Maboï KONE

Page 1

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E. I. S. M .V.) de Dakar a

Année 2017

N° 25

EVALUATION DES EFFETS ANTIMICROBIENS DU « BIOCLEAN FORTE » EN ELEVAGE DE POULETS DE CHAIR DANS LA REGION PERIURBAINE DE DAKAR (SENEGAL) THESE Présentée et soutenue publiquement le22 juillet 2017 à 9 h 00 Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT)

Par Maboï KONE Née le 12/06/1989 à Bamako (MALI)

JURY Président :

Monsieur Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar- Sénégal

Directeur et rapporteur de thèse :

Monsieur Moussa ASSANE Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal

Membre :

Monsieur Oubry Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar- Sénégal

Co-encadreur de thèse :

Monsieur Malick SENE Docteur vétérinaire PDG deVeto’partners (DakarSénégal)


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET

LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA AAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 - 2017

i


LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire

CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé

PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé

MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien

SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif

ii


IN MEMORIAL

Je dédie ce travail :  A la mémoire de ma mère Aichata TRAORE, qui a enduré tant d’années des sacrifices pour ses enfants. Maman je n’ai pas eu la chance de te connaitre car toute petite tu es partie .Mais mon papa ma toujours dit de ne jamais avoir peur même dans des situations très critiques parce que ta maman a su être une bonne femme. Et ce sont ces paroles qui me donnent du courage à chaque fois que je suis dans des difficultés. Puisse DIEU tout puissant assurer le repos de ton âme par sa sainte miséricorde.  A ma grande mère Mouna TRAORE et mes oncles Soukolo KONE, Alou TRAORE et Abdoulaye TRAORE  A mes tantes Assanatou DIAKITE, Fanta TRAORE et Masire TRAORE  Aux autres défunts de la famille (Mariam, Sékou, Baini, Nané, Youma…) Sincères reconnaissances que vos âmes reposent en paix et que la terre vous soit légère.

iii


DEDICACES

Au nom d’ALLAH, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux Gloire, pureté et louange à Allah, Maitre et Seigneur des Univers. Que la prière et le salut soient sur le plus illustre des prophètes, notre Maitre Mohammed (PSL), ainsi que sa famille. Seigneur je te rends grâce pour tout ce tu as mis sur mon chemin.

Je dédie ce travail : A mon père Dramane KONE Papa je ne trouve même pas les mots quand je parle de toi. Tu as toujours dépensé ta force et ta fortune pour le bonheur de tes enfants. Tu nous as éduqués dans la bravoure, la droiture, l’honneur, la dignité, le respect. Tu m’as toujours donné le courage, la force de travailler à chaque fois que je te vois. Moi qui suis ta fille bien aimée, ton amie et ta confidente je ne saurais jamais te remercier assez. Trouve ici, le fruit des nombreux sacrifices consentis à mon endroit, je t’aime papa. Puisse le Bon Dieu te garder le plus longtemps possible parmi nous. A mon Charmant époux Dr Mohamed NIARE Merci pour ta patience de supporter mes caprices et d’attendre ces longues d’années. Tu n’as jamais cessé de m’encourager et tu as toujours tout fait pour m’aider, quelles que soient les circonstances. Tu enrichis ma vie à chaque jour, mon ami, mon confident, mon ROI. Avec tout mon amour et mon affection. A mes grandes sœurs Awa KONE et Fatou KONE vous vous êtes occupé de moi comme une fille, vous êtes les meilleures des sœurs ; que le bon DIEU vous donner des enfants bénis. iv


Awa KONE je serai toujours ta sirani. Tu es unique, battante merci pour ton amour; avec toi je n’ai pas senti absence de Aichata TRAORE. Mes chères sœurs, ce travail est le fruit de vos prières et encouragements. Je vous aime énormément. A mes frères Ousmane, Mami, papa et Fousseini merci de m’avoir toujours soutenue. Je vous adore. Puisse Dieu vous garder toujours unis. A mon ami, mon frère, mon confident Abdoulaye WATTARA Je n’ai jamais regretté de te compter parmi mes connaissances car tu étais toujours présent quand j’en avais besoin, tu as toujours prié pour ma réussite et partagé mes douleurs. Mon frère je ne pourrai jamais te remercier assez. Ce travail est le tien. A ma Awa YENA, ma sœur et amie, Tu m’as aidé à supporter ces années d’études à Dakar. Je ne vois pas quel rôle tu n’as pas joué : sœur, confidente et amie dans les bons moments comme dans les mauvais. Saches que notre amitié sera éternelle et que tu pourras toujours compter sur moi. Je t’aime mon amie. A Aoua TRAORE, ma jumelle et amie Tu es une bonne personne et unique. Tu m’as acceptée en tant que amie, m’a hébergée dans votre maison et m’a mise dans de bonnes conditions ; ton comportement est toujours resté le même. Je ne pourrais jamais te remercier assez. A mon grand-père Baba TRAORE et sa famille. Merci de m’avoir élevée dans votre famille avec le respect, l’amour en DIEU, le travail et le courage et surtout de m’avoir inculqué une éducation qui force aujourd’hui d’admiration de tous. A ma tante Zara oul BABALOU ZIDANE que j’ai eu la chance avoir comme jumelle de ma mère. A toute la famille KONE Merci pour vos prières. Avec tout mon estime, affection et respect. A mes tontons : Checkiné TRAORE, Broulaye KONE, Mame DABO v


A mes tantes : madame KONE Fatoumata KONE, Massan, Awa, Djenebou, Banimata, Sanata et Bintou. Merci pour votre soutien. A Diakaridia KONE pour les prières Aux familles ZIDANE, TRAORE, KONE, YENA, KIMBIRI, KOROMAKAN, DOUMBIA, DOBO, FALL. A mes frères et sœurs : Fatoumata, Kadiatou, Kany, Boubacar, Madou, Mouna, Badiallo, Fanta, Modibo, Demba. A mes cousins et cousines : Hamed, Bata, Mouna, Kha, aicha, Mohamed, Seriba, Baba, djeneba, Awa, Fatouma, Youma, Bitou, tata, Abdoulaye. A mes neveux et nièces : Dadie, Alou, Sékou, Korotoum ma tima chérie, Mariam .Que Dieu Tout Puissant vous accorde longue vie et m’accorde la grâce d’être toujours là pour vous. A NAZIROU mon maître coranique, tu es une personne spéciale pour moi depuis que je t’ai connu, tu m’as toujours apporté ton soutien sans faille sur tous les plans ; tu as su être pour moi un ami, un frère toujours disponible à mes multiples sollicitations. Que le Bon Dieu consolide notre fraternité. A mes belle sœurs : Neissa, Bah, Mah, Makoura, Aichata. A Fatoumata CAMARA Tu as su être une filleule, une petite sœur exemplaire par ton respect, ton savoir vivre, ta courtoisie et ta disponibilité pendant ces années de cohabitation. Je t’exhorte seulement à continuer sur cette lancée pour le restant de ta vie. Puisse le Bon Dieu t’aide à finir tes études et te donne un bon mari ma petite sœur chérie. Ce travail est le tien. A ma voisine et sœur Tenimba DIALLO merci de supporter mes caprices. Tout ce que je te souhaite c’est de te voir soutenir ton doctorat et te marier. A la famille TALL : vous avez été plus qu’une famille d’accueil pour moi à Dakar. Particulièrement à notre tante Bah .Que Dieu vous bénisse. vi


A ma famille véto : Alou,Souleymane, Boulkassoum,Douadji,

Oumarou,

Tenimba, Eliza, Aïchatou, Mariam, Malick, Doucouré, Simaga, Kader, Fatim, Awa, Ouassa. A mes sœurs : Dr Diarrha Elisa, Aichatou, Tenimba, Awa, Ouassa, Mariam merci les filles pour tous. A mes amis : Claverie AKE la courageuse, Dr NINOUGO ma petite sœur chérie, RITA bébénou, Maimouna, Mariama, Bruno, Aziz, Konate, Harouna. AAmadou Yahaya MAHAMANE dit papi Tu m’as choisie comme marraine dans cette école. Je suis très heureuse de l’honneur que tu m’as fait. Ce travail est le tien. A mes amis : Zeina, Adam, Mari, Mariam, Adja. A mes fils : Sibiri SONOGO, Amadou Yahaya MAHAMANE. A l’équipe de taekwondo et les maîtres de l’UCAD Aux étudiants de la 44e promotion. Au Professeur accompagnateur de la 44e promotion. A Dr Fatima SYLLA marraine de la 44e promotion. A la communauté des étudiants musulmans vétérinaire de Dakar. Aux habitants de mon village natal BOUDIOBA (kolomdieba).Que ce travail puisse contribuer à votre développement. A mon pays le MALI.

vii


REMERCIEMENTS

Nos sincères remerciements et notre profonde gratitude :

A ma famille Au Professeur Moussa ASSANE: c’est une chance de réaliser ce travail avec vous ; j’ai vu en vous une personne simple, pieuse et respectueuse. Je ne saurais jamais vous remercier assez cher Professeur. Merci d’avoir accepté de diriger ce travail avec beaucoup de patience. Que le Bon DIEU puisse vous accorder une longue vie et une bonne santé. A Dr Mohamed NIARE, grâce à vous, j’ai pu réaliser mon rêve de devenir Docteur. Au professeur accompagnateur : Professeur ALAMBEDJI BADA. A la Marraine de la 44ème promotion : Dr Fatima SYLLA N’DIAYE. Au Docteur Malick SENE, directeur général de véto-partner : pour avoir initié et financer cette belle étude. Au Docteur Adama FAYE, pour sa disponibilité. Au Docteur khady NIANG pour ses conseils. A la famille FALL A Oumy FAYE Aux personnels de la ferme : Assane, Basse, Baye, Malick,

Mamadou,

Moustapha, Dawa. A mon équipe de la ferme : Malick, Loko, Balkissa Seyni Issa, Aziz. A Bruno OUBA A Madame SISSOKO Awa CISSE A la famille TRAORE

viii


A mes ainés: Dr NIARE, Dr COULIBALY, Dr SOW, Dr DOLO, Dr SISSOKO, Dr KONE, Dr TRAORE, Dr BA, Dr BAGAYOGO, Dr SANOGO, Dr KASSAMBARA, Dr TOURE,

Dr Khady NIANG, Dr

KASSIM, A mes amis : Awa, Fatim, Alou , Nazirou, , Dr konate, Dr NIANG Khady, Oumy, Fetou, Dr SOW, Dr COULBALY, Parfait, DAO, TOBILI (ma fille des travaux pratiques), Dr Raissa KASSIM( ma marraine), Dr Hamidou, Dr Madi. A ma famille malienne du véto : Alou, Souleymane, Boulkassoum, Douadji, Oumarou,

Tenimba,

Eliza,

Aïchata,

Mariam,

Malick,

Doucouré,

Mamadou, Kader, Fatim, Awa, Ouassa. Aux membres de notre jury de thèse. A tout le personnel de l’EISMV. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD). A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Maliens de Dakar (AEVMD). A la communauté des études musulmanes vétérinaires de Dakar (CEMVD). A la communauté des étudiants musulmans de l’Université Cheick Anta Diop. A tous les étudiants du Master productions animales et développement durable (2016-2017). A l’Ambassade du Mali au Sénégal. A ma chère patrie : la République du Mali. Au Sénégal, pays hôte. A tous ceux qui de près ou de loin ont permis la réalisation de ce modeste travail.

ix


A NOS MAITRES ET JUGES

A notre Maître et Président de jury Monsieur Bara NDIAYE, Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider ce jury de thèse, malgré votre calendrier très chargé. Vos qualités scientifiques et humaines forcent notre admiration. Veuillez trouver ici, l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude.

A notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’EISMV de Dakar Nous sommes très touchée par la simplicité et la spontanéité avec lesquelles vous avez accepté de diriger ce travail. Le temps passé avec vous, nous a permis de connaître un homme pieux, simple, courtois. Votre rigueur scientifique, votre souci du travail bien fait, votre disponibilité et votre dynamisme nous ont profondément marquée et resteront pour nous un exemple à suivre. Soyez rassurez de notre profonde gratitude, de notre vive admiration. Veuillez recevoir ici nos sincères remerciements.

x


A Notre Maître et juge Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar C’est un grand privilège pour nous de vous compter dans notre jury de thèse. Nous avons été profondément touchée par la spontanéité avec laquelle vous avez accepté de siéger dans ce jury de thèse. Vos qualités scientifiques et votre amour du travail bien fait nous ont toujours marquée Veuillez croire, cher Maître, l’assurance de notre respect et de notre reconnaissance.

A Notre co-encadreur de thèse Monsieur Malick SENE, Docteur Vétérinaire, PDG de Véto’partners. Vous avez accepté avec spontanéité de financer cette thèse lorsque j’étais venue vous voir. Vous êtes pour nous un exemple par vos multiples qualités humaines, votre modestie et votre simplicité. L’occasion nous est offerte aujourd’hui, de vous exprimer notre reconnaissance et nos sincères remerciements.

xi


“Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les options émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation”

xii


SIGLES ET ACRONYMES al

: Collaborateur

Amd

: Amendement

EISMV

: Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires

FAO

: Food and Agriculture Organisation

CFA

: Franc des Communautés Financières d’Afrique

G

: Gramme

GMQ

: Gain Moyen Quotidien

GN

: Gélose Nutritive

IAHP

: Influenza Aviaire Hautement Pathogène

IC

: Indice de Consommation

IEMVT

: Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des pays Tropicaux

INRA

: Institut National de la Recherche Agronomique

ISO

: International Organisation of Standardization

Kg

: Kilogramme

MEPA

: Ministère de l’Elevage et des Productions Animales

RC

: Rendement Carcasse

IGF

: Insulin-likeGrowth Factor

TM

: Taux de Mortalité

ISA

: Institut de Sélection Animale

xiii


LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Principales pathologies signalées par les éleveurs dans la zone périurbaine de Dakar. ........................................................... 12 Figure 2 : Représentation schématique de la structure du LPS ou AgO ....... 18 Figure 3 : Appareil de type broyeur-mélangeur ............................................ 31 Figure 4 : Matières premières achetés ........................................................... 32 Figure 5 : «Bioclean forte» ............................................................................ 33 Figure 6 : Poussins répartis dans le poulailler ............................................... 39 Figure 7 : Méthode de pesée des oiseaux ...................................................... 42 Figure 8 : Nature des matières fécales des oiseaux des lots 1 et 2 ................ 48 Figure 9 : Evolution des quantités d'aliments consommées par poulet (en g) en fonction de la ration ....................................................... 49 Figure 10 : Evolution de la consommation d'eau par poulet (en l) en fonction de la ration ...................................................................... 51 Figure 11 : Evolution pondérale (en g/poulet/semaine) en fonction des lots ................................................................................................. 53

xiv


LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

: Les différents systèmes d’élevage avicole existant en Afrique subsaharienne et au Sénégal ..................................... 9

Tableau II

: Nombre de sérovars dans chaque espèce et sous-espèce de salmonella ........................................................................ 15

Tableau III

: Principaux antibiotiques utilisés en élevage avicole ............ 23

Tableau IV

: Méthode d’analyse normalisée utilisée

pour les

salmonelles............................................................................ 34 Tableau V

: Compositions des rations 1 et 2 ........................................... 37

Tableau VI

: Composition des rations 3 et 4.............................................. 38

Tableau VII

: Programme de prophylaxie utilisé pour les lots 1 et 2 ......... 41

Tableau VIII : Programme de prophylaxie utilisé pour les lots 3 et 4 ....... 41 Tableau IX

: Température et hygrométrie du poulailler. ........................... 46

Tableau X

: Résultats d’analyse microbiologique de la chair des poulets ................................................................................... 47

Tableau XI

: Quantités d'aliments consommées par poulet (en g/jour) en fonction des lots ............................................................... 50

Tableau XII

: Quantités d'eau consommées par poulet (en g/jour) en fonction des lots .................................................................... 52

Tableau XIII : Evolution pondérale (en g/poulet/lot/semaine)..................... 54

xv


Tableau XIV : Comparaison de l’évoluation pondérale des différents lots ......................................................................................... 55 Tableau XV

: Gain moyen quotidien (en g/poulet/lot) ................................ 56

Tableau XVI : Evolution de l’indice de consommationdes différents lots de poulets ....................................................................... 57 Tableau XVII : Poids vif à l’abattage, poids carcasse et rendement carcasse ................................................................................. 59 Tableau XVIII : Taux de mortalité dans les différents lots de poulets ........... 60 Tableau XIX : Estimation des coûts de production d’un poulet de chair en fonction de la ration ......................................................... 61 Tableau XX

