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Blairwood university T3 Challenge sur le campus Anna B. Doe

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Publié par JUNO PUBLISHING

2, rue Blanche alouette, 95550 Bessancourt

Tel : 01 39 60 70 94

Siret : 819 154 378 00015

Catégorie juridique 9220 Association déclarée http://juno-publishing.com/

Challenge sur le campus

Copyright de l’édition française © 2024 Juno Publishing

Copyright de l’édition anglaise © 2021 Anna B. Doe

Titre original : Kiss To Defy

© 2021 Anna B. Doe

Traduit de l’anglais par Sarah Laurent

Relecture et correction par Yzalia Corrections

Conception graphique : © Qamber Designs

Tout droit réservé. Aucune partie de ce livre, que ce soit sur l’ebook ou le papier, ne peut être reproduite ou transférée d’aucune façon que ce soit ni par aucun moyen, électronique ou physique sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans les endroits où la loi le permet. Cela inclut les photocopies, les enregistrements et tout système de stockage et de retrait d’information. Pour demander une autorisation, et pour toute autre demande d’information, merci de contacter Juno Publishing : http://juno-publishing.com/

ISBN : 978-2-38440-669-2

Première édition française : février 2024

Première édition : juillet 2021

Édité en France métropolitaine

Table des matieres

Avertissements

Remerciements

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 29

Chapitre 30

Chapitre 31

Chapitre 32

Chapitre 33

Chapitre 34

Chapitre 35

Chapitre 36

Chapitre 37

Chapitre 38

Chapitre 39

Chapitre 40

Chapitre 41

Chapitre 42

Chapitre 43

Chapitre 44

Chapitre 45

Chapitre 46

Chapitre 47

Chapitre 48

Chapitre 49

Chapitre 50

Chapitre 51

Épilogue

À propos de l’Auteur

Résumé

Avertissements

Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.

Ce livre contient des scènes sexuellement explicites et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertissement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous avez effectué votre achat. Merci de stocker vos fichiers dans un endroit où ils ne seront pas accessibles à des mineurs.

Remerciements

Quelle épopée ! Je savais avant même de commencer qu’écrire cette histoire ne serait pas facile. Et il s’est avéré que j’avais raison. Rei et Zane étaient difficiles à coucher sur le papier. Non seulement ce livre est riche en sports avec tous les détails sur le patinage artistique, ce qui est joli quand on le regarde de loin, et comprend plus que j’aurais pu imaginer, mais il traite également du sujet sensible du racisme aux États-Unis.

Je ne vous dirai pas que je suis une experte en la matière. Je suis aussi loin d’en être une que je peux l’être. Non seulement je suis une femme blanche, mais je suis une femme blanche qui vit dans un petit pays à majorité blanche d’Europe centrale. Je pourrais compter sur les doigts d’une main le nombre de BIPOC que j’ai rencontrés dans mon pays. Ce chiffre augmente un peu plus si je compte mes voyages. Ce que je peux vous dire avec certitude, c’est

que je n’ai jamais, pas une seule fois, vu et jugé les gens en fonction de leur couleur de peau. Je regarde le cœur des gens, parce que pour moi, c’est la seule chose qui compte. Cela me fait vraiment mal de regarder les informations et de voir la couverture médiatique des États-Unis et de tout ce qui s’y passe. Dans mon esprit et dans mon cœur, je n’arrive tout simplement pas à comprendre comment de telles choses peuvent arriver dans un pays comme les États-Unis d’Amérique, qui a été construit sur le rêve de liberté et d’égalité pour tous.

Mais ce n’est pas pour cela que j’ai choisi d’écrire cette histoire. Si vous m’avez lue dans le passé, vous le savez déjà. J’aime tout simplement la diversité. J’ai écrit sur un personnage aveugle dans Premiers pas sur le campus, sur les troubles d’apprentissage dans Rules, sur l’image corporelle et les troubles de l’alimentation dans Habits. J’ai écrit sur l’alcoolisme et la toxicomanie ; j’ai écrit sur les agressions sexuelles ; j’ai écrit sur un personnage croate, qui n’est peut-être pas diversifié pour moi, mais l’est pour beaucoup de mes lecteurs.

