styles de musique, plus au moins proches selon les uns, plus ou moins éloignés selon les autres, mais bien de les entremêler, afin d’en dégager une symbiose existante mais cer tainement oubliée. Le caractère historique de cette
rencontre réside dans la mise en évidence de l’articulation et la complicité de ces deux grandes traditions musicales.
C’est par une rencontre que nous commencerons, celle des deux maitres incontestés et incontestables les maitres Mohamed Briouel et Kudsi Erguner, mais aussi deux musiciens confirmés pour les assister, Abdelmalek Otmani
Mais qui est à même de nous guider dans ce cheminement ?
et Tristan Driessens, tout un symbole là aussi ! Cinq jours de travail intense qui permettront la finalisation et la maitrise d’un répertoire inédit.
Mohamed-Amine El KORCHI Un passionné de musique classique arabo-andalouse
P
rem ier jeu ne mu sicien belgo-marocain de 17 ans à obtenir le premier prix au Maroc et à être programmé au BOZAR à Bruxelles
M.M. : Vous êtes jeune artiste de 17 ans. Avez-vous un nom d’artiste ?
kanun, et ma sœur l’a accompagné pour rencontrer le professeur. Sauf que le professeur ne voulait pas vraiment d’adulte, car pour lui c’était plus avantageux d’avoir des jeunes dans la fleur de l’âge artistique.
inspirant, c’est un réfugié irakien qui a fui la guerre pour venir ici en Belgique et pour enseigner en cours privé disponible 24h/24h, pour nous enseigner cet instrument.
M.M. : Cet instrument qui Et après un petit test de ne s’enseigne pas dans les rythme et de note, le profes- académies… M.K : Le meilleur nom d’ar- seur a dissuadé mon père de tiste que je peux avoir c’est donner des cours de kanun à M.K. Malheureusement, il ne son propre nom. Donc ce sera ma sœur. Seulement ma sœur s’enseigne pas dans les acadéMohamed-Amine El Korchi. ne lui a pas dit, mais à cette mies. Ensuite le grand musicien époque elle avait peur du prof., Khalid Mohamed Ali qui est M.M. : Qui fais du kanun. Ce car c’était quelqu’un de très actuellement mon professeur et n’est pas commun cet instru- imposant, elle m’a supplié de qui m’a aussi encouragé lorsque ment ? D’habitude les jeunes l’accompagner à son premier que je lui ai dit que j’allais passer préfèrent le piano, la guitare cours de kanun. je l’ai donc l’examen pour le premier prix, ou alors la batterie ? accompagné et pour essayer J’ai commencé en jouant ses le professeur m’a aussi fait un morceaux maintenant je suis M.K. C’est vrai, peu le petit test de musique, rythme son élève, j’ai eu aussi la chance savent, mais j’ai commencé et note… Après ce test il était de jouer un morceau avec lui. la musique avec un parcourt persuadé que le kanun était J’ai à côté de cela l’honneur dont on ne peut plus classique. fait pour moi et c’est comme d’avoir les conseils avisés de Si J’ai commencé à l’académie de ça que j’ai commencé le kanun. Mohamed Brioual et Abdmalik musique en faisant du solfège. Otmani, et je suis membre d’un J’ai obtenant mon diplôme M.M. : Avec quels professeurs ensemble turc avec le luthiste de solfège et je continue ma l’avez-vous exercé ? Tristan Driessens. J’ai égaleseptième année de piano. Et ment travaillé avec le professeur à côté de l’académie, je joue M.K. J’ai eu plusieurs profes- Azzouz al-Houri principaledu kanun bien évidemment. seurs tous ont contribué de ment en rapport avec les fameux près ou de loin à ce que je maqam arabe. Ce sont les difféM.M. : Comment vous êtes suis aujourd’hui au niveau de rents modes de la musique venu l’idée du kanun ? la musique. D’abord Souhad arabe qui constituent son socle. Najem qui m’a initié au kanun M.K. Elle ne m’est pas vrai- et qui m’a appris les bases, j’ai M.M. : Vous me dites que vous ment venue. Il y a une anecdote vraiment eu la chance de l’avoir êtes diplômé de solfège. Vous assez marrante avec le recul. au début de mon parcours. a-t-il servi ? J’imagine qu’une Mon père voulait faire du C’est aussi un professeur bonne demi-douzaine d’années
11 Magazine mensuel D3Mag - octobre 2021
de musique à l’académie a facilité votre apprentissage ? M.K A vrai dire, je pense qu’avoir des bases de solfège m’a plus handicapé qu’autre chose, car on travaillait avec un professeur (Souhad Najem) qui nous faisait apprendre le solfège par cœur sans partition. Donc on devait mémoriser plus de 20 minutes, une heure… de partition pour pouvoir enfin vivre le morceau et on devait chanter les notes. Au solfège, dès qu’on savait lire les notes c’était parfait, mais quand on rencontre des grands qui travaillent tout à l’oreille il faut réapprendre à trouver son oreille musicale bienfait c’est une approche totalement différente. M.M. : Avant de revenir sur le premier prix de kanun à Fès, qu’est-ce que jouer du kanun vous inspire