Revue de presse TOUR DE FRANCE
PAYS :France SURFACE :101 % PERIODICITE :Quotidien
14 juillet 2019 - Edition Fil Gen
Tour de France: Pinot, beaucoup d'espoirs, plusieurs inconnues Brioude, 14 juil. 2019 (AFP) Thibaut Pinot, troisième du classement général après neuf jours de course, n'a jamais été aussi proche de son rêve de victoire sur le Tour de France: tous les ingrédients semblent réunis, mais le Franc-Comtois n'a pas droit à l'erreur. Depuis dix ans, parmi les prétendants à la victoire, celui qui était le mieux placé à ce stade de l'épreuve a toujours terminé en jaune à Paris. Pour prolonger la statistique, Pinot a de nombreux motifs d'espoir. Il a aussi plusieurs inconnues à gérer. . La forme et la maturité"Il a le moral, il est décontracté, il n'a jamais été aussi en forme, il est en démonstration. Il peut gagner". Voilà comment Raymond Poulidor résume les chances du coureur de l'équipe Groupama-FDJ, qui devance de 19 secondes le tenant du titre gallois Geraint Thomas. Ses coups de force successifs dans la Planche des Belles Filles, jeudi, puis dans la côte de la Jaillère, samedi, ont impressionné de nombreux observateurs, pour qui Pinot, 29 ans, arrive à maturité sur ce Tour. "Je le sens beaucoup mieux que d'habitude, moins stressé mais quand même concentré. Il est bien dans sa peau. Il prend des risques, mais tous sont calculés", liste l'ex-coureur Sandy Casar, qui voit son ancien coéquipier "dans la meilleure position possible pour la victoire". La préparation du grimpeur, également, fait l'unanimité. "Il a été bon en début de saison, puis il a pris une longue coupure. Je pense qu'il ne coincera pas", prédit Charly Mottet, porteur six jours du maillot jaune sur le Tour 1987 avant de terminer 4e. "Il a l'expérience: n'oublions pas qu'il a déjà terminé sur le podium", reprend-il. "Il arrive beaucoup mieux à gérer la pression qu'on lui met chaque année sur les épaules", ajoute Cédric Vasseur, le manager de l'équipe Cofidis, lui aussi ex-porteur de la tunique jaune. "Ce n'est plus un gamin, il sait faire", reprend Mottet. . Des carencesSauf qu'il reste deux semaines de course. "On n'a pas fait un seul grand col!", assène Charly Mottet, conscient des "points faibles" de Pinot. La descente d'abord. "Il faudra qu'il y soit bien présent car ce sera capital", poursuit l'ancien maillot jaune. "Mais Thomas n'est guère mieux". Le contre-la-montre, ensuite: "la logique voudrait qu'il y perde une trentaine de secondes", poursuit-il. "Cela peut faire basculer les choses", confirme Vasseur. Autre inconnue, de taille: Pinot se sent-il tout à fait capable de le faire ? Lui qui se libère régulièrement de la pression en indiquant ne vouloir avoir "aucun regret", n'hésitant pas à dire qu'il vise "une victoire d'étape avant de penser au classement général", est-il convaincu de sa force ? "Il n'a jamais porté le maillot jaune", pointe Vasseur. "Je pense que cela serait bien pour lui qu'il le porte au moins une fois, car c'est seulement quand vous l'avez que vous vous rendez vraiment compte de votre force, de votre puissance, que vous devenez peut-être capable de le tenir jusqu'à Paris." . Un rival majeur"Si je finis quatrième et que devant, ils sont plus forts, tant pis", répétait le coureur de la Haute-Saône en début de Tour. Après neuf jours de course, un adversaire semble pour l'instant en pole pour perturber le rêve du Tricolore: Geraint Thomas, qui dispose d'une équipe (Ineos) de haut niveau. "Thomas et Pinot, ce sont les deux coureurs qui iront en s'améliorant", pense Mottet, qui imagine un duel franco-gallois pour la gagne. "Sur le long terme, Thomas ne coincera pas. Il a très peu couru (cette saison), il sera forcément dans une forme ascendante". "Thomas sera difficile à battre", pose Raymond Poulidor. "Il l'a encore prouvé samedi, car malgré sa chute (juste avant la dernière côte, NDLR), il était là. S'il n'était pas tombé, il n'aurait pas été distancé". La moindre erreur sera donc fatale. "Il aura forcément une ou deux journées difficiles, c'est sûr. Il faut que cela tombe au bon moment", reprend Mottet, qui mise sur la "baraka" du Français. "Pour l'instant, il a la chance avec lui". TX-PAR-CLE81
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France SURFACE :101 % PERIODICITE :Quotidien
14 juillet 2019 - Edition Fil Gen
dmc-ama/jm/jde Afp le 14 juil. 19 à 18 48.
