Revue de presse / Tour de France 2019 / Etape 10

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Revue de presse TOUR DE FRANCE


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14 juillet 2019 - Edition Fil Gen

Tour de France: Pinot, beaucoup d'espoirs, plusieurs inconnues Brioude, 14 juil. 2019 (AFP) Thibaut Pinot, troisième du classement général après neuf jours de course, n'a jamais été aussi proche de son rêve de victoire sur le Tour de France: tous les ingrédients semblent réunis, mais le Franc-Comtois n'a pas droit à l'erreur. Depuis dix ans, parmi les prétendants à la victoire, celui qui était le mieux placé à ce stade de l'épreuve a toujours terminé en jaune à Paris. Pour prolonger la statistique, Pinot a de nombreux motifs d'espoir. Il a aussi plusieurs inconnues à gérer. . La forme et la maturité"Il a le moral, il est décontracté, il n'a jamais été aussi en forme, il est en démonstration. Il peut gagner". Voilà comment Raymond Poulidor résume les chances du coureur de l'équipe Groupama-FDJ, qui devance de 19 secondes le tenant du titre gallois Geraint Thomas. Ses coups de force successifs dans la Planche des Belles Filles, jeudi, puis dans la côte de la Jaillère, samedi, ont impressionné de nombreux observateurs, pour qui Pinot, 29 ans, arrive à maturité sur ce Tour. "Je le sens beaucoup mieux que d'habitude, moins stressé mais quand même concentré. Il est bien dans sa peau. Il prend des risques, mais tous sont calculés", liste l'ex-coureur Sandy Casar, qui voit son ancien coéquipier "dans la meilleure position possible pour la victoire". La préparation du grimpeur, également, fait l'unanimité. "Il a été bon en début de saison, puis il a pris une longue coupure. Je pense qu'il ne coincera pas", prédit Charly Mottet, porteur six jours du maillot jaune sur le Tour 1987 avant de terminer 4e. "Il a l'expérience: n'oublions pas qu'il a déjà terminé sur le podium", reprend-il. "Il arrive beaucoup mieux à gérer la pression qu'on lui met chaque année sur les épaules", ajoute Cédric Vasseur, le manager de l'équipe Cofidis, lui aussi ex-porteur de la tunique jaune. "Ce n'est plus un gamin, il sait faire", reprend Mottet. . Des carencesSauf qu'il reste deux semaines de course. "On n'a pas fait un seul grand col!", assène Charly Mottet, conscient des "points faibles" de Pinot. La descente d'abord. "Il faudra qu'il y soit bien présent car ce sera capital", poursuit l'ancien maillot jaune. "Mais Thomas n'est guère mieux". Le contre-la-montre, ensuite: "la logique voudrait qu'il y perde une trentaine de secondes", poursuit-il. "Cela peut faire basculer les choses", confirme Vasseur. Autre inconnue, de taille: Pinot se sent-il tout à fait capable de le faire ? Lui qui se libère régulièrement de la pression en indiquant ne vouloir avoir "aucun regret", n'hésitant pas à dire qu'il vise "une victoire d'étape avant de penser au classement général", est-il convaincu de sa force ? "Il n'a jamais porté le maillot jaune", pointe Vasseur. "Je pense que cela serait bien pour lui qu'il le porte au moins une fois, car c'est seulement quand vous l'avez que vous vous rendez vraiment compte de votre force, de votre puissance, que vous devenez peut-être capable de le tenir jusqu'à Paris." . Un rival majeur"Si je finis quatrième et que devant, ils sont plus forts, tant pis", répétait le coureur de la Haute-Saône en début de Tour. Après neuf jours de course, un adversaire semble pour l'instant en pole pour perturber le rêve du Tricolore: Geraint Thomas, qui dispose d'une équipe (Ineos) de haut niveau. "Thomas et Pinot, ce sont les deux coureurs qui iront en s'améliorant", pense Mottet, qui imagine un duel franco-gallois pour la gagne. "Sur le long terme, Thomas ne coincera pas. Il a très peu couru (cette saison), il sera forcément dans une forme ascendante". "Thomas sera difficile à battre", pose Raymond Poulidor. "Il l'a encore prouvé samedi, car malgré sa chute (juste avant la dernière côte, NDLR), il était là. S'il n'était pas tombé, il n'aurait pas été distancé". La moindre erreur sera donc fatale. "Il aura forcément une ou deux journées difficiles, c'est sûr. Il faut que cela tombe au bon moment", reprend Mottet, qui mise sur la "baraka" du Français. "Pour l'instant, il a la chance avec lui". TX-PAR-CLE81

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14 juillet 2019 - Edition Fil Gen

dmc-ama/jm/jde Afp le 14 juil. 19 à 18 48.

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14 juillet 2019 - Edition Fil Gen

