Awa Sadio YENA

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Importance culturelle du cheval

Le cheval a été depuis le début de sa domestication un animal de prestige. Sa possession était perçue dans la société comme source de pouvoir. En particulier, le cheval blanc était le plus apprécié des rois car il frappe les regards de la foule. Dès le XIXème siècle, les chevaux ont joués un rôle extrêmement important lors des guerres. Ils ont permis l’acquisition de multiples victoires pour des prophètes, des rois et des héros (DOUTRESSOULE, 1952). Durant le temps colonial, le cheval n’était détenu que par quelques dignitaires entourant les chefs féodaux et religieux, ils étaient pour eux des militaires d’élites. En milieu bambara, pour savoir si un jeune homme est capable de s’occuper d’une femme, on lui confiait la tâche d’entretenir un cheval (SISSOKO, 2015). Aujourd’hui, le cheval a gardé par rapport à l’âne sa place de prestigieuse monture réservée aux hommes aisés. Certains propriétaires élèvent un cheval dans leur concession sur proposition de leur marabout pour la prospérité ou se protéger contre les mauvais sorts. Sont prisés pour cette pratique, des chevaux de robe particulière : la grise en générale « daffé dié » en bambara (SISSOKO, 2015). ◦

Importance socio-culturelle de l’âne

L’âne, à cause des contraintes sociaux-culturelles ainsi que les croyances superstitieuses, il se trouve être peu considéré. Par exemple, dans l’histoire des Romains, on rapporte que la rencontre avec l’âne était considérée comme un mauvais présage, tandis que cet animal était honoré en Arabie (SIE, 2012). En effet, l’âne est le plus souvent sujet de moquerie et est qualifié d’animal stupide, peu éveillé, entêté malgré sa sobriété, sa rusticité, son endurance au travail et sa vigueur. Ils ne bénéficient pas d’attention particulière et sa détention symbolise ainsi le statut humble de son propriétaire dans les sociétés rurales. D’après MAILLIET et al. (1969) cités par TAPSOBA (2012), le brai de l’âne à une certaine heure de la nuit revêt d’un mauvais présage. De même, quand l’âne creuse le sol à l’aide de ses sabots cela est signe de malheur (à l’image du creusement d’une tombe). En dépit de ce côté négatif l’âne intervient fortement dans l’entraide sociale. Avec sa place centrale occupée par la corvée d’eau et le transport, le prêt d’âne, constitue une pratique très courante (ROAMBA, 24


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