DH Magazine 137 - Mars-Avril 2011

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CHBS DE LORIENT

«

L'analyse se porte sur les facteurs déclencheurs du trouble. et assistante sociale notamment) se réunit chaque semaine pour mettre à jour le plan de soins lié à chaque individu. Le travail sur le volet cognitif incorpore techniques de stimulation, psychomotricité, massage et relaxation, musicothérapie ou même aromathérapie. Quelques sorties à l’extérieur complètent le dispositif. La prise en charge peut s’effectuer en groupe ou individuellement, de même qu’elle peut concerner les aidants et familles. Une diététicienne prend en charge les troubles alimentaires. « L’analyse se porte sur les facteurs ou événements déclencheurs du trouble, qu’il s’agit une fois décelés d’éviter. Une analyse est menée à l’entrée et à la sortie du patient pour mesurer les progrès. L’in-

ventaire neuropsychiatrique étudie nature, gravité et fréquence du trouble pour en déterminer la sévérité ». L’objectif est de rester dans la limite de séjours d’un mois, durée au cours de laquelle « il est tout à fait possible d’arriver à des résultats ». Environ 35 personnes étaient passées par l’UCC quatre mois après son ouverture, intervenue en novembre dernier.

PÉRENNISER

LES RÉSULTATS

La grande question est désormais la pérennisation du bénéfice apporté par l’UCC, via le transfert des savoirfaire. S’y ajoute celle d’une réunion bretonne pour élargir le sujet au plan régional. Mais les avantages sont déjà notables : les patients présentant ces troubles spécifiques n’encombrent plus les autres services comme la médecine gériatrique, et l’unité contribue à soulager les urgences. Des travaux de recherche clinique pourraient également venir s’y adosser.

MATERNITÉ : SORTIES ANTICIPÉES,

des résultats étonnants ► Propos recueillis auprès de Roselyne SAINGERY, cadre supérieur de santé, pôle femme-mère-enfant

Dispositif audacieux, les sorties anticipées de la maternité de Lorient fonctionnent. Les chiffres le montrent. UN

DISPOSITIF UNIQUE

Les sorties anticipées font l’objet d’une préconisation de l’HAS. Elles pouvaient notamment se faire de façon précoce, avant 24 heures. La solution lorientaise repose sur l’organisation de sorties anticipées à partir de 48 heures après accouchement. Elles s’établissent en fonction d’une batterie de critères liés soit à la mère soit à l’enfant, parmi lesquels les antécédents, les suites de couche, l’alimentation normale, etc. Sagefemme et pédiatre doivent la valider. Le dispositif a été encouragé par la situation locale, le territoire de santé ayant vu se succéder les fermetures de maternité au cours des deux dernières décennies, et le CHBS arrivant assez fréquemment à saturation en termes de capacités. Deux types de sorties sont organisées : une sortie classique à 48 heures ou 72 heures pour les grossesses classiques (physiologiques) en lien avec les sagesfemmes libérales ou le médecin traitant, et une sortie anticipée pour les grossesses pathologiques, en lien avec l’HAD. Des sorties à 72 heures peuvent ainsi être envisagées après une césarienne, par exemple. L’accord de la patiente est évidemment nécessaire, tout autant que la satisfaction à des critères géographiques (possibilité d’accès au domicile de la mère pour du personnel spécialisé) et psychosociaux. « La sécurisation de ces sorties anticipées est confortée par des examens pédiatriques à J7 et J11, qui permettent d’opérer les vérifications nécessaires et de lever les angoisses ou encore les problèmes pondéraux », précise Roselyne Saingery.

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DES

CHIFFRES ÉLOQUENTS

Pour les grossesses pathologiques, la sortie s’effectue soit à J7 comme d’habitude, sinon à 72, 96 heures, J5 ou J6, suivant la pathologie liée à la césarienne. Un médecin référent est associé à la démarche. En amont, le dispositif est expliqué aux patientes dès la déclaration de grossesse. 1 249 sorties anticipées ont eu lieu en 2010, ce qui représente 42 % des grossesses. 50 % des césariennes donnent lieu à sortie anticipée. L’échéance de 48 heures représente 12 % des sorties anticipées, celle de 72 heures 65,2 %. L’HAD intervient dans 22 % des cas. Un questionnaire de satisfaction et une prise de contact avec toutes les patientes ont démontré avec des taux de retour élevés que 95 % d’entre elles choisiraient encore la sortie anticipée s’il fallait recommencer. « Les 5 % restants sont par ailleurs davantage liés à des concours de circonstances qu’au dispositif en luimême », note Roselyne Saingery. À l’arrivée, le taux de réhospitalisation est inférieur à celui des sorties classiques, alors que la durée moyenne de séjour est passée de 4,3 à 3,7 jours. Le dispositif nécessite 3,5 ETP pour le CHBS et 5,5 au total. Une réponse adroite à l’équation complexe entre prise en charge de qualité, contraintes d’hébergement ■ et volonté de la sécurité sociale locale…


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