Tour de France: "On est un peu en avance", estime Madiot Brioude, 14 juil. 2019 (AFP) "On est un peu en avance", estime Marc Madiot, le patron de l'équipe Groupama-FDJ dont le chef de file Thibaut Pinot occupe la troisième place du Tour de France après la première semaine. Q: Le Tour est-il lancé idéalement pour Thibaut Pinot ? R: "On a fait huit jours, on n'a pas encore passé les massifs montagneux et il y a encore un chrono individuel. On n'a pas encore abordé les choses sérieuses. Jusqu'à maintenant, on a eu des bons apéritifs, bien copieux, mais le plat de résistance et le fromage sont pour plus tard. Ce qu'on a fait jusqu'à présent, c'est très bien. Je ne vais pas le sous-estimer ou tenter de faire croire que on n'est pas heureux de ce qu'on a réalisé. On est satisfait, on est même un peu en avance sur ce qu'on espérait mais il reste deux semaines de course." Q: Pourquoi cette prudence ? R: "Cela ne sert à rien de se projeter trop en avant. Une mauvaise crevaison au mauvais endroit, un mauvais placement, et on rentre à la maison bredouille. Actuellement, on n'a pas le maillot, on est au même niveau que d'autres équipes qui peuvent jouer un rôle important dans le Tour, on va se satisfaire de ça. Je suis dans le métier depuis 23 ans, je suis bien placé pour savoir que ça peut basculer dans un sens ou dans un autre. J'ai à peu près tout connu dans le Tour, je me suis retrouvé avec mes deux voitures de directeurs sportifs derrière le gruppetto et en n'étant pas sûr de rentrer dans les délais. Aujourd'hui, c'est un peu plus agréable." Q: A quoi expliquez-vous le respect gagné auprès des autres équipes, évoqué par Thibaut Pinot ? R: "Ce n'est pas nouveau. On a ce respect depuis qu'on participe aux actions de course. Dans la plaine, on roule quand on est avec Démare. En montagne, on fait ce qu'il faut pour être placé au pied des cols et on assure des poursuites quand il y a besoin. En quelque sorte, on cotise aux actions de course globales. C'est donc un peu plus facile de se faire la place. On n'est pas là en sniper ou en franc-tireur qui vient de l'arrière pour profiter des situations. A une époque, il faut être clair, on courait autrement parce qu'on avait pas les moyens de faire ce qu'on fait aujourd'hui. On était en franc-tireur et on était moins bien perçu par les gens qui régentent la course, c'est humain. Maintenant, on a une équipe qui est capable de s'inscrire dans le déroulé de la course, d'influencer le match, et c'est un peu plus facile pour nous." jm/jde/mca Afp le 14 juil. 19 à 17 16.

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JOURNALISTE :Bertrand Métayer

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15 juillet 2019 - N°23285

Ils votent Thibaut Pinot

Troisième au général et premier des favoris, le Français attaque la deuxième semaine du Tour avec le statut de vainqueur potentiel, selon ses glorieux aînés. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À BRIOUDE (HAUTE-LOIRE) BERTRAND MÉTAYER (AVEC CH.B.)

INTERROGÉ avant le départ de Bruxelles, Geraint Thomas n ’avait pas daigné placer Thi baut Pinot parmi ses rivaux pour la victoire. Le Gallois a dû, depuis, revoir un peu sa hiérar chie des forces en présence. Les Ineos ont désormais fait du Français l ’ennemi public n 1. Le coureur de la GroupamaFDJ met en péril l ’hégémonie de l ’équipe britannique, non pas juste grâce à ses 19 et 23 secon des d ’avance sur Egan Bernai et Geraint Thomas au général, mais à cause d ’un combo ga gnant : état de forme inédit en juillet, maturité nouvelle et équipe capable de le garder au chaud comme d ’aller chasser ses rivaux, A 29 ans, Pinot incarne une alternative crédible pour suc céder à Bernard Hinault, der nier Français vainqueur du Tour il y a... trente-quatre ans. « C ’est l ’année ou jamais pour Thibaut, assure Andy Schleck, trois fois deuxième du Tour de France mais déclar é vainqueur en 2010 à la suite du déclasse ment d ’Alberto Contador. Lors des prochaines éditions, ce se ra plus compliqué pour lui avec un Bernai qui va progresser.

Mais dans quinze jours, il peut gagner tellement il est en for me. Cela se jouera à pas grandchose. Jesais ce que ça fait de fi nir deuxième, il y a 1 % d ’écart avec le premier. Cela peut bas culer en sa faveur. » Dans le peloton, chacun s’ac corde pour souligner la force et la cohérence d ’une formation taillée pour accompagner un futur vainqueur. Et l’impression de puissance étalée par le Franc-Comtois à la Planche des-Belles-Filles ou dans la roue d ’Alaphilippe dans l’ultime ascension avant l ’arrivée à Saint-Etienne samedi renforce la conviction des suiveurs qu ’un exploit est possible,

TOUT POUR L'EMPORTER FACE À THOMAS « Thibaut court parfaitement. Il a les jambes mais en plus, il n ’a fait aucune erreur tactique, s’emballe Charly Mottet, 4 “ des Tours 1987 et 1991. Il a progr es sé tactiquement, son équipe est forte et le protège parfaitement. Il connaît les écueils à éviter pour avoir déjà été sur le po dium du Tour. Il arrive à matu rité et je pense que son état de forme va aller en s’améliorant comme celui de Geraint Tho mas. Le duel sera entre eux. » Thibaut Pinot le sait et se pré pare déjà à affronter le Gallois et

son coéquipier colombien à partir de jeudi dans les Pyré nées. Un rendez-vous qu ’il at tend avec impatience. « Il a rai son, car il est extrêmement fort, il a un niveau qu ’on ne lui a ja mais connu, reconnaît Christo phe Riblon, vainqueur au som met de l’Alpe-d ’Huez en 2013. Son équipe a beaucoup pro gressé depuis quelques années, on l ’a vu samedi où il a encore deux équipiers jusqu ’à la fin. Mais ce qu ’il a de plus cette an née, c ’est sa sérénité. La pres sion semble glisser sur lui. On sent qu ’il sait parfaitement pourquoi il est là. » Hier matin, Pinot était en effet tout sourire devant une masse de micros et de caméras pour assumer ses objectifs. « Je suis arrivé sur le Tour pour finir sur le podium, j ’y suis et j ’ai envie d’y rester », assurait-il. À l ’arri vée à Brioude, le troisième du classement général a pilé de vant son bus, s’y est engouffré sans un mot, histoire de récu pérer au plus vite et d’éviter des coups de froid qui lui ont déjà été fatals. Un vrai travail de pro. « Avant sa victoire au Tour de Lombardie en octobre, il se mettait beaucoup de pression. Désormais, il se contrôle beau coup plus qu ’avant, décrypte Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour. Il a la

meilleure forme de sa carrière, Lors du chrono de Pau, il perdra peu de temps. Pour l ’instant, tout va bien mais il ne doit sur tout pas tomber dans l ’eupho rie. » Un risque que tout le staff de Marc Madiot tente de chas ser à grands coups de « rien n’est joué, il reste encore deux semaines ! » Et à l’heure de la stratégie, certains assurent qu ’il faut dé sormais se montrer discret. « Les Ineos vont le surveiller comme le lait sur le feu et ils profiteront de la moindre occa sion pour l ’attaquer. Thibaut doit leur laisser gérer la course, explique Charly Mottet. Il ne faut surtout pas qu'il prenne de l ’air ou alors le faire de façon chirurgicale lorsqu ’il y a une ouverture. Mais jusqu ’ici, toutes les pièces du puzzle sont là... » Reste juste à avoir la patience de les assembler.

