Gestion et technologie agricoles

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CULTIVER LA P MOTION DE laR Oréussite L’A G R I C U LT U R E E N MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

e e Jeudi 19 octobre 2023 | Volume 48 | 2 10 Numéro Numéro

GRANDES CULTURES

Quand dame Nature nous fait la vie dure

Aussi dans cette édition : Entrevue avec Christian Overbeek des Producteurs de grains du Québec ...........p.8 Nouveau : l’IRDA commence sa chronique mensuelle .............................p.14 IQDHO : comment choisir ses engrais biologiques? ..........................................p.18

CULTIVER la réussite


2 - Jeudi 19 octobre 2023 - Gestion et Technologie Agricoles


L A P R O M O T I O N D E L’A G R I C U LT U R E E N M O N T É R É G I E E T A U C E N T R E - D U - Q U É B E C

Grandes cultures

Maïs : une moyenne de rendement en hausse à 11.21 prévue pour 2023 tes de forme ovoïde de se développer à l’intérieur de la tige et d’entraîner le dessèchement de la plante. Ce parasite, qui apparaît dans des conditions humides, a affecté certaines variétés de culture dans certains champs », explique-t-il. Yves RIVARD

Maturité

GTA

Depuis 10 ans, la Tournée des grandes cultures collecte des données et produit des rapports portant sur les grandes cultures du Québec. À ce jour, ses mesures et observations couvrent 75 % des régions qui produisent du maïs et se basent sur la collecte et l’analyse de 225 à 250 échantillons de maïs et de soya. Jean-Philippe Boucher, agronome spécialiste des marchés, fondateur de Grainwiz et organisateur de la Tournée des grandes cultures, commente la saison 2023. « Vu les conditions météo exceptionnelles des trois dernières semaines, le développement des cultures a passablement progressé. Malgré le temps plus chaud qu’à la normale, on note également que le développement du maïs affiche toujours du retard par rapport aux dernières années, alors que la récolte de soya est en avance », relativise M. Boucher. Les résultats pour les cultures de soya sont pour l’instant qualifiés « de variables à très bon. La semaine du 8 octobre, environ 70 % des récoltes étaient terminées ».

Présence parasite

« Un des enjeux de la saison 2023 tient dans la présence du sclérotinia, qui permet à un mycélium blanc et à des scléro-

Toujours selon M. Boucher, environ 60 % du maïs aurait atteint sa maturité (point noir) en date du 10 octobre. « Il s’agit d’un retard considérable, de près de deux semaines, par rapport aux deux années précédentes, où l’on recensait plutôt respectivement un ratio de 70 % et de 90 % à pareille date », révèle-t-il. « Habituellement, le premier gel automnal se produit entre la dernière semaine de septembre et la première d’octobre. Si certaines régions ont connu un épisode de gel à ce jour, dans l’ensemble, il est prévu pour la troisième semaine d’octobre. Donc, il reste encore un peu de temps pour atteindre le point noir. » À la fin du mois d’août, les pronostics en matière de potentiel de rendement étaient excellents. Une prévision que détaille et confirme l’agronome. « Les épis étaient plus pleins, plus complets que d’ordinaire, mais le retard enregistré dans le développement des cultures de certaines régions a généré des inquiétudes en rapport avec l’impact que pourrait avoir un gel hâtif, qui survient parfois autour du 19 septembre. Heureusement, ce ne fut pas le cas et les cultures ont pu rattraper une partie du retard. Le potentiel de rendement demeure élevé, soit une moyenne de 11.21, en hausse par rapport aux moyennes des dernières années se chiffrant à 10.5 », conclut Jean-Philippe Boucher.

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TEXTES ET COORDINATION : Yves Rivard CONTRÔLEUR : Monique Laliberté DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau

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Montérégie-Est Montérégie-Ouest Centre-du-Québec Prochaine édition 9 novembre 2023 SPÉCIAL

Ordre national du mérite agricole

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ÉDITEUR : Benoit Chartier


GRANDES CULTURES

CÉROM : regards sur la nouvelle réalité Yves RIVARD

GTA

Combinant les ressources gouvernementales à celles du privé, le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) concentre la majeure partie de ses activités scientifiques et techniques dans les domaines d’intervention définis comme prioritaires par les producteurs. Son équipe d’experts passionnés, supervisée par Francis Girard, directeur général et scientifique, a accepté de nous livrer ses plus récentes observations portant sur les grandes cultures.

nouvelles situations climatiques orientent plusieurs de nos projets de recherche. » Francis Girard : « Développer des solutions pour contrer les problèmes actuels est un travail à long terme. Il est possible de déployer plus rapidement certains outils de lutte et d’intervention, mais dans le cas de nouvelles lignées obtenues par croisements, leur disponibilité pour les producteurs peut prendre près de dix ans. C’est le cas des variétés de blé commercialisées au CÉROM, soit deux blés de printemps et un d’automne. »

Silvia Rosa, Ph. D.

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Chercheuse en amélioration génétique du blé « Le blé de printemps a connu des problèmes de sécheresse en début de saison et d’inondation en milieu-fin de saison. Ce qui a rendu l’accès au champ difficile pour les producteurs. Afin de pallier ce type de situation, le CÉROM vise à créer un blé qui serait plus résistant aux stress biotiques et abiotiques. Il s’agit d’une collaboration internationale, qui a recours à plusieurs sites de testage au Québec, notamment à Québec et à Normandin. Nous travaillons aussi à identifier et à développer des sources de résistance contre la fusariose, une maladie qui s’attaque aux cultures de blé et diminue leur qualité ainsi que leur rendement, comme ce fut le cas cette année, malgré les traitements de méclozine. […] Les

le signe de la sécheresse, a vu la floraison du blé, du maïs et du soya se dérouler dans un contexte de fortes pluies, ce qui augmente le risque de maladies, comme on l’a constaté avec la fusariose. Avec des champs inaccessibles pendant plusieurs jours, rendant toute intervention phytosanitaire impossible, on a observé des indices de mycotoxine de 7.5 et plus dans certaines régions, pour certaines cultures. […] La météo étant imprévisible, il importe d’essayer de travailler sur des outils et le développement de nouvelles variétés présentant un certain degré d’adaptation et des degrés de résistance accrus aux maladies. Évidemment, il est important de choisir les variétés qui correspondent davantage aux conditions propres à leur

région, à leurs besoins et à leur expérience climatique. […] Les drones, des équipements qui seront fort utiles, notamment lors d’accès impossible aux champs, ne sont actuellement pas homologués pour fins d’application de produits phytosanitaires. Ils relèvent toujours d’une utilisation liée à la recherche. Mais certains scientifiques se penchent sur l’élaboration d’un protocole d’utilisation élargi. À suivre. »

Sébastien Boquel, Ph. D.

Chercheur en entomologie « La saison 2023 en matière d’insectes nuisibles ou ravageurs s’est révélée somme toute assez calme. Bien sûr, on

Silvia Rosa, Ph.D. Chercheuse en amélioration génétique du blé

Tanya Copley, Ph. D.

Chercheuse en phytopathologie « La saison 2023, bien différente des deux années précédentes placées sous

Tanya Copley, Ph. D. Chercheuse en phytopathologie

Sébastien Boquel, Ph. D. Chercheur en entomologie


recense quelques cas dans certaines régions, mais le puceron s’est fait plus discret par rapport aux années précédentes. […] Au niveau de la recherche sur le terrain, l’accès souvent impossible à certains champs inondés de même que les populations d’insectes peu nombreuses ont posé problème, du fait de l’impossibilité de mener des inspections et de collecter des données. […] Nous planchons sur un projet de recherche portant sur le canola d’automne qui vise à déterminer la performance nécessaire pour échapper aux problématiques d’insectes. Les résultats pour cette année sont excellents autant pour le canola d’automne que pour les blés. […] L’objectif demeure d’être en mesure de toujours mieux prédire et prévenir les problématiques d’insectes. Avec le climat actuel, il faut s’attendre à ce que certaines infestations disparaissent et de nouvelles fassent leur apparition. »

à cet égard, mais il importe de bien surveiller cette situation. Tout comme celle du ver-gris occidental du haricot, en hausse depuis 2016. Les changements climatiques pourraient faciliter cette migration. […] Nous travaillons également sur les méthodes de lutte alternative aux pesticides, qui utilisent des champignons et des nématodes phytopathogènes pour tuer certains insectes ravageurs, notamment le vers fil-de-fer. »

cil) dans quatre régions administratives : Centre-du-Québec, Montérégie, Laurentides et Lanaudière. Cette progression de la résistance indique que de nouvelles méthodes de désherbage à long terme doivent être envisagées et développées. Autres préoccupations : l’amarante tuberculée et l’amarante de Palmer. La première a fait son apparition au Québec en 2017, et depuis, on recense 16 populations résistantes aux herbicides sur le territoire. Il faut faire preuve de vigilance envers la seconde, beaucoup plus agressive, qui n’a pas encore été repérée au Québec, mais qui l’a été en Ontario. »

périodes a empêché la tenue d’activités importantes pour le cycle d’une culture, tels le sarclage ou l’application des engrais. Si la hausse des cas de maladies a ajouté aux difficultés du producteur, elle a aussi confirmé l’importance de travailler sur la génétique des cultures. Que ce soit en régie bio ou traditionnelle, il a été possible d’observer que certains cultivars de maïs plus sensibles à de telles conditions ont enregistré un plus faible taux de germination. […] Toujours en matière de régie, nous travaillons aussi sur la santé des sols dans le but de contrer les effets du climat. Par exemple, les sols moins compactés résistent mieux aux inondations et aux sécheresses, vu leur capacité d’absorption et de rétention des eaux pluviales. Les types de travail du sol, les diversifications et rotations, les cultures de couverture, tout est réévalué en fonction de la nouvelle réalité climatique. »

Julien Saguez, Ph. D.

