Livret de carême - édition 2023

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PARCOURS DE CARÊME

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2023
À MARCHER VERS PÂQUES AVEC LES ÉCRITURES
INVITATION

Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière

(Gn 3, 19)

Lors du mercredi des Cendres, nous recevons ces mots adressés par Dieu à Adam dans le jardin d’Eden. Rude entrée en Carême ! Au début de notre marche vers Pâques, ces paroles résonnent non comme une condamnation à mort mais comme un appel prophétique à la Vie. Les quarante jours du Carême qui nous préparent au mystère pascal nous font comprendre de quoi le Christ nous ressuscite : de la poussière et de la cendre. Ces jours rappellent les temps d’épreuve et de conversion que nous rapporte l’Écriture. Ce livret est conçu, avec des membres de la paroisse du Bienheureux Antoine Chevrier de la Guillotière, pour nous aider à entrer nous-mêmes dans ce mystère pascal seul, en couple, en famille, en fraternités… Du mercredi des Cendres à l’effusion de l’Esprit-Saint à la Pentecôte, nous cheminerons au fil des Écritures en communion avec les catéchumènes, les confirmands, leurs accompagnateurs, les communautés chrétiennes, et avec toute l’Église qui s’apprête à passer avec le Christ de la poussière de la mort à l’eau vive et à la joyeuse lumière du Ressuscité. Suivons donc de près le Seigneur jusqu’à Jérusalem, ouvrons nos cœurs à sa Parole et à celles de nos frères et sœurs.

P. Bertrand Pinçon

Vicaire épiscopal chargé de la formation Merci au P. Nicolas Bossu, Myriam et Jean-Marie Thomas, Hélène Bonicel, Daniela Caldiroli, Noémie Marijon pour leur contribution à ce parcours et à Corinne Lanneluc avec le service de communication pour la conception et l’édition de ce livret.

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PARCOURS DE CARÊME

COMMENT CHEMINER VERS PÂQUES AVEC CE LIVRET ?

ETAPE 1 : CHEZ SOI

Cette étape, préparatoire à la rencontre, est à vivre personnellement. Il s’agit avant tout d’entrer dans une lecture priante des textes bibliques. Pour cela :

• Prendre le temps de lire et de relire lentement le texte d’évangile.

• Repérer, dans la scène, le ou les lieux, le temps, les personnages : la manière dont ils nous sont présentés, ce qu’ils font, ce qu’ils disent. Prêter aussi attention à ce qui se passe entre le début et la fin du récit : quel changement ? Quelle nouveauté ?

• Laisser la parole résonner en vous, en vous aidant des questions posées. Il ne s’agit pas de répondre à tout mais de pointer, de manière concise, ce qui vous parle le plus.

• Conclure ce temps personnel par un Notre Père ou un Magnificat.

• Contempler aussi l’œuvre d’art proposée.

• Noter ensuite un ou plusieurs points que vous souhaitez partager en groupe.

ÉTAPE 2 : EN GROUPE (À CONSTITUER EN FAMILLE, ENTRE VOISINS, DANS VOTRE PAROISSE)

Il s’agit de vivre un temps d’échange fraternel et spirituel. Pour cela, on veillera à préserver une qualité d’écoute mutuelle.

Après un temps d’accueil (présentation de chacun, partage de nouvelles), la rencontre pourra se dérouler de la manière suivante :

• Lecture du texte d’évangile à haute voix

• Échange à partir des questions posées (chacun pourra s’exprimer à partir de ce qu’il aura préparé et noté)

• Temps de silence et de prière libre

• Prière du Notre Père.

ÉTAPE 3 : RELECTURE PERSONNELLE

Après chaque rencontre, prendre le temps de noter ce qui vous a touché, ce qui est nouveau pour vous, ce que vous voulez conserver.

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MERCREDI DES CENDRES

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Ton Père qui voit dans le secret te le rendra »

« ÉCOUTER LA PAROLE

(Mt 24, 37-44)

1- En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

2- Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 3- Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, 4- afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

5- Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 6- Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. […]

16- Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 17- Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; 18- ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »

4 MERCREDI 22 FÉVRIER 2023

COMPRENDRE LA PAROLE

Ce texte de l’évangile de Matthieu se situe dans la partie centrale du discours de Jésus sur la montagne (Mt 5-7). Il est constitué de trois passages construits sur un même modèle (v. 2.5.16) ponctués par la parole d’autorité de Jésus « Amen, je vous le déclare… ». Ils concernent trois pratiques : l’aumône, la prière et le jeûne, les trois piliers qui structurent la piété juive. Jésus ne remet pas en cause ces pratiques, bien au contraire, mais il met en garde ces disciples (v. 1). Contre quoi ? Dès ce premier verset le ton est donné, deux attitudes s’opposent : celle du paraître, « devant les hommes », ou celle du secret, « auprès de votre Père qui est aux cieux » (l’expression « dans le secret » revient 4 fois dans la suite du texte aux v. 4.6.18). Oui à l’aumône, oui à la prière, non à leur pratique ostentatoire, à la manière des hypocrites (littéralement « ceux qui se donnent en représentation »). C’est précisément ici que Jésus propose la prière du Notre Père (cf. Mt 6,9-15), véritable clé de compréhension de tout le discours sur la montagne. Alors, oui aussi au jeûne, non pas comme signe extérieur mais comme attitude intérieure pour entrer en relation avec « le Père qui voit dans le secret ». C’est là la vraie récompense, non celle qui vient des hommes mais celle promise par Jésus qui fait des croyants, avec lui, des fils du même Père et des frères.