IL SE CONTRÔLE BEAUCOUP PLUS QU ’AVANT BERNARD THÉVENET, DOUBLE VAINQUEUR DU TOUR

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JOURNALISTE :Bertrand Métayer

SURFACE :83 % PERIODICITE :Quotidien

15 juillet 2019 - N°23285

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Mur d ’Aurec-surLoire (Haute-Loire), hier. Thibaut Pinot, dans le peloton des favoris, encouragé par un public tout de pois vêtu.

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RUBRIQUE :Sport

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JOURNALISTE :Jean-Julien Ezvan

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15 juillet 2019 - N°23301

SPORT , -. * + (JEAN-JULIENEZVAN

@JeanJulienEzvan

ENVOYÉ SPÉCIAL À BRIOUDE

CYCLISME « On va faire sauter le Tour…» Le 14 juillet 1989, Laurent Fignon (Système U) hurle à Charly Mottet (RMO) sa volonté de donner une autre tournure à la course. Le tandem, après 20 kilomètres échevelés, sera repris sur la route de Marseille, où Vincent Barteau s’imposera, mais l’épisode a marqué par l’esprit chevaleresque déployé, le panache en bandoulière, symbole d’un cyclisme français mariant audace et ambition pour jouer la victoire finale sur le Tour de France. Depuis ce coup d’audace, le cyclisme tricolore n’avait plus vécu semblable numéro quand deux Français ont, samedi lors de la 8e étape arrivant à SaintÉtienne, donné le tournis à la Grande Boucle et la chair de poule aux spectateurs et téléspectateurs. Franck Alaphilippe, entraîneur de son cousin Julian, résume : « Voir Julian et Thibaut Pinot dynamiter le Tour, samedi, c’était fabuleux. Tous les deux avaient des intérêts communs, ils se sont bien entendus, mais ils sont tombés sur un coureur exceptionnel (Thomas De Gendt, vainqueur de la 8 e étape). Cela a donné un final de toute beautéqui a plu à tout le monde. » S’appuyant sur un tracé accidenté, tremplin pour audacieux, Julian Alaphilippe aretrouvé son précieux maillot jaune et Thibaut Pinot a grappillé de précieuses secondes sur les favoris pour sauter sur le podium. Charly Mottet a revécu l’épisode du Tour 1989 avec émotion : « Vent de côté badaboum, Laurent (Fignon) avait décidé.C’était un redoutable animateur et un inlassable attaquant. Quand il avait les jambes, il était terrible.

Julian Alaphilippe est comme ça. Et Thibaut Pinot y va, ça fait plaisir. Julian, il a l’intuition, c’est un stratège, c’est le meilleur puncheur qui existe. Il sent la course,il est adroit commeun chat. Il arrive à maturité. Il sefait plaisir et il donnedu bonheuraux gens. Il est naturel, il a du bon sens. C’est un artiste et c’est un mec qui a du cœur. Cen’est pas un méchant. Il n’est pas calculateur. Il ne faut pas qu’il sefocalise sur le classementgénéral cette année, peut-être plus tard. En a-t-il envie ? Jene suispas sûr. Un jour, il se dira peut-être je vais essayerune annéeou deux de gagner le Tour, mais il faudra alors qu’il change d’équipe. »

« Garder la tête froide » Au sujet de Thibaut Pinot, le leader serein de l’équipe Groupama-FDJ, l’ancien maillot jaune indique : « Thibaut, je pense que c’est l’ennemi no 1 d’Ineos aujourd’hui. Il est dans le viseur. Quand j’ai lu en début d’année qu’il allait effectuer des stages en altitude pour préparer le Tour, parce qu’il n’en avait jamais fait pour préparer sérieusement le Tour, je me suis dit “Ah oui, quand même.” Tous les autres, ça fait longtemps qu’ils tournent aux stages en haute altitude. Alors, attention. Sur le podium ? Ah oui. Ineos est maintenant laisse courte sur Thibaut. Ils ne vont pas lui laisser un centimètre. C’est Geraint Thomas le n o 1, Thibaut a juste à suivre. C’est à mon avis les deux seuls coureurs en phase ascendante au regard de la saison. Je vois Bernal et Fuglsang coincer dans la dernière semaine, Thibaut, lui, est tout neuf. » Face à la question qui déjà le presse, Marc Madiot avance avec la méfiance d’un vieux Sioux : « Thibaut peut-il gagner le Tour ? On n’a pas encorepasséles grands massifs montagneux et il y a encore

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RUBRIQUE :Sport

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JOURNALISTE :Jean-Julien Ezvan

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15 juillet 2019 - N°23301

un chrono individuel. On a eu de bonsapéritifs bien copieux, mais leplat de résistance et le fromage, c’est pour un peu plus tard. On est satisfait de cequ’on a réalisé, on est un peu en avance…Il reste deux semainesde course. Une mauvaisecrevaison au mauvais endroit, un mauvais placement et on rentre à la maison bredouille. Ça ne sert à rien de seprojeter trop en avant. On regarde les étapes les unes après les autres. » Philippe Mauduit, le directeur sportif de l’équipe Groupama-FDJ ajoute : « Il faut garder la tête froide, la route est encore très longue. On va avoir des surprises, des bonnes, des moins bonnes, des mauvaises peut-être. Il faut être concentréce qui nousattend . » Le Tour est prêt à se laisser emporter sur les ailes de ce tandem qui dépoussière les souvenirs, partage le présent et veut marquer ce Tour. « Celaa été un beau 14juillet, lesoutien du public a été fou, j’avais envie de dire merci à tout le monde», a souri Julian Alaphilippe.