Chercheur en biosurveillance « Pour ajouter à ce que M. Boquel explique, nous travaillons en collaboration avec le Réseau d’avertissements phytosanitaires grandes cultures (RAP GC), dont le CÉROM assure la coordination tel que mandaté par le MAPAQ. À lui seul, ce réseau assure la surveillance d’entre 500 et 800 champs, selon les années. Encore cette année, nous avons utilisé une quarantaine de pièges automatisés, des outils novateurs utilisés au Québec dans le but de capter les mouvances de certaines espèces du sud migrant vers le nord. Ainsi, des punaises marbrées ont été repérées en plus grand nombre cette année que dans les années précédentes. Toutefois, je suis loin de me faire alarmiste

Julien Saguez, Ph. D. Chercheur en biosurveillance

Sandra Florès-Mejia, Ph. D.

Chercheuse en malherbologie « Depuis 2021, on note un retour en force de la petite herbe à poux dans les grandes cultures du Québec. Différentes populations se montrent résistantes à un ou plusieurs herbicides du groupe 2 (imazethapyr), du groupe 5 (atrazine), du groupe 9 (glyphosate) et du groupe 14 (flumioxazine, sulfentrazone et saflufena-

Sandra Florès-Mejia, Ph. D. Chercheuse en malherbologie

Marie Bipfubusa, Ph. D.

Chercheuse en régie des cultures « Les fortes pluies de 2023 ont certainement posé de nombreux problèmes en matière de régie. L’accès difficile ou impossible aux champs pendant de longues

Marie Bipfubusa, Ph. D. Chercheuse en régie des cultures

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ENTREVUE

« Chaque producteur de grains mérite une rémunération juste et équitable pour son travail »

- Christian Overbeek, de PGQ

Yves RIVARD

GTA

Les producteurs québécois produisent et commercialisent principalement des grains de céréales (maïs, blé, orge, avoine) et d’oléagineux (soya, canola). Mais quand la météo s’en mêle, la joie d’aller aux champs peut prendre radicalement d’autres airs. Afin de faire le point sur cette saison 2023 qui ne s’imposera pas comme la meilleure dans la plupart des mémoires de producteurs, Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec (PGQ), répond à nos questions. GTA : Débutons par une mise à jour des plus récents chiffres. Fin 2023, quelles sont les données de base des PGQ? Christian Overbeek : On parle d’environ 9500 producteurs qui commercialisent des grains sur le territoire québécois. Ils cultivent plus d’un million d’hectares de terre pour un chiffre d’affaires annuel de plus de 2 G$ (données de 2022 – NDLR). Les producteurs québécois produisent et commercialisent principalement des grains de céréales (maïs, blé, orge, avoine) et d’oléagineux (soya, canola).

«

GTA : La robotisation et l’automatisation des procédés ont-elles atteint un seuil critique ou reste-t-il encore des gains possibles pour les producteurs, notamment en matière de main-d’œuvre? C.O. : Les technologies en place liées aux grandes cultures sont en constante évolution. Chaque année amène son lot de nouveautés. Le réel défi se joue souvent au niveau de la formation, question de bien utiliser ces outils selon leur plein potentiel. Si le producteur connaît un grand roulement de personnel, cela devient plus difficile. Et cette réalité se vit autant au chapitre de la conduite de tracteur que de la conservation des grains en silo. GTA : À ce sujet, croyez-vous que les différents centres de formation à l’échelle québécoise répondent bien et rapidement à la demande? C.O. : Oui, je dirais qu’ils offrent d’excellentes formations plus générales. Mais quand vient le temps de former un employé à un nouveau procédé, rien ne vaut le représentant de la compagnie. Quand vient le temps du perfectionnement spécifique à un équipement, le privé convient davantage.

GTA : L’écoute est bonne? C.O. : Oui. Il faut souligner que différents programmes provinciaux et fédéraux sont mis en place ponctuellement, comme ceux portant sur les dérives climatiques qui ont permis aux producteurs de mener des essais pratiques visant à l’optimisation des sols et des cultures et à la captation du carbone. Il va sans dire que les producteurs doivent être dédommagés pour ces coûts liés aux différents objectifs sociaux et politiques. C’est le cas en Europe et aux États-Unis, et ça ne saurait tarder ici. GTA : Vos membres opteraient-ils davantage pour des programmes gouvernementaux spécifiques à leur créneau d’activité ou pour une rémunération par le marché? C.O. : Un mélange des deux m’apparaît optimal. Une rémunération par le simple marché est souvent difficile puisque le marché du grain évolue dans un contexte mondial et qu’on trouve souvent des pays importateurs/exportateurs qui font fi de la protection de l’environnement et qui sont donc peu enclins à payer plus cher pour

un grain ayant été produit selon des méthodes et pratiques écoresponsables. De plus, ils deviennent souvent exportateurs, vu leur absence de protocole de production, et deviennent ainsi plus compétitifs à l’échelle internationale. Il va sans dire que ceux qui évoluent dans un marché interne ont une réalité différente de ceux œuvrant à l’échelle mondiale. D’ailleurs, il importe de souligner que certains créneaux de marché, tels ceux du grain bio ou du grain sans glyphosate, rémunèrent davantage les producteurs selon des ententes convenues. Encore une fois, l’idée est de voir le membre obtenir sa juste compensation. GTA : Quelle est la prochaine grande date pour les PGQ? C.O. : Le rapport sur la compétitivité du secteur du grain publié en février 2021 devrait connaître une mise à jour au cours des prochains mois. Ce document nous servira de base pour orienter les prochaines discussions. Sinon, nous célébrerons le 50e anniversaire de fondation des Producteurs de grains du Québec en 2025.

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Dans le créneau des engrais minéraux, on parle d’une moyenne ayant doublé depuis 2020. Les pronostics pour 2024, pour l’heure, semblent indiquer un relâchement de la pression pour ces produits, peut-être même une baisse des prix.

GTA : Comment les PGQ qualifient-ils la saison 2023? C.O. : Comme une saison pleine de défis. Surtout en matière de météo. De manière générale, tout a commencé par un printemps assez sec, pour ensuite changer du tout au tout avec l’espèce de mousson de juillet. Les productions de céréales à paille en ont beaucoup souffert sur l’ensemble du territoire. Du côté du soya, des dégâts ont aussi été recensés, mais j’entends dire qu’au final, on parlerait d’une année correcte. Pour ce qui est du maïs-grain, les producteurs semblent aussi qualifier 2023 d’année correcte. D’autres défis ont aussi dû être surmontés par nos membres, notamment l’inflation, la pression haussière des taux d’intérêt, la pénurie de main-d’œuvre et l’explosion du coût des intrants. Sans parler des délais pour la réception de pièces et d’équipements qui continuent de nuire aux producteurs. Toute la chaîne s’en ressent, jusqu’à l’épicerie. GTA : Un aperçu des hausses de prix auxquelles sont confrontés les producteurs? C.O. : Dans le créneau des engrais minéraux, on parle d’une moyenne ayant doublé depuis 2020. Les pronostics pour 2024, pour l’heure, semblent indiquer un relâchement de la pression pour ces produits, peut-être même une baisse des prix. La hausse a aussi dépassé l’indice d’inflation dans le secteur de la machinerie et de la main-d’œuvre pour cette même période. Quant aux produits pétroliers, des semences et des produits phytosanitaires, on parle plutôt d’une inflation dite normale.

»

Lettre ouverte, situation urgente

GTA : Vous avez récemment signé une lettre ouverte portant sur l’autonomie alimentaire qui exprimait clairement un contexte pour lequel les producteurs nécessitent de l’aide. Le contenu, dans ses grandes lignes, et la réaction à ce jour? C.O. : Nous sommes évidemment en contact continu avec les autorités gouvernementales. Il va sans dire que ce point est discuté lors de nos rencontres. Mais cette lettre visait à rappeler que le Québec est très grand et hétérogène, et donc que certaines régions vivent des réalités et des difficultés différentes d’autres. L’objectif était de demander au Ministère de s’assurer de bien moduler les différents programmes en rapport avec cette expérience de terrain, le tout dans le but de toujours bien répondre aux demandes du marché et de rencontrer les principes de l’autonomie alimentaire du Québec. Chaque tonne de grain produite ici trouve toujours preneur, et ce, même si la production est à la hausse. Pour conclure, notre avis est que chaque producteur mérite une rémunération juste et équitable pour son travail. Généralement, Québec est au rendez-vous en matière de programmes complémentaires. L’idée est de combler les petites lacunes existantes, dont le fait que les programmes se basent habituellement sur une moyenne, ce qui exclut souvent des producteurs que se situent sous celle-ci ou leur donne accès à des aides souvent insuffisantes.

