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Grand dossier

Laïcité : 120 après la loi de 1905, où en sommes-nous ?

www.unsa-education.com

Actus et revendications

Voie professionnelle, plan diversité et couverture prévoyance

Pas si simple

Faut-il rembourser la dette de la France ?

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Édito

de la secrétaire générale

Les lignes qui suivent pourraient avoir été écrites aujourd’hui : une invitation à sortir des postures, à affronter les responsabilités du moment, à se hisser au niveau des enjeux plutôt qu’à se réfugier dans le bruit.

« Tout le monde s’accorde à dire que la question doit être posée, discutée et tranchée dans le calme, avec sang-froid... Vous êtes des hommes politiques aux prises avec les difficultés d’un problème politique posé par des évènements qu’il n’a pas été en votre pouvoir d’éviter. Ce problème, vous avez le devoir de lui donner la prompte solution que comportent à la fois les principes et les intérêts de la République. »

Face au spectacle politique offert depuis des mois, il serait en effet tentant de voir en ces mots une critique contemporaine des débats stériles, renoncements ou surenchères qui finissent par éloigner les citoyen.nes. Mais ce texte vise plus haut : il ne parle pas de notre temps, mais de mars 1905.

Aristide Briand y exhorte ses collègues députés à faire œuvre politique au sens plein : regarder loin et agir juste. C’est ainsi que naît la loi de séparation des Églises et de l’État. Une grande loi de liberté, qui garantit la liberté de conscience et d’expression. Une loi d’égalité, qui reconnaît les mêmes droits à celles et ceux qui croient et à celles et ceux qui ne croient pas. Une loi de fraternité, qui protège chacun de toute stigmatisation fondée sur ses convictions.

Cette loi, instaurant le principe républicain de laïcité, est entrée en vigueur le 9 décembre 1905. Et c’est elle qui nous permet, chaque jour, de vivre, d’apprendre, de construire ensemble, riches de nos différences.

La laïcité n’est pas seulement un principe juridique : c’est une promesse politique. Elle témoigne que la politique, la vraie, est capable de s’élever au-dessus des crises pour fabriquer du commun. Que la politique n’est pas condamnée au spectacle, aux commentaires permanents ou aux postures qui saturent l’espace public. À l’heure où le débat public se rétrécit, où la démocratie vacille, nos décideurs feraient bien de s’en souvenir.

La démocratie ne se nourrit ni de résignation ni de divisions, mais d’un travail patient, et exigeant. Et pour l’UNSA Éducation, ce mois de décembre rappelle que la République peut et doit encore chercher ce qui rassemble plutôt que ce qui divise. Bonne lecture !

Morgane VERVIERS

Secrétaire générale de l’UNSA Éducation

Sommaire

Ensemble pour faire la différence 4 Actus et revendications 7

Laïcité : 120 ans après la loi de 1905, où en sommes-nous ? .............................................. 13

Une page d'histoire : des syndicalistes dans les cabinets ministériels ...................... 21

Pas si simple : Faut-il rembourser la dette de la France ? 22

ultra-marin, RDVA 2025 et colloque du

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Ensemble pour faire la différence

DU NOUVEAU À LA CULTURE

L'UNSA Éducation a mis en place un important programme de visites syndicales.

25 000 agents fonctionnaires et contractuels travaillent au sein du ministère de la culture. Ils opèrent dans les grands établissements (Le Louvre, Orsay...), dans les directions régionales des affaires culturelles, les écoles d’architectures, les musées. Avec ses syndicats, le SNSCUnsa et le SNATEAU-Unsa, l’UNSA-Éducation a mis en place un ambitieux programme de visites syndicales. Les équipes militantes sont sur le terrain pour rencontrer les agents, les écouter, leur parler UNSA, leur proposer de l’information et de la formation. La dynamique UNSA est forte dans ce ministère.

« Quand on a des gamins qui ont connu la faim, la peur, la nuit sans lumière, leur priorité, ce n’est pas de résoudre une équation du second degré. C’est de survivre ».

URGENCE À MAYOTTE

Congrès du SNIES UNSA

40 ANS DE SYNDICALISME POUR CÉLÉBRER LE MÉTIER D'INFIRMIER.E

En congrès national du 25 au 27 novembre, le SNIES fait évoluer la notion de service syndical pour promouvoir un compagnonnage professionnel.

Fort de sa dynamique et des nombreux adhérent.e.s qui le rejoignent, le SNIES-UNSA propose à chaque infirmier et infirmière un appui solide ainsi que des outils, formations, et réseaux au service de leur activité professionnelle.

Le congrès se tenait à Reims dans la région Grand-Est. Un très bon anniversaire au SNIES qui fêtait ses 40 ans d’existence !

D’une phrase, Jean-François Pollozec, le secrétaire régional UNSA Éducation à Mayotte, résume le drame et la complexité de la situation dans l’île. Avant le cyclone Chido, Mayotte était déjà en butte à de multiples difficultés. Surpopulation, manque d’eau, insécurité et faim étaient déjà les marqueurs de la situation mahoraise. Les ravages générés par Chido ont rendu la situation dramatique. Aujourd’hui, pourtant, le tourbillon médiatique est passé, portant son regard sur d’autres malheurs du monde.

Équipe éditoriale

Directrice de la rédaction : Morgane Verviers

Directeur de la publication : Pierre Château

Rédacteur en Chef : Nicolas Anoto

Secrétaire de rédaction : Elise Capéran

Ont participé à ce numéro : Denis Adam, Nicolas Anoto, Mohamed Attia, Karine Autissier, Géraldine Alberti-Baudart, Elise Capéran, Willie Charbonnier, Véronique de Aguiar, Stéphanie de Vanssay, Benoit Kermoal, Béatrice Laurent, Gilles Leluc, Laurence Naumot, Stéphane Soreau, Gilles Tena, Solenn Texier, Constance Thevenot et Morgane Verviers.

Inlassablement, Jean-François Pollozec, rappelle que l’urgence demeure et que sur l’île, l’école est un refuge, avec ses personnels qui sont en première ligne. Mayotte est dans l’urgence et c’est un investissement dans la durée qui est nécessaire. Pour l’École, un programme massif de constructions est indispensable. En parallèle, il faut de nombreux recrutements d’enseignants formés et assurés de la pérennité de leur mission. L’UNSA Éducation rappelle que l’île est dans la République, et que l’État doit faire face à ses responsabilités.

Illustration : AdobeStock, Freepik, Pexels Maquette et réalisation : www.ceciliabertin.com

Publicité : tresorerie@unsa-education.org

Impression : Imprimerie IPS80 000 exemplaires

Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement annuel de 18,40 €.

Éditeur : UNSA Éducation 87bis, Avenue Georges Gosnat 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX

Tél. : 01 56 20 29 50 national@unsa-education.org www.unsa-education.com

RENCONTRES EN TERRAIN D’ÉDUCATION DE L’UNSA ÉDUCATION DANS LES HAUTS DE FRANCE

ÉCHANGES SUR LA LAÏCITÉ ET LA CITOYENNETÉ

AVEC LE SEP-UNSA

Après Nantes sur la mixité scolaire et sociale, Nancy sur la santé des jeunes, Angoulême et Limoges sur la ruralité, et en Seine-SaintDenis sur le vivre ensemble, les rencontres en terrain d’éducation de l’UNSA Éducation ont fait étape les 16 et 17 octobre à Arras, Lille et Tourcoing.

L'équipe locale de la fédération recevait la secrétaire générale, Morgane Verviers, pour un ciné-débat autour du film « Liberté, égalité, laïcité », une rencontre au collège Nina Simone autour d’un projet laïcité construit avec les élèves et une table-ronde au Centre social Marcel Bertrand animée par le SEP-UNSA. Cette réunion faisait intervenir des représentants associatifs des Ceméa, de l’Afev et de la Ligue de l’enseignement, avec la participation de professionnels de l’éducation populaire et d’habitants du quartier.

SIEN-UNSA

LE CONGRÈS DU SI.EN-UNSA

s'est tenu à Paris les 14 et 15 octobre 2025

Le bureau national du Syndicat de l’Inspection Nationale élu en juillet 2024 a été reconduit avec Sébastien Collet comme secrétaire général, Éric Fuentes comme adjoint pour le 1er degré, Jean-François Gaboret comme adjoint pour le 2nd degré, Joël Delrot à la communication, Reinald Loridan, expert inter-degré et Patrick Roumagnac en tant que trésorier. Lors de ce congrès, une intervention d’Élie Allouche (Direction du Numérique pour l’Éducation du ministère) a permis des échanges nourris sur les enjeux de l’intelligence artificielle dans l’éducation et ses impacts sur les pratiques professionnelles.

Le SE-UNSA fête ses adhérents

Le SE-UNSA a le vent en poupe, il gagne des adhérents et leur propose des moments forts de qualité. En octobre, c’était la Fête des adhérents. Dans les sections et au siège national, des animations, des temps de convivialité, des formations et, des temps de pause étaient organisés. Cette année et pour chaque département, une tombola numérique a récompensé deux adhérents (1 actif et 1 retraité). Le 8 octobre, plusieurs webinaires étaient proposés aux adhérents. Une chanteuse lyrique proposait un temps sur l’hygiène vocale et Lilian Thuram faisait partager son combat contre les discriminations. Oui, pour ses adhérents, le SE-UNSA est bien plus qu’un syndicat !