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France SURFACE :70 % PERIODICITE :Quotidien
14 juillet 2019 - Edition Fil Gen
Tour de France: "On est un peu en avance", estime Madiot Brioude, 14 juil. 2019 (AFP) "On est un peu en avance", estime Marc Madiot, le patron de l'équipe Groupama-FDJ dont le chef de file Thibaut Pinot occupe la troisième place du Tour de France après la première semaine. Q: Le Tour est-il lancé idéalement pour Thibaut Pinot ? R: "On a fait huit jours, on n'a pas encore passé les massifs montagneux et il y a encore un chrono individuel. On n'a pas encore abordé les choses sérieuses. Jusqu'à maintenant, on a eu des bons apéritifs, bien copieux, mais le plat de résistance et le fromage sont pour plus tard. Ce qu'on a fait jusqu'à présent, c'est très bien. Je ne vais pas le sous-estimer ou tenter de faire croire que on n'est pas heureux de ce qu'on a réalisé. On est satisfait, on est même un peu en avance sur ce qu'on espérait mais il reste deux semaines de course." Q: Pourquoi cette prudence ? R: "Cela ne sert à rien de se projeter trop en avant. Une mauvaise crevaison au mauvais endroit, un mauvais placement, et on rentre à la maison bredouille. Actuellement, on n'a pas le maillot, on est au même niveau que d'autres équipes qui peuvent jouer un rôle important dans le Tour, on va se satisfaire de ça. Je suis dans le métier depuis 23 ans, je suis bien placé pour savoir que ça peut basculer dans un sens ou dans un autre. J'ai à peu près tout connu dans le Tour, je me suis retrouvé avec mes deux voitures de directeurs sportifs derrière le gruppetto et en n'étant pas sûr de rentrer dans les délais. Aujourd'hui, c'est un peu plus agréable." Q: A quoi expliquez-vous le respect gagné auprès des autres équipes, évoqué par Thibaut Pinot ? R: "Ce n'est pas nouveau. On a ce respect depuis qu'on participe aux actions de course. Dans la plaine, on roule quand on est avec Démare. En montagne, on fait ce qu'il faut pour être placé au pied des cols et on assure des poursuites quand il y a besoin. En quelque sorte, on cotise aux actions de course globales. C'est donc un peu plus facile de se faire la place. On n'est pas là en sniper ou en franc-tireur qui vient de l'arrière pour profiter des situations. A une époque, il faut être clair, on courait autrement parce qu'on avait pas les moyens de faire ce qu'on fait aujourd'hui. On était en franc-tireur et on était moins bien perçu par les gens qui régentent la course, c'est humain. Maintenant, on a une équipe qui est capable de s'inscrire dans le déroulé de la course, d'influencer le match, et c'est un peu plus facile pour nous." jm/jde/mca Afp le 14 juil. 19 à 17 16.
TX-PAR-CLD39
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :250095
PAGE(S) :18-19
JOURNALISTE :Bertrand Métayer
SURFACE :83 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23285
Ils votent Thibaut Pinot
Troisième au général et premier des favoris, le Français attaque la deuxième semaine du Tour avec le statut de vainqueur potentiel, selon ses glorieux aînés. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À BRIOUDE (HAUTE-LOIRE) BERTRAND MÉTAYER (AVEC CH.B.)
INTERROGÉ avant le départ de Bruxelles, Geraint Thomas n ’avait pas daigné placer Thi baut Pinot parmi ses rivaux pour la victoire. Le Gallois a dû, depuis, revoir un peu sa hiérar chie des forces en présence. Les Ineos ont désormais fait du Français l ’ennemi public n 1. Le coureur de la GroupamaFDJ met en péril l ’hégémonie de l ’équipe britannique, non pas juste grâce à ses 19 et 23 secon des d ’avance sur Egan Bernai et Geraint Thomas au général, mais à cause d ’un combo ga gnant : état de forme inédit en juillet, maturité nouvelle et équipe capable de le garder au chaud comme d ’aller chasser ses rivaux, A 29 ans, Pinot incarne une alternative crédible pour suc céder à Bernard Hinault, der nier Français vainqueur du Tour il y a... trente-quatre ans. « C ’est l ’année ou jamais pour Thibaut, assure Andy Schleck, trois fois deuxième du Tour de France mais déclar é vainqueur en 2010 à la suite du déclasse ment d ’Alberto Contador. Lors des prochaines éditions, ce se ra plus compliqué pour lui avec un Bernai qui va progresser.
Mais dans quinze jours, il peut gagner tellement il est en for me. Cela se jouera à pas grandchose. Jesais ce que ça fait de fi nir deuxième, il y a 1 % d ’écart avec le premier. Cela peut bas culer en sa faveur. » Dans le peloton, chacun s’ac corde pour souligner la force et la cohérence d ’une formation taillée pour accompagner un futur vainqueur. Et l’impression de puissance étalée par le Franc-Comtois à la Planche des-Belles-Filles ou dans la roue d ’Alaphilippe dans l’ultime ascension avant l ’arrivée à Saint-Etienne samedi renforce la conviction des suiveurs qu ’un exploit est possible,
TOUT POUR L'EMPORTER FACE À THOMAS « Thibaut court parfaitement. Il a les jambes mais en plus, il n ’a fait aucune erreur tactique, s’emballe Charly Mottet, 4 “ des Tours 1987 et 1991. Il a progr es sé tactiquement, son équipe est forte et le protège parfaitement. Il connaît les écueils à éviter pour avoir déjà été sur le po dium du Tour. Il arrive à matu rité et je pense que son état de forme va aller en s’améliorant comme celui de Geraint Tho mas. Le duel sera entre eux. » Thibaut Pinot le sait et se pré pare déjà à affronter le Gallois et
son coéquipier colombien à partir de jeudi dans les Pyré nées. Un rendez-vous qu ’il at tend avec impatience. « Il a rai son, car il est extrêmement fort, il a un niveau qu ’on ne lui a ja mais connu, reconnaît Christo phe Riblon, vainqueur au som met de l’Alpe-d ’Huez en 2013. Son équipe a beaucoup pro gressé depuis quelques années, on l ’a vu samedi où il a encore deux équipiers jusqu ’à la fin. Mais ce qu ’il a de plus cette an née, c ’est sa sérénité. La pres sion semble glisser sur lui. On sent qu ’il sait parfaitement pourquoi il est là. » Hier matin, Pinot était en effet tout sourire devant une masse de micros et de caméras pour assumer ses objectifs. « Je suis arrivé sur le Tour pour finir sur le podium, j ’y suis et j ’ai envie d’y rester », assurait-il. À l ’arri vée à Brioude, le troisième du classement général a pilé de vant son bus, s’y est engouffré sans un mot, histoire de récu pérer au plus vite et d’éviter des coups de froid qui lui ont déjà été fatals. Un vrai travail de pro. « Avant sa victoire au Tour de Lombardie en octobre, il se mettait beaucoup de pression. Désormais, il se contrôle beau coup plus qu ’avant, décrypte Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour. Il a la
meilleure forme de sa carrière, Lors du chrono de Pau, il perdra peu de temps. Pour l ’instant, tout va bien mais il ne doit sur tout pas tomber dans l ’eupho rie. » Un risque que tout le staff de Marc Madiot tente de chas ser à grands coups de « rien n’est joué, il reste encore deux semaines ! » Et à l’heure de la stratégie, certains assurent qu ’il faut dé sormais se montrer discret. « Les Ineos vont le surveiller comme le lait sur le feu et ils profiteront de la moindre occa sion pour l ’attaquer. Thibaut doit leur laisser gérer la course, explique Charly Mottet. Il ne faut surtout pas qu'il prenne de l ’air ou alors le faire de façon chirurgicale lorsqu ’il y a une ouverture. Mais jusqu ’ici, toutes les pièces du puzzle sont là... » Reste juste à avoir la patience de les assembler.
