Entreprise & Santé N°59

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

Le magazine des services de prévention et de santé au travail Hauts-de-France

N°59

3e trimestre 2022

J’ai testé le rendez-vous de liaison !

Le dossier Santé au travail

Comment ça va en Hauts-de-France ?

La santé au dans les Ha travail uts-de-Fran ce

ATLAS RÉGIO NAL

www.entrepriseetsante.fr

2020


SOMMAIRE P04

Y PENSER !

P05

PRÉSOA : reprendre après des années d’arrêt de travail STSA : j’ai testé le rendez-vous de liaison ! ASTIL : faire son document unique avec « Oira »

Conseils pratiques

P08

ERGONOMIE & ORGANISATION

P09

VU !

P11

Actualités 4e Plan santé au travail 2021-2025

DÉTAC HABLE

P15 P24

CAHIER JURIDIQUE

P23

INTERVIEW DR CHRISTIAN MOREL « Passer de l’aptitude médicale à la santé au travail »

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INVESTIR & AGIR ACTION SANTÉ TRAVAIL : les ateliers employeurs, monter en compétences !

P26

SIM’UP Le digital au service de l’humain

P27

DOSSIER Santé au travail Comment ça va en Hauts-de-France ? L’Atlas régional

Offre socle de service des SPSTI Décret du 25 avril 2022

ZOOM SUR

VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI ACTION SANTÉ TRAVAIL : avec l’infirmière de santé au travail, je prépare ma visite de pré-reprise !

PÔLE SANTÉ TRAVAIL : gestes répétitifs : préserver le capital santé de nos salariés !

P10

EN DIRECT

ENVIRONNEMENT & TECHNIQUE CEDEST Pour de bonnes vibrations, réglons correctement notre siège dans le chariot élévateur !

P31

Entreprise & Santé • 3e trimestre 2022 • N°59 • www.entrepriseetsante.fr

ACTU Votre agenda en santé au travail

Retrouvez la suite des articles grâce aux flashcodes présents dans les pages ou rendez-vous sur : entrepriseetsante.fr


Je suis très honoré de succéder à Jean-François Lescart en tant que directeur de publication d’Entreprise & Santé. Avec tact et brio, il a développé Entreprise & Santé : magazine et plate-forme digitale. Pour mémoire, ce « Bien commun » de 10 services de prévention et de santé au travail des Hauts-de-France et de leurs 90 000 entreprises adhérentes, est à l’image de cette mutualisation à accélérer au bénéfice de près d’un million de salariés suivi. Il est également à noter qu’Entreprise & Santé est unique en France.

- Le digital au service de l’humain, avec le SIM’UP. - Pour la maîtrise des risques professionnels : l’aide à l’élaboration du DU, l’évaluation de l’exposition aux vibrations, l’ergonomie dans l’approche du changement pour la réduction des TMS, les rencontres employeurs, avec l’ASTIL 62, le CEDEST, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, ACTION SANTÉ TRAVAIL. - Pour le retour et maintien en emploi : le rendezvous de liaison et la visite de pré-reprise, avec PRÉSOA, ASTIL 62, ACTION SANTÉ TRAVAIL.

Je garderai le cap ! Au total, nous avons ainsi publié près de 1 000 témoignages d’entreprises de tout secteur d’activité qui ont trouvé, grâce au partenariat local avec leur service de prévention de santé au travail, une solution de prévention. Homme d’entreprise et de terrain, mes objectifs seront de vous informer et de valoriser les TPE et PME. La prévention et la santé au travail sont gages de performances économiques et sociales pour nos entreprises.

Dans le dossier central, découvrez une synthèse de l’Atlas Santé Travail des Hauts-de-France, qui est publié sous le pilotage de la Dreets et de la Carsat Hauts-de-France, avec la participation des Services de prévention et de santé au travail. Retrouvez, zone d’emploi par zone d’emploi, le diagnostic Santé au travail de votre territoire.

© JM. Broux

ÉDITO

La proximité est le gage d’une relation durable et constructive.

Dans ce numéro d’Entreprise & Santé, vous trouverez en particulier : - Passer de l’aptitude médicale à la santé au travail, avec l’interview du Dr Christian Morel, médecin du travail chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

AISMT - Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail 1461 avenue du Cateau place Santos Dumont CS 50182 - 59404 CAMBRAI Tél. 03 27 72 63 63 www.aismtcai.com

Bonne lecture ! Jean-Michel Dupuis

Directeur de publication pour les services de prévention et de santé au travail

ASTAV - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes 1, avenue de l’Europe 59880 SAINT SAULVE Tél. 03 27 46 19 24 www.astav.fr

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Centre Vauban - 199/201 rue Colbert Bâtiment Douai - CS 71365 59014 LILLE Cedex Tél. 03 20 12 83 00 www.polesantetravail.fr

ASTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 boulevard du Parc BP 94 62903 COQUELLES Cedex Tél. 03 21 85 51 85 www.astil62.fr

ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77, rue Debaussaux CS 60132 80001 AMIENS Cedex 1 Tél. 03 22 54 58 00 www.asmis.net

CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10, rue Albert Thomas 59210 COUDEKERQUE-BRANCHE Tél. 03 28 24 98 98 www.cedest.net

PRÉSOA - PREvention Santé Oise Aisne rue Théodore Monod - Z.A. Bois de la Chocque 02100 SAINT-QUENTIN Tél. 03 23 62 52 48 www.presoa.org

AST - Action Santé Travail 174 route de Béthune CS 20023 62160 AIX-NOULETTE CEDEX Tel. 03 21 18 42 00 www.actionsantetravail.fr

membres du réseau HAUTS-DE-FRANCE

SIM’UP - Service Interprofessionnel de Santé au Travail de la Vallée de la Lys - Lille Métropole 22 rue de Lille BP 40018 - 59431 HALLUIN Cedex TÉL. 03 20 94 12 54 www.simup.fr

STSA - Santé Travail Sambre Avesnois 24, rue Romain Duchateau 59720 LOUVROIL Tél : 03 27 53 31 31 www.sante-travail-sa.fr

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Y PENSER ! Rn

Attention : radon !

Pour le ministère de la Santé et de la Prévention (juin 2022) : « Le radon est un gaz radioactif naturel inodore, incolore et inerte, présent partout dans les sols mais plus fortement dans les sous-sols granitiques et volcaniques. Ce gaz s’accumule dans les espaces clos, notamment dans les bâtiments. Il a été reconnu cancérigène pulmonaire certain pour l’homme depuis 1987 par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS). En France, il constitue la principale source d’exposition aux rayonnements ionisants et le second facteur de risque de cancer du poumon après le tabagisme.

Le nombre annuel de décès par cancer du poumon attribuable au radon est estimé à 3 000 décès annuels. Ce qui justifie la mise en œuvre d’une politique de prévention ». Une cartographie établie par l’Institut de recherche et de sureté nucléaire permet de voir les niveaux moyens d’exposition selon les territoires. : irsn.fr. Dans notre région, des communes et donc des entreprises, sont en catégorie 3 et donc hautement concernées par le radon (exemple dans le Nord, secteur Aulnoye Aymeries / Berlaimont, dans le Pas-de-Calais, secteur Dennebreucq et environs). La concentration du radon se mesure en Becquerels par mètre cube (Bq/m3). L’Organisation mondiale de la santé recommande de rester en deçà de 300 Bq/m3. Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) a publié un guide pour la bonne gestion du radon dans les bâtiments.

Source : Ministère de la santé et de la prévention

Masques FFP2 KN 95 : prudence… 95 FFP2 KN

Après étude, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ne recommande pas l’utilisation des masques FFP2 à élastiques derrière les oreilles et présentant un pli vertical (forme KN 95), ils n’offriraient pas une sécurité optimale. Ces modèles sont très difficiles à ajuster au visage et ne garantissent donc pas la protection

adéquate pour les utilisateurs. Pour l’INRS, il n’est pas recommandé d’utiliser des masques FFP2 à pli vertical et élastiques derrière les oreilles en tant qu’appareil de protection respiratoire.

Source : Institut national de recherche et sécurité, inrs.fr

PRÈS DE VOUS…

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des solutions.

VOTRE SERVICE DE PRÉVENTION ET DE SANTÉ AU TRAVAIL VOUS APPORTE COMPÉTENCES ET EXPÉRIENCES POUR LA MAÎTRISE DES RISQUES. CONSULTEZ-LE !

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EN DIRECT

UNE ACTION

CARREFOUR MARKET 40 salariés Jean-Michel Lavallée, gérant FRESNOY-LE-GRAND

SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE ET DE LA VALLÉE DE L’OISE (PRÉSOA)

Commerce

Reprendre sans embûche après des années d’arrêt de travail Après une maladie importante qui a nécessité des années de soins, reprendre le travail permet de se reconstruire. Jean-Michel Lavallée, gérant du Carrefour Market de Fresnoyle-Grand, l’a bien compris. Le dialogue étroit, entretenu avec le salarié et le service de santé au travail, à l’occasion notamment de la visite de pré-reprise facilite le retour au travail. Le Dr Hyam Mouneimné, médecin collaborateur en médecine du travail à PRÉSOA, et Lydie Marlier, technicienne prévention à PRÉSOA, le confirment avec conviction.

« Nous avons repris la franchise du magasin en 2018, en sachant qu’une salariée sur notre effectif de quarante personnes, était en arrêt maladie de longue durée. Elle est venue se présenter, témoignant de son objectif de reprendre le travail. Être en contact, durant ces épreuves, est important autant pour le salarié que pour l’employeur », témoigne Jean-Michel Lavallée. « En 2022, la reprise du travail est apparue possible sur le plan médical. La visite de pré-reprise a alors été essentielle : une étude de poste réalisée par notre médecin du travail et une technicienne prévention PRÉSOA, en présence de la salariée, nous a permis de procéder à cette reprise du travail ».

Le suivi médical « J’ai vu plusieurs fois en consultation cette salariée », déclare le Dr Hyam Mouneimné, médecin collaborateur en médecine du travail à PRÉSOA. « Je sais qu’elle a toujours souhaité reprendre le travail. Une fois possible, cette reprise nécessitait un aménagement de poste. Au niveau médical, le port de charges et les gestes impliquant le dos devaient être limités. La visite de pré-reprise couplée à une étude de poste a alors permis de voir avec la salariée et l’employeur tout ce qu’il était possible de faire. Aujourd’hui, la reprise est effectuée sous le régime du mitemps thérapeutique, accordé par la Sécurité sociale. Je continue à voir la salariée. Ce suivi permet de prévenir la désinsertion professionnelle, synonyme d’échec ».

