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Programme « Voyager pour apprendre les métiers d’art » Aperçu de l’expérience de Nicolas, parti travailler la gravure et l’impression d’images en Argentine Zulema me montre quelques réalisations de grande taille, qui traînent ici et là dans son vaste atelier. Sur de larges feuilles formats Jésus (56 x 76 cm), encadrés tels des tableaux, apparaissent des corps féminins en noir et blanc, parfois habillés parfois à demi-nus. Une très belle série sur les femmes qu'elle a nommée " Dolly Dolls Poeticas de la seduccion". Le rendu me plaît beaucoup, très proche d'une photogravure ou d'une gravure-transfert comme j'ai pu en réaliser durant mes années de diplôme. Pourtant je n'aperçois pas les traces d'une quelconque plaque de cuivre que font apparaître les biseaux lors de l'impression. Je lui demande alors de m'expliquer son procédé et me rend compte qu'il ne s'agit en effet pas de gravure mais d'une technique qui permet un résultat similaire très appréciable. La procédure est simple, la démonstration qu'elle m’en fait le confirme. Une feuille d'une certaine épaisseur est placée à plat sur un film plastique, elle sera le support final de l'image. A l'aide d'un bout de coton imbibé de produit liquide aux effluves quelques peu toxiques, on humidifie la feuille en question. (Il me semble que c'est du trichloréthylène, en tout cas il en a les mêmes propriétés) On prend alors l'image que l'on veut transférer et que l'on aura préalablement tirée d'une imprimante laser sur une feuille légèrement plastifiée et rigide. On la dépose côté encre sur la feuille munie de trichloréthylène, et, à l'aide d'un outil quelconque comme un crayon, on vient aplatir toute la surface afin de bien mettre en contact l'encre et le solvant. Le tour est joué. Le résultat dépend de plusieurs choses : la dose de solvant de départ (pas assez et l'image ne sera transférée que partiellement, trop et l'encre aura "bavé"), du grain de papier sur lequel on transfère ainsi que la manière d'appuyer avec le crayon. De ces trois données résultent des rendus aux multiples facettes. La technique me paraît pleine de ressources à expérimenter : Zulema y mêle du photomontage réalisé au préalable sur Photoshop, du "montage manuel" avec différentes images qu'elle transfère sur un même support, une exécution dont on gère différents paramètres, une retouche possible à l'encre et au crayon et dernièrement un rendu tout proche de la gravure. Je m'essaye alors avec une petite image représentant un coq, trouvé dans le grand bazar que constitue la réserve de Zulema. Après avoir bien gratté le dos de la feuille avec mon crayon, je soulève le bout de papier pour admirer le résultat...... Rien. Quelques essais aussi peu productifs plus tard, je me rends compte que j'utilise un produit qui n'a rien à voir. Cela me rassure, ce n'est que ma tête en l'air qui me joue des tours. Rien d'irrémédiable. J’utilise alors le bon bidon et cela fonctionne bien évidemment parfaitement. Quelques semaines plus tard je réalise trois images personnelles grâce à ce procédé, ravi d'avoir appris une nouvelle technique. Nicolas Bical Parti en Argentine avec le programme « Voyager pour apprendre les métiers d’art »


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