RÉFLEXIONS DE L’ANIMATRICE : MÉTHODES ANCIENNES, NOUVEAUX ENSEIGNEMENTS Nina Benjamin (Labour Research Service et Gender At Work)
Un après-midi très chaud de novembre 2018. Nous nous trouvons à l’Hôtel 5/10 de Freetown pour la deuxième session d’apprentissage entre pairs. Le générateur ronronne très fort et je cherche à me faire entendre. Il y a comme un air d’expectative dans la salle. Le Sierra Leone Teachers Union a promis un spectacle sur la violence liée au genre en milieu scolaire (VGMS), par un groupe de garçons et de filles issus de la plus grande école musulmane de Freetown, la Muslim Congress Senior Secondary. Dans la première session d’apprentissage entre pairs, l’équipe de changement du SLTU avait souligné l’importance du théâtre dans le travail du syndicat. Salimatu, une des membres de l’équipe de changement, avait annoncé : « je suis une actrice qui adore monter sur les planches » et les autres membres de l’équipe avaient évoqué l’importance du théâtre communautaire pour faire de la sensibilisation dans le contexte d’une société qui compte des taux d’alphabétisation relativement faibles. Selon les données démographiques de l’UNESCO de l’d’Index Mundi14, en 2013, le taux d’alphabétisation des adultes était de 32,43 %, plaçant la Sierra Leone à la 154e place sur 158 pays. Semblable à la Sierra Leone, la Gambie est citée avec un taux d’alphabétisation des adultes de 41,95 % la même année. Il était donc logique que les plans d’action des équipes de changement des syndicats de ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest intègrent le théâtre comme instrument pour
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