IL SE CONTRÔLE BEAUCOUP PLUS QU ’AVANT BERNARD THÉVENET, DOUBLE VAINQUEUR DU TOUR
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :250095
PAGE(S) :18-19
JOURNALISTE :Bertrand Métayer
SURFACE :83 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23285
LUN
O (M
deu Hunt d'éc dé son endo d'u
l
K
____ _
4
MNBAAflLE»
Mur d ’Aurec-surLoire (Haute-Loire), hier. Thibaut Pinot, dans le peloton des favoris, encouragé par un public tout de pois vêtu.
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
RUBRIQUE :Sport
PAGE(S) :11
DIFFUSION :317225
SURFACE :26 %
JOURNALISTE :Jean-Julien Ezvan
PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23301
SPORT , -. * + (JEAN-JULIENEZVAN
@JeanJulienEzvan
ENVOYÉ SPÉCIAL À BRIOUDE
CYCLISME « On va faire sauter le Tour…» Le 14 juillet 1989, Laurent Fignon (Système U) hurle à Charly Mottet (RMO) sa volonté de donner une autre tournure à la course. Le tandem, après 20 kilomètres échevelés, sera repris sur la route de Marseille, où Vincent Barteau s’imposera, mais l’épisode a marqué par l’esprit chevaleresque déployé, le panache en bandoulière, symbole d’un cyclisme français mariant audace et ambition pour jouer la victoire finale sur le Tour de France. Depuis ce coup d’audace, le cyclisme tricolore n’avait plus vécu semblable numéro quand deux Français ont, samedi lors de la 8e étape arrivant à SaintÉtienne, donné le tournis à la Grande Boucle et la chair de poule aux spectateurs et téléspectateurs. Franck Alaphilippe, entraîneur de son cousin Julian, résume : « Voir Julian et Thibaut Pinot dynamiter le Tour, samedi, c’était fabuleux. Tous les deux avaient des intérêts communs, ils se sont bien entendus, mais ils sont tombés sur un coureur exceptionnel (Thomas De Gendt, vainqueur de la 8 e étape). Cela a donné un final de toute beautéqui a plu à tout le monde. » S’appuyant sur un tracé accidenté, tremplin pour audacieux, Julian Alaphilippe aretrouvé son précieux maillot jaune et Thibaut Pinot a grappillé de précieuses secondes sur les favoris pour sauter sur le podium. Charly Mottet a revécu l’épisode du Tour 1989 avec émotion : « Vent de côté badaboum, Laurent (Fignon) avait décidé.C’était un redoutable animateur et un inlassable attaquant. Quand il avait les jambes, il était terrible.
Julian Alaphilippe est comme ça. Et Thibaut Pinot y va, ça fait plaisir. Julian, il a l’intuition, c’est un stratège, c’est le meilleur puncheur qui existe. Il sent la course,il est adroit commeun chat. Il arrive à maturité. Il sefait plaisir et il donnedu bonheuraux gens. Il est naturel, il a du bon sens. C’est un artiste et c’est un mec qui a du cœur. Cen’est pas un méchant. Il n’est pas calculateur. Il ne faut pas qu’il sefocalise sur le classementgénéral cette année, peut-être plus tard. En a-t-il envie ? Jene suispas sûr. Un jour, il se dira peut-être je vais essayerune annéeou deux de gagner le Tour, mais il faudra alors qu’il change d’équipe. »
« Garder la tête froide » Au sujet de Thibaut Pinot, le leader serein de l’équipe Groupama-FDJ, l’ancien maillot jaune indique : « Thibaut, je pense que c’est l’ennemi no 1 d’Ineos aujourd’hui. Il est dans le viseur. Quand j’ai lu en début d’année qu’il allait effectuer des stages en altitude pour préparer le Tour, parce qu’il n’en avait jamais fait pour préparer sérieusement le Tour, je me suis dit “Ah oui, quand même.” Tous les autres, ça fait longtemps qu’ils tournent aux stages en haute altitude. Alors, attention. Sur le podium ? Ah oui. Ineos est maintenant laisse courte sur Thibaut. Ils ne vont pas lui laisser un centimètre. C’est Geraint Thomas le n o 1, Thibaut a juste à suivre. C’est à mon avis les deux seuls coureurs en phase ascendante au regard de la saison. Je vois Bernal et Fuglsang coincer dans la dernière semaine, Thibaut, lui, est tout neuf. » Face à la question qui déjà le presse, Marc Madiot avance avec la méfiance d’un vieux Sioux : « Thibaut peut-il gagner le Tour ? On n’a pas encorepasséles grands massifs montagneux et il y a encore
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
RUBRIQUE :Sport
PAGE(S) :11
DIFFUSION :317225
SURFACE :26 %
JOURNALISTE :Jean-Julien Ezvan
PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23301
un chrono individuel. On a eu de bonsapéritifs bien copieux, mais leplat de résistance et le fromage, c’est pour un peu plus tard. On est satisfait de cequ’on a réalisé, on est un peu en avance…Il reste deux semainesde course. Une mauvaisecrevaison au mauvais endroit, un mauvais placement et on rentre à la maison bredouille. Ça ne sert à rien de seprojeter trop en avant. On regarde les étapes les unes après les autres. » Philippe Mauduit, le directeur sportif de l’équipe Groupama-FDJ ajoute : « Il faut garder la tête froide, la route est encore très longue. On va avoir des surprises, des bonnes, des moins bonnes, des mauvaises peut-être. Il faut être concentréce qui nousattend . » Le Tour est prêt à se laisser emporter sur les ailes de ce tandem qui dépoussière les souvenirs, partage le présent et veut marquer ce Tour. « Celaa été un beau 14juillet, lesoutien du public a été fou, j’avais envie de dire merci à tout le monde», a souri Julian Alaphilippe.
