josephine.bosvot@gmail.com 06 78 46 55 33
Ma pratique questionne, par des croisements entre photographies, dessins, textes et peintures, ce qui fonde nos grands récits collectifs, ceux sur lesquels se construisent nos idéologies et la posture qui en découle dans notre rapport à notre environnement. En entremêlant différents matériaux constituant tout autant d’images et de narrations, je propose de créer de nouveaux récits, dans la volonté de dépasser une vision séparatiste et naturaliste propre à l’occident. En allant puiser dans des rapports chamaniques, des visions animistes, des rituels et croyances qui subsistent d’un temps passé, où nous avons fait et faisons peut-être toujours union avec la nature et les dieux, j’invite à déplacer notre regard sur ce qui nous entoure, à renouer avec et à réparer le contact perdu avec le monde sensible. L’élaboration de fictions, parfois autofictions, est donc un pan important de mon travail. C’est par elles que je déplace, remanie le réel ou envisage de nouvelles visions, car, ainsi que le dit Starhawk dans Rêver l’Obscur et Raoul Vaneigem dans l’Ère des Créateurs, il est urgent de changer le récit du monde et de contrer, questionner, remédier à l’idéologie du progrès technologique qui épuise nos ressources et celles de la terre. Par elles, je cherche à retrouver et communiquer le ravissement esthétique, à restaurer la fascination et le respect pour le mystère de ce qui existe et vit autour de nous.
1 Prométhée, photographie numérique
sur satin de coton, 207 x 138 cm ;
2 Rompre le Néant, peinture acrylique
sur bâche plastique, 265 x 240 cm ;
3 Récit(s) (détail), installation, médiums
multiples, dimensions variables ;
4 Éclipses, dessins à l’encre de chine.
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Camille Chastant
direction de recherche : Agnès Geoffray chst.camille@gmail.com • 06 13 27 64 46 www.instagram.com/chstc
Je ne pense pas être un jour en mesure de donner une définition complète et atemporelle de l’espace. Je ne sais pas non plus si une vie suffirait à explorer tous les recoins que possède cette notion. Je crois même cette tâche impossible car l’homme ne cesse de réinventer sa façon d’habiter le monde et ainsi il ne cesse de créer de nouveaux coins. Ce que je sais par contre, c’est qu’il m’aurait été impossible d’approcher certaines subtilités qui résident dans nos mécanismes d’habitation, si je n’avais pas commencé par comprendre mon propre rapport à l’espace habité. Mon travail est le résultat d’une recherche de deux ans portée sur l’archéologie de mes souvenirs et dont le plus ancien remonte à une vingtaine d’années. Il est important pour moi de préciser la période sur laquelle j’ai appuyé mon étude, car certains détails n’auraient pu apparaître dans un laps de temps plus restreint. Les gestes habituels que nous développons dans notre vie quotidienne sont assimilés et mémorisés par notre corps. Reproduire régulièrement ces situations précises fait ressurgir, en nous, des souvenirs agréables et rassurants qui nous fourniront un sentiment de sécurité. Nous développons une relation avec des lieux que nous aimons revisiter chaque jour, que ce soit dans la réalité ou par le songe.
1 City (dis)construction, sculpture
partagée, 40 tirages en plâtre et acrylique, 25 x 17 x 11 cm (1 tirage) ; 2 Endless beginning, sculpture, céramique et colle, 50 x 20 x 15 cm ; 3 Se reposer, sculpture, argile crue et pierre géologique, 30 x 43 x 24 cm ; 4 Le bibelot, sculpture, plâtre polyester, Sem x 7 x 4 cm.
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Mathilde Chevallier
direction de recherche : Célia Charvet mathil2chevallier@gmail.com mathildechevallier.tumblr.com
Dans mon travail, je souhaite plonger le spectateur dans une déambulation solitaire, où l’expérience esthétique se confronte à un certain mystère et ainsi établit progressivement une perte des repères. Mon but est de recréer des fragments de récits, des lieux intrigants où les questions ne cessent de jaillir, des explorations inquiétantes oscillant entre vécu et fiction. L’illusion créée par certains dispositifs permet d’attirer le regard et de séduire le spectateur. En y regardant de plus près, il ressent l’inconfort de l’ambiguïté. Dans le cadre de mon diplôme, j’ai souhaité que le spectateur navigue entre les histoires contées, à la fois attiré et gêné, et qu’ainsi il se retrouve dans une situation de flottement où les images, textes et pièces balancent entre un passé réel morcelé et les fictions d’un lendemain planant.
1 La chasse, impression
photographique sur mousseline de soie, 130 x 90 cm, 2019 ; 2 Crust, béton, résine colorée, vernis, tailles diverses, 2018 ; 3 Spectre, photographie sur forex, papier bulle, 70 x 50 cm, 2019 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Stefania Crisan
direction de recherche : Claire Tenu stefaniacrisan@ymail.com 07 53 31 07 64
J’ai débuté mes recherches comme peintre. Pour moi le facteur déclenchant de la création est une rencontre avec des paysages, des plantes, des minéraux, des personnes, des animaux. Je collecte ainsi des images, des souvenirs, des plantes, des phrases, des chants, des émotions. Je tente de mettre en tension ces éléments en développant des protocoles d'installation et de performance : comment mener une révolution avec un souffle de poussière, dans la recherche de la présence d’une personne défunte, par un chant vibrant évoquant la lumière ? Ce principe est apparu en travaillant sur un paysage transformé par une catastrophe écologique : un lac de décantation en Roumanie appelé Geamana. À l'ère de l’anthropocène, je questionne les paradoxes et les coïncidences de la beauté et de l'horreur de la catastrophe : entre le constat d'impossibilité d’inversion de l’entropie et les vertus de pratiques rituelles de soin, de don ; entre le sublime et les espoirs utopiques de la réalité des discours écologiques ; entre la mort d'un paysage et la mort de la peinture. Le sens de mon travail provient de cette relation éthiqueesthétique que l'on adopte avec le monde. J'en reviens toujours à interroger la vocation de l'artiste contemporain, en tant que réparateur, guérisseur, pollinisateur du monde visible et invisible.
1 Inverser l’entropie, performance, chant,
terre, pigments, blanc de Meudon, 20 min ;
2 Disparition/hommage pour la femme
qui vivait dans le village englouti Geamăna, action performative, terre brûlée, argile, cire ; 3 Cohabitation, une collecte du Mont Saint-Quentin, feuilles, fleurs et fruits secs, cailloux,fossile, planche de bois ; 4 BASELITZ À L´INVERSE (LES FEMMES NE PEIGNENT PAS TRÈS BIEN. C'EST UN FAIT), installation in-situ, peinture acrylique.
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Diana Carolina Fonseca Diaz
direction de recherche : Agnès Geoffray fonvida@gmail.com • 06 79 20 37 67 www.instagram.com/fonvida
Dans mon élan à saisir le monde, j’interpelle les notions d'espace, de cohabitation, de temporalité, de rythme, d’activité et non-activité, de déplacement, avec les désirs, les utopies et les impossibilités que cela comporte. Je salue les savoir-faire artisanaux, les mondes imaginaires, les formes végétales, les pratiques traditionnelles, les pratiques du quotidien et je m’en sers pour parler des problématiques économiques, politiques ou sociales. J'explore plusieurs strates, je tâte, je tisse, je fais des ponts, des liens, je mélange. Le glissement de l’intime au public, de l'imaginaire au réel, de l’individu à la société, de la chambre au paysage, me révèlent des nuances qui me font penser le monde au-delà de la dualité. Ainsi, mes réalisations glissent entre différents médiums, dessinant des sculptures ou sculptant des dessins. Pour estomper les bords, les redessiner, les questionner, s’opposer. C’est l’entre-deux qui me tient à cœur, la relation, relatio, relato. Relation que j’ai avec l’autre « l’humain ou non-humain ». Relation qui dépend de la valeur que je donne à cet autre. La valeur que je lui donne implique une nouvelle économie, une autre façon de prendre soin.
1 Les gens de deux pays ou plus,
sculpture-plante, ficus elastica, terre, argile, dimensions variables, 2018–2019 ; 2 Paseo de olla, sculpture-dessin, céramique raku, bois, gouache, papier, crayon, 27 x 25 x 11 cm, 2018 ; 3 L’apéro forêt, installation praticable, porcelaine, gaspacho et soupe froide de concombre, pommes de terre cuites et salées, dimensions variables, 2019 ; 4 Vue d’ensemble avec notamment Éloge au compost, lithographie, 70 x 100 cm, 2018.
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Valentin Pierrot
direction de recherche : Agnès Geoffray valentin.p@live.fr • 06 75 33 72 87 www.instagram.com/v.pierrot
Intimement liée à la marche et à la nature, ma pratique artistique évolue pas à pas. Pour en saisir la profondeur, il faut accepter de prendre le temps, d’investir l’espace et de se perdre dans la matière. C’est un travail de sculpture par le feu qui année après année, couche après couche, en dévoile le cœur. C’est une fouille, un travail enraciné dans le temps et dont les vestiges qu’il met à jour témoignent de son écoulement. Il s’agit de remonter aux origines de l’homme et de la matière, au primitif, à l’élémentaire. De se reconnecter à un lointain passé par des gestes simples inlassablement répétés. Creuser. Anachronique dans le monde contemporain, ma pratique célèbre la lenteur, la disponibilité et le silence. C’est un acte de résistance. Mettant en relation matière, corps, temps et espace, c’est une invitation à la contemplation, à la méditation. Question du corps à l’épreuve du temps, de sa finitude et de son inévitable disparition. Question de sa survivance, la matérialisation de son passage, sa trace. Ce qu’il en restera.
1 Couvertures de protection, coton,
charbon, mirabelle, moisissure, 367 x 274 cm, 2018–2019 ; 2 Bûche, chêne brûlé, 50 x 37 x 82 cm, 2014 ; 3 Bâton de marche (détail), noyer brûlé, 143 cm, 2018 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme avec en premier plan Théories de la chute des corps, frêne brûlé, 12 sections, dimensions variables, 2018.
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Camille Rabourdin
direction de recherche : Hélène Guillaume rabourdin.camille@gmail.com 06 61 51 40 86
Expérimenter collectivement dans l’échange, mettre en commun et repenser nos rapports au temps, au travail, à l’argent. Essayer, ensemble, de trouver notre place dans un monde où violence rime avec existence. Ce qui m’entoure, ceux qui m’entourent, mes rencontres, deviennent dans mes projets comme des témoins du monde dans lequel elles évoluent. Créer, écrire à 4 mains, à 2 voix ou encore à partir d’un dialogue, me permet d’aller plus loin, de voir au-delà de mon propre point de vue, d’appréhender des façons de penser qui m’auraient échappées sans ces rencontres. J’en arrive alors à appréhender le faire ensemble comme une forme d’engagement. Engagement personnel et politique. Peut-être même la forme la plus pertinente aujourd’hui ? Grâce aux outils que me procure ma pratique artistique, à travers l’écriture, l’objet livre, le son et l’image, je suis amenée à prendre position, à raconter, dénoncer, questionner le monde qui m’entoure... M’engager en mettant en place de nouvelles formes d’écritures, inventer des images qui produisent de l’écoute, trouver le moment où l’image peut faire mot et où le mot peut faire image. Faire dialoguer le fond de ma pensée avec la forme que je lui donne, proposer une autre manière de voir les choses, réinventer nos espoirs, ici et maintenant. Toutes ces réflexions, nous les partageons, nous sommes de cette génération qui, face à l’effondrement de notre société, se doit d’inventer un nouveau vivre ensemble. Dégager les horizons, mener des expériences sensibles en semant les graines du champ des possibles...
1 Roi Louie, installation, projection
vidéo, son, 3 min 30 ;
2 Roi Louie, détail, installation,
projection vidéo, son, 3 min 30 ;
3 Le seuil a cappella, vidéo, 12 min ; 4 Songe dissident, installation
immerssive, 2 m de diamètre, projection vidéo et sonorisation spacial, boucle d’1 min 30, 2019.
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DNSEP Communication, arts et langages graphiques
DNSEP Communication, arts et langages graphiques Du conte au journal intime, du fanzine au webdoc, de la photo de famille au documentaire, du slogan à l’affiche, du sticker au roman graphique, de la parole au geste, le récit et ses mises en forme sont au cœur du Diplôme National Supérieure d’Expression Plastique (DNSEP) Communication, mention Arts et langages graphiques. Grâce à la maîtrise de la mise en espace d’images et de textes, les diplômé-e-s donnent corps à des personnages comme à des univers, s’emparent de leurs expériences personnelles pour les sublimer et les rendre universelles. Confronter ainsi leur subjectivité au regard de l’autre les conduit à penser la création au cœur d’une articulation entre intime et collectif. En réinvestissant les pratiques artistiques, en questionnant les supports de diffusion, ils affirment leur regard et défendent leur voix avec intensité. Ils deviennent alors des acteurs engagés, critiques et poétiques, dans les champs de l’art et de la communication visuelle.
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Selim Ayhan
direction de recherche : Elamine Maecha selim.ayhan.sa@gmail.com 07 70 81 47 49
Mon travail s’articule autour des questions de frontières, d’identité et de mon rapport à ma double culture francoturque. Par ce dernier, j’exprime ces moments de décalage que l’on peut ressentir lorsque l’on est issu d’une double culture. Je travaille à partir de documents officiels et appartenant à des institutions administratives et législatives. Je questionne les idées que véhiculent ces documents et les confronte à d’autres. J’interroge mon rapport à ces documents en me basant sur ma position, mes expériences et mes engagements philosophiques et politiques. À travers différents médiums notamment l’édition imprimée, l’affiche et l’installation, je cherche des moyens de transgresser les frontières et les identités figées, imposées ou fermées. À l’heure actuelle où les frontières se referment, par quel moyen graphique et plastique pouvons-nous mettre en forme ces questions géopolitiques ? Cette question posée dans mon mémoire devient le fil conducteur de mon travail.
1 Distance, installation impression, vinyle
rouge, format 2175 mm de diamètre ;
2 Distance, série d'éditions, papier 80 g,
21 x 29,7 cm ;
3 Étranger, installation et performance,
mots formés par des pochoirs, enduit de finition couleur terre, format variable ; 4 Croisement, série de drapeaux, tissu de drapeau, 100 % polyester 90 g, format 80 x 120 cm.
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Antonin Caniparoli
direction recherche : Claire Tenu antonincani@gmail.com • 06 73 87 30 47
Se remémorer les origines et à travers leur récit faire émerger une vision du monde, lui donner un sens. Longtemps liés à la perpétuation d’un ordre social, les mythes et les rites sont le véhicule du sacré des peuples. À travers eux s’expriment les questions sur la condition humaine ; ils servent à orienter l’espace et le temps, permettent aux individus de se situer. En se réappropriant les archétypes qu’ils véhiculent, il s’agit de sortir de leur dimension normalisante pour permettre à chacun, individuellement, de proposer ses histoires et finalement de se définir, par et pour soi-même. Ce travail, je l’effectue par nécessité, pour faire face à la psychose qui m’habite, mais je le propose aussi lors d’ateliers auprès de différents publics dans des situations difficiles. Lors de ceux-ci, je facilite l’élaboration d’histoires, personnelles et collectives, leur permettant de se construire ou se reconstruire.
1 Une histoire, série de dessins, acrylique
sur papier, 70 x 100 cm, 7 pièces ;
2 Polyptyques des gens, polyptyques,
acrylique sur papier, 40 x 40 cm x 6 pièces, 40 x 20 cm, 6 pièces ; 3 Polyptyque de la blessure originelle, polyptyque, acrylique sur toile et bois, structure bois, 2,20 x 1,60 m ; 4 Correspondance, cartes postales, acrylique sur papier, 15 x 10 cm, 5 pièces.
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Florence Kokol
direction de recherche : Elamine Maecha kokolflorence@hotmail.fr • 06 79 76 03 79
Avant la lecture, il est d’abord question d’une expérience des formes dans un espace. En référence à Cyrus Highsmith, je pars de l’hypothèse que la typographie est un dessin constitué de formes et de contre-formes, d’espaces blancs et noirs. Comme un tableau abstrait qui nous émeut sans qu'on puisse directement en comprendre les raisons, notre œil capte ces formes et produit une image sur la rétine. Simultanément, les informations sont interprétées et analysées par le cerveau qui les associe à nos expériences passées. Il les identifie avant même que nous en prenions conscience. La structure des lettres est profondément ancrée dans notre mémoire. La familiarité dont nous disposons avec ces signes nous empêche de voir leur dessin de façon consciente, car elles sont directement attachées à leur rôle de signe, de production du sens. On ne voit pas des lettres, mais on lit des mots. Pour percevoir ce sens nous en oublions la forme, or c’est bien elle qui est à l’origine de tout. Ce paradoxe m’intéresse et constitue le point de départ de mon travail sur l'expérience sensible du langage par sa forme textuelle.
1 Inscrire l’espace, parquet modulaire ; 2 Sans titre, outil de création de
caractères et de compositions sur processing permettant de construire dans des espaces numériques ; 3 Vue sur Taquin, jeu de 60 modules à composer et sur une série d’affiches issues de différentes expérimentations graphiques ; 4 Vue d’ensemble du diplôme et sur le mur de recherches.
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Camille Le Bart
direction de recherche : Charles Redon camille.le-bart@outlook.fr 06 76 36 18 68
Je procède par collages, que ce soit avec les mots ou les formes que j’utilise en dessin ou en sculpture. Chaque élément dans mes dessins, gravures, sculptures ou costumes est un cadavre exquis avec, comme unique joueur, moi-même. Il s’agit de superpositions de pensées diverses réunies en une seule représentation, tout comme peut l’être un rêve. Je cultive un univers étrange que je souhaite éloigner de la raison. Cette étrangeté est la plupart du temps exagérée, à tel point qu’elle en devient grotesque.
1 La danse macabre des frileux,
performance en costumes, objets de récupération, plâtre et couture ; 2 Images mentales, lithographies et gravure taille douce, 25 x 23 cm et 20 x 20 cm ; 3 Adèle, dessin, encre sur papier, 1,80 x 1,50 cm ; 4 Femmable, sculpture, céramiques sur meuble en bois.