Je fais cela parce que j’aime écrire des histoires réelles ; j’aime donner une voix aux choses qui, selon moi, comptent et devraient être davantage abordées dans notre vie de tous les jours. Je les écris parce que je veux que tout le monde soit heureux pour toujours, parce que tout le monde le mérite. Et je ne peux qu’espérer que je le ferai d’une manière respectueuse et que les gens pourront se connecter à mes personnages et à leurs histoires. Parce que c’est la seule chose que je veux. Et j’espère que j’ai réussi à le faire aussi avec ce livre.

Je tiens à remercier tout particulièrement Korrie Noelle pour avoir offert aux auteurs un espace sûr afin de parler de la diversité et de ce que signifie écrire

de manière diversifiée, pour nous avoir accueillis et nous avoir aidés à donner vie à nos histoires. C’est grâce à elle et à son incroyable groupe que j’ai trouvé un lecteur sensible au personnage de Zane.

Merci, Mel Walker, d’avoir pris le temps de lire cette histoire et d’aborder certains problèmes que j’avais négligés dans la première ébauche. Merci d’avoir travaillé avec moi afin d’améliorer le personnage de Zane, mais aussi les personnages qui l’entourent.

Comme toujours, je tiens à remercier mes magnifiques lecteurs bêta d’avoir travaillé avec moi. Ce processus serait bien plus difficile sans leur contribution et sans tous les complots avec lesquels ils m’aident. À Melody, Carrie, Nina et Summer – Je vous aime, mes amis !

Aux merveilleux membres de ma Street Team et à tous les blogueurs qui m’ont aidée à promouvoir ce livre, merci beaucoup.

Et à vous, mes lecteurs. Merci d’avoir lu mes livres et d’aimer ces personnages autant que moi.

En attendant le prochain livre, Anna.

Notre plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever à chaque chute. – Confucius

Challenge sur Le campus

Blairwood University #3

Anna B. Doe

Chapitre 1 REI

Ça doit être par ici, quelque part…

Je regarde à gauche et à droite tandis que je conduis lentement à travers le campus, à la recherche de ma chambre. Pour une université relativement petite, Blairwood ressemble à un labyrinthe dans lequel on pourrait facilement se perdre.

Ma tête bouge au rythme de la dernière chanson de Demi Lovato tandis que j’atteins aveuglément mon gobelet de café, la seule chose qui me maintient éveillée depuis mon arrivée à Boston, seulement pour emballer mes affaires et conduire directement à Blairwood ensuite. Mais puisque mon attention est sur la route, au lieu de saisir le gobelet, je parviens d’une manière ou d’une autre à le heurter, renversant le contenu sur la console, sur moi-même et sur le sol. Merde.

Je me penche sur le côté pour le redresser et sauver ce qu’il en reste, mais quand je relève la tête, je vois un gars devant moi. Il tourne la tête dans ma direction, nos yeux se croisant pendant une fraction de seconde.

Je retiens mon souffle et presse la pédale de frein. Mon cœur bat à toute vitesse, les battements résonnant dans mes oreilles alors que la voiture s’arrête brusquement, faisant basculer mon corps en avant.

Mon Dieu ! J’ai failli tuer quelqu’un.

Mes mains serrent le volant fermement tandis que j’essaie de forcer ma respiration à se calmer et de contenir ma panique. Ma main droite est collante à cause du café, mais je suis trop stupéfaite pour m’en soucier.

J’ai failli renverser quelqu’un. Je crois que je vais vomir.

Je me penche en avant, mon front appuyé contre le volant.

Reprends-toi, Rei.

J’inhale profondément, comptant jusqu’à trois avant de relâcher lentement mon souffle. Je répète le processus deux fois de plus jusqu’à ce que le tintement dans mes oreilles s’estompe. Débouclant ma ceinture de sécurité, je sors de la voiture.

Hé, est-ce que ça v…

Tu es complètement cinglée ?

Le gars s’aide du capot de ma voiture pour se redresser et me fixe d’un regard furieux. Il est grand, bien plus d’un mètre quatre-vingts. Ce qui signifie qu’il fait plus d’une tête de plus que mes un mètre cinquante, son ombre s’étendant sur moi.

Je suis tellement désolée, je ne voulais pas…

Me renverser ? finit-il avant que je puisse parler.

Il croise les bras sur sa large poitrine, un biceps tatoué qui saille sous son tee-shirt noir.

Heu… oui.

Je remets une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Je n’ai pas l’habitude de renverser des gens.

Ses sourcils se lèvent.

Mais tu as l’habitude d’utiliser ton téléphone en conduisant ?