ACTUALISER LA PAROLE

Nous entrons en Carême, cette période de 40 jours où nous sommes invités, comme le peuple d’Israël dans sa marche au désert vers la Terre promise et comme Jésus, mis à l’épreuve par le tentateur au début de sa vie publique, à nous tourner résolument vers Dieu et à écouter sa Parole. Ce texte nous y introduit. Faire l’aumône, prier, jeûner : que nous suggèrent aujourd’hui ces trois pratiques ? Comment les mettre en œuvre pour « devenir des justes », c’est-à dire nous ajuster, nous accorder à la parole de Jésus ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

CONTEMPLER LA PAROLE

Ce tableau a été peint en 1895 par le célèbre peintre symboliste norvégien Edvard Munch, dont vous connaissez sûrement le Cri. Cette toile n’est pas une illustration du texte biblique mais plutôt une évocation de la fin d’une relation amoureuse. Néanmoins on retrouve dans cette image de nombreux éléments qui nous renvoient à un type de tableau très courant dans les intérieurs chrétiens de l’ancien régime : les Memento Mori, c’est-à-dire « rappelle-toi que tu vas mourir ». Regardez en bas du tableau : un des rochers ressemble à un crâne. Munch nous invite à réfléchir sur la fragilité du bonheur et sur l’importance de la prière et de la méditation qui valent mieux que toutes les vanités.

«Quarante jours pour faire le tri, pour se délester de ce qui est inutile comme lorsqu’il faut traverser un désert. Quarante jours pour éduquer le cœur et aimer, apprendre à aimer, d’une façon neuve, à la manière des premiers jours. Quarante jours pour regarder les autres, pour regarder Dieu, pour écouter la Parole du Christ et La laisser faire son œuvre de redressement au secret de nos désirs.

Quarante jours pour être transfiguré, quarante jours pour grandir avec l’Évangile, quarante jours pour apprendre à vivre ! Ainsi soit-il. » (P. Charles Singer)

ASHES

(Cendres) Edvard Munch, 1894, musée national de l’art, de l’architecture et du design de Norvège © Wikipedia

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1ER DIMANCHE DE CARÊME

« Si tu es le Fils de Dieu…»

« ÉCOUTER LA PAROLE

(Mt 4, 1-11)

1- En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. 2- Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. 3- Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » 4- Mais Jésus répondit « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

5- Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple 6- et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-t’en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »

7- Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

8- Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. 9- Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » 10- Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. »

11- Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. »

8 DIMANCHE 26 FÉVRIER
2023

COMPRENDRE LA PAROLE

Le récit des tentations se situe juste après le baptême de Jésus (Mt 3,13-17). Du Jourdain au désert, c’est le même Esprit qui conduit Jésus vers l’épreuve. Voyez comment Jésus est tenté dans son être de Fils de Dieu révélé au baptême : « Si tu es le Fils de Dieu » (Mt 4,3.6). Repérez la gradation dans l’épreuve : la ville de Jérusalem, le sommet du Temple, une très haute montagne… Toujours plus haut ! Arrêtez-vous sur chacune des tentations. Elles sont construites suivant un même schéma : une initiative du Tentateur et une réponse de Jésus. Sur quoi portent-elles ? Ce sont des tentations très humaines et toujours actuelles. Voyez comment Jésus répond au Tentateur par des versets du livre du Deutéronome qui font écho à l’expérience d’Israël au désert : expérience d’une manne aiguisant la faim de la Parole (Dt 8,3), expérience du doute à l’égard de la puissance divine (Dt 6,16), expérience de l’idolâtrie (Dt 6,13). Dans la mise à l’épreuve du Fils de Dieu, se dessine le chemin à venir de l’Eglise : issue avec lui d’un baptême dans sa mort et sa Résurrection qui ouvre un nouvel Exode, elle doit se rappeler quelles tentations Jésus a déjà vaincues et refuser de se prévaloir de tout autre filiation que celle reçue de Dieu : c’est cela l’idolâtrie qui la menace toujours…

ACTUALISER LA PAROLE

Ce passage de l’Ecriture révèle que Jésus a connu les mêmes tentations que nous dans son humanité :

- « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent pains », Jésus est tenté par le diable, celui qui divise l’être humain dans le fait de posséder plus. A quoi est-ce que je tiens et que je ne veux pas perdre ? Quelles sont mes possessions excessives : argent, relations, réputation… ? Un repli sur moi ? Est-ce que je choisis de vivre suivant une sobriété heureuse ?

- « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas », Jésus est tenté dans son être profond. Comment est-ce que je me situe vis-à-vis de moi-même et des autres : besoin de reconnaissance, jalousie, possession de l’autre ? Ou accueil, bienveillance, respect, pardon… ?

- « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Jésus est tenté par la domination.

En famille, dans mon travail, mes activités associatives, est-ce que je fais prévaloir mon autorité, mes idées, mon savoir-faire… pour mettre la main sur l’autre et me croire supérieur à l’autre ? Ou, être tout simplement au service de l’autre ?

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CONTEMPLER LA PAROLE

Cette image est un extrait d’une fresque bien plus grande de Botticelli ; le célèbre peintre montre les trois tentations du Christ dans la partie supérieure d’une illustration qui présente les liens entre l’Ancien et le Nouveau Testament

PRIER AVEC LA PAROLE

Laisse-moi marcher sans voir sur tes chemins « Laisse-moi, Seigneur, Marcher sans voir sur les chemins qui sont les tiens Je ne veux pas savoir où tu me conduis, Ne suis-je pas ton enfant.

Tu es le Père de la sagesse, et aussi mon Père. Même si tu me conduis à travers la nuit, Tu me conduis vers toi.