JulianAlaphilippe encouragé par les spectateurs, dimanche, sur la route de Brioude. PETER DE VOECHT/ PHOTO NEWS / PANORAMIC
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :18-19
JOURNALISTE :Alexandre Ross
SURFACE :115 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
V
LEVENT TOURNE Après la grosse bagarre de samedi, l’étape d ’hiera été laissée à l’échappée, et au Sud-Africain Daryl Impey. Le temps de constater que les rivaux de Thibaut Pinot ne le regardaient plus de la même manière. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ALEXANDRE ROSS BRIOUDE (HAUTE-LOIRE) - La scène avait été délaissée par les premiers rô les hier, et il fut rapidement clair, dès le départ de Saint-Étienne, qu’ ils n ’auraient pas l ’intention d ’y remonterde la journée. ILfaut dire que beaucoup en avaient encore plein les amygdales, de l’ étape de la veille, cette folie dans les monts
Porte sautèrent dans sa roue, ce qui condamna encore davantage toute possibilité, et l ’Auvergnat devait avoir le cœur serré, hier, de
d’ entrée, dans le chrono de Düs seldorf, une facture de quarante secondes sur Chris Froome. Là, Thi ba ut Pi not est en ava nce,
défiler sur ses routes et d ’ arriver à Brioude, sa ville natale, dans
et cela change forcément la dyna mique. Avec évidemment toutes
une telle posture, sans trop savoir que faire de ce Tour de France où ses ambitions au général, malgré quelques séances de méthode
les précautions d ’ usage puisque ni les Pyrénées ni les Alpes n ’ont été abordées, et que le chrono de Pau devrait suffire à Thomas pour
Coué, ont déjà été enterrées.
reprendre ses dix-neuf secondes de débours sans sourciller. De puis l ’arrivée à Saint-Étienne, sa
Lyonnais, et Alessandro De Marchi, un des hommes forts samedi, avant de se faire planter parThomas De Gendt, connut hier un bien plus triste sort, gamelle d’ entrée et transfert vers l’ hôpital
Depuis samedi, ses rivaux ont changé de discours, et ce glissement valide à lui seul le nouveau statut de Pinot
le plus proche. Les seconds cou teaux avaient flairé le bon coup, et
Le reste ne fut qu ’ un défilé du pe loton, mené un temps par les
dait aux gros bras d ’ énumérer les candidats à la victoire finale. Là,
la bagarre fut ainsi acharnée pour monter dans le train de l ’échap pée, le temps pour Julian Alaphi
Groupama-FDJ de Thibaut Pinot, suivis immédiatement des Ineos de Thomas et Bernai. Un signe
Nicolas Portai, directeur sportif de la toute-puissante Ineos, l ’ a désigné comme l ’ ennemi nu
lippe et ses gars de passer au scanner tous les dossards et de laisser un groupe de quinze élé
supplémentaire que, depuis le départ, les forces ont bougé. Après le coup de génie de samedi
méro 1 de ses«boys». Et, encore plus évocateur, les autres leaders se sont mis à «gnagnater» à son
ments se faire la malle. Le peloton ouvrit alors le moulinet et détendit
et le passage d ’ un gant de toilette frais sur la nuque de tout le
encontre, à aller voir la maîtresse pour se plaindre de son compor
un fil de plus de quinze minutes. Largement suffisant pour que les fuyards s ’expliquent dans la der
monde, on ne peut que constater que le grimpeur franc-comtois, en pôle des favoris au terme de la
tement. Une bonne nouvelle pour Pinot d ’abord car, en l ’espèce, ils ont tort, et on ne lui donne pas rai
nière côte, celle de Saint-Just, et si Tiesj Benooty fut l ’un des plus re muants, le Belge commit l’ erreur de prendre Daryl Impey, bien plus rapide au sprint, sur son porte-
première partie du Tour, est ins tallé dans une position qu ’aucun Français n’ a occupée les derniè res années. Quand Jean-Christo phe Péraud et Thibaut Pinot, déjà,
bagages. Comme si un petit veau conduisait la camionnette qui
avaient postulé au podium en 2014, cela faisait un bail que Vin-
son parce qu ’ il est français: mais il n ’ a pas profité de l ’ aspiration d ’ une moto pour attaquer avec Alaphilippe samedi (désolé Jakob Fuglsang), et il n ’ avait pas à faire de politesse aux Ineos parce qu’ ils s'étaient emmêlé les crayons au
l ’emmène à l’abattoir. La côte de Saint-Just fut en suite quasi ignorée par les lea ders, en dehors d ’une accéléra
cenzo Nibali avait plié la course. Idem pour Romain Bardet, deux fois sur la boîte à Paris mais qui, en 2016, quand la bataille s ’était
pied de Geraint car cela nière ils
tion de Romain Bardet, qui émarge désormais, lui aussi,
engagée, avait directement perdu des plumes dans lestfeux pi e-
Dans la cour de récré, le caïd qui assaisonne son bouc émissaire
dans le deuxième
mières
sous le préau ne va pas cafter chez le pion. C ’est l’ inverse. T
du
rideau des fa
voris. Steven Kruijswijk
et Richie
étapes de montagne,
en 2017, quand
medi, ses rivaux ont changé de discours, et ce glissement valide à lui seul le nouveau statut de Pinot. À Bruxelles, il arrivait timidement en bout de liste quand on deman
ou
il avait dû payer
la dernière côte (désolé Thomas). Mais surtout démontre de quelle ma le regardent désormais.
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :18-19
JOURNALISTE :Alexandre Ross
SURFACE :115 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
Lepeloton duTour, hier,presque tranquille, entre Saint-Étienne etBrioude.
