Le massif de Fontainebleau

Page 1


.r. L(Jlùll.(5' u

Le Massif

de Fgrrainebleaa Melun - Moret - Nemours Malesherbes Château-Landon Montereau TOME

n,sffi.

GEIGRAPHIE tÉc ttt ots. p RÉ H r sror

I GENERALITÉS :

RE. G Éo Loc r E. FA u N E.

TOME

FLo

II

TOURISME

!

I

nnÉn,uats. Croquis, dessins et photographies de I, AurEuR

4" ÉDITIoN

VIGOT

FRÈRES, Éditeurs 23, rue de l'École-de-Médecine, 23 PARIS (Y1e1

tsTo E 2g29s

RE.

f"L,

t" .4t Lat


OUVRAGES DU MÊME AUTEUR Outre la Collectlon Documentalre de Voyage et de Yie au Grand

Alr qui intéresse particulièrement la jeunesse, le tourisme et lecamping et qui comprend une vingtaine d'ouwages (Editions Vigot-SusseLarousse-Presses de l'Ile de France), I'auteur J. Loiseau a entrepris

une seconde série concernant la vulgarisation des sciences naturelles de l'histoire et de l'archéologie.

-

Le Massif de tr'ontainebleau. 2 vol. : rer vol. Généraltés i Itlnéraires, éd. Vigot frères.

2e vol.

Morvan-Bourgogne,

éd. Yigot fuères- Epuisé. Les Ardennes, éd. Vigot ftères. Epuisé. - Randonnées en Ile de France, éd. Vigot frères. - La Corse, I'Ile aux MontaEnes Rouges, éd. Vigot frères. de ChampiEnons. Méthode pratique pour la reconnais- Chercheur sance des champiglons sur le terrain, éd. Vigot frères,

Tous droits de traductior, de reproduction et d,adaptation réservés pour tous pays y compris la Suède et la Norvège Toùte reproduction, même pârtielle, de cet ouvrâge est interdite. Une copie ou reproducpa.r quelque procédé que ce soit, photoghphié, microfilrn, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon çrassible des peines prévues par la biàu r r-Mars r!57 sur la protection des droitsd'Auteur. .

tion

@ Vigot Dépôt légal

-

Fùlas

tgTo

rer trimestre r97o No d'Édition 16/587 Mad,e in France

-

ChamplÉnons les meilleurs et les plus danÉereux. petit guide

d'initiation à la mycologie, éd. Le Chevalier. Chercheur d'Orchidées. Pour la reconnaissance des orchidées sauvages dans la Nature, éd. Vigot {rères. Les Arbres et la Forêt. rer vol. : Les arbres, 2e vol. : La forêt, éd. Vigot frères. Comptègne et ses Forêts, En préparation, en collaboration avec le docteur B. Woimant.


Un arbre est un éditce, une forêt est une cité, et entre toutes, la forêt de Fontainebleau est un monument.

PREFACE DE

LA 4" ÉDITION

VrcroR HuGo.

Fière est cette lorêt dans sa beauté tranquille. ALFRED DE MUssET.

O forêt adorée encor, Fontainebleau

I

Dis-moi, le gardes-tu sur le tronc du bouleau ce nom que j'appelais mon espoir et mes forces, et que j'avais gravé partout dans tes écorces ? THÉoDoRe DE BANVTLLE.

Toute cette région de Fontainebleau, que j'aime d'une tendresse profonde et qui n'a rien de commun avec 1'engouement des snobs, des touristes et autres anglais voyageurs. SÉvBnrNa.

L'importance littéraire

et plastique de la Forêt de

Fontainebleau est incontestable. Ce n'est pas une forêt de légende comme celle de Brocéliande, mais une forêt d'anecdotes.

La Forêt de Fontainebleau est inimitable quand elle

se

vêt des parures de l'automne. C'est, sans sacriûer à un lyrisme épuisé, un des plus beaux spectacles de la Couronne de Paris. PIÉRRE MAc ORIÂN.

Nos lecteurs ayant lu les éditions précédentes trouveront celle-ci très modifiée. Actuellement, en tous domaines, l'évolution est rapide, trop rapide, peut-être ! Notre beau Massif forestier subit lui aussi l'accélération des rythmes... ce qui nous a conduit à réviser plusieurs Iois les chapitres àe ce livre avant de le terminer. découvrait des joies . Notre enfance a connu une époque heureuse, on y 'de paris, on enirait simples. Lorsqu'on franchissait les fortifications Pr€sque aussitôt dans la < Campagne >. La banlieue était vite traversée ; elle restait morcelée comme ses villages d'origine, ses petits pavillons entourés de jardinets participaient plus de la vie campagnardè que du tumulte de la CitéAu début du siècle, aller à Fontainebleau offrait un charmant voyage ;

-It ville restait provinciale, la forêt

accueillante

et

majestueusè.

bn

découvrait des < Sites inconnus r, les <déserts> des Granàzs-Vall,ées, de Boh-Rond., des lrors Pignons.,.le promeneur aventureux pouvait s,y égarer !.Un petit chemin de fer, style Far West, fort pittoresque en frvorisait l'accès à de rares tandonneurs pleins d'audace.-Vint la vogue du Tourisme des fins de semaine, suivie de la marée d.es promeneurs du Dimanche et finalement de l'envahissement par la < gent automobile n. Voici qu'à l'horizon, menace une urbanisation dévorante. En vingt rns, de 1944 à t964, la Masse parisienne de pierre, de béton, de métàl t'ost-avancée de vingt kilomètres vers Fontainèbleau, rythme redoutable qui doit encore s'accélérer dans I'avenir. C'est la forme agressive du Progrès; s'y opposer est une attitude Itérile. Trouverons-nous le Bonheur par ce pùgrès ?... Déjà nous ne llrsentons plus les joies simples d'autrefois et il vient des générations nouvelles qui ne les connaîtront jamais, ne les soupçonneiont même plc. Auront-elles la satislaction de découvrir d'autres bonheurs ? . En.attendant notre Massif, accroché à sa triple Histoire, géotogique, humaine, archéologique, n'est qu'effieuré par les cancers urbàins ; mais

lt menace se précise chaque jour davantage. - Saurons-nous le protéger de cet envahissement, de cette laideur Dar hommes de tâlent et de cæur s'y emploient activement.

?

Le Massif


4

LE

MÀSSIF DE FONTAINEBLEAU

de Fontainebleau Peut rester la grande Oasis de paix et de calme, le territoire réservé dè Nature et de Beauté, dont tous les citadins ont un si grand besoin. Par notre volonté tenace, par la coordination de nos efrorts, le Massif de Fontainebleau sera présewé. II ne faut pas qu'il devienne, pour nos petits-enfants, le Bois de Boulogne du Grand Paris.

UN SOIR EN FORET

J. L.

Je suis parti seul, ce soir, vers la forêt enchantée. La masse sombre de quelques épicéas s'épaissit en profonds rideaux,

mystérieux comme des draperies lourdes. Un crépuscule velouté noie toute chose d'une lumière afiaiblie. Au loin larumeurde lâ route s'atténue. Le cri de la hulotte, tout prcche, ouvre la nuit. Je suis heureux et je rêve en marchant. J'aperçois à mes pieds les petits goufires de Clair-Bois et sous la lune les fantômes gris des Roches d'Apremont. Ma forêt est là; elle m'entoure et j'entends la marche Iurtive d'animaux inconnus, venus me dire bonsoir, sans doute ! La vie me donne en un moment ce qui nous semble éternel. Appuyé contre une roche à l'étrange silhouette, je contemple les grands bois... j'aimerais toujours vivre cette minute. Un soufle de vent passe en gémissant à travers les arbres ; odeurs de terre, de bruyères, de mousses, de résine, d'herbes, j'en respire l'exaltant parfum. On peut avoir contemplé bien des paysages beaux et charmants, de curieuses contrées, des sites lointains et grandioses, et pourtant Fontainebleau nous ravit et nous enthousiasme toujours. La sylve disciplinée, si voisine de Paris, ofire l'énigme de ses rochers et nous enveloppe d'une atmosphère de légende. On retrouve ici les Landes, les Vosges, plus loin le Morvan, ou bien quelqire plateau des Causses. On sent revivre à chaque carrelour tout ce que la Forêt conserve de souvenirs de notre Histoire. En gravissant ces monts de roo m, il nous semble achever l'ascension d'une vraie montagne, et ces cavemes sombres. nous rappellent que nous sommes les arrière-petits-fils de troglodytes. Cette Forêt est un musée immense et divers. C'est aussi une lrontière géologique entre le vieux Plateau Central et les antiques mers et laSunes qui recouvraient le Bassin Parisien ; cette frontière se manifeste à nos


LE

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

yerD( par des paysages étranges de sables, de rochers, de vallées, de monts

et -- de plaines alternés. Cu"i'àtil .oo fetu, à cette belle région, une célébrité originale Mais elle oortea" ,in autre iitre de gloire, 1'empreinte de l'Histoire et d'une bréhistoire plus mystérieuse èncore qu'en d'autres lieux' -

-i.

nous aimerions voir apparaître ftt"oio"t ""tte magnifique région, vécureit sui cettC terre de léçnde : I'inquiet chasseur un insiant ceux qui J""pi"Ài".. âge's, le celte fruste, le gallo-rornain apportant les premiers élém'ents il'unJ civilisation nouvelle, le pauvre paysan du Moyen Age courbé sur sa glèbe, le passage du seigneur féodal et son-cort*e de chasse .it a" a'.-"t-". i"s i"*pù"o, l"t èrmites, la Cour bri.llante, les grandes .outt"t, lés labouieurs de Millet, les carriers de Saint-Roch, les .h""r.""""t p"i"tr". aÉ Barbizon et de Marlotte, les premiers touristes. romantiques Ittirés oar le svlvain Denecourt ; tous ont laissé ici le témoignage émouo."t aË t"ot vie, d.e leur présence et de leurs activités' Pour mieux vous informer nous avons Parcouru en tous sens notre chère Forêt, cherchalt les - reliques du passé, les aspects du présent. ri ."iri."t iii a'exprimer notre gràtitode à I'Ad-inistration forestière' nÀ aànott" qo" nous lui devonJ; e e est gardienne savante et. jalouse "" billes sylves de France et tous les amis de la forêt seront d'une des plus heureux dè lui rendre un sincère hommage.

Nous voulons aussi remercier nos amis naturalistes qui nous ont beaucoup aidé, nous ouvrant leur bibliothèque, nous confrant leurs notes

mreux de randonnées. Nous serons récompensés si nous parvenons à lal-re de Massif notre protéger miiux mieux aimer et

;;6;;J;",

.Beau

Foniaineblear:, Parure somptueuse, à nulle autre pareille, de la Région Parisienne.

MASSIF DE FONTAINEBLEAU La dénomination < Masslf de tr'ontâlnebleau D remonte à la première publication de cet ouvrage. Nous cherchions un titre qui précisât l'unité du territoire et de la forêt ; nous avons pensé d'abord au massif forestier couvrant la majeure partie des affieurements stampiens du Gâtinais et de la Bière. Le terme de < Massz/, faisait image. Il fut assez vite adopté par les amis de la Forêt et utilisé par le monde scientitque. Les Pouvoirs publics le reconnurent ofrciellement en 1953 ; le Cours Obré de 4e Géologie, par le professeur René Balland, en porte témoignage pour I'Enseignement. Voici ce qu'en dit P. Doigon, secrétaire général de Naturalistes de la Vallée du Loing (Bull. A. N. V. L. Février 1954). Le uocable < Forêt )' est troP artificiellenent restr'i.ctiJ. En plus de la Forêt domania.le fro?rement d.ile, I'e Massif comprend les fonnalions geolagiques et tectoniques qui en sont le prolongenænt nqlulel : Vallee de la Seine à I'Est, Vallée d.u Loing aw Sud, ott eristenl de aastes réswrgences du Stanlien (rnonta.gne de Tùn, Butta de Dormel'les, enuirons d.e Netnours,

afi.eu.renwnt oligocène d.e Butkiers), et à I'Ouest la région des Trois Pignons, Coquibu jusqu'à Ia Vallée d.e I'Ecole : limite naturelle du MasdJ. Ainsd La Jorêt n'esl qu'wne partie d.u Massi.f dont l'unité géographique, géologique

et

biosociologique est rnaintenent bien établie

Le aocabLe < Massif d,e Fontainebleau, a reçu sa consécration aàninistfatiae. Le Journe.l' Olttid et à sa suite le Recueil d.es Actes adninistralifs de la préfecture d.e Seine. et Marne. (no 40-23 Octobre 1953) ont fubl'ié en efet un nftté ministériel du 15 Octpbre concernant la chasse à tir du cerf et d,e la bichc. et auqu.el, est annexé un tabl'eau d,es communes < cornlrises dans le < Mass|l de Fontainebleau > Ce docwtnert ne fait pas que reconnaître ofteiell,ement le t Massif de Fontainebleau r, il le déldmite... et ce périmèlre conesfond. d.e très lrès à I'unité géographigue des scientif.ques... Comme quoi la hgique et lo Nalure Peul)ent parfois se retrouaet, mêmp sur le ter ain ad.mini str alif .


LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU VERITABLE PARC NATIONAL DONNÉ PAR LA NATURE

... dont l,'ôfre sein folte lanl de marques d.u tuaaail des agents natulels, serail une sorle de Parc Nalional

oir les jeunes générations de géologues liendrqient ap1\rend,re à lire dq,ns le grand liurc de la Nature.

(Albert MARv, notes de géogrolhi.e pkysique sur

les grès de Fontainebleau.)

Lc

rr

Massif de Fontainebleau

rr

déborde très largement les limites de Ia

Itrrêt domaniale ; ses < frontières r géographiques apparaissent aisément : h I'laine septentriottqle de Bière de Melun à Corbeil, lq Seine à I'E'sI, les


IO

PÀRC NAÎIONÀL

LE MASSIF DE FONTAINEBLEÀU

d'e I'Ouanne, d'u Lunain, dw Loing et dtt au Sud-Est,l'extrémité ùt Pla.teau de Beauce awSud, ialonné par -Fasaiz Nemours, Larchant, Malesherbes et Méréville. L'EtarflPois et la Vallée de la Jwine à l'Ouest.

parties inférieures des uallées

paR.iô --..'\|â;nid, ' d- latz{

(.i.)

.

(ô.o)

az

.arâati,. E^.à'ruts.4

(5.rt.1

HuREP0tx

coRBcrL a

(r..u.)

(roinrr). çaûttais dg.l.O.

'(v) triat€ss!aê!l

I-e Massil de Fontainebleau, les pays l'entourant et les Iimites départemeûtales (r). Ces limites naturelles assez précises ont le mérite de déterminer un vaste ensemble, en grande partie lorestier, que nous avons appelé : Massil de Fontainebleau, eu égard à la Forêt domaniale qui en constitue le plus bel ornement et le nom de la cité qui lui lègue son lustre historiq.ue.

le Massif de Fontainebleau, Bière et Gâtinais sylvicole, présente donc une série de caractères qui lui sont

LE

Considéré dans son ensemble,

particuliers : alternance de plateaux et de vallées sèches, rochers de grès aux chaos pittoresques, sables et ( larris >, ces derniers vêtus de genévriers et de pins. Nous retrouverons parfois ces caractères dans certaines régions des grands environs de Paris: Etmenonttille, Ormoy, Tardenois ',mais disséminés, fragmentés, isolés au milieu de vastes plaines ou de plateaux monotones d'étages géologiques difiérents. Cette configuration, essentiellement pittoresque, charme le voyageur et constitue un ensemble vraiment caractéristique, paré de Beauté, ce qui l'appellerait à la vocation justiûée de Parc Nalional. Le monde intellectuel et scientifique s'est ému des agressions graves

(r)

Le croquis a été dessiné avant la création nouvelle des départements

de la Rég. Paris.

MASSIF DE FONTAINEBLEAU. Limites approximatives

et situation pa! rapport à Paris et la Vâllée de la Seine. Réseau hydrographique. Au centre, en grisé, la îo!êt domaniale augmertée des régions boisées des Trois Pignons et de la Commândede.

qui menacent notre Massif et dont nous parlerons plus loin, si bien que l'Assemblée nationale dans sa séance du z4 Février 1957 adoptait une proposition de résolution invitart le gouvemement à, < d.éfenfue actiuernen la Forêt d,e Fontainebleau contre les em/ièlements d,e toutes sortes qui ne cesseut de Pofter a.tteinte à notre latrimoine touristique el à renàle à I' Administration forestià;re taus ks si.tes , têl,s quê Le Potry gone d'artil.lerie et le Mont Moril,hn, gui ne sont las absolument ind.ispensabl.es aur eulorilés mil,itai,res

t


PARC

LE MÀSSIF DE FONTÀINEBLEAU

A2

dossier à I'a Ckan'bre' M ' Deisonne' inesîinable, miracut'eusetnent échappé à l"-emptise des paradis des c&mfeurs, d'es ,randonneurs.'. d'e.s estiuants' 'ii"i'otopu", des'peintres, de toas tes citadins afarnés

Dens son ex\osé, le ra.P\oltew

--ii;;r;

";tu|;;-; ilfitt- iitot"lolrrt,

d'e ce

î;;'";;;;;;;;;.--i;' Fo.ntainebteau ï:à;i-iii. iihrt ae âetenti, éptis de'beaaté, Ia Fotêt deNâtlonal' Parc

en di;r;;;'ài;" érlgée depuis longtemps Ce ne sonl bas seilement les an'is de I'a forêt qui nous y convtent',t'Lats eur a inséré ici t';,;;;;i;-*;;; i,ou, pr"rre de te faire' ' Et<te ra44odonc atotr comnte : Il il NPuis faul I'U.I.C *anifisle foursuiuit ' t' it est ';-;:;;;d"-deM: de Fontainebteau i;irt aittv " Pttia pour ta Forêt Aa cows de la .

t'e

Fortainebleau' îà""tîli"- ù- irti"sti,tuer ie ionaiâ'e deposet fiobe nP pott'.nous-ouons pt4 d'é ql)ons de auunt oiri"' ort nous v faile à ta d'estruction

tnieux. ;;;;;"';;i;;;;i''.' iJii,it'. "'o,.ho"n â qui mieur Nous demandons qw'un abattus atbrei des a"r'i"îrii. iir:tiii'iàis chaniiers, m'aniae à son cetta que aùant frënésie i,t,,,;inn, ;;;;';;i;;;;;:;;riiu" ne se utl'ttatre à l'auloritë tn-". rébète oie- le maintien de Bois-Rond' 'ii'""âitii, ,ri-a"it'i'ivb,othèse où l'Ecole de SainTcyr serait implantée icd: ta foftt' à sa ahitsbte.uocation' ,onoi"ot d'e ;;;";;;"i;;';;';,iaii "'i;i{t;;;'t;; ;;; itcette décision,' t'Assembtée nationate s'est même "ndre à Fontainebleaw ,i*iâii^ï"t à't; install'ation de I'Ecole Saint-Cyr acqais (rrois Pignons) ^^"i;i" de Bois-Rond i' ii*oa, ii;"'".";:;';; ;;;;;qii, placé q'ctuelJetnant sous sesli2n fyes; Armée est ;;-;"t';"*;,i*t- i;r,r'|"poia" à I'a Foût lanachemcnt son attend'ant en iièir-;;";;;;r;- ii \t

ilonaniale. ""'é;;i;';;^p"g".

qui a reçu auiourd'hui.un certain nombre de-dt-veloppoûrsuiure, car Ie Massi f de Fontainebleau' que nous oements doii i aeJ""at" avec obstination, est toujours-menacé i:"i"iirt*àtt "ËJâ"-rottqo" I'une s'apaise une autre naît La vigiâ'*t"t.rirît î"iiiit.t. et constante' efficace inlormée, lanËe doit rester

LES AGRESSIONS CONTRE LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

de presse aussi courageuse qu'efficace, permit de limitei ces destruitiôns désastreuses.

A la Libération les armées américaines translormèrent le Massif en parc à munition et à matériel, installaat des écoles de tir à Franchard et ailleurs, funestes obligations de la guerre ! Mais le coup le plus dur devait être porté à l'idée même de la constitution d'un Parc National. L'Armée française exigeait la cession d'un territoire de 16o ha dépendant de la Forêt domanialé au Sudd'Avon et de part et d'autre de la route de Moret et appartenant en grande partie à la Série Artistique. Le Ministre de la Guerre demandait en outre la création d,un vaste champ de manceul're de plus de 4.ooo ha justement dans le Massif des Trois Pignons, qui est sans contredit, la merveille de la Région parisierne, pour y créer l'Ecole militaire < Toutes Armes r ex. Saint-Cyr. Déjà l'Armée avait acquis la propriété Vollard, Domaine de Boii-Rond de 753 ha pour r5 millions de francs légers. Heureusement notre faible voix trouva de puissalts échos. Un demi-

million de personnes groupées dans des associalions diverses, les savants, anis de la forêt, protestèrent avec la plus grande énergie et parvinrent à toucher les Pouvoirs publics. L'Ecole < Toutes Armes > chercha à Coëtquidan une installation qui des

soulevât moins de tempête. Grâce à la compréhension de tous, notre beàu Massif forestier fut partiellement sauvé. Nous avions reçu le 15 Septembre 1943 cette lettre rassurante des Pouvoirs publics.

'"'i;';;;;;;;;;;;ii-iii

o Po"ooi' et ?uissance de t'es protéger contre k ie rcuagé nos betutés Piuorcs' àlrès àrob in grande

"'Tî"t{1^î-ori, oaes fr.nira, si I'on n'y

met odrc,

n'en laisset Lucune"'

.

à notre époque

à Morsieur LotsEÀu, à Paris.

L'Iûspecteur des Sites Robert

6le toûs nos

'r;;;ti;";;k;":;;*,ril ;, l,us nos'bois sactés, iL ne res!'era que de tristes "îiirl1 .-.'Ciiit i!"a""pourlesbeauxrestesd'elaForêtdeFowtainebleau"' qwi êtes venu d'er' ïî"i. Àï"in"t t iou, M. le Présdd'ent de la Républ'ique a uous Pas.dit' ry f.e.I)o:t: a Pes i, ,";, quelqaes coins, on ne que le Pic et la hacke "iiriiïiï et-cel'les déttustées, beaités ses îî"t1"ïiltï-"i" q"ârts'd'e linuenl à Jaire disparaître !..' *îo"'àii"if co p"".court d'urbanisme envahissant ! Une

13

stabilité précaire du respect dû à la Forêt s'établit au début du xxe siècle, mais vinrent les années sombres des deux dernières guerres. Au cours de l'occupation, les choses prirent une tournure menâçante. L,immence propriété Vollard aux Trois Pignons, dans la partie la plus belle et la plus sauvage du Massif, devait être morcelée au prott des lotisseurs. Avèrtis de ce danger, nous tînmes une réunion à laquelle assistèrent M. pierre Doignon, M. Robert Lagrange, inspecteur régional des Sites, et diverses personnalités du Tourisme et des Associations de Plein-Air ; notre cri d'alarme lut enfin entendu ; le lotissement put être arrêté, peu de temps après, ce fut le drame de la XXIe série que l'Administration forestièie n'arrivait plus à protéger et dont les plus beaux arbres étaient menacés. Un écrivain grand ami de la Forêt, M. André Billy, par une campagne _

Ia Déià Denecourt en r85o s'indignait des agressions perpétrées contre : Ecoutonsle régioir bellifontaine.

ia par

NATIONAL

LAGRANGE

Che/ Monsietar,

J'ai le Plaisir de oous etû)oye/ ôi-ioint I'atêré ânsalioan à l,'inûentoile Aes Sires I'ensernble du Massil d.es Tlois Pignons sis sur les tenitoiles des conûnunes d,c Milly, Noisy-sul-Ecole, Achèles-la-Forêt, Albonne et Le Vaudoué.

J'espère Pouuoir bienl.ôt ,n'oacaper des rochers ile Buthiers. En esfélar,t que tous aoud,rez bien cont nuey à nous aider sites,

i? l)ous plie d'ogyler...

ct(..,

,,/

à plotégel

les


PARC

LE MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

A4

la.région'des Trois Le z5 .luin r943 parai5sait lArrêté sauvegardantde la Forèt doivent amis voici r' t"*t" qoi-tout les"

Pignons et dont connaître :

la-conser_

dont Sott ioscrrts sur I'Inventaire des Sites' ;"- inte'at ge"e'^ti-i"s jmmeubles bâtis ou non' ainsi

Article Dtemier.

""î;;';'Ë;;;;

qLre

î:i,i*,{l*["j;i1i*:Hi,'u'';;ui;;:m;:.u::i]::';:;:;!::

LeVaudouëetNoi'!-su,.Efuteisïn"."J.lr^'""tàl.intérieurd.rrnpérimètre délimité Pâr

I

nationale Lo.8J7 (chemin-de t-imire oue.t Lle la forét domaniale route à thcmrn 4oo m d Arbonne ô4 (rue a#ililoi"iÏ "i 'l'!tin a"' MaillesPièces) càmmunication no

dexDloilation parallète au

dÏ: C un

"n"-'n'ài-eona" C 'Fit"tl^ C granàe Nerrvet. ehemjn d exploilation *rtig'i-ir" tommunication no 64 a" 64.au carrefour

et du chemin de la Basse-Plarne irsou

nn'rrJînontui""ir"au à Arbonne' d" t^ Foitai""r' chemin de courancec

à Cornebiche' Lhemin de

ii:,H; Ëë;;;;;;"t"1't'

roule nalionale

no 8J7'

à Arbonne (Seine_et-Marne)' de Milly à Metun parfleury ; Chemiû de Courances à Arbonnê, chemin chemin de Borrrbon lt "" j7'l "de chcmin Creux, chemin de Millv à co;;;;; oLr des VeuBourbon -"; a'ï"iu"' ou des Meuniers, senl ier de fu'r'y hem; n "tt"-in joignant ier sent a37' ,le-c niers. r-hemin de Milly à lontarncoiea" lt le 113verr 2 i*oity É'nontuin"6t"u'l de -Millv à Fontainebleau a t"''t''iJ section C : le chemin €t e7 io" T4 ri-',-.rii I.c Pârc Forèt ' "nt," '"t'pài-"Ài"t lqcinc-et-o'se) -fttil à"-n""u a Fonlainebleau à Milly iv à Nemours (G C nÔ 16r' à à Melun' n"Àit' à"

chemin de Noisv

"

Noisv-sur-Ecole (Seine-et-Marne)' Tousson cote.ô8'4) chemin de Noisy au Vaudouè (jucqu'à la .cheminie Lâ Chaà Vaudoué du chemin à Fontainebleau. chemin dit " u""Voi'i" ' e echères (de la cote'rr2 7 à oelle (G. C. no lo). chemin a" '"1"i"î"tu"t Achères-la-!-orèt

vaudoué-et ia cote ror,si, limit"s commLrnate!';.tâL Vaudoué (sei ne-et -Marne) au ô)' 8I ra core a i6i.q iiJi" ""i" ' chemindeMillyàAchèresrcë"iôlô]ç.no64.chemin9.elaPasséejt des Vaches entre à P-#"é"-nib"t ""t'i de la {orè1domaRibet, sentjer joign"ttt t" th"rn'ni" limite Ouest ( les lieux dits ( Le Parc n et l-'es iÀirriqu*t "' J t'"*ttutiott'du domaine forestier niele. à Achères-ta-Forèt (strne-et:ùaffi i"*tit sur l lnventarre par arrèté (ProPriété u"'a'tii' âell des Cros-sablons

t".'.?

r'

englobe les par-

1"":Jfi;t::iÈnommé n Massir des Trois-Pistons t ampliarion de I arrêté' ."Ë à;";;i;; Jitig"e"" comprls 'u' à I'Etat et aux communês' apparrânant Ainsi que tous les chemrns haut I riiniliiË". a"t tinites dé6nies ph)s *tinu aux Préfets des déparlemeûts Article 2. - Le présent o"""î'^ archives de la Prétecture aLrx n""J"it"'-"i'u.-" it Seine-et-oise Dour lec ; vaudoué' Arbonn'e et Achèresmaires des communes de

N<l"y-t;;-fJ;'

i::;;?i,:.;"*il;ù*":,:lîi;1,":"#îl,l:"iî"TlT';""îii:il":,ii:: qu'aux proPriétaires lndlql ainsi

â;''":";;^i;=;;it";le',

thac'n en ce qui le con'erne' de son exécutron'

Le Conseillel d" Etat ' secrélaile gé1téral des Beau*-Atls ' T,. HÀurEc@uR.

NATIONAI-

I5

_ Mais, depuis, cet arrêté fut, hélas, plusieurs fois méconnu; il convient donc de r-ester très vigilant. L'exemple suivant nous en doar" urr" p."ou", Fn 1965 dans les plans d'aménàgement du District de paris', il est prévu de rendre les Trois Pignons à la gestion domaniale des Eaux et

Forêtj en leur restituant Ie territoire militaire auquel s'ajouteraient

r.5oo parcelles à remembrer ou à exproprier ; ce qui pàrterait'l,ensemble à une superficie de 3.ooo ha environ À,inlégrant à là Fàrêt domaniale dont

les-Trois Pignons constitueraient ainsi le plus bel ornement. . Ne voulait-on pas, récemment encore, installer des grésières dans ce

site remarquable ? Les entrepreneurs avaient solliciié l,autorisation d'ouvrir une exploitation de grès tendre pour le transformer en Doudre abrasjve à I'u"age de l industrip marbrière. Jls ne demandajcnt rien'moins qu-e-d'ob^tenir une dérogation privilégiée à l,Arrêté de protection de r943.

M. le Conservater:r C. Jacquiot que l,on trouve toujburs à la pointé àu combat pour la défense de notre Massif alerta le ministère des Beaux_ Arts.., la réponse du ministère vaut d,être rapportée : t Des assurances m'ont été données selon lesquelles le lonnape exlya,it seya rclatiuement faible et le site reconstitué à nesu)e tl u déplacemint tles exfloi_ tations.

t

Les rochers mis en poudre seront reconstitués, on reste rêveur _ devant tant... d'inconscience ! . Un géologue qualif.é (nolre collègue Robert Soyer) a été consulté sur le foint .de saaoir si Les grès du site des 'frois pignàns, très limités en étedue dans.la uasle bande d'afieurcment d,u Stampiei., ?résentelaient des qualités s?ectales ne se rcllouuakl ?as ailleurs dqns cet ét\ge. La rélonse a étl néga_ tiue, comme on pouaadt s'! attendye, car si reel,leùent I'inâustuie maùrière ne pou-aait tlouaer qu'aux Tfois-Pignons la qualité de grès qui lui est iwlis_ l^ensable., elle ser,ait arrêtée deluis l'atêt rtei exltoitations par décision des

Beaux-A s en

1943.

Les choses en sont là. flne des interuenlions &ubtès d.u ministye fait étal de < tnantzutres spéculatites r. Il y a uingt ans déjà, c'est une a"faire de canières qui a justifé le nrcuuement de t'rôtecti.on ies Trois pignins sanc_ lionné par lq. d.écision de classenrent à7q suite de l,'action *"ié, po, no, collè.gues J. Loiseau. P- Doignon, C. B/o!e/ et M&unoury. Depuis,'d'auttes alertes (notanrnent I'urbanisation) ont menscé ce site. M. te piéyet Gerntain Vid,ql auq.it pris personnellement à cceuy la lréserualion d,u Xiassif que le l>l.an .d'aménagcuent 53 a renforcée justemeni parce que si. à ta igieir, un sile boisë peut ë1rc rcconstituë a!ùs exploilatiin, La'destyuction dis yochers en ce lieu dont ils constituent toute la uàleur est, bien enteûu, irrémétliable.

(Extrait du Bullptin des N. V. L.)

La régJon des Trois Pignons resta sous l'emprise de I'Armée, mais avec un certain contrôle des Eaux et Forêts. L'érosion superficielle qu'elle subit du fait des exercices militaires est très grande certes, mais elle reste moins redoutable que le morcellement éventuel des lotisseurs. Le District de la région Parisienne désire, dans les plans d,aménage_ ment, conserver aux Trois Pignons leur caractère de lande sauvage on ;


LE MASSIF DE FONTAINEBLEÀU

PARC NATIONAL

par les Eaux et Forêts après un s'oriente vers le rachat de l'ensemble général. remembrement -pour sa des Trois Pignons a trouvé des avocats réfion la tr,Iri, "i ;;";';;ii ptus ae meme'pour d'autres régions en o bonne voie 'r

L'AUTOROUTE DU SUD

16

déi;;;,ii

perdition de --cI"st

!

à la

air,si que l'admirable site de Butkierc-Mal'eskerbes .dlspar.aîf et ia laideur des pavillons.banlieu-

i"il iilrt"i"ïtlJ.iiÇ'à"' r'ti""*t

puisque les barrières du voisin sards. sans profit pour les propnétaires' pour tous la jouissànce des rochers et des arbres

irïiËt"îiii-rl#ent

Plusgraveencoreestladestructionsystématiqne.det'admirableCir attade grÉs Le périmètre.de lazone f;i;;";i;;;r* "1ant''ier jalonnée est elle ""pràii"'t' 1965)' ",;';; àuée a éié défini après enq'.'ete 1en t e P ai se' e s' F' omo n i' B o gne au r' à:;;", "ilt "' el Lalckrant. let "'f"rli*a" leront que s'amplifier commis sont déjà irréoarables et ne æuvre' Cbose étrange en mis t'"m."cité tlu maiériel moderne peu d'échos' on y fort trouvé avons ".rîriro-nï" nous iri"li" àJr"""" a" Larchant, sauvegarde pouilanon relrettaUles iouDÇonnepeut-être d"scompttsJc"s

;'

liili'li,ii"'i"'ii;;

Le projet de cette autoroute fut étab.li en rg35. Son itinéraire _, Memecy, Auvernaux, Nainville, p".th"r,'ï";h;;i;, -il"i."

Couleuvreux, A-chères, Nemours,

fontalnebleau, l'autre vers

l'

ampleur considérable. L'Académie- des Sciences, celle des Beaux-Arts, les Sociétés Savantes, les usagers rlu Tourisme, les (Eu";; du-j;;n""r",

(oRBtiL

\ +à...

a"*/

f

"i'ntet biologiques de la Forêt ""ïr"r"*,t iliiques iï À:d;J; t'-ttl"-É"i un paysâge protégé' pour obtenir ôn modifiait "i.t,i 8.ooo m de bois sur 40 ha de Forêt'

tout entiet !r\ véritable Parc I-'I<lée de faire du Massi{ de Fontabebleal! Niiàiài ie "i"t"t particulier) fait son chemin' soit prochainement réa.'ïtt, malgré les obstacles' il

"i"naa"t-que,

dans Ie meilleur sens -i,'aménagement actuel des Réserues æavte Nous -'t" en Pàrlerons Plus loin' la adoptée par I'Assemblée nationale' 'facilile f"i àt 8 .fuin 196o, c'est naturelles ; Réserves pat"t de et Nttioi"ox âJ -âiiâî """ rtJr*" avant cette toi'pietit". qu'"n décret pris.en.Conseil :î ;r""; o-;; en y aioutant éventueld'Etat Dourra déterminer les temtoires à classer ËJà"i'.n" ,.n" périphérique de protection'

;

r""

"o. Sens. route moderne à grand traûc coupe malheureusement notre ,.Cette Massf en deux- parties. La protestation des àmis de la Forêt fut d.,une

tr'!',ii ce livre-' onnoussignalait Entn, au moment de terminer le manuscrit de à domant-{" Foret oue la Parcelle 4 dela Tit'tate eiil-eine 9!i1t-,1i^t:0"é" pour prescrivant 9 octobre r953 Li'.'il"'iàitii"ir.-"Àpt" ao oeit"t dudela futaie Par bouquets' et sans méthode Ia il;ù;;" " iÏ',,'ËiseËii la Commission consuli ative de t;"vis o"-"nàl à,i" r"ï de Fontainebleau'

lisé.

passe par

ft"ïà, Cheroy avec a"u" ur"tai".,l;"i"

de ia Beauté de notre Région Panslenne' pour ceux-qui en qui aetruit esi bien détruit' mais qu importe Or. commerciale ! pas "rt est tàus "" îÀïeài'l i n"""iip'ur

iîî.ni

t7

Tracé actuel de l,autoroute et tracé étudié et proposé pour sauvegarder l,ùnité du Massif.


PARC

LE I'ASSIF DE FONTAINEBLEAI'

I8

Professeur Roger Heim' membre de unanimes, se grouPèrent derrière le du Muséum, d'Histoire Naturelle' et le ProJesseur

;t1;;lt ii;tïi;î' 'Pï:èËi";'fi;;;ieur

honorai'e de l'Ecole des Eaux et ForêtsdcNanc-y' c'r'. oue couber la Fotêt far une roûe ct

"iÈîj;i;h-J;ennellement

ilétruisant une i'est en ro'npani un iquit'ibre et en de fare unie et de g;iupi^""t" l\v ""ïii"";r*iii, ambiance. detrufue à tout Jarna,s ai,

au Monde. oïj;;"li;;;;*"! oues

1956 un grave et Pressant nous avions propo# en autre tracé Pour I'autoroute' "ï';tri;; 5tiî"itÏt rt"it Pignons et-a'" présentait plusieurs avantages :

et"'"" àffttttt peu de rléni rtJ ttot'tt 'ot de travaux d'art notamment et d" tt*"""'ntnts ResPect de tout le Massif de i;G-d" vate" i" àlÏ:ï'il;".J; ;" Fontainebleaudanssespartiesnof,Ë..-E.onômi"d".7o.millionsN.F. piJ"o"'' -'rs'e un petii arrongement de la route. vue sur -;;";1t", jouir de larges

-ï;;il;;î"tï^u vellations. un minirnt-

NATIONAL

I9

résidentiel une vocation particulière digne de son cadre, de son renom,

de son passé ; celle d'une ville universitaire, abritant également des laboratoires, des instituts de recherche et des établissements scolaires satelli-

tes de Paris-

Il semble que ce séduisant projet commence à se réaliser; mais il pourrait être mené avec phrs d'ampleur en transportant les installations mili-

taires en d'autres lieuxDa-ns le Plarr d'urbanisme intercommunal de 1948 on prévoyait la construction et l'installation d'un lycée international entre la Fourche et la Place de Verdun ; une école de commerce de 5oo élèves à l,Obélisque,

de Cadres pour les professions bancaires, un Institut europ-é"rt d'administration entre les terrains de la Fourche et le stade. Actuellement on construit un grand lycée de jeunes filles entre la 11e-éc919

Fourche

et

l'Obélisque.

il':ffi;î;îï;;ià;î;;;;

cet itinéraire permettait de

Points.de

,"Jëil!.ilJ';s;r!t-::*::l,m*"nnr:fi un élégant tracé et lesrngenl

Tl":ilÏllff

ofire ptetetue lunité de notre Massif oorte. son implantation plus à I uoîJ*i celui des cavachet'tns pa-r comme 5t" t;ï;;;;;àe des sites ïemarquables exemple,

L'EXTENSION DES VILLES DE FONTAINEBLEAU ET DE NEMOURS PoursesédileslacitédeFontainebleau'euégardàse-spromessesde allongée entre la t.à"" a l'étrJ dans one "iâi'iè'"époque' cherche de notre à '; villes Forêt et la Seine et comme to"t"''l"i I'esoace Dour s'étendre' ""#Ïï^Ii7ti',-"-i f acouiot' conservateur des E et F ' ancien président a' Loing' rédigea un rapPort,très docu-

d;;;;;:;;î,

dJi;ii:;i#; i;iîi"rll"

mentécontrelepland'extenslonca'it;."àpporteulunelargediffu. paisible et réside''tiel de-Fon-

:lil îtË Ë;;;J"lil clémographie de r85o à rcrg ; -r) Ï:lrrait ilTT.îîi"ï, " d'usines' une vocation séculaire de créatioi par la t.ffi;e, Ëil;;;;" 'riàilir;;;'d" ,,rtt- +i,'"i.tinrrc et historicue. -Ï:"'illï'Ïï"'tt'";"àËîl-*t état des ro7 ha de terrains militaires de restituer à Ia r",ir,'rJ""i" à" l;;;";i;i" urbainei qu it conviendrait dans sa clairière s'étendre iîil. Ë"fii. ;;ié à.-Ëonttit"ut"to àevrait précisait le caractère

naturelle,englobantdansunvasteensembleAaon'Belebats'Belleuue'

àiliîJ;riJiàî

;

t:

y iiyl;

1;t1 longueur. La gare et la vole lerr€ asrandie. cité ""n;i;;;;;;

;;;fr ï;^"f

fjî:j;'.:':ili ;.iT"$:

à cet ensemble alors pensé qu'il conviendrait de donner

. Les mêmes problèmes se posent pour la gracieuse cité de Nemours. la gu91-e un groupe financier fi1 l'acquiiition de 6oo ha pour instalfnrfs ler, à Foljuif-Saint-Pierre et entre Villiersi. Grez et Larchani, des usines

et des logements pour le personnel d'entreprises nouvelles. Heureusement les auteurs du projet d'aménagement de la Région parisienne et la Préfecture de Seine-et-Marne décidaient le rz Janviei 1956 le classement de-_la région de Nemours, celle-ci ne devant pâs être inrlustrialisée. Les villes de Montereau et de Montargis sont mieux indiquées pour cette vocation-

L'ENDIGUEMBNT DES BERGES

DE LA SEINE Un pour I'Aménagement de la Seine proposa d,élever le , -Consortium plan d'eau du fleuve de 2 m au-dessus du niveau .ctoâ utr créant une digue de 7 km entre Samois etBois-le-Roi. Ceprojet aurait entraîné, outre une dépense de plus de trois milliards, de nombreux inconvénients :

extension de marécages insalubres, reloalemment des rûs riverains, dangers pour certaines habitations, modifications indésirables de la nappe phiéa_ tique, destruction de 4o ha de forêt par asphyxie des racines. ' '

__Devant les protestations de divers organismes : protection de la Nature, Eaux et Forêts, Génie rural et Con sup.re de l,Hyg ène, une révision s'imposa : Exhaussement limité à r m i un fond sùffisant obtenu par arasement des crêtes du

plus nécessaire.

lit

du fleuve ; l,indésirable digue ne sera donc


LE

PARC

MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

LES EXPLOITATIONS PÉTROLIÈRES calamité La découverte de l'< Or noir o risqua de devenir.une.nouv^elleE P et la Par l'Etat' la-C . Deux sociétés

"ototité"t et l';xPloitation des gisements' ""îi ^'"Ëfrtlttlf Ë:i'Ë.';" ;;;-L"ni t. ptotp"ttion terminée on commença les son-

ili"-qu" r'"*irottùon dases.

"Èï'reuri",

sismoiogique

{ut

Mare-auxrq6o, 4r puits étaient forés entre Chartrettes' la à blarc

lorêt exigeant.la.coupe Bti""ïïiT ii ;l[qi" poitt intttued'accès "" Un an après 1a découverte' routes d" J"tt.o"iioo a'" à" t "ilî àeii"rr.à"t ia" brut (En 1965 la prdduction atteignaitIa ii ii i*tri r'^ôôô t ner an.) On escomptart foiet une ientàine de puits dans ooo t Mais. le gisei#tï""';' li;";;""ïn" ptoai"tio" annuelle de 5oo estimées à un réserves I es prévu que iÀio't"nt il, Ëî;;i;;i". Trente production de dix dottt'Ët poo.,oït ;iii;;-d; t;;";t 'nnées sonles aban-donna En 196o on :i'ï'ioi.g;,"?Jaei"nt ptoaoctits' conPar Canon pelier Rocfur etdu ha i'*.i*il,t de Favs.des i/ entes en 1965 aux Fvées' exécutés été ptofonat iff;"Jït";;;"iot"g"" 'nt -

C

L'EXPLOITATION DES GRÈS par l'ouverture des carrièOue de rochers et de sites tlétruits à iamais n"lrù,", to Go'g' ou"/';ts' la belle Srotte dtcroc'Marin'

aiii)î ilt

[;;s," ii'"TiL"ii:iiiii";,lei;;-souvenlr encore... dont

v"o

a"'

-"t"

ta

Roche Feuittctpe

Éitpt'u

Ce

e! bien d'autres

que.la,Nature,édil".l:l:

" peut être supPrimé en-quelquesJours par millénaires, doute' miii leur industrie défigure sans ."tt.tt, fort'braves gens à forme artisanal€ débitaient "îiià, ateliers des ."ti"rZit 3i i;iJil; iltti. I'exploitation en dehors de la Forêt domaËË" ;; Ët;; qîa,,t1et,prencre des formes beaucoup plus redoutables niâlê ricnrre mâintenant de

i"À".i, * re"tit"s

;'#ïàË;ffi;.iT-J"

i,'"trti"i"-e et l'importance

industrielle

des

plos seulemeit le rocher' mais aussi le

SiitËirï". rËi*g"r r," *.ntt" sable. "éim tgr", on" itdustrie fort utile à l'économie

générale' des mesures de

dans tloivent empêcher les modiûcations irréparables

"..*"ii.it""U.gei ies sites dignes d'être Protégés

L'ÉROSION HUMAINE le.Massif EIle resElle est hélas au premier rang des agressions contre l'envahissement -piÀiit"^."t des viéhicules automobiles en.constante r";i';;;i; des promeneurs' l'arrachage de plantes

lisr..îti t""li"

NÀTIONAI

2A

(fleurs houx, pins de Noël), la malpropreté des lieux de repos, font que cette érosion humaine détruit progressivement les plus beaux sites, les enlaidit gravement, stérilise les sols, diminue la faune et la flore et augmente sérieusement les risques d'incendies. A ces méfaits on doit ajouter des actes de vandalisme qui font la n joie > de voyous r détruisant bêtement pour détruire > ; c'est ainsi que de très curieux rochers, la Casquelte Jochey à Franchard, le Bilboquet du Diabl'e (zt),la Balançoire d.uCas(ro t) ont été détruits ou basculés sur le sol, Il a fallu consacrer beaucoup de temps pour réaliser ces < exploits ) stupides. M. de Sesmaisons, l'actif ingénieur des Eaux et Forêts à Fontained.u

say'o,

bleau, entendant défendre eftcacement la Forêt contre la pénétration abusive des véhicules créa loo.ooo ma de parking en seize points touristiques du Domaine, puis ferrna par des pieux ou des chaînes de nombreuses routes et chemins forestiers ; sans que ces barrières mobiles ou franchissables ne puissent gêner les évolutions nécessaires des véhicules de surveillalce

r

et de protection, Cette

érosion humaine est la

rettable rançon du progrès et de l'extension démographique. Elle appellera fatalement des réglementations sévères indispensables et des restrictions gênantes de libertés.