Seigneur, laisse arriver ce que tu veux : Je suis prête, Même si jamais tu ne me rassasies en cette vie. Tu es le Seigneur du temps. Fais tout selon les plans de ta sagesse. Quand doucement tu appelles au sacrifice, Aide-moi, oui, à l’accomplir. »

(Edith Stein)

Ici nous voyons la troisième tentation : Jésus et le diable (à la fois poilu comme un bouc et avec des griffes de rapace) sont en haut d’une montagne. Dans un mouvement vif le Christ précipite le diable dans l’abîme. La violence de la situation et la colère du Christ sont bien rendues par son visage fermé et par le manteau du diable qui s’ouvre en nous montrant bien sa chute.

À l’arrière-plan comme dans le texte, les anges s’approchent, avez-vous vu ce qu’ils font ? Ils préparent un autel pour l’eucharistie.

LA TENTATION DU CHRIST

(Détail) Sandro Botticelli, entre 1445 et 1510, Chapelle Sixtine, Vatican © Wikimedia Commons

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2E DIMANCHE DE CARÊME

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé… écoutez-le !»

« ÉCOUTER LA PAROLE

(Mt 17, 1-9)

1- En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. 2- Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. 3- Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. 4- Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »

5- Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

6- Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. 7- Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » 8- Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.

9- En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

12 DIMANCHE 5 MARS 2023

COMPRENDRE LA PAROLE

Le récit de la transfiguration comporte nombre d’allusions à l’Ancien Testament : la montagne qui renvoie à celle du Sinaï, Moïse et Elie, dont on attendait le retour, qui représentent la Loi et les prophètes, la nuée lumineuse qui accompagne la voix céleste symbolisant la présence de Dieu durant le séjour d’Israël au désert. Remarquez la manière dont Matthieu décrit Jésus transfiguré : le visage, le vêtement. Il a l’éclat des personnages célestes. C’est déjà la lumière au cœur de la nuit, l’espérance de la Résurrection après l’annonce de la Passion (cf. Mt 16,21-13). Par la mention du visage brillant comme le soleil, Matthieu rappelle la promesse faite aux justes de resplendir « comme le soleil dans le Royaume de leur Père » (Mt 13,43). Les disciples qui se trouveront associés de plus près à la Passion de Jésus sont d’avance fortifiés par cette révélation privilégiée qui leur sera pleinement dévoilée à Pâques. Ils reçoivent déjà l’assurance que, dans la personne du Transfiguré, s’accomplissent la Loi et les prophéties de la Première alliance : une promesse pour tous ceux qui suivent Jésus au milieu des épreuves.

ACTUALISER LA PAROLE

Le baptême au bord du Jourdain et les tentations révèlent la divinité et l’humanité de Jésus, une théophanie c’est-à-dire la manifestation d’un Dieu d’amour qui se donne en partage. Le récit de la transfiguration

relaté dans les trois évangiles synoptiques (Mt, Mc et Lc) se situe au cœur de la montée de Jésus vers Jérusalem et les annonces de la Passion. Jésus « fait entrevoir » aux disciples éblouis, sa vie et sa puissance de Fils de Dieu. Il veut les fortifier, par avance, pour affronter le scandale de sa mort en croix. Il prend soin d’eux. « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! » dit Pierre. Avec Jacques et Jean, Il souhaitait rester dans cette expérience heureuse de transfiguration où Jésus se donne à voir dans sa divinité. Comme lui, je peux chercher à m’évader des difficultés du quotidien. M’est-il arrivé d’être transformé par une relation ou un événement heureux qui m’ouvre à la vie ? Ou, au contraire, de me sentir « défiguré » par ce qui fait mal ? Qu’est-ce que j’en ai fait ? Une voix se fait entendre comme au baptême : « Celui-ci est mon Fils bien Aimé, écoutez-le » Jésus parle sans cesse de son Père : « Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ». (Jn 14). Au baptême, je suis introduit dans cette relation de filiation avec Dieu le Père. Le Carême est-il une invitation à me mettre à l’écoute du Seigneur qui fait alliance avec chacun de nous et qui me parle ? Saint Ignace dit : Parler à Jésus comme « un ami parle à un ami ». « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Dans quelles situations ou à quelle période de ma vie ai-je eu besoin d’être soutenu, encouragé ? Sur qui ai-je pu compter ? Quelle a été la place de la prière ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

C’est ta faceque jecherche,Seigneur J’ai demandé une chose au Seigneur, La seule que je cherche : Habiter la maison du Seigneur Tous les jours de ma vie, Pour admirer le Seigneur dans sa beauté Et m’attacher à son temple […]. Mon cœur m’a redit ta parole : « Cherchez ma face. » C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face […] Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; Espère le Seigneur. » (Psaume 26)

CONTEMPLER LA PAROLE

Dans cette grande toile de plus de 4 m sur 6 m, Rubens s’inspire fortement de La Transfiguration Comme lui, il représente la transfiguration et la guérison d’un enfant possédé. Le tableau est séparé en deux registres. En haut, la transfiguration proprement dite. Le Christ apparaît dans un geste théâtral d’une nuée, entouré par Moïse portant les tables de la loi et Elie. Les trois disciples, eux, sont recroquevillés, comme terrassés par ce qu’ils voient, aveuglés par la lumière qui jaillit du Christ. Cette même lumière vive inonde l’ensemble de la toile et atteint le jeune possédé pour le guérir. En face du possédé les autres apôtres sont agités, leur importance est soulignée par leur taille (certains sont aussi grands que la montagne).

