Awa Sadio YENA

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR **************** ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V.)

Année : 2017

N° 24

ETAT DU BIEN-ETRE DES EQUIDES DE TRAIT DANS LES ZONES SUIVIES PAR LA SPANA AU MALI THESE

Présentée et soutenue publiquement le 22 Juillet 2017 à 10h devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Awa Sadio YENA

Président :

Née le 03 Octobre 1993 à Bamako (République du Mali) Jury Monsieur Bara N’DIAYE Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Directeur et Rapporteur:

Yaghouba KANE Maitre de conférences Agrégé à l’Ecole Inter Etat des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar

Membres :

Monsieur Serge NIANGORAN BAKOU Professeur à l’Ecole Inter Etat des Sciences et Médecines Vétérinaire de Dakar Monsieur Moussa ASSANE Professeur à l’Ecole Inter Etat des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar

Co-directeur :

Monsieur Amadou DOUMBIA Docteur Vétérinaire, Directeur de la SPANA, Mali


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077 – DAKAR (Sénégal) Tél : (00221) 33 865 10 08 télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 - 2017

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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT

DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé

ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponibilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU,Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUECLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien

SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif

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Au nom d’ALLAH, le Clément, le Miséricordieux. Louange à ALLAH, Seigneur de l’univers et que sa bénédiction et son salut soient sur notre Prophète Muhammad, le sceau des prophètes et l’imam des pieux, ainsi que sur sa famille et l’ensemble de ses compagnons. Gloire à ALLAH grâce à qui ce travail a pu se réaliser .

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DEDICACES Je dédie ce travail à : À mon cher Père Sadio YENA, tu as tant voulu que ce jour arrive, on y est enfin Papa. Le stress que tu as eu pour ce travail était plus immense que le mien, et cela a toujours été le cas pour chaque épreuve de ma vie. Tu n’as jamais cessé en bon père, de nous soutenir et de nous inculquer les notions nécessaires pour affronter les vicissitudes de la vie. Tu as été et tu seras toujours ma force, mon modèle et c’est à toi que je dois tout ce que je suis aujourd’hui et ce que je serais demain ; Je t’en serais éternellement reconnaissante et ferais toujours de mon mieux pour rester ta fierté. Je t’aime PAPA. À ma chère Mère YENA Halima NIAKATE, tes bénédictions et prières ont porté fruit maman. Personne mieux que toi ne mérite cet hommage en ce jour qui est pour toi la récompense de tant d'années d'espoir, mais également d'angoisse. Reçois-en ce jour solennel témoignage de ma gratitude profonde pour tout ce que tu as fait pour mes frères et moi. Les mots me manquent pour te dire mon amour. Que le ciel te préserve encore très longtemps à nos côtés. À mon Grand-père Issa YENA, la fierté d’être ta petite fille me comble chaque jour de ma vie. L’amour du prochain, la rigueur au travail, l’importance de la famille sont les valeurs que tu nous as inculqué depuis le bas âge mon cher Papi. Puisse Dieu te maintenir encore plus longtemps auprès de nous. À mes Grands-pères maternels Feu Sadio NIAKATE et feu Mamadou KANE, puisse Dieu faire en sorte que vous demeurez dans son paradis. À ma Grande mère paternelle YENA Ramata DIALLO, ma chère coépouse merci pour ton amour inconditionnel, pour toutes ces séances de couture, de broderie mais aussi d’études. Oui Mami étant ma première institutrice, tu as aussi joué un grand rôle dans mon éducation. À mes Grandes mères maternelles Mama Koroba, Tantie, N’deye et feue Tah qui a voulu que je sois une journaliste pour pouvoir me regarder tous les jours à la télé, la vie en a décidé autrement mais je sais que là où tu es tu dois être fière de moi. Puisse Dieu t’accueillir dans son paradis. À ma Mémé dynamique Tantie Haby,

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À mes Tontons paternels Papa Moussa, Papa Mama, Papa Mady, mes Tantes Youma, Kadiatou, Mariam, Mamathiam et leurs maris, pour la grande affection que vous nous avez toujours consacrée. Ce travail est votre. À vous Maman, Kadia, Mai et surtout toi Maman Odette, ton amour m’a bercé depuis ma tendre enfance. Je ne trouverais jamais assez de mots pour exprimer ma profonde reconnaissance et ma gratitude envers toi. Puisse le Tout Puissant veiller sur toi et t’accorder santé et longue vie. Cette si forte délégation que vous avez faite pour soutenir votre SIRA prouve la considération que vous me portez mais aussi la grande union au sein de notre famille. À Tonton Tidiane et Tantie Mbah, je n’ai jamais ressenti de manque durant ce séjour à Dakar grâce à vous. Vous avez remplacé papa et maman sur tous les plans. Que Dieu vous en récompense. À mes Grands frères Mohamed et Iba À mes Frères et Sœurs YENA, Papa Issa, Youba, Inna, Docteur, Mama, Papi, La maman, Youma, Iba, Bozo mon meilleur, Aicha, Moussa et Pinda et à mes frères et sœurs SIDIBE, TRAORE, SOW, DOUMBIA et KANE : Kadidia, Abdoul, Kadi Issa, Mamata, Moussa, Padré, Ousmane, Issa, Yacouba et mon bout de chou Chaka. Mes petits frères, je vous exhorte à vous aimer les uns et les autres, à vous entre aider comme nous l’a inculqué notre cher et tendre grand père. Pour certains d’entre vous la vie estudiantine a déjà commencé, à vous je souhaite bon courage et persistance. Que ce travail et ceux de nos parents vous servent de repères et vous incite plus vers la réussite. Pour ceux qui sont encore à la maternelle, à l’école primaire ou au lycée, le chemin est encore long mais vous y parviendrez aussi un jour Incha Allah, votre grande sœur a confiance en vous ! À mes Tontons et Tantes maternels de la famille KANE et NIAKATE, vos bénédictions et soutiens m’ont toujours accompagné, grand merci à tous. Plus spécifiquement je dédie ce travail à toi Tonton Marley merci pour tous ces encouragements, ces billets d’avions, ces conseils, je peux dire que je suis vétérinaire grâce à toi, je t’en serais toujours reconnaissante. À toi mon bien aimé, mon ami, mon grand frère Lamine SAMAKE, depuis que nos chemins se sont croisés, tes encouragements, ton aide, ton soutien, ton amour inconditionnel n’ont cessé d’accompagner chacun de mes pas. Puisse Dieu nous unir et nous donner une vie heureuse !!

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À mes meilleures amies Mamie TRAORE et Mme le maire Maboi KONE, je ne sais pas ce que je serais devenue sans vous dans ma vie. À vous je me suis confiée dans mes moments de joie et de peine et les réconforts, les conseils et appuis n’ont jamais manqué à chaque fois. Grand merci à toi Maboi pour tout !! Aucun mot n’est à la hauteur de tout ce que tu représentes pour moi ma grande sœur chérie. Notre grande amitié a commencé avec notre entrée à l’école vétérinaire et Dieu dans sa grandeur a décidé de matérialiser cette union en faisant en sorte qu’on soutienne le même jour. Que Dieu t’accorde tout les bienfaits que tu mérites. À mes jumelles Mme BAH et Mme SOW, avec vous j’ai passé une tendre et douce enfance. Que Dieu bénisse vos foyers et vous donne de nombreux enfants. Aux Vasseurs mes parents français, les enfants YENA et leurs parents ne vous remercieront jamais assez pour tout ce que vous avez toujours fait pour notre éducation. Ce travail est votre. À mes neveux et nièces de la famille KANE, mes jumelles adorées, mes enfants de la promo, que Dieu vous bénisse et vous accompagne à chaque pas de votre vie, tata vous aime fort !! À mes cousines Mah SOKONA, Tantie, Astan DJIRE, Ami, Nènè, Gogo, Dily, Mah TALL, Kia et Zeina, les filles, Tanti Mah et Tonton Tidiane ont fait de nous des sœurs, puisse Dieu les en récompenser et faire en sorte que cette famille soit à jamais unie. À la famille N’DIAYE, SAMAKE et BARA DIAW, merci pour l’accompagnement et le soutien À mes amis et frères de cœurs du véto Rita, Mariam, Claverie, Tsatsabi, Ehouman, Amico, Fabrice, Yann, Konaté, avec vous mes frères de carrière j’ai passé les pires et les meilleurs moments de ma vie. Mon père me disait avant mon arrivée à Dakar « Ma fille, c’est la meilleure partie de ta vie que tu entames ». Au début je ne comprenais pas cette affirmation à cause de toutes les difficultés que nous avons franchies, mais aujourd’hui, je me rends compte de la beauté dont il faisait allusion. A jamais ces moments de peines, de joies, de larmes, de fous de rire seront gravés dans ma mémoire et dans mon cœur. Mes frères, nous y sommes enfin et c’est grâce à l’appui moral des uns et des autres. Merci à tous, puisse Dieu vous donner une vie professionnelle et familiale heureuse. À mes sœurs Dr Diarrha, Ouassa, Mami, Elisa, Aissatou et Mariam, Fatim merci les filles pour tout. À ma fille chérie du véto Laetitia, à mes fioles de l’AEESMS Doucouré, Awa, Amadou. Au groupe I Fabrice, Yann, Louise et ses enfants Rachelle, Malik, Zangré, DIOP. vi


À mes frères maliens de la promotion Boiré, Soul, Dolo, Simaga, Aissatou, Elisa, Maboi À la 44e Promotion, six années d’apprentissage nous a donné le savoir, 6 années passées au veto nous a donné la passion, nous avons surmonté toutes nos souffrances et nous voilà arrivé jusqu’au bout. Oui, nous l’avons bien fait parce que nous l’avons fait ensemble. Ces paroles sont les nôtres et ont été notre force. Je nous souhaite un avenir radieux et une carrière professionnelle à la mesure de nos attentes. Vive la promotion Fatima N’Diaye Sylla. À ma famille vétérinaire malienne AEMVD et mes chers ainés Docteurs À l’AEESMS (Amicale des Élevés Étudiants Stagiaires Maliens au Sénégal), l’AEVD (Amicale des Étudiants Vétérinaires de Dakar) et la CEMVD (Communauté des Etudiants musulmans Vétérinaires de Dakar) À vous mes chers Professeurs Pr Gbati, Pr Kaboret, Pr Gualbert et Mr Théo, vous avez été mes mentors durant cette vie estudiantine, soyez en bénie. À ma chère patrie le Mali À mon pays d’accueil le Sénégal

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REMERCIEMENTS Au Ministère du développement rural à travers le PAPAM, de nous avoir accordé cette bourse ; À la Direction de l’EISMV et à tout le corps professoral pour la qualité de la formation que nous avons reçue. Au Professeur Yaghouba KANE, vous avez accepté de diriger avec dévouement ce travail malgré votre emploi du temps chargé. Vos qualités scientifiques et humaines, votre amour du travail bien fait et votre rigueur sont des souvenirs que nous gardons de vous. Au Dr Amadou DOUMBIA Directeur de SPANA Mali, nous ne vous remercierons jamais assez pour tout le savoir et l’amour de la profession vétérinaire que vous nous avez transmis mais aussi pour la confiance que vous avez portée à notre personne. Sincères remerciements pour avoir guidé nos pas tout au long de la réalisation de ce travail. A l’ équipe de la SPANA, Dr Mama TRAORE, Mohamed KOÏTA, Samba DIALLO, Dramane DISSA, Makan TRAORE sans réserves, vous nous avez appuyé pour la réalisation de ce travail grâce au savoir transmis, les conseils et le soutien. Veuillez trouver ici, l’expression de notre profonde reconnaissance. À tout le personnel de la SPANA : Mr Yaya COULIBALY, Mme TRAORE Fanta, BALLO, Abdra GUINDO, AROUNE, À Dr Fatima N’DIAYE SYLLA marraine de 44e promotion, étant une femme battante, vous êtes un exemple pour nous, merci pour le soutien à notre promotion. Au Professeur Alambedji R, Professeur accompagnateur de la 44ème promotion de l’EISMV, merci pour vos sages conseils et votre appui infaillible. A tout le personnel de l’EISMV, qui de près ou de loin nous ont accordé leur sympathie. A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail

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A NOS MAITRES ET JUGES À notre Maître et Président de jury, Monsieur Bara N’DIAYE, Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant spontanément de présider ce jury de thèse, malgré vos multiples occupations. Vos grandes qualités humaines et scientifiques sont connues et reconnues de tous. Nous vous renouvelons, M. le président du jury, l’expression de nos remerciements les plus sincères et de notre profonde reconnaissance.

À notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse,

Monsieur Yaghouba KANE, Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar Vous nous faite l’insigne honneur en rapportant cette thèse. Vous avez suivi et encadré ce travail avec rigueur scientifique. Vos qualités intellectuelles et votre stricte rigueur dans le travail bien fait nous ont marqué. Vous nous avez impressionné par votre simplicité, votre pondération et votre esprit de dialogue. Veuillez trouver ici, l’expression de notre profonde reconnaissance.

À notre Maître,

Monsieur Serge N.BAKOU, Professeur à l’EISMV de Dakar Vous avez accepté de rapporter ce travail de thèse malgré votre emploi de temps chargé. Votre expérience professionnelle et votre rigueur scientifique ont été toujours un apport précieux au cours de notre cursus. Nous vous en remercions très chaleureusement et témoignons notre profonde considération.

À notre Maître et juge,

Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’EISMV de Dakar En dépit de la charge de travail qui vous incombe, vous avez accepté de faire partie de notre jury et de juger notre travail. Vos grandes qualités scientifiques et intellectuelles nous inspirent admiration. Sincères remerciements.

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« Par délibération de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et de l’École Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation ».

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ACTH

: Adréno Cortico Trophic Hormone

Av. JC

: Avant Jésus Christ

BEA

: Bien Etre Animal

Ca

: Calcium

CIWF

: Compassion In World Farming

Cl

: Chlore

CMV

: complexe multivitaminé

CNSAE

: Conseil National pour les Soins aux Animaux d’Élevage

DNPIA

: Direction Nationale des productions Animales

DNSV

: Direction Nationale des Services Vétérinaires

ESAP

: École Secondaire Agro-Pastorale

FAO

: Food and Agriculture Organization

FAWC

: Farm Animal Welfare Council

FCFA

: Franc de Communauté Financière d’Afrique

INRA

: Institut National de la Recherche Agronomique

Na

: Sodium

NEC

: Note d’Etat Corporelle

OIE

: Organisation Internationale des Epizooties (Organisation mondiale de la santé animale)

ONG

: Organisation Non Gouvernementale

P

: Phosphore

PIB

: Produit Intérieur Brut

PROMISAM: Projet de Mobilisation des Initiatives en matière de Sécurité Alimentaire au Mali RMT : Réseau Mixte Technologique SPANA

: Society for the Protection of Animals Abroad

UE

: Union Européenne

UFC

: Unité Fourragère Cheval

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : L’Equus asinus (l'âne) ...........................................................................................4 Figure 2 : L’Equus caballus (le cheval) ..................................................................................4 Figure 3 : Carte du Mali (division administrative) ..................................................................6 Figure 4 : Effectif du cheptel malien ......................................................................................7 Figure 5 : Evolution de l'effectif des équidés de 2006 à 2015 ............................................... 15 Figure 6 : Répartition des équidés par région .......................................................................16 Figure 7 : Le cheval Dongolow............................................................................................ 18 Figure 8 : Zone d’étude .......................................................................................................52 Figure 9 : Répartition des équidés de trait par région selon les espèces ................................ 58 Figure 10 : Sexe des enquêtés .............................................................................................. 59 Figure 11 : Tranche d’âge des enquêtés ............................................................................... 59 Figure 12 : Niveau d'instruction des enquêtés ......................................................................59 Figure 13 : Nombre moyen d'équidés par propriétaire .......................................................... 60 Figure 14 : Espèce et sexe des équidés ................................................................................. 60 Figure 15 : Tranche d’âge des équidés ................................................................................. 61 Figure 16 : Ane de Nubie de robe grise ................................................................................ 61 Figure 17 : Le cheval Barbe de robe grise ............................................................................ 61 Figure 18 : Type de travail effectué ..................................................................................... 62 Figure 19 : Temps de travail des chevaux ............................................................................ 63 Figure 20 : Temps de travail des ânes .................................................................................. 63 Figure 21 : Fréquence d'alimentation ................................................................................... 64 Figure 22 : Type d'aliment ...................................................................................................64 Figure 23 : Cheval alimenté avec l'herbe fraîche ..................................................................64 Figure 24 : Quantités de concentré distribué ........................................................................65 Figure 25 : Sources d'abreuvement ...................................................................................... 65 Figure 26 : Nombre d’abreuvement journalier .....................................................................66 Figure 27 : Abreuvement d’un cheval .................................................................................. 66 Figure 28 : Seau d'abreuvement avec une eau trouble .......................................................... 66 Figure 29 : Habitats des équidés .......................................................................................... 67 Figure 30 : Anes sous hangar ............................................................................................... 67 Figure 31 : Cheval attaché à une pique................................................................................. 67 Figure 32 : Type de litière.................................................................................................... 68 Figure 33 : Présence ou absence d’entrave ...........................................................................68 xii


Figure 34 : Fréquence de nettoyage des habitats par semaine ............................................... 68 Figure 35 : Fréquence de contact avec le sexe opposé .......................................................... 69 Figure 36 : Nombre de gestation .......................................................................................... 69 Figure 37 : Fréquence de bain des animaux .........................................................................70 Figure 38 : Ane avec des plaies dans un environnement malsain ..........................................70 Figure 39 : Traitement des équidés de trait...........................................................................71 Figure 40 : Structure de traitement ....................................................................................... 71 Figure 41 : Vaccination des équidés de trait .........................................................................71 Figure 42 : Ane abattu et malade ......................................................................................... 72 Figure 43 : Comportement des chevaux ............................................................................... 72 Figure 44 : Comportement des ânes ..................................................................................... 72 Figure 45 : Usure de la fourchette et de la paroi du sabot chez un âne ..................................73 Figure 46 : Sabot allongé d’un cheval atteint de fourbure..................................................... 73 Figure 47 : État corporel des chevaux .................................................................................. 74 Figure 48 : État corporel des ânes ........................................................................................ 74 Figure 49 : Ane ayant un bon état corporel ..........................................................................74 Figure 50 : Ane ayant un mauvais état corporel ...................................................................74 Figure 51 : État des harnais ..................................................................................................75 Figure 52 : Blessures chez les équidés ................................................................................. 75 Figure 53 : Cause des blessures chez chevaux ......................................................................76 Figure 54 : Cause des blessures chez les ânes ......................................................................76 Figure 55 : Mal de garrot chez un âne .................................................................................. 76 Figure 56 : Plaie à la croupe chez un âne ............................................................................. 76 Figure 57 : Plaie dues à une machette .................................................................................. 77 Figure 58 : Plaie due au harnachement ................................................................................. 77 Figure 59 : Présence de maladies chez les équidés de trait ................................................... 77 Figure 60 : Teigne chez un cheval ....................................................................................... 91 Figure 61 : Gale chez un cheval albinos ............................................................................... 91

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LISTE DES TABLEAUX Tableau I: Tableau récapitulatif des critères comportementaux et physiologiques des animaux en absence de bien-être (INRA, 2009) .................................................................................. 40 Tableau II: Différentes pathologies observées chez les équidés de trait ............................... 78 Tableau III: Etat du bien-être des animaux par rapport aux 5 libertés ..................................80 Tableau IV: Récapitulatif de la proportion et du pourcentage des animaux en fonction des états du bien-être .......................................................................................................................... 80

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ..................................................................................................................1 .......................................................................................2 CHAPITRE I : ELEVAGE DES EQUIDES AU MALI ..........................................................3 1. Généralités sur les équidés .................................................................................................3 1.1 Historique .................................................................................................................3 1.2 Classification ............................................................................................................3 2. Présentation du Mali ..........................................................................................................4 2.1 Climat et végétation ..................................................................................................4 2.2 Plan administratif ......................................................................................................5 2.3 Élevage et agriculture ...............................................................................................6 3. Élevage des équidés au Mali ...............................................................................................7 3.1 Mode et conduite de l’élevage des équidés ................................................................7 3.2 Importance des équidés ........................................................................................... 15 3.3 Contraintes à l’élevage des équidés .........................................................................25 CHAPITRE II : BIEN-ETRE ANIMAL (BEA) .................................................................... 27 1. Généralités ....................................................................................................................... 27 1.1. Définition du bien-être...................................................................................................27 1.2. Évolution de la notion de bien-être animal .....................................................................28 2. Importance du bien-être animal ........................................................................................ 30 2.1. Bien-être animal en production ............................................................................... 31 2.2. Bien-être animal en expérimentation .......................................................................35 3. Critères d’évaluation du bien-être animal .........................................................................36 3.1. Critères comportementaux ............................................................................................. 37 3.2. Critères physiques .........................................................................................................39 3.3. Critères physiologiques ................................................................................................. 39 3.4. Critères lésionnels .........................................................................................................40 3.5. Critères zootechniques ...................................................................................................40 4. Bien-être des équidés .......................................................................................................41 4.1. Problèmes et importance du bien-être des équidés ......................................................... 41 4.2. Considérations du bien-être selon les types d’activités ................................................... 42 4.3. Critères d’évaluation du bien-être des équidés ............................................................... 42 4.3.1. Critères comportementaux .................................................................................. 42 4.3.2. Critères lésionnels ............................................................................................... 43 4.3.3. Aspect physique ..................................................................................................43 xv