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Juliette Maniscalco
direction de recherche : Claire Tenu juliettemaniscalco@gmail.com cargocollective.com/juliettemaniscalco 06 67 02 11 61
Ma production et ma réflexion artistiques sont indissociables de mon engagement sur le terrain. Si j’emprunte, a priori, certains principes du reportage photographique, je m’en éloigne par des temps de production et de diffusion plus lents. Le désir de me confronter à certaines réalités liées aux migrations contemporaines m’a conduite à me déplacer dans différents lieux : Calais, Langres ou plus récemment à la frontière italienne. Aux prises avec le réel, mes productions abordent des notions d’éthique, d’esthétique, de politique et de poétique. Je me positionne à l’encontre de la photographie médiatique spectaculaire. À partir de différents médiums comme la photographie, la vidéo, l’installation ou le texte, j’interroge notre place de spectateur face aux images, face à leur puissance ou leur absence. En pratique, je fais le choix de laisser plus de place à l’expérience du terrain et à une appréhension plus directe des événements ; et de procéder avec une lenteur et une justesse dans le traitement et la contextualisation des informations et des images.
1 L’homme et la fumée, vidéo,
rythme ralenti, 1 min 30 ;
2 La porte blindée, projection
photographique sur plaque d’acier, texte, 100 x 80 cm ; 3 Une femme est morte, photographie contrecollée sur plaque d’aluminium, texte, 77,8 x 51 cm ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Kelly Molon
direction de recherche : Jean-Christophe Roelens kelly.molon@orange.fr • 06 89 35 65 83 www.instagram.com/kellymolon
Jouer avec le risque. Petit à petit, des gestes qui tendent à remuer l’ordre. Le provoquer, le bousculer. Créer des brèches, afin d’y trouver sa place. Mais hors des cadres, l’immensité pose problème. Il faut recommencer à construire. Définir des bords, des limites. Ce dans quoi nous pouvons être contenus sans y être enfermés. C’est dans cette zone mouvante et fragile que j’ai trouvé mon terrain de jeu. Terrain d’expérimentation et d’émancipation, j’y développe des « tentatives ». Des expériences que je vis avec des jeunes en lien avec ces questions, à travers lesquelles je remets en perspective les contraintes du lieu et de sa circulation. Elle est un espace où je me rate et me grandis. J’y déploie les questions que je me pose à moi-même. De ce fait, elle amène aussi la rencontre avec l’autre. Ce qu’elle suscite, ce qu’elle provoque. Dans mon espace, le sien et celui qu’on partage. On y retrouve le jeu des frontières, entre le familier et l’étranger, le connu et l’inconnu. Et ce que la transgression provoque ; le vivant. Ce qui n’était pas prévu, ce qu’on ne contrôle pas.
1 Se tenir droit, mobilier, bois,
métal, 2019 ;
2 Flotter, édition, céramique
émaillée, 2019 ;
3 La tribu des survivants, édition,
atelier dans un lieu de vie, 2019 ;
4 Vue d’ensemble du diplôme
avec Cabanes volatiles, toile de lin, corde, pierre, 2019.
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Léa Procureur
direction de recherche : Agnès Geoffray lea.procureur@gmail.com www.leaprocureur.com • 06 07 14 03 76
Mon appartement est hanté. Il est rempli de cartons et de dossiers débordants de souvenirs qui m’appartiennent ou non, de portes fermées à clés dont je ne connais pas encore le contenu. Mes recherches artistiques racontent cet espace interne et spirituel dans lequel notre moi intérieur évolue et tente de ranger toutes ces histoires amassées ; je l’ai appelé la maison intérieure. La maison, l’habitation, est à la fois un espace de repli et une prison. Elle, comme son mobilier, deviennent la métaphore d’un état physique et psychique : notre corps constitue notre habitat. Les maisons deviennent vivantes et les humains deviennent des espaces, souvent malgré eux. J’aborde également la transmission d’une forme de féminité par la famille ou encore plus largement par notre société. Et surtout la question sous-jacente et omniprésente d’un futur incertain et d’une recherche de soi perpétuelle. Je raconte ces multiples histoires par le biais d’une pluralité de médiums tels que l’imprimé, le dessin, le textile ou encore l’édition.
1 La femme maison, dessin sur table,
dessin à la poudre de charbon, table basse en bois, 130 x 80 cm ; 2 L’étendard, courtepointe / couverture, tissus et rembourrage, 140 x 130 cm ; 3 Les vagabondes, uniforme en tissu, portant en bois, dessin au feutre imprimé sur tissu, 140 x 50 cm ; 4 Aux demeurantes, édition, tissu brodé, travail d’écriture et dessins au feutre noir, 22 x 14 cm.
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Agathe Rousseau
direction de recherche : Charles Redon rousseau.agathe@live.fr • 06 42 95 82 44
C'est une île sans nom. Des orphelins, des mouettes, des robots, des amants, des menteurs se la partagent. Elle peut tout contenir, car elle est imaginaire. Sur ce territoire fabriqué, je propose une déambulation. Le lecteur navigue d'objet en objet, d'histoire en histoire, traversant les époques et complétant le puzzle. Comme lui, je m'aventure sur cette terre vierge pour narrer les vies de ceux qui l'habitent. Mon projet de diplôme est une expérimentation narrative qui vise à rendre concrète, par son déploiement dans l'espace, la promenade que fait tout lecteur au sein d'un récit. La création d'une île fictive m'a permis d'explorer différents genres et médias, d'appréhender des formes nouvelles de narration. J'ai pu me plonger dans tout ce que permettent la bande-dessinée et le cinéma, et plus généralement le récit fragmenté. Dans ce lieu (d)écrit par bribes, j'imagine une histoire qui ne se termine jamais.
1 Trésor sur la côte, film d'animation,
12 min 34, 2019 ;
2 Vue d’ensemble du diplôme avec
Mythes et légendes de l’île, édition de 7 linogravures sur lutrin en bois, 21 x 29,7 cm, 2019 ; 3 Le chantier, peinture sur plaques d'acier aimantées, 40 x 25 20 cm, 2019 ; 4 CDC, banderole de recherches en papier, 55 x 3000 cm, 2018.
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Robin Vicente
direction de recherche : Émilie Pompelle robin.vicente8@gmail.com www.instagram.com/robin.vicente8 06 29 43 06 92
Ma pratique est alimentée principalement d’images, de documents, de citations, glanés sur internet. Je tente de les réinvestir dans mon travail pour en proposer une autre lecture à travers différents médiums allant du dessin à l’installation en passant par le texte. Mon travail fonctionnant par association d’idées et d’images, le mot, la langue, la sémantique occupent donc une place importante. Ce processus de récolte et de collecte d’images m’a amené, suite à la lecture des Souvenirs Entomologiques de Jean-Henri Fabre, à développer une image de « l’artiste bousier ». Cette figure me permet de comparer ma technique de travail à celle du coléoptère se nourrissant d’une production d’autrui pour vivre et façonner de nouvelles formes.
1 Today Information Means Everything,
magazines, bâche plastique noire, dimensions variables ; 2 Décoration(s), broderies, 35,5 x 40 cm ; 3 Pénélope, gravure laser sur coton, tambour à broder, 30 x 60 cm ; 4 Vue d’ensemble du diplôme avec Laisse béton, Tenir le mur, Décoration(s).
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Cécile Bine Maya Brécy Amadéo Cervone Pénélope Chaumat Alice Cirendini Camille Coucaud Cécile Cuny Joséphine Forme Paul Fourcou Tristan Garnier Soline Guigonis Mona Hackel Manon Karsenti Lucas Landais Lucie Medda Pauline Morel Olivier Petitprez Olivia Sadier Nesma Saïdoune Victor Soulié Alice Stevens Leïla Thiriet Ombeline Vandame Sasha Wizel
DNA Design d’expression, image et narration
DNA Design d’expression, image et narration La singularité de ce Diplôme National d’Arts (DNA) est liée à l’histoire même de la ville d’Épinal, connue pour sa tradition d’imagerie populaire et d’imprimerie. Épinal est labellisée « ville de l’image », portée notamment par le Musée de l’Image et l’Imagerie, qui assurent à la fois la transmission de cette histoire et la connectent aux enjeux contemporains de l’art. L’inscription de l’école dans cette ville donne d’emblée une coloration et une spécificité à la formation et au DNA. Les pratiques de l’image et de la narration sont déployées sous des formes diverses, de manière évolutive et permettent aux étudiants d’élargir la palette de leurs expériences et de leurs compétences. Ainsi, qu’il s’agisse de dessin, de peinture, de photographie, de vidéo, d’animation, d’écriture, d’images numériques, de design éditorial, l’image et la narration se construisent dans une pédagogie qui mêle réflexion, références, techniques, théorie, tout en laissant la place aux expérimentations singulières, nécessaires à tout processus de création.
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Cécile Bine
cecile.bine@gmail.com • 06 37 29 83 36 ridiculousbug.tumblr.com
Ma fascination pour la science, l’art et les jeux vidéo m’a poussé à devenir fureteur du web. J’observe les méandres de ses communautés et développe mon travail à partir de ces explorations. Ma narration et mon humour se basent sur une culture internet de « mèmes » internet absurdes. Je cherche dans ces expéditions des références, des sujets et des formes à incruster dans mon trait. Ces recherches dessinées sont foisonnantes, répétitives et à la limite de l’obsession. Baston est un projet de bande dessinée qui raconte l’absurdité d’une violence presque infantile. Un ramassis d’insultes qui se transforme en bagarre ; des quiproquos qui s’accumulent. Personne dans cette bande dessinée n’est assez malin pour s’arrêter et réfléchir. Une dualité se manifeste à travers le dessin doux, infantile, presque innocent et l’histoire d’un énorme chahut dans un village rempli d’imbéciles.
1 Baston, bande dessinée, dessin
au feutre permanent et colorisation numérique, 21 x 29,7 cm ; 2 Max, édition de bande dessinée, dessin numérique, 20,7 x 31 cm ; 3 Coup de Foudre, court-métrage, animation numérique, 1920 x 1080 pixels, 4 min 32 ; 4 Espace de recherche et sérigraphie.
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Maya Brécy
brecymy@gmail.com 07 81 11 81 20
Mon travail s’axe sur plusieurs thèmes : celui du corps, corps en évolution, corps sexuel et la capture de l’instant présent. J’ai exploré ces questionnements à travers l’animation, la photographie, l’illustration et le textile. Séquence est une animation qui aborde le corps dans le cadre du tir sportif, discipline que je pratique depuis mes 15 ans. J’ai pu me rendre compte, au cours des années, qu’elle était incomprise et souvent mal vue. Dans cette animation, j’ai voulu évoquer ce sport en proposant une séquence de tir débutant le matin et se terminant au premier plomb tiré. J’ai tenté de mettre en valeur la solitude que l’on a face à son tir, le son et les mouvements mécaniques du corps. La décision de réaliser une animation vient de la possibilité de s’attarder sur certains mouvements et également de proposer certains points de vue impossibles à voir dans le réel. J’ai fait le choix de réaliser cette animation entièrement en bleu pour faire un rappel aux tenues portées par les tireurs et également dans le but de mettre en valeur la douceur et le calme de cette pratique.
1 Séquence, animation numérique,
1 min 21 sec ;
2 Un loup pour l’homme, photographie,
gravure sur bois, costume en tricot, série de 4 ; 3 Kamasutra, broderie ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Amadéo Cervone
amadeocervone@yahoo.fr 06 56 75 13 12
Des Rives du Rêve J'annonce de la science-fiction cynique qui scie le ciment songé, De la cradopolis en dystopicité qui suinte le goudron poisseux, Les tuyaux rouillés et les câbles emmêlés. Au menu, du biopunk fraîchement sortie de son bunker, Une cryogenèse paumée dans le post-apo' Une peine ahurissante, une pénurie de rêve. Et de pauvres ombres triturant les décombres à la recherche d'une once de songe. Le tout tartré d'un contraste Entre décor racorni monochrome, Silhouettes aux faces effacées floues, Et substance bioluminescente bleutée.
1 Des Rives du Rêve, édition
par montage photo, dessin sur Photoshop, 40 x 23 cm ; 2 Des Rives du Rêve (détail), édition par montage photo, dessin sur Photoshop, 40 x 23 cm ; 3 Ensemble de montages photo, dimensions variées ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Pénélope Chaumat
penelope.chaumat@gmail.com penelopechaumat.tumblr.com 06 46 28 46 67
Chercher l’intention du mouvement, la trace du geste. Tendre la main et attraper n’importe quel outil, sans réfléchir, chercher, tester, expérimenter. Jeux de superposition, exposer pour recouvrir, se cacher, enjeux de regards, d’intimité, de dévoilement face à soi-même et au spectateur. Laisser deviner, jouer à cache-cache. Fuir le langage explicite au profit des amas indéchiffrables, de la saturation des images. Violence de ne pas vouloir être lue, vue. Déformer le réel pour lui donner l’apparence du regard qu’on lui porte. Déformer des visages, des yeux, des corps. Creuser, plier, plisser. Montrer pour cacher, recouvrir et venir gratter mes toiles, jouer des mots dits et des mots masqués, cachés, inavoués, des objets qui se situent entre l’étrange et le familier et suggèrent autre chose que ce qu’ils sont.
1 Performance devant Portraits
de l’ÉSAL, peinture acrylique sur toile, 200 x 150 cm ; 2 Komorebi, installation, peinture à vitrail, mouchoir, 80 x 150 cm de haut ; 3 Thésée et le minotaure (détail), bande dessinée, stylo bic, A3 ; 4 Rapport de diplôme amphigourique, édition, impression sur macules de sérigraphie, 8 x 16 cm.
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Alice Cirendini
alicecirendini@hotmail.fr • 06 58 61 33 09 www.instagram.com/alice_cirendini
« Le temps passe doucement. Vous vous allumez une cigarette et attendez. Prenez le temps de respirer » Ce court extrait issu du roman graphique Nocturne que j’ai réalisé en 2018 pourrait résumer l’une des notions primordiales qui habite mon travail : celle d’un temps suspendu. Tout comme les Japonais développent le concept du Mâ, représentant toutes les variations de vide ainsi que ce qui relie et rattache deux éléments distincts, j’appréhende cette notion comme un passage d’un état à un autre. Je perçois souvent ces instants flottants durant le sommeil. La nuit est un thème que j’aborde fréquemment dans mes projets car je la considère comme un lieu en suspension où les limites se perçoivent en nuances. Quel que soit le médium employé – dessin, écriture, photographie – je souhaite présenter et représenter ces instants entre deux temps dans l’espoir de pouvoir offrir une pause au regardeur.
1 Septième Nuit, techniques
mixtes : photographie, sérigraphie, volume, 2019 ; 2 Recouvrement, photographies, 21 x 29,7 cm, 2018 ; 3 Grain de Sable, broderies, 20 cm de diamètre, 2018 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Camille Coucaud
kamillekoucaud@gmail.com
J’aime raconter des histoires et parler de choses qui semblent complètement banales ou de sujets d’actualité ancrés dans le réel. J’aime que les gens puissent s’identifier et se connecter à ces histoires, parler de ces interactions qui peuplent nos journées. C’est pour ça que je m’intéresse au quotidien, aux choses anodines qu’on ne raconte pas trop, peut-être parce qu’elles sont sous notre nez, peut-être par pudeur. Les titres que je donne à mes projets, lorsque ça arrive, traduisent aussi cette envie un peu naïve sans doute de rendre compte non pas objectivement mais dans la recherche d’une certaine simplicité du sujet que j’aborde. Ce sont souvent de simples noms précédés d’un article défini, comme les mots que je collectionne dans les listes que j’écris frénétiquement dans des carnets : « la maison », « la manifestation », « le parpaing ». J’aime ces collections, ces descriptions courtes. De la même manière, j’emprunte un répertoire de formes synthétiques, très ancré dans l’enfance et le livre jeunesse, que j’essaie d’étendre pour résonner avec tous les âges. Je déploie cet inventaire de formes colorées pour laisser la place au public d’y voir ce qu’il veut. J’essaie de créer des espaces où le public peut s’installer et vivre une expérience particulière, créer une atmosphère où il peut évoluer et interagir pendant un instant.
1 La manifestation, fresque au fusain,
2 x 1,5 m, mai 2018 ;
2 Un partout la balle au centre, édition
A3 laser texte et dessin, mars 2019 ;
3 La bouche en papier, image
extraite d'une série de 6 illustrations numériques, 19 x 22 cm, d'après un texte de Thierry Cazals, janvier 2019 ; 4 Elles avaient attendu, fusain et acrylique sur toile, 1,60 x 3 m, juin 2019.
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Cécile Cuny
cuny.cecile.cc@gmail.com 07 82 09 06 50
J’aime tellement le dessin que j’ai envie de le voir vivre et de pouvoir le toucher. Ainsi, je multiplie les supports, de sorte que mon univers puisse m’accompagner partout et se partager au-delà du papier. Ce que j’aime, c’est donner à voir autrement un lieu ou un objet en y cachant des aventures et des petits personnages. C’est ce que le mapping me permet de faire. Grâce à lui, je fais perdurer mes histoires dans l’espace. Continuelle observatrice de ce qui m’entoure, je me munis aussi de mes carnets pour réinterpréter mon environnement. Sous mes yeux, les ornementations des vieilles bâtisses, nos parures et nos plus petits objets du quotidien prennent une vraie dimension esthétique. En fait, tout m’est prétexte à dessiner. J’exagère ce que je vois, en rajoutant des motifs à foison ou de la nature à profusion. Ma dernière histoire raconte la déambulation mentale et physique d’un personnage pris dans la tourmente de ses pensées. Entre la beauté des choses qui l’entourent et qui parfois l’apaisent, il est dur pour lui de distinguer le présent qui s’entremêle à ses multiples visions. Tout ce qu’il voit le ramène alors à ses peurs et à lui-même. Mais comment se distinguer lorsqu’on est plus très sûr de ce que l’on voit ? Je mêle alors deux univers : le naturel avec l’artificiel.
1 Illusion d’optique, histoire par jeu
visuel, xylogravure, panneaux manipulables ; 2 Bartleby, édition de 46 pages, illustrations numériques ; 3 Le Passage du Courant, atelier collectif de tampons à imprimer sur tissu, coton, bois, mousse, encre à linogravure ; 4 Vue d’ensemble du diplôme avec Cavalcade, fresque de 3 mètres de long, fusain.