LA PROTECTION DU MASSIF DE FONTAINEBLEAU La loi Beauquier du zr Avril 19o6 a organisé la protection des sites et monuments de caractère artistique, elle a été heureusement complétée, dans ses lacunes, par d'autres lois notamment celle du 4 Janvier rgzg de M. Join-Lambert, député, et une plus récente de Juin 196o. C'est à l'initiative privée que nous devons les < réserves naturelles > des Sept Iles, de Ploumanach et de la Camargue ; aux Eaux et Forêts, les réserves artistiques de Fontainebleau, de Marly, de Rambouillet. Seul, un statut de Parc National intangible, assurerait une protection efrcace du Massif de Fontainebleau ; mais la proximité de Paris, la densité urbaine périphérique, le flot constant des touristes imposera à ce statut des formes très particulières qui resteront à définir. Les parcs américains sont célèbres, Ceux des Grisons en Suisse, du Grand Paradis en ltalie, d'Arazas en Espagne sont connus de milliers de touristes. Nous avons, à portée lmmédlate de Pads, une réglon des

exceptlonnelle qui dolt devenlr rapidement un Parc Natlonal. On envisage actuellement pour le territoire français des formes diverses de Réserves naturelles

:

Réservescynégétlques, modèle Charnbord. Réserves forestlères pour maintenir les peuplements les plus remarquables. Réserves biologlques pour préserver des associations naturelles de flores et de faunes. (Ces réserves étant intégrales ou partielles.) Des Pârca Natlonaux comme celui de Vanoise-Iserar, 65.ooo ha se joignant au Grald Paradis (italien) sur zo km ; ces parcs nationaux pourront être entourés de zones périphériques de protection soumises à une réglementation moins stricte. En France, en 1965, on compte en cours de réalisation ou en projet, les

RÉsBnvrs de: Cap Slzun (Finistère) z9 ha, Gollc de Salnt-Malo z9 ha, Golfe du Morblhan z.5oo ha", Grande Mare (Seine Infér.) r5o ha, Polnte d'Arçay (Vendée) 55o ha, Bâssln d'Arcachon r5o ha, Donzère-Mondragon (Vallée du Rhône) r.8rz ha. Domaines maritimes

des Estuaires de Selne, Lolre, Charente et Garonne, Marals de Gorges (Manche) 5o5 ha, Etâng de Vitâcher (Ardennes) 8o ha, Chatllé (Vendée) 22o ha, lle de Rouzic (Côtes-du-Nord) 5 ha, Casa-

bianda (Corse) r.786 ha.


LE

MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

Limilcc .È

Fontairebleau.

r{til&s

héfnE* & DoanirÀ& l'etôt

Fri LLY

le Voudoué

-

Le Palais.

-

I-a Cour des Adieux.

HISTOIRE DE FONTAINEBLEAU ET DE SA FORET AUX PREMIERS AGES DE NOTRE HISTOIRE

Boissv

R"4io.'"cili-.

Larehanf. #ie.reoinrAtisâtet dc rrÉservcr Four naltonol lo €.'eariô'r cl'rh Porc,

serÉri F

Jei1. Le Massif de Fontaitebleau et les parties à protéger ou en coùrs de protection entre Milly et NemouE.

En dehors de nombreux sites, arbres et paysages classés, les Pancs NArroNAUx PRorÉcÉs ou RÉsERVÉs de : NéouYlelle (Pyrénées) zz.oooha, Pelvoux (Dauphiné\ zr.Z4oha,Mr Vauter (Ariège) 8.zo8ha, Bavella (Corse) 3.24 hà, Petite Plerre (Bas-Rhin) 4;5?7 }Ja, Mercântour iAlpes Mari[.) rr.zoo ha, Midt d'Ossau (B.-Pyr.) 6.000 ha, Ourrus (Ariège1 3.7oo ha, Carlttte (Pyr.-Orient.) 5rooo ha, Belval (Arclennes) 846 ha, Càdarache (Provence), Markstein (Vosges) 3.5oo ha, Vanolse-iseran 65.000 ha, Port-Cros 640 ha, et réserve sous-marine' Les Sept Iles (Bretagne), Camargue r3.ooo ha, Le Caroux (Hérault), Lozère-Aigoual r50.ooo ha, etc... Les pays étrangers nous ont souvent devancé dans leurs créations de Réserves- naturelles. La Suisse nous montre l'exemple avec 6 parcs nationaux et 76 réserves de nature Protégée, Le Massif de Fontainebleau devrait figurer en bonne place et sazs retard, dans ce vaste patrimoine ainsi sauvegardé.

Essayons de nous représenter ce que devait être le Massif de Fontainebleau à l'aube de l'Histoire ; il constituait une Marche boisée entre les Sénones et les Carnutes ; pays âpre, les villages se répartissaient au long des voies d'eau, près des gués, ces derniers étaient nombreux et assu-

raient une pénétration facile sur les rivières

:

Se,ine,

Loing, Lunain,

Essonne, Jwine... Après la conquête romaine une importante route dallée relia Autun à Boulogne ; elle traversait le Massif du Sud vers le

Nord;

son tracé se retrouve vers Provins

et dans l'actuelle route

Bourgogne. On a découvert des vestiges paléolithiques

et

de

néolithiques

dans la Vallée du Loing, des ruines gallo-romaines at Bois-Gauthier, à la Fosse aur Boulins, à Thontery, at Mont Saint-Père, à, Pincevenl, la Grand,e Paroisse, au Long-Rocher, à Larchant, Nenours, Moret, Poligny et tout près de Fontainebleau, à roo m de la Fontaine Sangaitaède (ruines d.e Menfekous). En dehors des voies de communications peu nombreuses, toutes les traditions s'accordent pour représenter le Pays des < Gâstines ) comme un désert. Entendons par là qu'il était faiblement peuplé, presque dépourvu de routes et de chemins carrossables, couvert de sables, de rochers, de landes à végétation arbustive entourant des îlots forestiers or] dominaient les chênes. La sylve primitive était sars doute plus étendue, mais beaucoup plus clairsemée que de nos jours et constituée surtout de fourrés et de buissons.

LE MOYEN

AGE

A la fin du pouvoir des Francs, à l'époque féodale oir se formèrent les divisions par province, la Forêt de Fontainebleau se trouva comprise dans

le Gôtinais

èL

partir du Ixe siècle. On suppose que

<

Gâtinais > vient


LE

26

MASSIF DE FONTAINEBLEÀU

(r), mares pluviales parsemant dire lande défrichée' deTastine voulant -

de

paslines

les landes rocheuses, ou encore

au vIIe siècle parlent de lago I(astinznsis, il aevlenara au xII€ siècle pago Gastineisis (Paul Quesv-ers) limité -par le iinoo"nsr (Sens), le Piuainensis (Provins), le Melud-wnensis .(Me\n)'

:';""i

sanctorurc D

Ii Stiipl"r\;t 1Éiampes;, I' Aurelianen sis (Orléans), l' Autissiodorcnsis (Auxerre)... ' Vers l'ân rooo, la région lorestière à l'Ouest de Melun et de Fontarnebleau, prit le nom conservée jusqu'à

de

Biera, devenu par

s;uite

Pays de Bière, dénomination

la Révolution.

La féotlilité morcela le pays en petits domaines otr I'on trouve les sei-

gnevies de Ckangis, de Bréqw, de la Coudrc, du Montceau, de la Patotsse ''il' Auon mais dont les origines sont mal connues'le comté de Melun et quelsiècËle roi Robert acheta Ào àeuot do "t" autour du Rù de Changis et dans la forêt avoisi.,,Àt".."i de chasse ia.rte, ainsi que la seigneurie de Moret. Cette région giboyeuse devint son --;; séiour de orédilection. le Gâtinais fut incorporé au domaine royal, i;" soJs Philippe rer o o*lt" é"oittl" &;l' C hâteau-Landon Lo'Jlis VI, dit le Gros, fit édifierla de chasse auprès de la source du Rû de Changis' Pour """""à"r-u^oot de Fontàinebleau figure dans une charte du xue sièpt"-ilt"loi. t"

(Diction. de"om Stein). cle --bà^

âe Defer (rb99) iI est dit que Louis VII en 1169 r comrnença le premier à bastir à Fontaincbleau et y ft constluile 14, cour de t'oualle' autrement nommé'e d'onjeon ell'e Jul isolée d"un fossé et fermée lar

iu

-"not.rit

un bonl-lzuis. n'A un des coslep de cette cour, il ft faire une pelile chapelle qui-fut consa' uà pi" toi"t fhô^as, archeueiquà dà Cantorbiie et dédiée à la Vierge et à Salumin. ), sainl -''ô"tiu renommée par quelques miracles, attira les pèlerinages village de "Tt"p"tt", a.""""t-e fT ietidence roya-le une nôuvelle importance' Leh,ameauLe Ë;;l;i;;;i""" n'était à c;tte époque qu'un très modeste Ovale Ia Cour de peu ptet à ltrnplacement château royal s'élevait à plus ."i""ii" li était situé à làrée^d'une vastè forêt au type celtique : la Sitraa Bierq on Forêt d'e Blàze, terme issu de ' ât""a"" â";""jo".d'hui tr.""a." ,à rnoint ou'il ne vînt de Bier , Côte de fet, chet d'anois, qui en 845 ;;;â;; i"t rives de la Seine entre Melun et Fontainebleau, et dont les payàns conservaient avec terreur le souvenir détesté' OnrcrtB pr FoNteINnslB,{u : L'étymologie de Fontaitebleau resÏa ton-.I"-oa .ontto"ersée ; mais il sembte bien que le vocable dtrive de la .itir.i ,'fo"ul"t Al'iaut ou fontai'ne d'e Blaud' ott Jontaine blandi ; l'orlho;t fut Iongtemps variable : Fontana BladobqJdus, Fontein Bla-

;;"nn"

Ir\,tLe Pa'vs d'e Gaslinois lal ai,tsi o'n"'é à oause iles désetts' /Ôchêrs toi"i'ir"* desqucls il ist plein, qu'ils aqqetleût gestines -ù I-'e. Pays p.t f"i pioductions de ses vignes, sôn miel et son safran (Guide li"Lt

a'ii2ri

"traui" de Frâtce 1552.) des Chemins

HISTOIRE

27

haut, Fons Ebl,audi, Fontana Bl,éaud.i, Fontein Blaikaut, Fontein Bleaudi, Fonl,ebl,yaudy, Fontebliant, etc...

L'origine du nom de Fontainebleau ne lait aucun doute a.frrme Albert Dauzat ; c'est bien la Fonlaine de Bliaut (nom d'un propriétaire germain qui fut latinisé en I lital.d.us\ el nola la t Fontaine-Belle-Eau ,. Il ressort que l'affirmation de cette étymologie rend incorrect l'adjectif. < bell,ifuntain r qu'il convient de remplacer par < fontaine-bleaudien ,. Mais l'usage choisira-t-il en faveur du terme le plus élégant continuant à employer le premier en délaissant le second assez laid en vérité ?... Près de Brolles fut aménagée une autre demeure royale sans qu'il soit possible de trouver d'autre description que de simples indicâtions ; c'est vraisemblablement I'origine de Boi,s-le-Roi. En rr37 Louis VII signa une ordonnance rédigée en son château de Fontainebleau. En r169 la résidence royale est qualifiée de palais. En rrTg le chambellan de Louis VII, Gaultier, fonda I'Hôtel-Dieu de Nemows, auquel,, pl,us tard, le roi accord.a de prendre en forêt autant d.e bois, trois fois la semaine que deutc ckevaux Pouaaient en tua,înel. En rzog Philippe Auguste créa les premières charges de Maître des Eaux et Forêts sur toute l'étendue du royaume, origine de l'administration, de l'exploitation et de la police des Domaines. Le premier administrateur des chasses et de la forêt avâit été probablement sous le roi Robert le surintendant Tkibaul,t Fil,e ElouPe ; Etienne Bienfadte et Jean le Venew lui succédèrent. En a222, Philippe Auguste acheta aux religieux du Mont Saint-Père tous leurs droits sur laforêt de Brol,l,es à Barbuisson (bttisson barré, fermé) ; ce prince acquit, en ottre, Franchard oir de pieux ermites se retiraient. Deux de ces cénobites avaient été successivement assassinés ; Philippe Auguste fit l'abândon à vie de Franchard en < Briera u ù un [rère Gai.llawne, chanoine d'Orléans, puis aux religieux de Saint-Euverte, à charge pour eux d'y entretenir deux ermites ayant obligation de prier pour le roi. Franchard devint florissant et une abbaye importante y attira une foule de pèlerins. L'abbaye fut détruite par des bandes de routiers anglais à l'époque de la guerre de Cent Ans. En 1676, les Mathurins de Fontainebleau reconstituèrent la chapelle et la population reprit le mardi de la Pentecôte, tous les ans, le chemin des pèlerinages à"1a" Rocke qui pleure. Au xrrre siècle, le pays très giboyeux, attira de plus en plus les rois de France qui se réservèrent des territoires plus étendus pour leurs chasses ; personne ne pouvait en jouir sinon par la permission du souverain. En rz44 Blanche de Castille fonda l'Abbaye de DennemarieJes-$r, des Filles d,e Cîteaux ; l'Abbave connut une grande vogue et son recrutement aristocratique lui apporta de substantielles richesses ; le débordement des mæurs y devint sans doute assez particulier, car au xvt" siècle on l'appelait irrévérencieusement le < vrai séminaire des enïants rouges ),. Saint Lou;s ût subir à la propriété royale de Fontainebleau qu'il appelait ses chers d,éserls, d'importantes modifications. Il donna de nombreuses terres {orestières aux religieux. Malgré ces amputations, le domaine restait considérable. En 1259, il tt construire les bâtiments d'un couvent pour les Mathurins comprenant : logis, église, hôpital, maison de chape-


LE

30

MASS1F

lrrsTorRE

DE FONTAINEBLEAU

Mil,ly , Courances ; Moigny ; Dannemois ; Perthes ; Soisy-sur-Ecole ; Vid.elles ; Auvernaux; Cély ; Chai'lly-en-Biùe ; Arbonne ; SainISauueur-sur-Ecol.e ; N oisy-sar-Ecol'e ; Le Vaud.oué: La Chapel'leJa-Reine ; Grez-sur-Loing ; Ury ; Recloses ; Cresères-Bruno ; Saint-Pierre-d'eNem,oarc ; Bouuille. La chapelle d.e Footrche et I" église du Ternple en ruine, près sont également des constructions d'origine Templière.

d"

d.e uol'onté .

,

LA RENAISSANCE

. Plus tard chaque règne renouvela plus ou

moins ces privilèges.

Au xrve siècle, la Peste ravagea les cités, Jean le Bon se réfugia à Fontainebleau pour échapper à l'épidémie. Cbarles V embellit le château, il y fonda la Grande Bibliothèqu.e qui porte son nom et qui transportée à Paris en 1363 allait devenir le premier fonds de laBibliothèque Nationale. Il aimait aussi la chasse dans son vaste domaine forestier qui était si ( abondent en bêtes rousses et noiles D. Un vieux texte nous renseigne sur les droits d'usage accordés aux paysans, à cette époque : < Le roi permit aussy d'y faire paistre leurs bestiaux bendant toute lannee kors d.epuis I'e 15 Auril jusqu'au 15 Juin. Et en rcconnaissance de ses priaileges, les habitans sont obl'igez de se trsns?oltû dans la forcst polu y étedndre I,e Jeu lorsqa'il sy met et de rcnd're kort'age au Roy tous l,es ans au premier jour de may en Porlant u& ?réserrt qu Gtand lt[aître d'e la forest ou

a son Ldeutenant.

En

,

1394 Charles

VI

assigna

terres de Moret, Nemours

Depuis r42o Melun est occupé par les Anglais et en r43z tombent à leur tour Nemours, Château Landon et Montereau ; ils sont délivrés en 1437. Jeanne d'Àrc venant de la Chapelle-la-Reine et se dirigeant vers Melun aurait traversé le bourt de Fontainebleau le 3 Avril 1429.

Etarnpes

Du xre au xrrre siècle, le château de Melun était Ie Versailles des rois de France ; Abelard y tenait ses écoles. Ce château fut occupé en 1358 par une véritable armée de brigands commandée par le roi de Navarre dit le < Mauvais >. Ce dernier prélevait les marchandises se dirigeant sur Paris. Le roi de France décidé à supprimer son adversaire, envoya Bertrand Du Guesclin mettre le siège au château; mais iI fut blessé pendant I'assaut. Le lendemain, la place capitulait. En r4zo, mùgré l'héroique défense de Barbasan, la ville tomba aux mains des Anglais, après un siège de quatre mois; mais Charles VII, grâce à une révolte des habitants, put la recouvrer à nouveau. Par un arrêt royal de rzTr les privilèges des habitants de Bière furent précisés. < Tout habitant tenqnt feu et hôtel de quelque qual'i'té qu'il' fut aoait droit d.e lanage d.es Pourceaur, de glandée des porcs, de pâtures d'e aaches et brebis, de tirer d,u bois sec au uochet et d'enleuer I'e bois r aoùis, ckeu el cassé par force d.u aent ou

3r

un douaire à Isabeau de Bavière sur les

et Fontainebleau, origine des Ventes à

la

Àaiza au Sud du lR ocher Fourcea.u ; douaire qui revint à la Couronne à la mort de la Reine en 1435. C'est Isabeau qui tt installer au château la première salle de bains. Au début du xv6 siècle la Frarce est ravagée par la guerre de Cent Ans.

Et r5t3 Jacques Amyot naqluiT à Melun. Il eut une jeunesse studieuse et pauvre, se louant comme domestique auprès des escholiers riches, s'éclairant le soir venu des charbons qui le chaufiaient, et se nourrissant des pains que sa mère lui faisait parvenir par le coche d'eau. Il fut le traducteur en français des écrivains antiques, notamment de Plutarque. Son æuvre littéraire importante, malgré des grâces vieillottes et de nombreux contre sens, devint le bréviaire de la Renaissance. Précepteur des enfants de Henri II, grand aumônier de France, évêque d'Auxerre, commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit, il mourut à 8o ans, laissant un nom respecté et une fortune considérable. François Ier qui aimait particulièrement le séjour de Fontainebleau, augmenta le domaine et racheta des terres, mais il porta Ia plus grande partie de son efiort financier sur le château; et créa le parc et la ville de Fontainebleau. Ce roi.,, < d,e toules les veltus accompl.is, horruis qu'il était sujet à aolupté... et que toute d.ecoration de cour était d.e dames, il la voul,ut Peufllée fl,us que de la coutume ancienne l (Brantôme), fit subir au château une véritable métamorphose ; les tours gothiques et les sombres murailles îéodales disparurent pour {aire place à d'élégants bâtiments que nous admirons aujourd'hui, entourés de jardins ornés de fontaines, de cascades. Les plus célèbres artistes de la Renaissance furent appelés à la Cour, \e Prdmatice, Gilles Le Brcton, le Rossa, And,rea del Sarto, Léonq,rd, de Vinci, Nicolo, Cellini, Serlio, d,écorant le Palais de nombreux chefs-d'ceuvres. Les architectes utilisèrent l'art difficile dela < Gresseùe t qui employait la pierre de grès siliceux, trouvée dans la forêt. La Cour Ouqle fut rebâtie, on créa la Cow du Ckeaa.l Blanc,le Jardin de I'Orangerie, la Grotte des Pins, La Grande Gal,l,erie, etc... François Ier expropria en 1529 les Mathurins qui trouvèrent un logement dans les nouvelles dépendances du château ; il leur fut attribué une rente de deux cents livres comme dédomagement, Le roi fit construire un bâtiment qui restera longtemps dans les souvenirs bellifontains, ce sont las Eéronnières oit, comme le nom l'indique on élevait des hérons. Ce bâtiment fut ensuite translormé en chenil.

C'est également sous François Ier que des orangers bigaradiers qui ornaient à Moulins les jardins du connétable de Bourbon furent transportés à Fontainebleau au Jardin de Diane ; le plus majestueux de ces arbres dénommé le < connétable r bénéficia d'une remarquable longévité. Louis XIV l'envoya à Versailles et le confia au jardinier Lemoine ; l'arbre qui mesurait 7 m de hauteur couvrait un diamètre de 16 m; le < conné-


32

HTSTOIRD

LE MASSIF DE FONTAINEBLEÀU

table ) mourut en 1898 âgé de 477 ans, doyen des plus célèbres orangers et bigaradiers du Monde !... François ler était grand chasseur. La forêt royale sous son rdne s'étendait sur 13.365 ha et le Prince y faisait de fréquents séjotrs n pour lc plaisir qu'il, prend aud.it lieu >.Il créa la capitainerie des chasses du roy !ùwr assurel la Proleclion d.u gibir d'ans et kors de la forêt Le braconnage fut réprimé avec une sévérité accrue. Le roi disait en manière de boutade : < M ieux veut tuer un komme qu'un cerf. > Les peines édictées contre Ies délits commis en forêt étaient particulièrement sévères, qu'on en juge par ce qu'écrit Domet :

t En 1518 des pretenus furent condamnés è être batlus de tterge, I'a cotde au cou ; deux à êlre lendws ; des kommes furent enaoyés awx gal'ères, d'autres et rrrêne des femmes, fouettés d.e aelges et bannis à t'er!étuité, marqués au fer rouge, pour d.es délits assez minimes commis dans la forêt.,

Le souverain agrandissant son domaine par de nombreuses acquisitions ceintura la forêt d'un bornage dont nous pouvons voir encore quelques traces aujourd'hui ; il tt creuser 8 puits pour abreuver le gibier et

Cormier, du ckêne Corbà, etc...) la pluréorganisa les battues aux louPs et créa l'ofice de Grand Louvetier de France. Un jour, chassant vers Thomery, le roi eût très soif; on lui apporta du vin provenant des vignes locales, Il le trouva fort à son goût, acheta ces vignes, les fit améliorer par l'apport de plants sélectionnés venant de Cahors et d'Arbois, elles devinrent ainsi propriété royale sous le nom de < Pressoirs du roi ,. La vie de la Cour à Fontainebleau était fastueuse. Les grands dîners, les fêtes et les chasses se succédaient avec un luxe éblouissant, A chaque séjour une foule de courtisans, de seigneurs, de serviteurs, d'oficiers et de soidats accompagnaient les déplacements du roi. A Fontainebleau les maisons s'embellissaient. 8o hôtels s'y construisirent. Les auberges refusaient des clients, on en logeait plusieurs par chambre, en installant des couchettes ( ,a/g?s à tenir 4 personnes r, L'une de ces auberges,l' Ane Vert

les chiens des équipages (puits

part furent comblés en 1640.

d.e

Il

devint particulièrement célèbre. En 1539, le 2r Décembre, Charles Quint vint à Fontainebleau Fran-

çois Ier se porta à sa rencontre vers Recloses et le reçut avec magnificence, lui donnant le spectacle féerique de nombreux figurants représentant les déesses et dieux rustiques de l'Olympe qui sortaient et disparaissaient en dansant des profondeurs de la sylve, décorée de somptueuses tapisseries suspendues. Herai II, à l'instigation de Diane de Poitiers sa maltresse, continua les prodigalités de son père. Nous lui devons I'achèvement de la magnitque et vaste galerie qui porte son nom. Chaxles IX et sa mère Catherine de

Médicis apportèrent tous leurs soins à compléter l'ceuvre de François Ier et de Henri IL La reine craignant les religionnaires ût entourer les bâtiments de fossés. Le Primatice après une certaine disgrâce rePrend toute son autorité et achève les peintures de la Galerie d'Ulysse.

33

Rabelais qui fréquentait la Cour écrivait de Fontainebleau ( La terrc si maigre que lcs os (ce sont rocs\ I,uy persent la peau, aréneuse, stér'ile, mal, saine et mal llaisante 1... t (cité par le Doct. Cayla). En 1544, naissance à Fontainebleau de François II, ûls de Henri II qui devait épouser (en 156o) à l'âge de 16 ans l'infortunée Marie Stuart, ûlle de Jacques V, roi d'Ecosse;la même année le très jeune roi mourait. Henri III naquit au château de Fontainebleau le zo Septembre r55r, mais au cours de son règrre, attristé par les Guerres de Religion, il en abandonna le séjour, et certains bâtiments non entretenus se dégradèrent. ErL a566,1'Edit de Moulins consacra I'inaliénabilité du domaine royal. Cette ordonnance, de première importance, ne fut pas toujours respectée

y

est

par la suite. Henri IV, grand chasseur redonna au château et à la Forêt un lustre

nouveau. Nous pouvons nous rendre compte de l'importance du domaine royal forestier à cette époque. Celui-ci était à peu près aussi étendu que la

Iorêt actuelle, il comprenait un massif d'environ r5.ooo ha (32,285 arpents, 75 perches), clos Pel des rnuls. Cette clôture tomba bientôt en rui nes, nous en conservons le souvenir par les noms, encore en usage, de Porte Nadon, Porte Cumier. Le roi en t6or flt exécuter par le peintre, Dubreuil,, le plan du domaine royal, ce plan malheureusement n'existe plus. C'est à Henri IV que nous devons la construction dela Route Ronde et de quelques artres r meill,eurs chemins )'. Il améliora le palais, construisit d'importants bâtiments et aménagea le splendide parc qui va du château à l'église d'Avon, paré d'un canal de r.2oo m de longueur sur 4o m de largeur. Il embellit encore la Cour d,es Ofrces et celle d.es Princes. Tous ces travaux lui trent dépenser 2.448.85o livres. Malherbe chantera le Palais de Henri IV en ces vers : Beaur et grand,s bâtimants d,'éternellc structure Su|erbes de matrière et d.'ouurages d,ù.rcrs Où le pl,us digne roi qui soit d.e I'Univers Aux tniracles d.e l,'Art Jadt céd.er la Nq.ture. , <

Gabrielle d'Estrée rafiolait de Fontainebleau et pour recevoir toute la Cour, la ville restée un hameau sous François ler, développa ses constructions ; on compte en 16o4, 8oo maisons et quelques hôtels. En r58z Marguerite d'Angoulême raconte que sa nièce et filleule languissante reprend vite en ce pays fortuné < couleur et graisse d,e bonne solte ,t. La fin du règne de Henri IV est marqué par deux incidents : l'arrestation du maréchal de Biron, au château, le 4 Juin 1602 (il était soupçonné

de trahison) et le tragique duel de Zamet. Zamet (seigneur de Beauvoir et de Casabelle, baron de Murat et de Billy) était le conûdent du roi, il occupait en outre la charge de surintendart des bâtiments du château ; c'était un financier de grande envergure dont la fortune était évaluée à r.7oo.ooo écus. Son fils Jean Zamet fut un jour tourné en ridicule par M. de Vidossang, maréchal de camp,


LE MÀSSIF DE FONTAINEBLEÀU

trISTOIRE

(au nom sans doute prédestiné). Au cours d'un bal donné chez les filles de la Reine, on y dansait ra Gaillarde. De Vid,ossang se sereit essa!é de contreJaire I'es gestes et fa4on de dançer dc I'exposant qt lisiblem'ent que les dames qai y estoient presentes, auroienl inconlinen! recongneu son intenlion... (Lettre de remission en faveur de Jean Zamet,l Le duel eut lieu le 17 Novembre 1608 à l'angle des routes actuelles de Vielossang et dw Montoir. Le combat Jut violent et achamé, Jean Zamet lut btessé et Vidossang tué, c'est-à-dûe < deceddé, à son grand' regret et

ville devint une paroisse séparée d'Avon. La direction religieuse fut

3+

dépl,aisir tt. Après la mort du roi 273 habitants abandonnèrent la région de Fontai-

neblea\ n'&yent n oi:ens de

aù)/e.

conûée aux missions. Le choix suscita de graves conflits avec les Mathurins ; ils dégénèrent parfois en bagarres et combats homériques entre religieux des difiérents ordres. Parfois le peuple était admis au château. Une des grandes attractions publiques fut le Festin royal du r9 Août 1625 : Louis XIII recevait Francesco Barberini le Légat et neveu du Pape Urbain VIII, dans la grande Salle de Bal du château devant la cheminée < entre mid,y et une heure > : Il est amusant de relever ici un texte ancien qui nous donne la savoureuse description de ce r gala >. Le Roy régala Monseigneur le Légat par un festin très nagnifique... d.e

2 couuerts :

Il y eut trois seruices

AU XVIT ET XVIII"

SIECLE

IV naquit le 27 Septembre 160r à roh 4o... r On d.écouarc qw'il' a trois poils

I-'enfant tant attendu par Henri

noirs sur le somnel d,u cartilage de l" oreille gauche el le croufion tout uelu r ; la d,uchesse de Bar, seur du Vert Calant, s'écrie que I'e Dauphin a Les part'ies les bel.les qu'ell'e eit jamais tues ckez un nouzteou-né. Le roi t'it de bon caur et

fl,us

tout le monde aoec

lui.

Le baptême eut lieu le 14 SePtembre 16o6. L'enfant déjà âgé de 5 ans va entn recevoir un prénom. Le cardinal de Joyeuse, représentant le pape, lui Le Baptistère. donne celui de LoudsLa coupole de la Porte Dauphine oir le f,ls du roi Henri IV reçut le premier sacrèment pritle nom de Baptisl?ze. Le soir du baptême {urent organisées des fêtes splendides:Banquets, sa.lves d'arquebuses et de canons, ieux de basues dàns les fossés du château, Jeu d'artifice dirigé par Sully àui était, rie I'oublions pas, Grand Maitre de I'Artillerie. En 16ro, à la mort de Henri IV, la reine Marie de Médicis devint Régente ; elle é)oigna Sully et prit Concini pour conseiller. Èn 16z6 on démolit le Cheval Blanc, dans la Cour du même nom. C'était une æuvre en Plâtre de Vignole abritée sous un dôme, moulage du cheval de Marc Aurèle au Capitole ; elle avait été édiûée par ordre de Catherine de Médicis. < En 1634, le granrl escalier ou fer a cheual fut fait en la flace d'e cel'uy quat)odt

fait laire-François qui etoit bès

tefl.ps la.aoit

fort

gasté.

bea& n&ais

tro/ Petit joint à ce que le

)'

La ville de Fontainebleau se développait ; les travaux de son égtse Saint-Louis commencèrent en 1610; mais ce ne fut qu'en 166r que la

35

d,e oiand,e,

bo.oillis panni lesquel,les on rerralqaadt des t starnotti tt, chapons, dindonneaux d.'Ind.e, poulets, oies, fetits pigeons, gigots de n outons, cuisses de aeau, ?igeonneaux d.e gl,and,s et sal,ades faites auec d.es K coppe ,, lassetina et oliues. 20) Zes entremés : tourtes rolal.es, g.igots d.e mouton en pâté, pâté d.e bl.anc de poul,ets, poulardes marinées, croû,tes d.e blancs d,e loulet auec tnie d.e pain et rzufs, < sniol,e r, quenelles, pigeonneaux, d,eur quarts d.e aeau en bùft, tuurles d,e d,ind,onnequx d.'Iùe et quelques morceaux de aiande de gibers salés à I'anglaise. 1o1

D'abord

Les

30) Zrs rôtis : dans lesquels figuraient toutes soltes d.'oiseaur, savoir : faisans, pige<ins seuaages, toultelel,l,es, cailles, poussins, pigeonneaux, ortolans, poulets d,'Ind,e, perdreaux, van requJc, cygnes, canard,s, letdts Leu/.,uts, oranges, câPres, citrons el oli,ws. 40) Venaient ensuite les entremés chaad,s mélangés d.e loissons eJ de uian: brochels, tfuites, car/es, toûues, orltelettes aw tusc el à I'ambre, pieds de porc, rognons d,e moulon, riz de aeau, artichaats frîts et bouitrlds, bou,lettes de card,ons et fond.s d'arlickauts, pâlés d.e gibi,er, sauxtons, esturgeons, ckoux-f,eurs, kures d,e sangliers. des

50) (Eufs s.ssaisonnés de pl,usieurs façons, pignoLi, dragées, amandes,

tertes d,e Pistackes diuerses, biscuits, bei,gnets, gâtequ)r de conf,tures.

l

d.e

plusieurs es!èces

seraices d.islincts : Le iremiel qu'ils apfelaiant se composait de quel,ques tartes d,e tnassepains, tartes d'abicots, d,e cerises, groseil,les et aerjus et d'autres tertes en sucre gl,acé. Le d,euxième seruice cornprenait les frwits crus : toutes espèces d,e poires, cerises, prunes, d,attes, f,gues, pèches diuerses el mel,ons, Au d,ernier setaice vinrent Les fruits conrtB : cotuselaes d,e citfons, d,e groseilles, d,e petites z.ti.olettes, d,e fenouil, d,e roses, biscuits d.e sucre, irunes, poires, pommes, groseil-

Suiuait

K

fruits

Le

de foar

tte en trois

t

les et cerises. On n'échangea

las une Parole... On ne f.t pas d.e musique, il, n'y eut aucun d.doertissement, pas le moindre lréparalif d.e bufot, ni d.'ofice. Dans la tribune de bois, en hau.t d,e la salle, en face d.e la table on d.istingueit


LE

36

MASSIF DE FONTAINEBLEAI'

un grartd nombre des Princesses qwi étaient aenues Poul ttoi'r ,.. parmi lesquiles se trouveient Ia princesse àe Condé, les duckesses d'Angoulême, de Montnorency et d" autres. Le rcpas tirminé,

t'e

lrélat f't une action

de grâNe et on se I'aaa I'es mains-..

(Trad.wtion d,u texta du Commandeur Cqssiano cité par Ernest Bourges\.

d.eJ

Pozzo, témoin oculaire

*** XIII

n'apporta pas toujours au château les embellissements souhaitables; s'étant ofiusqué des nudités qui omaient son Parc, il les fit

Louis

détruire, et ainsi disparurent des sculptures de grande valeur. Le roi mourut en 1643 à 42 ans. Anne d'Autriche devint régente et gouverna avec son premier ministre Mazarin. EIle n'aimait guère les i beaur déserts et les àfreuses soldtudes r de Fontainebleau ; elle préférait les bains en Seine oîr I'on faisait aimablement tremPette en compagnie, mais tous vêtus d'amples chemises grises pour préserver une aristocra-

tique

décence

!

Mazarin vint quelquefois chasser avec 1a Cour. En 1646, attaqué Par un sanglier, il tua bravement d'un coup d'épée l'animal furieux. Pendant le gouvemement du cardinal, en 1657, un drame bouleversa la vie frivole àe la Cour de Fontainebleau, l'assassinat de Monaldeschi ordonné par la reine Christine de Suède. L'histoire mérite qu'on s'y arrête quelques instants. Chrisiine àe Suède, fille du roi Gustave Adolphe, batailleuse, coléreuse,

emportée, remarquablement intelligente, était un véritable garçon manqué. A dix ans elle savait le français et le latin, outre sa lantue matemelle. A r8 ans elle connaissait S langues et en comprenait rr. Elle s'habillait souvent en homme, grande chasseresse elle excellait à tous les exercices du corps, ne buvait que de l'eau, mangeait sobrement, et. ne se lavait presque jamais. ttlln" de Motteville faisait d'elle cette description

peu flaiteuie :'< Sa perruque dé-frisée, sa toiLle un Peu.bo-ssue, ses tnains -assez bien faites, tnq.is si' ciasseuses qu'il' était impossibl'e d'y aperc.e-aoù de

beauté..'. et qud pa ait des choses aurquelles |es plus grands débauchés peuaent songer... La Reine de Suède ût'e larû un Jort jol,i letit garçon, et un- garçon terribkment < à la sold'ale > d' aplarence qui lour son lrain n' a que d,is hommes pour la selair el Pas &ne femue, jurant à fai're hérisser les

la

seuLs

rI Pourtant Paris et la Cour trouvaient cette reine originale et parfois

cheaeux

séduisante.

Christine abdiqua le trône de Suède pour être plus libre de ses actes,

elle abjura également le protestantisme. Voya6eant en -Italie, elle.passa en revue les tioupes pontitcales, reçut une adresse du collège des Jésuites rédigée en zz langues, puis vint séjourner à Fontainebleau. ^ Lès hommages lui furent rendus par le duc de Guise et Comminges, le capitaine del gardes d'Anne d'Autriche. En 1656, le 8 Septembre elle triomphale : 7.ooo cavaliers et r5.ooo bourgeois tt à Paris on"

"otté"

HrsrolRx

37

armés se portèrent à sa rencontre à la porte Saint-Antoine ; on chanta un

Te Deum à Notre -Dame. Reçue ensuite à l'Académie par le chancelier Séguier, elle assista à une discussion sur le dictionnaire qui en était à cette époque au mol jeu. Chtistiûe retourna à Rome pour revenir en France quelque temps après, voir Mazarin et le roi à Compiègne, puis s'établit à Fontainebleau. Deux jeunes gens de sa suite se disputaient ses faveurs. Le premier Sentinell,i capitaine de ses gardes et chambellan; le second Monaldescki grand écuyer ; ils se jalousaient férocement. Monaldeschi s'étant emparé de lettres compromettantes, la reine jura sa perte. Christine fait appeler dans la Galerie des Cerfs, le ro Novembre 1657le père le Bel, un mathurin ; il y trouve Monaldeschi tout tremblant et trois hommes l'épée nue. La reine montre des lettres à son écuyer, Celui-ci se trouble et supplie ; elle demande au père terrifié de préparer le jeune homme à la mort, puis se retire, le laissant avec son confesseur et ses futurs meurtriers. On tente plusieurs démarches auprès de Christine qui reste inflexible. Les assassins se décident enûn à frapper leur victime. Celle-ci se traîne à leurs genoux, les conjure de l'épargrrer; Monaldeschi porte une cotte de maille sous ses vêtements et il faut le frapper sauvagement pour en venir à bout, La galerie est inondée de sang, un coup d'épée coupe trois doigts au malheureux ; on lui taillade la gorge sous les yeux épouvantés du père le Bel. Monaldeschi enfin mort, le père reçut une somme de roo livres pour ses bons ofrces, les frais d'enterrement et les prières au défunt ; la victime fut inhumée dans l'église d'Avon oir l'on peut encore voir sa pierre tombale. Ce meurtre sauvage souleva à la Cour de vives protestations. La reine

ne manifesta aucun repentir. Mazarin dut lui procurer un carrosse et quelque argent pour quitter la France, Christine partit en Angleterre, mais Cromwell ne vouiut pas la recevoir; elle revint en Italie oiL elle se livra à l'étude des sciences occultes; elle éprouva de ce fait quelques diftcultés avec Ie Vatican. Elle essaya de remonter sur le trône de Suède, mais dut à nouveau quitter son pays ; elle mourut finalement à Rome le rg Avril 1689 à l'âge de 63 ans. On lui fit des obsèques solennelles en l'Eglise Saint-Pierre. Au xvrre siècle le Massif de Fontainebleau permettait aux bandes de mauvais garçons de trouver asile dans les dédales de ses rochers. Le rrom de < Caae aux Brigands r reste signifrcatif. M. de Saint-Hérem dut faire couper tous les buissons qui bordaient les grands chemins pour éviter les embuscades dressées par les bandits. En 1645, un chef de bande, Jean Gautier de Thomery ftlt arrêté, passé à la question, pendu, et ses complices envoyés aux galères. Bien que délaissant le séjour de Fontainebleau pour ceux de Marly et de Versailles, Louis XIV aimait y venir chasser au moins une fois par an. Il ordonna de faire quelques agrandissements au château et fit redessiner les jardins par Le Nôtre, ce qui lui coita 5.542.493 livres. Pourtant Mrne de Maintenon se plaignait de ce palais qu'elle trouvait très inconfortable. La surveillance de la forêt était assurée par une Capitainerie das


38 eko,sses de

LE

MASSIF DE FONTA1NEBLEAU

Fontainebleau comprenant

r

capitaine, 2 li€utenants,

HISTOIRE

r

39

sous-

lieutenant, z rachasseurs, 16 gardes à cheval et 30 gardes à pied. Ils étaient dirigés par Gaspard de Montmorin, marquis de Saint-Hérem, Grand Veneur, qui lui-même avait été précédé dars sa charge par ,/ear d.e Souway etle sieur de Vitry. Le roi dépensait 160.000 livres par an pour sa vénerie. Il interdisait à tout sujet et courtisan de chasser sur ses terres. La vénerie se composâit d'r lieutenant, 8 gentilshommes, z pages, z valets de limiers, 5 valets de chiens dont r à cheval, en outre des aumôniers, médecins, chirurgiens, apothicaires, valets de quartiers, panseurs, pâtissiers pour les goo à r.ooo chiens des difiérentes meutes, cuisiniers, {ourriers, etc... ; il modifia fréquemment le nombre des charges augmentant celle des offciers supérieurs. S'étant blessé, en 1683, Louis XIV se mit à chasser en voiture, dans une sorte de < petit soufflet r qu'il menait avec adresse; ses postillons étaient des enfants de ro à 15 ans qu'il dressait lui-même. Ne pouvaient accompagner la chasse royale que ceux qui possédaient le r?rsreucorls (coshrme bleu de vénerie). Le souverain prenait également plaisir à tuer à coups de javelot les sangliers, enfermés dans les < toiles >, il les poursuivait, monté sur un

chariot.

Il fit aménager dans la forêt de petits enclos o! èatquets, terrains cultivés destinés à retenir le gibier à plumes. Louis XIV aimait à se baigner à Thomery près des Pressoirs-du-Roi ; il pratiquâit également la chasse ou la pêche à l'aide de cormorans chaperonnés (que l'on faisait venir de Fécamp) sur le Grand Canal. Il aimait surtout passer des revues militaires et il en faisait organiser de magnifiques. Tout en restant très sévère pour les braconniers, le roi adoucit les peines prévues pour les délits de chasse, il supprima notamment la peine de mort pour ces délits en 1669. Pourtant la propriété royale était assez facilement mise au pillage, même par ceux qui étaient chargés de la défendre, En Mai 1675, deux sergents forestiers furent coudamnés à être attachés au carcan, sur la place publique de Fontainebleau, l'un des jours ordinaires <lu marché, pour y demeurer pendant 2 heures avec un écriteau devant et derrière, portant ces mots < Sazgezls gard,es aoleurs d,e bois r. Pl.usieurs oftciers accusés de malversation durent se démettre de leurs fonctions. Les routes traversant la Forêt étant souvent défoncées, on pava, à partir de 1640, un certain nombre de chemins, notamment la rampe conduisant à la Croix d'Augas. En 1664 les limites du domaine royal étaient fort incertaines ; M. Barillon, pour remédier à cet état de choses établit un nouveau bornage qui consacra à peu près la limite des anciens murs en grande partie disparus. A partir du xvlle siècle,les M aîtres d,e forêt etles grand,s Veneurs avaient à cæur d'omer les chasses du roi d'avenues et de carrefours aux points de rendez-vous habituels. Ils édifièrent des croix rappelar^t leur nom aux voyageurs et assurant une certaine postérité à leur générosité intentionne.lle; elles furent élevées aux principaux carrefours et notamment le long de la Route Ronde. MM. de Vitry, le comte de Toulouse, le marquis de Saint-Héran (ou de

I-e belvédère de Flanchard au xvrre siècle.

Saint-Hérem), le grand Veneur, d'Augas, etc..., ont donné leur nom à des croix dont l'emplacement est bien connu actuellement. Nous en reparlerons au cours des itinéraires. Sur le plan de Toussain Dubreuil (Galerie des Cerfs) on compte en 16oo, r3 carrefours ornés de croix. En 1669 une ordonnance royale prescrit que tout caryefour irn,ortent soit Pou/ua d.'inscriptions d.es I'ieur où cond.uisaient les diférents chen'ins qui s'y croisent. Louis XIV qui aimait la symétrie et la régularité tt également aménager et percer de nombreuses routes en forêt. Suelques-unes plus étroites (4 pieds) furent appelées caaalières. Le roi fit construire à Franchard un pavillon à l'entrée des gor6Jes, en forme de tour carrée à deux étages. La Cour et la reine y venaient parfois ; de cet observatoire elles aimaient à contempler les < horribles déserts et les sublimes horreurs rr. D'ailleurs en a676 le roi avait demandé aux Mathurins de Fontainebleau de rétablir lâ chapelle et I'ermitage de Franchard pour accueillir les populations venant en pèlednage à Ia Roche-qui-pleure. Mais il dut faire démanteler cet ermitage erL r7t2 car il servait trop souvent d'abri aux détrousseurs de grands chemins. Pour les mêmes raisons on dut raser l'ermitage de la Butte-Saint-Louis en rTor ; plusieurs religieux y avaient été assassinés par les malandrins. Molière partageait les goûts de l'époque; il n'aimait pas la forêt et trouvait les rr rochers afireux r et les grottes < efiroyables r. Le z8 .fuin 168o le roi donna un grand dîner à son pavillon de Franchard ; on avait éclairé les bois par des flambeaux accrochés aux arbres et tandis que la musique jouait au pied du belvédère, Ie feu se déclara obligeant toute la Cour à une retraite précipitée ; trois ou quatre arpents

furent brûlés.

Le 18 Octobre 1685 sur l'instigation de M-e de Maintenon, Louis XIV signa au château de Fontainebleau la funeste Révocation de l'Edit de Nantes.


40

HISTOIRE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

L'année suivante, en 1686, le Grand Condé mourait au Palais, à l'âge

atteint de la petite vérole. II, chassé de son pays, vint faire un séjour à Fontainebleau avant d'achever son triste exil à Saintde 65 ans, ainsi que le duc de Bourbon En 169o, le roi d'Angleterre Jacques

Germain-en-Laye. Les séjours de

la Cour appelaient tant de personnes à Fontainebleau qu'il fallait agrandir les bâtiments, créer des appartements et des écuries ; on démolit les héronnières, et, une certaine statue colossale d'Hercule de Michel-Ange placée en r52g sur une fontaine, Cette puissante statue faisait rêver une noble grande dame, qui, en la contemplant, disait malicieusement : < gue cet H ercule, encore qu'il ftit très bien fait et re{résenté, n'éta,it tout d,e même si bien proporlionné d,e tous ses membres comme il, le fdlait, d'autant que cel,ui du mitan étad| tto| Petit et Par tlop dnégal, et peu colres?ond,ant à son grand colosse d,e corps r (Brantôme).