LA TRANSFIGURATION DU CHRIST

(Détail) Peter Paul Rubens, 1605, musée des Beaux Arts de Nancy © Wikimedia Commons

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3E DIMANCHE DE CARÊME « Si tu savais le don de Dieu ! »

ÉCOUTER LA PAROLE

(Jn 4, 5-15.19b-26.39a.40-42)

lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » 15- La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. […] 19- Je vois que tu es un prophète ! 20- Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » 21- Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 22- Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23- Mais l’heure vient – et c’est maintenant –où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. 24- Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » 25- La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » 26- Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » […] 40- Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus. Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. 41- Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, 42- et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nousmêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

16 DIMANCHE 12 MARS 2023
5- En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. 6- Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. 7- Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » 8- En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. 9- La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. 10- Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » 11- Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? 12- Seraistu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » 13- Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; 14- mais celui qui boira de l’eau que moi je «

COMPRENDRE LA PAROLE

Arrêtons-nous principalement sur les premiers versets de ce long récit, en particulier sur le dialogue entre Jésus et la samaritaine (v. 5-15). Commencez par noter ce qui est dit de Jésus et de la femme : leur rencontre, leur soif ! Puis attardez-vous sur l’image du puits et celle de l’eau. Avez-vous remarqué comment le dialogue se déplace du puits matériel vers Jésus, l’assoiffé, qui se présente comme celui qui peut donner de l’eau ? Ce don offert n’a plus aucun rapport avec l’eau du puits : c’est une eau vive ! Comme il l’avait fait pour Nicodème, Jésus introduit un malentendu autour de cette eau : il déplace l’intérêt sur lui-même, don de Dieu, capable de donner une eau vive. Plus encore il révèle à la femme une promesse en elle de « source jaillissante en vie éternelle ». Voyez le chemin de foi parcouru par la Samaritaine. De méfiante à l’égard de cet homme juif, elle accepte l’offre qui lui est faite sans vraiment la comprendre. Elle fait pourtant une expérience qui la bouleverse profondément et la conduit ensuite à faire la vérité sur la vie et sur sa foi.

ACTUALISER LA PAROLE

Ce récit de rencontre de Jésus avec la Samaritaine est un des joyaux du Nouveau Testament qui nous invite à la conversion. Je m’attarde sur cette rencontre improbable : Jésus manifeste un grand désir d’aller vers l’étranger, au-delà de toutes les conventions sociales et religieuses. Cette femme samaritaine est enfermée dans sa réputation et elle est condamnée à l’exclusion sociale. De qui est-elle aimée ? Je contemple la liberté intérieure de Jésus et sa manière délicate de faire à l’égard de cette femme. Ai-je vraiment le désir d’être comme lui dans mes relations ? Quel regard est-ce que je porte sur les autres ? M’est-il arrivé de me sentir exclu ou étranger ? « Donne-moi de cette eau que je n’aie plus jamais soif ! » Jésus vient pour étancher notre soif. Quelles sont mes soifs ? Quel est mon désir profond ? Mère Teresa de Calcutta affirmait que pour entendre Jésus dire « j’ai soif » dans le cœur des pauvres, il fallait d’abord l’écouter dans le silence de notre cœur. Comment est-ce que j’accueille le désir du Christ qui vient à ma rencontre ? « Je vois que tu es un prophète, le Messie, Christ ». La Samaritaine devient disciple du Christ, ainsi que d’autres Samaritains. Quelle est la Parole de l’Écriture qui m’invite à une conversion ?

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CONTEMPLER LA PAROLE

amaritaine dans ce vitrail de la cathédrale Saint-Spire en région parisienne. La Samaritaine regarde vers le Christ, tous deux ont l’air au début de leur conversation. De ses mains, elle bouche la cruche alors que l’eau vive est déjà bien présente dans l’image puisque Jésus L’artiste verrier utilise l’arrière-plan pour faire une allusion à Jacob et à ses bêtes. Au tout premier plan devant le puits, des fleurs s’épanouissent, elles symbolisent peut-être la foi de la Samaritaine qui grandit grâce au dialogue avec Jésus.

JESUS ET LA SAMARITAINE

Cathédrale Saint-Spire, Corbeil-Essonnes, vitrail des ateliers Mauméjean, Paris, années 1950.

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4E DIMANCHE DE CARÊME « Crois-tu au Fils de l’Homme ? »

ÉCOUTER LA PAROLE

(Jn 9, 1.6-9.13-17.34-38)

1- En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. 6- Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, 7- et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : “Envoyé”. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. 8- Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » 9- Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » […] 13- On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. 14- Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. 15- À leur tour, les pharisiens

lui demandaient comment il pouvait voir.

Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. »

16- Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. 17- Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, Puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » […] 35- Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors. 35- Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » 36- Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » 37- Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » 38- Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. »

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« DIMANCHE
19 MARS 2023

COMPRENDRE LA PAROLE

Ce long récit met en scène Jésus, un aveugle de naissance et divers interlocuteurs. Repérer les différents acteurs : qui sont-ils ? que disent-ils ? à qui ? Comme avec la Samaritaine, la rencontre avec l’aveugle-né donne à Jésus l’occasion de révéler qui il est. La guérison proprement dite n’occupe que deux versets (v. 6-7). Son efficacité symbolique n’apparaît qu’après le passage par la piscine de Siloé. Ce nom, qui signifie « envoyé », fait de l’aveugle un messager obéissant et prépare son témoignage ultérieur auprès de ses voisins et des pharisiens qui l’interrogeront à deux reprises. À la différence de Naaman (cf. 2R 5,10), l’homme croit déjà en l’efficacité de la parole de Jésus. La suite du récit confirmera sa disponibilité à la nouveauté autant que sa qualité de débatteur. La majeure partie du récit porte sur le fait que le signe a lieu le jour du sabbat. L’activité accomplie par Jésus ce jour de repos le met en contradiction avec la Loi et ses exigences. Quel sens a donc cette guérison ? Pour certains, elle est le signe avéré d’une violation de la Loi et donc un péché. Pour d’autres, l’accomplissement du signe atteste que Jésus ne peut être pécheur. Non sans humour, l’aveugle se trouve en situation d’arbitrer cette discussion. Finalement, n’est pas aveugle qui l’on croît !

