Le Délit - Édition du 10 septembre 2025

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Le Délit est situé en territoire Kanien’kehá:ka non cédé.
Publié par la Société des publications du Daily, une association étudiante de l’Université McGill

Canada actualités

actualites@delitfrancais.com

Le Canada

encore en proie aux flammes

Depuis plus de quatre mois, de terribles incendies ravagent le centre et l’ouest du pays.

Depuis le début de l’année, unesuperficieégaleàcelle du Nouveau-Brunswick s’est embrasée. Seulement deux ans après l’année 2023 où les flammesavaientravagéprèsde18 millions d’hectares, le Canada connaît actuellement son deuxième été le plus destructeur de l'histoire. Près de 7 millions d'hectaresontbrûlépourl’instant d’après Radio-Canada, en attendant le décompte officiel en fin de saison.

Cette année, ce sont bien les feux de forêt précoces au Manitoba et en Saskatchewan qui ont fait la

QuÉbec

une des journaux. Dès le mois de mai,cesdeuxprovincesontdéclaré un état d’urgence de trente jours pour lutter contre la propagation des feux dans leurs provinces.Maiscesdernièresnesont paslesseulestouchées:laColombie-Britannique et l’Ontario connaissent aussi une saison des feux particulièrement intense, quiaforcéledéplacementdemilliers de personnes durant l’été. À ce jour, près de 600 feux sont encore actifs selon Radio-Canada, dontunemajoritéinquiétantequi n’est toujours pas maîtrisée.

Le Québec, plus grande province canadienne en termes de superficie, a été globalement épargné par les incendies de forêt qui ont ravagé le centre et l’ouest du pays. Selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), 292 incendies de forêt ont été recensés dans la province depuis le 1er mars, soit 131 de moins que la moyenne sur dix

ans.Lacause?Desconditionsmétéorologiques pluvieuses qui n’ont pas asséché les sols comme dans le passé. Karine Pelletier, conseillère à la prévention et à l’information à la SOPFEU, expliquequ’il«apluauQuébectous les trois jours cet été, ce qui explique pourquoi nous avons été particulièrement épargnés par les feux». Une sorte d’accalmie, deux ans seulement après que le Québec a connu des incendies d’une ampleur inédite.

La sensibilisation aux incendies auprès de la population joue donc un grand rôle dans leur prévention. Karine Pelletier rappelle que « 80% des feux de forêt sont d’origine humaine, et 20% sont dus à des phénomènes naturels, comme la foudre ». Les jets de mégots, les feux de camp et le brûlage de rebuts contribuent tous au départ de feux de forêt, qu’ils soient d’origine accidentelle ou non.

Pour mieux combattre ces feux dont la fréquence et l’intensité s’amplifient depuis plusieurs années, la SOPFEU a mis en place descampagnesdepréventionafin d’informer et de responsabiliser les populations en contact avec les massifs forestiers. Pour combattre le feu, la SOPFEU affirme aussi recevoir plus de financement de la part du gouvernement provincial, qui se traduit surtout par plus de moyens au sol, avec plusdepersonneldisponiblepour combattrelesdépartsd’incendies.

Malgréunelégèrehaussed’incendies d’origine humaine prévue au mois d’octobre au moment de la période de la chasse, « l’arrivée de journées plus courtes et de nuits plus fraîches va atténuer et éteindre les incendies de forêt », assure la SOPFEU. En attendant l’été prochain…̸

Aurélien Quéméner Contributeur

Blocage du projet de loi 97

La colère des communautés autochtones face au gouvernement Legault.

Depuis le début de l’été, la forêt boréale du Saguenay–Lac-Saint-Jean, à 600 kilomètres au nord de Montréal, est au cœur d'une lutte politique de taille. En témoignent les nombreux barrages routiers érigés par des membres du collectif Première Nation MAMO (« ensemble », en atikamekw). Ce dernier est mené par les gardiens du territoire et chefs héréditaires de différents groupes autochtones, qui marquent leur opposition au projet de loi 97 poussé par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina. Le projet, « visant principalement à moderniser le régime forestier » prévoit notamment une répartition stricte du territoire forestier public québécois, aujourd’hui partagé en trois : un tiers de territoires protégés, un tiers demeurant « partagé » entre les différents acteurs (chasseurs, pêcheurs, producteurs de bois), et, surtout, un tiers principalement réservé à l’industrie forestière. Un nouvel épisode dans l’histoire des conflits territoriaux entre le gouvernement québécois et les Premières Nations.

Un manque de considération des peuples autochtones

Selon Martin Papillon, professeurdesciencespolitiquesautochtones à l’Université de Montréal, le désaccord des Premières Nations ne tient pas principalement à l’extraction forestière par l’industrie en tant que telle : « Les revendications sont

très variées, mais beaucoup de communautés participent au développement économique forestier, et ne sont pas opposées à l’extraction forestière. L’enjeu principal est que les communautés qui occupent le territoire et y ont des droits ancestraux ne peuvent pas suffisamment participeràladécisionquantaulieuet au moment de cette extraction. » À l’heure actuelle, le projet de loi prévoit uniquement une « concertation passive » des communautés autochtones, sans possibilité de participation active ni de contrainte sur l'industrie forestière.

La difficulté du dialogue

Le manque de considération des revendications autochtones par le gouvernement s’explique par un héritage historique, selon le Dr Papillon : « Le gouvernement fédéral a imposé aux communautés, via la Loi sur les Indiens (1876), le mécanisme de gouvernance des conseils de bande pour détruire la gouvernance traditionnelle, dans un but d’assimilation. Dans plusieurs communautés, la gouvernance traditionnelle – gardiens du territoire, gouvernance par clans –a cependant persisté en parallèle. Lesgouvernementsseretrouvent à ne plus savoir à qui s’adresser. »

Encore aujourd’hui, le gouvernementquébécoisrefusedes'adresser au collectif Première Nation MAMO, préférant s’entretenir avec les conseils de bande. Ces derniers ont eux-mêmes claqué

la porte aux discussions fin juillet, faute de résultats. Ces lacunes dans la communication avec les communautés autochtones ne sont plus envisageables, comme l’explique le professeur : « Depuis 30 ans, il est de moins en moins possible pour le gouvernement d’agir ainsi. Le projet de loi 97 est le dernier exemple d’une longue liste de projets ayant provoqué une forte mobilisation des communautés. » Cette mobilisation coûte à l’industrie forestière, elle-même prête à des concessions. Selon le Dr Papillon, « la demande principale

de l’industrie est la stabilité et la certitude sur le long terme, ce qui passe par une bonne entente avec les communautés locales. L’imposition d’une vision dans le conflit n’a pas été historiquementpayante».Dureste,leprojet de loi est pour l’instant bloqué par l’opposition frontale des Premières Nations. Initialement déposé « dans l’urgence, il risque dans les prochaines semaines d’être fortement amendé, ou tout simplement retiré » selon le Dr. Papillon. ̸ Valentin Pelouzet Contributeur

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Les opinions exprimées dans les pages du Délit sont celles de leurs auteur·e·s et ne reflètent pas les politiques ou les positions officielles de l’Université McGill. Le Délit est indépendant de l’Université

Juliette elie I LE DéLIT

30 M$ : amende astronomique pour le Collège LaSalle

Accusé d’avoir accepté trop d’étudiants dans ses programmes anglophones.

montréal

Eugénie st-pierre

Éditrice Actualités

Soraya Martinez Ferrada, cheffe d’Ensemble Montréal

Ensemble Montréal est l’opposition officielle de Projet Montréal au conseil municipal depuis 2017. Désormais sous la direction de l’ancienne députée libérale pour Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada, le parti de centre droit se décrit comme étant « engagé pour des services efficaces et un sens réel des priorités ». Parmi les promesses électorales du parti, on compte l’utilisation de l’intelligence artificielle pour optimiser la construction à Montréal, la promotion des cantines mobiles et la construction de 50 000 nouveaux logements sur une période de quatre ans. À l’approche du scrutin, Martinez Ferrada cherche à convaincre les Montréalais qu’Ensemble Montréal représente une alternative crédible au parti au pouvoir.

«Ce n’était pas une surprise », confie Phil, étudiant québécois au Collège LaSalle. L’établissement se voit confronté à une amende de près de 30 millions de dollars pour avoir accueilli un trop grand nombre d’étudiants dans ses programmes anglophones. Il ajoute, l’air vaguement agacé : « Il y a tellement d'anglophones. On est très minoritaires en tant que francophones.»

Cet événement s’inscrit dans une campagne de protection de la francophonie qui a débuté il y a déjà trois ans. En 2022, une nouvelle réforme de la Charte de la langue française – la loi 14 – entre en vigueur. Cette loi a pour objectif «ed’affirmer que la seule langue officielle du Québec est le français », et instaure de nouvelles régulations visant à contrer l’anglicisation croissante du réseau collégial. Entre autres, la loi 14 prévoit que «l’obtention d’un diplôme d’études collégiales [...] est conditionnelle à la connaissance du français ». Dans les faits, le gouvernement québécois met en place un quota afin de réduire le nombre d’élèves pouvant s’inscrire dans

les programmes anglais des cégeps. L’année de l’application de la réforme, le Collège LaSalle avait déjà admis les étudiants dans ses programmes anglophones et a refusé de les renvoyer. Dépassant la limite du quota par plus de 1 000 étudiants, le Collège LaSalle reçoit une première amende de 8,8 millions de dollars pour l'année 2023-2024. Il a fallu plusieurs années aux étudiants pour finir leur cursus, soit autant de temps nécessaire pour parvenir à atteindre les quotas imposés. Le total de l’amende a continué à grimper jusqu'à atteindre 29,9 millions de dollars.