Il regarde ma toute nouvelle Mercedes, marmonnant quelque chose qui ressemble à « fille de riche », avant de retourner son attention vers moi.

Ses yeux verts, en complet contraste avec sa peau noir foncé, me détaillent de la tête aux pieds. Ils sont si lumineux qu’ils me laissent sans voix. Je ne pense pas avoir déjà vu une telle nuance légère sur une personne noire auparavant, mais elle lui va si bien. Comme deux pierres précieuses brillantes illuminant le ciel nocturne.

Il est magnifique.

Ou du moins, il le serait, s’il ne me regardait pas de travers. Je sens mes joues rougir sous son regard critique.

Je n’étais pas en train d’utiliser mon téléphone ! protesté-je, en appuyant ma main sur ma hanche. J’essayais d’attraper mon café, mais je l’ai renversé, et pendant que j’essayais de redresser mon gobelet, tu es apparu de nulle part.

Je regarde dans la rue.

Je ne vois même pas de passage piéton ici.

Je lève un sourcil en défi. S’il peut être désagréable, moi aussi.

Ses yeux se rétrécissent légèrement.

On ne t’a pas appris à regarder devant toi quand tu conduis ?

On ne t’a pas appris à ne pas être désagréable ?

Respire profondément, Rei.

J’ai essayé de m’excuser, mais tu ne m’as même pas laissé finir avant de m’attaquer.

Tu aurais pu me tuer !

Eh bien, peut-être que tu aurais dû y réfléchir avant de traverser la route là où il n’y a pas de passage piéton !

Eh bien, peut-être que tu aurais dû réellement regarder la route au lieu d’agir comme si la route était ton Coffee-shop.

Il secoue la tête.

Sérieusement, tu crois qu’on a besoin de ça ? Une autre fille de riche qui pense que le monde lui appartient ?

Hein ?

C’est quoi ton problème, bon sang ?

J’enfonce mon doigt dans sa poitrine.

Je ne t’ai pas percuté. Je me suis arrêtée pour vérifier si tu allais bien, même si tu ne m’as pas laissé finir avant de m’attaquer.

Peu importe.

Il lève les mains en l’air, faisant un pas en arrière.

Je n’ai pas le temps pour ces conneries.

Il se retourne et commence à s’éloigner.

Essaie de ne pas tuer quelqu’un d’autre, Pixie.

Argh !

Je frappe du pied, lançant des regards furieux à son dos qui s’éloigne. L’enfoiré ne prend même pas la peine de regarder avant de traverser la route.

Et c’est moi qui suis en tort ?

En me retournant, je rentre comme une furie dans la voiture.

Sérieusement, si c’est le début de mon année, peut-être que je devrais

simplement faire demi-tour et foutre le camp d’ici tant que j’en ai encore l’occasion.

Non, tu ne vas pas faire demi-tour, murmuré-je en redémarrant la voiture et en continuant soigneusement ma route. Tu l’as voulu depuis trop longtemps. Aucun géant aux yeux brillants et à la peau foncée ne se mettra en travers de ton chemin.

Je fais plus attention cette fois, mais aucun autre homme présomptueux ne se jette sur moi. Dieu merci. Il me faut dix minutes et deux fois le tour de l’endroit avant que je réalise que c’est ma résidence.

Au moment où je tourne vers le parking, mon téléphone sonne, les premières notes de la nouvelle chanson de Taylor Swift résonnant à l’intérieur de la voiture. Je jette rapidement un coup d’œil au support de téléphone avant d’appuyer sur le bouton de mon volant pour répondre à l’appel.

Salut, papa !

Salut, Puce, comment ça se passe ? Tu es bien arrivée ?

Je ris légèrement du surnom familier.

Je suis sur le point de me garer.

Tu ne devrais pas parler en conduisant.

Il me réprimande au moment où je vois une place de parking disponible et que j’active mon clignotant, vérifiant qu’il n’y a personne autour avant de garer la voiture à l’emplacement vacant.

C’est toi qui m’as appelée, lui rappelé-je.

Qu’est-ce que c’est que ces hommes qui me disent comment conduire ? Sérieusement.

Je vérifie une dernière fois que je suis bien garée avant de couper le moteur. Je saisis mon téléphone, coupe le haut-parleur et le porte à mon oreille, enlevant ma ceinture de sécurité.

D’ailleurs, je t’ai dit que je t’appellerais une fois arrivée. De plus, je suis responsable, j’utilise la connexion Bluetooth.