Le village de Fontainebleau commençait à prendre quelque importance au xvlle siècle, on y comptait un millier d'habitants. Les séjours fréquents de la Cour y appelaient toute une population flottante de plus en plus nombreuse. D'abord une classe d'offices : Contrôleurs, aérificateurs, chefs

de

fane-

terie, aalets de gadn-robe, balteurs de rôts, coureurs de vins, condueteurs d,e haquenies, écuyers, serd,eaux, galolins d,e cuisine el une foule de domestiques variés qui appartenaient soit a! ckesteau du Louare de la Maison Royale de Fontainebleau, soit aux hôtels des courtisans les plus titrés. L'entretien dt Louure de Fontainebleau (on appelait ainsi le Palais) cotta pour l'année 1679 la somme de 394.5o9 livres. Il fallait également héberger les troupes, les casernements étaient insufisants et on logeait les Cent Suisses el les Cheaau l,égers < à.1a. craie >

chez l'habitant. Toute la population flottante bigarrée qui suivait les déplacements de la Cour entraînait également avec elle une triste marée de mendiants, de miséreux et d'aventuriers, et la police avait fort à faire ! Il est intéressant de relever les difiérentes professions civiles qui exerçaient à Fontainebleau sous Louis XIV : chi.rurgiens, a|olhicaircs, maçons et tail,leurs d,e pierres, boul,angers, saaetiers, cebarctiers, menuisiers, merciers, charculiers, lonnetriers, serruriers, taill,eurs, tisserands, marchqnds de volailles, bouckers, ckafeliers, pâtissiers, sel,l,iers-bourreliers, charf en-

liers, ckarrons, coualeuls, cordiers, tnaréchaux-ferrants, peintres, potierc, boisseliers, d,rapiers, tourneurs, vanniers, ferraill,eurs, tibiers, ajusteurs, scieurs, chaufor.rniers, chandeliers, cireurs, tapissiers, rôtisseurs, lains d,'éficiers, m,usiciens, couturiels, caniers, teinturiers, Poaeurs, concierges, jard,inierc, chapeliers, colrcyeurs, organistes, Jowrreurs, al|enteurs, jooilliers, orfèvres, brodeurs, horlogers, fourbisseurs d,'armes, taillandiers, rubaniers, médecins, architectes, notaires, écriaains publics, etc... On comptait à Fontainebleau plusieurs marchés, ...cetx au charbon, au pain, a. blé, aux !orcs... et 7e Grand Marckl oir les paysans s'approvisionnaient ; on y exposait aussi les criminels ; les peintres y montraient leurs ceuvres. La farine venait des moulins d'Avon et de Valvins. Les tavernes et hôtels fleurissaient : l' Ane l)e/t,l' Aigle d'or,l' Ange gar-

4I

dien, le Bæuf Coaronné,le Cerf Noir,le Ckien qui gobe la Lune, la Corne de Cef,la Galère,l'Ecu d.e France,la Fleur de Lys,le Grand. Cerf,le Grand Monarque,le Lion d'Or, I'Image Saint-Cl'aude, etc... et le Grand' Louis or) se tenait le bureau des voitures conduisant au Coche d'eaw de Valains [Le premier coche d'eau ïonctionna eî 1679 entre Paris et Fontainebleau, le traiet se faisait en r2 heures à la remontée, en rr heures à la descente et il en coûtait 2 livres ro sols. II y avait un trajet régulier une fois par semaine eutre Paris et Montereau et vice versa. Pendant les séjours de la Cour le service entre Valvins et Paris devenait journalier.] ,Mais si la cité se développait sur le plan démographique sa propreté laissait à désirer et contrastait avec les splendeurs du Palais. Pas de voirie, pas d'hygiène publique; nous trouvons dans les mémoires de Montpensier ces quelques phrâses signiûcatives : <

est.

J'aymeroi,s mieur

loint

en Fonlainebl,eau que sale et

ùlqin

cot mc

dl'

ù

< Prière de fere fere quelques da'illes en pente qux Pisouer af.n qæ Ia luentcul n'em,oysonne las tous Les Logements d,u voysinage, t

< Ce peull,e est de La canail,le qui n'a rcspect ni retenue.., Ils font... d.ans la rue des Trois Pucel'les... la rue du Cituon, la rue d,e l,'Abreuaoir, sur la Place d.'Arm.es etr un Peu la out...

Le z5 Février 1664 Colbert écrivait

ni

le Trou lerdu est une inJection,.. brutale kumeur d,e ce Peufla qui n'atanl aucunes conrrrlod,itez nécesseites dans Leurs tnaisons, ont toujoars pris el prennenl encore les entours d,u chasteau pour le lieu destiné Poul cela. ù

t** La fin du règne de Louis XIV fut particulièrement triste. Le roi vieilli ne sortait presque plus, il ne quittait guère l'appartement de Mme de Maintenon.

En 1716, un an après la mort de Louis XIV, on refit la toponymie de la forêt et I'on détermina la première division en cantons ; on leur donna des noms dont certains nous sont restés : la Malmontagne : canton difficile à traverser ; les Bas Bréaux, le Ckapelier, Courbuisson, Béhourd.ière étaient d'anciens fiefs seigneuriaux que l'usage conserva ; la Plaine d.es l>ins .' des premières plantations de ce conifère en r59o ; le Mont Ckauoet .' complètement dénudé ; delaTillaie.'où l'on voyait encore de superbes tilleuls en rB37 ; la Val,lée de La Ckambre : à cause d'un rocher creux qui se nommait

ainsi ; le Mont Pierreux .' où étaient exploitées des carrières ; le Gros Fouteau .' où se trouvait un splendide fouteau (hêtre) ; Mont des Fays r qui vient du mot latin fagus (hêtre) ; des Pommereies . dont les arbres avaient une forme pommée : la. Caue aur brigands : oir I'on avait découvert une retraite de malfaiteurs ;


LE

42

MASSIF DE FONTAINEBLEÂÙ

la Pleine rayonnée : à cause d'ensemencements au < rayon r de charrue ; les Vieux rayons pour les mêmes motifs ; fe Rocker-aux-Demoiselles étalt hanté par des sirènes de petite vertu ; la" Butte Saint-Louis rappelant l'ermitage de ce nom ; le Rochq de la Salamandte .' en souvenir d'un épisode de chasse de Frarçois Ier : il s'était fait annoncer, auprès d'un bûcheron, comme un simple gentilhomme : le chevalier de la Salamandre ; la Mare-&ux-Evées .' d'un vieux mot français signifiant serpent. On créa ainsi 176 cantons jusqu'en r75o.

*** Pierre-le-Grand vint en visite impériale à Fontainebleau; le 3r Mai r7r7, il assista à une partie de chasse, mais se grisa si bien qu'on dut le porter ivre mort dans le carrosse qui le conduisait à.Petit-Bo:org, d,ans &n état

fort

d.égoûtant.

En rZ4, M. de Faluère, grand maître des Eaux et Forêts fit aménager

la Table da Crund, Maôtue s]ur rn carrefour élargi. Vers cette même époque furent érigées les Croix d.e Montmorin et de Toulouse. On dessina l'étoile devenue le Cabinel d,e Monseigneur, enlourée de charmilles et de tilleuls ; on construisit le Calûaire dominant la cité de Fontainebleau. L'année t7z4 est marquée par l'amusant pari tenu par lord Puscott ; il s'agissait de venir de Fontainebleau à Paris, à cheval, en moins de 3 heures. Le départ fut donné à 7h r8, trois relais avaient été installés, le premier à r9 km (Ponthierry), Ie second à 2r km etle troisième à 17 km ; 2o.ooo personnes attendaient le cavalier pour l'acclamer lors de son arrivée à la barrière des Gobelins. Celui-ci couvrit la distance en 2 heures et demie à la moyenne de 23 km à l'heure. Ceci fait un peu rêver, si l'on songe que certain jour récent, i[ nous fallut plus de 5 h en automobile pour aller de Fontainebleau à Paris par

l'autoroute ! Sous Louis XY

la. route de La Caae fut percée pour conduire les grès exploités des carrières, du rocher Saint-Germain à la Seine; le tratc en

était important à cette époque. Le 4 Septembre 1725 Fontainebleau vit se renouveler le faste des grands événements royaux ; Louis XV se mariait avec Marie Lecsinska. Le jeune roi arrivé à Fontainebleau le zt Août, impatient de connaitre la future reine, se porta à sa rencontre sur le territoire de la Grande Paroisse, près de Moret, malgré ln boue korribl,e d,es chenlns. Une colonne dans un site en hémicycle marque encore, sur la R. N. 5 le lieu de cette entrevue. Le voyage de la future reine s'était déroulé lentement; le cortège était parti le 17 Août de Strasbourg. A chaque ville il fallait subir les harangues des gouverneurs et des échevins, la liesse du peuple.,. on mit deux semaines pour atteindre Provins. La veille de l'entrevue le cortège coucha à Montereau. Le lendemain, il pleuvait, les carrosses s'embour-

HISîOIRE

bèrent

43

; il fallut apporter une grande quantité de paille pour éviter

l'enlisement (aux d..m.es en grand, habit et coèfees t Après l'entrevue le roi regagna Fontainebleau tandis que la reine et sa suite couchaient à Moret oil l'on tira le canon jusqu'à ro h du soir. Le 4 Septembre le mariage célébré par le cardinal de Rohan en l'église Saint-Louis fut somptueux. Tous les grands corps de l'Etat étaient

représentés. <La rei,ne aaail un habil d.'une richesse inexprimable; la ju?e et le rnan eau étaienl de veloufs ?ourpfe, lout couaert de fleurs d,e lys brodez d,'or d,oublez d'kermine et semez par bandes d.e pieneries d,e la Cowronne, son manteau royal aaoit 60 lans d,e longæur, en sorte qu'elle éto,it d,éjà sur I'estrade gue le bout d.u nanteau étoit encore à la porte de l,'église. t Il y eut ensuite : Te Deum, théâtre de Molière, illumination des jardins, grand feu d'artifice qui ne se termina que vers minuit. Finalement le roi très impatient demanda à être conduit au lit nuptial par le maréchal de Yillars... pour y ackeaer Le plus essentiel d.e la cérbnonie (Th. Lhuillier). Pour marquer cette fête de générosité, le jeune monarque signa la grâce de quelques condamnés ; mais cette mesure excluait les peines da lèze majesté diuine ou humaine, lausse monnaie, duel, rapt, aiol,, àésertion, assassinat, guet-a/ens, aol, d,e grand. ckemin, incendie prémédité, Tautr per ofi,cier public, faux sounege et contrebande, po/t d.'&rnws el &ttroupettent, enseruble ceux condamnés à la prison lar l,es narhhaux de France >, on se demande quel délit il avait bien fallu commettre pour bénétcier de la. grâce du Prince ! A l'occasion de ces fêtes, 6o routes nouvelles furent percées en forêt; nous pouvons trouver dans les rapports de l'époque des noms curieux se reportant au massif forestier ; ils ont totalement disparu ou se sont modi-

tés

:

Vallée d,u Merisier.

Plaine d.u Haut Foix d.'Arbonne. Rocker aur Petit-Jean. Croisee d.e l'Attila. Noué. Mer- Fosse guerite. - Queue de Fais. Etoil,e de l'Epine ;t'odreuse. La - pourceaux. Rateau. - Croix Pqlin Di,eu.- Elrangle-Veau. aux - Trcckecul. Route - d.e Vid.e-Sang -ll). Souille Rocker Les Plqceriaur. -Forts-Marl,ols. Route - d,u Tortre-Bl.anc. Mont-aur-bifies, eIc,.. aaches.

Vente

à

-

-

il partait à six heures en forêt avec Mesdemoiselles de Mailly et de Vintimille pour assister au rut des cerfs; mais ces demoiselles prétendaient que les animaux étaient Louis le Bien-Aimé aimait beaucoup la chasse,

intimidés devant elles

!

Le roi dépensait z5o.ooo livres par an pour sa vénerie. Les chasses avaient lieu surtout en automne. On partait de Versailles à 7 h du matin et l'on venait à Fontainebleau par Chailly et Ie carrefour de l'Epine. Pour assurer le transport des équipages, on réquisitionnait des chevaux de poste jusqu'en Normandie. Le roi chassait presque tous les jours et ses filles étaient aussi ardentes que lui ; Mtte Adélaide débuta dans une chasse à courre à l'âge de r3 ans. Les séjours de Louis XV à Fontainebleau avaient lieu chaque année en Septembre et Octobre. Il fallait prévoir en année moyenne au château r72 logements pour 274 personnes et 73 logements en ville.


44

En r75o,

HISToIRE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU 1e grand

maître Duvaucel

fit

entourer la forêt royale d'un

nouveau bornage de 9o km pour lequel on planta r.o5o bornes de grès. En 1753, Louis XV fit aménager le Grand Parquet ou Parquet d.u Roi. Fontainebleau n'attirait guère par ses beautés naturelles; la chasse était un plaisir plus goûté que le simple tourisme et le bon peuple ne se rendait dans cette ville que pour assister en curieux aux séjours de la Cour. Déjà sous Louis XIV, Mme de Maintenon se plaignait < que l,'air m'y d,onne d,es maur que je ne connadssads ?os ù. L'abbé Guillet lait en r73t une description de la forêt qui nous paraît aujourd'hui bien curieuse : < Les peintures afreuses que les historiens ont failes d,e la Thébaide, les antres obscurs qu'il,s ont d,éctits et les Profondes cauernes qu'ils ont représenlées ne Paraîtuont jamais que des crayons iruaginaires à qui n'aura pas oisilé Le sut|renant d,ésert de Franckard. Une lieu et detrie de ckeaal, à trarerc d.es montagnes escarpées l?), des sables arides, d,e monstrueux et brûlants cailloux annoncent jeiblertuent l,' ertraordinaire séjour où ils vont se ter miner. Des mil,liers d,e rcchers enlassés auec leine et escarùés comme à I'enui lour se d.isputer Le pl,aisir d.' anêter les pas des mortels et de f,xer leurs regard.s... Celi,eu d.'horreur Jut cePendent habité autuefois... l

II

est vrai que la contrée, en dehors de son aridité caractéristique et quelque peu sauvage, ofirait un séjour parfois assez dangereux en raison de la présence de bandes redoutables de brigands, nous l'avons déjà sigrralé.

Une de ces bandes avait acquis une funeste célébrité, celle de ?lssier, Son quartier général était la fameuse Caoerne dile encore des brigands. Tissier était né à Oncy, il fut élève du peintre Lancret et aurait donné des leçons de peinture à la future Marquise de Pompadour (r). [La fille de Tissier fut enlevée pour aller orner le fameux Parc-auxCerfs ; le père, fou de colère, aurait alors recruté une bande de partisans pour se venger de la Cour. Installé à la Caverne des Brigands, il répandait la terreur entre Chailly, Milly et Fontainebleau, dépouillant les bourgeois et mettant à mort les gentilshommes qu'il capturait. Une patrouille de soldats découvrit sa retraite grâce à l'échappement d'une fumée entre 1es grès; la bande fut cernée et massacrée le r3 Novembre 1757.1 En 1252, eut lieu au château la première représentation dt Deadn du lill,age so:us la direction de J.-J.-Rousseau qui se montra à la Cour dans une tenue assez négligée, ce qui lut sévèrement jugé. La vie à Fontainebleau au xvure siècle ne présentait guère d'amélioration sur celle du xvrle siècle ; Ia cité et les alentours du château étaient toujours aussi malpropres; nous n'en voulons pour preuve que ce texte de la Généralité de Paris, cité par Phouchart qui disait en r77o : Très expresses inhibition et d.éfenses à tous habilq.nls de la aille de Fontainebl,eau d,e lai,sser sejourner dans les rues d,e ladite ail'l'e et tueae/ser Aes <

(r) L'existerce de la bande à Tissier est d ailleurs sujet à controverses et âpparalt plutôt comme une légende due probablement à la bouillante imagiration de Déneconrt.

45

routes de Lyon et de la Bourgogne... aucuns.fumiers, iu,mond,ires et autres encombremens ,

t

Le château lui-même était assez inconfortable ; le soir venu il v faisait très sombre, malgré que I on dépensât chaque nuil r7g chandellei jaunes et 16 livres de bougies blanches, ces derniÀres réservées à I'usage ixclu_

sif du roi.

Louis XV faisait de nombreuses visites à l,Hôtel de la pompadour, et plaisait selon la petite Histoire à faire lui-même la cuisine. [iet élégant hôtel existe encore devant le château, il appartint, sous Louis XVII au comte de Montmorin, grand maître des Eaui et Forêts, puis à la Révolu_ tion fut vendu comme Bien national et devint proprièté du prince de Wagram sous l'Empire.] se

. Louis- XVI, comme ses prédécesseurs, fit de Fontainebleau le séjour favori.de ses chas-qes. A cette époque un grand nombre de loups ayant ervahi la Forêt, il fut organisé de vastes battues pour les détruire, mais

rls restèrent encore nombreux à la Révolution. Voltaire vint souvent à la Cour pour suivre les représentations de ses pièces; il descendait chez le duc de Richelieu accompagné de Mme du Châtelet ; mais il dut plusieurs fois se cacher pour échappËr aux vindictes des_personnages ulcérés par sa verve satirique. Marie-Antoinette, qui aimait à se distrairè, favorisait à Fontainebleau les jeux d'argent oit dominaitle < pharaon >. Elle introduisit les courses de ôhevaux à la mode anglaise. Mais plus tard la naissance de ses enfants, notamment celle de ion fits en r7gr, atténua quelque peu ces plaisirs fantaisistes. pn 1785, sur I'emplacement de la Croix Saint-Jacques, Louis XVI ordonna la construction d'un obélisque et l,élargissement àu carrefour.

M. de Cheyssac qui dirigeait les travàux décrivait ce monument

:<

1l

esl

en.pierre de 50 piés d.e hauteat lait su/ les prolortions red,uites à rnoiti,é d.e celui qui est dans l.a llace de Saint-pierre d.i Rome., fl,obélisque élevé en l'honneur de la reine et de ses enlants fut surmonté d,un bonnet phrygien en-fer-blanc, symbole de la Liberté, pendant la Révolution. Napoteàn tt enlever_ le,b_onnet phrygien qu'il remplaça par une ai€ile symboiique que I-ouis XVIII s'empressa de faire disparaitre. Les iirscription, ioy"i", fi,rent restaurées par ordre de Napoléôn III en 1964. Màis à la ihute du Second Empire en r87o les inscriptions de bronze furent à nouveau arrachées. Ce sont < Les Amis de Fôntainebleau r qui en 1926 en assu_

rèrent la restauration.l

.En ry87 un curieux assassinat qui resta inexpliqué, passionna l,opi_ nion publique. Le vicomte de WaI; allié à la famille cle ilohan, reçut un cartel mystérieux; il se prépara pour y répondre, loua des chevaux de poste à Essonnes et descendit dans une hôtellerie de Fontainebleau, la Gal,ère. Après avoir laissé tout son argent à l,hôtel pour être distribué aux pauvres après sa mort, il partit à g h du soir ne vàuhnt pas être accom-


LE

46

ËISTOIRE

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

pagné. On retrouva son cadavre sur le Mont Morillon quelqnes iours àpiar ; t" vicomte avait reçu une charge de chevrotines en pleine tête à bàut portant, il n'avait qul z3 tnt. Son meurtrier ne Iut jamais décou-

47

du passage des cortèges populaires. On établit au carrefour de la Fourche un autel dédié à la Déesse Raison. Mais il se produisit le 4 Janviter r7gz un incident bizarre qui ne fut jamais éclairci i

Àlors qu'au début du xvlre siècle Fontainebleau ne comprenait que r.2oo Ieux, la cité atleindra 7 572 habitants en 1794. A la Révolution, le château ne lut plus entretenu et les meubles dispersés; on voulut même le démolir le z4 Prairial an Yl car -l'enlretien 'd,e cette inmense collection d" éd'if'ces pour ainsi dire hétérogènes les uns aur aulres co'ûle beaucout' à la République sans qu'elle en letùe aucun,Proft'

. !: !oît!! d.e poste de Fontainebleau M. Rond.eau, reçut une lettre d,,un i*diuidu disant se norrracl Nicolas Mercier, aaoù éié oàlet ae cnaÀOre ae Mirqbeau el étre actuellement en prison. Ce Mercier déclarait iu;atànf de ,tuouttr, son maitre lui auail confé une casselle rcntenanl i.400 louis, 101.800 liure.s et des papiers inportants: qu, ,roigio a,Ar" -en.assignals, drrere, ce-qu.t etatt altruë cn efel, et embartqssé de ce dépôt, il I'aùai, enfoui d.ans la Iotêt.et qu'il lriait M. Rond.eau qu'il connaisiail lour un honnête hen ne, de déleret lq casselle, de prcnd,re ôonnaissance de ion contenu et d.e le.latre remetlre à gui de d,roit. Mai,s le lieu où d,eoait se trouner ce trésor n:étqit las slafr;arn nent d.écrit et l,,on ne sut las s'il s'agissait d,iune mysti_ fcation ou si Le lait était aeritable. Il existerait peut-être en forêt, un trésor qui resterait à découvrir ?...

là z< luillet rz8q orl la foule surexitée pilJa les boucheries' Lâ iorct .esia à I'abandon. En Novembre 1793 toutes les croix furent

SOUS LE PREMIER EMPIRE

vert.

A LA

RÉVOLUTION

Il v eut dès le début de ltPériôde révolutionnaire des troubles provoqués par les carences de ravitaillement et notamment une grave émeute démantelées et leurs pierres mises en adiudication; déjà, à cette époque, ces croix mal placéeJcausaient de graves accidents.les noms des carre-

fours modifiéine devaient plus rappeler l'ancien régime' Un club de Jacobins fut iondé à Fontainebleau sous le nom de Société place de des Amis de li Constitution On planta des arbres de la Liberté fameuse Blanc, cette du Cheval là Cour de et au centre I'Hôtel-de-Ville Cour qui devait quelques années plus tard devenir celle des Adieux de Napoléon. On brûla lei effgies des rcis n naguère réoérés lar I'esclauage et

la stuPid'ité

n.

t<-..de tous ces rois dont nous étions I'hfuitage comme un ail tlouPeau qu'on mcnqit égorger par leur ordre, pour assouuir leur barbate ambi'tion,

|owr flatter cabrices,.

leù

lnpitoyabte orgueit'

it flus

sowent encore I'eurs ridicules

(Procès-verbal de la Société populaire)'

très active, créée le 5 Mai r79r, s'installa en Cette Société populaire ^Saint-Louis devenue Temple de la Raison Elle fut r7g3 dans l'église qui termina sa vie mouvementée , Métier u Rouge Curé ptt lË pré.1ae" comme libraire à Nemours. Le château devint la caserne de 8oo gardes nationaux de la Dordogne, Duis il servit de camp de concentration aux prisonniers faits à Valmy ; àn V intema successivement des gendarmes indésirables et des prisonniers autrichiens. En ville les fêtes civiques furent nombreuses, nous citerons celles de la Reconnaissance, de I'a Jiunesse, de I'Agricdture, de la Victoire, des Vieil''

la Concorde, de I'a Liberté, etc... bonheur de l'Innocence est le supfldce d.es méchants >, disaient les courriéristes devant les manifestation; ;éactionnaires des royalistes lors

Lard.s, de n

ie

Napoléon Ier remit en ordre le domaine, releva une partie des croix; aménagea le château qu'il appelait u /a aiaie tleneure àes io;r,ii .oxo" d?s sricles n. et dépensa à cet efiet une somme de 15 millions. En rgo5 le

.

il

polygone d'artillerie fut créé. Fontainebleau devint une vraie " " vifle avec-sa municipalité, son tribunal, sa justice de paix, ses trois hospices; en r8ro, on y ouvrit le premier collège. fn dé""-br" ,gu i"."ni.i.o"r_ truites et améliorées les routes impériales et départementules, ,,à1a-ment les routes no 5 bis et 7, . Napoléon chassait peu. de plus il tirait mal; mais il voulait conserver a tsontarnebleau la splendeur des anciennes chasses royales et il nomma le Maréchal Berthier à la tête de sa vénerie. N,9:"-PI9 r!o1.il reçut à la Croix de Saint_Hérem le pape -.L:,,1S Pie Vll qu il avait invité à venir discuter et signer avec lui les termes du Concordat. Il est utile de ranneter ici |es détaiË de ."tt" ,"en" t iriàriqu" telle que M. Jules Levallois ia'décrit :

pl.u il :.roil , :,1.1 .et Jaisait froid.. L'emfercur éleit en cosran e de chasse, 0o e, eperonnë el enuironné d'une rneute d.e chiens, Son intention bien arrê_ tée..était d'éuiler tout ce qui pouaqit auoir un caractère ofr.ù."t ii a" ii""o a c.elle ,f1e.mière e. tr@ue I'apparence d'une rcncontye jortuile. La uoitute ttn?etlate ettendait tout prèl de là. Bicntôt Ie roulenen! d'un carosse qui venait de La d.irection d,e Nemouys se ft entendrc et, au bout i" i*lqà^ minutes Le lourd aékicule s'qrrêta non lôin de la C-;i a, soin_-neiià. un u.reilla1d de btanc, à fgurc majestueuse et souriante, ètqit'assi;is au .uêt1t J-ond de la .betli e. La po ière s'ouaril et le marckepied. siabaissa d,eaant

le Souaerain Pontife<

Celui-ci hési.ta un instant atant

d.e rJescend,re.

Lq. route était kumide ; il.


LE

48

MASST}-

DE FONTAINEBLEAU

ne sqaei;, oàt foser son Pded ckeassé de sode blqnche. Force lui ful cepend'ant de se décidet, car Napotéon immobil'e, se tenait debout contre I'es marches de la Croir, attend.ant que Pie VII fit les lremiers pas aers lui Lorsqwe I'e pafe eut qui,tté son caro{se, l" empereur s'aaqnça 1)ivemenl à sa rencontre et I'embraisa quec efusion; aussitôt un nouuel incidenl se prod'uisit : le-s ckeuaux de La uoitur;- inr|ériale mal retenus ou mal' guid'és par les palfreniers, se ietèrenl brusqueme t sur la chaussée ?t sépaftrcnl les deux soulterqins' -Comme c'élaii une ooi!urc qui deaait les rcmenet à Fonlainebleau, les oficiets de sentice ourrirent à Pie VII la forlière de gauche, tandis que l" empereur m.ontait d.e I'autre côté s' asseyadt à l.a droite du pape, çette dtoite qu"il enlen-

deit

d,ésormqis toujours consertter '

nVous lensez bien que tout aaait été réglé d'' attance, mênte ce P-fttendu des cheua ix, qui n était qu'un délail de mise cn scène. Il s'agissait de nénager les suscepiibihtts tégîtintes d'u pape et de satisfaùe I'orgueil oltmPien d.u maître. t

enbofiemint

séjourna au Palais du rg Juin r8r2 at 25 Janvier- r8r4; sa Le pape -sede 9 cardinaux ( rouges ) logeant au châtealr et composait suite de 8 cardinaux n noirs , àyant domicile en ville. ro8 oftciers et domestiques les accompagnaient. La table des éminences était bien gamie si I'on * 1og" p"t les chroniques, qui, à t'époque, accusaient les cuisiniers du

Papei'iccaparer tous les rognons de coqs gamissant les étals des mar-

chânds de vôhi es. Ces cuisiniers composaient des plats succulents dont les princes de l'Eglise se montraient particulièremint friands.- Les habitanis de la cité, jàloux, nommèrent ces rognons de coq o les haticols du cald.inal \. La gourmandise de ces bons ecclésiastiques faillit provoquer

un drame; Ie cardinal Caprara, nonce du Saint-Père, découvrit des oronges ù Montigny ; il les ht ramasser par ses gens et préparer par le cuisinier pontifical; mais ces champignons étaient des < fausses oronges

"

> (amanita muscariaJ.

Le àocteur Paulet appelé d'urgence évita un empoisonnement fatal qui eût bien embarrassé, s'il s'était produit, les diplomates de I'Empire'

Napoléon aimait le séjour de Fontainebleau, il décida de remettre le palaii en état pour y reàevoir la Cour avec un faste impérial digne des périodes royales et ôrné de militaires aux uniformes éclatants. La Cour àu Cheval Blanc fut modifiée, embellie, tout un bâtiment démoli et remplacé par la grille que l'on voit aujourd'hui ' Dès-le Conlulat une partie du château fut réservée ù I'Ecol'e Militaire S\eciaJe', en r8o8 cette école fut transférée à Saint-Cyr dans- l'ancien dômaine de M*e de MainTenon < où dans les jard'ins couoerts de broussail'les fullulenl ks set|enls ". Tout ce qui rappelait l'ancien régime disparut dans les dérominations

forestières ei géofràphiques. Ainsi Bois-le-Roi devint Eols dc la Nation- Les Ventes à la Reine: Ventes à les Ventes Bourbon '. Vàntes Napoléon. I'ImPfuatrice, etc...

I{ISTOIRE

49

Joséphine .lais.Si I'Impératrice chemises, r58 paires

se montra prodigue; elle possédait au pa_ de bas et 673 roÈes (elle en changeait trois fois par jour, d'après Ch. Terrasse) par contre Maiie-Louise qu"i arriva à Fontarïebleau le z5 Septembre rSio fut une impératrice pius sage et

498

plus économe.

E1 18-99 on essaya I'extraction artisanale *Rocher d'Avon, cettp

de la résine des pins au exploitatjon mal conduite échoua.

Le Pape ayant refusé de céder la souveraineté de ses états est enlevé de Savone le 9 Juin r8r2 et amené à Fontainebleau oir il arrive le r9 à midi.

Ce voyage fatigant avait sérieusement ébranlé la santé du Sâuverain Pontife ; il resta prisonnier de l'Empereur pendant rg mois. La partie du palais qui lui fut réservée prit le nom d apparteménls d.u pafe qlo'elle conserva jusqu'à nos jours. En r8r4, le règne de Napoléon touchait à sa fin. La désastreuse cam_ pagle de Russie, les défections des alliés et des maréchaux, la fatigue guerrière.des français, la coalition de ses ennemis amenèrent l,Empereur à se replier vers Paris. Les coalisés y firent leur entrée Ie 3r Mârs; le Noble faubou_rg, à l'exception des faubourgs populaires, pavoisa et acclama les alliés. les quelques victoires de la Campagne de France, l,armée recu-lait.Malgré toujours, abandonnait Paris où se négôcàit une trêve avec le gouver-

nement provisoire. L'armée française en retraite couvrait le Missif de Fontainebleau de Corbeil à Montereau avec des effectiJs squelettiques. 7o.ooo hommes dont beaucoup de ( Marie-Louises r, contre igo.ooo coa_

lisés. Le 17 Février les Cosaques et les Autrichiens sont refoulés à la Vallé-e la Solle par la division du général Charpentier. Marmont a _de installé son quartier général à EssonneJet Napoléon triste et las, attend l'issue des négociations dans son palais de Fontainebleau entouié de sa

vieille garde. . Depuis le 3r Mars, l'empereur habite les petits appartements, le long de la galerie François Ier. Son grand écuyer Càulaincôùrt, duc de

fait la navette entre Paris et Fontain;bleau pour discuter

îicence,

des termes

de l'abdication auprès des souverains alliés qui i,exigent impérativement. L'empereur songe à sa garde, à ses fidèles soldats Un moment il espère soulever le peuple frarçais et mener un folonais. combat de guérilla;

mars

ll

renonce à ce projet désespéré.

(Si.je résiste, la Frence a la guerre civile. J'aim,e trop la France! Je n,ai , jamais uoul.u que.sa glaire ; je ne ferai pas sôn mal,heui. J" r" rrr, ]o" qr" c.1 lyu pays soit rquagé pour rnoi. ôn ueut que j,abâique... Ei bien !

j'abd.iguerad !...

t

(Mémoires

de

Caulaincourt).

Puis il se ressaisit, échafaude de nouveaux projets de résistance:

...4h

C.aulaincourt

!... l'intérêt, I'intéft|. la

I'argenl,l'anbilion, aoilà

consenntion des blarcs,

qui aène la plulaft des honmls. C'est dens les hauts rangs de la société qui se trouaent l,es traîtles. Ce sont ceux que j'ai I,e plus éLetés qui m abandonnent l,es premiers. ce


HISTOIRE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

50

Les fficiers, les soldals mourzaient encore lous Polal moi, les annes à la main ! Si je voul.ais, je Plolongereis cette I'utte à l"inf'n'i. >

Il

propose d'abdiquer en faveur de son fils, le roi de Rome, réfugié à Blois avec sa mère, I'impératrice Marie-Louise. Les princes refusent toute descendance légitime à la dynastie napoléonienne. On discute pour lui octroyer un petit royaume : la Corse, Corfou, la Sardaigne !... Napoléon tenait à la Toscane, on lui donne l'île d'Elbe. On veut Ie séparer de sa famille. Que se passa-t-il dans la nuit du rz au 13 Avril ? L'empereur a tenté de i'empoisonner avec une pilule d'opium ? Les avis des historiens sont partagés à ce sujet ; quelques heures après, malade, il dit à Caulaincourt : -. peu d'e chose Qu'it, est d.onc dificilc d,e mourir dans son lit quand si tranché Le vie à l,a guerre. o Après cet accès de faiblesse, Napoléon reprend un instant goût à la luttè, il admet son sort d'autant plus que la capitulation de Marmont,

qu'il qualifie de trahison, empêche maintenant tout espoir d'une solution militaire. Il se décide pour l'abdication, disart à ses familiers: n Les Bourbons ne ckangelont que les draps d'e mon lit ; ils se servironl d,es kom,nes que j'ai Jormés... Au bout d''un an on aura d'eur par-dessus la tête... Cette nation a besoin d'être gouaernée d'une main ferme... cellc maintenit l" union force il, faut la tirer de I'ofinion et ra ier lous les esprits ,-. 'de gouternement qui succès du tous aur di les intéresser afn tous" les Pr.rtis, Les

Protège. "

Songe-t-il déjà à une revanche possible

? _. il va faire ses adieux à la

Le ào Avril r8r4, Napoléon abdique,

vieille garde. Celle-ci cantonnait à Nemours et arriva le 3 Avril à Fontâinebleau. Dans la Cour du Cheval Blanc, les bataillons du Ier Régiment des Grenadiers de la Garde Impériale sont rangés pour une ultime parade. A midi, l'empereur, dans son costume de chasseur désormais légendaire,

il est accompagné dJ Drouet, Ney, Moncey, Flahaut, Petit, Kellermann, Belliard et âe nombreux officiers et passe en revue les soldats silencieux Après un bref discours, il s'approche du drapeau et l'embrasse trois descend gràvement les marches de I'escalier en fer à cheval,

lois n chère aigt'e que ces baisers retentissent d'ans le cceur d'e tous les braves ". Il embrasse également le chef de la glorieuse phalange, le général Petit ;

tournant vèrs les hommes, il leur dit : < Ad'ieu, mes enfants ! tt L'émotion est à son comble, de vieux grenadiers plewent. Personne ne se doute à cet instant que ces adieux si émouvants, ne sont qu'un au revoir, et qu'après la terrible épopée des roo iours, la bataille du Mont.Saint-Jean Âettia le point final àui aventures militaires du génial capitaine. Fontainebleau ni verra pas ce dernier départ, il aura Ie cadre Plus modeste de la se

Malmaison,

L'empereur déchu monte en calèche au côté du général Bertrand, en route pôur Saint-Tropez. zo voitures de bagages Ie suivent ll couchera le soir au château de Èriare. La suite du voyage n'est guère triomphal ; la voiture impériale est lapidée par la population méridionale entre Avignon

5I

et Aix ; l'empereur doit même se déguiser en officier autrichien et partir à cheval à francs-étriers par une autre route pour dépister l'émeute populaire.

La Cour du

Ckeual, Blanc

prit le nom de Cour

d.es

Ad.ieux; et la pelite

pièce or) fut signé l'acte d'abdication devint le cq.binet d.e I'abd.ication (t\. Le z6 Juillet r8r4 la vieille Garde recevait du duc de Berry un nouveau

drapeau et s'appelaitle corls royal, d.es Grenad.iers à pied. d.e France, tandis que son chef, le général Petit était annobli devenant baron et pair de France. Un banquet de 3.ooo couverts fête cette promotion. Le z7 ù 3h la Garde part pour Metz sa nouvelle gamison.

Le zo Mars r8r5, Napoléon, revenant triomphalement de l'Ile d'Elbe, de Fontainebleau (de ro h à 14 h) oir il passa à nouveau en revue les grenadiers retrouvés. Il repartit aussitôt pour les Tuileries or) il arriva à zr h, et s'installa dans le palais que Louis XVIII avait abandonné précipitamment la nuit précédente. Mais les roo jours se terminèrent par le désastre de Waterloo. Les coalisés envahissent à nouveau le Nord de la France. L'infanterie de Drouet d'Erlon (rer Corps) abandonne Compiègne et Senlis. L'arrière-garde (Corps de Reille, de Lobau, de Drouot, Grouchy, Vandamme) se dirige de Meaux vers Pads qui capitule le 3 Juillet. L'Armée française vaincue se replie derrière la Loire. Les Prussiens, puis les Autrichiens de Schwarzenberg, occupent la Région de Fontainebleau à partir du ro Juillet. Les réquisitions abusives

fit un bref séjour au Palais

ruinent le pays.

Les divisions russes succèdent aux troupes bavaroises, elles observent une discipline plus exacte. En Septembre le pays respire mieux, les trou-

pes alliées se retirent. Malgré tout Napoléon reste encore populaire et Abel Rigault nous rapporte de cette époque, un curieux libelle en Jorme de recette pour t guérir d,e la Rage royal,e >, savoir : 1 Once et demi d'Amour d.u Bien public. 6 Onces d,e Crainte d,'Esclavage. I Once et demi de Respecl aux Lois, 36 Onces d.'Espril National. 2 Pincées de Gyqnd.eur d'Ame. 4 Onces d,e Reconnaissance à Napol,éon. 1 Pel,it gyatn ,e de Vraie Rel,igion.

Faire infuser le tout d,ans 3 lifues

d.e

Patience, en boire une bouteille tous

les jours ; cela fera rendre I'ignorance, la Lâ.cheté, Le celé el la feraeur de I'Honneur nililaire. Pour tous ces néd,icaments il, Jaut s'ad.resser à M.

fanatisme,

La méckan-

Haine d,u Roy afothi-

caire irnférial rue de I' Indépend.ance.

(r) CertaiN histodens, dort M. Félix HERBET, situent Ia signature de l'abdication dans la bibliothèque du Palais.


T-E MASSIF

52

HrsTorRE

DE FONTAINEBLEAU pressants besoins d'argent

LA Louis

XVIII

la Forêt.

RESTAURATION

séjourna peu à Fontainebleau;

il fit

achever la Galerie

de Diane qui devait recevoir en 1859 la Bibliothèque. En forêt, il ordonna

de relever les croix aux carrefours et rétablit toutes les anciennes dénominations. Un duel eut lieu le 3r janvier rBz5, au mail Henri IV; c'était l'épilogue d'un roman d'amour qui eut pour héros le général comte Athanase-Hiacynthe Bonnet de Lozier, émigré sous Ia Terreur, revenu en France avec Pichegru ; il participa au complot de Georges Cadoudal pour assassiner le Premier Consul. Arrêté et incarcéré au château de

Bouillon, il parvint à s'enJuir et rentra en France en r8r4. II devint gouvemeur de l'île Bourbon qu'il défendit courageusement contre une attaque anglaise et revint à nouveau en France en r8r7. Mais un officier des lanciers de Fontainebleau lui ravit sa femme, une trop jolie créole. Le général envoya un cartel à son adversaire, ce dernier le blessa mortellement au cours du duel dont nous avons parlé. La sépulture chrétienne ayant été refusée à la victime, celle-ci fut entenée anonymement au cimetière israélite. En r8zo, on rétablit la fameuse Treille du Roi, très négligée pendant la Révolution; elle donnera en 1834 une récolte de 4.ooo kg de raisins d'une merveilleuse qualité. L'année r8z3 est marquée par l'étrange histoire de I'n Homme foss'i'Ie,. Le colonel Junker et Ie docteur Ganot découvrirent dans la Forêt une roche bizarre qui avait l'aspect d'un homme couché sur un cheval. Un chimiste, Barruel, déclara que c'était là un u hornme fossile > et il publia un mémoire apportant des preuves < scientifiques > pour expliquer cette étrange découverte;il avait trouvé des traces de phosphates de chaux dans le grès, donc ils provenaient d'os humains ! Le monde savant et le monde religieux entrèrent en ébullition pour des raisons opposées ; une

très vive controverse s'institua. La roche extraite à grands frâis îut exposée à Paris. L'illustre Cuvier l'examina et mit tout le monde d'accord en déclarant qu'il ne s'agissait là, comme bien souvent dans la Forêt de Fontainebleau, que d'une illusion morphologique (un laszs Nalurae\ eI non d'un homme pétriÊé; la roche fut oubliée; nous n'en retrouvons le souvenir que dans... la route de l'Homme fossile

1.,.

lui trent exécuter malencontreusement dans

_ Pour faciliter la pénétration du massif forestier le roi fit percer roo km de routes nouvelles ; on créa des voies, spéciales pour le tôurisme. Onze mille hommes campèrent dans la pleine Macherin; on édifia une route jusqu'au point de vue permettant d'embrasser l'ensemble de ce carnp.

L'année suivante une autre route fut établie pour le camp de Chailty. Ces points de vue existent encore. Jusqu'en 1835, les carrefours et les routes n'avaient pas de nom à quelques exceptions près; par l'ordre de M. de Sahune toutes les routes, les carrefours, les cavalières même, reçurent un nom, il fallut en trouver plus de huit cents. De nombreux noms s'expliquent d'eux-mêmes, leur élymologie est évidente. Par contre, il est utile de donner I'explication de quelques désignations dont la signification est moins claire. Le Nid rle I'Aigle,les Pieds-pourris,les écwies à la Reine sont d'arrciens cantons ; la Barcque

à

Guinet rappelle l'habitation d'un garde nommé Guinet

l'Eline foreuse poussait sur la

perforer

souche

d'un arbre qu'elle semblait

;

la" route d,e l,'Assassinat, souvenir tragique d'un garde tué en r8r5 aux Ventes Cumier ; la route de Jamel pour commémorer le duel du célèbre banquier. Beaucoup d'autres noms rappellent les personnages de l'Histoire de France qui fréquentèrent le palais de Fontainebleau, ou ceux ressortissant à l'Histoire Iocale', Lantara, Bezout,De Giraydin, Varenne, d'Andrê, Dukamel, Lolenls, etc... On utilisa encore les noms tirés de la vénerie, de la flore ou de la faune. Mais la nomenclature prit une tournure plus légère lorsqu'on baptisa les routes de la région du Rocker des Deryoiill.es des termes galants de Cupid.on, de 1'Amour, des Désits, du Mystère, des Tend.resses, d,es Oublis, etc... En rB37, eurent lieu les travaux d'irrigation de la Mare aux Eaées; on creusa un bassin artificiel circulaire et e9 km de saignées, rigoles et fossés. Les travaux durèrent neuf années.

nom.

devaient rendre célèbre les fameux K Peintres, les bizons >, nous en reparlerons. En 1832, une épidémie de choléra ravagea la ville, le maire M. Guérin fit face à la tragique situation avec un grand souci public qui lui valut Ia reconnaissance unanime de ses administrés. Louis-Philippe acheva Ia restauration du château abandonné par la Cour depuis 1816. Ses initiatives, notamment en matière artistique, ne lurent pas heureuses; d'autre part, il abusa des coupes sombres que de qrae

;

le Donnoir esT un groupe de chênes où les pâtres de Chailly faisaient la sieste ; le Bouquet d.u rci était un vieux chêne magnifique ;

En 1838 les trois croix du Calvaire furent replacées sur la colline du même

*** Vers r83o, s'ouvrit à Barbizon I'Auberge Ganne

53

En r84o, le domaine forestier légèrement agrandi comprenait r7.ro3 ha.

Cette même année, Louis-Philippe voulut rendre à Fontainebleau son faste royal ; le rer Mai on organisa, pour la Saint-Philippe, une fête magnifique, on distribua du vin aux malheureux, on fit une imposante cérémonie à l'église

Eglise de Fontairebleau agrandie en (1868).


la gamison et de la chorale des àlè.,es du collège: puis défi|é de la Garde, salves d'artillerie' pavoisements, danses"publiques, illuminations et grand banquet lvlais pour ce deinier il y eut bien peu d'empressement de la part des gardes il fallut les quérir chez eux et il en vint r5o sur nationaux sollicités Daroissiale avec les participations de

5oo "

HISTOIRE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

54

-

!

Le

16

Avril

1846, l'équipage

vers les Héronnières

royal revenait de la chasse et se dirigeâit

pir faliée

des Acacias. Deux coups de feu éclatent,

ils étaient tirés par un ancien garde général lorestieq Lecomte Le roi occupait un chax à bancs de rz places avec toute sa famille' Le'comte était à l'afiût derriè;e le mur du parc ; excellent tireur, il n'était qu'à quelques mètres du roi; pourtaat il le manqua; les.balles

traversèient làs lambrequins sans domàage pour le souverain -Le régicide arrêté aussitôt, avoua qu'il voulait se vénger de I injustice de sa situation administrative. En 1848, la Forêt de Fontainebleau devint le domaine de l'Etat tandis que le cl,os du parquet d'Avon Jut réservé au ministère de la guerre ' 'Les événements révolutionnaires de 1848 provoquèrent une grande asitation Darmi la corporation turbulente des carriers; ils plantèrent d" Ia liberté ef le firent bénir de force par Ie curé-doyen' ui

".bt"

SECOND EMPIRE

55

Le curé s'en émut et ût un sermon en chaire pour repousserles croyances

spirites, puis l'oubli tomba sur la jeune n vôyante r, Ermance Dufaux. - !9 7 Juin 1859 on posa la première pierre des travaux d'agrandissernent de l'église de Fontainebleau dus aux libératités de Napoléo; IIL Elle fut inaugurée le 5 Août 1868. - E3 r8!o, la ligne de chemin de fer Paris-Lyon se compléta de la ligne du Bourbonnais bifurquant à Moret. L'année 186r amena une curieuse ambassade; des représentants chamarrés du Siam apportaient à l'empereur des cadeaux nombreux. Ils sont actuellement réunis au Musée chinois du Palais. Le z5 Juin r864,1'empereur donnedes armesparlantes à Fontainebleau: CouPé : au P/em.ier, d'or, à L'aigle de sabl,e ; d' ar gent , à la sal,amandre enfarnmée de gueules ; sul le tout, à la fasce d,'azur à l'N d,'or surnontée d'une etoile iayonnante du même ; l' écusson sotnmé d,'u,ne couronne tnurale à cinq uéneaux d,'argent lour cimier, portent sut son band.eau un doubl,e F d'or traaersé d,'un cad.ucée contoumé d'argent, auguel sont

au deuriène ,

suspendues deux guirland,es, I'une à d.ertre, d'ol,iuier, l,'aube à senestre, de chêne aussi d'argent nouées et attachees par des band,elettes

il'azur.