ACTUALISER LA PAROLE

La Samaritaine a reconnu Jésus comme le Sauveur de sa vie mais aussi il est donné aux non-juifs de le reconnaître comme Christ. Laissons-nous toucher par le témoignage fidèle et constant de cet aveugle auprès de ses voisins et des pharisiens qui lui permet de faire grandir sa foi.

Un aveugle de naissance, un homme qui porte le poids du péché de ses parents ou le sien ! Aujourd’hui, ne suis-je pas enfermé dans mes ruptures d’alliance avec Dieu, empêtré dans mes peurs ou dans des mauvaises pensées et habitudes qui me ligotent ? Est-ce que j’ose une vérité sur moi-même ? « La vérité nous rend libre. » dit Jésus. Est-ce que je me confie à Dieu ? Est-ce que j’ose en parler à quelqu’un ? Jésus ouvre les yeux de l’aveugle et il voit. Cet homme a fait confiance et s’est laissé faire… Trop souvent, je compte sur mes propres forces. De quoi ai-je besoin d’être guéri, libéré ? Et si je reconnais tout simplement dans la miséricorde de Dieu que je suis un « pécheur pardonné » pour devenir disciple ? Jésus est la source de la vie. Est-ce que j’y crois vraiment ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

Donne-nous de savoir lire les « signes » Esprit Saint, toi qui ouvres les yeux de notre cœur pour discerner en toute chose sa dimension intérieure, aide-nous à « voir » la réalité spirituelle cachée dans les paroles et les signes que Jésus de Nazareth a multipliés sur les routes de Palestine Esprit Saint, toi, la source du discernement, donne-nous le regard de la foi pour apprendre à « voir » à travers les événements personnels et collectifs, petits et grands, les « signes » qu’accomplit Jésus Christ pour nous, aujourd’hui. (Michel Hubaut, Prière à l’Esprit Saint)

CONTEMPLER LA PAROLE

Cette toile d’un peintre italien baroque, illustre le verset 6 de l’évangile de Jean, le moment où le Christ touche les yeux de l’aveugle avec de la boue. L’illustration est presque violente, ce qui est plutôt courant pour un disciple du Caravage. Le Christ en rouge plonge son doigt vers l’œil de l’aveugle qui recule. Les quatre hommes autour de lui sont interloqués. Un enfant regarde lui aussi la scène avec le même regard. Il porte la sébile qui désigne l’aveugle comme un mendiant.

LE CHRIST GUÉRIT L’AVEUGLE-NÉ

Gioacchino Assereto huile, vers 1640 Institut d’art Carnegie, Pittsburgh

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5E DIMANCHE DE CARÊME

Moi, je suis la résurrection et la vie… crois-tu cela ? »

ÉCOUTER LA PAROLE

(Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45)

3- En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » 4- En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » 5- Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. 6- Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. 7- Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » […] 17- À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. […] 20- Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. 21- Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22- Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » 23- Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera.» 24- Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » 25- Jésus lui dit : « Moi,

je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; 26- quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » 27- Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » […] 33- Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, 34- et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois.» 35- Alors Jésus se mit à pleurer. 36- Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » 37- Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » 38- Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. 39- Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » 40- Alors Jésus dit à Marthe « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » 41- On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. 42- Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » 43- Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » 44- Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » 45- Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

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« DIMANCHE 26 MARS 2023
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COMPRENDRE LA PAROLE

Par rapport aux précédents signes de l’évangile de Jean, le retour à la vie de Lazare est le plus grandiose. Il préfigure plus nettement la Passion et la Résurrection prochaine de Jésus. Repérer les différentes scènes du récit : l’introduction situant les personnages les uns par rapport aux autres, la discussion entre Jésus et ses disciples sur le sens de la mort de Lazare, la rencontre avec Marthe, puis avec Marie, et finalement avec Lazare ! Attardez-vous sur la discussion avec Marthe (v. 17-27). Voyez comment elle s’éveille peu à peu en la foi en la résurrection : elle affirme son savoir sur Jésus (v. 22), affirmation qui ressemble à une demande. À ce point, elle reconnaît en Jésus un homme de Dieu, à l’image d’Élie et Élisée à qui Dieu a donné pouvoir de faire revivre des morts (1R 17,1724 ; 2R 4,18-37). Quand Jésus se présente comme la résurrection et la vie, elle passe du savoir au croire. Elle devient la figure de la croyante qui reconnaît en Jésus l’irruption du Dieu des vivants parmi les hommes. Il est plus qu’Élie ou Élisée, il est vraiment celui qui fait vivre, à l’image de Dieu lui-même. Finalement n’est-ce pas Marthe qui revient à la vie avant même son frère ?

ACTUALISER LA PAROLE

Le retour à la vie de Lazare est un avant-goût de ce que produit la Résurrection du Christ. Ce récit nous situe au cœur du discours théologique de Jean. Il nous révèle le Christ mais aussi nous-mêmes.

Les relations de cette fratrie sont tout aussi proches que complexes : Ils s’aiment mais Marthe et Marie se jalousent, semble-t-il, pour avoir la meilleure part auprès de leur ami Jésus (cf. Lc 10, 38-42). Et, Lazare, de quelle maladie souffre-t-il ? Une occasion de s’interroger sur mes relations familiales : combien de non-dits, de secrets, de jalousie, d’intérêts peuvent nuire ou même tuer les relations familiales ! Jésus ne se presse pas devant la situation mortifère de Lazare, il attend deux jours.

Est-ce le temps pour que Marthe et Marie clarifient leurs attentes vis-à-vis de Jésus ? Pour moi, quel est le vrai visage du Christ : un dieu qui agirait à ma place et me priverait de ma liberté, un dieu magicien ou un Dieu profondément humain, capable de pleurer avec ceux qui pleurent et qui m’ouvre à la Vraie Vie ? Marthe et Marie crurent en Christ : un long chemin parsemé de doutes et de certitudes. Avec qui et quels sont les moyens que je me donne pour croire que le Christ est bien le Chemin, la Vérité et la Vie ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

Tu es mon commencement et ma fin

Tu es mon Alpha et mon Oméga, mon Premier et mon Dernier, mon commencement et ma fin. Avant mon commencement, tu étais, Après la fin, tu seras. Et entre-temps : tu es là, tu arrives, tu donnes la vie, tu es toi.