Le suivi ergonomique Lydie Marlier est technicienne prévention au sein de PRÉSOA : « Le Dr Mouneimné et moi-même, nous nous sommes rendues sur place en mai 2022 pour étudier la situation réelle de

travail avec la salariée et M. Lavallée. Des aménagements concrets ont été préconisés. Par exemple : la mise à disposition d’un transpalette électrique et de tables à niveau variable. Je suis retournée sur place une semaine après la reprise : le retour progressif au travail était la bonne solution. Je la revois sur place en septembre pour faire un point de situation ».

Reprendre en douceur « La reprise en douceur était effectivement la bonne voie. Ce n’est pas facile pour la salariée. Elle est en léger sureffectif : cela lui permet de se mettre à jour. Car en six ans, tout a changé : les produits vendus et les demandes des clients, l’informatique, les méthodes de vente… Avec elle, nous gardons le cap de son maintien en emploi. Sur le plan humain, c’est une belle réussite, qui a été possible grâce à l’intelligence collective et la réflexion menée avec PRÉSOA ».

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EN DIRECT

UNE ACTION

Maintenance Bâtiment

J’ai testé le rendez-vous de liaison ! Quand un salarié est en arrêt de longue durée, l’employeur et lui n’ont pas vocation à entrer en contact tant que le contrat de travail est suspendu du fait de l’arrêt. Institué par la loi du 02 août 20211 et le décret du 16 mars 20222, le rendez-vous de liaison permet désormais la rencontre entre employeur et salarié dans ce cas de suspension du contrat de travail. Eric Sfreddo, président de la Sas Multi Services Jouannot l’a testé : « Ceci m’a permis de reprendre contact avec mon salarié avec l’intervention en tant que tiers extérieur neutre de STSA, notre service de prévention et de santé au travail ». Chez STSA, Santé au travail Sambre Avesnois, le Dr Laurence Nonclercq, médecin du travail, encourage clairement ce type d’initiative.

Implanté à Maubeuge, Multi-Services Jouannot compte 21 salariés et assure, pour des bailleurs sociaux, la maintenance et la rénovation de logements en électricité, menuiserie, chauffage. Eric Sfreddo explique : « J’ai un salarié en arrêt maladie depuis un an et demi. Petit à petit, nous avons de moins en moins de contact. Dans la vie, nous nous perdons vite de vue… Or, il nous faut réfléchir au retour au travail dans l’entreprise. Quand j’ai vu la parution du décret de mars 2022, créant le rendez-vous de liaison, j’ai tout de suite écrit à mon salarié pour le lui proposer. Et il a accepté ! ».

Renouer le contact Médecin du travail chez STSA, Laurence Nonclecq précise : « L’entretien de liaison n’est pas une visite de pré-reprise. D’ailleurs, il n’est pas fait par le médecin du travail. L’entretien permet de faire le point entre le ou la salarié(e) en arrêt depuis plus de 30 jours et son employeur, en vue de bien préparer le retour au travail, en présence d’un professionnel du service de prévention et de santé au travail. Cela réduit les angoisses qui peuvent apparaître, notamment chez le salarié concernant son devenir professionnel. Chacun a besoin d’être rassuré et de pourvoir s’orienter assez tôt. Un retour au travail réussi est un retour bien préparé ! ».

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MULTI-SERVICES JOUANNOT 21 salariés Eric Sfreddo, président HAUTMONT

SANTÉ AU TRAVAIL SAMBRE AVESNOIS (STSA)

Connaître tout ce qui est possible « J’ai reçu le salarié et l’employeur dans nos locaux », explique Véronique Hanon, référente maintien dans l’emploi chez STSA. « J’étais accompagnée par Sabrina Girard, ergonome chez STSA. Ensemble, nous avons pu répondre à toutes les questions qui se posaient, sans aborder le médical. Notre rôle est de préserver l’expression de chacun, dans ses attentes respectives. Ce dialogue permet de présenter tout ce qu’il est possible de faire : aménagement de poste certes, mais aussi dispositions telles que l’essai encadré, le temps partiel thérapeutique, le contrat de rééducation professionnelle en entreprise, etc. De nombreux dispositifs de soutien sont totalement méconnus ! »

Dialoguer sur des solutions Eric Sfreddo conclut : « Cet entretien de liaison, fait avec des tiers neutres et spécialisés que sont Véronique Hanon et Sabrina Girard, a été facilitateur de dialogues, sur des perspectives concrètes pour le retour en emploi du salarié et l’adaptation nécessaire de l’entreprise. J’ai appris beaucoup de choses que j’ignorais. C’est très constructif ! » 1-Loi n° 2021-2018 pour renforcer la prévention en santé au travail. 2- Décret n° 2022-373 du 16 mars 2022 relatif à l’essai encadré, au rendez-vous de liaison et au projet de transition professionnelle

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EN DIRECT

UNE ACTION

A16 AUTOMOBILES 2 salariés, 2 apprentis Stéphanie Detremmerie, co-gérante OYE-PLAGE

SANTÉ AU TRAVAIL CALAIS-BOULOGNELE TOUQUET (ASTIL)

TPE ET PME

Avec « OiRA », faire son document unique devient simple, gratuit et efficace Pour Stéphanie Detremmerie, co-gérante d’A16 Automobiles à Oye-Plage, « Faire son document unique, ce n’est pas si simple. C’est très vaste ! Surtout si on veut bien le faire. Etre guidé et accompagné efficacement, c’est important. Avec l’ASTIL 62, nous sommes rassurés ». L’ASTIL 62, association sans but lucratif, est le service de prévention et de santé au travail d’A16 Automobiles. Technicienne hygiène et sécurité à ASTIL 62, Marie Salvary explique : « Nous utilisons aujourd’hui OiRA, une application développée par l’INRS1 ».

Avec deux salariés et deux apprentis, A16 Automobiles réalise la vente de véhicules neufs ou d’occasion (avec ou sans permis), la location de camping-car, voitures sans permis, véhicules pour professionnels ou particuliers, remorques, ainsi que l’entretien ou la réparation toutes marques (mécanique ou carrosserie). A16 Automobiles assure aussi le dépannage avec remorquage. Médecin du travail à l’ASTIL 62, le Dr Hermel assure le suivi de santé au travail des salariés d’A16 Automobiles.

Avant… et après ! Stéphanie Detremmerie explique : « Avant la Covid, l’ASTIL 62 est venu pour nous aider dans l’actualisation de notre document unique. Nous avions alors trouvé que la méthode proposée était un peu compliquée et demandait beaucoup de temps… Ils sont revenus il y a quelques mois avec une méthode beaucoup plus simple, beaucoup plus efficace. Elle nous a permis de nous poser les bonnes questions. Avec la définition des bonnes priorités. Nous avons fait aussi un point général sur les risques aux postes de travail et le suivi de santé au travail de nos salariés. Le fait qu’une assistante en santé travail vienne, se déplace et nous guide est très intéressant. Et cela est inclus dans notre cotisation ! ».

1- Institut national de recherches et de sécurité : inrs.fr 2- Office professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics : oppbtp.com

OiRA… et MonDOCunique Plus ! Pour Marie Salvary, « Entre les deux visites chez A16 Automobiles, nous avons changé de méthodologie. Pour la deuxième visite, après la crise du Covid, nous sommes venus avec OiRA, une application développée par l’INRS. C’est simple, facile, accessible, efficace… et gratuit ! L’application aide aussi à la définition du plan d’actions de prévention, que demande la loi. En même temps, nous actualisons notre fiche d’entreprise. Et nous pouvons rajouter dans OiRA nos observations au regard des situations de travail ». Le regard extérieur, averti et spécialisé de l’ASTIL 62 permet de conseiller et d’accompagner les entreprises adhérentes. A noter que pour une entreprise du BTP, l’ASTIL 62 utilise MonDOCunique Plus, une application développée par l’OPPBTP2. Toutes les assistantes santé travail de l’ASTIL 62 sont formées à l’outil OiRA et des ateliers DUERP vont être mis en place prochainement.

Un guide sur la durée ! Stéphanie Detremmerie résume : « On peut faire son DU avec une société privée : c’est cher et on ne sait pas si c’est parfait... Avec l’ASTIL 62, nous sommes rassurés. Ils nous ont conduit à travailler par questions-réponses. Sur les risques chimiques, ils ont réalisé une analyse indépendante de nos fiches de données de sécurité. Nous nous sommes remis en question sur plusieurs points. Les échanges en confiance sont très importants. Ils savent nous guider pour le bien-être et la santé de nos salariés ».

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L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

ERGONOMIE & ORGANISATION

UNE ACTION

Gestes répétitifs

Notre devoir : préserver le capital santé de nos salariés Le 1er janvier 2015, Clémence et Thierry Ogez, gérants de Papaye et Cie, lancent Arhumatic, rhums arrangés de fabrication artisanale et manuelle. Aujourd’hui Arhumatic est distribué chez les cavistes, en France et à l’étranger. « Devant le succès et l’augmentation de nos capacités de production, notre devoir de chef d’entreprise est de préserver le capital santé de nos six salariés, dont la moyenne d’âge est de 30 ans », déclare Clémence Ogez. « Pour cela, nous avons trouvé un vrai partenaire : PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord ». La fabrication artisanale repose sur des gestes répétitifs : couper les fruits à la main, les mettre en bouteille, ajouter épices, sucre de canne et rhum, puis fermer. « J’ai moimême été en production » précise Clémence Ogez. « Je veux supprimer les gestes répétitifs et réduire le port de charges pour mon équipe. Avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, nous avons identifié des solutions. Avec la Carsat Hauts-de-France, nous pouvons bénéficier d’aides financières dans le cadre des programmes TMS Pro Diagnostic et Action ». Cet été, Papaye et Cie installe dans ses murs, à Forest-surMarcq, une ligne de fabrication mécanisée. L’équipe santé travail : un accompagnement de proximité Le Dr Tiberiu Nicolescu, médecin du travail chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, a mis à disposition de Papaye et Cie son équipe de santé au travail. Aurélie Clauss, conseillère en prévention, explique : « En 2021, dans la continuité de notre accompagnement, nous avons actualisé le DU en revoyant la cotation des risques et en définissant un plan d’actions de prévention ». Dans cette équipe, Théo Di caro est infirmier santé 08

travail : « Je vois les salariés pour leurs visites d’information et de prévention. À la demande de l’entreprise, j’ai réalisé en février 2022, sur place, une sensibilisation en situation réelle de travail sur les gestes et postures pour prévenir les TMS auprès de chaque salarié en situation réelle de travail en prenant en compte la dimension physique mais aussi organisationnelle ». L’immersion : un incubateur de solutions Ergonome chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, Lucie Verron ajoute : « Papaye et Cie s’est engagé dans un projet de transformation de la ligne de fabrication. Nous avons été étroitement associés et bien en amont dans la construction du projet avec une temporalité qui nous a permis l’immersion en milieu de travail. C’est ainsi que nos préconisations ont été consolidées et retenues : privilégier le transfert plutôt que le port de charge, adapter les outils de découpe, revoir le mode de conditionnement avec les fournisseurs, évaluer le niveau d’éclairement, conseiller dans le choix d’équipements, avec une réflexion sur l’organisation du travail etc. Notre but commun : que la production soit bienveillante ». La Carsat Hauts-de-France1 a apporté son