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Joséphine Forme
Josephine.forme@gmail.com 06 30 46 26 17
Considerare J’observe dans mon travail une réelle fascination pour la collection. Une collecte de mots, d’instants vus ou vécus, de témoignages. Une pratique sous-jacente à mon travail qui vient nourrir chez moi l’envie d’être juste. Cela demande de me placer en tant qu’observatrice, dans une attention particulière à ce qui m’entoure. Un certain état de considération. Une méthode parfois proche de celle du journaliste, dans l’élaboration de listes, l’accumulation des lectures et écoutes, la récolte de témoignage et d’archivage. Je me suis vue réunir les expériences de vie d’amis et d’inconnus, l’histoire d’une mère, d’un petit-fils, d’une voisine ou d’un adolescent. Chacune de ces expériences est d’abord authentique, possède une voix, un visage et une silhouette bien réelle derrière mes mots. Et c’est dans les détails de leurs vies que je construis mes récits. J’appréhende les détails comme composant nos ensembles, d’être et d’idée. Et l’attention que je leur porte n’est pour moi qu’une façon de plus de tendre vers les mots justes.
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Paul Fourcou
Paul.fourcou@gmail.com 06 30 52 62 19
Je me suis progressivement rendu compte que les images des autres m’intéressaient plus que les miennes, et qu’il en allait de même pour les idées. Cette phrase n’est pas de moi mais de Chris Marker. Si je lui emprunte, c’est qu’elle me semble éclairer plus simplement mon travail que n’importe quelle autre formulation « made in paul ». Je ne cherche pas par là à dire que je suis un réceptacle vide, mais plutôt un composé d’images et de mots à la généalogie inconnue. L’Histoire est chaque jour plus vieille quand nous naissons toujours aussi jeunes. Il en découle pour moi que nous grandissons dans un monde de plus en plus rempli de fictions, dans lequel il est compliqué de savoir quoi faire et penser. J’ai eu par moment le sentiment de la présence d’une telle multitude d’images que je ne pouvais plus rien faire si ce n’est de l’abstrait, paralysé par la fameuse question du choix. Interroger les images et les mots dont ces fictions se composent c’est ce qui me travaille aujourd’hui. Les rapprocher, les déformer, les abîmer, jouer avec en somme pour essayer de les comprendre autrement. Au travers de l’écriture, du dessin et du montage, j’ai donc commencé par reprendre les projets qui ont jalonné ces trois dernières années pour leur faire dire autre chose. Prendre des bouts d’ici et d’ailleurs, les mettre en lien, les mélanger, les développer au regard de ce qui me préoccupe aujourd’hui. Pour moi c’est aussi dire qu’un projet reste toujours en chantier.
1 L’âge lyrique, installation texte
et dessin reliés par des fils ;
2 After effect syndrome, vidéo
d’effets divers réalisés à partir de photographies ; 3 Les édifices théoriques sont des châteaux de sable, poèmes dispersés dans l’espace ; 4 Aseptiques, animation stop-motion et mise en scène des marionnettes.
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Tristan Garnier
stantri.garnier@gmail.com www.instagram.com/stan.gtriss 06 69 71 47 81
Tout d’abord, il y a mon travail au fusain, celui qui me pousse à voir grand, à faire de grands gestes et à m’agiter devant le mur grisé par la poussière de charbon. Mes mains noires m’empêchent d’aller voir ailleurs, moi qui ai tendance à m’enfuir dès qu’une occasion se présente. Quand je suis enfin dépoussiéré, je passe alors à l’ordinateur. À deux clics de perdre mon temps, je repasse mes dessins un à un, chaque fois avec un infime décalage presque invisible. Enfin je regarde le tout et j’espère y trouver quelque chose de convaincant. Une pression sur le bouton « play » me fait passer en un instant du statut d’animateur à spectateur. Bon, et puis une fois qu’on a appuyé 10 fois sur ce bouton, on en a vite marre. De toute façon depuis tout petit, ce qui me plaît c’est la bande dessinée, raconter des histoires. Franchement, ça je peux le faire. À priori c’est à ma portée. Allez, dans deux ans, je suis à Angoulême, derrière un stand. Je sors mes crayons, mon outil de prédilection. Je superpose les couleurs sans trop réfléchir. La moiteur de mes mains traverse la feuille, j’y intercale un bout de papier, pour sauver le principal et je continue. Une planche, deux planches, trois planches, une planche, une planche, deux planches. Bon, ça sera trois planches. Et demain sera un autre jour, avec un nouveau scénario.
1 Marge, film d’animation, 2019 ; 2 Faute (détail), bande dessinée,
projet en cours, 2019 ;
3 Humain, 180 x 170 cm, fusain, 2018 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Soline Guigonis
solnis.art@gmail.com • 07 70 07 77 18 www.instagram.com/sol1mal1
Je suis partie chercher des textes comme je vais à la pêche à pied. Mon épuisette sur l'épaule, j'ai regardé tout ce qui s'ébattait entre les algues de la crique, sans trop m'approcher. J'y ai mis un pied pour voir qui viendrait me saluer. Je suis partie chercher des textes comme je ramasse les coquillages. Je les prends tous, je les lave, je les trie par taille, par forme, par couleur, par heure, du plus lisse au plus rugueux. Je les étale et je joue à les échanger. Je suis partie chercher des textes comme on fait des fouilles archéologiques, en époussetant avec révérence les fragments de vie de celles et ceux qui avant nous, ont foulé le sol ; en les sortant de là où ils furent enfouis, en les classifiant, en les installant les uns à côté des autres pour celles et ceux qui viendront après. Je suis partie chercher des textes comme on se jette à l'eau sans penser à regarder si on a pied. Je suis partie chercher des textes comme on ramasse des cailloux le long du chemin, pour se faire des souvenirs. J'ai trouvé tant de joyaux, que je n'ai pas eu d'autre choix que d'apprendre l’orfèvrerie sur le tas pour les sertir du mieux que je le pouvais. Soudain il me fallut des grilles, du papier, des caractères et des idées ; soudain il me fallut un, deux, trois, dix sommaires, des titres courants, des pages de garde, un colophon, une tranche, un dos, un livre. Je suis partie chercher des textes comme on va aux champignons, pour profiter de la douceur d'une après-midi.
1 Bouillons bouillon, édition, impression
laser sur papier, 16 x 21 cm, 2019 ;
2 Haïculs, jeu de construction, bois
découpés / aimants / son, 2017 ;
3 A story of Time, illustration,
21 x 29,7 cm, encre de chine, 2018 ;
4 Alphabet, édition, impression laser
sur papier, 18 x 25 cm, 2016.
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Mona Hackel
hackel.mona@yahoo.fr • 07 50 45 99 83 www.instagram.com/namohkl
Déjà toute petite je dessinais, bricolais, cousais, dansais, chantais, jouais de la musique sans pressentir les passerelles qui unissaient tous ces domaines artistiques. Je conçois aujourd’hui la création comme un laboratoire de formes et d’idées. Ces trois années à l’École Supérieure d’Art de Lorraine m’ont offert de multiples opportunités d’exposer mon travail, de développer mes tentatives de dire et de faire. Le travail d’équipe m’a permis d'affirmer mon intérêt pour les dispositifs pluridisciplinaires tels que des performances live alliant vidjing, musique, dessin et danse contemporaine et séances d’improvisations collectives. Mon projet de diplôme porte justement sur ces espaces de liberté partagés, ces interstices où chacun·e trouve sa place. Une maison ? Une cahute ? Une cabane ? Un repaire, un repère ? Un atelier éphémère ? Un laboratoire d’expérimentations monté juste pour l’occasion ? Ou un théâtre fait d’esquisses de témoignages et de bribes de sons ? Cet espace est protéiforme et s’adapte à la demande. Il n’est qu’un prétexte pour se donner rendez-vous, pour échanger, créer et cohabiter. Ce lopin de terre est un carrefour, un rond-point qui donne à voir en 360° l’étendue des possibilités qu’offre la création collective et les formes de vie en communauté. Ce logis utopique accueille des identités multiples, composites et plurielles mais aussi des pratiques artistiques hybrides, à la croisée de la musique et du dessin !
1 Là-bas, projet de diplôme, performance
dessinée et pièce sonore, 15 minutes, juin 2019 ; 2 JAM, livre d'artiste, 20 x 20 cm, impression en Kitchen Litho, mai 2019 ; 3 Boîte à souvenirs, volume, technique mixte, mars 2017 ; 4 La bouche en papier, premier livre édité au Éditions du Pourquoi Pas ?, 14 x 25cm, juin 2019.
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Manon Karsenti
manon.karsenti1@gmail.com www.instagram.com/man.noss 06 20 08 38 28
Mon roman graphique est un travail de mémoire sur mon histoire familiale. Je décide de me projeter dans les souvenirs de ma grande tante qui a quitté l’Algérie à 10 ans, pendant la guerre d’indépendance. Dans un texte qu’elle a écrit avant sa mort, elle décrit les lieux de la ville d’Oran qui ont été importants pour elle. Ce texte est destiné à mon père qui souhaite retourner sur les traces de ses ancêtres. À travers un travail historique sur ce pays que je ne connais pas, mais qui fait partie de moi, je m’interroge sur la dimension poétique du temps et sur sa représentation graphique. Ce projet superpose deux thématiques qui sont la nostalgie et la famille. Le temps représente le changement continuel par lequel le présent devient le passé. Ce moment qu’on a oublié, où le souvenir a été modifié par la mémoire ou la volonté inconsciente. Ce moment flou ou très vif qui appartient au passé et agit sur le futur et ces « inter moments » qui sont insaisissables. La famille représente un groupe d’individus vivant ensemble à un moment donné et c’est ce « moment » que je veux retenir et mêler à une nostalgie pour moi évidente. Je cherche dans une démarche graphique et théorique à ralentir le temps pour le figer, pour faire apparaître un univers de réalité flottante et ainsi rendre vivants des souvenirs qui ne sont pourtant pas les miens. Ce cadre invite à confronter absence et présence, dureté de la réalité et abstraction.
1 Et je prendrai une photo pour toi
(détail), édition, 26 x 22 cm, mine de plomb, craie grasse, crayons de couleurs, 2019 ; 2 Et je prendrai une photo pour toi, édition, 26 x 22 cm, mine de plomb, craie grasse, crayons de couleurs, 2019 ; 3 L’au-delà Moselle, édition, 16,9 x 11,8 cm, criterium en feutre, 2016 ; 4 Dos crawlé, édition, 19,5 x 11 cm, crayons de couleurs, 2019.
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Lucas Landais
landais.lucas@hotmail.fr 06 50 96 11 73
Des petits bonshommes, autour de petits décors, enfermés dans des plus ou moins petites cases, regroupées dans des plus ou moins nombreuses planches de bande-dessinée. Les techniques sont mixtes, j’essaye, je réessaye, j’abandonne, puis j’adopte une nouvelle technique. Comme le dit si bien Blutch, mon plus grand ennemi, c’est l’ennui. Et quand j’en ai assez de la planche standard A4 ou A3, j’essaye d’en sortir. Trouver des ponts entre la bande dessinée et d’autres médiums. Le numérique par exemple, ouvre de nombreuses dimensions. C’est une porte ouverte qui décloisonne les codes et les cases de la bande dessinée. Et quand le papier et l’écran ne suffisent plus, alors la 3e dimension apparaît. J’essaye de faire vivre mon dessin dans l’espace. La bande dessinée, je la pratique seul. C’est une démarche lente, très minutieuse et patiente. Bizarrement, j’aime l’idée de passer 1 heure sur une petite case qui ne méritera, si elle est réussie, que 4 ou 5 secondes d’attention de la part du lecteur. Mais quand j’ai besoin de contact, alors je sors dans la rue avec mon appareil photo et je vais immortaliser ce formidable théâtre social. Je m’intéresse aux évènements qui animent la ville : les manifestations, les incendies, les incidents... Et lorsque tout se fait plus calme, j’aime sortir la nuit et chasser les moments de vie intime. Je vole ces images et fuis toute mise en scène. Je tente de capturer la fragilité, l’étrangeté, le silence des rues nocturnes.
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Lucie Medda
lucie.medda@orange.fr 06 42 79 04 71
Symbiose 101 Je vois les performances, installations et objets imprimés que je propose comme des laboratoires destinés à mettre en œuvre des tentatives de projection d'un monde nouveau. Pour remettre en question des dynamiques s'établissant à grande échelle, je m'intéresse aux expériences individuelles concrètes : de microcosmes en cosmos, les corps intimes se font corps sociaux. Le registre de l'organique permet une adresse sensorielle à l'autre, un lyrisme attentif que j'aime décliner à travers des formes plurielles et pluridisciplinaires. La première étape est la définition de protocoles ou de dispositifs qui encouragent à manipuler la matière plastique, qu'elle soit graphique, vidéo ou sonore. La seconde est la mise en relation de protagonistes divers, fictifs ou réels, appartenant à des environnements et des imaginaires complets et variés. La dernière est la conception de narrations politiques tendant à visibiliser les récits minorisés et à se les réapproprier dans un but émancipateur. Je collecte, mets en commun et connecte : j'envisage ma pratique comme un vecteur de liens sociaux, réflectifs et sensibles. Les frontières se brouillent entre les médiums et les expériences génèrent des résultats indéterminés. Observons de plus près ce qui évolue dans la marge : bienvenue dans un monde cyborg, à la croisée des genres, des espèces et des fictions, peuplé d'organismes déroutants et de monstres aussi terribles.
1 Le couscous de ma grand-mère,
atelier performatif, conte et VJing, environ 20 min ; 2 Bouillon, installation vidéo, calque, fusain et mapping vidéo, 3 x 1,30 m ; 3 Coaltar, édition, 24 exemplaires risographiés en deux passages, 28,5 x 20 cm ; 4 Bacchanales, linogravure, 26 x 21,5 cm.
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Pauline Morel
paumorel@outlook.com • 06 36 28 89 03 www.instagram.com/popomerguez
Quels dialogues se forment entre l'environnement et nous ? Quelle place est faite pour nous ? Faut-il réinventer un quotidien à habiter autrement ? Ces questions, qui résonnent avec celles de Marielle Macé dans Nos Cabanes, me mènent à explorer la narration par le mapping, l'édition ou l'installation. La matière appuie la construction de mes propos, elle est mon outil pour raconter des histoires. Le monde devient alors un laboratoire de recherches et d'expérimentations pour le découvrir, mais aussi se découvrir. Mes réflexions me dirigent vers les peurs (inconscientes ou non) que projettent les parents ou la société sur un enfant, peurs qui peuvent freiner, faire perdre une part instinctive de soi. C'est au travers d'une installation que je raconte l'histoire de Suzanne, en quête de son enfant-racine. Au début, elle n'est qu'une poupée de chiffon qui absorbe tout ce qu’elle entend de négatif. Elle va parvenir à s'en débarrasser, avec l'aide des personnages qui peuplent la nature sauvage. C'est dans la dynamique de l'image-mouvement que j'explore le dessin qui se déplace dans l'espace et met le spectateur en mouvement. Comme Suzanne, il suit son cheminement, lui aussi en quête de cet enfant-racine. La craie grasse se consume sur le papier de riz pour trouver un équilibre sur cette seconde peau fragile, comme le papier froissé de Kiki Smith.
1 En quête de l'enfant racine, installation,
dessins sur papier de riz suspendus et projection sur poupée ; 2 En quête de l'enfant racine, installation, projection sur poupée ; 3 Leporello, recherches pour la Nuit des musées, Nancy, 2018 ; 4 Les Galopins Chuchotent, planches de bandes dessinée, 2019.
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Olivier Petitprez
petitprez.olivier@gmail.com 07 83 85 97 28
Mon travail s’organise autour de trois thématiques principales : la nature, la mythologie et le temps. Il se nourrit de recherches sur la matière, le mouvement et la narration. Ces thèmes sont abordés à travers le prisme de l’évolution, que ce soit celle d’un système ou d’un personnage - leur présent en lien avec le passé et le futur. Ascension est une animation liant numérique et stop motion. Elle présente le parcours d’un homme à la recherche d’un idéal. Je m’inspire ici des schémas du récit d’initiation tirés de mythologies ou d’histoires plus récentes. La traversée d’épreuves et la recherche d’un mentor sont au cœur du récit. Le héros, en fuite, est face à une montagne qu’il va commencer à escalader avec l’aide d’un « ange ». Cette créature, faite de la même matière que son environnement, est comme une présence qui va pousser le héros dans son ascension puis le laisser prendre de plus en plus d’autonomie pour le pousser à se réaliser. L’ascension, représente la quête d’une fusion symbolique où chacun peut apporter à l’autre ses qualités.
1 Bartleby, édition, linogravure et collage,
35 pages, 18x25 cm ;
2 Ascension, animation, animation
numérique et stop motion, 2 min 15 s ;
3 L’homme au sable, animation, numérique
et fusain sur papier, 1 min 15 s ;
4 Vue d’ensemble.
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Olivia Sadier
olivsadier@gmail.com 06 88 57 36 05
D’expérimentation en expérimentation, en grattant des photos comme on gratterait une pellicule, le cinéma est pour moi un grand terrain de jeu, source de scénarios, d’effets visuels comme le split screen, mais aussi de duels aux six-coups, de jeunes femmes qui se transforment en une seconde, de méchants bandits qui se font débrancher. Toujours à puiser mon eau dans ce puit, j’ai engagé un travail proche du cinéma expérimental, où prennent place des duels, des confrontations emprisonnés dans un cadre 16/9. Pour mon projet de diplôme, je confronte trois personnages, chacun occupant un écran en triptyque : le tueur, la femme et le témoin. Le premier, tuant la deuxième, actionne par son coup de feu la réaction du témoin, qui tente de quitter son cadre pour parvenir à sauver la femme... sans succès. Je joue sur l'espace, l'installation vidéo, et la répétition du mouvement pour décontextualiser des images de cinéma, créer un récit où ces personnages deviennent des prisonniers de leur médium. La répétition crée une chorégraphie et sert également à accentuer cet effet d'enfermement. Mes boucles prennent au piège ces personnages dans une temporalité qui se répète, un mouvement qui se décuple jusqu’à l’épuisement.