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :18-19
JOURNALISTE :Alexandre Ross
SURFACE :115 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
TOURDE FRANCE 9 e ÉTAPE 1 587,1 K parcourus
reste àparcourir
1892,9KM r
Saint-Étienne - Brioude l resamedi 6
2edimanche 7
4e mardi9
5e mercredi 10 6e jeudi11
Bruxelles Mulhouse Bruxelles Binche Reims Saint-Dié-des-Vosges ► LaPlanche des Palais Royal ► Bruxelles ► Épernay ► Nancy ► Colmar Belles Filles ► Bruxelles r étape(194,5 km) 3eétape(215km) 4‘ étape (213,5 km) 5eétape(175,5 km) étape 6e (160,5 km) Atomium M.Teunissen J. Alaphilippe E.Viviani 0 c.l.m. par équipes (27,6km) TJV M.TeunissenMyM. Teunissen J.Alaphilippe J.Alaphilippe (HOL.TJV) (FRA. DÛT) (HOL.TJV) ï (FRA. DOT)
V
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :18-19
JOURNALISTE :Alexandre Ross
SURFACE :115 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
Lundi 15 juillet 2019 I L'ÉQUIPE
9e hier 10e aujourd ’hui Saint-Étienne Saint-Flour ► Brioude ► Albi 9eétape (170,5 km] D.Impey (AFS.ZTk MTS)
J.Alaphilippe (FRA, DÛT)
11e mercredi17 12e jeudi18 Albi ►Toulouse
13e vendredi19 14e samedi20
Toulouse Pau ► Bagnères-de-Bigorre ► Pau
15e dimanche 21
Tarbes Limoux ► Tourmalet-Barèges ►Foix-Pratd ’Albis
ê
c.l.m.
217,5km
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :18-19
JOURNALISTE :Alexandre Ross
SURFACE :115 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
19
16e mardi23
17emercredi 24 18e jeudi25
Saint-Étienne ■Brioude 9e ÉTAPE 19evendredi 26 20e samedi 27 21e dimanche 28
Nîmes ► Nîmes
PontduGard ►Gap
Saint-Jean-de-Maurienne Albertville ►Tignes ►ValThorens
Embrun ►Valloire
Rambouillet ► ParisChamps-Élysées
CO O ex CD
177km
200km
208km
126,5km
130km
128km
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :20-21
JOURNALISTE :Jean-Luc Gatellier
SURFACE :141 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
TOURDEFRANCE
et la patience Lajouissance Si Julian Alaphilippe porte le maillot jaune du désir, Thibaut Pinot (3e) peut, lui, envisager celui du dernierjour. Destin croisé entre deux champions qui s’assemblent sans se ressembler. partirde
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
JEAN-LUC
GATELLIER
nées),
jeudi,
dans
un gros chrono
les Pyré (vendredi
à
Pau)... Quand je sen tirai que je dé BRIOUDE (HAUTE-LOIRE) - Après leur car rière, ils pourraients créer
’ associer
une société spécialisée
la pyrotechnie.
Julian
(27 ans) et Thibaut étaient
que ça
dans
rai ce que j'ai fait l ’an dernier
Alaphilippe
beaucoup
en chef, près
Geoffroy-Guicard,
mes limites,
n 'ira plus, je lèverai le pied, et je fe
Pinot (29 ans)
les artificiers
du stade
passe vraiment
pour
habi
de plaisir:
échappées.
avec
aller dans les
Car je sais que je ne
vais pas gagner le Tour de France », résumait-il.
En écho, Pinotrépon-
tuel chaudron des Verts, les foot balleurs de l ’AS Saint-Étienne, sa
dait qu ’ il ne sait pas s ’ il va gagner
medi, veille de Fête nationale.
de montrer
« (sa) vraie valeur»
(comprenez,
retourner
Deux jours
auparavant,
avait performé Planche
le Tour de France, mais sa volonté
Pinot
sur ses terres
à la
des Belles Filles (5 e, dans
la roue de Thomas), où se trou vaient sa famille et ses suppor ters. Au matin lippe
reçut
du 14juillet,
la visite
le bus de l ’équipe
devant
ninck-Quick
de ses maillotsjaunes
en lui glissant:
Tour
« Tu le donneras
» Une éphémère
douceur
où le champion,
étoffe,
avec
pendant
du
toujours
chaque
le lien
à
cure de
dans l’ effervescence
plus populaire tissé
Deceu-
Step. Il lui a tendu un
exemplaire maman.
Alaphi
de son père
jour,
dium
parisien,
3 e place) est considérable.
“ La clé de la réussite, c’est la fraîcheur physique 7F
I
min...
Comme
même
profil, Alaphilippe
THIBAUT
Chacun
sa route, chacun
ne se croisent le voyez maillot
a re
que Pinot posait le
un domaine
délaissé
pour privilégier
Alaphilippe
dernier
continue
les plus strictes
d'émettre
réserves
: «Je ne
suis pas un rêveur, mes ambitions général n ’existaient
au classement pas au départ, tombées Maillot
elles
ne sont pas
du ciel parce
que j'ai le
Jaune. Mon seul rêve, c ’est
de belles
étapes
de montagne
(à
Pinot
excepté
d ’ une
à l’ automne au Tour de
la pression
du résultat.
de
En 2019,
ils se retrouvèrent
pour
mière
sur Tirreno-
fois en mars
Adriatico.
Le coureur
ninck-Quick deux
chaque jour, de faire
par
a brisé les chaînes
de repousser pour le maillot
de métier
les courses
où son festival
triomphal
de courir
son
« avec
Lombardie
essayer d ’aller le plus loin possible, mes limites,
qu ’ il porte
reste les classiques,
pied sur un virtuel podium (3 e). À cette formidable aventure,
semaine,
Vous
dans
mais le cœur
le
et Pinot
pas souvent.
jaune,
amour»,
PINOT
son che
ils n ’ ont pas
flamboyant
d ’Alaphilippe
la précieuse
sur le po
cinq ans après sa
Dauphiné,
de Deceu-
Step y préparait Milan-San
coureurs
nouveau
la pre
Remo.
son Les
se croisèrent
à
en juin, au Critérium
du
chacun
dans son rôle:
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :20-21
JOURNALISTE :Jean-Luc Gatellier
SURFACE :141 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
le classement chasse
pour Pinot
aux étapes
(5 e), la Trente-cinq,
(une victoire)
Quand printemps (succès
sortait d ’ un de réussite
ce dernier couronné aux Strade
lan-San
Remo,
lonne),
Pinot
Bianche,
était
des premières avant de repartir pour
France.