JulianAlaphilippe encouragé par les spectateurs, dimanche, sur la route de Brioude. PETER DE VOECHT/ PHOTO NEWS / PANORAMIC

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JOURNALISTE :Alexandre Ross

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15 juillet 2019 - N°23728

V

LEVENT TOURNE Après la grosse bagarre de samedi, l’étape d ’hiera été laissée à l’échappée, et au Sud-Africain Daryl Impey. Le temps de constater que les rivaux de Thibaut Pinot ne le regardaient plus de la même manière. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

ALEXANDRE ROSS BRIOUDE (HAUTE-LOIRE) - La scène avait été délaissée par les premiers rô les hier, et il fut rapidement clair, dès le départ de Saint-Étienne, qu’ ils n ’auraient pas l ’intention d ’y remonterde la journée. ILfaut dire que beaucoup en avaient encore plein les amygdales, de l’ étape de la veille, cette folie dans les monts

Porte sautèrent dans sa roue, ce qui condamna encore davantage toute possibilité, et l ’Auvergnat devait avoir le cœur serré, hier, de

d’ entrée, dans le chrono de Düs seldorf, une facture de quarante secondes sur Chris Froome. Là, Thi ba ut Pi not est en ava nce,

défiler sur ses routes et d ’ arriver à Brioude, sa ville natale, dans

et cela change forcément la dyna mique. Avec évidemment toutes

une telle posture, sans trop savoir que faire de ce Tour de France où ses ambitions au général, malgré quelques séances de méthode

les précautions d ’ usage puisque ni les Pyrénées ni les Alpes n ’ont été abordées, et que le chrono de Pau devrait suffire à Thomas pour

Coué, ont déjà été enterrées.

reprendre ses dix-neuf secondes de débours sans sourciller. De puis l ’arrivée à Saint-Étienne, sa

Lyonnais, et Alessandro De Marchi, un des hommes forts samedi, avant de se faire planter parThomas De Gendt, connut hier un bien plus triste sort, gamelle d’ entrée et transfert vers l’ hôpital

Depuis samedi, ses rivaux ont changé de discours, et ce glissement valide à lui seul le nouveau statut de Pinot

le plus proche. Les seconds cou teaux avaient flairé le bon coup, et

Le reste ne fut qu ’ un défilé du pe loton, mené un temps par les

dait aux gros bras d ’ énumérer les candidats à la victoire finale. Là,

la bagarre fut ainsi acharnée pour monter dans le train de l ’échap pée, le temps pour Julian Alaphi

Groupama-FDJ de Thibaut Pinot, suivis immédiatement des Ineos de Thomas et Bernai. Un signe

Nicolas Portai, directeur sportif de la toute-puissante Ineos, l ’ a désigné comme l ’ ennemi nu

lippe et ses gars de passer au scanner tous les dossards et de laisser un groupe de quinze élé

supplémentaire que, depuis le départ, les forces ont bougé. Après le coup de génie de samedi

méro 1 de ses«boys». Et, encore plus évocateur, les autres leaders se sont mis à «gnagnater» à son

ments se faire la malle. Le peloton ouvrit alors le moulinet et détendit

et le passage d ’ un gant de toilette frais sur la nuque de tout le

encontre, à aller voir la maîtresse pour se plaindre de son compor

un fil de plus de quinze minutes. Largement suffisant pour que les fuyards s ’expliquent dans la der

monde, on ne peut que constater que le grimpeur franc-comtois, en pôle des favoris au terme de la

tement. Une bonne nouvelle pour Pinot d ’abord car, en l ’espèce, ils ont tort, et on ne lui donne pas rai

nière côte, celle de Saint-Just, et si Tiesj Benooty fut l ’un des plus re muants, le Belge commit l’ erreur de prendre Daryl Impey, bien plus rapide au sprint, sur son porte-

première partie du Tour, est ins tallé dans une position qu ’aucun Français n’ a occupée les derniè res années. Quand Jean-Christo phe Péraud et Thibaut Pinot, déjà,

bagages. Comme si un petit veau conduisait la camionnette qui

avaient postulé au podium en 2014, cela faisait un bail que Vin-

son parce qu ’ il est français: mais il n ’ a pas profité de l ’ aspiration d ’ une moto pour attaquer avec Alaphilippe samedi (désolé Jakob Fuglsang), et il n ’ avait pas à faire de politesse aux Ineos parce qu’ ils s'étaient emmêlé les crayons au

l ’emmène à l’abattoir. La côte de Saint-Just fut en suite quasi ignorée par les lea ders, en dehors d ’une accéléra

cenzo Nibali avait plié la course. Idem pour Romain Bardet, deux fois sur la boîte à Paris mais qui, en 2016, quand la bataille s ’était

pied de Geraint car cela nière ils

tion de Romain Bardet, qui émarge désormais, lui aussi,

engagée, avait directement perdu des plumes dans lestfeux pi e-

Dans la cour de récré, le caïd qui assaisonne son bouc émissaire

dans le deuxième

mières

sous le préau ne va pas cafter chez le pion. C ’est l’ inverse. T

du

rideau des fa

voris. Steven Kruijswijk

et Richie

étapes de montagne,

en 2017, quand

medi, ses rivaux ont changé de discours, et ce glissement valide à lui seul le nouveau statut de Pinot. À Bruxelles, il arrivait timidement en bout de liste quand on deman

ou

il avait dû payer

la dernière côte (désolé Thomas). Mais surtout démontre de quelle ma le regardent désormais.

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JOURNALISTE :Alexandre Ross

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15 juillet 2019 - N°23728

Lepeloton duTour, hier,presque tranquille, entre Saint-Étienne etBrioude.