Dina Jean-Louis, nouvelle secrétaire régionale en Martinique

La section régionale de Martinique change de visage. Dina vient d’en prendre la tête après de longues années de militantisme au sein de son syndicat. Engagée dès sa formation à l’IUFM (ex INSPE), Dina milite au SE-UNSA, où elle assure d’abord la mission de secrétaire écoles puis de responsable « entrée métier ». Engagée également au service de son école dont elle est directrice, elle représente notre fédération au sein de la formation spécialisée du CSA. Dina va désormais coordonner la vie fédérale en Martinique et à ce titre, s’investir dans la préparation des élections professionnelles 2026 sur l’île. Bon vent à Marc Adaime, ancien SR Martinique et nouvel IEN en région parisienne !

PLAN DIVERSITÉ

AGIR CONTRE LES DISCRIMINATIONS AU TRAVAIL

Le plan Diversité, élaboré au fil de plusieurs groupes de travail menés au sein de la DGRH entre juin et octobre 2025, illustre la détermination de l’UNSA Éducation à faire avancer concrètement la lutte contre toutes les discriminations.

Alors qu’un premier projet traitait a minima l’âge, l’orientation sexuelle et les activités syndicales, notre organisation a exigé une approche globale plus vaste, conforme à l’ensemble des critères légaux : origine, handicap, état de santé, religion, opinions, apparence, précarité sociale ou territoriale.

Grâce à cet engagement fort de notre organisation, la réunion du 23 septembre a débouché sur un plan structuré autour de cinq axes, cohérent avec les plans « égalité professionnelle » et « handicap » élaborés par la DGRH ministérielle. L’UNSA Éducation a ainsi obtenu la mise en place d’une présentation harmonisée, avec des indicateurs précis, garantissant un pilotage clair et efficace. Nous restons vigilants : la diversité doit être intégrée aux missions des référents égalité et accompagnée de formations pour combattre les biais cognitifs. L’UNSA Éducation continuera à agir pour que ce plan Diversité devienne un véritable levier de justice et d’égalité dans nos ministères.

L’UNSA ÉDUCATION, FER DE LANCE

D’UNE POLITIQUE HANDICAP AMBITIEUSE ET CONCRÈTE

L’UNSA Éducation s’affirme comme acteur clé et essentiel de l’inclusion sur le lieu de travail. Ainsi, l’Unsa Éducation a largement contribué au Plan handicap ministériel 2023-2027 (à paraître).

Notre engagement vise à garantir un environnement de travail inclusif pour l'ensemble des agents de la sphère éducative en situation de handicap à travers le renforcement de l’accompagnement de proximité, la consolidation

de l’accès à l’emploi et le maintien des parcours professionnels. Nous revendiquons la mise en place d’un comité de pilotage paritaire, des bilans annuels et la transparence sur la convention du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP).

L’UNSA Éducation rappelle que le handicap ne doit pas être traité isolément : il doit être intégré de façon transversale dans l’ensemble des démarches des ressources humaines. Seule une approche intégrée, portée par un dialogue social renforcé, garantira l’efficacité et la cohérence de l’action publique. Notre mobilisation reste totale pour un accompagnement sans rupture, de l’accueil à l’évolution de carrière.

VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES

L’U NSA Éducation à l’honneur

Le 22 octobre, l’U NSA Éducation a participé à la 20 e édition du Carrefour Santé Social MGEN dont elle est un partenaire historique. La table ronde sur « La formation du citoyen de demain » a été l’occasion de retracer notre action remarquée sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Grâce aux engagements adoptés en 2022, à un dispositif de signalement, à la formation des cadres et à une formation interne, cet enjeu est mieux appréhendé à tous les niveaux de notre organisation, au service d’un engagement croissant des militantes et d’un cadre de travail respectueux et serein.

PRINTEMPS 2026 : LA RÉFORME DE LA

FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANT.E.S ET CPE VA ENTRER EN VIGUEUR

Désormais le recrutement se fait au niveau Licence, et s’effectue toujours par concours. Suivent deux années rémunérées de formation en alternance, avant la délivrance d’un master. Pendant deux ans le recrutement à Master 2 va perdurer temporairement pour permettre aux étudiants et étudiantes engagé.es dans les parcours MEEF de les terminer.

L’UNSA Éducation a toujours soutenu le principe d’une formation professionnalisante pendant laquelle les lauréats des concours sont rémunérés. Cela fait partie des facteurs d'attractivité car le fait de poursuivre des études supé -

rieures plus longues pouvait dissuader des étudiants issus de milieux populaires.. De nombreuses réunions de concertation ont eu lieu pour décortiquer chaque brique de cette réforme systémique qui touche deux ministères (enseignement supérieur et éduca-

CONVENTION CITOYENNE DES TEMPS DE L’ENFANT

tion nationale). Avec ses syndicats SNPTES UNSA, Sup’ Recherche UNSA et SE-UNSA, l’UNSA-Education continue à poser des alertes pour la mise en place d’une formation qui tienne compte des conditions de travail des personnels qui la déploient.

Une complémentarité des temps dans un cadre contractuel adapté et respectueux des enfants, des jeunes

et des personnels

Après de nombreuses rencontres, échanges et éclairages menés pendant plusieurs mois, notamment auprès de jeunes directement concernés, les citoyens tirés au sort travaillent sur leurs préconisations, qu’ils ont finalisées dans un rapport le 23 novembre dernier. L’UNSA Éducation et ses syndicats (SE-UNSA, SEP-UNSA, SNPDEN-UNSA) ont été auditionnés dans le cadre de cette réflexion. Nous avons rappelé à chaque étape notre volonté d’une complémentarité et d’une articulation des temps, des acteurs et des activités éducatives menées dans et hors l’école, dans le respect des rythmes et des besoins des enfants et des jeunes. Nous avons ainsi répété à chaque audition que cette réflexion doit permettre de valoriser, d'accompagner et de former les personnels dans l'exercice de leurs missions.

Voir les cahiers d’acteurs de l’UNSA Éducation et du Syndicat de l’Education Populaire de l’UNSA déposé dans le cadre des auditions : https://conventioncitoyennetempsenfant.lecese.fr/ se-documenter/les-cahiers-d-acteurs

Réforme des retraites : l’UNSA continue de revendiquer son abrogation

La suspension de la réforme des retraites est la première inflexion depuis son adoption via l’amendement 49.3 de la constitution, en 2023, qui avait provoqué une mobilisation sociale d’ampleur. Depuis, l'UNSA n'a cessé de réclamer l'abrogation de cette réforme injuste et inefficace, qui aggrave les inégalités et ignore les réalités de terrain.

Quelle est la situation, alors que nous écrivons ces lignes, début novembre ?

Le 2 octobre, partout en France, les syndicats de l'UNSA Éducation manifestaient contre l'austérité budgétaire et pour l'avenir du service public

La suspension gèle temporairement les deux volets de la réforme de 2023 : - Âge d'ouverture des droits à la retraite à 62 ans et 9 mois ; - Durée de cotisation à 170 trimestres pour accéder à un taux plein (sauf catégories actives).

Les personnes nées en 1964 gagneraient 3 mois : elles pourraient partir à 62 ans et 9 mois (au lieu de 63 ans) et auraient besoin de 170 trimestres cotisés pour partir à taux plein (au lieu de 171).

Celles nées en 1965 pourraient partir 6 mois plus tôt : 62 ans et 9 mois (au lieu de 63 ans et 3 mois), toujours avec 170 trimestres de cotisation pour une retraite à taux plein. Pour les personnes nées après 1964, rien n’est donc résolu. L’UNSA continue de demander l’abrogation complète de la réforme des retraites, sans pénaliser les retraités ni taxer les mutuelles. L’UNSA revendique également un accès de droit à la retraite progressive pour les agents publics qui en font la demande.

Couvrez-vous en prévoyance !

À partir du 1er mai 2026, le ministère proposera une couverture prévoyance collective, qu’il financera, à hauteur de 7 euros par mois.

Cette couverture comprendra un pack de base, qui couvre le décès, le congé longue maladie et l’invalidité. À ce pack pourra être ajouté une option, qui couvre le congé maladie ordinaire et le congé longue durée.

La prévoyance consiste à se couvrir contre la baisse de rémunération qu’entraîne chacune de ces situations, avec un capital versé aux proches en cas de décès. Trop de collègues se retrouvent dans des situations financières catastrophiques, suite à un congé maladie ou à un accident de la vie.

Le contrat prévoyance proposé par le ministère est facultatif : chacun.e peut choisir d’y adhérer ou pas, ou de se tourner vers un contrat individuel vers l’organisme de son choix, de préférence un organisme mutualiste.