à Mi-
à la Flèche
le Tour
pour aborder
explique-t-il.
Après
(fin mars),;
le Tour,
« Sky-lneos imiter,
» sans chercher
contraint,
« Entre
mon abandon de l ’arrivée,
veille
des à les
en 2018.
au Giro (la
en mai)
Basque,
en 2019. Il
course
à éta
mois
et la
de
dépensée
et aux
beaucoup,
ces derniers jours
du
plus d ’efforts
cette
semaine,
Alaphilippe.
Quand
on
vise le général, il faut courir au mil limètre. Ce n ’est pas ce que j'ai fait. » Hier, on l’ a même
vu saluer
le Tour de Pologne,
très bien marché gne
(6 e avec
d ’ étape). modèle.
et ça a
au Tour d ’Espa deux
Je voulais
victoires reprendre
ce
» Le plan était d ’aborder
le Tour avec 35 jours « la moyenne leaders»,
de course,
de tous les autres
soulignait-il.
vant, je montais
«Aupara
à 40 voire 45. »
le public
qui criait
pédalant mercié Pinot
[«sij
en
’avais pu, j ’aurais re
prendre
Imaginez
le leadership
du
Tour: vous ne le verrez pas adop ter cette posture. À la fin de l ’ étape,
Alaphilippe
est
en Colom
de l'hiver
d ’ entraînement
puis un en Sierra
au sud de l ’ Espagne,
Nevada, mai.
un passage
Pinot
stage en hypoxie en janvier flancs
du volcan
Wigginset sait-on
un surles
Teide, aux Cana balisés
de
par Armstrong, C ’ était, pen-
Froome.
chez Groupama-FDJ,
formidable
en
a expérimenté
une
d ’ action
opportunité
ner un nouveau
levier de progres
sion. Le leader
mit, à tort ou à rai
son, sur le compte causes
de l ’ altitude
de sa santé
les semaines
fragile
qui suivirent.
pas prendre
Il ne
le risque
« rappel
» avant
envisagé
de se rendre
le Tour
les
dans d ’ un
(il avait
à Val-Tho-
rens, à 2365 mètres, où s ’achève l ’ultime étape alpine le 27 juillet). Vous
connaissez
not... Casanier,
statut
Thibaut
Pi
qu ’il reven
rentré
dans son rôle car il a une capacité exceptionnelle tuation
à passer
à une autre:
attaquer
dans
d ’ une si
«J ’auraispu
le final,
mais
ce
n 'était pas nécessaire, je n avais au cun intérêt. Hier (samedi), oui, je
I “ Quandon vise le général, il faut courir au millimètre. Cen ’est pas ce que j ’ai fait JULIAN
son prénom,
tout le monde»].
bie à la sortie
de
Alaphilippe,
avec un séjour
voulut
Vuelta (fin août), j'ai peu couru, seu lement
obligé
Pour
est devenue
puis longtemps
«Je pense avoir fait
beaucoup
l ’altitude
ries, sur des parcours
à en payer la note
que les leaders souligne
du
France).
premiers
en montagne.
Tour
dans leurs phases
préparation.
camp
Tour de
Critérium
Tour
Tour, il s ’ attend
sur lui-
forcé,
Il
Tirreno-Adriatico,
Lénergie
a
méthode
dans la
(Tour de San Juan,
Dauphiné,
la fraîcheur
en l’ expérimentant
même,
année
du Pays
deux semai
une vieille
les
impressionne.
onze victoires
'ai'eu envie de
» Le Franc-Comtois
reproduit
Sa régularité
le grimpeur
(res
dans
pes où il n ’ a pas levé les bras cette
Bien sûr, il faut du travail mais la clé
physique.
de résultats
Colombie,
c'est
en Ar
avec une obligation
Pinot a une maison, Alaphilippe, une vie de bohème Paradoxalement, le puncheura monté plus souvent ies cols que
de ferrailler
de janvier
n ’y a pas une seule
le plein d'énergie.
de la réussite,
le mois
le Tour de Ca
poser le vélo pendant nes pour refaire
qu ’ il n ’a cessé
compte
Pi
n ’ a guère
lui,
performance
de
pour
que son compatriote,
classiques.
deux mois. Je voulais tester ce nou veau schéma
sauf
pectée)
compétitions sur un autre cy
préparer
plus couru
gentine,
: récupérer
« La pause a duré presque
talogne
un de plus,
not. Alaphilippe,
depuis
Wal
à demeure,
avec un mot d ’ ordre
cle
pas
c était le cas à Bruxelles
pourAlaphilippe.
ALAPHILIPPE
devais le faire et je l ’ai fait. Là, j'ai pris sur moi, je suis resté concentré le final.
» L’ anecdote
sur
confirme
aussi qu ’ il est dans la jouissance du maillot,
pendant
que Pinot est
dans la patience.
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :20-21
JOURNALISTE :Jean-Luc Gatellier
SURFACE :141 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
dique,
il apprécie
sa grande
la tranquillité
maison
sur un terrain
de
en bois bâtie
familial
transmis
de génération en génération sur le toit de la commune de Mélisey (Haute-Saône),
administrée
par
son père. Il aime aussi veiller un troupeau trentaine
de bêtes. Alaphilippe
pourrait pass ’occuperd il est trop souvent parti il
n ’a même
mer
ouverte trouvent
Ses habi
de chute
affectifs
se
près
de
à Désertines, où il a grandi
Montluçon,
de fer
(« alors je la laisse
», rigole-t-il).
points
ne
’ un chien, pourcela,
pas le temps
sa valise
tuels
sur
d ’ une
hétéroclite
et habi
tent ses parents
et ses deux petits
frères;
où son meilleur
à Blois,
ami, Florian
Touzeau,
entraîne
le
club local. Entre la fin de sa reconnaissa nce des cols des Alpes et le voyage
vers
grand
Bruxelles,
départ,
chez
son
Franck
pour
cousin
et entraîneur
Alaphilippe,
à Saint-
Amand-Montrond
(Cher).
fant de la balle
s ’ accommode
cette vie de bohème que pas
de sacrifices.
tourbillon
populaire
que,
Cet en de
qui ne man Face au et médiati
qu ’ il a lui-même
dernier,
le
il a passé trois jours
créé
avec le maillot
l’ été
à pois rou
ges, face aux vacheries
de la vie
su rto ut q u i o nt asso mbri
cette a n -
née 2018, Lejeune homme
a mûri.