Le Collège LaSalle continue de nier avoir accepté plus d’élèves que par le passé. Il prétend simplement ne pas avoir eu le temps nécessaire pour se plier aux demandes. Phil corrobore cela:«eC’est pareil que les autres annéese», explique-t-il, « il y a toujours eu beaucoup d’anglophones, ce n’est pas cette année qu’il y en a eu plus ». Il admet que c’est très frustrant de devoir se forcer à parler ou suivre des cours en anglais : « Je me suis fait servir en anglais l’autre jour, en

Course à la mairie de Montréal

Qui pour succéder à

Valérie Plante?

Lallant refaire ma carte étudiantee», raconte-t-il, « la dame ne parlait même pas français. Alors qu’elle travaille ici! Je trouve ça ordinaire».

Si le collège est vraiment obligé de payer l'amende, il risque de devoir fermer. Claude Marchand, le PDG du groupe LCI Éducation auquel appartient le Collège LaSalle, dénonce la somme ahurissante : « Ce n’est pas la loi que je remets en cause », maintient-il, « mais les pénalités qui en sont les conséquences. » Une proposition de règlement à l’amiable pour la somme de 11,5 millions de dollars a été avancée par le collège, sans réponse du gouvernement pour l’instant.

Face à la fermeture possible du Collège LaSalle, Phil ne semble pas très inquiet. « 30 millions, c’est impossible », dit-il, « c’est trop gros comme amende! LaSalle, c’est juste une école. Si elle doit payer 30 millions, peut-être que ça va devoir fermer, mais je ne pense pas qu’ils vont payer ». ̸

Héloïse durning

Contributrice

e 2 novembre 2025 auront lieu les élections municipales de la ville de Montréal. Après sept ans à la tête du conseil municipal, Valérie Plante a confirmé en octobre 2024 qu’elle ne se présenterait pas pour un troisième mandat. Si ces élections impliquent de nouveaux acteurs, elles se jouent toutefois au niveau des mêmes enjeux : l’itinérance, la sécurité, la transition écologique, ainsi que la circulation routière et cyclable en ville. Les cinq partis en lice – à savoir Projet Montréal, Ensemble Montréal, Action Montréal, Transition Montréal et Futur Montréal – proposent chacun des visions très différentes pour l’avenir de la métropole. Le Délit vous propose un guide afin de mieux vous orienter lors de ces élections.

Luc Rabouin, chef de Projet Montréal

Luc Rabouin est le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, et le successeur de Valérie Plante au sein de Projet Montréal. La plateforme électorale de Rabouin s’inscrit dans la lignée centre gauche de sa prédécesseure : il compte lutter contre la crise du logement, promouvoir le commerce local et investir dans les transports en commun. Il promet notamment de mettre en vigueur une tarification sociale à la Société de transport de Montréal (STM) afin de baisser les coûts pour les Montréalais à faible revenu.

Craig Sauvé, chef de Transition Montréal

Nouvel arrivant sur la scène politique municipale, Transition Montréal défend un programme progressiste sous la direction de Craig Sauvé. S’il est élu en tant que maire, Sauvé promet d’instaurer une taxe foncière sur les propriétés de luxe, d’implanter plus de marchés communautaires et publics et de nommer un maire de la vie nocturne à Montréal. Le parti estime que de nouveaux enjeux nécessitent une nouvelle approche, et se présente comme une force de renouveau au sein du conseil municipal.

GilbertThibodeau,chefd’ActionMontréal

Plus petit parti, Action Montréal avait remporté seulement 1,03% des voix lors des élections municipales de 2021. Gilbert Thibodeau,chefduparti,s’étaitfaitremarquer poursesprisesdepositionconspirationnistes liées à la pandémie de COVID-19. Pour les élections à venir, il reprend plusieurs de ses engagements antérieurs, dont la réactivation économique et touristique de la marina de Lachine. Il propose aussi de revoir l’aménagementdespistescyclables,estimant que leur développement doit être mieux équilibré avec les autres modes de transport. Thibodeau se présente comme un candidat misantsurunegestionmunicipaleplussimple et moins bureaucratique.

Jean-François Kacou, chef de Futur Montréal

Fondé en 2025, Futur Montréal se veut un parti centriste tourné vers l’innovation municipale. Son chef, Jean-François Kacou – ancien directeur général d’Ensemble Montréal – a lancé le parti aux côtés de Joel DeBellefeuille. Leurs propositions phares : instaurer un mécanisme de redistribution des surplus budgétaires municipaux et lutter activement contre la spéculation immobilière. ̸

Illustrations : eileen davidson I Le Délit

Toscane ralaimongo I Le Délit

Soccer : McGill passe complètement à côté de son match d’ouverture

Les Redbirds se sont inclinés 0-4 face à Laval.

Àl’occasion du premier match de soccer à domicile de la saison 2025-2026, les Redbirds – la section masculine du sport universitaire mcgillois – ont affronté le Rouge et Or de l’Université Laval ce dimanche 7 septembre. Le stade Percival-Molson baigné de soleil, l’orchestre de McGill dans les gradins prêt à donner de la voix pour ses athlètes, et un public entonnant des chants à la gloire des Redbirds, toutes les conditions étaient réunies pour assister à un match d'anthologie.

0’ Le coup d’envoi est donné, McGill s’empare du ballon et installe progressivement un jeu de possession, prudent, mais stérile.

6’ Contre favorable en faveur du Rouge et Or, suivi d’un face à face

manqué contre le gardien.

12’ Incursion de l’attaquant mcgillois dans la surface, suivie d’une frappe puissante effleurant la barre.

23’ Action solitaire du numéro 7 Rouge et Or ; il transperce la dernière ligne de défense et enroule au second poteau. But 0-1, Laval mène la danse.

27’ Corner pour Laval, long ballon flottant suivi d’une splendide reprise de volée. Laval 2, McGill 0 ; les Lavallois exultent.

31’ Incursion de l’ailier gauche de Laval dans la surface, enchaînée d’une frappe, le gardien se déploie complètement et réalise un arrêt miraculeux. Les Redbirds frôlent la catastrophe.

39’ Penalty transformé pour Laval, le Rouge et Or mène 3-0, le stade

est abasourdi.

60’ But de Laval. C’est le naufrage.

McGill est mené de quatre buts à domicile.

70’ De multiples changements du

côté de McGill permettent de multiplier les offensives jusqu’à la fin du match,envain.

90+3’L’arbitresifflelafindumatchet scelleladeuxièmedéfaiteconsécutive

Un 5 kilomètres sur le campus

CdesRedbirdscettesaison.Lesjoueurs rentrent au vestiaire, frustrés. Les Martlets – l’équipe féminine – sauverontl’honneurenl’emportant1-0face àLavalplustarddansl’après-midi.

Le pointage final, amer, ne reflète cependantpaslaphysionomiedumatch. Les Redbirds se sont montrés combatifs et entreprenants, ce sont avant tout quelques erreurs défensives et une cruelle inefficacité offensive qui leur a fait défaut. Interrogé sur les objectifs cette saison, Elias Farhat, milieu de terrain des Redbirds se veut rassurant : « Nous voulons continuer sur la même lancée que la saison précédenteetjouerlesnationalsàTorontoàl’issuedelaligueprovinciale».̸

Le club de course des étudiant·e·s de McGill organise sa première course.

e dimanche 7 septembre, aux alentours de dix heures, l’allée principale de l’Université McGill s’est mise à résonner sous les foulées de 275 coureur·euse·s lancé·e·s pour une course de cinq kilomètres sur le campus. Le club de course des étudiant·e·s de McGill, McRUN, y organisait sa toute première course.

Dossards,chronomètres,lignededépart et d’arrivée… Il s’agissait bel et bien d’une compétition. Pourtant, depuissacréationen2015,leclubrevendique une tout autre approche de la course à pied: s’établir en contrepoint au culte du record personnel à

tout prix. Interrogée par Le Délit, Acadia, vice-présidente du club et chargée de l’organisation de la course, insiste : « L’ambition est de s'éloigner de la surperformance (tdlr) » et de promouvoir ce sport commeespacedeconvivialité,desérénité, d’épanouissement.

Si cette course est une première pour le club, elle n’est nullement sa première initiative destinée à rassembler les adeptes de la pratique. Toutaulongdel’année,l’association propose cinq sorties hebdomadaires, courues à des rythmes variés afin d’ouvrir la pratique à des coureur·euse·s de tous les niveaux. La

prochaine aura lieu le mercredi 10 septembre à dix-huit heures, avec comme point de départ le monument à sir George-Étienne Cartier, et vise à favoriser l’intégration des étudiant·e·s fraîchement arrivé·e·s à McGill.

Prendre contact avec la Ville et le ServicedepolicedelaVilledeMontréal, avec l’administration mcgilloise,trouverdespartenaires,régler la question du chronométrage individuel, penser le parcours, promouvoir l’événement, commander les dossards… C’est ce sur quoi travaillent les membres de l’exécutif depuis un an et demi. Un processus

fastidieux que décrit Acadia, mais qui semble avoir porté ses fruits:aux 200 dossards initialement prévus, il a fallu en ajouter 75 supplémentaires pour répondre à une demande plus forte qu’anticipé.

Àl’approchedelafind’OAP,de Frosh etdelapérioded’ajoutoud’abandon de cours, Acadia espère que cette course aura servi de point de rencontre énergisant sous le signe du bien-êtrepour(ré)accueillirlesétudiant·e·s sur le campus à l’aube d’un nouveau semestre.̸

TOSCANE RALAIMoNGO Photographe

Un scandale qui ébranle le gouvernement de François Legault.