Maranatha – Viens, Seigneur Jésus !

CONTEMPLER LA PAROLE

Ce panneau peint au 16e siècle en Hollande représente le moment où Lazare sort de sa tombe. D’ailleurs, il est toujours debout dans la fosse, la pierre brune est juste décalée sur le côté.

Le Christ le désigne de la main comme son ami ; un homme à genoux est en train de délier les mains de Lazare, alors que le linceul qui couvrait sa tête est encore au bord de la tombe.

Les deux seules femmes qui assistent à ce miracle sont les sœurs de Lazare, richement vêtues. Le groupe du premier plan est entièrement focalisé sur le sort de Lazare alors que les autres sont bien plus agités, ils parlent entre eux de ce qui vient de se produire.

LA RÉSURRECTION DE LAZARE

(Détail) Aertgens Claesz, Vers 1530-1535, huile sur panneau de chêne Rijksmuseum, Amsterdam

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2 AVRIL 2023

DIMANCHE DES RAMEAUX

Qui est cet homme ? »

(Mt 21,1-11) DIMANCHE

ÉCOUTER LA PAROLE

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1- Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples 2- en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenezles-moi. 3- Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. » 4- Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : 5- Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. 6- Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. 7- Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. 8- Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. 9- Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » 10- Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » 11- Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. » «
«

COMPRENDRE LA PAROLE

L’entrée de Jésus à Jérusalem se fait en trois étapes. Prenez le temps de les identifier à partir des lieux et des déplacements. Il y a d’abord le mont des Oliviers. Selon le prophète Zacharie (Za 14,4), c’est sur ce mont que Dieu posera les pieds à la fin des temps. C’est là que Jésus prépare son entrée. Notez les consignes données pour les préparatifs. Voyez avec quelle lucidité et quelle liberté Jésus s’avance vers sa Passion. Tout se réalise comme il l’a indiqué aux disciples. Puis le cortège s’élance vers Jérusalem. Que font les gens ? Que disent-ils ? La foule reprend ici deux versets du Ps 118(117),25-26. Au hosanna qui signifie « sauve donc », l’évangéliste ajoute « au fils de David », le Messie. Cet aménagement du psaume a été conservé dans la liturgie eucharistique pour annoncer la venue glorieuse du Christ à la fin des temps. Enfin, Jésus fait son entrée à Jérusalem. Contrastant avec l’enthousiasme de la foule, se fait entendre la réaction mitigée des habitants. À travers cette agitation, se dessine déjà l’affrontement entre Jésus et la ville qui attendait son Messie. Celui qui entre à Jérusalem avec humilité et douceur sera bientôt livré à mort sans résistance. Le refus par Jésus de tout recourt à la force, les chrétiens le prennent à leur compte lorsqu’ils font suivre cet épisode de l’entrée dans Jérusalem du récit de la Passion.

ACTUALISER LA PAROLE

C’est dans cette dernière montée à Jérusalem que s’achève la mission terrestre de Jésus, en Judée, en Galilée et parfois en terres étrangères. Lui-même décide de son entrée dans la ville tout comme il dira à la veille de sa Passion et de sa Mort : « Ma vie, nul ne la prend mais c’est moi qui la donne ». Il va le signifier par le dernier repas avec ses apôtres et le lavement des pieds. Laissons-nous toucher par le libre consentement de Jésus aux évènements. Face aux échecs relationnels ou dans ma vie professionnelle, aux pertes liées aux séparations ou à l’âge, à la maladie ou devant la mort d’un proche, comment est-ce que je réagis ? À quoi Jésus m’invite-t-il ?

C’est avec un ânon et une ânesse que Jésus fait son entrée : a-t-il été remarqué ? Il est né dans une crèche et il avance avec douceur et discrétion vers la Ville Sainte. Laissons-nous toucher par cette manière de faire qui ne s’impose pas. Que veut-il m’enseigner lui qui s’est toujours situé dans une relation intime avec le Père ? Jésus laisse faire la foule qui le proclame «Fils de David» mais «Qui est-ce ?» disait-on. Ne reste-t-il pas libre face à ce qu’on pense de lui. Le lendemain, le peuple dira : « Qu’il soit crucifié ! ». Laissonsnous toucher par la liberté intérieure de Jésus face aux “ qu’en-dira- t-on ” : qu’en est-il pour moi ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

Tu me montres le chemin de vie

J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu ! Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. » […] Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance […] Tu m’apprends le chemin de la vie : Devant ta face, débordement de joie ! A ta droite, éternité des délices ! Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

CONTEMPLER LA PAROLE

Ce tableau a été peint en 1912 par un peintre expressionniste allemand : Wilhelm Morgner. L’entrée de Jésus à Jérusalem est chatoyante et vive. On distingue neuf silhouettes colorées, du rouge au bleu foncé. Les formes vertes évoquent sans doute les arbres ou les palmes agitées par la population. Cette œuvre évoque la joie mais quelques détails annoncent déjà la suite de l’histoire comme la couronne d’épines jaune, rouge et bleu sur l’encolure de l’ânon. Le personnage central en bleu foncé, entouré d’une mandorle jaune-vert évoque peut-être la résurrection du Christ.