L'UNSA, votre alliée du quotidien

Comprendre la couverture prévoyance statutaire (du fait d’être agent public) et la couverture complémentaire (celle par contrat) n’est pas toujours simple. Aussi l’UNSA Éducation et ses syndicats informent et accompagnent les personnels lors de réunions ou de webinaires dédiés.

OUI

au comité de suivi, NON au comité de l’enseignement et

de la formation professionnels

Notre fédération et ses syndicats refusent de siéger au comité de l’enseignement et de la formation professionnels, nouvelle instance censée organiser un échange régulier avec les syndicats autour de la voie professionnelle. Au moins deux raisons à cela : une composition multipartite de cette nouvelle instance qui, d'une part interroge (plusieurs sièges pour les représentations patronales et un seul siège par syndicat) et d'autre part, le refus de notre demande, et ce depuis 2 ans, d’instaurer un comité de suivi de la réforme de la voie professionnelle. Seul ce comité pourrait être un réel outil de dialogue avec les décideurs sur l’impact pédagogique de la réforme. Il répondrait ainsi aux préoccupations des personnels que cette réforme a largement ignorés.

Intelligence

artificielle : et dans

l’enseignement supérieur ?

Protection Sociale Complémentaire Santé dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche

L’ÉTAT DOIT FINANCER LA PART EMPLOYEUR DU CONTRAT

COLLECTIF !

Alors que les affiliations en santé ont débuté, le ministère de l’ESRE annonçait fin octobre un éventuel report de la couverture santé collective pour les personnels des universités. A cette fin, il invoque l’autonomie des universités, leur laissant le choix de la date d’adhésion... mais surtout la charge de financer la part employeur. Pourtant l’accord signé est très clair : L’État doit financer la part employeur du contrat collectif santé pour tous les personnels et il doit en compenser le coût aux universités. L’UNSA Éducation demande au ministre de tenir ses engagements, la PSC santé de tous les personnels de l’ESRE doit être financée par l’État.

Le rapport remis par l’Inspection Générale au ministère sur « l’IA et l’enseignement supérieur » dresse un constat limpide : « les usages se développent, dans ces établissements, de manière hétérogène et majoritairement au niveau individuel ». Autrement dit, étudiants et enseignants s’emparent déjà des outils, souvent sans cadre, sans accompagnement, et parfois même contre la volonté de leurs hiérarchies. Plutôt qu'une posture méfiante et contre-productive de celles-ci qui ne protège personne des dérives et de l’influence des GAFAM, il est urgent de former massivement « à un usage raisonné, durable et éthique de l’IA ». L’appropriation critique de ces nouveaux outils ne doit pas être réservée aux seuls informaticiens et doit être intégrée à toutes les formations. Les usages doivent être discutés collectivement et renforcer ainsi la démocratie universitaire. Le rapport chiffre le financement nécessaire entre 300 à 500 millions d’euros pour les cinq premières années. Dont acte !

REJOIGNEZ-NOUS !

Intervenant.e sensibilisation sécurité transport scolaire

L’Anateep recherche des intervenant(e)s disposé(e)s à s’investir quelques heures dans l’année pour agir au service des enfants.

Animez des séquences d’éducation et de sensibilisation à la sécurité et à la citoyenneté dans les transports collectifs de jeunes.

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PROCHAINEMENT

L’EXPÉRIENCE À VIVRE EN CLASSE, ADAPTÉE DU JEU
« LE LABYRINTHE DE NINA »

Une enquête immersive unique pour sensibiliser les élèves au harcèlement en milieu scolaire et au cyberharcèlement.

Le Labyrinthe de Nina : un projet co-produit par la MAE et MindQuest Games, en collaboration avec l’association e-Enfance / 3018, pour comprendre, ressentir et agir contre le harcèlement en milieu scolaire et les violences numériques.

DOSSIER

Bon anniversaire à la loi de 1905

!

Cette loi de rassemblement portée par Aristide Briand a libéré l’État de toute influence religieuse, pour que chacun puisse croire ou ne pas croire. Malgré les débats et les tensions, les tentatives de récupération, la loi de séparation des Églises et de l’État continue de garantir l’égalité et de protéger notre liberté. D’ailleurs, les citoyens ne s’y trompent pas. Ils sont attachés à ce principe fondateur, véritable ciment de la cohésion sociale et nationale. Dans ces temps troubles, gageons que son esprit de concorde et d’émancipation demeure vivant et contribue encore à faire rayonner une République aux valeurs universelles.

67 %

À LA QUESTION : DIRIEZ-VOUS QUE LA LAÏCITÉ

EST AUJOURD’HUI EN DANGER EN FRANCE ? 67 % DES FRANÇAIS RÉPONDENT « OUI ».

SELON LE RAPPORT IFOP – « LE REGARD DES FRANÇAIS SUR LA LAÏCITÉ » (MAI 2023).

71% des entreprises ou organisations « rencontrent des situations marquées par des actes, des comportements ou des demandes ayant une dimension religieuse »

D’après le rapport Institut Montaigne / Observatoire du Fait Religieux en Entreprise 2024.

51%

des personnes âgées de 18 à 59 ans en métropole déclaraient en 2019/2020 ne pas avoir de religion. INSEE / INED — « La diversité religieuse en France » 2023

86 %

des sondés estimaient que « le respect de la laïcité dans les services publics doit constituer un enjeu essentiel ou important » d’après un sondage CSA / Sénat de mars 2024

47%

des musulmans interrogés (dans 13 pays de l’UE) ont déclaré avoir subi une discrimination raciale au cours des cinq années précédentes (European Union Agency for Fundamental Rights).

5 100

Contestations d’enseignement, refus d’activités, tenues religieuses et prosélytisme : 5 100 signalements ont été répertoriés par le ministère de l’éducation nationale en 2022/23. Soit un signalement pour 2 390 élèves.

18-30 ans

à la question « La laïcité est-il un mot que vous avez l'impression de connaître et comprendre ? », répondent « oui tout à fait » (56 %) ou « oui plutôt » (33 %), soit un total de 89 %

2 millions

Le nombre d’élèves scolarisés dans les établissements privés sous contrat en France est de plus de 2 millions d’élèves, soit environ 17,6 % des effectifs totaux en 2022.

L'adoption

1905 : la République choisit la liberté

La loi du 9 décembre 1905, qui consacre la séparation des Églises et de l’État, n’est pas une rupture soudaine : elle prolonge l’héritage des Lumières et de la Révolution. Dès la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la liberté de conscience est affirmée : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses. » La loi de 1905 est l’aboutissement d’un long héritage intellectuel et d’un compromis républicain.

Héritage et tensions

Sous la IIIe République, la France demeure divisée entre une Église encore puissante et les partisans d’une République laïque. Laïcisation des hôpitaux et des cimetières (1881), autorisation du divorce (1884), lois Ferry (18811882) instaurant l’école gratuite, laïque et obligatoire : autant d’étapes pour parachever la sécularisation débutée en 1789, mais qui ravivent les tensions. C’est l’Affaire Dreyfus (18941906) qui met le feu aux poudres, et exacerbe l’anticléricalisme face à une Église jugée antisémite, conservatrice et hostile à la République. Les congrégations religieuses, influentes dans l’enseignement, sont perçues comme une menace pour la souveraineté nationale. Malgré les hésitations du gouvernement Combes, les conflits répétés avec le pape précipitent la décision de séparation.

1905 ou l’art du compromis

Aristide Briand, rapporteur de la loi, veut apaiser les clivages : rassurer la droite catholique sans trahir la gauche républicaine. Il prône une loi « raisonnable et équitable », garan-

tissant la liberté de conscience tout en affirmant la neutralité de l’État. Après de vifs débats, la loi est adoptée puis promulguée le 9 décembre 1905. Le texte est mesuré : ce n’est pas un combat contre la foi mais un cadre d’émancipation universelle.

La loi de 1905 est devenue l’un des piliers du pacte républicain. En séparant clairement les deux sphères, spirituelle et politique, elle consacre la liberté de conscience comme bien commun. Héritière des Lumières et fruit d’un compromis exigeant, elle incarne l’idée d’une République qui protège toutes les convictions sans en privilégier aucune.

Aristide Briand prône une loi raisonnable et équitable garantissant la liberté de conscience tout en affirmant la neutralité de l’État.

ARISTIDE BRIAND, LA LAÏCITÉ AU SERVICE DE LA PAIX SOCIALE ET DU PROGRÈS

Il est le grand architecte de la loi de Séparation des Églises et de l'État, et cela ne doit rien au hasard. Secrétaire général du Parti socialiste français de Jaurès, il a aussi croisé la route de Victor Hugo, et reçoit le prix Nobel de la paix pour son action en faveur de la réconciliation avec l’Allemagne après la Grande guerre.

« Laïcard » Aristide Briand ? Certainement pas. Socialiste réformateur, défenseur du dialogue et du compromis, et authentiquement humaniste, il est de ces hommes et femmes porteurs de valeurs de progrès et de paix sociale, dont notre siècle manque cruellement.