: Estimation des bénéfices nets par poulet de chair ................ 62

xvi


TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .............................................. 4 CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE DANS LA REGION DE DAKAR ....................................................................................................... 5 I.1. Présentation de la zone périurbaine de Dakar............................................................... 5 I.2. L’élevage avicole dans la région périurbaine de Dakar................................................ 6 I.2.1. Les systèmes d’élevage .......................................................................................... 6 I.2.1.1. Système avicole traditionnel ........................................................................... 6 I.2.1.2. Système avicole moderne ................................................................................ 7 I.3. Les contraintes ............................................................................................................ 10 I.3.1. Contraintes zootechniques et économiques ......................................................... 10 I.3.2. Contraintes alimentaires ....................................................................................... 10 I.3.3. Contraintes sanitaires ........................................................................................... 11 CHAPITRE II : LES SALMONELLOSES AVIAIRES ET MOYENS DE LUTTE .......... 14 II.1. Salmonellose aviaires ................................................................................................ 14 II.1.1. Généralités sur les salmonelles ........................................................................... 14 II.1.1.1. Historique et classification ........................................................................... 14 II.1.1.2. Caractères bactériologiques ......................................................................... 16 II.1.1.2.1. Caractères morphologique ..................................................................... 16 II.1.1.2.2. Caractères culturaux .............................................................................. 16 II.1.1.2.3.Caractères biochimiques ........................................................................ 16 II.1.1.2.4. Caractères antigéniques ......................................................................... 17 II.1.2. Salmonelles dans la filière avicole ..................................................................... 19 II.1.3. Salmonelloses dues à la consommation de viande de volailles .......................... 20 II.1.3.1. Fréquence ..................................................................................................... 20 II.1.3.2. Facteurs de risque ........................................................................................ 21 II.2. Moyens de lutte contre les salmonelloses: les antimicrobiens .................................. 21 II.2.1. Classification des antimicrobiens ....................................................................... 22 II.2.1.1. Classification des principaux antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire .................................................................................................. 22

xvii


II.2.1.2. Classification des principaux antibiotiques utilisés en aviculture ............... 22 II.2.2. Les antibiotiques utilisés contre les salmonelles chez les poulets de chair ........ 23 II.2.2.1. Principe d’utilisation des antimicrobiens ..................................................... 23 II.2.2.1.1. Utilisation à titre préventif .................................................................... 24 II.2.2.1.2. Utilisation en métaphylaxie ................................................................... 24 II.2.2.1.3. Utilisation à titre curatif ........................................................................ 24 II.2.2.1.4. Utilisation comme additif alimentaire ................................................... 25 II.2.2.2. Molécules d’antibiotiques utilisées .............................................................. 25 II.2.3. Limites de l'utilisation des antimicrobiens : l’antibiorésistance des salmonelles .......................................................................................................... 26 II.2.3.1. Evolution .................................................................................................. 26 II.2.3.2. Conséquences ........................................................................................... 27 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ...................................................... 29 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ........................................................................ 30 I.1. Matériel ....................................................................................................................... 30 I.1.1. Matériel animal .................................................................................................... 30 I.1.2. Matériel d’élevage et contrôle de performance ................................................... 30 I.1.3. Matériel de laboratoire ......................................................................................... 30 I.1.4. Matériel de fabrication des rations alimentaires .................................................. 31 I.1.5. Matières premières utilisées pour les rations alimentaires................................... 32 I.2. Méthodes .................................................................................................................... 33 I.2.1.Evaluation des effets antimicrobiens du « Bioclean forte » ................................. 33 I.2.2. Evaluation des effets du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets ......................................................................................... 35 I.2.2.1. Conduite d’élevage ........................................................................................ 35 I.2.2.2.Collecte des données ...................................................................................... 42 I.2.2.3. Calcul des paramètres zootechniques ............................................................ 43 I.2.3. Evaluation de la rentabilité économique .............................................................. 44 I.2.4. Analyse statistique des données ........................................................................... 44 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION .................................................................. 46 II.1. Résultats .................................................................................................................... 46 II.1.1.Paramètres d’ambiance ........................................................................................ 46 II.1.2. Effets du « Bioclean forte » sur le contrôle de la salmonellose aviaire .............. 47

xviii


II.1.3. Effet du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets de chair ................................................................................................................ 48 II.1.3.1. Consommation alimentaire .......................................................................... 48 II.1.3.2. Consommation d’eau ................................................................................... 51 II.1.3.3. Evolution pondérale ..................................................................................... 53 II.1.3.4. Gain moyen quotidien (GMQ) ..................................................................... 55 II.1.3.5. Indice de consommation .............................................................................. 57 II.1.3.6. Poids carcasse et rendement carcasse .......................................................... 58 II.1.3.7. Taux de mortalité ......................................................................................... 59 II.1.4. Effet du « Bioclean forte » sur la rentabilité économique .................................. 60 II.1.4.1. Estimation du coût de production d’un poulet ............................................. 60 II.1.4.2. Estimation de la rentabilité économique ...................................................... 61 II.2. Discussion ................................................................................................................. 63 II.2.1. Méthodologie ...................................................................................................... 63 II.2.2. Effet du « Bioclean forte » sur le contrôle de salmonelloses aviaires ................ 64 II.2.3. Effet du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets de chair ................................................................................................................ 65 II.2.3.1. Effet sur la consommation alimentaire et hydrique ..................................... 65 II.2.3.2. Effet sur l’évolution pondérale .................................................................... 66 II.2.3.3. Effet sur l’indice de consommation et le rendement carcasse ..................... 68 II.2.3.5. Effets sur le taux de mortalité ...................................................................... 69 II.2.4. Effet du « Bioclean forte » sur la rentabilité économique .................................. 69 CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 70 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 75 WEBOGRAPHIE ................................................................................................................... 82

xix


INTRODUCTION Pour tenter de satisfaire à une demande en protéines d’origine animale de plus en plus croissante, le Sénégal, depuis plusieurs années, s’est lancé dans une aviculture semi-industrielle de proximité dans les espaces urbains et périurbains. La zone périurbaine de Dakar regroupe l’essentiel de cette activité dans un rayon de 100km autour de capital (CARDINAL et al, 2002). En 2005, les mesures de suspension des importations des produits avicoles, suite à la crise d’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP), ont eu pour effets une augmentation de la production et de la spéculation poulets de chair qui connaissaient un déclin du fait de la forte concurrence extérieure (CNA, 2011). Une telle dynamique dans la production avicole est plus que nécessaire pour répondre aux besoins en protéines animales d’une population qu’on estime autour de 26 millions à l’horizon 2029 (ANSD, 2011). Cependant, l’aviculture moderne sénégalaise malgré son essor spectaculaire, se trouve confrontée à plusieurs obstacles ; il s’agit entre autres de la qualité et du coût de l’aliment distribué aux animaux mais également des pathologies dont celles liées aux entérobactéries. Parmi les entérobactéries, Echerichia coli et les Salmonella apparaissent comme les principaux obstacles à la rentabilité des élevages, à cause de la morbidité et de la mortalité qu’ils provoquent directement ou indirectement en association avec d’autres pathologies telle que la maladie de Gumboro (CARDINALE et al., 1998). Ces bactéries qui peuvent se retrouver dans les aliments ou dans de l’eau de boisson, sont à l’origine d’une perturbation de la fonction digestive chez la volaille avec comme résultats des diarrhées et une mauvaise digestion et absorption des aliments (CUNNINGHAM et JAMES, 1997).

1


Au Sénégal, afin de lutter contre ces pathologies, les aviculteurs ont recours à des antibiotiques. Par ailleurs certains éleveurs distribuent de façon exagérée ces médicaments antibactériens à des fins prophylactiques (BIAGUI, 2002). Or, l’utilisation des antibiotiques, a montré ses limites en entrainant la destruction de la flore commensale avec comme conséquence une réinfection conduisant à des diarrhées et des mortalités (BRUTSAERT, 2009). L’usage abusif des antibiotiques a également favorisé l’apparition d’un nombre important de souches bactériennes résistantes, se traduisant par l’échec de certains schémas thérapeutiques chez l’animal et l’homme (CORPET, 1995). Dans ce pays, les résistances des bactéries aux antibiotiques sont importantes (ALAMBEDJI et al., 2008). Il serait donc convenable de songer à d’autres méthodes thérapeutiques permettant de limiter l’utilisation de ces médicaments en élevage avicole. Les alternatives aux antibiotiques doivent être à la fois efficaces sur le plan zootechnique, sanitaire et économique. Parmi les substituts proposés, figurent les acides organiques, les huiles essentielles, les probiotiques et les prébiotiques (DORMAN ET DEANS, 2000). C’est dans ce contexte qu’il nous a paru opportun d’évaluer les effets de « Bioclean forte », dans la lutte contre les salmonelloses aviaires. Il s’agit d’une nouvelle formulation à base de trois acides organiques dont l’acide formique, le formate d’ammonium et l’acide propénoïque en association avec le Formaldéhyde et l’Aluminosilicate. Ce produit a été mis au point par la société « Véto Partner » installée à Guédiawaye, une banlieue de Dakar (Sénégal), pour blanchir les aliments utilisés en élevage avicole au Sénégal, de toute contamination microbienne, en particulier celle due aux salmonelles.

2


L’objectif général de cette étude, est d’évaluer les effets antimicrobiens de « Bioclean forte » en élevage de poulets de chair dans la région périurbaine de Dakar (Sénégal). De façon plus spécifique, il s’agira d’évaluer les effets du « Bioclean forte » en comparaison avec ceux des antibiotiques classiquement utilisés, sur :  le contrôle de la salmonellose aviaire ;  les performances de croissance du poulet de chair ;  la rentabilité économique de l’élevage du poulet de chair. Ce travail comporte deux parties: une première partie bibliographique, qui traite des généralités sur l’aviculture en région de Dakar ; puis des salmonelloses aviaires et les moyens de lutte contre cette entérobactérie. La seconde partie est consacrée à l’étude expérimentale où l’accent est mis sur le matériel et les méthodes utilisés et par la suite les résultats obtenus et leur discussion.

3


PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE Chapitre I : Généralités sur l’aviculture dans la région de Dakar. Chapitre II : Salmonelloses aviaires et moyens de lutte.

4


CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE DANS LA REGION DE DAKAR I.1. Présentation de la zone périurbaine de Dakar La région de Dakar est située à la pointe extrême de l’Afrique occidentale. Elle constitue une presqu'île reliée au reste du pays par un cordon sableux avec une longue côte entourant presque toute la région (ANSD, 2011). De par son relief, la région Dakaroise se présente comme un vaste marécage envahi de part et d’autre par des dunes de sable. Des couloirs inter-dunaires à fonds humides séparent ces massifs dunaires qui servent de terrains de cultures aux maraîchers de la région. Le climat, comme pour le reste du pays, y est marqué par l'alternance d'une saison humide pluvieuse (Juillet à octobre) et d'une saison sèche (Octobre à Juin). De par sa position par rapport à la mer, la presqu'île du Cap-Vert (région de Dakar) présente une saison sèche avec une humidité relativement élevée. La pluviométrie annuelle, très variable, est comprise entre 300 et 900 mm avec de fortes précipitations qui entrainent souvent des inondations très désastreuses en banlieue dakaroise. L’action de l’alizé maritime issue de l’anticyclone des Açores, maintient toute l’année un air plus frais et une hygrométrie plus élevée que dans les autres régions frontalières, ce qui rend la région très favorable à l’aviculture. En plus de ces conditions bioclimatiques favorables à l’aviculture, la zone périurbaine de Dakar bénéficie de facteurs socio-économiques non négligeables. Elle héberge plus de 23% de la population du pays, et ses habitants ont un pouvoir d’achat élevé et des habitudes alimentaires citadines. Dakar constitue le poumon économique du pays et représente le centre urbain le plus peuplé avec une population estimée à 3529000 habitants (ANSD, 2015). La zone périurbaine de Dakar est bien desservie en routes et pistes de production reliant les zones de

5


production les plus enclavées avec celle-ci. Ce sont ces conditions bioclimatiques et socio-économiques favorables qui expliquent le dynamisme agropastoral de la zone périurbaine de Dakar. I.2. L’élevage avicole dans la région périurbaine de Dakar I.2.1. Les systèmes d’élevage De façon générale, selon la FAO (2014), les systèmes d’aviculture en termes de classification se résument en quatre (04) secteurs (tableau I, page 9). Au Sénégal, et particulièrement dans la zone de Dakar, l’aviculture est caractérisée par deux (02) systèmes d’élevage à savoir un système traditionnel et un système moderne. I.2.1.1. Système avicole traditionnel Au Sénégal, les productions aviaires sont dominées par le système d’élevage traditionnel ou familial qui est très répandu en milieu rural. Ces petites unités d’exploitation pratiquent de l’élevage extensif à faibles effectifs et à faibles niveaux de production (FAO, 2014). Elles regroupent en moyenne 5 à 20 poulets par ménage dispersés en de petites unités de production. Elle se pratique dans la presque totalité du territoire national, mais est particulièrement important dans les zones rurales les plus démunies. Ce système est pratiqué principalement par les femmes et les enfants (TRAORE, 2006). Bien que son évolution soit faible (4,6% en 5 ans) par rapport à l’aviculture moderne, son effectif représente 64% du cheptel avicole national en 2009 contre 80% en 2004 (SENEGAL, 2004 et 2009). L’aviculture traditionnelle joue un rôle important sur le plan socioculturel, nutritionnel et socio-économique. Sur le plan socioculturel, en milieu rural lors des fêtes, des cérémonies religieuses ou des mariages, le poulet joue un rôle extrêmement important dans la couverture des besoins protéiques mais aussi pour certains rites. Sur le plan nutritionnel, la volaille reste pratiquement en 6


dehors des grandes fêtes (Tabaski) ou cérémonies, l’espèce la plus utilisée en milieu rural pour couvrir les besoins en protéines animales (GUEYE et BESSEI, 1995). Sur le plan économique, les revenus de l’aviculture rurale viennent de la vente des œufs, du poulet vivant, mais aussi du troc (GUEYE, 2000). En général, dans les pays en voie de développement, la volaille rurale représente une des rares opportunités d’épargne, d’investissement et de protection contre le risque sous-alimentation (FAO, 2004). Elle constitue un revenu pour les couches les plus vulnérables de la société à savoir les femmes (70%) et les enfants (MISSOUHOU et al., 2002). I.2.1.2. Système avicole moderne En Afrique subsaharienne de façon générale et au Sénégal en particulier, l’application directe de la typologie des élevages avicoles selon la nomenclature de la FAO s’avère très difficile. C’est pourquoi, la catégorisation des secteurs a été revue comme suit. En plus du système d’exploitation avicole traditionnel précédemment décrit et qui correspond au secteur 4, le système d’élevage dit commercial peut être divisé en trois sous-systèmes ou secteurs (TRAORE, 2006).  Secteur 1 ou système d’élevage industriel et intégré Il correspond à un haut niveau de biosécurité clairement défini et exécuté, avec des effectifs importants d’oiseaux. Les oiseaux sont nourris avec des aliments complets produits par des industries spécialisées. Dans cet élevage, on utilise des équipements modernes tels que : les abreuvoirs automatiques, les chaînes d’alimentation, les systèmes d’évacuation automatique des déjections. Ce système a nombre d’éleveurs limité, n’est pas fréquent mais commence à se développer et regroupe moins d’une dizaine de producteurs majoritairement installés à Dakar. Toutefois, un aviculteur intensif est installé à Saint-Louis.

7


 Secteur 2 ou système d’élevage intensif de poulets commerciaux Il correspond à un niveau modéré à élever de biosécurité. Les oiseaux sont en permanence confinés, empêchant rigoureusement le contact avec d’autres volailles domestiques ou sauvages. Ce secteur de haute production, regroupe l’essentiel des aviculteurs dits du secteur commercial (plus de 80% des effectifs avicoles élevés). Les oiseaux produits sont destinés habituellement au marché local. Les producteurs de ce groupe se rencontrent surtout dans la zone des Niayes de Dakar et de Thiès. Le plus souvent, ce type d’élevage est pratiqué par des salariés et des personnes de professions libérales, ou exerçant dans le tertiaire et qui engagent des contremaîtres pour gérer leurs fermes.  Secteur 3 ou système d’élevage semi-intensif et élevages amateurs Correspond à un niveau faible à minimal de biosécurité. C’est le système le plus répandu surtout dans la région de Dakar. Il se rencontre essentiellement dans les habitations en centre et en banlieue des grandes villes et autour de quelques autres agglomérations et communes rurales. Il utilise des poussins d’un jour importés ou produits localement par des couvoirs installés dans la région de Dakar et des aliments complets achetés sur place ou fabriqués par les éleveurs eux-mêmes. Cependant, on note dans la plupart de ces élevages, une mauvaise conduite de l’élevage et un non-respect des normes prophylactiques.