1 Symphony, installation vidéo, 3 écrans
de 240 x 135 cm, mashup de « Fargo » de Joel Coen (1996) et « Phantom of the Paradise » de Brian de Palma (1974), 2019, 1 min 55 ; 2 Sans titre, peinture, 105 x 62,2 cm, gouache et encre de chine, 2018 ; 3 Le Demi-Sommeil, édition, 55 x 66 cm, collage à l'encre, 2017 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Nesma Saïdoune
saidoune.nesma@gmail.com 07 68 28 39 67
Je me concentre actuellement sur le graphisme. J’aborde mon travail de manière quasi scientifique avec l’idée de résoudre un problème, induit par une demande ou mes propres recherches, afin de trouver ma propre solution. Ce rapport à un protocole amène une certaine rigueur dans ma pratique avec la volonté de parvenir à une forme de simplicité dans ce que je produis. Cet aspect de mon travail m’a permis de concevoir le graphisme comme un langage peut être plus universel. En effet, des formes géométriques pleines peuvent souligner une perspective ; une lettre, exprimer un sentiment ; une forme angulaire confrontée à des courbes, mener à un dialogue. Cette application que je mets dans ma façon d'aborder mon travail illustre mon plaisir et mon désir d’introduire un échange.
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Victor Soulié
vsoulie6@gmail.com 06 19 04 40 38
C’est avant tout l’envie de raconter des histoires qui m’anime. Pour ce faire, j’invite le spectateur à entrer dans des mondes rendus tangibles et cohérents par des atmosphères bien particulières. Dans un foisonnement de détails, des silhouettes expressives se dessinent. Les formes allongées sont empreintes de vie et d’histoire, à la manière des mondes d’Hidetaka Miyazaki. D’une obscurité effrayante, émergent des personnages lumineux et pleins d’espoirs. Une des notions centrales dans mon travail est le déplacement des corps et des éléments, dans lesquels je vois une véritable beauté. Mes idées prennent ainsi forme au travers d’un trait empreint de mouvement. J’utilise souvent le fusain ou la mine de plomb pour tenter de figer cette énergie insaisissable libérant alors ma main en effectuant de grands gestes énergiques. Surgissent alors par contraste sur le papier une profonde noirceur, ainsi qu’une intense lumière. On ne sait pas où les formes commencent et où elles s’arrêtent. Mais notre esprit le perçoit.
1 La faille du Temps, court métrage
animé, mine de plomb et peinture numérique, 1 min 59, 2018 ; 2 L’océan disparu, fresque interactive, fusain et mine de plomb sur papier, 4 x 1 m, 2019 ; 3 L’océan disparu, fresque interactive, fusain et mine de plomb sur papier, 4 x 1 m, 2019 ; 4 Naufrage, installation dessin/vidéo, fusain à même le mur et sur calque, 3 x 6 m, 2018.
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Alice Stevens
alicestvs@gmail.com • 06 99 19 28 80 www.instagram.com/alicestvns
Le moment du diplôme c’est un moment particulier où tu penses à ce que tu vas faire après mais aussi à ce que tu as déjà fait jusque-là. Produire avant de disparaître, me replonger dans mes souvenirs, comme si c’était une obsession qui traduisait mes angoisses. Après avoir travaillé sur mes souvenirs d’enfance et mes photos de famille, il semblait presque logique que je finisse par parler de disparition. Pourtant c’est venu comme ça vient presque à chaque fois, par hasard, au détour d’une promenade. Une accumulation de mots, de sensations, de descriptions. Et bercée par mes mots j’ai tricoté un texte. Un texte qui parle d’une personne disparue que l’on cherche partout. Dans les reflets des vitrines, aux fenêtres des voitures et dans les remous des torrents. Puis je suis sortie et j’ai pris des photos encore et encore. Et j’ai associé les deux. Pour donner vie à mes mots et laisser ensuite les photos s’exprimer pour eux. Noir et blanc. Déjà dans le passé. Oubliées mais marquées. J’ai découvert le roman photo et un bon nombre d’artistes qui ont travaillé sur la séquence en photographie. Et ça m’a amené à lier mon texte et mes images pour raconter une histoire avec ces successions de photos. J’aime créer une narration visuelle grâce à l’image. C’est peut-être ma plus grosse révélation dans cette école : raconter avec des photos ou des peintures, mettre des images sur mes mots. Écrire avec l’image.
1 Disparition, photographies, 50 x 70 cm
et édition, 23 x 27 cm ;
2 Peintures de famille, acrylique
sur papier, 10 x 13 cm ;
3 Livre de chair, photographies, A3 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Leïla Thiriet
leila.thiriet@gmail.com 06 75 18 68 28
SILENCE. CHANTS D’OISEAUX. LEÏLA Il me semble qu’on peut dessiner et écrire de tout son corps. AMADEO Et c’est ce que tu voudrais faire ? LEÏLA Oui ! Quand je dessine ce que je vois, je suis ce que je vois, je voyage au travers. J’ai besoin des autres, de leur corps pour remplacer le mien. C’est à dire que je ne peux plus regarder un spectacle qui me touche sans le restituer immédiatement par le dessin parce que s’il est trop fort, trop beau et qu’il reste en moi, j’implose. C’est comme si on me remplissait de trop de… de quelque chose de trop fort. MANON Ah. LEÏLA Ce qui compte, dans le fait de dessiner, c’est d’être parmi les gens. Je me fiche que ce ne soit pas moi sur scène, tant que le spectacle est joué et qu’il prend corps en quelqu’un. Dessiner ces corps, c’est comme les vivre et je pourrai « être plus » de gens si je dessine. Peut-être que je dessine pour incarner tous ceux que je ne serai jamais. Et en cela, que mon sujet soit un clown, un commerçant ou un voyageur, je le vois avec la même considération. PAUL Tu te sens à ta place ? Leïla hoche énergiquement de la tête pour approuver.
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Ombeline Vandame
ombeline.vandame@hotmail.fr 06 98 36 62 44
Je viens de l’Empyrée, le royaume des bienheureux. La Moineaudière dans le Pas-de-Calais est mon berceau. Labourant la terre du jardin avec poigne, j’y pars à la recherche de mes grands-parents. Une recherche dans les pas de Pierre Bergounioux qui développe l’idée que notre lieu d’origine porte en lui toutes nos expériences futures. Le mien porte la marque de fantômes que je n’ai pas connus et que je mets en scène dans une vidéo. À force de crier mon amour jusqu'au cieux, j’ai commencé à inclure la chanson populaire dans mes projets. Par le biais de l’auto-filmage, je construis un personnage qui se met en scène. J’ai trouvé dans la culture populaire un répertoire de formes et de couleurs qui me séduisent, me situant du côté de l’affectif comme Bernard Belluc et ses objets du Musée. Les objets sont pour moi des vecteurs de narration. Je m’empare alors de leur part magique pour me construire, comme dirait Valérie Guillard, mon « territoire minimal ». La mythologie personnelle vient rejoindre la mémoire collective. Vidéo dessin et peinture s’unissent pour former un tout. Mes séquences filmées sont des tableaux qui s’associent à ma peinture, au service d’une nouvelle narration. Le dessin, lui, me permet la rencontre, le temps de l’attention à l’autre. Et à travers la rencontre, de nouveaux projets peuvent se tisser.
1 Pourtant dans le mot biker il y a
aussi le mot cœur, photographie, photographie numériques, 40 x 27 cm ; 2 Pourtant dans le mot biker il y a aussi le mot cœur, photographie, photographie numériques, 40 x 27 cm ; 3 Les aventures d’un nain de jardin, broderie, 15 x 10 cm ; 4 Pendant que le loup n’y est pas, peinture, acrylique sur papier, dimensions multiples.
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Sasha Wizel
sashawizel14@gmail.com chahuteditions@gmail.com
« Bon… Comment parler de la réalité ?… De l'immatériel ?… De la fiction ?… J'ai trop envie de dessiner un camionneur… avec des rouflaquettes, une casquette, petit camion aménagé, une console, héhé, pour le kiff. Un camionneur… de l'espace ! Bah voilà ! Parfait ! Et du coup, il pourrait voyager dans des réalités alternatives et je pourrais parler de physique et tout ! Trop bien… Il pourrait se faire avaler par un genre de faille spatio-temporelle et atterrir dans un univers parallèle. Non ! Mieux ! Il pourrait atterrir dans l'immatériel, dans le néant ! Mais faudrait qu'il puisse parler à quelqu'un… Un genre de dieu ancien, comme un titan lovecraftien presque… Ohlala ! Il pourrait être trop stylé, un genre de « old god » de ouf avec une armure de malade et tout. Héhéhé… trop stylé… mais faut pas qu'il soit trop détaillé, ça risque de gêner la lecture… peut-être une petite boule… voilà… avec deux petits yeux trop mimis.... Oh mon dieu, il est trop mignon. Ça pourrait être ça, une forme basique, et après il se transforme en titan de ouf juste pour se la péter. Cool. Bah trop bien, à partir de là, je peux faire ce que je veux, j'ai qu'à dire que le titan, il est tout puissant dans le néant et qu'il peut faire apparaître des trucs pour démontrer ses propos, comme ça ils pourront échanger sur le rapport à la réalité et l'existence des choses. Ça m'a l'air bien, bon bah go. » Résumé de ce qui se passe dans la tête de Sasha Wizel, quand il commence un projet.
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Justine Allmang Rémi Dietsch Gaël Dijon Arthur Lambert Ashley-Kelly Lopes-Vaz Cynthia Macri Ivda Montanavelli Solène Pannier Alicia Richard Lucile Taieb Kseniya Ufaeva Romain Vadala Tingting Wei
DNA Art, dispositifs multiples
DNA Art, dispositifs multiples Expérimenter et croiser les médiums à différentes échelles, concevoir et déployer les projets dans l’espace, générer des contextes et des mises en situation en explorant toutes les étapes depuis la conception jusqu’à la monstration sont autant d’axes et d’actes fondateurs de l’option Art mis en œuvre dès le premier cycle. Les questions de dispositifs et de mises en espace irriguent les enseignements et les projets, de même que les notions de gestualité, de posture, d’interaction et de polyvalence. Les réalisations des étudiants, projetées dans des contextes spécifiques, incitent ces derniers à « mettre à l’épreuve » leurs propositions, à expérimenter pour trouver leur place, leur forme, leur pertinence, dans et hors les murs. Différentes postures d’auteur sont travaillées à travers une diversité d’approches : commissariat d’exposition, scénographie, etc. mais aussi à travers la dynamique de projets collectifs et de partenariats avec des institutions artistiques. Au travers de pratiques multiples (photographie, vidéo, dessin, gravure, peinture, image imprimée, volume, son, multimédia, installation, écriture, édition, philosophie, histoire de l’art), ils sont progressivement amenés à donner forme et force à la singularité et à l’engagement de leur langage artistique.
Diplômes 2019
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Justine Allmang
direction de recherche : Éléonore Bak v3nyss@gmail.com • 06 45 90 00 78 www.instagram.com/v.e.n.y.s https://giphy.com/channel/venys
Je vois la grille comme une articulation flottante. La grille comme structure qui tend à la rétention et l’expansion des surfaces qu’elle intègre. Cage / Dématérialisation / Carte / Déplacement J’effectue des expérimentations d’échelles, qui abordent des propriétés architecturantes de corporéité. Je les oscille jusqu’à les inverser. L’effet poupée russe. « Car tu t'es égaré dans le labyrinthe du temps, et le plus grave c'est que tu n'as aucun désir d'en sortir. » Kafka sur le rivage, Murakami Je perçois mon process comme un archipel. L’étymologie d’archipel étant de l’italien arcipelago, lui-même du grec byzantin arkhipelagos, qui signifie « mer principale » ou « Mer Egée ». Alors que sa définition est « ensemble d'îles en groupe, sur une surface maritime plus ou moins étendue. » Ce va-et-vient du sens, de l’étendue du sens m’amène à celle du corps et de l’espace, comment l’un peut-être l’autre et vice versa ? Cela prend place par des expérimentations qui s’articulent sur la fragmentation et le rassemblement. J’ai une pratique dans laquelle je suis tantôt golem, tantôt cyborg et même both. De cela découle une complémentarité qui me permet de rendre compte de différents états de rêverie et d’une errance dans celle-ci.
1 //, installation, papiers de soie,
gaufrage, huile de ricin, encre noire, vidéo-projection diffusée en loop ; 2 #, installation, résines hybrides, cimaise, acrylique noire, carrelage ; 3 HARMLESS BLOB, animation 3D, diffusée en loop ; 4 ÉTOILE D’OS, installation, bâche, agrafes, cerceau en métal, enceinte, playlist de fréquences basses diffusée en loop.
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Rémi Dietsch
direction de recherche : Eléonore Bak remi.dietsch@hotmail.fr • 06 11 32 54 11
Je me considère avant tout comme un musicien qui fait de l’art. Mon travail est inspiré par le son, la performance et le théâtre. Tantôt improvisé ou orchestré, il reste intuitif et poétique. Ayant fait du théâtre et joué de multiples instruments depuis tout petit, j’ai allié ça pendant ma pratique artistique, à travers la peinture, la sculpture, l’écriture ou la performance. J’essaye de casser les codes pour traverser notre réalité illusionnée par le mental ou nos perceptions réduites. La tâche n’étant pas facile, Andy Kaufman a été l’un des plus grands génies de cette mise en abîme, de ce monde qu’on appelle réalité. Ce jeu reste néanmoins dangereux pour le moi et c’est pour ça que je prends de plus en plus de recul avec les rôles que je peux jouer quand je fais des performances. Pour quelques minutes mon intention va puiser dans des réserves de ma vie mais ce ne sera en aucun cas moi, Rémi Dietsch. Je me confronte à l’altérité. Étant dans un contact spirituel à la vie, ma recherche est au contraire de toucher l’essence de ce que je suis, plutôt que de mettre un masque dans la vie réelle. Je resterai néanmoins toujours fasciné par les rôles et les jeux que peut endosser l’humain.
1 Battement, installation, 93 baguettes
de batterie brisées, 2019 ;
2 Fontaine, installation, tilleul,
tuyaux, pompe à eau, bac, 2019 ;
3 Ornithorium, installation, bois,
plaque de tôle, 2019 ;
4 Battement, dessin, papier acrylique
ou encre noire, caisson (3,15 x 1,25 m), enceinte diffusant percussion sur papier (15 min en boucle), 76 x 57 cm, 2019.
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Gaël Dijon
direction de recherche : Jean-Christophe Roelens gael.dijon@gmail.com • 06 58 65 57 34
Voilà un petit moment que j’attendais. Il semblait que la clarté s’était faite plus blanche, comme si cette longue attente et l’espoir engendré se mettaient à vivifier différemment ce lieu de l’âme. Depuis la naissance de mon corps physique sur Terre, mon rêve était ambitieux, ou peut-être simplement inconscient : comprendre l’univers à grande échelle, comprendre l’essence de la vie, et comprendre ma propre situation d’être jeté dans le monde. Le brouhaha gazeux de Saturne s'apparentait à la vision que je m'étais fait de ce monde : trouble et énigmatique. Là-bas, l'atmosphère lourde et poussiéreuse m'avait toujours empêché de voir ce qui m'entourait, libérant en moi, plus de questions que de constatations. Une fois sur Terre, j'ai découvert la matérialité, le tangible et le sensible. À la découverte de ces nouvelles sensations, je ressentais le besoin d'émettre hypothèses et questionnements sur ce qui était pourtant à la portée de mes sens. J’ai réalisé que mes yeux aplatissaient ce que je voyais, comme s’ils me permettaient seulement de percevoir des ombres chinoises projetées sur un drap blanc, mais pas ce qui les engendrait. Alors que beaucoup se contentaient de ce spectacle divertissant, j’avais envie de passer derrière ce drap, dans le but de voir apparaître les rouages de cette plaisante attraction. J’ai appris à embrasser l’inconnu plutôt que d’en avoir peur, en donnant le relais à mon imagination plutôt que d’essayer de trouver des réponses à toutes mes questions.
1 Méandres, installation vidéo, plaque
en plexiglass, projection, 84 x 60 cm, 6 min, 2019 ; 2 De Marbre, photo numérique (1 sur série de 3), 2019, 35 x 23 cm ; 3 Palimpseste, installation vidéo, cahier, socle en bois, 40 x 20 x 120 cm, 2019 ; 4 Réminiscence, installation vidéo, bocaux remplis de lait, étagère en métal, 100 x 90 x 180 cm, 2018.
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Arthur Lambert
direction de recherche : François Génot / Christian Globensky arthurlambert363@gmail.com 06 29 23 05 11
Je cherche, à travers mon travail, à créer un univers à la fois poétique et grinçant. Mes pièces s’apprécient comme des artefacts perdus que l'on redécouvre cachés sous un drap ou enfouis au fond d'un coffre. Comme lorsque l’on était enfant et que nous ouvrions un livre et que, sans comprendre ce qui y est écrit, nous inventons nos propres histoires grâce aux illustrations et l'agencement du texte. Mon travail et ma philosophie tendent à réconcilier ces deux univers. L'univers fantasque à la manière de l'enfant qui s'approprie des objets pour leur insuffler des concepts et des univers qui lui parle et celui de l'adulte qui se fait un devoir de lui expliquer de manière concrète les mécaniques et le fonctionnement de la vie.
1 Vue d’ensemble avec au 1er plan Texte
textile, texte de DNA, 124 x 171 cm, texte écrit sur des morceaux de tissus formant un grand plaid, 2019 ; 2 Maison à soi sur soi, structure en bois, maison 52 x 35 x 28 cm en bois, neuf pièces de 22,5 x 16,5 x 15 cm en carton gris, portée par Arthur Lambert, 2019 ; 3 Scène transportable, 80 x 120 x 205 cm, palette, bois, tubes en métal, tissu blanc, divers accessoires, 2019 ; 4 Texte textile, assemblage de texte écrit sur diverses pièces de tissus de format A4 , 170 x 122 cm.
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Ashley-Kelly Lopes -Vaz
direction de recherche : Jean-Christophe Roelens ashley-kelly0303@hotmail.fr 07 82 92 00 80
Le dehors quotidien est une grande source d’inspiration. Cassures, craquelures, brûlures, déchirures, fissures, souillures, moisissures, explosions, déformations... Ce sont tant de fragilités que l’on retrouve dans nos paysages, dans nos aliments, chez soi, sur nous ou à l’intérieur de nous. Elles me poussent à m’interroger sur la survivance des endroits, des objets et des êtres, vivants ou matériels, à la limite du non-être. Mais parfois, la réalité m’est ennuyeuse. Pour y remédier, mon regard vagabonde et s’arrête longuement sur une fissure ou une tâche jusqu’à y voir un passage. C’est à ce moment précis que je me dérobe du monde réel et me laisse rêver un monde imaginaire peuplé de formes abstraites, où les parterres et les murs me murmurent leur histoire. À ces errances quotidiennes qui procèdent du hasard, d’accidents, où le temps décide de leur devenir, je ne veux ni parler d’un passé ni même de quelque chose qui meurt. Mais parler d’un présent de ces détails résiduels : ces poussières, débris, fragments de vie délaissés, qui tentent de survivre à leur disparition. À leur existence insignifiante, je veux donner une naissance nouvelle – une poésie de l’instant – sans pour autant en abolir la disparition, car celle-ci fait partie de leur genèse.