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JOURNALISTE :Alexandre Ross

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TOURDE FRANCE 9 e ÉTAPE 1 587,1 K parcourus

reste àparcourir

1892,9KM r

Saint-Étienne - Brioude l resamedi 6

2edimanche 7

4e mardi9

5e mercredi 10 6e jeudi11

Bruxelles Mulhouse Bruxelles Binche Reims Saint-Dié-des-Vosges ► LaPlanche des Palais Royal ► Bruxelles ► Épernay ► Nancy ► Colmar Belles Filles ► Bruxelles r étape(194,5 km) 3eétape(215km) 4‘ étape (213,5 km) 5eétape(175,5 km) étape 6e (160,5 km) Atomium M.Teunissen J. Alaphilippe E.Viviani 0 c.l.m. par équipes (27,6km) TJV M.TeunissenMyM. Teunissen J.Alaphilippe J.Alaphilippe (HOL.TJV) (FRA. DÛT) (HOL.TJV) ï (FRA. DOT)

V

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JOURNALISTE :Alexandre Ross

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Lundi 15 juillet 2019 I L'ÉQUIPE

9e hier 10e aujourd ’hui Saint-Étienne Saint-Flour ► Brioude ► Albi 9eétape (170,5 km] D.Impey (AFS.ZTk MTS)

J.Alaphilippe (FRA, DÛT)

11e mercredi17 12e jeudi18 Albi ►Toulouse

13e vendredi19 14e samedi20

Toulouse Pau ► Bagnères-de-Bigorre ► Pau

15e dimanche 21

Tarbes Limoux ► Tourmalet-Barèges ►Foix-Pratd ’Albis

ê

c.l.m.

217,5km

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JOURNALISTE :Alexandre Ross

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15 juillet 2019 - N°23728

19

16e mardi23

17emercredi 24 18e jeudi25

Saint-Étienne ■Brioude 9e ÉTAPE 19evendredi 26 20e samedi 27 21e dimanche 28

Nîmes ► Nîmes

PontduGard ►Gap

Saint-Jean-de-Maurienne Albertville ►Tignes ►ValThorens

Embrun ►Valloire

Rambouillet ► ParisChamps-Élysées

CO O ex CD

177km

200km

208km

126,5km

130km

128km

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JOURNALISTE :Jean-Luc Gatellier

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15 juillet 2019 - N°23728

TOURDEFRANCE

et la patience Lajouissance Si Julian Alaphilippe porte le maillot jaune du désir, Thibaut Pinot (3e) peut, lui, envisager celui du dernierjour. Destin croisé entre deux champions qui s’assemblent sans se ressembler. partirde

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

JEAN-LUC

GATELLIER

nées),

jeudi,

dans

un gros chrono

les Pyré (vendredi

à

Pau)... Quand je sen tirai que je dé BRIOUDE (HAUTE-LOIRE) - Après leur car rière, ils pourraients créer

’ associer

une société spécialisée

la pyrotechnie.

Julian

(27 ans) et Thibaut étaient

que ça

dans

rai ce que j'ai fait l ’an dernier

Alaphilippe

beaucoup

en chef, près

Geoffroy-Guicard,

mes limites,

n 'ira plus, je lèverai le pied, et je fe

Pinot (29 ans)

les artificiers

du stade

passe vraiment

pour

habi

de plaisir:

échappées.

avec

aller dans les

Car je sais que je ne

vais pas gagner le Tour de France », résumait-il.

En écho, Pinotrépon-

tuel chaudron des Verts, les foot balleurs de l ’AS Saint-Étienne, sa

dait qu ’ il ne sait pas s ’ il va gagner

medi, veille de Fête nationale.

de montrer

« (sa) vraie valeur»

(comprenez,

retourner

Deux jours

auparavant,

avait performé Planche

le Tour de France, mais sa volonté

Pinot

sur ses terres

à la

des Belles Filles (5 e, dans

la roue de Thomas), où se trou vaient sa famille et ses suppor ters. Au matin lippe

reçut

du 14juillet,

la visite

le bus de l ’équipe

devant

ninck-Quick

de ses maillotsjaunes

en lui glissant:

Tour

« Tu le donneras

» Une éphémère

douceur

où le champion,

étoffe,

avec

pendant

du

toujours

chaque

le lien

à

cure de

dans l’ effervescence

plus populaire tissé

Deceu-

Step. Il lui a tendu un

exemplaire maman.

Alaphi

de son père

jour,

dium

parisien,

3 e place) est considérable.

“ La clé de la réussite, c’est la fraîcheur physique 7F

I

min...

Comme

même

profil, Alaphilippe

THIBAUT

Chacun

sa route, chacun

ne se croisent le voyez maillot

a re

que Pinot posait le

un domaine

délaissé

pour privilégier

Alaphilippe

dernier

continue

les plus strictes

d'émettre

réserves

: «Je ne

suis pas un rêveur, mes ambitions général n ’existaient

au classement pas au départ, tombées Maillot

elles

ne sont pas

du ciel parce

que j'ai le

Jaune. Mon seul rêve, c ’est

de belles

étapes

de montagne

Pinot

excepté

d ’ une

à l’ automne au Tour de

la pression

du résultat.

de

En 2019,

ils se retrouvèrent

pour

mière

sur Tirreno-

fois en mars

Adriatico.

Le coureur

ninck-Quick deux

chaque jour, de faire

par

a brisé les chaînes

de repousser pour le maillot

de métier

les courses

où son festival

triomphal

de courir

son

« avec

Lombardie

essayer d ’aller le plus loin possible, mes limites,

qu ’ il porte

reste les classiques,

pied sur un virtuel podium (3 e). À cette formidable aventure,

semaine,

Vous

dans

mais le cœur

le

et Pinot

pas souvent.

jaune,

amour»,

PINOT

son che

ils n ’ ont pas

flamboyant

d ’Alaphilippe

la précieuse

sur le po

cinq ans après sa

Dauphiné,

de Deceu-

Step y préparait Milan-San

coureurs

nouveau

la pre

Remo.

son Les

se croisèrent

à

en juin, au Critérium

du

chacun

dans son rôle:

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le classement chasse

pour Pinot

aux étapes

(5 e), la Trente-cinq,

(une victoire)

Quand printemps (succès

sortait d ’ un de réussite

ce dernier couronné aux Strade

lan-San

Remo,

lonne),

Pinot

Bianche,

était

des premières avant de repartir pour

France.