L ’agité
confie
« apprécier un coin
Avantdedisputerle Tour,Pinotavaitaffiné sapréparation lorsdu CritériumduDauphiné débutjuin,course surlaquelleil avait retrouvéuncertain Alaphilippe.
qu ’ il commence
le silence
», seul,
de la Principauté
à dans
d ’An
dorre, où il a acheté une maison cet hiver. Le silence de la monta gne ava nt la g ra nde ba ga rre .’t
“ Mon seul rêve, c’est essayer d’aller le plus loin possible, de repousser mes limites, de courir pour le Maillot Jaune chaque jour FF JULIAN
desonpère, Jacques, devant lebusdesonéquipe Deceunlnck-Quick Step,àqui ilaoffertunexemplaire desonmaillot jaunejusteavantdes’élancer.
ALAPHILIPPE
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :20-21
JOURNALISTE :Jean-Luc Gatellier
SURFACE :141 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
CONCENTRES Biencalédans lesroues desesadversaires pourlegénéral (Thomas, Bernai etQuintana), Pinot aencore fait preuve desérénité aucours del'étape, tandisqu’Alaphilippe étalaitsamaîtrise etsascience delacourse.
l'accélération conjointe deBardet, Porte etKruijswijk dansladernière difficulté dujour,Alaphilippe a revêtu pourlacinquième foislemaillotjaunesurlepodium.
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :20-21
JOURNALISTE :Jean-Luc Gatellier
SURFACE :141 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
’
e i up q LE / n o p a P r ad ren B
ThibautPinotetJulianAlaphilippe, soudainement complices aprèsleurchevauchée commune samedi versSaint-Étienne, s’échangent unregardaumoment defranchirlaligned’arrivéedela8eétape,dontilssontsortisgrandsbénéficiaires.
Tous droits de reproduction réservés
PAYS :France
DIFFUSION :243580
PAGE(S) :20-21
JOURNALISTE :Jean-Luc Gatellier
SURFACE :141 % PERIODICITE :Quotidien
15 juillet 2019 - N°23728
Mantey/L'Equ/pe
Très sollicitéparle public etlesmédias depuis ledébut duTour, à Bruxelles, le 6juillet,Pinot avusacotedepopularité grimper unpeuplusencore encejourdeFêtenationale.
Stéphane
|i)Δli]j
Tous droits de reproduction réservés
31
h
La Nouvelle République Lundi 15 juillet 2019
cyclisme | tour de france 2019 le chiffre
Destins croisés Sur la route de Saint-Étienne, Alaphilippe et Pinot ont uni, plus que leurs efforts, leur destin. Un coup magistral pour un duo gagnant. Jusqu’à quand ? De notre envoyée spéciale à Brioude
D
écidément, ces deuxlà sont faits pour s’entendre. Ils n’ont pas le même profil, mais bien ce même instinct de la course. Ce même panache, ce même amour du vélo. Celui où le bonheur se vit dans la souffrance de l’instant. Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot s’étaient arrachés, jeudi, du chemin blanc de la Planche des Belles Filles pour tenter de voler un peu de temps au temps. Quelques jours en jaune de plus pour le premier, une poignée de secondes sur tous les favoris de ce Tour pour le second (à l’exception de Thomas). Alaphilippe avait échoué d’un fil mais certainement pas renoncé à son destin doré. Pinot, lui, avait posé une première pierre.
“ Julian peut garder ce maillot jusque dans les Alpes ” Et voilà que samedi, alors même que c’était « téléphoné » comme le dira Julien, le frère et entraîneur de Thibaut, ils ont fait un casse dans la côte de Jaillière. A l’instinct, encore et toujours pour Alaphilippe qui a assuré en conférence de presse que non, il
Les coureurs attendent-ils la journée de repos avec encore plus d’impatience qu’elle vient un jour plus tard ? Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot, à la limite de la rupture, samedi. Et au bout de l’effort, ils ont été plus que récompensés. Ou la démonstration de l’attaque qui gagne. (AFP)
ne connaissait pas le final. « Je ne suis jamais passé par cette côte. Ce n’était pas du bluff, je ne suis pas du genre à en faire. » Ses adversaires ne le savent que trop bien… Thibaut Pinot, lui, a ajouté la stratégie fine et opportune. « Je savais que Julian allait attaquer et je me suis préparé toute la journée à essayer de le suivre. » La suite, c’était des intérêts partagés. Une sacrée partie de manivelles. Et le jackpot pour l’un comme pour l’autre. Avec le maillot jaune, de nouveau pour
J
Cela change-t-il des choses d’être en maillot jaune ? « Il y a des choses qui changent, mais moi, je reste le même. Hier
Cela faisait quinze ans que deux Français ne s’étaient pas retrouvés à occuper la première et la troisième place du Tour de France. Cela remonte donc à 2004 avec Thomas Voeckler en jaune et Sandy Casar à la troisième place. Et cela avait duré de la 7e à la 12e étape. Avec le duo Alaphilippe Pinot, cela pourrait durer jusqu’à mercredi. A partir de jeudi et des Pyrénées, ce sera du bonus pour Alaphilippe.