4.3.4. Conditions d'entretien ......................................................................................... 43 5. Contraintes au bien être des équidés ................................................................................. 44 ............................................................................................... 49 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ......................................................................50 1. Présentation de la structure d’accueil (SPANA) ............................................................... 50 1.1. Mission de la SPANA ............................................................................................. 50 1.2. Domaine d’activités de la SPANA Mali ..................................................................50 2. ZONE ET PERIODE D’ETUDE...................................................................................... 51 2.1 District de Bamako ........................................................................................................52 2.2 Région de Ségou ...........................................................................................................52 2.3 Région de Koulikoro .....................................................................................................53 3. MATERIEL ..................................................................................................................... 53 3.1 Moyens humains ...........................................................................................................53 3.1.1 Équipe de la SPANA .......................................................................................... 53 3.1.2 Enquêtés ............................................................................................................. 53 3.2 Moyens logistiques ........................................................................................................54 3.3 Animaux ....................................................................................................................... 54 3.4 Fiches d’enquête............................................................................................................ 54 3.5 Autre matériel ............................................................................................................... 55 4. METHODES ................................................................................................................... 55 4.1 Élaboration du questionnaire ......................................................................................... 55 4.2 Enquête ......................................................................................................................... 55 4.2.1 Test du questionnaire .......................................................................................... 55 4.2.2 Enquête proprement dite ..................................................................................... 56 4.3 Méthode d’évaluation du bien-être des équidés .............................................................. 56 4.4 Analyse des données......................................................................................................57 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................ 58 1. RESULTATS................................................................................................................... 58 1.1. Données générales .........................................................................................................58 1.2.1. Localités enquêtées ............................................................................................. 58 1.2.2. Caractéristiques des enquêtés et des animaux ...................................................... 59 1.2.3. Activités des équidés........................................................................................... 62 1.2.4. Mode de gestion des équidés de trait ...................................................................63 1.2. Evaluation du bien-être des animaux ............................................................................. 78 2. DISCUSSION.................................................................................................................. 80 2.1. Limites de l’étude ..........................................................................................................80 xvi


2.2. Justification du sujet ......................................................................................................81 2.3. Zone d’étude ................................................................................................................. 82 2.4. Méthodologie ................................................................................................................ 82 2.5. Méthode d’évaluation du bien-être animal .....................................................................83 2.6. Les résultats obtenus......................................................................................................83 2.5.1. Propriétaires ........................................................................................................83 2.5.2. Animaux ............................................................................................................. 84 2.5.3. Types d’activités des équidés .............................................................................. 85 2.5.4. Alimentation .......................................................................................................86 2.5.5. Abreuvement ......................................................................................................87 2.5.6. Habitat ................................................................................................................ 87 2.5.7. Soins des animaux .............................................................................................. 88 2.5.8. Etat de l’animal ...................................................................................................89 RECOMMANDATIONS .....................................................................................................92 CONCLUSION .................................................................................................................... 94 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................... 95 ANNEXES ........................................................................................................................... 95

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INTRODUCTION Qu’ils soient sauvages ou domestiques, les animaux ont toujours été d’une grande utilité pour l’homme. Depuis la domestication, l’homme a tiré profit de diverses manières des animaux en les utilisant soit pour se nourrir, soit pour se vêtir ou pour les garder comme animaux de compagnie. A partir du XVIIème siècle, certains auteurs ont exprimé l’idée selon laquelle l’animal est une machine, un être inanimé et incapable de souffrir (BOURDON, 2003). A l’image de cette affirmation, Descartes, qui est un philosophe de cette même époque stipula que « l’animal n’a ni pensée, ni langage, il ne peut donc souffrir ». Depuis un certain temps, cette vision se trouve peu à peu affectée suite à un éveil des consciences qui a abouti à l’avènement de la notion de bien-être animal. À présent, on reconnaît aux animaux une valeur intrinsèque du bien-être (BOUSSELY, 2003). Parmi les nombreuses espèces, sujets d’exploitation, se trouvent les équidés qui, que ce soit en milieu urbain ou rural, sont utilisés à différentes fins : ludiques (compagnie, sport), économiques (transport, culture attelée), ou expérimentales (recherche). En effet, les équidés sont d’une utilité majeure dans nos sociétés. Du transport des ordures ménagées à celui des marchandises, des personnes, du bois de chauffage, de l’eau, des matériaux de construction en passant par les travaux champêtres, ils constituent une source importante de revenu pour de nombreux ménages qui sont le plus souvent

démunis.

Principalement

exploités

par

les

communautés

pauvres,

malheureusement celles-ci n’ont pas les moyens suffisants pour assurer convenablement l’entretien (nourriture, soins, surveillance, etc.) de ces animaux. Par ailleurs, lors de leur utilisation, de nombreux manquements à leur bien-être sont constatés. En outre, malgré l’importance socio-économique des équidés dans le monde en général et au Mali, en particulier, les équidés sont, le plus souvent, les oubliés des programmes de développement consacrés à l’élevage et les négligés par rapport à l’attention qu’ils méritent. Cette négligence est de plus en plus regrettée et dénoncée. C’est pourquoi de nombreuses initiatives sont entreprises à différents niveaux (local, régional, 1


international) afin de remédier à cette situation. Ainsi, au Mali, des organisations comme « The Society for the Protection of Animals Abroad » SPANA œuvrent dans ce sens. En effet, la SPANA est une organisation dont la mission est la promotion de la protection et du bien-être des animaux. C’est dans le cadre de contribuer à une meilleure connaissance de l’état du bien-être des équidés de trait au Mali que cette étude a été menée et qui porte sur « l’état du bien-être des équidés de trait dans les zones suivies par la SPANA au Mali ». Comme objectif général, il s’agit d’évaluer l’état du bien-être des équidés de trait dans ces zones afin de faire des recommandations en vue d’améliorer cet état. De façon spécifique, l’étude vise à caractériser les conditions d’élevage de ces équidés et à apprécier leur bien-être dans le contexte malien. Ce travail se subdivise en deux grandes parties ayant chacune deux chapitres : une première partie sur la revue de littérature et une seconde partie relative au travail personnel. Pour ce faire, la partie bibliographique va porter sur la présentation de l’élevage des équidés au Mali et celle du bien-être animal en général. La deuxième partie sera axée sur le matériel et les méthodes utilisés, les résultats obtenus et leur discussion pour finir par une conclusion et des perspectives.

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Chapitre I : Élevage des équidés au Mali Chapitre II : Le bien-être animal


CHAPITRE I : ELEVAGE DES EQUIDES AU MALI 1. Généralités sur les équidés 1.1 Historique La domestication du cheval date de 5500 av. JC dans les steppes semi désertiques du Kazakhstan. Cependant, il faut attendre 3348 av. JC pour trouver les premières traces écrites faisant mention du cheval (POTIER, 2015). Considéré comme « la plus noble conquête de l’homme », le cheval, de tous les animaux, est celui qui, sans doute, a le plus marqué l'histoire et les progrès de l'humanité (NDAO, 2009). La domestication et l’élevage des asins remonteraient vers le IIIème millénaire avant Jésus Christ en Égypte ancienne d’où ils auraient gagné l’Afrique occidentale notamment le Mali (KARANGWA, 1998). 1.2 Classification Les équidés appartiennent à l’ordre des ongulés qui sont des mammifères avec des pieds pourvus de sabot. Ils font partie du sous-ordre des périssodactyles, animaux reposant sur le sol par un nombre impair de doigts. Cette famille comprend le genre Equus qui compte six espèces. Cependant, nous nous intéressons qu’aux deux espèces domestiques que sont : l’Equus asinus (l’âne) (Figure 1) et l’Equus caballus (le cheval) (Figure 2). Le cheval est un herbivore monogastrique qui peut peser en moyenne 500 kg. Ce sont des animaux pouvant avoir des robes très variées permettant leur identification. Il existe ainsi : des robes simples composées d'une couleur (blanc, alezan, noir, café au lait), des robes composées de deux couleurs séparées (bai, isabelle, souris), des robes composées de deux couleurs mélangées (gris, aubère, louvet). C’est un animal ayant les sens très développés. En effet, avec sa vision latéro-latérale et son ouïe très fine, le cheval est capable de voir sur les côtés et de détecter les menaces éventuelles. L’âne quant à lui est un animal à grande tête, aux longues oreilles et au pelage le plus souvent gris (du gris cendré au noir brun). Il est sobre et rustique. Il a le pied sûr et sert de bête de somme (50 kg sur 20 km par jour), ou de trait pour les transports et dans les 3


travaux des champs et de monture. Il fournit aussi du lait, du fumier et de la viande. Sa répartition est mondiale. Mais il est souvent élevé par des propriétaires pauvres et parfois peu éduqués (MEYER, 2009).

Figure 1 : L’Equus asinus (l'âne) (Source : Google images)

Figure 2 : L’Equus caballus (le cheval) (Source : Google images)

2. Présentation du Mali État de l’Afrique de l’Ouest, la République du Mali est un pays continental qui partage ses frontières avec sept autres pays à savoir : l'Algérie au Nord, le Niger et Burkina-Faso à L'Est, la Côte d'Ivoire et la Guinée au Sud, le Sénégal et la Mauritanie à l'Ouest. Il est situé dans la zone soudano-sahélienne, entre le 11e et le 25e degré de latitude Nord et 08°38 longitude Ouest. Le pays s'étend sur près de 1650 km du nord au sud et 1800 km de l'est à l’ouest. Avec une superficie de 1 241 238 km² (ARNAUD et TOURE, 2010), le Mali abritait une population de 14,5 millions d’individus en 2011 (FAO, 2016). Il ne bénéficie d’aucun accès aux côtes, par contre deux fleuves le drainent, le fleuve Sénégal long de 1 750 kilomètres, et le Niger dont la partie malienne mesure 4700 kilomètres (ENCYCLOPEDIA UNIVERSALIS, 2016). 2.1 Climat et végétation Au Mali, on note une variabilité climatique importante entre les différentes régions. L’année est partagée en deux saisons :

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-

l’hivernage centré sur le mois d’août, est une période durant laquelle les chutes d’eau sont très variables selon la latitude ;

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la saison sèche qui quant à elle est caractérisée par un vent persistant (Harmattan) qui amène les masses d’air sec au-dessus du pays. Les températures sont fraîches à douces en post-hivernage, et très chaudes en pré-hivernage.

Le niveau de pluviométrie observé permet de définir cinq grandes zones dans le pays (ARNAUD et TOURE, 2010) : la zone saharienne avec moins de 100 millimètres par an, la zone saharo-sahélienne qui a entre 100 et 200 millimètres par an, la zone sahélienne entre 200 et 500 millimètres par an, la zone sahélo-soudanienne entre 500 et 700 millimètres par an et enfin la zone soudanienne avec plus de 700 millimètres par an. Du fait du climat varié, plusieurs types de végétation sont présents au Mali (MANDRAY, 2013) : -

la zone sahélienne est constituée de savanes arborées ou arbustives. La végétation, essentiellement constituée d’épineux et de graminées, y dépasse rarement un mètre ;

-

la zone soudanienne correspond à des savanes arborées et des forêts claires. Quelques forêts denses y sont également retrouvées dans des sites protégés ;

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la zone soudano-guinéenne est un domaine pré-forestier, et possède la pluviométrie la plus élevée du pays ;

-

il convient également de noter la singularité de la zone du delta intérieur, beaucoup plus humide, et qui ne rentre pas dans les grands ensembles cités. Les pâturages de décrue (bourgoutières) sont d’excellente qualité pour l’élevage. 2.2 Plan administratif

La République du Mali est divisée en dix régions qui sont respectivement : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka, et Taoudéni, en plus du district de Bamako (PRETOIRE, 2017). Les régions sont organisées en 49 cercles et en 703 communes dont 657 communes rurales et 66 communes urbaines (HERTRICH et KEÏTA, 2003) (Figure 3).

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Figure 3 : Carte du Mali (division administrative) (Source : MaliActu.net, 2017)

2.3 Élevage et agriculture Le Mali a une économie essentiellement rurale basée sur l’agriculture et l’élevage. Ces deux secteurs constituent le socle de son économie. Le sous-secteur élevage occupe la 3ème place dans l’économie du Mali après l’or et le coton. Il contribue pour 11 % au PIB, 24 % à la production du secteur rural, près de 20 % aux recettes d’exportation et 80 % environ aux revenus des populations rurales (MALI/MEP/DNSV, 2016). L’effectif du cheptel national est estimé à 106 227 500 bovins, 15 143 415 ovins, 21 087 300 caprins, 538 500 équins, 979 600 asins, 1 008 540 camelins, 82 425 porcins et 38 587 450 de volailles en Décembre 2015 (MALI/MEP/DNPIA, 2015) (Figure 4).

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120 000 000 100 000 000 80 000 000 60 000 000 40 000 000 20 000 000

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Effectif

Figure 4 : Effectif du cheptel malien (Source : DNPIA, 2015)

3. Élevage des équidés au Mali L'élevage des équidés se pratique sur toute l’étendue du territoire mais avec une répartition variable en fonction des zones climatiques. 3.1 Mode et conduite de l’élevage des équidés Les chevaux et les ânes sont principalement élevés suivant un mode traditionnel en milieu rural. Le système dit « amélioré » est quasi inexistant. C’est un système qui est surtout pratiqué en zone urbaine et périurbaine avec la présence d’écuries pour abriter les équidés (TOUKAM, 2008). La conduite de l’élevage des équidés requiert un certain nombre de conditions à savoir : l’habitat, l’alimentation, l’abreuvement, la reproduction mais aussi les soins et l’hygiène. Ces facteurs conditionnent fortement le bien-être des animaux mais aussi les performances zootechniques de leur élevage.

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3.1.1 Habitat Selon LAROUSSE, l’habitat est la partie de l’environnement définie par un ensemble de facteur physique, dans laquelle vivent un individu, une population, une espèce ou un groupe d’espèces. C’est donc l’endroit où chaque animal peut s’abriter, se nourrir et se reproduire. Il est alors important d’aménager aux équidés un logement susceptible de les protéger des inévitables intempéries naturelles (N’DIAYE, 1978). Selon cet auteur, il est nécessaire d’avoir une bonne aération ainsi qu’un ombrage suffisant dans l’habitat. Pour ce faire, une grande ouverture vers l’Est permettra à l’animal d’échapper aisément aux rigueurs du soleil tout en profitant de son effet bénéfique. Le sol devra avoir une pente de 1 à 2 % et être imperméable sans être glissant, il devra également être recouvert d’une litière pour éviter les plaies de décubitus (HAMIDOU, 2013). Ce système d’élevage est rarement rencontré. Mais il est possible de voir des espaces aménagés pour ces équidés même s’ils ne couvrent pas les conditions précitées. Ce sont des espaces juste clôturés ou ayant une petite toiture. La plupart du temps, on assiste à un élevage de type traditionnel. Selon OUMSONRE en 1987, il n’existe pas d’aménagements spéciaux visant à protéger les animaux contre les intempéries (soleil, pluies, vent, …). Plus récemment, en 2014 KABORE (2014) confirme cette affirmation en mentionnant que les chevaux et ânes sont élevés suivant un système traditionnel dans lequel l’habitat est constitué d’un point choisi dans un coin de la concession ou en dehors de celle-ci et pouvant être fixe ou déplaçable couvert ou non, quelques fois sous un arbre ou en plein soleil. Les équidés y sont entravés à l’aide d’une corde reliant la patte antérieure à un piquet solidement planté dans le sol. Ils y reçoivent nourriture et eau nécessaire à leur survie et ne sortiront que pour effectuer un travail. 3.1.2 Alimentation Les équidés sont des herbivores monogastriques. Les équidés de trait sont le plus souvent nourris par leur propriétaire. Celui-ci apporte à des heures spécifiques en fonction des saisons de l’herbe verte, la paille ou les résidus de récolte comme aliment 8


de base. Ce n’est qu’à la fin du travail ou dans la nuit que leurs parviennent le reste de l’aliment à savoir les concentrés. Ces aliments leurs sont donnés habituellement dans un vieux pneu de véhicule ou un fût découpé au milieu qui sert d’auge et un bidon coupé à la partie supérieure est utilisé comme abreuvoir (SISSOKO, 2015). -

Importance d’une bonne alimentation des équidés de trait

Les équidés de trait du fait de leur travail quotidien ont besoin d’une alimentation équilibrée pour pouvoir subvenir à leurs besoins. L'efficacité et la qualité du travail fourni et à plus long terme la longévité des animaux de trait sont largement tributaires d'une bonne alimentation. Selon WATRIGANT cité par NDIAYE (1978) "Le bon éleveur est aussi un bon nourrisseur". À partir de cette affirmation on comprend aisément l’importance d’une bonne alimentation pour permettre aux animaux d’avoir une force de travail adéquate, une bonne croissance, une bonne productivité mais aussi une bonne santé. Toute carence est susceptible d’entraîner une perte de poids, une sensibilité accrue aux maladies et un temps de guérison plus long à la suite d’une maladie ou blessure (TRAORE, 2015). En outre la bonne gestion de l’alimentation est plus que nécessaire pour l’atteinte du bien-être de ces animaux. -

Le comportement alimentaire des équidés

Dans les conditions normales, l’alimentation est l’activité principale des équidés. La ration journalière des équidés est en général composée de fourrages qui constitue la ration de base et qui est potentiellement complémentée avec un concentré (céréales, grains divers, aliment du commerce). En effet, pour la plupart des équidés en entretien ou au travail léger une bonne qualité de fourrage suffit à couvrir les besoins nutritionnels (OIE, 2016). Le comportement alimentaire normal des chevaux s’organise en 3 à 5 repas par jour (FLEURANCE et al., 2016) tandis que l'optimum pour les ânes consiste à consommer de petites quantités d'aliments sur de longues périodes, comme ils le feraient naturellement dans leur milieu aride. Les ânes ont habituellement un besoin moindre que les chevaux en aliments concentrés.

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-

Types de besoin chez les équidés

Chez les équidés, les nutriments sont utilisés pour combler différents besoins en fonction de l’animal. Ces besoins peuvent variés selon le poids, le sexe, la race, l’âge, le travail, la production (gestation, production laitière), l’environnement mais aussi l’état général de l’animal. Le type de besoin est important à tenir en compte dans l’élaboration de la ration alimentaire. Comme tout être vivant, les besoins sont de deux types chez les équidés : -

les besoins d’entretien liés aux dépenses de l’organisme pour se maintenir en vie ;

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les besoins de production qui dépendent de la nature et de l’intensité de la production (travail musculaire, gestation, production laitière, croissance, engraissement…).

Durant toute leur période d’élevage, les équidés de traits sont à la fois en entretien et en production pendant la majeure partie de leur vie. -

Nature des besoins nutritionnels des équidés

Comme chez tous les animaux, les équidés doivent absorber dans leur alimentation, les cinq classes de nutriments (l’énergie, les protéines, les minéraux, les vitamines, les oligo-éléments) et l’eau pour survivre (ENESAD et al., 2016). ◦

L’énergie

Elle est indispensable au fonctionnement de l’organisme. Les aliments concentrés et en particulier les céréales composées principalement d'amidon, représentent une source d'énergie élevée. Selon LHOSTE et al. (2010), on estime pour un cheval de 200 kg le besoin d’entretien en énergie à 2,1 UFC/j. Par ailleurs, les besoins énergétiques relatifs au travail sont proportionnels à l'intensité et à la durée du travail. Ainsi, le besoin est estimé à 3,1 UFC/j pour un travail léger (moins de 4 heures) ; 3,7 UFC/j pour un travail moyen (4 à 6 heures de travail) et 4,2 UFC/j pour un travail dur (7 à 10 heures de travail). ◦

Les protéines

Les protéines sont un des constituants principaux de l’organisme. Ils interviennent dans le fonctionnement des muscles, la production hormonale, la croissance, la production laitière, etc. Les aliments qui sont une bonne source de protéines chez les équidés comprennent la luzerne, l’orge germée, les pois, les graines de tournesol et le soja. 10


L’apport azoté est rarement un facteur limitant dans les rations destinées aux animaux de selle, sauf en cas d’alimentation avec des fourrages de très mauvaise qualité. Par contre, cet apport devient nécessaire pour des rations destinées aux jeunes en croissance ou aux juments reproductrices (ROSSET, 1990). La quantité de protéines dans l’alimentation doit être d’environ 8 % (TRAORE, 2015). ◦

Les minéraux

Il importe d’apporter aux équidés deux types de minéraux : -

les macro-éléments qui sont des constituants des tissus. Il s’agit d’une part du calcium (Ca) et du phosphore (P), qui sont particulièrement importants pour le développement du squelette, la sécrétion lactée et la contraction musculaire. Et d’autre part du sodium (Na) et du chlore (Cl), dont les teneurs doivent être contrôlées chez les chevaux de travail car leurs besoins sont 2 à 3 fois plus élevés que ceux des chevaux à l’entretien à cause de la perte de sel par sudation. La mise à disposition permanente d’une pierre à sel (NaCl) permet de couvrir les besoins.

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les oligo-éléments qui sont présents en faibles quantités, mais indispensables au fonctionnement de l’organisme. Ce sont par exemple le fer, le zinc, le manganèse, le sélénium, le souffre, le cobalt, le Cuivre, l’Iode, etc. ◦

Les vitamines

Les équidés sont incapables de synthétiser la totalité des vitamines nécessaire à leur organisme. La majorité de celles-ci doivent donc être apportée par les aliments même si quelques-unes d’entre elles sont en partie produites dans l’organisme. Il s’agit des vitamines : C, D, K et B. Les vitamines jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’organisme des équidés : la vitamine A (reproduction et la croissance), la vitamine D (croissance, équilibres phosphocalciques), la vitamine E (protection des graisses de réserve d’une dégradation, mécanismes énergétiques), la vitamine K (coagulation du sang), les vitamines B (contraction musculaire pour la B1, métabolisme énergétique pour la B2 et la PP, action antianémique pour la B12), la vitamine C n’est pas indispensable mais peut être utilisée chez le cheval de sport dans le but de stimuler le métabolisme musculaire.