8


Tableau I : Les différents systèmes d’élevage avicole existant en Afrique subsaharienne et au Sénégal (FAO, 2014) Secteurs (FAO/définition)

Systèmes d’élevage avicole Commercial à niveau de Biosécurité Industriel et Élevée Basse intégré Secteur 1 Secteur2 Secteur 3

Niveau de biosécurité Débouchés commerciaux au marché Dépendance des intrants au marché Dépendance aux bonnes routes Implantation

Contact avec poulets Contact avec canards Contact avec sauvage Soins et vétérinaires

d’autres d’autres la faune

Secteur 4

Élevé

Moyen à élevé

Bas

Bas

Exportation et urbains

Urbains/ruraux

Urbains/ruraux

Urbains/ruraux

Élevée

Élevée

Élevée

Faible

Élevée

Élevée

Élevée

Faible

Dans la périphérie des capitales et des grandes villes

Dans la périphérie des capitales et des grandes villes

Villes plus petites et zones rurales

Partout, essentiellement dans des zones éloignées ou enclavées

Confinement

Confinement

Claustration au sol/semiconfinement

Essentiellement en air

Fermé

Fermé

Fermé/ouvert

Ouvert

Aucun

Aucun

Oui

Oui

Aucun

Aucun

Oui

Oui

Aucun

Aucun

Oui

Oui

Paie pour le service

Paie pour le service

Irréguliers, dépendent des services vétérinaires publics

Marché

Marché

Gouvernement et Marché

Vendeurs d’intrants

Vendeurs d’intrants

Services publics de vulgarisation

Volailles élevées

Bâtiment/abri

Villageois et de la Basse –cour

conseils Possède son propre vétérinaire

Approvisionnement en Marché médicaments et vaccins Sources Multinationales et d’informations ses succursales techniques

9


I.3. Les contraintes Les contraintes qui s’opposent au développement de l’aviculture dans la zone périurbaine de Dakar sont nombreuses ; elles sont à la fois d’ordre zootechnique, alimentaire, économique et sanitaire. I.3.1. Contraintes zootechniques et économiques On constate essentiellement un manque de professionnalisation dans la filière. La plupart des employés des fermes avicoles n’ont aucune formation de base en aviculture (BIAGUI, 2002). Ceci entraîne des défaillances observées dans l’application des normes techniques d’élevage qui sont à l’origine de mauvaises performances. De même, la mauvaise conception et orientation des bâtiments d’élevage, l’absence d’hygiène, les vides sanitaires mal effectués, la mauvaise qualité de la litière ajoutés à une distribution irrégulière et en quantité insuffisante d’aliments et d’eau, ont des conséquences néfastes sur la croissance des oiseaux. Du point de vue économique, les producteurs éprouvent d’énormes difficultés à obtenir des financements nécessaires à l’achat d’équipements avicoles (HABAMENSHI, 1994). La mauvaise organisation du marché et les problèmes de commercialisation sont liés à l’absence chez l’éleveur d’une politique de vente du type « vendre avant de produire ». Ainsi, l’inexistence d’une chaîne de froid, de moyens de conservation au niveau des éleveurs, le non-respect de contrats de livraisons sont autant de points faibles qui fragilisent la filière. Par conséquent, beaucoup d’aviculteurs sénégalais se limitent à des opérations ponctuelles liées à des festivités d’origine religieuse, coutumière ou familiale. I.3.2. Contraintes alimentaires L’alimentation représente plus de la moitié des coûts de production en aviculture moderne. Cette alimentation n’est pas maitrisée et reste tributaire vis à vis de la production du maïs qui est sa principale composante. Mais aussi du prix et de la 10


qualité des autres intrants à savoir le son de blé, les tourteaux, le pré mix, etc. (LARBIER et LECLECRQ, 1992). La jeune industrie sénégalaise de l’alimentation animale est confrontée en permanence à des problèmes d’approvisionnement en céréales. Une proportion importante des matières premières entrant dans la fabrication des aliments de volailles (maïs, tourteau de soja, acides aminés synthétiques, par exemple) est donc importée. Cela constitue une entrave au développement de l’aviculture moderne du fait de l’augmentation sans cesse du prix de ces matières premières. Les contraintes les plus soulevées portent essentiellement sur le coût de plus en plus élevé des ressources alimentaires, notamment celles en protéines, les difficultés d’approvisionnement en matières premières du fait de leur faible disponibilité. A cela, s’ajoute la rupture prolongée des stocks d’intrants (aliments volailles, produits vétérinaires) et l’étroitesse du marché, qui sont autant de facteurs ne favorisant pas une production avicole optimale (SORO, 2011). I.3.3. Contraintes sanitaires Les contraintes sanitaires sont représentées par une insuffisance de mesures de biosécurité et la persistance des maladies.  Mesure de biosécurité Malgré l’existence de mesures de biosécurité dans les exploitations du secteur avicole dakarois, des contraintes sanitaires subsistent, notamment en matière de ressources humaines qualifiées pour l’encadrement sanitaire ; d’hygiène d’habitat de la volaille ; de veille sanitaire et épidémiologique ; de normalisation de la biosécurité dans les élevages et sur les marchés.

11


 Les maladies Les pathologies aviaires constituent l’une des contraintes majeures au développement de la filière avicole. Ces pathologies sont nombreuses et sont d’origines parasitaires et infectieuses. PARE, dans ses travaux menés en 2012, a montré que sur 81 élevages avicoles enquêtés dans la région périurbaine de Dakar, 89% sont confrontés à des problèmes pathologiques. Les pathologies les plus souvent rencontrées dans ces élevages sont les maladies parasitaires et les maladies infectieuses (Figure 1)

12,79

Salmonellose

36, 04

Coccidiose 20, 93

Maladies

Gumboro 2,32

Helminthose

20, 93

Colibacillose 2, 32

MRC* ,

Marek

2,32

Variole 0 Newcastle 0 2, 32

Autres 0

5

10

15

20 25 Pourcentage (%)

30

35

40

*MRC : Maladie Respiratoire Contagieuse Source : PARE, 2012.

Figure 1 : Principales pathologies signalées par les éleveurs dans la zone périurbaine de Dakar.  Les maladies parasitaires sont les plus fréquentes et sont responsables des mortalités ou des retards de croissance. En tête de liste, se placent les coccidioses avec une prévalence de 36,04%.

12


 Les maladies infectieuses elles sont redoutables du fait de leur importance médicale et économique ; elles regroupent les maladies virales et bactériennes. Les maladies virales trouvent leur importance dans le fait qu’il n’existe aucun traitement et que la vaccination constitue le seul moyen préventif de ces pathologies. Les plus importantes sont la maladie de Gumboro, la maladie de Newcastle ou pseudo peste aviaire, la variole aviaire, la bronchite infectieuse et la maladie de Marek. Les agents de ces maladies sont respectivement de la famille

des

Birnaviridae,

Paramyxoviridae,

Poxviridae,

Retroviridae,

Coronaviridae et Herpesviridae. Les maladies bactériennes rencontrées dans les élevages avicoles, quant à elles, sont en majorité les colibacilloses (20,93%), et les salmonelloses (12,79%). Hormis leur forte incidence sur le plan médical et économique, ces maladies ont également une grande importance hygiénique, en particulier les salmonelloses. Les salmonelles sont responsables de zoonoses correspondant à des infections appelées salmonelloses. Leurs conséquences économiques en santé publique sont telles qu’il est apparu indispensable d’exercer une surveillance épidémiologique aussi bien en santé humaine qu’animale, dans les élevages, au cours de la production, de la transformation des matières premières d’origine animale et aussi dans l’environnement (PARE, 2012).

13


CHAPITRE II : LES SALMONELLOSES AVIAIRES ET MOYENS DE LUTTE II.1. Salmonellose aviaires II.1.1. Généralités sur les salmonelles Les salmonelles sont des bactéries étudiées depuis le XIXème siècle. Elles sont non seulement pathogènes pour l’homme mais aussi pour de nombreuses espèces animales. II.1.1.1. Historique et classification  Historique L’intérêt porté aux salmonelles n’est pas récent. Dès 1875, KOCH et PASTEUR s’y sont intéressés en mettant en place les bases de la bactériologie (LE MINOR et VERON, 1989). Le bacille d’EBERTH (ou Salmonella typhi) fut décrit par SCHROETER en 1886 comme agent de la fièvre typhoïde chez l’homme. Puis KLEIN isola en 1889 l’agent de la typhose aviaire (S. gallinarum). Le bacille de LOEFFLER (S. typhimurium) a ensuite été isolé à partir de sang de souris atteintes de salmonellose en 1890. Enfin, en 1894, SMITH a décrit Bacillus cholerae, l’agent responsable du choléra du porc et l’a nommé S. cholerasuis. En 1900, l’agent causal de ces maladies fut nommé Salmonella en l’honneur de Salmon vétérinaire des Etats-Unis. De nos jours, la salmonellose est décrite partout dans le monde et chez nombreuses espèces.  Classification WHITE en 1925 et KAUFFMANN à partir de 1930 établirent un système de classification basé sur l’identification antigénique des Salmonelles qui sont des bactéries appartenant à la famille des Enterobacteriaceae et au genre Salmonella. Dans les années cinquante, une centaine de sérovars était déjà connus. Aujourd’hui, il est démontré que le genre Salmonella comprend 3

14


espèces : Salmonella enterica, Salmonella bongori et Salmonella subterranea (AUBRY, 2012). Mais seules les deux premières sont reconnues par l’OMS (AGBAJE et al., 2011). L'espèce principale est Salmonella enterica qui comprend elle-même six sousespèces (GRIMONT et al., 2007), à savoir: Salmonella entericasubsp. arizonae; Salmonella entericasubsp. diarizonae; Salmonella entericasubsp.enterica; Salmonella entericasubsp. houtenae; Salmonella entericasubsp. indica; Salmonella entericasubsp. salamae. La sous espèce la plus fréquente est S. entericaenterica. Elle compte environ 2600 sérovars qui représentent 99,5% des souches isolées (Tableau II, page 15). Tableau II : Nombre de sérovars dans chaque espèce et sous-espèce de salmonella Espèces

Sous-espèces

Nombre de sérovars

S. enterica

S. enterica subsp. enterica S. enterica subsp. salamae S. enterica subsp. arizonae S. enterica subsp. diarizonae S. enterica subsp. houtenae S. enterica subsp. Indica

1531 505 99 336 73 13

S. bongori

22

Total (genre salmonella)

2579

Source : GRIMONT et al. (2007)

Salmonella enterica est la plus fréquemment rencontrée en pathologie humaine et animale. Actuellement plus de 2500 sérotypes de cette espèce ont été identifiés, dont deux sérotypes, enteritidis et typhimurium, sont responsables de la majorité des cas de salmonelloses chez l’Homme (70 %) (GRIMONT et al., 2007).

15


II.1.1.2. Caractères bactériologiques II.1.1.2.1. Caractères morphologique Les salmonelles sont des bacilles à Gram-négatif, non sporulant, la plupart du temps doués d’une mobilité propre grâce à des flagelles péritriches (à l’exception de Salmonella gallinarum). La taille des bâtonnets varie entre 2 et 5 μm de longueur sur 0,7 à 1,5 μm de largeur (KORSAK et al., 2004). II.1.1.2.2. Caractères culturaux Les salmonelles sont des bactéries aéro-anaérobies facultatives. Après 24h d’incubation à 37°C sur un milieu ordinaire, les colonies obtenues ont un diamètre de 3 à 4 μm. Elles sont généralement lisses (smooth : S), rarement rugueuses (rough : R), sauf dans les urines pour une raison inconnue. Sous forme rugueuse, les salmonelles sont rarement pathogènes. A partir d’un milieu mono microbien (tel que le sang ou le liquide céphalorachidien), une gélose ordinaire suffira à leur croissance. Par contre, dans le cas de prélèvements polymicrobiens (fèces par exemple), l’utilisation de milieux sélectifs est indispensable. Les micro-organismes pathogènes dans les aliments, dans l’environnement ou bien dans les matières fécales sont généralement présents en petit nombre et peuvent entrer en concurrence avec une flore saprophyte, abondante dans certaines matrices. II.1.1.2.3.Caractères biochimiques Les salmonelles présentent les caractères généraux de la famille des Enterobacteriaceae. Elles possèdent une nitrate réductase mais pas d’oxydase. Elles fermentent le glucose avec ou sans production de gaz. Au sein de la famille des Entérobacteriaceae, les caractères permettant l’identification biochimique du genre Salmonella sont : -

l’absence d’uréase et de tryptophane désaminase ;

16


-

l’absence de production d’indole et d’acétoïne ;

-

l’absence de fermentation du lactose, du saccharose, de l’inositol, de l’amygdaline, de l’adonitol et du 2-cétogluconate ;

-

la présence d’une thiosulfate-réductase ;

-

la décarboxylation fréquente de la lysine et de l’ornithine ;

-

la capacité fréquente de croître sur milieu au citrate de Simmons.

Deux des trois espèces du genre Salmonella peuvent être différenciées par leurs caractères biochimiques : Salmonella bongori ne fermente pas le sorbitol et pousse sur un milieu contenant du KCN (cyanure de potassium), contrairement à Salmonella enterica. Les six sous-espèces de Salmonella peuvent également être identifiées par leurs caractères biochimiques (GRIMONT et al., 2007). II.1.1.2.4. Caractères antigéniques Les salmonelles possèdent trois antigènes. Il s’agit des antigènes O, H et Vi, qui sont recherchés à l’aide d’immuns-sérums de lapin. Les antigènes de paroi (ou antigènes somatiques) sont composés par les antigènes O. Ils sont portés par le Lypo-Poly Saccaride (LPS). Sur les 67 antigènes O dénombrés (GRIMONT et al, 2007) il existe :  des facteurs O majeurs : les souches qui l’ont en commun font partie d’un même groupe. Par exemple, Salmonella paratyphi et Salmonella typhimurium, possèdent l’antigène O : 4 ;  des facteurs O accessoires : leur intérêt est mineur étant donné qu’ils sont souvent communs à de nombreux groupes (O : 12 est commun aux groupes O : 2, O : 4, O : 9, O : 9,46 et O : 9, 46,27). Leur présence est liée

17


à la modification de la structure du LPS par une enzyme, par un bactériophage ou par un plasmide. Les antigènes flagellaires ou antigènes H sont déterminés par la séquence en acides aminés d’une protéine, la flagelline. Chez les salmonelles (comme chez d’autres entérobactéries), ils ont la particularité d’exister sous deux formes. Ces deux formes s’expliquent par le phénomène de la variation de phase. En effet, deux systèmes de synthèse codant pour des flagellines différentes coexistent dans un même sérovar. Salmonella typhimurium possède une première spécificité i correspondant à la phase 1, la seconde 1,2 correspondant à la phase 2. De plus, tous les flagelles d’une même bactérie portent la même spécificité. Ainsi, lors de la mise en culture d’une bactérie de spécificité i, il apparaîtra dans la colonie un certain nombre de bactéries de spécificité 1,2. C’est l’un des moyens d’échappement aux défenses de l’hôte. Sur la base de ces deux (02) antigènes (O et H) plus de 2500 sérovars ont été caractérisés. L’antigène d’enveloppe Vi n’est présent que dans trois sérovars : Salmonella typhimurium, Salmonella paratyphi C et Salmonella dublin. L’antigène n’est cependant pas présent dans toutes les souches de ces sérovars. En outre, la présence de Vi masque les antigènes O et rend donc les bactéries inagglutinables en présence d’un sérum anti O. Ce phénomène disparaît après un chauffage à 100°C pendant une dizaine de minutes (GRIMONT et al., 2007).

Figure 2 : Représentation schématique de la structure du LPS ou AgO (LE MINOR et VERON, 1989) 18


II.1.2. Salmonelles dans la filière avicole L’existence d’un fort taux de salmonellose chez les animaux, est un phénomène largement décrit dans les élevages avicoles. Le poulet à l’engraissement est le plus souvent contaminé par Salmonella et peut héberger plusieurs sérovars différents (VAN IMMERSELet al., 2005). Selon une étude effectuée par CARDINALE et al. (2004) dans la zone périurbaine de Dakar, environ 20 fermes de poulets de chair sur 70 sont infectées par Salmonella hadar et Salmonella brancaster étant les sérovars les plus fréquents. Le fort taux de salmonellose chez les oiseaux d'élevage, est la cause de la fréquente contamination des produits avicoles par des salmonelles. Il s’agit de la salmonellose infection et la salmonellose maladie. La première se traduit par un simple portage des salmonelles non typhiques par des animaux apparemment sains, sans symptômes ni lésions, qui hébergent le germe à titre commensale. La deuxième correspond à une maladie toxi-infectieuse, contagieuse, virulente, inoculable, enzootique, commune à la plupart des oiseaux de la basse-cour, mais particulièrement fréquente chez les pondeuses et les poulets de chair. Elle regroupe la pullorose et la typhose (VILLATE, 2001).  La pullorose Elle touche les jeunes oiseaux. C'est le plus souvent une maladie périnatale entrainant une mortalité des poussins avant ou après bêchage et dans les jours qui suivent l'éclosion. La maladie évolue sous forme septicémique avec des signes respiratoires et une grande indolence. Une diarrhée liquide blanchâtre qui colle aux plumes et au cloaque. Les poussins sont frileux, ébouriffés, blottis sous l'éleveuse. Ils ont soif et meurent déshydratés. Il y a parfois des arthrites (Salmonella typhimurium) et des omphalites. Des formes moins aiguës et plus tardives se traduisent par un

19


mauvais état général et des arthrites tibio-tarso-métatarsiennes. Salmonella gallinarum pullorum est très souvent isolée sur des poussins. La pullurose occasionne des pertes par mortalité en coquille dès le 15 èmejour d'incubation et une mortalité foudroyante chez les poussins pouvant atteindre 80 à 90 % (BELL, 1990).  La typhose Elle touche les adultes et correspond à la forme aigue de la maladie. C'est la "fièvre typhoïde" des volailles ou typhose de la poule. Les oiseaux sont prostrés, assoiffés, cyanosés (crêtes, barbillons, caroncules bleuâtres) et présentent une diarrhée jaunâtre parfois légèrement hémorragique. Certains oiseaux ont des troubles respiratoires et nerveux (VILLATE, 2001). La mortalité est de l'ordre de 50 à 75% de l'effectif (BELL, 1990). II.1.3. Salmonelloses dues à la consommation de viande de volailles La contamination humaine par les salmonelles non-typhiques s’effectue essentiellement par la consommation d’aliments contaminés et préparations à base d’œufs et des volailles crus ou insuffisamment cuits. Chez l’homme, les salmonelloses non-typhiques se manifestent sous forme de cas sporadiques ou de Toxi-Infections Alimentaires Collectives (TIAC). II.1.3.1. Fréquence La table ronde organisée par l’OMS et l’Association vétérinaire mondiale d’hygiène alimentaire, rapporte que « les salmonelloses sont un problème réel ou potentiel dans toutes les parties du monde ». A l’heure actuelle, les infections à salmonelles et à Campylobacter sont les deux zoonoses les plus fréquemment rapportées. Aux Etats-Unis, les salmonelloses pourraient être en cause dans plus de 18000 hospitalisations et 500 décès par an. En Angleterre et au Pays de Galles, plus de 80% des cas d’origine alimentaire sont dus à une infection par les salmonelles seules ou associées aux campylobacterioses (OMS ,1998). 20


En 2002, dans tous les pays européens, à l’exception des pays scandinaves, on trouvait entre 10 et 15 % des poulets en vente dans les boucheries contaminés par Salmonella (VAN IMMERSEEL et al., 2005). Au Sénégal, DIOUF (2006) et COMBARI (2014) ont trouvé respectivement plus de 85% des carcasses et 70% des élevages de poulets de chair contaminées par des Salmonelles. II.1.3.2. Facteurs de risque L'inactivation des salmonelles dépend de nombreux facteurs et il a été montré que la survie de ces bactéries pouvait être observée lors de certains traitements thermiques réputés assainissant, tels que la cuisson des œufs durs (CHANTARAPANONT et al., 2000). La composition de l'aliment et le sérotype de salmonelle en présence peuvent faire varier de façon considérable le résultat obtenu en matière d'assainissement par la cuisson. Il est donc possible d'envisager que des salmonelles survivent à des traitements de basse température, ainsi que certains modes culinaires de consommation de viandes crues ou très peu cuites renforcent ce risque. Il faut enfin noter que l'incorporation de viandes ou même de peau de poulet dans de nombreux produits élaborés, salades, plats cuisinés, charcuteries, accroît la diversité des préparations culinaires susceptibles de véhiculer des Salmonelles d'origine aviaire (CHANTARAPANONT et al., 2000). II.2. Moyens de lutte contre les salmonelloses: les antimicrobiens Les agents antimicrobiens ou antibiotiques sont des médicaments essentiels à la santé et au bien-être de l’homme et des animaux. L’OIE considère que le recours aux agents antimicrobiens est indispensable en médecine vétérinaire, car ces produits sont essentiels au traitement et au contrôle des maladies infectieuses des animaux. L’OIE estime par conséquent que l’accès à des agents antimicrobiens efficaces demeure d’une importance majeure dans la lutte contre ces affections (OIE, 2014).