1 Rémanence, installation, plâtre,
dimensions variables, 2018 ;
2 Kintsugi, sculpture, vase en verre peint,
paillettes dorées, 42 x 14 cm, 2019 ;
3 Phantasia, Work in progress,
dessins, stylo à encre, fusain, encre de chine, mine graphite, dimensions variables, 2017 ; 4 Phantasia, 5 sculptures, terre cuite, dimensions variables, 2019.
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Cynthia Macri
cynthiamacri@outlook.fr • 07 71 01 20 24 www.cynthiamacri.com
Que deviennent les personnes, une fois disparues ? Que reste-t-il de ces souvenirs auxquels nous sommes si attachés, dès lors que l’on décide de s’en séparer ? L’oubli est-il inévitable ? Les photographies : collection de ces personnes à l’abandon, souvenirs en naufrage de ces mémoires perdues et vouées à disparaître. Leur donner une seconde vie afin de ne pas les voir s’effacer a été une priorité dans mon travail, orienté vers ce passé, afin d’avoir une place dans le présent. Profondément influencée par la nature, j’aime à imaginer tout un microcosme de la végétation, gardant jalousement les secrets d’un monde jusqu’à aujourd’hui insoupçonnable. Les avancées scientifiques ont permis de gratter la surface de ces êtres vivants doués de pensées et d’émotions, capables de réfléchir et de communiquer. La végétation nous entoure et garde, elle aussi, les traces de cette mémoire humaine : une balade en forêt, un baiser sous un arbre, des vacances à la campagne, etc. Témoin ancestrale de souvenirs destinés à s’effacer avec les Hommes.
1 Une histoire de famille, édition,
tampons sur papier, 14,8 x 170 cm, 2017 ;
2 Herbier urbain, édition, encre
sur papier, 21 x 32 cm, 2019 ;
3 Muthos, édition, gravures et impressions
sur papier, 13 x 20 cm, 2019 ;
4 Ce qu’il reste, dessins, graphite
sur papier, 21 x 14,8 cm, 2018.
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Ivda Montanavelli
direction de recherche : Constance Nouvel ivda.montanavelli@gmail.com www.instagram.com/ivdamontanavelli 06 51 77 61 58
Il faut reconnaître que les mots sont des acteurs primordiaux dans la formation de la pensée. Leur influence ne s’arrête pas seulement à nos constructions intérieures. Elle s’étend également sur les constructions de notre extérieur. Les mots forgent les villes autant qu’ils forgent ceux qui les habitent. En Europe nous percevons les choses et ce qui nous entoure rationnellement. Nos langues nous poussent à avoir ce rapport à la réalité. Il s’agira par exemple pour un Français de dire que, vous et moi, « nous sommes à 30 kilomètres l’un de l’autre ». Mais les langues d’Asie ne voient pas les choses ainsi. Un Japonais ne parlera pas de l’espace en termes de distance. Sa pensée se formulera plutôt comme ceci : « ma est entre vous et moi » ou comme cela « nous faisons ma ». Le concept esthétique que nous connaissons fait avant tout référence à une chose ovoïdale. Le ma peut être décrit comme un arrondi, une forme qui étreint. Il est donc naturellement utilisé dans les mots du quotidien ; rond, lisse, fenêtre ou encore pause. C’est-à-dire, faire une pause pour reconnaître un espace. Mon intérêt ne se porte pas sur l’intérieur ou l’extérieur, la distance ou le ma en soi, mais sur l’espace de leur jointure. L’articulation s’y équilibre. Elle-même ne s’articule pas, mais le phénomène latent de son infini glissement perdure. Rien n’est à lui opposer, ainsi qu’au lieu de sa résonance ; l’espace non créé. L’espace non-créé comme milieu, lieu sans être, espace du vivant.
1 Articulation, installation, dimensions
variables, terre crue et fers à béton ronds en acier laminé à chaud, 2019 ; 2 Articulation, installation, dimensions variables, terre crue et profilés carrés creux en acier laminé à froid, 2019 ; 3 Articulation, installation, dimensions variables, terre crue et profilés plats en aluminium brut, 2019 ; 4 Vue d'ensemble du diplôme.
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Solène Pannier
direction de recherche : Agnès Geoffray solene.pannier@hotmail.fr • 06 12 59 86 37
Nouveau jour Le matin ne m’a pas attendu, il fait battre ses rayons dans la rue. Les grains de poussières légers volent, tournoyant, entre chacune de ses lueurs, se mêlant à ces quelques personnes qui ont osé sortir vaincre l’aube. Leur pied droit devant leur pied gauche, leurs yeux rivés sur les pavés. Quant à moi, je n’ai toujours pas bougé de là, le même verre entre les mains depuis hier avant que la nuit n’apparaisse. Leurs ombres sûres et franches, un peu plus nombreuses à chaque minute qui passe. Fascinée et pétrifiée de voir le monde défiler. La même cadence hypnotique bouge autour de moi. Les secondes passent, fières et ne reviennent pas. Il ne semble pas y avoir de résistance à la dictature du temps, ni de rempart, ni d’évasion possible, pour ces bras qui serrent l’aujourd’hui, qui étouffent l’instant d’une sentence brève. Les yeux à peine ouverts, je sais que j’ai encore laissé fuir hier. Demain est un futur qui n’est pas assez lointain.
1 Dernier vers du 20e poème,
photographie et gravure sur bois, 30 x 42 cm, 2019 ; 2 Dans les plis, photographique et écriture sur tissus, environ 1,50 x 0,70 cm, 2019 ; 3 Origines, série de 6 pochoirs tirés de portraits de famille, poudre de charbon, 19 x 24 cm, 2018 ; 4 Projection, vidéos projetées sur écran, 1 sec 30, 2018.
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Alicia Richard
direction de recherche : Éléonore Bak 06 48 25 92 20
États de conscience, états de corps. Passage d’un sensible entre intérieur et extérieur. Envahissement de l’espace, nomade, brut, flottant, céleste. Dissoudre la fixité. Être le mouvement. Abolir l’unique sens. Goût des mots. Battement rythmique de l’organique. Rapport du soi et de l’autre à l’espace. La gravité confronte la boucle du nuage. Cette spatiale théorie tourne vers le nuage. Le temporel expérimental gravite autour du nuage. Exploration temporelle. Le temps est un décalage. Recherche d’équilibre. Se déployer. Die Welt.
1 Anima n°2, dessin, marqueur,
8 x 3,80 m ;
2 Anima, projection ; 3 Kulum, texte retranscription live, vidéo ; 4 Vue d’ensemble du diplôme avec
Dynonyma, bâche, dessin sur bâche plastique, marqueur, 6 x 2 m.
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Lucile Taieb
direction de recherche : Franck Girard emaudation@gmail.com • 06 59 87 48 81
Pour saisir nos pensées, on les a enfermés dans un lieu bien connu, une cabane de songes afin de mieux les étudier. Dans cette claustration, il faut les disséquer, tout savoir d’elles. Mais s’enfermer pour mieux comprendre implique de se refermer. Il nous faudra alors écraser à un moment ces murs, les repousser et créer par la même occasion, une entrée, un passage. Une porte qui laisserait faire le va-et-vient de la conscience sans l’enfermer. Le pas de la porte serait le lieu d’une rencontre ; infinitésimal espace où se crée la substance d’une vérité équilibrée. Vérité qui viendrait puiser dans l’intériorité brumeuse et l’extérieur quantifiable. Cela afin de pouvoir vivre et interagir sereinement avec l’autre.
1 Habitation, graphite sur tissu, couture,
120 x 80 cm, série de 7, 2019 ;
2 Petites perditions de réalité, dessin,
graphite sur papier, 50 x 65 cm, série de 4, 2018 ; 3 États de corps, dessin, graphite sur papier, 50 x 65 cm, série de 7, 2019 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme avec Chacun sa chimère, série de photographies, 2019.
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Kseniya Ufaeva
direction de recherche : Jean-Christophe Roelens kseniyaufaeva@gmail.com www.instagram.com/art_kseniya_ufaeva
Mon travail est principalement basé sur la mémoire. Le dessin est au cœur de mon travail, mais j’utilise également d’autres médiums tels que la photographie, la vidéo et l’installation. Tout mon travail tourne autour de la Russie – mon pays natal. À travers mes paysages je crée une immersion dans une atmosphère intemporelle, à travers des nuances infinies de gris et de noir dévorant, à travers les traces, les effacements, le recouvrement, à travers la nébuleuse absorbante laissant la place à la mélancolie, au doute, au rêve et à la nostalgie. La première étape de mon travail est basée sur des photographies. Mon travail consistait à créer les conditions nécessaires à une immersion dans le processus de la mémoire en me reliant aux souvenirs et aux lieux qui m’entouraient. Aujourd’hui, je m’intéresse aux photographies d’archive sur la Russie, issues de différentes périodes du XXe siècle : des lieux abandonnés et détruits, des paysages disparus… Je crée un lien indissociable entre la photographie et le dessin. La photographie cadre un événement du passé et elles s’actualisent dans notre perception actuelle. Grâce au dessin, je transforme l’image en provoquant la renaissance d’un souvenir. Les visuels sélectionnés évoquent des vrais souvenirs personnels, je me les approprie et ils deviennent une partie de ma vie. L’utilisation de photographies du passé participe d’une résurrection rituelle. La Nostalgie est un état spirituel du manque.
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Romain Vadala
direction de recherche : Constance Nouvel romain.Vadala@hotmail.fr • 06 61 08 87 46 www.leroms.tumblr.com
Ma pratique artistique questionne les relations sociales, le langage et la sexualité. J’ai axé cette démarche sur mon quotidien, grâce notamment à « l’image », que ce soit avec le dessin, la photographie, le cinéma. J’en suis venu à utiliser ces médiums parce que j’aime l’idée de pouvoir immiscer le spectateur dans un univers, qu’il soit fictif ou réel. Ma production artistique révèle un intérêt particulier pour mon adolescence et ma génération. En effet, l’arrivée des nouvelles technologies, l’évolution des écrans et des réseaux sociaux ont eu un réel impact sur moi dans le rapport que j’ai eu aux autres et au monde plus généralement. À travers mon travail et mes recherches, j’essaie de dépeindre l’époque dans laquelle je vis ; les différentes et nouvelles façons de communiquer ; la relation à soi ; la relation à l’autre. J’essaie également de révéler ses côtés positifs, négatifs, ses contradictions. Je m’inspire de ma propre vie, d’expériences faites, de mon entourage, de ce que j’observe, de mes cauchemars et de mes fantasmes. Ma production est largement inspirée de la culture populaire, des films, des clips vidéos et de la photographie de mode.
1 Mess, série de six photographies,
Impressions jet d’encre, 2019 ;
2 Et si ?, photographies, impression
jet d’encre, 40 x 40 cm ;
3 Bonhommes, série de quatre
photographies, impressions jet d’encre, 2019 ; 4 Anima, film, documentaire autobiographique, 13', 2018-2019.
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Tingting Wei
direction de recherche : Agnès Geoffray weimomo861017@gmail.com 06 69 14 60 48
Les films, les romans, les poèmes et mon expérience de la vie quotidienne sont l'inspiration de mon travail. Les humains et les objets, les phénomènes temporels, existent et la disparition, la réalité et l'illusion sont les sujets que mon travail explore souvent. J'essaie de rassembler, de désassembler, d'organiser et de recombiner mes réflexions sur ces questions.
1 Le Monstre, court métrage,
9 min 17, 2019 ;
2 Soixante-quatre morceaux de sucre
et un mouchoir carré, performance, vidéo, 3 min 36, 2017 ; 3 Ni plus ni moins, installation, dimensions et matières variables, 2019 ; 4 Sans Titre 2, vidéo, 2 min 51, 2018.
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Ameth Landing Badji Camille Bauer Mathilde Godard Laura Kuramyssova Bastien Ledoux Charlotte Patrascu Madeleine Pinot Adrien Richard Émilie Thomas Jiayi Yu
DNA Communication, arts et langages graphiques
DNA Communication, arts et langages graphiques Qu’il s’agisse d’illustrations, d’interprétations ou de créations, les étudiants mettent en forme des « histoires ». Ils utilisent le dessin, la peinture, la photographie, le cinéma, le design éditorial, le design graphique, la typographie, l’animation et la transmédialité. L’expérimentation et la maitrise de ces savoir-faire sont les socles formels sur lesquels se développe leur pensée critique. S’y ajoutent la gravure, l’art sonore, la performance, l’installation, la scénographie, qui viennent, comme des respirations, rythmer pour certains la maturation de leur DNA. Enfin, les pratiques traditionnelles d’édition – page, affiche imprimées… –, les usages de diffusion plus contemporains – image et texte performés, site internet… – sont évidemment des prétextes pour questionner les modes de diffusion. Ils permettent surtout aux jeunes artistes d’exprimer leur regard sur le monde.
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Ameth Landing Badji
direction de recherche : Jean-Christophe Roelens 07 67 02 42 79
Mon projet parle de l’immigration. Plus particulièrement, la route des migrants de l’Afrique subsaharienne vers l’Europe départ-voyage-arrivée. Dans mon processus créatif, tel un « Griot » (un artiste qui officie comme communicateur traditionnel), je fais des détours en me servant d’allégories, de stéréotypes, de clichés pour narrer ou conter une histoire ou un parcours de migrant. Mes pièces sont le reflet de mon identité croisée et témoignent de la tension ressentie dans le déracinement, qui devient le lieu même de ma créativité. Mes productions s’articulent autour d’installations, de sculptures, du son, de la vidéo et de l’édition et proposent des formes liées à certaines étapes du voyage des migrants. Je m’inspire aussi de mon expérience personnelle pour évoquer les liens humains de l’immigration et du voyage. Je me sers des pratiques artisanales africaines (tant au niveau technique que narratif) pour parler de racines et de déracinement, pour parler du voyage, si ce n’est du passage d’une culture à une autre. Les moyens de déplacement que j’évoque dans mes pièces sont une matérialisation évidente du concept de frontière et des interactions culturelles. En narrant une histoire de migration, le « copier-couper-coller » est un concept qui me permet de m’approprier l’histoire, la réinventer ou lui donner un autre contexte, une seconde lecture. Le matériau occupe une place importante dans mes productions. J’utilise le bois, le fer et la terre, le son, la vidéo et le papier, non plus comme un support mais plutôt comme une matière.
1 In.connu, sculpture, argile, 2018 ; 2 SUNUGAL (La pirogue), sculpture,
1 x 1,5 m, bois, 2019 ;
3 La colonne de l'immigration, poutres
en bois, 1000 x 2000 mm, 2019 ;
4 Accueil, nid en barbelé, lit en palette,
1500 x 1500 mm, 2019.
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Camille Bauer
direction de recherche : Elamine Maecha camille.bauer@hotmail.fr • 07 78 02 08 06
Je me questionne sur la communication de l’œuvre vers le spectateur et la réception de celle-ci, sur la manière de véhiculer des émotions et la question du partage de l’intime. Mon travail a pour but de me tourner vers l’autre, mon spectateur, mon récepteur, et d’essayer de le connaître et de le comprendre, afin de communiquer avec lui. L’une des questions majeures est la création de liens sensibles liant le fond et la forme. Mélangeant l’édition, l’installation, la photographie, la réalité augmentée et mon écriture graphique, je crée un langage sensoriel avec ce que l’on voit, mais aussi avec ce que l’on touche.
1 Le pli, installation, 42 x 29,7 cm, Graff
sur papier blanc lambda 80g, 2019 ;
2 Belligérance (détail), série de cartes
en réalité augmentée accompagnée de texte, 10,5 x 7,4 cm, impression sur papier ivoire 210g, 2018 ; 3 Belligérance (détail), série de cartes en réalité augmentée accompagnée de texte, 10,5 x 7,4 cm, impression sur papier ivoire 210g, 2018 ; 4 Vue d’ensemble du diplôme.
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Mathilde Godard
direction de recherche : Émilie Pompelle mathildegdrd@gmail.com • 06 52 21 58 88
Il y a d’abord, ce besoin de passer par des objets pour aborder le monde, que ce soit en observant la fragilité de certains ou en élaborant un objet de discussion. Et ainsi de trouver des vies potentielles aux personnes et objets qui m’entourent. Dans la communauté Emmaüs, les gestes, les mains sont des vecteurs de revalorisation. En les observant, les dessinant et en les déplaçant, je tente donc de rendre manipulables ces objets par le biais de flip-books. Parce qu’ils sont revendus ou valorisés en tant que matériaux, ces « objets du rebut » sont ainsi remis en circulation dans la société. Les objets de mon affect, ceux qui sont liés à des personnes ou des événements, attirent ma curiosité. Pour retrouver la simplicité de leur forme et les soumettre aux yeux de tous, j’opère un agrandissement. Les souvenirs refont surface et me poussent à écrire de courtes histoires. J’invite chacun à venir compiler une ou plusieurs histoires et à venir les ranger dans une couverture portant un mot. Ces objets, histoires et mots nous évoquent des souvenirs, car nous sommes tous liés à des objets appartenant au monde. Il est difficile de savoir quelle est ma place dans ce monde. En quoi y suis-je utile ? De même, je tente de savoir à quoi sert une mère. Quel est son rôle lorsque l’on est devenue adulte et que l’on a quitté le nid. Se questionner sur ma place et sur la sienne, puisque je ne suis plus une enfant. Donner une place aux choses, et chercher la mienne.
1 Maman, dessins numériques, édition,
18 x 24 cm, 2018-2019 ;
2 La place + La clé, éditions flip-books
10 x 12 cm, 2019 ;
3 Emmaüs, dessins manuels sur papier
70 x 100 cm et éditions flip-books 10 x 15 cm, 2019 ; 4 Les mots de maman, Court-métrage, 1080 x 1920 px, vidéo numérique, avec Pascale, Marc, Thomas et Salomé Godard, 10’, 2019.
