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Actualités artistiques

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PFE du mois

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Circulations

au Centquatre, du 20 avril au 30 juin

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Du 20 avril au 30 juin a lieu la neuvième édition du festival Circulations au Centquatre, l’occasion de découvrir les photographes européens de demain mais aussi de se rendre dans un lieu unique où cohabitent danseurs, artistes, et curieux. Le Centquatre donne accès à un large panel d’arts actuels, à travers une programmation populaire et contemporaine. Le lieu dispose par ailleurs d’une boutique de récup’, d’un café et d’un food truck.

Le festival Circulations a pour but de présenter une quarantaine d’artistes européens de tout horizon et questionne des sujets d’actualité tels que les migrations, les frontières, notre rapport au corps et au monde… Circulations se démarque par une volonté de créer un rapport horizontal entre artistes et organisation, ceci dans le but de ne pas brider leur créativité. De nombreux événements sont proposés durant toute la durée du festival: conférences, ateliers pour les enfants, workshops photographiques…

Le travail du photographe franco-britannique Ed Alcock, par exemple, avec sa série intitulée “Home Sweet Home” interroge la fermeture des frontières et la montée du nationalisme dans le contexte du Brexit. A travers une juxtaposition de photos et de cartes il offre un regard ironique et désabusé sur l’Angleterre.

La série “Post Industrial Stories” de la roumaine Ioana Cirlig a aussi attiré mon attention. Il s’agit pour elle de présenter une classe industrielle roumaine à la dérive après avoir connu une période faste de développement.

Dans un autre genre, l’espagnol Ruben Martin De Lucas photographie une série d’action sur le paysage dans “Minimal Republics”. Le principe est simple: s’approprier 100m2 de territoire, créer une frontière artificielle et occuper cet espace pendant maximum 24h. Ceci dans l’optique d’interroger la nature artificielle et éphémère de toute frontière.

Enfin les photographies “Form and Function” de Chloé Rosser démontent les standards de beautés à travers une série de corps contorsionnés. Elle attire notre attention sur des cicatrices, des marques que le monde des images a tendance à supprimer mais qui sont pourtant bien réelles.

L’occasion de se questionner sur de nombreux sujets, et de se rendre dans un endroit atypique.

Raphaelle De Priester

un dialogue émouvant entre nature et architecture

au Centre Pompidou du 9 avril 2019 au 1 avril 2020

En avril 2019, le centre Georges Pompidou s’est doté d’une nouvelle exposition « MAD X » conservée dans les collections permanentes, au troisième étage pour une durée d’un an.

Comme son nom l’indique, MAD X retrace 10 projets de l’agence MAD architects, cabinet d’architecture chinois, crée en 2004 par Ma Yansong, qui a tout d’abord travaillé pour Zaha Hadid à Londres et pour Peter Eisenman à New York.

L’exposition met en scène 12 maquettes au centre de la pièce, d’échelles différentes, entourées d’illustrations et d’indications nous permettant de naviguer agréablement entre elles.

Bien connu pour son appartenance au mouvement déconstructiviste, Ma Yansong se distingue aussi par son approche de l’architecture. Le projet pour le Zendai Himalaya Center, qui est en cours de réalisation à Nankin en Chine, illustre bien ce propos. En effet, on remarque une volonté persistante de recréer un village traditionnel. Les immeubles ne se dressent non plus comme des barres d’habitations, mais forment des montagnes, la mise en place très importante de la végétation, la création de lacs, parcs ainsi que l’insertion de petites maisons traditionnelles nous introduit une nouvelle vision de l’architecture en Chine. Cette architecture s’inspire des peintures de paysages anciennes Shanshui et a pour vocation de nous émouvoir.

La réalisation du premier projet européen de MAD à Paris, dont le programme comporte des habitations ainsi que des commerces se situe à Clichy-Batignolles près de TGI de Renzo Piano. Il nous laisse entrevoir la mise en œuvre d’un nouveau quartier centré autour du Parc Martin Luther-King encore en construction lui aussi. Offrant à Paris un nouveau lieu de végétation, et non des moindres. Mais mettant en place une nouvelle urbanisation du quartier engendrant un débat sur tous les types de constructions émergentes.

Cette exposition comprenant tous types de projets réalisés par MAD architects nous immerge dans un autre univers pour quelques instants où « l’architecture devient une nature reconstruite ».

Agathe Ballevre

les 4 livres à lire cet été, et on parle d’architecture bien sûr, pas du dernier Marc Levy.

Il existe des rayons entiers de livres sur l’architecture dans les bibliothèques, mais aussi sur les diapositives des cours de nos profs, des livres dont on s’était promis de lire. N’empêche qu’il reste assez dur de faire un choix, même après en avoir lu seulement une petite dizaine, je vous propose de commencer par une modeste sélection de 4 ouvrages. Bien évidemment, je ne vous conseillerais pas les top 3 des classiques : “Vers une architecture” de Le Corbusier, du même auteur “La Charte d’Athènes”, ou encore “Silence et Lumière” de Louis Kahn. Voilà donc, les livres que j’ai prit plaisir à lire, qui m’ont permis d’avoir une vision très intéressante de l’architecture.

1. La République de Platon

“OUH LA LA ça commence fort” me direz vous. Ne prenez pas peur, déjà Platon est plutôt agréable à lire, et en plus je vous conseille particulièrement le chapitre “La fondation et le commandement”. Dans ce passage Platon retranscrit un dialogue, ou plutôt une discussion, entre Socrate et Adimante - rapport maître à l’élève. Grâce à cette courte lecture, nous pouvons revenir à l’origine de la cité: à quel moment, une société a éprouvé le besoin d’un architecte ?