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expertise pour l’évaluation des ambiances sonores et le prélèvement de COV (composés organiques volatils). La confiance, un gage de succès ! « Nous avons l’habitude de nombreux partenaires. Avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, nous réfléchissons et construisons ensemble. À chacun son métier ! Nous ne sommes pas technicien HSE, ergonome ou infirmier. Nous souhaitons que ce partenariat soit pérenne. Et ils seront là, quand nous lancerons les nouveaux processus de fabrication… cet été 2022 ! ». 1- Centre de mesures physiques et Laboratoire de Chimie toxicologique interrégional

PAPAYE ET CIE 6 salariés Clémence et Thierry Ogez, gérants FOREST-SUR-MARQUE

PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD


VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI

UNE ACTION

Retour à l’emploi

Avec l’infirmière de santé au travail, je prépare ma visite de pré-reprise ! Comment optimiser la visite de pré-reprise ? Comment faire cette consultation médicale au bon moment, avec toutes les informations utiles ? Avec leur équipe de santé au travail, les Drs Marion Bossut, Daphné Levisse et Auriane Rondi, médecins du travail chez ACTION SANTÉ TRAVAIL, ont trouvé une réponse. Elles ont mis en place « l’entretien infirmier préparatoire à la visite de pré-reprise ». Mieux indiquée et bien préparée, la visite de pré-reprise trouve alors plus de sens et d’efficacité. « Nous suivons 15 000 salariés(es) pour 2,5 ETP. Le travail en équipe optimise notre temps médical, tout en assurant une prestation de haute qualité. C’est notre conviction ! », situe le Dr Daphné Levisse. « Il nous fallait éviter les visites de pré-reprise mal indiquées. Par exemple, demandée à un moment non opportun », précise le Dr Auriane Rondi. « Et augmenter la qualité des visites réalisées, grâce à un travail de préparation mené avec le salarié et son entreprise », poursuit le Dr Marion Bossut. Dans le respect des dispositions de la loi du 2 août 20211, l’équipe de santé au travail a engagé une expérimentation en septembre 2021. En mars 2022, l’entretien infirmier préparatoire est mis en place, après la rédaction d’un protocole commun entre les membres de l’équipe. Le salarié demande : la secrétaire médicale oriente La secrétaire sait si le moment est opportun. Elle réalise donc une première orientation. Si le salarié est en fin

d’indemnité journalière ou en invalidité, s’il y a demande écrite du médecin conseil de la Sécurité sociale ou courrier du médecin traitant : la visite avec le médecin du travail est programmée. Dans les autres cas, la secrétaire médicale programme un entretien téléphonique avec l’IDEST, infirmier(ière) diplômé(e) d’État en santé au travail. L’IDEST appelle : un dialogue s’instaure L’entretien téléphonique est cadré par le protocole. L’IDEST recueille de l’information pour le médecin : raisons, attentes et buts, données médicales, situation administrative. Le salarié peut envoyer des documents par mail. L’IDEST donne aussi de l’information sur les dispositifs existants. Par exemple : la RQTH2, le temps partiel thérapeutique etc. Après débriefing : une étude de poste possible associe l’entreprise Dans la semaine, l’entretien téléphonique

est débriefé avec le médecin du travail. Une étude de poste peut être lancée, avec accord du salarié et de l’employeur. Cette étape est essentielle, car l’entreprise est alors associée à la réflexion pour le retour en emploi du salarié. Tous les éléments sont réunis : la visite de pré-reprise a lieu Pour le Dr Marion Bossut : « Bien préparée et programmée, la visite de pré-reprise est plus sereine, plus rapide et plus efficace ». « On évite la visite de pré-reprise sans utilité. Le salarié et l’entreprise ont bénéficié d’informations précises et adaptées », complète le Dr Auriane Rondi. « Tout le monde est gagnant. Le salarié, l’entreprise et notre équipe de santé au travail ! », conclut le Dr Daphné Levisse. 1- Loi n° 2021-2018 pour renforcer la prévention en santé au travail. 2- Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé

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Bruit, vibrations, poussières, gaz et aérosols…

laboratoire de chimie-toxicologie centre de mesures physiques

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HAUTS-DE-FRANCE

LE GROUPEMENT DES SPSTI

LA PRÉVENTION AU CŒUR de votre TPE-PME

VOTRE SERVICE DE PRÉVENTION ET DE SANTÉ AU TRAVAIL : intervenants pour la prévention des risques professionnels (ergonomes, techniciens et ingénieurs HSE, toxicologues et spécialistes du risque chimique, psychologues du travail) ;

PRÈS DE VOUS… 10

intervenants de santé au travail (secrétaires médicales, assistantes de santé au travail, infirmières(iers) de santé au travail, médecins du travail).

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DOSSIER

- Santé au travail -

Comment ça va en Hauts-de-France ? L’atlas régional de santé au travail des Hauts-de-France-actualisation 2020 vient d’être publié. Fruit d’un travail collectif associant de nombreux partenaires, sous le pilotage de la Carsat et la Dreets Hauts-de-France, il collige nombre de données disponibles en santé au travail. Entreprise & santé vous en livre une synthèse, sous forme de données générales d’une part et de diagnostics des 24 zones d’emploi de la région d’autre part.

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DOSSIER

- Accidents du travail et maladies professionnelles -

Hauts-de-France : 675 millions d’euros d’indemnisation en 2019 ! En 2019, dans les Hauts-de-France, les entreprises ont payé 675 millions d’euros pour l’indemnisation des accidentés du travail d’une part et des salariés atteints de maladies professionnelles d’autre part. Soit 646 millions pour le régime général et 29 millions pour le régime agricole. À cela s’ajoutent, pour chaque entreprise concernée, les pertes de production et/ou de qualité, les coûts de remplacement du personnel ou du matériel, les frais administratifs, les impacts sur le personnel et la clientèle, les frais d’enquête et/ou de justice… Sans oublier les coûts humains.

ACCIDENT DU TRAVAIL OU MALADIES PROFESSIONNELLES ? Pour les entreprises du régime général en 2019, le montant des frais réels engendrés par les sinistres AT-MP s’élève comme suit : 352 millions pour les accidents du travail et 294 millions pour les maladies professionnelles. Ceci se répercute sur les cotisations AT-MP payées par les entreprises.

UNE HAUSSE DES COÛTS D’INDEMNISATION DE 30 % EN 10 ANS ! Toujours pour les entreprises du régime général, les frais pris en charge par l’Assurance Maladie pour les accidents du travail s’élèvent à 258 millions d’euros en 2009, pour 352 millions en 2019. Les frais pour les maladies professionnelles s’élèvent à 238 millions en 2009, pour 294 millions d’euros en 2019. Au total (AT-MP) : une hausse de 150 millions d’euros, soit 30 % !

ACCIDENTS DU TRAVAIL : UNE HAUSSE DE 47 MILLIONS D’EUROS ENTRE 2018 ET 2019 Cette augmentation, au sein du régime général, s’explique par une hausse des durées d’arrêt de travail et du nombre d’incapacités permanentes, ainsi que le nombre de décès. C’est à dire que les accidents qui surviennent… deviennent plus graves ! Ceci contrebalance la diminution de leur nombre. A noter qu’en 2019 : les indemnités journalières représentent 59 % des coûts d’indemnisation et les rentes 26 %.

MALADIES PROFESSIONNELLES : UNE BAISSE DE 27 MILLIONS D’EUROS ENTRE 2018 ET 2019 Toujours pour le régime général, le paiement des rentes représente 68,6 % des frais en 2019. Les indemnités journalières représentent 27,3 % des frais. Les maladies professionnelles sont 12 fois moins nombreuses mais 10 fois plus coûteuses, sur la période 2007-2019. 12

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FRAIS MOYENS PAR

SA

LARIÉ Les coûts moyens lié s au ris qu e professionnel (AT-MP) sont variable 800 euros par salarié sus selon le secteur d’activité : tion, 600 euros pour lesr une année dans la construc227 pour l’hébergemen transports et l’entreposage, t et la restauration, 10 3 pour l’administration publiqu e et l’enseignement. COÛT DIRECT DU RISQUE PROFESSIONNEL

des Les chiffres donnés ci-dessus correspondent aux coûts : ie malad prestations de l’Assurance aceutiques et hospitaliers. ■ en nature : frais médicaux, pharm ent en situation d’incapa■ en espèce : revenus de remplacem lières en cas d’arrêt de journa nités indem : cité temporaire (ex. nité travail) ou en situation d’incapacité permanente (indem re). viagè en capital ou rente AT-MP Ces coûts se répercutent sur le taux de cotisation . prises des entre

HAUTS-DE-FRANCE : 1 880 000 EMPLOIS EN 2019

En 2019, sont recensés près de 1 500 plois regroupant les salariés et indépen 000 emrégime général, auquel s’ajoutent les dants du salariés et non-salariés du régime agri380 000 secteur de l’industrie regroupe 15 % cole. Le des effectifs salariés des Hauts-de-France. Le sect services regroupe près d’un emploi sur eur des deux.

EST DANS UNE UN EMPLOI SUR DEUX INS DE 50 SALARIÉS ENTREPRISE DE MO nt actifs

blissements so Fin 2017, 150 880 étace (Source : Insee). Emdans les Hauts-de-Franrésentent un emploi sur x est ployés et ouvriers rep ce : 47,8 %). Ce tau deux : 53,5 % (Fran d’emploi. Sur l’ensemble variable selon la zones emplois concernent des de la région, 48 % de salariés (Source : Carsat). entreprises de 1 à 49de 50 à 149 salariés. 33 % 20 % des entreprises 0 salariés et plus. des entreprises de 15


Atlas Santé Travail : déjà 12 ans ! Le poids des mots

Patrick Olivier, directeur régional Dreets Hauts-de-France, et Christophe Madika, directeur général Carsat Hauts-deFrance, cosignent l’éditorial de cette nouvelle édition de l’Atlas régional santé au travail des Hauts-de-France. Cet atlas analyse et cartographie les risques professionnels dans la région. En développant la compréhension des mécanismes à l’œuvre, il vise à soutenir l’élaboration de stratégies de prévention ou d’évaluation des risques professionnels, notamment dans le cadre du Plan Régional de Santé au Travail (PRST).

Accident du travail

Au sommaire :

Est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant à quelque titre que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise.