Le président de Producteurs de grains du Québec, Christian Overbeek. Photo : gracieuseté.


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L’ATA vous informe!

Après la pluie, le beau temps?

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Bon, cette année, cette affirmation n’a pas fonctionné. Après un printemps très sec, une levée des cultures pas très uniforme, de la pluie, encore de pluie et toujours de la pluie en juillet et août, voici le résumé de la saison pour les semis en grande culture dans la province. D’abord voici les précipitations enregistrées cet été : • Avril : de 29 à 96 mm selon les régions. • Mai : de 29 à 53 mm • Juin : de 71 à 91 mm • Juillet : oups, de 200 à 265 mm • Août : 105 à 181 mm • Septembre : enfin c’est mieux, mais désolé, il n’y a pas de donnée encore disponible. Il y a des différences par région et certaines stations n’ont pas le total des précipitations pour le mois. La grande gagnante semble être la région de Québec pour les précipitations les plus élevées en juillet et août. Comme vous le constatez, de l’eau, il n’en a pas manqué. Ce qui a entraîné des problèmes de maladie, d’insectes, d’incapacité de travail au champ. Selon le RAP (réseau d’Avertissement Phytosanitaire), l’avertissement #7 datant du 16 juin note le début de risque pour la fusariose dans le blé d’automne. Pour les entreprises qui ont été capables de faire un traitement de fongicides, les résultats semblent variables. Même chose pour les entreprises qui n’ont pas traité, les résultats sont aussi variables. Selon les données recueillies par des contacts un peu partout dans la

province, le classement des grains va de bon a très mauvais de même que le taux de toxine. De façon générale, c’est le poids/hectolitre qui semble en général plus bas que la moyenne. Beaucoup de céréales ont versé, en particulier l’avoine. Il faut indiquer aussi la présence de nombreuses mauvaises herbes qui ont fait par endroit la surprise de pousser après les traitements d’herbicide. Malgré tout, certains champs ont été épargnés pour les maladies, les mauvaises herbes et la verse et donc la récolte s’est bien passée. En revanche, d’autres ont été moins chanceux. Pour le soya, il s’est passé la même chose. Les avertissements RAP ont aussi indiqué un niveau de risque élevé pour la Sclérotinia à partir du 4 juillet. Selon les données recueillies, les dommages réels ont quand même été restreints. Reste à voir pour la récolte qui est en cours. Point positif, peu de pucerons cette année (ils n’aiment pas trop les baignades). Nous avons aussi le problème des mauvaises herbes qui sont présentes par endroit, toujours selon la date du traitement herbicide. Pour le maïs, c’est une autre histoire. Avec les précipitations, beaucoup de champs ont été lessivés en azote, et impossible d’en appliquer en post levée dû à la condition de sol. Donc, pour certains, nous avons remarqué un manque d’azote. Il y a eu aussi des problèmes d’insectes comme la limace (elle aime les conditions humides) et le VGOH (ver gris

occidental des haricots). Avec la belle période de beau temps que nous avons depuis le 20 septembre, les récoltes d’ensilages ont débuté et le maïs grain est en bonne voie d’atteindre la maturité. En conclusion c’est une année à oublier dans les céréales. Pour le soya et le maïs, nous verrons plus tard si on finit la saison 2023 sur une meilleure note.

Photo : gracieuseté.

La citation de cette année serait donc : “il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille.” NATHALIE DUBÉ, T.P.

Conseillère en agroenvironnement OptiConseils Chaudière-Appalaches


COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE - MONTÉRÉGIE

S’outiller pour les changements climatiques et promouvoir sa profession VALÉRIE PLANTE,

Agente en formation agricole Centre d’emploi agricole

Adaptabilité, telle est la réalité qu’ont à faire face les producteurs agricoles, et ce, tout particulièrement durant l’été qui vient de céder sa place à l’automne, où les effets des changements climatiques ont été des plus présents. Sécheresse, feux de forêts et pluie abondante sont autant de manifestations qui démontrent l’importance de réduire les gaz à effets de serre émis par l’homme. C’est pourquoi Les Producteurs de bovins du Québec, en partenariat avec le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec, offre une formation en lien avec les changements climatiques et sur les pratiques permettant la réduction des gaz à effet de serre (GES) en production bovine. Afin de permettre au plus grand nombre possible de producteurs de bovins d’y assister, cette formation se trouve sous différents formats, tels que des webinaires, des présentations narrées, des fiches techniques ou autres, et est disponible en tout temps. Dans un même ordre d’idée, l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) offre une panoplie de formations relatives à la santé des sols de concert avec le plan d’agriculture durable établi pour les prochaines années au Québec, permettant ainsi aux producteurs en production maraîchères ou de grandes

cultures de s’outiller en matière d’agroenvironnement. Ils peuvent en apprendre davantage sur la gestion de l’eau, le drainage souterrain des terres agricoles ou bien sur l’optimisation de l’équilibrage du tracteur pour diminuer la compaction. Enfin, l’École-O-Champ est à la recherche d’ « agri-ambassadeurs » en production bovine sur la Rive-Sud de Montréal qui voudraient participer à la valorisation de leur profession auprès des enfants. Elle offre une courte formation aux producteurs intéressés à participer afin qu’ils acquièrent les notions de base en animation et en vulgarisation. Par ailleurs, l’École-O-Champ offre des ressources pédagogiques gratuites variées, stimulantes et d’actualité pour apprendre tout en s’amusant pour faire découvrir le monde de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement aux élèves, toutes basées sur les exigences ministérielles. Pour avoir plus d’information sur l’offre variée en formations agricoles en Montérégie, consultez le catalogue des formations U+ sur le site uplus.upa.qc.ca ou Valérie Plante au 450 454-5115 au poste 6286 ou par courriel : vplante@upa.qc.ca.

Mise en marché de proximité : les projets sont attendus!

La période de dépôt des projets commencera le 15 août 2023 et se poursuivra jusqu’au 15 février 2024 ou jusqu’à l’épuisement des crédits disponibles.

Volet 1 de l’Initiative

Qui est admissible? • Organismes à but non lucratif, coopératives, regroupements d’entreprises, communautés autochtones, entités municipales • Institutions publiques (CLSC, CIUSSS, établissements scolaires) Vous avez un projet qui contribue au développement de la mise en marché de proximité, par exemple en soutenant la planification collective de mise en marché de produits locaux? Vous pourriez bénéfcier d’une aide financière couvrant un maximum de 70 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de

50 000 $ par projet et par demandeur pour la durée de l’Initiative.

Volet 2 de l’Initiative

Qui est admissible? • Producteurs agricoles et transformateurs artisans Vous avez un projet visant à mieux positionner vos produits sur les marchés de proximité? Vous pourriez obtenir une aide financière couvrant un maximum de 50 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de 25 000 $ par projet et de 50 000 $ par demandeur pour la durée de l’Initiative. Pour information sur l’Initiative, visitez le site Web du MAPAQ.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 19 octobre 2023 - 11


Le scarabée japonais dans les petits fruits : un beau casse-tête! Peut-on faire quelque chose?

STÉPHANIE PATENAUDE,

agronome, conseillère en horticulture fruitière et répondante en biodiversité, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

À première vue, le scarabée japonais est plutôt joli avec sa couleur métallique vert et brun et ses petites touffes de soie blanche sur l’abdomen. On déchante rapidement lorsqu’on constate qu’il dévore à peu près tout ce qui se trouve sur son chemin. Puisque cet insecte représente un véritable casse-tête pour plusieurs producteurs de petits fruits, un état des connaissances s’impose.

12 - Jeudi 19 octobre 2023 - Gestion et Technologie Agricoles

Commencer par mieux le connaître

Le scarabée japonais est un coléoptère originaire du Japon. Introduit accidentellement aux États-Unis vers 1916, il a fait son chemin jusqu’au Canada en quelques décennies seulement, et ce, malgré les efforts colossaux d’éradication. Au Québec, il est particulièrement problématique dans le sud de la province, mais chaque année il remonte un peu plus vers le nord. Ce coléoptère produit une seule génération par année et hiverne dans le sol sous forme de larves (vers blancs). Au printemps, lorsque la température du sol atteint 10 °C, les larves se remettent en activité et se nourrissent de racines de graminées pendant quatre à huit semaines. Les adultes vont ensuite émerger vers le début du mois de juillet. Par ailleurs, la femelle pond ses œufs sous la surface du sol et elle préfère les sols humides, légers, engazonnés et exposés au soleil. Elle pondra jusqu’à 60 œufs dans sa vie, qui dure en moyenne 40 jours. Environ deux semaines après la ponte, les œufs éclosent et les larves se nourrissent de racines de graminées jusqu’à la fin de l’automne, avant de passer l’hiver sous la surface du sol. Les adultes s’alimentent du milieu de la matinée jusqu’à tard en après-midi et parfois même la nuit quand les températures sont supérieures à 15 °C. Les plantes endommagées par l’alimentation des premiers scarabées libèrent des composés volatils qui attirent encore plus de scarabées. Comme les adultes peuvent voler jusqu’à une distance de 8 km avec des vents favorables, on comprend que le problème peut rapidement devenir exponentiel. Ce ravageur possède plus de 300 plantes hôtes. Parmi les petits fruits, les framboisiers et les bleuetiers en corymbe sont particulièrement touchés. L’adulte se nourrit des feuilles en ne laissant que les nervures, ce qui donne un aspect squelettique à la feuille. Il s’attaque également aux fleurs et aux fruits. Cela entraîne des pertes au champ et une augmentation du temps de triage. Sa présence abondante sur les plants nuit aussi lors de la récolte.

