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ACTIVITÉ PHYSIQUE, QUELLE PLACE DANS LE TRAITEMENT DES CANCERS ?
Le cancer et ses traitements, souvent lourds, affaiblissent les patients ? Ils doivent donc se reposer ! Depuis une trentaine d’années, cette évidence se fissure. Aujourd’hui, la tendance serait même presque inverse, avec un leitmotiv : les lignes doivent bouger pour s’adapter au mieux à la situation de chaque patient. par raphaël demonchy, rédacteur scientifique fondation arc photos: patrick desvergnes
Faire du sport, c’est bon pour la santé ! Une réalité qui peut aussi aider à soigner certaines pathologies cancéreuses.
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DE LA TOLÉRANCE À LA PRESCRIPTION Dans le années 1980, en apportant les premières preuves scientifiques, des études pilotes ont commencé à changer le regard du monde médical sur la pratique d’une activité physique et sur le « besoin de repos » des patients. Des études de cohorte ont alors aussi contribué à ce pas de côté, les patients avec des niveaux d’activité physique plus élevés ayant en moyenne une évolution clinique plus favorable. Simple corrélation ? Les années 2000 ont écarté cette hypothèse grâce à des explorations physiologiques et psychologiques précises : amélioration de la densité osseuse ou réduction de la fatigue, des symptômes dépressifs ou des neuropathies induites par les chimiothérapies, renforcement du système immunitaire ou atténuation des douleurs liées au traitement ou à la maladie… L’ensemble de ces résultats a constitué un socle de connaissances suffisamment solide pour que le législateur puisse introduire l’activité physique dans l’arsenal thérapeutique de prise en charge des cancers ou de toute autre affection de longue durée (loi de modernisation du système de santé votée en janvier 2016, décret publié en décembre de la même année). Si cette étape est globalement saluée par la communauté médicale, la mise en pratique nécessite encore d’importants progrès et, en particulier, la production de recommandations médicales précises en cancérologie. En effet, de nombreuses zones d’ombre persistent encore sur les bénéfices sanitaires de l’activité physique, notamment parce qu’il n’existe pas « une » activité physique ni « un » cancer, mais une multiplicité de maladies et autant de types d’activités. trIAthLon sAnté DoCDUSPoRT.CoM
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