Le Québec traverse actuellementl’undesplusgrandsscandales politico-administratifs de la décennie. Le portail numérique SAAQclic, lancé en 2023, avec pour objectif la modernisation des systèmes informatiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ),s’esttransforméenvéritable cauchemarfinancieretpolitiquepour legouvernementdeFrançoisLegault.

EILEEN DAVIDSON i LE DéLIT

ticorruption(UPAC)aouvertuneenquête criminelle. Quatre personnes liées à la SAAQ ou à des firmes contractantes sont soupçonnées de corruption et de collusion.

mulation et de complaisance. Un document daté de septembre 2022 mentionnait déjà un dépassement de 222 millions de dollars, et faisait état d’une stratégie de fractionnementdecontratspermettantd’éviter les règles strictes d’appel d’offres. Ces informations auraient été transmises aux plus hauts fonctionnaires de l’État, dont Yves Ouellet, secrétaire général du gouvernement, et Martin Koskinen, directeur de cabinet du premier ministre.

montentà2017,souslegouvernement libéral de Philippe Couillard.

Cependant, cette stratégie d’affranchissement n’a pas suffi à contenir la crise politique. L’opposition accuse désormais Legault d’avoir manqué à sondevoirdevigilanceetdechercher à se défausser sur ses collaborateurs.

SAAQclicainitialementétéprésenté comme un projet novateur, simplifiant les démarches administratives des citoyens. Le projet devait coûter environ 638 millions de dollars. Or, selon un rapport explosif de la vérificatricegénéraleduQuébec,publiéen février 2025, la facture réelle atteint 1,1 milliard de dollars. Un demi-milliard de dépassements, qui soulève aujourd’hui de sérieuses questions sur la gestion du projet, mais également sur la transparence des autorités. Face au tollé, une commission d’enquête publique, présidée par le jugeDenisGallant,aétémisesurpied enmarsdernier.Sonmandat:éclairer lescirconstancesentourantcesdérapages financiers, les décisions contractuelles,etsurtoutdéterminer àquelmomentlegouvernementaété informé de l’ampleur du problème.

Parallèlement,l’unitépermanentean-

Les témoignages recueillis jusqu’ici révèlent une culture de dissi-

François Legault, appelé à témoigner début septembre 2025, a adopté une ligne de défense claire:il aurait été tenu dans l’ignorance jusqu’au rapport officiel de la vérificatrice générale. Le chef de la Coalition Avenir Québec affirme que ses ministres « auraient pu poser plus de questions », rejetant unepartiedelaresponsabilitésurGeneviève Guilbault et François Bonnardel,quisesontsuccédésauministèredesTransports.Ilrappelleégalement que les bases du projet re-

Pour les citoyens, ce fiasco s’est aussi traduit par des conséquences bien concrètes : files d’attente interminablesdanslescentresdeservice,services en ligne bloqués, et frustration généralisée.

Alors que les audiences se poursuivent en septembre et en octobre, l’opinion publique attend le rapport final prévu le 15 décembre 2025. L’affaire SAAQclic pourrait peser lourd dans la préparation des élections provinciales de 2026. ̸

Ines abddaim Contributrice

Toscane ralaimongo i LE DéLIT
Matthieu juge Éditeur Actualités
HENRY PITMAN

Trump est-il en train de « Make China Great Again »?

Tianjin : l’Indo-Pacifique en mouvement depuis la réélection du milliardaire à la Maison-Blanche.

C’est dans un contexte où prévaut l’hégémonie politico-économique américaine qu’a eu lieu la réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, du 31 août au 1er septembre. Parmi la vingtaine de chefs d’État eurasiatiques conviés figuraient le premier ministre indien Narendra Modi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président russe Vladimir Poutine.

Ces dirigeants partagent tous, à des degrés divers, une hostilité envers l’Occident en général, et les ÉtatsUnis en particulier.

Réorientation radicale

Lors de ce sommet, la communauté internationale a constaté un rapprochement étonnant entre Narendra Modi et Xi Jinping, dont les intérêts n'ont pas toujours été alignés. Yann Roche, expert en géopolitique de l'Asie du Sud à l'Université du Québec à Montréal, tient à souligner que « le rapprochement ne date pas d’hier et ne peut être réduit aux seuls agissements de Trump de ces dernières semaines. Il faut rappeler que l’Inde est membre de l’OCS –organisation présentée comme un

INTERNATIONAL

front anti-occidental – depuis 2017».

Selon Roromme Chantal, spécialiste de la politique chinoise à l’Université de Moncton, les multiples tentatives de Donald Trump d’isoler la Russie et de punir l’économie indienne se révèlent contre-productives. Il estime qu’en « imposant des droits de douane de 50% à l’Inde, sous prétexte qu’elle achètedupétrolerusse,Trumppousse enréalitéNewDelhiàserapprocherde laChine».Ilajouteque«ladonnevient de changer sur le nouvel échiquier Indo-Pacifique,etNewDelhil’avitecom-

temps du sommet. Chantal rappelle que la durabilité de leur entente reste incertaine : « La méfiance mutuelle risque de persister, notamment en raison du conflit frontalier non résolu au Ladakh et d’autres lignes de fracture anciennes ou nouvelles. »

Influencer ou résister à l’influence?

La réunion de l’OCS revêt un poids symbolique : elle vise à contrebalancer la prédominance persistante des États-Unis. La

« Les dirigeants réunis à Tianjin partagent tous, à des degrés divers, une hostilité envers l’Occident en général, et les États-Unis en particulier »

pris. L’autonomie stratégique de l’Inde cède la place à une soumission pragmatique à la Chine. À cet égard, il n’est pas exagéré de dire que Trump est en train de rendre China great again! »

Les frontières politiques, idéologiques et territoriales entre les deux géants ne sont néanmoins pas abolies, mais plutôt suspendues le

question est de savoir jusqu’à quel point les intérêts des pays concernés convergent, ou si leur coopération se limite à leur hostilité commune envers Washington. « Ces pays sont réunis presque exclusivement par leur opposition à l’Occident ; il y a peu de substance supplémentaire dans leur relation. L’Inde et la Chine, pour leur part, affirment surtout leur autonomie

vis-à-vis des États-Unis en accueillant Poutine (tdlr) », observe Maria Popova, professeure de science politique à l’Université McGill.

Xi Jinping n’a jamais caché son ambition de positionner durablement la Chine comme acteur central de l’arène internationale. «La place croissante de la Chine est indéniable. Elle se drape d’un discours pacifiste, anticolonialiste et anti-impérialiste, mais quiconque se dresse sur son che-

min risque de le regretter », rappelle Yann Roche. Etmaintenant?

Le sommet de Tianjin aura permis d’afficher une façade de coopération eurasiatique face à l’Occident. Mais au-delà des symboles, la question demeure : le rapprochement stratégique entre ces puissances historiquement divisées durera-t-il? ̸

ALEXIA DAHER

Contributrice

Suppression des contre-tarifs canadiens : Carney œuvre à la réconciliation

Cette mesure ouvre de nouvelles possibilités dans les négociations.

L’incertitude plane sur l’économie canadienne, les conséquences de la guerre commerciale avec les États-Unis se faisant de plus en plus ressentir. Le rapport sur l’emploi très décevant du mois d'août n’a fait que renforcer l’inquiétude sur la santé économique du pays. C’est dans ce cadre quelepremierministreMarkCarney s’est engagé à rétablir des relations économiquesplusstablesavecsonvoisindusud.Lasuppressiondelaquasi-

Le plus dur reste à faire

La suppression des tarifs de rétorsion, symbole de la bonne volonté d’Ottawa, a été accompagnée d’une vague d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre commerciale. Parmi eux, la visite à Washington du greffier du Conseil privé, Michael Sabia, ainsi que celle du ministre responsable du Commerce Canada–États-unis Dominic LeBlanc, qui a rencontré son

« Un signe de réconciliation peut-être, mais qui ne préconise pas pour l’instant un allègement des taxes douanières américaines »

totalité des tarifs de rétorsion annoncéele22aoûtetmiseenvigueuraudébutdumoisdeseptembreaétébienaccueillieparDonaldTrump,quiaqualifiélegestede«bien(tdlr)».Unsignede réconciliation peut-être, mais qui ne préconisepaspourl’instantunallègement des taxes douanières américaines. Àcesujet,lesdeuxchefsd’État auraienteuune«bonneconversation» autéléphone,selonMarkCarney.

homologue américain Howard Lutnick. Les discussions avec Washington ont alors repris, sans pour autant aboutir à un accord.

Reste à comprendre la motivation derrière cette nouvelle approche du premier ministre. Selon Francesco Amodio, professeur d’économie à l’Université McGill et spécialiste de l’économie politique,

stable. Amodio explique que « la guerre commerciale et les tarifs mènent à un sentiment d’incertitude, et c’est cette incertitude qui est dévastatrice pour les entreprises ». C’est pour combattre l’incertitude responsable des soucis économiques que Mark Carney prend une nouvelle approche.