Le retrait des scarabées à la main est impensable à une échelle commerciale. Lorsqu’ils sont bien utilisés, les filets antiinsectes sont efficaces, mais ceux-ci doivent être installés avant l’arrivée des scarabées et une attention particulière doit être portée aux larves hivernantes qui pourraient se retrouver prisonnières sous les filets et empirer le problème. En production conventionnelle, quelques insecticides sont efficaces pour contrôler les adultes. D’ailleurs, certains insecticides appliqués contre la drosophile à ailes tachetées ont également un effet sur le scarabée japonais. Les affiches de production fruitière intégrée peuvent vous renseigner sur les choix d’insecticides appropriés. En production biologique, les options sont plus limitées et les pesticides actuellement homologués sont peu efficaces contre les adultes. Les biopesticides sont généralement plus efficaces pour cibler les larves. Le champignon Beauveria bassiana, la bactérie Bacillus thuringiensis ssp. galleriae et les nématodes entomopathogènes (principalement Heterorhabditis bacteriophora) ont démontré une certaine efficacité. Toutefois, une très bonne connaissance des recommandations en matière d’application est nécessaire, car des conditions précises de température et d’humidité sont requises. Avec les années, plusieurs autres méthodes de lutte ont été testées, mais n’ont pas passé le test de l’efficacité au champ. C’est le cas notamment des lâchers d’insectes mâles stériles ainsi que de l’utilisation du géranium, des bandes trappes et des répulsifs anti-appétant. La modification du couvre-sol entre les rangs pour diminuer la ponte a, quant à elle, démontré des résultats variables.

adultes). Malgré leur importance, les ennemis généralistes n’influencent pas de façon notable les populations; des ennemis naturels spécialistes sont nécessaires. Parmi les 49 espèces de prédateurs et de parasitoïdes spécialistes du scarabée japonais qui ont été introduites aux ÉtatsUnis dans les années 1920, seulement trois se sont établies. C’est le cas de deux espèces de guêpes parasitoïdes : Tiphia vernalis et Tiphia popilliavora. Bien qu’il n’y ait pas de mention de ces deux guêpes au Canada pour le moment, elles sont présentes dans le nord-est des États-Unis. La mouche tachinaire Istocheta aldrichi, quant à elle, est présente au Québec et fait l’objet de suivis depuis quelques années. On peut apercevoir ses œufs blancs pondus sur le thorax des scarabées adultes en juillet. Son écologie dans la province est encore peu connue, mais comme la mouche adulte se nourrit de nectar, on peut favoriser sa présence en plantant des fleurs au nectar facilement accessible, comme des ombellifères. En conclusion, la présence des scarabées japonais est un problème complexe. Il est essentiel de travailler sur plusieurs fronts, notamment en décourageant la ponte, en modifiant l’environnement, en

favorisant la présence d’ennemis naturels et en diversifiant les méthodes de lutte pour viser à la fois les larves et les adultes. L’utilisation des insecticides doit se faire de façon raisonnée, en évitant les traitements répétés pour limiter le développement de résistance. La stratégie de lutte doit également être pensée sur plusieurs années et à une échelle globale. Finalement, il est important de poursuivre la recherche pour trouver de nouveaux moyens de lutte contre ce glouton ravageur.

Pour en savoir plus -

ALTHOFF, E. R., et K. B. RICE (2022). « Japanese beetle (Coleoptera: Scarabaeidae) invasion of North America: History, ecology, and management », Journal of Integrated Pest Management, vol. 13, no 1, p. 2. doi : 10.1093/jipm/pmab043.

-

POTTER, D. A., et D. W. HELD (2002). « Biology and management of the Japanese beetle », Annual Review of Entomology, vol. 47, no 1, p. 175-205. doi : 10.1146/annurev.ento.47.091201.145153.

-

FIRLEJ, A., et autres (2022). Affiche de production fruitière intégrée Framboise, IRDA, 2 p. [www.agrireseau.net/petitsfruits/documents/109803].

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FIRLEJ,A., et autres (2022). Affiche de production fruitière intégrée Bleuet en corymbe, IRDA, 2 p. [www. agrireseau.net/agriculturebiologique/documents/ 109985].

Piéger ou ne pas piéger : telle est la question

Les pièges attractifs vert et jaune n’ont plus besoin de présentation. Les avis sont toutefois divergents quant à leur efficacité. D’un côté, plusieurs chercheurs affirment qu’ils empireraient le problème en attirant plus de scarabées dans le champ que ne le ferait la culture ellemême. Comme ils ne se prennent pas tous dans le piège, l’infestation serait alors augmentée. D’un autre côté, des conseillers sur le terrain rapportent une efficacité lors d’une bonne utilisation. Des chercheurs du Missouri ont mené des essais avec des pièges attractifs à capacité de stockage augmentée et ont constaté une réduction importante des dommages en production biologique. Une chose est certaine, d’autres essais seraient nécessaires pour approfondir le sujet.

Chercher du renfort auprès des ennemis naturels

Plusieurs ennemis naturels généralistes se nourrissent du scarabée japonais, notamment certaines fourmis et d’autres prédateurs du sol comme des carabes (œufs), des mammifères tels le raton laveur et la mouffette (larves) ainsi que différents oiseaux, dont les étourneaux (larves et

A : Larve de scarabée japonais (photo : Davis Shetlar); B : Scarabée japonais adulte (photo : Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection – MAPAQ); C : Dommages sur des bleuets en corymbe (photo : Stéphanie Patenaude); D : Œuf de la mouche parasite Istocheta aldrichi (photo : Stéphanie Patenaude).


Plan d’agriculture durable : exemple d’un projet structurant et mobilisateur en Montérégie MÉLANIE POIRIER,

agronome, conseillère en agroenvironnement, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

En savoir plus sur le CRRC

Rappelons que les plans d’action régionaux ont été élaborés grâce à la collaboration des producteurs agricoles ainsi que des partenaires du milieu. La mobilisation de ces acteurs a permis de cibler les principaux enjeux, de déterminer les actions prioritaires et de proposer des moyens

pour préparer un plan personnalisé à chacune des régions. Cet outil est un moyen privilégié pour atteindre les objectifs fixés dans le Plan d’agriculture durable 20202030 du MAPAQ. Pour connaître tous les détails de ce plan, consultez le www. quebec.ca/agriculture-durable.

Ce comité en environnement basé à SaintHugues est composé de bénévoles de plusieurs milieux, entre autres des producteurs agricoles, des citoyens, des professionnels et des personnes engagées dans le secteur municipal. Le CRRC fait partie de plusieurs comités de bassins versants de la MRC des Maskoutains. Il a pour objectif de mettre en œuvre des projets locaux qui reflètent les valeurs des habitants et engendrent des retombées positives.

Soutien et accompagnement du MAPAQ

Ce projet a été financé par le MAPAQ par l’entremise du programme Prime-Vert, dans le cadre de la démarche de mise en œuvre du plan d’action régional du Plan d’agriculture durable (PAR-PAD). Plusieurs autres projets de transfert et de cohortes sont en cours sur le territoire, en réponse aux différents enjeux identifiés dans le PAR-PAD de la Montérégie. Pour connaître ces enjeux et les actions privilégiées, visitez le www.quebec.ca/ agriculture-durable et cliquez sur le lien intitulé « plans d’action régionaux 20212025 ». Chaque projet bénéficie de l’accompagnement de l’équipe de conseillers et conseillères de la direction régionale de la Montérégie du MAPAQ tout au long de la démarche.

Photo : Éric Labonté, MAPAQ.

Photo : Laurianne Levert-Gauthier, Gestrie-Sol.