21


II.2.1. Classification des antimicrobiens II.2.1.1. Classification des principaux antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire Les antibiotiques sont divisés en familles selon les critères définissant leur importance. Les critères suivants ont été sélectionnés pour déterminer le degré d’importance des classes d’agents antimicrobiens en médecine vétérinaire :  critère 1 : la classe d’agents antimicrobiens est considérée importante ;  critère 2 : la classe d’agents antimicrobiens est considérée comme essentielle contre des infections données et les solutions thérapeutiques de substitution sont insuffisantes ou inexistantes (OIE, 2014). Sur la base de ces critères, les trois catégories suivantes ont été établies : -

agents antimicrobiens d’importance critique en médecine vétérinaire (AICV) : ce sont ceux qui répondent à la fois aux critères 1 et 2 ;

-

agents antimicrobiens très importants en médecine vétérinaire (ATIV) : ce sont ceux qui répondent au critère 1 ou 2 ;

-

agents antimicrobiens importants en médecine vétérinaire (AIV) : sont ceux qui ne répondent à aucun des critères 1 ou 2 (OIE, 2014). II.2.1.2. Classification des principaux antibiotiques utilisés en aviculture

Les principaux antibiotiques utilisés en élevage avicole, selon les études de MOGENET et FEDIDA en (1998) sont indiqués dans le tableau III, page 23.

22


Tableau III : Principaux antibiotiques utilisés en élevage avicole Familles

Molécules

Aminopénicillines : Ampicilline et Bêtalactamines

Amoxicilline Céphalosporines : Ceftiofur

Aminosides et apparentés

Dihydrostreptomycines (DHS), Gentamicine, Néomycine, Streptomycine, Spectinomycine, Framycétine.

Quinolones

Acide oxolonique, Fluméquine, Enrofloxacine, Difloxacine, etc.

Tétracyclines

Chlorotétracycline, Oxytétracycline, Doxycycline

Polypeptides

Colistine (Polymixine E)

Macrolides et apparentés

Erythromycine, Josamycine, Lincomycine, Tylosine, Tilmicosine, Spiramycine, Tiamuline, Tilmicosine

Sulfamides

Sulfadiazine, Sulfadimidine, Sulfadiméthoxine, Sulfaquinoxaline

Diaminopyrimidines

Triméthoprime

Source : MOGENET et FEDIDA, (1998) II.2.2. Les antibiotiques utilisés contre les salmonelles chez les poulets de chair II.2.2.1. Principe d’utilisation des antimicrobiens Au cours de la production, les poulets ne reçoivent en principe aucun traitement, sauf pour maîtriser les complications bactériennes consécutives à des infections virales ou en cas d’entérites.

23


Dans le cas d’une complication bactérienne, 10% des élevages français utilisent les Tétracyclines pendant une durée d’une semaine. Quel que soit le traitement choisi, il doit avoir un délai d’attente pour la commercialisation de la viande de poulets (AFSSA, 2006). II.2.2.1.1. Utilisation à titre préventif Les antibiotiques peuvent être administrés à des périodes critiques de la vie, sur des animaux soumis à une pression de contamination régulière et bien connue. Dans ces conditions, on parle d’antibio-prévention car le traitement permet d’éviter totalement l’expression clinique. Cette modalité d’utilisation des antibiotiques est adaptée à une situation sanitaire donnée et doit être provisoire et ponctuelle (AFSSA, 2006). II.2.2.1.2. Utilisation en métaphylaxie Lorsqu'une infection collective et très contagieuse se déclare dans un élevage avec de grands effectifs et évolue sur un mode aigu, avec suffisamment d'éléments concordants pour incriminer une ou plusieurs bactéries l’ensemble du groupe d’animaux est traité. Les sujets qui sont exposés mais ne présentant pas encore de signes cliniques (sains ou en incubation) font donc l’objet d’un traitement en même temps que ceux qui sont déjà malades. Cette pratique est qualifiée de métaphylaxie. Elle permet de traiter les animaux soumis à la pression infectieuse alors qu’ils sont encore en incubation ou lorsque les manifestations cliniques sont très discrètes (CHAUVIN et al., 2005). II.2.2.1.3. Utilisation à titre curatif La maladie bactérienne est considérée comme le dépassement des défenses immunitaires de l’organisme par une pression infectieuse (AFSSA, 2006).

24


En élevage avicole, l’antibiothérapie curative est presque constamment métaphylactique. Elle consiste en l’administration d’antibiotiques à l’ensemble des animaux d’un lot lorsqu’une partie des sujets sont malades et que l’agent pathogène suspecté est connu comme infectieux (SANDERS, 2005). II.2.2.1.4. Utilisation comme additif alimentaire L’incorporation d’antibiotiques à des concentrations faibles dans l’aliment des animaux améliore les performances zootechniques dont l’augmentation de la vitesse de croissance. Il faut donc moins d’aliment pour produire autant de viande, la période de croissance est plus courte et l’écart de poids entre les sujets est plus faible ce qui améliore l’homogénéité des bandes (SYNPA, 1999). A très faibles doses, les antibiotiques inhibent fortement le catabolisme de l’urée et acides aminés des bactéries de la flore intestinale : ils augmentent donc la disponibilité des nutriments et par conséquent de l’énergie pour l’animal. La production de molécules toxiques est également réduite entraînant en retour une diminution du taux de renouvellement de l’épithélium intestinal, ce qui épargne encore les nutriments (MARTEL et al., 2001). Malgré les faibles concentrations incorporées dans l’aliment, cette forme d’utilisation des antibiotiques est quantitativement importante du fait de sa mise en œuvre systématique en élevage de rente. II.2.2.2. Molécules d’antibiotiques utilisées Le traitement des salmonelloses fait appel à tout l'arsenal thérapeutique utilisé contre les germes à Gram-négatifs (VILLATE, 2001): •

quinolones :

acide

nalidixique,

acide

oxolinique,

enrofloxacine ; •

aminosides : gentamicine, néomycine, streptomycine ;

bétalactamines : amoxicilline, ampicilline ;

25

fluméquine,


 tétracylines (cyclines de 2

ème

génération doxycycline).

II.2.3. Limites de l'utilisation des antimicrobiens : l’antibiorésistance des salmonelles L’utilisation d’antibiotiques, même en tant que promoteur de croissance, conduit à la sélection de souches bactériennes résistantes par l’élimination de la population sensible. Ainsi, l’émergence d’une antibiorésistance est observée quel que soit l’antibiotique, le mécanisme biochimique et le support génétique de la résistance (FIEMS et al., 2003). II.2.3.1. Evolution Depuis l’introduction de la pénicilline, de nombreuses molécules d’antibiotiques ont été développées et commercialisées. Elles ont permis une amélioration considérable de la santé publique et animale. L’optimisme initial, a cependant, rapidement laissé place à l’inquiétude en raison de l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques et de la rapide dissémination des gènes de résistance dans le monde bactérien, entre des bactéries de même espèce ou de même genre. Onze (11) ans, après la découverte de Fleming, Abraham et Chain (1940) avaient déjà observé que des extraits de différentes bactéries pouvaient détruire la pénicilline, avant même son usage thérapeutique. Ils ont montré ainsi que le monde bactérien était capable de s’adapter aux antibiotiques. Selon l’OMS, la fréquence de la pharmacorésistance multiple des souches de Salmonella a considérablement augmenté ces dernières années et s’y ajoute la diffusion à l’échelle mondiale d’une souche de Salmonella typhimurium appartenant

au

lysotype

DT104

penta-résistante

à

l'ampicilline,

au

chloramphénicol, à la streptomycine, aux sulfamides et à la tétracycline (THERFALL et al., 1996). Dès 1992, en Angleterre, sont apparues une résistance supplémentaire au triméthoprime et une baisse de sensibilité à la ciprofloxacine (fluoroquinolone de troisième génération). La résistance au

26


triméthoprime est portée par un plasmide qui code aussi pour la résistance aux sulfamides (THERFALL et al., 1996). La sensibilité diminuée à la ciprofloxacine est codée par le chromosome. La résistance à ce dernier antibiotique est particulièrement inquiétante. C’est en effet l’antibiotique de choix pour traiter les infections humaines à salmonelles (en particulier chez les personnes immunodéprimées). Ceci pourrait donc avoir de sérieuses répercussions dans le domaine de la santé publique (HOSEK et al., 1997). Au Sénégal, en 2001, un nouveau sérotype de Salmonella multirésistant aux pénicillines et céphalosporines, a émergé simultanément dans les aliments et chez l’homme : Salmonella enterica subspenterica sérovar Keurmassar (CARDINALE et al., 2001). II.2.3.2. Conséquences  Pour la santé animale Les antibiotiques agissent sur les voies intestinales et affaiblissent les défenses naturelles de l’animal. Ceci l’expose à contracter des infections qui, en temps normal, ne seraient pas survenues. L’utilisation des antibiotiques crée des environnements dans lesquels une pression de sélection va favoriser la survie des bactéries résistantes et la diffusion des gènes de résistance aux antibiotiques. En effet, l’appareil digestif animal constitue un véritable bioréacteur dans lequel vont pouvoir s’opérer des échanges multiples de gènes conduisant quelquefois à l’apparition de nouveaux pathogènes multi-résistants. Les phénomènes de résistance aux antibiotiques sont responsables de nombreux échecs thérapeutiques liés au fait que les traitements sont souvent prescrits sans antibiogramme préalable.  Pour la santé humaine Des bactéries résistantes d’origine animale, pathogènes ou non, peuvent être directement transmises à l’homme par voie alimentaire. Ce qui entraine soit une 27


toxi-infection alimentaire soit, dans le cas des bactéries non pathogènes, une propagation des gènes de résistances aux bactéries commensales et infectieuses d’origine humaine. L’antibiothérapie chez l’homme peut s’avérer inefficace pour lutter contre des infections liées à des germes ayant acquis une ou plusieurs résistances aux antibiotiques. En résumé, les salmonelloses sont des pathologies très répandues dans les élevages avicoles du Sénégal. Elles constituent un des principaux obstacles à l’essor de l’aviculture par la morbidité et les mortalités qu’elles occasionnent. Pour lutter contre cette pathologie, les aviculteurs ont systématiquement recours aux antibiotiques utilisés par ailleurs comme facteurs de croissance. Le principal problème posé par l’utilisation abusive des antibiotiques en élevage est la sélection des bactéries résistantes, à l’origine d’échecs thérapeutiques aussi bien chez les animaux que chez l’homme. Il paraît dès lors indispensable de trouver des substituts aux antibiotiques. « Bioclean forte » composé d’acides organiques peut-il être une alternative aux antibiotiques ? C’est la réponse à cette question qui fait l’objet de la deuxième partie de ce travail.

28


DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE Chapitre I : Matériel et Méthodes Chapitre II : Résultats et Discussion

29


CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1. Matériel I.1.1. Matériel animal L’étude a été réalisée sur 204 poussins non sexés de souche Cobb 500 qui nous ont été livrés par le cabinet vétérinaire MEDIVET situé à Guédiawaye (banlieue de Dakar). Ils sont reçus à l’âge d’un jour de vie avec un poids moyen de 40g. I.1.2. Matériel d’élevage et contrôle de performance Le matériel d’élevage est composé: - de mangeoires en plateau et linéaires, d’abreuvoirs, d’ampoules électriques, de deux radians ; - des panneaux grillagés avec cadre en bois pour la mise en lot des poulets ; - des balles de riz pour la litière ; - de sceaux pour la distribution des aliments et de l’eau ; - du matériel de nettoyage et de désinfection ; - des médicaments vétérinaires composés de vaccins, d’antistress (antibiotiques), d’anticoccidiens. Pour le contrôle de performance, nous avons utilisé : - une balance électronique graduée de 0,001à 5 kg et une balance de commerce de 1 à 10 Kg pour la pesée des oiseaux, des aliments et de l’eau ; - un thermo-hygromètre pour mesurer les paramètres d’ambiance. I.1.3. Matériel de laboratoire Le matériel de laboratoire est composé de : - boites de Pétri ; - eau peptone tamponnée ; - bouillon rappaport vassiliadis soja ; 30


- gélose xylose lysine décarboxylase ; - tubes eppendorf ; - gélose nutritive ; - gants ; - balance électronique ; - sachets en plastiques ; - incubateur. I.1.4. Matériel de fabrication des rations alimentaires Pour la fabrication d’aliment, nous avons utilisé : - une machine de type broyeur-mélangeur de marque Electra (figure3); - une balance électronique graduée de 0,001à 5 kg ; - une balance de commerce de 1 à 1000 Kg ; - des bassines. Des sacs de 25kg ont été utilisés pour le stockage des aliments.

Figure 3 : Appareil de type broyeur-mélangeur

31


I.1.5. Matières premières utilisées pour les rations alimentaires Il s’agit de la farine de poisson, du maïs jaune, du tourteau d’arachide et du tourteau de soja (figure 4) qui ont été achetés au marché. Les autres constituants des rations sont: carbonate de calcium, phosphate tricalcique, lysine, méthionine, prémix 1% chair, bicarbonate de sodium, son de blé et «Bioclean forte». Ces différents ingrédients nous ont été fournis par la société « Véto Partner ». Le « Bioclean forte » (figure 5) est un additif alimentaire composé d’une association d’acides organiques (acide formique, formate d’ammonium, acide propionique), de Formaldéhyde et d’aluminosilicate. Selon le fabricant, il est indiqué pour le contrôle des entérobactéries (salmonelles, colibacilles) dans les matières premières et produits finis, la décontamination des circuits de fabrication des aliments pour animaux, et comme antifongique et capteur de mycotoxines.

Tourteau de soja Maïs jaun Maïs jaune Farine de poisson Tourteau d’arachide Figure 4 : Matières premières achetés

32


Figure 5 : «Bioclean forte» I.2. Méthodes Le protocole expérimental est basé sur trois (03) objectifs : - l’évaluation de l’effet antimicrobien du « Bioclean forte » par une analyse microbiologique des aliments et de la chair des poulets ; - une évaluation des effets du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets de chair ; - une évaluation de la rentabilité économique de l’utilisation du « Bioclean forte » en élevage de poulet de chair. I.2.1.Evaluation des effets antimicrobiens du « Bioclean forte » La farine de poisson étant la principale porte d’entrée des salmonelles dans les aliments volailles, la première étape de l’étude à consister à trouver sur le marché, cet ingrédient contaminé par ces entérobactéries. Neuf (09) échantillons de farine de poisson prélevés au marché des matières premières pour l’alimentation des volailles, ont été amenés au laboratoire d’HIDAOA de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar (Sénégal) pour une analyse microbiologique qui a portée sur les salmonelles.