Un espoir inattendu

STU DORÉ i LE DéLIT

« cette manœuvre pourrait signifier que la guerre commerciale correspond à ce que l’on pouvait espérer ; une grosse agitation avant un retour à la norme. Sinon, il y aurait un aveu que la stratégie des tarifs de rétorsion a échoué ». Effective-

ment, si certains droits de douane sur le fer, l’automobile et l'aluminium restent en place, il est toutefois clair qu’Ottawa a abandonné cette stratégie. À la fois, car elle a été inefficace, mais aussi, car elle a créé un climat économique in-

Il faudra alors attendre encore un peu pour un retour à la norme, même si les avancées les plus prometteuses peuvent se faire de l’autre côté de la frontière. Une cour d’appel fédérale a statué que les tarifs imposés par les États-Unis n’étaient pas conformes à la Loi sur les pouvoirs économiques d'urgence internationaux. L’administration Trump réserve le droit de faire appel de cette décision jusqu’au 14 octobre. Ce revers pour Trump pourrait faire le bonheur du Canada, et solidifier un retour à la norme tant espéré par le premier ministre. ̸

TIMOTEE ALLOUCH-CHANTEPIE

Contributeur

Eileen davidson i LE DéLIT

Société

société@delitfrancais.com

OPINION

L’illusion du désir d’un McGill en français.

Les opinions exprimées sur les retombées de la loi 96 (sur la langue officielle et commune du Québec) par la communauté mcgilloise sont pour le plus souvent articulées par des crétins, non-Québécois de surcroît. Je n’ai pas moi-même la prétention de ne pas être un crétin, mais au moins, je suis un Québécois. Francophone. Une précision quelque peu pléonastique, si vous voulez mon avis.

En premier lieu, je vous avertis. Ne vous avisez même pas de m’accuser frénétiquement d’être moi-même un avide colonialiste quant au sort linguistique des Premières Nations et des Inuit. Leur combat est le plus ardu de tous, et leur souveraineté se doit d’être une priorité étatique. Mais, par pitié, lisez la loi d’abord! Lisez le préambule! Elle n’est pas parfaite. Elle est même nettement insuffisante dans certains aspects. Mais elle vise à faire du français la seule vraie langue d’État québécoise. C’est tout. Il est carrément ignoble de démoniser les actions qu’un peuple prend pour assurer sa survie, et de présenter de manière malhonnête un projet de protection du français et de l’identité nationale. Un combat ne voit pas sa légitimité amoindrie par l’existence d’une autre injustice.

Il fallait bien sûr que la minorité anglophone y voie une tentative ethnonationaliste de les éradiquer, de faire de leur vie un calvaire, le français faisant office d’engin de torture moyenâgeux. Il en faudra davantage pour me soutirer des larmes. Ce sont ces mêmes geignards anglophones qui ont rendu

fant d’une minorité d’aristocrates et de bourgeois voraces.

Vous avez encore le droit de parler en anglais, je vous rassure. Comme j’ai le droit de parler français en Hongrie. Ou bien de baragouiner quelques phrases d’italien en Indonésie. Mais ce n’est pas la langue d’État. On ne peut pas s’attendre à ce que toute une société se contorsionne et renie son identité pour accommoder nos caprices linguistiques. On doit bien être la seule nation qui doit se justifier de vouloir protéger sa langue! Au Québec, c’est en français que ça se passe. C’est en français que ça doit continuer de se passer.

Sauf à McGill, évidemment.

Le fier bastion du bilinguisme approximatif (on y alterne l’anglais et la langue de bois) mène des campagnes pour essayer de nous faire croire que le français lui importe. Qu’il faut vivre McGill en français, ou du moins être capable de le faire. Soyons sérieux : il est impossible de vivre McGill dans une autre langue que l’anglais, exception faite de quelques facultés. J’ai rarement vu plus hypocrite. Mais, je vais donner raison à l’administration sur un point : les hausses des tarifs pour les étudiants hors Québec sont paralysantes et administrées de manière bancale par les législateurs de la Coalition Avenir Québec (CAQ). C’est complètement contre-productif d’induire des coupes budgétaires alors que l’on souhaite que l'Université amplifie la prestation de services de francisation. Colossale erreur de jugement, sans doute.

Ça pourrait même être 100%, quant à moi. Mais pour McGill, il n’en est pas question. Franciser, c’est trop cher, pas assez important, trop relatif, trop chronophage… franciser, ça les emmerde!

Et bon, pragmatisme oblige, les étudiants internationaux anglophones sont tellement plus lucratifs!

Je suis aussi tanné d'entendre régurgiter l’espèce d’adage débilitant qui affirme que « si on force les

« Vous avez encore le droit de parler en anglais, je vous rassure. Comme j’ai le droit de parler français en Hongrie. Ou bien de baragouiner quelques phrases d’italien en Indonésie. Mais ce n’est pas la langue d’État.

On ne peut pas s’attendre à ce que toute une société se contorsionne et renie son identité pour accommoder nos caprices linguistiques »

nécessaires les mesures de protection démocratiques législatives de la langue officielle du Québec! Le français n’est parlé au Québec que grâce à la résistance, la survivance courageuse de nos ancêtres colonisés, rabroués, humiliés et vassalisés. Ils ont donné leurs vies pour se réapproprier les systèmes démocratiques et économiques du Québec, pour se retirer du joug étouf-

Quand des mesures concrètes sont implantées par le gouvernement pour franciser la population étudiante, l’Université s’oppose. Et ça, il fallait s’y attendre. Pourtant, le seuil de francisation fonctionnelle des étudiants, établi à 80%, est bien loin d’être déraisonnable, quoi qu’en dise la Cour supérieure du Québec (dont les juges sont nommés, évidemment, par le fédéral).

gens à apprendre le français, ils ne s’en servent pas sur le long terme, ils ne seront pas motivés à le faire». Ils sont par contre assez motivés pour choisir consciemment de venir s’installer au sein d’une nation francophone, mais pas assez pour l'intégrer. Étrange. C’est sûr que la motivation tend à s’effacer quand on sait pertinemment que l’on peut s’établir dans

une enclave unilingue anglophone et être parfaitement fonctionnel.

Si on veut s’installer au Québec, il faut apprendre à parler français.

C’est enrageant de voir qu’une logique qui s’applique à absolument toutes les nations du monde (si on se refuse à appeler le Québec un pays) se bute à tellement de gens qui ignorent l’histoire et la réalité de l’endroit qu’ils habitent. Relisez (ou, pour la plupart, lisez) votre histoire québécoise : vous serez moins récalcitrants. Vous comprendrez pourquoi une multitude de gouvernements ont fait des efforts herculéens (et parfois maladroits) pour protéger la langue du peuple. Je me répète, me direz-vous, mais ça me paraît tellementsimple!Tellementévident!

Un autre argument inventé pour s’opposer à la loi 96 repose sur un refus total de reconnaître le déclin du français au Québec. Refus complètement insensé : le français perd du terrain, surtout chez les jeunes, et les Québécois francophones ont le poids démographique le plus faible de leur histoire, en comparaison au reste de la population canadienne. Les Québécois francophones ont beau être majoritaires sur leur territoire, ils perdent du terrain, confinés à leur protectorat néocolonial. Nier un déclin qui crève les yeux, c’est vraiment un non-sens. Dites-le, si vous ne voulez pas parler français, mais ne faites pas sem-

blant que vous n’avez aucun impact sur l’existence de notre société.

Bon,etquelrapportavecl’Université?

Dans l’imaginaire collectif francophone, elle reste le symbole de l’Anglo-patroneux-arrogant. L’université du petit bourgeois qui fait son chemin du manoir de Westmount de son papa, le grand bourgeois, jusqu’au pied du Mount Royal. En saisissant la Cour supérieure du Québec pour s’opposer à la francisation de son corps étudiant, elle entretient soigneusement cette image. McGill veut éduquer ses étudiants en anglais, strictement en anglais, toujours en anglais. Elle continue d'asseoir sa supériorité sur le peuple québécois francophone, ne lui jetant que quelques miettes minables pour calmer son appétit.

Je suis très loin d’aimer la CAQ. Même que je l’abhorre. Mais la loi 96, malgré ses défauts, sera assurément un outil de protection et de promotion de la langue assez formidable. Tout devra être produit ou traduit en français, des documents légaux aux promesses d’affaires… et c’est normal! Le français, c’est encore notre langue, et en dépit des efforts d’une minorité qui a longtemps agi comme une majorité, j’ose espérer que ce le sera toujours.̸

Antoine Proulx Éditeur Opinion

toscane ralaimongo i LE DéLIT

Enquête

Quand le Canada ferme ses portes, qu’advient-il des étudiants internationaux?

IRCC annonce un nouveau plan d’immigration pour 2025-2027.

Alors que l’effervescence étudiante de McGill a repris son cours en cette rentrée 2025, certains étudiants internationaux n’ont pas pu assister à leurs premiers coursdel’année.Pourcause:deplusen plusderetards,voirederefus,dansl’obtentiondeleurspermisd’études.Ainsi, tandisquedenombreuxélèvesrestent actuellement bloqués dans leurs pays d’origine, les universités canadiennes, telles que McGill, doivent, quant à elles, faire face à la baisse des arrivées d’étudiantsinternationauxprovoquée par le virage politique du gouvernementcanadienenoctobre2024.Depuis bientôtunan,legouvernementlibéral cherche à réduire le nombre de résidentspermanentsettemporairesdans le pays, y compris les étudiants étrangers;deschangementsquivontprobablementredessinerlevisaged’universités multiculturelles, telles que McGill,aucoursdesprochainesannées.

Unplandelimitationd’ici2027

En octobre 2024, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, annonçait dans un communiqué la mise en place du Plan des niveaux d’immigration 2025-2027. Ce dernier prévoyait de réduire la croissance démographique à court terme durant les trois prochaines années, avec une baisse marginale de la population de 0,2% en 2025 et 2026. Cela se traduirait par la réduction de résidents permanents de 500 000 à 395 000 en 2025, et de 500 000 à 380 000 en 2026, pour finalement atteindre un seuil de 365 000 résidents permanents en 2027.