Photo : Laurianne Levert-Gauthier, Gestrie-Sol.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 19 octobre 2023 - 13

Issu d’une concertation entre différents acteurs de la MRC des Maskoutains, le projet Caractérisation et accompagnement agroenvironnemental dans le bassin versant de la rivière Chibouet a été lancé en septembre 2022 par le Comité de revitalisation de la rivière Chibouet (CRRC). Le comité peut compter sur la collaboration des partenaires qui constituent l’équipe de projet : les producteurs agricoles, la MRC des Maskoutains, le clubconseil en agroenvironnement GestrieSol, Agiska Coopérative et l’Organisme de bassin versant de la Yamaska. Ils se sont associés dans ce projet pour améliorer la qualité de l’eau et des écosystèmes sur le territoire de la tête du bassin versant de la rivière Chibouet. Ce dernier abrite plus d’une centaine de producteurs agricoles et près de 6 000 hectares de cultures. La démarche permettra dans un premier temps de brosser un portrait des pratiques agroenvironnementales, de l’état réel du terrain et de la qualité des cours d’eau (qualités physiques). Dans un second temps, les entreprises agricoles pourront être accompagnées dans l’adoption et l’optimisation de leurs pratiques. Voici quelques exemples d’actions qui pourraient être mises en place dans le cadre du projet afin de répondre aux besoins des entreprises agricoles et du territoire ciblé : • Projets de stabilisation et d’amélioration de la biodiversité des berges à l’aide de végétaux; • Accompagnement d’entreprises dans l’implantation de cultures de couverture; • Accompagnement d’entreprises dans l’ajout de nouvelles cultures dans la rotation; • Implantation de bandes riveraines végétales bonifiées ou d’îlots de biodiversité; • Installation ou suivi d’aménagements hydroagricoles (ex. : au champ, dans les fossés, etc.). Depuis le lancement de ce projet, des rencontres d’arrimage entre les intervenants ont eu lieu. L’équipe du MAPAQ a réalisé une Caravane Santé des sols et une journée au champ sur le thème de la biodiversité. Les partenaires ont également parcouru à pied plus de neuf kilomètres de cours d’eau et de berges. Au cours de l’automne, l’équipe du projet procédera à la caractérisation des champs et des pratiques agroenvironnementales chez 10 producteurs agricoles. Ces entreprises seront ensuite accompagnées dans leur réflexion sur l’optimisation et la mise en place de leurs pratiques. Plusieurs producteurs ont manifesté leur intérêt à participer à la démarche jusqu’à maintenant. D’autres actions seront

mises en œuvre dans le cadre de ce projet qui doit s’échelonner sur une période de trois ans. Au terme de celui-ci, une trentaine d’entreprises agricoles auront été accompagnées dans leurs démarches d’amélioration de leurs pratiques.


IRDA

Les profils de sols agropédologiques

CATHERINE BOSSÉ, agronome et chargée de projets en pédologie

MAUDE LAPOINTE,

agronome et professionnelle de recherche en pédologie

En agriculture, la réalisation de profils de sols agropédologiques est essentielle afin de poser un diagnostic rapide de l’état de santé du sol. Plusieurs indices, menant vers le diagnostic, sont dissimulés sous nos pieds.

Qu’est-ce qu’un profil de sols agropédologique?

14 - Jeudi 19 octobre 2023 - Gestion et Technologie Agricoles

Les profils de sols agropédologiques utilisent à la fois des observations liées à des notions de pédologie (horizons, couleur, granulométrie, etc.) et des observations de nature agronomique comme l’examen des racines et de la structure du sol. La combinaison de ces informations permet de bien comprendre la nature du sol étudié (forces et faiblesses) et son état de santé pour ainsi dégager des constats qui dirigeront vers une recommandation adaptée. Il s’agit de simples observations permettant d’en savoir plus long sur l’état du sol et de la parcelle !

Photo : IRDA.

Les éléments à identifier

Pour définir le type de sol présent sur la parcelle étudiée, il est important d’identifier les horizons de sols (couleur) et les matériaux (granulométrie/classe de réaction) qui le composent. La granulométrie réfère à la distribution des particules dans le profil, y compris la fraction grossière (>2 mm : graviers, cailloux, pierres). Pour ce faire, il faut donc creuser un profil de sol. La pelle est l’outil idéal pour réaliser le profil, car elle permet de bien sentir la densité du sol. L’important, c’est de prendre le temps d’observer et de manipuler le sol, d’en faire sa lecture.

Il est pertinent de consulter les cartes et les rapports pédologiques pour identifier les différents types de sols (séries de sols) présents sur le site avant d’aller au champ. Des fiches synthèses sont disponibles pour plusieurs séries de sols cultivés au Québec (www.irda.qc.ca/fr/ services/protection-ressources/sante-sols/ information-sols/abc-pédologie/). De plus, il est conseillé d’identifier aussi les séries de sols autour de la parcelle et de ne pas seulement s’en tenir à la parcelle. Les cartes de sols sont précises, mais à l’échelle de la parcelle, il est préférable d’avoir une vue plus large lors de la consultation des cartes. La structure du sol, la consistance et la porosité sont des propriétés dynamiques qui sont influencées par les pratiques culturales. Il ne faut pas hésiter à creuser jusqu’à deux pieds de profondeur pour augmenter la qualité des observations. La couche de surface (Ap) est importante, mais l’horizon sous-jacent l’est tout autant. La couleur du sol et la présence de marbrures sont des indicateurs nous renseignant sur le cheminement des racines et de l’eau dans le sol. Le profil de sol est donc le meilleur allié facilitant la prise de décision concernant la nécessité d’effectuer certains travaux,

Série de sols Saint-Jude. Photo : IRDA.

la modification de pratiques culturales, etc. C’est une garantie de succès. Une recommandation bien adaptée au type de sol est une recommandation adoptée à long terme par le producteur agricole. Puisqu’une image vaut 1000 mots, l’équipe pédologique de l’IRDA a lancé la mini-série web L’appel de la pelle (www.irda.qc.ca/fr/services/protectionressources/sante-sols/information-sols/ abc-pédologie/). On y retrouve une mine d’or d’informations gratuites sur la réalisation de profils de sols agropédologiques ainsi que plusieurs études de cas présentant et exécutant les étapes de réalisation d’un profil de sols agropédologique. Un outil est également en développement à l’IRDA pour vous aider à évaluer l’état structural de votre sol directement au champ ; l’Indicateur de Qualité Structurales des sols minéraux (IQPSM). Ce dernier sera bientôt disponible. Pour toute question, n’hésitez pas à contacter l’équipe pédologique de l’IRDA à pedologie@irda.qc.ca. L’IRDA a pour mission d’innover en agroenvironnement pour créer ensemble la production agricole de demain. L’équipe de l’IRDA est répartie sur cinq sites situés au Québec.


Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 19 octobre 2023 - 15


Vos bovins ont-ils encore soif?

JOHANNE TESSIER,

agronome, Conseillère en production animale Direction régionale du Centre-du-Québec, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

JOCELYN JACOB,

technicien agricole, Conseiller en production bovine Groupe Bovi-Expert

Tout comme pour les humains, l’eau est un nutriment indispensable pour les bovins. Elle est essentielle notamment pour la digestion, la thermorégulation, la fermentation ruminale, la croissance, la reproduction, la circulation sanguine et la production laitière, mais son importance est parfois négligée. Au Québec, il est interdit de donner accès aux animaux à un cours d’eau, à un lac ou à un étang ainsi qu’à l’intérieur d’une bande de 3 m de ceux-ci. Il est donc nécessaire d’installer des abreuvoirs dans les pâturages. Le bovin devrait marcher au maximum 250 m (800 pi) d’où il pâture pour aller s’abreuver. Puisque les bovins sont des animaux grégaires, ils n’ont pas tendance à parcourir seul une longue distance pour s’abreuver. S’ils ont accès à de l’eau près du troupeau, ils seront plus enclins à s’éloigner pour s’abreuver.

16 - Jeudi 19 octobre 2023 - Gestion et Technologie Agricoles

Besoins en eau

Beaucoup de facteurs peuvent influencer les besoins en eau des bovins. Ceux-ci peuvent varier en fonction de la taille et du stade de production de l’animal (voir tableau 1), de la température de l’eau et de l’air, de l’humidité relative, du vent et de l’ombre, de la quantité de sel et du contenu en humidité des aliments ainsi que de l’activité physique de l’animal. En période estivale, les besoins en eau augmentent. Il est important de s’assurer que les bovins peuvent boire une eau de qualité à volonté. En période hivernale, la neige ne doit pas constituer l’unique source d’eau. Des abreuvoirs chauffants ou utilisant la géothermie peuvent être utilisés à l’extérieur. De plus, l’apport en matière sèche est directement lié à l’apport en eau. Un animal qui consomme moins d’eau diminue son ingestion de matière sèche. Cela peut entraîner une réduction de la cote de chair, de la production de lait, du gain de poids et de la santé.

Bovins au pâturage à Ste-Clotilde-de-Horton. Photo : Johanne Tessier (MAPAQ).

Équipements

Un minimum d’équipements est requis pour l’apport en eau aux pâturages. Idéalement, il faut se procurer un réservoir mobile avec un flotteur (aussi appelé flotte) et un raccord à attache rapide. Si la ligne d’eau est à la surface du sol, il faut s’assurer qu’elle est dans la végétation pour garder l’eau plus fraîche. La température idéale de l’eau pour les bovins est de 35 °C. Un réservoir de petit volume abreuvera un grand nombre de bovins s’ils sont près du réservoir et s’ils y viennent seuls ou en petit groupe. La vitesse de remplissage doit au moins être égale à la vitesse à laquelle le bétail peut boire. Par exemple, un débit d’environ 22,7 L/min est nécessaire pour permettre à trois vaches de boire en même temps. - Si l’eau est à moins de 250 m (800 pi) : • Il faut opter pour un réservoir dont le volume correspond à 1/50 des besoins du troupeau. Par exemple, pour un troupeau de 50 vaches, on fera le calcul suivant : 50 vaches x 1/50 x 114 L/vache/j = 114 L.