LAÏCITÉ À L’ÉCOLE : PROTÉGER L’ÉGALITÉ, TENIR LA PROMESSE RÉPUBLICAINE

La laïcité à l’École s’est construite avec la République pour garantir la liberté de conscience et l’égalité des droits. Les lois Ferry instaurent la neutralité de l’enseignement tandis que la loi de 1905 sépare l’État des cultes. Malgré ce divorce, la laïcité n’est « pas un instrument de mise à distance du religieux » mais une protection permettant à chacun d’exister comme citoyen libre. Ce principe doit toujours respecter les droits fondamentaux, notamment garantir la liberté de chacun. C’est le sens des outils comme la Charte de la laïcité de 2013.

La formation, la compréhension, l’appropriation

Cette exigence d’assimilation du principe de laïcité nécessite, de fait, un accompagnement à tous les niveaux, et ce d’autant plus que la laïcité française est un « kaléidoscope » où des éléments identiques se réagencent sans cesse pour produire des configurations différentes d’après Gwenaelle Calves, spécialiste du sujet. La formation des équipes est indispensable et va de pair avec un soutien institutionnel pour agir sereinement. En effet, l’École s’est trop souvent retrouvée seule face aux tensions venues du débat public, et aux craintes de contestation du principe de laïcité par les plus jeunes. Pourtant, contrairement aux idées reçues, l’attachement des élèves à la laïcité est majoritaire. Ils interrogent un principe qu’ils ne rejettent pas. Ils demandent que la laïcité protège et qu’elle soit juste.

Une déstabilisation venue de l’intérieur

Ce principe républicain est aujourd’hui fragilisé par la concurrence structurellement faussée du privé sous contrat. Celui-ci reçoit un financement public massif (plus de 75 % d’après le ministère) tout en conservant un « caractère propre » défini par la loi Debré de 1959. Comme l’a établi, entre autres, Eddy Khaldi, son interprétation extensible autorise des pratiques d’évitement scolaire financé par tous, créant une « rupture d’égalité au cœur du financement public ». La non-mixité est dès lors avérée et « affaiblit le commun » en éloignant

les élèves favorisés du public. Ce dualisme creuse les inégalités territoriales et concentre les difficultés dans les collèges et lycées publics, alimentant ainsi les replis identitaires. D’ailleurs, une majorité de Français réfute le financement public du privé comme l’indiquent les différentes enquêtes d’opinion, notamment celle menée par le CNAL avec l’IFOP et présentée lors de son colloque du 12 novembre 2025.

La mission de l’École publique : lutter contre toutes les discriminations

Une laïcité abîmée et affaiblie par le tri social ne peut plus garantir l’égalité réelle. Pourtant, comme le rappelle Iannis Roder de la Fondation Jean Jaurès, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une des missions cardinales de l’École publique laïque afin de former des citoyens libres et éclairés. Cela suppose des moyens, de la formation, une cohérence institutionnelle, et une régulation du financement public au service de la mixité.

Pour l’UNSA Éducation, l’argent public doit servir la mission de l’École publique laïque afin de l’aider à accueillir tous les élèves, à garantir l’égalité et à faire reculer les inégalités. La laïcité en est la clé républicaine : elle protège chacun et nous oblige tous.

La

lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une des missions cardinales de l’École publique laïque afin de former des citoyens libres et éclairés.

Une concurrence déloyale du privé confirmée par l’enquête du CNAL

Une enquête a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 parents d’élèves, dont 777 dans le public et 223 dans le privé, âgés de 18 ans et plus, en ligne, du 25 juin au 7 juillet 2025, par l’institut IFOP, pour le Comité

National d’Action Laïque.

Sans surprise, les Français restent majoritairement attachés au principe de la liberté d’enseignement. 63 % d’entre eux se déclarent favorables à l’existence des établissements privés (en recul de 8 points par rapport aux enquêtes de 1983 au moment du projet Savary d’unification du service public d’éducation).

Un changement de paradigme

Alors qu’une majorité de Français pensait en 1983 qu’il revenait à l’État d’assurer son financement, 60 % des Français estiment aujourd’hui que cette charge doit revenir aux parents qui décident de scolariser leurs enfants dans ces établissements.

Le cliché des établissements privés plus performants continue à marquer l’opinion : 78 % des familles scolarisent leurs enfants dans le privé d’abord pour « la qualité de l’enseignement ».

Pourtant, 70 % des familles ignorent que, d’après les chiffres officiels, à catégorie sociale équivalente, le public apporte davantage pour la réussite des élèves !

En tant que défenseur de l’École publique laïque, l’UNSA Éducation, qui assure la présidence du CNAL cette année, veut expliquer et illustrer cette réalité auprès des professionnels, des décideurs et surtout auprès des familles.

La diversité de la famille laïque

Philippe Portier montre que la laïcité française est historiquement et idéologiquement plurielle, et que cette pluralité structure encore aujourd’hui les débats et les mouvements qui s’en réclament.

La confrontation d’idées se cristallise surtout dans l’opposition entre deux approches : l’une plutôt exclusive où L’État surplomberait toutes les croyances et toutes les convictions, tendant vers le partage de la raison universelle. Et une autre plutôt inclusive qui se focaliserait davantage sur la neutralité de l’État à l’égard des conceptions plurielles de vie.

C’est ainsi que se distinguent plusieurs courants qui coexistent, parfois s’affrontent et réinterprètent le principe de laïcité.

Comme le souligne Valentine Zuber, la laïcité n’est pas un bloc figé : elle évolue avec l’histoire et les compromis. La laïcité scolaire est traversée par différentes traditions. Malgré leurs divergences, les penseurs de la laïcité partagent un même idéal émancipateur et protecteur des libertés.

LES JEUNES ET LEUR LAÏCITÉ

Philippe Portier et Charles Mercier ont publié en novembre 2025 « Les jeunes et leur laïcité ».

L’enquête souligne notamment la pluralité de la jeunesse : le rapport à la laïcité varie selon le genre, la classe sociale, le niveau de diplôme et la religion, les plus diplômés se montrant plus attachés et plus tolérants.

L’UNSA Éducation a interviewé Philippe Portier pour comprendre les enjeux de cet ouvrage. Professeur de science politique et directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études, titulaire de la chaire « Histoire et sociologie des laïcités », il a publié de nombreux ouvrages et articles sur les laïcités, la sociologie du religieux, la relation religion/politique, notamment l’État et les religions en France en 2016.

Philippe Portier travaille actuellement sur l'analyse comparée des régimes de laïcité, après avoir dirigé l'enquête archivistique de la Commission Sauvé sur les violences sexuelles dans les mondes religieux. L’auteur répondait aux questions de notre magazine trimestriel Educ’mag pour présenter les enjeux de cet ouvrage : Quel rapport entretient la jeune génération avec ce principe ? Comment cette perception a-t-elle évolué en 30 ans ?

Une interview complète à retrouver sur notre site unsa-education.com

Le cadre juridique du principe de laïcité : une évolution constante

La laïcité, principe à valeur constitutionnelle et pilier de l'école publique, repose sur un équilibre entre neutralité des agents et liberté de conscience des usagers.

Les personnels, en tant qu’agents publics, sont soumis à une stricte obligation de neutralité religieuse, réaffirmée régulièrement par la jurisprudence du Conseil d'État. Élèves et familles bénéficient de la liberté de manifester leurs convictions, dans le respect du bon fonctionnement du service public. Toutefois, la loi de 2004 est venue encadrer cette liberté pour les élèves, notamment concernant le port de signes religieux ostensibles dans les établissements publics. Certaines zones grises subsistent, par exemple les menus différenciés dans la restauration scolaire, ou encore les parents accompagnant les sorties scolaires. Autant de cas laissés à l’appréciation du juge ou des acteurs locaux qui cristallisent parfois les débats. La laïcité n’est donc pas un principe figé, mais un cadre en constante adaptation, afin de concilier neutralité de l'État et respect des convictions individuelles.

L'adoption de la loi de 1905

Laïcité instrumentalisée : rétablir le sens pour défendre la liberté

En avril 2022, la candidate du Rassemblement national annonçait vouloir interdire le port du voile dans l’espace public, prétendant agir au nom de la laïcité. À la liberté absolue de conscience, elle substituait une forme de suspicion envers certains citoyens en raison de leurs origines. Cela ouvre la voie à un traitement inégal. Dès lors, il semble indispensable de rappeler ce qu’est réellement la laïcité : un principe émancipateur qui garantit la liberté absolue de conscience.

Pour Jaurès, la laïcité

était une promesse de liberté et d’égalité et non un instrument d’exclusion

Un principe fondateur de liberté et d’égalité

La construction de l’École laïque a préfiguré la laïcisation de la République et s’est faite par étapes, des lois Ferry à la loi Goblet.

En posant la liberté absolue de conscience comme principe essentiel, la loi du 9 décembre 1905 a scellé un cadre républicain qui fonde non seulement l’École laïque, mais aussi l’égalité de toutes et tous devant la loi et la construction d’une cohésion républicaine affranchie de tout dogmatisme. Aristide Briand l’avait défendu avec force : la République n’a pas à adopter une religion d’État.

