L'Abrégé 3e Éd.

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Les formes poétiques Les poèmes à formes fixes Ces poèmes obéissent à des règles de composition (qui peuvent être enfreintes partiellement). Plusieurs des formes fixes pratiquées jusqu’au xviie siècle ont depuis été abandonnées. Ne sont retenues ici que les formes qui ont subi l’épreuve du temps et qui sont illustrées dans la poésie moderne. Ballade Poème narratif composé de trois strophes ou couplets (au nombre équivalent de vers de même longueur, donc isométriques) et d’un envoi. Strophes et envoi se terminent par la reprise du même vers, qui sert ainsi de refrain. Exemple : « La ballade des pendus » de François Villon. Haïku D’une forme empruntée à la littérature japonaise, le haïku est un poème à forme fixe de dix-sept syllabes, réparties sur trois vers impairs de cinq, sept et cinq syllabes. Exemple d’un haïku de Charlotte Melançon : « Il était bleu, le ciel bleu comme le geai, mais il se taisait.

Fabuleuse buse qui très haut dans le ciel diffuse le silence. »

Le pommier en fleurs a donné à la terre son bouquet de mariée.

(Charlotte Melançon, Petit carnet, 2013)

Ode Forme poétique héritée de l’Antiquité, qui a pour objet, généralement, d’exprimer des sentiments universels dans une métrique autre que l’alexandrin (du moins en général). On trouve aussi dans la poésie moderne des odes en vers libres. Exemple d’une ode de Victor Hugo : « Le vent chasse loin des campagnes Le gland tombé des rameaux verts ; Chêne, il le bat sur les montagnes ; Esquif, il le bat sur les mers. Jeune homme, ainsi le sort nous presse. Ne joins pas, dans ta folle ivresse, Les maux du monde à tes malheurs ; Gardons, coupables et victimes, Nos remords pour nos propres crimes, Nos pleurs pour nos propres douleurs !

Quoi ! mes chants sont-ils téméraires ? Faut-il donc, en ces jours d’effroi, Rester sourd aux cris de ses frères ? Ne souffrir jamais que pour soi ? Non, le poète sur la terre Console, exilé volontaire, Les tristes humains dans leurs fers ; Parmi les peuples en délire, Il s’élance, armé de sa lyre, Comme Orphée au sein des enfers ! » […] (Victor Hugo, « Le poète dans les révolutions », Odes et ballades, 1826)

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L’Abrégé • Partie 2 – LES GENRES LITTÉRAIRES


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