• Ce réservoir peut être transporté d’une parcelle à l’autre et être rapidement connecté à une canalisation avec un raccord à attache rapide. • On estime l’espace d’accès en multipliant le 1/10 du troupeau par 38 cm (15 po) d’espace par animal. - Si l’eau est à plus de 250 m (800 pi) : • Il faut opter pour un réservoir dont le volume correspond à 1/3 des besoins du troupeau. Par exemple, pour un troupeau de 50 vaches, on fera le calcul suivant : 50 vaches x 1/3 x 114 L/vache/j = 1 900 L. • Si le réservoir est fixe, il est important de le placer sur une base solide (béton, poussière de roche, etc.). • On estime l’espace d’accès en multipliant le 1/3 du troupeau par 38 cm (15 po) d’espace par animal. • Il faut également prendre en considération la hauteur du réservoir, puisque les veaux doivent aussi avoir accès à l’eau. La hauteur recommandée du réservoir est de 45 cm (18 po) pour un veau et de 45 à 75 cm (18 à 30 po) pour une vache.

coliformes, les puits, les lignes d’eau et les abreuvoirs doivent être désinfectés avec de l’eau de javel. L’eau étant un nutriment indispensable, il est donc primordial d’installer des abreuvoirs à moins de 250 m des bovins au pâturage. Lorsque la consommation d’eau des bovins est optimale, leur santé, leur production laitière (persistance et quantité) et leur reproduction sont grandement améliorées!

Références : -

comme hiver, avec les divers équipements et méthodes, [En ligne], Novago Coopérative, 2021. [Présentation PowerPoint d’une conférence présentée en ligne à l’occasion du Webinaire en production bovine, le 25 février 2021]. [www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/ Regions/CentreduQuebec/Abreuvement_ des_bovins.pdf]. -

Photo : MAPAQ.

Tableau 1 : Consommation quotidienne d’eau estimée pour diverses catégories de bovins Bétail Hiver Été Couple vache-veau

49 L/j

114-132 L/j

Vache tarie

38 L/j

114 L/j

Veau (5,7 L/j par 45 kg de poids vif)

23 L/j

45,4 L/j

Bovin en croissance (180-360 kg)

30 L/j

45-91 L/j

Génisse gestante (360 kg)

34 L/j

91 L/j

Taureau

53 L/j

114-151 L/j

Qualité de l’eau

L’eau doit toujours être disponible, claire et fraîche. Il faut se poser la question : est-ce que je boirais cette eau? Un nettoyage régulier des réservoirs et des abreuvoirs doit être fait pour éviter le développement d’algues et de certaines bactéries nocives. S’il y a présence de

JACOB, Jocelyn, et Johanne TESSIER. « L’importance de l’eau chez les bovins de boucherie », dans Agri-Réseau, [En ligne], Bovi-Expert, 2023. [Présentation PowerPoint d’une conférence présentée à l’occasion de la Journée champêtre du Paysan Gourmand, le 26 août 2023].

Accès à l’ombre

En période estivale, les animaux doivent idéalement avoir accès à de l’ombre provenant d’arbres ou d’une ombrière mobile. Grâce à une ombrière, le gain de poids chez les veaux augmente de 90 à 136 g par jour (0,2 à 0,3 lb par jour. Voici la superficie recommandée par animal pour une ombrière : - 1,4 m2 (15 pi2) par tête pour une courte période de 2 à 3 heures ou pour de jeunes animaux; - 1,9 à 3,2 m2 (20 à 35 pi2) par tête pour des bovins adultes. En l’absence d’ombre, il est nécessaire de leur donner plus d’eau. Une étude a démontré que la consommation d’eau augmente de 9 % en l’absence d’ombre.

CHRÉTIEN, Vincent. Abreuvement des bovins : l’importance de l’approvisionnement en eau, été

[www.agrireseau.net/bovinsboucherie/documents/ 111637/l_importance-de-l_eau-chez-les-bovins-deboucherie]. -

PFOST, Donald, et autres. « Pompes et systèmes d’abreuvement dans les pâturages en production bovine », dans Agri-Réseau, [En ligne], traduction et adaptation de Pumps and watering systems for managed beef grazing, MU Extension, University of Missouri, 2007. [www.agrireseau.net/bovinslaitiers/documents/ 109810/pompes-et-systemes-d_abreuvementdans-les-paturages-en-production-bovine].

-

QUÉBEC. MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, DE LA FAUNE ET DES PARCS. La qualité de mon puits, [En ligne], s. d. [https://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/potable/ depliant/index.htm].

-

SEXTEN, Justin. « How shade and water impact performance », dans Drovers, [En ligne], 2023. [www.drovers.com/news/beef-production/sexten-howshade-and-water-impact-performance].

-

STOWELL, Rick. « Sizing and siting a shade structure », dans University of Nebraska-Lincoln, [En ligne], 2023. [https://beef.unl.edu/beefwatch/2023/sizing-andsiting-shade-structure].


Québec lance la seconde étape de la Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles Le gouvernement du Québec lance la deuxième étape de la Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles - Agir pour nourrir le Québec de demain. Elle s’échelonnera sur 45 jours et portera sur les activités agricoles. Le deuxième fascicule, disponible sur le site de la consultation, brosse un portrait de la situation concernant les activités agricoles au Québec et contient des pistes de réflexion ainsi que des questions pour alimenter le dialogue. Il traite principalement : • du développement des activités agricoles et des communautés rurales; • de l’encadrement réglementaire qui peut influencer ces activités; • d’éléments qui influenceront la pratique de l’agriculture à l’avenir. Cette étape se conclura avec la tenue, cet automne, d’un webinaire qui réunira les principaux intervenants des milieux agricole, municipal, environnemental et universitaire, et qui permettra d’approfondir certains sujets déterminants.

La prochaine étape de la consultation débutera en novembre et portera sur la propriété des terres agricoles. Rappelons qu’une tournée régionale aura lieu à l’hiver 2024 pour recueillir les préoccupations, les commentaires et les propositions des acteurs agricoles, municipaux et environnementaux. De plus, la production d’un rapport synthèse est planifiée en mars 2024 en prévision d’une journée d’échanges qui visera à dégager des consensus sur les orientations à privilégier. Doté d’une enveloppe de 360,4 M$ pour la période 2023-2027, le plan de mise en œuvre permettra, en modernisant les pratiques et les outils en architecture et en aménagement du territoire, d’offrir des milieux de vie encore plus complets, conviviaux et durables. Fruit de la collaboration de 23 ministères et organismes, il guidera l’action collective et favorisera la mise en place d’une démarche cohérente et coordonnée des nombreux acteurs concernés. Pour en savoir plus : www.consultation. quebec.ca/processes/territoire-agricole.

Poulets pour les marchés de proximité

Jusqu’au 31 octobre pour soumettre un projet Elles seront responsables du développement de leur projet incluant la vente au consommateur par l’entremise d’au maximum un seul intermédiaire. Pour obtenir tous les détails sur les modalités du programme, veuillez consulter le site Web des Éleveurs de volailles du Québec. Vous pouvez également communiquer avec le personnel responsable des transferts au 450 679-0540 poste 8251, courriel : transfert.evq@upa.qc.ca. Les EVQ invitent toutes les personnes intéressées, qui répondent aux critères de sélection, à soumettre une candidature afin de contribuer au développement économique de nos régions. Un tirage au sort aura lieu au plus tard le 30 novembre 2023. La production des contingents pourra débuter le 1er mars 2024.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 19 octobre 2023 - 17

Les Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) annoncent le lancement de la quatrième édition du projet pilote Production de poulets pour les marchés de proximité. Ce programme permet à un minimum de 10 candidats ou candidates, non titulaires de quotas de production de poulets ou de dindons, d’obtenir un contingent annuel. Les éleveurs pourront produire un maximum de 2000 poulets ou 6000 kilos de poulet en poids vif destinés à la vente directe. Nombreux sont les éleveurs qui font depuis plusieurs années de la vente à la ferme, et ce projet pilote vient renforcer l’offre pour un marché toujours en croissance. Les personnes candidates ont jusqu’au 31 octobre 2023 pour déposer leur dossier de candidature.