Le Second Empire réorganisa l'administra-

Le ro Novembre 1848, on proclama dans la Cour des Adieux la Nouvelle Constitution qui portaitiouis Napoléon à la Présidence de- Ia République. Il devait êtie proclamé empereur le 5 Décembre r85r dans cette même Cour des Adieux. Le o Septembre r8+q le Prince Président inaugura la section de Paris à Sen6 du Chemin de Éer de Paris à Lyon Lapresse dira: < Z'ouaerhue aujourd" kui la magnid,u ckemin d.e Jer amorce le mouaement des touristes des Druides ofrùa I'Antre est à deutc pas ie Fontqinebleau Forêl fque

kospitalité aux lrorneneurs en gants PailJe el en botles l)elnies' )) La vàie ferrée tr-averse la Forêt sur ri,5 km, occupant 4z ha el zt a de terrain. Le 15 Juin r85o le premier train de plaisir emmenl ! Fontâinebleau mille p"erionnes fle mê-me jour z5 ha de bois brûlaient à la Malmontagne, în r85o, on apPorta quelques améliorations aux établissements hospitaliers. J-usqu'à cèite époque àn faisait les opérations dans les salles mêmes de traitlemàt de I'hoipiôe devant les autres malades et on n'utilisait aucune anesthésie. Err 1853, 1a ville de Fontainebleau nous rapporte Phouchart, fut fort intriguée par les < révélations I d'une ieune médium de ra ans qui écrivait ious ia dictée < des esprits > les confidences de Ieanne d Ari. cle Louis XV et de saint Louis. Elle publia même une we de 'leanne d Atc par elle-mëme (1855) qui commençait ainsi : ' j? stris -né, d'un, famille pawrc mais honnê\e ..'. '.

"son

tion forestière et la vénerie. En 186r parut le- décret organisant la zre série artistique (r.og7 ha). Le prince de la Moskowa reçut le titre de Grand Veneur. En 186à, on créa la signalisation en forêt par des plaques en tôle sur lesquelles la direction de Fontainebleau fut indiquée par des carrés rouges (v. vol. II). Les chasses

auxquelles Napoléon III assistait peu, furent troublées par deux accidents graves : le 22 Août 1860 le peintre Decamps. emporté par son cheval, fut jeté contre un arbre au Mont Saints-Pères et mouru[ le soir même ; le baron Lambert chargé près de la Table du Roi par un cerf au moment orf il venait de tirer eut un bras percé par un andouiller et l'épaule démise sous le choc. Le Grand Parquet fut agrandi pour les chassès à tir, on y planta des buissons de troènes et de lilas, _ C'est à cette époque que se place un événement important pour le

Tourisme : La création des sentiers de piétons par Dénicourt, nous en reparlerons plus loin. En 1868, on commença la construction de I'aqued,uc d,e la Vanne qû traverse la Forêt domanialesur une longueur de 16 km 8oo avec une pente constante de r mm p. m. L'aspect simple et blanc n'est pas sans élégance (voir Hydrographie). Pendant les sombres jours de r87o et r87r les Prussiens occupant Fontainebleau, guerroyèrent contre des groupes de francs-tireurJ qui les harcelaient dans la forêt. Pour se venger, ils incendièrent les maisons


HrsTorRE

LE MASSIF DE FONTAINEBLÉAU

56

forestières de la Îa bl'e-d'u-roi' et de la' Cloix-d'e-Vitry et |ûsillèrent un garde trouvé à la Butte Saint-Louis porteur d'un fusil chargé. Les premières colonnes allemandes qui passèrent à Fontainebleau entraînàient à leur suite des prisonniers français. La foule se porta en masse vers les convois et devint si dense qu'à la faveur du désordre une soixantaine de prisonniers purent s'échapper; les Prussiens tirèrent sur cette foule hostile ; un nommé Girault fut tué. En faisant quelques recherches sur ce qui se passa à Fontainebleau pendant la guerre di 7o-7r nous avons pu nous procurer un- petit ouvrage irès rare ; cé sont les souvenirs d'un officier bavarois; il relate comment, allant à la chasse aux francs-tireurs, il entra à la tête de sa patrouille dans le village de Chailly-en-Bière ; il apostropha un quidam en redingote et chaDeau à cvlindre ét I intet.ogea sur la présence des rr maquisardsI' L'homme le prit de très haut, maii sous la menace du revolver il pâlit et ûnit par adÀettre que des lrancs-tireurs étaient passés la veille par le pays.

lyant été îeconnxtes exactes, je lui rendis sa I'iberté non fait ieruir pour nres hommes et moi wne collation coml>osée de jambon, d'euJs brouillés et de ain rouge... Ses

sans

d,éclarations

lui

auoir

Les hommes venant de Melun s'installèrent à Fontainebleau; les

ofi.ciers logèrent à l'hôtel de Londre s en des chambres qui en .temps.de paix eusse biàt l)al ?out le moïns l0 à l5 ftancs sans seruice. ni b-ougie'

Une patrouille de cavaliers allemalds trouvèrent Bourron défendu par un loisé et une barricade coupant la route. On alla chercher les habitants pour remettre les choses en état et combler la tranchée; il y avait parmi àux des femmes, des enfants, le curé de Bourron et un vieux monsieur très respectable qui dut travailler dans sa robe de chambre à fleurs sans avoir eu le tempi de s'habiller décemment. A la ChapelleJa-Reine les choses allèrent plus mal; en représailles de quelques coups de feu, les Allemands brûlèrent une maison et fusillèrent des otages!...

PÉRIODE CONTEMPORAINE

57

En 1888, le président Carnot vint visiter le collège construit en 1883 et lui donna son nom. Il existait depuis le Directoire une Ecole Centrale, mais elle fut supprimée sous le Consulat et remplacée par une école secondaire. Sous la Restauration, les élèves ayant joué une pièce un peu légère lors d'une fête furent accusées d'impiété. L'école devint en 1893 l'Institut Polymathique oir l'on découvrit un autre scandale ; on trouva dans les mains d'un élève de 18 ans des romans de quatre sols d'Alexandre Dumas et de G. Sand (r) ! La ville de Fontainebleau dépassa ro.ooo habitants au recensement de 1887. En Septembre r89o, Gaston Bonnier, titulaire de la chaire de Botanique à la Sorbonne fonda, route Tour Dénecourt à Avon, le laboratoire de Biologie Végétale, oir viendront,'par la suite, travailler toute une pléiade de savalts. En r8g5, Félix Faure fit un dernier séjour à Fontainebleau ; le château, transformé en musée, ne devait plus recevoir les présidents de la République, le domaine de Rambouillet leur étant spécialement réservé. Il y eut toutefois le 8 Mai r9r3 une cérémonie de gala donnée par Raymond Poincaré au roi d'Espagne, Alphonse XIII. L'Associatlon des Naturalistes de la Valtée du Loing et du Massif de Fontainebleau naquit le zo Juin rgr3 au Poste forestier de

la Croix Saint-Hérem, créée par son président le docteur Maurice Royer assisté du docteur H. Dalmon; les travaux furent édités par les soins d'une imprimerie que le docteur Royer installa lui-même dans sa maison de Moret-sur-Loing. Les publications sorties des presses de la société constituent une partie du fonds scientifique le plus remarquable concernant le Massif de Fontainebleau et ses dépendances géographiques. Le président d'honneur Léon Dufour, mort en rg42, fut un des adjoints de Gaston Bonnier; une rue de la ville porte son nom. La société très active groupa rapidement plus d'un millier d'adhérents, se plaçant ainsi par ordre d'importance au second rang des sociétés scientifiques régionales de France, derrière la société linnéenne de Lyon, Actuellement son secrétaire général P. Doignon continue l'ceuvre du docteur Royer avec une application, un talent et une érudition remarquables, (Le 5 Mai 1963 l'A. N. V. L. Iêta, sources d.u Loing, ses noces ^!x Ingénieur en chef des Eaux et d'or sous la présidence de M. Henri Morel, Forêts.)

Fontainebleau lut sans doute la terre d'élection pour les grands duels ; le z5 Novembre 1873 à la pointe du jour, deux voitures arrivèrentà BelleCrot, de I'une sortifle prince Nicolas Ghiza àgé de zz ans, descendant des hospodars de Valachie, et de l'autre Cotustanti'n Soutzo' officiet grec; deui balles furent échangées et le prince touché à mort soufirit une agonie de vingt heures. Le meurtrier essaya de gagner la frontière; l'àfiaire se termina aux assises de Melun, l'officier grec ainsi que ses témoins Jurent condamnés à des peines d'emprisonnement. En 1885, un ambassadeur de Russie, le prince Orloff, filleul de l'empereur Nicoias, mourut dans sa propriété de Samois dont il aimait paxticulièrement le séjour.

En rgrz, l'Ecole Militaire d'Artillerie remplaçant l'Ecole d'Application de l'Artillerie et du Génie créée en 1873, s'installa dans les dépendances du château.

A la veille de la Première Guerre mondiale, Fontainebleau, petite ville paisible, ne cessait de se développer. La cité possédait z.ooo maisons dans lesquelles vivaient environ r5.ooo personnes : 3.ooo militaires (r) D'après

les notes

historiques de Georges BrrRy.


LE

58

HISTOIRE

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

constituaient la garnison formée du Ze dragon et du 46e d'infanterie, ce dernier s'enorgueillissait d'êtreI'ancienrégiment de la Tour d'Auvergle (r ). Les revers de r9r4 jetèrent la consternation dans l'aimable cité ; allaiton revoir les scènes tragiques de r8r4, de r8r5 et de r87r ? La municipalité organisa plusieurs corps de sauvegarde : des gardes communaux au brassard vert olive, le brassard rouge était réservé au corps d'incendie, le blanc à la police et le jaune aux forestiers. 75.ooo réfugiés arrivèrent en Seinet-et-Mame dont 5.ooo Belges, posant aux autorités de redoutables problèmes de logement et de ravitaillement. Eû rg2a, une école d'art américaine (musique, peinture, sculpture, gravure et architecture) fut créée dans l'aile de l'Ancienne Comédie. A la suite de plusieurs accidents le service Iorestier demanda en r9z5

!a suppression des croix historiques aux carrefours routiers mais

les

F. émirent des protestations ; on se contenta de les déplacer ou de détourner les voies pour rendre la circulation nocturne moins dangereuse. ***

-

De nouvelles angoisses allaient seréveiller avec laSecondeGuerre mondiale et ce furent, hélas, les rigueurs d'une pénible occupation, Le Massif de Fontainebleau abrita plusieurs maquis dont nous relaterons les hauts faits au cours des randonnées de tourisme (v, ze volume) dans les lieux mêmes oir ils se sont déroulés. Le 6 .fuillet 1944, l'ancien ministre Georges Mandel fut emmené sur la route de Fontainebleau à Nemours et lâchement assassiné par des miliciens, à proximité de l'aqueduc; un monument, inauguré en 1946, rappelle aujourd'hui ce drame.

Puis vint l'exaltation de la Libération. Un témoin P. Doignon, le Secrétaire général de l'Association des Naturalistes de la Vallée du l.oing l'a résumé dans un excellent ouvrage très vivant Cinq mois d'Hlstolre locale de Juin à Octobre 1944 à Fontainebleau. Nous allons ici évoquer très brièvement cette période encore présente dans la mémoire de nombreux habitants de Fontainebleau.

-

6

Juin :

cæurs.

Nuit

d.u

I

Annonce du Débarquement qui remplit d'espoir tous les

au 10 : Tragique bombardement d'Etampes ; la ville est

en grande partie détruite. Le 20 : Divers nitraillages, notamment à la gare de Bois-le-Roi. Le 22 : Bombardement du Pont de Mée, quelques bombes à la Tour Dénecourt. Le 23: Un millier de bombardiers ravagent la gare de Melun, et les quartiers environnants, les trains ne dépassent plus Combs-la-

Ville.

-

4 et 5 Juil,l,et; Nouveaux bombardements, un avion tombe à la Solle. 4 Août: Bombardements et destructions d'usines à Melun.

(r) L'auteur de

ce Lvre

fit la

guerre de r9r5

à rgr8 dats les

de ce régiment jusqu'à l'Armistice. (Note de l'éditeur)

rangs

Le 13: Un train d'essence brûle à Héricy. Bombardement du viaduc Le

de Moret. 16: Arrivée

Le 17

-

-

des premières voitures allemandes en retraite. rapidement. Les Américains

: L'aspect de déroute se précise

arrivent, on les signale vers Ury. Zc 18: On assiste à un véritable sauve-qui-peut de la part des Allemands.

Le 19: Après un bref combat une colonne américaine pénètre dans Achères.

Le 20: Quelques Allemands essayent de mettre Fontainebleau en état de défense ; ils abattent les arbres dans les rues. Le 23 : A 14 h 3o les Américains apparaissent à Fontainebleau, on entend quelques coups de feu près de la gare, les troupes se dirigent

vers

sociétés locales et le T. C.

59

la

Seine.

Le 2<l: Traversée en force de la Seine par les chars américains à Valvins, des maisons sont éventrées dont celle de Mallarmé, le clocher est abattu. Vive résistance allemande à Samoreau. A Moret la bataille est dure ; le vieux pont et ses pittoresques moulins sont détruits, à zo h la ville est libérée, mais elle a beaucoup soufiert. Le 29 Ao,ûl : La Libération s'affirme. Les avants-gardes de la IIIê

Armée américaines atteignent Coulommiers et Provins ; trente divisions s'engouffrent sur la tête de pont de Valvins. Le même jour à 18 h, les Allemands en représailles bombardent Melun utilisant des bombes incendiaires; quinze cents maisons sont sinistrées et soixante-huit complètement détruites.

Aidés de la Résistance locale, les roe et r2e corps de l'Armée Patton franchissent la Seine et l'Yonne entre Melun, Montereau et Sens. On sait que cette armée atteindra la Meuse le 3r Août, tandis que la ze D, B. de Leclerc entre à Paris le z4 Août.

*** Après la Libération, les restrictions de toutes sortes restaient encore pesantes; il y eut quelques désordres et l'on put craindre un certain retour du banditisme qui fleurissait au xvrrr€ siècle ; une équipe de vauriens conduite par un nommé Baudoin commencèrent leurs attaques en Mars 1946; déguisés en gendarmes, ils arrêtaient les voitures, détroussaient les voyageurs, les ligotaient nus à des arbres et s'enfuyaient avec

leur butin. Ils opérèrent également en forêt de Rambouillet et d'Orléans et attaquèrent ainsi le chef de cabinet du ministre de la guerre ; ils s'enfuirent avec la voiture dérobée, celle-ci capota et toute la bande fut capturée, ce qui mit fin à ses exploits. En 1946, on inaugura la première borne de la Voie d.e l,a Libe é, cette voie arrive à Fontainebleau par Maisse en venant de Cherbourg; elle atteint Metz par l'itinéraire, de plus de r.ooo km suivi par l'armée américano-française dans sa marche victorieuse.


LE

60

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

Après la guerre, la ville reprit rapidement son essor démographique, pôpuhtion atteignait en 1954, 2o.ooo personnes dont 2.256 étrangers. Aciuellement b démographie suit une forte courbe ascendante qrri a imposé la construction de nombreuses maisons et de nouveaux quartiers, coÀme d'ailleurs toutes les villes qui entourent le Massil de Fontainesa

bleau.

Actuellement le Domaine forestier et le Palais de Fontainebleau sont propriétés de I Etat. Leur aménagement répond au désir des touristes àe plus en plus nombreux attirés en foule par les souvenirs d'Histoire et lè charmè de cette belle région. Le Domaine forestier s'agrandit par des acquisitions de parcelles nouvelles (r) et il est à souhaiter que Ie

merveilleux site de Fontainebleau, auquel seraient ajoutés ceux de Netnours-Larchent et de Mil't'y-Arbonne, Trois-Pignons, devienne un de nos plus beaux parcs nationaux, préservé des exPloitations et. du vanda-

tsmè. C'est le vceu le plus cher des amis de notre Forêt qui sera ainsi sauvegardée dans sa nature particulière Souhaitons également que l'< Histoire guerrière I de Fontainebleau reste limitée au Passé; que la glorieuse cité ne connaisse plus qu'lrne nouvelle destinée, celle d'un centre littéraire, artistique et scientifique de première importance, ce qui correspondra admirablement à sa situation géographique et à sa vocation particulière.

LES CARRIERS

L'Ind,ustriel n'a aucun res|ecl formes naturelles

des

.

H. DALMo\. Les carriers formaient à Fontainebleau une importante corporation parfois bruyante et indisciplinée. A certaines époques on compta plus d'un millier de carriers, occupés hélas à détruire sans remède les beautés de notre région ! En Forêt domaniale pour ouvrir un q.telier lui-même divisé en batteries il fallait obtenir I'autorisation du gouvemeur du château, du capitaine des chasses et payer rn d,roil d,e forlage, Le métier fut toujours pénible, la poussière de grès avalée et respirée par les carriers provoquait une maladie des bronches appelée le rhume de la Saint-Roch à fièvre hectique; les ouvriers mouraient autour de la 4oe année et bien peu dépassaient 45 ans. En 16zr, un carrier bon artisan était payé 8 sols par jour de la SaintJean à Pâques et ro sols de Pâques à la Saint-Jean. Il pouvait prendre un compagnon qui s'engageait à travailler au moins sept mois moyennant le logement, la nourriture, un chapeau neuf, un paire de souliers et zr livres. Les pavés extraits étaient payés au mille (r.roo pour r.ooo), Leur prix variait de 15 livres en 1609 à 38 livres en 1632 pour retomber à 14 livres en 1640 et remonter à 3o livres en 1667. En 1846, le mille de pavés était payé r5o francs; sur cette somme on prélevait ro francs de fortage et 40 francs de charroi jusqu'à la Seine; plus divers autres petits droits supplémentaires. Les grès s'embarquaient sur la Seine à Valvins, et à Efiondré.

Au siècle dernier, Franz Zeltner, citoyen suisse, ami de Kosciusko, voulut débiter les rochers par des procédés industriels plus eftcaces que

Parc

d*

Château

(r) Notâmmett les glaltds bois de la Crmmanderie, les bois de Valence, de Barbeau, de Sle-Marie.

les anciennes méthodes artisanales, Il obtint une concession de 7o ha au Long-Rocher ; le canal du Loing, tout proche, permettait une évacuation facile des produits : pavés, boutisses, bordures, marches, dalles, etc.., Heureusement pour la Forêt, l'industriel tt de mauvaises afiaires et se rurna. En r9o7 seu.lement, les exploitations de carrières furent interdites sur toute l'étendue de la Forêt domaniale.


LE

62

MÀSSIF DE FONTAINEBLEÀU

La corporation des carriers est très ancienne ; elle bénéûciait d'un vieux droit. d'usage à partir du xIIe siècle qui fut réglementé par l'autorité royale au xvle siècle. Mais bien antérieurement on extrayait du grès que I'on débitait sur place ; on a même retrouvé à Recloses un atelier néolithique de grès cliquart et des restes d'outils de débitage de l'époque

LES SYLVAINS DÉNECOURT ET CoLINET

calnPlmenne. Dèpuis Philippe-Auguste (le premier paveur de nos roiscomme le disait malicieusement Dénecourt) les carriers avaient leur fête, \a ( Sqint-Paaé ù qui se célébrait tous les ans au Pont de Valvins ; leur patron lut le bon sàint Roch, comme de bien entendu ! A la Saint-Pavé on étanchait en

la soif accumulée pendant une année d'exploitation. En r8z9 qui fut l'apogée de l'exploitation artisanale il fut extrait

quelques heures

Dans Les solitud,es où je m'eforce d.e m'égaret, loin, très loin, plus Loi,n que jamais des fracas et des foul.es d,échaînées sur Barbizon et ses aaenues uerc la Forêl par I'horrible tramway à Da?eur.,.

z.9oo.ooo pavés.

En r83o, plus de 5oo carriers s'assemblèrent tumultueusement pour

essayer de se libérer des entraves d'une réglementation qu'ils jugeaient

Louis BARRoN.

abusive.

En Forêt domaniale on retrouve encore, en de multiples endroits, les lieux oir sévissaient les destructeurs de rochers; on y remarque toujours les fronts de taille, les terrasses qui réunissaient les batteries, les dépôts d'écales et les voies de vidange. Un manteau pudique de fougères, de bruyères et de mousses recouvre maintenant ces terrains autrefois écorchés à vif ; mais ils cachent encore, sous l'humus trompeur, des blocs instables et des trous perfides, oil il est prudent de ne pas aventurer étourdiment le pied... un malheur est si vite arrivé !... Actuellement l'exploitation des grès continue en dehors des limites de la Forêt domaniale ; elle conserve habituellement un caractère artisanal et traditionnel, utilisant les coins de fer pour diviser la roche et les tranchets de d,ébit pour écaler les produits. Dans la région de PuiseletNemours, on extrait du sable de verrerie et l'exploitation s'efiectue à l'échelle industrielle. Lorsqu'on songe que la Nature a édifié les rochers qui couronnent les n platièies n de Fontainebleau, à l'échelle géologique, pendant de très longues périodes et que cette æuvre naturelle qui fait la beauté particufière de notre Massif, peut être détruite en quelques jours par les hommes; on pense que le plus élémentaire bon sens exigerait une réelle protection de nos sites bellifontains si pittoresques et notamment ceux qui, en dehors de la Forêt domaniale sont les plus menacés.

Une histoire du Massif de Fontainebleau serait bien incomplète si l'on des < sylvains > et de leurs sentiers. Jusqu'en r83z il n'existait guère en forêt, outre les layons d'exploitation et les cavalières, que le sentier enl'élice dtt Monl Aigu. Un curieux homme, Dénecourt devait devenir rr l'ange r un peu légendaire et fort pittoresque de notre sylve bellifontaine. Né en 1788 à Neurey-en-Vaux (Haute-Saône), premier d'une famille de rr enfants, il fut obligé de travailler comme voiturier dès son jeune âge et demeura dépourvu d'instruction. Enthousiasmé pour le métier des armes qui lui procurait certaines facilités pour voyager, il s'enrôla au 88e de ligne à Rocroi en r8o9. Il fit partie de la Grande Armée et combattit en Autriche, en Espagne et au Portugal. Blessé à Mérida, Dénecourt prend du service comme douanier; mais à la débâcle napoléonienne il s'engage à nouveau et il est blessé d'un coup de feu, à Verdun, Au retour de Napoléon de l'île d'Elbe, le futur sylvain reçoit, en récompense de ses sewices, Ia place de portier concierge à la caserne de Melun, puis, en légère disgrâce, on le nomme à Fontainebleau. Intelligent... Dénecourt, travaille et se forme lui-même. Ecoutons-le un instant:

n'y parlait point

corupris que l,'ignorance et la supelstilion sont les principales causes tnaux qui afiigent l,'kumanité et que c'esl lar elles qwe le tnontle a été lqaegé et ensqn,gl,anté pendant d.es mil,l,ieys d.'années, au nom des dieur et des rois... J'ai corupris que d.epuis qw La uérité s'est propegée les peupl,es s'enlr'égolgenl bien nnoins frequemwent et sont tnoins opprimés, môins <

J'ai

d,es

(l\. Dès l,ors, je me suis trouaé cotnme transporté dans un loat autre rnond,e olc je wyageais, non plus sac au d,os et le fusil, changé,., mais tout simplement tantôt ckez un libraire et tantôt ckez un autre, luis ckez tous les bouquinistes où je trouvads à gl,aner encore de très.bonnes choses qui venaient prendre place d.ans mon humble bibliathèque... > misérables, noins eb/utis


LE

64

LES

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

Dénecourt se prend d'un amour passionné pour la -F=orét q.u il parcourt en tous sens. E ô devient pour lui, iomme it le dit, un merveilleux " iouet, ,on grand désert de l7.ooo ha '. ll I'aime d une passion pure, exclu'ive' ,ruio"", un peu primaire, voulant y consacrer sa vie même contre sa

famille

!

Avant acouis une petite rente de r.ooo francs par an, Dénecourt destitué à r,oo.r""o p"i la Restauration en raison de ses opinions répu: blicaines devait maiitenant attacher son nom à une æuvre considérable furent Fra-nchard gorges de Les promenade de sentiers des la création des àotées les premières en r8i2; puis grâce à.la vente de guides et à ceuvre' son put continuer sylvain le acquises souscriptio;s difficilement ialonnant plu- de r5o km àe 'entiers Pittoresques ll fit aménager lrr"for". ,^i.r*. en fàntaine' lSanguinèd'e, Do y, Isabellel et constnrisit irii-l ré Fo J'Empueur clevenu depuis Ia l'ou.r .D.ënecoutt. Ses initia"-" iirr", iË t."ttt pas toujours sans critiques et il affaiblit parlois le sérieux a" tott a"""t" p"t ot ,è1" excessif en aménageant certaines p-afties des

sentiers d'une àanière un peu trop romantique Sa manie de-dénommer les roches avait quelque chose de gentiment puéril quelquefois un peu ridicule, ce qui, d ailleurs' n'enlève rien à son mérite.

En

1855, 42 écrivains dont

Victor Hugo,

G. Sand, Lamartine, Béranger lui apportèrent en hommage un volume sur Fontainebleau. Il reçut la médaille d'honneur de la ville en rE68 et le r7 Juin r87o une médaille d'argent de Carrier-Belleuse ofierte pcr se. admiraleur'. Il mourut le .24 Mars i8z; a ll ans. pleuré par tou' les amis de la l'urèt ; Théophile Gauthier lui consacra un peu plus tard ces lignes : u

S^thtain, Ie dieu Sylttain, que

l'on croit

mr.trt d,epuis 2.000 &ns, e,';iste, et nous l" atons retrouué : il s'aPPelle Dénecourl,, , Pend,ant qwe ttous ckeminez, ttous entendez bat[ois vemuev dans lesfeuilles 1)ous îto]ez 'qui c esl un oiseau erfruyé qui s'enfuil' un

'

lalin qui

Dénecoùrt d'âprès uûe phototypie de BERGERDT

regagne son gîte

;

nulle,,,ent :

c'ist Syt'vain qui ttous accompagne de sa bvotection bieuueillanle e! ti! doucemenl lots'qu'il aoil I adninlion pow sa chÙe foftl se peindre sur totre f'gure... t

A la mort de Dénecourt, Charles Prosper Colinet. chef de bureau des Ponts et Chaussées, continua l'ceuvre de son ami et développa le réseau des sentiers qu'il porta à 3oo km, et il y consacra 40 ans de sa.vie et mérita le titrË de dluxièmJsylvain Le Touring-Club de France lui attribua sa grande médaille d'or en r899. Il mourut le rr -Mai r9o5' Sa.femme à" continuer son ceuvre qui fut reprise par l administration des

".."yr

syLvArNS

65

Eaux et Forêts. Le 27 Mai rgoo les admirateurs du deuxième sylvain parmi lesquels Séverine, Abel Baillif, Lafite, Paul et Victor Margueritte placèrent un médaillon sur une des parois de la Grctte Colinet (région de la Roche Eponge) ; il fut inauguré devant 5.ooo personnes, Adolphe Retté lut quelques vers. Les itinéraires des deux sylvains furent soigneusement conservés et môme améliorés jusqu'en 1939 ; mais à la dernière guerre les sentiers ne furent plus entretenus et leurs marques de jalonnement disparurent. En 1946, le Comité

U5:i

gH

National des Sentiers de Grande Randonnée constitué au sein du Touring-Club, inscrivit parmi ses travaux la remise en état des seniiers Dénecourt-Colinet ; ce travail fut entrepris par des équipes fournies par le Scoutisme franfais C. P. Coliret. et des volontaires, mais partiellement exécuté. A partir de rg5o, une équipe des < Amis de la Forêt > dirigée par le géographe Paul Prégent, puis par Mr. Flon, composant la Commissiàn des Sentiers entreprit et mena à bien une révision générale des sentiers de

promenade, en exécuta le balisage en accord avec les Eaux et Forêts et la Commission des Réserves biologiques. Nous en parlerons dans le 2e volume.

Nous avons pu acquérir un des rarissimes guides Dénecourt. C'est une brochure publiée en r85o ayant pour titre :

CUIDE Du Voyageur et de I'artiste à Fontâinebleau Itinéraire

du Palais et de la Forêt avec

les Promenades les plus pittoresques par

C. F- Dénecourt

a Prix

r fr

z5 c

PARIS aux librairies du Palais National et du Boulevard des Italiens r85o


LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

66

La lecture en est savoureuse On y trouve d'abord un plan lithographié r' La ville de Fontaides ôurio.ités à voir au château dL Irontainebleau " la cité. moins étendue que maintenant est entorrrée r"frr"à"'" àÏ.f"ir' "n,'" Ies 'hamps et les jardins ' ta,Chambrc' ;:";;;;"; ".i-À*-ée, la ;; P;;;'(p.è.;"'it barière de Melunj,- 1rs Pro-uenceaux'.Changis' de Nemou.rc surlaJue Prod',4ror. Le long du Jardin anglais aux chetaux' "o--on" che de la Cour des Adieui on y remarque I Hôlel de la Poste )t ( Poursuivons notre lecture : il est conseillé par Àvis très essentiel jour car du le milieu ; dans non et le soir - a" oiÂrrii t" Forêt le matin et '

t El )i"iî"ilt:t "nà)*rs, rtos gzàs et nos sables sont des tttuitables étuves Naigeon jl;;;;;;;;;à; les carrossiers chez de'louerihevaux et voitures plus toin les horaires des courriers postaux; ensuite *"î".""tî;îli de Fer (service d Eté) : trois ' directs " ne^ com.portant ;;;à;.lt;--," .fà.r-" et cinq - omnibuc, dan. chaque sen' En r85o,.le lrajet à" diT de ptaisir ".. Ë;; ËJ;; ;fil.iuuit "" t h 5 mn. Lc dimânche un rran coûtait 6 francs i.tt.iià" il-i. à ro ir et de Iiontainebleau à 2<l h, il enr-lasse' et seconde R en i.-;i R. première. et ,1 5rl franc' A

"" du Ce sont ensuite des indications touristiques sur Thomery-(Pays l'itiFontainebleau' de ,,fr^*"f..i. une description <létaillée du Palais de uisite, I'itinélaile <des pa ies du Pal'ais.qui.ne sont ;;;i;;;;i que uisitées far I'es ferconnes 'ttu ies d'une-p?lmission spéciale-' \apparÏg des à"'i errË Né""", d chass"., pctrts appartiments, ancitnne Galerie de ensuiie 1a descriplion Vient àe Diane) ë".i.'èrr.r"if" Hautr', .lcrdin puis le" llikërcivc\ de loules les charmanles Prome ad(s aux Ia Forèr,

sites et rockers de

la Forêt

t

.

15 hn' Gùtees rle Ftanchavd, t'i kry' - Gorees d'Aptemont' Gvands hn p* l0 Ltssy Mr r'tue tlu d' Point c"re"i iÏi, iittr. io --. de du Chemin i";itit i" atre dw Rocker Cassepot, 17 hm' - LeLedébarcadère Dertoi'sel'les' d'es Rocket hm V"',*;fi : ti iock", d'Âaon, 7 1i i*.Illaut lire les descriptions enthousiastes que Dénecourt consacre proposé'

rlrr, p"y."g"t qui

se présentent sur

l'itinéraire

que Bien des changements ont survenu depuis Dénecourt et il semble gagné ! doute a sans ' n'y Point 1" piitore.que de"la Forêt pour arrtant Le svlvairt était un grand marcheur' mai' il n oublia pas cent Points aux promenade la lameu'e " t".;t;'.;;;;à;.;; 'roiiut", aont ,. d,e aue puis la liste D'autres itinéraires sont proposés, au départ de Melun;

remarquables' a"i.it* }.eq"""t". fa. tes p"iitres, les arbres séculaires rr constructions antiques et ruines impo;;.d;;ï;;tt"'Je 'i";-.;;i;.ite. 'rue,'l"s a" i" forêt dont certaines grottes. auiourd'hui ;;;;;, de Franchard, d'Avon' de Ia Madeleine t,,no"ll", à;;;;t;;t ;-iÀi",

et de N. D. de Bons-Secours, etc '

: Enfin, sur la dernière page on trouve cette curieuse réclame France' un Les amateurs de rares productions trouveront 33 rue de

LES

SYLvAINS

6?

grand choix des intéressantes cristallisations particulières à la Forêt de Fontainebleau... et d,es Souuenirs d.e Fontaineblequ, chqrmants albuûNs recouuerts en bois cle genéutier od,orant du pq.ys, et coml>osés d,es uues pittorcsques du Pal,ais el d,e la Forêt,


PREHISTOIRE ET PROTOHISTOIRE

69

considérable de recherches méthodiques, accompagné par Mrs. Humblot et

H. Poupée.

PRÉHISTOIRE ET PROTOHISTOIRE ' ont laissé des témotla résion de Fontainebleau, surtoul dan- le Sud du Mascif' "";;;;à;"' ie tSng a"t vallée"s de I'Essonne, du Loing, du I-unain, de l'Orvanne' de la Seine et de l'Yonne. Presoue toutes les " civilisations préhistoriques

De nombreux archéologues se sont penchés sur les problèmes soulevés oar les recher, hes préhistoriques et protohistoriques, loulllant l's glscet il"ntr, .on'tituuni des .ollèctions, établissant des monographie' : de les noms leurs études. Citons un peu au hasard

fublant

Gaulhier, Letolt\,

le docteut DaLnlo" qui établit l'atcieineté

Gaznier, Vité ae certains gisemenis (palé;tithique inférieur des Plateaux)' Avmand qvi Chouqu?t Edmond vatlées, des néolithiques i";-;i;;;""i' à"r'ri"îi. Eu!ène Toulouze i""ifir r". ""titi"t de Moret Champonnaite' G Liorcl' le do'lcttv Hcnvi Marin au Croc Matanrout! Thomas st-llu.rnès, ,eiiàn O" -uîtii,i. qui se passionna d'origine' canadien Ede, l:rldévic d.icteur Royer, nour les oétrostvph es, .Fouiu' Bouex Bafloy à Chàteau-t-ândon ' Ed-Hu? ià"i r^ vi rre" iJ i orr an ne, Pa r/ M alhevbe \NarLtPàû ' Poligny\ ' Léo.n .LPtutI iné-

I".'ÀLlitrlor" a". vâllées, Ed

DoiEneau doîL le nom recte atlaché à

Durand ThoisÔn à i'iiltfli eri-i" e"auresard (Nemo"urs1, A' valtot' Ch de cette piilomusée du lut conservateur gtti Bogànl i-t"trî"t ,l..iqt" I"*u" io."ftre, ilon nivnter' Cotttn P Berthiaux àMoûereau' l'abbé..SÛab À

qul Rousvau, vallée du Lunâin. Bouch?t vé|érinalrc à Egrevrlle patiemment qui accumula dan Ed. Sot Bocage, le ieÀ" de Lorrez ;l;;;"ll"s collections d Jutillage préhistoriqlre de notre région (ce

P;lev G.

JtrJài"

i;ï;;; p"o mrtc-" n'a malheureusement laissé aucun écrit) l' ;;;il.';; l'abbé n'.-iiiii, qii"tlia d'imPortatts travaux ainsi que.,'l1 -et Rilécouuertes .Daniel.' néo' l,lr*l i ooinoos devons èntre autres un o Inuentaire iles le--bulletin rle )iiiir"* à"ii t" aliattemenr de S?ine-et-Mame D (publiéeLdans vig'ak1 qri Ed chevnit i:4.i. ï.'L. r"-i xxv r95qj Ie doct?uv en 1937 qui rédigea P Doig"on ta Patrie, de Cirque au {ouilles f"" .""rit""t le Gâtinais dans Ptliistoirc lontainebleaud'ien ..""irrJ". .ti t La '' déjà" " 'i citée.' le nom de M Jamcs Baudel' îcett" lonsLre liste il convient d'àjouterE'ole d'anlhropologie de.Paris a" l:?toe Breuil eL professeui à I ^..*t.ïi dès rq t8 létude syslématique des roches et Srottes orûées de à"ï ""it"ttit ààn. iË m"".ir de Fontainèbleau' exdminant et répertoriant Ï;';;i";;;; 5i"""â:it'" -,ri*. de sites rupestres, relevant par moulage de nombreuses 5-pr."i*, pi.irq*nt des iôuilles stratigraphiques, réalisant un trâvail

Il fâut égalemett citer les noms du frolesseur Leroi Gourha.n, de Michetr Brézillon el de leûr équipe ; ils ont assuré la sauvegarde du site de Pircevent, ainsi qùe Lhoste et Ph. Paul qti ont entrepris les premières louilles de ce remarquable gisement de I'étage magdalénien D'après la synthèse de

dien de P. Doignon

Préhlstoire du Gâtinais fontalnebleau-

travaux récents des archéologues, nous pouvons évoquer l'importance relative des civilisations anciennes qui peuplèrent et les

le Massif de Fontainebleau et ses marches. Beaucoup d'incertitudes planent sur la chronologie des Temps Quaternaires à partir de I'époque oit les communautés humaines commencèrent à apparaître jusqu'à l'aube de notre Histoire. En se référant aux travaux de Mlle Alimen et du prolesseur Leroi Gourhan, on peut envisager une chronologie (Voir tableau p. 7o). De l'examen de ce tableau il ne faudrait pas déduire que les civilisations préhistoriques et protohistoriques se sont succédées, période après période régulièrement; au contraire, elles s'enchevêtrent d'une manière fort complexe et plusieurs d'entre elles furent sans doute contemporaines aux mêmes époques. De plus la chronologie reste incertaine, assez précise jusqu'au Mésolithique, elle devient de plus en plus floue au fur et à mesure que l'on fouille les couches les plus anciennes. Des méthodes diverses ont été mises en ceuvre pour essayer d'établir une chronologie < probable r '. Radiocarbone (efficace jusqu'à 3o à 4o millénaires) Potassium-argon \pour la durée de l'Ere Quaternaite), estronomique (vatiaTiot du rayonnement solaire), zllesse de sA ,mentq.tion, aariation des cLimals, aariation de la f,oristique (poller'-analyse), aariation de la faunistique, etc... C'est en combinant les méthodes que I'on peut établir des hypothèses chronologiques servant de références pour l'apparition et la durée des civilisations successives, ainsi que pour la datation des gisements. Enûn, il importe de ne point voir dans l'évolution des civilisations un progrès régulier et constant. Certaines civilisations sont en régression par rapport aux précédentes ; c'est ainsi que la perfection de l'art pariétal aurignacien et magdalénien ne se retrouve plus dans le Mésolithique, pourtant plus récent. Sur le Massif de Fontainebleau la densité des populations varia beaucoup avec la nature des climats. Le Massif fut le lieu de passage des tribus nomades du Paléolithique et du Mésolithique, car il était un pays de faible relief, arrosé de Iarges rivières franchissables par quelques gués ; la stabilité des implantations humaines apparut avec la naissance d'une agriculture primitive, dans Ia période néoJithique. Les hommes construisirent des villages, reliés par des chemins sans doute précaires, communiquant par voies d'eau et s'installant au long des plateaux fertiles proches des rivières. Le nombre et l'importance des gisements découverts


I-E MASSIF DE FONTAINEBLEAU

7o

PRÉHISTOIRE ET

PROTOHISTOIRE

7T

restent proportionnés à l'évolution démographique probable des difiéI

"

-: ::ù: ;96

-d!

:"-

1: â ,!

Oj l-{ ; /,d

I-.9 'û= i;tr

-E

û:

io4

:lË

E

lÉ,5

o!

FF,

'leÉ È..d

a

;ôE

E

z.z

a

Le Paléolithique inférleur

;

r o rii -3

<e ch :

é..i

9dg

gisements reconnus se trouvent sur les plateaux et les terrasses fluviatiles : Tufs d.e la Celle, I)ôme d.'I gny (MontereauJ , Bézigny, Puiseaux, Pézarches, les Rochettes, Girolles, etc...

.3

l'Homme d.e Néand.eùhal, race qlul devait disparaître à la période suivante. Les gisements du Paléo moyen sont peu nombteux dans notre région : Bézigny, /,e Beauregaù, Cirque de la Patrie, Buthiers, eTc... Paléolithique supérieur: au. Néoglaciaire de Wùrm, notre région était translormée en froides toundras analogues au Nord scandinave et à la Sibérie actuelle, puis à Ia période Tardiglaciaire elle ofirit progressivement un climat moins rude, L'homo sa|iens, donl la morphologie est semblable à la nôtre, apparaît avec I' < Aurignacien >. La taille des silex se perfectionnc. La Jaune se peuple du mammouth, du renne, du bison, de l'antilope saiga, de l'aurochs, du cheval, de l'hyène et de l'ours des cavernes. Les pratiques magiques de la chasse et de la capture font naître, sans doute, l'art des gravures et peintures pariétales.

Paléolithique moyen

7; ci IA

8+ !_

l

(J- c

I

: a laissé peu de vestiges. Les quelques

39r

s ?Q9

f-r 9

.T

:

Immense période pendant laquelle vécut

l

û= llô

o

:! ,r:!ti i::t.: k a!

l ^'è

Ë

l\

Ll

a. à

Nous aurions probablement beaucoup de difficultés à nous représenter

F:-

ô.1 'r.a

ès- .t .ç *l

s:* È Èv

iii

;s €

È

e:

s

a

ÊQc 4.= \cd

: o

1

.,4

î2n.avva | "t = :ùin

FE

PALÉOLITHIQUE !9

!2l!

À:d

<r

ments préhistoriques les plus nombreux,

..9

!

.IJ] A g1'o

>=

,9

À

F_L

E

;-7

rt) Èr

rentes périodes préhistoriques et protohistoriques. Le manque d'eau et l'aridité des sables devaient éloigner les habitats humains du centre de notre Massif. C'est en efiet sur les rr bordures >, dans les vallées et sur les plateaux voisins que l'on découvre les gise-

e30

S'5

,i

B

.Ê:

() .1

H

c

oô (,!0

ô J o

F

le paysage dans lequel vivaient nos ancêtres soumis à un climat très froid ; c'étaient des landes à végétation buissonnante, entourées de marécages. Le débit des rivières alimenté par les fontes glaciaires était considérable au Paléolithique; la Seine avait 6 km de large et ses eaux s'élevaient à 37 m au dessus du niveau actuel (P. Doignon). Le Loing coulait à 14 ou 15 m également au-dessus de son niveau actuel; les marais de Larchant étaient noyés sous r5 m d'eau ; les crues devaient être d'ailleurs très variables dans leur importance, selon les saisons, les années et les variations du climat. Dans les gisements fouillés du Paléolithique supérieur I'Aurignarien eT \e Solubéen laissent peu de traces; mais Ie Magdalénien y devienl relativement plus abondant : Beawegard près de Nemours, les GzosMozls (plusieurs milliers de pièces), Cùque de la Patrie, Montigny, Bagneaux,I,a Mad.eleine, Saint-Pierre-les-Nernours, Pol'igny, Chainlréauttille, Samoreau, eTc... On avait déjà fouillé en 1956 sur la rive gauche de la Seine près de la Grand.e Paroisse,le site de Pinceuent. Les recherches conduites pendant


72

LE

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

huit ans ont permis d'exhumer d'imPoltants vestiges gallo-romains et des monnaies à l'effigie de Valentinien III (4a5-45ù. En 1963-64 les fouilles reprises cn profondeur par Jacques Paul et Réginald Lhoste

ont révélé des horizons plus anciens d'une très grande richesse. En fait cette découverte est exceptionnellement intéressante. Il s'agit de tout un village de chasseurs de rennes magdaléniens, Habitats sous tente avec foyers et ateliers. La fouille risquant d'être inondée, on usa pour la conserver d'un procédé original: le moulage au caoutchouc après photogrammétrie. En 196,1, Ie site de 3 ha environ est acquis par i'Etat ; le professeur Leroi Gourhan et son assistânt Brézillon ont repris les travaux de préservation et doivent prochainement constituer sur place un musée, qui sera l>our ce gisement erce/tionnel, un des trésols de lq Prékistoire (Pr. Leroi Gourhan).

MÉSOLITHIQUE Pendant cette période, le climat devient progressivement tempéré, les gisements découverts sont plus nombreux '. Beauregard, Bwtkiers, Bagneaux, Ctoc-Mardn, Dôme d'Igny, Point dc uue du camp de Chailly, Fronenceau, la Mad.eleine, Beaumowlin, I'e Couclral, etc".

NÉOLITHIQUE Nous entrons dans une période plus clémente quant au climat, qui marque une proTonde évolution. Les hommes commencent à se lixer, ils construisent des demeures en pierres sans ciment, groupées en villages, reliés entre eux par des chaussées. A côté de la chasse et de la pêche, l'agriculture en se dér'eloppant apporte un mode de vie sédentaire. Nos aniêtres ont un embryon d'industde artisanale qui se prête aux échanges. Cette civilisation très primitive encore, est caractérisée par l'usage

d'outils habilement travaillés, de pics, de tranchets, de harpons, de pointes de flèches, etc... I Le Néolithique de notre région a été bien étudié par L. R. Nougier.l Après le Camlignien (t) apparait I'industrie lithique polic ; les polissoiri dénombrés dans les Vallées du Loing et du Lunain dépassent la centaine. On en compte 85 dans un rayon de 25 km autour de Nemours On a découvert àL la Vignette une industrie de grès lustrés taillés (proba-

PRÉHISTOIRE ET

PROToIIISTOIRE

73

permis de dégager plusieurs cabanes, munies de fours, ayant une dimension d'environ 2,5o m x 3 m ainsi que quelques habitations plus importantes, On y a découvert également des haches en pierre, en bronze et une meule à grains. Dans la même commune on devait trouver en rg55 de nombreux vestiges mérovingiens et des sarcophages.