33


Les résultats de cette première analyse nous a permis de retenir deux (02) échantillons de farine de poisson qui étaient les plus contaminées, pour nos essais avec « Bioclean forte ». Après la fabrication des aliments contenant la farine de poisson contaminée et avant de les servir aux oiseaux, un échantillon par type d’aliment a fait l’objet de la même analyse pour s’assurer de la contamination ou non par des salmonelles. A la fin de l’élevage, cinq poulets par lot ont servi à une analyse microbiologique de la chair pour détecter une éventuelle contamination par des salmonelles. La méthode d’analyse microbiologique utilisée pour la farine de poisson, les aliments et la chair des poulets, est présentée dans le tableau IV. Tableau IV : Méthode d’analyse normalisée utilisée pour les salmonelles

34


I.2.2. Evaluation des effets du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets Cette évaluation a été faite au cours de l’élevage des poulets qui s’est déroulée du 20 février au 03 avril 2017 dans une ferme de « Véto Partners » située à Bambilor à la périphérie de Dakar. C’est une zone écologique qui bénéficie d’un microclimat particulier caractérisé par des températures moyennes modérées et une faible humidité relative. I.2.2.1. Conduite d’élevage  Préparation du bâtiment d’élevage Quinze jours avant la mise en place des poussins, nous avons procédé au nettoyage et à la désinfection du bâtiment afin de débarrasser le poulailler et son environnement des microbes qui pourraient être à l’origine de maladies. Dans cet objectif, nous avons utilisé de l’eau de javel à raison de 250ml pour 10 l d’eau et de l’eau savonneuse pour faire le nettoyage. Pour la désinfection nous avons utilisé de la chaux vive sur le mur et le sol du bâtiment ; une troisième désinfection par un virucide ’’ VIRUNET’’ a été faite par pulvérisation (03) jours avant la mise en place des sujets. Des cadres grillagés ont été placés pour diviser la zone d’élevage en douze compartiments de 0,66m2chacun et l’aire de ces derniers a été recouverte de 5cm de paille de riz à la veille de l’arrivée des poussins. Les mangeoires et les abreuvoirs ont étés préalablement nettoyés avec de l’eau savonneuse et désinfectés avec le TH5 par trempage durant 2heures, avant leur installation dans le poulailler à raison d’une(01) mangeoire et d’un(01) abreuvoir de 5l par compartiment au démarrage.

35


Aux phases de croissance et finition, les mangeoires et abreuvoirs adaptés à ces phases de croissance du poulet de chair, ont été mis en place à raison d’une (01) mangeoire et un(01) abreuvoir de 10l par compartiment. Dans le poulailler, deux radians ont été suspendus à environ 1 m du sol pour le chauffage des poussins au démarrage ; un pédiluve dans lequel nous avons mis du grésil est installé à l’entrée du bâtiment. L’éclairage dans le bâtiment a été permanent durant tout l’essai. Il a été assuré d’une part, par la lumière naturelle du jour et d’autre part, par la lumière artificielle avec des ampoules électriques la nuit. ►Formulation et fabrication des rations alimentaires La formulation des rations et la fabrication des aliments ont été faites dans les locaux de la société« Véto’Partners » où nous avons disposé de l’appareil de type broyeur mélangeur. La fabrication des aliments (pesée des matières premières, broyage et mélange) a été réalisée par nous- même, et la formulation des rations par la société « Véto’Partners ». Pour la fabrication des rations, nous avons commencé par introduire dans le mélangeur broyeur, les matières premières grossières préalablement pesées dans la trémie à graines pour les broyer et par la suite les produits farineux, selon le type d’aliment à fabriquer. Après 5 à 10 minutes passé dans l’appareil, l’aliment final fabriqué est recueilli et conditionné dans des sacs de 25kg marqués du type aliment. Quatre rations expérimentales dont les compositions sont représentées dans les tableaux V et VI, ont été fabriquées : - ration 1 : contenant de la farine de poisson non contaminée par des salmonelles et sans «Bioclean forte » ;

36


- ration 2 : contenant de la farine de poisson contaminée par des salmonelles et sans «Bioclean forte » ; - ration 3 : contenant de la farine de poisson contaminée par des salmonelles et incorporée du «Bioclean forte» à 0, l% en substitution des antibiotiques classiques utilisés en prophylaxie ; - ration 4 : contenant de la farine de poisson contaminée par de salmonelles et incorporée du « Bioclean forte » à 0, 2% en substitution des antibiotiques classiques utilisés en prophylaxie. Tableau V : Compositions des rations 1 et 2 (en %) Matières premières

Ration 1

Ration 2

Démarrage Croissance Finition Démarrage Croissance Finition

Maïs

55

57,82

64,92

55

58

65

Tourteau d'arachide

12

14

18

12

14

18

Tourteau soja

de

20

15

8

20

15

8

Farine poisson

de

7

7

6

7

7

6

Carbonate calcium

de

0,6

0,6

0,6

0,6

0,6

0,6

1

1

1

1

1

1

Lysine

0,2

0,2

0,15

0,2

0,2

0,2

Méthionine

0,2

0,2

0,15

0,2

0,2

0,2

Premix chair

1

1

1

1

1

1

Bicarbonate de sodium

0,2

0,18

0,18

0,18

Son de blé

2,8

3

0

2,82

3

0

0

0

0

0

0

0

100

100

100

100

100

100

Phosphate de tricalcique

Bioclean forte Total

37


Tableau VI : Composition des rations 3 et 4 (en%) Matières

Ration 3

première

Ration 4

Démarrage Croissance Finition Démarrage Croissance Finition

Maïs

54,9

58

64,8

54,8

67,6

64,7

12

14

18

12

14

18

de

20

15

8

20

15

8

de

7

7

6

7

7

6

de

0,6

0,6

0,6

0,6

0,6

0,6

de

1

1

1

1

1

1

Lysine

0,2

0,2

0,15

0,2

0,2

0,15

Méthionine

0,2

0,2

0,15

0,2

0,2

0,15

Premix chair

1

1

1

1

1

1

0,18

0,18

0,18

0,18

0,18

0,18

Son de blé

2,82

3

0

2,82

3

0

Bioclean forte

0,1

0,1

0,1

0,2

0,2

0,2

Total

100

100

100

100

100

100

Tourteau d'arachide Tourteau soja Farine poisson Carbonate calcium Phosphate tricalcique

Bicarbonate de sodium

 Répartition des poussins en lots A leur arrivée, les poussins ont fait l’objet d’un contrôle de qualité à travers : -

la vérification de la bonne cicatrisation de l’ombilic ;

-

l’appréciation de la qualité du duvet, qui doit être soyeux et bien sec ;

-

la vivacité;

38


-

la température des pattes ;

-

la vérification d’absence de malformations diverses.

Après cette vérification qui a révélé que tous les 204 poussins sont de bonne qualité, nous les avons pesés pour déterminer leur poids moyen, avant de les répartir au hasard en quatre lots dont un lot de 54 poussins et trois lots de 50 poussins chacun. La répartition des poussins en lots est fonction du type de ration et de sa contamination ou non par des salmonelles. -

Le lot 1 considéré comme lot témoin négatif concerne les poussins nourris avec la ration 1 ;

-

Le lot 2 considéré comme lot témoin positif a reçu la ration 2 ;

-

Le lot 3 « lot Bioclean forte 0,1% » a reçu la ration 3

-

lot 4 « lot Bioclean forte 0,2% » alimenté avec la ration 4.

Chaque lot a été subdivisé en 3 sous lots par des panneaux grillagés avec cadre en bois (figure 6), soit 3 répétitions par lot pour faciliter les manipulations et l’analyse statistique. Ainsi, nous avons 18 poussins pour le lot1 et 17 ou 16 poussins chacun pour les lots 2, 3, et 4.

Figure 6 : Poussins répartis dans le poulailler

39


L’aliment a commencé à être distribué une heure après l’arrivée des poussins. Par contre, l’eau était déjà en place dans les abreuvoirs avant même l’arrivée des poussins. Les oiseaux ont été nourris à chaque étape avec l’une des quatre rations fabriquées durant toute la période de l’élevage à savoir le démarrage, la croissance et la finition. Cela, selon les modalités suivantes : du démarrage de la bande jusqu’au 15ème jour, les sujets ont été nourris à base d’aliment de démarrage, puis une transition de deux (02) jours a été réalisée avant de passer à l’aliment de croissance jusqu’ au 30ème jour. Une nouvelle transition de deux (02) jours a été réalisée avant de passer à l’aliment de finition jusqu’à l’abattage. Au cours des deux phases (02) de transition, les oiseaux reçoivent comme aliment un mélange dans les mêmes proportions, des deux (02) types d’aliments successifs. Pendant toute la durée de l’élevage, les aliments et l’eau ont été distribués à volonté. Pour faciliter à chaque oiseau l’accès à l’aliment et à l’eau, les mangeoires et les abreuvoirs ont été régulièrement répartis dans chaque compartiment.  Programme de prophylaxie médicale Les poussins livrés, ont été vaccinés contre la maladie de Newcastle par injection de *CevacBroiler* et un trempage de bec avec HB1. Les programmes complémentaires de prophylaxie médicale que nous avons appliqués aux oiseaux sont consignés dans les Tableaux VII et VIII. Pour les poulets des lots 1 et 2, le programme de prophylaxie est celui en vigueur dans la région périurbaine de Dakar, avec des antibiotiques comme antimicrobiens. Pour les poulets des lots 3 et 4 qui ont reçu le « Bioclean forte », aucun antibiotique n’a été utilisé dans le programme de prophylaxie.

40


Tableau VII : Programme de prophylaxie utilisé pour les lots 1 et 2 Age (jours) 1-3

Types de prophylaxie

Produits utilisés

Prévention des réactions post-vaccinale et du Tétracolivit stress

7

vaccination contre la maladie de Gumboro

Gumbo-L

7-9

Prévention des réactions post-vaccinale et du Tétracolivit stress

14

Rappels vaccins contre la maladie de IBDL Gumboro

14-16

Prévention des réactions post-vaccinale et du Collitétravet stress

21

Rappel vaccin contre la maladie de Newcastle Lasota

22-25

Prévention de la coccidiose

Anticox

Tableau VIII : Programme de prophylaxie utilisé pour les lots 3 et 4 Age (jours) 1-3 7 7-9

14

14-16

Type de prophylaxie Prévention des réactions post-vaccinale et du stress vaccination contre la maladie de Gumboro Prévention des réactions post-vaccinale et du stress Rappels vaccins contre la maladie de Gumboro Prévention des réactions post-vaccinale et du stress

Produit utilisés Gumbo-L -

IBDL

-

21

Rappel vaccin contre la maladie de Newcastle Lasota

22-25

Prévention de la coccidiose

Anticox

41


I.2.2.2.Collecte des données  Paramètres d’ambiance Les paramètres d’ambiance qui sont la température ambiante et l’hygrométrie, ont été relevés avec le thermo-hygromètre posé sur la litière, chaque jour et deux fois par jour à 08heures et 18heures puis enregistrés sur des fiches.  Consommation alimentaire et d’eau Durant toute la période d’élevage, les consommations d’aliment et d’eau ont été enregistrées quotidiennement sur des fiches. Chaque matin, à 08 heures, avant la distribution d’aliment et d’eau, la collecte des restes d’aliment et d’eau de la veille est effectuée et sont pesés à l’aide de la balance électronique.  Evolution pondérale Des pesées hebdomadaires ont été réalisées pendant tout la période de l’essai, pour le suivi de l’évolution pondérale. Chaque sujet est pesé individuellement à l’aide un dispositif composé d’une balance et d’un sceau où nous mettons les poulets pour assurer la contention (figure 7).

Figure 7 : Méthode de pesée des oiseaux

42


 Poids de la carcasse En fin d’élevage, les oiseaux sont abattus par saignée et plumés. Ils sont ensuite éviscérés, pattes maintenues. Les poids vifs avant l’abattage et les poids des carcasses ont été enregistrés.  Mortalité Les mortalités par lot de poulets ont été enregistrées tout au long de la période d’élevage. I.2.2.3. Calcul des paramètres zootechniques Les performances de croissance de chaque lot de poulets, ont été évaluée à partir :  de la consommation alimentaire quotidienne et globale évalué par poulet en calculant la différence entre les quantités d’aliment distribuées et les quantités refusées. Cette quantité est exprimée en gramme par sujet selon la formule suivante :

 de la consommation en eau par poulet qui est également évaluée en divisant le volume d’eau totale bu par lot par le nombre de sujets du lot. Ce volume est exprimé en litre par sujet selon la formule suivante :

 Du gain moyen quotidien (GMQ) par poulet sur l’ensemble de la période d’élevage. Le gain moyen quotidien est exprimé en gramme selon la formule :

43


 de l’indice de consommation

(IC) ou indice de conversion

ou

efficacité alimentaire. Il est calculé en faisant le rapport de la quantité moyenne d’aliment consommée pendant une période sur le gain de poids moyen pendant la même période.

 de rendement carcasse ou d’abattage qui est calculé à partir du rapport entre le poids carcasse après éviscération, sur le poids vif du sujet avant l’abattage. Le rendement carcasse est exprimé en pourcentage ; il est obtenu avec la formule suivante :

 du taux de mortalité qui est le rapport du nombre de sujets morts enregistrés pendant la période d’élevage sur l’effectif total de départ. Il est exprimé en pourcentage (%). Il est calculé avec la formule suivante :

I.2.3. Evaluation de la rentabilité économique La rentabilité économique de l’utilisation du « Bioclean forte » a été évaluée en comparaison avec l’aliment sans « Bioclean forte », par la différence entre les coûts de production et les recettes issues de la vente des carcasses de poulets au terme de l’élevage. I.2.4. Analyse statistique des données Les différentes données obtenues ont été enregistrées dans le tableau Microsoft Excel et soumises au logiciel R à des analyses statistiques descriptives et tests paramétriques et non paramétriques. Le test de Kruskal-Wallis (ANOVA à un facteur non paramétrique) a été le plus utilisé pour expliquer les différences

44


entre les groupes au seuil 5 % et pour expliquer la diffĂŠrence entre les moyennes des diffĂŠrents lots.

45


CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION II.1. Résultats II.1.1.Paramètres d’ambiance  Température ambiante Le tableau IX indique les moyennes de la température ambiante du bâtiment au cours de la période de 42 jours d’élevage. La température ambiante au contact des oiseaux a varié en moyenne entre 26,5°C±2,2 et 32,9°C±1,4 de J1-J21 et entre 28,1°C±0,9 et 37,5°C±0,8 de J22J42.  Hygrométrie Les moyennes hebdomadaires de l’humidité du milieu ou hygrométrie qui étaient mesurées en même temps que la température du milieu, sont consignées dans le Tableau IX. Le degré hygrométrique dans l’environnement des oiseaux a oscillé en moyenne entre 30,5%±1,4 et 37,5%±2,2 de J1-J21 et entre 55,5%±0,9 et 60, 6%±0,8 de J22-J42. Tableau IX :Température et hygrométrie du poulailler.

J1-J21

J22-J42

Température en °C

Hygrométrie en %

Min

Max

Moy

Min

Max

Moy

8h

24,2

28,8

26,5

28,5

32,5

30,5

18h

30,8

34,6

32,1

32,0

43,0

37,5

8h

27,6

29,6

28,1

47,0

53,5

55,5

18h

32,4

43,6

37,5

55,0

65,0

60,0

46


II.1.2. Effets du « Bioclean forte » sur le contrôle de la salmonellose aviaire Les résultats obtenus ont révélé, à l’exception de la ration1, la présence de salmonelles dans toutes les autres rations. Par ailleurs, la chair des poulets des lots 2, 3 et 4 nourris respectivement avec aliment contaminé par les salmonelles sans « Bioclean forte », l’aliment contaminé par les salmonelles plus « Bioclean forte » à0,1% et l’aliment contaminé par les salmonelles et incorporé du « Bioclean forte » à 0,2%, présentent tous des germes salmonella (Tableau X, figure 8). Tableau X :Résultats d’analyse microbiologique de la chair des poulets

Lot

Microorganismes recherchée

Méthodes d’analyse normalisées utilisées

Résultats de l’analyse

Lot2

Salmonella

NF EN ISO 6579

Présence

Lot 3

Salmonella

NF EN ISO 6579

Présence

Lot 4

Salmonella

NF EN ISO 6579

Présence

Critères de référence Absence dans 25g Absence dans 25g Absence dans 25g

Mais pendant la durée d’élevage, seul les poulets du lot2 ont montré certains signes cliniques de salmonelloses, à savoir une diarrhée liquide de couleur jaunâtre (figure 8) et la prostration. Ces oiseaux étaient toujours autour du radian au démarrage.

47


Echantillon de matière fécale lot1signe Echantillon de matière fécale lot 2 Figure 8 : Nature des matières fécales des oiseaux des lots 1 et 2 II.1.3. Effet du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets de chair II.1.3.1. Consommation alimentaire Comme le montre la figure 9 et le tableau XI, la consommation alimentaire moyenne journalière des poulets a augmenté en fonction de l’âge. Sur l’ensemble des trois phases de croissance à savoir le démarrage, la croissance et la finition, la consommation alimentaire journalière par poulet est en moyenne de 588,34g± 45,6 pour le lot1, 668,79g±54,5 pour le lot2, 629,82g±49,8 pour le lot3 et 627,78g±49,4 pour le lot4. La consommation alimentaire des poulets du lot 2a été significativement supérieure à celle du lot1, 3 et 4(p< 0,05) ; il n’y a pas de différence significative entre le lot 1, lot3 et le lot4 (p >0,05). Il ressort de ces résultats que les poulets dont les rations sont contaminées par des salmonelles et ne contenant pas de « Bioclean forte » (lot 2), ont consommé plus d’aliment que ceux dont les rations contenaient du « Bioclean forte » (lot 3 et 4).