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Un Complément Minéral Vitaminé (CMV) devra être incorporé si les apports en minéraux et vitamines sont déficitaires par rapport aux besoins de l'animal. 3.1.3

Abreuvement

L’eau joue un rôle essentiel dans toutes les fonctions biologiques (thermorégulation, digestion, les échanges cellulaires, …). Chez les équidés de trait, il existe une élimination importante en eau notamment à travers la transpiration lors de l’exercice, mais aussi, l’élimination via les déchets de l’organisme (urine, fèces). Cette perte doit être régulièrement comblée (DIEULEVEUX et al., 2015). -

Consommation journalière en eau et facteurs de variation

Les besoins en eau du cheval sont couverts à la fois par l’eau de boisson mais aussi l’eau contenue dans les aliments. En période de travail, les animaux doivent être abreuvés plusieurs fois par jour, au moins trois fois. Un cheval adulte au repos par température fraîche (15°C) a besoin de 25 litres d’eau par jour. Si l’animal travaille dur dans un climat chaud, il a alors besoin d’environ 60 litres d’eau par jour (TRAORE, 2015). Pour les ânes, l'abreuvement a une moindre fréquence que chez les chevaux. Les variations de la consommation d’eau peuvent dépendre de la teneur en eau des aliments, de l’activité physique, de l’état physiologique (les besoins augmentent chez une jument en lactation) ou encore avec la température ambiante (sudation quand il fait chaud). 3.1.4 Reproduction Tout éleveur en possession d'une jument ou d’une ânesse a pour objectif de faire naître et de favoriser la croissance d’un petit dans son élevage. Cette naissance permettra d’assurer le renouvellement du cheptel mais aussi, de maitriser la qualité des produits sur les plans de l'esthétique et de l'aptitude physique (N'DIAYE, 1978). -

Chez les mâles

Les chevaux atteignent la puberté à un âge variant entre 12 et 18 mois tandis que celle des ânes se produit entre 12 et 24 mois (SENDEL, 2011). En général, les mâles ne sont pas castrés dans les élevages traditionnels, ce qui fait que l’étalon et le baudet mis en présence d'une femelle manifeste des signes d'interaction intenses mais de courte durée. 12


Ces signes sont entre autres les cris, l’olfaction par exploration du corps de la partenaire pour la détection de phéromones. Une fois qu’ils détectent les chaleurs, ils retroussent donc la lèvre supérieure, lèvent la tête et l’encolure et inspirent bruyamment avant chevauchement. (HENRY, 2001). -

Chez les femelles

Le cycle sexuel des équidés dure en moyenne 21 jours. Ce cycle se caractérise par la survenue d’ovulation qui entraîne la succession de périodes de chaleurs (œstrus) et de périodes de refus du mâle (dioestrus). Les chaleurs chez la jument font habituellement 6 jours, mais peuvent allés jusqu’à 10 jours selon la jument (MAAARO, 2010). Quant à l’ânesse, ses chaleurs surviennent pendant 3 - 4 (2 - 10) jours (MEYER, 2009). ◦

La fécondation

C'est certainement chez les équidés que l'obtention de la fécondation est le plus difficile parmi les espèces domestiques. Des variations importantes liées au poids des animaux, à leur alimentation, des facteurs climatiques, ou à d’éventuelles pathologies peuvent influencer le taux de fécondation. La période la plus favorable coïncide avec l'hivernage pendant laquelle il y a une amélioration du niveau alimentaire par la reconstitution des pâturages (N’DIAYE, 1978). ◦

Les chaleurs et leur détection

Lorsqu'elles sont en chaleur, la jument et l’ânesse laissent apparaitre certains signes. Elles piétinent, s'agitent, se campent, redressent leur queue laissant découvrir des lèvres vulvaires gonflées et congestionnées puis une glaire qui s’écoule du vagin. L’acceptation du mâle par les femelles permet de conclure la présence de chaleurs. Deux méthodes sont généralement utilisées pour la détection des chaleurs (l'examen des voies génitales et des ovaires) mais aussi la méthode utilisant un étalon souffleur (résultats inconstants).

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La gestation

La gestation de la jument dure 11 mois en moyenne par contre elle dure 12,5 mois environ chez l'ânesse. La reproduction a lieu tous les ans et les petits restent près de leur mère pendant l’allaitement. 3.1.5 Soins, hygiène et santé S'il est nécessaire de nourrir et de loger correctement les animaux, il en est de même pour le maintien de leur bonne santé. Généralement, les paysans eux même n’ayant pas souvent droit à cet aspect le perçoivent en privilège pour les animaux. Ils perdent de vue que la possession d’un animal est aussi une responsabilité importante. Considérant le travail fournit par ces animaux, les soins quotidiens de même que les soins non quotidiens sont importants à prendre en compte pour l’atteinte de leur bien-être (CNSAE, 2013). -

Hygiènes et soins quotidiens

Pour que toutes les conditions de soins et d'hygiène des équidés de trait soient réunies, il faut : une propreté mais aussi des soins de la peau, du poil et des sabots et une hygiène des locaux (LEVEILLARD et al., 2008). En effet, l’animal lui-même doit subir un ensemble de soins et de toilettage pour débarrasser sa robe des squames, souillures, produits de sécrétion et d’excrétion du corps. Le plus souvent un bain hebdomadaire est donné aux chevaux de trait en début ou fin de travail, cela n’est pas le cas des ânes qui n’en reçoivent quasiment jamais (FAYE, 2015). Le pied étant un élément plus qu’important pour les équidés, on assiste le plus souvent à son usure progressive car se trouve ne pas être protégé. Les abcès du pied, l’onychomycose, la maladie du sabot creux et la fourbure chronique sont le plus souvent les affections rencontrées (SPANA, 2000). Le ferrage est généralement pratiqué traditionnellement sur les chevaux de trait en milieu urbain ce qui n’est pas le cas pour les chevaux ruraux et les ânes. Quant au logement des équidés, facteur de santé majeur, il doit donc être régulièrement nettoyé par l’évacuation quotidienne des crottins et autres déchets. Ce qui n’est pas le cas de la plupart des logements d’équidés de traits. Faute est d’oublier les matériaux de traction et l’élevage des équidés. En effet, le matériel d’élevage comme les abreuvoirs et 14


mangeoires mais aussi, le matériel de traction comme le harnais doivent être nettoyés et entretenus régulièrement. -

Prophylaxie médicale

Chez les équidés de traits de nombreuses maladies dues aux agressions lentement et discrètement cumulées, constituent autant d'éléments qui permettent à la maladie d’éclore. Les équidés de trait reçoivent très peu de soins vétérinaires (SISSOKO, 2015). La SPANA par ces tournées quotidiennes permet aux éleveurs de faire un suivi médical fréquent dans ces zones d’exercice. 3.2 Importance des équidés 3.2.1 Effectif des équidés au Mali -

Évolution des effectifs équins

La tendance globale du nombre d’équidés est estimée à la hausse, comme le montre la figure 5. En effet, elle passe de 324922 équins et 791756 asins en 2006 à près de 538500 équins et 979 600 asins en 2015 (MALI/MEP/DNPIA, 2015). Le taux de croit est de 2% pour les équidés et les asins. L’élevage des équidés est donc en expansion dans tout le pays (Figure 5).

Figure 5 : Evolution de l'effectif des équidés de 2006 à 2015 (Source : MALI/MEP/DNPIA, 2015)

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A noter cependant, qu’au cours de la dernière décennie, un abattage massif a décimé la population asine réduisant fortement son effectif. Cet abattage est motivé par la vente de viande et de peaux d'âne. Selon le studio Tamani une radio locale, près de trois mille ânes seraient abattus par jour à environ 35 km de Sanankoroba (STUDIO TAMANI, 2016). -

Répartition des équidés par région

La distribution des chevaux et des ânes connaît des disparités géographiques importantes (Figure 6). L’essentiel de la population équine est concentré dans les régions de Kayes et Tombouctou. La faible présence équine dans le sud du pays (Sikasso) s’explique par le fait que les conditions climatiques et environnementales sont favorables à la pullulation des glossines, vectrices de trypanosomes responsables d’une maladie redoutable (trypanosomose) pour les équidés. Cette faiblesse des effectifs des équidés est aussi notée au Nord extrême du Mali (Kidal) où les pâturages sont très rares en raison de l’aridité du climat. La population asine, quant à elle, a une répartition plus ou moins uniforme suivant les différentes régions du Mali ; ceci peut être expliqué par la rusticité et la résistance de cette espèce tant aux aléas climatiques qu’aux différentes pathologies des équidés sévissant dans les régions.

Figure 6 : Répartition des équidés par région (Source : MALI/MEP/DNPIA, 2015)

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Races d’équidés au Mali

L'absence d'une méthodologie commune aux différents auteurs ayant abordés la description des équidés fait que celle-ci est restée confuse. Selon RICHARD (1985) cités par BOURDANNE (1998) la détermination des races est basée sur les critères de morphologie externe comme la taille, la conformation, la coloration et la longueur du pelage. ◦

Races de chevaux

Parmi les races de chevaux exploitées au Mali on retrouve des races locales, des pursang et aussi des races améliorées issues de croisements. Il n’est pas aisé de définir une pureté raciale pour les chevaux autochtones car les races locales ont subi beaucoup de croisements aussi bien entres elles qu’avec les races importées (TRAORE, 2015). Néanmoins, il est décrit quatre types de chevaux (MALI/MEA, 2009):  Le cheval du type Ayrien, Arabe ou Asiatique : C’est un cheval dont la taille au garrot varie entre 1m 40 et 1m 45, élégant avec une tête expressive, à encolure fine et un dos droit (DOUTRESSOULE, 1952). Il se rencontre dans l’Aïr, l’Adrar des Iforhas et dans le Hodh et est élevé par les Maures et les Touaregs. Il est représenté au Mali par une seule race : le cheval arabe ou cheval du Baguezan.  Le cheval du type Barbe ou type Mongolique : Descendant des chevaux importés du Maroc, il s’est conservé presque à l’état pur et s’est quelque fois croisé avec l’arabe. Ce sont des chevaux à tête lourde et longue avec un front bombé ayant des membres longs souvent grêles et une robe claire (DOUTRESSOULE, 1952). Les différents croisements intervenus avec d'autres races ont produit des génotypes divers et ont donnés sous l'influence du milieu les sous races suivantes : le cheval du Hodh, le cheval du Sahel, le cheval du Bélédougou ou de Banamba, le cheval du Kamiandougou, le cheval de Baraouéli, le cheval du Guidimagha, le cheval de Koniakary et le cheval du Djerma.

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 Le cheval du type Dongalow : La limite de localisation du côté nord de ce cheval est la limite sud de la zone du dromadaire. La limite Sud est marquée par les gîtes permanents des mouches Tsé-Tsé, la Gambie inférieure, la Falémé, le Bafing en amont le Bafoulabé, le Bani en aval de San et le Baoulé. On en distingue trois variétés : le cheval Dongalow, le cheval Haoussa et le cheval Songhoï (Figure 7).

Figure 7 : Le cheval Dongolow (Source : ALKAISSOU, 2009)

 le cheval du type Poney : L’aire de cette petite race semble être le nord du Bénin. On la rencontre dans la région de Sikasso.  Races d’ânes Très peu d’études ethnologiques ont été réalisées sur les ânes d’Afrique. L'une des rares études consacrées à cette espèce est celle de DOUTRESSSOULE (1947). Il existe deux sous-espèces en Afrique : l’âne de Nubie (Equus asinus africanus africanus) qui vit dans le désert de Nubie au Nord-Est du Soudan et l’âne de Somalie (Equus asinus africanus somaliensis) qui a été observé dans la région de Dankalia en Eritrée, dans le désert de Danakil et en Ethiopie (MOEHLMAN, 2002). Parmi ces deux sous-espèces, c’est l’âne de Nubie que l’on retrouve sur le territoire malien. Il est généralement caractérisé par son pelage gris sur tout le corps sauf au niveau des extrémités (le ventre, le museau et le contour des yeux) qui sont blancs. Son poil est court et rude, et sa crinière est courte. 18


Les races d’ânes de cette sous-espèce rencontrées au Mali sont (MALI/MEA, 2009) : Âne de l’Air, âne de Mauritanie, âne du Gourma, âne de Minianka, âne du Yatenga, âne du Sahel. Ce sont des animaux dont la taille varie entre 0,90 m et 1,15 m de hauteur et ayant un poids entre 80 et 100 kg à l’âge adulte. La robe va du gris cendre au bai brun et présente une raie cruciale foncée et des zébrures fréquentes aux membres. Ils possèdent une tête longue, lourde, à front bombé, un dos long, une croupe courte et les membres robustes (TRAORE, 2015). 3.2.2 Importance socio-économique et culturelle des équidés au Mali Les chevaux et les ânes ont longtemps soutenu l’Homme dans bon nombres d’activités qu’il mène. Leur force, leur vitesse de travail, leur maniabilité et leur longévité en font des animaux recherchés dans les zones sèches. En effet, les équidés jouent un rôle dans les trois volets du développement durable : écologie (remplacement des engins à moteur), social et économie (source de revenu pour les ménages). À travers ces utilités, ils permettent l’augmentation de la production agricole des paysans mais aussi l’amélioration de leur qualité de vie. À ce titre, les éleveurs ont adapté la traction animale selon les zones agro-climatiques, aux besoins des travaux champêtres et de transport. -

Importance socio-économique

Les équidés demeurent des animaux indispensables à l'économie des pays en développement. Dans plusieurs zones rurales du pays, ils sont régulièrement utilisés comme force de traction pour la culture attelée, le transport de personnes et de marchandises. Ces animaux contribuent ainsi largement à l’augmentation des productions agricoles et à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations rurales (SIDIBE et al., 2002). Dans tous les cas, l’utilisation des équidés permet de réaliser des économies de fonctionnement pour les ménages en remplacement aux véhicules. Et indirectement, c'est toute une filière économique à travers une création d’emplois qui se développe en parallèle avec l'utilisation de ces animaux (vétérinaires, agriculteurs, éleveurs, etc.).

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Utilisation dans la traction de matériel

Les équidés maintiennent une place de choix dans la traction animale. Encore appelée traction légère, la traction utilisant les ânes et les chevaux joue un rôle essentiel en remplaçant les camions, les tracteurs et les taxis. Les taux d’exploitation des équidés sont plus élevés en Afrique de l’Ouest (entre 45 et 75 %) qu’en Afrique centrale (entre 20 et 40 %) (HAVARD et al., 2007). En effet, que ce soit en milieu urbain ou rural cette activité de transport est très rémunératrice et est un moyen de subsistance des personnes vivants dans les communautés les plus pauvres. Le choix de l’espèce équine pour ce type de traction dépend du matériel transporté, des moyens du charretier et de la zone de travail. Parmi les deux espèces d’équidés, l’âne se trouve être le préféré des paysans les plus pauvres. Ils le préfèrent au cheval car il se contente de peu sur le plan alimentaire, d'où son surnom de « cheval du pauvre ». En effet, de tous les animaux domestiques, l’âne est celui qui peut développer le plus grand effort de traction par rapport à son poids : 1/5 à 1/6 de son poids (COULOMB et al, .1982). Ainsi, un âne de 150 Kg fournit en moyenne le même effort qu’un bœuf de 260 Kg (BERE, 1981). Il est donc le plus répandu. En milieu urbain, le transport attelé de matériel de constructions (sable, briques, fer, etc.), de marchandises divers (bois de chauffage, céréales, produits maraichers, etc.), de l’eau potable vers les ménages mais aussi la collecte d’ordures ménagères sont les principales activités des équidés en ville (HAVARD et al., 2007). Quant au milieu rural, ânes et chevaux jouent un rôle primordial lors des marchés hebdomadaires. En effet, chaque semaine, quelques soit la zone rurale, un marché hebdomadaire se tient. Les populations pour s’y rendre utilisent pour la plupart des charrettes équines pour leur transport et celui de leurs marchandises. Ils sont aussi utilisés pour le transport des récoltes, du fumier, de l’eau et sont les moyens de déplacement les plus fréquents par exemple pour l’accès des populations aux soins et à l’éducation (VALETTE, 2015). ◦

Utilisation dans la collecte d’ordures

Elle se pratique surtout en ville (Bamako et environ) et ne concerne que les ânes car ce sont des animaux résistants qui s’adaptent facilement aux activités faites dans les 20


milieux hostiles. Chaque jour, des centaines de jeunes se promènent dans Bamako avec des charrettes tirées par un, deux ou trois ânes. Ils passent de porte en porte pour vider les poubelles et en acheminer le contenu dans différents dépôts d’ordures (Médine, Badalabougou, Magnanbougou, Djicoroni) en fonction des zones de ramassage. Ces ânes tirent des charrettes pleines de déchets pouvant parfois peser jusqu'à une tonne (STEWART, 2016). ◦

Utilisation dans l’exhaure de l’eau

Le Mali étant un pays à zones semi-arides et arides, d’où la problématique de l’eau qui se fait ressentir sur toute l’étendue du territoire. En conséquence, l’utilisation fréquente des équidés dans l’exhaure de l’eau est une pratique courante. Ils aident au pompage des eaux souterraines issue de forage, de puits, de robinet mais aussi son transport grâce aux charrettes vers les ménages le plus souvent (HAMIDOU, 2013). ◦

Utilisation dans la culture attelée

Selon la FAO, il y a 400 millions d’animaux de trait dans le monde et 52 % des terres agricoles des pays en développement sont cultivées par ces animaux (HAVARD et al., 2007). Au Mali, les chevaux et les ânes ont été parmi les premiers animaux de l’ère de la mécanisation agricole. Suite à leur introduction très tôt dans cette activité, ils ont permis de substituer l’énergie animale à la « daba », qui était le seul instrument utilisé pour la préparation du sol. Leur introduction dans la culture attelée a été faite dès 1932 dans la zone de Macina et à partir de 1934 dans la zone de Niono (KASSAMBARA et KLEENE, 2004). L’adoption des équidés, comme animal de trait, par les paysans s’explique par leurs adéquations au matériel agricole disponible et les techniques culturales mises en œuvre pour la culture du coton, du riz, du mil, du sorgho et celui de l’arachide. En effet, une étude évaluant les performances des animaux de traits utilisés dans la culture attelée (ânes, chevaux et bœufs) a permis de comparer les capacités de travail de ces animaux. Il en est sorti que les équidés sont plus adaptés à un travail qui nécessite une plus grande vitesse et une faible intensité de travail, tandis que les bœufs sont plus efficaces dans un

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travail long dans le temps et dur à effectuer (PEARSON, 1998). C’est pourquoi les équidés ont été choisis par rapport aux bœufs, car les conditions climatiques actuelles (courte saison des pluies) poussent les agriculteurs de semer et d’assurer rapidement l’entretien des cultures, pour éviter tout retard de semis qui peut se traduire par une baisse importante de rendements. En somme, l’utilisation de la traction animale a contribué à une rapidité d’exécution des opérations culturales, à l’augmentation des superficies cultivées, à l’accroissement de la productivité, à une meilleure maîtrise des adventices et à la stimulation des synergies entre l’élevage et l’agriculture. ◦

Utilisation comme source de fertilisation dans l’agriculture

L’urine et les fèces des équidés sont des engrais complets de haute qualité pour le sol. Les urines sont riches en azote, tandis que les fèces sont riches en phosphore, en potassium et en matière organique (JÖNSSON, 2004). L’utilisation de ces fertilisants pour l’agriculture a un double intérêt pour les agriculteurs. Elle leur permet de faire des économies car les engrais organiques sont moins couteux par rapport aux engrains industriels mais aussi, elle leur permet de préserver l’environnement. ◦

Utilisation dans les activités lucratives

Dans les pays en voie de développement, les fonds générés grâce aux ânes et chevaux de trait aident principalement à nourrir les populations, mais aussi pour les soins de santé ou les frais scolaires pour éduquer les générations futures. À partir des activités précitées (traction, culture), il est évident que les équidés sont une source génératrice de revenu. C’est ce qu’a révélé une étude sur les revenus mensuels de 350 propriétaires d’ânes dans 4 régions du Mali. Les résultats de cette étude ont montré que 33,3 % des propriétaires ont un revenu inférieur à 80 000 FCFA, 46,7 % gagent entre 80 000 à 240 000 FCFA et 20 % gagent plus de 240 000 FCFA (DOUMBIA et ANDREW, 2012). Outre ces activités, les équidés de trait apportent des ressources financières grâce à leur vente. Dans des pays tels que le Niger et le Mali, il y a une vente considérable de ces animaux en particulier le cheval. C’est ainsi que certains particuliers s’adonnent à 22


l’élevage de prestige (races exotiques ou métis) et d’autres se sont organisés pour faire celui de race locale pour la course dans le centre hippique de Bamako. Dans le milieu du commerce chevalin, les transactions peuvent s’effectuer soit directement entre l’éleveur et un acheteur, soit par le biais d’un négociant ou d’une agence (NDAO, 2009). ◦

Utilisation des équidés dans la médecine traditionnelle

Les ânes semblent posséder une peau qui, selon les rumeurs, contiendrait une gélatine aux vertus antivieillissement. Selon d’autres auteurs, elle aurait certaines substances qui pourraient être utilisées comme antihémorragiques ou pour calmer les crises nerveuses et lutter contre les menaces d’avortement. Par ces nombreuses utilités thérapeutiques, on comprend aisément pourquoi l’abattage massif des ânes et l’acheminement de leurs viandes et peaux en direction de la Chine ces dernières années (NGUYEN ,1983). ◦

Utilisation dans l’équithérapie

En plus de l’utilité pharmaceutique, les équidés aident aussi dans l’équithérapie qui est l’équitation à visée thérapeutique (HUMPHRIES, 2003). Cette pratique s’adresse plus aux

personnes

souffrant

de

troubles

psychiatriques,

psychologiques

ou

psychosomatiques (HORDÉ, 2014). Le cavalier n’a pas d’action sur le cheval, il subit les mouvements provoqués par le déplacement de l’animal dans le but d’obtenir une régression des symptômes, voire un mieux-être général (DESCLEFS, 2006). Les différents aspects mécaniques de cette pratique sont de 3 ordres (POTIER, 2015) :  physiques : par le développement du tonus musculaire des patients mais aussi, par une mobilisation des articulations rachidiennes et du bassin.  psychomotricité : par l’amélioration de l’équilibre et la coordination des membres des patients ainsi que l’affinement de leur structuration dans l’espace et la précision de leurs gestes.  perception : grâce aux sollicitations intenses des sens lors de la conduite de l’équidé, il y a un affinage en particulier de la proprioception. -

Importance culturelle

La possession des équidés améliore le statut social de leurs propriétaires au sein de leur communauté.