Les gisements néolithiques fouillés sont assez nombretx : Moret, s, N anteau-sur- E ssonne, N anteau- sur-Lunain, P aley, Poli gny, Préaux, Saint-Mammès, Sou??es, Truzy-Lemo ,ay, V aux-suy-Lun ain, N entout

Veneur-Sablon, Villierc-sut- Grez, Chantambre (squelettes et poteries). Parmi ces gisementsles u chambyes r de Recloses Itrenl particulièrement étudiées par les Naturalistes de la Vallée du Loing avec beaucoup de soin ; malheureusement les résultats de ces travaux furent un peu décevants, sauf en ce qui concerne le matériel protohistorique. D'autres recherches ont été également poursuivies aux lisières Sud de la Forêt domaniale, à la Chapelle-1a-Reine, à Montigny, au Long Rocher et notamment à la magnifique grotte du Croc-marin qui existait encore en r83o. Les fouilles entreprises par Thomas-Marancourt ont permis de recueillir des lames, râcloirs, scies, harpons, crochets, hameçons et des fragments de potedes ainsi que des monnaies gauloises et romaincs. Parmi les gisements préhistoriqucs explorés, celui de Beauregard (z km au Sud de Nemours) est un des plus remarquablcs, il fut découvert par E. Doigneau en 1867. On y a recueilli plusieurs milliers de pièces : outils, silex taillés, dents de chevaux et un certain nombre de haches polies néolithiques. En 1896, on mettait à jour un fragment de crâne hrrmain.

D'autres découvertes ont été faites à la grotte des Troglodytes et au Cirque de la Patrie dans la même région. Les études se poursuivent sous la direction du docteur Cheynier depuis rg1o. Ce site d.e 100 mz & été décow)ert en 1928;il, a.fowni plus de 106.000 fièces,aestig:s d'occu?ations diterses qui se sant étendues lentlant au moins uingt millénaires lProto-

m a gd, alénien, Gr au éti en,

A wri gn acien, XI ou s t éri en,L

eu

al,loi si en.

Les quelques zoo stations explorées par les préhistoriens sont situées dans les vallées bordant le Massif de Fontainebleau à l'Est, au Sud et à I'Ouest. Celles qui appadiennent au Massif forestier même, offrent un caractère très particulier que nous étudierons un peu plus loin.

PROTOHISTOIRE

blement campignienne) analogue à celle du silex.

Ala Roche-ou-Diable, communede Paley (Vallée du Lunain), un ouvrier

a mis à jour en 1889, à côté d'un polissoir célèbre, les vestiges dîn village néolithique. Les fouilles méthodiques exécutées par A. Viré ont (r) Gérard Bailloud nie l'existence d'une civilisation campignienne à

économie ùéolithique lNéol'ithique dans le Bassin Parisien tg65).

Entre le quatrième millénaire et la conquête romaine s'étend la Période protohistorique sans limites bien précises (âge des mégalithes, des métaux : cuivre, bronze, fer, de I arrivée des ligures, des ieltes et de l'occupation gatloise). Les Peu?les de cette phiode n'ont pas d.'hi.stoi/e éuite, mais ils sont parJctis signalés dans les textes /édigés lar des'citilisations toisines pl,us holuées et cléjà entrées dans leur péliode kistorique.


LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

74

LES MÉGALITHES Les plus célèbres existant encore sont: Menhirs de Pierre-aux-Couteaux lprès de Diant) ; Pierre-Leuée (à Ecuelles) ', Pierre-au-Prince (à Dormelles) ', Rocke-le-S.tut (au pied de la montagne de ftin).; Pierreaux-Aiguilles et Pierle-Frite (à Nanteau) ; Roche-au-Liene (vallée Jeud.on)', Croix-Saint-Jacques et Pierre aw-Prêtre (à Tousson) i HauteBome (à Ia Chapetle-la-Reine) ', Pierre-Droite (èL Gironvllle): Pierresd.es-Fées de Cepoy, Chevannes, Blanchelort, etc... Certains menhirs sont groupés de telle manière qu'ils apPartenaient probablemcnt à des alignements ressemblant à ceux de Bretagne. Les Dolmens les plus connus sont ceux de Jaurille, d'Episy, de C annes-Ecluses, d.e Pierre-à l,'Orsille (kL ChapelleJa-Reine) , de la Roche-aur Zozls (Buthiers), cfe la Roche-d.u-Diaàle (à Herbeauvilliers) et le Tumu-

lus

d,'Ecuelles.

Un travail de l'abbé Nortël (Répertoi,re des Monuments mégalithiques d,e la llégiott Sud d.u Bassin Parisien) a. été consacré en grande partie à notre Massif .

PREHISTOIRE ET

PROTOHISTOIRE

75

La nécropole de Cannes-Ecluse fouillée en 196r a donné des armes variées, des haches, des cornes d'Aurochs (Tène I et Tène II). On a découvert également ù Bouray (S.-et-O.) un buste de dieu celtique à jambes de cer{ repliées, en tôle de bronze, et æil en pâte de verre (musée de Saint-Germain-en-Laye). Enfin à Boissy-aur Cail,les, on a trouvé un tintinnabulum de r38 mm (époque du Bronze). Les ruines de Menpehous à roo m de la Fontaine Sanguinède ressortissent à la période gallo-romaine. Ces vestiges découverts en 162+ puis oubliés, ont été signalés à nouveau par Domet ; leurs restes furent exhumés par Vallot vers r88o et par le docteur Fruitier à partir de r94o. On a retrouvé une enceinte carrée d'une quarantaine de mètres;

c'était là probablement un poste militaire de surveillance construit assez sommairement avec des pierres taillées dans les molasses du Câtinais et pavé en grès. D'autres fouilles ont mis à jour également des vestiges gallo-romains at Bois-Gauthiet, à la Fosse aur Boulins, ar Mont Sainl-Pàre, at LongRocher, à Thoaery, à Larckant, Nen ours, Morct, à M ar'ion d,es Roches (préceltique), Poligny, à. la Rochette au Pet d.u Diable (petits bronzes de Constantin) à Cannes Ecluses près de Montereau (nécropole, nombreuses armes).

PÉRIODE CELTIOUE ET GALLO-ROMAINE siècle avant J. C. et taissèrent Les celtes apparurent .o "ilqoie-" quelques traces particulières dans le Gâtinais et la Seine-et-Mame.

Att Bois-Cauthier, un < vicus l Touillé avec soin par Dalmon, Baron, Lhoste, etc..., mais parfois pillé par des ravageurs clandestins, a permis de retrouver des céramiques sigillées, des monnaies, des fibules, perles de terre cuite, aiguilles en os, poteries, etc...

MÉTHODE DES RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES Depuis peu d'années la technique de ces recherches a beaucoup évolué,

surtout du point de vue de la précision des coupes stratigraphiques ; les

Dieu de Bourav.

fouilleurs accordent aujourd'hui beaucoup plus d'importance aux facteurs chronologiques qu'on ne le faisait autreTois. Anciennement les archéologues, surtout les amateurs, cherchaient les pièces spectaculaires sans trop se soucier des horizons de la fouille ou de leur relative importance avec l'ensemble des outils récoltés sur un même niveau. D'autre part, les autodsations de fouilles ne sont accordées maintenant qu'aux archéologues véritables; des règlements sévères protégeant les gisements sont intervenus; en efiet un site mal fouillé ou saccagé peut être perdu de manière irréparable pour les recherches d'avenir. Sans insister sur Ie perfectionnement des méthodes, signalons l'une de celles-ci, particulièrement moderne, la, prosl>ection qérienne, qtti a donnd d'importants résultats. Elle permet à l'archéologue survolant une région de déceler des anomalies dans la répartition de la végétation habituelle; ces anomalies signalent de façon plus ou moins évidente de vieux chemins ab4ndonnés, des restes de fortifications, des fossés, etc... qui n'apparaîtraient pas, vus au niveau du sol.


LE

76

pnÉxrsrornE ET

MÀSSIF DE FONTÀINEBLEAU

Sur le Massif de Fontainebleau ces prosPections aériennes commencèient en 1945 avec Daniel Jalmain ; il utilisa successivement un pipercup, puis un stamp et un-Jodel; ces prospections amenèrent Ia découveitg- d'une'nécropole à {ossés circulaires près de la Grande Paroisse, puis.les vestiges àe Cannes-Ecluse. En tg6o-62 une centaine de sites préhistoriqueJ ou protohistoriques furent repérés sur un triangle formé '

apporte lrar les Vaûées de la Seine, du Loing et de l'Aube. Cette méthode beaucoup de promesses à l'Archéologie.

J. Baudet (r95o-5r). Il serait nécessaire pour en assurer la piotection de fermer cette grotte par une grille. BoutlÉny. Découverte également par J. Baudet la Grotte de la _ ,lirslicr à Boutigny lui a donné un matéri;l litiiique important, une belle peinture de bovidé, des plaquettes gravées, del foyers, des ossemedts d'animaux, des pétroglyphes, ce qui-a permis à l,inventeur de déclarer KCet abri... se ftaèl.e d.'un intérët cabil;t four La d,atation brécise d,,une pa ie de I'qû rupeslre de l'Ile-de-Fru-nce,.' Régions Essonne-Malesherbes. Glotte d.e la Eache (Buthiers) - Dans le site Oroeau, le Pend,u, I/illeneuae-sur-Auuers. des Boinuawr on

à représentations anthropoomrphes, etc... Trois pignons, Cul-de-chien, Mottt piaot,

Région de Milly.

^ - Oncy. Coquibtt., Longues V allécs,

Une des curiosités du Massif de Fontainebleau, la plus énigmatique Deut-être, a été la découverte de nombreuses roches couvertes de graives (pétrogl'yphes). Ces roches ne sont pas quelconques, elles Jorment en génêrd de petitei cavernes plus ou moins ouvertes, protégées quelquefois par de; dales en surplomb. Nous avons exploré uae centaine de ces giottes qal sont situées, pour la plupart, dans des chaos rocheux

toui passage {réquenté. Ces gravures géométriques pariétales ont"beaucoup inirigud les aichéologues; ces derniers restent nèàiiloi;s divisés au sujet de f interprétation que l'on peut leur donner ; d'autant plus que le nombre des sites est élevé et leur découverte reste souvent tndaiÂee. lames Baudet comptait plus de trois cents grottes et roches gravées en 1949; mais en 196o il en avait relevé plus de r85o et l'on continue à en trouver de nouvelles. M. Baudet pense que certains signes gravés parmi les plus anciens (larges et grands silôns) correspondent à l'époque paléolithique supérieuie; d'autres figurations humaines très archaiques ainsi que certains éloignéÀ de

dessins géométriques se superposaût aux hgures les plus anclennes, ofirent d-es simiLitudes irappàntès avec les gravures relevées sur les dolmens et allées couvertes. Ainsi la u Marelle >, dessin de tl'ois carrés concentdques, recoupés par des lignes perpendiculaires se retrouve sur les pourtours de la Médilerranée. D'autres signes géométriques resteraient dune origine indéterminée. Parmi les fouilles entreprises, soit dans quelques grottes, ou bien sous des roches-abris à proximité des auvents à pétroglyphes, M Baudet a retrouvé des vestiges de l'époque gallo-romaine, de l'âge du {er, de l'âge du bronze, du néolithique èt au-dessous, des silex taillés paléolithiques, ainsi que de curieux bâtonnets de grès tendre usés et Taçonnés en forme

de cylindres. Citons, parmi les sites à pétroglyphes, les plus remarquables

77

remarque des pétroglyphes

LES AUVENTS ET GROTTES GRAVURES RUPESTRES

'--

pRorogrsrolRE

:

BolÉneville. Grctte de Prinuaux découverte vers 1949; elle se - la- source de la Veluette; tapissée de pétroglyphes, trouve.proche de elle a été l'objet de {ouilles méthodiques et d'un relevé complet par

L'abbé Nouel écrivait en rg34:

rLes

grès de

la Forêt

d,e

Fontainebleau n'onl pas seul.ement conserué

trace.d,e I'industrie d.es tribus baléolithiques et neoli.thiques, ils ont encorc léuèlé loule-ane série de signes graoés, àits signes rupistres. Déjà, depads

M. Cou y. qui d'ailleurs connaît bien iâ basse aallée a, Lcring, n'a d'eu d,écouarir spécialenent d,ans les tallées de la Juine, autout d,'Etam_ !es, et tle l'Essonne, aux enoirons de Malesherbes, etll a donné sw ce swjet toule une li.ttélature, d,ont il, est le s!écialiste incoutesté. Mais c'est à M, Ede que reui.ent l'konneur d,'aaoir réini un uéritabl.e < Corpus >> de ces ins_ cli?tions bizeryes low la région Sud et surtoat Sud-Est'de lq Forêt d.e 1e00,

cessé

Fontainebleau.

>

. (.

!réd.éic. Edc est uu aiiste leintre canad.ien qui, Jentent ad,mirateuy de la. Foftt. s esl établi à Montigny-sur-Loin g. therch.anl en 1909.-un wolif d'aquarelte ai ruilieu des belles roches qui , dorntne l.so .pays, il, fut assez intligué ?ar ce ains signes qui d.écoraiTnt la _t'aroi i nlérieurc d'un sutplomb de grès, qu'il, nonnna I,a Roihe_au_Non,.-Mis loul. à fait en apftit, M. Ede se mit à parcourir te Sud de la foftt et put signaler jusqu'à près d,e 50 roches grauées, réparties cowme .bientôt en tlois grou?es principaux, autour de Montigiy, autour'de Noisy_surEcole et surtout aulour de Lsrchanl. _.^J'eus personnellement l'occasion en 1938, de conduire M. Ede dans

l'Ouest du Massif forestier, pour lui montrer une série de grottes aux parois gravées. dont il ignorait encore l'existence, notammen"t la magni_ fr.qae Roche Vibert au sommet de La" Grande Montagne (chaos dominant le Cirque du Rocher Fin) et la curieuse Grotte d.e La IIacîe à MalesherbesButhiers. Nous étions accompagnés du docteur Royer de Moret, président des Naturalistes de la Vallée du Loing. M. Fde donna en rgrr un premier iompte rendu de ses recherches en décrivant. les gravures de la Roche-au-Nonr à Montigny. Dans son esprit. les pétroglyphes de la région stampienne fontaùeLleaudienne, turent tracés par les peuplades primitives sur des parois abritant des sanctuaires de cultes inconnus; sigaes magiques et Àacrés, éloignés des


Pârois de grottes à signes rrrpestres. 78

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

curieux et disposés pour être contemPlés sans doute par les seuls initiés ? Toutes ces gr?vures sur roches se ressemblent et leurs signes linéaires paraissent indiquer des formes alphabétiques archaiques. -Nous. pourrions retrouver àans ces dessins des analogies avec certains hiéroglyphes et signes cunéiformes babyloniens ? égyptiens -Le trace géômétriclue reste Ia règle, les représentations d'objets ou cl'animaux àinsi quJ les figures anthropomorphes sont I'exception' Les fouilles de lâ lloche-au-Nom (à Montigny) rér'élèrent une inscription gravée <Tarbrr et des débris dc poteries gauloises de.l'époque de la Tè"nc; M. Ede attribua à ces signes ruPestres une origine celtique Le mot n Tarb,r viendrait d'un mot gaélique signiliant < Taurcau l et les inscriptions voisines seraient des manifestations du culte druidique l-e TaurËau (Tarvas) était un dieu celtiquc à face animale comme le loup, le chien, le cheval, le sanglier, l'ours, le corbeau, le cerf, le serpent, etc ' ? signes 'bansmagiques et totémiques la mythologie ég1'ptienne, le Taureau 'r Hapi 'r s'associe étroitement au culte solaire et ôè iulte fut très répandu de l'Irlande aux conlins de I'Orient. L'emblème du Taureau est souvent simplifié par le dessin abrégé des cornes ornées au centre d'une double hache ou Labrys , on rctroiuve cet emblème sur de très nombreux monuments archaïques, et ce symbole majeur appartenait aussi au Culte de Mithra qui subsista en Gaule romaine jusqu'au Ve siècle. M. Ede découvrii également ùla. Glotte du Diabl'e près de Larchant et à la Iloche-aux-Féei près de Busseau les dessins gravés d'une hache emmanchée, d'un lézard, d'un serpent, d'une serpette, signes sacerdotaux les plus caractéristiques du culte druidique. L-enseignement- druidique été interdit pâr l'empereur Claude au début de l'Ere chrétienne ; "v"ttt cË culie aurait pu .se perpéluer clandestinement dans la profondeur rles forêts ?. Le professeur Courty qui a étudié les pétroglyphes des environs de une aire plus éiendue que la région avoisinant le Loing leur Paris.sur 'donne une anciennèté plus grande. Quelques gravures Pouraient être les manifestations de cultes de l'époque néolithique et même peut ôtre paléolithique. Le rapprochement avec des signes gravés sur des parois àe grottes de l'époclue magdalénienne pourrait le confirmer.

à Larchant et à lrr grotte Vibert.

Il existe d'ailleurs de nombreux sites de pétroglyphes reconnus dans le monde. En Afrique, en Suède, en Irlande, en Californie, dans les îles de la mer Egée, en Nouvelle Calédonie, aux Baléares, au Sahara, dans les Alpes, auisi bien dans lrls plaines que dans certains lieux de baute altituàe, etc... Parmi ces gisements, l'un des plus curieux est celui de Fontanalba dans les Aipcs-Maritimes (région de Tende près du I\{ont Bego). Pourtant les gravures de ces stâtions ne correspondent

à Fontainebleau Leurs repréd'inspiration difiérente En plus sont imagées ientations beaucoup Afrique les dessins sont visiblement liés aux chasses et à la conduite des euère aux tracés que nous ttouvons

Entrée de la grotte de la Hache à Malesherbes.


LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

8o

pnÉnrsrolns ET

troupeaux. Au Mont Bego les gravures sont obtenues par martelage sur des dalles de schistes polies par les glaciers, leur symbolisme reste pastoral ; il est permis de les situer à l'âge du bronze. Les gravures pariéta1es de FonTracés habituels des signes. tainebleau présentent des dessins -géométriques dont les groupements semblent obéir à des règles déterminées. Ce sont en général des rayons, des croisillons, des carrés, des traits parallèles échancrés dans les grès, de taille souvent décroissante. On y remarque très fréquemment des croix de modèle divers, similitude avec la croix grecque venant plus spécia-lement d'une simplification d'un dessin rayonnant, similitude également avec la croix latine par allongement d'un trait de gravure.

&

î

)r

IA \7

PRoToHISToIRE

8r

Dessin des signes rupestres relevés sur les parois gravées de la grotte de la Hache, à Buthiers-Nlalesherbes.

#^W W ulenu!- Or*

aculrhohe, (tbte,,lra,,rtÀ)

Ë

ôu.pe fnub æô otuolp/ a"Enlar'nelPear.r, Ji,anca rtrô

Représertation de la Hache emmanchée dela ! Table d.es Marchands , (Dolmen de Locmariaquer, Morbihan). En réalité cette hache serait une araire primitive traînée par un quadrupède (Musée I-e Rouzic à Carnac).

Remarquer le rapprochemeùt avec Ie dessin ci-dessus.


B2

pnÉnrstoInB ET

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU Pétroglyphes représentânt des animaux relevés sur les parois gravées des rochers de Fontainebleau.

4@*-l***

ffr î aË

HT

PRoIoHISToTRE

83

Cette grotte que La Grotte de la Hache à Malesherbes (r). nous avons découverte il y a quelque trente ans-est assez profonde, 5 à 6 mètres, basse de plafond, très ensablée, elle possède, à gauche de l'entrée, une sorte de table oit l'on aperçoit des gravures rupestres très curieuses, d'un dessin et d'une technique d'exécution qui paraissent inhabituels aux roches gravées du Massif de Fontainebleau. On distingue très nettement le dessin d'un crochet, puis celui d'une hache et ces deux silhouettes fort bien conservées sont entourées d'une série d'encoches sur le rebord de la table de grès. Il est d'ailleurs probable que cette < hache r supposée, est un soc de charrue, comme nous l'exposons plus haut. La Roche Vibert et la Roche graYée du Cul-de-Chlen. - Le premier de ces auvents présente une collection de signes d'une conservation parfaite, c'est un des plus beaux de la région avec celui du naamelon d,u Cul,-de-chien isolé dans les Trois Pignons. Situé au Nord de la bifurL'auvent ( Dresco de Franchard. ', cation des routes des gorges de Franchard- et de Ia route du Carrefour du Saulx; cet auvent porte quelques grafliti modemes; mais on peut distinguer des gravures assez curieuses (tracés digitaux ?). Nous en donnons le croquis relevé par Dresco.

?ÉT

ffi,ï.,

A Larchant.

au Nord du village.

Roches à signes rupestres à la Croix du Pctit-Homme

La Grotte St-Jean. Située au Rocher de Corne-Biche cette grotte basse présente une- table couverte de signes rupestres où l'on remarque de nombreuses cupules et notamment une sorte de rose. En 1949, M. Poignant et son fils découGrotte du chevalier. vrirent une grotte très dissimulée a! Mont d,es Ancêtres, à Coquibtt, dont les parois étaient couvertes de magnifiques signes gravés accompa-

ï

Signes rupestres et leur analogie âvec lâ Croix Grecque (A), la Croix Latine (B) et le s]'rnbole du dieu Taureau (C).

(r) Ces grâvures malheùreusement bivouaqueurs.

ont été en partie détruites par

des


I-E MASSIF DE FONTAINEBLEAU

84

PREHISTOIRE ET PROTOHISTOIRE

85

:\

o\

J" o

o

Y r>-8-'

o o o

/"11

N

Slt goo

o

$A

o

g

o

T

;+i)=t À

Signe relevé à la Grotte St-Jeat (Corne Biche). gnés de figurations humaines ; on y voyait une croix d'une grande finesse d'exécution, et la gravure d'un cheaal,ier fort&nt une élée et uu écu,l'at-

mement de ce chevalier semble appartenir

à celui d'un preux

des

xle et xrle siècles. Sur le plafond de la grotte des raaréckaux, dans la même région, nous avons relevé le dessin archaique d'un homme vêtu d'une blouse sommaire ou d'une cotte de maille, à côté de graffiti plus récents, certains sont datés (!) des xvle et xvlre siècles. Dans son X[anuel de Préhistoire générale, Raymond Furon lait allusion aux gravures rupestres des grès stampiens, <c'est au Mésokthique que Paraît se lapforter la pl,upart iles grauures des glottes et abis de la région d.e Fontainebl.eau obsenés par J. Bautlet, y comfris les plaquettes à che-

urons grattés. Mais M. Baudet qui a longuement et patiemment étudié les pétrogly' phes est d'un avis difiérent ; dans une étude publiée au Bulletin des Naturalistes de la Vallée du Loing (Mai rg5z) il conclut : < Les graaures ow pétroglyphes rnontrent un grand nombre d'exécutions diférentes et d,e techniques distinctes,,, que naus &lons ?u g/ou|er en 5 catégories bien nettes'. 10 Peléolithique moyn f.nal (dncisions profondes rectilignes larfois recouPées de tlensuerses), 20 Pal,éol,itkique supérieur (incisions moins accentuées avec tout un ré!ë/toirc de figures anthropomorphes) , 30 Mésolithique (graaures moins ftofondes et Pl,us ouaertes auec un ensemble de f'gures animaLiùes), 4o N éolithique de lradition Tatdenoisienne (f.gures leu nornbreuses exécutées au grès à incisions larges), 5o Protohistoire (schématisations nombreuses au grès, à dncisdons de seclion curuiligne fl'us étroites que les

La llus grand,e masse de docurnents graphiques se situe au Mésolithique el à lôge des mélaux.

précéd.entes).

v

Figurations et giavures anthropornorphes dans les cavernes ornées de Coquibu découvertes par Jear PoTGNANT

et glavures de BoINvÀu.


86

LE iIASSIF DE FONTAINÊBLEAU

PREHISTOIRE ET PROTOI{ISTOIRE

Nous pourrions ajouter que certaines gravures sont Peut-être plus récentes (cf. grottes de Coquibu) ou bien superposées en palimpseste.

RAPPROCHEMENTS ENTRE LES TRACÉS DES PÉTROGLYPHES DE FONTAINEBLEAU ET D'AUTRES GRAVURES RUPESTRES Comme il reste très diffcile de se faire une opinion précise sur la chronologie des pétroglyphes de Fontainebleau; des hypothèses ont été envisagées pour essayer d'expliquer certaines de ces gravures, notamment Par lâ confrontation avec d'autres gravures d'époques différentes. M. Pierre Noël a publié en 1949 une étude Signes de carrlers fort intéressante (r) sur- les tailleurs de pierre du Moyen Age. De cette étude, il ressort que les carriers extracteurs, les tâcherons et les maîtres

tailleurs avaient l'habitude de marquer de signes conventionnels

les

pierres d'origine. On a relevé à Pierrefonds, à Coucy, à Vaison-la-Romaine des signes lapidaires qui semblent indiquer que chaque ouvrier gravait ainsi les pierres qu'il taillait. Cette coutume est très ancienne puisque les Grecs marquaient également les pierres qu'ils extrayaient de leurs antiques carrières. Les maîtres d'æuvre et les tâcherons avaient adopté des marques qui ressemblent beaucoup à des signes gravés relevés sur les auvents de Fontainebleau; la similitude est Jrappante parfois. Ces signes difiérent d'une grotte à l'autre et M. Baudet, sans préjuger de leur ancienneté, se refuse à les reconnaitre comme préhistoriques. Il est alors permis de se demander si certains signes gravés ne sont pas des marques de carriers. Ces ouvriers assez frustes ne savaient ni lire, ni comPter ; en dehors de leur < marque r de travail, ils avaient peut-être eu l'idée de tracer des quadrillages représentant une sorte de comptabilité schématisée de leur

production.

Afin que cette comftabililé soit à l'abri des curieux et des autres carriers, ils choisissaient des auvents plus ou moins dissimulés, assez inaccessibles aux simples passants, et tout naturellement ils en vinrent à utiliser par coincidence des abris préhistoriqtes où déjà des signes l>l'us anciens, mais d.'une signif.cation diférente, avaient été tracés sur les parois.

Cette hypothèse expliquerait la survivance possible des pétroglyphes, qui en se modifiant ont pu se perpétuer ainsi jusqu'au Moyen Age avec les traditions des confréries de Saint-Roch. Une autre observation lait état de la similitutle des pétroglyphes géométriques de Fontainebleau avec des tracés analogues relevés sur des mégalithes, notamment en Bretagne.

(r) La Pierre, matériau du

passé

et de I'avenir, par P. NoDr-.

@1 + @

A

%Â i><ll

@

Év t>-

@ @

*r

87

J.

 'l+ LT

@@@

\l{

e\t

,

A : signes relevés sur les pierres du châteâu de Coucy (xrrre s.). B ; signes relevés âu château de Pierrelonds (xve s.). C: signes relevés au château de Vincennes. D : signes relevés au Crak des Chevaliers. E : marques de calliers troyens. F: quelquessignes rupestres de Fontainebleau. Evoquons d'autre part les caractères ogam (ou ogharu); ils sont l'exla plus ancienne écriture celtique connue, écriture secrète probablement de tradition druidique; elle s'est perpétuée en GrandeBretagne, Ecosse, Pays de Galle, Irlande du rve au xIe siècles. Des manuscrits irlandais du Moyen Age en donnent la clef. Il existait un alphabet pression de


PREHISTOIRE ET ?ROTOHISTOIRE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU de zo signes répartis en quatre groupes de lignes droites : ces lignes verticales ou obliques se situant au-dessus ou en dessous d'une ligne horizon-

tale ou la traversant (v. fig.). Y a-t-il une relation entre cet alphabet et les pétroglyphes de Fontainebleau ? Ceci reste douteux, mais l'hypothèse mérite d'être examinée.

r" {

.f o

*

I ll lll llll lllll

\\

r+\

èP@

lr$'* @ $,r\t

E

E '! É

j

{

F Caractères ogâln et leur trâduction récente. E

!

a Au cours d'un exposé fait

*"u"léU*"*ique

devant les ( Natura-

"" nous avons présenté des documents montrant de curieuses similitudes avec les signes pariétaux fontainebleaudiens : ro Un extrait de l'Illustration (rB août rg28) évoquant des grottes à pétroglyphes néo-

listes parisiens

rr,

lithiques de l'Oasis de Lirda (désert de Lybie) ; la photographie des parois montre des signes semblables à ceux de Fontainebleau; zo La Revue préhistorique de Janvier r9o8 qui reproduit des gravures rupestres sur les parvois de la. Glotte d.e Ckabot (Gatd), gisement magdalénien ; ces signes sont analogues à ceux de notre Massif ; 30 Signes protohistoriques 5Jravés au dolmen de la Table des Marchands (Locmariaquer Morbihan) dont nous avons parlé plus haut. 40 Découverte personnelle de marques de tâcherons sur le parement des pierres du clocher de l'Eglise Saint-Germain-des-Prés à Paris, et sur des piliers de la cathédrale de Vaison-la-Romaine ; signes analogues à certaines gravures fontainebleaudiennes. 50 Un document extrail du < The illustrq,ted, Londou News )) (Décembre rg4g), montrant les vestiges bien conservés d'une cité Wiking

aux Shetlands absolument analogues aux anciennes enceintes du Massif de Fontainebleau (v. ci-après). 60 Mémoires de la Société Polymathique du Morbihan (1953-54) signes gravés sur mégalithes, très voisins et même identiques à ceux de Fontainebleau. Que peut-on déduire de l'examen des similitudes; sont-elles Tortuites ? Ou bien participent-elles à des formes de communications particulières à certaines époques, mais qui sont devenues indéchiffrables ?

(f":)


9o

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

PREIIISTOIRE ET PROTOTIISTOIRE

PEINTURES RUPESTRES

doublent en certains endroits, contournent les croupes, barrent les canches, sans qu'il soit possible de discerner une intention quelconque quant à leur utilisation. Auprès de ces enceintes on peut observer des terrasses et des entassements de pierre qui font penser à des restes d'habitations

Si les gravures sont fréquentes sur les parois de nombreux auvents et grottes du Massil de Iiontaineblea\ les peintures préhistoriques découvertes jusqu'ici restent rares. A la célèbre Gtotte du Croc-Marin, aqolurd'hui en grande partie détruite, des rechcrches attentives ont permis de fetrouver deux peintures d'animaux superposées de style périgordien ; l'abbé Rreuil el a allirmé l'authenticité et MNI. Baudet et Humblot ont relevé les tracés avec grand soin. A Ia Grotte de la Justice (Boutigny-surEssonne) M. Gadefait a découvert une peinture de bovidé de style également périgordien francecantabrique ; cette découverte a été à l'origine des fouilles conduites par M. Baudet. Une grotte située entre Larchant et la Chapelle a révélé des tracés digitaux peints à l'ocre. Enfin plus récemment M. Angelier a trouvé dans un ancien abri sous roche de la vallée de l'Essonne un bloc présentant une élégante peinture de bovidé sans tête, d'environ 3o cm.

LES SÉPULTURES Les sépultures et débris humains recueillis sont également rares. Le travail de P. Doignon sur la n Préhistoire du Gâtinais lontainebleaudien r donne la liste des résultats acquis par les louilles menées jusqu'en 1937. Pour Ia plupart ce sont des fragments de squelettes aPpartenant aux périodcs néolithiques et protohistoriques, ils sont accompagnés de mobilier funéraire; aucun vestige humain des périodes antérieures n'a été découvert.

Des stèles funéraires protohistoriques ont été retrouvées à Melun, Avon, Paley, la Rochette, ainsi que des cachettes d'artisans de cette époque.

LES ENCEINTES DE PIERRE En louillant le ùIassif de Fontainebleau, on remarque que les sites à pétroglyphes sont parfois entourés de sortes d'< enceintes r. Ces murs ont des Jormes variées, ils sont constitués de pierres superposées sans l'addition d'aucun ciment et ressemblent aux possédant des auvents

murets qui padagent les pâturages dans les Causses mineurs. Ces r enceintes rr sont très visibles à Coquibu et aux Trois-Pignons, on en trouve également à Nanteau-sur-Essonne ; mais il faut, malgré tout une certaine habitude pour en déceler le tracé. Ce dernier est assez déconcertant car il ne semble suivre aucun plan déterminé. Les murs se coupent obliquement ou bien à angle droit, escaladent les Pentes, se

9t

ou d'abris. La plupart des murs sont formés de blocs entassés, mais quelques-uns sont consritués de deux lignes parallèles de pierres levées que l'on pouvait remplir de blocaille. Une des enceintes les plus remarquables est circulaire comme si elle entourait un camp retranché (Àchèr€s).

Mur

d'enceinte

Les

anciens de Milly connaissent ces ( enceintes r ; une tradition orale veut que ces murets aient servi de limites de pacage lorsque les paysans se retiraient dans les landes avec leur bétail, lors des invasions. Et l'occupation étrangèrc a périodiquement ravagé ce pays depuis les Normands jusqu'en r8r5, r97r, rg4o ! Mais autrefois on pouvait sans doute cacher plus facilement le bétail. A l'époque contemporaine, de nombreuses voies de communications sillonnent maintenant de toutes parts le Massif de l'ontainebleau et rendraient illusoires de pareilles précautions.

L'explication du tracé des < enceintes, n'est pas vraiment satisfaite par cette hypothèse, car des fouilles méthodiques entreprises à proximité de ces murs ont révélées un important matériel néolithique notamment des silex taillés campigniens et des débris de poteries.


GEOLOGIE

93

les grès, raainant les aa.Ilees. Ces conceptions reproduites par Dunet attribuaient à ce déluge une action sutite : <On trouue, au fond des sillons gigantexTues creusés d,ans Le sol, de la forêt, d.es diférences de niueau de

cÉor-,ocrB < Ce fays-ci était le fond' d'une n er, il' 1t larcît encore, du sable pa out, des écueils, dhastés, des falaises rongées, des rocs minés par la base aux'issues d'égorgeantes, des traînées d'e blocs qui marquent le lit des cou/înts :

eq.u

retirée,

il

est resté un dése, blanc

^,OOt.r,orr".

Les pittoresques chaos de Fontainebleau, les ( déserts ) de sable et de srès. l'àspect dès reliefs, frappent l'imagination du voyageur qui traverse ie Massif. Notre curiosité est piquée au vif par la contemplation de ces paysages souvent bizarres. L'ôbservateur est amené à rechercher ce qui, àa.rs i" temp. et dans l'espace, est à l'origine d'un aspect si p,articulierL'histoire-géologique du Massil pose plus d'une énigme. uUn éd'if'ce qui n'est pas"encori terminé r, écrivait le docteur H. Dalmon en r93z Le Âpéléologue E. A. Martel, venu faire une campagne de six mois en lgro

drn. ,,oit" n'ont

MassiJ, afârmait que

pas encore

fni

nles

grès de Fontainebleau, ce?endant,

d'exciter Ia cwiosi,té et d'erercer la sagacité des-géolo-

gues.Les frobtèmes de leur oigine, de leu/ srructure et de leur morphologde 'sont loin â'êtue résolus t el en conclusion .-. ( toût n'est Pas dit encore sur ce

qui

I'es

concetne !

>.

ôéià au xvrr" siècle les savants étaient intrigués par-l'asPe-ct pârti-

culiei du Massif de Fontainebleau, et cherchaient à en expliquer l'origine' En ry74Ia découverte des cristaux de la Grotte de Belle Croix suscita n,r"lno". tra",tnx. Buffon et Bezout s'intéressèrent aux sables mains de Éontàinebleau. Cuvier en rSoq pensait qu'un cataclysme, un déluge, avait sculpté les grès bordant le! platières, provoquant un réseau serré de vallées, de crêtes et de plateaux plus ou moins étroits. En i8zz paraissaient les prèmiers travaux sur les poudingues de Nemours. Lei études géologiques se multiplièrent; en rB43 de Melleville présenta la théorie duiaire qui fut abandonnée (Elle devait être reprise àu xxe siècle.) En 1856 Hébert détermina les anciens rivages de la

Mer Stampienne.

plus rle 70

m;

qu'on se re|résente, si l.'on peut, ce que d,etaient être des

lorrenls qui aaaient de pareilles inégalités d.ans leur l,it. . , de uastes tour. bill,ons se plod.uisaient affiuil,lant les terTes de tous côtës ... Des masses

de l'aqueduc de la Vanne, frappé par En :186$ Bet'grand, l'ingénieur -sèches de Fontainebleau et le parallélisme l'orientation dàs vallées anoarent des crêtes de rochers, concluait ainsi ses observations : Un ,,'i,,llent touranl d eau. unu d.e I'Esl, a oiolemment érodéle Massif , disloquant

d,'eau s'éfanchaut par-dessus les montagnes de la Côte-d.'Or doirent, forcé,nent, suiure cette rnalche et c'est bien par l,à que se sont d.éuersés les couyants furieux qui ont modifé si profond.ément Le rel,ief d.'une paltie de l.& F/&nce-.Les eaux bientôt calmées déposèrent auant de disfaruître Le dtl,tvi:dl;r-... en se retirant, laissèyent d'abord à sec les hauts plateaux, puis s'écoul,ant far tous les sillons gu'elles auaient creusés, se concent/è/ent enf.n dans les plus profond,s de ceux-ci et y.fonnèrent d,es fleuues gigantesques qu'entretiwent

à l,'état fermanent, les plu.ies extrêmemenl

uiol,entes qui tombèrent à la suite.lu cataclysme clilutien, leruJant un Long eslace de temps. > La conception romantique d'un pareil cataclysme ne tient plus devant

les observations récentes. Le géographe O. Bané étab\t un processus plus rationnel de la sculpture du bloc bellifontain ;la théorie des causes

lentes prend corps avec Douvillé (1886 rB93). En 1873 Chouquet étudiant les tufs de la Cel,le s. Sei.ne y découvrait de précieux docu-

ments paléontologiques. En 1875, date de la parution de la première leuille de la carte géologique du Massif, Daubréc proposait son étude stratigraphique et paléontologique de l'Oligocène. Une série d'études apparaissaient : Lapparent (r883), Lambert et Doigneau (r884), Dollfus (r8B5). Janet en r89.1établit le rôle des ciments siliceux dans la formation des grès et Desmarets en rgoo formula des hypothèses srr les desquamations folggonales. Ces travaux furent complétés par Munier Chalmas et Pierre Termier (r693-r899). Au xxe siècle les idées se précisent, de nombreux mémoires paraissent : Le Relief de la l"o/êt de Fontainebl.eau, Barré rgoz, Etude dè Cayeux : Slntcture et Otigine des grès, 19o6. En rgro le grand spéléologue Martel (déjà cité), parcourant la forêt, est frappé par I'aspect de certains rochers bizarres en forne de pérloncules, d,e matmiles de géants, de rocs percés et par l'existence de véritables goullres (Clairbois, M almontagne). Il afiirme la présence ancienne de coutants d'eau érosifs qui auraient donné au paysage son caractère à peu près actuel ; il rapproche le faciès gréseux fontainebleaudien des érosions karstiques qu'il connaît si bien. Mais Dollfus conteste les théories de Martel, il reprend celle des actions lentes, qui s'oppose aux courants balayeurs, aux ( cataclysmes hypothétiques r. D'ailleurs la thèse du rr violent courant d'eau l est coniredite par le relief même du MassiT de Fontainebleau. Il y existe, en efiet, une ligne de faîte, transversâle, coupant les crêtes rocheuses et les vallées. Cette ligne axiale se dirige du Sud vers le Nord, de Recloses à Ia vallée de la Solle, son altitude varie de v8 à r44rr (point cubninant cle la Foftt à la Ctoix d'Augas). Ce relief utilisé par la Route Rozda voit s'ouvrir, de part et d'autre de son axe, des vallées profondes de 4o à 6o m : par


f

cÉoLoGrE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

94

à IEst, gorges de Franchad à lOuest Son iàee a'un châieau'd'eau inondant er 'reusant les

exemDle solgcs du Houx

:i;;ii:;'"";;iù;l Sa présence s'oppose également à.la conreption "ïùË"t ""-i"ai."laires d'Est à l'ôuest ll restait l hvpothè'e de ;il';J;i;;;;;lu"i"v."' -J epoq"" oîr celles-ci avaient une très. grande irii"r" i"ii""ii"iË de véritables ""Ë

T

à

l'Ere Primaire,

95

Cqtbonifèrc. Cette chalne a été arasée par une lente permien, à restait une

-au érosion et à la fin des Temps Primaires, au vaste pénéplaine.

créant localementiffi;; ;i ;;;-;ÀnJ" t'eqo"tt"", renouvelés' Nous avons pu souvent mais épîé-è.es, t"." ;;;;;;1. .rôa.z réPéter à une très- petite échelle

." phéno*ène se ;;i;;;;";;; pluies à;;..t; ;i-ï;à""ïioi' Ëig"on. et à MalËsherbes, après delortes. d'écoulement par les eaux à;;;;;.- i". ;"i"es te-p"o.uiret. dessinées l;tt"ieni â" "eritabtes ' oueds " a' Iit bien déterminé' ;;t-:;;i", en quelques minutes lË"r"ttï*Ï"tÀ "#"x J" ptus d' o'8o m de profondeur " du Quaterglar-iaire' et'courtv étudient ies actions V;; ;;j; géolonaire. Diimon essaie en 1932 une synthèse des connaissances giques (travaux de I A. N V. L).

' b" ,tt-br"or", -Malherbe,

études sont entreprises

par MIle Alice Fée' Paul

Furon et Soyer.

éta blit la " Thrctrc Ërr' ro rt Urt. elimen publie sa thèse remarquée qui nous en ParlProns géologues les ; dunairr i maintenant admi'e par tous plus loin. le,Bas'in I)eouis to58, les lorage' petroliers profonds entrepris dans pnlques' stra lsra t renseignements de Pàris foirnissent de nombreux géoaux permettent qui paléontologiquàs et iiirra"*i"""". tecloniques

considérables dans leurs recherches' l.'-,".â'âccomolir '"it'a-oJiàoi, deiprogrè'et"i"nt dont 6r en. Forêt de. Fontai'éalisés, "Àl[iui"t granitique paléozoique socle Ie atteignaient eui ;;;;b;iie ""bË;;, srrr leouel reDose tout le Bassin de Paris' "-'P:'il;;;;;;bii" to57 clans le Bulletin des Naturatistes harisiens "n Histoire et Bibliographie des recherches t" rt, lN.'S. t? iasà. de Fontalnebleau rr suivi en 1960' dans iÈài"gtqi* â""1' te tllassir géolog,iques nouvelles sur les (( Données i" -eî" bulletin des de France rr' I'Ile profonds de sédlmentaires faciès --Ën-rqos M. Ceorges benizot pst chargé de réviser.la c.arte géologique r/5o oooe rF;iil""" d" F;"1tin;b1eau et de Château-landon) à l échelle de. t^ de l lle de la sur monographie il.""t" il;;,;;;lo;;-t" ^G.éologie que * Saisf.."."it tfi g".tin Parisien de SoyJr ei Cailleux (Collection lr ", lês orrûâees fort intéiessants de F LapParent (1964) et i.l "p.-àài * L. Ë.i*u"ut trq68) "ur la Géologie du Bassin de Paris' li

connaître Ia Toutes ces études permettent maintenant de mieux Fontainebleau' de Massif Ie concemant géologique tti.toi." lorr"o" de I exio.er'en la simplifiant dans ses grandes lignes Ë..?u"tt "-N,j,r""ù"*ii'de Fontaineblàau aPPartient au ' Bassin de Paris"' cuvette qui s'inliéchit vers la Mer; elle est remplie vaste une ert Ce-Bassin

ir. ot" ep"t."ut considérable de sédiments qui ont recouvert Progressocle cristallin' iivement "^ï"î""f"le. vieux ete f"rmé par la chaîne de Montagnes hercyniennes' surgie

t77a -

J

"/orte pz,r/r"i&c4;a2az

7n

-laguz,

É",t';.teLe Massif de Fortainebleau dans le Bassin de paris schéma des prircipaux afleutemedts (D,après Lapparent).

Hlstoire géologlque du Masslf de F.ontainebleau.

Nous com_

- chrétienne. mençons notre Histoire 23o millions d'années avant l,Ere

On a proposé d'établir la chronologie de l,évolution géologique par


LE

96

cÉol.ocrE

MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

comparant lerrrs

Dlusieurs méthodes, toutes approximatives ; c'est en les formations stratigraifiii;;' q;;1"; "h"r.h"u* oni essayé de dater nouveaux permettent de travaux que dés nhioues. Au fur et à mesure qu'il faut s'aperçoit on établis, diéments 1". ;;;i;ôl"r';;;; -oàifi.t

t"""""i-

étudiées.