L’ENTRÉE DU CHRIST À JÉRUSALEM

Wilhelm Morgner

1912, huile sur toile, Museum am Ostwall Dortmund

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9 AVRIL 2023

DIMANCHE DE PÂQUES

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Il est ressuscité et il vous précède en Galilée »

ÉCOUTER LA PAROLE

(Mt 28, 1-10)

1- Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. 2- Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. 3- Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. 4- Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts. 5- L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. 6- Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. 7- Puis, vite, allez dire à ses disciples : ‘ Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.’ Voilà ce que j’avais à vous dire. » 8- Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. 9- Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. 10- Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

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«
DIMANCHE

COMPRENDRE LA PAROLE

La nuit s’achève, le jour se lève, l’obscurité va laisser place à la lumière : que se passe-t-il dans ce récit que nous lisons à la veillée pascale ? Regardons les personnages : deux femmes, Marie de Magdala et Marie, mère de Jacques, celles qui avaient suivi Jésus jusqu’au Golgotha et avaient assisté à son ensevelissement (Mt 27,55.61). L’ange du Seigneur, devancé par un tremblement de terre, comme à la mort de Jésus (Mt 27,51), éblouissant de lumière, signes qu’il s’agit d’une manifestation divine. Les gardes sont « morts » de peur… L’ange s’adresse aux femmes.

Il les rassure : « soyez sans crainte », et leur annonce l’inattendu : le tombeau est vide, Jésus le Crucifié n’est plus là, il est ressuscité, comme il l’avait dit (Mt 16,21 ; 17,23 ; 20,19) ! Les femmes sont invitées, sans s’attarder (v.7.8), à annoncer cette bonne nouvelle aux disciples : Jésus est vivant et il les précède en Galilée, là où tout a commencé. Et voici que dans leur course, remplies à la fois de crainte et de joie, c’est Jésus lui-même qui vient à leur rencontre et les salue. Comme l’ange, il les rassure : « soyez sans crainte », et les envoie pour donner rendezvous en Galilée à ceux qu’il appelle « mes frères » (v.10) !

En cette aube de Pâques où la lumière a éclaté, une nouvelle communauté de frères et des sœurs en Christ, enfant du même Père, vient de naître !

ACTUALISER LA PAROLE

L’ange et Jésus ressuscité s’adressent aux femmes en leur disant tout d’abord : « Soyez sans crainte ». Comment entendons-nous aujourd’hui cette invitation à ne pas avoir peur ?

Les femmes sont les premiers témoins de la résurrection et les premières « apôtres » de la Bonne Nouvelle : comment cela nous interpelle ? Jésus ressuscité donne rendez-vous en Galilée : quelle est notre Galilée ? Quel est le lieu où concrètement aujourd’hui Jésus nous précède et nous attend pour le rencontrer ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

Il s’est levé d’entre les morts, le Fils de Dieu, notre frère, il s’est levé, libre et vainqueur. Il a saisi notre destin, au cœur du sien, pour le remplir de sa lumière. Sur lui dans l’ombre sont passées, les grandes eaux baptismales de la douleur et de la mort. Et maintenant, du plus profond de sa Passion , monte sur nous l’aube pascale. L’histoire unique est achevée, premier enfant du Royaume, Christ est vivant auprès de Dieu. Mais son exode humble et caché, le fils aîné, le recommence pour chaque homme. Ne cherchons pas hors de nos vies, à retrouver son passage, il nous rejoint sur nos sentiers. Mais au-delà de notre mort, c’est lui encore qui nous attend sur le rivage. (Commission Francophone Cistercienne)

CONTEMPLER LA PAROLE

Le Christ en croix créé par Jean-François Ferraton pour l’église Saint-Louis à Fontaines-sur-Saône est triomphant de la mort. Sa résurrection est rendue visible par la couleur or donnée à son corps, bien que les stigmates des mains et des côtés soient rendus par le modelé de la sculpture. De même le fait que le corps du Christ se détache de la croix en verre traduit la victoire du Christ sur la mort. Ce crucifix est en quelque sorte une image de la suite de l’histoire. Le Christ est déjà ressuscité.

CRUCIFIX

Jean-François Ferraton verre et métal, église Saint-Louis, Fontaines-sur-Saône

© ADAGP Paris, 2022 ©Photo Martial Couderette

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ASCENSION

ÉCOUTER LA PAROLE

(Mt 28, 16-20)

En ce temps-là, 16- Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. 17- Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. 18- Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. 19- Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, 20- apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

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« JEUDI 18 MAI 2023
«
Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.»

COMPRENDRE LA PAROLE

L’Évangile selon Saint Matthieu se termine par ces cinq versets. Jésus va disparaître à leur vue mais promet : « Je suis avec vous tous les jours ».

Cette dernière rencontre se passe en Galilée. Les onze entendent l’appel « faites des disciples » au cœur même de leur quotidien, là où Jésus les avait enseignés. Chacun d’entre eux partira de sa terre, du lieu où il s’est construit afin de répondre à l’appel de Celui en qui il a mis sa foi.

« Allez ! » Le verbe que Jésus emploie est le même –en hébreu - que celui qu’Abram avait entendu à Haran : va. Il s’agit d’une mise en route vers un ailleurs inconnu. Pour Abram cet appel fut source de vie (Gn 12, 1).

« Baptisez-les ! » Invitez-les à passer de la mort à la vie. Les baptisés seront appelés à accueillir la vie même de Dieu, source du royaume que Jésus a annoncé. Dans cette finale de l’Évangile, aucun signe extraordinaire n’est décrit. Est-ce pour cela que certains eurent des doutes ? L’évangéliste n’en dit rien. La sobriété du récit nous rappelle que c’est notre acte de foi qui permet à Jésus ressuscité d’être avec nous tous les jours.

ACTUALISER LA PAROLE

« À faire partie du peuple de Dieu, tous les hommes sont appelés » Constitution dogmatique Lumen Gentium ( § 13). Jean, dans le prologue de sa 1ère épître, emploie ces mots « ce que nous avons contemplé... touché du Verbe de Vie … nous rendons témoignage ». Comment comprenons-nous ces mots personnellement ? De quelle manière sommes-nous appelés à rendre témoignage aujourd’hui ?