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Importance culturelle du cheval

Le cheval a été depuis le début de sa domestication un animal de prestige. Sa possession était perçue dans la société comme source de pouvoir. En particulier, le cheval blanc était le plus apprécié des rois car il frappe les regards de la foule. Dès le XIXème siècle, les chevaux ont joués un rôle extrêmement important lors des guerres. Ils ont permis l’acquisition de multiples victoires pour des prophètes, des rois et des héros (DOUTRESSOULE, 1952). Durant le temps colonial, le cheval n’était détenu que par quelques dignitaires entourant les chefs féodaux et religieux, ils étaient pour eux des militaires d’élites. En milieu bambara, pour savoir si un jeune homme est capable de s’occuper d’une femme, on lui confiait la tâche d’entretenir un cheval (SISSOKO, 2015). Aujourd’hui, le cheval a gardé par rapport à l’âne sa place de prestigieuse monture réservée aux hommes aisés. Certains propriétaires élèvent un cheval dans leur concession sur proposition de leur marabout pour la prospérité ou se protéger contre les mauvais sorts. Sont prisés pour cette pratique, des chevaux de robe particulière : la grise en générale « daffé dié » en bambara (SISSOKO, 2015). ◦

Importance socio-culturelle de l’âne

L’âne, à cause des contraintes sociaux-culturelles ainsi que les croyances superstitieuses, il se trouve être peu considéré. Par exemple, dans l’histoire des Romains, on rapporte que la rencontre avec l’âne était considérée comme un mauvais présage, tandis que cet animal était honoré en Arabie (SIE, 2012). En effet, l’âne est le plus souvent sujet de moquerie et est qualifié d’animal stupide, peu éveillé, entêté malgré sa sobriété, sa rusticité, son endurance au travail et sa vigueur. Ils ne bénéficient pas d’attention particulière et sa détention symbolise ainsi le statut humble de son propriétaire dans les sociétés rurales. D’après MAILLIET et al. (1969) cités par TAPSOBA (2012), le brai de l’âne à une certaine heure de la nuit revêt d’un mauvais présage. De même, quand l’âne creuse le sol à l’aide de ses sabots cela est signe de malheur (à l’image du creusement d’une tombe). En dépit de ce côté négatif l’âne intervient fortement dans l’entraide sociale. Avec sa place centrale occupée par la corvée d’eau et le transport, le prêt d’âne, constitue une pratique très courante (ROAMBA, 24


2014) parmi les membres de la famille ou aux voisins en cas de besoin. Dans certain milieu rural, il faut sacrifier un âne ou un bœuf pour avoir l’autorisation de posséder une terre pour la travailler. 3.3 Contraintes à l’élevage des équidés L’exploitation des équidés de trait reste insuffisamment valorisée en raison des nombreuses contraintes qui l’entravent. Ces contraintes peuvent être d’ordre zootechnique, sanitaire, alimentaire mais aussi liées aux aléas climatiques persistants. 3.3.1 Contraintes zootechniques Elles résultent d’un mode d'élevage de type traditionnel des moyens rudimentaires. L'absence de locaux d’élevage (écuries), la surexploitation sans repos des animaux, l’absence d’une alimentation correcte et le matériel d'attelage mal adapté fragilisent fortement la santé des équidés de traits et les prédisposent aux contraintes sanitaires (KARANGWA, 1998). L'âne est soumis à un effort soutenu trop prolongé, conduisant à un surmenage qui entraîne la diminution de la résistance de l'organisme de l'animal (NDAGUIMANA, 1998). 3.3.2 Contraintes sanitaires Le développement de l’élevage des équidés au Mali est confronté à de multiples difficultés, dont celles liées à leur santé (MALI/MEP/DNSV ,2016). Seuls 3 % des ânes bénéficient de soins vétérinaires, pourtant, ils sont susceptibles à une vaste gamme de pathologies infectieuses et parasitaires qui font de grands ravages dans le cheptel équin malien (KABORE, 2014). Parmi les maladies infectieuses affectant les équidés au Mali, on peut citer la lymphangite épizootique, le tétanos, la gourme, le botulisme, la peste équine, la rage, la grippe équine, des abcès (PANISSET, 1922 ; BAZARUSANGA, 1995 ; SIDIBE et al., 2002 ; DAO et al., 2006 ; AMORY, 2012 ; TAPSOBA, 2012).

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Pour les maladies parasitaires, il y a des parasites gastro- intestinales, la trypanosomose, les mycoses, l’abronémose et les ectoparasites (TCHANILEY, 1998 ; MANDRAY, 2013 ; DAIX, 2014). 3.3.3 Contraintes économiques : Les données sur l’économie de l’élevage des équidés sont très insuffisantes par rapport aux principales spéculations qu’il s’agisse des coûts de production, de la rentabilité économique ou des coûts de production des fourrages. 3.3.4

Contraintes climatiques

Au Mali, ce sont surtout des contraintes liées à la haute température et à la faible pluviométrie rendant peu favorables à l’élevage des équidés comme d’autres espèces animales domestiques d’ailleurs. D’un côté, il y a la forte présence des mouches tsé-tsé (glossines) au sud du pays, vectrices de trypanosomes, et de l’autre, la présence d’une saison sèche très longue caractérisée par la rareté de la disponibilité alimentaire. 3.3.5

Contraintes alimentaires

Comme les équidés de trait effectuent des travaux pénibles et dans des conditions très difficiles, ces animaux ne bénéficient pas d’une alimentation correcte tant sur le plan qualitatif que quantitatif. La malnutrition des équidés est très fréquente surtout dans les élevages en zone rurale à cause des sécheresses (DIOUF, 2003). Il en est de même pour leur abreuvement qui se fait le plus souvent dans les marres et les collections d'eau diverses. Cette eau d’abreuvement souvent polluée est à l'origine de plusieurs maladies parasitaires (NDAGUIMANA, 1998).

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CHAPITRE II : BIEN-ETRE ANIMAL (BEA) 1. Généralités La problématique d’éthique, du droit des animaux dans des conditions satisfaisant leur bien-être ou leur qualité de vie, a été développée par de nombreux philosophes (NEINDRE, 2000). Œuvrant pour un monde plus juste pour les animaux, les hommes et leur environnement, le bien-être animal (BEA) a été envisagé pour concilier les besoins des animaux, les exigences des éleveurs et les attentes des consommateurs au bénéfice de tous. Ainsi, le BEA est une notion complexe qui comporte plusieurs aspects. 1.1. Définition du bien-être La perception de ce que peut être le bien-être animal, de ce qui constitue ou non un acte de cruauté envers les animaux diffère d’une région à l’autre et d’une culture à une autre (OIE, 2014). Le bien-être animal « désigne la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent » (OIE, 2016). Le concept de bien-être est aujourd’hui au cœur de nombreuses discussions (philosophiques, sociales, économiques, scientifiques et politiques), ce qui fait qu’aucun consensus n’apparait pour une définition unique du bien-être animal en juger par les tentatives de définition en fonction des centres d’intérêts des différents acteurs. Ces nombreuses définitions peuvent être classées autour de trois principales notions : - la notion d’harmonie : elle a été avancée par HUGHES en 1976. Selon lui, le BEA est un état de santé mental et physique quand l’animal est en harmonie avec son environnement. Ainsi, les animaux ont des besoins physiologiques et comportementaux (recherche de nourriture, interaction avec un partenaire, …), lorsqu’ils sont satisfaits, le bien être est atteint. - la notion d’adaptation des animaux : ce concept a été donné par BROOM en 1986. Pour lui, les animaux sont constamment soumis à des variations de leur environnement ; ils doivent alors s’adapter afin de survivre et perpétuer l’espèce. Si cette capacité d’adaptation est effective alors le bien-être est atteint.

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- la notion de représentation : elle est de DAWIKINS en 1983 et qui stipule que le bienêtre n’est pas seulement physique, c’est aussi l’absence d’émotions négatives, toutes souffrances telle que la peur ou la frustration, cette souffrance pouvant aller jusqu’à la mort. En résumé, de ces nombreuses définitions, on peut retenir donc que respecter le bienêtre de l'animal revient à éviter son mal-être en assurant un bon état de santé, un confort suffisant, un bon état nutritionnel, une sécurité, une possibilité d’expression du comportement naturel, une absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse. C’est donc une expérience subjective, un état mental qui dépend des perceptions de l’animal et de son évaluation des situations (DAWKINS, 1989 ; DUNCAN, 1990) cité par ARNOULD (2012). 1.2. Évolution de la notion de bien-être animal Il est difficile de situer à quelle période de l’humanité la notion de bien-être animal a été introduite dans la sphère politique (VIDAL, 2016). De toute évidence, elle n’est pas une notion récente. Les philosophes, depuis ARISTOTE au IVe siècle av. J.C. jusqu’à DESCARTES, HOBBES ET KANT aux XVIIe et XVIIIe siècles, soutiennent que les êtres humains sont les seuls individus dotés d’une rationalité. Cette déclaration implique que les animaux n’ont pas de valeur morale (LFDA, 2015). Un siècle plus tard, d’autres auteurs dont HUME (1777) viennent contester les précédentes idées. Selon lui, il est évident que les mammifères, pour le moins, possèdent une certaine rationalité et méritent une considération morale. BENTHAM (1834) cité par SADISSOU (2012), quant à lui, rejette totalement ces déclarations en disant que la question essentielle ne porte pas sur la rationalité, mais sur la capacité de l’animal à souffrir ou non. THOMAS (1983) et SINGER (2001) s'accordent à penser que faire du mal à l'animal, c'est potentiellement devenir cruel envers nos propres congénères. En plus de ces philosophes, les ères religieuses ont aussi permis de susciter un intérêt pour le bien-être des animaux. Dans les temps bibliques, il était interdit d'infliger des douleurs inutiles et d'avoir des comportements sadiques à l'égard des animaux. Au 28


Moyen-Âge, bien que l'animal soit considéré comme n’ayant pas d'âme, il est, selon St Thomas d’Aquin, strictement interdit d’avoir des comportements cruels à son égard (CHAPOUTHIER, 2008). Par la suite, les premières approches scientifiques du bien-être animal apparaissent au milieu du XIXème siècle avec YOUATT et DARWIN (MIGNOX, 2015). Le premier fit une publication sur les sens, les émotions, la conscience, l’attention et la mémoire des animaux et le deuxième décria l’expression des émotions chez diverses espèces. Par ailleurs, des penseurs comme Léonard De Vinci ont dénoncé la maltraitance des bêtes de travail avec le souci premier de protéger l'animal lui-même. C’est enfin, au début du XIXème siècle que commence à apparaître les premières lois concernant les droits des animaux en Angleterre qui visait à prévenir les mauvais traitements infligés au bétail à travers la prévention de la cruauté envers les animaux (CHARDON et al., 2015). Cette première loi est suivie par la loi Grammont apparue en 1850 en France, qui punit quiconque aura exercé publiquement et abusivement de mauvais traitements envers des animaux domestiques. Puis la « Déclaration des droits de l’animal » de GERAUD datant de 1924 (BOUSSELY, 2003). Par la suite, en 1976, les législations se sont intéressées plus spécifiquement au bienêtre animal et ont traité en premier lieu des systèmes d'exploitation agricoles jugés générateurs de souffrance. De là, le respect du bien-être animal s'est orienté tout particulièrement vers les systèmes de production modernes d’élevage intensif. En Afrique francophone, bien qu’il ait peu d’études sur les notions du BEA, il est admis que nos sociétés ont leurs conceptions variables d’une culture à l’autre et des espèces animales possédées. En effet, sans études scientifiques, mais à partir des observations quotidiennes, on perçoit que certains propriétaires accordent de l’attention et des soins à leurs animaux (nourriture, habitat, soins divers, hygiène, …). De la même manière, on voit aussi d’autres propriétaires et usagers infliger une maltraitance et une négligence pour les animaux en possession. De nos jours, avec l’intensification de l’élevage et de l’évolution des mentalités, de nombreux statuts consultatifs sur le bien-être animal sont régis au sein des organisations 29


mondiales (UE, OIE, FAO, etc.) pour la protection animale. Parmi ces statuts il y a le concept des 5 libertés proposé par le FAWC (Farm Animal Welfare Council) en 1992, selon lequel, il faut, une absence de faim et soif (liberté 1), une absence de souffrance physique (liberté 2), être indemne de douleurs, une absence de blessures et de maladies (liberté 3), avoir la liberté d’exprimer des comportements normaux (liberté 4) et être protégé de la peur et de la détresse (liberté 5), pour assurer le bien-être des animaux . Ces cinq principes indépendants doivent être respectés pour assurer un état de bien-être des animaux d’élevage (RMT, 2015). 2. Importance du bien-être animal Actuellement, la prise en compte du bien-être animal est encouragée, voire exigée, dans tous les référentiels de formation en prenant en compte l’élevage d’animaux domestiques ou l’utilisation d’animaux de laboratoire. Par ailleurs, la santé des animaux et le BEA sont intimement liés en raison de l’impact des facteurs de stress et d’un bienêtre médiocre sur la vulnérabilité du système sanitaire des animaux. De même, le bien-être animal est aujourd’hui devenu un argument commercial et politique. En effet, les systèmes d’identification et d’étiquetage sont appliqués sur des produits respectueux de bien-être des animaux pour permettre aux consommateurs de repérer les produits issus de modes d’élevage garantissant une meilleure prise en compte du bien-être animal, et ceux issus d’élevages faisant l’objet de contrôles par les inspecteurs. La notion de bien-être animal constitue aussi un facteur important dans le domaine de la santé publique. En effet, l’état sanitaire des animaux destinés à la consommation humaine peut être à l’origine de nombreux risques pour les consommateurs. Outre ces deux aspects, les animaux sont des êtres sensibles, dotés d’un système nerveux central par lequel ils ressentent ce qui leurs arrivent. Ils éprouvent également des émotions (peur, joie, inquiétude, satisfaction…) et parfois des sentiments complexes (la jalousie, l’empathie, …). Par conséquent, l’homme se doit d’assurer leur protection et leur bienêtre.

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2.1. Bien-être animal en production On désigne par animal de production, l’animal élevé ou gardé pour la production de denrées alimentaires, de laine, de peaux ou d’autres fins agricoles (LEMAITRE, 2003). Ce type d’élevage concerne donc les bovins, les volailles, les petits ruminants, les porcins, les poissons, etc. Grace à leur exploitation, ces animaux ont une utilité économique pour leur propriétaire. En contrepartie de cette utilité économique, l’homme doit faire en sorte que leur élevage se fasse dans des conditions compatibles avec les conditions de bien-être animal. Pour ce faire, l’éleveur doit prendre en compte les conditions de nutrition (l’eau, l’aliment), le milieu ambiant (la température, l’hygrométrie, la qualité de l’air, l’éclairage) le logement (conception de l’espace, la densité, la gestion des filières) mais aussi, des conditions du transport (conception de l’espace, intempérie, la durée du trajet, la densité de chargement) et d’abattage ( le local de stabulation, l’immobilisation, l’étourdissement, la méthode et la vitesse de mise à mort ). -

Lors de l’élevage

En effet, l’augmentation des besoins des consommateurs suite à la croissance démographique a poussé les éleveurs à produire plus, afin de satisfaire la demande sur le marché en produits alimentaires d’origine animale. Pour cela, les producteurs sont passés de l’élevage nécessitant une main-d’œuvre à une utilisation de matériel automatisé (élevage intensif). Cette intensification s’est traduite par une modification des conditions de vie des animaux d’élevage. En élevage, les problèmes dont sont victimes ces animaux sont le plus souvent l’enfermement, l’augmentation de la taille du troupeau, la réduction de la surface au sol, la rupture précoce des liens sociaux, le traitement non plus individuel mais par lot, la dissociation de l’animal avec son environnement ou le mauvais traitement (LEMAITRE, 2003). A cela, s’ajoute des pratiques comme le marquage des animaux au fer rouge, la castration, l’écornage, la coupe de queue qui peuvent aussi affecter le bien-être. En effet, les animaux ont des comportements naturels qu’ils ont besoin d’extérioriser mais qui se trouvent être empêchés par les conditions d’élevage. Par exemple, lors d’une expérience sur une poule ayant vécu en cage dans un élevage industriel, il a été constaté 31


que la poule franchit un parcours d’obstacles pour accéder à un nid de paille à l’abri des regards. Par l’effort physique et la mémorisation dont elle fait preuve, elle donne une indication du prix qu’elle est prête à payer pour pondre dans des conditions de confort et de sécurité (PMAF, 2006). C’est aussi le cas d’une truie en gestation qui par l’action des hormones déclenche des comportements liés à la mise bas et à l’arrivée des porcelets, comme la préparation d’un nid. Cette truie en stalle reproduit les mouvements de confection du nid, même en l’absence de fourrage ou de paille. -

Lors de la manipulation du bétail

La conduite des animaux devra se faire dans des conditions minimums de stress, d’inconfort et de souffrance. Les animaux ne devront pas être forcés de marcher à une vitesse supérieure à la vitesse de marche normale. L’utilisation d’aiguillons électriques, de fouets ou autres dispositifs employés pour faire avancer les animaux devra être réduite au maximum. -

Lors du transport

A la fin de la période d’élevage, les animaux de production sont transportés vers l’abattoir ou vers d’autres destinations afin d’être vendus. D’après le (Compassion In World Farming) (CIWF, 2017), le transport de longue distance est une source de souffrance pour les animaux (douleur et stress). Ces derniers sont régulièrement transportés par voie terrestre et subissent une surpopulation au cours du voyage entrainant des blessures ou des piétinements à mort. Ils sont aussi confrontés à une déshydratation et un épuisement considérable dû à des températures extrêmes, un manque de nourriture, d’eau ou de repos. C’est dans l’objectif de réduire ces mauvaises conditions qu’a été mise en place la directive du Conseil 91/628/EEC du 19/11/1991 relative à la protection des animaux en cours de transport. Cette directive établit que les transporteurs doivent être agréés auprès des services vétérinaires. La durée du transport doit être limitée à 8 h. Elle peut être prolongée sous certaines conditions (système de ventilation et d'abreuvement, plan de marche, périodes de repos, d'alimentation et d'abreuvement respectées, densités maximales dans les bétaillères, ...), les densités maximales de chargement doivent être respectées (PMAF, 2006). 32


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Lors de l’abattage

Lors de l’abattage, ce sont les critères lésionnels qui sont utilisés généralement pour détecter certains signes de douleur (meurtrissures, fractures, hématomes...) survenus avant ou pendant l’abattage. Elles sont en général dues aux chocs contre les parois des dispositifs de contention et de déplacement, les interactions agonistiques (INRA, 2009). Pour les ovins, bovins et porcins, les fractures des membres et les luxations se produisent lors de glissades et de chutes souvent dues à des sols lisses, ou à des pertes d’équilibre pendant le transport. Chez les volailles, les fractures et les luxations des pattes et des ailes, ainsi que les hémorragies intramusculaires, sont souvent dues au ramassage dans l’exploitation ou à l’entassement lors du transport (INRA, 2009). Selon la directive du Conseil 93/119/EC du 22 décembre 1993, « la mise à mort d'animaux constitue l'acte le plus brutal dans la relation entre l'homme et l'animal domestique. D'une façon générale, on doit éviter aux animaux toute excitation, souffrance ou douleur inutiles lors de leur transport, hébergement, immobilisation, étourdissement et mise à mort. Les animaux doivent être étourdis avant l'abattage. Une dérogation pour l'abattage rituel religieux permet la mise à mort des animaux sans étourdissement préalable ». Suite à ces problèmes, il y a eu une prise de conscience collective de la souffrance animale par la société. L’opinion publique se soucie de plus en plus du sort réservé aux animaux d’élevage. C’est bien dans ce sens qu’évolue la législation sur la rédaction d’un ensemble de directives et de règlements dans les domaines de l’élevage, du transport et de l’abattage des animaux de rente. La plupart des mesures législatives portant sur le bien-être animal concernent les animaux de compagnie et les animaux utilisés pour la recherche; il n’existe aucune loi entièrement applicable au bien-être des animaux d’élevage. Ces règlementations (5 libertés et règle des 3 R) sont axées sur des recommandations de bonnes pratiques ou sur des normes de conduite ou de logement, l’approche réglementaire s’est ensuite orientée vers une évaluation directe de l’impact des pratiques d’élevage ou d’abattage sur les animaux (COURBOULAY, 2014).

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C’est au terme de toutes ces observations que l’introduction de la notion de bien-être est plus que nécessaire dans les conduites d’élevage, notamment en Afrique. Ainsi, pour assurer le bien-être des animaux de production, il faut mettre en œuvre les actions relatives au concept des cinq libertés proposées par le FAWC (Farm Animal Welfare Council). Ce concept comprend cinq principes ou libertés qui doivent être satisfaits pour un bien être effectif. Ils sont aussi utilisés pour l’évaluation du bien- être des animaux (OIE, 2014). Ces principes sont : -

l’absence de maladies, de lésions ou de douleur par la prévention ou le diagnostic rapide et le traitement ;

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l’absence d’inconfort par l’instauration d’un environnement approprié comportant des abris et une aire de repos confortable ;

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l’absence de faim, de soif ou de malnutrition par l’accès à de l'eau fraîche et à une nourriture adéquate assurant la bonne santé et la vigueur des animaux ;

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l’absence de peur et de détresse en assurant des conditions d'élevage et de pratiques n’induisant pas de souffrances psychologiques ;

-

la possibilité d’exprimer les comportements normaux de l’espèce avec un espace suffisant, un environnement approprié aux besoins des animaux, et permettant un contact avec d’autres congénères.

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Il est important de souligner qu’au niveau des pays africains, le Mali en particulier, il existe très peu de législation concernant le bien-être des animaux de production. En générale, ces pays se réfèrent à la règlementation des pays occidentaux comme la France (encadré 1). Quelques lois concernant les animaux de consommation en France :  selon la loi N°76-629 du JORF10 juillet 1976- article 9 « Tout animal, étant un être sensible, doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » (FRANCE/MTES/2017).  les articles 446 et 447 du Code criminel protègent les animaux contre la cruauté, l'abus et la négligence.  à compter du 1er janvier 2012 (UE) pour tous les élevages, les poules en cages doivent disposer : de 750 cm2 par poule, d’un nid, d’une litière permettant le picotage et le grattage, de perchoirs, d’une mangeoire de 12 cm par animal, l’éleveur doit être particulièrement attentif aux taux de mortalité et de morbidité : Toute hausse est le reflet d’un problème de BEA.

