BOMBAY Arrivée dans la nuit
Mon avion s’est déposé le 2 novembre au petit matin, 4:30 am sur le sol indien. La douane passée, je sors enfin du dédale des couloirs de l’aéroport et respire l’air. Il y a une foule incroyable dans l’aéroport, on se croirait en plein jour ! La chaleur est moite. L’air étouffant. Tuntun, le chauffeur de Max, m’attend à la sortie au milieu de la foule des autres réceptionnistes, avec dans ses mains une feuille blanche où mon prénom est écrit. Tuntun m’amène chez Max, où je vais rester quelques jours avant de trouver mon propre appartement. Bombay m’apparaît pour la première fois dans la nuit à travers les fenêtres de la voiture. La ville semble ne pas dormir. Des impressionnants buildings éclairés se dressent vers le ciel, des chantiers gigantesques se débutent, des déchets jonchent les rues. J’admire Bombay par la Sea Link, le grand pont sur la mer… Bombay me frappe par sa modernité nocturne… Max habite au 7ième étage d’un immeuble sur le front de mer. Il m’accueille rapidement et on va se
coucher. Demain matin, Bombay s’ouvrira au grand jour ! Avant de dormir, je jette un coup d’œil par la fenêtre, je ne distingue que l’écume de l’eau, quelques rochers et un chemin en front de mer. Je dors mal. Conséquence de la chaleur étouffante, du sifflement permanent du ventilateur, du bruit de l’eau et surtout du croassement des corbeaux. Et de mon excitation d’être arrivée. C’est le début d’après-midi quand je me lève, mon premier réflexe est de regarder par la fenêtre. C’est sale. Les détritus font parti intégral du paysage : des piles d’immondices, de plastique, de bouteilles, de papiers flottent sur la mer. Le bord de mer est habité par une rangée de bidonville, coincée entre un mur qui sépare les immeubles de la mer. De nombreux indiens errent. Le ciel est brumeux, blanc-gris, « sous cloche » ; je ne vois pas l’horizon, la mer et le ciel se fondent dans cette nappe floue.