La parole est à notre aumônier

Père Jocelyn Fortin

« Je suis l’Immaculée Conception » Ce thème d’année 2020 choisi par les Sanctuaires de Lourdes pour nous accompagner dans notre chemin de foi avec Notre Dame passera bien inaperçu… Nous aurons peu l’occasion de l’aborder, de le découvrir, de le vivre dans nos démarches de pèlerinage.

Nous n’avons pas pu nous rendre à Lourdes et prier ensemble à la grotte de Massabielle. Nous n’avons pas pu processionner avec le Saint Sacrement et l’adorer dans la basilique souterraine, ou précéder la statue de la Vierge Marie et la prier au moment de la Veillée Mariale. Nous ne nous sommes pas retrouvés pour louer les bontés et les grandeurs de Dieu à chaque eucharistie et recevoir ses grâces dans les sacrements de la réconciliation et de l’onction des malades. Nous n’avons pas pu boire à la source et nous y laver pour laisser Dieu agir en nous par les bienfaits obtenus de Marie… tant de démarches que nous pouvons imaginer, nous rappeler mais que nous ne vivrons pas cette année…

Nous n’étions pas à Lourdes en avril, nous n’y serons pas en août. Et pourtant, tout ce qui nous est donné de contempler de la communion des saints se retrouve dans notre aspiration à faire Eglise. Dieu comble ceux qui se confient à lui et lui font pleinement confiance. Nous ne sommes pas allés à Lourdes et n’irons pas en

diocèse et Hospitalité de Touraine constitués, et pourtant nous avons cheminé. Pendant ce temps de confinement, nous avons progressé en nous, en priant le chapelet unis devant la grotte de Lourdes, par la télévision, la radio ou le site Internet de Lourdes. Nous avons été présents dans l’attention que nous avons pu manifester à nos frères et sœurs affaiblis, malades, seuls, pendant ce temps d’éloignement. Nous nous sommes comportés en corps souffrants du Christ, en présentant ce sacrifice de ne pas pouvoir nous retrouver et en offrant toutes nos intentions de prières, pour ceux et celles qui ont tant souffert et donné pendant ce confinement pour lutter contre la maladie, la souffrance, la solitude et la mort.

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 19-20) Ces paroles que Jésus nous adresse, alors qu’il rejoint le Royaume éternel du Père lors de son Ascension, nous réconfortent dans cette présence de Celui qui est envoyé pour nous ouvrir la route et nous montrer le but à atteindre.

Avec Marie, Notre Dame de Lourdes, nous voulons être présents à tout ce qui est à venir et que nous aurons à vivre avec la force de l’Esprit Saint que le Seigneur nous donne dans cette période si particulière du retour à la vie ensemble. Nous sommes transformés par ce que nous avons vécus mais rendus plus confiants dans la présence de Dieu en nous et auprès de nous. Il nous a envoyé si

souvent sa Mère pour nous montrer le chemin vers le cœur de son Fils Jésus et la demeure du Père.

Nous pourrons vivre différemment dans cette période de déconfinement qui s’ouvre à nous, autrement comme pèlerin à la suite de La Vierge Marie. Un autre pèlerinage se lance de Lourdes et de La Salette. Ce pèlerinage inscrit sur notre pays un M comme Marie. A partir du 2 juin, ce double pèlerinage "M de Marie" va relier les lieux d’apparitions mariales du XIXe siècle : Lourdes, Pontmain et Pellevoisin d’un côté, et La Salette, la Rue du Bac (Notre Dame de la médaille Miraculeuse) et Pellevoisin de l’autre. Nous pourrons nous unir à distance à cette démarche de prière (lien du site Internet : https://mdemarie.fr/) ou en rejoignant sur les routes la calèche et Notre Dame de France qui passeront par nos villages, nos paroisses et notre diocèse début septembre.

Le Seigneur ne nous laisse jamais seul, il vient nous rejoindre. Sa route croise toujours nos routes, même s’il nous semble que nous avons pu le manquer. Nous ne sommes pas allés à Lourdes cette année, c’est Marie qui vient à nous et nous conduit au Père. Elle est l’Immaculée Conception, elle se laisse couvrir de l’ombre de l’Esprit pour nous donner, quoi qu’il arrive, son Fils et ses grâces.