Si tu peux... vas-y ! Gérard Feldzer

PAYS : France

RUBRIQUE : À table

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SURFACE : 1 % PERIODICITE : Quotidien

4 juin 2016 - N°22338

À TABLE EN BREF GÉRARD FELDZER raconte ses souvenirs de pilote d’avion aventurier dans Si tu peux… vas-yy ! Le destin d’une pupille de la nation, devenue commandant de bord (XO).

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PAYS : France

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JOURNALISTE : Caroline Hamelle

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10 juin 2016 - N°348

Y a-t-il un smartphone dans iavion ?

Associée à La compagnie Vueling, La marque Stradivarius vient de tester son premier pop-up store numériquedans Les airs. Coup de com ou changement de haut voL? ParCarolineHAMELLE

l y a quelques semaines,la griffe Stradivarius, propriété du géant espagnol Inditex, a proposé à une poignée de biogueuses une escapade à Split, en Croatie. Jusqu'ici, rien de grave. La petite sœur de Zara a bien le droit de faire ce qu'elle veut pour s'attirer l'intérêt de quelques influenceuses. Ce qui est vraiment innovant, c'est qu'elle leur a permis d'utiliser leur smartphone en plein vol pour se connecter à un pop-up store numérique via me application. Le but : proposer une expérience shopping à 10000 m d'altitude. Pas de quoi crier au privilège, car c'est une pratique qui va bientôt nous sembler normale. Le ciel ne sera plus le seul endroit de la terre où l'on est injoignable.

Depuis 2014, l'EASA (l'Agence européenne de sécurité aérienne) permet aux voyageurs d'utiliser leurs appareils électroniques tout au long d'un vol, hors mode «avion». Une autorisation sansintérêt puisque très peu d'avions proposaient du réseau. Mais c'est en train de changer. «Les compagniesaériennes équipent leurs avions d'antennes spéciales,installées sur le toit, qui communiqueront avec un satellite afin de proposer un réseau différent de la 4G pour se connecter en portail privé, comme dans les hôtels», explique Gérard Feldzer, consultant en aéronautique et auteur de Si tu peux... vas-y ! | (éd. Xo). En 2020, tous les avions d'Air France devraient offrir ce service. Quant à ceux qui s'inquiètent que les avions deviennent les nouveaux salons où l'on cause, pas de panique : les compagnies pourront bloquer les appels.

Ouf...»

I

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PAYS : France

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JOURNALISTE : Ludovic Perrin

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12 juin 2016 - N°3622

Gérard Feldzer « J'ai un côté Pierre Richard » C'est le spécialiste des avions.

L'ex-commandant de bord chez Air France se raconte aujourd'hui, de son amour de l'air et de l'eau à ses batailles politiques avec Coluche et Nicolas Hulot LUDOVICPERRIN #

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Non content de piloter, vous marchez sur l'eau.

J'ai un copain, un original qui s'habille en Jésus. Un jour, àl'aide d'un mécanisme de son invention, il m'a emmené sur la Seine. Devant le Palais-Bourbon, la police fluviale nous aarrêtés. Interdit de marcher sur l'eau, est-il marqué sur le PV. On s'est retenus de rire.

L'eau, comme le ciel, c'est ne pas être sur terre. Vous avez toujours regardé en l'air?

Mon père, que je n'ai pas connu [il meurt en 1944 quand Gérard Feldzer avait 6 mois], était asthmatique. Il n'a pu être pilote.

Mais ses deux frères l'étaient. Dès 1933, ils sont devenus pilotes de chasse. L'un est parti en Espagne se battre au côté des Républicains. L'autre, Constantin, a combattu sur le front russe. Probablement ai-je pensé à lui quand je me suis présenté à l'école de l'aviation civile. Jusque-là, je n'étais pour lui qu'un petit con qui ne valait pas grand-chose. Là, il m'a reconnu.

Que voit-on d'en haut?

Sa famille disséminée?

Je viens d'une famille de migrants russes. La Révolution les a contraints àl'exode. Certains sont partis aux États-Unis, d'autres en France. La France, c'était la culture. Dans les familles bourgeoises, à Moscou, les gouvernantes étaient françaises.

Avant de voler, vous vous êtes envoyé en l'air...

Je suis un ancien soixantehuitard. Dans « révolution culturelle », on a d'abord entendu « rêve » et « cul ». Avant d'être pilote, j'ai été chef d'un village de vacances. C'était les Bronzés en temps réel : gentillet, pas agressif, mais dans un esprit d'époque un peu macho. J'en rou-

venaient pour ça aussi... C'était une société de consommation, y compris pour le cul.

Commandant de bord, c'est la dernière parole verticale qu'on respecte?

Là, c'est le seul maître après Dieu. Il a la responsabilité de l'avion et de sespassagers. La dernière décision lui appartient. Mais avant, il doit consulter les autres. Essentiel. Et pourtant, il m'est arrivé de déroger à cette règle. J'avais reçu un message radio. Une bombe à bord, elle risquait d'exploser dans un quart d'heure. On est descendu, on a dépressurisé, on s'est posé.

J'ai tout gardé pour moi, je voulais éviter l'angoisse aux hôtesses et aux stewards.

On vous a dit que vous ressembliez à Woody Allen ?

Tête en l'air?

On me l'a même présenté.

C'était lors d'une soirée organisée par la princesse de Bourbon des Deux-Siciles. Mais je ressemble surtout à Pierre Richard par ma distraction. Je ne pars jamais sans oublier quelque chose. Çam'ahan-

ne se trouve pas loin de l'Assemblé nationale.. l'Assembléeenationale....

Depuis que je ne vole plus, c'est là que je vis. L'eau, c'est aussi pouvoir larguer les amarres. C'est être un oiseau sur la branche : le regard à droite, le regard à gauche, avec toujours la possibilité de s'envoler. J'ai pour habitude de dire que j'ai la tête en l'air et les pieds sur terre. Depuis une semaine, ça a plutôt été les pieds dans l'eau.

Gérard Feldzer, Situ peux... vas-y!

(XO éditions).

Iejdd.fr Notre interview vidéo

dicapé pour être pilote. Au début, je collais des stickers. Voler, ça a été une leçon de vie : j'ai dû apprendre à me concentrer, écouter les autres, travailler en équipe. C'est important de ne pas penser à ses clés d'appartement quand on décolle... À force de prendre l'air, vous êtes devenu vert...

Après avoir traversé l'Atlantique dans un dirigeable à pédales, j'ai suivi Nicolas Hulot en politique. Coluche avait été mon baptême du feu. En 1981, j'avais participé à sa campagne.

Je lui avais préparé des sorties.

Chez les francs-maçons, il avait fait un tabac. Il manque terriblement. Avec Nicolas Hulot, ça me plaît de remettre le couvert. Ce mec incarne des valeurs, ce n'est pas un technocrate froid. Moraliser et remettre du sens dans la politique, Nicolas est dans cet état d'esprit. Là, on réfléchit pour 2017. Je ne sais pas si on va y aller ou pas, mais on se réunit ici avec ses proches, des gens qui Ont quelque chose à dire et qui ont de l'expérience pour penser la politique autrement.

Il faut dire que votre péniche

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JOURNALISTE : Ludovic Perrin

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12 juin 2016 - N°3622

Gérard Feldzer, sur sapéniche, à Paris.

J. DE FONTENAY POUR

LE JDD

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