NB: Je vous conseille absolument le livre “Penser la ville”, qui est un recueil de tous les extraits de philosophes parlant de la ville et de l’architecture, c’est là que j’ai trouvé Platon.

2. La naissance d’un hôpital de Pierre Riboulet

Je vous avoue, le titre ne donne pas très envie. Mais il a un petit secret celui-ci. C’est en fait une sorte de journal intime, qui retrace toutes les pensées conceptuelles de l’architecte. Ses premières analyses et intuitions du site, ses espoirs, mais également ses doutes et tous les problèmes qui se posent. Riboulet souhaite faire un hopital hors du commun, un havre de paix en rupture avec le paradigme des hôpitaux grillagés et des longs couloirs froids.

NB: Je vous donne un peu de fil à retordre, parce que ce livre n’est plus édité, mais il est à la bibliothèque ! ”

3. Faut-il pendre les architectes ? Philippe Trétiack

Le titre reflète assez bien ce que vous allez lire dans ce livre. Il a de particulier, et c’est pour ça qu’on l’aime, d’être très critique envers le métier d’architecte tout en le défendant. Il faut se l’avouer, si parfois on trouve des critiques de projet par des architectes pour des architectes, on trouve très peu souvent des critiques du métier en lui-même. On a un bel aperçu de la difficulté du métier - on s’en rend d’autant plus compte en lisant ce livre - avec ce ton cynique qu’emploi Trétiack, critique d’art et d’architecture.

4. Espèces d’Espaces de Georges Perec

Généralement le livre que l’on lit en première année, c’est une très bel approche de l’architecture mais si vous êtes en master ça ne fait pas de mal de le relire. Il a de particulier d’être, comme le dit Perec le « journal d’un usager de l’espace ». Georges Perec, atteint de troubles d’hypermnésiques, c’est à dire ce pouvoir de se souvenir absolument de tout, nous permet d’être face à un récit comme une vision d’enfant qui découvre le monde et qui le décrit de façon précise. Les chapitres sont organisés d’une manière inductive, du plus petit espace comme le lit, en passant par la maison, la rue, la ville …. au plus grand, l’univers.

Léa Balmy

La Lune

au Grand Palais, du 3 Avril au 22 Juillet 2019

Afin de célébrer les 50 ans du premier pas de l’Homme sur la Lune (20-21 Juillet 1969). Le Grand Palais donne carte blanche à Alexia Fabre (conservatrice en chef du Mac-Val) et Jean-Luc Martinez (conservateur en chef du Louvre) pour une exposition sur ce satellite qui n’a pas fini de nous fasciner : La Lune.

Entre réel et imaginaire la Lune est ici mise en valeur à travers ces deux thèmes pour nous conter au mieux son histoire, sa « conquête », les légendes tournant autour d’elle et ce en quoi elle a tant inspiré les artistes de tous temps.

Dans la première partie de l’exposition, on comprend vite qu’en plus d’avoir été un fantasme pour les scientifiques, la conquête de la Lune fut entourée de nombreuses intentions politiques et qu’elle était, pour beaucoup, l’expression des volontés d’affirmation de certaines puissances par rapport à d’autres. Notamment des Etats-Unis face à l’Union Soviétique. On trouve dans l’exposition, des photos prise par Aldrin sur la lune et la fameuse photo de la Terre. Elle comprend aussi des extraits vidéos de dessins animés datant du début du 20ème siècle où la lune est un personnage de comics. Il y a aussi des exemplaires de livres tels que Cyrano de Bergerac d’Edmond de Rostand et de bandes dessinées avec le célèbre Tintin On a marché sur la Lune d’Hergé qui nous montrent comment les écrivains ont pris la lune comme un objet de fantasme.

La suite de l’exposition est dédiée aux différents aspects de la lune à travers les arts. Douce et protectrice, elle inspire la peinture de Chagall. Mystique et envoûtante avec son impact sur les marées, le sommeil, et comme on le croyait à l’époque sur les femmes (la Lune mettant 28 jours pour faire le tour de la Terre). Néfaste et sombre avec les lunes rousses, les pleines lunes et les mythes sur les loups-garous ou sur les Ondines, ces jeunes filles mortes avant d’avoir connu l’amour qui errent les soirs de pleine lune. L’exposition nous présente beaucoup de pièces importantes traitant de ces différents thèmes, que ce soit des tableaux, sculptures ou installations de toutes les périodes. On apprend beaucoup. On y comprend aussi le lien entre lune, religions et anciennes civilisations : pourquoi la Sainte Vierge est-elle représentée marchant sur une lune? ou que représentait la déesse Artémis chez les grecs ? pourquoi la culture égyptienne a-t-elle été aussi inspirée par la trop de répétition... ? Si vous voulez réponses à ces questions c’est au Grand Palais, et en visite guidée c’est encore mieux. L’exposition dure environ l’heure et demi et vaut vraiment le coup. Les explications du guide nous permettent de mieux comprendre l’enjeu historique des oeuvres exposées, les références cachées. Nous avons aussi une meilleure compréhension des différentes oeuvres, leurs liens entre elles, et le choix scénographique avec ces dernières. C’est d’autant plus passionnant.

Pauline Colon

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