DOSSIER

Hauts-de-France

■ Contexte socio-économique. ■ La santé des habitants des Hauts-de-France. ■ Santé au travail et expositions professionnelles. ■ Les accidents du travail. ■ Les maladies professionnelles. ■ Le coût du risque professionnel. ■ Arrêts de travail et maintien dans l’emploi. ■ Diagnostics des zones d’emploi. Les contributeurs : ■ Carsat Hauts-de-France : Caisse d’assurance retraite et de santé au travail.

Maladie professionnelle Une maladie est dite « d’origine professionnelle » si elle est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique ou résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle. Pour être reconnue et donner lieu à réparation, celle-ci doit : n Figurer dans l’un des tableaux de maladies professionnelles (annexés au Code de la sécurité sociale).

■ Dreets Hauts-de-France : Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités. ■ Istnf : Institut de santé au travail du nord de la France. ■ MSA du Nord-Pas-de-Calais : Mutualité sociale agricole. ■ MSA de Picardie : Mutualité sociale agricole. ■ OR2S : Observatoire régional de la santé et du social. ■ Services de prévention et de santé au travail des Hautsde-France. ■ Urssaf Nord-Pas-de-Calais. ■ Université de Lille. Téléchargez l’Atlas régional de la santé au travail dans les Hauts-de-France :

n Etre reconnue comme maladie professionnelle au terme d’une procédure de reconnaissance.

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DOSSIER

SANTÉ AU TRAVAIL

- Santé au travail dans les Hauts-de-France -

À LIRE

Sur 20 ans : les contraintes physiques en baisse, les contraintes psychiques en hausse Depuis de nombreuses années, deux dispositifs nationaux fournissent des données relatives à la santé au travail des salariés. Les enquêtes Sumer documentent les expositions des salariés aux différents risques. L’observatoire Evrest documente le vécu du travail et la santé perçue. Nous résumons ci-après les tendances observées. Pour plus de détails, il faut se reporter à l’Atlas régional santé au travail Hauts-de-France.

LES EXPOSITIONS AUX RISQUES Depuis 1994, les enquêtes Sumer (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels) décrivent les expositions aux risques professionnels des salariés du secteur privé et du secteur public. Sumer est co-pilotée par le ministère du Travail (DGT1 et Dares2) et le ministère de la Fonction Publique (DGAFP3). Sumer repose sur un réseau de médecins du travail volontaires. ■ En France, dans le secteur privé, l’exposition aux contraintes physiques a globalement baissé entre 1994 et 2017, à l’exception du bruit et des vibrations. ■ L’exposition à au moins un produit chimique concerne 30 % des salariés. ■ L’exposition à au moins un produit cancérogène concerne 10 % des salariés. ■ La tension au travail (« job-strain ») se stabilise à 32 % des salariés ; elle est prédictive de dépression, troubles cardio-vasculaires et musculo-squelettiques. ■ Les tensions et agressions avec le public se stabilisent au niveau de 2003, après un pic en 2010.

1-Direction générale du travail. 2-Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques.

LE VÉCU DES SALARIÉS Depuis 2008, l’observatoire Evrest permet un recueil du vécu du travail et de la santé perçue des salariés. Il est renseigné, selon un protocole scientifique précis, par les médecins du travail et les infirmiers(ières) de santé au travail des services de prévention et de santé au travail. En 2018-19, les données ont été recueillies auprès de 26 365 salariés au niveau national, dont 3 829 salariés des Hauts-de-France. ■ Près de 9 salariés sur 10 considèrent que leur travail leur permet d’apprendre, qu’il est varié, qu’ils ont les moyens de faire un travail de bonne qualité. ■ 1 salarié sur 3 subit des contraintes temporelles importantes (dépassement des horaires normaux, pression temporelle). 20 % des salariés affirment devoir faire des choses qu’ils désapprouvent. ■ Les contraintes physiques (station debout prolongée, postures contraignantes, efforts et ports de charge) sont toujours présentes. Les gestes répétitifs concernent 62 % des salariés. ■ Sur le plan psychique, la fatigue ou la lassitude est exprimée par 21 % des salariés (dans les 7 derniers jours), les troubles du sommeil pour 17 % des salariés et l’anxiété/nervosité pour 15 % des salariés. ■ 16 % des salariés déclarent des douleurs dorso-lombaires (dans les 7 derniers jours).

3-Direction générale de l’administration et de la fonction publique.

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

LE CAHIER JURIDIQUE

Le magazine des services de prévention et de santé au travail Hauts-de-France

détachable !

Avec ce cahier central, nous abordons les fondamentaux législatifs de la Santé au Travail, tels que définis par le Code du travail et donc, applicables aux entreprises privées. Il s’agit de synthèses qui ne se substituent pas à la lecture des textes originaux.

L’ACTU

Offre socle de service des SPSTI

Décret du 25 avril 2022, en application de la loi du 02 août 2021 pour la prévention et la santé au travail Le 25 avril 2022 a été publié au Journal officiel le Décret n° 2022-653 du 25 avril 2022 relatif à l’approbation de la liste et des modalités de l’ensemble socle de services des services de prévention et de santé au travail interentreprises. Ce décret comprend un seul article qui codifie la délibération du comité national de prévention et de santé au travail en date du 1er avril 2022. Précisément, ce décret codifie le descriptif de « l’offre socle de service » (article L. 4622-9-1 du Code du travail), dont bénéficie une entreprise qui adhère à un service de prévention et de santé au travail inter-entreprises. En l’état, il ne codifie pas « l’offre de services complémentaires » (article L. 4622-9-1 du Code du travail) et « l’offre spécifique de services » en matière de prévention des risques professionnels, de suivi individuel et de prévention de la désinsertion professionnelle (article L. 4621-3 du Code du travail).

Cette offre socle de service recouvre trois missions, organisées de façon transverse : n prévention des risques professionnels ; n suivi individuel de l’état de santé des salariés ; n prévention de la désinsertion professionnelle. Ce décret porte l’obligation à terme d’une offre de service homogène sur l’ensemble du territoire. La mise en œuvre de ce décret demande un effort d’adaptation autant pour les entreprises que pour les services de prévention et de santé au travail interentreprises. Cette adaptation se fera donc progressivement, mais l’objectif commun est fixé.

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Source : Code du travail Attention ! Ceci constitue une synthèse qui ne saurait se substituer à la lecture du document original.

Une entreprise adhérente à un service de prévention et de santé au travail interentreprises bénéficie d’une offre socle de services organisée en trois missions complémentaires. MISSION « PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS » Objectif pour l’adhérent : disposer d’une évaluation des risques professionnels de son activité et d’être accompagné pour réduire ces risques. L’élaboration systématique d’une « fiche d’entreprise » établie par le SPSTI dans l’année qui suit l’adhésion et sa mise à jour au moins tous les 4 ans ou dans des délais plus brefs sur demande particulière de l’entreprise. Cette fiche peut constituer pour les TPE-PME la base du DUERP (sans pour autant s’y substituer) et donc de l’évaluation des risques professionnels et de la détermination des mesures de prévention (qui restent de la seule responsabilité de l’employeur)

n

L’accompagnement, à la demande de l’entreprise, dans l’évaluation des risques, dans la rédaction et la finalisation du DUERP : - un conseil dans la formalisation et l’élaboration de ce DUERP : cela s’adresse particulièrement aux TPE-PME. A ce titre, des outils existants comme OIRA, Seirich ou des outils spécifiques élaborés par la branche professionnelle pourront être proposés, - un accompagnement de l’entreprise dans l’élaboration de la liste des actions de prévention adaptées pour les entreprises de moins de 50 salariés (qui restent de la seule responsabilité de l’employeur à partir des besoins identifiés).

n

La réalisation d’une action de prévention primaire au moins une fois tous les quatre ans. Elle peut se traduire notamment par : l des conseils d’aménagement ou d’amélioration des postes et lieux de travail, - l’identification des postes à risques nécessitant des aménagements, notamment les risques couverts par le compte professionnel de prévention (C2P), - une capacité d’analyse métrologique, l un accompagnement spécifique sur un risque (chimique, TMS, autre). Sur le risque chimique, cela comprend l’analyse et l’évaluation des risques (métrologie, recensement des produits utilisés, recueil et analyse des fiches de données de sécurité-FDS, et conseils sur la substitution…), l des actions de sensibilisation collectives à la prévention (par exemple pour les salariés intérimaires) et des conseils collectifs de prévention via un accompagnement dans l’analyse des conditions et de l’organisation du travail en lien avec la prévention de l’usure et la prévention de la désinsertion professionnelle et le maintien en emploi en lien avec la mission PDP, l la mise en place d’action de prévention et de dépistage des conduites addictives et une sensibilisation à des actions de santé publique, en lien avec l’activité (vaccins, nutrition, etc.). n

n

La participation aux réunions des instances représentatives des salariés. l Participation du médecin du travail ou, sur délégation, des membres de l’équipe pluridisciplinaire,

Présentation par le médecin du travail d’un rapport annuel pour les entreprises de plus de 300 personnes. n

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MISSION « SUIVI INDIVIDUEL DE L’ÉTAT DE SANTÉ » Objectif pour l’adhérent : assurer un suivi individuel médical adapté, organisé et fourni pour l’ensemble des situations prévues par les textes réglementaires. n Les visites médicales initiales, périodiques, et de reprise du travail des salariés relevant de la visite d’information et de prévention (VIP) au terme desquelles il délivre une attestation. n Le Suivi individuel renforcé (SIR) des salariés qui y sont soumis (visite d’embauche avec maintien de la visite d’aptitude, visites périodiques) au terme desquels il délivre une aptitude. n Les visites justifiant d’un suivi médical particulier (Suivi individuel adapté - SIA).

Les visites (demandées par le médecin, le salarié, ou l’employeur) des salariés en SIR et des salariés VIP.

n

n Les visites suite à un évènement grave (AT, agression).

Les visites post-exposition, les visites de mi-carrière, avant départ à la retraite ou de fin de carrières. n

Visites pour les catégories particulières de salariés dont salariés multi-employeurs, salariés temporaires, salariés saisonniers et salariés éloignés….

n

Les métrologies réalisées au poste de travail sont intégrées dans le dossier médical pour en assurer la traçabilité.