la question
Alaphilippe, 28 secondes de prises – ce qui n’est pas loin d’être énorme sur pareil terrain – pour Thibaut Pinot et deux destins qui n’ont peut-être pas fini de s’entrecroiser sur ce Tour de France. Car, après avoir connu un dimanche tranquille sous le soleil du Massif central, ils ont rendez-vous dans les Pyrénées, à partir de jeudi. Ils n’y seront pas seuls, leurs intérêts ne seront peut-être plus partagés. Mais qu’importe : ils vont encore jouer sur leur vélo. Car ce Tour
Alaphilippe n’est “ pas un rêveur ” ulian Alaphilippe est bien le grand bonhomme de ce début de Tour de France. Et pas seulement parce qu’il va vivre sa quatrième journée en jaune. Une de plus, selon sa logique du « jour après jour ». Non, celui qui est le meilleur coureur du monde est aussi une des personnalités les plus attachantes du peloton. Et il l’a encore montré hier matin, en arrivant à Saint-Étienne où sa famille l’attendait. La scène est rare. Le bus des Deceuninck s’est arrêté à l’entrée du paddock, et Alaphilippe est apparu à la fenêtre du chauffeur, pour saluer le public. En bas, son père, en fauteuil roulant, l’attendait. Quelques minutes plus tard, ils se retrouveront au pied du bus. Un long échange, empreint d’humanité. Alaphilippe, qui vient d’offrir un maillot jaune à son père, n’entend pas les photographes. Il profite de ces instants tellement précieux. Et c’est le même que l’on retrouve quelques heures plus tard en conférence de presse. L’exercice est parfaitement maîtrisé, même s’il consume de l’énergie.
15
tude. Je ne suis pas un rêveur. Mes ambitions au classement général n’existaient pas avant d’arriver au Tour, elles n’ont pas changé. On peut rêver un peu, en pensant le garder le plus loin possible. Et je pense que c’est ce que je vais faire. Je vais repousser mes limites, continuer à prendre jour après jour. Et le jour où je sentirai que cela ne va plus, je me relèverai et j’essaierai de faire comme l’an passé, d’aller chercher des étapes. J’ai déjà donné beaucoup par rapport aux leaders. Il ne faut pas confondre le fait d’avoir le maillot jaune et de le ramener à Paris dans deux semaines. »
Alaphilippe est resté au chaud, dimanche. (AFP)
(samedi), je devais attaquer, je me suis fait plaisir, j’avais les jambes pour le faire. Aujourd’hui, j’aurais pu mais je n’avais pas intérêt à le faire. J’ai pris sur moi. L’équipe a fait un très bon travail. Il fallait rester concentré et j’ai fait ce que je devais faire. »
Nourrissez-vous de nouvelles ambitions ? « Le plus dur reste à venir. J’ai fait beaucoup de reconnaissances et je sais ce qui nous attend avec de la haute montagne et beaucoup d’arrivées en alti-
Entre le Tourmalet ou le contre-la-montre individuel, sur quel terrain vous sentez-vous le plus vulnérable ? « Le Tourmalet, avec l’altitude, cela va vraiment être terrible pour tout le monde et le classement va beaucoup changer. Sur le contre-la-montre, je peux me surprendre et plus que limiter la casse. Je sais que je peux faire un bon chrono. Par contre, je sais que je peux être limite si je fais la vraie bagarre avec les favoris dans le Tourmalet. » Propos recueillis par A. M.
a tout pour être le leur. D’ailleurs, Thibaut Pinot, qui regarde sans jalousie la réussite d’Alaphilippe (« tout le monde a le regard sur Julian et moi ça me va ») ne doute pas que le Montluçonnais sera au rendez-vous de cette fin de semaine. « Je le sens en forme. On sait qu’il a déjà réalisé de beaux numéros en montagne. Julian peut garder ce maillot jusque dans les Alpes. » Pour le passer à Pinot ? Avec eux, on peut rêver en grand ! Annaïck Mainguy
D’ordinaire, la première journée de repos est toujours placée le lundi. Cette fois, ce sera demain seulement. Si les coureurs sont fatigués, à l’image d’Impey qui a indiqué que « c’est une des premières semaines les plus dures » qu’il ait connue sur le Tour, c’est aussi un mal pour un bien. Thibaut Pinot, en tous les cas, a trouvé à positiver : « On préfère que ce soit le mardi parce que comme ça la semaine avance plus vite (sourires). On a un chrono, une étape au Tourmalet qui est courte, on sait que la deuxième semaine va passer vite et on est plutôt content. »
Groupama-FDJ cultive sa “ bulle ”
M
arc Madiot a vécu par procuration le numéro de Thibaut Pinot, samedi aprèsmidi. A la radio, coincé derrière la voiture-balai. Dimanche matin, au pied du stade GeoffroyGuichard, le patron de Groupama-FDJ était très loin de la transe qui l’habite parfois devant les exploits de ses hommes. A l’image de son équipe qui s’échine – mais sans feindre pour autant – à rester calme devant cette attente qui monte, qui monte au fil des jours. « Je n’ai pas vu d’euphorie hier soir après l’étape, témoigne Marc Madiot. Je n’ai pas senti de déb o r de me n t au s ei n de l’équipe. » Impression confirmée, en effet, au pied du bus samedi, après l’étape où chacun est monté comme si de rien n’était.
“ Cela peut vite basculer dans un sens ou dans un autre ” Le staff, lui, passe son temps à relativiser. Certes, le bilan est là. Et Marc Madiot ne va « pas non plus dévaluer ou sous-estimer ou tenter de vous faire croire que l’on n’est pas heureux de ce qu’on a réalisé. On est satisfait, on est même en avance un peu sur ce qu’on espérait ». Mais « cela fait vingt-trois ans que je suis dans ce métier. Je suis bien placé pour sa-
Madiot et son staff tempèrent les ardeurs autour de Pinot. (Photo NR)
voir que cela peut vite basculer dans un sens ou dans un autre. Des bons moments, heureusement on en connaît, des moins bons, on en connaît aussi. Cela permet de rester plus calme et d’être dans la tranquillité par rapport à ce qu’il peut se passer. » Quant à la pression médiatique, elle est presque balayée d’un revers de main par une équipe qui, de fait, organise parfaitement le rapport aux médias depuis le départ. « On la vit de l’intérieur de notre bulle, confie encore le manager de Groupama-FDJ. On essaie de bien préserver cette bulle justement, cette cellule familiale si je puis dire. » Et c’est sans doute l’un des secrets de la réussite actuelle de Groupama-FDJ et de son leader, en particulier. A.M.