""S-""t"r

97

de nombreux matériaux détritiques, notamment des sables provenant du Massif Central.

les durées précédemment attribuées aux périodes

I'Ere SeconLe Bassin sédimentaire de Paris se constitue à partir de régresser' y et transgresser l'envahir, vont mers de rlaire. Une série pulssânce' en et nature en déposant chaque lois des sédiments, variables et s'apgol{e Le Bassin Parisien Jorme une cuvette, qui dessine un exondés : r'\tenl qui périphérique' ,r,,I" *. d". bastions cristatlins oeÛx e Ard?û Vàsg,s' Mo'uin' cenlnl MassiI "ù"iî eiî"rirrir, Le Seuil du ti"ii"'.ep"t""," l"'' Ma"it"'ur la ''arle des affieurements: rhodaIe Sillon prolongeant dernier Seuil, de la Saône, ce iiiio, considérable masse "it en une s'accumuler vont ;i",t'l;; ;;i;"tts -en ElLe attcint environ 3.ooo m au Centre du Bassin' à Cou,tgiuaux accentuer le Iléchisses;i;":;i ]\i;t;". Ùn" futeitl" épaisseur va encore Au cours des subsidence' de phénomène le c'est ; lï"i à"-r" concentriquement' ""t"ite sédiments vo.t se déposer Ë?Iiàa"t g?"i"giq""t'1". se sont accumulées les roches du Petmo Secondaire I'Dre Pend.ant r";r;;;i; à zoo million' d'annéet;, du l/a" {:oo à rEo) du Jura'"iqvs ltro à t.Io), du afttacë (tzo à bo environ)' PaleoP"ndunt lu p.emière périod.e cle I'Ere Tertiaire, c'est-à-dire au envafois' maintes mer' la d'années)' (zj ions mi o,i.o"e

"c"À'"iîi le Bassin Parisien, avec des amplitudes variableq de. transgreshit -fhan' a" régrcssions, marquées pàr les dépôts successifs dt ,lon. Cuisien, Lutétien, Bartonien, Lud'ien ipn eà)n, "t ""rli", l'Oligocène Pcndant la seconde période du Tertiaire' c'est-à-dire calcaircs de rrlrrrée rt mill. d annéetl. 'e dépo"nl cprès les a'si5ec (blan'hes' tuptogup'"uses r""n"'n"t rrailr r-"naot i"r,i-r1"""'., à. a-s"' "va:r c lac un ue ion'tit imperméable ;i;;;iii''"";;j -r 'e le' calcaireq de Brie "" à:"àu 0.u.", qni ' ".'é.h"nt ie'u appa'uit'e partie supérieure (Sannoisien)' meuliéri.és à ieur"n

vient une Nous sommes à 3S millions d'années de notre Ere' la mer Stamfienne' Mer la c'estFontainebleau, de d";;;; ;it ;;t le""Massif de !'ontaine Non seulement cette mer recouvte la totalité du Massif reculs bien au-delà avec une série d'avances el de

ur".",-À^it

"ir".;etend Le c'héma de la page o7 en précise les rivages i" îtii"-u*pri,ode. j;lilr;;;iq,,i * ae.'in' ainsi pi'se par le Nord de I orléanais' ï".il.

une CËalon-s.-Mame, contourne 1'Ardenne et lecouvre vers remonte rivage Ie l'Ouest f" tselgique actuelle ; vers

W"ito"t., Ioigny.

r.".à" o"ii*î" À"g" .ont;;e tî;;.';

Iargement Ie cotentin et Ia Bretaqne avec

de Caen et la région de Rennes Le ;"#?;i;;i;.;-""'. i" rr*i'" ensuite plus au Sud pénétrant clans le

littoral stampien se retrouve

Bassin d'Aquitaine. lagunes Dans la partie méridionale du Bassin Parisien un complexe,de i..urs ttuuiatiles nntraineht v..r' la Mer Slampienne

",;i;"pii;;t;;ilef

Rivages moyers approximatifs de la Mer Stampienne. En grisé : Mer Stampieone. Hachuré : Lagures

A la fin de la Période stampienne la mer se retire. Les sables sont exondés et s'accumulent sur une épaisseur d'une cinquantaine de mètres en moyenne, ayant comme soubassement le calcaire de Brie. Les actions éoliennes peuvent alors s'exercer sur leur surface nue, modelant des séries dunaires séparées par des vallées plus ou moins étroites (analogues aux lettes ou lèd.es des Landes actuelles). Ces vallées sont nombreuses dans le Massif et caractérisent le paysage

fontainebleaudien. Elles sont presque toujours tsèches>, c'est-i-diie qu'on n'y rencontre aucun cours d'eau actuel, ancien ou fossile. Dans les chapitres de sa thèse consacrés à la théorie dunairer Melle Alimen a établi une comparaison entre les anciennes dunes de Fontainebleau et certaines formations analogues actuelles et vivantes, notamment sur Ies rives

du Lac Tchad. Si nous observons l'orientation des dunes de Fontainebleau nous


GEOLOGIE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

98

Douvons remarquer que I'orthogonale (perpendiculaire à la ligne de i'ai.i Àt i"n.iÉl"-"ttt Nord-Suâ, alors què celle des dunes littorales i"i",ju"r iC"i"tti", Vendée, Gascogne) est àrientée Ouest à Est, direction que le vent avait un régime général It ftut à" "oppo.àt "u"iâo-l"t"t. Nord-Sud au moment du retiiit de là Mer Stampienne ? Mais I'on- peut houle ol""*"i ee"f"-""t que les houles dunaires littorales (comme lasuivant fioula" a" Ï. -"tt se maintiennent parallèles au rivage marin en olirs ou moins lei changements de direction de ce dernier : ce qui perIn"t1àt a'""prlqoer ce-rtaines variations dans 1'orientâtion des crêtes dunaires f outainebleaudiennes. Au sommet des dunes se constituent les bancs de grès formés de saùie aeeloméré par un ciment siliceux (parfois calcaire) (v' page rrr)' interdunaires, le sablè instable est entraîné par les ftfrir a"Tt i"t ""U'ees pt,tui"t.. de ruissellement ; les franges marginales de la table de "ru* giJs, i"tO"ni le soutien arénacé, dominent en porte à faux ;.elles se âi.too'o"nt et basculent se fragmentant en blocs qui recouvrent la,pente

dunaires. C"'est ainsi que se sont formés leschaosde grès' peu apparentes (surtout vers le Sud du. Massif)' sont Là où les dunes les onàulations de sur{aôe ont été faibles. (Il semble que ces ondulations

..tfui r" àut -"tt"s

un relief inversement proportionnel à la vitesse

J""

de

"iÀ-t"""t""t a" la tr{er Stampienne.) En d'autres termes, lorsque la mer se i"ti.it des t"iioit i"pla"*""t (à l"échelé géologique)- les-dunes présentaientdunes Les des Couleu,vreux) Régiôn (par exemp'ie i"li"t, p"o' qui devren""""tttoés' forment des platéaux aux ondulations faibles' de cettà région

plus ou moins étendues Par contre, dans le Centre du Massif, les platières sont plus étroites.

iiii a"t ""1rtouaru,

Nous sommes arrivés à z5 millions d'années avant notre Ere' tn a" ibtigo"eo". Les collecteurs du Massif Central déversent les sables if* eiôo"tt. IIse forme au-dessus du Massif de Fontainebleau et bien iu-à.ie, Nord et au Sud, un immense lac d'abord d'eau saumâtre' "" : C'est le Lac de Beauce qui s'étendait de l'Aisne à la Loire p"i. à"it"" actuelle.

sédimentation dans le Lac de Beauce donne un calcaire lacustre oui ne subira aucun plissement (assise de l' A quitattr'ez), mais par endroit la Rolande i--"i. à"t meulières en surfacà. Dans la région de BeauneI'origine des à qui seront argiles et des i"i." â" S""""" aéPose des sables

ia

"ii

molasses

du Gâtinais.

d'années environ) la température- s'abaisse' tectoniques s'amplifient Les plissements alpins s'achè-

U*ee"" (zo millions

t"" *oou"it.nti -f:a"""tst"

de volcans, la mer continue à se retirer' ," -À" "orit." (Miocène'1 le Bassin de la Loire. (nouveau """f aeU"t àu Néogène

collecteur des rnatériiux détritiques du Massif Central) se séPare Progressivement du Bassin de la Seine "- N."t à ro rnillions d'années et nous entrons dans la Période Manche ""À*.. Pli;;;;, it -"r t'"tt retirée du Bassin de Paris et de la Tamise' la et le Meuse afluents comme reçoit ancien Rhin I-" ."t""U"

99

Nous voici maintenant arrivés au dernier million d'années avant notre Ere. C'est le Quaternalre: l'homme apparaît. De grandes variations climatiques vont entralner un refroidissement considérable de I'Europe ; toutes nos montagnes se couvrent de glaciers et les plaines se trarsforment en tound,ras, On dénombre pendant la première période du Quaternaire, c'est-à-dire le Plélstocène, quatre glaciations : celles

de Gïinz, Mind.el,, Riss et Wdinn séparées par des interglaciaires. Mrs. Bouex et G. Courty (bulletin de I'A.N.V.L. 1932, XV) ont particulièrement étudié les actions glaciaires du Pléistocène ; ils émirent l'hypothèse de courants d'eaux sous-glaciaires creusant des cannelures, drainant des graviers, érodant les grès, produisant des moutonnements, des cavités en gueule de four, des virgules d'arrachement. Mais A. Cailleux nie cette action glaciaire directe, il attribue ces formes d'érosion à des cas particuliers de solifluxion sur les argiles et les sables, de cryoturbation sur les roches dures, et d'efiets mécaniques de glissements de terrains durcis par le gel (actions périglaciaires). Il est probable qu'aux périodes de grands froiG le sous-sol gelé en pernanence devint imperméable comme les sols sibériens (les tjàles) ; mais aux périodes interglaciaires, le réchaufiement permettait une inûltration des eaux de ruissellement provoquant une érosion plus active. Environ g.ooo ans avant notre Ere, I'Age du Renne se termine au

Tardiglaciaire

;

nous entrons dans

la Période Holocène. Le climat

s'est réchaufié, les glaciers reculent abandonnant leurs moraines. Sur les plateaux se dépose le læss, terre sablonneuse et argilo-calcaire d'origine éolienne. Le paysage du Massif de Fontainebleau devient progressivement celui que nous connaissons actuellement.

Pour nous aider à résumer l'échelle chronologique des dépôts sédimentaires à partir de l'Ere Tertiaire sur notre Massif, nous pourrons garder présent à l'esprit le tableau schématique de la page suivante. Les sondages profonds des Compagnies de recherches pétrolières ont permis de retrouver l'ensemble des couches sédimentaires accumulées sur le socle hercynien et de mesurer leurs puissances respectives. De la profondeur à la surface on trouve en moyenne sous le Massil de Fontainebleau: 538

m de Permo-Trias

;

457 m de Lias ;

r.or4 m de Jurassique ; 99r m de Crétacé ; zoo m de Tertiaire et alluvions quaternaires. Soit 3.2oo m de sédiments. Le socle paléozoïque est formé d'un granite noir et rose,


ror

LE MÀSSIF DE FONTAINEBLEAU

GEOLOGIE

TÂBLEAU DES PÉRIODES DU TERTIAIRE ÀU OUATERNAIRE (la chronologie en reste très approximative)'

l'aspect typique du Massif de Fontainebleau, il est étendu en un triangle ayant pour sommets Melun, Etampes, Nemours ; mais à l'extérieur de cette région homogène on trouve des extensions, des prolongements plus ou moins discontinus qui sont :

roo

actuelle (. Holocène { Période oIJATER-\AIRE I f Du début du quaternaire d années),i. Pleistocène ) qu à la derniere glacli {r-mrllion ' avant notre Ere ( au clébut cru r' I

!Y:*l "

NÉoGÈNE

\. (

Pltocène

(dùrée 20 mitlions /o lttocène

.l annêes)

{

I

Erosion du Massi{ exondé cailloutis fluviâtils.

i Draina8e et déPôt des sables I Sologne et de Lozère

Aouilanien Calcaire lacustre Tiearrce etMollasses du

.

TERTIAIRE

biek derntère trânsglession maÉne. Sables et grès de Fontainebleau.

Sannoisien l\far')es et de Brie.

ÉoGÈNE

(durée -35 millions 11':rnnées\

i

Ludie?t calcaire de champign

Bavtonien I Lrtétirn \ 'lCuisien I lSParnacien / \ Thanltien \ I

.

Eocène

,*

I

Régressions

En parcourant le Massil de Fontainebleau et en observant certains aspect; du paysage, nous pouvons retrouver les témoignages des dernières

toilations' gÉofùques àont nous venons d'esquisser l'histoire, celles oui sont oroihes àeia surlace. Aux cotes les plus élevées vers rr9-r35 m Yiennenl iooi i.n'.o"t.on" d'abord les assises du calcaire de Beauce puissance les couches de grès, puis les sables d'une "n.oit", ""-a".to"s de 4o à 6o m movenne Ï* U-.t de grès à la partie supérieure du sable se rencontrent à la cote -- rao (Belle Croix) ou r28 (Recloses). m iouJ i.'t"ur", ttgne I assise du calrai re de Brie au niv ean moyen de 76 plus complexe.localement' réalité il est en mais é est te s"ne-a!e"éral, olus uarié. Le ùo* nineU ofire la coupe la plus caractéristique r1e la "t .r.'."iri"" des assises stampiennes ; unà laune Iossile existe dans les couches --Pi;; infédeures.

;

Sud en amont de Sou?pes on ne rencontre plus d'affieure-

stamPiens. ments -

ÀitueUenient ces ameurements stampiens (sables

et

e

transgressions mannes

1.

grès) forment

le Bois des Quatre-Piliers.

Àu Nord: De nombreuses buttes témoins et au-delà de Paris : Survilliers, Mont Pagrote en Halatte-Buttes de la Goele. A l'Est: la Grande Paroisse, îlots près de Provins, de Sézanne, de

Montmirail de Pont sur Yonne et Brie Comte Robert (Etude de fA. N. V. L. Mai 1964).

Gâtir

Slam

Ollgocène

Vers le Sud : les deux rives du Loing jusqu'à Château-Landon, Foljuif, Poligny et près de Sceaux du Gâtinais. On y rencontre aussi les buttes témoins de Trin, de Dormelles, vers le Sud-Est, à I'Ouest l'extrême avance, de l'affeurement stampien se situe vers Puiselet le Marais, Méréville, ChalouMolineux, Dourdan, en Forêt de Ranbouillet, Neauphle,

Le Srelrprerv est donc l'affieurement majeur du Massif de Fontainebleau. On y découvre peu de sédiments calcaires m,arins et peu de fossiles. Il existe seulement quelques intercalations de calcaires m arins à Larchant, au Puisel,et, à la Ferté-Alais et à Daraaul.t. Les sables de la région d'Etampes sont fossilifères (on a pu y dénombrer environ deux cents espèces de mollusques lamcllibranches et gastéropodes). On observe aussi parfois des calcaires d'eaux douces et saumâtres interstratités dans l'épaisseur des sables (Daraault, la Padol,e, ta Palis) ; ce sont les témoins de faibles variations littorales au cours des régressions et transgressions de la Mer Stampienne.

Survolons le Massif de Fontainebleau pour comprendre son aspect actuel :

Au centre, entre la Seine, Ie Loing, l'Essonne et la Juine, on remarque de nombreuses oal,lées sèches parallèles, séparées par des crêtes ou des plateaux plus ou moins étroits ; ils caractérisent le paysage bellifontain : C'est l'ensemble des lormations dunaires dont nous avons parlé.

Au Nord, la vaste Plaine d.e Bière s'étale à une altitude de 7o à 8o m (8r m à Chailly) c'estle Pays briad,. A l'Est des coteaux boisés dominent la Seine, bordure des calcaires d,e Brie (niveat moyen too m). A l'Ouest, Ies Plateaux d'Etampes se soudent au Pays d.'Eurefoix oï se terminent les dunes tertiaires dont les r vagues

r

successives

iont

de

plus en plus espacées;elles changent même d'orientation. Au Sud-Ouest et au Sud les plus importantes dunes côtières de la Mer Stampienne forment les reliefs bordant à l'Est le vaste Plateau de Beauce, jalonnés par Daraault, Saint-Pierre-l-Nentours, le Pwiselet, Larchnnt, M ale sherbes. Dans cette région le Calcaire lacustre de Beauce, s'étend à l'altitude


T-E MASSIF

cÉoloGrE

DE FONTAINEBLEAU

r03

COaBEiL afi&la ,lt

{-3--

r,4t

&u/rc

Ca/aàt laaueL

hlaml.th&/

4!44

.t

Lodtto7a./

.J

I.lELUN

'J

d. Jozd.

dt9drôauk

PI"gr. CA"ri. /"2!ttr2,

LQzi"

(.r"r,,r;tt-r.l

ùl: ".$

-sa

3 Coupe schématique des teÉaits du Massif de Fontainebleau'

moyenne de r28 m, en un vaste plateau fertile aux grands horizons sans arbres, dans la direction du Sud et de I'Ouest.

Le ( Golfe de Larchant ,t. Au Sud une dépression se creuse vets un centre appelé le gowfre, prolond de 4 m (à 66 m d'altitude) ; on y-trouve

un petif àfûeurément de calcaire stampien inférieur riche en fossiles' L'ensemble clu n Golfe de Larchant r se découvre lort bien lorsqu'on domine le petit bourg, vets Ia" Ferme du Chapilre ; cette- région a été étudiée paiBouex, Denizot et Mademoiselle Alimen. Ce demier auteur voit da cette dépression le résultat d'une érosion de ruissellement très tôt commencée sui la plus haute dune des sables stampiens, qui devait exister en cet endroit, créant par son intensité et sa régularité une véritable inversion de reliel, entamant les sables jusqu'à leur base' En allant plus loin au Sud de Nemours, on constate que les grès font place aux poudingues sparnaciens (cote 54 m à 6o ml-nous.en parlerons plus loin.'Vers Châteàu-Landon, le traaertin de Champiguy (I:ldien) àrrr,or"" ,r"r, la cote 6o m I'étage Eocène ; c'esl tn calcaire dur, siliceux, diaclasé qui repose sur des marnes infragypseuses.

Holesherbes

"29!t' Lo.chonlg

.,

Nemours

raic.

$,,*,

Topoglaphie schématique des ( rochers n de Fontainebleau.

Maintenant que nous avons vu les aspects du paysage d'ensemble ressortissant à l'histoire géologique, nous pouvons examiner plus en détail les divers éléments de ce paysage. Les Monts : Le vaste plateau des calcaires de Beauce, attaqué par l'érosion en maints endroits, a été démantelé et en certaines régions il a disparu. Parfois il ne reste à son niveau que des traînées de cailloutis. Lorsque la roche calcaire subsiste au-dessus des affieurements stampiens elle forme des îlots tabulaires dominant des pentes rapides s'adoucissant à la base; ce sont les Monts: Mont d.e Fay, Mont Saints Pères, Mont Girad, Mont P.ierreux, Mont Moilhn, Mont Me e, plus ou moins raccordés avec le plateau initial, quelquefois isolés au milieu de


LE

'o4

MÀSSIF DE FONTÀINEBLEAU

r05

GEOLOGIE

plaines sableuses: Butte Saint-Louis, Andart, Haut fl.ont, Malmontagne, Te te blanc el Terlre noir de Soisy-

,9âhe-

La table de grès, lorsqu'elle af8eure, constitue à Les Platières. - plus ou moins vastes, retenant les eaux de pluie son tour des plateaux dans de petites cuvettes ; ces plateaux rocheux ont reçu le nom de ptaldères lou Pl'attières) ; la table de grès mise à nu apparait bosselée, plus ou moins dénivelée, sillonnée de diaclases, percée de trous qui permettent à l'eau de s'écouler vers les sables sous-iacents. Le grès étant imperméable, sans ces fissures multiples, les eaux formeraient de vastes màrais. Dans certaines régions oir la table de grès est plus homo-

gi4t/4Je)

gène, des mares subsistent ainsi que de hautes tourbières (mares aux fées, atut couleuoreux, d.e Franckard, de Bul'oup, etc...l.

,!*r!".

La table de grès se trouvant au-dessus Les chaos de rochers. par les aallées sâcàes qui sont les des masses de sables est interrompue anciens espaces interdunaires. Ces vallées sans cesse élargies par l'érosion ont faci[té le soutirage des sables qui les dominaient et la table de grès en bordure de platière s'est trouvée placée en pode à faux ; elle s'est diaclasée, puis iragmentée en blocs instables. Ces blocs en basculant se

sont accumulés les uns au-dessus des autres sur les pentes, suivant les mouvements de leur support sableux et cherchant un profil d'équilibre ; Ainsi se sont formés les chaos si pittoresques de Fontainebleau' Iæs roches par leur accumulation protègent la pente des sables, ce qui

ralentit les phénomènes d'érosion.

Parfois la platière attaquée de toutes parts devient étroite ; à certains endroits même elle ne forme plus qu'un chaos derochers allongé présentant une arête et des pentes apposées. Ce sontles Monls Rochettx ott < Rochers >: Cassepot, Boul,igny, Canon, Saint-Germain, Long-Rocher ' el'c...

En bordure de platière le soutirage Les grottes ou ( chambres - souvent des vides entre les blocs du sable et son écoulement ont".laissé

rocheux, les plus importants forment des couloirs, des labyrinthes, des auvents, des galeries et des Srottes appelées chatnbres. On remarque que les grottes leJplus vastes existent sous la table de grès encore en place ; les âutres grottes, situées dans les chaos, sont étroites et de faibles dimensions, en général. Ces < chambres > présentent cinq principaux types de formation ou d'aspects. La caaerni ouaerte type Béatrix, Ancien Cavachelin, Abri des Francs, le portail est dégagé.

cauerne-grotle plus fermée : type Augas, grotte des Brigands, Sorcières, Ma1èiherbei, Coquibu. L'entrée est généralement basse, étroite. Lt caaerne-.fissure : t]'pe grotte des Deux-Chasseurs à Milly : suc-

La

cession de couloirs ou de galeries étroites. L' abri-faux-d.ol'men .' simple roche couronnant des pieds-droits incrustés

naturellement.

L'âuvent.

Simple cavité entre plusieurs roches en équilibre, sans

graade profondeur.

Chaos de grès.

Les Plaines, Les Vallées closes, Les Canches et Cirques d'asLes anciennes vallées inter-dunaires, travaillées par l'érosion se

sises.

sont élargies en <plaines> : Chanfroy, Ahrernonl, Bas Bréau, Mackerin,,,, etc. sur lesquelles le sable a été entraîné et mélangé aux cailloutis calcaires, il s'v est répandu formant une suriace à peu près horizontale. Les plus étroites de ces vallées qui lorsqu'elles sont entourées presque partout par des platières ou des rochers dominants, semblant ainsi ne pas avoir d'issues, sont nommées Vqllées Closes.

Souvent les sommets des platières sont sinueux et il se forme par rapport à leur axe longitudinal de petites vallées perpendiculâires en pente rapide débouchant vers les anciennes vallées interdunaires qui longent ces platières : ce sont les cartcrrs. ParJois la canche n'a pas de débouché, il se produit alors une sorte d'affaissement du terrain sur la surface môme de la platière, c'est ce que l'on appelle tn citque d'asslse. Ces cirques ont assez fréquemment une forme ovale ou circulaire (Coquibu, Cirque de la Patrie).

Croupes en downs. Les chaos de !-ontainebleau ont souvent un - sur croupe convexe. C'est le gabarit d'ébouépanouissement en éventail Iement en d,own ; ces chaos lorment des saillanls flanqués de ravins (

Suite page 111)


LE MÀSSII DE

r06

GEOLOGIE

FONTA1NEBLEAU

-1O tt , eav.

Caverr,

c ouverte (Grolte lJëalti:t).

*$ A

Les ( chaûbrcs D de Fontâinebleau. : Caverne ouverte (le point cettral indique la cascade). (Ancienne Grotte des Caaachelins). B | (Abri des !-rancs à Reoloses).

C : Grottc-lissure (Glotte des Dêut-Chasseurs à Milly). Entrée en C. D : Caverne-grotte (Grotte d1t Curé à Recloses).

Ittédeùr de la caverne des Cavacheliûs, Cascade descendant du percement Dâturel de Ia voûte.

ro7


Le I'orche oil s'ouvrait t창 Grotte des Cavachelins'

Grottc de L.Lrcllant.


IIO

LE

cÉotocre

MASSIF DE FONTAINEBTEAU

III

latéraux concaves dont les plus beaux constituent I'admirable Vallée

C/ose dans Ia région si pittoresque des Trois pignons. Ces downs s,étirent

en éléments articulés sur

la

chaîne axiale, projetant de nombreuses

saillies, <lonnant un relief compliqué, dominant les-vallées.

Le Sable. Le beau sable lin de liontainebleau provient de la destruction.de roches quartzifères. Il est généralement admis qu,un clrairrage fl,uviatile important à entraîné au Stampien lc sable'provenant àu Massif Central vcrs la Cuvette parisicnne. Mais nous pouvons ici signaler une thèse contraire, celle de Vatan (rg37) que l,on peut ainsi résumer: Zes saôles st&t r?iens uiennent non 1>ai iu Màssi.f Ceitral, mais du ,llassif Arnoricain, ly.t sba ës .par de t,éritables coutànts morins tte direction trl.-F. .. Cette thèse (douteuse) tend à moditer les conceptions admises sur l'origine des sédiments arénacés ; mais ne contredit pas la théorie des formations dunaires. Le sable de Fontainebleau est constitué de

grains de quartz qui, vus au microscope, présentent des cassures nettes, irrégulièrès,

souvent conchoides. A l'état pur le sable est très blanc, mais des oxydes minéraux peu\ent le colorer en qris, noir, roux, jaunc (oxydes de fer, de titane, d'aluminé, de manganèse. . ). La teneur en silice peut atteindre 99,99 %, cette valeur rend le sable particulièrement précieux pour la cristallerie. La dimension des grains est variable, entre r5o et 5oo microns, en moycnne 3oo .

Es8 bl B?o

Grains dc sable de Fontainebleaù grossis.

mlcIons.

Parfois comme

à Franchard ou au

violcts"presque nuirs ; Ie mélange avec

dn frrofondeur .ette leintê

Cassepot on trouve cles sables l'humis de bruyère donnc à peu

funcÉÉ.

FORMATION DES GRÈS Nous avons indiqué, plus haut, dans l'histoire géologique du l{assif, que les grès s'étaient constituis au sommet des dunes, sans clonner l'cxplication de cctte formation. Il est utile d,y revenir ici : après le retrait de la NIer Stampienne les sables exondés ônt été soumis à l;action éolienne : ils ont formé dcs dunes parallèles entrc elles, mais d,ampli_ tude variable.

Sur

ces uasles étendues sableu.ses, dépourtues de l)égétation,

à la uuface par les uents dominants dr -\'. À., rignait rit clinat de tnrlitèye trolical, aux saisons larterne t acutsées, uite saison sèche succé.lant à une saison humide ; les equx des fluies abanda tes se yassemblaient au fond des chenaux sépaf&11t les dunes, s'infllraient d&ns le sal)le tyès otrdulée

Conliguration des crêtes rocheuses (Trois Pignons)'

(suite

1.i Ëc 120)


I-E MASSIF DE !'ONTAINEBLEÀU

oçlElEr t-

HZLUN

?"r{j Y:l-

cs.ittv

i od't È\

Alleurement de la table de grès (plâtière) (Couleuvreux).

o

ffi '/ Darwovlt

HÀLÉ.sH eR

E,' HYDITOGITAPHIE.

-

6bnd€llè

RELIEF.

dif{érents Plâteâux, le On remarquera, sur ce schéma, l'altitude dcscrêtes, emPruntée Par le de transvcrsale Ia ligne t"if" a" iarchant et

" tàcé de la Route Ronde'

Rô.hêr êf .hâôs tAnrêmôn+)


Sommet d'un mont (H창ut-Mont)

Le sable (-l'crtrc bla첫c).

Ld pl창ine, Iutalv

arly lrLlps),


Sol argilcuK : llare aux

Dislocatior à deùx versants sur une ligne de crête (belvédère de Louis VII).

Dislôcatiôn râr qliecêmÂn+ lên+.ln câÀlô

i..ên+ /!,âll^n


Diaclâse entre la table de grès, en plâce, ct le chaos (lloîte alr\ lettres dc l-?rrchant)

Diaclases fissurant la table de grès (Coquibu).


cÉor.ocrE

LE MÀSSIF DE FONTA]NEBLEAU

T2O

6e.rméable. ciîculaient en frot'ondeur et dissolaaient

un Peu d'e sili'e A

i:;;opi,otion" ocraa Pat tes uents éteit palti(u,tièrcmeut 'i-î"rt"irt) jusqu'à ou ro^*rt des dunes L'eâu remonlanl par capillari.ré "r"ù;i,"'"L'"ïri,i;nait t'a sitice dissoite' pui,s s.'éuaporait ' at'ors tes grains.de sabte' tes soudant r;"{;;;;rri";;";,;;;i"' q,i.

'f;;:;;;;'";;i;. '":;(;;;i;

'i,ouott ce sable eru grès (René Balland)' Tilii""ir" it nooq-mait ainsi en.grès par Ainsi le sable dans la zone d'évaporation se translorme Jorme de et siliceuse (rarement pai cimentation. calcaire)

"i-"rri"tio" une ioche plus àu moins homogène de {orme tabrrlaire' t'i"ïtàtri. mètres' "ïà?ËÈ "t "t."rt" à"'etl. oni uo.^ep"itt"ot moyenne de.trois à quatre par des rompue est grès p..toi, son"t doubles. Souvent la table de

et perforée dJ trous. ou de ,puits La est plus irrégulière que Ia surface sablË le .o. J"îià." â" îict i"porànt ;;;t;;t;". ït teiture de Ia roche est finemettt gtenue' -sa couleur disposées en tous sens diaclases"U",

bleuâtre, mais à la caisure' elle, apparaît ;"ï;à;;'gliàtl" "t moins mat Parfois le grès est orné de ou ptus bj;;;;li;ti ;" ".Em"

b"na""ood'aréolesbrunes,rougesoujaunesduesàdesimprégrrations sur io-.""*oio"ua" de {er. Roches rubannées' On remarque souvent' conchoTde'' ca'sures des ruptu'e, de ii'ux ;;.":"Ï;;;'à; etct1"1'état straf*"rrl"tt tiff""te",,s concentriquement i elles {ont ressortir Tormation la de lors concentration de ii-il-â" i^ , i.", autour de noyaux

A4roral/bnt

a2t

cristalline du grès. Au contact du sable, lle grès subit souvent un effet de moulage lui donnant un aspect lisse, onduleux, plus ou moins tourmenté. Ce sont ces ( moulures ) qui confèrent à certaines roches isolées dissociées de leur table d'origine des formes bizarres, des silhouettes

étranges : La" Deme d'A/len ont, I'Eléphant de Larchant,la Casquette d.u Jochey de Franckard,, et bien d'autres, en sont de curieux exemples. Ce processus de moulage dans la structure des grès explique les {ormes pédonculées, stratifiées, en marmites (ot aual,oirs) que l'on rencontre souvent dans les Rochers de Fontainebleau.

Le grès à ciment calcaire : Ouelquefois les eaux d'infiltration sont chargées de carbonate de chaux; le ciment du grès devient calcaire, plus tard il pourra subir des modifications chimiques par l'action des agents atmosphériques. Ce grès ofire un aspect peu coutumier, il a des formes botryoïdes, se présente souvent en boules juxtaposées, ou bien se trouve creusé d'alvéoles hémisphériques dont la masse du grès paraît criblée. On ne trouve que.rte-ent cetie formation (Te/t/e N;i/. Rockes Cuaier. Long Rocher). Les Cales ou écales. Lorsque les grès sont à peine cimentés ils forment de petites boules- plus ou moins grosses, quelquefois réunies deux à deux : les cal,es (ol écales) ; on les trouve en grand nombre dans les régions Sud-Oucst du massif (Puiselel, moul,in d,e Roisneau, Boissyaux-Cailles, Tertye Noir de Soisl'), Parfois ces formations sont plus importantes, constituant des rognons plus ou moins lenticulaires, au sein des couches de sable.

Quelques-unes de ces concrétions ont une surface ornée de cristallisations en tétraèdres rappelant les n roses des sables r que l'on trouve dans certains déserts.

9rrtc,

9u,ne

d2

/a

err.-

Les < Cristaux r. La fameuse < Gyotle aux cristaux r près de BelleCroix intrigue toujours les visiteurs. Elle fut découverte en r77+ par des carriers. Au mois de Septembre r85o I'ouvrier Benoit retrouva la grotte enfouie sous les décombres; Elie de Beaumont alerté, vint I'examiner et publia un rapport à l'Académie des Sciences; Ia grotte fut comblée. Collinet la dégagea en r8gr mais on dut la protéger par un fort

grillage contre les convoitises des marchands de curiosités.

Le blanc terne des cristaux de Belle-Croix n'a rien d'étincelant;

ces concrétions forment des masses rhomboédriques

à lames rayonnées, à plans nets, à angles vifs, Le carbonate de chaux infiltré dans le sable par les eaux de surface, crée en période sèche, des cristallisations de calcite, qui, par la suite, redissoutes par I'eau pluviale chargée d'acide carbonique, ne laissent subsister que leur moule décalcifié. Ces moules se remplissent de sable; ils se transforment en grès en gardant leur structure rhomboédrique.

Variété des

!rès:

Les carriers, gens pratiques, classent les grès

selon leur résistance au tranchet de débit en trois catégories : pif, paf, pouf ; le premier très dur, le demier presque sans résistance. Le < pouf l Schéma de la {ormation des grès et des chaos'

est constitué d'une faible proportion de liant siliceux; les ménagères


LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

( Cristallisations

,,

( Ecales D et ( Roses de grès

'.

peuvent I'utiliser car il permet de récurer les casseroles admirablemerrt sans les raver. Aux lisièies méridionales du Massiï on trouve un grès lustré très dur, le ^cliquart,t, cette roche a subi une recristallisation ; elle se clive en écailles conchoidale5 eI prend souvent une teinte Srise' Un phénomène encore mal Les desquamations polygonales: ou plutôt folyg"onales hexagonal'es d'elquamalions expliqué esi celû des Ces formaheptagonalesou cai elies peuvent apparaitre PentaSonales -I tions griliagées, qnË on peuf observer sur la surface de très nombreux rocheË poit.ui"nt être ittribuées à une exposition prolongee -des- grès

âtmosphériques. Elles avaient intrigué Martel (Bull Carte P. J5). Ces desquamations pré'entent des les craquellements des sols polygonaux' avec ies."ÀÛon"es frappantFs l'érosion au lieu cle-l'efiacer semble au contraire l'accuser' Le professeur Néhou du lvcée de Rennes estime que les desquamations sont contempoi"in.t a" lj formation des grès. Ur ge! de silice englobant les gruins de

rg"nt.

"o* Fr. r:7-rgo9-ro eéologique.


t2+

GÉOLoGIE

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

seble en tnoteen ent tràs lent se serqil solid'dfé en letites t asses ?risrrtati' ques Peu profondes et juxtq?osees. Mr. Nehou sigrale en outre qu'il ne peut s'agir de cristallisation au sens précis du terme, les polygones de

,25

grès n'étart pas toujours hexagones, variation incompatible avec la rigueur des sructures cristallines.

Les Grès festonnés de Darvault.

Un très curieux aspect de

- une vaste carrière or]verte à l'érosion superficielle des grès existe dans Darûq,ul1 py6s de Nemours. La table rocheuse, en place ou basculée, est profondément creusée en surface de nombreux aivéoles arrondis, aux parois évidées et contoumées en des formes sinueuses ou vermiculaires, très spectaculaires. On découvre des grès de cette nature en quelques autres sites de notre _, Massif, mais la surface de la roche est génSralehent moins tourmentée qu'à Darvault. On explique cette Iorm;tion par I'h1ryothèse d,un creusement éolien dans le grès avant le dépôt del calcâiies de Beauce ; les creux.Iurent_ ensuite envahis par les eaux lacustres qui conservèrent les grésifications festonnées. . Les Blocs

erratlques.

On trouve ça et là des rochers de grès

isolés, sur les plaines, et en- certains endroits des vallées, qui n'appartien:glt pa: à des chaos. Il est probable qu,aux périodes inierglaciiires du.Pléistocène, la débâcle des glaces a dû entrâîner ces blocs- plus ou moins loin des chaos d'oÉgine. On a découvert à, Seine-port des blocs

erratiques provenant vraisernblablement du Massif de Fontainebleau; l'un d'eux, d'un volume de to ms pèse environ 25 t. Le transport d'une pareille masse, sur un parcours d'utte vingtainJ de km au môins,

ne s'explique guère par un entralnement dû à l'àction torrentielle, mais plutôt par un portage sur radeau de glace au cours d,une forte déLâcle.

LES POUDINGUES Au Sud du Massif, entre Nemours et Souppes, on rencontre des 1ozdingues. Ce sont des roches dures et compàctes, siliceuses ou sijicocalcaires c-ornposées de galets fluviatiles cimentés par un grès, Les galets sont de tailles diverses (en moyenne to à rz cent), plus ou moins arrondis et mêlés à des graviers. Ces formations ont été étudiées dès r8o7 par Brongniart puis par

9 Aapects de certalûes roches du Maself de Fontalnebleau.

Roys (1853), ,Hébert (1859), Orbigny (1859), Courty lrgu),- Dollfus (r9r_r) ; Mtre Alice Fée a publié une importanie monogiaphii dô synthèse slr les K Poudingues d.e Nemours > et des notes sw les n càil,toutis à cheilte du Gâtinais r $95r). . La formation des poudingues est antérieure au Stampien. Elle appartient au sparnaciez. Mne Alice Fée leur donne une origine torrentielle : les eaux entraînant les galets et les graviers roulés sur"les hauteurs et le6 accumulant sur les pentes. Certains galets ont révélé à I'examen microscopique des débris organiques, globigérines et spicules spon-

grarres.

On trouve également des poudingues interstratifiés dans la vallée de

l'Essonne

(B aJlancourt).


a26

LE

MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

GEOLOGIE

t *"7

Ces phénomènes sont, sans doute, dus à des cuvettes superficielles que les eaux pluviales ont remaniées. Le basculement des blocs de grès leur a donné un axe oblique ou horizontal, ce qui a contribué à propager autrefois la théorie des courants violents. De même les roches à piedsdroits et à jambages da Iype éléphant (près de Larchant et près de

Barbizon) procèdent d'érosions de même nature (cannelures, affouillements des eaux de pluies superficielles et renversement des blocs).

LES TUFS DE

LA

CELLE.SUR-SEINE

A la Celle-s.-Seine, près de la voie ferrée, on rencontre une station de tufs pléistocènes ; elle s'est révélée très. riche pour la paléobotanique. Les Tufs forment le fond d'une ancienne carrière de 50 m de longueur, 25o m de largeur, d'une profondeur moyenne de 8 à 15 m. Elle a été découverte en 1874. Ces tufs ont été déposés par des sources riches en bicarbonate de chaux, sur un escarpement calcaire. Cette roche tendre légère a conservé les empreintes d'une flore et d'une faune pétrifiées : feuilles de saule, bouleau, phragmite, prunier, peuplier,

Poudirgue à Glandelles.

pariétaire, sureau, érable, tilleul, noyer, lierre, carex, arbre de Judée, clématite, laurier des Canaries, buis, figuier, osmonde royale, fusain, scolopendre, mousses, hépatiques etc...

LES GOUFFRES

Cette flore appartenait à un climat assez analogue au climat médiIl faut ajouter à cette flore une faune fossile: Eléphants antiques, castors, cervidés, cyclostomes, plus de terranéen actuel, mais plus humide.

On remarque dans le Massil de Fontainebleau des cuvettes et des goufires rappilant par leur aspeat les érosions kffstiques des. Causses. Le goufire le plus important esi celui de la Mabnontagne ot Puils fondu ; il est percé dàns h tàble de calcaire de Beauce mais colmaté à sa base. Plus curieux encore sont les goufires de Clair-Bois près dt Crand' Venewr ; ils forment des entonnoirs àans la table de grès et semblent avoir été creusés par un mouvement giratoire d'enfouissement des eaux. Leur aspect avait beaucoup intrigué Martel lors de ses excursions dans notre Massif (V. page rr9). ta èroite i.es Câaachelins, avant qu'elle ne fût, hélas ! détruite par les

travaux de l'autoroute, présentait dans son plafond une ouverture en cuvette. En période pluvieuse, les eaux de la platière s'y déversaient formant une cascade qui se perdait ensuite dans les sables du {ond de la grotte (V. page ro7).

LES ( AVALOIRS ) ET LES ( ROCS A JAMBAGE

Cette station correspond probablement à I'acheuléen moyen, on y a d'ailleurs découvert une industrie de cette période; les tufs seraient, selon plusieurs auteurs, contemporains de l'interglaciaire Mindel-Riss soit du millénaires au rg5e millénaire avant notre ère, - zz5€ll-e gisement est- compris entre deux terrasses fluviad'après Bourdier tiles ; en arrière, le dominant, affieure les calcaires lacustres de Brie à la cote roo, 5o m au-dessus du niveau actuel de la Seine). La nature des tufs est hétérogène, de consistance dure ou friable. Malheureusement des projets de constructions menacent cette remarquable station qui pourrait disparaître prochainement si rien ne vient en assurer la sauvegarde.

(r) Su! les Tufs de la Celle on peut consulter les travaux de TouRNouôR (1877), MUNTER-CgÂLMAS, P. JoDor (r9o7), A de Geuonv, Muo ALtMrN, BRoussE, J. CApDEvrLLr, P. DorcNoN, etc... >

On dénomme avaloirs des roches percées. Les plus spectaculaires sont à l'origine de pittoresques légendes locales.

soixante espèces de mollusques, etc... (r).


Roc à jâmbâge (Eléphant de Larchant).


Itrn pcrché (l)ilb(xlutt du dial)lO llon()lithc dc grès (li()che Volaùtc, Ncrrours).


,\prùs rrnc trorllx. d eau (lans la régi{)n clc Villicrs sorrs-(}rcz.

Plis, clcsquarùa1.ions poivgonalcs (llochcr Souliis, à \enrours)


PÉDoLoGIE

r35

r (Jacques Dupuis). Le fond des vallées à cours d'eau actif est formé d'alluvions fluviatilcs. Certaines d'entre elles recou\.rent un sous-sol imperméable oir les rivières s'étalent en marécages (Essonne). Les limons sableux des plaines de Bière sont fertiles lorsque le sous-sol reste perméable; mais quand ce dernier est constitué de meulière, il devient nécessaire de drainer les couches superfiseur s'accroît d'E. en W.

PÉDOLOGIE

cielles.

LE SOL DU MASSIF DE FONTAINEBLEAU

C'est de la couche superficielle du sol, drainée par l'eau pluviale qui l'irrigue, que les plantes tirent les substances qui les font vivre T-es us.oôiatio.,s difiérintes de plantes sur des sols également différents expliquent la succession et la variété des paysages. Le sol est en constante-évolution par les lessivages des eaux de surface, l'entraînement en prolondeur dôs éléments solubles et des colloides, les modiûcations thermiques dues au climat (et en de nombreuses stations aux microclimatsl des modifications chimiques, de l'action des bactérie-s de la remontée des éléments solubles par les végétaux et de l'action des vers, des animaux fouisseurs, etc.,. Les sols secs et les sables couwent plus de 3o o/o du département de Seine-et-Marne ; la porosité du sable favorise l'entraînement et Ia décomposition des matièrès organiques, les constituants minéraux (fer, chaux,

potasse, etc...) sont entraînés en profondeur. Les sols de notre Massif sont complexes et ils évoluent selon la nature de la roche sous-jacente. Sur la silice des grès et des sables on trouve difiérents pod,zo/s de consistance fine plus ou moins cendreuse et- grise en surface, et plus profondément des podzols colorés par des oxydes de fer avec une part plus ou moins forte de colloides humiques, ce sont des sols pauvres de la forêt. Les colloides humiques peuvent provoquer

des hori2ons imperméables d'alios très fotte (Bouryon\.

Ià oir leur

concentration devient

Les 1>oizols caractérisent Ie sol des landes à bruyère. L'horizon moyen est devenu ceIrd.reux et plus ou moins stérile par suite de la destruction des minéraux argileux ei du départ des colloides minéraux et organiques (G. Plaisance). ' Sur Ie- plaines. dans les clairières on trouve des so/s ôzlrzs plusoumoins ocracés, plus riches en fer, sur un sous-sol rocheux encore siliceux ; ils sont plus fertiles. Aux horizons calcaires correspondent les rendzines, sols humifères carbonatés; la roche mère sous-jacente se fragmente en plaquettes, en cailloux puis vers la surface, l'aspect devient grlmeleux, pi".t"nr., des graviers et des éléments délités, plus ou moins-décalp"t ".."" Ie lessivage. < Le ceintule des plaines qwi' bordent notre Massif "ifié. uers Li N . et l"ll , cànporte un sous-sol d" argiLe à ru'eul'ières sannodsiennes ; ces dernières roches soit lecouuertes d"un wanteau I'itnoneux dont l" épais-

Sur les roches imperméables les argiles, les grès sans fissures, on trouve fer et du manganèse, ainsi que de nombreux éléments fertilisants. Le sol a donc une grande importance pour l'aspect végétal du paysage (r): champs et prairies sur sol lriche, cultures sur terres irriguées artificiellement, fruticées (c' est-à-dire foisonnement d'herbes, d arbrisseaux et d'arbustes) sur de faibles horizons de rendzine ;emprise dela forêt sur les sols bruns et les podzols, les essences dominantes étant particulièrement sensibles localement à la nature des sols et à leur acidité plus ou moins lorte (cette dernière mesurée en pll avec un coeficient exprimant la concentration en ions hydrogène). C'est ainsi que le châtaignier aime la silice, le chêne pubescent préfère les sols calcaires, la bruyère sur les podzols dégradés, le charme sur les sols bruns appaudes sols kumides oir s'accumulent du

wis, etc...

(r) Consulter les travaux de pédologie de Jacques Dupu].. Bultetir de l,A. N. V. L.


r37

CLIMAT

5oo à 8oo bactéries par cm3 d'air au-dessus dc la route de Melun et en forêt 4o à 55 bactéries seulement. Ce qui apparente la salubrité du cl! mat de Fontainebleau à celle des plus célèbres stations climatiques, C'est vers 5 h du matin, l'hiver, et vers 7 h du matin, l'été, què les

températures joumalières sont les plus basses.