Quand l’extrême droite détourne la laïcité

Pourtant, certains tentent aujourd’hui de la mobiliser contre une partie de la population. Derrière un discours d’apparence républicaine, c’est en réalité une politique qui instille

le doute au sein de la population en renvoyant certains citoyens à leur identité présumée. Ce n’est plus le respect de la règle commune que l’on examine, mais la croyance supposée de chacun ; ce n’est plus le droit qui protège, mais la méfiance qui classe. Une telle dérive contredit la laïcité : elle substitue à la liberté de conscience une mise en cause des individus.

Pourtant lorsque Gambetta affirmait : « le cléricalisme, voilà l’ennemi ! », il ne s’agissait pas d’attaquer la foi des croyants mais de dénoncer l’ingérence dogmatique et l’influence de l’Église catholique. La laïcité n’est donc pas un outil de stigmatisation, c’est au contraire un bouclier.

La tolérance n’est pas la laïcité

A contrario, il serait tout aussi dangereux de relativiser le principe de laïcité jusqu’à le vider de sa substance. Concrètement, la tolérance est une notion mouvante qui dépend des majorités et peut s’inverser selon les rapports de force. La laïcité, au contraire, est un principe juridique qui émancipe. Comme le rappelle Catherine Kintzler, elle garantit à chacun la liberté de se déterminer, sans qu’une appartenance ne précède l’individu dans l’espace commun. Ainsi, la loi de 2004 sur l’encadrement des signes religieux dans les établissements scolaires n’a-t-elle pas restreint la liberté. Elle a plutôt assuré que chacun puisse apprendre sans pression normative dans un espace d’égalité.

S'intéresser à d'autres modèles sans renoncer à notre cadre commun

Les modèles anglo-saxons séduisent parfois par l’illusion d’une neutralité « accommodante » (voir notre article plus loin sur ce sujet). Mais si la comparaison enrichit le débat et nous rappelle que rien n’est jamais acquis, elle n’est pas pour autant raison. Comme le souligne Fernand Braudel, chaque société s’inscrit dans une histoire longue qui structure ses institutions et ses valeurs.

Philippe Portier montre ainsi que la laïcité française n’est pas un hasard puisqu’elle résulte d’une lutte obstinée pour soustraire le pouvoir civil à toute emprise normative religieuse et garantir un espace politique commun. Au fond, là où certains pays acceptent un pluralisme des normes selon les appartenances religieuses, la laïcité républicaine affirme une même règle pour tous en s’appuyant sur la citoyenneté au-delà de toute appartenance. Ce modèle continue, d’ailleurs, de fasciner au-delà de nos frontières, comme une manière exigeante de faire vivre concrètement la promesse républicaine.

L’UNSA Éducation refuse deux impasses :

• Le détournement de la laïcité contre une partie de la population ;

• Le relativisme qui l’affaiblirait au nom d’une tolérance sans boussole.

Notre fédération défend la laïcité telle que conçue par les pères fondateurs : un principe qui garantit une École où des citoyens libres, égaux et éclairés apprennent ensemble. C’est aussi l’assurance d’une République où nul ne peut imposer sa loi particulière. C’est en somme le terreau sur lequel peuvent s’épanouir les valeurs universelles de notre devise républicaine.

Laïcité : une exception française ?

Certains États confessionnels, voire théocratiques, revendiquent une religion officielle structurant directement le droit (Iran, Arabie saoudite, Cambodge...).

La France se distingue avec une laïcité fondée sur une séparation stricte entre l’État et les cultes et sur la neutralité des agents publics.

Au Royaume-Uni, une Église établie coexiste avec un pluralisme religieux assumé.

En Allemagne, la « séparationcoopération » (kooperative

Trennung) accorde aux cultes reconnus un statut public et des financements en échange de missions sociales.

Aux États-Unis, le Premier Amendement autorise une forte visibilité des croyances dans l’espace public.

Au Québec en revanche, d’après la Centrale des Syndicats du Québec, partenaire de notre fédération, dont les responsables ont été auditionnés par la commission laïcité de l’UNSA Éducation, la Loi 21 restreint les

signes religieux pour certaines fonctions d’autorité : neutralité pour les uns, atteinte aux libertés pour les autres.

Chaque modèle cherche ainsi à concilier liberté individuelle, égalité des citoyens et cadre commun partagé, selon des histoires et des choix institutionnels qui lui sont propres.

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Des syndicalistes dans les cabinets ministériels

: l’expérience de 1936

L’ACTUALITÉ DES DERNIERS MOIS EST MARQUÉE PAR UNE GRANDE INSTABILITÉ POLITIQUE. SI LES GOUVERNEMENTS CHANGENT, L’ENTOURAGE DES MINISTRES RESTE BIEN SOUVENT LE MÊME ET LES PERSONNES QUI LES COMPOSENT ASSURENT LA CONTINUITÉ. IL EST UTILE DE SE PENCHER SUR L’HISTOIRE DE CES CABINETS MINISTÉRIELS ET UNE EXPÉRIENCE INNOVANTE EST À RETENIR : CELLE DU PREMIER GOUVERNEMENT DU FRONT POPULAIRE EN JUIN 1936 QUI APPORTE DES NOUVEAUTÉS NOTABLES DANS CE DOMAINE.

Sur les sujets éducatifs, les nouveaux membres du gouvernement sont totalement novices à propos de leur périmètre : ainsi, Jean Zay nommé ministre de l’Éducation nationale et des beaux-arts, à 32 ans, ne connaît pas grand-chose à l’école lorsque Léon Blum fait appel à lui. Comment corriger cela ? Il demande du soutien, comme d’autres membres de l’équipe gouvernementale, à des membres des syndicats de l’éducation que ce soit le puissant Syndicat National des Instituteurs et institutrices, SNI (qui prend le nom de SE-UNSA en 1992), ou les syndicats de l’enseignement secondaire. Pierre Boivin, agrégé de philosophie, militant de la FGE, Fédération générale de l’enseignement (ancêtre de la FEN) devient chef adjoint de cabinet, tout comme René Paty directeur d’école et membre du SNI. Ils apparaissent comme tels dans l’organisation puisque leur fonction officielle insiste même sur le terme de « syndiqué » ! On retrouve la même situation dans le cabinet de Suzanne Lacore, nommée sous-secrétaire d’État à l’enfance, dont la cheffe de cabinet est une ancienne institutrice syndicaliste, Alice Jouenne, ou bien encore au sein du cabinet de Léo Lagrange en charge des loisirs et des sports.

L’intérêt supérieur de la République chevillé au corps

En lien avec les hauts fonctionnaires et l’équipe gouvernementale, ces syndiqué.es ont l’avantage de bien connaître les conditions de travail des personnels et l’ensemble du système éducatif. Ils et elles ont aussi l’intérêt supérieur de la République chevillés au corps, ce

qui en fait d’infatigables défenseurs de l’École publique, des arts, du sport et de la culture. Aujourd’hui, on a tendance à se focaliser sur le nom des ministres, mais on oublie que pour construire de bonnes réformes, il faut avoir à ses côtés celles et ceux qui sont les plus à même d’apporter les relais nécessaires. En cela, l’expérience du Front populaire, avec la présence de nombreux syndiqué.es au sein des ministères, est inspirante.

René Paty, directeur d’école et membre du SNI

Faut-il rembourser la dette de la France ?

Elle est au cœur de notre actualité. Ayant atteint, à la fin du deuxième trimestre 2025, 3 416 milliards d’euros, la dette publique de la France s’élève désormais à 115,6 % du PIB.

Est-ce à dire que l’État vit au-dessus de ses moyens et que, comme tout bon gestionnaire, il doit mettre en œuvre au plus vite des mécanismes de remboursement ? Ou, au contraire, la spécificité de la dette publique d’un État est-elle justement de ne pas devoir être recouverte ? Pas si simple !

Rembourser la dette : une question de responsabilité et de confiance ?

Selon le baromètre Elabe du 3 octobre 2024, 82 % des Français jugent urgent de réduire la dette publique en France. En mars 2021, alors ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Lemaire l’évoquait déjà, affirmant qu’« ils se demandent si nous allons laisser à nos enfants, à nos petits-enfants, la charge de cette dette, la charge du remboursement, la charge des intérêts. Allons-nous devoir vivre avec au-dessus de nos têtes l’épée de Damoclès d’une possible remontée des taux d’intérêt qui accroîtrait brutalement la charge de la dette ? ».

82 % des Français jugent urgent de réduire la dette publique

Olivier Klein, professeur d’économie à HEC affirmait dans les Échos en septembre dernier qu’« une dette en croissance non contrôlée n’est pas qu’un enjeu technique ou budgétaire : elle ouvre la voie à une remise en cause de la confiance dans la monnaie et de la stabilité de la société elle-même. Les solutions de facilité qui passent par la monétisation discrétionnaire ou l’effacement de la dette au mépris des règles communes exposent la société à un danger systémique ».

François ECALLE expliquait ainsi en octobre 2025 qu’« un État en déficit qui ne rembourse pas ses dettes risque de ne plus pouvoir payer ses dépenses (prestations sociales, salaires des fonctionnaires...) car il ne peut plus emprunter. Il peut essayer de convaincre ses créanciers de continuer à le financer pour ne pas perdre toutes leurs créances, mais le résultat est incertain. Le non-remboursement de notre dette publique n’est donc pas une option envisageable ».