48


200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 Semaine 1

Semaine 2 Lot 1

Semaine 3 Lot 2

Semaine 4

Semaine 5

Lot 3

Lot 4

Semaine 6

Figure 9 : Evolution des quantitĂŠs d'aliments consommĂŠes par poulet (en g) en fonction de la ration

49


Tableau XI : Quantités d'aliments consommées par poulet (en g/jour) en fonction des lots Semaines Semaine 1

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

Semaine 6

Moyenne sur l’ensemble de la période d’élevage (**)

1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1

Consommation moyenne 22,04 23,45 23,33 23,51 53,15 52,77 53,46 53,61 105,07 125,58 113,79 112,70 121,63 142,40 132,31 133,24 140,51

2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

149,78 147,47 148,33 145,93 175,00 159,46 156,49 588,34 668,97 629,82 627,87

Lot

=différence significative

(*)=

Ecart-type

P-value

0,35 0,55 0,59 0,58 0,53 0,44 1,08 2,26 0,74 4,01 2,95 2,85 6,99 4,26 3,48 3,74 4,92

0,10(*) 0,14(*) 0,08(*) 0,99(*) 0,99(*) 0,98(*) 0,00(**) 0,06(*) 0,11(*) 0,01(**) 0,19(*) 0,15(*) -

4,77 3,52 3,73 4,07 12,70 5,27 3,46 45,63 54,55 49,86 49,44

0,21(*) 0,41(*) 0,32(*) 0,02(**) 0,32(*) 0,51(*) 0,00(**) 0,14(*) 0,17(*)

différence non significative

50


II.1.3.2. Consommation d’eau La consommation d’eau est présentée dans le tableau XII et illustrée par la figure 10. Sur l’ensemble de la période d’élevage, la consommation moyenne d’eau a été de 1,264l±0,10 pour le lot1, de 1,483l± 0,12 pour le lot2, 1,370l±0,11 pour le lot3 et de 1,377l±0,10 pour le lot4. Ces résultats nous montrent que la consommation d’eau des poulets du lot2 est significativement supérieure (p< 0,05) à celle des poulets des lots 1, 3 et 4. Il n’y a pas de différente significative entre les lots 1, 3 et 4 (p> 0,05). Au total, les poulets dont l’aliment est contaminé et non incorporé de « Bioclean forte » ont consommé plus d’aliment et d’eau que les poulets des autres lots. 0,45 0,4 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 Semaine 1

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

Lot 1

Lot 2

Lot 3

Lot 4

Semaine 6

Figure 10 : Evolution de la consommation d'eau par poulet (en l) en fonction de la ration

51


Tableau XII :Quantités d'eau consommées par poulet (en g/jour) en fonction des lots Semaines

Lot

Ecarttype 0,000 0,001 0,003 0,002 0,005 0,002 0,005 0,006 0,001 0,006

P-value

1 2 3 4 1 2 3 4 1 2

Consommation moyenne 0,039 0,040 0,041 0,046 0,130 0,139 0,139 0,139 0,210 0,240

Semaine 1

3

0,227

0,005

0,10(*)

4 1 2 3 4 1

0,227 0,250 0,304 0,286 0,289 0,288

0,009 0,002 0,023 0,008 0,012 0,007

0,09(*) 0,01(**) 0,10(*) 0,07(*) -

2 3 4 Semaine 6 1 2 3 4 Moyenne sur 1 l’ensemble de 2 la période 3 d’élevage 4

0,336 0,304 0,303 0,347 0,425 0,373 0,373 1,264 1,483 1,370 1,377

0,015 0,014 0,012 0,008 0,027 0,010 0,010 0,102 0,127 0,110 0,109

0,01(**) 0,60(*) 0,63(*) 0,00(**) 0,39(*) 0,38(*) 0,00(**) 0,12(*) 0,10(*)

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

(**)

=différence significative

(*)=

différence non significative

52

0,99(*) 0,79(*) 0,03(**) 0,29(*) 0,28(*) 0,29(*) 0,00(**)


II.1.3.3. Evolution pondérale Le poids des oiseaux de tous les lots qui ont augmenté avec l’âge, sont présentés dans le tableau XIII et illustrée par la figure 11. La comparaison des p-values présentée dans le tableau XIV montrent une différence très significative (p<0,05) entre le lot1 et le lot2 pendant toute la période d’élevage. Par contre, entre les lots 2,3 et 4, la différence n’est pas significative (p< 0,05). Au total, au terme de cette période d’élevage, les poulets du lot1 qui ont reçu l’aliment indemne de salmonelles , ont un poids vif (1854,43g±28,52par poulet) significativement (P˂0,05) plus élevé que ceux des poulets du lot2 (1597,83g±115,43par poulet) nourris avec l’aliment contaminé par les salmonelles sans « Bioclean forte » , et ceux du lot3, (1705,6g±66,7 par poulet) et du lot4 (1573,5g±41,2 par poulet) qui ont reçu respectivement 0,1% de « Bioclean forte » et 0,2% de « Bioclean forte » dans leur aliment contaminé par des salmonelles. Même si l’incorporation du « Bioclean forte» à 0,1% dans la ration, a amélioré l’évolution pondérale par rapport à la ration contaminée sans « Bioclean forte », l’analyse statistique montre que cette amélioration n’est significative (P> 0,05). 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 Semaine 1

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

Lot 1

Lot 2

Lot 3

Lot 4

Semaine 6

Figure 11 : Evolution pondérale (en g/poulet/semaine) en fonction des lots

53


Tableau XIII :Evolution pondérale (en g/poulet/lot/semaine) Semaines

Semaine 1

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

Semaine 6

Lot

Poids (g)

1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

114,367 102,833 111,567 109,567 417,407 278,500 307,273 275,210 760,467 509,387 581,163 595,663 1180,333 1014,333 1071,000 1050,400 1742,100 1353,733 1534,867 1443,425 1854,433 1597,833 1705,600 1573,500

(**)=différence significative

Ecarttype 5,563 4,747 4,926 5,321 18,029 9,652 6,586 19,677 16,289 16,123 33,943 35,776 29,466 75,100 56,498 80,454 30,274 9,713 45,040 98,756 28,529 155,344 66,722 41,286

(*)=différence non significative

54

P-value 0,19(*) 0,94(*) 0,78(*) 0,00(**) 0,00(**) 0,00(**) 0,00(**) 0,00(**) 0,00(**) 0,11(*) 0,37(*) 0,24(*) 0,00(**) 0,02(**) 0,00(**) 0,07(*) 0,38(*) 0,05(*)


Tableau XIV : Comparaison de l’évoluation pondérale des différents lots Lot

Numéro de la Semaine

Lot1-Lot2

Lot2-Lot3

Lot2-Lot4

Lot3-Lot4

Semaine 1

0,19

0,38

0,58

0,97

Semaine 2

0,00

0,27

0,99

0,20

Semaine 3

0,00

0,11

0,05

0,94

Semaine 4

0,11

0,80

0,93

0,98

Semaine 5

0,00

0,04

0,43

0,42

Semaine 6

0,07

0,63

0,99

0,48

la période

0,00(**)

0,08(*)

0,64(*)

0,40(*)

(**)=différence significative

(*)=différence non significative

II.1.3.4. Gain moyen quotidien (GMQ) Le GMQ des poulets durant toute la période d’expérimentation est consigné dans le tableau XV. A la deuxième semaine de l’essai, le gain moyen quotidien est significativement différent entre tous les lots à (p< 0,05). Sur toute la période de l’essai, le lot1 présente le GMQ le plus élevé (43,20g±24,1) suivi du lot3 (39,65g±21,8), du lot2 (37,12g±19,6) et enfin du lot4 qui présente le plus faible GMQ avec 36,39g±20,3. Globalement la différence est non significative entre les lots à p < 0,05.

55


Tableau XV : Gain moyen quotidien (en g/poulet/lot) Semaines

Lot

GMQ (g)

P-value

10,62 8,98 10,22 9,94 43,29 25,10 27,96 23,66 49,01 32,98

Ecarttype 0,79 0,68 0,70 0,76 2,57 0,70 1,61 2,31 4,90 1,51

Semaine 1

1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3

39,13

4,34

0,10(*)

4 1 2 3 4 1

45,78 59,98 72,14 69,98 64,96 80,25

2,87 4,85 11,73 5,76 6,96 7,57

0,81(*) 0,44(*) 0,59(*) 0,91(*) -

2 3 4 Semaine 6 1 2 3 4 Moyenne sur 1 l’ensemble de 2 la période 3 d’élevage 4

48,49 66,27 56,15 16,05 34,87 24,39 18,58 43,20 37,12 39,65 36,39

12,05 13,77 10,86 1,59 21,57 4,18 12,11 24,11 19,64 21,85 20,30

0,08(*) 0,62(*) 0,22(*) 0,48(*) 0,90(*) 0,99(*) 0,07(*) 0,38(*) 0,05(*)

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

(**)

=différence significative

(*)=

différence non significative

56

0,19(*) 0,94(*) 0,78(*) 0,00(**) 0,00(**) 0,00(**) 0,01(**)


II.1.3.5. Indice de consommation L’indice de consommation enregistré (tableau XVI) est en moyenne pour le lot 1 de 2,48 ; pour lot2 de 3,29 ; pour le lot3 de 2,50 ; et pour le lot4 de 3,37. La comparaison des p-values montre que l’indice de consommation cumulé est plus élevé dans le lot4 que dans les autres lots, mais sans différence significative à (p<0,05). Tableau XVI : Evolution de l’indice de consommationdes différents lots de poulets Numéro de la Semaine Semaine 1

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Semaine 5

Semaine 6

Sur l’ensemble de la période d’élevage

(**)=différence significative

Lot 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 (*)=

Consommation moyenne Ecart-type 2,08 0,14 2,63 0,19 2,29 0,13 2,38 0,19 1,23 0,06 2,10 0,08 1,92 0,12 2,28 0,17 2,17 0,23 3,81 0,12 2,93 0,23 2,47 0,15 2,03 0,08 2,03 0,35 1,90 0,14 2,07 0,20 1,77 0,22 3,30 0,86 2,33 0,51 2,76 0,62 9,19 1,02 7,41 4,39 6,76 1,29 13,01 7,66 2,75 2,48 1,84 3,29 1,71 2,50 3,96 3,37 différence non significative 57

P-value 0,04(*) 0,61(*) 0,33(*) 0,00(*) 0,00(*) 0,00(*) 0,00(*) 0,01(*) 0,42(*) 0,99(*) 0,92(*) 0,99(*) 0,12(*) 0,78(*) 0,40(*) 0,97(*) 0,94(*) 0,82(*) 0,90(*) 0,99(*) 0,44(*)


II.1.3.6. Poids carcasse et rendement carcasse Concernant le poids carcasse (Tableau XVII),les poulets du lot1 qui ont reçu l’aliment indemne de salmonelles, présentent les carcasses les plus lourdes, suivi de ceux du lot3 nourris avec l’aliment contaminé par les germes salmonella et mélangé avec du «Bioclean forte » à 0,1% ; puis ceux du lot2, nourris avec aliment contaminé sans « Bioclean forte » ; les poids carcasses les plus faibles ont été obtenus avec le lot4 recevant de l’aliment contaminé par les salmonelles et incorporé de « Bioclean forte » à 0,2%. L’analyse statistique indique que le poids carcasse des poulets du lot1 est significativement supérieur à celui des poulets des lots 2 et 4 à (p<0,05).Par contre, il n’y a pas de différence significative entre les rendements carcasses des différents lots de poulets. Ainsi, les poulets qui ont reçu l’aliment indemne de salmonelles, ont un poids vif à l’abattage et un poids carcasse significativement (P<0,05) plus élevés que ceux dont l’aliment est contaminé sans du « Bioclean forte » et ceux qui ont reçu l’aliment contaminé et incorporé de «Bioclean forte »0,2%.

58


Tableau XVII : Poids vif à l’abattage, poids carcasse et rendement carcasse Paramètre

Lot

Moyenne

Ecart-type

1

1853,43

285,4

2

1597,93

155,8

3

1705,60

155,3

4

1573,50

209,8

1

1432,20

101,3

2

1153,72

105,5

3

1289,45

141,7

4

1153,90

125,4

1

77,27

3,6

2

72,20

2,6

3

75,60

2,8

4

73,33

2,7

Poids vif à l’abattage (g)

Poids carcasse (g)

Rendement carcasse(%)

II.1.3.7. Taux de mortalité Sur toute la période de l’élevage nous avons enregistré six (06) cas de mortalité dont un (01) dans le lot 1, cinq (05) dans le lot 2d’où un taux de mortalité globale de 2,9% pour toute la bande. Par lot de poulet, le taux de mortalité est de 1,8% pour le lot 1 ; 10 % pour le lot 2 ; 0% pour les lots 3 et 4 (tableau XVIII). Il ressort de ces résultats que le « Bioclean forte », même si aux doses utilisés n’a pas totalement blanchi l’aliment de salmonelles, a protégé les poulets de l’effet létale de la salmonellose.

59


Tableau XVIII :Taux de mortalité dans les différents lots de poulets Lot1

Lot2

Lot3

Lot4

Total

Effectif de départ

54

50

50

50

204

Mortalités

1

5

0

0

6

Effectifà l’abattage

53

45

50

50

198

Taux de mortalité

1,80%

10%

0%

0%

2,90%

II.1.4. Effet du « Bioclean forte » sur la rentabilité économique II.1.4.1. Estimation du coût de production d’un poulet L’étude menée vise non seulement à évaluer l’effet du « Bioclean forte » dans le contrôle de la salmonellose aviaire puis sur les performances de croissance du poulet de chair, mais aussi, sa rentabilité économique. Ainsi, nous avons évalué les coûts de production de chacun de nos quatre lots de poulets. Dans notre estimation, nous avons pris en compte les éléments essentiels qui entre dans le cycle de production comme l’indique le tableau XX. Par contre, l’amortissement du bâtiment, le matériel d’élevage, l’eau, l’éclairage, de même que la main d’œuvre ne sont pas pris en compte. Les coûts de production par poulet sont de : -

2082,3 FCFA pour le lot1dont la ration contient de la farine de poisson indemne de salmonelle ;

-

2082,3 FCFA pour le lot2 dont la ration contient de la farine de poisson contaminée par les salmonelles et sans« Bioclean forte» ;

-

2279,5 FCFA pour le lot 3 dont la ration contient de la farine poisson contaminée par les salmonelles et incorporée du « Bioclean forte » à 0,1% ;

60


-

2303,55 FCFA pour le lot 4 dont la ration contient de la farine de poisson contaminée des salmonelles et du« Bioclean forte» à 0,2%.

Tableau XIX : Estimation des coûts de production d’un poulet de chair en fonction de la ration (en FCFA) Charges

Lot1

Lot2

Lot3

Lot4

Poussins

470

470

470

470

Aliments

1062,8

1062,8

1260

1284,05

Prophylaxie

37

37

37

37

Copeaux

15

15

15

15

Transport

125

125

125

125

Dépenses liées à la vente

100

100

100

100

autres produits

472,5

472,5

472,5

472,5

Total

2082,3

2282,3

2479,5

2503,55

II.1.4.2. Estimation de la rentabilité économique En tenant compte de l’ensemble du cycle de production et des charges, le bénéfice net par poulet est de 352,4 FCFA pour un poulet du lot 1 nourri avec l’aliment indemne de salmonelle et sans « Bioclean forte ». Par contre, pour les poulets des lots 2, 3 et 4 dont la ration contient respectivement la farine de poisson contaminée par les salmonelles sans «Bioclean forte», la farine de poisson contaminée par les salmonelles et du «Biolean forte » à 0,1% et la farine de poisson contaminée par les salmonelles et du « Bioclean forte » à 0,2% , nous avons enregistré une perte respective de 121 ; 87,5 et 371,9 FCFA par poulet (tableau XX).

61


Tableau XX : Estimation des bénéfices nets par poulet de chair CPP

PMC

(FCFA)

(KG)

Lot1

2082,3

1,432

1700

2434,7

352,4

-

Lot2

2082,3

1,153

1700

1961,3

-121

-473,4

Lot3

2279,5

1,289

1700

2192

-87,5

-439,9

Lot4

2279,5

1,153

1700

1961,6

-371,9

-724,3

Lot

PKP

PMP

BNP

D/A

(FCFA) (FCFA) (FCFA)

-CPP=Coût de Production par Poulet

-PMC=Poids Moyen de la carcasse

-PKP=Prix d’un Kg de Poulet

- BNP=Bénéfice Net par Poulet

- PMP=Prix Moyen d’un Poulet

- D/A=Différence par rapport au lot 1

Les résultats de l’analyse économique montrent que par rapport aux antibiotiques classiques, l’utilisation de « Bioclean forte » dans la ration de poulet de chair contaminée de salmonelles, réduit les pertes économiques dues à la salmonellose pour un taux d’incorporation de 0,1%. Par contre à un taux d’incorporation de 0,2%, les pertes sont plus importantes que dans le cas de l’utilisation d’antibiotiques.

62


II.2. Discussion II.2.1. Méthodologie L’objectif de notre étude est d’évaluer les effets antimicrobiens de « Bioclean forte » dans la lutte contre les salmonelloses aviaires. Selon le fabricant, « Bioclean forte » est une formulation à base d’acides organiques permettant de blanchir les aliments volailles des entérobactéries en général et des salmonelles en particulier. Notre essai a ainsi consisté en une évaluation des effets du produit à la suite d’une contamination de la farine de poisson par des salmonelles. Cette farine est l’un des composants des aliments avec lesquels les oiseaux ont été nourris sur toute la période d’étude. L’effet antimicrobien du « Bioclean forte »a été apprécié à partir d’une analyse bactériologique d’échantillons des aliments incorporés ou non du produit et d’échantillons de la chair des poulets au terme de l’élevage. La méthode d’analyse microbiologique avec la norme ISO 6579 : Amd 2002 que nous avons utilisés, ne permet pas de quantifier la contamination par les salmonelles, ce qui a limité notre étude à une évaluation des effets du « Bioclean forte » sur la présence ou non de germes de salmonelles. Néanmoins, ce produit étant principalement destiné à une élimination totale de cette entérobactérie des aliments de la volaille, il nous semble que notre méthode d’analyse microbiologique, permet d’apprécier son efficacité par rapport aux objectifs de son utilisation. Par ailleurs, l’évaluation des effets du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets, contribue dans une certaine mesure, à juger de son impact sur la morbidité et les mortalités causées par la salmonellose en élevage aviaire.