IQDHO

Comment choisir ses engrais biologiques

JOCELYNE LESSARD,

agr., conseillère en serre

18 - Jeudi 19 octobre 2023 - Gestion et Technologie Agricoles

Contrairement aux fertilisants conventionnels qui d’un fabricant à l’autre et pour une même formulation sont en plusieurs points comparables, les fertilisants biologiques vont réagir différemment en fonction de leur composition et des conditions de culture. Alors qu’en fertilisation conventionnelle on peut définir une recette de solution fertilisante en exprimant la concentration des divers éléments en ppm, en production biologique, la concentration en ppm, par exemple de l’azote, peut servir de base aux calculs, mais plusieurs autres facteurs sont à considérer. Ce qui est disponible à la culture dans le substrat par rapport à la quantité et les types d’éléments nutritifs qu’on apporte dépend de ce qui se déroule dans le sol. Selon les conditions culturales (type ou composition du terreau, humidité, température, etc.), l’efficacité d’une recette peut même varier d’une fois à l’autre dans une même entreprise. Les fertilisants biologiques retrouvés sur le marché contiennent rarement tous les éléments requis par la culture et il est nécessaire de combiner différents produits pour obtenir l’équilibre minéral optimal. Il existe peu de fertilisants complets pour combler tous les besoins d’une culture. Les combinaisons possibles d’intrants sont presque infinies. On peut même affir-

Semis de concombres. Photo : IQDHO.

mer qu’en fertilisation biologique, il y a autant de recettes de fertilisants qu’il y a de producteurs. Le Guide de production : Fertilisation biologique hors-sol en serre offre une liste des engrais biologiques disponibles aux producteurs et des exemples de combinaisons. Un engrais de base est souvent ajouté au terreau avant ou au moment de la plantation. Un engrais sous forme liquide peut être ajouté en fertigation pour combler les besoins nutritifs en cours de production. Des engrais foliaires peuvent également être apportés en cours de production pour compléter les besoins des plantes.

Le choix par le test

La manière de choisir les engrais est la partie délicate et il n’y a qu’une option : faire des tests. Plusieurs manufacturiers ont développé des stratégies de fertilisation et sont en mesure de faire des recommandations adaptées à leurs produits qu’ils connaissent bien. Pour bien sélectionner ses engrais, il est primordial de faire des tests à petites échelles sous vos conditions culturales et environnementales. Vous serez alors en mesure de réagir rapidement lorsque votre fournisseur vous avisera de changements ou de nondisponibilité de ses produits. Ce qui est malheureusement fréquent. Un programme de fertilisation doit combler les besoins de la culture en éléments minéraux. Les étiquettes des produits vous renseignent sur les contenus en ces éléments, mais en fertilisation biologique, il faut également considérer quand les éléments deviendront disponibles à la culture par l’action des microorganismes. Selon la composition des

engrais, les éléments peuvent être disponibles à la plante à plus ou moins longue échéance et pour une durée variable. Les fertilisants biologiques apportent parfois des éléments, en plus des minéraux habituels (macro et microéléments), qui vont stimuler la croissance. Ces éléments, parfois mentionnés sur l’étiquette, mais souvent non listés, améliorent d’une façon ou d’une autre la croissance des plantes. Les fertilisants biologiques peuvent apporter, par exemple, des algues, des biostimulants, des organismes microbiens, des acides aminés, du basalte, des acides fulviques, etc. Le prix des engrais biologiques peut parfois sembler élevé lorsque comparé à celui des engrais conventionnels. Il faut évaluer l’ensemble des bénéfices qu’ils apportent (gains de rendement, diminution des maladies, impacts environnementaux moindres, etc.) pour prendre une décision quant à leur utilisation dans notre entreprise. L’analyse minérale garantie en N-P-K d’un engrais biologique ne représente donc pas sa seule valeur.

Exemples

Voici des exemples de recommandation provenant du Guide de production - Fertilisation biologique hors-sol en serre, basés sur des produits provenant de fournisseurs québécois : • Incorporation au terreau lors de l’empotage : Actisol 4-6-8 à une dose de 10 g/L de terreau. Incorporer à la surface du terreau (dans les 3 premiers cm) aux 4 à 5 semaines. • Incorporation au terreau lors de l’empotage : Bionik 4-1-9 à une dose de 5 g/L de terreau. Incorporer en surface du terreau (dans les 3 premiers cm) toutes les 8 semaines.

Modes d’action

Le mode d’action de ces deux engrais diffère, de même que leur prix. À vous de voir lequel vous donne le meilleur rapport qualité/prix. Les engrais liquides biologiques apportent généralement les éléments nutritifs dès leur application, ce qui n’est pas toujours le cas avec les fertilisants biologiques solides incorporés au terreau. Ils sont donc utiles au tout début de la production avant que la minéralisation des éléments ne soit réalisée par les microorganismes. Ils sont également utiles lorsqu’en cours de culture la charge initiale est épuisée. Les engrais liquides, puisqu’ils sont rapidement disponibles à la plante, peuvent servir à corriger une carence minérale présente ou appréhendée. Il faut en avoir sur place, un peu comme une police d’assurance. Parlez-en avec votre conseiller ou votre fournisseur pour connaître les différentes options les plus pertinentes à votre situation, car il y a une infinité de bonnes réponses en fertilisation biologique. Il ne vous restera plus qu’à mettre en pratique leurs recommandations.

Référence : Bilodeau, Gilbert, Jocelyne Lessard et Roxane Babin, 2023, Guide de production – Fertilisation biologique hors-sol en serre, Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, 110 pages. L’IQDHO, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, est un centre d’expertise unique au Québec. Pour plus de détails sur l’institut voici nos coordonnées : 3230 rue Sicotte, Bureau E-307 Saint-Hyacinthe, QC J2S 2M2 info@iqdho.com / www.iqdho.com


Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 19 octobre 2023 - 19


Nouveau programme de soutien au secteur laitier

Jusqu’au 3 novembre pour présenter un formulaire de sommaire de projet Le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire annonce le lancement du nouveau Fonds pour l’innovation et l’investissement dans le secteur laitier. Grâce à un investissement d’au plus 333 M$ échelonnés sur les 10 prochaines années, le Fonds aidera l’industrie laitière canadienne à rehausser sa compétitivité et à s’adapter aux nouvelles réalités du marché. Ce fonds s’inscrit dans l’engagement pris par le gouvernement du Canada de soutenir les industries sous gestion de l’offre pour compenser les effets de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). À l’instar de la plupart des pays producteurs de produits laitiers, le Canada se heurte à un excédent croissant de solides non gras (SNG), soit le composant restant une fois que le lait de vache a été transformé et que les matières grasses ont été retirées afin d’être utilisées dans des produits comme le beurre et la crème. La capacité limitée de transformation des SNG se traduit par des pertes de débouchés pour les transformateurs et les producteurs laitiers. Grâce au Fonds, les transformateurs laitiers auront accès à de l’aide pour leurs projets de moyenne à grande envergure, ce qui aidera l’industrie à mieux gérer l’excédent de SNG au Canada. Ce fonds appuiera les activités qui contribuent à moderniser, à remplacer et/ou à accroître

la capacité de transformation des SNG et à minimiser la quantité de lait écrémé qui n’est pas mise en marché.

Admissibilité

Les demandeurs admissibles sont des organismes à but lucratif, y compris des sociétés, des coopératives et des partenariats, et sont des fabricants canadiens de produits laitiers qui transforment le lait. Seuls les projets qui concernent le lait de vache sont admissibles. Pour être admissibles, les projets doivent : • entraîner une augmentation nette de la capacité de transformation des solides non gras d’au moins 50 millions de litres de lait écrémé par an, dans l’ensemble de l’organisation au Canada (dans le cas de la construction de nouvelles installations); ou • entraîner une augmentation nette de la capacité de transformation des solides non gras d’au moins 25 % et 30 millions de litres de lait écrémé par an par rapport aux installations existantes et dans l’ensemble de l’organisation au Canada (dans le cas de projets supposant le remplacement d’équipement existant associé à une augmentation de la capacité ou dans le cas l’agrandissement d’une installation existante). Le programme subviendra aux coûts admissibles des immobilisations et des services. Les coûts liés à l’achat de ter-

rains ou aux activités de recherche et de développement ne sont pas admissibles.

Processus de demande

Ce programme aura recours à un processus de demande en deux étapes. Un formulaire de sommaire de projet servira à déterminer l’admissibilité, la pertinence et l’état de préparation du demandeur et du projet en vue d’une demande de financement. Les demandeurs dont les propositions répondent aux priorités du programme et aux critères d’admissibilité pourront être invités à soumettre une demande complète. Nous vous invitons à visiter le site Web du Fonds pour l’innovation et l’investissement dans le secteur laitier pour présenter une demande.

Financement Région

Allocation du financement (approximative)

Ouest

74 M$

Ontario

127 M$

Québec

109 M$

Atlantique

18 M$

ASREC : la campagne d’adhésion automnale est lancée La campagne d’adhésion 2024 pour les protections automnales à l’assurance récolte (ASREC) est en cours. Rappelons que l’assurance récolte permet de protéger les cultures et de réduire les risques financiers des entreprises. C’est un outil de gestion des risques indispensable qui offre une protection adaptée à la réalité. Vous trouverez ci-dessous les dates pour y adhérer. Attention, la date limite est pour bientôt!

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Particularités pour 2024

Céréales d’automne • Modification apportée à la date limite d’adhésion : la date limite d’adhésion est maintenant le 1er novembre 2023; • Admissibilité de l’autosemence pour les céréales produites en régie biologique; Dans le cadre d’un projet pilote, les producteurs de céréales biologiques utilisant l’autosemence peuvent s’assurer à l’assurance récolte. Les adhérents doivent cribler la semence et effectuer un test de germination de la semence produite à la ferme. • Date de début de semis modifiée La date de début de semis pour les céréales d’automne a été devancée pour certaines régions. Référez-vous au répertoire des dates.