Les onze sont appelés à annoncer que Jésus est Verbe de Vie, et qu’il devient source de vie pour ceux qui mettent leur confiance en lui. Grâce aux témoins qui nous ont précédés nous avons découvert cette source de Vie. Et là se situe aujourd’hui notre responsabilité d’apôtre. Témoigner, ce sera d’abord et surtout laisser le Verbe de Vie transformer profondément nos actes, nos paroles, afin que, le plus possible, il puisse agir par nous et inviter ceux que nous croisons à « faire partie du peuple de Dieu ». Comment cela résonne-t-il en nous aujourd’hui ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

L’homme qui prit le pain R/ C’est à nous de prendre sa place aujourd’hui, pour que rien de lui ne s’efface.

- L’homme qui prit le pain n’est plus devant nos yeux Pour saisir en ses mains le don de Dieu

- L’homme qui prit le vin n’est plus devant nos yeux Pour donner en festin l’amour de Dieu.

- L’homme qui prit la mort n’est plus devant nos yeux Pour offrir en son corps le monde à Dieu

- L’homme qui prit tombeau n’est plus devant nos yeux Pour prouver à nouveau la vie de Dieu. (Duchesneau/Chapelet/Fleurus)

CONTEMPLER LA PAROLE

Cette page d’un évangéliaire arménien a été peinte en 1609. Avez-vous remarqué un point commun avec l’œuvre contemporaine de Jean-François Ferraton ? L’or est utilisé pour figurer l’éternité et la résurrection, en un mot

Le Christ s’élève au-dessus des apôtres dans une nuée de nuage orange et blanc. Le voile rouge qui habille Jésus est agité par un souffle. Nous tous, comme les apôtres, sommes invités à contempler le Jésus ressuscité. Ce dernier nous bénit.

L’ASCENSION DE JESUS

Enluminure, 1609, Arménie

The Bodleian Library, University of Oxford

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PENTECÔTE

Tous furent remplis de l’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues »

«

ÉCOUTER LA PAROLE

(Ac 2, 1-11)

1- Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble. 2- Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. 3- Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. 4- Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. 5- Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. 6- Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. 7- Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? 8- Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? 9- Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, 10- de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, 11- Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »

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« DIMANCHE
28 MAI 2023

COMPRENDRE LA PAROLE

La Pentecôte juive était à l’origine la fête de la moisson donnant lieu à un pèlerinage vers Jérusalem. Peu avant l’ère chrétienne, elle devient commémoration du don de la loi au Sinaï. Elle est mémoire d’Israël : « souviens-toi » de l’Alliance que Dieu a scellée avec son Peuple.

v 1-4 : Cinquante jours après la Résurrection du Christ « ils se trouvaient réunis tous ensemble » dans la maison. « Tous » désigne cependant un petit nombre de fidèles témoins de la Résurrection. Ils attendent la promesse annoncée par le Christ Ressuscité (Ac 1,8). Dieu se rend présent par une théophanie qui rappelle celle du Sinaï. Relever les signes de la venue de l’EspritSaint. L’Esprit-Saint vient « remplir » la maison (v2), emplir l’être de chacun (v4), pour redonner vie, pour renouer l’Alliance. Les bénéficiaires en sont la communauté réunie, mais aussi chaque frère individuellement. v5-11 : L’effet est immédiat, avec l’ouverture sur l’extérieur et le témoignage offert à une multitude de personnes venant des nations qui entourent Israël. Ils sont stupéfaits de ce « signe d’audition » par lequel chacun est rejoint (v6). Souvenons-nous de Babel (Gn 11) dont les habitants parlaient une seule langue mais ne se comprenaient pas.

La promesse est ainsi accomplie, les apôtres peuvent sortir de la maison, annoncer la Bonne Nouvelle à Jérusalem, en Judée et aux nations, le temps de la mission est inauguré.

ACTUALISER LA PAROLE

« Ils se trouvaient tous réunis » Partageons ensemble ce que nous percevons de l’œuvre de l’Esprit lorsque nous sommes en communauté, en Eglise.

L’Esprit-Saint est promis à chacun, faisons mémoire de sa trace dans les joies comme dans les épreuves de notre vie.

Par l’Esprit, il est donné aux apôtres d’annoncer les merveilles de Dieu. Nous sommes invités, dans notre prière, à louer Dieu pour ses merveilles et à en témoigner auprès de nos proches.

L’Esprit-Saint était déjà une promesse de l’Ancien Testament, entre autres en : Nb 11, 24-39 ; Joël 3, 1-2 ; Is 34, 16. Comment je reçois cette promesse ?

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PRIER AVEC LA PAROLE

Esprit Saint, qui habites chaque être humain, tu viens déposer en nous ces réalités d’Évangile si essentielles : la bonté du cœur et le pardon. Aimer et l’exprimer par notre vie, aimer avec la bonté du cœur et pardonner : là tu nous donnes de trouver une des sources de la paix et de la joie. (Frère Roger de Taizé)

CONTEMPLER LA PAROLE

Dans le texte des Actes des Apôtres, on nous parle de bruit, de coup de vent violent et de langues qui ressemblent à du feu. Néanmoins en général on représente l’Esprit Saint sous la forme d’un oiseau, plus précisément d’une colombe. Dans la plupart des représentations de la Pentecôte, c’est la colombe qui envoie les langues de feu. Ce symbole évoque donc la descente de l’Esprit sur les apôtres. Tout en douceur, cette silhouette blanche descend sur la terre.

COLOMBE DE L’ESPRIT SAINT

Jean-François Ferraton

mobilier liturgique

© ADAGP Paris, 2022 ©Photo Martial Couderette

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