Revue Vie Chrétienne n°21

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Chercher et trouver Dieu

Témoignages

« Après quoi cours-tu ? » La course effrénée du rythme quotidien peut parfois nous faire oublier notre corps. Jusqu’où ?

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lot que dans le cadre extra-professionnel. Car quand la santé va, rien ne vous arrête ! J’ai tiré allègrement sur la corde, négligeant le sommeil et les temps de repos, pour aller au bout d’engagements professionnels et associatifs. À 35 ans passés, j’ai commencé à sentir mes limites physiques et surtout à entendre : « Batteries à plat, faites attention ». Mon médecin, jusqu’alors un inconnu pour moi, est devenu un visage familier. Première prise de conscience : la machine peut tousser et s’user. Je dois me mettre à son écoute.

© Barbara Strobel

Dans ma famille, nous sommes des résistants. Entre mon frère et mes sœurs, ce fut longtemps à celui qui tiendrait sans arrêt de travail. Jamais malades, jamais une opération ! Nous sommes des privilégiés : la santé est un héritage qui nous a été transmis et qui nous a rarement trahis. J’ai donc appris à vivre à cent à l’heure, croquant la vie à pleines dents tant au bou-

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Dans ma famille encore, le goût de l’activité sportive n’est pas une marque de fabrique. Mon oncle a tout de même réussi à me transmettre le virus du tennis. J’ai joué à un bon niveau. Mais avec un boulot dont je ne maîtrisais pas les horaires, j’ai arrêté pour m’élancer dans un autre sport : la course quotidienne rythmée par les rendez-vous pro, les repas entre amis qui se terminent tard, les réunions CVX, les week-ends aux quatre coins de France… Jamais le temps de me poser et de faire attention à moi. Jusqu’à ce que je ressente le besoin de refaire de l’exercice. Nouvelle prise de conscience.

Ma communauté locale entendit mon désir. Grâce à elle, j’ai trouvé un club d’entraînement de footing et gagné en bien-être. « Après quoi cours-tu ? », m’a-telle aussi demandé. Trop attachée à vouloir rendre service et à être disponible pour les autres, je refusais inconsciemment de prendre soin de moi. Souvent, les excès cachent une faiblesse. De fait, j’évitais de m’occuper de moi car je ne m’aimais pas. Mon corps et moi, on cohabitait, presque étrangers l’un à l’autre. Étonnamment, les arrêts de travail et la reprise du footing nous ont réconciliés. Par ailleurs, j’étais poursuivie par ce commandement de Jésus : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Mais comment aimer mon prochain en portant un regard négatif sur moi ? Avec le temps, j’ai découvert que Dieu m’aimait telle que j’étais, y compris physiquement. Je décidais alors d’arrêter de me comparer aux autres et d’apprendre à reconnaître mes atouts. J’ai commencé ainsi à m’accepter et à m’aimer. De là j’ai eu envie de plaire. Chemin faisant, j’ai rencontré celui qui m’aime aujourd’hui pour ce que je suis. Et à ses yeux… je deviens belle et aimante ! Véronique


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