à Mi-

à la Flèche

le Tour

pour aborder

explique-t-il.

Après

(fin mars),;

le Tour,

« Sky-lneos imiter,

» sans chercher

contraint,

« Entre

mon abandon de l ’arrivée,

veille

des à les

en 2018.

au Giro (la

en mai)

Basque,

en 2019. Il

course

à éta

mois

et la

de

dépensée

et aux

beaucoup,

ces derniers jours

du

plus d ’efforts

cette

semaine,

Alaphilippe.

Quand

on

vise le général, il faut courir au mil limètre. Ce n ’est pas ce que j'ai fait. » Hier, on l’ a même

vu saluer

le Tour de Pologne,

très bien marché gne

(6 e avec

d ’ étape). modèle.

et ça a

au Tour d ’Espa deux

Je voulais

victoires reprendre

ce

» Le plan était d ’aborder

le Tour avec 35 jours « la moyenne leaders»,

de course,

de tous les autres

soulignait-il.

vant, je montais

«Aupara

à 40 voire 45. »

le public

qui criait

pédalant mercié Pinot

[«sij

en

’avais pu, j ’aurais re

prendre

Imaginez

le leadership

du

Tour: vous ne le verrez pas adop ter cette posture. À la fin de l ’ étape,

Alaphilippe

est

en Colom

de l'hiver

d ’ entraînement

puis un en Sierra

au sud de l ’ Espagne,

Nevada, mai.

un passage

Pinot

stage en hypoxie en janvier flancs

du volcan

Wigginset sait-on

un surles

Teide, aux Cana balisés

de

par Armstrong, C ’ était, pen-

Froome.

chez Groupama-FDJ,

formidable

en

a expérimenté

une

d ’ action

opportunité

ner un nouveau

levier de progres

sion. Le leader

mit, à tort ou à rai

son, sur le compte causes

de l ’ altitude

de sa santé

les semaines

fragile

qui suivirent.

pas prendre

Il ne

le risque

« rappel

» avant

envisagé

de se rendre

le Tour

les

dans d ’ un

(il avait

à Val-Tho-

rens, à 2365 mètres, où s ’achève l ’ultime étape alpine le 27 juillet). Vous

connaissez

not... Casanier,

statut

Thibaut

Pi

qu ’il reven

rentré

dans son rôle car il a une capacité exceptionnelle tuation

à passer

à une autre:

attaquer

dans

d ’ une si

«J ’auraispu

le final,

mais

ce

n 'était pas nécessaire, je n avais au cun intérêt. Hier (samedi), oui, je

I “ Quandon vise le général, il faut courir au millimètre. Cen ’est pas ce que j ’ai fait JULIAN

son prénom,

tout le monde»].

bie à la sortie

de

Alaphilippe,

avec un séjour

voulut

Vuelta (fin août), j'ai peu couru, seu lement

obligé

Pour

est devenue

puis longtemps

«Je pense avoir fait

beaucoup

l ’altitude

ries, sur des parcours

à en payer la note

que les leaders souligne

du

France).

premiers

en montagne.

Tour

dans leurs phases

préparation.

camp

Tour de

Critérium

Tour

Tour, il s ’ attend

sur lui-

forcé,

Il

Tirreno-Adriatico,

Lénergie

a

méthode

dans la

(Tour de San Juan,

Dauphiné,

la fraîcheur

en l’ expérimentant

même,

année

du Pays

deux semai

une vieille

les

impressionne.

onze victoires

'ai'eu envie de

» Le Franc-Comtois

reproduit

Sa régularité

le grimpeur

(res

dans

pes où il n ’ a pas levé les bras cette

Bien sûr, il faut du travail mais la clé

physique.

de résultats

Colombie,

c'est

en Ar

avec une obligation

Pinot a une maison, Alaphilippe, une vie de bohème Paradoxalement, le puncheura monté plus souvent ies cols que

de ferrailler

de janvier

n ’y a pas une seule

le plein d'énergie.

de la réussite,

le mois

le Tour de Ca

poser le vélo pendant nes pour refaire

qu ’ il n ’a cessé

compte

Pi

n ’ a guère

lui,

performance

de

pour

que son compatriote,

classiques.

deux mois. Je voulais tester ce nou veau schéma

sauf

pectée)

compétitions sur un autre cy

préparer

plus couru

gentine,

: récupérer

« La pause a duré presque

talogne

un de plus,

not. Alaphilippe,

depuis

Wal

à demeure,

avec un mot d ’ ordre

cle

pas

c était le cas à Bruxelles

pourAlaphilippe.

ALAPHILIPPE

devais le faire et je l ’ai fait. Là, j'ai pris sur moi, je suis resté concentré le final.

» L’ anecdote

sur

confirme

aussi qu ’ il est dans la jouissance du maillot,

pendant

que Pinot est

dans la patience.

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dique,

il apprécie

sa grande

la tranquillité

maison

sur un terrain

de

en bois bâtie

familial

transmis

de génération en génération sur le toit de la commune de Mélisey (Haute-Saône),

administrée

par

son père. Il aime aussi veiller un troupeau trentaine

de bêtes. Alaphilippe

pourrait pass ’occuperd il est trop souvent parti il

n ’a même

mer

ouverte trouvent

Ses habi

de chute

affectifs

se

près

de

à Désertines, où il a grandi

Montluçon,

de fer

(« alors je la laisse

», rigole-t-il).

points

ne

’ un chien, pourcela,

pas le temps

sa valise

tuels

sur

d ’ une

hétéroclite

et habi

tent ses parents

et ses deux petits

frères;

où son meilleur

à Blois,

ami, Florian

Touzeau,

entraîne

le

club local. Entre la fin de sa reconnaissa nce des cols des Alpes et le voyage

vers

grand

Bruxelles,

départ,

chez

son

Franck

pour

cousin

et entraîneur

Alaphilippe,

à Saint-

Amand-Montrond

(Cher).

fant de la balle

s ’ accommode

cette vie de bohème que pas

de sacrifices.

tourbillon

populaire

que,

Cet en de

qui ne man Face au et médiati

qu ’ il a lui-même

dernier,

le

il a passé trois jours

créé

avec le maillot

l’ été

à pois rou

ges, face aux vacheries

de la vie

su rto ut q u i o nt asso mbri

cette a n -

née 2018, Lejeune homme

a mûri.