MISSION « PRÉVENTION DE LA DÉSINSERTION PROFESSIONNELLE ET MAINTIEN DANS L’EMPLOI » Objectif pour l’adhérent : faire vivre une cellule opérationnelle pour anticiper et accompagner les cas individuels susceptibles de sortir de l’emploi Alerte et signalement précoce qui peut venir du médecin du travail, du médecin traitant, du médecin conseil, de l’employeur et du salarié lors de : l la survenance d’un accident grave ou d’une maladie professionnelle ; l la visite de pré-reprise ; l la visite de reprise ; l les visites de mi-carrière ; l les visites à la demande de l’employeur ou du salarié ; l le rendez-vous de liaison.

n

n Analyse de la situation du salarié avec la cellule PDP et en lien avec le pôle prévention

Etudes de postes et propositions d’aménagements de postes en déployant notamment des compétences en ergonomie (TMS notamment), métrologie de première intention (bruit, risques chimiques), risques organisationnels, RPS. l Accompagnement du salarié tout au long du plan de retour à l’emploi. Coopération avec les cellules PDP de l’assurance maladie pour la mise en place d’essai encadré. l Analyse des freins à la reprise du travail et des leviers pouvant être mobilisés. l Accompagnement social des salariés lié au risque de désinsertion professionnelle : l Information sur les possibilités de formation, sur le bilan de compétence, sur l’essai encadré. l Accompagnement pour la déclaration RQTH. l Accompagnement dans les situations sociales impactant l’activité professionnelle et l’emploi. l

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À côté de cette offre socle, les SPSTI peuvent proposer : n Une offre complémentaire correspondant à des prestations marchandes proposées aux entreprises

adhérentes qui demanderaient au service des prestations allant au-delà de l’ensemble socle de services. Cette offre marchande fait l’objet de conditions générales et d’une grille tarifaire spécifique. Ces services complémentaires ont pour fonction de répondre aux besoins supplémentaires des adhérents et ne sont donc mobilisés qu’à la demande de ces derniers. Ces services complémentaires n’ont pas comme finalité de développer une dynamique d’offre marchande de la part du SPSTI. Une offre spécifique, dédiée aux travailleurs indépendants qui souhaitent s’affilier au SPSTI de leur choix en matière de prévention des risques professionnels, de suivi individuel et de prévention de la désinsertion professionnelle. Cette offre spécifique devrait pouvoir s’appuyer sur une partie de la présente offre socle en prenant en compte les spécificités attachées au travail indépendant. Les employeurs non-salariés dont l’entreprise est adhérente à un SPSTI, pourront quant à eux bénéficier de l’offre de services du SPSTI proposée aux salariés.

n

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À SAVOIR

À NOTER

À NOTER

C’est progressif !

Un travail d’équipe !

Télésanté au travail

Le développement de ces offres de services ("socle ", "complémentaire", "spécifique") se fera progressivement. De nombreux services proposent déjà une offre socle, telle que le préconise le décret.

Un autre décret, également paru en avril, précise et codifie les délégations de missions du médecin du travail auprès des autres membres de l’équipe de santé au travail (Décret n° 2022-679 du 26 avril 2022)

L’usage de la télémédecine ou télésanté est codifié par un autre décret (Décret n° 2022-679 du 26 avril 2022), également paru en avril.

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DOSSIER

À LIRE

- Santé au travail dans les Hauts-de-France -

Et pour ma zone d’emploi, comment ça va ? L’Atlas régional santé au travail Hauts-de-France présente les diagnostics des 24 zones d’emploi de la région. Nous en reproduisons ci-après les conclusions, pour chaque zone d’emploi. Pour consulter l’ensemble des données, il faut se reporter à l’Atlas. Ces données sont à relier au contexte socio-économique de chaque zone.

ABBEVILLE

AMIENS

« La zone d’emploi d’Abbeville regroupe un peu plus de 1 % des effectifs salariés du régime général de la région. Elle présente une des fréquences d’accidents du travail les plus faibles des Hauts-de-France, avec un indicateur inférieur à la moyenne, quel que soit le secteur d’activité (industrie, construction, commerce, services). Le taux de gravité figure également parmi les plus faibles et la durée des arrêts est inférieure à la moyenne régionale. A contrario, les troubles musculo-squelettiques sont un peu plus présents qu’en Hauts-de-France ».

ARRAS

BEAUVAIS

« La zone d’emploi d’Arras présente un risque d’accidents du travail élevé, son indice de fréquence se situant au 4e rang en 2019. Cette surexposition concerne les quatre grands secteurs d’activité (industrie, construction, services, commerce). Néanmoins, le taux de gravité est inférieur à l’indicateur régional, du fait d’une durée moyenne d’arrêt moins longue qu’en moyenne. Dans la zone, les troubles musculo-squelettiques sont plus fréquents qu’en région ».

BERCK

« La zone d’emploi d’Amiens est la 2e zone de la région en nombre de salariés du régime général. Elle présente un des risques d’accidents du travail parmi les plus faibles des Hauts-de-France. Ce constat se vérifie dans l’industrie, la construction et les services. Le taux de gravité est moins élevé que l’indicateur régional, du fait d’une durée d’arrêt moins longue qu’en moyenne cumulée à une plus faible fréquence des accidents. Les troubles musculo-squelettiques y sont également peu fréquents, au regard de l’indicateur régional ».

« La zone d’emploi de Berck regroupe 2 % des salariés du régime général. En 2019, elle présente un risque d’accidents du travail plus faible qu’en région. Des disparités sont observées entre les grands secteurs d’activité puisque les accidents sont significativement plus fréquents qu’en moyenne dans la construction. La faible fréquence des accidents engendre un taux de gravité inférieur à l’indicateur régional, la durée des arrêts étant proche de la moyenne. Les cas de troubles musculosquelettiques sont parmis les plus fréquents de la région ».

« Près de 62 000 salariés du régime général se situent dans la zone d’emploi de Beauvais. Cette zone présente un risque d’accidents du travail un peu moins important qu’en région, notamment dans l’industrie, la construction et le commerce où la fréquence des accidents est plus faible qu’en moyenne. Néanmoins le taux de gravité de la zone est supérieur à l’indicateur régional, car la durée des arrêts suite à un accident du travail y est parmi les plus élevés de la région. Les troubles musculosquelettiques sont un peu moins élevés dans la zone ».

BÉTHUNE « Les salariés de la zone d’emploi de Béthune sont plus exposés qu’en moyenne aux risques d’accidents du travail. Leur fréquence est plus élevée qu’en région, quel que soit le secteur d’activité et de façon plus marquée dans les services. Le taux de gravité est impacté par cette sursinistralité et présente un niveau supérieur à l’indicateur régional. Le risque de troubles musculo-squelettiques y est également plus important, avec des cas 1,5 fois plus fréquents que dans les Hauts-de-France ».

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DOSSIER

- Santé au travail dans

Et pour ma zone d’emploi, BOULOGNESUR-MER « La zone d’emploi de Boulogne-sur-Mer présente un risque d’accidents du travail moins important qu’en région. Ce constat est lié à une fréquence des accidents plus faible dans la construction et les services. Ainsi, le taux de gravité de la zone est un peu plus faible que l’indicateur régional, la durée d’arrêt étant dans la moyenne régionale. Avec une fréquence des troubles musculosquelettiques presque deux fois supérieure à la région, Boulogne-sur-mer arrive en deuxième position après la zone de Lens ».

CAMBRAI « Les accidents du travail de la zone d’emploi de Cambrai sont moins fréquents qu’en moyenne, en raison d’une situation nettement plus favorable dans le commerce en particulier, et dans une moindre mesure dans les services et l’industrie. Le taux de gravité figure parmi les plus faibles de la région, du fait de la fréquence plus faible d’accidents cumulée à une durée d’arrêts moins longue. Les troubles musculo-squelettiques sont nettement moins fréquents qu’en Hauts-de-France ».

CALAIS « Le risque d’accidents du travail de la zone d’emploi de Calais est légèrement inférieur à la moyenne régionale, avec une fréquence d’accidents moins élevée dans l’industrie, la construction et le commerce. En conséquence, le taux de gravité est également plus faible que dans les Hauts-de-France. La fréquence des troubles musculo-squelettiques figure parmi les plus élevées de la région (5e rang) ».

CHÂTEAUTHIERRY « Château-Thierry fait partie des zones d’emploi de la région regroupant le moins d’emplois du régime général, avec cependant une fréquence d’accidents du travail parmi les plus élevées. Celle-ci est supérieure à la moyenne pour les quatre grands secteurs (services, commerce, construction, industrie). Le niveau du taux de gravité de la zone dépasse légèrement la moyenne régionale, du fait de la fréquence élevée d’accidents, la durée moyenne des arrêts étant quant à elle plus courte qu’en région. La zone de Château-Thierry regroupe en 2019 de nombreux troubles musculosquelettiques au regard de son poids économique, mais cela a tendance à fluctuer selon les années du fait du faible poids économique de la zone ».

COMPIÈGNE « La zone d’emploi de Compiègne regroupe près de 55 000 salariés du régime général. Ceux-ci sont en moyenne moins fréquemment exposés aux risques d’accidents du travail, et cela dans les quatre grands secteurs d’activité (industrie, construction, services, commerce) où la fréquence des sinistres est moins élevée qu’en région. Néanmoins, le taux de gravité est faiblement supérieur à l’indicateur régional du fait d’une durée moyenne d’arrêt suite à un accident plus longue qu’en moyenne. Les troubles musculo-squelettiques sont moins présents dans la zone ».

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CREIL « La zone d’emploi de Creil présente une fréquence d’accidents du travail plus importante qu’en moyenne. Ceci est lié au fait que le risque d’accidents est le plus élevé de la région dans les secteurs du commerce et des services. En conséquence, le taux de gravité est un peu supérieur à la moyenne régionale, la fréquence élevée d’accidents étant cumulée à une durée d’arrêt plus longue que dans les Hauts-de-France. À l’inverse, les troubles musculo-squelettiques sont dans la zone les moins fréquents de la région ».

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DOSSIER

les Hauts-de-France À LIRE

comment ça va ? DOUAI

DUNKERQUE

« Douai est une zone d’emploi où les salariés du régime général sont nettement surexposés au risque d’accidents du travail, ses indicateurs de fréquence étant les 2e plus élevés de la région. Ce constat concerne en particulier la construction et les services, ainsi que le commerce dans une moindre mesure. Le taux de gravité en est impacté puisque son niveau supérieur à l’indicateur régional est dû en partie au risque élevé d’accident, ainsi qu’une durée d’arrêt un peu plus élevé qu’en moyenne. La situation est également moins favorable pour les troubles musculo-squelettiques, qui sont 1,2 fois plus fréquents qu’en région ».

« La zone d’emploi de Dunkerque s’avère moins exposée aux accidents du travail, ses indicateurs étant les 2e moins élevés de la région. Ce constat se vérifie dans les quatre grands secteurs d’activité, dont les indicateurs de fréquence des accidents du travail sont parmi les plus faibles des Hauts-de-France. Les durées d’arrêt suite à un accident sont toutefois les plus longues de la région, tirant le taux de gravité vers le haut, bien qu’il demeure inférieur à l’indicateur moyen. Les troubles musculo-squelettiques sont plus fréquents qu’en région ».