63


II.2.2. Effet du « Bioclean forte » sur le contrôle de salmonelloses aviaires Nos résultats ont montré la présence de salmonelles dans tous les aliments incorporés de farine de poisson contaminée y compris ceux mélangés avec du « Bioclean forte ». Par ailleurs, nous avons détecté des salmonelles dans la chair des poulets qui ont consommé ces aliments. Par contre l’aliment incorporé de farine de poisson non contaminée par des salmonelles et la chair des poulets qui ont été nourris avec cet aliment, sont indemnes de toute présence de ces entérobactéries. Ces résultats font apparaître que « Bioclean forte »ne permet pas une élimination totale des germes Salmonella présents dans les aliments. Or, selon DORMAN et DEANS (2000), les acides organiques constituent des alternatives efficaces aux antibiotiques en élevage avicole tant sur le plan zootechnique, économique que sanitaire. Il se trouve que « Bioclean forte » est une formulation à base de 3 acides organiques (l’acide formique, le formate d’ammonium, l’acide propionique). Il se pourrait qu’aux taux d’incorporation préconisés par le fabricant (0,1% et 0,2%), le produit ne permet pas de blanchir totalement les aliments volailles de ces germes. Néanmoins, nos résultats qui ont montré que les poulets dont l’aliment n’est pas incorporé de « Bioclean forte » sont les seuls à exprimer certains signes cliniques caractéristiques de la salmonellose dont une diarrhée jaunâtre et la prostration (VILLATE, 2001), laissent penser que le produit a permis de réduire l’infestation par les salmonelles et par conséquent a protégé les oiseaux des manifestations cliniques liées à l’action pathogène de ces germes. Cette hypothèse est conforme aux observations de BRUTSAERT (2009), selon lesquelles, les acides organiques, par libération d’anions, réduisent les bactéries potentiellement pathogènes qui se trouvent dans le tractus digestif.

64


II.2.3. Effet du « Bioclean forte » sur les performances de croissance des poulets de chair II.2.3.1. Effet sur la consommation alimentaire et hydrique Nos résultats ont montré que ce sont les poulets du lot2 dont l’aliment est contaminé par les salmonelles et sans « Bioclean forte » qui ont significativement consommé plus d’aliment que ceux de lot1, lot3 et lot4. Plusieurs facteurs, tels que le génotype des oiseaux, la présentation de l’aliment, le stress et la présence de certains germes dans le tube digestive des oiseaux, peuvent influencer la consommation alimentaire des poulets de chair. En effet, NDIAYE (1995), a montré que la souche Jupiter à une consommation plus élevée que les autres génotypes et ENEDE (2005) a obtenu une consommation plus élevée avec un aliment présenté en granulé qu’avec un aliment présenté en farine grossière. De même, TANKO (1995) a observé une diminution significative de la consommation alimentaire liée au stress en transportant des poulets de chair en croissance-finition d’un bâtiment à l’autre. Il nous semble que ni le génotype, ni la présentation des aliments, ni le stress ne peuvent expliquer la différence de consommation alimentaire entre le lot 2 et les autres lots, ces différents facteurs étant les mêmes pour tous les poulets. La différence de consommation alimentaire entre les poulets du lot2 et ceux des autres lots, peut s’expliquer par une présence plus importante de salmonelles dans le tube digestif des poulets du lot2, comme en témoigne la diarrhée observée dans ce lot. Cette diarrhée qui limite l’absorption digestive des nutriments est probablement à l’origine d’un déficit énergétique qui est un facteur de stimulation de la faim et de l’appétit (FESNEAU, 1987). Globalement, la consommation alimentaire de nos poulets qui varie de588,34g à 668,97gpar poulet sur toute la période d’élevage, est supérieure à celle enregistrée par SANOGO (2015) qui est de437, 24g à 441,49g avec l’aliment

65


classique. Cette différence entre nos résultats et ceux de cet auteur, peut s’expliquer par une différence de conditions d’élevage, les souches de poulets que nous avons utilisées étant les mêmes. La consommation d’eau suit la même évolution que la consommation alimentaire. Cette consommation d’eau significativement plus élevée chez les poulets dont l’aliment contaminé par les salmonelles n’a pas été incorporé de « Bioclean forte », peut s’expliquer par les effets de ces germes dont la stimulation de la soif (VILLATE, 2001). La consommation alimentaire plus élevé dans ce lot peut également expliquer cette soif plus prononcée ; cette dernière hypothèse est conforme aux observations de CARTER et SNEED (1996), selon lesquelles, chez les oiseaux, la consommation d’eau est liée à celle des aliments. D’une manière générale, les valeurs de consommation d’eau chez nos poulets pendant toute la période d’élevage (1,26 à 1,4l par poulet), sont inférieures à celles de 3,62l à 3,71l par poulet enregistrées par SANOGO (2015) chez la même souche COBB. Cette différence peut s’expliquer par la période et zone d’étude. Même si la chaleur est un facteur de stimulation de la consommation d’eau chez les oiseaux (BOUZOUAIA, 2015), et que nos oiseaux ont été élevés dans une ambiance chaude (26 à 36°C), il nous semble que la différence entre nos résultats et ceux de cette auteure, ne peut être lié à ce facteur. Il se pourrait que la différence entre nos deux résultats, soit liée au plus faible niveau de consommation alimentaire de nos poulets (CARTER et SNEED, 1996). II.2.3.2. Effet sur l’évolution pondérale Pendant la phase de croissance, nous avons remarqué que les poulets nourris avec l’aliment contaminé par les salmonelles et sans l’utilisation du « Bioclean forte » ont une évolution pondérale plus faible que celle des poulets des deux

66


lots recevant du « Bioclean forte » et celle des poulets du lot nourri de l’aliment indemne de salmonelles. Le GMQ varie entre 36,3g et 43,2g ; les poulets du lot1 dont l’aliment n’était pas contaminé avec les salmonelles ont enregistré les meilleurs gains moyens quotidiens pendant toute la période d’élevage. A l’abattage, les poulets dont l’aliment était contaminé par les salmonelles et qui n’a pas été incorporé de « Bioclean forte », sont significativement moins lourds que ceux des lots 1 (aliment non contaminé) et 3 (aliment contaminé et incorporé de « Bioclean forte à 0,1%). Cette baisse de l’évolution pondérale du lot2 par rapport aux autres lots peut s’expliquer par une présence plus importante de germes salmonella dans le tube digestif qui ont limité l’absorption digestive des aliments (CUNNINGHAM et JAMES, 1997). Dans tous les cas, le poids vif de nos poulets à l’abattage (1573 à 1854g par poulet) est inférieur à celui rapporté par INRA (1979) chez un poulet de la même souche, soit 1900g à six semaines d’âge. La faible évolution pondérale de nos poulets par rapport aux normes, peut s’expliquer, pour les poulets dont l’aliment est contaminé par les salmonelles, par une perturbation de la fonction digestive qui a limité l’absorption des aliments. L’ambiance chaude dans laquelle nos oiseaux ont évolué surtout pendant la phase de croissance-finition (28 à 36°C), peut également être à l’origine du ralentissement de leur croissance comme en témoigne le poids vif des poulets du lot1 qui est aussi inférieur au poids normal. En effet, selon RAO et al., (2002), une ambiance chaude se traduit chez les oiseaux par un ralentissement de la croissance lié à une baisse de l’appétit et une perte d’énergie.

67


II.2.3.3. Effet sur l’indice de consommation et le rendement carcasse L’indice de consommation alimentaire cumulé de nos poulets pendant toute la période d’élevage, a varié en moyenne entre 2,4 et 3,3, sans différence significative (p>0,05) entre les différents lots. Mais en valeur absolue, ce sont les poulets dont l’aliment est contaminé par des salmonelles et non incorporé de « Bioclean forte », qui ont l’IC le plus élevé, traduisant une mauvaise assimilation alimentaire. Chez ce lot de poulets qui ont présenté des signes cliniques de salmonellose dont la diarrhée, cette maladie a dû beaucoup plus limiter l’absorption digestive des aliments conformément à ce que rapportent CUNNINGHAM et JAMES (1997) sur les effets des salmonelles au niveau du tube digestif. Les indices de consommation que nous avons enregistrés, correspondent à ceux observés par THIOUNE (2012) mais sont supérieures à ceux de 1,95 à 1,97 obtenues par SANOGO (2015), ceux de 2,01 à 2,09 rapportés par JOAVELO (2007) et ceux de 1,69 et 1,75 observés par THIAW (2013), dans les conditions d’alimentation classique. D’une manière générale, les valeurs d’IC que nous avons enregistrées, sont supérieures à celui correspondant aux normes de la souche, soit 1,71 (COBB, 2008). L’étude révèle que les poulets nourris avec la ration témoin indemne de salmonelles (lot 1) ont les meilleurs rendements carcasse (77,27%) par rapport aux autres lots : (72,2%) pour le lot2, (73,6%) pour le lot3 et (73,3%) pour le lot 4. Les rendements carcasse des poulets dont l’aliment est contaminé par des salmonelles et qui varient entre 72 et 73%, sont inférieurs à ceux obtenus par FALL (2015) avec l’aliment fabriqué a base des feuilles de Moringa oleiféra: 75 à 80% et par NIANG (2016) : 84 à 87%. Cette différence entre nos résultats et ceux de ces auteurs peut s’expliquer par la mauvaise assimilation digestive 68


des aliments causée par les salmonelles chez nos poulets, même lorsque l’aliment est incorporé de « Bioclean forte » à 0,1 ou 0,2%. II.2.3.5. Effets sur le taux de mortalité Sur toute la période de l’essai, le taux de mortalité globale est de 2,9% ; le taux le plus élevé a été enregistré avec le lot2 (10%) suivi de ceux de lot1(1,8%) alors qu’aucune mortalité n’a été enregistrée chez les poulets dont l’aliment contaminé a été incorporé de « Bioclean forte ».Cette action bénéfique du produit, est probablement liée une réduction de la contamination des aliments par les salmonelles. Le taux de mortalité que nous avons enregistré chez les poulets du lot1 (1,8%) et chez les poulets du lot3 et lot4 (0%), sont inférieurs au taux de mortalité acceptable de 5% dans les conditions normales en aviculture tropicale, conformément à ce qui a été rapporté par l’IEMVT (1991) et par GERAERT (1991). II.2.4. Effet du « Bioclean forte » sur la rentabilité économique Les résultats de notre étude indiquent que l’utilisation du « Bioclean forte » dans l’alimentation des poulets de chair pour la lutte contre les salmonelloses aviaires ne permet pas de réaliser des bénéfices ; néanmoins l’incorporation du produit à 0,1% dans l’aliment du poulet de chair, réduit les pertes économiques par rapport à une utilisation d’antibiotiques comme antimicrobiens. Par contre, au taux de 0,2%, l’utilisation du produit est économiquement moins rentable que celui des antibiotiques.

69


CONCLUSION GENERALE Pour satisfaire aux besoins croissants en protéines animales liés à une démographie en plein essor, les productions avicoles se sont largement et rapidement développées dans certains pays africains. C’est le cas du Sénégal où on assiste, depuis trois décennies, à une intensification de la production avicole dans les zones périurbaines et, particulièrement celle de la ville de Dakar. Cependant, cette aviculture se trouve confrontée à des obstacles parmi lesquelles, les pathologies qui affectent la santé et les performances de production des oiseaux et occasionnent des lourdes pertes directes et indirectes. Pour limiter l’influence négative des pathologies majeures rencontrées dans les élevages avicoles dont les salmonelloses, les éleveurs ont systématiquement recours aux antibiotiques. La thérapie antimicrobienne est certes un outil indispensable pour réduire les énormes pertes dans l’industrie de la volaille. Mais l’utilisation abusive des antibiotiques a favorisé l’apparition d’un nombre important de souches bactériennes résistantes, se traduisant par l’échec de certains schémas thérapeutiques chez l’animal comme chez l’homme. Il apparaît dès lors nécessaire, en élevage avicole, de songer à d’autres alternatives aux antibiotiques qui soient à la fois efficaces sur le plan zootechnique, sanitaire et économique. Parmi les substituts proposés, figurent les acides organiques. C’est dans ce contexte que la société « Véto partner »installée à Guédiawaye une banlieue de Dakar (Sénégal), a mis au point le « Bioclean forte » qui est une formulation à base de trois (03) acides organiques dont l’acide formique le formate d’ammonium et l’acide propionique en association avec le formaldéhyde et l’aluminosilicate.

70


En élevage avicole, le produit est destiné à blanchir les aliments de toute contamination microbienne, en particulier celle par les salmonelles. L’objectif général de cette étude, a justement été d’évaluer les effets antimicrobiens du « Bioclean forte » en élevage de poulets de chair dans la région périurbain de Dakar (Sénégal). De manière spécifique il s’est agi de comparer, par rapport aux antibiotiques, les effets du «Bioclean forte» incorporé dans l’aliment contaminé par des salmonelles sur : - le contrôle de la salmonellose aviaire; - les performances de croissance du poulet de chair ; - la rentabilité économique de l’utilisation du « Bioclean forte » en élevage du poulet de chair. L’étude a porté sur 204 poussins chair de souche Cobb 500, répartis en quatre(04) lots ; chaque lot a reçu une ration expérimentale spécifique pendant toute la période d’élevage : -

le lot 1 considéré comme lot témoin négatif concerne les poussins nourris avec une ration qui est indemne de salmonelles et pour lesquels des antibiotiques classiques ont été utilisés comme antimicrobiens ;

-

le lot 2 considéré comme lot témoin positif qui a reçu une ration contaminée par les salmonelles et dont des antibiotiques ont servi d’antimicrobiens;

-

le lot 3 ou « lot Bioclean forte 0,1%»dont la ration contaminée par les salmonelles, a été incorporée du

« Bioclean forte»

à 0,1% en

substitution des antibiotiques ; -

le lot 4 ou« lot Bioclean forte 0,2%» alimenté par la ration contaminé par les salmonelles et contenant du « Bioclean forte » à 0,2% en remplacement des antibiotiques.

71


Au terme de cette étude, nous avons obtenus les résultats suivants :  Pour le contrôle de la salmonelle aviaire L’analyse des aliments et de la chair des poulets au terme de l’élevage, ont révélé la présence des germes salmonella dans les lots 2,3 et 4 nourris respectivement avec l’aliment contaminé par les salmonelles sans « Bioclean forte »; l’aliment contaminé par les salmonelles et incorporé de« Bioclean forte » à 0,1% ; l’aliment contaminé par les salmonelles et auquel du « Bioclean forte » a été associé à un taux de 0,2%. Il en résulte qu’à ces taux d’incorporation, le « Bioclean forte » n’a pas totalement éliminé les salmonelles des aliments, ni de la chair des oiseaux qui ont consommé ces aliments. Néanmoins, le produit a protégé les poulets des manifestations cliniques de la salmonellose, contrairement aux antibiotiques utilisés comme antimicrobiens.  sur les performances de croissance du poulet de chair La consommation alimentaire moyenne de nos poulets de chair pendant toute la période de l’expérimentale est de 588,34g pour le lot1, 668,79g pour le lot2, 629,82g pour le lot3 et 627,78g pour le lot4, ces valeurs présentent une différence significative entre le lot2 et les autres lots à (p<0,05), mais pas de différence significative entre les lots 1,3 et 4. L’évolution pondérale a été positivement influencée par l’utilisation du « Bioclean forte » à 0,1% par rapport aux antibiotiques. En effet, au terme de la période d’élevage à 42 jours d’âge, les poulets du lot1 ont un poids moyen de 1853,43 g contre 1597,93 g ; 1705,60g et 1573,60g respectivement pour les lots 2, 3 et 4 avec une différente significative à (p<0,05) entre ces valeurs. Les poulets recevant un aliment non contaminé par les salmonelles ont des poids à l’abattage significativement (p<0,05) supérieurs à ceux des poulets des autres lots.