L ’agité

confie

« apprécier un coin

Avantdedisputerle Tour,Pinotavaitaffiné sapréparation lorsdu CritériumduDauphiné débutjuin,course surlaquelleil avait retrouvéuncertain Alaphilippe.

qu ’ il commence

le silence

», seul,

de la Principauté

à dans

d ’An

dorre, où il a acheté une maison cet hiver. Le silence de la monta gne ava nt la g ra nde ba ga rre .’t

“ Mon seul rêve, c’est essayer d’aller le plus loin possible, de repousser mes limites, de courir pour le Maillot Jaune chaque jour FF JULIAN

desonpère, Jacques, devant lebusdesonéquipe Deceunlnck-Quick Step,àqui ilaoffertunexemplaire desonmaillot jaunejusteavantdes’élancer.

ALAPHILIPPE

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CONCENTRES Biencalédans lesroues desesadversaires pourlegénéral (Thomas, Bernai etQuintana), Pinot aencore fait preuve desérénité aucours del'étape, tandisqu’Alaphilippe étalaitsamaîtrise etsascience delacourse.

l'accélération conjointe deBardet, Porte etKruijswijk dansladernière difficulté dujour,Alaphilippe a revêtu pourlacinquième foislemaillotjaunesurlepodium.

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e i up q LE / n o p a P r ad ren B

ThibautPinotetJulianAlaphilippe, soudainement complices aprèsleurchevauchée commune samedi versSaint-Étienne, s’échangent unregardaumoment defranchirlaligned’arrivéedela8eétape,dontilssontsortisgrandsbénéficiaires.

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Mantey/L'Equ/pe

Très sollicitéparle public etlesmédias depuis ledébut duTour, à Bruxelles, le 6juillet,Pinot avusacotedepopularité grimper unpeuplusencore encejourdeFêtenationale.

Stéphane

|i)Δli]j

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31

h

La Nouvelle République Lundi 15 juillet 2019

cyclisme | tour de france 2019 le chiffre

Destins croisés Sur la route de Saint-Étienne, Alaphilippe et Pinot ont uni, plus que leurs efforts, leur destin. Un coup magistral pour un duo gagnant. Jusqu’à quand ? De notre envoyée spéciale à Brioude

D

écidément, ces deuxlà sont faits pour s’entendre. Ils n’ont pas le même profil, mais bien ce même instinct de la course. Ce même panache, ce même amour du vélo. Celui où le bonheur se vit dans la souffrance de l’instant. Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot s’étaient arrachés, jeudi, du chemin blanc de la Planche des Belles Filles pour tenter de voler un peu de temps au temps. Quelques jours en jaune de plus pour le premier, une poignée de secondes sur tous les favoris de ce Tour pour le second (à l’exception de Thomas). Alaphilippe avait échoué d’un fil mais certainement pas renoncé à son destin doré. Pinot, lui, avait posé une première pierre.

“ Julian peut garder ce maillot jusque dans les Alpes ” Et voilà que samedi, alors même que c’était « téléphoné » comme le dira Julien, le frère et entraîneur de Thibaut, ils ont fait un casse dans la côte de Jaillière. A l’instinct, encore et toujours pour Alaphilippe qui a assuré en conférence de presse que non, il

Les coureurs attendent-ils la journée de repos avec encore plus d’impatience qu’elle vient un jour plus tard ? Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot, à la limite de la rupture, samedi. Et au bout de l’effort, ils ont été plus que récompensés. Ou la démonstration de l’attaque qui gagne. (AFP)

ne connaissait pas le final. « Je ne suis jamais passé par cette côte. Ce n’était pas du bluff, je ne suis pas du genre à en faire. » Ses adversaires ne le savent que trop bien… Thibaut Pinot, lui, a ajouté la stratégie fine et opportune. « Je savais que Julian allait attaquer et je me suis préparé toute la journée à essayer de le suivre. » La suite, c’était des intérêts partagés. Une sacrée partie de manivelles. Et le jackpot pour l’un comme pour l’autre. Avec le maillot jaune, de nouveau pour

J

Cela change-t-il des choses d’être en maillot jaune ? « Il y a des choses qui changent, mais moi, je reste le même. Hier

Cela faisait quinze ans que deux Français ne s’étaient pas retrouvés à occuper la première et la troisième place du Tour de France. Cela remonte donc à 2004 avec Thomas Voeckler en jaune et Sandy Casar à la troisième place. Et cela avait duré de la 7e à la 12e étape. Avec le duo Alaphilippe Pinot, cela pourrait durer jusqu’à mercredi. A partir de jeudi et des Pyrénées, ce sera du bonus pour Alaphilippe.

la question

Alaphilippe, 28 secondes de prises – ce qui n’est pas loin d’être énorme sur pareil terrain – pour Thibaut Pinot et deux destins qui n’ont peut-être pas fini de s’entrecroiser sur ce Tour de France. Car, après avoir connu un dimanche tranquille sous le soleil du Massif central, ils ont rendez-vous dans les Pyrénées, à partir de jeudi. Ils n’y seront pas seuls, leurs intérêts ne seront peut-être plus partagés. Mais qu’importe : ils vont encore jouer sur leur vélo. Car ce Tour