Je n’ai jamais utilisé mon téléphone en conduisant de ma vie, je ne ferais jamais ça.

Papa soupire de l’autre côté de la ligne, et je peux l’imaginer retirant ses lunettes et pinçant l’arête de son nez comme il le fait si souvent.

Je m’inquiète juste pour toi, c’est tout.

Je sais.

Je frotte ma nuque, sentant la tension monter dans mes muscles.

Attends, ce doit être le beau milieu de la nuit là-bas, non ?

Papa travaille pour une entreprise de technologie, et il est actuellement au Japon pour affaires. Il n’a pas pu refuser, car il travaille sur un projet assez important. C’est la seule raison pour laquelle il ne pouvait pas être là pour mon déménagement à l’université, même s’il était tardif.

Effectivement, mais j’ai dû me lever tôt pour une réunion avec le siège social sur la côte est.

J’entends des papiers qui s’agitent en arrière-plan.

Mais parlons d’autre chose. C’est comment, là-bas ?

Pas mal. En fait, je n’ai pas eu l’occasion de voir grand-chose puisque je viens d’arriver. Je suis juste passée par le bureau administratif pour obtenir ma carte d’étudiant, la clé de ma chambre et tout le tralala. J’ai discuté avec la dame, et elle m’a aidée à planifier mon temps sur la patinoire pour ce

semestre. Il ne devrait pas y avoir de conflits puisque seules l’équipe de hockey de Blairwood et une équipe locale d’amateurs l’utilisent, dis-je aussi décontractée que possible, bien que je ne me sente pas du tout détendue.

Papa n’était pas le plus heureux quand je lui ai annoncé ma décision de postuler à l’université cette année. Il voulait que je me concentre sur ma carrière de patineuse professionnelle, mais c’est ce que j’ai toujours fait.

J’ai été éduquée à domicile durant la plus grande partie de ma vie pour pouvoir suivre la saison de patinage exigeante toute l’année, et bien que j’adore patiner, ces derniers temps, une partie de moi a l’impression d’avoir manqué quelque chose aussi.

Je voulais le découvrir.

Me découvrir.

Nous avons discuté de l’université pendant la majeure partie de l’année dernière. Papa a essayé de raisonner avec moi, mais quand je décide quelque chose, il n’y a pas grand-chose que quelqu’un d’autre puisse faire. Il insiste sur le fait que c’est le caractère obstiné de maman, mais nous savons tous les deux que c’est vraiment son esprit professionnel sans état d’âme dont j’ai hérité.

En fin de compte, nous avons trouvé un compromis. J’ai accepté de ne prendre que la moitié de la charge de cours habituelle et d’avoir un semestre pour lui montrer que je peux concilier université et patinage. Beaucoup de choses dépendent de ces prochains mois, et je ne vais pas tout gâcher.

Tu as failli le faire, et tu n’as même pas encore atteint le campus, me rappelle une petite voix.

Bon, ce n’était pas entièrement de ma faute. Et puis, moins il en saura, mieux il se portera.

C’est bien. Tu as parlé à Alexeï ?

Il devrait arriver plus tard cette semaine, confirmé-je.

Très bien.

Je peux le voir hocher la tête.

C’est bien. J’esp…

Un bourdonnement en arrière-plan l’interrompt. Papa soupire.

Je suis désolé, chérie, je dois répondre. Le travail m’appelle. On se parle bientôt ?

Bien sûr, papa.

J’ouvre la portière et sors.

Bonne chance pour ta réunion.

Merci. On se parle bientôt, Rei.

Nous nous disons au revoir et raccrochons. En soupirant, je regarde autour de moi et me donne un moment pour observer le campus. Le lieu fourmille d’activité alors que les étudiants se mêlent, certains retrouvant leurs amis, d’autres portant leurs sacs et leurs cartons.

Apparemment, je ne suis pas la seule à ne pas avoir encore emménagé.

En marchant autour de ma Mercedes rouge, un cadeau de mon père pour avoir remporté mon premier Championnat National senior, suivi de près par celui de junior l’année précédente, je soulève le coffre et regarde deux grosses valises, deux sacs de sport, un matelas enroulé et quelques cartons. Toute ma vie réduite au contenu de mon coffre.

Ça va être tellement amusant, murmuré-je pour moi-même en sortant l’une des valises et en la posant par terre.