LENS

LAON « La zone d’emploi de Laon ne représente qu’un emploi sur 100 du régime général. Les accidents du travail y sont plus fréquents qu’en moyenne, avec des indicateurs de fréquence plus élevés dans l’industrie et la construction. Le taux de gravité est proche de la moyenne régionale, la surexposition aux accidents du travail étant compensée par une durée d’arrêt plus faible. Les troubles musculo-squelettiques sont un peu moins fréquents dans la zone ».

LILLE « Lille est la première zone d’emploi de la région en nombre de salariés du régime général. Elle présente une fréquence d’accidents du travail parmi les plus faibles des Hauts-de-France. Seule l’industrie présente une surexposition aux accidents, la construction, le commerce et les services ayant des indicateurs proches voire plus faibles que la moyenne régionale. Le taux de gravité est assez faible du fait de sinistres relativement peu nombreux. Bien qu’elles soient les plus nombreuses dans la zone, les maladies professionnelles sont peu fréquentes au regard du poids économique du territoire ».

« Avec près de 57 accidents et 6 maladies pour 1 000 salariés, la zone d’emploi de Lens est la plus exposée aux risques professionnels. Elle cumule en effet la plus forte fréquence d’accidents du travail et de maladies professionnelles. En ce qui concerne les accidents, les quatre grands secteurs d’activité (industrie, construction, commerce, services) sont surexposés, comparativement à la moyenne constatée pour les Hauts-de-France. La fréquence importante des sinistres engendre un taux de gravité élevé, le plus important de la région. La durée des arrêts est quant à elle proche de la moyenne ».

MAUBEUGE « La zone d’emploi de Maubeuge est marquée par une fréquence d’accidents du travail assez faible, moins élevée qu’en région, et ceci notamment pour l’industrie et la construction. Ainsi le moindre risque d’accidents engendre un taux de gravité parmi les plus faibles des Hauts-de-France. Les maladies professionnelles sont également moins fréquentes dans la zone qu’en région ».

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DOSSIER

À LIRE

- Santé au travail dans les Hauts-de-France -

Et pour ma zone d’emploi, comment ça va ?

ROUBAIXTOURCOING « Roubaix-Tourcoing est une des zones d’emploi de la région ayant le plus de salariés du régime général. Elle présente une surexposition au risque d’accidents du travail, de façon plus marquée dans l’industrie et la construction, cette dernière ayant l’indicateur de fréquence le plus élevé de la région. Cette fréquence élevée d’accidents, ainsi qu’une durée d’arrêt longue tirent le taux de gravité vers le haut, indicateur également plus élevé que la moyenne régionale. Les troubles musculosquelettiques sont, quant à eux, un peu moins fréquents »

SAINT-QUENTIN « La zone d’emploi de Saint-Quentin présente une exposition aux accidents du travail plus faible qu’en région. La fréquence d’accidents s’avère moins élevée pour trois des quatre grands secteurs d’activité (industrie, construction, commerce) et proche de la moyenne pour les services. De ce fait, le taux de gravité est inférieur à celui constaté en région. L’indice de gravité figure parmi les plus faibles de la région, révélant peu d’accidents avec incapacité permanente. Les troubles musculo-squelettiques sont moins fréquents qu’en moyenne ».

VALENCIENNES « Valenciennes est la 3e zone d’emploi de la région en termes d’effectifs salariés du régime général. Elle présente un niveau de risque d’accidents du travail plus faible qu’en région. Ce constat est soutenu par une fréquence moins élevée d’accidents dans l’industrie, la construction le commerce. Le taux de gravité est inférieur à l’indicateur régional, du fait d’une durée d’arrêt un peu plus courte, cumulée des accidents du travail relativement moins fréquents. Les troubles musculo-squelettiques sont peu fréquents au vu du poids économique de la zone de Valenciennes ». 22

SAINT-OMER « La zone de Saint-Omer présente une fréquence d’accidents du travail plus élevée que la moyenne régionale. Le risque d’accidents s’avère plus élevé, quel que soit le grand secteur d’activité, et en particulier dans la construction où l’écart à la moyenne est le plus marqué. Le taux de gravité est plus faible que l’indicateur régional du fait d’une durée d’arrêt moins longue qu’en région. Avec 3,5 cas pour 1 000 salariés, les troubles musculo-squelettiques y sont parmi les plus fréquents des Hauts-de-France ».

SOISSONS « Soissons se situe parmi les zones d’emploi aux plus fortes fréquences d’accidents du travail (Figure 2 et Figure 3). Trois des quatre grands secteurs d’activité sont concernés par cette surexposition (industrie, commerce, services). Le taux de gravité est un peu plus élevé que l’indicateur régional, la durée d’arrêt nettement plus faible dans la zone, compensant la fréquence élevée d’accidents. Les troubles musculo-squelettiques sont moins fréquents qu’en région ».

LA VALLÉE DE LA BRESLE-VIME « La Vallée de la Bresle-Vimeu est la zone d’emploi regroupant le moins de salariés de la région, ainsi que le plus faible volume d’accidents du travail. Une fois rapporté à l’effectif salarié, il apparait que cette zone est la moins exposée des Hauts-de-France au risque d’accidents du travail. Ce constat est lié à la faible fréquence d’accidents dans l’industrie et le commerce. Le taux de gravité est également le plus faible de la région, la fréquence peu importante des accidents étant cumulée à une durée d’arrêt la plus courte des 24 zones d’emploi. L’indice de gravité, particulièrement élevée en 2018, signale quelques cas d’accidents du travail avec un taux d’incapacité permanente important. Les maladies professionnelles sont également moins présentes qu’en Hauts-de-France ».

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INVESTIR & AGIR

Arras – ACTION SANTÉ TRAVAIL

Les ateliers employeurs : monter en compétences ! " En santé au travail, c’est l’employeur qui met les moyens : il est d’ailleurs responsable sur le plan juridique ". Appliquant ce principe de réalité, les docteurs Daphné Levisse, Marion Bossut et Auriane Rondi, médecins du travail à ACTION SANTÉ TRAVAIL, développent avec leur équipe de santé au travail les "ateliers employeurs ". Elles permettent aux chefs d’entreprise du territoire d’échanger pour améliorer la santé au travail dans leurs entreprises.

Daphné Levisse explique : « À trois médecins, soit 2,5 ETP, nous suivons 1 400 entreprises et 15 000 salariés. Nous voulons faire davantage pour la prévention primaire, c’est à dire pour la maîtrise des risques à la source. Et approcher le plus grand nombre possible de TPE. Avant la crise du Covid, nous avions déjà réalisé des ateliers employeurs1. Nous avons connu un réel succès ! ». Sur un rayon de 15 à 20 minutes, les employeurs sont invités à un atelier d’une heure à une heure et demie. « Sur un horaire adapté à leur activité et un temps court, ils ont donc la possibilité de venir dans notre centre, pour échanger sur de bonnes pratiques, bénéficier de conseils et avoir des contacts », poursuit Marion Bossut. Et Auriane Rondi précise : « L’offre est là. Les employeurs prennent ou ne prennent pas. Tout est basé sur le volontariat ». De plus en plus d’employeurs participent !

Aujourd’hui : les crèches. Demain : la restauration traditionnelle, les garages ? De septembre à décembre 2022, l’équipe

UNE ACTION

lance les ateliers pour les dirigeants de crèche. « Sur notre secteur, nous avons un nombre important de crèches. En outre ces activités sont des priorités pour notre Projet de service et le Plan régional de santé au travail 2021-2025 », explique Daphné Levisse. Le DU, les risques psychosociaux, les TMS et les risques infectieux seront les thèmes des premiers ateliers "Spécial Crèches". Pour Auriane Rondi : « Les employeurs choisissent les ateliers auxquels ils veulent participer. Différents intervenants organisent les thématiques ». Marion Bossut précise : « Nous accueillons un dirigeant par crèche et 10 personnes maximum par rencontre. Durant le mois précédent, la fiche d’entreprise est actualisée par les assistantes santé travail. Cela permet de nouer des liens pérennes avec les participants ». Sur ce principe de rencontres par branches professionnelles et métiers, l’équipe envisage d’inviter les garages et la restauration traditionnelle en 2023.

Et toujours : ateliers généralistes et ateliers entre nouveaux adhérents Depuis 2019, l’équipe réalise régulièrement des ateliers employeurs sur des thèmes transversaux : document unique, addictions, maintien dans l’emploi, visites et suivi individuel de santé au travail, risques psychosociaux, travail sur écran, etc. À ces ateliers "généralistes", participent des employeurs d’activités différentes. Des rencontres pour les nouveaux adhérents vont également avoir lieu. Le DU est le thème de prédilection : une information est donnée, des aides méthodologiques concrètes sont apportées, des contacts sont pris, des suites sont réalisées en entreprise. « L’important est d’être dans une relation constructive avec les employeurs, de type gagnant-gagnant », conclut Daphné Levisse. 1- Voir Entreprise & Santé, n°49, 1er trimestre 2020.

Entreprise & Santé • 3e trimestre 2022 • N°59 • www.entrepriseetsante.fr

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ZOOM SUR

Le 1er juin 2022, les entreprises adhérant au SIM’UP et leurs salariés ont découvert une plate-forme digitale de prévention et de santé au travail. Tournée vers l’avenir, cette plate-forme collaborative s’inscrit dans les évolutions législatives et règlementaires. Les relations entre les employeurs, leurs salariés et les professionnels de santé au travail du SIM’UP sont modernisées, fluidifiées et simplifiées. En un mot, quand le digital est au service de l’humain, tout le monde y gagne.

SIM’UP

Le digital au service de l’humain Présidé par Patrick Vandamme, le SIM’UP (Service interprofessionnel de prévention et de santé au travail Métropole Nord – Vallée de la Lys) est dirigé par Hervé Morel. Le SIM’UP, sur le secteur Nord-Est de la métropole lilloise, comprend deux " unités de prévention " : Halluin et WervicqSud. Pour Hervé Morel, « Avec Padoa1, nous avons mis en place une plate-forme de santé prévention, interactive et intuitive, qui facilite le quotidien de nos entreprises adhérentes et de nos professionnels de santé au travail. La gestion de la prévention au sein des entreprises n’a jamais été aussi facile ». Ce changement ouvre de nouvelles pratiques en santé au travail, délibérement tournées vers l’avenir. « C’est une vraie métamorphose, sans augmentation de cotisation ! Nous sommes passés d’un outil informatique à un vrai logiciel métier doté de l’intelligence artificielle »

Temps d’attente pour la visite : supprimé ! À peine arrivé, le salarié s’installe confortablement dans une alcove et répond, en toute confidentialité, à un questionnaire sur une tablette : il prépare sa visite2 ! En cas de difficultés une assistante médicale l’assiste. Les données sont intégrées en temps réel dans son dossier médical personnel de santé au travail. Il en est de même du résultat des examens complémentaires. Le professionnel de santé au travail, infirmier ou médecin, qui va recevoir le salarié, en prendra donc connaissance immédiatement. Avec un lien sécurisé, cette prévisite peut être faite à distance.