72


Le GMQ pendant toute la période d’élevage est en moyenne de 43,20g/jour pour le lot1, contre 37,12g/jour pour le lot2 ; 39,65g/jour pour le lot3 et 36,39g/jour pour le lot4, mais sans différence significative entre les lots à (p < 0,05). L’indice de consommation enregistré dans chaque lot est en moyenne pour le lot1 de 2,48 ; pour lot 2 de 3,29 ; pour le lot3 de 2,50 ; et pour le lot 4 de 3,37. Les comparaissions des p-values montrent que l’indice de consommation cumulé est plus élevé dans le lot4 que dans les autres lots, mais sans différence significative à (p<0,05). La carcasse a été significativement (P<0,05) plus lourde chez le lot1 (1432,20g) que chez le lot2 (1153,72g) ; le lot3 (1289,45g) et le lot4 (1153,90g) ; l’utilisation du « Bioclean forte» n’a pas eu d’influence sur le poids de la carcasse par rapport à l’utilisation d’antibiotiques. Le rendement carcasse est de 77,27% pour le lot1, 72,20% pour le lot2, 75,60% pour le lot3 et 73,33% pour le lot4, avec une différence significative entre le lot1 et les autres lots. Ainsi, les poulets qui ont reçu l’aliment indemne de salmonelles, ont un poids carcasse et un rendement carcasse significativement (P<0,05) plus élevés que ceux des poulets dont l’aliment est contaminé par les salmonelles. Le taux de mortalité par lot de poulets est de 1,8% pour le lot 1 ; 10 % pour le lot 2 ; 0% pour les lots 3 et 4. Il ressort de ces résultats que le «Bioclean forte», même si aux doses utilisées n’a pas totalement blanchi l’aliment de salmonelles, a au moins protégé les poulets de l’effet létale de la pathologie liée à ces germes.  Sur la rentabilité économique Le bénéfice net par poulet est de 352,4 FCFA pour un poulet du lot 1 nourri avec l’aliment indemne de salmonelles. Par contre pour les poulets du lot 2 dont l’aliment est contaminé par les salmonelles sans «Bioclean forte», du lot3 dont l’aliment contaminé par les 73


salmonelles a été incorporé de «Biolean forte» à 0,1% et du lot4 dont l’aliment contaminée par les salmonelles a été mélangé avec du «Bioclean forte» à 0,2%, nous avons enregistré une perte respective de 121 ; 87,5 et 371,9 FCFA par poulet. Ces résultats montrent que par rapport aux antibiotiques, l’utilisation de «Bioclean forte» à 0,1%dans l’aliment du poulet de chair contaminé par des salmonelles, réduit les pertes économiques. Par contre à un taux d’incorporation de 0,2%, les pertes sont plus importantes que dans le cas d’une utilisation d’antibiotiques. Au total, le « Bioclean forte », tout au moins aux taux d’incorporation de 0,1% ou de 0,2%, n’assainit pas l’aliment d’une contamination par les salmonelles, ni la chair des poulets qui consomment l’aliment contaminé. Il n’y a pas non plus une amélioration significative des performances de croissance par rapport aux antibiotiques. Néanmoins, le produit protège mieux les oiseaux contre les manifestations cliniques de la salmonellose et réduit le taux de mortalité due à cette pathologie. Au taux d’incorporation de 0,1%dans l’aliment volaille, les pertes économiques dues à cette maladie sont également limitées par le «Bioclean forte». Ces résultats bien qu’encourageants nécessitent cependant des investigations plus poussées pour que, sur la base d’une analyse microbiologique appropriée, on puisse déterminer de manière précise, les quantités de «Bioclean forte» à incorporer dans l’aliment volaille pour aboutir à une élimination totale des entérobactéries qui constituent une des principales causes de morbidité et de mortalité en aviculture.

74


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1.

AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments),2006. Usages

vétérinaires

des

antibiotiques,

résistance

bactérienne

et

conséquences pour la santé humaine. Rapport du groupe de travail.-214p. 2.

AGBAJE M., BEGUM R.H., OYEKUNLE M.A., et al., 2011. Evolution of Salmonella nomenclature. Folia Micobiol (praha).56(6): 497-503.

3.

ANSD., 2011. Situation économique et sociale du Sénégal en 2010-

4.

AUBRY P., 2012. - Les salmonelloses: actualités 2012. Médecine Tropicale.6p.

5.

BADA-ALAMBEDJI R., AKAKPO A.J., TEKO-AGBO A., et al., 2008. Contrôle des résidus : exemple des antibiotiques dans les aliments au Sénégal In : Conférence de l’OIE sur les médicaments vétérinaires en Afrique. Dakar: 25-27 mars 2008.

6.

BELL I.G., 1990. - Strategies for the control of Newcastle disease in village poultry flocks in Africa (138-143). In: smallholder Rural Poultry Production. Wageningen: CTA., 1:182 p.

7.

BIAGUI C., 2002.Utilisation des médicaments vétérinaires dans la région de Dakar à travers la recherche de résidus de substance à action antimicrobienne antibiotique. Thèse: Méd. Vét : Dakar ; N°8.

8.

BOUZOUAIA M., 2015. Elevage sous climat chaud (45-53) In : Manuel de pathologie aviaire. Paris AFAS-701.

9.

BRUTSAERT B., 2009. Acides organiques et acides gras à chaîne moyenne. Communication à la 9ème journée des Productions porcines et avicoles, Gembloux (Belgique), 14 octobre.

75


10. CARDINAL E, TALL F., KANE P. et KANTE M., 2002. Consommation du poulet de chair au Sénégal et risque sur la santé publique (1-3). In « Gestion de la sécurité des aliments dans les pays en développement ». Actes de l’atelier international. Montpellier : FAO, 11-13 Décembre. 11. CARDINALE E., COLBACHINI P., PERRIER-GROS-CLAUDE J.D., et al., 2001. – Dual emergence in food and human of a novel multiresistant serotype of salmonella enterica subsp. Enterica serotype 35: c: 1, 2. Journal of clinical microbiology, 39: S2373-S2374. 12. CARDINALE, E., TALL F., GUEYE E.F., et al., 2004.- Risk factors for salmonella enterica subsp. Enterica infection in Senegalese broiler- chicken flocks. 13. CHANTARAPANONT W., SLUTSKER L., TAUXE R. et al., 2000. Factors influencing inactivation of Salmonella enteritidis in hard-cooked eggs. J. Food Prod., 63 (1) 36-43. 14. CHAUVIN C, BOUVARELI., et BELOEIL A., 2005. A pharmacoepidemiological analysis of factors associated with antimicrobial consumption level in turkey broiler flocks. Vet. Res., 36:199-211. 15. CNA, 2011. Statistiques de la filière avicole moderne de 2006 à 20011. DIREL, Dakar. 16. COMBARI.2015. Evaluation du niveau de contamination des élevages de poulet de chair de la zone péri-urbaine de Dakar par les salmonelles résistantes aux antibiotiques. Thèse: Méd. Vét : Dakar ; N°5. 17. CORPET M. 1995. Microbiological hazards for humans of antimicrobial growth promoter use in animal production. Revue de Médecine Vétérinaire 147: 851-862.

76


18. CUNNINGHAM I., JAMES G., 1997. Textbook of veterinary physiology, 2nd ed., Saunders Company, Philadelphia, Pennsylvania, USA, 660p. Dakar: ANSD.-359p 19. DARMAN H.J.D., et DEANS S.G., 2000. Antimicrobial agents from plants: antibacterial activity of plant volatile ails. Journal of Applied Microbiology 88, 308-316. 20. DIOUF C., 2006. - Surveillance de la résistance aux antibiotiques des souches de salmonella spp et Escherichia coli isolées de la viande de poulet de chair au Sénégal. Mémoire : productions animales, Dakar (EISMV) :6. 21. ENEDE. F.P., 2005.Influence de la nature physique de l’aliment sur les performances de croissance du poulet de chair en milieu tropical sec. 22. FALL A., 2015 Effets d’une substitution du tourteau de soja par des feuilles de Moringa oleiféra sur les performances de croissance du poulet de chair. Thèse Med. Vet., Dakar, N°16. 23. FAO 2004. Production en aviculture familiale. Un manuel technique. Rome : FAO.2p. (8). 24. FAO 2014. Secteur avicole Sénégal. Revues nationales de l’élevage, de la division de la production et de la santé animales de la FAO. No.7.Rome. (2). 25. FESNEAU M., 1987.Contrôle de la prise de nourriture chez les oiseaux. Thèse Med. Vet. Lyon. 26. FIEMS L. O., DE CAMPENEERE S., VANCAELENBERGH W., et al., 2003. Carcass and meat quality in double-muscled Belgian Blue bulls and cows. Meat Sci., 63: 345-352.

77


27. GUEYE, E.F. et BESSEI, W., 1995. La poule locale sénégalaise dans le contexte villageois et les possibilités d’amélioration de ses performances. Proceedings of international workshop on rural poultry production in Africa. June 13-16, at the international livestock research institute, Addis Abeba Ethiopia, 112-123. (6). 28. GUEYE, E.F., 2000. The role of family poultry in poverty alleviation, food security and the promotion of gender equality in rural Africa. Outlook on Agriculture 29(2): 129-136(7). 29. HABAMENSHI, P.E., 1994. Contribution à l’étude des circuits de commercialisation du poulet de chair au Sénégal : cas de la région de Dakar. Thèse : Med. Vet. Dakar; 1(10). 30. HOSEK G., LESCHINSKY D., IRONS S. et al., 1997. –Multidrugresistant Salmonella serotype Typhimurium- United States. MMWR. Morb. Mortal. Wkly. Rep., 46: 308-310. 31. INRA 1979 : Alimentation du poulet de chair 2e éd. Revue et corrigée. Paris :INRA.-19p 32. JAOVELO, F.N.,2007. Effet de la supplémentation en vilihot sur les performances zootechniques de poulet de chair en période de stress thermique. Thèse Med.Vet., Dakar, N°58. 33. KORSAK N., CLINQUART A., et DAUBE G., 2004. Salmonella spp. dans les denrées alimentaires d’origine animale: un réel problème de santé publique ? Ann. Méd. Vét.,148, 174-19. 34. L’I.E.M.V.T. et GERAERT., 1991.Aviculture en zone tropicale-Paris : Ministère français de la coopération et du développement. Maison Alfort : (Manuel et précis d’élevage) ,186 p. 35. LARBIER M. et LECLERCQ B., 1992. Nutrition et alimentation des volailles.- Paris : Ed. INRA. 355p. (12). 36. LE MINOR L., 1992.Taxonomie et nomenclature des Salmonella, Méd. Mal. Infect, 22 : 246- 248. 78


37. LE MINOR L.et VERON M., 1989. Bactériologie médicale. 2emeéd.Paris Flammarion.-1107 p. 38. MARTEL J.L., C HASLUS-DANCLA E., C OUDERT M. et al., 2001. Evolution de la sensibilité aux antibiotiques des Salmonelles d'origine bovine en France. Méd. Mal. Infect. 26: 415-19. 39. MISSOUHOU A., DIEYE P.N., et TALAKI E., 2002. Rural poultry production and productivity in southern Senegal 2002. Pakistan Journal of Nutrition 10 (8): 707–717. 40. MOGENET L. et FEDIDAD. 1998. Rational antibiotherapy in poultry farming. Ed.CEVA.21.p 41. NDIAYE. S.C., 1995. Performance de croissance et caractéristique de la carcasse de poulet de chair: comparaison entre souches. Thèse : Méd, Vét : Dakar, N°1. 42. NIANG, H., 2016.Evaluation des effets « chick care

» sur les

performances de croissance du poulet de chair. Thèse : Méd., Vét : Dakar N° 24. 43. OMS (Organisation Mondiale de la Santé). 1988. Lutte contre les salmonelloses : le rôle de l’hygiène appliquée aux animaux et aux produits. Rapport des experts. Genève : OMS.- 92 p. 44. PARE, 2012.- Contribution à l’étude de l’utilisation des médicaments vétérinaires dans les élevages avicoles modernes de la zone périurbaine de Dakar (Sénégal). Thèse : Méd.Vét., Dakar ; 7. (13). 45. POPOFF M.Y. et BOCKEMUHL J., 2004. The Kauffmann-White scheme, Res. Microbiol., 155(7):568-570. 46. SANDERS P., 2005. L’antibiorésistance en médecine vétérinaire : enjeux de santé publique et de santé animale. Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France, 158 (2) : 139-145.

79


47. SANOGO D., 2015. Evaluation des effets du « CLIMFEED » incorporé dans la ration, sur la lutte contre le stress thermique chez le poulet de chair élevé en période de chaleur dans la région périurbaine de Bamako (MALI). 48. SENEGAL. MINISTERE DE L’ELEVAGE. 2004. Rapport annuel, Dakar : DIEREL.1-3p (4). 49. SENEGAL.MINISTRE

DE

L’ELEVAGE.

(2009).

Statistiques

d’élevage. Dakar : DIEREL (5). 50. SORO S.D., 2011. Mise à niveau des mesures de biosécurité dans les fermes avicoles du secteur 3 au Sénégal. Thèse : Méd Vét : Dakar ; 18 (11). 51. SYNPA, 1999. (Syndicat national des Producteurs d'Additifs). Synthèse de l'audition du 7 juillet 1999. 290 p. 52. TANKO S., 1995. Influence du niveau d’apport en phosphore ferroalumino-calcique (poly fos) sur les performances de croissance de poulet de chair en milieux sahélien. Thèse : Méd. Vét : Dakar ; N°8. 53. THIAW., 2013.Effet d’une administration de « selko ph » dans l’eau de boisson, sur les performances de croissance du poulet de chair élevé en zone périurbaine de Dakar. Thèse : Méd. Vét : Dakar ; N°33. 54. THIOUNE M.F., 2012. Lutte contre le stress thermique chez le poulet de chair élevé dans les conditions estivales de la région périurbaine de Dakar(Sénégal) par une régulation de l’apport énergétique alimentaire. Thèse Med.Vet.,Dakar, 21. 55. THRELFALL. J., WARD L. R. et ROWE B., 1997.Incidence croissante de la résistance au triméthoprime et à la ciprofloxacine de salmonella typhimuriunDT104 épidémique en Angleterre et au Pays de Galles. Bulletin européen sur les maladies transmissibles, 3:81-90. 56. TRAORE. E.H., 2006. Secteur avicole Sénégal. Revues nationales de l’élevage, de la division de la production et de la santé animales de la FAO. No.7.Rome. (3).

80


57. VAN IMMERSEEL F., DE BUCK J., BOYEN F., et al., 2005Salmonella dans la viande de volaille et dans les œufs : un danger pour le consommateur qui demande la mise en place d’un programme de lutte efficace. -Ann. Méd. Vét., 149: 34-48. 58. VILLATE D., 2001. - Les maladies des volailles.- 2e éd.- Paris : Ed. France Agriculture.-399 p.

81


WEBOGRAPHIE 1.

CARTER T.A., SNEED R.E., 1996. Drinking water quality for poultry. [En ligne].

2.

Accès internet: www.ces.ncsu.educ/...drinking-water-quality.html.

3.

REDDY M.R., RAJU M.V.L.N., CHAWAK M.M. and RAMA RAO S.V. Importance of water in poultry health [En ligne].

4.

Accès internet: www.poulvet.com/poultry/water_healf.php

5.

OIE, 2014a. Introductions aux recommandations visant à prévenir les antibiorésistances. [enligne]. Accèsinternet:http://www.oie.int/index.php?id=169&L=1&htmfile=chapitr e_1.6.6.htm (page consultée le 07/03/2017).

6.

OIE, 2014b. Liste OIE des agents antimicrobiens importants en médecine vétérinaire. 9p. [en ligne].Accès internet: http://www.oie.int/fileadmin/Home/fr/Our.../pdf/OIE_list_antimicrobials.p df (page consultée le 02/03/2017).

82


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attachée aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée, s’il advient que je me parjure »


EVALUATION DES EFFETS ANTIMICROBIENS DU « BIOCLEAN FORTE » EN ELEVAGE DE POULETS DE CHAIR DANS LA REGION PERIURBAINE DE DAKAR (SENEGAL) RESUME L’étude qui s’est déroulée du 20 Février au 03 Avril 2017, avec comme objectif général d’évaluer les effets antimicrobiens du « BIOCLEAN FORTE » en élevage de poulets de chair dans la zone périurbaine de Dakar (Sénégal). De façon plus spécifique, il s’est agi d’évaluer les effets du « Bioclean forte » en comparaison avec ceux des antibiotiques classiquement utilisés, sur : 

le contrôle de la salmonellose aviaire ;

les performances de croissance du poulet de chair ;

la rentabilité économique de l’élevage du poulet de chair.

L’étude a porté sur un effectif de 204 sujets de Cobb 500 répartis en quatre (4) lots : un lot 1 nourri avec un aliment indemne de salmonelles, un lot 2 qui a reçu de l’aliment contaminé par des salmonelles et non incorporé de « Bioclean forte » , un lot 3 recevant de l’aliment contaminé par des salmonelles et incorporé du « Bioclean forte » à 0,1% et un lot 4 dont l’aliment contaminé par les salmonelles contient du « Bioclean forte » à 0,2% . Les résultats obtenus montrent que : 

Contrôle de la salmonellose

Le « Bioclean forte » n’a pas totalement éliminé les salmonelles des aliments, ni de la chair des oiseaux qui ont consommé ces aliments. Néanmoins, le produit a protégé les poulets des manifestations cliniques de la salmonellose, contrairement aux antibiotiques utilisés comme antimicrobiens. 

Performance de croissance

La croissance des poulets du lot 1 a été significativement (p < 0,05) plus rapide que celle des poulets des autres lots; le GMQ est en moyenne 43,20g/jour pour le lot 1 contre 37,12g/jour pour le lot 2 39,65g/jour pour le lot 3 et 36,39g/jour pour le lot 4.

L’indice de consommation des poulets n’a pas été significativement (p˃0,05) influencé par l’utilisation du « Bioclean forte » : il est en moyenne de 2,48 pour le lot 1, 3,29 pour le lot 2, 2,50 pour le lot 3 et 3,37 pour le lot 4.

La carcasse a été plus lourde chez le lot 1 (1432,20g) que chez le lot 2 (1153,72g) le lot 3 (1289,45g) et le lot 4 (1153,90g).

Le rendement carcasse a été de 77,27% pour le lot 1, 72,20% pour le lot 2 et 75,60% le lot 3 et 73,33% pour le lot 4 sans différence significative (p > 0,05) entre les lots.

Rentabilité économique

L’utilisation de « Bioclean forte » dans la ration de poulet de chair contaminé par des salmonelles, réduit les pertes économiques dues à la salmonellose pour un taux d’incorporation de 0,1 %. Par contre à un taux d’incorporation de 0,2 %, les pertes sont plus importantes que dans le cas de l’utilisation d’antibiotique. Mots clés : Bioclean forte- antimicrobiens-performances de croissance-poulet de chair Auteur : Maboï KONE Tel : 0022376261651 Bamako (Mali)/ 00221775092966 Dakar (Sénégal) E-mail : maboi.kone@yahoo.fr


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.