I
Dounia News
DAARKOM EST MORTE VIVE DAARNA l y a presque dix ans, l’ex-ministre Bert Anciaux avait décidé comme un grand de créer en collaboration avec le Maroc la MCMF (la Maison des Cultures Maroco-Flamande). Et, le 31 mai 2006, les deux initiateurs signaient la Convention de la création de la MCMF appelée Daarkom. Et, ce n’est que le 23 septembre 2011 que Daarkom ouvre officiellement ses portes. Ce grand machin a organisé beaucoup d’activités aussi ludiques que culturelles. Mais dire que c’est une maison des cultures Maroco-Flamande on est loin très loin du compte. Daarkom était plus marocaine que Flamande. On la nommait la maison marocaine et souvent la maison du makhzen. Boudée par les uns utilisée sciemment par les autres, Daarkom n’a jamais pour autant drainé les Flamands ou les citoyens d’origine marocaine. Par contre, le public fidèle et assidu à Daarkom (individus et associations) était toujours là au rendez-vous. Récemment, le Ministre de la Culture flamand Sven Gatz a décidé de donner une seconde vie à Daarkom. Sans aucun doute, il s’est aperçu que le grand machin n’a pas été aussi efficace qu’on le croyait. Alors il a décidé de faire tabula rasa et tout recommencer avec un autre petit machin qu’on a nommé Daarna. Daarkom (votre maison) est devenu Daarna (notre maison). Nous souhaitons une bonne chance à Daarna (notre maison, qui n’est pas réellement la notre et qui ne le sera jamais). Mais comme dit le dicton « on ne sait jamais ». Le ministre flamand a ajouté lors d’un interview « bien que le nom et l’endroit changent, la philosophie de notre maison des cultures reste encore le même! ». Justement c’est là où réside le problème. Si la philosophie reste la même alors pourquoi changer le lieu et dépenser de grosses sommes d’argent (plus de deux millions) pour se débarrasser de la « Gaîté » et la remplacer par une autre machin qui va recréer les mêmes erreurs du passé. Depuis sa création, Daarkom n’a jamais pu entamer un vrai dialogue et encore moins les échanges culturels entre flamands et la diaspora d’origine marocaine. Quand les flamand organisaient des activités il n’y avait pratiquement jamais de marocains présents et quand les marocains organisaient des activités il n’y avait que quelques belges présents. De toute façon à Daarkom la francophone on parlait en Français 99,9 % du temps, parler de culture flamande est un leurre. Les seuls néerlandophones étaient les gestionnaires du grand machin du côté flamand. Passons à la nouvelle version de Daarkom, MDCMF-V02. Auparavant, au mois de mars 2016 M. Anis Birou, s’est rendu à Bruxelles pour régler quelques problèmes en souffrance créés par la gestion de Daarkom et de résoudre tous les problèmes en suspens. En premier lieu les finances et
puis sur les finalités de Daarkom qui sont restées très floues. C’est à ce moment sans doute que les deux ministres ont décidé unilatéralement sur le destin de Daarkom. Chose promise chose due, le mardi 6 septembre 2016 les deux ministres décident de finaliser leur entreprise par la signature d’une nouvelle convention. La cérémonie s’est déroulée à Bruxelles au « The Hôtel ». Tout s’est passé à la merveille, et tout est bien qui finit bien. Malheureusement, pour le lancement officiel de Daarna un petit grain de sable a failli tout faire foirer. Comme d’habitude le ministre Anis Birou voulait impérativement une rencontre avec les béni oui-oui pour organiser un faux débat sur le vivre ensemble. Le semblant du débat a pris une autre tournure après que le citoyen marocain M. Larabi Amzur a pris la parole pacifiquement pour plaider sa cause. Comme des milliers d’autres citoyens il a été aussi arnaqué par la mafia marocaine. Il n’avait pas fini son intervention lorsque le makhzen a décidé de mettre fin à son intervention et de le mettre dehors de la salle manu militari. Monsieur Birou, Ministre marocain, avait complètement oublié qu’il était à Bruxelles et a réagi à la manière makhzénienne marocaine en ordonnant à ses barbouzes de jeter dehors illico cet énergumène qui s’est accaparé longuement du micro et qui voulait s’exprimer sur un problème personnel. A mon avis, M. Birou aurait dû écouter ce citoyen et lui proposer une entrevue pour qu’il puisse expliquer mieux ses doléances. Malheureusement, c’est l’esprit makhzénien qui a pris le dessus avec les conséquences désastreuses provoquées par un ministre en mission officielle et qui prétend être un ministre des MRE. En tout cas, dans un débat contre la violence le makhzen représenté par M. Birou a employé la violence pour faire taire un citoyen qui voulait seulement et uniquement dénoncer les injustices flagrantes contre les MRE au Maroc. Encore une fois, le makhzen nous a démontré sa vraie face inhumaine à Bruxelles, capitale de l’Union Européenne. Désormais, le makhzen omniprésent ne changera jamais. Cet incident mérite qu’on s’y attarde un peu, qu’on y réfléchit, qu’on en discute entre nous et qu’on réagisse. Il est révélateur du comportement officiel insolent en ce qui nous concerne. Nous n’avons pas le droit de voter et maintenant nous n’aurons plus le droit de défendre nos intérêts. Birou a déjà dit auparavant « c’est impossible pour les MRE de participer aux élections législatives ». Demain il dira «il sera impossible aux MRE de s’exprimer librement au Maroc et ailleurs et de défendre leurs intérêts ». Sarie Abdeslam Voir également page 8 et 9, reportage, images et vidéos.
Dounia News, revue de presse hebdomadaire, 11 septembre 2016, propulsée par Splio, webmaster Sarie Abdeslam