2.2. Bien-être animal en expérimentation Depuis le XIXème siècle, le monde a assisté à un développement important de l’expérimentation animale. L'animal a été un outil pour étudier des fonctions qu'on ne pouvait pas expérimenter directement sur l'Homme. D’après le secrétariat du comité national de réflexion éthique sur l’expérimentation animale en France, il n’existe toujours pas de méthode substitutive qui puisse éviter de recourir à l’usage d’animaux pour la recherche (FRANCE, 2008). Les animaux les plus utilisés lors de ces expérimentations sont les rongeurs (les souris, les rats, le hamster, le cobaye), les animaux à sang froid (reptiles, amphibiens, poissons), les oiseaux, les chevaux, les ânes, les porcins, les caprins, les ovins et les bovins, les carnivores (chats et chiens) et les primates « non humains ». Les expérimentations animales ont permis de réaliser de grands actes, qui n’auraient pas été possible sans effectuer des tests sur des animaux. Il a été nécessaire de s’entrainer pour comprendre comment faire avant de réaliser ces opérations sur l’homme. 35


Ces pratiques, bien que bénéfiques pour l’approfondissement des connaissances et pour sauver des vies humaines, ont commencé à poser un problème d’éthique. Sachant qu’ils ont la capacité de ressentir la douleur et la peur, ces animaux souffrent intensément lorsqu’ils sont empoisonnés, découpés, aveuglés, électrocutés ou infectés par des maladies mortelles dans des prisons mornes et sans fenêtres. Désormais, des paramètres (question de justification de l’expérimentation, nombre d’animaux utilisés, et de la souffrance animale) sont pris en considération pour asseoir la législation visant à avoir une attitude plus humanitaire vis-à-vis des animaux. Les règles qui constituent le fondement de la démarche éthique appliquée à l'expérimentation animale viennent de Russell et Burch qui ont élaborés la règle des 3 R en 1959, après avoir gradué les souffrances subies par les animaux en expérimentation (RICHMOND, 2000). Cette règle comprend les points suivants : 

Réduire le nombre d'animaux en expérimentation en rédigeant un protocole expérimental avant toute expérimentation, en limitant aux seules expériences considérées comme absolument indispensables, et en réduisant des répétitions inutiles.

Raffiner la méthodologie utilisée sur les animaux dans l'optique d'obtenir plus d'informations pertinentes en réduisant, supprimant ou soulageant l'inconfort, la douleur, la détresse ou l'angoisse subie par les animaux. Il revient à l'expérimentateur de fixer des points limites (critères d'interruption, end-points).

Remplacer chaque fois que cela est possible le modèle in vivo par des modèles in vitro ou "in silico" (modèles mathématiques, bio-informatiques).

3. Critères d’évaluation du bien-être animal Le bien-être-animal est une notion subjective dont la perception varie d’un pays à l’autre, en fonction des facteurs culturels, économiques, religieux et sociaux. Pouvant être affecté par de nombreux facteurs qui englobent à la fois la santé physique et mentale, son évaluation implique de mesurer de nombreuses dimensions. Il n’existe donc aucune méthode établie pour l’évaluation du bien-être des animaux, mais diverses démarches ont été suggérées. Les moyens qui sont actuellement disponibles pour permettre 36


d'apprécier le niveau de bien-être d'un animal sont répartis en trois approches : l’ergonomie, les mesures des préférences, et les mesures de l'inconfort à partir d’indicateurs sanitaires, zootechniques, physiologiques et comportementaux. Selon le projet Welfare Quality, il y a quatre facteurs qui sont essentiels pour préserver et améliorer le niveau de bien-être des animaux : un bon logement, une bonne alimentation, une bonne santé et un comportement approprié (VEISSIER et BOTREAU, 2015). Pour SEKSEL (2009), « il est difficile d’interpréter les signes de la douleur et a fortiori de mesurer l’intensité de la douleur éprouvée par un autre que soit ». La plupart des critères d’évaluation de la douleur correspondent à des modifications physiologiques (hormones de stress, activité cardiaque, …) ou comportementales (activités, interactions avec les congénères, vocalisation, …). A ces approches physiologiques et comportementales d’évaluation de la douleur, on peut adjoindre une approche lésionnelle (lésions cutanées, maladies, …) ; et une baisse des performances zootechniques (croissance, ponte, production de lait,

…)

(ARNOULD, 2012). Les deux premiers critères étant reconnus comme les plus sensibles. 3.1. Critères comportementaux Le comportement de l’animal fournit des indicateurs pertinents de son bien-être puisqu’il traduit la perception que l’individu a de son environnement et de son état interne. Par son comportement, l’animal indique sa bonne adaptation ou l’inadaptation aux conditions d’élevages (RMT, 2015). La perception des signes d’inconfort de l’animal exige une connaissance des comportements normaux. Les réponses comportementales sont variées : cris, fuite, agression, évitement, repli sur soi, etc. Ils sont le plus souvent observer lors d’un certain nombre d’interventions douloureuses (la maltraitance, la coupe de la queue, la castration et l’écornage, etc.) en fonction des phases du processus et des techniques mises en œuvre (DANTZER, 1994). Ainsi, plusieurs types de comportements peuvent être expressifs et c’est pour cela qu’ils doivent être connus. Ce sont par exemple :

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-

l’expression des comportements naturels de l’espèce : elle est variable si les besoins comportementaux ne sont pas satisfaits, une profonde frustration s'ensuit et les animaux peuvent alors ressentir une véritable souffrance mentale. Le bien-être des animaux ne peut être défini sans tenir compte de leur comportement et de leurs états mentaux. Les comportements des animaux entre eux sont également des indicateurs de la qualité de leur environnement. Ainsi, des coups répétés entre animaux autour des zones d’alimentation peuvent révéler une situation de compétition pouvant être liée à un manque de places à l’auge (RMT, 2015).

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le comportement en cas de douleur : il doit être recherché. La douleur étant une des principales composantes du bien-être, sa présence peut conduire à l'instauration d'un évitement et une modification du comportement spécifique de l'individu, y compris son volet social » (DUNCAN et MOLONY, 1986).

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le comportement de retrait : c’est un réflexe fréquemment observés chez les animaux en cas de stimulation. Ce sont de mauvaises interactions entre l'homme et l'animal pouvant être dues à des manipulations inadaptées. On peut citer notamment de mauvaises méthodes de conduite et de contention ou l'emploi inadapté de fouets et de bâtons. Il s’agit, par exemple, de mesurer au bout de combien de temps les animaux bougent la patte ou donnent un coup de pied quand une zone du corps est soumise à un stimulus douloureux (INRA, 2009).

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les vocalisations : elles sont très souvent utilisées comme des indicateurs de la douleur chez les mammifères. Les cris peuvent être révélateurs par leurs nombres, leurs durées, et leurs intensités.

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les comportements de défense : ils ont lieu pendant une intervention douloureuse et sont également très fréquents.

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comportement et santé : l’observation de ce comportement permet aussi de déterminer précocement un problème qui pourra s’exprimer par la suite par une détérioration de la santé de l’animal (apparition de blessure, un défaut de propreté, des boiteries) (Tableau I).

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3.2. Critères physiques L’état général de l’animal peut être révélateur de nombreux signes démontrant une non satisfaction du bien-être. Par l’observation de la note d’état corporelle (maigreur), du pied, de la peau, des poils, des crottins (présence de vers) beaucoup d’informations peuvent être fournies. L’état physique de l’animal peut aussi renseigner sur les violences physiques infligées à l’animal grâce à la présence de blessures non soignées. 3.3. Critères physiologiques Des travaux expérimentaux ont pu mettre en relation le comportement des animaux avec des variations physiologiques mesurées à l’aide de dosages sanguins, urinaires ou salivaires. Ces variations entraînent des modifications dans le système cardiovasculaire, pulmonaire, immunitaire, gastro-intestinal et urinaire. Ces modifications traduisent des mécanismes physiologiques d’adaptation liés au stress, mais elles sont difficiles à réaliser et à interpréter. Les réponses physiologiques classiquement décrites résultent de l’activation de la branche sympathique du système nerveux autonome, qui entraîne la libération de catécholamines au niveau des terminaisons nerveuses, mais aussi l’activation de l’axe corticotrope, qui aboutit à la libération de glucocorticoïdes dans la circulation générale

(CCPA, 2012) (Tableau I).

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Tableau I: Tableau récapitulatif des critères comportementaux et physiologiques des animaux en absence de bien-être (INRA, 2009) Critères physiologiques  Concentrations hormonales (sang, urine ou salive) Axe corticotrope : ACTH, glucocorticoïdes Système orthosympathique : adrénaline, noradrénaline  Métabolites sanguins Glucose, lactate Acides gras libres  Réponses neurovégétatives Rythme cardiaque Rythme respiratoire Pression artérielle Température interne, cutanée ou oculaire Dilatation de la pupille Sudation  Réponse inflammatoire (sang) Haptoglobine, fibrinogène...  Activité cérébrale Electroencéphalogramme (EEG)

Critères comportementaux  Vocalisations Nombre et durée des cris Intensité des cris Composante spectrale des cris  Postures, déplacements Posture antalgique Immobilité tonique Locomotion Fuite  Comportement général Perte d'appétit Agitation Prostration Isolement Agressivité

3.4. Critères lésionnels L’examen clinique des animaux, l’autopsie ou l’analyse histopathologique peuvent révéler des lésions susceptibles d’engendrer des douleurs. C’est le cas des fractures, des lésions cutanées, des abcès, ou des névromes qui sont en général source de douleurs chez les mammifères et les oiseaux (INRA, 2009). 3.5. Critères zootechniques Lors de la perturbation du bien-être des animaux, on peut aussi faire face à une diminution de leur performance de production. Il peut se traduire par une dégradation de l’indice corporel, une morbidité et une mortalité mais aussi d’autres problèmes à 40


l’échelle du troupeau (VANDENHEEDE, 2002). Par exemple, le taux de mortalité du troupeau, le taux de cellules du lait ou les données du bilan sanitaire consigné dans le registre d’élevage peut révéler de nombreuses informations sur les performances zootechniques lors d’une visite d’élevage. 4. Bien-être des équidés Le rôle des chevaux et des ânes de traits est crucial dans l’économie des ménages surtout ceux des communautés démunies. Le bien-être de ces animaux est donc non seulement important pour leur propre survie, mais aussi pour la survie de leurs propriétaires (STEWART, 2016). 4.1. Problèmes et importance du bien-être des équidés De diverses façons, les équidés de trait génèrent des revenus pour bon nombre de populations. Malgré leurs utilités, ces équidés sont sujets à de nombreux problèmes qui entravent leur bien être quotidien. Parmi ces problèmes, il y a principalement les maladies, nombreuses et diverses, l’environnement inadapté et le mauvais entretien. Il est rare que la documentation relative aux conditions d’existence des animaux d’élevage, dans nos pays, inclut les animaux de trait. Lorsque c’est le cas, les « animaux de trait » sont le plus souvent limités aux bœufs et chameaux. Le bien-être des équidés de travail est très souvent réduit car leurs propriétaires n'ont pas les ressources adaptées aux besoins des animaux ou ont des connaissances insuffisantes pour s'en occuper correctement (OIE, 2016). Sur le plan économique, un animal en bonne santé et bien entretenu est d’un plus grand apport pour son propriétaire puisqu’il est plus efficient et poursuit ses activités sur une plus longue durée. La notion de bien-être animal est de plus en plus évoquée dans le contexte de production alimentaire et doit également être prise en compte pour les animaux de trait, au même titre que pour les autres animaux d’élevage. Les équidés de trait ne sont pas seuls bénéficiaires de leur bien-être, les personnes et les pays qui dépendent d’eux en bénéficient aussi. Le bien-être animal et humain ne devraient pas être vus sous des angles différents (VALETTE, 2015). 41


4.2. Considérations du bien-être selon les types d’activités Tous les équidés de traits ont en commun un problème majeur quel que soit le type d’activité qu’ils exercent, à savoir le problème d’harnachement. On entend par harnachement toutes les parties du harnais, de la selle, de la bride et du mors qui servent à contrôler l'animal, à jouer le rôle de frein en cas de traction d'un véhicule, à maintenir les charges en place et à transmettre la force au véhicule ou à l'outil agricole tracté. Ce dispositif indispensable à leur travail est généralement de mauvaise qualité (matière inadéquat, matériel usés, défaut de fabrication) et sa mauvaise utilisation entraine des déséquilibres majeurs du bien-être des sujets. En prenant l’exemple sur les équidés de trait dans l’office du Niger au Mali, une étude a démontré que, les ânes transportent des charges allant jusqu’à 700 kg; ce qui dépasse de loin les normes conseillées (300 à 400 kg) (KASSAMBARA et KLEENE, 2004). Il en est de même pour le temps d’exploitation. Ils travaillent en moyenne plus de 7 h/jour, alors que les normes ne prévoient que 3,5 à 4 h/jour. Ce mode d’exploitation épuise l’âne rapidement et oblige le paysan à le remplacer vite, souvent en moins d’une année (KASSAMBARA et KLEENE, 2004). 4.3. Critères d’évaluation du bien-être des équidés L’évaluation doit être adaptée aux différentes situations pouvant concerner les équidés de travail. Elle se fait en général sur la base des 5 libertés. 4.3.1. Critères comportementaux La présence ou l'absence de certains comportements caractéristiques des équidés peut indiquer un problème de bien-être animal, notamment les comportements craintifs ou dépressifs ou encore les signes de douleur. Il existe des différences comportementales entre les chevaux et les ânes. L’humeur ou l’état comportemental des équidés peut s’observer à travers certains signes au niveau des oreilles, des yeux, de la bouche, le langage de la tête, le langage des naseaux, les tentatives de morsures, les mouvements de la queue ou ceux des membres. Par exemple lorsque, les oreilles d’un équidé sont droites cela traduit un état attentif, les 42


oreilles couchées vers l’arrières sont signe d’agressivité, les oreilles tombantes sont signe de fatigue ou de maladie. Il en est de même en cas de changement des habitudes alimentaires ou de la consommation d'eau qui peut aussi traduire un mauvais état de l’animal. 4.3.2. Critères lésionnels Par simple observation de l’animal, cet aspect est rapidement décelable. Les lésions chez les équidés de trait sont la plupart du temps dues à un harnachement inadéquat. En effet, le matériel de harnachement exerce une pression et des frottements entrainant ces lésions. Les lésions les plus fréquentes sont : les lésions cutanées superficielles (plaies, macérations, excoriation), l’œdème traumatique, les hématomes, les extravasations de lymphe, la furonculose, les phlegmons, les processus suppurés nécrotiques, le mal de garrot, la myosite purulente des régions dorsale et lombaire, les lésions traumatiques liées à l’usage du fouet, l’habronémose cutanée (DOUMBIA, 2008). 4.3.3. Aspect physique Parmi les paramètres physiques qui peuvent indiquer un problème de bien-être animal ; ce qui est le cas lors des anomalies au niveau des pieds ou des membres (les boiteries), les plaies ou blessures, la déshydratation ou les signes de stress dûs à la chaleur, les écoulements anormaux, la présence de parasites, la chute de poils ou anomalies du pelage, les salissures excessives par des matières fécales, de la boue ou d'autres souillures, la NEC etc. 4.3.4. Conditions d'entretien Un entretien insuffisant prédispose les équidés de trait à de nombreux problèmes parmi lesquels on a : -

une sous-alimentation et un abreuvement insuffisant. Les propriétaires et les utilisateurs doivent permettre aux équidés de trait de pâturer chaque fois que cela est possible. Ils doivent prévoir un nombre adapté de pauses pour que les animaux puissent s'alimenter. Des fourrages doivent être fournis lorsqu'il n'est pas possible de

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laisser les animaux pâturer. L'élément le plus important pour le bien-être des équidés de trait est l'eau. Ces animaux doivent avoir un accès régulier et suffisant à de l'eau agréable au goût, salubre et répondant aux exigences du bien- être de l’animal. -

un environnement inadapté. Un abri adéquat doit être fourni aux équidés de trait en période de repos. L'abri doit protéger les animaux contre les intempéries, les prédateurs et les blessures. Il doit être correctement ventilé et permettre aux animaux de se reposer confortablement. L'espace doit être sec, propre et suffisamment grand pour que les animaux puissent se coucher, se relever et se tourner.

-

une mauvaise gestion de la santé animale. Des dispositions doivent être prises pour éviter que les animaux ne souffrent de diverses maladies. Les propriétaires de ces animaux doivent connaître les signes de mauvaise santé, de maladie, de détresse et de blessure. S'ils suspectent une maladie et ne sont pas capables de la traiter, ils doivent prendre l'avis d'un vétérinaire ou d'une autre personne qualifiée.

5. Contraintes au bien être des équidés Il existe plusieurs types de contraintes au bien-être des équidés : -

contraintes environnementales : la vie en captivité confinée dans les box ou parfois à l’attache influence fortement les comportements des équidés et ne peut être sans conséquences sur leur bien-être. Les équidés doivent pouvoir bénéficier d’espace afin de pratiquer des mouvements physiques naturels, des activités de repos, de nettoyage etc.

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contraintes nutritionnelles : faute de moyen, de négligence ou de connaissance, le mode nutritionnel (nourriture et abreuvement) des équidés connait de nombreuses failles.

-

contraintes liées à l’environnement social : le fait de vivre en groupe est essentiel pour le bien-être. En élevage, les contacts sociaux sont inexistant (un seul animal élevé) ou restreint. Les équidés étant des animaux sociaux, ils ont besoin de voir, de toucher, de sentir et d’entendre d’autres congénères (BOUSSELY, 2003).

-

contraintes liées à la relation homme-équidés de trait : le premier contact entre l’homme et les équidés est primordial. Il permet de tisser des liens entre l’animal 44


et son propriétaire, évitant ainsi le développement de comportement anormal (agressivité, peur…) et poussant son maitre à lui infliger un mauvais traitement.

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 Chapitre I : Matériel et Méthodes  Chapitre II : Résultats et Discussion


CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 1. Présentation de la structure d’accueil (SPANA) La SPANA est une ONG britannique créée par Kate Hosali. En effet, c’est lors d’un voyage en Afrique du Nord (Rabat) en 1921 que Kate Hosali et sa fille Nina découvrirent le traitement des animaux de trait dans cette partie du continent africain. Profondément touchées par le sort de ses animaux, elles décidèrent de fonder la Société Protectrice des Animaux de Rabat en 1923. Plus tard, la société a été implantée dans plusieurs autres pays dont le Mali en 1996 (SPANA, 2014). 1.1. Mission de la SPANA Depuis 65 ans, la SPANA travaille dans le domaine de la santé animale. Sa mission consiste, entre autres, à :  aider les animaux des personnes les plus démunies ;  encourager un traitement plus humain envers tous les animaux ;  fournir gratuitement des soins vétérinaires ;  distribuer gratuitement des harnais mieux adaptés ;  adapter des charrettes aux personnes handicapées ;  apporter le matériel éducatif et des conseils pour le bien-être et la santé des animaux;  et, mettre à la disposition des outils modernes de maréchalerie. 1.2. Domaine d’activités de la SPANA Mali La SPANA Mali intervient essentiellement dans 4 domaines : (i)

l’aide aux handicapés à travers l’équithérapie et l’adaptation des charrettes à leurs besoins pour leurs permettre de gagner leur vie et d’être autonome ;

(ii)

la formation d’auxiliaires d’élevage dans la région nord du Mali (Tombouctou, Gao, Kidal), dans le but de reconstituer les troupeaux d’animaux domestiques au nord du Mali ;

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(iii)

le traitement gratuit des équidés de trait à travers ses cliniques vétérinaires mobile et fixe afin d’aider les personnes démunies à garder leurs animaux en bonne santé ;

(iv)

la distribution de matériels éducatifs à travers la mise à la disposition des écoles primaires d’un grand nombre de livres, de publications et de brochures.

Elle contribue aussi au renforcement des capacités techniques des agents de la santé animale à travers la formation et la distribution de manuels techniques en médecine vétérinaire. En plus de la sensibilisation des enfants au niveau des écoles, la SPANA au cours de ses activités de clinique mobile vise les enfants illettrés qui sont le plus souvent en contact avec ces animaux. 2. ZONE ET PERIODE D’ETUDE Cette étude s’est déroulée au Mali, et en fonction des activités de la structure d’accueil (SPANA), elle a concerné le district de Bamako, la région de Ségou et celle de Koulikoro (Figure 8). Il n’y a pas eu un choix particulier concernant le ciblage de ces zones. En effet, les enquêtes y ont été menées par concordance avec le planning des activités de la SPANA durant la période de l’étude. Cependant, ces zones se trouvent être des zones ayant un effectif considérable d’équidés de trait selon le dernier rapport de la DNPIA. L’étude a duré 4 mois, allant de juillet à octobre 2016. Elle a majoritairement été faite en saison des pluies qui a lieu entre juillet et septembre. Pendant cette saison, le climat est plutôt agréable mais humide. Cependant, les déplacements sur les pistes sont souvent difficiles.

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Figure 8 : Zone d’étude 2.1 District de Bamako Le district de Bamako est centré sur la ville de Bamako. Il est érigé en district et divisé en six communes. La ville de Bamako est située sur les rives du fleuve Niger ; elle est construite dans une cuvette entourée de collines. Elle s’étend d'ouest en Est sur 22 km et du nord au sud sur 12 km, pour une superficie de 267 km². Dans ce district, la température annuelle moyenne est de 27,8 °C et une précipitation moyenne de 953 mm (CLIMATE-DATA, 2017). La population du district est estimée, en 2009, à 1 809 106 habitants selon le recensement général de la population et de l’habitat (MALI/MEFB/RGPH, 2009). 2.2 Région de Ségou La région de Ségou, quatrième région administrative du Mali, est située dans la partie centrale du Mali entre le 12° 30’et 15°30’ de latitude Nord et les 4° et 7° de longitude Ouest. La température moyenne annuelle dans cette région est de 28°C avec une précipitation moyenne de 492,9 mm (PROMISAM, 2011). Elle couvre une superficie 52


de 62 504 Km². En 2009, la région de Ségou comptait 2 336 255 habitants (MALI/MEFB/RGPH, 2009). La région est divisée en 7 Cercles (Barouéli, Bla, Macina, Niono, San, Ségou, Tominian) et 118 Communes. En plus de la ville de Ségou, nous avons eu a enquêté dans les localités suivantes : -

cercle de Baraouéli : c’est l’un des cercles de la région de Ségou situé dans la partie nord- est de la région de Ségou. La population de la commune de Barouéli s’élève à 40 302 habitants répartis sur 864 km2 (PROMISAM, 2007).