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Laura Kuramyssova
direction de recherche : Jérôme Knebusch laurakuramyss@gmail.com • 07 83 87 59 47
Je repousse les feuilles blanches. Il reste des tâches noires sur mes doigts. Toute la lumière et les couleurs du monde sont concentrées dans cette petite surface aux veines dorées. Avec un doigt, je passe lentement sur chaque veine, la lumière noire absorbe l’or. Mes yeux se détendent, les éclats disparaissent en eux. La dernière tâche dorée, mon doigt passe dessus, et tout devient obscur. Une baudroie apparaît à côté de moi. La lampe au-dessus de sa tête s’allume périodiquement, illuminant ses yeux noirs immobiles. Elle fait deux tours autour de moi et nage plus loin. Restant dans le noir complet, je flotte derrière sa lanterne vacillante. De toutes mes forces j’essaie de rattraper ce monstre marin. Chaque secousse est donnée avec difficulté, je ne vois rien d’autre qu’une lanterne lumineuse. Le silence et le fond sombre de la mer provoquent des images effrayantes en moi. À chaque fois que je me retourne, je pense qu’ils peuvent me traîner par les pieds vers le bas. En resserrant mes jambes, une crampe me prend aux orteils. Néanmoins, je dois attraper cette lanterne mouvante. C’est en ça que réside ma prophétie. Je me débats du piège de mes cauchemars vivants et tends ma main pour attraper la baudroie. Extrait de texte DNA « Plus de mots », 2019
1 Deux mots. Tu me suis ?, vidéo/
performance, intervention sur extraits de films (ici : Les fraises sauvages d’Ingmar Bergman), 48 min, 2019 ; 2 Travail de recherche pour la performance, papier de soie, stylo bic et feutre, 2019 ; 3 Un rituel d’écriture, série de 8 gravures en taille-douce, 49 x 32,4 cm, 4 exemplaires, 2019 ; 4 Vue d'ensemble du diplôme avec Констеляция (Constellation), photographie, collage, dessin, cyanotype, monotype, pointe sèche, aquatinte, en cours.
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Bastien Ledoux
bastled54@gmail.com 06 81 87 94 94
J’ai grandi dans une commune de Meurthe-et-Moselle qui s’appelle Dombasle-sur-Meurthe. Cette ville s’est majoritairement développée en 1875 avec l’arrivée du groupe industriel Solvay, qui s’est implanté pour faire croître son activité d’extraction de sel par forage souterrain. Dombasle est une ville au cadre socio-culturel industriel et ouvrier. J’ai appris à connaître Dombasle en déambulant dans ses rues, pour allez chercher le pain ou les cigarettes de mon père, en allant boire des coups dans les garages de mes amis ou simplement en m’ennuyant dans les rues de cette ville sous les lumières de son usine. Je longeais le canal des péniches, navires de paix, buildings d’acier, sur les rubans de satins noirs que forme la Meurthe. Pour moi, Dombasle est un grand poème composé de petites poésies qui sinuent et se croisent. Pour moi, l’arpenteur égaré de celles-ci est un poète qui décide de comprendre et de défier le cadre dans lequel l’usine Solvay a conditionné Dombasle. L’arpenteur est un vagabond et le vagabond est un poète. C’est en partageant ma vision de Dombasle avec les dombaslois, que je souhaite faire perdurer la mémoire de ce lieu et les sentiments de cette ville. J’ai cherché les fleurs entre le fer et la soude d’un paysage de sel et de fumée.
1 Promenade, dessin, 210 x 420 mm,
750 x 1060 mm, 2018 ;
2 Carte Subjective, dessin mural,
relatif à la taille du mur, 2018 ;
3 Iceberg, dessin, 297 x 420 mm, 2018 ; 4 Vue d’ensemble.
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Charlotte Patrascu
direction de recherche : Aurélie Amiot patrascu.charlotte@outlook.fr 06 99 80 88 94
J’entretiens une relation tendue avec le langage verbal. Je n’ai nullement confiance dans la capacité de la langue à tout signifier et à tout dévoiler, mais je pense que je n’ai surtout aucune envie qu’elle ne puisse un jour en être capable. Comme beaucoup de ses mots m’ont lâché, les formes, mouvements, et les signes sont devenus les composants principaux de ma pensée. Cette tension qui s’exerce entre le langage verbal et moi-même me pousse à continuer de l’importuner, alors j’ai décidé de m’approprier sa matière, de constituer du sens linguistique à partir de mes signes et de mes formes, notamment à travers le collage et le dessin.
1 Bigarré, stickers muraux,
modules allant de 5 x 5 cm jusqu’à 110 x 70 cm, 2019 ; 2 Sven, bande dessinée, 28 pages, 14 x 21 cm, 2018 ; 3 La terre a mangé l’homme, édition de 20 pages, 14 x 21 cm, 2019 ; 4 Espèces d’espaces, carnets de 100 pages, 5 x 6 cm, 2018-2019.
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Madeleine Pinot
direction de recherche : Jérôme Knebusch madeleine.pinot@hotmail.fr www.instagram.com/capitalecombine 06 95 58 32 29
Les enjeux du langage, l’importance du consentement et la réappropriation de l’espace public font partie des thématiques qui prennent corps dans mes recherches. Les images que je crée sont le résultat d’interrogations quotidiennes sur les rapports de domination, la place et la représentation des femmes dans la société. Pour ce faire, je pars de témoignages en interrogeant les points de vue situés. Mon travail évoque le corps féminin en tant que construction sociale et les tabous qui lui sont associés. Dans mes productions, ces derniers sont rendus visibles au moyen d’objets qui sont touchés, manipulés et par le détournement de gestes du quotidien. La remise en cause des standards du genre passe ici par la possibilité de diffuser, reproduire et vulgariser mes créations. Les liens entre pratiques graphiques et revendications sociales se concrétisent également dans mes recherches sur l’écriture, le dessin de caractères et la mise en page. Mes réflexions sur l’aspect politique de la typographie s’immiscent dans mes travaux de design graphique. Les lettres sont pour moi des images autonomes avec lesquelles je compose des outils de communication. C’est le message des autres que portent ici mes créations en établissant des ponts entre les supports d’impression et les contextes militants. Ce lien avec le groupe prend forme également dans la participation à des projets collectifs qui alternent avec mes envies personnelles.
1 Mona, caractère typographique,
395 x 131 cm, vinyle découpé, série de six affiches, 58,4 x 42 cm, impression jet d’encre sur papier coloré, 2019 ; 2 Clitoris, impression en trois dimensions, 8 x 6,5 x 2,4 cm, peinture fluorescente sur ABS, 2019 ; 3 Crampes, extrait d’une série de sept photographies, 24,5 x 16,5 cm, impression jet d’encre sur papier photo glossy contrecollée sur médium, 2018 ; 4 Quartier Libre, extrait d’une série de quatre affiches, 50 x 80 cm, impression jet d’encre sur papier glossy, 2019.
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Adrien Richard
direction de recherche : Christian Globensky adrien.hoki@gmail.com 06 80 05 41 38
À travers mon travail, je cherche à communiquer sur la transidentité et l’émancipation des normes de genre. En tant que personne transgenre, je me sers de ma transition dans mes pièces afin d’exprimer des sentiments propres à nos vécu.e.s. Les difficultés de nos parcours, la dysphorie et l’euphorie de genre, le rapport à la chirurgie et l’autoscarification, l’acceptation de soi et le militantisme. J’essaye dans ma pratique artistique de créer des moyens d’expression qui nous ressemble. Je joue avec les codes éditoriaux, typographiques ou encore la structure de l’espace afin de casser ces codes et de proposer des perspectives de dialogues plus ouvertes. Faire bouger les lignes, bousculer les normes, redéfinir notre espace. Je cherche également à montrer, à travers mes pièces et grâce aux médiums les plus adaptés (vidéos, photos, pochoirs, peintures, textes, animations en réalité augmentée, installations et sites internet), comment je me réapproprie mon corps et m’empare de la médicalisation de ma transition. Je souhaite mettre en lumière les questionnements qui m’habitent et dénoncer certaines réalités de notre société.
1 Vue d’un mur d’installation du diplôme
(gauche), Transition, typographie, vinyle (droite), One of us, typographie, 2019, vinyle, 2018 ; 2 Dysphoros, photographie, 1602 x 1068 mm, papier mat, 2017 ; 3 À celleux qui persistent, manifeste sur tee-shirts, détail verso, taille M, S, coton, 2019 ; 4 Sans titre, vidéo, 1920 x 1080, panneau plexiglass 1200×675 mm, 02 min 54, 2019.
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Émilie Thomas
direction de recherche : Frédéric Thomas emilie.thomas54@orange.fr 06 70 20 20 91
La remémoration est au cœur de mes recherches et de ma pratique de l’image. Des images qui oscillent entre le rêve et la réalité. Une trace d’un passé que l’on garde, que l’on perd, ou que l’on transforme. Un contenu toujours changeant sur lequel on construit le monde et le moi. Je veux comprendre sur quels souvenirs je me construis, et quelles sont les causes et les conséquences de l’oubli. Je dévoile ces relations singulières, ces vécus partagés qui rassemblent, à travers des médiums qui abordent le réel, le retranscrivent, et le dépassent, dans des éditions, des enquêtes et des collages, mêlant le dessin, la photographie et le cinéma. Ces images qui explorent des réalités de différentes temporalités.
1 Nos pères, court-métrage, Jullian
Darbelet, Isabelle Masson, Arthur Masson, Isaura Fernandes, Élisabeth Masson, Éric Thomas, Frédéric Louis, 22 min, 2019 ; 2 Vestiges, photographies découpées sur plexiglas, 15 x 10 cm, 2019 ; 3 Ce qu’on laisse, édition, 17 x 24 cm, 2019, Respire, édition, 21 x 14,8 cm, 2018 ; 4 Petit musée, photographie, 150 x 100 cm, 2019.
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direction de recherche : Elamine Maecha yu.jia.yi@outlook.com • 06 59 24 58 21 www.jiayi-yu.com
De l’anthropologie du web à la construction d’une identité sur une plateforme de média social ; d’un accident informatique à la création d'un langage visuel ; d’un regard à travers un miroir à un reflet sur un écran d’ordinateur ; de la perception d’une couleur au sentiment de flux temporel ; de la présence d’un signe à l’émergence d’une émotion ; de l’exploration du readymade à une exposition imaginaire… Mes projets questionnent la frontière entre l’art conceptuel et le design graphique.
1 My computer wants to be an artist,
9 éditions (vue d’installation), 30 x 30 cm, format ouvert, archival pigment print, 2019 ; 2 My computer wants to be an artist, installation, 60 x 60 x 400 cm, 30 feuilles A4 , 2019 ; 3 From ready made to the way things go, illustration à la réalité augmentée, 20 illustrations A3, 1 affiche de 1 m, durée de l’animation liée : 39 sec, 2019 ; 4 The flow of time, net art, un site chromatique infini, 1 programme processing, 2019.
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Un diplômé est également à féliciter : Laurent Bordarier, diplômé en Euphonium.
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Charlotte Aspromonte Isabelle Aubert Chloé Aujames Odile Beller-Porte Julie Bibler Lisa Brachet Elisa Chartier Théo Couillez Aleksandra Dzenisenia Louise Goepp Pierre-Alain Goualch Jules Hemmi Julien Lesseur Anna Schwarz
Diplôme d'État de professeur de musique
Diplôme d’État de professeur de musique À l'issue des épreuves terminales qui se sont déroulées du 24 au 27 juin 2019, 15 étudiants ont obtenu leur Diplôme d'État (DE) de professeur de musique. La réussite de ces épreuves est l'aboutissement d'une formation particulièrement exigeante pendant laquelle chaque lauréat a pu construire, développer et affirmer son positionnement pédagogique et artistique. Au-delà de la diversité des disciplines qui spécialisent le DE, les 15 lauréats pianiste, violoniste, flûtiste, accompagnateur, euphoniumiste en formation musicale et en piano jazz ont été formés, guidés et soutenus tout au long de leur formation, par plus d'une centaine d'enseignants de renom. D'une durée de 2 à 3 années, la formation dispensée a fait alterner des cours théoriques et des mises en situation d'enseignement, dans un souci constant de prise en compte des besoins spécifiques de chacun. Au cours de leur formation, les nombreux projets réalisés par les étudiants sont bien souvent le fruit de partenariats locaux initiés par le pôle musique et danse de l’ÉSAL. Ainsi, il s'est agi de s'appuyer sur les forces musicales de la Région Grand Est pour nourrir les projets professionnels des étudiants. Les conservatoires à rayonnement régional et départemental, les centres de ressources de la musique et les structures d'enseignement supérieur ont été plus particulièrement mobilisés. Ces différents partenariats constituent ainsi une richesse qui positionne pleinement le pôle musique et danse comme un centre de formation à l'excellence.
Diplômes 2019
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Charlotte Aspromonte flûte traversière
Charlotte.ae@hotmail.fr 06 79 87 23 55
Flûtiste depuis mon plus jeune âge, la musique me permet de m’exprimer. À travers l’improvisation, je me libère de toute partition, de tout jugement de l’autre et je peux laisser libre cours à mes émotions. Attirée fortement par le lien « musique et handicap », la musicothérapie s’impose à moi comme une évidence. Aller à la rencontre d’autrui dans un climat de bienveillance, de simplicité et chercher à l’amener vers un mieux-être sont des aspects qui me constituent. Parallèlement à cet univers du handicap, j’enseigne la flûte. La pédagogie est pour moi source de remise en question permanente car je cherche toujours à m’adapter à l’élève. C’est un métier que je trouve passionnant par son aspect humain, sa richesse culturelle et parce qu’il est en évolution constante. Je cherche, par le biais de projets et spectacles pluridisciplinaires notamment, à rapprocher mes deux métiers et provoquer une rencontre entre le milieu du handicap et mes élèves. La musique de chambre est tout aussi importante dans ma vie. Elle est pour moi une opportunité de développer l’écoute, de jouer en polyphonie, de découvrir un autre répertoire et de partager. J’ai à cœur de continuer à enrichir ma connaissance du répertoire, d’en faire profiter les autres et de proposer un panel varié de techniques de flûte. La bienveillance, l’écoute, le plaisir et le partage sont autant de valeurs que je défends aussi bien en tant que pédagogue, future musicothérapeute et artiste que dans ma vie quotidienne.
Astor Piazzola, Oblivion, piano: Julie Bibler.
Diplôme d'État de professeur de musique
Isabelle Aubert pianiste accompagnatrice
isabelaubert@free.fr 06 83 10 42 59
Je suis diplômée des Conservatoires de Metz et Nancy, du Koninklijk Conservatorium Brussel avec un Master 2, et de l'École Supérieure d'Art de Lorraine – Pôle musique et danse où j'ai pu obtenir deux Diplômes d'État. J'enseigne le piano et parallèlement je joue un vaste répertoire en tant qu'accompagnatrice, chambriste et soliste. Je continue à chercher et à m'ouvrir à d'autres univers, d'autres époques, d’autres arts. « Ce 6 Août, à la campagne, c'est le matin d'un jour splendide : soleil, chaleur, fleur, silence, calme, rayonnement. Rien ne rode, ni le désir, ni l'agression ; seul le travail est là, devant moi, comme une sorte d'être universel : tout est plein. Ce serait donc cela, la nature ? Une absence...du reste ? La Totalité ? » Roland Barthes par Roland Barthes.
Gabriel Dupont, Chanson (poème d'Alfred de Musset : « J'ai dit non à mon coeur »), chant : Françoise Destember.
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Chloé Aujames
piano
chloeojames@gmail.com 06 65 45 85 73
Après avoir débuté le piano en autodidacte, puis suivie une formation aux Conservatoires à Rayonnement Régional de Cergy-Pontoise et de Rueil-Malmaison, j’ai intégré le Pôle musique et danse de l’ÉSAL afin d’obtenir un diplôme d’État de professeur de piano. J’enseigne mon instrument depuis plus de 7 ans dans des conservatoires franciliens. Dans ma pratique de professeur, en complément d’un enseignement rigoureux lié à ma formation, je m’efforce de partager le plaisir de jouer du piano. En m’inspirant de mon expérience d’autodidacte, je les invite à jouer, oser, composer, être entièrement libre dans leurs créations et à nouer une relation privilégiée avec leur instrument qui doit rester, avant tout, un compagnon de jeu. Le piano est un espace de liberté. Enfant, je composais des pièces musicales et improvisais volontiers. Mes premiers rapports à l'art ne se sont pas restreints à l'univers pianistique. Des fables chantées, du dessin en musique, à la littérature ou théâtre, c'est toutes ces rencontres qui m'ont formée en tant que musicienne. Je poursuis encore aujourd’hui cette recherche de transversalité dans mes différents projets artistiques.
Joseph Jongen, Danse lente, flûte traversière : Anna Schwarz.
Diplôme d'État de professeur de musique
Odile Beller-Porte
accompagnatrice piano
Odile.beller@gmail.com 06 32 66 27 83
Je suis pianiste accompagnatrice. J’ai commencé le piano très tôt, à l’âge de trois ans. Longtemps, la musique a fait partie intégrante de ma vie. Après l’obtention de deux DEM en Piano et en Formation Musicale, j’ai décidé un temps de tout quitter pour devenir ingénieur. Mais on ne quitte pas la musique si aisément. « La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » Aujourd’hui, l’accompagnement est ma vocation. C’est un métier de l’ombre, discret, indispensable, indissociable de l’autre. C’est la pratique intensive du piano, mise au service de cet autre, dans une collaboration toujours plus proche et bienveillante. C’est ce sentiment de plénitude lorsqu’on lui permet, par une texture, une harmonie, une impulsion, de s’exprimer. C’est la scène, omniprésente, dont on foule le sol en compagnie de tant d’autres que soi, artistes accomplis ou en devenir… C’est être autant artiste que pédagogue. C’est la richesse d’un répertoire immense à redécouvrir sans cesse au hasard de leurs rencontres. À côté des contrats ponctuels et de l’attrait de la nouveauté, j’aime garder le lien avec des collaborations de plus longue durée, plus étroites, où mon goût pour le travail de fond trouve son essor. Lauréate du concours de la filière culturelle en accompagnement depuis 2018, je souhaite me mettre au service de la Fonction Publique afin de transmettre ma passion au plus grand nombre. Claude Debussy, Première Rhapsodie, clarinette : Théo Couillez.