Alaphilippe n’est “ pas un rêveur ” ulian Alaphilippe est bien le grand bonhomme de ce début de Tour de France. Et pas seulement parce qu’il va vivre sa quatrième journée en jaune. Une de plus, selon sa logique du « jour après jour ». Non, celui qui est le meilleur coureur du monde est aussi une des personnalités les plus attachantes du peloton. Et il l’a encore montré hier matin, en arrivant à Saint-Étienne où sa famille l’attendait. La scène est rare. Le bus des Deceuninck s’est arrêté à l’entrée du paddock, et Alaphilippe est apparu à la fenêtre du chauffeur, pour saluer le public. En bas, son père, en fauteuil roulant, l’attendait. Quelques minutes plus tard, ils se retrouveront au pied du bus. Un long échange, empreint d’humanité. Alaphilippe, qui vient d’offrir un maillot jaune à son père, n’entend pas les photographes. Il profite de ces instants tellement précieux. Et c’est le même que l’on retrouve quelques heures plus tard en conférence de presse. L’exercice est parfaitement maîtrisé, même s’il consume de l’énergie.

15

tude. Je ne suis pas un rêveur. Mes ambitions au classement général n’existaient pas avant d’arriver au Tour, elles n’ont pas changé. On peut rêver un peu, en pensant le garder le plus loin possible. Et je pense que c’est ce que je vais faire. Je vais repousser mes limites, continuer à prendre jour après jour. Et le jour où je sentirai que cela ne va plus, je me relèverai et j’essaierai de faire comme l’an passé, d’aller chercher des étapes. J’ai déjà donné beaucoup par rapport aux leaders. Il ne faut pas confondre le fait d’avoir le maillot jaune et de le ramener à Paris dans deux semaines. »

Alaphilippe est resté au chaud, dimanche. (AFP)

(samedi), je devais attaquer, je me suis fait plaisir, j’avais les jambes pour le faire. Aujourd’hui, j’aurais pu mais je n’avais pas intérêt à le faire. J’ai pris sur moi. L’équipe a fait un très bon travail. Il fallait rester concentré et j’ai fait ce que je devais faire. »

Nourrissez-vous de nouvelles ambitions ? « Le plus dur reste à venir. J’ai fait beaucoup de reconnaissances et je sais ce qui nous attend avec de la haute montagne et beaucoup d’arrivées en alti-

Entre le Tourmalet ou le contre-la-montre individuel, sur quel terrain vous sentez-vous le plus vulnérable ? « Le Tourmalet, avec l’altitude, cela va vraiment être terrible pour tout le monde et le classement va beaucoup changer. Sur le contre-la-montre, je peux me surprendre et plus que limiter la casse. Je sais que je peux faire un bon chrono. Par contre, je sais que je peux être limite si je fais la vraie bagarre avec les favoris dans le Tourmalet. » Propos recueillis par A. M.

a tout pour être le leur. D’ailleurs, Thibaut Pinot, qui regarde sans jalousie la réussite d’Alaphilippe (« tout le monde a le regard sur Julian et moi ça me va ») ne doute pas que le Montluçonnais sera au rendez-vous de cette fin de semaine. « Je le sens en forme. On sait qu’il a déjà réalisé de beaux numéros en montagne. Julian peut garder ce maillot jusque dans les Alpes. » Pour le passer à Pinot ? Avec eux, on peut rêver en grand ! Annaïck Mainguy

D’ordinaire, la première journée de repos est toujours placée le lundi. Cette fois, ce sera demain seulement. Si les coureurs sont fatigués, à l’image d’Impey qui a indiqué que « c’est une des premières semaines les plus dures » qu’il ait connue sur le Tour, c’est aussi un mal pour un bien. Thibaut Pinot, en tous les cas, a trouvé à positiver : « On préfère que ce soit le mardi parce que comme ça la semaine avance plus vite (sourires). On a un chrono, une étape au Tourmalet qui est courte, on sait que la deuxième semaine va passer vite et on est plutôt content. »

Groupama-FDJ cultive sa “ bulle ”

M

arc Madiot a vécu par procuration le numéro de Thibaut Pinot, samedi aprèsmidi. A la radio, coincé derrière la voiture-balai. Dimanche matin, au pied du stade GeoffroyGuichard, le patron de Groupama-FDJ était très loin de la transe qui l’habite parfois devant les exploits de ses hommes. A l’image de son équipe qui s’échine – mais sans feindre pour autant – à rester calme devant cette attente qui monte, qui monte au fil des jours. « Je n’ai pas vu d’euphorie hier soir après l’étape, témoigne Marc Madiot. Je n’ai pas senti de déb o r de me n t au s ei n de l’équipe. » Impression confirmée, en effet, au pied du bus samedi, après l’étape où chacun est monté comme si de rien n’était.

“ Cela peut vite basculer dans un sens ou dans un autre ” Le staff, lui, passe son temps à relativiser. Certes, le bilan est là. Et Marc Madiot ne va « pas non plus dévaluer ou sous-estimer ou tenter de vous faire croire que l’on n’est pas heureux de ce qu’on a réalisé. On est satisfait, on est même en avance un peu sur ce qu’on espérait ». Mais « cela fait vingt-trois ans que je suis dans ce métier. Je suis bien placé pour sa-

Madiot et son staff tempèrent les ardeurs autour de Pinot. (Photo NR)

voir que cela peut vite basculer dans un sens ou dans un autre. Des bons moments, heureusement on en connaît, des moins bons, on en connaît aussi. Cela permet de rester plus calme et d’être dans la tranquillité par rapport à ce qu’il peut se passer. » Quant à la pression médiatique, elle est presque balayée d’un revers de main par une équipe qui, de fait, organise parfaitement le rapport aux médias depuis le départ. « On la vit de l’intérieur de notre bulle, confie encore le manager de Groupama-FDJ. On essaie de bien préserver cette bulle justement, cette cellule familiale si je puis dire. » Et c’est sans doute l’un des secrets de la réussite actuelle de Groupama-FDJ et de son leader, en particulier. A.M.


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