Fraises en plasticulture

• Le prix unitaire à 100 % pour les fraises en plasticulture est offert aux producteurs ayant une majorité de leurs superficies en fraises à jours neutres.

Dates de fin d’adhésion

• 30 septembre 2023 : Camerises; • 1er novembre 2023 : Apiculture (Abeilles), Céréales d’automne et Cultures maraîchères (Asperge et Rhubarbe); • 15 novembre 2023 : Fraises et Framboises; • 1er décembre 2023 : Bleuets et Pommiers - Plan A; • 15 février 2024 : Sirop d’érable.

Photo : Pixabay.

Pour tout autre renseignement, communiquez avec votre centre de services. Centre de services de Saint-Hyacinthe 3100, boulevard Laframboise, bureau 3700 Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 4Z4 Téléphone : 450 778-6635 Sans frais : 1 800 749-3646


La Ferme Cristallina accueille l’événement international Adaptation Futures Dans le cadre de la conférence internationale d’Adaptation Futures 2023 et du Forum international des laboratoires vivants dans les agroécosystèmes, près d’une centaine de personnes ont participé à une visite terrain organisée par l’Union des producteurs agricoles (UPA) à la Ferme Cristallina, dans la municipalité de Saint-Barthélemy, le vendredi 6 octobre. Lors de cette activité, deux projets phares en matière d’innovation et d’adaptation aux changements climatiques en agriculture ont été présentés : Laboratoire vivant - Québec 2020-2023 et Agrisolutions climat 2022-2024. Pour rappel, ces projets placent les producteurs agricoles au cœur des activités de développement et d’adoption de pratiques agricoles innovantes visant à répondre à des enjeux agroenvironnementaux. En cette journée, les participants en ont appris plus sur les pratiques agricoles éprouvées et adoptées par les producteurs agricoles qui s’impliquent activement dans le codéveloppement et l’expérimentation de ces projets au Québec. L’événement s’est déroulé sous la forme d’un circuit donnant accès aux installations de la ferme hôte. Différents sujets ont été traités, notamment le bilan carbone et l’adaptation aux changements climatiques d’entreprises agricoles, la régie d’élevage et la gestion du stress thermique des animaux, les bandes riveraines et la biodiversité ainsi que l’implantation de cultures de couverture. Le tout a été ponctué de conféren-

ces d’intervenants, de chercheurs et de témoignages de producteurs agricoles ayant été impliqués dans différentes activités de recherches.

Laboratoire vivant - Québec

Le projet Laboratoire vivant - Québec 2020-2023, financé par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et coordonné par l’UPA, a soutenu la recherche participative dans trois bassins versants situés en amont du lac Saint-Pierre. Quelque 47 scientifiques d’AAC et de ministères participants et autant de producteurs agricoles ont contribué à 20 activités de recherche pour développer conjointement différentes pratiques agricoles ayant des retombées aux champs et sur leurs bordures, dans les cours d’eau et dans les bâtiments d’élevage.

Agriclimat

Par ses activités, Agriclimat favorise la résilience des fermes du Québec en renforçant leur capacité d’intégrer la perspective des changements climatiques dans leurs grandes décisions d’affaires, et ce, en assurant le développement durable de l’agriculture. À la fin de l’année 2023, près de 150 producteurs agricoles auront en main un plan de lutte contre les changements climatiques, et environ 90 conseillers seront formés pour réaliser les diagnostics.

Agrisolutions climat

Agrisolutions climat 2022-2024 est une initiative financée par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) dans le cadre du programme Solutions agricoles pour le climat - Fonds d’action à la ferme pour le climat. Le projet est mené et coordonné par l’UPA en partenariat avec les Producteurs de grains du Québec et en collaboration avec le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec. Le projet vise à soutenir l’adoption des pratiques de gestion bénéfiques dans un vaste réseau de producteurs agricoles, afin de favoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre de leurs entreprises.

Photos : UPA.

Cultures maraîchères : prolongation de la perte en entrepôt jusqu’au 31 décembre Le Programme d’assurance récolte (ASREC) couvre les pertes dans les cultures maraîchères assurées, des semis ou de la plantation jusqu’à l’entreposage. L’indemnité en abandon peut s’appliquer pour les pertes au champ et jusqu’à quatre semaines après l’entreposage. Toutefois, en raison des fortes précipita-

tions de la saison 2023, une flexibilité supplémentaire sera mise en application pour cette saison et l’indemnité en abandon pourra s’appliquer pour les pertes après l’entreposage, et ce, jusqu’au 31 décembre 2023. Les cultures touchées par cet assouplissement sont les suivantes :

- Légumes-feuilles : brocolis, chouxfleurs, choux, choux de Bruxelles, céleris; - Légumes-racines : betteraves, carottes, oignons, radis, panais, navets, rutabagas, poireaux; - Légumes-fruits : courges d’hiver. Pour les autres cultures, consultez l’actualité ASREC : cultures maraîchères - Pertes au champ ou en entrepôt pour en savoir davantage sur l’application des pertes en entrepôt.

Photo : Pixabay.

Lorsqu’un avis de dommages est signalé alors que la récolte est encore au champ et qu’une expertise de la La Financière agricole du Québec (FADQ) confirme un rendement commercialisable supérieur au seuil d’abandon, le producteur doit procéder à la récolte de son champ. Par la suite, la FADQ fera le suivi quant à l’issue de la récolte. Ainsi, s’il est établi que la maladie a évolué, l’abandon pourra être accordé, et ce, en respectant les conditions suivantes : • Un avis de dommages doit avoir été ouvert avant la récolte et une expertise doit avoir été réalisée par un conseiller de la FADQ. Même en l’absence de dommages au champ, l’avis doit demeurer ouvert, advenant une évolution en entrepôt. • La récolte doit être entreposée dans un entrepôt dédié à l’entreposage des fruits

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Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 19 octobre 2023 - 21

Spécificités

et des légumes dans les conditions adéquates et qui respecte les critères reconnus et les normes d’entreposage dictées par Canada GAP. La récolte doit être entreposée avec un système de traçabilité permettant d’identifier facilement les lots abandonnés et les champs concernés. Les registres d’entrée et de sortie des lots seront requis pour l’indemnisation. L’étendue des dommages en entrepôt, advenant des pertes après le délai habituel de quatre semaines, justifie la destruction de la récolte. La demande d’abandon de la récolte doit avoir été faite préalablement au 31 décembre 2023. Une preuve démontrant que les pertes justifient la destruction de la récolte doit être envoyée à la FADQ, ainsi que le registre d’entrée et de sortie permettant d’assurer la traçabilité des lots par champ. L’abandon d’un champ expertisé peut normalement être autorisé même si la maladie n’a pas été diagnostiquée au champ, qu’elle se développe en entrepôt et que la FADQ en est avisée. Toutefois, pour bénéficier du prolongement de la clause spéciale sur l’abandon en entreposage jusqu’au 31 décembre, la maladie doit obligatoirement avoir été mentionnée à la FADQ préalablement à la récolte ou tout juste après celle-ci et un avis de dommages doit avoir été ouvert.


COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE - CENTRE-DU-QUÉBEC

Payantes ou pas payantes les grandes cultures biologiques?

GUYLAINE MARTIN AGR.

Répondante en formation agricole

entreprend sa 46e saison de formation. Il répétera que pour être payante l’agriculture biologique doit être faite avec des sols fertiles et en santé. Il propose deux formations sur la connaissance des sols. La formation « Comprendre les sols » est une formation de base. On ne fait pas une formation sur les sols sans une pelle pour creuser des profils de sol. C’est ce que fera M. Lafrance lors d’une sortie sur le terrain.

Payantes ou pas payantes les grandes cultures biologiques ? C’est la question à laquelle répondra le formatrice, Anne Le Mat, agronome, dans le cadre de la formation en ligne « Agroéconomie de la transition vers les grandes cultures biologiques ». La formation s’adresse aux personnes qui ont un projet de démarrage ou de transition. Des références économiques existent. Madame Le Mat aidera les participants à comprendre ce qui distingue les grandes cultures conventionnelles et biologiques au niveau budgétaire. Elle présentera les éléments à tenir en compte pour évaluer la transition biologique d’un point de vue économique. A la fin de la formation, les participants seront capables de planifier une transition et un projet d’investissement.

Connaissance des sols

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Denis La France, formateur émérite du Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+)

Grande culture de canola. Photo : Pixabay.

A la demande des producteurs agricoles qui voulaient aller plus loin dans la connaissance des sols, en 2022, Denis La France a présenté sa nouvelle formation « Bâtir un sol vivant, pourquoi et comment ». Il a attiré un nombre record de participants à sa formation, 45. En 2023, ils étaient 108. La formation 2024 débutera le 4 mars à Victoriaville et en ligne.

Pour en savoir plus sur ces formations et toute l’offre en grandes cultures et en agroenvironnement, on peut consulter le catalogue des formations sur U+, uplus.upa.qc.ca ou téléphonez à sa répondante en formation agricole. Pour la Montérégie, Valérie Plante, 450 454-5115, poste 6286, vplante@upa.qc.ca; pour le Centre-du-Québec, Guylaine Martin, 819 758-6401 poste 2702, gmartin@formationagricole.com.


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