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Julie Bibler
piano
Julie@bibler.net 06 64 66 12 65
La musique est pour moi porteuse de messages et d’émotions. Devenir professeur était une vocation : donner aux élèves un nouveau moyen d’expression par le piano, les accompagner durant un moment de leur vie et les voir grandir au fil du temps est ce qui fait toute la beauté de ce métier à mes yeux. En tant que pédagogue, je souhaite m’adapter à chaque élève afin de lui donner les outils qui lui parleront personnellement et qui permettront de lui donner accès à un nouveau moyen d’expression. La création de spectacle pluridisciplinaire me paraît également essentielle afin d’entretenir la motivation des élèves et de leur permettre de se construire en tant qu’artiste. Je mets à profit mes études dans l’audiovisuel afin d’y intégrer des effets visuels et sonores qui rendent les projets plus vivants. Je pratique un instrument qui a évolué à travers les siècles et dont le répertoire est extrêmement riche. J’y apprécie particulièrement la profondeur des œuvres de Liszt, la sensibilité de Chopin et les phrases mouvementées et tumultueuses de Schumann que j’étudie avec passion. Sur scène, je m’épanouis à travers la musique d’ensemble en interprétant des œuvres avec toutes sortes de formations. Cette discipline est importante pour moi car elle permet le travail d’une écoute précise et attentive, le mélange harmonieux des différents timbres qui s’entremêlent et le partage de ma passion avec d’autres musiciens. Je focalise actuellement mes activités artistiques dans cette voie, avec la création d’un duo piano/flûte.
Astor Piazzola, Oblivion, flûte traversière : Charlotte Aspromonte.
Diplôme d'État de professeur de musique
Lisa Brachet
violon
lisa.brachet@hotmail.fr 07 89 82 16 77
J’ai commencé le violon à l’âge de 7 ans au conservatoire du Grand Nancy où j’ai obtenu mon Diplôme d’Etudes Musicales en violon, formation musicale, musique de chambre et gravure musicale. J’ai ensuite reçu ma Licence de Musicologie et poursuivi mes études de violon au conservatoire d’Épinal pendant 2 ans afin de préparer mon entrée au Pôle musique et danse de l’ÉSAL. Actuellement je poursuis mes études en violon au conservatoire de Strasbourg. Mes débuts étaient très scolaires, je travaillais parce qu’il fallait travailler, j’allais en cours parce qu’il fallait y aller. Ce n’est qu’un peu plus tard, dans un festival, que j’ai pris conscience du plaisir de jouer. Le quatuor présent sur scène présentait un spectacle humoristique autour de morceaux classiques connus. J’en suis ressortie changée. Ils m’ont transmis un tel plaisir de les écouter que j’ai eu envie de faire de même avec mon instrument et ma vision du jeu instrumental en a été transformée : je travaillais pour mon propre plaisir et celui des autres. Ma passion pour l’enseignement est venue plus tard et je souhaite transmettre cette démarche de plaisir. Aujourd’hui, je suis chef de chœur de deux chorales aux alentours de Nancy, ainsi que professeure de violon de formation musicale et d'éveil musical à l’école de musique de Heillecourt. Cette année, j’ai rejoint l’équipe de la MJC de Jarville-la-Malgrange en tant que professeure de violon et de formation musicale, et créé un orchestre dans une école de Tomblaine.
Wiltod Lutoslawski, Recitativo e arioso, piano : Isabelle Aubert.
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Elisa Chartier
accordéon
elisa.chartier@yahoo.fr 06 81 52 10 83
J’ai découvert la musique par le chant qui a bercé mon enfance. C’est grâce au trombone que j’ai commencé à m’exprimer musicalement, en jouant dans différentes formations, aussi bien classiques que fanfares, avec un intérêt tout particulier porté au croisement entre différentes formes d’expressions artistiques, telles que la danse et le théâtre. J’aime l’aspect puissant, à la fois cuivré et chaleureux de cet instrument et la possibilité d’en jouer en section avec d’autres. Mon intérêt pour le chant m’a mené assez naturellement à un instrument harmonique : l’accordéon. J’y ai trouvé une continuité de ma voix dans la circulation de l’air dans l’instrument et des timbres aux couleurs très variées, à la fois graves, profondes et perçantes. Il incarne pour moi l’alliage entre beaucoup d’instruments : instruments à vent, à percussions, à clavier et c’est ce mélange qui anime ma pratique au quotidien. Tout comme le trombone, il a le grand avantage d’être mobile, de pouvoir accompagner d’autres artistes, mais aussi de se jouer de manière plus intimiste, dans un répertoire très varié, en solo ou en musique de chambre.
Jean-Sébastien Bach, Allemande de la Partia BWV 828.
Diplôme d'État de professeur de musique
Théo Couillez
clarinette
theo.couillez@gmail.com 06 78 91 31 06
La musique m’a accompagné durant toute mon enfance et a pris, au fil des années, une place de plus en plus importante dans ma vie. En faire mon métier s’est alors imposé comme une évidence. Suite à ma scolarité générale, j’ai pu poursuivre mon évolution artistique à travers les différents cursus suivis. Je suis notamment diplômé du Pôle Supérieur de Paris Boulogne-Billancourt dans ma discipline principale, la clarinette. Particulièrement attaché à la pratique de l’orchestre et de la musique de chambre, j’ai à cœur de défendre sur scène un répertoire le plus large possible, qui s’étend de la fin du baroque à la musique d’aujourd’hui. Afin d’enrichir ma vision des différentes œuvres que je suis amené à interpréter, j’ai entamé en 2018 un travail sur les instruments d’époque qui est indissociable d’un développement de mes connaissances historiques. Mes rencontres avec mes différents professeurs et d’autres musiciens m’ont offert une véritable chance de me construire à travers la musique. Il est ainsi très important pour moi aujourd’hui de pouvoir accompagner à mon tour ceux qui ont le désir d’apprendre la musique sur ce chemin. C’est cela qui m’a amené à enseigner et à me former en tant que pédagogue au Pôle musique et danse de l’ÉSAL.
Claude Debussy, Première Rhapsodie, piano : Odile Beller-Porte.
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Aleksandra Dzenisenia formation musicale (cymbalum)
a.dzenisenia@gmail.com www.cimbalom.by • 06 82 54 47 41
L'événement qui a en grande partie prédéterminé ma carrière musicale a été le choix de mon instrument. Le cymbalum a été retenu par ma mère et elle avait vu juste. Les cordes dorées, la forme de cet instrument et le son si unique m’ont immédiatement plus. Dès le début, j'ai vite progressé en participant à des concours et festivals internationaux. Aujourd'hui, je continue à me produire et à côtoyer des compositeurs et des chefs d'orchestre de renommée internationale qui m'inspirent et me motivent en transmettant leur expérience et la passion pour la musique. Je joue principalement en tant que soliste ou musicienne d’orchestre. Les pièces solos avec orchestre me procurent les émotions les plus fortes. Être dans le même élan expressif et musical me fait sentir la puissance de la musique. Il m’est important de faire sonner la musique ancienne dans une autre dimension, en donnant une deuxième vie à des pièces peu connues. Je développe cette voie avec l’ensemble « Intercolor » dont la disparité des instruments (violon, cymbalum, accordéon, saxophone et clarinette) et des cultures de ses membres permet une recherche de couleurs sonores et de langages musicaux inédits. Le répertoire pour cymbalum n’est pas très large. C’est pour cela que je m’intéresse vivement à la musique contemporaine, tout en étant ouverte aux expériences sonores et instrumentales. Je suis constamment en recherche de compositeurs qui pourraient s’intéresser à cet instrument magique afin de le faire connaître dans le monde musical.
Tony Lordache, Variations sur un thème romain, piano : Euhenia Radziuk.
Diplôme d'État de professeur de musique
Louise Goepp
formation musicale (piano)
gpplouise@gmail.com 07 87 60 46 03
Je suis pianiste et professeure diplômée d’État de formation musicale dans la région Grand Est. Je consacre aussi du temps à la création artistique à but pédagogique avec la composition ou la transcription d’œuvres musicales. En 2019, je réalise avec mes élèves à l’école de musique municipale de Petite-Rosselle (57) un spectacle chimérique sur le thème de la nuit croisant la musique et la danse. Je suis née à Strasbourg dans une famille musicienne. Après des études musicales de flûte traversière et piano dans ma région de résidence, je poursuis au Conservatoire National de Région de Strasbourg un parcours diversifié d’études musicales en flûte traversière. Je m’y forme à la fois dans le cursus d’études classiques et dans le département jazz et musiques à improviser, tout en combinant des cours de direction d’orchestre et d’écriture. Par la suite, je séjourne trois années au Canada à Montréal, décroche un Master de Musique en Interprétation à l’Université de Montréal et j’y remporte un concours de soliste. Lors de mon séjour, je joue avec l’orchestre à vent de Montréal le concertino pour flûte et orchestre de Cécile Chaminade. C’est à mon retour en France en 2013 que je débute l’enseignement et que je découvre le domaine de la formation musicale. J’y prends particulièrement goût. Approcher la musique dans toutes ses dimensions de façon multiforme et dans un contexte collectif est la manière qui me convient pour transmettre mon art. C’est au Pôle musique et danse de l’ÉSAL que je me forme à cet enseignement.
Franz Schubert et Franz Liszt, Gretchen am Spinnrade.
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Pierre-Alain Goualch
piano jazz
pagooo@gmail.com 06 16 81 07 79
Issu d’une famille de musiciens, c’est en 1995 que j’ai obtenu un premier prix au Concours International de Piano Jazz de Toulon, suivi par un prix de groupe pour mon premier trio au concours de la Défense (Paris). Cette année-là, je suis classé par le magazine Jazzman parmi les 25 musiciens de Jazz les plus prometteurs de la scène internationale. Depuis, les projets se sont enchaînés et m’ont emmené un peu partout en Europe mais aussi aux États-Unis, au Canada et au Brésil avec des musiciens comme André Ceccarelli, David Linx, Nicolas Folmer, etc. Au fil de ces rencontres j’ai participé à des centaines de concerts et enregistré plus de 50 albums dont 11 en leader ou co-leader qui m’ont valu plusieurs nominations aux Victoires du Jazz et aux Django D’or. Au fil de ce parcours, je me suis construit un jeu à la fois empreint de tradition, mais également novateur et puissant. Musicalité et rencontres sont les maitres mots de ma démarche artistique. En parallèle à ma carrière de musicien et compositeur, je tiens à transmettre mon expérience et après 25 ans d’enseignement régulier et ininterrompu de cette musique, je dirige et coordonne les départements Jazz et Claviers de la Musique Academy International de Nancy ( Jazz Academy International) ainsi que la classe de piano Jazz du Conservatoire Régional du Grand Nancy. Je suis également régulièrement invité pour des classes de maître en France, en Allemagne, au Luxembourg, au Canada, aux USA et au Brésil.
Pierre-Alain Goualch, Froggy.
Diplôme d'État de professeur de musique
Jules Hemmi
guitare
jules-toto@hotmail.fr 06 47 93 34 16
Je débute la musique dans le Sud-Ouest, où je remporte mon prix au conservatoire Maurice Ravel de Bayonne en 2016. Je me perfectionne lors de plusieurs master classes, notamment avec Judicaël Perroy et Eduardo Catemario. L'entrée dans la formation au diplôme d'État à l’ÉSAL représente un point important de mon parcours. En effet, des questions essentielles se trouvent au cœur de la formation comme la didactique, la méthode de travail ou l'organisation d'une séance. Ces réflexions pédagogiques se sont donc étendues à mon travail d'interprète. Dans un tout autre contexte, la découverte du jazz et de l'improvisation a marqué ma vie musicale, notamment dans des projets autour de bals populaires ou d'ensembles de musique des Balkans. Même s'il s'agit seulement d'une pratique amateur, elle influe sur mes convictions pédagogiques et musicales : oralité, jeu, écoute. Je suis aujourd'hui étudiant avec Michel Grizard au Pont Supérieur de Rennes pour affiner et développer ces convictions.
Johann Kaspar Mertz, Fantaisie hongroise.
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Julien Lesseur
guitare
jwer6@hotmail.com 06 89 13 32 34
J’ai commencé la guitare à 7 ans et depuis, la musique me tient compagnie. À travers mon instrument j’exprime différentes émotions. Ma guitare est ma confidente et mon outil de travail. Si j’ai décidé de devenir enseignant, c’est aussi pour partager de belles émotions musicales, ainsi que le plaisir que procure l’échange entre musiciens. J’aime me laisser emporter par le répertoire riche de la guitare partant de l’époque de la Renaissance avec les transcriptions pour luth de John Dowland et allant jusqu’à nos jours. La diversité est telle que jamais je ne me lasserai de découvrir de nouveaux paysages sonores. Je partage ma pratique également en musique de chambre en trio et en quatuor. C’est à chaque fois avec plaisir que je m’engage dans une nouvelle prestation avec mes collègues et amis avec qui nous transmettons l’amour de notre instrument.
Celso Machado, Sambossa (Bossa Nova), violon : Cosima Bresovski.
Diplôme d'État de professeur de musique
Anna Schwarz
flûte traversière
anna.schwarz@hotmail.fr 06 33 48 52 79
Au départ, je n’étais pas destinée à embrasser la carrière de musicienne. Je ne suis pas issue d’une famille de musiciens et enfant, j’habitais un petit village loin de l’atmosphère culturelle des grandes villes. Il faut cependant reconnaître une certaine beauté au hasard. Après mon inscription dans une petite école intercommunale, j’ai tout de suite senti une plénitude grâce à ce mode d’expression musical et à travers la flûte traversière. Je savais dès lors que je ne voudrais jamais cesser d’appartenir à ce monde. Cela me fait encore réfléchir aujourd’hui. Je trouve essentiel d’apporter la culture à tous, peu importe l’origine géographique ou sociale des publics, afin de permettre à tous d’essayer et ainsi de créer leur goût. Mes diverses rencontres m’ont donné l’intime conviction de la nécessité de faire ce double métier de musicienenseignant. Un bon enseignant est évidemment un bon musicien puisqu’il doit pouvoir transmettre les clés de son instrument. Mais c’est surtout quelqu’un qui permet à l’élève de façonner son goût et d’évoluer en tant que personne afin de réussir à se comprendre et à s’exprimer. Cette sensation d’accompagnement est formidable. L’aspect musicien de mon métier est essentiel car je souhaite moi-même être vecteur d’émotions. Je peux ainsi garder cette appartenance au monde effervescent de l’interprétation qui peut prendre plusieurs formes qui me sont chères : concert, création ou encore médiation.
Joseph Jongen, Danse lente, harpe : Eri Hatanaka.
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2 diplômées sont également à féliciter : Jennifer Mermaz, diplômée en danse contemporaine ; Amandine Neveu, diplômée en danse classique.
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Justine Caspar Émilie Dietrich Romane Jaskowiak-Paruta Ania Kurek Svitlana Nechyporenko Violette Stevenot
Diplôme d’État de professeur de danse
Diplôme d’État de professeur de danse Habilité depuis 2016 à délivrer la formation au Diplôme d'État (DE) de professeur de danse, le Pôle musique et danse de l’ÉSAL voit aujourd'hui sa deuxième promotion d'étudiant récompensée. Seul pôle à proposer une formation au DE de danse dans la Région Grand Est, il remplit pleinement ses missions de service public dans le domaine de la formation supérieure spécialisée. Couvrant les trois disciplines de spécialisation du DE de danse (classique, jazz, contemporain), la formation proposée au Pôle musique et danse a mobilisé pas moins d'une cinquantaine d'enseignants pour intervenir auprès des 8 lauréates de sa deuxième promotion. Dans une constante exigence, ces intervenants de haut niveau ont formé et accompagné les étudiants tout au long de leur formation en prenant en compte le profil spécifique de chacun d'entre eux. En effet, si certains lauréats ont choisi de s'engager dans une formation à l'enseignement dans la continuité de leur formation initiale du danseur, d'autres artistes chorégraphiques professionnels voient dans le professorat une deuxième partie de carrière dédiée à la transmission de leur art.
Diplômes 2019
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Justine Caspar
danse jazz
ju.caspar@gmail.com
Être danseuse... C'est ce dont j'ai toujours rêvé. J'ai commencé la danse jazz à l'âge de 5 ans dans l'école de danse Claudine David en Alsace et depuis ce jour, la danse ne m'a plus jamais quitté. Tout en continuant la danse jazz, je me suis formée à d'autres esthétiques (classique, hip hop, contemporain, danses latines, etc), qui m'ont permis de m'enrichir et de trouver mon propre style. Une fois mes études terminées, j'ai décidé de tenter ma chance et de passer des auditions. Suite à cela j'ai travaillé deux ans et demi dans une compagnie de comédie musicale en Allemagne : une expérience inoubliable. Je suis ensuite rentrée en France et j'ai décidé d'utiliser cette année pour finaliser mon diplôme d’État afin de pouvoir transmettre ma passion pour la danse et tout ce qu'elle m'a apporté jusqu'à aujourd’hui. Pour moi, la danse c'est la liberté, c'est partager, c'est se dépasser physiquement et mentalement, c'est la maîtrise technique et la virtuosité au service de l'expression artistique, c'est la beauté du corps en mouvement, c'est un art.
Portrait de danse, 47 sec.
Diplôme d’État de professeur de danse
Émilie Dietrich
danse contemporaine
dietrichemilie.de@gmail.com 06 02 24 25 93
Danser c'est être présent. C'est une manière de me rencontrer. Enseigner serait alors permettre à l'autre de mieux se connaître, de laisser vivre des parts de soi, de pouvoir les partager, grandir, se trouver. Au-delà de la construction des corps, je souhaite enseigner à travers la danse des valeurs humaines. Je me suis dirigée vers la danse contemporaine, car elle m'a permis de prendre confiance, d'exprimer des pensées, des sentiments par le mouvement, de pouvoir ainsi les voir, les comprendre. Ma pratique de danseuse s'est enrichie par celle de l'enseignement et vice versa. J'espère que cela durera longtemps.