La dette : un outil au service d’une politique économique ?

Nicolas Dufrêne, directeur de l’institut Rousseau, interrogé par l’Educ’mag propose une autre approche de la dette publique.

Nicolas Dufrêne : Tout d’abord, il faut rappeler que la dette privée en France est bien plus importante que la dette publique, sans qu’on s’en inquiète. Or la dette publique est un outil pour une politique économique alors qu’on

en fait un totem.

En fait, il faut faire un lien entre dette et monnaie car celle-ci est créée pour le crédit. Ce sont les deux faces d’une même pièce, c’est le cas de la dire... Ainsi, si toutes les dettes étaient remboursées, la monnaie disparaîtrait. L’obsession à réduire la dette publique contribue à réduire les revenus au lieu de les augmenter, pour diluer le poids de la dette.

À la Libération, la dette représentait 200 % du PIB, cela n’a

pas empêché de créer la sécurité sociale et de financer le plan Monnet (plan quinquennal de reconstruction) pour 1/4 du PIB, soit l’équivalent actuel de 700 milliards d’euros. Entre 1947 et 1974, la dette a reculé de 200 % à 20 % du PIB. Pourquoi ? Parce que l’investissement public était annuellement de 8 % du PIB et que les revenus augmentaient avec l’inflation. Aujourd’hui si la dette progresse, c’est parce que les revenus sont comprimés sur fond de restriction continue de la dépense publique d’investissement. En outre, du fait de la financiarisation de l’économie, il faut toujours plus de dette pour maintenir une même croissance. Si dans les années 1980, il fallait 2 à 3 points de PIB pour produire 1 points de croissance, aujourd’hui ce même point de croissance nécessite de dépenser 5, 6 voire 7 points de PIB.

Entre 1947 et 1974, la dette a reculé de 200 % à 20% du PIB

tieuse de reconstruction écologique. Mais effectivement, c’est un plan de relance qui est nécessaire. Pour dégager des marges de manœuvre, il faut également considérer que 20 % de la dette publique française est détenue par la banque centrale européenne et que cette part peut facilement être annulée. Cette dernière ne peut pas faire faire faillite. Or, le remboursement de ces 600 milliards d’euros ne sert à rien puisque l’argent, remboursé par l’État à la banque centrale, au moyen de nouveaux emprunts ou de nouveaux impôts, est tout simplement détruit.

Educ’mag : c’est donc un plan d’investissement à la « Draghi » qui est nécessaire selon vous ?

Nicolas Dufrêne : Je porte un jugement nuancé sur le plan Draghi pour l’Europe, parce qu’il s’appuie majoritairement sur une hypothèse de financement privé, alors que des investissements publics massifs sont nécessaires dans les infrastructures et pour réaliser une politique ambi-

Il faut donc envisager aujourd’hui de nouvelles solutions pour sortir du piège de la dette. Car l’austérité conduirait à une crise sociale profonde et comprimerait les revenus. La fiscalité des hauts patrimoines est essentielle dans une optique de justice fiscale, mais elle est insuffisante pour combler 130 milliards de déficit annuel et investir 100 milliards d’euros pour l’écologie. La captation de l’épargne des Français -déjà investis- est une illusion. Financer autrement la dette, c’est repenser les innovations monétaires (circuit du trésor, des rachats par la banque centrale) et l’investissement public.

Un choix déterminant pour l'avenir

Pour François Bayrou, alors premier ministre, les victimes de la dette, ce sont les plus jeunes : « Nous sommes en train de les réduire en esclavage en les obligeant pour des décennies à rembourser les emprunts que nous avons décidés le cœur léger ». D’autres parlent d’«un héritage encombrant laissé par la génération des Trente Glorieuses à leurs petits-enfants.». Pourtant, dès 2012, Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak rappelaient que « nous laisserons un héritage à nos enfants, pas une dette ! ». La question est donc de savoir quelle société nous souhaitons leur laisser en héritage. Les choix faits aujourd’hui sur la dette déterminent cet avenir.

Anne Barbero, trésorière générale du syndicat A&I UNSA

ANNE BARBERO EST TRÉSORIÈRE GÉNÉRALE DU SYNDICAT A&I UNSA DEPUIS LE CONGRÈS DE JUIN 2025. ATTACHÉE D'ADMINISTRATION DE L'ÉTAT, ELLE EST AFFECTÉE AU SERVICE DE L'ACTION ADMINISTRATIVE ET DES MOYENS AU SEIN DE LA DGRH COMMUNE AUX MINISTÈRES DE L'ÉDUCATION NATIONALE, MINISTÈRE DES SPORTS, DE LA JEUNESSE ET DE LA VIE ASSOCIATIVE ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L'ESPACE. DEPUIS 2008, ELLE A DÉVELOPPÉ UNE EXPERTISE SYNDICALE DANS LE DOMAINE DES RESSOURCES HUMAINES ET PLUS PARTICULIÈREMENT DANS L’ACTION SOCIALE ET LE HANDICAP. EN PLUS DE SON MANDAT DE TRÉSORIÈRE, ELLE EST AINSI RÉFÉRENTE HANDICAP D’A&I UNSA.

Comment es-tu arrivée à l’UNSA ?

Surveillante d’externat pendant quatre ans, le temps de financer et de terminer mes études supérieures, j’ai été approchée par les collègues de l’UNSA lors du mouvement contre le « dégraissage » de l’Éducation nationale prôné par le ministre Claude Allègre en 1997. Je me suis totalement retrouvée dans les valeurs de l’UNSA et sa mobilisation pour un service public de l’éducation de qualité. Après ma réussite au concours, j’ai adhéré à A&I UNSA pour être accompagnée dans mon parcours professionnel, et pour soutenir une action syndicale qui agit pour les personnels administratifs.

Quel est le fondement de ton engagement militant ?

Dès mes 16 ans, j’ai été bénévole : dans un comité des fêtes puis pour l’aide aux devoirs et en tant qu’animatrice, avec la Fédération des œuvres laïques. Je me suis ensuite syndiquée et suis devenue représentante des personnels. Enfin, dans ma vie de famille, j’ai été représentante des parents de la crèche jusqu’au lycée avec la FCPE. J’ai toujours crû à la mobilisation collective pour obtenir de bonnes conditions de vie et de travail.

Le premier combat est, à mon sens, celui contre les discriminations dont la première concerne le handicap

Quels sont les questions les plus importantes pour toi aujourd’hui dans les politiques éducatives ?

Face aux nombreux défis de notre société, il est important de donner aux jeunes l’envie de militer pour l’amélioration de nos conditions de vie et notre avenir. Le premier combat est, à mon sens, celui contre les discriminations dont la première concerne le handicap. Une personne sur deux sera confrontée à une situation de handicap au cours de sa vie. L’école inclusive, l’accès et le maintien dans l’emploi doivent avoir les moyens de leurs ambitions pour construire une société réellement inclusive.

Qu’as-tu appris de plus important sur toi-même et sur les autres dans ton parcours d’engagement ?

L’engagement est mon quotidien depuis l’adolescence. Il a donné un sens à ma vie et m’a liée à des personnes qui partagent mes valeurs. Ma fierté est d’avoir transmis à mes enfants ce besoin de s’investir dans le collectif et de lutter contre les discriminations.

L'UNSA EN CHIFFRES

L'UNSA,

LE SYNDICAT QUI MONTE

La voix de l’UNSA résonne de plus en plus fort dans le monde du travail. Avec une représentativité atteignant les 6,45 %, inexorablement, l’UNSA poursuit sa progression.

Sur le cycle électoral 2021-2024, et malgré une baisse générale de la participation, notre organisation réalise un bond de 0,47 point par rapport au cycle précédent. Quand la majorité des autres syndicats stagnent ou reculent, l’UNSA connaît la deuxième meilleure progression dans le champ des salariés du privé.

L'UNSA : 2 e meilleur progression entre 2021 et 2024 dans le champ des salariés du privé

C’est donc une dynamique claire, une confirmation précieuse : l’UNSA continue de grandir, soutenue par des militantes et militants qui, chaque jour, sur le terrain, accompagnent, conseillent et défendent les salariés avec détermination, engagement et humanité. Dans le public comme dans le privé, l’UNSA est la seule organisation syndicale à progresser à chaque scrutin. Elle conforte ainsi sa cinquième place au cumul des voix public et privé. Ce résultat, nous le devons à un syndicalisme libre, pragmatique et

exigeant, un syndicalisme qui refuse les postures stériles pour se concentrer sur l’essentiel : défendre les travailleurs et les travailleuses, conquérir de nouveaux droits et proposer des solutions concrètes.

Loin des dogmes, l’UNSA incarne une voie moderne et responsable, capable d’allier combativité et dialogue, exigence et réalisme.