Les personnes cherchant à obtenir la résidence permanente ne sont pas les seules concernées par ces changements ; les résidents temporaires, tels que les étudiants internationaux, sont pour la première fois également la cible de ce plan annoncé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). D’ici la fin de 2026, l’IRCC veut tenter de réduire à 5% de la population canadienne le nombre de résidents temporaires, contre près de 7% actuellement. Il est ainsi prévu que la population temporaire du Canada diminue d’environ 445 000 personnes par an en 2025 et 2026. Pour les étudiants, cela se traduit par un nombre plus élevé de permis d’études refusés : depuis janvier 2024, le gouvernement a établi un plafond d’approbation de permis d’études sur deux ans pour les étudiants étrangers.

À l’époque, l’ancien premier ministre Justin Trudeau avait déclaré que ce plan visait principalement à donner aux gouvernements provinciaux le temps de rattraper le retard en matière de logement, soins de santé et services sociaux. Réduire le nombre de permis de travail ou d’études permettrait ainsi d’alléger les pressions sur les

demandes de logement et autres services.

Lerôledelafrancophonie

Si la plupart des immigrants vont sans doute voir leur quota être réduit danslesprochainesannées,ungroupe échappetoutefoisàcesrestrictions:les arrivants francophones s’installant dans les provinces canadiennes hors Québec. En effet, durant sa campagne électorale, le premier ministre Mark Carney avait promis aux Canadiens d’augmenter l’immigration francophone pour atteindre le seuil de 12% desrésidentspermanentshorsQuébec d’ici2029.

Cette démarche s’inscrit plus globalementdanslavolontédugouvernement de privilégier le développement de la francophonie à travers le pays. Depuis 2003, ce dernier s’est engagé dans des efforts, plus ou moins marqués, pour maintenir la langue française dans la culturecanadienne.Ilad’ailleursfallu 19 ans, de 2003 à 2022, pour atteindre lacibledes4,4%defrancophoneshors Québec. Celle-ci va probablement continuer d’augmenter au cours des prochaines années, mais ne concerne néanmoins pas les francophones souhaitantimmigrerauQuébec.

QuellesimplicationspourMcGill?

Prèsd’unanaprèsl’annoncedeces réformes,lessecoussessefontdéjàressentir sur les campus. Aisling, étu-

diante de première année, a fait face à de multiples problèmes avec IRCC avantmêmesarentréeàMcGill:«Tout était en ordre dans mes documents, j’avaisprévumonarrivéeàMontréalle 19 août, puis j’ai reçu un refus, car je n’avais pas fait un examen médical –quin’étaitpasnécessairedansmoncas.

plique : « J’ai envoyé ma demande de renouvellementfinavril,etjen’aitoujours pas de réponse d’Immigration Canada.Celaestfrustrant,car,sijene reçoispasmonpermisd’étuded’icile 1er décembre, je serai dans l’obligationdepayerlesfraisdescolaritéd’un étudiantinternational.Jevaisobtenir

que différents départements se voient dans l’obligation de réduire l’offre de cours sur les prochaines années scolaires, et que certains services aux élèvessoientréduitssurlecampus.

« La baisse d’entrée d’étudiants internationaux dans les universités canadiennes risque par ailleurs d’enfoncer les dettes que présentent déjà certains établissements »

J’ai alors dû reporter de nombreuses fois mon vol pour Montréal et passer cet examen médical, ce qui avait un coût financier important. » Comme beaucoup d’autres étudiants de première année, elle s’est retrouvée dans ladétressedenepaspouvoircommencer ses études à temps : « C’était de réelles montagnes russes : j’étais tout d’abord très étonnée, puis rapidement je suis devenue anxieuse. » Elle explique qu’à cause de ces retards, de nombreux étudiants ont d’ailleurs été dans l’obligation de reporter leur rentréeàjanvier2026.

Ces changements au sein d’IRCC semblent également avoir des conséquencessurlesdemandesadministratives des résidents temporaires déjà sur le territoire. Les personnes possédantunpermisd’études,maisnécessitant une extension – telles que Julie, étudiante française de quatrième année à McGill – voient déjà les effets dansleurspropresdémarches.Elleex-

mon diplôme à la fin de l’année 2025, etcelarendmonaveniràMontréalassezincertain.»Pourrappel,àMcGill, les étudiants français et belges disposent d’une exemption de frais de scolarité internationaux, et paient ainsi le même montant que les Canadiensnonquébécois.

L’impactdesétudiants internationaux

La baisse d’entrée d’étudiants internationaux dans les universités canadiennesrisqueparailleursd’enfoncerlesdettesqueprésententdéjàcertains établissements. Les étudiants internationaux paient généralement des taux de scolarité bien plus élevés – jusqu’à cinq fois plus – que les étudiants provinciaux et nationaux. À McGill, les revenus générés par ces frais servent à financer non seulementlescours,maisaussidesservices, larechercheetlesinfrastructuresdes différentscampus.Ilsepourraitdonc

Lesétudiantsinternationauxforgentle caractère de McGill ; la baisse du nombredecesarrivéespourraitavoirun impact culturel sur la vie étudiante de l’Université. Avec des centaines de clubs et associations en tout genre, réduirel’immigrationétudianteétrangère risque d’impacter la diversité et les expériencesinterculturellesdonts’esttoujoursvantéeMcGill.

Sidesuniversitéscanadiennescomme la nôtre ont bâti leur réputation sur la richesse de leur diversité étudiante et l’accueil d’un grand nombre d’élèves internationaux,lesprochainesannées pourraientmarqueruntournant.Ladiminution de ces arrivées menace non seulementl’équilibredescampusetles ressourcesquiendépendent,maisaussi l’image d’un pays longtemps perçu comme une destination privilégiée pour s’établir en tant qu’étudiant ou travailleur.̸

Lara cEVasco Contributrice

toscane ralaimongo i LE DéLIT

OMNIVORE

rec@delitfrancais.com

Elle s’appelle Omnivore

Nouvelle section tournante au menu.

Le Délit a la particularité d’être doté d’une section tournante : chaque semestre, ou presque, elle permet au journal de se renouveler, et d’aborder de nouvelles thématiques croustillantes.

En janvier, la section Environnement a laissé sa place à la section Bien-Être. Ce changement répondait à une ambition claire : celle de se rapprocher des étudiants, et de parler de sujets qui les concernent directement, au quotidien. À travers Bien-Être, Adèle et Layla ont donc décortiqué des enjeux critiques de la vie des étudiants, comme le stress, l’écoanxiété, le manque de sommeil, ou encore la sexualité. Une quête de compréhension de ce qui nous touche toutes et tous, de près comme de loin.

Ce semestre, Le Délit souhaite poursuivre dans cette direction, et ouvre désormais le chapitre Omnivore. Rassurez-vous, votre journal préféré ne va pas devenir un simple livre de recettes. Ancrée dans un journalisme étudiant et local, cette nouvelle section abordera des sujets variés liés à l’alimentation, que ce soit l’insécurité alimentaire chez les étudiants, la provenance et l’histoire des produits qui se trouvent dans nos assiettes, ou encore les bonnes adresses à trouver à Montréal. La section proposera aussi de nouvelles manières d'approcher les évènements d’actualités majeurs : que ce soit l’influence des tarifs douaniers sur les prix des produits en épicerie, ou encore les conséquences des changements climatiques sur les récoltes.

Omnivore donne alors rendez-vous chaque semaine aux lecteurs qui mangent de tout! ̸

doré

AHymne à la bouffe d’ici

Vincent maraval Rédacteur en Chef

Un aperçu sur les aliments de région et les mets québécois d’Antan.

h,notre Québec national, maison mère de la fameuse frite-sauce et du redouté fromage couic-couic. Est-ce qu’on la prononce « pout-ine » ou « pouteene »? La prenez-vous râpée ou en grain, ou bien alors italienne, galvaude, ou traditionnellement classique? Bien, ce n’est sûrement pas nécessaire de devoir présenter à nouveau ce fameux mets que l’on connaît si bien ici en territoire canadien-français. Parce que la poutine, ça nous connaît assez bien les gens d’ici, ça, je me le permets de le dire tout haut et tout fier!

Sans lui enlever ses éloges et lauriers bien mérités par contre, il n’en reste que la poutine n’est qu’un des nombreux mets et aliments variés que notre province a à offrir. C’est ainsi un peu malheureux que tant de bons aliments, repas et produits soient enterrés en dessous du piédestal où notre compétitive poutine se tient constamment. Beaucoup, bien que simples, rappellent un autre temps, 50 voire 70 ans en arrière, lorsque, pour bien des familles du Québec, la famille c’était la vie, et la vie c’était la campagne, la ferme et le dur labeur et la tranche de pain de fesse avec du beurre accompagné de p’tit lard.

Cette nourriture est un héritage culturel, et bien qu’il soit important, beaucoup l’oublient, que ce soit par perte générationnelle, par manque d’intérêt (il serait possible de théoriser là-dessus durant des heures, j’en suis sûr…) ou peut-être par un intérêt plus marqué envers d’autres cuisines. Ce mini-guide ne sert pas à convaincre les lecteurs d’essayer tous ces produits ou recettes, mais agit plus comme un bref guide sur les recettes et produits d’antan québécois.