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Romane Jaskowiak-Paruta
danse jazz
romanejaskowiak.rj@gmail.com 06 50 68 17 93
Enfant, j'ai débuté ma pratique sportive avec la Gymnastique Rythmique et Sportive. L'esprit de partage, l'expression artistique et le travail précis du corps sont les traits que j'ai aimés et ensuite retrouvés en danse, tout d'abord classique puis jazz. Selon moi, l'essence de la danse jazz se trouve dans la place qu'elle donne à la musique et à ses valeurs de partage, de communication et de dépassement de soi. Elle dégage et génère une énergie particulière et nous permet de nous sentir vivant. Ainsi après l'obtention de mon Baccalauréat, j'ai effectué une année en faculté Arts du Spectacle et de l'Audiovisuel, tout en préparant mon Examen d’Aptitude Technique Jazz, afin de me tourner vers l'enseignement et offrir à d'autres l'opportunité de se développer et de s'élever par la danse. Il me semble important de continuer à prendre des cours, en jazz et dans d'autres spécialités, afin d'être en apprentissage constant et de se nourrir de cet enrichissement. J'aimerais également aborder l'art thérapie et donner l'opportunité aux personnes ayant un handicap, aux seniors ainsi qu'aux plus démunis, d'avoir accès à la danse et à tous ses bénéfices. Toute la beauté de l'enseignement, de la pédagogie de la danse, réside dans l'entremêlement du développement du corps et de l'expression artistique des élèves, dans leur évolution technique et de leur maturité et surtout du partage et de la transmission du plaisir de danser.
Portrait de danse, 1 min 4 sec.
Diplôme d’État de professeur de danse
Ania Kurek
danse contemporaine
ania.mcleod@gmail.com 06 02 72 29 37
J’ai obtenu mon Diplôme d’Études Chorégraphiques au Conservatoire Gabriel Pierné de Metz en 2016. Parallèlement, j’ai validé mon mémoire sur la définition du centre et le placement du bassin dans l’apprentissage de la danse contemporaine à l’Université de Lorraine, sous la direction de Roland Huesca. Je suis également danseuse interprète au sein de la Compagnie 22 avec laquelle j’ai créé les pièces À nos Amours, À Nous ou encore Guerrière Ordinaire. La formation au Pôle musique et danse m’a permis de découvrir que je suis passionnée par l’étude de l’anatomie fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé. Chaque individu a une manière unique de se mouvoir, celle-ci est le résultat de son patrimoine génétique, culturel, de ses habitudes et activités physiques, de son état mental et émotionnel. C’est un domaine universel et si riche ! J’aiguise chaque jour mon sens de l’observation du mouvement, j’essaie de saisir les subtilités des postures. Qu’est ce qui est en jeu pour que cette personne se meuve d’une telle manière en cet instant ? Lorsque j’amène un élève à mieux comprendre le fonctionnement de son corps dans le mouvement, je lui donne des outils pour agir sur sa posture. Il est ainsi à même de s’adapter à différentes technique, à contrôler les ajustements… Au-delà du cours de danse, comprendre le fonctionnement de son corps, c’est prendre conscience de la place qu’il occupe dans l’espace et le temps et embrasser l’instant présent.
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Svitlana Nechyporenko
danse classique
La danse est un vecteur d'expression qui communique et transmet l'émotion, émotion qui investira le corps pour s'incarner. L'art du danseur reposera sur son corps, son visage, sa respiration, son rapport à l'espace et au temps, son rapport aux spectateurs. Pour que la danse devienne récit et propose aux spectateurs la visibilité d'une émotion, le danseur devra s'accorder à celle-ci par la précision du mouvement dansé et par la gestuelle, compenser l'absence des mots. Pour sublimer l'émotion, il devra maîtriser sa technique tout en la faisant oublier et apprendre « par corps » sa chorégraphie, en travaillant l'attention du mouvement, l'expression du visage, la vitesse, l'énergie corporelle et sa présence dans l'espace. Née en Ukraine à une époque où ce pays était relativement fermé, la danse fut pour moi le moyen de m'ouvrir à l'universel et d'abolir par l'expression de cet art, les frontières qui m'étaient imposées. Je suis heureuse aujourd'hui de pouvoir enseigner la danse, ici en France. Dans l'exercice de mon métier, je suis particulièrement soucieuse de m'attacher au respect de l'individu et de ses différences, afin de développer chez chacun, sa personnalité artistique. Je souhaite donner à mes élèves la joie que procure la danse, lorsque l'on parvient à exprimer pleinement et librement ses sentiments et ses émotions. Par le plaisir qu'il y a de se mouvoir, je cherche à les emmener à passer de l'état d'âme à l'état du corps.
Diplôme d’État de professeur de danse
Violette Stevenot
danse contemporaine
stevenot.violette@gmail.com 06 68 73 13 61
J’ai appris l’art de la danse au sein du Conservatoire de Charleville-Mézières. J’ai obtenu le Diplôme d'Études Chorégraphiques – DEC – et un 1er prix en perfectionnement en danse classique ainsi que le DEC en danse contemporaine à l’âge de 16 et 17 ans. J’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux professionnels de la danse et je participe actuellement au projet de l’Ateka Compagnie avec le Conservatoire de Charleville autour du solo « Humming-Bird ». Il est pour moi fondamental de continuer d’apprendre des autres car je sors nourrie de toutes ses expériences. Après l’obtention de mon Baccalauréat scientifique, j’ai débuté des études de sage-femme. Suite à une période de réflexion, j’ai choisi de mettre au centre de ma vie la transmission et le partage. Je me suis donc réorientée et j’ai commencé mes études pour obtenir mon diplôme d’État de professeur de danse contemporaine mais également pour devenir professeur des écoles. La danse contemporaine a été pour moi un moyen d’expression et un fil conducteur dans mon chemin de vie. Je souhaite partager avec le plus grand nombre mais également apporter un enseignement de qualité aux plus défavorisés. Offrir à tous l’opportunité de se découvrir et de grandir en s’exprimant.
Portrait de danse, 43 sec.
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Temps forts 2018/2019
Nouvelle Lune, soirée exposition organisée par les étudiants, La Souris Verte, Épinal, mars 2019.
Concert Soundpainting, Maison de l'orchestre, mars 2019.
Portes ouvertes, Épinal, janvier 2019. Grand Large, atelier d’exploration, Wimereux, septembre 2018.
Machines sensibles, workshop, Metz, novembre 2018.
Caverne à ciel ouvert, concerts et performances, Metz, mars 2019. Les empiristes, vernissage, Heidenkirche, juin 2019. 170
Temps forts 2018/2019
Modulographe, workshop et exposition, en collaboration avec la galerie My Monkey, Épinal, avril 2019.
Archéologie imaginée, Journées Nationales de l’Archéologie, Porte des allemands, Metz, juin 2019.
Midi la nuit, exposition annuelle des diplômés, Metz, juin 2019.
Interférences, concert et performances, Metz, mars 2019.
Reste l’enfance, exposition des étudiants de 1re année, MCL Gerardmer, mars 2019.
Particulièrement, exposition des étudiants de 3e année, La Plomberie, Épinal, février 2019. Diplômes 2019
Journée portes ouvertes, Metz, mars 2019.
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DO CROSS THE LINE, exposition, Parlement européen, Strasbourg, janvier 2019. Soirée de remise des diplômes 2018, Arsenal-Metz, décembre 2018.
Weekend d’intégration du Pôle musique et danse, Metz, novembre 2018.
Tomorrow? – It's not about designing the future, it's about the future of design, workshop de Design Trinational, Sarrebruck, novembre 2018.
On s'infiltre, exposition, Musée Historique de la Ville de Strasbourg, janvier 2019.
Concert Soundpainting, Maison de l'orchestre, mars 2019. Rencontre avec Jeff Wall, MUDAM Luxembourg, octobre 2018. 172
Temps forts 2018/2019
Rencontre du soir, conférence de Marlon Miguel à propos de Fernand Deligny, Metz, novembre 2018.
Le grand Bain, atelier collectif, Épinal, septembre 2018.
MONSTRUOSA, vernissage de l'exposition, Metz, avril 2019. Concert au musée de La Cour d'Or – Metz Métropole, mars 2019.
Zinc Grenadine, Salon du livre jeunesse, Épinal, avril 2019.
Concert au conservatoire régional du Grand Nancy, janvier 2019.
COURTS, projection des courts métrages, cinéma KLUB, Metz, juin 2019. Diplômes 2019
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Projets interdisciplinaires En mécanique ondulatoire, l’interférence définit deux ondes susceptibles d’interagir. L’alliance du Pôle musique et danse et du Pôle arts plastiques depuis janvier 2014, en un même Établissement Public de Coopération Culturelle – l’ÉSAL – se voulait créatrice à coup sûr d’interférences. Depuis le XXe siècle, les arts visuels et les arts du son se sont vus considérablement étendus : extension à de nouveaux matériaux, de nouveaux sons, de nouvelles techniques… Certains artistes ont remis en cause les frontières de leurs disciplines et ont questionné les relations entre les différents domaines artistiques. Depuis, de nombreuses interactions n’ont cessé d’être suscitées. En effet, à partir d’une identité et d’un tropisme pluridisciplinaire propre à l’ÉSAL, la pluri – inter – trans – disciplinarité se développe en réflexion et en projets. Les réflexions se partagent au sein du Conseil de la Formation et de la Vie Étudiante et sont nourries par les propositions d’un groupe de travail. Les projets sont mis en œuvre au cours de temps dédiés aux rencontres dans les agendas pédagogiques et dans des espaces aménagés propres aux échanges entre les étudiants en arts plastiques et spectacle vivant. L’ÉSAL met en place des évènements permettant aux étudiants d’échanger, de se rencontrer et de créer ensemble. Parmi les collaborations, deux projets sont illustrés dans cette publication. Ainsi, à la rentrée, lors du weekend d’intégration du Pôle musique et danse, celui-ci a proposé aux musiciens, danseurs et plasticiens, 2 jours de workshops autour de la thématique « Écouter son corps ». Au printemps, les musiciens du Pôle musique et danse se sont produits en concert, accompagnés des plasticiens du Pôle arts plastiques. Une carte blanche a été donnée à La trame, association des étudiants de l’ÉSAL, qui a proposé simultanément une performance dessinée. Ce moment de rencontre était l’occasion de présenter les projets de collaboration, tel que le film d’animation Trésor sur la côte d’Agathe Rousseau (p. 42-43), mis en musique par Martin Geyer (trompette) et Tom Massot (saxophone). Le film a fait partie du DNSEP d’Agathe Rousseau et a été projeté au cinéma KLUB à Metz lors d’une séance publique en juin 2019.
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Vidéo de présentation du séminaire d'intégration du Pôle musique et danse, Écouter avec son corps, octobre 2018.
Projets interdisciplinaires
1
2
3
4
1 Écouter son corps, weekend d’intégration
du Pôle musique et danse, octobre 2018 ;
2 Écouter son corps, weekend d’intégration
du Pôle musique et danse, octobre 2018 ;
3 Interférences, performance des étudiants
plasticiens, avril 2019 ;
4 Interférences, projection du film d’animation
« Trésor sur la côte » et performance musicale des compositeurs de la bande son du film, avril 2019.
Diplômes 2019
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L'ÉSAL Direction et administration générale
Pôle arts plastiques Épinal
Nathalie Filser, directrice générale de l'EPCC et du Pôle arts plastiques, site de Metz ; Gilles Balligand, administrateur de l'EPCC et du site de Metz ; Élodie Glaser, gestionnaire des ressources humaines, paie et régie de l'EPCC et du site de Metz ; Billal Mebarki, gestionnaire budgétaire et financier de l'EPCC et du site de Metz ; Juliette Férard, chargée de communication de l'EPCC et du site de Metz ; Estelle Derouillat, responsable des formations et des partenariats pédagogiques.
Équipe administrative et technique
Pôle arts plastiques Metz
Étienne Thery, directeur de site ; Célia Chenu-Klein, responsable administratrice ; Carine Esther, chargée de médiathèque, de communication et des stages ; Antoine Mansuy, responsable informatique ; Jérôme Gravier, responsable logistique ; Martine Chenal, entretien ; Nadia Hattab, entretien. Équipe pédagogique
Frédérique Bertrand, Julia Billet, Abdelilah Chahboune, Joël Defranoux, Cyril Dominger, Gregoir Dubuis, Nina Ferrer-Gleize, Monique Hingston, Patrick Jacques, Daniel Mestanza, Mélanie Poinsignon, Philippe Poirot, Yvain Von Stebut.
Équipe administrative et technique
Alexandra Hamrouni, responsable des études ; Blandine Wolff, responsable des relations internationales et de la médiathèque ; Sabrina Gerber, assistante administrative des ressources humaines ; Lysiane Bernier, assistante administrative finances ; Patrick Ricordeau, responsable du réseau pédagogique ; Claudine Langenberger, responsable du réseau administratif ; Daniel Collot, responsable patrimoine, ateliers et logistique, Sébastien Rauch, technicien bois ; Valérie Mathieu, responsable de l’accueil, Nathalie Putz, logistique et entretien.
Pôle musique et danse Équipe administrative et technique
Caroline Cueille, directrice de site ; Catherine Baert, responsable des études musique ; Marjorie Auburtin, responsable des études danse ; Jennifer Liger/Manon Chauvin, assistante aux formations ; Zohra Saadaoui, secrétaire ; David Vivarelli, assistant administratif et communication ; Delphine Lapasin, assistante aux formations. Équipe pédagogique
Liste des intervenants disponible sur le site Internet. Équipe pédagogique
Cemren Altan, Aurélie Amiot, Éléonore Bak, Stefania Becheanu, coordinatrice des projets interdisciplinaires, Célia Charvet, Julien Chaves, Alain Conradt, Michel Dreistadt, Bénédicte Duvernay, Jean-Denis Filliozat, François Génot, Agnès Geoffray, Christophe Georgel, Franck Girard, Christian Globensky, Marco Godinho, Agnès Gorchkoff, Hélène Guillaume, Robert Jung, Jérôme Knebusch, Daniel Kommer, Elamine Maecha, Constance Nouvel, Émilie Pompelle, Charles Redon, Jean-Christophe Roelens, Claire Tenu, Frédéric Thomas, Pierre Villemin.
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Les membres du conseil d'administration Florence Alibert, Margaud Antoine-Fabry, Anne Blosse, Jean-Luc Bohl, Christelle Creff-Walvarens, Guillaume De La Follye de Joux, Elisabeth Del Genini, Charles Desservy, Jean-Marie Gallais, Jacques Grasser, Dominique Gros, Michel Heinrich, Gilbert Krausener, Jennifer Liger, Pascal Mangin, Jean-Luc Marx, Arlette Mathias, Patrick Thill, Frédéric Thomas, Christophe Petit, Laurence Rayeur-Klein, Dominique Renauld, Jean-Christophe Roland, Marilyne Webert. L'ÉSAL
Membres des jurys DNSEP Art, dispositifs multiples
DE de professeur de danse classique
Aude Cartier Jean-Louis Poitevin (président) Jeanne Susplugas Marion Zilio Christian Globensky (ÉSAL)
Elisabeth Disdier Claude Agrafeil Maryse Lima-Giaconi Gaëlle Morello Philippe Cheloudiakoff (ÉSAL)
DNSEP Communication, systèmes graphiques et narratifs
DE de professeur de danse contemporaine
Tommy Laszlo Florent Maubert Chloé Tercé (présidente) Hervé Vanel Frédéric Thomas (ÉSAL)
Agnès Bretel Marie-Laure Agrapart Luc Verbitzky Gaëlle Morello Julie Barbier (ÉSAL)
DNA Design d’expression, Image et narration
DE de professeur de danse jazz
Pauline De Chalendar (présidente) Cyrielle Lévêque Frédérique Bertrand (ÉSAL)
Elisabeth Disdier Wayne Barbaste Cécile Theil-Mourad Gaëlle Morello Valène Roux-Azy (ÉSAL)
DNA Art, dispositifs multiples
Nicolas Aiello (président) Thomas Léon Christophe Georgel (ÉSAL) DNA Communication, arts et langages graphiques
Alban Gervais (président) Amélie Laval Charles Redon (ÉSAL) DE de professeur de musique
Crystel Marchand James Szura Isabelle Thomas Caroline Cueille (ÉSAL)
Membres des jurys
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Colophon
Ce catalogue est une initiative développée en 2017 au sein du Conseil d’Orientation Pédagogique (COP) de l’EPCC et qui perdure depuis. La mission du COP, aujourd'hui Conseil de la Formation et de la Vie étudiante (CFVE), est de proposer et de réaliser des projets pédagogiques, scientifiques et artistiques, étayant l’évolution de l’EPCC. Il est composé de la direction, de l’administration, des coordinateurs – enseignants et des délégués étudiants. – Direction de la publication Nathalie Filser Coordination Juliette Férard Appui à la réalisation Directions de recherche et directions de mémoire, et Marjorie Auburtin, Stefania Becheanu, Julia Billet, Célia Charvet, Caroline Cueille, Carine Esther, Ewelina Kulakowska, Claire Tenu, David Vivarelli Conception graphique Céline Kriebs – www.celinekriebs.com Direction artistique des photographies Mélina Farine – www.melinafarine.com Photographies des diplômés Mélina Farine, Alicia Gardès et photographies personnelles des diplômés Vidéos Stefania Becheanu Enregistrements et mixages Dominique Heymès Impression Achevé d’imprimer en octobre 2019 à Wasselonne sur les presses d'Ott imprimeurs Papiers Couverture : Munken Print 300 g/m2, Favini Shiro Alga ivoire 300 g/m2 Intérieur : Munken Print 115 g/m2 Caractères typographiques Messine, un caractère dessiné par l’atelier typographie de l’ÉSAL – site de Metz ; Work Sans, un caractère dessiné par0ei Huang
Diplômes 2019
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EPCC École Supérieure d’Art de Lorraine Directrice générale : Nathalie Filser – Pôle arts plastiques, site de Metz (siège) 1, rue de la Citadelle, 57000 Metz, France +33 3 87 39 61 30 | metz@esalorraine.fr Directrice de site : Nathalie Filser – Pôle arts plastiques, site d’Épinal 15, rue des jardiniers, 88000 Épinal, France +33 3 29 68 50 66 | metz@esalorraine.fr Directeur de site : Étienne Théry – Pôle musique et danse 2, rue du Paradis, 57000 Metz, France +33 3 87 74 28 38 | contact@cefedem-lorraine.fr Directrice de site : Caroline Cueille – www.esalorraine.fr L’ÉSAL est membre de l’association Réseau des Écoles Supérieures d’Art du Grand Est aux côtés de la HEAR, de l’ESAD Reims et de l’ENSAD Nancy.