Selon les informations que j’ai obtenues au bureau administratif, on m’a attribué une chambre au quatrième étage d’un bâtiment sans ascenseur.

Je me retourne et regarde ma résidence, ma maison pour les mois à venir.

À l’extérieur, le bâtiment est en brique rouge, avec de larges escaliers en pierre menant à l’entrée.

Tu peux le faire, Rei, me dis-je à moi-même en prenant une profonde inspiration.

Mes doigts s’enroulent autour de la poignée de ma valise.

La tirer jusqu’au bâtiment est la partie facile ; la monter dans les escaliers jusqu’à la porte, moins. J’aurais peut-être dû envoyer un texto à mes nouvelles colocataires avec plus d’informations, mais entre la compétition, le retour à la maison, les bagages et la conduite jusqu’ici, ces derniers jours ont été fous.

Je soupire et halète tellement que l’on dirait que je n’ai jamais fait d’exercice de ma vie, et je risque probablement une crise cardiaque, mais cette satanée valise est tellement lourde.

Tenez la porte ! crié-je en apercevant deux filles en haut des escaliers, prêtes à entrer dans le bâtiment.

Elles se tournent au son de ma voix, me regardant avec intérêt.

Besoin d’aide ? demande la rousse.

Elle est grande, et pas seulement à la manière dont presque tout le monde est plus grand que mon mètre cinquante, mais vraiment grande. Elle fait probablement un mètre quatre-vingts. Ses cheveux auburn foncé sont

tirés en une haute queue de cheval, et elle porte l’un de ces tee-shirts épaules dénudées et un short en jean avec des tongs.

Je fronce les sourcils.

Hey, vous êtes…

Rei ?

Les deux filles échangent un regard, des expressions assorties sur leur visage.

Rei Mitchell-Nagasaki ?

C’est moi. Vous devez être Grace et Jade.

C’est improbable ! dit la brunette en riant.

Jade. La rousse est Grace.

Jade est quelques centimètres plus petite que Grace. Ses cheveux brun foncé tombent dans son dos, une épaisse couche d’eye-liner noir entourant ses yeux bleus perçants. Elle porte un jean tellement déchiré que je suis surprise qu’il tienne toujours sur ses hanches étroites, et un haut noir moulant.

Lorsque nous avons reçu nos affectations de chambre, je leur ai envoyé un e-mail et les ai trouvées en ligne. Nous avons discuté un peu, et elles semblaient gentilles. J’étais un peu inquiète quand j’ai découvert qu’elles étaient déjà amies, mais elles semblaient accueillantes, ce que j’ai apprécié. La dernière chose que je veux, c’est me sentir comme la troisième roue du carrosse toute l’année.

N’est-ce pas ?

Mes muscles des bras brûlent sous le poids de ma valise, me rappelant que je devrais soit me mettre en route, soit poser cette fichue valise et faire

une pause. La deuxième option devient de plus en plus attrayante chaque seconde.

Sacré poids ce truc.

Je monte difficilement les dernières marches avant de laisser la valise tomber par terre. Mes mains me font mal alors que le sang commence à circuler dans mes doigts engourdis.

Peut-être aurais-tu dû essayer avec une valise plus petite ? suggère Jade en levant un sourcil.

Je regarde la valise et je comprends ce qu’elle veut dire. La chose est presque aussi grande que moi.

J’y ai pensé, avoué-je en bougeant mes doigts pour chasser les petits picotements qui parcourent ma peau. Mais ensuite, j’ai réalisé que si je ne m’occupais pas de la plus grosse en premier, il n’y avait aucune chance que je puisse redescendre la chercher. Vivre dans la voiture a certainement ses avantages, tu ne trouves pas ?

À cela, elles éclatent toutes les deux de rire, et je les rejoins.

C’est pour ça, mon amie…

Jade me pointe du doigt.

Qu’il te faut engager des renforts. Des renforts ?

Grace pousse légèrement son amie.

Tout le monde n’a pas un frère aîné à l’université qui a plein d’amis footballeurs costauds pour porter leurs affaires, Jade.

Jade repousse son amie à son tour.

Je ne t’ai pas entendue te plaindre. D’ailleurs, ce n’était pas toute la bande, juste quelques-uns de ses amis les plus proches, et ils ne sont pas tous des joueurs de football.

Je regarde avec fascination les deux interagir. Bien que j’aie été entourée de filles toute ma vie, je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai eu une véritable amie. Probablement quand j’étais en maternelle.