-

commune rurale de Konobougou : il fait partie des communes dans le cercle de Baraouéli et couvre une superficie de 793 Km2.

-

cercle de San : dans ce cercle, nous avons enquêtés dans 4 localités à savoir celle de Fangasso, Ouan, Diéli, et Kimparana. 2.3 Région de Koulikoro

Les enquêtes dans cette région n’ont concerné que la localité de Kati et celle de Samaya. 3. MATERIEL Pour mener à bien cette étude, nous avons utilisé le matériel ci-dessous : 3.1 Moyens humains 3.1.1 Équipe de la SPANA L’équipe était composée de deux docteurs vétérinaires, de quatre techniciens et d’un stagiaire. 3.1.2 Enquêtés Les enquêtes réalisées dans ces zones ont concerné au total 476 propriétaires d’équidés de trait, hommes et femmes confondus, se présentant aux campagnes de déparasitage des animaux par la SPANA.

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3.2 Moyens logistiques Sur le plan logistique, nous avons utilisé, pour nos déplacements, des véhicules (4x4) de la SPANA à l’exception du voyage Bamako-San-Bamako que nous avons effectué par les bus de transport en commun. 3.3 Animaux L’étude a été réalisée sur 685 équidés de trait dont 242 chevaux (Equus cabalus) et 443 ânes (Equus asinus). 3.4 Fiches d’enquête Lors de cette étude, nous avions utilisé 2 fiches (questionnaires) d’enquêtes (Annexe 1 et 2). Le premier questionnaire comprenait essentiellement 3 grandes parties : -

une section d’identification du répondant, permettant de recueillir des informations sur la localité, le nom, le sexe, l’âge et le numéro de téléphone, si disponible ;

-

une section d’identification de l’animal ;

-

une dernière section pour recueillir des informations relatives au bien-être des équidés présents.

La partie identification de l’animal renseignait sur le signalement (l’espèce d’équidé, la robe, le sexe, l’âge), le type et le temps de travail. Quant à la partie bien-être de l’animal, elle se rapportait à des questions concernant l’alimentation, l’habitation, la reproduction, le comportement de l’animal, la prophylaxie et enfin, les observations que nous même avons faites sur l’animal comme l’état du pelage, la note d’état corporel, la présence ou l’absence de blessure et de maladies. Le deuxième questionnaire complétait le premier. Il informait sur trois aspects que sont : le niveau d’instruction des charretiers, l’état des harnais et l’état des sabots. Tous les 2 questionnaires comprenaient des questions à réponses ouvertes et fermées. Certaines questions étaient à réponses facultatives et d’autres à réponses obligatoires.

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3.5 Autre matériel Nous disposions aussi d’autre matériel comme : -

un bloc-notes afin de noter toutes autres informations qui n’apparaissaient pas dans le questionnaire qui pouvait nous être utiles ;

-

un ordinateur muni de logiciels de traitements et d’analyse de données ;

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un téléphone portable pour la prise de photos et les enregistrements au magnétophone souvent. 4. METHODES 4.1 Élaboration du questionnaire

Pour atteindre les objectifs fixés pour cette étude, une enquête a été réalisée auprès des charretiers au moyen d’un questionnaire. Pour parvenir à l’élaboration de ce questionnaire, une revue documentaire a été faite portant sur différents documents (documents de projet, rapport d’atelier, document d’orientation politique, textes de loi, thèses, mémoires et autres documents) en rapport avec l’étude, sur l’internet et des consultations dans différentes bibliothèques notamment celle de l’EISMV, la bibliothèque nationale du Mali et celle de la SPANA. Les informations collectées de cette revue documentaire ont permis de mieux comprendre les questions à aborder au cours de notre étude et d’avoir des idées pour l’élaboration du questionnaire. 4.2 Enquête 4.2.1 Test du questionnaire Cette enquête a permis de tester le questionnaire élaboré lors de la recherche bibliographique. Elle a concerné 15 charretiers. Ce test avait pour but de nous permettre de corriger et d’améliorer le questionnaire final. Ce test a été fait les 28 et 29 juillet 2016 dans le district de Bamako.

55


4.2.2 Enquête proprement dite L’enquête s’est faite à travers une interview directe avec les éleveurs du 31 juillet au 28 octobre 2016 en langue locale (Bambara), mais aussi en français pour quelques éleveurs. Ont été enquêtés tous éleveurs ayant des équidés de trait quel que soit le type de traction se présentant à la campagne de déparasitage de la SPANA. Des observations directes ont aussi été faites sur l’animal pour confirmer certaines déclarations des éleveurs ou pour constater des éventuelles plaies, la note d’état corporel, la présence ou l’absence de maladies ou l’état des sabots et du harnais. Et enfin une prise de photographie dans certains cas a permis d’avoir des images sur l’état des équidés de trait. 4.3 Méthode d’évaluation de la note d’état corporel (NEC) La NEC des animaux a été déterminée par observation visuelle de sept sites anatomiques qui sont : le chignon (bord supérieur de l’encolure), le garrot, la ligne du dos (ligne des apophyses épineuses), la croupe, l’attache de queue, l’arrière de l’épaule et les côtes selon les critères de GUERIN et al., 2016. A l’issue de l’observation de ces différents sites, des notes de 0 à 5 ont été attribuées aux animaux avec la plus mauvaise note (0) à la meilleure note (5). 4.3 Méthode d’évaluation du bien-être des équidés A la suite des enquêtes, nous avons utilisé le principe des 5 libertés énoncées par le Farm Animal Welfare Council (FAWC, 1992) cité par (FAWEC, 2012) pour l’évaluation de l’état de bien-être des animaux observés et ce conformément aux recommandations de l’OIE (ALIM’AGRI, 2015). Selon ce principe, pour assurer le bien-être d’un animal, il doit avoir : -

absence de faim et de soif ;

-

absence de peur et de détresse (anxiété) ;

-

absence d’inconfort ;

-

absence de douleur, de blessures et de maladie ;

-

possibilité d’exprimer le comportement normal de l’espèce.

56


4.4 Analyse des données Les données enregistrées ont été analysées par le logiciel Sphinx © [version 5.1.0.5], par la suite traitées avec le logiciel Excel © 2013. La statistique descriptive a été utilisée pour l’analyse des données. Ce qui nous a permis d’obtenir les différentes proportions et moyennes des résultats obtenus.

57


CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION 1. RESULTATS 1.1. Données générales 1.2.1. Localités enquêtées Notre étude a été réalisée dans 2 régions en plus du district de Bamako. A Bamako, l’enquête a porté sur 378 équidés (55,2 %) suivie de Ségou avec un effectif de 282 équidés (41,2 %) et à Koulikoro où nous avons eu 25 équidés (3,6%) de l’échantillon total. Les ânes ont été rencontrés à Bamako (353 ânes, soit 51,5 %) grâce aux nombreuses visites dans les différents dépôts d’ordures du district, puis à Ségou avec 69 ânes (10,1 %) recensés dans les marchés hebdomadaires et à l’École Secondaire Agro-Pastorale (ESAP) et enfin une minorité à Koulikoro avec 21 ânes (3,1 %). Quant aux équins, ils étaient surtout retrouvés dans la région de Ségou avec un effectif de 213 chevaux (31,1 %). Ce grand effectif a été obtenu dans le cercle de San (Fangasso, Ouan, Diéli, et Kimparana) qui est parmi les zones du Mali avec une forte population de chevaux. A Bamako et Koulikoro, nous avons respectivement eu 25 (3,7 %) et 4 chevaux (0,6 %) (Figure 9).

Figure 9 : Répartition des équidés de trait par région selon les espèces

58


1.2.2. Caractéristiques des enquêtés et des animaux 1.2.2.1.

Enquêtés

Dans le cadre de cette étude, 476 personnes ont fait l’objet de notre enquête dont 96,2 % hommes et 3,8 % femmes (Figure 10). Ils n’avaient majoritairement aucun niveau d’instruction dans 40,1 % des cas, mais d’autres propriétaires avaient fréquentés des écoles coraniques (31,5 %) ou françaises (29 %) (Figure 12). Ces enquêtés étaient à 82,7 % propriétaire des animaux et 17,3 % ne l’étaient pas. La majorité des enquêtés avait une tranche d’âge entre 20 et 50 ans, soit 88,4 % des cas (Figure 11).

88,4

100 90

80 70 60 50 40 10,6

30 20

1

10 0 Inferieur 19

20-50

50

Figure 11 : Tranche d’âge des enquêtés

Figure 10 : Sexe des enquêtés

Ecole française

Ecole Coranique

Aucun

0

10

20

30

40

50

Figure 12 : Niveau d'instruction des enquêtés 59


Le nombre d’équidés détenus par les propriétaires était variable. Ce nombre variait d’un équidé à 29 équidés chez les Groupements d’Intérêt Economique (GIE). Les répondants avaient en moyenne un nombre d’équidés inférieur à 2. Les propriétaires de chevaux avaient pour la plupart un animal tandis que les propriétaires d’ânes en avaient 2 (Figure

35,6

MOINS DE 2

2

27,7

36,7

13).

3 ET PLUS

Figure 13 : Nombre moyen d'équidés par propriétaire 1.2.2.2.

Animaux

 Les espèces d’équidés L’étude a permis de recenser un effectif de 685 équidés dont 443 ânes (64,7 %) et 242 chevaux (35,3 %). La majorité des équidés mise au travail sont des mâles 88,2 % (Figure 14).

Figure 14 : Espèce et sexe des équidés 60


 L’âge des équidés Par observation de la table dentaire, nous avons déterminé l’âge des animaux qui était en moyenne de 7 ans avec un âge minimum d’1 an et maximal de 15 ans (Figue 15).

15%

17% Moins de 5 ans

De 5 à 9 ans 10 et plus

68%

Figure 15 : Tranche d’âge des équidés  Signalement des animaux Les équidés rencontrés sont tous de races locales. Chez les asins, il a été observé, pour la plupart, une robe de couleur grise (Figure 16). Cependant, quelques sujets avaient une robe complètement noire, blanche ou du gris tâcheté. Tandis que chez les chevaux, les sujets présentaient des robes variables allant du bai à l'alezan ou au gris pour la plupart (Figure 17).

Figure 16 : Ane de Nubie de robe grise

Figure 17 : Le cheval Barbe de robe grise

61


1.2.3. Activités des équidés  Les types de travail L’analyse relative au travail des équidés a montré que le type de travail diffère en fonction des espèces d’équidés. En effet, le ramassage d’ordure, qui concerne 45,6 % du travail effectué par les équidés, est fait majoritairement par les ânes (69,8 %) contre seulement 1,2 % de chevaux qui sont dans la collecte de fumures en zone rurale. Le transport de matériaux divers représente 40,4 % du travail des équidés, mais cette foisci il y a plutôt une dominance d’utilisation des chevaux (74,8 %) puis des asins (21,7 %). Le transport de personnes ne concerne que 3,1 % des équidés enquêtés. Quant aux travaux champêtres, ils représentent 27,4 % du travail et impliquent plus de chevaux (75,6 %) que d’ânes (1,1 %). Enfin, seul 6,4 % des équidés font d’autres activités (Figure 18). Ane

T.ORDURE

T.MATERIEL

T.PERSONNE

21

5

3

3

18

23

96

181

183

309

Cheval

T.CHAMPÊTRE

AUTRES

Figure 18 : Type de travail effectué

62


 Le temps de travail Le temps de travail des équidés s’étale, pour la plupart des chevaux, sur 1 à 3 h (43,8 %) (Figure 19), tandis que celui des ânes s’étale sur 4 à 6h (44,5 %) (Figure 20).

Cheval

2,5

Ane 2,3

2 12

5,6

5,3

9,5 19,9 22,4

30,2

43,8

44,5

Non réponse

Inférieur à 1h

Non réponse

Inférieur à 1h

1-3h

1-3h

4-6h

4-6h

7-8h

Plus 8h

7-8h

Plus 8h

Figure 19 : Temps de travail des chevaux

Figure 20 : Temps de travail des ânes

1.2.4. Mode de gestion des équidés de trait La conduite des animaux est de type traditionnel. Les résultats issus de l’étude sont cidessous présentés. 1.2.4.1.

Alimentation

 Nombre de repas par jour L’enquête a permis de constater que l’aliment est le plus souvent distribué à volonté (86,3 %), avant et après le travail (Figure 21). Le travail fini, certains animaux sont libérés afin qu’ils profitent de l’herbe fraîche en saison pluvieuse tandis que la majorité d’entre eux sont attachés dans des coins où ils reçoivent leur nourriture.

63


1 fois

2 fois

3 fois

A volonté

1% 7% 5%

87%

Figure 21 : Fréquence d'alimentation  Type d’aliment Il ressort de cette enquête que la quasi-totalité des équidés (98,7 %) est nourrie avec une ration de base qu’est l’herbe verte en saison pluvieuse (Figure 23). Cependant, nous avons rencontré aussi quelques éleveurs qui alimentent leurs animaux avec la fane d’arachide (3 %) ou avec du foin (0,6 %). En plus de cette ration de base, la plupart des éleveurs apportent un complément à leurs animaux représenté par le mil (42,3 %) et le son (8,1 %). Notons que dans certains villages, le mil n’est pas donné en grains mais en épis provenant directement des greniers. L’enquête a aussi concerné quelques équidés de trait allaités (0,5 %) (Figure 22). 0,6 8,1

0,5 3

45,4

42,3

herbe verte

mil

son

fane d'arachide

Figure 22 : Type d'aliment

foin

lait

Figure 23 : Cheval alimenté avec l'herbe fraîche

64


 Quantité de concentré : La quantité de concentré distribuée par animal était fonction des revenus du propriétaire et de l’espèce animale. Cependant, les animaux sont le plus souvent nourris avec une quantité de concentré entre 1 et 2 kg. Certains éleveurs nourrissent exclusivement leurs animaux à l’herbe sans aucun apport de concentrés (Figue 24). ane

0,5KG

1-2 KG

3-4 KG

5KG ET +

9

0

4

18

32

46

47

60

151

318

cheval

NON RÉPONSE

Figure 24 : Quantités de concentré distribué

 Abreuvement La majorité des animaux est abreuvée avec de l’eau de puits (67,2 %) et de l’eau du robinet (29 %). Une très petite minorité est abreuvée avec de l’eau provenant des cours d’eau (2,8 %) et d’autres sources (1 %) (Figure 25). En plus de cette eau, certains éleveurs apportent à leurs animaux de l’eau ayant servi à laver le mil destiné à la consommation humaine ou par mélange de son à l’eau. Puits

Robinet

Cours d'eau

Autres

3% 1%

29%

67%

Figure 25 : Sources d'abreuvement 65


 Nombre d’abreuvement par jour : En moyenne, les équidés de traits sont abreuvés 2 fois par jour (44,5 %) en même temps que l’apport d’aliment, mais le nombre d’abreuvement des ânes (2 fois) reste inférieur à celui des chevaux (3 fois). Les autres fréquences se répartissent entre la distribution d’eau faite 3 fois par jour (27,9 %), celle à volonté (15,9 %), en une seule fois (11,1 %) et les non réponses (0,7 %) (Figures 26,27 et 28). Ane

7

8,9

8,3

0,7

0,6

0,2

6,1

10,4

19,4

38,4

Cheval

NON RÉPONSE

1 FOIS

2 FOIS

3 FOIS

A VOLONTÉ

Figure 26 : Nombre d’abreuvement journalier

Figure 27 : Abreuvement d’un cheval

Figure 28 : Seau d'abreuvement avec une eau trouble

66


1.2.4.2.

Habitat

En majorité, les équidés de trait ne vivent pas dans un habitat spécifique (77,5 %) (Figure 31). En général, ils restent au coin des concessions ou au niveau des points d’attache à proximité des charrettes. Cependant, une minorité (22,5 %) bénéficie des habitations constituées par des hangars (Figure 30), des enclos (15,9 %) ou carrément des bâtiments (6,6 %) (Figure 29).

Figure 29 : Habitats des équidés

Figure 30 : Anes sous hangar

Figure 31 : Cheval attaché à une pique

67


En moyenne, la surface des habitats a été estimée à 3,33 m2. A ces endroits, les animaux sont gardés sans litière (98,5 %) (Figure 32) et entravés (97,4 %) (Figure 33).

Paille

Sable 657

Non Réponse

Avec entrave

Sans entrave

NON RÉPONSE

OUI

0

0

7

2

1

0

0

18

3%

97%

NON

Figure 33 : Présence ou absence d’entrave

Figure 32 : Type de litière

 Fréquence de nettoyage des habitats Le nettoyage, bien que n’étant pas poussé, se fait régulièrement dans 40 % des cas (Figure 34). 16% 40%

13%

17% 14% Rarement

1 fois

2 fois

Figure 34 : Fréquence de nettoyage des habitats par semaine

68


1.2.4.3.

Reproduction

La quasi-totalité des équidés sont entiers (99,7 %); seuls 2 animaux (un âne et un cheval) sont castrés suite à des pathologies. Malgré qu’ils soient entiers (66,6 %), ces animaux ne sont pas en contact avec des congénères de sexes opposés. Sur les 33,4 % restant, 49,3 % sont en contact permanant avec d’autres animaux de sexes opposés et 50,7 % le

49,3

50,7

sont lors des moments de fugues (Figure 35).

PERMANENT

SOUVENT

Figure 35 : Fréquence de contact avec le sexe opposé

 Reproduction chez les femelles Les femelles que nous avons rencontrées ont eu moins de 2 gestations dans 50 % des cas, 2 à 3 gestations (42,9 %) et plus de 4 gestations (7,1 %) (Figure 36). Moins de 2

De 2 - 3

4 et plus

7%

50% 43%

Figure 36 : Nombre de gestation 69


1.2.4.4.

Soins des animaux

 Bain des animaux Les chevaux de trait reçoivent régulièrement des bains quotidiens après chaque journée de travail; cela n’est pas le cas pour les ânes qui n’en reçoivent presque jamais (Figure 37). Ane

2,4

12,5

87,6

97,6

Cheval

OUI

NON

Figure 37 : Fréquence de bain des animaux  Etat sanitaire Nos observations ont permis de noter des plaies aux niveaux des membres des équidés avec un grand afflux de mouches sur ces plaies. La présence de ces mouches constitue une importante gêne pour les équidés lors de la consommation de la nourriture et au moment du repos (Figure 38).

Figure 38 : Ane avec des plaies dans un environnement malsain 70


 Traitements Par rapport aux traitements, il a été noté qu’un traitement a été fait une ou plusieurs fois chez 81,8 % des chevaux et 76,5 % des ânes (Figure 39). Ces équidés ont bénéficié un traitement (déparasitage) de la SPANA à 77 % des animaux. Les équidés ayant été traités par d’autres vétérinaires ou par les traitements traditionnels ne représentent que 16,8 % et dans 6,2 % des cas le traitement a été effectué à la fois par la SPANA et par d’autres vétérinaires (Figure 40). Non

6,2

43

16,8

104

198

339

77

Oui

CHEVAL

SPANA

ANE

Figure 39 : Traitement des équidés de trait

AUTRES VÉTÉRINAIRES

LES 2

Figure 40 : Structure de traitement

 Vaccination Seulement 2,8 % des animaux ont été vaccinés contre le tétanos à la suite de blessures tandis que 97,2 % ne l’ont jamais été (Figure 41). Il faut noter que, très souvent, les propriétaires des équidés ne font pas de distinction entre vaccination et autres traitements (déparasitage, injection d’autres médicaments). Non

2

17

225

439

Oui

CHEVAL

ANE

Figure 41 : Vaccination des équidés de trait 71


1.2.4.5.

Etat des animaux

 Comportement de l’animal Les équidés de trait que nous avons observés étaient, pour la plupart, calmes (60,8 %), mais certains se montraient agressifs (20 %) ou peureux (18,9 %). La même tendance a été observée aussi bien chez les chevaux que chez les ânes. La peur était légèrement plus présente chez les chevaux que chez les ânes (Figures 42, 43 et 44).

Cheval

Ane

0,8

0,2

0,4

15,7

22,1

24,8

58,3

15,6

61,6

Non reponse

Agressif

Calme

Affectif

0,5

Peureux

Figure 43 : Comportement des chevaux

Non reponse

Agressif

Calme

Affectif

Peureux

Figure 44 : Comportement des ânes

Figure 42 : Ane abattu et malade 72


 État du pelage Les animaux avaient un pelage terne (87,6 %) surtout pour les ânes ou le pelage était très souvent sale à cause de la fréquentation des dépôts d’ordure et l’absence de bain, mais aussi, un pelage piqué (6,4 %) ou luisant (3,6 %).  Etat des sabots L’observation des sabots a permis de constater que la moitié des équidés a un sabot en assez bon état (51,6 %). Le reste étaient constitué d’équidés avec des sabots en bon état (44,1 %) et ceux ayant des sabots en mauvais état (4,3 %) (Figures 45 et 46).

Figure 45 Usure de la fourchette et de la paroi

Figure 46 : Sabot allongé d’un

du sabot chez un âne

cheval atteint de fourbure

 Note d’état corporel La note d’état corporelle variait en fonction des espèces. Les chevaux avaient majoritairement un bon état corporel (Figure 47), tandis que les ânes pour la plupart avaient un assez bon état corporel (Figure 48). Pour l’ensemble, la note était bonne pour 46,5 % des animaux (Figure 49), assez bonne pour 43 % des animaux, très bonne pour 6,3 et mauvaise pour 4,1 % des cas (Figure 50).