Langues de porc dans le vinaigre :

Les langues de porc dans le vinaigre sont habituellement vendues dans des pots en vitre, soit

de la province. Elles sont considérées comme une nourriture de taverne, mais sont aussi bonnes en tant que collations qu’en dîner. Les

« la famille c’était la vie, et la vie c’était la campagne, la ferme et le dur labeur et la tranche de pain de fesse avec du beurre accompagné de p’tit lard »

petits ou grands, et on les retrouve dans la majorité des supermarchés

l’eau salée afin d’éviter l’intoxication. Toujours choisir celles qui sont enroulées solidement en leur centre et couper les bouts bruns avant de les faire cuire. Il est possible de les acheter ou de les cueillir dans les bois de mars à mai!

Retailles d’hosties : Les retailles d’hosties sont, comme elles se nomment, des retailles d’hosties de messe! Elles sont habituellement vendues en sacs rectangulaires plats et souvent prisées par les personnes plus âgées, en raison d’un goût plutôt neutre et d’une texture qui fond en bouche. Elles ne sont pas mauvaises, juste quelque chose que les grand-mères de 70 ans et plus adorent grignoter tout en papotant de la nouvelle coupe de Lisette Leduc un mardi après-midi.

Grands-pères aux framboises : Les gens lisant ceci savent peut-être ce que sont les grands-pères au sirop d’érable, puisque beaucoup fréquentent la cabane à sucre durant nos froids printemps, mais il existe une variante qui bat des records dans mon cœur, qui est celle aux framboises. Cette version est faite à partir d’un sirop de framboises sauvages (et oui, cueillies du fin fond du bois en plus, un long travail ardu!) et de pâte cuite dans le sirop. C’est un régal du septième ciel et un classique des recettes de campagne.

Têtes de violon/Crosses de fougères : Les têtes de violon sont les jeunes pousses des fougères qui sortent lors des printemps au Québec! Leur nom provient de leur forme en spirale qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la tête de l’instrument à cordes. Le goût est similaire à une asperge et il est très important de les faire bouillir environ 15 minutes dans

rincer peut enlever une majorité du vinaigre et ainsi les rendre plus faciles à essayer pour les débutants. Personnellement, elles sont une des sources de protéines que je préfère.

Tarte au suif : Une tarte faite de gras de porc, de sucre brun et de beaucoup, beaucoup, beaucoup de recherche. Peu de gens font encore ce plat, mais il est possible de trouver quelques recettes en ligne…

Il existe une vaste librairie culturelle de la cuisine québécoise, il faut cependant des intéressés pour garder la flamme de cet héritage allumée. Comme les goûts, le Québec change, mais notre histoire, on s'en souvient!̸

Milan mccarthy Contributeur
STU DORÉ i LE DéLIt

Du bison, ça se mange?

L’histoire tumultueuse du roi des prairies : d’une liberté absolue aux fermes d’élevage.

Bison bison, c’est le nom scientifique du majestueux

Bisond'Amérique,quidominait autrefois l’étendue des terres aux États-Unis et au Canada. Il était le plus grand mammifère terrestre du continent, avec une populationsechiffrantendizainesde millions avant l'arrivée des Européens ; ses migrations causaient même des tremblements de terre auMissouri,bienavantlesHarleyDavidson! Le bison, c’est l’histoire d’uneéradication,d'ungrosgâchis, et puis d’une réconciliation limitée. Aujourd’hui, plutôt que de profiter des geysers de Yellowstone ou des vastes étendues du parc national Wood Buffalo en Alberta, la plupart des bisons se trouvent en troupeaux d’élevage.

L'éradicationdubisonacondamné de nombreuses communautés autochtones à une famine orchestrée, détruisant une symbiose ayant duré près de 10 000 ans. Des Comanches aux Lakotas, des plaines du Sud aux plaines du Nord, tout un mode de vie qui avait misé sur le bison depuis des millénaires a disparu.

Élevage de bison

Aujourd'hui, après avoir frôlé l’extinction, le bison vit essentiellement dans des fermes d’élevage commerciales destinées à la consommation. Le Québec en compte au moins une vingtaine. Et la viande elle-même? Elle est réputéepoursafaiblematièregrasse,

« Le bison, c’est l’histoire d’une éradication, d'un gros gâchis, et puis d’une réconciliation limitée »

Allons à la rencontre de cet animal longtemps pourchassé.

À première vue, l'image du bison (symbole de liberté, d'insoumission générale aux ordres civils, d’une résilience redoutable) devraitcollerparfaitementaveccelle des États-Unis. Il a beau être reconnu comme mammifère national du pays, sa reconnaissance par l’État est arrivée bien trop tard. Après la guerre de Sécession, quand il fut temps de construire des rails et d’étaler l’urbanisation vers l’Ouest, le bison faisait obstacle à l'expansion des colons. On ne connaissait pas encore les grèves de la STM, mais les troupeaux de bisons, s’étendant sur plusieurskilomètresdelong,s’avéraient un obstacle de taille pour le transport.

Certes, l’aspect économique a contribuéàlachutedeleurpopulation. Dans les années 1870, on considérait leur langue comme un metsdélicat,etleurcuircommeun produit de valeur. Dès lors, les portes de l’Ouest s’ouvrirent aux chasseursenquêtedefortune.Malheureusement, ce qui a suivi a été une quasi-extinction des bisons sauvages, effaçant 99,9% de leur population. Ce fut un gâchis incalculable : très vite, les seules traces qu’il restait des bisons d'Amérique étaient leurs carcasses en décomposition, souvent laissées presque intactes par les chasseurs.

Et la réponse du gouvernement lorsqu'il fut mis au fait de cette tuerie? Silence. Il faut rappeler que l'extermination du bison facilitait l'appropriation des terres de l’Ouest, notamment en affaiblissant ces nations autochtones si méprisées par la Maison-Blanche.

sarichequantitédeprotéineetson goût plus recherché que d’autres viandes bovines – de quoi mettre les gym bros en liesse.

Sonprix,cependant,révèleunproduit haut de gamme. Les conditions d’élevage et la disponibilité sont des facteurs qui contribuent à cette viande, constituant seulement 1% du marché de consommation de viande au Canada. Contrairement à d'autres animaux, le bison peut paraître comme un choix « plus naturel». En tant qu’espèce indigène, leur présence est bénéfique à l'environnement, aidant la flore et la faune comme elle a pu le faire pour les Prairies pendant si longtemps. Et, similairement à d’autres animaux d’élevage, les bisons du Canada sont élevés sans hormones ni antibiotiques ajoutés à leur alimentation.

L’avis du boucher

À Montréal, le bison n’est pas disponible partout, mais on peut le trouver haché dans les grandes chaînesdesupermarchés,dontMétro,etensteakchezcertainsbouchers. L’unedecesboucheries:LesVolailles et Gibiers Fernando, située sur le Plateau Mont-Royal. C’est dans cette institution alimentaire que j’ai rencontré Stéphane, le boucher, qui travaille dans l’industrie depuis 45 ans, et estime avoir « dépecé, abattu et portionné à peu près tous les animaux qui existent, sauf des éléphants parce qu'il n'y en a pas au Canada ».

En parlant du bison, Stéphane affirme qu’il « adore ça parce que ça sort de l’ordinaire… Et c'est ça qui estagréable».Selonlui,commeles autres viandes exotiques, l'essentiel est que le consommateur soit

bien informé : connaître le descriptif, l’origine, les différentes possibilités culinaires, et savoir à quois’attendre.Parexemple,lebi-

me montre ainsi une pièce entière du faux-filet d’un bison, un morceau qui se trouve dans le dos de l’animal, et qui, une fois coupé en

« Il en résulte une viande au goût peutêtre un peu plus prononcé que les habitudes du consommateur, mais rien d'excessif ni d’intimidant »

son est aujourd'hui considéré comme un gibier ; un terme qui pourrait faire hausser les sourcils de certains. Mais ce statut, nous indique Stéphane, est trompeur, parcequecelavafaireplusque100 ans que ces animaux sont élevés par des humains. Il en résulte une viande au goût peut-être un peu plusprononcéqueleshabitudesdu consommateur, mais rien d'excessif ni d’intimidant.

Et pour la cuisson? Comparé au bœuf, « c’est le même procédé ». Il

tranches, forme des steaks très tendresetappréciésdanslemonde culinaire. Stéphane ajoute : « C'est la même pièce que le bœuf. C'est cuit de la même façon, selon vos goûts, c'est-à-dire qu'on peut aller de bleu à semelle de botte [très cuit]».Etlaméthodedecuisson?« Autant au poêlon qu'au barbecue, onpeutmêmelefairebraiserouen faire des sautés. Sky’s the limit », me dit-t-il.

Malgréuncoûtassezélevé,lebison d’élevagevoitsapopularitécroître

au Canada. Entre 2016 et 2021, l’Association canadienne du bison constate une augmentation de 25,3% de leur population. Stéphane évoque un changement d'habitude de la part de notre génération. On s’éloigne de « l'habitude de nos parents, de nos grands-parents, qui, eux, étaient plus des consommateurs de viande et de volailles conventionnelles ». Au contraire, « les gens maintenant ont tendance à vouloirexplorerunpeuplus,surtout les nouvelles générations qui sont moins ancrées dans leurs habitudes et qui ont plus le goût du risque ».

En fin de compte, le bison ne remplacera sans doute pas le bœuf dans votre régime quotidien. Je pense pourtant qu'il mérite une petite place dans votre assiette, surtout pour des occasions spéciales. Ce serait un choix environnemental, vous encourageriez les éleveurs canadiens, et vous pourriez élargir votre palette gastronomique. Quoi de mieux? ̸

Milan mccarthy Contributeur

STU DORÉ i LE DéLIT

artsculture@delitfrancais.com

World Press Photo 2025 : une exposition aussi touchante que bouleversante Un voyage autour du globe, au plus près des réalités humaines.