Le patinage artistique est un sport très compétitif, et plus vous grimpez dans les échelons, plus il devient impitoyable. Il y a beaucoup d’intimidation et pas mal de trucs tordus qui se passent en coulisses la plupart du temps, alors j’essaie toujours de garder la tête basse et de me concentrer sur le patinage.

Ah oui, ça fait toute la différence.

Grace roule des yeux – ils sont d’un vert vif entouré de longs cils sombres, la seule trace de maquillage sur son visage – et tourne son attention vers moi.

Pourquoi ne nous as-tu pas dit que tu venais ? On t’aurait attendu et aidé.

Désolée, ça a été quelques semaines de folie.

Je passe ma main dans mes cheveux.

Je suis rentrée de ma compétition hier soir, et dès que je me suis levée ce matin, j’ai sauté dans la voiture et je suis venue ici. Je suis arrivée sur le campus il y a quelques minutes à peine.

Je regarde ma main toujours collante.

Mince, et maintenant, je vais devoir me laver les cheveux.

Grace regarde ma main.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

D’accord, tu ne croiras pas à ma chance, mais je traverse le campus, essayant de trouver le dortoir, quand je tends la main pour prendre mon café et que je renverse le gobelet partout, et juste au moment où j’essaie de sauver la situation, un gars traverse la route, et je le percute presque.

Les yeux de Jade s’écarquillent.

Tu plaisantes.

J’ai bien peur que non.

Qu’est-ce que tu as fait, alors ?

Je me suis arrêtée à temps. J’étais en panique dans la voiture et essayais de me calmer pour sortir et vérifier s’il allait bien, et quand je l’ai fait, il s’est acharné sur moi comme si c’était entièrement de ma faute. Bon, d’accord, je n’ai pas fait assez attention, mais personne ne l’a forcé à courir devant la voiture !

Quel connard !

Je secoue la tête, me rappelant toute la scène.

Sérieusement, j’espère juste ne pas avoir à le revoir.

À ce moment-là, un groupe de filles sort par la porte, donc nous devons nous déplacer pour les laisser passer.

Je suppose que c’est le signe que nous devrions continuer, hein ?

J’enroule mes doigts autour de la poignée de ma valise au moment où Grace fait de même.

Allez, laisse-moi prendre celle-là, et tu pourras prendre le reste.

Je m’arrête et la regarde.

Tu es sûre ?

Grace rit.

Je pense que je peux gérer ça.

Jade pose ses mains sur mes épaules et me pousse en bas des escaliers.

Rassemblons le reste de tes affaires et laissons Grace prendre de l’avance. On va t’installer en un rien de temps, et ensuite on pourra effacer ce qui s’est passé de ta mémoire.

Je ne peux qu’approuver l’idée.

Êtes-vous amies depuis l’école secondaire ? demandé-je alors que nous descendons les escaliers et traversons la rue où j’ai garé ma voiture.

J’ai jeté un coup d’œil à leurs profils Instagram et j’ai vu quelques-unes de leurs dernières publications de cet été. Dans presque toutes, elles étaient ensemble à New York.

J’aurais aimé ! On s’est en fait rencontrées cet été par l’intermédiaire d’une amie commune.

Je déverrouille ma voiture et ouvre le coffre avant de lui jeter un coup d’œil de côté.

Sérieusement ? Vous semblez tellement proches !

Jade sort une valise et un sac à dos, alors je prends mes deux sacs de sport.

On a eu une bonne affinité dès le début, je suppose ?

Jade hausse les épaules en attendant que je ferme le coffre et que je verrouille la porte avant de retourner vers le dortoir.

Mon frère sort avec sa meilleure amie.

Oh, c’est mignon.

Nous montons les marches, cette fois plus rapidement, et entrons dans le bâtiment. Jade fait signe à la fille assise à la réception, mais ne s’arrête pas, elle continue de marcher en direction de l’escalier.

Pas si tu dois passer des mois à les voir s’embrasser tout le temps, ditelle, mais l’affection pour son frère et sa petite amie est claire dans sa voix.

On les a laissés et on a passé du temps ensemble à la place, et voilà où nous en sommes.

Je secoue la tête.

Sérieusement, quelles étaient les chances que vous finissiez toutes les deux ici ?

C’était purement fortuit. Mais on a demandé à avoir la même chambre. C’était logique.

Oui.

Je hoche la tête.

Logique.