73


Ane

Cheval 2,5

0 0,4

0,2

5,4

0,5

3,4

8,4

33,9 40

57,9

47,6

Non réponse

Très bon

Bon

Non réponse

Très bon

Bon

Assez bon

Mauvais

Tres mauvais

Assez bon

Mauvais

Tres mauvais

Figure 47 : État corporel des chevaux

Figure 49 : Ane ayant un bon état corporel

Figure 48 : État corporel des ânes

Figure 50 : Ane ayant un mauvais état corporel

74


 État des harnais Pour le harnachement, 53,7 % des propriétaires possédaient un harnais en bon état, 34,2 % avaient un harnais dans un état moyen et 12,1 % dans un mauvais état (Figure 51). 53,7

60 50

34,2

40 30

12,1

20

10 0

Bon état

Assez bon état

Mauvais état

Figure 51 : État des harnais  Présence de blessures Sur un effectif de 682 équidés, 359 avaient des blessures (52,6 %). La fréquence de ces blessures était plus élévée chez les ânes que chez les chevaux (Figure 52). Non

84

156

167

275

Oui

CHEVAL

ANE

Figure 52 : Blessures chez les équidés

75


Ces blessures étaient dues, dans 43,3 % des cas au mauvais harnachement, 18,5 % aux coups de bâtons et 38,2 % à d’autres causes comme des morsures entre animaux, des accidents de circulation, des chutes, des coups de machette, etc. (Figures 53,54,55,56,57 et 58)

Cheval

2,1

Ane

13,6

23,3 38,2

18,2 13,8 66,1 24,8

Non réponse

Harnachement

Non réponse

Harnachement

Coup de baton

Autres

Coup de baton

Autres

Figure 53 : Cause des blessures chez chevaux

Figure 54 : Cause des blessures chez les ânes

Figure 55 : Mal de garrot chez un âne

Figure 56 : Plaie à la croupe chez un âne

76


Figure 57 : Plaie dues à une machette

Figure 58 : Plaie due au harnachement

 Autres pathologies Outre les blessures, 22,5 % des équidés étaient atteints d’autres affections contre 77,5 % qui ne l’étaient pas. Le nombre d’ânes et de chevaux concernés, par ce point, était quasi égal (Figure 59). Cheval

Ane 368

400 350 300 250 163

200

75

100

79

150

50 0 OUI

NON

Figure 59 : Présence de maladies chez les équidés de trait

77


 Type de maladies Plusieurs types de pathologies ont été observés parmi elles des boiteries, les coliques, la cécité, les carences, le tétanos, les abcès, les hématomes, les parasitoses sanguines, la gale, la lymphangite, l’inappétence, l’incontinence urinaire et d’autres (Tableau II). Au total, nous avons eu 154 cas de pathologies tous types confondus. Ce nombre représente 22,4 % de l’échantillon étudié. Tableau II: Différentes pathologies observées chez les équidés de trait

Types de pathologie

Pourcentage

Boiterie

24%

Colique

1,9%

Cécité

5,2%

Carence

4,5%

Tétanos

1,3%

Abcès ou Hématomes

2,6%

Parasitoses sanguines

5,2%

Gale

15,6%

Lymphangite

3,9%

Inappétence

2 ,6%

Incontinence urinaire

1,3%

Autres

33,8%

1.2. Evaluation du bien-être des animaux Sur le principe des 5 libertés, l’évaluation globale de l’état de bien être des équidés de trait dans les zones enquêtées a donné les résultats ci-dessous. La liberté 1 stipule que l’animal ne doit pas souffrir de faim et de soif. Ainsi, avec une distribution d’aliment à volonté, dans 86,3 % des cas, une ration de base étant distribuée dans 98,7 % des cas et un apport de concentré estimé entre 1-2 kg étant 78


distribuée dans 72,8 % des cas, nous estimons que l’alimentation des chevaux de trait est bonne. Outre l’alimentation, 88,3 % des équidés de trait ont un abreuvement estimé bon (volonté, 3 fois et 2 fois par jour). Nous estimons ainsi que le 1er principe du bienêtre animal est atteint chez la majorité des équidés de trait. Selon la liberté 2, les animaux ne doivent pas souffrir de contrainte physique et doivent avoir un environnement approprié, comportant des abris et des zones de repos confortables. Selon nos résultats, 77,5 % des équidés enquêtés n’ont pas d’habitat proprement dit. Ils font donc face, en tout temps, aux intempéries naturelles et aux inconforts divers. Cet aspect est donc mauvais et nous permet de conclure que le deuxième principe du bien-être des animaux n’est pas atteint. La liberté 3 mentionne que les animaux doivent être indemne de douleurs, de blessures et de maladies grâce à la prévention, au diagnostic et au traitement rapide des maladies. La présence de blessures était effective sur 52,6 % des animaux. Elles était dues dans 61,8 % des cas aux mauvais harnachement et au mauvais traitement. Outre les blesures, 97,2 % des animaux étaient non vaccinés et 22,5 % d’entre eux présentaient des maladies diverses. Cet aspect est jugé moyen donc insatisfaisant. La liberté 4 stipule que les animaux aient la possibilité d’exprimer des comportements normaux grâce à un espace et à des équipements adéquats, et au contact avec des animaux de la même espèce. La quasi-totalité des animaux étaient entravés (97,4 %) et gardés sans litière (98,5 %). Concernant le comportement sexuel, 66,6 % des équidés de trait ne sont pas en contact avec le sexe opposé. Ces deux éléments rendent la liberté d’expression des comportements normaux mauvaise, ne respectant pas l’état de bien-être des équidés de trait. La liberté 5 stipule que les animaux doivent être protégés de la peur et de la détresse grâce à des conditions d’élevage et à un traitement évitant la souffrance mentale. Dans notre étude, nous avons vu que 20 % des animaux se montraient agressifs ou peureux (18,9 %) et que 18,5 % des blessures sur les animaux étaient dues à des coups de bâtons. Ces éléments peuvent être à l’origine de stress ou de peur chez les animaux; ce qui nous permet de dire que ce dernier point est moyennement assuré. 79


Le récapitulatif de l’état du bien-être des équidés enquêtés est présenté dans les tableaux III et IV. Tableau III: Etat du bien-être des animaux par rapport aux 5 libertés

Tableau IV: Récapitulatif de la proportion et du pourcentage des animaux en fonction des états du bien-être

Liberté

Etat

Etat

Liberté 1

Bon

Bon

Proportion Pourcentage total 1/5 20%

Liberté 2

Mauvais

Liberté 3

Moyen

Moyen

2/5

40%

Liberté 4

Mauvais

Mauvais

2/5

40%

Liberté 5

Moyen

En définitive, la majorité des équidés de trait enquêtés ont un état de bien-être bon à moyen (60%), seul 40% ont un état mauvais. Autrement dit de façon schématique, un équidé de trait, dans les zones enquêtées, est relativement bien nourri, mal équipé et mal logé, et enfin peu à l’aise. 2. DISCUSSION Peu de données sont disponibles sur la conduite de l’élevage des équidés de trait au Mali et sur la question de leur bien-être. C’est pourquoi, dans ce chapitre nous discutons les résultats que nous avons obtenus afin de tirer des recommandations à l’endroit des différents acteurs et instances de décision de la filière équine. 2.1. Limites de l’étude La principale limite de cette étude était dûe à une rareté des données bibliographiques sur le sujet. En effet, le manque de documents, sur la conduite de l’élevage des équidés au Mali, a été d’une grande entrave au bon déroulement de notre partie bibliographique. Un manque de textes sur la question de bien-être des animaux en général et des équidés en particulier a aussi été ressenti au niveau des services chargés de l’élevage.

80


A cause de l’alignement avec le seul champ d’action de la SPANA, durant la période d’étude, nous n’avons pas pu étendre l’étude sur d’autres régions ; ce qui aurait pu donner une large représentation des équidés de trait du Mali. De nombreuses difficultés ont aussi été rencontrées lors de l’entretien avec les éleveurs. Parmi elles, il y a, entre autres, la réticence ou la non franchise de certains propriétaires d’animaux. En effet, ils donnent des informations non précises sur la gestion de leurs animaux notamment en termes d’alimentation (fréquence et quantité) et de soins sanitaires prodigués (vaccinations, traitements). Le fait que les animaux soient souvent amenés par les enfants en consultation entrainent la récolte d’informations biaisées ou incomplètes. En outre, l’enquête réalisée au niveau des points de rassemblements comme les dépôts d’ordure communautaires, les mairies ou une place publique, constitue aussi une limite à l’étude car nous n’avons pas accès à la conduite réelle des animaux. 2.2. Justification du sujet Aujourd’hui, un intérêt croissant pour la protection et le bien-être animal se développe au sein des sociétés. C’est dans cette optique que l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) s’est lancée comme défi majeur l’amélioration du bien-être des animaux au niveau mondial (OIE, 2010). Bien qu’étant dans le plan d’action de l’OIE et de la FAO, très peu d’études ont été réalisées en Afrique jusqu’à présent (DUTUZE et al., 2016). D’après une enquête auprès du public estudiantin de l’UCAD pour mettre en lien leur perception du bien-être et les connaissances scientifiques actuelles sur le sujet, seulement 57 % de ces étudiants ont entendu parler au moins une fois de la notion du bien-être animal (BEA) (DUTUZE et al., 2016). Cela prouve une méconnaissance de cette notion auprès des futurs décideurs des pays dont sont issus les étudiants enquêtés. Au Mali, la prise en compte de la notion de bien être est quasi inexistante dans la conduite de l’élevage et l’entretien des animaux en particulier des équidés de trait (DOUMBIA, 2008). C’est en vue de contribuer à la prise de conscience sur cette notion, que nous avons jugé nécessaire de réaliser cette étude sur le bien être de ces équidés de trait qui, malgré leurs nombreuses utilités, se trouvent être dans le lot de la population 81


animale domestique négligée par la quasi-totalité des acteurs censés promouvoir leur élevage. En effet, que ce soit les décideurs dans le domaine de l’élevage, les agents de la santé animale (vétérinaires, technicien, autres agents de la santé animale) ou même les éleveurs, tous bien qu’ayant une grande part de responsabilité importante dans l’amélioration des conditions de vie de ces animaux, font peu d’efforts pour assurer leur responsabilité. 2.3. Zone d’étude Contrairement à TRAORE (2015) et SISSOKO (2015) qui ont limité leurs études au seul district de Bamako, nous avons jugé nécessaire d’étendre la nôtre à d’autres régions comme celles de Ségou et de Koulikoro en prenant en considération les équidés de trait du milieu rural (zones rurales dans les régions de Ségou) comme l’ont fait SIDIBE et al.(2002) pour une plus grande représentativité, d’une part, et d’autre part, à cause de la forte concentration des éleveurs d’équidés dans ces zones. C’est d’ailleurs l’opinion de KAMBOU et al. (2007) qui, lors de leur étude sur les savoir locaux dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage au Burkina Faso, ont affirmés que les ânes, bien que très utilisés en ville pour divers transports (bois de chauffe, sable, matériaux, déménagements, etc.), sont encore plus nombreux dans les villages où ils remplissent leurs rôles traditionnels de compagnons fidèles du paysan, avec son utilisation dans la culture attelée (coton, céréales). 2.4. Méthodologie Le choix de notre méthodologie a porté sur une enquête auprès des propriétaires et usagers des équidés. Cette enquête a consisté à réaliser un entretien avec ces derniers sur la base d’une fiche d’enquête. Cette méthode a été utilisée par FAYE (2015) lors de son étude sur l’état du bien-être des chevaux de trait à Rufisque, au Sénégal. Elle a aussi été utilisée par ALKAISSOU (2004) pour l’étude de la trypanosomiase équine au Cameroun. D’autres méthodes d’enquête ont aussi été utilisées notamment celles de DOLIGEZ et al. (2014) et LE COZ BUNEL (2006) qui ont réalisé respectivement une enquête sur la perception du bien-être du cheval et l’alimentation du cheval de concours complet d’équitation en France. Ces auteurs ont fait une enquête par internet 82


sur le site des Haras Nationaux et relayée par d’autres blogs « cheval ». Le choix de notre méthodologie, par rapport à celle des précédents auteurs, s’explique par le fait que les éleveurs africains, en particulier maliens, sont généralement illettrés et n’ont pas accès à des technologies de l’informatique comme l’internet. Ce choix nous a permis d’enquêter auprès de grands regroupements de charretiers avec, un grand nombre d’équidés enquêtés. 2.5. Méthode d’évaluation du bien-être animal La méthode d’évaluation du bien-être utilisant les 5 libertés, admise par FAWC en 1992, a aussi été recommandée par BOUREAU et al. (2015). Selon ces deux auteurs, il faut un volet identification (du propriétaire et de l’animal), un volet évaluation du bien-être (comportement, blessures et traumatismes, locomotion, état physiologique), un volet évaluation de l’état corporel (évaluation de l’âge type racial, appréciation de l’état corporel), et les conditions de vie. C’est ce que nous avons suivi comme approche. Une autre méthode a été utilisée par MOUNAIX et al. (2014). Cette approche permet une prise en compte de certains paramètres, à des degrés variables, à travers d’outils plus ou moins élaborés reflétant l’aspect multidimensionnel du bien-être animal. En effet, elle intègre, à des degrés divers, des exigences relatives au logement des animaux, à leur conduite mais aussi des évaluations sur les animaux. VEISSIER et BOISSY (2002) ont conseillé d’utiliser trois approches qui sont l’ergonomie, la mesure des préférences et la mesure de l’inconfort pour apprécier le bien-être des animaux. Nous avons jugé cette dernière méthode inappropriée à notre étude, car, elle demande de réaliser des expériences pour pouvoir connaître le degré de bien-être des animaux, en plus elle demande aussi beaucoup de moyens et de temps. 2.6. Les résultats obtenus 2.5.1. Propriétaires L’échantillon des propriétaires enquêté a été de 476 propriétaires d’équidés ; ce qui est largement supérieur au nombre de propriétaires interviewés par TRAORE (2015) et SISSOKO (2015) qui ont respectivement eu 143 et 70 propriétaires d’équidés au Mali. 83


Ce nombre supérieur d’enquêtés, dans le cadre de notre étude, peut s’expliquer par le fait que nous avons mené nos enquêtes à Bamako et dans d’autres régions du pays. Notre échantillon est aussi supérieur à celui de FAYE (2015) qui a enquêté 130 propriétaires de chevaux au Sénégal. Cependant, en France, après une étude sur internet, le nombre de réponses reçues en un mois était de 2 938 (DOLIGEZ et al., 2014) ; cet effectif élevé a été obtenu grâce à la facilité d’accès des éleveurs français aux nouvelles technologies. Les propriétaires enquêtés sont, en majorité, des hommes (96,2 %). La même tendance a été trouvée par TRAORE (2015) lors de son étude sur les équidés de trait de Bamako. Cette tendance a aussi été notée par d’autres auteurs comme HAMIDOU (2013), au Sénégal qui a trouvé que 97,78 % des propriétaires d’équidés étaient des hommes. KAMBOU et al. (2007) qui en faisant l’état des lieux des savoirs locaux du Burkina Faso, l’ont aussi noté. Par contre en France, la majorité des répondants est composée de femmes (75 %) (DOLIGEZ et al., 2014). Parmi nos répondants, 40 % n’avaient aucun niveau de formation; ce qui pourrait influencer la non-considération de certains aspects du bien-être comme l’a si bien montré une étude de la SPANA (2005). En effet, les résultats de cette étude montrent que la prise en compte de l’aspect éducation - formation des usagers des équidés de trait a un impact sur le bien-être des animaux. 2.5.2. Animaux Notre échantillonnage de 685 équidés de trait est un bon échantillon au vu des difficultés d’accès aux propriétaires occupés par leurs activités. Cet effectif était composé de 88,2 % de mâles et 11,8 % de femelles. En effet, les mâles, dotés de plus de force et d’une grande résistance au travail, sont plus utilisés que les femelles qui sont surtout réservées pour la reproduction ou des travaux moins pénibles. A Bamako, TRAORE (2015) a enquêté sur 496 équidés avec seulement 4 % de femelles dans les deux espèces (équine et asine), ALKAISSOU (2009) sur 241 chevaux, au Cameroun, avec 13 % de femelles, KABORE (2014) sur 500 ânes au Burkina a trouvé 75,6 % de mâles et 24,4 % de femelles. Ces résultats corroborent les nôtres avec une proportion de mâles largement

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supérieure à celle des femelles. L’âge des animaux était en moyenne de 7 ans ; ce qui est proche de l’âge moyen trouvé par KABORE (2014) qui était de 6 ans. 2.5.3. Types d’activités des équidés De nos résultats, il apparait que la majorité des chevaux de trait étaient utilisés dans les travaux champêtres (97,3 %). En effet, les chevaux enquêtés étaient, pour la plupart, localisés en milieu rural où l’activité principale des populations est l’agriculture. Par contre, leur activité phare, en milieu urbain, est le transport de divers objets (matériaux de construction, marchandises, eau etc.) à un taux de 65,3 %. Ce qui est similaire à ce qu’a constaté TRAORE (2015). Le transport des personnes par les chevaux n’est pas réellement une activité isolée en tant que telle, car elle se trouve être très souvent confondue avec celle du transport du matériel. En effet, ces deux activités sont confondues, car en milieu rural, les charretiers ne font pas le transport de personnes et de marchandises de façon distincte. De même, aucun cheval n’a été impliqué dans le transport d’ordures ménagères, sauf un faible pourcentage représenté par les chevaux en milieu rural transportant les fumures jusqu’aux champs. Ce faible taux témoigne de la considération que les éleveurs ont pour les chevaux qui ne doivent pas transporter des ordures. Les chevaux de trait ont une diversité d’activités par rapport à celles des chevaux de la zone péri-urbaine du Sénégal (Rufisque) comme le montrent les études de FAYE (2015) et TCHANILEY (1998) pour qui les chevaux de trait n’avaient que deux activités à savoir la traction de calèche et la traction de charrettes. Quant aux ânes, ils sont surtout utilisés pour le transport des ordures ménagères (99 %). En effet, à Bamako, en absence de camions collecteurs d’ordures, la population se tourne vers d’autres moyens pour se débarrasser des tonnes de déchets qu’elle produit chaque jour, d’où l’utilisation des ânes à cette fin. Outre le transport d’ordures, les ânes sont très utilisés, comme les chevaux, pour le transport de matériaux divers (34,7 %) et le transport de personnes surtout dans la région de Ségou. Cette dernière activité des ânes fait d’ailleurs partie des particularités de cette région dans le cadre du tourisme. Par contre, ils ne sont quasiment pas impliqués dans les travaux champêtres (2,7 %), car les agriculteurs préfèrent recourir aux chevaux. Cela n’est pas le cas au Burkina Faso où TAPSOBA (2012) et KABORE (2014) ont observé que les deux principales activités 85


des ânes sont les travaux champêtres en premier lieu, puis le transport en second lieu. Pour BROOKE (2015), environ 80 % des fermiers éthiopiens utilisent la traction animale pour labourer leurs champs et 73 % du revenu de ces derniers proviendrait du transport de briques. Les chevaux de trait travaillent sur une durée de 1 à 3 h, tandis que les ânes le font sur 4 à 6h. Cela prouve, une fois de plus, la considération qu’ont les éleveurs pour les chevaux plutôt que les ânes. Cette durée était inférieure à celle des chevaux de trait du Sénégal (FAYE, 2015) et DJIHADOUM (1994) qui travaillaient 6 à 8 heures par jour. A noter qu’une minorité d’équidés travaillaient 7h et plus par jour. 2.5.4. Alimentation Lors des interviews, 98,7 % des éleveurs affirmaient alimenter leurs animaux à volonté. Cependant, dans quelques rares cas, il a été constaté que la quasi-totalité des mangeoires et abreuvoirs étaient vides malgré que les propriétaires nous affirment nourrir et abreuver leurs animaux à volonté. Presque tous les animaux recevaient comme ration de base l’herbe fraîche au lieu de la fane d’arachide ou du foin. Cela s’explique par le fait que nous avons réalisé notre enquête en saison pluvieuse. TRAORE (2015) a majoritairement eu des éleveurs qui nourrissaient leurs animaux à base de paille. En plus du fourrage, les animaux recevaient une complémentation de 1 à 2 kg de concentré par jour; la même quantité était distribuée aux chevaux en Gambie (DIOUF, 2003). La céréale la plus utilisée, pour les équidés de trait, était le mil. Cela était le cas pour TAPSOBA (2012) et NDOUR (2010), lors de leurs études respectives au Burkina Faso et au Sénégal, cet apport de concentré était différent pour les chevaux de trait de Rufisque qui recevaient plutôt l’aliment concentré industriel (FAYE, 2015). Les deux types de concentré étaient utilisés par les éleveurs pour l’alimentation des chevaux d’équitation en France (LE COZ BUNEL, 2006). Pour NDOUR (2010) et LE COZ BUNEL (2006), les animaux avaient deux repas par jour mais l’apport de concentré se faisait en 3 fois pour le dernier auteur. Un apport en minéraux vitaminés, et d’électrolytes (pierre à sel) a aussi été rapporté par ce dernier, ce qui n’a pas été le cas

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pour DJIHADOUM (1994) et pour notre cas où certainement les propriétaires n’avaient pas connaissance ou accès à ce type de complément. 2.5.5. Abreuvement L’abreuvement se fait le plus souvent en deux fois, le matin avant le travail et au retour du travail (NDOUR, 2010). La majorité des animaux était abreuvée avec de l’eau de puits (67,2 %) et l’eau du robinet (29 %) respectivement pour les animaux en milieu rural et ceux de la zone péri-urbaine de Bamako, d’une part, et les équidés du milieu urbain, d’autre part. Une très petite minorité des équidés était abreuvée avec de l’eau provenant des cours d’eau (2,8 %). L’utilisation fréquente de l’eau de puits pour l’abreuvement des équidés a aussi été notée par TAPSOBA (2012) et DIOUF (2003). Nos résultats sont différents de ceux de TRAORE (2015) qui a observé que 51 % de chevaux et 36 % d’ânes sont abreuvés avec l’eau du robinet, car son enquête a été faite à Bamako. 2.5.6. Habitat Pour la grande majorité des équidés de trait (77,5 %), aucun habitat n’est prévu comme abri. En général, à la fin de leur journée de travail, ils sont entravés à un piquet fixé au coin des concessions de leur propriétaire ou au niveau des points d’attache à proximité des charrettes, à l’air libre sans clôture ni litière. Il n’existe pas d’écurie proprement dite pour ces animaux .Toutefois, quelques rares propriétaires gardent leurs animaux sous un hangar ou dans un enclos avec un toit. Nos résultats corroborent ceux d’autres auteurs (TALL, 1984; KAMBOU et al., 2007; NDOUR, 2010; TAPSOBA, 2012; TRAORE, 2015; FAYE, 2015). Cet état de fait reflète les mauvaises conditions d’entretien et de confort dans lesquelles vivent les équidés de trait dans nos pays. Cela n’est pas le cas pour DIOUF (2003) qui a enquêté sur des animaux gardés majoritairement en stabulation en Gambie. Les deux cas de figure ont été retrouvées pour les chevaux d’équitation en France par LE COZ BUNEL (2006). Un nettoyage régulier des abris était fait dans 40 % des cas. Il se faisait par simple raclage des restants d’aliment et de crottins qui sont par la suite stockés afin d’être acheminés jusqu’aux dépôts d’ordures ou vers les champs. Cela rejoint le constat de 87