CLIMAT ( Le clilftat Fontainebleaudien esl une réalité Parfaitement originale )' (r\,

écrit Pierre Doignon. Les moyennes de température observées sont

iois de .fanvier et de + r9o en été (correspondant aux HÈndaye, la Rochelle)' Pourtant certain-s hivers Royan, de -oy".i"t soni rudes en forèt,notamment celui de Décembre r87r oil pendant une nuit. le thermomètre a dépassé trente degrés sous zéro; quelques cèdres et de nombreux pins maritimes soufirirent beaucoup' En r8zo, un aulrc hiver rigoureux frt périr 6 millions et demi de plants dans lcs pépinières et près de r million en pleine forêt . . juin A'la Plaine Les geiées printanièies se produisent surtout de mai à qu'il y gèle tottte dire proverbial de de Cninfroid,,lati'"n ,to-mée, il est de la d'eau au-dessus vapeurs des nocturne condensation l'année. La surface d.u sol provoque la congélation des bois imprégnés.de. brouillard' La moyenne- annuelle dc températurc la plus bassc .qui ait été. enregisirée fLit dc 607 en r8B7;la moyenne la plus élevée par contre de iroz en roor. Il est intéressant de relever les températures extrêmes otrérue"t '.-ur une periode de 8r années (de r8B3 à 1964) (P' Doignon) : Minimum 3oo9ie ro Décembre rE79, et le maximum de + 39o r, le de 20 25 pour le

zo .Juillet -rgo-o eimê-e de 4oo 2 en Juillet 1947 Une-autre températrlre recàrd fut observée les 16, 17, rB Avril 1949 oir le thermomètre monta à 320 à Fontaincbleâu. bn relève une moyenne annuelle de 6,6 jours oir la température est roo et de 7,5 jours pour une temPérature de égale ou inférieure à loo et au-dessus. " Ce ,ont des chitlres curieux si l'on songe qu'à Saint-Maur la moyenne annuelle pour laquelle on enregistre une température de - roo et au-dessous n'est que de 2,4 jours. La forêt de Fontainebleau est donc plus froide en hiver et plus chaude en été que le reste du Bassin Parisien. Cela tient surtout à l'atmosphère .,l,rs ..aime. aux vents de bassc altitude canalisés par I'orientation des iallées sèches. à Là nébulosité réduite au-dessus du X{assif, au sol sablo,r"rrt, .". et perméable, ct surtout à la légèreté et à la transparence de

I'air cnveloppânt le Mc-'if lore'tier' Dans la Ënpotition de I air MN[. Sartory et Langlais ont relevé

{rJ Etude de Pierre DorGNoN R Le Mlsocli'xat lovestiel de Fonlai"ebleau oLrviage publié avec le concour- du CN RS.

''

La neige reste plus longtemps dans notre Massif que dans la région parisienne. En t9qz,la neige tint pendant 52 jours cônsécutifs (8 janvier au z Mars). La moyenne annuelle des jours de neige est de r9. F. Obaton a pu noter un phénomène curieux concernant les chutès de reige. La conductibilité thermique des rochers provoque parfois la fusion de la neige non seulement sur la surface des rochérs, mais à la périphérie de ceux-ci; il se forme alors une sorte de ceinture dépourvue de neige autour de chaque roche.

Le givre qui réjouit les yeux par un gracieux décor étincelant

de

réseaux cristallins, de festons ou de pendeloques, se produit sous certaines conditions de nébulosité (brouillard en stratus) dans un air très calme et basse température en période anticyclonique. En Janvier rg53 le givre dura huit jours consécutifs. On compte unè d.izaini de jours'àè Srésil par an. Il fit très froid les zz et 23 Janvier 1879 à Fontainebleau dont les rues furent recouvertes d'une couche de z à 3 cm de glace.

Les brouillards réduisant ta visibilité à moins dc r.ooo m dans le sens horizontal, apparaissent en moyenne 39 jours par an, ils sont généralement plus intenscs en Janvier.

Nébulosité et Pluviosité : La nébulosité est en moyenne de 6o o/o se répartissant notamment entre 9r jours entièrement couverts et 5E jours entièrement insolés par an. En ce qui concerne les précipitations, P. Doignon a relevé une moyenne annuelle de 696,6 mm, (igZ,Z^^.

pour le Bassin Parisien à Saint-Maur). Toutefois on observe une moyenne de 6ro,4 mm. à Nemours et de 58o,6 mm. à Melun. Il est intéressant de relever les moyennes mensuelles de pluviométrie pour la Forêt domaniale sur une longue série :

Janaier, 54,9 mm, Féwier, mois le plus sec avec 45 mm, Mars 53,r,

Auril

53,4,

Mai

59,2,

Juin û,8,Juillet

û

à63 mm, Août 4g,7 mm, Sep-

tumble 54,6, Octobre 7q mm, Noaembye 63,3 mm, Décembre'64,4 mm.

précipitations

du régime fontainebleaudien comparées à _L'excès des c-elles des régions environnantes peut s'expliquer par l'évaporation des surfaces feuillées qui rendent plus humideJet plus fraîches lejcouches d'air surplombantes; les vents plus ou moins cÀargés de vapeur d,eau

heurtent ces couches plus froides, et une partie de cette vapeur d,eau

se condense (Henry).

Mais la durée et la force des précipitations sont très variées ; on compte

r52 jours de pluie à Fontainebleau par an contre tzr jours à Nemours et r33 à la Chapelle la Reine. Le maximum de durée de ia pluie a été observé en Octobre rg3q, rz5 heures. La pluie la plus abondànte et la plus violente se produisit le 3o Julllet ry47 (62 mm en 35 mn).


I38

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

Il est lassé en d,icton à Fontqinebleeu d'afirmet qu'entendre les cloches d,'Aaon et le sifiet des fuains est signe de beau tet?t|s. Lorsque le l)ent ûent du cuL d,e chaudron c'est la pluie, également si le coq d'Auon regarde Franchard, ; rwis s"il se tourne aers V al'ains c'est le beeu tem|s ! - -. La grêle tombe rarement sur le Massif (9 jours annuellement en moyenne), les chutes les plus spectaculaires se produisirent le 29 Juillet 1895 (grêlons de 3 cm de diamètre) et le 5 Juillet r94z (grêlons de z4 mm). Les vents dominants viennent du Sud et de l'Ouest ; Les Vents. certains jours une grande vitesse et soufrer en ils peuvent atteindre ouragan. Nous avons parcouru la Forêt, une nuit, par une violente bourrasque, en fin d'automne, Le vent hurlait sur la cime des futaies et produisait ce bruit lugubre et caractéristique de trains multiples accourânt du fond de l'horizon. Sur la route de Melun, les arbres abattus empêchaient toute circulation et le lendemain nous vîmes plusieurs fayards ayant littéralement éclaté sous la violence des tornades Ces tempêtes violentes sont heureusement très rares. Les moyennes annuelles des vents domlnants sont les suivantes: 5.-W. 98 jours, N.-E. 76 jours, N. W- û jours, N. 17 jours, S. 15 iours. On compte une douzaine de jours d'orales par an. Il est intéressant d'observer la marche de ces orages aux approches de la Forêt de Fontainebleau ; ils semblent suiwe les vallées du Loing et de la Seine oir ils se déchaînent parfois avec une grande violence. Sur roo arbres foudroyés on compte 53 chênes, 38 pins, 5 épicéas. Le jeudi 4 Mai 196r une trombe se forma entre Nandy et Corbeil; on compta 600 arbres déracinés en Forêt de Rougeau près de Seine-Port et il tomba 45 mm d'eau à Faremoutiers. Ce redoutable météore fut moins violent à Fontainebleau. La nature sablonneuse du sol et la sécheresse relative des hivers favorisent le tourisme en mâuvaise saison. Lorsque les environs de Paris sont trempés et que leur sol argileux devient un bourbier, la forêt de Fontainebleau est plus accueillante avec ses sables à peine humides. Le séjour dans le Massif de Fontainebleau bénéficie Salubrité. climatiques tempérées, généralement très régude bonnes conditions lières; la pureté et la transparence de l'ail ressortissent, à I'assimilation chlorophylienne des feuilles. La teneur en oxygène et en ozone est Plus élevée que dans.les campagnes environnantes du Bassin Parisien. Les brumes et brouillards sont dépourvus en grande partie des noyaux pathogènes qui les rendent si insalubres au-dessus des agglomérations urbaines.

HYDROGRAPHIE Si nous regardons la carte figurant le réseau hydrographique du Massif de Fontainebleau nous constatons que la majeure partiè des zones d'afleurements stampiens est dépourvue de cours d'eàu et de ce fait présente une aridité relative. Une règle générale concerne l'hydrographie de toute région : Szz un te.rrain façonné par les eaux pluaial,es la forme obtenue est celle qui convient le mieux à l,'éuacuation

I,a

pl,us rapide des eaux.

Le régime des sources dépend du mode de restitution des eaux d'infiltration après leur disparition dans le sol. Dans le Massif de Fontainebleau f infiltration des précipitations s'opère de façons difiérentes selon qu'elle s'effectue à travers le-calcaire, le grès ou le sable. A travers les couches ca-lcaires, les eaux constamment sollicitées par les profondeurs descendent de fissures en fissures se regroupant en collecteurs souterrains ou restant dispersées en réseaux ténuJ presque capiLlaires, cheminant de paliers en paliers, au travers de chicanes complexes selon le mode < karstique r. Lorsque ces eaux rencontrent des couches d'argiles ou de marnes elles s'accumulent en nappes plus ou moins importantes, sollicitées par un écoulement latéral o;;bliaue.

Sur les argiles interca-laires plusieurs nappes de retenue peuvent se superposer. Mais par la nature des reliefs favorisant l'affieurement latéral des marnes, il se produit a-lors un écoulement de sources plus ou moins abondantes. A travers le grès, roche imperméable, les eaux de ruissellement ne pourraient pénétrer si tout un réseau de diaclases et de hétoires ne permettait une certaine circulation. Là oir le grès reste homogène et compact, il retient à la surface les eaux de précipitation qui forment les mares d,e fl,atières; leur importance dépend de l'étendue des roches homogènes, du régime des pluies et de l'évaporation. Dans les périodes de pluviométrie déficitaire ces, mares sont à bl,anc d,'eau, pourtant elles conservent encore longtemps leurs associations végétales particulières. ' A travers le sable lzàs lerméable les eaux cheminent aisément; les sables opérant un excellent tltrage bactériologique et chimique; ces eaux ne s'arrêtent que sur les bancs de marnes sous-jacentes; grâce à celles-ci tout le Massif de Fontainebleau est ceinturé de sources ; on en compte une vingtaine actives ou taries dans le parc du château de Fon-


]-E MASSIF DE FONTAINEBLEÀU

qd-d

,hdoe"

I4T

alimenté par de puissantes résurgences, les < Douix r, atteint les frontières méridionales de notre Massif àL Monlereaa oir il reçoit l,yonne, collecteur du Morvan, de la Basse-Bourgogne et des lisières Sud de Champagne. Sur sa rive droite, entre Montereau et Corbeil, on trouve peu d'affiuents; en effet les rivières issues du Plateau de Brie sont rares et de- régime très irrégulier; ces cours d'eau disparaissent parfois dans le sol par de multiples pertes pour réapparaître plus loin, iivières temporaires comme I'Almont et I'Ancæwr. la rive gauche, les afluents sont plus nombreux : Le Loing à - -Sur Moret, 1'Ecol,e à. Ponthierry, l'Essonne à Corbeit..

CORBEiL

o

HYDROGRAPHIE

w

Le Loing est après la Seine le plus important sous-collecteur drainant le Sud du Massif de Fontainebleau. La source du Loing se trouve à.S.ainte-Colombe. (Yonne) près de Sa.ïnt-sauaeur-en-puisay'i, à zgg m d'altitude, un petit monument en marque l'emplacement, e é est pérenne pendant ro mois de l'année en moyenne. Vers Montargis, le Loing reçoit en rive droite I'Ouanne, la Clhy venue de Courtenay, de GriselÀs ei de Ferrières, le Balz issu du petit massif boisé et des étangs de Bazoches, le Lunain né au Plateau des Domats au S.-E. de Chéroy, et enlin 1'Ozx1nne. Sl:r 7a. rive gauche le Loing ne reçoit que Ie Fusain qui draine les

Le réseau hydrographique.

tainebleau, la plus célèbre esl la Fontaine-Belle-Eau (att Jardin anglais) qui, comme nous l'avons vu, aurait donné son nom à la ville. En dehors des couches imperméables situées à 1'étage des mames, il existe des nappes profondes révélées par certains puits artésiens, notamment cel:ui de Sal.les à Montbouy (Loiret), loré en 1926, jusqu'à 352 m de profondeur, atteignant les sables albiens entre deux couches argileuses, il a donné un débit de r.8oo litres-heure.

*** La Seine est le collecteur général de tous

les cours d'eau du Massif. Le fleuve né au flanc des collines dijonnaises à Saint- Cermain-Source-Seine,

fronts de Beauce et passe à Château-Land,on. - Le Loing est doublé d'un canal latéral prolongé par les canaux d'Orléans et de Briare en direction du Bassin de li Loire. Autrefois orr y pratiquait le flottage des bois rr à bûches perdues ), de nombreux moulini barraient la rivière (H. Morel). L'Ecofe aux eaux claires naît des sources du Vaudoué; elle arrose la Pl,aine d.e, M,illy oit l'on cultive des plantes médicinales de qualité ; cheminant d'abord sur les sables elle traverse ensuite le plateau cle Bière et va rejoindre la Seine près de Ponthierry. Plus à l'Ouest du Massif l'Essonne, aux àus vives et froides, venue du Plateau Beauceron, renforcée de I'Oeuf d.e Pitkitiers el d,e Ia Rimard,e de Montfrat, coule ainsi que l'Ecole, sur le sable puis sur des argiles à travers de nombreux marais riverains ; elle arrose au passage de petites cités paisibles dont les noms sont chers aux n Bl,eausaùs , :"M alesherbes, Maisse,la Ferté-Alais, Ball,ancourt, Mennect et rejoint la Seine à Corbeil. - Sur la rive gauche,après Ma.leshelbes, I'Essonne reçoit un petit afluent dont le parcours ne dépasse pas le km, c'est la charmante Vel.uette née dans le_ pit-toresque Vallon des Prinuaux ; on y remarque le phénomène <les < glandes>, série de sources alimentant successivement 1e thalweg du cours d'eau naissant. La source pérenne de la Veluette a été aménagée d'une manière charmante et pittoresque par un propriétaire des

Prinvaux. Att Bouchet, l'Essonne se divise en de nombreux bras divergents et runvergents, ce qui est fort apprécié des pécheurs ; elle y reçoit là.Juine. Depuis cette rivière permettait autrefois de transpoiter à -Etampes Corbeil les riches moissons de la Beauce, d'oir l'origine des grands moulins au confluent de la Seine.

L'Aqueduc de

la Vanne qui traverse la Forêt fait

maintenant


HYDROGRAPHID

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

,42

partie des paysages familiers de notre Massif ; il a été construit sous la àirection de l'ingénieur Belgrand au siècle dernier mais il fut plusieurs fois modité et renforcé pour conduire vers Paris-Montsouris tout un système de sources et de rivières captées ou prélevées sur le chevelu hydrographique du Loing, du Lunain, de la Voulzie, de l'On'anne, du Durteint et de la Vanne.

I.43

Bassin de l'Essonne, dont les affiuents beaucerons sont souvent à sec, car le calcaire est criblé de nombreux gouffres d,enfouissement ou <

mardelles

>.

A la Grande Parolsse,

près de Montereau, fE. D. F. a éd.ifié une une importante déviation des eaux de la Seine refroidit les chaudières de cette centrale, élevant la température

centrale électrothermique

;

du fleuve d'environ 7o. -. Ce-réchaufiement a posé de nombreux problèmes biologiques; aussi fE. D. F. a constitué un comité scientifiquè et une station àe-recherches pour l'étude du benthos et du plancton, èt des efiets physico-chimiques, microbiologiqucs et thermodynamiques de Ia Seine àans ces parages; cette station doit également dresser un inventaire de la flore-et di la faune hydrophiles (notamment des poissons) qui seront soumises à cet accroissement de température, et examiner les effets de celle-ci sur les organismes

LA

vivant dans

ces eaux réchaufiées.

RÉGRESSION DES COURS D'EAU

Si l'on compare le réseau hydrographique actuel avec les données anciennes, on peut observer un assèchement progressif de notre Massif au cours des derniers siècles qui nous ont précédés.

C'est entre l'Essonne et la Juine que 1'on peut suivre le plus aisément la progression constante de cet assèchement dont une dles causes

âaqrràrr. -.ùalptano

<Jounr*-

Dérivations des eaux alimeûtatt Paris : Loiûg, Luûait, Vânne, Voùlzie, Durteint.

Le régime des rivières appartenant à notre Massif est très variable. Le LttnàiJn en est un exetnple car il ofire cette farticul,arité d'avoir' sur un tiers d,e son Pa./cou./s, son lit à sec d'ix mois sut douze enttiron. Il naît à une d.ouzaine àe kzn d'e Sens, près d'e Vernoy (Yonne) , alimente le dhtet soir de I'Etang du Gd Bouilleruis à 180 m d'altitude. A Montacier il îeçoil I'a ForlltaTrl.e des Coucous ri laquel'le se rallackenl diterses l.égend.es. Après le }'/olulitr de Vertron le lit de la riui'ère formé en traissant lasser l"eau t'ar de oérdtables de craie ùarneuse ie "reaass" d'es fissures di.ficiles à repérer, mais que trahit goufres, ainsi que Paî le bruit d.e l" eau tornbant dans des caaités souterraines ' '. Après Chéroy la aalhée d.e Lunain est jal'onnée de nombreur goufres dont le nombre tarie à ckaque crue. L'eau réapfaraît près de Lorrez I'e Bocage au lieu dit < Les

se d'irigeant uers Nantequ et Treuzy, u& luis la riuièreqPrès un Pqrcours 4l"fyry!-40- hm-(Résumé rcjoindre I'e Loing à Epi'sy, di l'étude de A. Lâquet-farue àans le Bulletin de l'A. N . v L.' Mai 1953).

Fontiines,,

La même absorption des eaux se remarque en Brie et aussi dans le

primitives peut être recherchée dans le déboisement des fronts deBeauce ? Les vallées d'Auvers et des Boinvaux sont entièrement sèches; une étroite ligne de crêtes les sépare l'une de l'autre dans leur partie haute. encore est la vallée de Bouville qui se creuse . -Plus caractéristique -existe à Champmotteux et descend vers la Ferté-Alais. La rivière encore sur un parcours de r.5oo m. environ, alors qu'un ancien cours d,eau coulait autrefois dans cette vallée sur une diitance de 14 km avant de se jeter dans l'Essonne. La source principate se trouvaii, au Moyen

Age, proche de Champmotteux (l'eau sort maintenant entre Longueville et Cerny). Le château de Farcheville situé près du Petit Bouville, était entouré de douves, alimentées par cette rivière. Un amuent venant de puiseletle-Marais (la toponymie est expressive !) n'est plus qu,un thalweg sans eau.

_._Le déplacement des sources vers l'aval peut encore s,observer pour l'Eclimont (vallée sèche de Sermaises à Fontenette), la Juine, la Louette, la Chalouette, etc.... Quant aux marécages de platières ils occupent des surfaces de plus en plus réduit-es ; pourtant leur aspect et leur flore ne peuvent tromper un æil averti. Les platières de Buloup, des Hautes-Plainès, de Franchard, des Couleuvreux, de Coquibu, de la Touche-aux-Mulets conservent encore en hiver une certaine humidité ; mais les anciens du pays affirment avoir connu autrefois des mares plus étendues et plus pràfondes.


T-E MASSIF

444

DÉ FONTAINEBLEAU

En creusant le sous-sol du Massif, on rencontre d'imPortantes napPes d'eaux par endroits, sans doute issues d'un régime de ruissellement plus important qu'aujourd'hui. N'oublions pas que le nom de Gâtinais vient de ( gastines ) qui signifiaient des terres marécageuses.

LES INCENDIES

i!

( Vtqirnent c'est efroyabl.e ! Comme un loup foursuiad, le feu enjambait le sentier, squtait tar-dessus

"f'" i,, eP-,

{-l"s d

.èo

J.

falaise. A un moment, tout tourb,illonné, je n'ai plus au ma /oute, d,ans l,'âcre brwrne d,u bois calciné. Le fetite mort rr'a couru sur Ia nuque- Au fuavers d,u sentier, j'ai rencontré, m'en retowrnent, une viùère et un corbeaa morts... Les catternes, escalad.ait I,a

a

fEprE ÀL^is

Mais tout au?/ès, par miracl,e épargnee, une chchette bl,eue tintait à La joie. Je l.'ei prise et badsée, je suis renontée, la fleur aur d.ents !.,.1

la a*t**-

ETANPE'5

(SÉvonrrn)

\

I

I I

I t I |1ÂPOLLE

I I I

s DEÀ|IE t I

o

{

t

ô

,

\o I

.oft$ 9',

I.r.

,'

'1,

lcrahPriorlEut

Les incendies sont particulièrement redoutés par les forestiers et les riverains de la Forêt, Le terrain sec, la végétation de pins, de bouleaux et de bruyères favorisent le développement des sinistres qui prendraient rapidement de grandes proportions si l'on n'y remédiait par un service di protec-

tion et de surveillance bien organisé. En Forêt domaniale on compta, de 1863 à ago2, S2o incendies dévorant 2.ooo ha ; le nombre des sinistres augmenta à partir de r9to. De Ig4o à 195o,363 incendies ravagèrent 232 ba. Voici le tableau dressé par l'ingénieur en chef D. de Sesmaisons pour les années de 196r à 1964 :

t96r

25 incendies, brûlant entièrement

r962

2I

r963 1964

44

17

4ha83a6oca. rr a 6z ca. 4ha94a6zca.

4z ha 19 ha.

gr a 42

ca.

Soit une moyenne de z7 incendies par an. /'\ \)

c5EEl'Â,iils

Ilydrographie de la région compdse entle l'Essonne et la Juine. (Les vallées sèches sont indiquées et tirets).

Pendant la guerre les lancers de bombes sur Chanfroy et les tirs au polygone d'artillerie provoquèrent quelques sinistres; mais le plus redoutable Iut celui que les Allemands allumèrent volontairement dans la région des Trois-Pignons en 1943 pour y chasser les maquisards et faire sauter leurs dépôts clandestins de munitions. Cette magn! Âque région fut entièrement ravagée et transformée en un désert que l'on ne pouvait contempler sans un serrement de cæur. Ces pins càl-


T46

t47

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

cinés, ces roches mises à nu ofiraient un spectacle émouvant, Paré toutelois d'une sauvage grandeur i r.7ro ha furent ainsi brûlés. J'ai assisté à cet incendie dont la fumée épaisse était encore visible aux environs de Juvisy, en revenant vers Paris. En 1944, le 13 Août, un autre incendie détruisait 65o ha de Torêt à Franchard. Récemment l'Ingénieur en chef des E. et F. de Sesmaisons a exposé à la Radio les moyens de protéger les forêts domaniales contre les incendies ; nous en résumons les parâgraphes essentiels

:

Les incendies sont ProuoqrLés par I'homme, par son iml>rudence ou sa la majorité des sinistres. Bien rares sont les phénonènes d'auto-inf,amn ation. Les fôrêts cleires et ?lus particuliùemenl les forêts tésineuses br'ûlent llus Jaci.leruent que les fotêts so?ttbles et fermées. Les sous-bois, les peuUlenLents jeunes et serrés, s'enfamment plus rapidement que les aieilles négligence dans

futaies.

Le, tapis herbacé ofre au Jeu wn alimenl lrès fauorable.. EnForêl de Fontaiiebleau, les surfaces britlées annuel'lenenl ont ddminué depuis

1915, malgré un

flus

grand nomlve de sinisbes, grâce à l" eficacité

systèmes d.'alerte el cle combat du

feu,

s'étend, ?end.ant cette môme l:>ér'iode, au simple fait d'e -fumer. Il, est éuitlenl que les habitations siluées en forêt, ainsi que let'us défendances, Les abrii, chanlierc et &teliers éch&Pfent à cette dis/osition, mdis

Pa/ I'autolité publique

soienl

respeclées.

écautions simples, malkeureusement i gnoft es de nolnbl euses camping ou groupertuenls à caractère touristique et éducatif, génélal' une efrcacité sufrs&nte : aulont en en auêun c&s, et Pal quelque moyen que ce soit ( y comfris les réchaud's - butane), la cuisson des al,inents sut wn feu n'est eutolisée en folêt, à gaz mêruæ en hiuer, sauf awtorisations particulières, en des etn|lacen enrs Précisés Pal les agents de I'Administration, et sous leur surveillance. Un foyer afparemmetl.t éteint ne signif'e pas que lout denger d'incendie soit écarté ; le Jeu peut en efet couaer de nombteux jouts dans l" humus Quelques

asiociaiions

J>t

d.e

et les feuil,les ,noltes

* **

des

Le Code I'orestier, en son article 178, inlerdit en tous tem?s d'antener et d.'allumer d.u feu à l,'intérieur et à nloins de 200 m des bois et forêts d'e l,'Elat. Cette interdiction peut êtue étendwe dutant 7 nois (en général du 7er Me/s au 30 Septemfue) et !a/ décision pléfectorale, &ux Ptofri'étaircs de lerrains boisés et à I'eurs altants droit, sur leurs Proples fonds Elle

sous réserl)e que certadnes règles etlictees

Le souci de prévenir les incendies de forêt est très ancien. Dès r3r8 une otdonnance empêchait d,e faire d,es cendres d,ans la forêt à moins d.e lettres patentes. En r7r4 le délit d'allumer du feu dans les bois était puni du fouet pour la première fois, des galères en cas de récidive. La malveillance constatée laisait encourir la peine de mort. Les usagers de la forêt qui ne prêtaient pas leur aide à I'extinction des incendies étaient punis à leur tour rigoureusement. Les sinistres étaient fréquents et les noms de Chêne br,iilé et Mont enflammé sont éloquents. L'incendie le plus considérable eut lieu le 5 Septembre 1726, il prit rapidement d'énormes proportions. On dut faire appel aux populations alertées par le tocsin, aux gardes françaises et suisses bivouaquant au camp de Chaitly. Tous lcs efforts furent vains, I'incendie ne s'éteignit que le huitième jour grâce à une forte pluie. Le feu avait dévoré et détruit les cantons de Trappe Charette, du Rocher-de-Milly, des HautesPlaines, les Gorges-de-Franchard, les Ventes Alexandre, les MontsGirard et les Gorges d'Apremont.

;

tetflps sec et en été, et d'une manière génfuaLe en toute saison - tiol,ent, le public doit s'abstenir de fumer en Jorêt.Par Celte lrécaulion uent s'intpose palticuliùeruent aur caadierc, qui éleigtent r&rernent leuls cigalettes, auant de s'en défaùe; en uoitute tlans les herbes enf,n, il, est recotnmattdé d'' éaitêr de - Les ckemins de terrc, en folêt, en Passer sonl souuent lecou elts : que les sèches.

autotnobilistes en laissent la jouissance aux piétons, aux cyclistes et aur caaalierc !

Tour nru A soN

DÉBUT

prur Êrnn

FAcrLErIIENT

ÉtgIxt evrc

uN

PEU DE SANG-FRoID oU DE MÉTHoDE.

Mais ensuite il s'amplifie rapidement et la surface atteinte augmente comme le carré du temps. Les touristes témoins d'un incendie doivent le combattre aussitôt.

Pour cela ils brisent des byanches feudllues d'une longueur d'environ r,5o m et à l'aide de ce balai improvisé, ils essayent, en frappant les partieq enflammée' de les éreindre. S'ils ne peuvent se rendre maîtres du sinistre, ils 'voûT sans letaril, le plus rapidement possible, prévenir le garde le plus voisin. Ce dernier donnera l'alerte par téléphone. Si les touristes sont nombreux, ils combattent tous f incendie et détachent un camarade pour prévenir le garde. L'usage de tlenchées et de contre-feur étant délicat doit être laissé à l'initiative des gardes forestiers. Grâce à ces précautions prises à temps les incendies peuvent être circonscrits rapidement et les sinistres limités. Les Eaux et Forêts disposent actuellement d'un matériel moderne

pour lutter contre les incendies: Trois pylones de surveillance (Croir d'Augas, Malmontagne, FranchardJ, d'équipement radio par ondes courtes avec station txe à télécommande au pylone de la Croix d'Augas, des postes radio portatifs et des voitures-citernes. On a songé également aux méthodes préventives : Dégagements,

élargissement et décapage des chemins. L'élargissement du bornage a monlré son utilité Lors d,e I'incend.ie qui rauagea les bois farticul|ers d.es Rochers cle Cornebiche, en Juillet 1935. Cet incendie fut a/rôté au bornage

fut ainsi préserté. Certains parc-feur très itnloltants ont été en outre bord.és de plantaTions

et le canton des Hautes-Plaines


r48

LE }IASSIF DE FONîAINEBLEAU

d'essences d'ombre qui constituent des écrans efi.caces (Roules du Monaslère, d.e l,'Ermitage, Sainte-Fare, le Féron, de La Fiche, de la Cibelote, chemin d,'Arbonne à Achères, Routes d,u Long-Rocher, de la Carenne de Cros-Bois, des Venles- Hércn, etc.). Les essences d'ombre emlloyées aussi bien en bordure des pare-feux que dans le boisement des aùles incendiés, éLiruinent par leur couaerl, la ltégétation combustible d,u sous-bois. Les essences les plus utilisées sont le hêtre,l,'épicéa et Le safin de Douglas (Pseudotsuga Dou,glasii).

LES ARBRES L'AMENAGEMENT

DE LA FORÊT l

Se découwenl, non sltns une frayeur, cles rochers esle-

agtéable

oez, d,es grotles et des antres soli,tdites enlrelassez de pietre lolie oàe la natute autrefois s'est jouee à

feincbe et formel tqnt de fgures estranges qu'à feine la langue hetrt exî,limer tant de lrre/aeilles et I' imagination les conceuoir, l,' artif,ce hunain estant imfuissant à les lefréseutel... De là uient qu'elle est

?artoul recommandable lour la

chasse et

la

uolerie.

(par un garde de la Bibliothèque

du Palais époque de Mazarin - par lecomte) cité

-

Le Massif de liontainebleau est lc point de rencontrc de deux climats: Le climat atlantique et celui des plaines continentales, auxquels viennent s'ajouter des influences méditerranéennes. C,est ur véritable

Plateau des Hautes Plaines, âspect de région incendiée.

carrefour

Le chêne rcuge d'Amétique a été également empLoyé dans certains canlons. d,ixerses essences,leLles que Le châtaigtier,les safins méditerranéens,

Enfn,

par:ue

a! Bulletin

des

Amis

ale

grafhique.

de Fontainebleau son aspect particulier, d'ailleurs varié, et en dirigent

l'épicéa d'Orient, etc..., ont été inboduites dans quelques stalions (r).

(r) Communication

bio géo

Ces climats, les nombreux reliefs et les expositions qui en résultent, la nature des sols et les aménagements de l'homme donnent à la Forêt

la vocation. La Forêt domaniale de È'ontainebleau enferme dans un périmètre de go km une superlicie de 16.86o ha d'un seul tenant. Mais il convient d'ajouter les acquisitions récentes : Bois de Sainte-Marie 265 ha au Nord (en échange des 8 ha cédés à Fontainebleau pour la construction d'un lycée de jeunes lilles) et au Sud les bois de la Commanderie

Fontainebleau.

2.ooo ha. I

I


I5O

LE MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

LES

Si nous considérons l'ensemble du Massif avec les bois communaux

Ràuget', bois des Fontaines et de N ainvil'l'e-les-Àocies limitant le Massif forestier au Nord-Ouest : Cham\agne, Valence '. 3.ooo ha ; LaRochetle : 5oo ha; Ias Trois Pignons 3.ooo ha On constate que l'ensemble du Massif s'étend sur une superficie globale d'environ 28.ooo ha (ou 25.ooo

La lande devait avoir les aspects que nous lui connaissons aujourd'hui ; peut-être était-elle plus étendue et plus aride ? La Forêt influençait la toponymie, on trouve des noms d'arbres dans l'appellation de cedains villages : Fays-en-Bière, Châtenoy, Châtenay, Ormeaux, Boissy, etc... La sylve que nous admirons maintenant, avec ses splendides lutaies, ses lumineux taillis et ses étranges déserts, subit pendant les siècles des traitements bien variés. Vieille futaie et landes arides à I'époque de la féodalité, l'arbre pousse comme il vient. Aux siècles suivants, l'exploitation des bois de construction et de chaufiage, les droits de pacages et d'usages, les chasses royales, les ( essarts ) et les cultures des monastères, l'abondance du gibier, éclaircirent les grands bois et nos maîtres forestiers eurent sans doute beaucoup de difiicultés à préserver

ha à l'Ouest de la Seine).

Le développement de la Forêt s'établit selon un équilibre où jouent

les données climatiques, édaphiques (relatives au sol), biotiques naturel-

les et les modifications apportées par l'homme. Les forestiers dirigent Ia Forêt vers le meilleur climar (stade ûnal vers lequel tend natulellezrzzl un ensemble de végétation). Une Jorêt comme celle de Fontainebleau est un patrimoine complexe, économique, esthétique, scientifrque, touristique, climatique de haute valeur. M. Ph. Guinier, directeur honoraire de l'Ecole Nationale des E. et F. disait de notre Massif :

pu trouuer refuge et

le domaine royal. On fit des semis à

helhogène d.'espèces tégétales et animales, aéritabl,es reliques Ainsi s'esl trouai réalisé ie ohitabte conseruatoire biol'ogique qu'est la Forêt d'e Fontainebleau, oît botanistes et entomologistes tuouuent ample mqlière à études,,, En raison de la nature du sol, I'a Foût de Fontainebleau a échappé au:t d.éfrickements qui ont lennis jal;is l'inslal'lation de cullures paùout où le terain éteit jugé susceptible de fournir des récol'tes rémunfuatrices. " -Puis étudiant l'évolution de cette Forêt au cours des siècles otr elle fut pendant longtemps un domaine royal, il ajoute : <La Forêt d,e Fontainebleau a été un des terrains d'essai de I'a fores' terie française naissenle et aaec le XIX' siècle, la science forestière étanl d,e Plus en plus assise, des nélhodes rationnel'les ont élé aflliquées auec continuité et la Forêt a pris l" aslect qu'elle ofre aujourd'kui. t

modif,catrice exercée lar I'homme exlliquent la lkysionomie des leu/letrenls... Per suite d'une nNesule Prise en 1853, dans un but esthétique, une ceûaine surface de ces lieux feu/lements de Fontainebleaa q élé laissée en dehors d.e toute exploitation ce qu'i fertnet, chose bien rale en un

pa.ts européen, d'obseruer l'éuol'ution nsturelle d"un peu?lement soustrdit à toute inf.uence modif.catrice.

Quelle physionomie notre Forêt offrait-elle, autrefois, au début rle

l'Histoire ? Auon en lang:ue celtique, signifiait cours d'eau. Cette terre humide

la charrue ordonnés

.L'Jx

untiels (plaine rayonnée,

vieux rayons) ; on décida des réuolulions et des coapes ; mais l'empirisme en matière de sylviculture, surtout par le mode d'exploitation èt tire eT à aire qui date de 1376 n'améliorait guère la condition de la Forêt (Ce

se maintenir un ensemble-

On ne commande à la nature qu'en lui obéissant et c'est là un principe fondamental de Ia foresterie française... On comprend dès lors la d,iversité des as|ects de la Fotêt de Fontainebleau : les uari&tions d,e structure géologique et d,e rel,ief, les cond'itions diuerses daus I'esquelles s'est forné le sol, les diférences loc&les de cl,it et, l'intensité de I'action

I5I

était probablement peuplée de saules, aunes, frênes et bouleaux. Les noms de Fresne, de Salins (venant de saule), de Verneuil el Vernou venant de verne (aune) montrent I'ancienneté de ces peuplements.

et particuliers : région de Nemours, bois des platières de l" Essonne, région de Mitly, Vaud.oué., Arbonne dorrrlnée pat les Monts Pioot et

KDens cette région a

ARBRDS

mode consistait à asseoir les coupes par contenances éga1es de proche en proche, en laissant un petit nombre d'arbres de réserve, marqués, dans

toute vente, du marteau du roi).

Nous avons vu que le premier surintendant du Domaine f\t Thibault File Etoupe sous le roi Robert; que la première ordonnance d'organi-

I

i

sation date de Philippe Auguste (rzog), Louis VIII la compléta en rzz3. Les premiers gardes (sergents à garde) portant bigarrures furent institués en r3r8. Enfin le premier grand maître des l'orêts, l'écuyer Coctelez, fut créé en 1357. Jusqu'en r5r5 la Forêt ne se composait que d'essences naturelles otr Ie chêne dominait, il y avait peu de conifères. Après plusieurs essais sous François I€", on planta un grand nombre de pins maritimes sur les sablons. En 16or Henri IV fit dresser par le peintre Dubreuil un plan du domaine dont les limites se révélèrent incertaines. En 1664, le Grand Maître Barillon d'Amoncourt releva un plan de la Forêt; il s'aperçut qu'elle ne comptait que 6.7qo ha de bois (rapportés à nos mesures actuelles) dont les essences dominantes étaient le

hôtre, le chêne, le charme et le tilleul. On croit généralement que la Forêt de Fontainebleau devait être

autrefois une sylve généreuse et quasi impénétrable; il en fut ainsi peut-être au temps anté-historique ; mais au Moyen Age et jusqu'à la Révolution de r78g et même jusqu'à l'Empire,la Forêt était fort clairsemée et avait plutôt l'aspect d'une lande assez aride, de bois maigres et de vieilles futâies en ruine. Voici rl'ailleurs une description donnée

par M. de Faluère, Grand-Maître des Eaux et Forêts en r72o : < Plantée irrégulièrement, il s'y trouue de grands espaces aides, beau-

cou/ de d,e

ttuonts et de lockers, de uaLlons et de déserts, quelques-uns remplis bruyètes, genêts, genièares, éhines et &utle maw)q.ise neture de bois.,


I52

LE

LES

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

M. de la Faluère, frappé alors des vides qui existaient dans la Forêt aux Ecouettes, Béorlots, Plaine de la Salle et Saint-Louis, Fort des Mouljns, du Rut, du Rosoir, et de Sermaize, entreprit une restauration fondée sur Ia futaie avec régénération naturelle intéressant 7.ooo ha. En r75o, un procès-verbal du Grand Maître Duvaucel fait état de peuplements de chênes, de bouleaux, de peu de hêtres; mais le ôzoz du lapin, les chasses abusives, les pâturages d'usages de r3.ooo bestiaux (permis à 2.286 maisons) dégradent la Forêt. A cette époque la sylviculture prolitant de I'essor scientifique s'améliora. On voulut doter Fontainebleau d'essences étrangères : pins maritimes, pins sylvestres sur les sols ingrats aux sables filtrants, pins de Weymouth, pins laricios, épicéas, platanes, etc... Eî 1792, devant la réussite des pins sylvestres, M. Lemonnier, médecin de la reine MarieAntoinette fit venir des graines de Riga et les plantations commencèrent au. Mont Chauuel, at Mont Ussy et au pied du Mail Henri IV. La Révolution, les guerres jusqu'en r8r5 et l'invasion ne {urent guère favorables à la Forêt dont l'exploitation resta anarchique. Sous la Restauration, on appliqua enfin, à la Forêt domaniale, un traitement rationnel par la méthode des réensemencements naturels et d,es éclaircies stpprimant la funeste mélhode à tùe et à aire. À partir de cette époque, le domaine forestier ne cesse de s'accroître et de prospérer ; on crée des pépinières, on étudie les possibilités du sol, on classe les essences selon \\n Plen général cl'aménagement. Le pornt de vue des artistes n'est point oublié, et l'on distrait de l'exploitation d'importantes futaies sous le nom de Réserues artisliques. En r83o, de nombreux pins laricios de Corse sont grefiés sur despins sylvestres et l'on plante des pins de Haguenau sur 4.ooo ha. Dn r84o, un recensement établit la superficie de la Forêt domaniale : t7 ,to3 ha. 7 r a z9 ca. M. Bois d'Hyver augmente les peuplements de pins de Riga sur plus de 6.ooo ha ; mais il doit lutter contre l'opinion des écrivains et des artistes qui jettent l'anathème contre (ces pins déshonorant le

sol gaulois

rr

d'après eux

:

(Les golges d'Apremont élaient f,ères

d,e Leur vénéruble

nudité,

sous

leur poil tle bruyùes, sous leur bure des siècles, On y uojtait alors d.ans son ensembl'e rtuajestueux, le grand, cirque gaélique où les géants nos ancêtres assemblaient leurs tribus. L' evil aaait d,es bornes et l,'imagination des sources ! ,.. >

Ainsi s'exprimait la nostalgie romantique des poètes, mais les artistes allaient plus loin et Pandore dut intervenir contre les peintres de Barbizon ; ces derniers décapitaient les( pins officiels r à coups de canne, sitôt leur plantation. I1 fut même un temps < glorieux ) oit l'on ne devait point rentrer à l'auberge Ganne sans apporter quelques dizaines de têtes de pins sacriûées à l'auguste vengeance ! A partir de r85o quelques parcelles de la Forêt furent mises en réserve et soustraites à l'exploitation. Après le Second Empire, le 6 Septembre r87o, la Forêt entre à nou-

ARBRES

I53

veau dans le domaine national. Pendant le grand hiver rBTq-rB8o, le thermomètre descendit à 3o degrés au-dessous de zéro; les pins maritimes gelèrent en grande quantité, ceux qui survécurent à ce désastre lurent à I'origine d'une variété plus résistante au Troid. Au début du vingtième siècle,la Forêt domaniale s'étendait sur une superficie de 16.86o hectares dont 4ro hectares non afiectés à la production ligneuse (en légère variation avec le recensement de r84o). Elle fut divisée en XXI sérics ; chacune partagée de parcelles indiquées par une lettre et un chifire marqués sut les arbres cotnierc. La zre série comprend ce que la Forêt a de plus remarquable :c'est 7a. Série Artistique; on y trouve la Jutaie du Bas Bréau, le Crnier Ckôtillon, CLair-Bois, le rocher S aint- Getmain, le Gyos Fouteau, la Tillaie, le Crand Paryuet, les Ventes à la Reine,Ies Gorges-aur l,ou,fs,les Etroitures ; Cet|e 2re Séde s'étend sur r.692 hectares dont roo hectares de vieilles écorces dépassant trois cents ans d'âge. On pouvait lire, au sujet de cette Réserve Artistique, sur le plan d'aménagement, ces phrases d'un style un peu maniéré . <Objet d'un culle jalour de la laû de ses nombyeur adtnirateurs, aéritable farc nationol clont il importe a , flus haut loint de rcslecter les beawtés... la constitution de la Série ArtistiEæ répond. à celte Pféoccufetion. Englobant les sites les plus respeclables en loul çe que l@ Farêt cotutient ex fail d.e aieil,les futaies, elle n'est l,'objet d,'aucune erplt'ilalion el les aybres moyls ewxmêmes

y

sont laissés sur pied, de manière à ne pas altérer son çaraclèye.,

Le secterr jarLliné pour les conifères jouc le rôlc dc réscrve de second ordre. Créée en r86r ; la Réserve Artistique répondait aux væux des écrivains et des artistcs pour y conscrver le ( vieux matériel r chanté par Musset, Flaubert, Taine, Michelet, Victor Hugo, Corot, Diaz, Théodore Rousseau, tr{illet, etc... Cette XXIê Série eut d'ailleurs quelques tribulations et les forestiers, {onnés aux rnéthodes d'exploitation industrielle selon les enseignemcnts modernes de l'Ecole de Nancy, supportaient mal les critiques d'un comité d'artistes qui leur mettait sans cesse des bâtons dans les roues. Les < Amis de la l-orêt r fondés par Moreau-Vauthier en r9o7 canalisèrent les aspirations des artistes; les relations avec

l'administration s'améliorèrent. La vocation de cette réserve fut précisée parties de la Forêt domaniale, réunies

.

<

Il fut

éntendu que certai es

le notn général de<Série Attistique r sercient I'objet.l'un tlailement f&rticulier et une Parcelle (Coufes 31 à 36) c'est-à dire : Yentes à la Reine, Gorges-aux-Loups, Mare-aux-

jouirail

sous

clès cet instant d'une inriolabilité absolue. Dans cette se:ule la N ature sera réel,lement chez elLe; mais dans Les aubes parcelles, soumises à wt. règlement particulier, si les arbres u,olts lorubés doiuent rester sul place, il n'en sera las de même des chablis qu,i pottllont être débités pu les soins de l' Ad.ministration. Toute coule restera inteldite dans la Série lrtistique. t Mais, cel>enclant, l'Aclminislration doit aeiller au,x nlesules de sécurité qui lui incombent; ell,e aura le deuoir d'abattre des arbres deuenus wn

Fées,

parcelLe,

d,anger

lour

les promeneurs.

t


LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

I54

LES

Actuellement les forestiers étudient une conception nouvelle de cette fameuse Série Artistique. Elle fut établie à son origine d'une manière trop statique ; on voulait conserver un musée des vénérables et glorieuses écorces devenues d'émouvantes ruines. Mais un territoire forestier est

touiours dynamique et vivant; la destruction des houppiers, l'abondance et le désordre des chablis, si pittoresques soient-ils, amorcent

sur les parcelles ainsi réservées des phénomènes dangereux de .dégradations ; alors la < Réserve > retourne lentement à la lande. Aussi de nouvelles mesures d'aménagements sont à l'étude pour préserver à la fois I'avenir de la Forêt et sa beauté artistique. De r9o4 à 1939 des principes culturaux prudents et méthodiques, de bons peuplements, notamment sur les calcaires de Beauce, améliorent la bille sylve qui devient l'orgueil de la vaste ceinture forestière de la Région Parisienne.

Malheureusement pendant la dernière guerre, dès 1943, la. Forêt domaniale était frappée d'une contribution de rz3.ooo stères de bois de chaufiage pour l'approvisionnement de Paris; cinq cents hectares de bois de la Réserve Artistique furent exploités et sans l'énergique intervention de M. André Billy, des Amis de la Forêt et du conservateur Clément Jacquiot, le dommage eût été ptus grand encore Déjà, après r87o, l'Administration avait voulu faire abattre l3.zoo chênes dans la série réservée; mais une pétition suspendit heureusement ce massacre.

M. Jacquiot signale qu'ilaété exploité entre rglo

eT

1946,7g7.ooom3:

songe que la moyenne des réalisations en 1939 était de 3z.ooo m3 ; on voit le dommage causé à la Forêt par cette exploitation intensive, à laquelle vint s'ajouter la .destruction de r.5oo hectares de résineux.

si I'on

ARBRES

I55

On envisageait d'aménager r4o ha de rëserves biologiques intégrales,

4rr ha. de réserues dirigées, g7o ha de téserues artistiques. Ce programme fut en partie réalisé; il doit recevoir, à l'heure où nous écrivons ces lignes, de profondes modifications dans l'ensemble d'une révision générale de l'aménagement forestier de Fontainebleau.

