Immunologie et Microbiologie 2e Éd.

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FIGURE 3. 4

La paroi cellulaire Gram-positive.

Peptidoglycanes Protéines (couche S)

FIGURE 3. 5

Acide téichoïque Acide lipotéichoïque

La paroi cellulaire Gram-négative. Polysaccharide O

LPS

Polysaccharide central

Porine (protéine de transport)

Lipide A

Paroi cellulaire

Couche épaisse de peptidoglycanes

Membrane externe

Espace périplasmique Membrane plasmique

Membrane plasmique Lipoprotéine Protéine membranaire

de coloration des bactéries. Cela permet aux microbiologistes de colorer pratiquement toutes les bactéries et de cibler certaines structures plutôt que d’autres. La technique de Gram s’avère la coloration par excellence en microbiologie. Les raisons sont multiples. D’abord, bien qu’elle ait été améliorée au fil du temps, cette coloration demeure efficace pour colorer de très nombreuses bactéries, et ce, rapidement et à peu de frais. Mais le réel intérêt de ce type de coloration tient à sa capacité de distinguer rapidement et efficacement deux grands groupes de bactéries : les bactéries Grampositives et les bactéries Gram-négatives. En résumé, la technique consiste à colorer les bactéries avec du violet de gentiane. La préparation est alors mise en contact avec une solution d’iode, qui se lie au violet de gentiane. De l’acétone ou de l’alcool est appliqué sur la préparation. Toutefois, au terme de ce traitement, certaines bactéries se décolorent, alors que d’autres demeurent colorées en violet. On sait aujourd’hui que cela est dû au type de paroi cellulaire des bactéries. Celles qui conservent la coloration violette sont dites Gram-positives. C’est d’ailleurs de cette coloration que vient le qualificatif Gram-positif. À l’inverse, celles qui perdent leur coloration sont dites Gram-négatives. Cela s’explique par le fait que l’acétone et l’alcool dissolvent les lipides. Les bactéries Gram-négatives perdent donc leur membrane externe, et la mince couche de peptidoglycanes restante ne permet pas de retenir le

Protéine membranaire

Peptidoglycane

complexe formé par l’iode et le violet de gentiane. L’épaisse couche des Gram-positives, elle, retient sans peine le complexe violet de gentiane-iode, pour peu que le traitement à l’acétone ou à l’alcool ne dure pas plus de quelques secondes. Pour parvenir à colorer aussi les bactéries Gram-négatives, la technique courante comprend maintenant une étape de coloration à la safranine. Les bactéries Gram-négatives apparaissent alors roses en microscopie, sans modifier la coloration des bactéries Gram-positives, qui apparaissent toujours violettes au microscope. L’intérêt pour le milieu hospitalier de distinguer rapidement les bactéries Gram-positives des bactéries Gramnégatives est double. D’une part, comme nous l’avons vu, la paroi des bactéries Gram-négatives contient une endotoxine puissante – le lipide A – capable de susciter des réponses immunitaires vigoureuses parfois responsables de chocs septiques1. Une bactériémie à Gramnégatif présente donc un risque immédiat important, ce qui n’est pas nécessairement le cas pour les bactéries Gram-positives. D’autre part, plusieurs antibiotiques affectent la paroi des bactéries. Or, certains ne sont efficaces que contre les parois Gram-positives ou contre les parois Gram-négatives. 1. Plusieurs bactéries Gram-positives peuvent aussi causer des chocs septiques si elles se retrouvent dans le sang. Par contre, elles ne comportent pas le lipide A. Les toxines produites, s’il y a lieu, varient d’une bactérie Gram-positive à une autre.

© 2014, Les Éditions CEC inc. • Reproduction interdite Chapitre interdite Chapitre 1 Introduction aux microorganismes 3 Les bactéries

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