DJIHADOUM (1994) qui affirmait que les habitats à l'air libre sont souvent mal entretenus, très sales, humides et couverts de crottins et de débris divers. 2.5.7. Soins des animaux  Bain des animaux Les chevaux de trait reçoivent régulièrement des bains quotidiens après chaque journée de travail pour les débarrasser de la sueur et de la saleté sur leur corps. Le même constat a été fait pour les chevaux de trait du Sénégal par NDOUR (2010) et FAYE (2015). Cela n’est pas le cas pour les ânes qui se trouvent être exposés à divers endroits insalubres comme les dépôts d’ordures. Sur cet aspect, les avis des propriétaires divergent. Pour certains, l’âne n’est pas un animal à laver, et pour d’autres, ceux qui le font sont comme fous ou ça serait un gaspillage d’eau.  Traitements Bien que les propriétaires d’équidés n’aient pas assez de moyens pour prendre en charge le traitement adéquat de leurs animaux, ils sont quand même, pour la plupart, conscients que ce point reste important pour une longévité de leurs animaux. C’est ce que révèlent les résultats favorables pour le traitement des chevaux (81,8 %) et des ânes (76,5 %) dans notre étude. En effet, grâce aux visites quotidiennes qu’elle effectue à la fois en milieu rural et urbain, la SPANA a soigné gratuitement 77 % des équidés enquêtés grâce aux visites périodiques. Si des cas de maladies sont présents en absence des équipes de la SPANA, les éleveurs font recours à d’autres vétérinaires ou aux traitements traditionnels effectués par eux même (16,8 %). Bien que leurs animaux aient bénéficié des traitements, la plupart des propriétaires ne savent pas la nature du traitement réalisé. Comme il s’agit le plus souvent des déparasitages, les vitaminothérapies, ou autres traitements spécifiques en fonction des maladies suspectées ou diagnostiquées. Nos résultats corroborent ceux de TRAORE (2015) qui affirme que seulement 11 % des propriétaires d’ânes prodiguent des soins vétérinaires en plus des soins offerts par la SPANA et 14 % des propriétaires de chevaux font recours aux vétérinaires privés pour les soins de leurs animaux. Le même cas de figure n’est pas retrouvé partout (NDOUR, 2010) et (TAPSOBA, 2012). Ces auteurs ont constaté que la majorité des propriétaires 88


ne consultent pas les professionnels de la santé animale, car ils pratiquent plutôt l’automédication. Le même constat a été fait par FAYE (2015) pour qui ce fait serait lié au coût élevé des médicaments modernes par rapport aux revenus des propriétaires.  Vaccination Nous n’avons pas eu de réelles informations concernant cet aspect. Comme nous l’avons précédemment évoqué, les propriétaires ne savent pas si le produit injecté à leur animal était un traitement ou une vaccination. Seul, les équipes de la SPANA confirment avoir fait quelques campagnes de vaccination. Parfois, certains propriétaires font vacciner les animaux, mais ignorent complètement la maladie ciblée par la vaccination DJIHADOUM (1994); ce qui justifie amplement l’instauration des carnets de vaccination pour les propriétaires suivis par les professionnels de la santé animale. 2.5.8. Etat de l’animal  Comportement de l’animal Parmi les animaux enquêtés, 60,8 % avaient un tempérament calme; ce groupe était essentiellement composé d’ânes. La forte représentation des ânes dans ce groupe s’explique par le fait que ce sont des animaux calmes et passifs de nature. Outre ce groupe, il y a eu des animaux qui se montraient agressifs (20 %) ou peureux (18,9 %). Ces deux dernières attitudes pourraient se justifier par le mauvais traitement infligé à ces animaux. Le même constat a été aussi fait par LE COZ BUNEL (2006), qui a noté que les animaux utilisés dans son enquête avaient un tempérament normal pour la plupart. LANSADE (2005) a utilisé des caractéristiques différentes des nôtres pour évaluer le comportement des équidés car, les animaux concernés étaient des chevaux d’équitation.  Etat des sabots Le sabot des équidés de trait était en assez bon état (51,6 %) avec une fois de plus une grande représentativité des ânes. Cependant, certains asins de trait présentaient des usures aussi bien sur la sole que sur la fourchette et cela, à cause de la fréquentation de terrains hostiles en absence d’entretien et de ferrage. Des chevaux ayant des défauts d’aplomb et des plaies du pied faisaient aussi partie de ce groupe. En milieu rural, nous 89


avons constaté qu’aucun cheval n’est ferré contrairement aux chevaux du milieu urbain. Cela se comprend en raison du terrain non rocailleux en milieu rural. Mais selon certains éleveurs, les raisons évoquées étaient liées à l’absence de maréchal ferrant dans la région ou la gêne que constitue le fer pour leurs animaux.  Note d’état corporel (NEC) Comme TRAORE (2015) et ALKAISSOU (2009), nous avons eu une majorité d’équidés ayant un bon état corporel. En effet, la NEC était bonne pour 46,5 % des animaux et très bonne pour 4,1 %. Ce résultat peut être justifié par le fait que notre enquête s’est faite en saison pluvieuse avec une abondance des pâturages. Malgré cette disponibilité alimentaire, 43 % des animaux avaient une NEC assez bonne et 6,3 % une NEC mauvaise. KABORE (2014), FAYE (2015) et DJIHADOUM (1994) ont eu des animaux ayant un score moins bon que nos résultats.  Etat des harnais Le harnais des équidés de trait est fabriqué de manière artisanale. Il est donc souvent confectionné avec des matières inadéquates pouvant entrainer des blessures chez les animaux. En dépit de cela, 53,7 % des propriétaires possédaient un harnais en bon état, 34,2 % avaient un harnais dans un état moyen et 12,1 % dans un mauvais état. FAYE (2015) a jugé l’état des harnais bon à 35 %, moyen à 33 % et mauvais à 32 %. Enfin, DJIHADOUM (1994) a noté que l'hygiène du harnachement est défectueuse dans son étude.  Présence et cause des blessures Les blessures constituent l’un des problèmes majeurs des équidés de trait. La présence de blessures était notée chez 52,6 % des équidés enquêtés. Suite à leur utilisation quotidienne, de nombreuses blessures sont causées, en premier lieu, par un harnachement inadéquat puis d’autres causes comme les coups de bâton, les accidents etc. Le même constat a été fait par DOUMBIA (2008) lors de son étude sur les atteintes des tissus mous de la région dorsale chez les équidés de trait. TAPSOBA (2012) et DJIHADOUM (1994) ont respectivement observé 66 % et 61,5% d’animaux qui présentaient des plaies cutanées liées au harnachement; ces taux sont relativement supérieurs à nos résultats. ROAMBA (2014) confirme l’observation des précédents 90


auteurs en affirmant que la robe des ânes se voie souvent esthétiquement atteinte à cause du mauvais traitement, du mauvais harnachement ou par les cordes utilisées pour les attacher au pré.  Maladies Les maladies ont été observées chez 22,4 % des équidés enquêtés. Cette faible proportion d’animaux malades serait liée, entre autres, aux soins et conseils prodigués par la SPANA. Les différentes pathologies recensées ont été déjà observées dans une étude similaire réalisée par TRAORE (2015). Pour TAPSOBA (2012), les infections virales et bactériennes représentaient 28 % et les infestations parasitaires 36 %. Bien que FAYE 2015 ait rencontré à peu près les mêmes pathologies qui étaient dominées par les coliques (36 %) contrairement aux nôtres où les cas de boiteries ont représenté 24 %.

Figure 60 : Teigne chez un cheval

Figure 61 : Gale chez un cheval albinos

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RECOMMANDATIONS Le bien-être des équidés de trait ont fait l’objet de notre étude. Les résultats obtenus dénotent un état de bien-être peu satisfaisant, dans l’ensemble, en raison de plusieurs facteurs. Pour remédier à cet état, il importe, aussi bien aux décideurs, aux agents de la santé animale et aux éleveurs, de mener en synergie des actions qui pourront contribuer à l’amélioration du bien-être de ces animaux de grande utilité pour les communautés. C’est pourquoi, nous nous proposons dans cette dernière partie de formuler des recommandations à l’endroit de tous ces acteurs.  Aux Autorités administratives Le rô1e de l'état est primordial pour orienter et coordonner toutes les actions à mener pour la promotion de l’élevage et la protection des animaux. Ainsi nous recommandons, aux autorités administratives, les actions suivantes : -

renforcer la règlementation en matière de BEA en général et de celui des équidés de trait en particulier conformément aux lignes directrices de l’OIE et de la FAO ;

-

appuyer les actions des ONG comme la SPANA qui œuvrent pour le BEA ;

-

renforcer les capacités des acteurs (professionnel de la santé, éleveurs) au BEA à travers la formation et l’éducation ;

-

assurer la sécurité dans le pays pour aider les éleveurs à faire face aux multiples problèmes dont le vol d’ânes ;

-

réglementer davantage l’exploitation des ânes pour préserver le cheptel asin de l’abattage massif pour l’exportation

 A la Direction Nationale des Services Vétérinaires (DNSV) et aux autres professionnels de la santé animale Dans son plan d’action, en plus de l’accent mis sur les animaux de compagnies et les animaux de production, il y a lieu d’inclure les équidés de trait dans les politiques et les programmes de développement de l’élevage au Mali. En outre, les actions suivantes sont recommandées : -

actualiser et appliquer la réglementation en matière de BEA ; 92


-

former, éduquer et sensibiliser les propriétaires sur le bien-être des équidés de trait ;

-

appliquer en toutes circonstances les bonnes pratiques mettant l’accent sur le BE des équidés.  A la SPANA et aux autres agents de la santé animale

-

renforcer et élargir les programmes de formation, d’éducation et de sensibilisation des propriétaires d’équidés au Mali ;

-

promouvoir et collaborer avec d’autres associations et organisations de protection animale au Mali ;

-

renforcer le plaidoyer pour le BEA au Mali.  Aux éleveurs

La plus grande responsabilité, en matière du bien-être des équidés de trait, revient aux propriétaires et aux usagers. À cet égard, nous proposons les recommandations suivantes : -

réduire la charge de travail à la capacité des animaux en évitant les surcharges ou les surmenages ;

-

construire un habitat adéquat aux équidés de trait ;

-

fournir une eau et une nourriture qui répondent aux besoins des animaux en augmentant le nombre d’abreuvement surtout en saison sèche, renforcer la ration alimentaire grâce à d’autres suppléments surtout en saison sèche (minéraux et vitaminés) ;

-

éviter les mauvaises pratiques telles que les coups, le fouet, l’utilisation d’animaux âgés, trop jeunes, malades ou gestantes, etc.

-

adopter des bonnes habitudes concernant le traitement des animaux en faisant une bonne gestion des maladies, une vermification régulière, et un soin régulier des pieds ;

-

utiliser des équipements adéquats (harnais, mors, charrette, etc.) ;

-

renforcer les capacités en conduite des équidés et leur BE

-

collaborer étroitement avec les services (publique, privé) et les ONG pour la promotion et la mise en œuvre des actions en faveur du BE des équidés de trait. 93


CONCLUSION Le Mali est un pays où l’élevage et l’agriculture constituent la base du développement socio-économique. En effet, avec son important cheptel, le Mali se place parmi les principaux pays d’élevage en Afrique avec la production annuelle de millions de bovins, ovins, caprins et de volailles. De par les effectifs, les productions de denrées alimentaires et la vente d’animaux sur pied, l’élevage contribue au développement du pays. Bien que jouant un rôle socio-économique majeur, les animaux d’élevage ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, parmi ces animaux, les équidés de trait sont relégués au second plan par rapport aux ruminants et les volailles. En plus, ces équidés effectuent des tâches particulièrement pénibles dans des conditions très difficiles (surcharge, environnement malsain, inconfort, insécurité, etc.). Ainsi, en milieu urbain, ils sont utilisés pour le transport des matériaux de construction, de marchandises, d’eau, de personnes mais aussi dans le transport d’ordure (cas des ânes). En milieu rural, ils interviennent dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage afin de diminuer les efforts physiques fournis par l’homme et de gagner du temps. En plus de ces utilités économiques, les équidés de trait ont aussi une utilité sociale, car ils permettent d’améliorer le statut de leurs propriétaires au sein de la communauté. Ces animaux sont, par conséquent, des atouts contribuant à l’amélioration des conditions d’existence des ménages surtout démunis. Cependant, la non reconnaissance, à sa juste valeur, de tous ces rôles fait que ces équidés de trait continuent d’être négligés et/ou ignorés non seulement par les politiques et les programmes nationaux, mais aussi par leurs propriétaires. Ce qui se traduit par le fait que ces équidés sont, le plus souvent, victimes de nombreux abus et maltraitance comme les charges excessifs, les coups de bâton, les harnachements de mauvaise qualité, les plaies mal soignées, la malnutrition, la vie en plein air, etc. Pourtant, à réfléchir un tout petit peu sur ce qu’ils apportent, il est aisé de faire admettre qu’ils ne méritent pas tout ça. C’est en vue de pallier cette négligence non méritée et injustifiée vis-à-vis des équidés de trait, que l’OIE, la FAO et autres Organisations (nationales, sous régionales et

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internationales) mettent l’accent sur la prise en compte urgente et pérenne du bien être des équidés de trait au niveau mondial. Au Mali, seule la SPANA œuvre pour la protection et le bien-être, de ces animaux. En effet, grâce à ses différents programmes (vétérinaire, éducatif, d’équithérapie) et à l’appui à la santé et à la production animale dans le nord du Mali, cette ONG contribue fortement au bien-être des équidés de trait à travers des soins prodigués gratuitement, la formation et la sensibilisation des agents de la santé animale et des propriétaires d’équidés, le soutien aux handicapés mais aussi par son appui à l’élevage du Nord. C’est dans le cadre de contribuer à une meilleure connaissance de l’état du bien-être des équidés de trait que cette étude sur « l’état du bien-être des équidés de trait dans les zones suivies par la SPANA au Mali » et en se fixant comme objectif général: évaluer l’état du bien-être des équidés de trait dans les zone ciblées afin de faire des recommandations en vue d’améliorer cet état. De façon spécifique, l’étude vise à caractériser les conditions d’élevage de ces équidés et à apprécier leur bien-être dans le contexte malien. Pour ce faire, nous avons réalisé des enquêtes dans huit localités réparties dans trois régions du Mali (Bamako, Koulikoro et Ségou). Dans ces régions, des informations ont été collectées auprès de 476 propriétaires d’ânes et de chevaux. Ces propriétaires étaient majoritairement des hommes (96,2 %). Une grande partie d’entre eux n’avaient aucun niveau d’instruction (40,1 %) et d’autres étaient à des niveaux très faibles. L’âge des propriétaires varie entre 20 et 50 ans pour la plupart. Les informations issues des entretiens ont permis d’avoir une idée sur les caractéristiques des animaux et de leurs propriétaires, sur la conduite de leur élevage (alimentation, habitat, reproduction, comportement, la prophylaxie utilisée). Des observations effectuées, sur le terrain, ont également permis d’apprécier l’état du pelage, la NEC, la présence ou l’absence de blessures et de maladies. Tous ces outils et approches ont permis d’aboutir aux résultats suivants : -

les équidés de trait sont représentés par les mâles à 88,2 %. Ces animaux ont un âge compris entre 5 et 9 ans pour 68 % des animaux. La répartition de ces équidés était

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différente en fonction des localités. En effet, en zone urbaine, il y a plus d’ânes que de chevaux, la tendance était contraire en zone rurale ; -

le type d ‘activités effectué par les équidés est différent en fonction des zones et des espèces animales. Le ramassage d’ordure représente 45 % des activités et concerne les ânes à 99 % ; le transport de matériaux divers représente 40,4 % des activités avec une dominance d’utilisation des chevaux à 65,3 %; le travail champêtre concernait 27,4 % des équidés et est majoritairement réalisé par les chevaux à 97,3 %, puis 3,1 % des équidés faisaient le transport de personnes et enfin le reste était dans d’autres activités ;

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le temps de travail des chevaux était raisonnable, car il était compris entre 1h et 3h ; par contre ceux des ânes était plus long et se situait majoritairement entre 4 et 6 h par jour ;

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quant à l’alimentation des équidés, elle était composée d’herbe fraîche à 98,7% et une quantité de concentré comprise entre 1 kg et 2 kg composé du mil à 42,3 %. Cette ration était distribuée à volonté dans 86,3% des cas ;

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l’abreuvement se faisait avec de l’eau du puits à 67,2 %, en deux fois pour la plupart (44,5 %) ;

-

aucun habitat n’est construit pour 77,5 % des équidés de trait. Durant toute l’année, ces animaux sont exposés à différentes intempéries ;

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bien qu’aillant pas d’habitat, leurs points d’attache sont régulièrement raclés dans 40 % des cas ;

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99,7 % des équidés de trait sont entiers, mais seul 33,4 % sont en contact avec d’autres congénères de sexe opposé ;

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87,6 % des chevaux reçoivent quotidiennement un bain, ce qui n’est pas le cas des ânes qui n’en reçoivent quasiment jamais ;

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grâce aux soins majoritairement dispensés par la SPANA, les animaux ont reçu, au moins, une fois un ou plusieurs traitements à 81,8 % chez les chevaux et à 76,5 % chez les ânes;

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la prévention n’est pas de mise pour ces animaux car seulement 2,8 % des équidés ont reçu des vaccinations ;

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-

de l’état des animaux on retient qu’ils étaient majoritairement calmes, avaient un pelage terne, des sabots en assez bon état et une NEC bonne pour les chevaux et assez bonne pour les ânes ;

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53,7 % des propriétaires possédaient des harnais en bon état ;

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la présence de blessures était notée sur 52,6 % des équidés et ces blessures étaient dues principalement au mauvais harnachement puis aux coups de bâtons et d’autres causes comme les morsures entre animaux, les accidents de circulation, les chutes etc. ;

-

sur notre échantillon, 22,5 % des équidés avaient des maladies. Les maladies les plus rencontrés étaient les boiteries, les coliques, la cécité, les carences, le tétanos, les abcès, les hématomes, les parasitoses sanguines, la gale, la lymphangite, l’inappétence, l’incontinence urinaire et d’autres mineures affections.

L’analyse de tous ces paramètres nous a, par la suite, permis d’évaluer le bien-être des équidés de traits, dans les zones suivies par la SPANA au Mali. Il en résulte de cette analyse que le bien être des équidés n’est pas tout à fait satisfaisant comme l’on pouvait s’y attendre. Par conséquent, il conviendrait d’y apporter des améliorations notamment au niveau de l’alimentation, l’habitat et les conditions de travail de ces animaux. C’est la raison pour laquelle des recommandations ont été formulées aux différents acteurs impliqués dans l’élevage et l’utilisation des équidés de trait dans les zones enquêtées mais également dans tout le Mali.

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ANNEXES

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ETAT DU BIEN-ETRE DES EQUIDES DE TRAIT DANS LES ZONES SUIVIES PAR LA SPANA Résumé Le Mali est un pays où l’élevage et l’agriculture constituent la base du développement socioéconomique. Le cheptel malien est constitué d’un effectif considérable composé essentiellement des bovins, ovins, caprins, volailles et des équidés. Ces derniers sont moins considérés malgré les rôles socio-économiques importants qu’ils jouent au profit des populations. Au cours de leurs activités, les équidés de trait subissent de nombreux manquements à leur bien-être. La présente étude a été menée dans le but d’évaluer le bienêtre des équidés de trait dans les zones suivies par la SPANA au Mali. Pour ce faire, une enquête mixte (quantitative et qualitative) a été réalisée auprès des charretiers. Au total, 476 propriétaires d’équidés ont répondu aux questionnaires dans trois régions du Mali (Bamako, Koulikoro et Ségou). Les observations montrent que les animaux sont majoritairement calmes, avec des sabots en assez bon état et une NEC bonne pour les chevaux et assez bonne pour les ânes. Les travaux des équidés consistaient généralement au ramassage d’ordure (45 %), au transport de matériaux divers (40,4 %), aux travaux champêtre (27,4 %) et au transport de personnes (3,1 %). Ces travaux sont repartis sur 1 et 3h chez les chevaux et 4 et 6h chez les ânes. Les équidés de trait sont alimentés à volonté dans 86,3% des cas avec une ration constitué essentiellement d’herbe fraîche. A cela, s’ajoute une quantité de concentré compris entre 1et 2 kg et un abreuvement en deux fois avec une eau de puits pour la plupart. L’analyse montre que 77,5% des propriétaires ne disposent d’aucun habitat pour leur animal. Néanmoins, 40% des propriétaires effectuent régulièrement le raclage de leurs points d’attache. La quasi-totalité (99,7 % des animaux observés sont entiers mais seul 33,4 % sont en contact avec d’autres congénères de sexe opposé. Environ 87,6 % des chevaux reçoivent un bain tandis que les ânes n’en reçoivent quasiment jamais. 4/5 des chevaux contre seulement 3/4 des ânes ont reçu au moins une fois un traitement. Plus de la moitié des animaux ont des harnais en bon état. En outre, la présence de blessures était effective sur 52,6% des équidés et cette situation étaient dues principalement au harnachement. Il en résulte de cette analyse que le bien être des équidés n’est pas tout à fait satisfaisant comme l’on pouvait s’y attendre. Par conséquent, il conviendrait d’y apporter des améliorations notamment au niveau de l’alimentation, l’habitat et les conditions de travail de ces animaux.

Mots clés : Bien-être animal, équidés de trait, SPANA, Mali Mlle Awa Sadio YENA, Tel : +221778871228/ +223 66 75 80 79 Adresse : Banankabougou Extention, Bamako, MALI Email : awayena2@gmail.com / awayena@yahoo.fr


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