Samedi, 15 heures. C’est avec un visage grave que les visiteurs découvrent silencieusement la collection du World Press Photo 2025. Prenantplacedu27aoûtau13octobreauMarchéBonsecours,cetteexpositionaeneffetdequoifaireréfléchir.Depuis1955,leconcours World Press Photo propose chaque année une sélection des œuvres de photojournalisme et de narration visuelle les plus marquantes, instructives et inspirées du monde entier. On ne parle pas ici de n’importe quelles photos, mais de réels témoignages sur des enjeux critiques auxquels l’humanité fait face : catastrophes climatiques, guerres, luttes pour l’égalité entre les sexes et dilemmes autour de la fin de vie. Il faut le dire, le World Press Photo 2025 dresse le portrait d’un monde complexe, exposant autant ses tristesses que ses moments d’espoir.

UNREGARDSURLACONDITIONHUMAINE

Toutes les œuvres présentées, de façon explicite ou implicite, gravitent autour d’un même sujet : l’humain. Chaque photo nous présente un récit nouveau, une réalité nouvelle, inconnue, pourtant vécue par des millions de personnes. C’est dans cette approche centrée sur l’humain que cette exposition trouve tout son sens. Devant l’horreur, les discours politiques et idéologiques s’éteignent, laissant place au silence du constat.LaphotorécipiendaireduprixWorldPressPhotodel'annéeenestunexemple.PriseparlajournalistepalestinienneSamarAbuElouf auQatarle28Juin2024,leclichéprésenteMahmoudAjjour,unjeunepalestiniende9ansqui,alorsqu’ilfuyaitdesbombardementsisraéliens surlavilledeGazaenmars2024,s’estfaitsectionnerlesdeuxbras.Malgrésonaspectsobre,l’imageestprofondémentévocatrice.Elleraconte l’histoire de tant d’enfants à Gaza, dont l’innocence a été volée, violée. Aujourd’hui, le rêve de Mahmoud est simple : « recevoir des prothèses et vivre sa vie comme n'importe quel autre enfant. »

LESPORTRAITSDELARÉSILIENCE

Le World Press Photo n’est pas qu’une exposition, c’est avant tout la compilation d’un travail de journalisme engagé et rigoureux. Au travers de cette collection, on découvre des recoins du globe qui nous sont inconnus. Loin de l’information mainstream, cette exposition s’arrête sur des questions dont on connaît parfois à peine l’existence.

Les clichés du photojournaliste colombien Santiago Mesa sur la communauté autochtone des Emberá Dobida sont particulièrement frappants. Victime de déplacements forcés en raison de la guerre civile qui sévit en Colombie, cette communauté a particulièrement souffert au cours de la dernière décennie. Le taux de suicide au sein de la communauté a fortement augmenté, grimpant de 15 à 67 entre 2015 et 2020. Ci-contre, Maria Camila, Luisa et Noraisi se recueillent auprès de la tombe de leur sœur Yarida, qui a mis fin à ses jours en avril 2023, à seulement 16 ans.

Alors oui, en sortant de cette exposition, difficile d'être optimiste. L’injustice semble faire fi des frontières et être universelle. Mais ces photos reflètent aussi le visage d’un monde qui respire, et qui ne se soumet pas à l’autoritarisme et à l’oppression qui l’accable. Épreuve d’humilité indéniable, cette exposition met à l’honneur celles et ceux qui se battent, et qui crient fièrement « non ». Je pense ici à l’image prise lors d’une soirée clandestine par la photojournaliste nigériane Temiloluwa Johnson, le 21 juin 2024 à Lagos. Au coeur d’une société profondément hostile envers les minorités sexuelles et de genre, la photographe nous présente ici le visage d’une communauté résiliente, et qui se bat pour vivre comme bon lui semble.

UNAPPELÀL'ACTION ENVIRONNEMENTALE

En 2024, la crise climatique a, une fois de plus, profondément détérioré les conditions de vie de millions de personnes dans le monde. Le Brésil a fait les frais d’un grand nombre de catastrophes, et a été particulièrement représenté dans la collection. Ci-dessous, la photo prise par Anselmo Cunha, illustre les inondations qui ont eu lieu dans l'état du Rio Grande do Sul en juin.

À l’inverse, des sécheresses historiques ont durement frappé le nord du pays, endommageant considérablement la faune et la flore. Le photographe Musuk Nolte en saisit une autre facette, en montrant aussi leurs conséquences sur le quotidien des habitants. Privés de cours d’eau navigables pour se déplacer, certains sont contraints de parcourir de longues distances à pied sur les lits asséchés des rivières. C’est le cas du jeune homme présenté ci-dessous, forcé de marcher plusieurs kilomètres pour apporter de la nourriture à sa mère.

L'exposition est ouverte de 10h a 22h du dimanche à mercredi, et de 10h à minuit du jeudi au samedi. Entrée : 13$. ̸

VINCENT MARAVAL
Rédacteur en chef
Santiago Mesa Instagram: @smesari
Temiloluwa Johnson
Instagram : @bytemiloluwajohnson
Musuk Nolte ı Panos Pictures, Bertha Foundation
Samar Abu
Elouf
for
The New York Times
Anselmo Cunha ı Agence France-Presse

Sous-solanimé,musiqueforte,gobelets rouges partout. Clic-bip! Un petit objet argenté émet un flashbrutal:souriresfigés,texturegranuleuse, yeux rouges partout. C’est le retourdescamérasnumériques.

Cesappareilscompactstrèspopulaires danslesannées2000ontviteétéremplacésparlesappareilsphotosintégrés aux téléphones intelligents que l’on connaît aujourd’hui. Pourtant, une vaguedepopularitépourcesmachines a vu le jour dans les dernières années, s’inscrivant dans la mode Y2K (an 2000). Et peut-être aussi dans une réaction aux esthétiques trop lisses des derniers temps, comme la tendance clean girl, idéalisant une apparence netteetminimaliste.

Unetendancenostalgique

Enplusd’êtreunaccessoiredistinctif,l’appareilphotonumériqueapporte quelquechosequelemultifonctionnel iPhone ou tout autre téléphone cellulairen’offrepas:uneréponseàuncertain besoin de nostalgie. Miya, étudianteàl’UniversitédeMontréal,sereconnaît dans ce sentiment:«J’avais une caméra numérique quand j’étais toute jeune, à cinq ou six ans, avec laquelle je m’amusais beaucoup, sans trop me poser de questions quant à la qualité des images ou de mon cadrage. Le fait de réutiliser aujourd’hui cette

EXPOSITION

même caméra évoque une douce nostalgie. Les photos prises avec une caméra digitale, veut, veut pas, me rappellent l’enfance, et transforment des images parfois banales en souvenirs empreintsd’émotions.»

Le coût de la technologie ultra-performante – qui offre une qualité de photos exceptionnelle et une utilisation tellement simple qu’elle en devientautomatique–sembleêtrecelui de l’authenticité.

Plutôt que de reproduire l’image exactement telle qu’on la voit, on valorise, en choisissant l’appareil numérique, l’émotionderrièrelascène.Laqualité brute,leflashintense,legrain,lemouvementfloudessujets;toutescesimperfectionsfontlecharmedesphotographies. Le hasard trahit une sincérité. Lhassa, étudiant à l’Université McGill,comprendpourquoicesappareils sont attirants : « Ils donnent un aspect vintage et granuleux aux photos,quipourraitpresquesecomparer à l’argentique, mais justement sans lescoûtsimportants del’achatdepellicules et de leur développement. »

Les technologies rétro comme refuges

Ce retour au rétro n’est pas qu’esthétique : il traduit un mouvement culturel plus large. De plus en

plus de personnes réalisent l’ampleur de leur dépendance aux téléphones cellulaires et autres appareils intelligents. L’utilisation grandissante d’appareils photo numériques peut être une échappatoire à cette dépendance, comme l’est celle d’objets dits «analogiques », tels que les vinyles ou les

téléphones pliables (flip phones).

On peut aussi expliquer la résurgence des appareils photo numériques par l’état actuel du monde : crise climatique, instabilité politique, évolution fulgurante de l’intelligence artificielle... Les derniers milléniaux, la génération Z et la nouvelle génération Alpha, en début de vie adulte, semblent se tourner vers ce qui leur rappelle leur enfance et le « bon vieux temps », alors qu’ils affrontent un futur incertain. ̸

Juliette elie Coordonnatrice de la correction

L’art à la rencontre de la technologie

Retour sur Un soir avec les impressionnistes : Paris 1874.

Le 15 avril 1874. Sur le boulevard, l’opéra Garnier est encore en construction. Une dame approcheetremontelaruejusqu’à l’ancien atelier du photographe Nadar.C’esticiquecommenceunesoirée inoubliable : la première expositionimpressionniste.

L’exposition Un soir avec les impressionnistes:Paris1874 arrive à Montréal après un succès retentissant au musée d’Orsay en France : plus de 80 000 visiteurs ont plongé dans cette aventure en réalité virtuelle. C’est le centre Arsenal art contemporain qui accueille maintenant l’exposition, à quelques minutes à pied de la station demétroLionel-Groulx.Lescréateurs de la visite, Excurio et Gedeon Experiences, étaient responsables de l’exposition L’HorizondeKhéops présentée en 2024 au Vieux-Port de Montréal. À l’entrée, une vidéo explique les consignes de sécurité nécessaires au port du casque de réalité virtuelle. Ce dernier est enfilé, puis ajusté avec l’aide des employés. Le voyage peut maintenant commencer!