Actions de prévention : valorisées ! Pour chaque entreprise, les interventions de prévention sont tracées dans une démarche de gestion de projet. Thomas Blanquin, responsable de l’équipe pluridisciplinaire, précise : « C’est une nouvelle façon d’appréhender la relation avec l’entreprise. Que ce soit une étude de poste pour aptitude, une métrologie ou une autre action : tout est suivi en mode projet par le médecin du travail. 24

Quand il a validé les conclusions, elles peuvent être partagées avec l’employeur et / ou le salarié, qui reçoivent une notification par mail indiquant la présence de nouveaux documents dans leur espace personnel ».

À chacun son « espace santé au travail » … Chacun, employeur ou salarié, a son espace personnel, dédié, sécurisé et accessible. « En quelques clics, l’employeur a une vision générale du suivi de santé au travail de son entreprise, dans le strict respect du secret médical, avec un volet administration et gestion. Il a une parfaite visibilité sur tout ce qui a été fait pour son entreprise. Il a accès à tous les documents relatifs à la prévention des risques de son entreprise. Il peut envoyer des documents et en recevoir. Les fiches d’aptitude médicale sont dématérialisées. Le salarié a aussi son espace personnel : il reçoit les notifications pour ses visites de suivi et peut consulter les résultats de ses examens. Il peut reçevoir des conseils de prévention, adaptés à sa santé et ses risques professionnels ».

De l’information individuelle à la vision d’ensemble Certifié Iso 27001, ce système d’information et d’échanges permet aussi de créer des bases de données hautement sécurisées. Thomas Blanquin précise : « Nous pouvons faire des requêtes sans difficultés et générer des indicateurs statistiques utiles, au niveau de l’entreprise, de la branche professionnelle, du service de prévention et de santé au travail ». Hervé Morel conclut : « Nous sommes entrés dans la modernité, avec des échanges permanents et facilités avec le salarié et l’employeur. Cela augmente la performance d’ensemble, avec des gains de temps, de traçabilité et de qualité ». 1- Padoa : Plate-forme collaborative de prévention, solution logicielle développée pour les services de prévention et de santé au travail, les employeurs et les salariés. Plus d’informations sur padoa.fr 2- Visite de suivi individuel (surveillance simple, adaptée ou renforcée), visite de pré-reprise ou de reprise, visite à sa demande.

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ZOOM SUR

Boucherie Catrice : « C’est convivial ! » Avec un salarié et un ou deux apprentis, Benoît Catrice est boucher à Bousbecque, près de Lille. Il représente la quatrième génération de Catrice à la tête de cette boucherie : « J’ai reçu un mail de la part du SIM’UP. J’ai pris le temps d’aller voir. Franchement : c’est simple et efficace ! J’ai un tableau de bord très clair qui va me faire gagner du temps. Fini les échanges téléphoniques et les mails. Nous avons des journées bien remplies et tout ce qui est efficace m’intéresse. Si j’ai besoin d’infos ou de renseignements, je vais sur mon espace. Tout est devenu simple ! Pour moi, avec un salarié, c’est un net progrès. Alors pour une TPE de 10 ou 15 salariés, c’est encore mieux ! »

Prestamed : « C'est très clair : les recherches et demandes se font facilement » Prestamed est une société de prestation de service qui gère administrativement en tant que mandataire le suivi de santé au travail, notamment les visites médicales obligatoires (reprises de travail), des travailleurs éloignés itinérants, comme par exemple les délégués pharmaceutiques, commerciaux.... Pour Valérie Thierrin : « Nous suivons via Prestamed, 41 entreprises adhérentes sur Halluin. C'est très fonctionnel. On a tous les rendez-vous à l'écran et nous sommes prévenus par mail en cas d'annulation. Quand la visite est réalisée, un mail nous prévient également et nous pouvons aller chercher l'attestation de suivi. Nous ne dérangeons plus les secrétaires du SIM'UP, car nous avons l'information en direct. Et nous trouvons rapidement réponses à nos questions ».

Dates clés Septembre 2021 Choix partagé par tous les professionnels du SIM’UP.

Décembre 2021 Décision d’investissement du Conseil d’administration du SIM’UP.

Avril-Mai 2022 Déploiement au sein du SIM’UP.

Juin 2022 Le SIM’UP a changé de système d’information. Entreprise & Santé • 3e trimestre 2022 • N°59 • www.entrepriseetsante.fr

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ENVIRONNEMENT & TECHNIQUE

UNE ACTION

Pour de bonnes vibrations :

réglons correctement notre siège dans le chariot élévateur ! Nombreuses sont les entreprises où circulent continuellement des chariots automoteurs. Carole Louit est assistante de santé au travail au sein de l’équipe du Dr Valentin Losfeld, médecin au travail au CEDEST, service de prévention et de santé au travail de l’agglomération dunkerquoise et du littoral Nord. Avec Fanny Delhaye, hygiéniste du travail au CEDEST, elles ont pu objectiver à la demande d’une entreprise adhérente l’importance des réglages des sièges des caristes. La situation est riche d’enseignements, pour toutes les entreprises et leurs salariés ! Pour répondre à un risque de perte d’adhérence des chariots lors des déplacements et des manœuvres, sous le hall de chargement des camions, le sol lisse a été scarifié. La question se posa : ce sol scarifié génère-t-il plus de vibrations qu’un sol lisse ? Afin d’objectiver et d’évaluer le risque, le responsable santé sécurité de l’entreprise a demandé conseil au Dr Valentin Losfeld, médecin du travail au CEDEST, pour réaliser une étude en situation réelle. En effet, les vibrations transmises à l’ensemble du corps par les chariots automoteurs sont un facteur de risques de troubles musculo-squelettiques1.

Évaluer et objectiver le risque Carole Louit et Fanny Delhaye expliquent : « Nous avons d’abord réalisé une visite sur place pour connaître les situations de travail et finaliser la méthodologie de la mesure des niveaux d’exposition aux vibrations. Puis nous nous sommes rendues sur place pour faire des mesures objectives de ces niveaux d’exposition en situation réelle, en plaçant des capteurs selon des protocoles précis et rigoureux, respectant les préconisations législatives et normatives. Durant nos relevés, les conducteurs de chariots automoteurs procédaient à la mise en stock des produits finis palettisés et au chargement de camions. Les premiers résultats indiquaient des niveaux en dessous des seuils, imposés par la législation. Une des courbes présentait cependant un tracé particulier, avec des niveaux plus élevés durant les deux premières heures du poste de travail pour la même activité ! ». Il fallait donc comprendre… 1-Voir tableau 97 des maladies professionnelles indemnisables du régime général : « Affections chroniques du rachis lombaire provoquées par les vibrations de basses et moyennes fréquences transmises au corps entier »

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Observer et échanger avec les salariés pour comprendre « Après le déchiffrage des activités avec l’adhérent, nous avons échangé avec le salarié concerné pour comprendre et voir si cela relevait d’une situation particulière », poursuit Fanny Delhaye. « En fait, ces niveaux s’expliquaient par une absence de réglage du siège durant les deux premières heures de travail. Nous avions notre explication ! Cela démontre l’importance du réglage du siège pour chaque utilisateur, dès la prise de poste ».

Conclusion : se poser les bonnes questions et régler correctement le siège du chariot élévateur Cette analyse vibratoire en situation réelle, associant l’utilisation de capteurs appropriés et l’expertise des préventeurs du CEDEST, démontre que le réglage adéquat de l’assise du chariot élévateur, de bonne qualité et adapté à l’activité, est impératif dès la prise de poste et à chaque changement de chariot. Si le CEDEST le prouve objectivement pour une entreprise, cette conclusion s’impose à toutes les entreprises ! À partir de cette étude objective, l’entreprise a engagé une démarche d’information auprès de l’ensemble de ses caristes, basés sur des résultats formels.

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INTERVIEW

Dans une TPE ou une PME, la santé de chacun, chef d’entreprise et salariés, est particulièrement importante. Elle concourt directement à la pérennité et au développement de l’entreprise. Depuis la loi du 2 août 2021, les services de santé au travail interentreprises sont devenus services de prévention et de santé au travail. Gadget ou évolution notable ? Pour le savoir, E&S a rencontré le Dr Christian Morel, médecin du travail à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, médecin conseil régional auprès de l’OPPBTP1 Hautsde-France et médecin référent à l’Arias2. Christian Morel est médecin du travail depuis plus de 35 ans.

Christian Morel, médecin du travail

« Passer de l’aptitude médicale à la santé au travail » En une phrase, comment résumer vos 40 ans de carrière ? Christian Morel : « Nous sommes passés de l’aptitude médicale à la santé au travail. Et, depuis la loi du 2 août 2021, nous avons parmi nos missions principales celle d’aider les TPE et PME pour l’évaluation des risques et la définition d’actions de prévention, dans le cadre de l’élaboration et l’actualisation de leur document unique d’évaluation des risques professionnels. Certes, nous maintenons évidemment les visites médicales pour les salariés. Mais aussi, et de plus en plus, nous développons nos actions de conseil auprès des entreprises sur leur programme de prévention. Pour préserver et améliorer la santé de chacun. »

d’une PME. L’examen médical a objectivé une perte importante de la vision. Nous avons du prendre, avec lui et son employeur, des dispositions d’urgence pour son maintien en emploi. Autre exemple : dans une TPE, des mesures organisationnelles d’une part et d’aménagement de poste d’autre part, ont permis à une salariée d’aller beaucoup mieux malgré sa maladie rhumatismale, en prenant moins de médicaments, de comprimés et infiltrations, et moins d’arrêts de travail… Je pourrais citer d’autres exemples, où nous intervenons sur la prévention primaire. C’est à dire la maîtrise des risques à la source, pour éviter toute altération de la santé et favoriser le bien-être au travail »

Vous avez un exemple ? Christian Morel : « Même deux ! Voire trois… Par exemple, j’ai reçu très récemment le chauffeur routier

Vous dites « nous » ! Christian Morel : « Oui. Car je travaille en équipe. Comme l’essentiel de mes confrères. Dans le respect des

textes législatifs et règlementaires, nous parlons aujourd’hui d’une offre de service auprès des entreprises : globale, harmonisée, recevable et validée. Une offre de service de proximité, proposée et réalisée par l’équipe de santé au travail. Cette offre comprend un volet médical et un volet prévention. Le volet médical correspond au suivi individuel de santé au travail. Le volet prévention comprend l’aide à l’évaluation des risques et à la mise en place d’actions de prévention, d’information et de sensibilisation. » Pour une entreprise, la cotisation au service de prévention et de santé au travail recouvre donc bien d’autres choses que la visite médicale de ses salariés… Christian Morel : « Oui. Et depuis de nombreuses années ! Répétonsle : la cotisation, ce n’est pas que la visite médicale ! Il suffit de consulter

1- Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics. 2- Association régionale des intervenants pour l’amélioration de la sécurit

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INTERVIEW les sites des différents SPSTI3 pour s’en convaincre. Des entreprises l’ont compris, d’autres, moins … Nous réalisons un suivi individuel de santé au travail, adapté à chaque salarié, en fonction des risques auxquels il est exposé, de son âge et de sa santé. Nous le faisons notamment grâce à des infirmières et infirmiers spécialisés en santé au travail. Nous intervenons auprès des employeurs et des salariés en prévention primaire. Nous le faisons grâce à des intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP) : ingénieurs, techniciens de métrologie, toxicologues, psychologues, ergonomes, etc.» Quel intérêt pour une TPE ou une PME ? Christian Morel : « Quand on fait appel à un artisan, le respect des délais est essentiel. Avoir des salariés en bonne santé y concourt directement. Pour une TPE ou une PME, plus que pour une grande entreprise, promouvoir la bonne santé des salariés préserve directement la performance de l’entreprise et la qualité de la production. Cela diminue aussi, voire évite, l’absentéisme. Sur le plan légal, l’employeur est responsable de la santé mentale et physique de ses salariés. Tout cela fait que les TPE et PME sont de plus en plus attentives à nos préconisations. Soyons réaliste : la conjoncture n’est pas facile. Toutes les préconisations ne peuvent pas être mises en œuvre tout de suite. « Si vous faites l’objet d’un contrôle, n’hésitez pas à dire que je suis passé » : voilà ce que je dis souvent cela aux entreprises, dans un souci de dialogue et de promotion de nos préconisations. »

Quel équilibre entre " aptitude " et " inaptitude " ? Christian Morel : « C’est une question essentielle. En santé au travail, la part médicale reste importante et on reste médecin du travail. Il n’y a pas de visite médicale inutile, même si on juge qu’elle n’est pas forcément nécessaire. Quand un salarié est devant moi, je sais qu’il a dû y consacrer du temps. Au cours de l’échange, il y a toujours un message « santé » à faire passer. Il doit repartir avec « un plus ». Le salarié en difficulté peut voir le médecin du travail, à sa demande. Aujourd’hui, je suis plus face à des salariés qui sollicitent l’inaptitude médicale, comme solution à leur situation personnelle. Or, je ne peux pas mettre des inaptitudes sur simple demande ! Je dois alors trouver la moins mauvaise solution possible. La décision d’inaptitude est une décision médicale vis-à-vis d’une personne. Sur des critères médicaux, en intégrant l’impact pour la personne mais aussi le collectif de travail. » Peut-on parler de la visite de mi-carrière ? Christian Morel : « La loi du 2 août 2021 met l’accent sur la prévention de la désinsertion professionnelle : nous devons tout mettre en œuvre pour maintenir en emploi un salarié fragilisé par sa santé. Pour cela, nous avons la visite de mi-carrière. À 45 ans, elle permet de réfléchir à la deuxième partie de la carrière. Il faut agir avant une éventuelle dégradation de la santé. C’est d’autant plus important, avec le vieillissement de la population qui devra sans doute travailler plus longtemps. On va donc avoir à suivre plus de salariés

3- Service de prévention et de santé au Travail interentreprises.

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en fin de carrière prenant donc de l’âge. Pour cela, il faut absolument développer le dialogue entre médecin, entreprise, branche professionnelle. Mais, notre métier, ne doit pas être la gestion administrative et sociale d’une politique nationale de maintien en emploi ! C’est un accompagnement individualisé et " sur mesure ", réalisé en équipe. » Et la visite de fin de carrière ? Christian Morel : «On l’appelle également visite de fin d’exposition, pour proposer un suivi postprofessionnel. Elle est bien comprise par les entreprises et leurs salariés. Au moment du départ à la retraite ou de fin d’activité, nous devons prendre en compte l’exposition à des nuisances à effets différés. Cela concerne des risques (notamment les substances CMR) tels que le bois, l’amiante, la silice, et donc différents cancérigènes. Vous quittez le poste, voilà ce que nous vous préconisons : scanner à 20 ans ou 30 ans (amiante), radio pulmonaire à 10 ou 20 ans (silice), etc. Il existe aujourd’hui les bilans de fin d’exposition, selon notamment les préconisations de la Haute Autorité de Santé (HAS). La traçabilité des expositions, avec des outils dématérialisés, est donc devenue essentielle. Le but est aussi de pouvoir dire dans un bassin d’emploi ou une branche professionnelle : ces salariés ont été exposés à tel risque. » La prévention prend de plus en plus d’importance… Christian Morel : « Tout à fait. Au quotidien, nous faisons face aux risques physiques à effets immédiats (ex. : manutention, risques chimiques…)


INTERVIEW

Rien de plus valorisant que d’avoir sorti une petite entreprise d’une situation compliquée ! et mentaux (ex. : stress, risques psychosociaux, conflits…). Pour toutes les équipes, qu’elles soient des SPSTI, de la Carsat ou de l’Aract, les risques émergents (nanoparticules, télétravail, etc.) et les risques différés (amiante, silice, bois, risques cancérigènes…) sont d’actualité. Pour tous les risques, il faut travailler en amont, afin de maîtriser les expositions tout au long de la carrière professionnelle. Pour les jeunes générations, le focus environnemental n’est pas un vain mot ! Enfin, nous devons aussi nous préoccuper des risques de santé publique : tabac, alcool, activité physique. » Votre métier de médecin du travail est en pleine évolution, en fait ! Christian Morel : « En pleine mutation, plutôt ! Avant nous faisions essentiellement des visites médicales d’aptitude. La délivrance du certificat d’aptitude annuel était l’activité principale. C’est fini ! Nous

BIOGRAPHIE EXPRESS

Christian Morel

apportons aujourd’hui une approche de santé globale, orientée vers le risque professionnel, en tant que spécialiste de la santé au travail. L’entreprise a une problématique de type risque, quelle solution pouvons-nous préconiser ? Nous sommes partenaires de cette entreprise, au service de la direction et de ses salariés. Nous sommes leur interlocuteur privilégié, avec une évolution vers la santé publique, des liens avec la médecine de ville se développent dans le respect de la confidentialité de chacun et l’intérêt du salarié. C’est un métier de plus en plus compliqué avec des gens de plus en plus exigeants, qui sont de mieux en mieux informés et conseillés. C’est un travail intéressant et passionnant. Avec un impact fort. Si les préconisations ne sont pas prises en compte et que survient un problème, il faut en assumer les conséquences vis-à-vis des autorités. Une entreprise, grande ou petite, qui ne suit pas nos préconisations doit le justifier. »

1974-75, Christian À la rentrée universitaire de médecine. À la Morel démarre ses études vers la médecine fin de ses études, il s’oriente de remplacement à générale et fait deux années passé le certificat Roubaix et Saint-Omer. Ayant du travail, il ine de spécialisation en médec s le service dan 82) assure quelques vacations (19 d’y être nt ava x interentreprises de Roubai précise : rel Mo embauché en 1985. Christian up de uco bea pas « À l’époque, il n’y avait ». Il ail trav du ine places disponibles en médec t, nan sion pas uve découvre un métier qu’il tro du nde mo le et té qui associe le monde de la san travail. Il décide d’y rester. du travail à PÔLE • Depuis 2010 : Médecin e Nord, du fait de SANTÉ TRAVAIL Métropol decine du travail la fusion de six services de mé

Quelles sont vos difficultés majeures ? Christian Morel : « Répondre à toutes les exigences qui tombent de partout ! Nous travaillons en " mode pompier ", trop souvent dans l’urgence. Il manque de médecins. La problématique n°1 de tous les SPSTI est la démographie médicale : nous n’avons pas le vivier médical qui nous permettrait d’être en nombre suffisant. Du coup, nous avons le sentiment de ne pas pouvoir tout faire comme on le voudrait. » En conclusion, que dire ? Christian Morel : «Rien de plus valorisant que d’avoir sorti une petite entreprise d’une situation compliquée ! Il y a toujours quelque chose dans la journée dont je ne suis pas mécontent… Si on s’en donne les moyens, la santé au travail est des plus utiles pour une TPE ou une PME..»

ration Lilloise et interentreprises de l’agglomé des Flandres intérieures. : référent BTP et • Fonction transversale référent amiante. conseil régional à • Depuis 2014 : Médecin l’OPPBTP. membre de l’Arias, • Depuis cette époque : d’administration. il avant d’en intégrer le Conse Morel a vécu de Sur près de 40 ans Christian ine du travail dec mé l’intérieur le passage de la LE SANTÉ PÔ de à la santé au travail. Au sein rce des exe il rd, TRAVAIL Métropole No référent et P BT t ren fonctions transverses de réfé mateur for est il al, amiante. Sur le plan nation mation for de on iati au sein de l’Afometra (Assoc . continue en santé au travail)

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Les objectifs sont : ues ction de réduction des risq - L’élaboration du plan d’a reprise avec la fixation de ent professionnels dans votre priorités. TIL à t entre l’entreprise et AS - La création d’un lien for e. sur -me sur ent travers un accompagnem

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Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive - Tél. 03 20 14 07 77 Directeur de publication : Jean-Michel Dupuis Conception et Réalisation : Méthodes et Médiation – Lille Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau Méthodes et Médiation - Lille Coordinatrice d’édition : Nathanaëlle Debaene Méthodes et Médiation – Lille Rédaction : Dr Matthieu Méreau

Comité de rédaction : Alain Cuisse, Damien Vandorpe, Isabelle Desmarais, Dr Alain Moniez Relecture scientifique : Bernard Fontaine Correctrice : Christine Bayart Création et mise en page : HOLI - www.agence-holi.com ADOBE STOCK; P05: CARREFOUR MARKET, P06: MULTI-SERVICES JOUANNOT, P07: A16 AUTOMOBILE, P08: PAPAYE ET CIE, P24-25: SIM’UP,

P27: CHRISTIAN MOREL, P30: JNA ASSOCIATION. Coordination, fabrication, diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello - 59000 Lille Tél. 03 20 14 07 77 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau, Nathanaëlle Debaene Tél. 06 71 32 00 85

Impression : Léonce Deprez - Ruitz Dépôt légal à parution N°ISSN en cours Tirage : 100 000 exemplaires Édité par : Groupement Inter Services Santé Et Travail 40 bis allée du Bénélux Zone Artoipole 62060 Arras Cedex 9 Tél. 03 21 22 28 21

Entreprise & Santé • 3e trimestre 2022 • N°59 • www.entrepriseetsante.fr

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