Cette progression électorale traduit également l’attente, chez les salariés, d’un syndicalisme qui parle vrai, qui agit au plus près du quotidien, et qui met l’humain au cœur de son action. Mais cette progression nous engage aussi à apporter encore de meilleures réponses aux préoccupations des salariés, à être toujours plus présents dans les entreprises, grandes ou petites, dans les services, les administrations, les établissements scolaires... Car chaque voix, chaque élu, chaque adhérent compte.

L’UNSA avance, fidèle à ses valeurs d’émancipation, de dialogue et de solidarité.

Les exigences des salariés : pouvoir d’achat et justice fiscale

En ce mois de novembre 2025, la hausse des rémunérations (80 %) et la justice fiscale par la taxation des très hauts patrimoines (98 %) sont plébiscitées par les salariés dans un contexte où leur pouvoir d’achat et leur moral se dégradent. Retour sur l’indice du moral des salariés mesuré tous les mois par notre union interprofessionnelle.

L’Indice UNSA du moral des salariés met en évidence l’érosion du pouvoir d’achat. Les revenus ne suffisent pas à couvrir les dépenses pour nombre de salariés.

• 39 % déclarent que leur reste à vivre ne couvre pas leurs besoins comme l’alimentation, la santé, le transport.

• Parmi eux, 87 % estiment qu’il leur manque plus de 250 € par mois, dont 35 % plus de 500 €.

• Par ailleurs, 59 % ont le porte-monnaie vide avant le 20 du mois (et 20 % avant le 10).

Pour augmenter le pouvoir d’achat, les salariés revendiquent :

1. la hausse des rémunérations. Elle est citée en première réponse par 58 %, et par 80 % toutes réponses confondues

2. la baisse ou le gel des prix de l’énergie : 41 %

3. la baisse des impôts et taxes : 44 %. Dans ce contexte, la justice sociale et fiscale s’impose comme une priorité.

Les salariés soutiennent massivement la création d’un nouvel impôt sur les très hauts patrimoines : 1. 75 % placent cette solution en première réponse, 2. 98 % toutes réponses confondues.

3. À l’inverse, seuls 13 % jugent prioritaires les hausses de TVA.

Le moral des salariés recule après 3 mois de stabilité. Et des écarts marqués apparaissent :

• Les femmes affichent un moral inférieur à celui des hommes, notamment sur les perspectives de carrière (3,9/10 contre 4,7/10) et l’équilibre vie pro / vie perso (5,5/10 contre 5,9/10).

• Les salariés du public se montrent plus pessimistes que ceux du privé concernant l’avenir de leur métier (4,3/10 contre 5,3/10) et leur rémunération (4,4/10 contre 5,1/10).

TAHITI-MOOREA : PREMIÈRE ÉTAPE DU PLAIDOYER POUR L’ÉDUCATION EN TERRITOIRE ULTRAMARIN

Morgane Verviers et Béatrice

Laurent étaient en Polynésie Française, au mois d’octobre 2025, pour aller à la rencontre des militantes et militants, mais aussi des équipes éducatives d’écoles, de collèges, lycées, de centres de formation adulte et de lycées agricoles. De nombreux échanges ont été organisés sur place avec les responsables politiques de l’université, du vice-rectorat ou encore du gouvernement du pays. Les témoignages des réalités quotidiennes des acteurs et actrices éducatifs à tous les échelons nous permettent de nourrir un plaidoyer pour l’émancipation par l’éducation. Ce territoire est très impacté par les addictions dès l’adolescence ( Ice, paka, vapoteuses, alcool), les violences intrafamiliales exacerbées ou encore le surpoids. Dans ce contexte, la santé des enfants et des jeunes est un enjeu majeur qui a été au centre de cette visite. Ce plaidoyer doit trouver des débouchés politiques par une double interpellation des parlementaires en territoire et au niveau national, ainsi qu’auprès des responsables des partis politiques, en période de préparation des Présidentielles.

Nouveau record en 2025 pour la 5 e édition du RDVA ! Plus de régions couvertes, plus de partenaires engagés et de nouvelles méthodes d'animation pour plus de partage et de convivialité, le succès de ces réunions en territoires où tous les métiers se rassemblent autour d'un enjeu majeur pour l'avenir pour en débattre ne se dément pas !

RENDEZ-VOUS ANNUEL

Choisir l’école publique avec le Cnal

Le Cnal a organisé son colloque le 12 novembre au lycée hôtelier Jean

Drouant à Paris devant plus d’une centaine de participants.

Après une année d’auditions, de réflexion et d’enquête, sous la présidence de la FCPE, le comité a pu publier son rapport et ses préconisations sur le choix de l’école publique pour les familles. Cette journée fut surtout l’occasion de découvrir les résultats du sondage commandé auprès de l’IFOP sur ce même sujet. Si l’attachement à l’enseignement public reste marqué, force est de constater que certaines idées reçues continuent d’enjoliver à tort l’image de l’enseignement privé. L’après-midi, des experts (sociologues, juristes, chercheurs), des responsables politiques et des militants ont apporté leur contribution au débat lors de trois tables rondes pour une meilleure compréhension des enjeux du choix de l’école publique. Nos invité.e.s ont pu ainsi dresser des perspectives quant au choix politique de la promotion de l’école publique.

UN COLLOQUE POUR CÉLÉBRER LES 120 ANS

DE LA LOI DE 1905

Chaque 9 décembre célèbre l’adoption de la loi sur la séparation des Églises et de l’État.

Dans le cadre de la célébration des ses 120 ans, l’UNSA Éducation organise un temps de réflexion le jeudi 18 décembre après-midi au siège de l’UNSA, à Bagnolet. L’évènement sera retransmis en direct sous forme d’un webinaire. Dans le débat public, la laïcité ne doit pas être réduite à un objet de polémique, et l’UNSA Éducation revendique ce principe comme un élément essentiel et historique de son ADN. Deux tables rondes traiteront ainsi de la dimension juridique et historique de la laïcité ainsi que de l'instrumentalisation actuelle de ce principe. Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire, Martine Cerf, Secrétaire générale de l’association Égalité Laïcité Europe (EGALE), Lauren Bakir, docteure en droit, ingénieure de recherche CNRS - Droit, religion, entreprise et société, Dominique Sopo, président de SOS Racisme et Valentine Zuber, historienne des religions et de la laïcité, interviendront pendant ce colloque.

Webinaire « Parcoursup » : à vos agendas !

Que vous soyez concernés en tant que parents d’élève, ou impliqués directement dans le processus d’orientation de par votre profession, ne manquez pas ce rendez-vous ! Pour la deuxième année consécutive, l’UNSA Éducation propose un webinaire sur Parcoursup, réservé aux adhérents de ses syndicats. Une fois encore, Jérôme Teillard, chef de projet Parcoursup, sera présent pour nous présenter les évolutions de la plateforme, et répondre aux questions des participants.

Fidèle à sa posture réformiste, la fédération UNSA Éducation prône une amélioration continue de la plateforme Parcoursup depuis sa création en 2018. Loin de hurler avec les loups pour son abrogation, nous sommes force de proposition auprès des responsables du projet et des parlementaires dont plusieurs ont sollicité notre expertise sur ce dossier.

Le webinaire aura lieu durant la période de saisie des vœux, le jeudi 5 février en fin d'après-midi. Chaque syndicat communiquera les modalités d’inscription à ses adhérents.

Pour faire de la santé des enfants et des jeunes un pacte national : une campagne UNSA Éducation se prépare

Troubles psychiques en hausse, inégalités sociales aggravées, manque criant de soignants : la santé des enfants et des adolescents est en péril. Il est temps que la France assume un véritable plan d’action global — mental, physique et social — pour protéger sa jeunesse. Chaque enfant n’est pas seulement un futur citoyen : il est, ici et maintenant, un être humain à part entière. Prendre soin de lui, c’est investir dans notre avenir collectif. Or, en France, les signaux d’alerte s’accumulent.

Des professionnels engagés, compétents, mais trop peu nombreux

Dans les hôpitaux publics, la médecine de ville et les établissements scolaires, les constats se répètent : des professionnels engagés, compétents, mais trop peu nombreux.

L’UNSA Éducation prépare une campagne pour alerter l’opi-

nion publique et les décideurs politiques par le biais d’une tribune et d’un appel à pétition. Des prises de contacts sont en cours pour en faire une mobilisation à succès, et renforcer le nombre de signataires par des alliances : fédération de parents d’élèves (FCPE), Syndicats lycéens (Renouveau Lycéen, Les Lycéens, USL), étudiants (FAGE), fédération UNSA Santé public/privé ont ainsi été sollicités.

ENQUÊTE EUROPÉENNE

Courir

après l’horloge : Quel temps de travail pour les personnels éducatifs à l’échelle européenne ?

C’est la question que va se poser le Comité

Syndical Européen de l’Education pendant deux ans.

Le CSEE enquête sur l’encadrement du temps de travail des enseignants : Est-il seulement calculé en temps devant élèves ? Quelles missions hors-enseignement sont prises en compte ? Quelles différences entres degrés et lieux d’enseignement ? A quel niveau territorial est encadré le temps de travail ?

