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III.2. L’ architecture durable : un nouveau marché réglementé

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BIBLIOGRAPHIE

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solutions innovantes comme le béton, l’ acier, le verre ou le plastique. (Pouvreau, 2009) Les bâtiments employant ces matériaux vont se multiplier jusqu ’à la prise de conscience de leur impact environnemental. L’ origine de nombreuses positions urbanistiques ou architecturales sont les résultats de choix politiques. (Ceballos & Ehrlich, 2015) Par exemple, les décisions d’ aménagements du territoire, mises en place dès le milieu du XXe siècle, ont engendré l’étalement urbain et l’ artificialisation des sols d’ après l’IPBES. Ils seraient l’ une des principales causes de l’ extinction de la biodiversité en France. Par ailleurs, quelle que soit la nature des bâtiments, ils utilisent de l’énergie, de l’ eau, de la matière, ils produisent des déchets et émettent du CO² . Le ministère de la transition écologique déclare le 9 mai 2021 que le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France, sans compter et qu ’il émet plus de 123 millions de tonnes de CO² par an, soit 25 % de l’émission totale. Toutes les étapes de la construction sont prises en compte, de l’ extraction de la matière première en passant par sa transformation et son transport, jusqu ’à la consommation énergétique du lieu. Le ministère indique également que ce secteur serait à l’ origine de 46 millions de tonnes de déchets chaque année. Les politiques d’ aménagements du territoire qui ont engendré l’étalement urbain, causent chaque jour des déplacements de milliers de personnes. L’ ensemble de ces données font du secteur du bâtiment l’ un des domaines clés dans la lutte

contre le réchauffement climatique et conduit à la recherche de la durabilité dans les processus de construction. (Ceballos & Ehrlich, 2015)

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Ainsi, le concept de durabilité et l’ essor des préoccupations environnementales va initier de nombreux changements dans le domaine de l’ architecture, notamment à travers la mise en place de normes et des systèmes de certification de construction écologique.

III.2. L’architecture durable : un nouveau marché réglementé

Ces inquiétudes pour l’ environnement n ’ atteignent les institutions, les lois et la politique qu ’à la fin des années 1980. Bien qu ’à la suite du premier choc pétrolier, la première réglementation thermique a été instituée en 1974. Elle a, par la suite, subi de nombreuses modifications. La RT2012, issue du

Grenelle de l’ environnement régentait des hautes exigences en matière de conception du bâtiment, de confort et de consommation d’énergie. La dernière réglementation thermique de 2020 s ’ est mutée en une réglementation environnementale, RE2020, qui est encore plus exigeante pour la filière construction. Elle vise la modification des techniques de construction, des filières industrielles et des solutions énergétiques, afin de maîtriser les coûts de construction et de garantir la montée en compétence des professionnels. D’ autres règles ont été établies, comme le Plan Climat Air-Energie Territorial (PCAET). C’ est un outil de planification au service de la transition énergétique et un projet territorial de développement durable. Il a été statué en 2016 et il a pour objectif de rendre les bâtiments plus économes en énergie. Il met en avant la rénovation de l’ existant et avance des normes plus strictes en termes de consommation d’énergie pour les bâtiments neufs. 21

Depuis le début des années 2000, on constate l’ apparition de règles de plus en plus strictes s ’intéressant aux questions environnementales et plus spécifiquement à la diminution de l’ empreinte énergétique d’ un édifice. A mesure que l’intérêt pour les projets de constructions écologiques s ’ est développé, de multiples labels et certifications se forment au début du XXIe siècle, comme la certification Haute Qualité Environnementale (HQE) en 2004. Cette réglementation visait à la diminution des impacts environnementaux à travers 14 thématiques. Elle s ’étend à toutes les phases du cycle de vie d’ un bâtiment : construction, gestion, d’ usage et déconstruction. Les systèmes de certification et de normes sont des stratégies pour construire en minimisant l’impact écologique de la filière. L’ architecture durable peut aussi être qualifiée d’ architecture écologique, respectueuse de l’ environnement, saine ou encore à haut rendement. Il est intéressant de comprendre l’évolution du qualificatif “écologique ” . Auparavant les édifices qualifiés avec ce terme correspondaient à des édifices sensibles à la nature, alors qu ’ aujourd’hui seuls les édifices respectant les nombreux critères de durabilité peuvent se voir attribuer ce terme. Ces codes ont été mis en place par des professionnels du secteur du bâtiment comme des spécialistes de l’industrie de la construction, architectes et ingénieurs génies civils. (Ceballos & Ehrlich, 2015)

21 Ministère de la transition écologique. (2021) Energie dans les bâtiments. Énergie dans les bâtiments | Ministère de la Transition écologique (ecologie.gouv.fr)

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