Les paysages sont réalistes et nous plongent directement dans l’atmosphèredeParisau19esiècle.Uneécrivaine et modèle d’artistes, Rose, agit

comme guide tout au long de l’aventure. Elle admire les œuvres des impressionnistes et discute avec quelques peintres : Morisot, Renoir, Degas, Cézanne et Pissarro. Chacun

d´eux expliquel’inspirationquiamené à leurs tableaux les plus célèbres. Plusieurs épreuves de la vie d’artiste sont abordées,notammentavecBertheMorisot, qui expose les difficultés qu’en-

traînent la vie d’artiste en tant que femmeau19esiècle.

Plus tard, un regroupement de personnages influents discutent des en-

jeux de l’exposition impressionniste dansl’atelierdeFrédéricBazille.Desartistes en tous genres se côtoient, des peintresauxécrivains,dontÉmileZola. La visite se poursuit sur l’île de la Grenouillère, où Renoir et Monet s’affairent devant leur toile. Ce dernier met plus tard la touche finale à son œuvre Impression,soleillevant sur un balconavecvuesurleportduHavre.

La diversité des œuvres présentées est grande et il est possible de voir plusieurs toiles de plus près. Les toiles les plus connues, comme La Parisienne de Renoir ou LaRepasseuse de Degas, sont mises en évidence et agrandies pour mieux les admirer. Même si certaines œuvres ne sont pas mises de l’avant, il est toujours possible de les observer dans la salle où elles sont exposées. Ce retour virtuel dans le passé garantit de mettre des étoiles dans les yeux des plus jeunes comme des plus vieux!

Les billets pour Un soir avec les impressionnistes : Paris 1874 sont disponibles en ligne, à 34$ à prix normal ou 30,50$ avec une carte étudiante valide. ̸

Rose langlois Contributrice

Juliette elie i LE DéLIT
Eileen davidson i LE DéLIT

Contributrice

DLes voix des femmes dans Hamilton

Quand les sœurs Schuyler réclament la scène qui leur revient.

ix ans après son entrée retentissante à Broadway, Hamilton débarqueenfinà Montréal. Le phénomène de LinManuelMirandafêtesonanniversaireàlaPlacedesArtsavec24représentations,du19aoûtau7septembre, enflammant la salle Wilfrid-Pelletier.Pourtant,toutcommence bien loin de Montréal, à l’été 2008, quand Miranda découvre la monumentale biographied’AlexanderHamilton,lepremier secrétaire au Trésor américain, signée Ron Chernow. De cette lecture naît une comédie musicale explosive qui, dès 2015, s’impose comme une révolution en mariant rap, histoire politique et culture populaire.

Bien plus qu’un amour contrarié

En plus de son audace et de sa distribution diversifiée, Hamilton met en scène des femmes qui prennent leur destin en main. Même si l’intrigue est centrée sur Alexander Hamilton, elles existent bien au-delà du simple rôle d’adjuvantes. Dans le spectacle, l’histoire d’Alexander Hamilton croise celle des sœurs

Schuyler : Angelica, Eliza et Peggy, figures mondaines new-yorkaises à la fin du 18e siècle. Parmi

caLENDRIER

Associations:activitédelarentrée

Les associations étudiantes de sciences politiques (AÉSP), d’économie (ESA), d’histoire (HSA) et d’études en développement international (IDSSA) vous invitent à leur traditionnelle activité sociale de la rentrée pour une soirée remplie de jeux, de questionnaires, de prix, de breuvages et de belles rencontres. Les billets seront disponibles via leurs pages Instagram respectives.

Quand : Jeudi18septembreà19h00

Où : BrasserieBrutopia

Sports interuniversitaires

La saison des sports interuniversitaires est officiellement lancéeàMcGill.Dusocceraufootball, en passant par le rugby, plusieurs matchs palpitants auront lieu au cours des prochaines semaines.

Rugby : McGill contre Bishop’s le 20 septembre prochain à 19h30.

Soccer masculin : McGill contre l’UQAM le 12 septembre à 20h15. Soccer féminin : McGill contre l’UQAM le 12 septembre à 18h.

les 46 chansons de la pièce, Satisfied est sans doute l’une des plus emblématiques. Dans cette scène, le mariage entre Eliza et Hamilton vient d’être annoncé ; Angelica, l’aînée, remonte alors le temps pour livrer sa propre version des faits. C’est elle qui a présenté Eliza à Hamilton, malgré les sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Contrairement à ce que le titre laisse entendre, la chanson se conclut par : « I will never be satisfied », ou « je ne serai jamais satisfaite » en français.

D’abord,Angelicaavoueunamour impossible et le sacrifice intime qu’il exige. Mais elle ne s’y enferme pas. Lucide et ambitieuse, elle entre sur scène avec sa robe rose, symbole d’une féminité fière qui refuse le silence. La voix de la comédienne Marja Harmon, claire et puissante, fend la salle et s’impose au public. Dès sa première apparition, Angelica dénonce l’exclusion des femmes du projet révolutionnaire en s’attaquant à l’emploi du terme « men » dans la déclaration d’indépendance.Son insatisfaction ne traduit pas seulement une passion contrariée: elle porte aussi l’écho d’un idéal politique inachevé. Comment réduire une figure aussi brillante à une simple romance avec le mari de sa sœur?

présence.Celaluiauraitsuffi.Mais Hamilton la trompe, et le scandale éclateen1797.Frappéeparlahonte et la douleur, Eliza brûle toutes ses lettres : un geste radical pour refuser d’être réduite au rôle de l’épouse humiliée.

Ce silence, pourtant, ne sera pas éternel. Elle survit cinquante ans après le décès de Hamilton et, au crépuscule de sa vie, reprend enfin la parole. Pendant ces décennies, elle a levé des fonds pour le Washington Monument, milité pour l’abolitiondel’esclavageauxÉtatsUnisetfondélepremierorphelinat privé de New York en 1806, d’ailleursencoreenactivitéaujourd’hui. La lumière tombe sur Eliza, et elle quitte son rôle d’épouse à l’importance marginale pour devenir la narratrice principale. C’est par sa voix que la pièce s’achève. Elle rend à l’Histoire ce que l’Histoireluiapris:uneparole,unemémoire, une place.

Finale

Qui racontera ton histoire?

Au milieu de la révolution, Hamiltonsefaitrenvoyeràlamaison par un George Washington en colère.Danscemomentdefragilité, Eliza lui annonce sa grossesse et, avec douceur, lui propose un autre récit que celui de la gloire militaire. Elle ne réclame ni fortune ni honneurs. Seulement sa

Vos prochaines sorties

Événement à venir sur le campus et à Montréal.

Course : Terry Fox

La FondationTerryFoxdeMontréal organisesacourseannuellele14 septembreprochain.Terry Foxestun jeune athlète canadien atteint par le cancer qui a traversé le Canada à la course en 1980. Après qu’il eut perdu sa lutte contre le cancer, des courses en son honneur, et ayant pour but de récolter des fonds pour la recherche sur le cancer, ont été organisées annuellement à travers le Canada. La Fondation Terry Fox organisera des coursesde1km,2,5kmet10km.

Quand : Dimanche14septembre

GrandPrixcycliste

La fin de semaine prochaine aura lieu le Grand Prix cycliste de Montréal, où les Montréalais auront la chance de voir des cyclistes professionnels s’affronter dans les rues de la ville. Tadej Pogačar, le vainqueur du dernier Tour de France, sera présent. Le départ sera au Parc JeanneMance à 10h15. Il consistera de 17 toursautourduMont-Royal.Cetévènementgratuitseraouvertàtous!

Quand : Dimanche14septembre

Théâtre : 12 hommes en colère

Le théâtre Outremont présente 12 hommes en colère, dont la grande première aura lieu le 13 septembre 2025. Ce classique des années 50 met en scène un jury de 12 hommes qui doivent décider du sort d’un jeune homme accusé d’homicide. La preuve et les faits réunis contre lui sont accablants. Le verdict qui parait évident ne convainc pas un des membres du jury. La pièce aborde des thèmes tels que la discrimination, les préjugés, la justice, la responsabilité individuelle et la force du collectif.

Quand : Samedi13septembreà20h

JACKALOPE Montréal

Pendant trois jours, le Quai Jacques-Cartier au Vieux-Port se transformera en scène d’action avec des compétitions d’athlètes professionnels en planche à roulettes et en escalade de bloc. C’est un événement gratuit, ouvert à tous, parfait pour vivre l’adrénaline dessportsd’action!

Quand : Du12au14septembre ̸

À la fin de la représentation, la salle se lève, les applaudissements fusent. Angelica et Eliza reprennent la parole, mais toujours dans l’orbite d’Alexander Hamilton. Et si, demain, une œuvre portait enfin non pas son nom, mais le leur? ̸

AGA & Appel de candidatures

Les membres de la Société des publications du Daily (SPD), éditrice du McGill Daily et du Délit, sont cordialement invités à son Assemblée générale annuelle :

Le mercredi 1 octobre à 18h

Centre universitaire de McGill 3480 Rue McTavish, Salle 107

L’assemblée générale élira le conseil d’administration du SPD pour l’année 2025-2026.

Les membres du conseil de la SPD se rencontrent au moins une fois par mois pour discuter de l’administration du McGill Daily et du Délit, et ont l’occasion de se prononcer sur des décisions liées aux activités de la SPD.

Le rapport financier annuel et le rapport de l’expertecomptable sont disponibles au bureau de la SPD et tout membre peut, sur demande, obtenir une copie sans frais.

Questions? chair@dailypublications.org

EILEEN DAVIDSON I LE DELIT
JIAYUAN CAO

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