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a Belgique est un état de droit, en tout cas en théorie, tout le monde le sait, mais certains l’oublient, consciemment ou inconsciemment. Dans chaque corporation ou société il y a des règles à respecter et une certaine déontologie qu’il faut à tout prix honorer. Comme toujours et souvent on ne se rappelle que de ce qui nous intéresse ou qui est en notre faveur, pour le reste, ni vu ni connu. C’est comme chez les croyants, on ne prend que les baux morceaux, les plus délicieux et les plus faciles à ingurgiter. Le reste ne nous concerne pas. Dans des situations pareilles l’amnésie générale prend immédiatement le dessus. La Belgique a créé des lois certes mais les Belges sont devenus des champions pour détourner ces mêmes lois. Ainsi, en Belgique la corruption n’existe pas réellement, il y a seulement des arrangements à l’amiable et ce n’est pas illicite du tout nous fait-on croire. Par contre la corruption est abjecte, illégale et moralement inacceptable.
pas vraiment de quoi il s’agissait. C’est une très grande invention purement belgo-belge qui permettait aux responsables et aux politiciens de garder un joker de côté pour éventuellement assurer une sortie honorable et maintenir le dialogue, discuter, converser et parlementer autour d’une table en cas de besoin. Tous les adversaires discutaient entre eux avec courtoisie sans aucun préalable. C’était une méthode pacifique de trouver des solutions médianes ou de former des gouvernements d’union. Je ne savais pas auparavant qu’il y avait des gens qui ne sont pas d’accord entre eux mais se mettent ensemble autour d’une table et discutent sans se chamailler ou s’insulter. Honnêtement pour moi c’était une vraie découverte. J’ai été surpris, étonné et en même temps émerveillé. Quand on voit d’où je viens c’est un monde merveilleux en tout cas en apparence.
Chez nous on n’a pas cette culture du dialogue ainsi que dans beaucoup Il y a aussi une autre Belgique, la d’autres pays, entre autres, l’URSS, Belgique du compromis. Avant de la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite, m’installer en l’Algérie, la Corée du Nord… Il n’y Belgique j’ai a pratiquement pas d’opposition, plusieurs fois officiellement, et il y a un principe lu des articles dogmatique et intransigeant de poids, où l’on par- tu es avec moi ou tu es contre moi. Il lait du «com- n’y a pas d’alternative possible, tu dois promis à la impérativement choisir ton camp et belge» mais gare aux conséquences quand tu fais je ne savais le mauvais choix. L’impasse politique dans nos pays provoque la guerre
des tranchées sinon au pire la guerre civile. Au Maroc d’antan nous avons connu des prisons et des lieux de torture clandestins, aujourd’hui démolis. Des milliers d’innocents y ont séjournés et nombre d’entre eux y ont été purement et simplement assassinés. Il y a eu aussi beaucoup de disparus qu’on n’a jamais retrouvé tel notre ami et militant Hossein El Manouzi ou tels ceux qui ont été assassinés comme le leader de la tricontinentale Mehdi Ben Barka massacré par des barbouzes à Paris. Partout, pour les militaires et les dictateurs au pouvoir la moindre critique est inacceptable et sera illico punie sévèrement. La liberté d’opinion et de presse est quasi inexistante. On ne peut pas remettre en cause la parole des hauts gradés et plus précisément quand ils sont au pouvoir, leur parole est sacrée. La seule alternative comme en Amérique Latine c’est de prendre les armes et le maquis ou courber l’échine et vivre à genoux. Moi d’un côté j’avais mal au dos et aux genoux rhumatisme oblige et de l’autre je ne suis pas très téméraire alors j’ai préféré mieux m’exiler et me réfugier en Belgique.
Dounia News magazine, octobre 2019, webmaster Sarie Abdeslam
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