Des différences importantes entre pays

Entre l’Espagne où chaque communauté autonome prévoit un temps de travail différent pour les enseignants, avec notamment un temps de permanence pour remplacement, des heures de coordination et de contact avec les parents, et d’autres pays où seul le nombre d’heures face aux élèves est pris en compte, les différences sont flagrantes.

Un sujet important pour les personnels en France : dans l’édition 2025 du baromètre UNSA, la charge de travail était citée comme deuxième priorité d’amélioration par 44,4 % des répondants, et jugée excessive par 50,7 % d’entre eux. Stress au travail, risques psycho-sociaux, articulation vie pro/vie perso : de nombreux sujets dépendent de ces questions de temps de travail des personnels.

Transition écologique de nos métiers : direction le Portugal !

Du 5 au 9 janvier 2026, un groupe de 10 militants de l’UNSA Éducation, issus de plusieurs métiers, et d’une diversité de syndicats et de territoires, se rendra à Porto et à Braga dans le cadre d'un projet Erasmus financé par l'Union Européenne pour étudier comment nos métiers changent, avec la transition écologique, à travers une série de rencontres organisées par la Federaçao Nacional de Educaçao (FNE).

Cette fédération de 10 syndicats portugais d’enseignants et de personnels de soutien est un partenaire historique de l’UNSA Éducation, depuis la révolution des œillets. La FNE nous conduira dans plusieurs établissements et nous permettra de rencontrer des associations engagées dans l’éducation au développement durable, pour comprendre les politiques éducatives menées au Portugal pour adapter l’École au changement climatique.

La FNE Portugal, engagée de longue date pour le développement durable

L’organisation syndicale a fait de longue date de l’écologie un axe essentiel de son action syndicale. En 2021, elle s’est engagée dans un programme du Comité Syndical Européen de l’Education sur la transition écologique, qui avait travaillé sur les conséquences concrètes du changement climatique sur les conditions de travail des personnels (bâti, chaleur, vieillissement et problématiques spécifiques de santé des métiers féminisés...). Un sujet important pour l’avenir.

Et si on imaginait l’école de demain ?

Cécile Cael et Laurent Reynaud enseignent en lycée, en région parisienne et sont engagés dans des pédagogies coopératives.

Agacés par la rapidité des politiques publiques qui s’imposent sans réflexion pour servir des destins d’hommes et de femmes politiques, ils décident de laisser libre cours à leur imaginaire et nous proposent un nouveau modèle de système éducatif à l’aube de 2050. Waouh ! ça change du tout au tout et ça donne envie... un régal de lecture. La diffusion du livre s’accompagne de rencontres organisées par les Crap-cahiers pédagogiques. www.cahiers-pedagogiques.com

Une sexualité sans tabou expliquée avec humour

Un support pédagogique à mettre devant tous les yeux, en groupe ou seul, en classe ou en classe inversée.

Cette série de vidéos pour adolescents est à retrouver sur la plateforme éducative LUMNI (constitué de tout l’audiovisuel public) produit par la journaliste Maiténa Biraben.

Sexotuto se veut être le premier sexual content qui répond à toutes les questions que peuvent se poser les jeunes. Une sexualité sans tabou expliquée avec humour par Ambre et Eddy, acteurs dans la vie et colocataires dans la série, pour dire et répéter que seul compte le respect de soi et de l'autre. Conforme au programme EVARS !

Comprendre le vote d’extrême-droite

Un essai captivant, une analyse qui met en perspective et fait réfléchir.

« Ces gens-là », ce sont les habitants et habitantes du département de l’Ain, que l’autrice retrouve après un exil temporaire à Paris pour sa poursuite d’études à Sciences-Po et les premières années d’insertion professionnelle. « Activiste rurale », ainsi se définit-elle. Elle décide de retourner vivre sur ses terres d’enfance pour chercher à comprendre le vote en hausse constante pour les partis d’extrême-droite. Elle ne juge pas, elle discute, elle pose des questions, elle pousse à argumenter : au bistrot, chez sa voisine, au boulot en intérim sur une plateforme de logistique, chez sa pote de collège devenue employée de banque.

Éthique et numérique pour les enfants

La fondation Blaise Pascal a produit et met à disposition une série de capsules vidéo pour parler d’éthique et de numérique avec des enfants de 8 à 12 ans, avec le soutien de la Maif et sous la direction de la professeure et chercheuse au CNRS, Laurence Devillers,.

E-Bou, la mascotte des vidéos, endosse un rôle de guide et engage réflexions et dialogues autour de multiples enjeux à la fois éthiques, sociaux et écologiques. Les activités pédagogiques visent à fournir à l’élève un bagage riche, au travers de plus d’une dizaine de sujets tels que : l’attachement aux écrans, les données en ligne, le numérique et l’environnement, l’intelligence artificielle, etc.

www.fondation-blaise-pascal.org/nos-actions/les-projets-de-la-fondation/capsules-ethiquedu-numerique-pour-les-enfants/

À LIRE

Repenser le musée

« Le musée, en tant qu’institution culturelle, doit entreprendre une véritable introspection sur sa manière de concevoir, de présenter et de transmettre ses collections. Il n’est pas une entité neutre ou intemporelle : il reste, toujours, le reflet d’une époque, d’un contexte géographique et politique, d’un système de valeurs et de pensées souvent dominant. C’est pour ces raisons qu’il doit être en perpétuelle évolution, vivant, pour interagir avec les problématiques de son temps et ne pas devenir "poussiéreux", termes encore trop souvent associé aux musées. ».

Tout est dit dans ces quelques lignes du livre d’Aurélie Clémente-Ruiz, spécialiste des musées et actuelle directrice du Musée de l’Homme.

Aurélie CLEMENTE-RUIZ, Pour un musée engagé. Transmettre, interroger, inspirer. Éditions de l’Aube et Fondation Jean Jaurès, 2025

Comment militer sans se cramer ?

Hélène Balazard et Simon Cottin-Marx publient un livre percutant : "Burn-out militant – Comment s’engager sans se cramer".

Cet ouvrage revient, à partir d’expériences individuelles et d’outils de la recherche en sociologie et en sciences politiques, sur l’engagement militant, étudié dans le domaine associatif, syndical, caritatif, politique, qui peut conduire à l’épuisement et au renoncement. Plus simplement, ce livre répond à la question suivante : « Comment faire en sorte que celles et ceux qui s’engagent continuent à (tenter de) changer le monde sans s’esquinter la santé ? ».

Loin des yeux et loin des promesses républicaines.

Les conditions socio-économiques entre la France hexagonale et la France ultramarine restent plus que jamais inégales.

Fort de ce constat, les populations vivent au quotidien un sentiment de déclassement ou de mépris. Alors que les valeurs républicaines tournent à vide, les territoires ultramarins concentrent sous nos yeux la démission du politique. Du droit à la santé au droit à vivre dans un environnement sain en passant par celui de l’accès à une éducation de qualité, la réalité ultramarine donne à voir une République vidée de sa substance émancipatrice. Un ouvrage signé Jeanne Belanyi publié par la Fondation Jean Jaurès.

MGEN. Première mutuelle des agents du service public

Avec le fonds Racine2, MGEN

soutient les entreprises innovantes générant un impact positif sur la société et l’environnement

En février 2022, MGEN créé son premier fonds à impact : Racine2

Opéré par Serena et makesense, deux acteurs majeurs de l’investissement et de l’entrepreneuriat à impact, le fonds est doté de 85 millions d’euros, déployés sur dix ans. Cette démarche s’inscrit dans la politique d’investissement responsable mise en œuvre par MGEN, dont les ambitions ont été renforcées en 2025.

Soutenir des entreprises innovantes et prometteuses

Le fonds a pour objectif de soutenir le démarrage et la croissance d’entreprises porteuses d’un projet à fort impact social et environnemental, grâce à des financements allant de 500 000 à 3 millions d’euros.

Le fonds est investi dans des entreprises situées en France pour 80 % d’entre elles. Pour être sélectionnées, les entreprises doivent contribuer au progrès social et à la santé pour tous, deux engagements historiques de MGEN, et s’inscrire dans l’une des thématiques suivantes :

• développer l’activité physique et sportive,

• améliorer les modes de vie au quotidien,

• préserver l’environnement et ses liens sur la santé,

• rendre l’éducation accessible à tous.

3 entreprises soutenues par Racine2

Poppins

Une startup qui propose une thérapie digitale à destination des enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux, en particulier de dyslexie, pour améliorer leur apprentissage de la lecture.

Lokki

Une startup qui démocratise la location d’équipements sportifs afin de permettre à la location de s’imposer face à l’achat.

May

Une startup qui, par le biais d’une application, accompagne les jeunes parents de la grossesse à l’entrée à l’école de leurs enfants afin de réduire leur stress et le recours aux services hospitaliers.

GESTION DES RETOURS : PA - 95154 - TAVERNY CEDEX

PARIS CPCE

LA POSTE DISPENSE DE TIMBRAGE

MGEN, membre du groupe VYV, est une mutuelle régie par le Code de la mutualité et la première mutuelle en cotisations individuelles. Classement Argus de l’assurance, oct. 2024. DirCom MGEN - 2511-PR-Racine2 - © Illustration : Camilo Huinca

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