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AVANT-PROPOS
from Les chemins de l'engagement : les architectes face à l'urgence climatique - Mémoire de fin d'étude
Prise d’ un grand vertige en dernière année de licence, je me suis questionnée sur l’ architecte que je souhaitais devenir car je ne me reconnaissais pas dans les pratiques architecturales qui m ’étaient présentées. Née dans une famille engagée où chacun exprime ses idées et développe son sens critique, très jeune j’ ai pris conscience qu ’il était important d’ avoir des convictions sur les choses que l’ on entreprennait. Lors du stage obligatoire de licence, réalisé dans une grande agence parisienne en Juillet 2018, j’ ai pris conscience que de nombreux acteurs entraient en jeu. Ainsi, j’ ai craint devoir toute ma vie, mettre de côté mes convictions environnementales et mes valeurs humaines dans le but de satisfaire un
commanditaire, répondre à un marché et rentrer dans un système. J’ ai alors débuté l’écriture de mon rapport de licence : L’ architecture comme forme de pouvoir, le pouvoir des architectes. Ce rapport interrogeait les différents impacts que peut créer l’ architecture, dans quelle mesure est-ce une forme de pouvoir et si le rôle de l’ architecte est politique. Cette réflexion a nourri mon besoin de voir ce qu ’il se passait ailleurs.
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J’ entame alors une année de césure par un stage facultatif de 5 mois, au sein de l’ agence TEZUKA Architects à Tokyo au Japon. Immergée dans une culture différente et une réflexion architecturale engagée d’ un point de vue social et sociétal, je me suis rendue compte de la complexité d’instaurer ces valeurs tout au long du processus de projet. Par la suite, j’ ai réalisé un stage de 3 mois en Thaïlande avec un groupe d’ artistes, permaculture designer et autodidactes. Nous devions concevoir et réaliser une résidence d’ artistes. Les enjeux étaient multiples, nous devions réussir à travailler en équipe et comprendre le langage de l’ autre. Au départ, déroutante, cette expérience est ensuite devenue très enrichissante. Les mois qui suivirent furent consacrés à un long voyage en Asie du sud-est, où j’ ai décidé de partir à la rencontre des hommes et des femmes qui mènent des initiatives qui sortent du cadre et répondent aux enjeux actuels. Aujourd’hui, ce projet est devenu une association loi 1901 qui s ’ appelle Les Bâtisseurs. Elle vise à libérer l’information autour de la construction écologique, démocratiser l’ acte de
construire et donner de la visibilité à toutes les pratiques et initiatives différentes menées.
Cette introspection entamée en licence, élémentaire, brute et presque naïve m ’ a mené à ce voyage tant physique qu ’intellectuel. Ce travail de mémoire est perçu comme la première étape d’ une longue réflexion qui guidera mes choix de pratique architecturale.