Si j’étais à leur place et que je connaissais quelqu’un qui venait à l’université avec moi, et que nous nous entendions bien, je préférerais partager une chambre avec ; moins de chances que les choses soient gênantes.

Tu nous as manqué la semaine dernière, cependant.

Jade me regarde.

Grace voulait finir d’aménager la chambre, cette fille est maniaque, je te le dis, mais elle ne voulait pas choisir quelque chose que tu pourrais ne pas aimer.

Je ne sais pas si elle est sérieuse, ou si elle essaie seulement de me faire sentir plus bienvenue, mais dans les deux cas, ça marche.

Ça m’est égal, vraiment. Après avoir séjourné dans toutes ces chambres d’hôtel, elles se ressemblent toutes et on ne remarque plus ce genre de choses.

Beaucoup de compétitions cette année ?

Je leur ai parlé un peu du patinage artistique quand nous avons échangé des SMS, car je devais avoir une explication pour ne pas avoir participé à la semaine d’orientation avec le reste des étudiants de première année.

Oui, la saison est longue.

Pour le dire en douceur.

C’est pourquoi je ne suis que quelques cours. J’essaie de trouver un moyen de concilier l’université et le sport.

La saison de patinage artistique dure toute l’année. Il y a des Championnats Régionaux, nationaux et mondiaux, pour n’en citer que quelques-uns des plus importants, et ceux sur lesquels j’ai décidé de me concentrer cette année pour me préparer aux qualifications pour les Jeux d’hiver.

Je ne comprends même pas pourquoi tu suis des cours.

Jade secoue la tête.

Athlète professionnelle et étudiante. La prochaine fois que mon frère se plaindra, il va m’entendre pendant des jours.

Ne me remercie pas, dis-je en riant.

Vraiment. Il se plaint toujours de… Oh mon Dieu, tu triches ! crie

Jade.

Je lève les yeux et vois que nous avons enfin rattrapé Grace sur le dernier palier. Elle discute tranquillement avec un grand gars qui porte ma valise en haut des escaliers.

Grace se retourne, un sourire innocent aux lèvres.

Je ne savais pas qu’il y avait des règles. En plus, j’ai appris de la meilleure.

Jade lui lance un sourire.

C’est vrai.

Grace roule des yeux devant son amie avant de se tourner vers moi. Estce que le terme « girlmance » existe ? Si c’est le cas, Jade et Grace en sont la définition, et je suis légèrement – d’accord, beaucoup – jalouse.

Rei, voici Marcus, il est au troisième étage, mais il a eu la gentillesse de se proposer pour porter ta valise en haut.

Marcus regarde par-dessus son épaule, ses yeux clairs me scrutant de la tête aux pieds.

Eh bien, bonjour.

Un sourire digne d’une publicité illumine son visage.

Il est mignon, je dois le lui accorder.

Avec des cheveux brun doré, de longs cils et un sourire ravageur, je ne serais pas surprise s’il était mannequin ou quelque chose du genre. Il est de quelques centimètres plus grand que Grace, et ses épaules sont larges, son corps élancé.

Salut.

Je souris en retour, c’est impossible de ne pas le faire.

Désolée de te faire travailler.

Ce n’est pas un problème, c’est toujours un plaisir d’aider une belle dame.

Le sourire de Marcus s’agrandit, puis il me fait un clin d’œil.

Je sais qu’il plaisante – enfin, du moins je le pense –, mais mes joues rougissent quand même.

Ne flirte pas avec notre nouvelle amie, Marcus.

Grace lui pince le côté.

Ignore-le, il ne peut pas s’en empêcher.

Quoi ? Pourquoi ?

Marcus place sa main sur son cœur de manière dramatique.

Est-ce ainsi que tu remercies quelqu’un de t’aider ?

Tu sais pourquoi, nous t’avons bien cerné ces derniers jours.

Marcus secoue la tête.

Je ne sais pas de quoi tu parles.

Bien sûr que tu ne sais pas, dit Jade en lui tapant l’épaule.

Nous plaisantons alors que nous montons les dernières marches jusqu’au quatrième étage. Bien que je sois en pleine forme, je suis légèrement essoufflée d’avoir monté quatre étages avec deux lourds sacs de sport. La transpiration recouvre mon corps, faisant coller ma chemise à ma peau.

En soufflant, je regarde les portes, certaines ouvertes, d’autres fermées, mes yeux scannant les numéros sur la surface en bois dur.

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