LE PEUPLEMENT FORESTIER Toute forêt est constituée d'essences d,e feuflem,ent : Essences d'ombres . arbres aux feuillages épais laissant peu filtrer les rayons du soleil jusqu'au sol : épicéas, kêtres. Essence de lumière . arbres aux feuillages légers : chênes. Les végétaux ligneux se classent en divers étages I'Etage dominant donne la hauteur du peuplement, le Sous-Etage est la partie moyenne comprenant des arbres plus modestes ou plus jeunes vivant sous le couvert des premiers, la stuate arbustite est Jormée de buissons et d'arbustes, complétée par les lar,Pan s, les arbrisseaux ne dépassant pas z m de hauteur, et en fin sur le soll?L cowreûule m,orte. Les végétaux ligneux sont issus soit directement de graines, soit de lejets de souche (c'est à dire de bourgeons qui poussent sur le pourtour des souches lorsque l'arbre primitif a été abattu) soit encore de drageons

venus sur des racines. Les résineux ne se reproduisent que p.rr semence. On appelle futaie un ensemble d'arbres provenant de semences et taillis les peuplements obtenus par rejets de souche. La Futaie composée d'abord de semis généralement en brosses devient

tn fourft aux

LES RÉSERVES Nous avons déjà parlé des Réserves de la Série Artistique. Et t953 sur les avis de M. Guinier, directeur honoraire de l'Ecole de Nancy, qui

déclarait : < Sur le fl'an biologiqwe, le MassiJ de Fontainebl'eau lrésente un int&ét erceptionnà|,, géolo gique, géo grafhique, topo graphiqwe, kistorigue. La f,ori et la launi y sont rem'arquables et attilent I'attention des Naturalistes -de|uis

d" espèces, ail'lews disparues, ont fu se mainle' une série de biotol>es caractérisés par conslituanl nir à Fonlqinebleau, I'abondance des raretés. Cette forêt, situee si p/ès de Paùs, est un magni' f,que laboratoire tiuant, u'x terrain d"exfériences sans égal. Il imporle

25o ans. Combien

lui conseruer son intérê|. n On élabora un projet en vue d'augmenter la surface des Réserves Artistiques et de créer de petites réserues biologiques, bien déterminées par leui situation, teur sol et leur microclimat (exemple le Mt Chauvet), au prernier chef de

afin d'y étudier le comportement de la flore et de la faune.

branches entrelacées oir se produit un élagage naturel; vient ensuite le gaulis oit les tiges les plus résistantes dominent. La hauteur du peuplement s'accroît : bas perckis (tiges de ro à zo cm, de diamètre) haut perchis ot d,emi-futaie (lorsque les tiges dépassent zo cm de diam.).

Les arbres prennent de la vigueur et constituent successivement la jeune, la kaule, pris let. aieil,l,e fwtaie, jtsqlo'a:: terme de le:or réuolution frxée à I'avance par le sylviculteur. La futaie subit des traitements variés; elle est équienne, régul,ièrc, ou lleine lorsqu'elle n'a qu'un seul âge, ou bien irrégulière, ou jardinée par suite d'éclaircies et de régénérations organisées ; les âges des arbres peuvent alorc être différents. Le Taillis convient aux arbres feuillus renaissant par drageons ou rejets de souche, néanmoins il peut abriter des arbres venus de graines, soit accidentellement par action éolienne ou semés volontairement pour rajeunir les souches. Le taillis est slrzlle lorsqu'il est aménagé et traité comme nous venons de I'indiquer. 1l esT con ?osé (taillis sous futaie) lorsqu'on y laisse subsister des brins de semences. (suite page 159)


Futâie Ieuillée hôtres ct chênes Peupler[ent irrégulicr sur sol roLhen\

(Cu \ ier-C

l]âtillon).

,1


LES

ARBRES

I59

Lors des coupes on réserve les arbres lcs ltlus vigoureux:ils portent le nom de baliteaux quand lcur âge est égal ii unr: révolution cle taillis, de modernes à deux révolutions, d'anciens à trois réyolutions , de bisanciens àL qutLtre révolutions ct au-delà, dc uieilles lcorces. L'ensemblc des rejets issus d'une môme souche portc lc norn cle céhée otr d.e trcchée. Ces notions très résumées aidcnt à courprcndrc les difiérents aspccts que présente une grande forêt douranialc.

POUR RECONNAITRE LES PRINCIPAUX ARBRES DE LA FORÊT . Le chêne rouvre ou chêne sessile. Esscnce de lumière. C'est l'un des arbrcs parmi les plus anciens de la forêt historicluc, son port est majestucux, la tigc droite; on lc trou\.e sur les plateaux calcaires de Beaucc au sol meuble et sur le sable stampien des plaincs. La fcuille lobée cst pétiolée ct sa plus grandc largeur est situéc au tiers supérieur du lirrbe. Gland arrondi presque sâns pédoncule, dttaché di/ect.lvent à l'inseylion d'une Jeuille (glandées de 5 ii ro ans). . Le chêne pédonculé. Il occupc la pl:Line, Ies sols hun.rides et les fonds dc vallée au sol frais et argileux. I-'arbrc pcut atteindre 3tl à 4rl m Cland à fiédoncule assez long, feuillc ayant clerix oreillcttes à la base du limbc, sans pétiole. o Le chêne pubescent, Dc petite taillc à ramure noucusc, la feuille est fortcment lobée, la.face du dessous est pubescente ainsi cpe les jeunes

,...&!,

I-a lan.le rocheusc P()ligûy.

rameaux. Lcs chônes pubcscents occupcnt les terrains sccs sur les marges méridionales clu plateau calcaire et les fonds de r-allols; le gland cst petit, pétiolé.

o Le chêne rouge d'Amérique. Essence introduire, peu répandue en forôt ; l'arbre est vigoureux; grande feuillc large et fortemcnt lobée prenant une belle tcinte rouge en automne. Gland gros et rond.

. Le hêtre. Essence d'ornbre. Le climat de Font:rincblcau joint à la sécheresse du sol ne lui est pas lar.orable, sauf en clur:lc1ues stations privilégiées (limons profonds sur calcairc de Beauce). Le hôtrc maintient par son couvert ipais l'humidité du sol: Fût long et droit à écorce lisse, gris bleuté. Feuille grasse au touchcr, nerr-ures parallèlcs pcu serrées. Bourgeon fusiforme très pointu. Le fruit s'appelle /alae. Les hêtres formcnt des associations stables sur humus doux; dans certains peuplements on les associe aux chôncs.

o Le charme, Esscnce d'ombre, arbre de taillc moyenne, redoute la séchercsse du sol; tige canneléc à écorce lisse ; fcuille or.ale linement dentée, gaufrée, à court pétiole; bourgcon allongé, aigu. o Le châtaignier. Arbre vigoureux naturalisé ou planté, à écorce d'abord lisse puis fissurée ; les jcunes rameaux très gros et noueux sont

I


160

LE MASSIF DE FONTAINEBLEA

parsemés de lenticelles ;la feuille est simple, allongée, lancéolée à grandes dents. Fruit, châtaigne en Novembre.

. Le bouleau blanc ou verruqueux, Arbre

r6r

LES ÀRBRES

fréquent en lorôt,

dans les vides; il prépare le terrain au retour <l'autres essences. On le trouve sur les platières, les lieux arides et sablonneux, les monts anciennement ravagés par l'incendie. Port léger, pleureur; écorce caractéristique très blanche se détachant en fines plaques. Feuille triangulaire tnement bidentée; bourgeon ovoide, pointu, écailleux brun et vert. Rejettc bicn de souche. Jeunes rameaux non pubescents à aspect verruqueux, dû à des sécrétions résineuses.

. Le bouleau pubescent est beaucoup plus rare (Mare à Piat Belle-Croix) jeunes rameaux t/ès pubescents. o L'érable plane. Arbre à la tige longtemps Iisse puis devenant légèrement gerçurée. Feuille pentagonale, palmée à long pétiole, laissant échapper un latex blanc à la cassure, graine ailée. Bourgeons opposés r,rugeàtres, velu.. e L'érable sycomore, Répandu çà et là en forêt. Bel arbre pouvant atteindre zo à z5 m, feuille pentagonale à nervurcs en éventail. Bourgeons assez gros, opposés, à écailles vertes bordées de noir. Pas de latex.

o L'érable champêtre. Arbre à écorce brune écailleuse; jcunes rameaux souvent subéreux ; feuille pctitc à 5 lobes sinués, celui du

milieu rétréci à la base. Graine (Samare) ri ailes o?fosées en ligne,Bourgcon petit, brun, velu, écailles vertes à la base.

o L'orme. Rare en pleine forêt, cet arbre rustique vit sur les lisières et en plaine où il reste isolé ; il possède une grande longévité (et l'on parle encore des ormcs de Sully plantés sur les places de villages), Le tronc a une écorce brun noirâtre, crevassée. La feuille est rude au toucher, inéquilallrale à la base. o Le frêne. Essence disséminée. Tige à écorce lisse vert olivâtre dans la jeunesse; feuille composée pennée à folioles finement dentées. Bourgeons âssez gros, noirs, opposés. Préfère les stations humides.

o Le Robinler faux-acacia. Espèce américaine introduite en 16or et naturalisée en France. On la trouve notamment dans les bois particuliers bordant la Forôt domanialc. Feuillc composéc, pennée à petites folioles ovales. Ecorce très crevassée, Fleur papilionacée en grappe pendante, odorante (la fleur est utilisée pour parfumer la pâtisserie). o Le Tilleul. Arbre disséminé, résiste bien au brou du lapin : grande longévité; écorce d'abord lisse puis gerçurée. Feuille courtement pétiolée, dentée, cordiforme; bourgeon âssez gros vert et rouge à deux écailles chez le tilleul à grandes feuilles, à trois écailles chez le tilleul à petites feuilles. Fleur peu odorante chez le Tilleul à petite feuilles, très odorante chez le Tilleul à grandes feuilles.

o Le Coudrier, noisetier, peuple les taillis et les haies. Feuille à plusieurs

surdentée, arrondie, terminée en pointe. Bourgeon court,

écailles_. Rejette bien de souche. Les rameaux sont couverts de poils

glanduleux.

à

o Le Sorbler des oiseleurs disséminé. Feuille comoosée pennée ; Bourgeon velu blanchâtre; fleur blancbel fruit

folioles allongées

roluge, non comestible.

o L'Alisier torminal disséminé dans les taillis. Feuille découpée,

lobée, simple, peu rrervurée, pétiolée. Fleur blanche. Le brunâtre comestible.

fruit

cst jaune

o L'Alisier de Fontainebleau est considéré par certains auteurs comme un hybride de l'alis. torminal et de l,alis. blanc; les sinus des feur'lles sont ouverts presque à angle droit; la feuille est tomenteuse

en

dessous.

*Feuille _L'A-lisier blanc, Tige à écorce lisse puis légèrement gerçurée. dentée nervurée, pétiolée, blanche tom"iteus" "d"rru,,r, "i non comestible. "r, elliptique. Fleur blanche. Fruit vert puis rouge, o

o Le Peupller tremble. Espèce forestière; disséminée, isolée ou en bouquets. Ecorce lisse gris-vert pâle. Rejette bien de souche et dra_ geonne. Couvert léger; feuille à limbe vertical, arrondi, sinué, denté, mobile sous l'action du moindre vent. Bourteon glabre ou à peine pubes_ cent,

o L'Ypréau'ou Peuptier blanc se plaît dans les terrains frais et humides, l'écorce est blanchâtre un peu comme celle du bouleau. Feuille à cinq lobes, grise et cotonneusè en dessous. Bourgeon blanc

poilu.

.- Le_ Pommler sauyâge est disséminé dans les taillis. Feuille simple, ovale, dentée; fleur blanche ou rosée. Fruit comestible mais très âpre. Néflier. Il pousse isolément surtout dans la partie méridionale - o_Le du Massif, notamment entre les rochers éboulés dei canches. Feuille oblongue, inégale, non dentée, poilue en dessous. Fruit comestible.

LES RÉSINEUX

. Le Pin sylvestr€ fut introduit au xvrrre siècle et couvre aujour_ d'hui environ B.ooo ha de Ia Forêt domaniale. Essence transitoiie de lumière, il se régénère facilement et spontanément, mais pousse mal en

terrain ca-lcaire, Ecorce épaisse, gerçurée brun-rouge. Feuilles (aiguilles) petites, groupées par deux dans une gaine. Cône petit. peut vivrà z"oo ans. .- o Le Pin maritime a été en grande partie introduit au xvrre siècle ; il.est sensible aux gelées. Les rudes hivers de rTog et rBTg en ont fait périr un grand nombre (inscriptions relatives à ceJ désastiés au Rocher d'Avon et au Carrefour de Franchard). Il résiste mieux aux incendies que_les aulre" pins. Les sols siliceux lui conviennent bien. Ecorce épaisse, tendre. rouge violacé. Feuilles laiguitlesJ longues. d'un ae ptus clair que celles du pin sylr?sl/e, groupées par deux dani une gaine. Cônes obkxrgs, pointus; allongés de 10 à 15 cm.


r_Ês

LE MASSIF DE FONTAINÉBLEAU

162

Principaux arbres feuillus du Massi{ de Fontainebleau,

ARBRES

t63

. . Le.Pin lâricio. (Deux variétés, pin d.'Autùche et pin d.e Colse, la premiere en terrain calcaire, la.econde..r. sol argileux ou siliceux). Le pin laricio est droit, cylindrique, écorce à largeiécailles, cône souvent arqué, croissauce rapide, bois médiocre inferiéur en qualité au sylvestre.

\'.1 ^î\

I

âi,lij.fii,j:^

{'\ -

{1} Rl7/ a, '>vL /'.).t s]7

TÙ,

V} v %Y# uf

cHffir PtD0fl(utf.

(l] PUôT5LENT (II. eu

unuaidot^

Qu

ROU6L

HETRÉ

quBpa F\iuiJiuATka

o L'Epicéa. Essence d'ombre à feuillage épais qu,il ne faut pas confondre avec le sapin. Tolère les sols calcaires et détruit les broussailles à incendie. Forme de petits peuplements dansla Forêt. Feuilles (aiguilles) non réunies dans une gaine, persistantes, de section carrée,soni ripaûies autour fante&ulc conu,ne une queue de yat. Cône pendant, cylinàrique, .des^ allongé, fauve.

distingue plusieurs espèces dont l'excel,sa (Table du Grand _,9r Maitre,"rVicux Rayons, Long-l{e, her, Mare dEpi,y, erc...;. l'61irla

d'Orient. très récistant (Laboratoire de Biologie Vegét"t";.

ô.

"i....

ARBRES, ARBUSTES DE FONTAINEBLEAU

.NARIIE

. Plur ros lecteurs râturâlistes qui s,irtéresseraiert à Ia flole dendrologique de Fontainebleaù, nous donnons la liste des espèces d'apiès les inventaiies de P. Doignon (C. comunun, A. C. assez commin, A. R.-assez rare, R. rure, T. R. lrès rare).

ARPNUJ ôETULUJ

FEUILLUS . Erables Acer

campestre

pseudoplatanus A. C. bord des routes.

ERADLE JYCOtIORi ACEP PJtUtOPtAfAttÙt

-

A. C. negundo T. R. platanoides R. _ - orientalls planié. parc. Episy, Platanus

Marronier.

.

.lEsculus hippocastanum, raturalisé, planté.

Âmelanchier. . Âmelanchier rctund,ilolia. R. Vernis du Japon, . Allaûthus glendblosa pIaîté.

.tIL!EUL Tttla PARV|TO,U

Aunes

A ,tF

pEUPLiER BLANo

" porldiÊR Jruvl6L PiRu' HÀIUJ

coldata Mare aux Evées, glulinosa C, mares, lieux humides.

Epine. Vinette. a Berberis ,r./É'alis,

.":-r(

rx (,O XW @re TREHôTÉ

-

a Al\ris

buissons.

Bouleau.

'ruÈrLirr

o Betala uenucosa'1. C. pubescens R. (Mare à piat). Buts. a Buxus semperuirpr?s, çà et là.


î64

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

Bruyère Callune. . Calluttâ |ulgaûs T-

Llerre,

.

C-

Chartne.

. llex aqtuiloliu.m

C.

Châtaignier.

.

Celtis australis R. Sud du Massif. Route Denecourt.

Cerisler Sle-Lucle, Prunier. a Cerasus mahaleb buissons. Cerasus auium A. R. C. padus naturalisé.

Cercis siliquaslrur? subspontané. Bois de la Madeleine.

Clématite. . Clernâtis uitalbrz T.

.

Colutea albolescens R. Malesherbes, Butte St Louis çà et là. Cor"nouillera Cornus n4s A. R. sanguin?a C. Cotoneaster. . Cotoneaster uulgaris plarl.é.

Câroubier. . Ceratonia siliqua. Nalùralisé. Bois de la Madeleine.

Coudrler, Noisetler. . Cory\s avellarLa çà et Ià. @rya.canl.ha

R. et forêt.

.

Cytisus laburnurn çà et là. C. su,ikt4s R. l.usalns. . EvoDymus uulgaris C. daos les buissons. E. latilolict T, R. Obélisque. HêtreT . C.

Morus aiôa (plarté pour la sériculture en 1836) reliquats à Sl-Mammès, Nemours, la Rochette.

Pornniers. . Pirus ,]l4@rrrs çà et là. Polrier, a PTwa communis A. R. Peupllers. . Populus alba R. cal^escens (Bâmolets) R., tretuuk C. et vaiété mares, régioûs incendiées, en bouqirets, rob&sla, A, C. Pruniers, Epiûe Noire. . Prrrrrus spinosa C, blujssotrs, auiutt. çà et Ià, serotdna çà et 1à,

oillosa.,

Fr^ximts elcelsior A. C. F. olwls, pla'rté

a Quercus sessiliflora T. C, (chêoaies), lagunisosa C, pedunculal.a tubra R. ile, R. Nerpruns. . Rharnnus llangula (Bo]uldajlre) C,, catha/lica L, C. Groseillers. . Rlbes vubrum C, Robiûier. . RobtujJa Pseudoacacia. (bois paûicnliers) ittroduit et r60r,

C.

Saules.

Frênes,

.

.

Lonlcera coplilolium C,, periclymenurrl. C., Tata.riêo lplaûéJ, xyhv tex4?n R. spontaîé. Mahonia. . Mahonia aquifolia pèr places. Néflier. . Mespilus germanica çà, et Ià.

Chênes.

Cytises.

Fogtrs silaalica.

ferrée.

ilultpler, . Llrlodendron tuLpilera Plakrés (Roche Epoûge), Laboratoire.

.

Baguenardler.

.

calcaies. oval,iloliun voie

Mtrler.

C,.

Aubépines. a Crataegus monogyna C,

C, 'terrajIÉ

.

Arbre de Judée.

.

C. (croissance tlès lente) futaies.

Ligustrurn ,rrgale T.

Chèvrefeuilles

Cerisi€rs.

.

C.

Troène. satiua çà et là. A. C.

Mlcocouller.

.

Hedefea helix 1,

Houx.

a Crrpfnus behtllts

. Castaîe

r65

LES ARBRES

(essais à

Bois-Rond).

o Salix alôaC. (ma\es) atuoainelea dispersês, a,urila (mares) aa|rca lmataisl Ronte d'Episy, llagilis R. Episy, purqu./ea (bords de Seine) le,elNs


yJ 166

LE MASSIF DE FoNTAINEBLEÂU

LES ARBRES

167

(Arbonne, Larchant, Episy) lriand.ra C, (bords de Seine) ùatellina. C.

Sureaux, a Sambucus

coNrpÈRrs ebulr,ts

C., nigl6 A. C., lacemosa R.

Cèdres. . Cedrus libani R., atlantica R. . Llbocedrus ileauûeks R. Roche Eponge.

Sorblers.

.

Sorbus azia R. (Belle-Croix, Franchard) aucuparia A, C,, domestica. R., hyb/id,a T. R. (Gd Palquet) latilolia A. C. (rochers) torminalis çà etlà-

Tllleuls.

. Tlll^

a/ge tea (plarlté) intert ted,ia, pla,typhyllos paroilolia A. C.

A. R.,

Sapins.

. Ables Pins&po R., concolor R.,

siluestris R.,

noldtnakniatua R,, peclinata, grand.is,

ce,halohica çà et Ià.

AJoncs,

Pins.

a lJlex euyopaeus (spontané), U. ,ar?rs R. Nemours. OrÎnes. a Ulmus carnpestris A. C. , mo?Llant R. Viornes. . VibùItrùtlr lantana C., opulus R.

.

Pinus sirrlrstlis T . C. , laric,io allstriaca, C. la.riêi.o êol sicana. A. T. C,, slrobus R.,,insignis R., rigid,a R, (à 3 aigùilles),

C.,

rnaritinta

Epiceas. ezcelsa A. C. sùr plateaux calcaires, orientali,s R., de sitha R. (sitchensas) introdùits en rg3o à la Mare aux Ptgeons, alba R, planté par l'ing. Jacquiot er 1935-36 à Franchard.

o Plcea

Douglas. . Pseudotsuga douglas'ii, A. R. Courbuisson,

Cyprès chaùve.

ffinY "

t

r/,-r"j"lr

il

.

. Sequola

ll

syrvesrcr ,.tiLV

TR:'J

ui',/11,, /fl

pir.r

riuus

ht,

naririnl ntpirim

prï Noill

pntus

uebro

*.g

PiN

.Doti6LAô

pJtu*lrJuûA

(Ecole des Pressoirs du Roy).

Cyprès. a Cupressus sempelùilebs R.

Thuya. . Tlruya occùlentalis R.

An '

DU LoRD

6EN ËvRiER

wuauii ,tïllïjf,lt

Quelques coni{ères du Massif de Fontainebleau.

æ

parcs.

Chamaecypâris . . Chamaecyparls lawsoniana le long de la voie ferrée.

Pt^/uJ JfBObU.'

Wdtw*

tpicÊa yÉrËze

R.

Mélèze. a LafiJ,. eulopaea, par placer.

6autRkHt)

prcet zxcrtn uplx ruftoptt

giga,ntea, serkperuirezs

Laboratoire.

ûlWfi-%\m ffi pir.r PINUé

Tax.odfu'Jir di,slichunx Mare a]ux Evées. R. Parc, Jardin anglais.

Séquoia.

afu,'a'tt.

Genévriers. a Junlperus communiç C., terrains

t f

secs.

Gfulkg,o : l'arbre aux quarante écus. . Gtnkgo btloba Jardin de Diane,

LES ARBRES REMARSUABLES Les plus beaux arbres de la Forêt domaniale se trouvent dans les cantons du Gros Fouteau, dt Bas-Bréau, d,t Nid de l'Aigle, de la Mare our Fées, avec une moyenne d'âge de 35o à 4oo ans. Hélas beaucoup de < célébrités r ne sont plus que poussière et souvenir... :


r68

LE

MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

le

Vol,taire, le Gutenberg, le curieux Chêne ckarmé, le Phararnond, le Clouis, le Cha emagne, le Briarée, contemporain de Philippe-Auguste,

détruit par un cyclone en 1899, le Rageur, peint par Corot, le BouEuet Sully, que Rousseau saluait avec attendrissement, 7e Superbe (carrefour Reuss), aujourd'hui remplacé par un chêne rouge (Chêne du

d,u Roi, le

LA

Souvenir) pour honorer les forestiers morts pendant la guerre r9r4-r918,

etc... Le plus beau chêne actuel de la Forêt est le Jupiter V ente aux Ckarmes, proche de la N. 837 vers Arbonne (v. ze Vol. Itinéfaires). Malheureusement ce roi de la Forêt est condamné et peut tomber d'un jour à l'autre

FLORE

!

Nous parlerons des arbres remarquables existant à Fontainebleau au fur et à mesure que nous décrirons les ltinéraires dans le second

La Flote de la Forêt de Fontaineùleau peut j>asser à juste title ?owr une des plus rëTnerquables d,u Bassin Parisien, et mêrne de la Frunce entière; sa renommée est oélitqblement uniaerselle.

volume.

F.

EVRARD.

En effet la richesse et la variété de la flore sont rernarquables. Cette fortune attira de bonne heure l'attention des botanistes, comme: Mal,esherbes, Vail,lant, l,es d,eux Jussieu, Mérat, Cosson, G, Bonnier, Va a| et plus près de nous: Persoon, Rousset, Maubl,anc, Roger Heim, Jouet, Virot, Bouby, Eayard., etc... Cctte belle flore est pourtant menacée; déjà en 186r Cosson signalait la disparition de 362 espèces et depuis, une centaine d'autres espèces n'ont plus été observées, Il semble même que le rythme des destr-uclions s'accélère en raison de l'intensité de l'érosion humaine (piétinement, stationnement des voitures, arrachages inconsidérés), de I urbanisation et de toutes les agressions variées que subit hélas ! notre Massif. Actuellement sur 5.585 espèces végétales répertoriées on compte r.zoo espèces phanérogames environ, parmi lesquelles quelques plantes

rares appartenant plus spécialement aux flores alpines et méditerranéennes et même des reliques de la flore glaciaire quaternaire ou step-

fique boréale. LES PLANTÊS DE LA STRATE SERBAcÉE, EN DEIIoRS DES FAIIILLES DE LIGNEUX étudiées au chapitre précédent:

La variété de cette flore dépend des conditions édaphiques; on y trouve.des plantes hygrophiles (marais) hél.iophil.es, xérolhiles (landes, sabl-ons) sciaphiles (se plaisent dans l'ombre) ntàssicol,es 1chàmps cultivés)

et de nombreuses espèces wbiquistes (poussant en toutes régions) mais qui peuvent présenter des formes particulières à Fontainebleau. P. Doignon qui est toujours informé de toutes les recherches scientifiques concemant le Massif de Fontainebleau a réalisé un travail remarquable : c'est un inventaire détaillé sur liches des flores et faunes de

notre Massif, tenu constamment à jour. . Le résumé floristique que nous présentons a été établi d,après cet

inventaire et les récoltes effectuées par nos collègues naturalistes et nousmêmes.


LA FLORE

I-E MASSIF DE TONTAINEBLEAU

170

Nous présentons ce résumé par familles botaniques en indiquant le nornbre d'espèces observées et inventoriées pour chaque famille. Nous ne pouvons donner la liste de toutes les plantes inscrites à l'inventaire, ceci nous conduirait trop loin ; ce travail particulier serâ établi en collaboration avec P. Doignon et publié à part. Noùs ne donnerons ici que le noln des planies les plus rares (R.)' les plus rernarquables et âussi quelques-unes parmi les plus corn-

rnuneg (C.) qui sont recherchées pâr les amâteurs (ces dernlères plartes seront âppelées pâr leur nom comrrrun). Les dénominations systématiques étant famllle, genre' espèce, variétés (var.) sans tenir compte des plantes signalées par certains auteurs mais dont 1'existence reste très douteuse.

.

Alismâcées:4 esp. (R.) llisrrd ranunculoïdes

. Âmaryllidacées:

(mares).

(R.) Nal.issrs poeticus (Mr ÙIerle) (C.) : Jonquilles Pârc Malesherbes, llecloses, etc..4 esp.

a Ainarantacées:3 esp. a Aristolochiacées i r esp. Aristolochia clematis a Asclépiadâcées: r esp. (C.) Dompte-venin ofÊcinâI. . Âpoclmacées: z esp. (C.) Pevuenches (sous-bois). o Aracées: 2 esp. ARuM italicum et A. ,naculatum o Borralfinacées : 26 esp. (R.) ANc:ts.vs^ semperl)i/en.s,

CYNoGLossuM

pictûrn, PvLMoN^Rr.\ tuberosa et angustilolia, SYMPIYTUM olfcinale, Mvo' sorrs intermeclia, P,c:ts'Lltrr'' Wielzbich'ii i (C.) LYcoPsIs arùensis (pai places) LrrHo-spnRMuM Pulpurea -c@luleum (Malesherbes) et Plusieurs myosotis . Balsariinacées : 2 esp. (A. Il.). IMPATTENS lulaa et Roylei. a Campanulacées: 12 esp. (R.) : CAMPANLLA lracheliwnx, PIrYTEUMA orbicularc et spi,catuw', (C.) : plusieurs campanules, la JasioDe de montagne, Ies spéculaires des moissons.

. Callitrichacées : 5 esp. (R.) CALLITRTCEE hamulata \}rydrophyte), . Caprifollacées: 5 esp. (A. R.) LDoxA moschatellina ; (C.) chèvrefeuilles. o Caryophyllacées : 66 esp. (R.) ARENÀRrA grandifora, MINuÀRtt,q.

p e d.unclt I at a. ('J.ar es).

srtarra, MoENCIITA erecta (mates), DIÀNTsus supevbus et deltoides, GYPsop'Jttt muralis, ILLECEBRuM Levlicillaturx (mâres), STÈLLÀRIA gtrauca (marêcages), STLENE arnevia, conoidea, dichotoma, uiridifora, S!'GTNÈ subulala, ciliata, S9EI.GuLA pentadla, SPERGTJLLÈIA segetalis; (C.) : cucubale baccifer, plusietrrs plusleDrs celui des cles chartreux, plusieu$ Ie plus abondant est celul plusieurs æillets dont le lychnis dont le pâin de coucou (prairies), des Petites stellaires, des silènes et la saponâire aux fleurs blanc rosé.

.

Chénopodiacées: 16 esp. (R.) CHENoPoDruv carinatltttt, uirgatum,

polyspelmlatu, Lulualia, CoRvsPÊF.I{uM hyssoqifoliutn. (A. C

Henri.

.

) Epinard Ron

Cistacées: 14 esp. (11.) IIELrÀNTHEMUM Lpenninutu, can\.\k, pilosum,

sullureum ; (c.) plus. espèces d'hélianthèmes, le plus joli étant l'héI. à goDttes (ftiches, pelouses sèches).

o Astérales-Cornposées : r3o esp. environ; (R.)

ANTHEMTS

,tirta,

AcHTLLEÀ wicrophylla (Episy), AsrER amellus, AlaBÈostl^ arlemisitefoli'a, psilostachfa,, ScoRzoNliRÀ auslviaca, CtF.srvM eliophovum, hybridlt n, rigerLs, CREprs PulchTa, CIIR\.sljNTHEMLTM se getum, CAF.Duus acatthoÏdes, CÀRDUNcELLv s miti ssitnus, DoRoNrcûM coTd,atunx GAL\N soc A Parai f ora, Gri rzortL abyssinica, I{ELTTTNTHIA echiaides, INÛL!' hivta, salicina, L^cT.UcL pelennis, LEoNroDoN hastalis (Iipisy), MrcRoPUs erecttts, supinus, SoNcHUs palrslli.ç,

177

:rru:rl cylindracewn; (C.) : armoises, marguerites, pâquereties, achillées, cirses, biders, érigérons, inules, épervières, matricàire:, laiterons, solidages, séneçons, carlines, pas-d'âne, etc.., etc... a Convolvulacées: 2 esp. (C.l Liserons.

.. Cuscutacées:5 esp. (R.J Cvscvtt densifon, ?utopea. . Crassulacées: r5 esp. (R.) Saotu tillosum, hirsutum, boloniense, B\J LLr AP.D u ai ll antii. ^ r Crucifères:50 esp. env. (R.) ALyssûM montanurn, BuNtts erucago, t- LRTERoA twûna. CAPSELLA /kàcl/a, CARoAuINE anora, CetltprNe Coyutni,

DI3^BA plaecov, majuscula, IlulcHrNsta pe! raea, pt oc um be ns, ERYSTMUM cheirifl.otum, hieracifohum, ERUCASTRUM obtusangutàm, po ichii, LE!tDrvM latilolium, yuderale. Rotrpa pyteneica; (C.) : citons les aiabis, alliaires, car_ damines, passerages, etc.,. o CypéracéeJ: 75 esp. env. (R.) CAREX marima, lililoymis, polyrrhiza, monlana, nitid.a, P&i/a,ei, s!./igosa, solsticialis, panicea, elonqata, CiYerxus longas, Enroenonuw angustifolium, uaginalum, Scrl-pus o;atus, supilrus, ScHoDNUs nigyicans., (C.). Nous ne citeroûs que les linaigrettes qui l,on trouve dans les tourbières (par places). a Cératophyllacées : r esp. CERATopqvLLUM ilernersum (Rolrcevaùx), o Dipsacacées:9 esp. (1t.) DrpsAcLrs pilosrs, Scl.tjtost icra*ica, swuueolcns | (C.) knautias et scabieuçes. . Dloscoréacées: r esp. (A. R.) 'I!^M\JS cornmunis ('Ial.r.ier). a Drosérac6es i 3 csp. (R.) l)r.osER}' ,intemed.ia, longilolia, obouata. a Elatinacées i 6 esp. (R.) EL^rrNE .tlsinastlum, herandya, maior, .hydlopipey, tliandya, octandra. a Equisétacées : 7 esp. { lt.t EqulsETUM hiema!?, o..idcnlale. slluatirum (C.) prêIes. . Et'icacées: 7 esp. (R.) Er.rc}' scopalia (Nemours), tetyalix (marcsl zlag.a?rs (Nemours) ; Vûts idaea: (C.) callune, bruyère cendrée, myrtilles, çÀ et là par taches. a. Euphorbiacées : 26 esp. (R.) EuplroRBrA esula, ezigua., ueyyuaos&, lrlslis, andtosaemilolia. mosa a, \egetalis, pinilolia, sewata, nemorosa; (C.) mercuriales, euphorbes. a- Fuûrariacées | 9 esp. (R.) CoRyDAr.rs solida, F]oMART^ conlusa ; (C.) -,

^ Quelques corydales et fumeterres. .

Gentianacées:

cru'iata, germanica,

rr esp. (R.)

CT:ENDIA pltsilLa, GINTTANI. ciliata,

ERYTHRAEA lamo sis sima ; (C.) pneumonanthes, chlora et Erythrées centaurées. A citer autour de qq. mâres MENYANTrIES lyilolirlta, assez abondants dans ses stations. Géraniacées : 16 esp. (R.) ERoDrrrM pimpinef.ifolium; (C.) érodiums,

-_.. âIipendùIe, géraniums. o Globulariacées | 2 esp.

o Gramlnacées i roo esp. env. (R.) ArRopsts agrostidea, ANDRopo(;oN, ischaemum, CALÀMAGRoSTrs a,rgentea, lanceol,ata, Dqscttrl]r'.Is\4 næd,ia, selacea, J{oÊ.LE&rL uallesiana, MFj-tc?' ciliata, nulans, NAI.DuRvs Halleri, PoA sudetiêa, chaixi,, palustris, SI.YI^ pennata, Si'ttant glauca, GLycERra

loliacea, Yu tela bromoid,es, Tr<aous ruaerno sus. .. Hypérlcacées : r5 esp.(R.) }fÊ.LoDF's patustlis, ]lypERrcuM desetangsii, ,niclophylun , ANDRosAEMUM o/f.inate ; (C:) Millepertuis commun. a Halorrhallidacées : 3 esp. (R.) Mr.RropHl.t_LUM alternifl.o/ut N.


LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

172

o Irldâcées 6 esp. (R.) : IRts loetid,utlx (C.) : Iris Iaux acore. o Joncacées: 20 esp. (R ) . IuNcus anceps, pygmaeus. o Labiées i 65 esp. (R. ) AJUG!. pyranxidalis, B,\LLor^ rûdelalis,

srs dubia, :MENI'I^ capilata, piperala, S^Lv\^ I)erticillate. o Lemnacéea r 4 esp. (R.) L!MNL gibba. . Lentibularlacées : 3 esp. (R.) Prxçurcur,t uulgaris UTRICULARTA

minol,

GÀLÉoP-

(R.)

neglecta.

. Lobeliacées i r esp. (A. lt.) L1BEL\^ ulens . Liliacées:24 esp. (R.) Ar,tlu flau4e, s(otodobta\un1, ursinun

(C.

et A. C.) : Phalangium, Maianthème, ail à toupet, jàcinthe,

ornithogales, colchiques, scilles, houx lragon, etc... o Lytiracées: 2 esp. (R.) LyrHRU.'"r hissopilotia (C.) salicaire. a Llrracées: 8 esp. (li.) LrNuM galliculh, leoni,i, t zoktanutrr. a Malvacées: 4 esp. (C.) mauves.

a Marsiliacées: r

.

esp. (4. R.) PTLUT,ARIA globulilera (rnares). Naiadacées : 2 esp. NÀIAS maior (A,. C.), miror (A. R.).

a Oenotheracées: r5 esp. (R.) ErtloErulvr Lamyi, obscut m, palLtstre, OENoTHERÀ sinuata, laciniata, Paruifora, suaaeoletls., (C.1 épilobes, circée,

onagre biannuel.

. Oxalidacées : 4 esp. a Ornbellifères: 50 esp. envir. (R.) Btrone dicocca, Bvetavr|ow aristattun, plotaclutn' FuLcÀRL{ ritini, IlELoscr,\DuM ibundatun, lepens, L/'SEF.ptrtu|{ latiloliuÙr,

OEN.\NT'IE Piwpinelloides, pruceo.Lru:M. celuali@, paltustre,

Î*rxrt glauca. a Orchidacées.

Cette Jamille étant particulièrement remarqùable nous en donnons, ci-après, la liste détaillée mais sans mentionrer toutefois les rombreux hybrides (pour ces derniers coùsulter les archives de l'A. N. V. L.). .AcER^s dnlhtoPomorpha (A.C.). m| = ?nsi-CeenA LANTERA tibhoDhytt EprpAcrrs folia, A. C.), rubra (A.. R.) pallens (: eyandiflora A. C.).

- R.\ mic/oalrorubens yC.\, lalilolia (A,. C.) Palusltis (L. marâis) uiolacca \A. phyl la \T. R.\. CYMNADENT À .orop?a (A ç.), d p nsi fl oya ( A. R.), odoyat i ssima (R.). GooDyLRA tepens (A. C.). LLlrooonuv abittuum (A. R.). - L@seli (T. R. marais), semble- avoir Ltr^Rts disparqe. LrsrgR^ ouala (C.), LoRoGLossuM hirci,num (C.) NEorrIA xrdks-a?ris lA. C.). OpË!-vs apilela

- muscileta (C.), (A. C.), ara*ifera (C.J, arachnites (: fLrciflora A. R.\. litigiosa (A. R.). Or.cr.rs helod,es (1. R ), nth tayi s lC.\. <inia lC.), puvqarea \C.J, sab.bucina (T. R.) probablemert disparu, moyio lT. C.\, ustulata (C.),

,nasaula, \A. C.), i.ncarnata (R.), paldst rs (R ), maculatà tT. C.), la.rilolict (R.), praetennissa (1. R.), uilad,is (T.R.) signaléen 1887, taxtfloya lP..), cotiophota (T. R ).- ANAcAMprrs py/atnid.al,i s (4. R.). PL^TANTHER!- moùta%a (R.). lT. C.), bilolia (4. R.). - SprRÀNrEEs autumnalis o Orobanchâcées: 15 esp. (R.) ORoBdNcuE hederae, maior, pictidis,

o Papaveracées:7

pannonica; (C.) âstrâgale, cythises, vulnéraire, genêts, gesses, vesces, trèfles, méIilots, otonis, ajoncs, etc.., a Pirolacées: 6 esp. (R.) PtRoLA ma.culata, umbellala, MoNorP.olAglabra. . Plântaginâcées: 7 esp. (R.) PLANTAGo intermedia, minima. a Plombaginâcées: r esp. STÀTrcD : ARMEnTÀ plantaginea (C.). a Polygalacées: 5 esp. (R.) P1LvGAL.\ comosa. . PolyÉionacées: 20 esp. (R.) PoLvGoNttM Palulu l.

a Portulacacées: r esp. M1NTTL fontana. a Potamogetonacées : r4 esp. (R.) PorÂMoGEToN

a Phytolaccâcées: r esp. PnyrotÀccÀ d.ecandya et extensiort. a Papilionacées: roo esp. eûv. (R.) Auonprr,r. lr ticosa llJÂraisJ, CoRoNTLLÀ m'inirna, GENrs'l^ gennanlca, LlrHynus onrilotur, nigey, ciêera,

nissolia, palustris, MEDTCAGo Gevardi. lotmta, orbicula]is, lRt]FoLr:ÙM laetigah,tn., nticranthum, subterraneurn, stricluw, auleum, dillusu?rr, glomelatum, yacile, lRrGoNEr,LL t LorLspeliaca. oyltithafo(J,ioides , yrcr't melanops, eruilia,

gvamineus, pl&nla-

gineus, lrichoïdes.

a Prlmulacêes : r o esp. (C. ) primevères, faux-mouûons, lysimaques, etc... a Renonculacées : 50 esp. erv. (R.) ANrvoNo ranunculoid.es, silaestris,

A,DoNts r,eslua.l.is, aulumnalis, flat rmetus, IIELLEBoRUS viridis, Isopvnuu thalictroides, RANuNcuLUs hololeucos, nodi/|orus, tripallilus, folyanlhemoides, conlusus, Palûiflov1,ts, radians, lla.bellatus, Ttt.u-tctnult rzix,s,

galli,cuw, silualicun (C.) Aùémores, caltha, nigelle, dauphinelle, renoncules. o Rosacées i 50 esp. env. plus esp. Iignicoles (R.) AcRrMoNrÀ odo,,ala, ALCHEMrLr.,\ miclocalpa, Vûlgavis, PoTENTILL!. s,lendens, Ros}' dumetovum, styl.osû, lonenlasa, uillosa, .,].ut us idaeùs, glandulosus (C.): aigremoine, fraisie$, benoîte, poteûtilles, roses sauvages, tlipendule, primprenelle, etc... . Résédacées: 5 esp. (R.) Asrnoc,rnpus .l&sii, ItDsDDÀ Phyteuma. . Rubiacées: 23 esp. (R.) | G^Ltv}I d.ebile, d.iaaricatum, satcatile, uliginosuhx, silaaticuw (C.) aspétules, gâillets, garance. . Santalacéea i 2 esp. TqEsruM diaalicalum (R.) et humilusuw (4. C.). . Saxifragacées i 3 csp. (C.) Pârnassie ct Saxifrages. a Solanacées:9 esp. (R.) ATF.o]"A belladona., D^TûRÀ tal?rla, SoL^NUM

miniatum, rostral,um. a Scrofulâriacées : 60 esp. (R.) DrGrrÀLIs lutea, Lt.rt ttu.+ araensis, biqartita, plaeterntissa, LrMosnLLA a.qualica, ScP.oFvL^F.r^ canind, nernalis, VERoNTCA u erna, acinilolia, VDRBÀscuM blaltdrioïdes, ni gr&m, Ev p:dRAsrL netnorosa: (C.) Digitales, linaires, mélampyres, pédiculaires, scroJulaires, véroniqùes, cuphraisies, molères, etc... a Salviniacées r r esp. AzorlÀ liliculoides.

a Thyméléacées : 3 esp. PASSDI{INA ar?wta (R.)DLPIINE Mezereum \T. R.). . Typhacées: 5 esp. (R.) t'lvp]J^ lalilolia et ahg stifolia, SP!.RG^Ntvr{

nutans.

a Utriculariacées : 4 esp. (R.)

IJTRTCULÀRrÀ neglect&,

ulllgaris, PtN-

GurcvL^ ûulgaris.

o Valériânacées: roesp. (R.) | V A[-EP.I}'NELL}^ eviocarpa. . Violacées: 12 esp. (R.) l/toL}. alba, v pestris, ,nonlana (C.) violettes.

LES FOUGÈRES (FILICINÉES) (PTÉRIDOPHYTES)

esp. (R.) PLp!.vÈR hybridum (C.) coquelicots (plus.

va.riétés).

r73

FTORE

AspLENruM adianlum-nigrurn (A. C.), lanceolatum (R.), Itirid.e (T.- R.), tvicho?kanes (C.), /uta nuraria (C.), sePtentlionale \R.), lovescxacun \T. R.), gevmanicur, (T. R.), Halleli (1. R.). - ASPIDIûM aculealom (R.), (4. C.). AzoLLA angularc (1. R.),lobal.um (R.). Arnvnrun Filir - s,icant (R.). lelnika AcRosrrcHtiM -thelypteris BLECIINuI( lilicllloïd,es (T. R.). (R.). CETERÀH ofrcinarurn (Il.). CvsroerorÉ llagilis (R.). Sco-

-

-

-


LA

FLORE

175

(A. R.).-DRyoprrRrs (: polysticbùr.r) d,itatatum BorRl.cHtuM simple, (semble dispar.d), htnari,a (T. R.). pol-].srrcHuM OSMUNDÀ regalis ('1. R.).-Ptrnrs a,quilinum (T. C) cyisratuyl (T. R.), spirLulosNaln (A. C.), fililmas (C.), ditatatum lR.). Df,yoprERrs robe iane (R.). Opljiocr,ossvrr'- aul.gatùnt vat. pouphfltùm., LopÊNDRr{JM aulgare

spitlulosut.,

-

(T. R.).

LES ASSOCIATIONS VÉGÉTALES Le climat, les micro climats, la nature du sol, l'exposition, la sécheresse ou l'humidité favorisent l'installation et la croissance de plantes plus ou moins conquérantes ou associées entre elles sur la variété des éléments topographiques du Massif, Il se forme ainsi des associations végétales principales et secondaires que les botanistes nomment selon leur nature Corynepkorctuw, Call,u.netuw, Fagetaru, etc... Ces associations n'ont pas en général de caractère nettement tranché par secteurs, elles se modifiènt et s'interpénètrent selon des conditions édaphiques très variables. Ces groupements végétaux forment le décor des ( paysages ) de notre

massif par les plantes dominantes qui les révèlent

:

grès

Platlères

tables de : or\ dominent les graminées. - Mares de et platières : végétation des mares et des bords de nraLres, reliques d'ancicnnes tourbières hautes. de rochers : présentant de nombreux microclimats. - La Boulaie ; bouleaux plantés en lieux arides pour assurer la régénération futurp de la Iorôt. Chaos

La chênaie

sessiles et à chênes pédonculés. - Le pré-boisà àchênes chênes pubescents sur terrain silico calcaire, - des plateaux calcaires, vallées sèches à sol ûltrant. marge

La Hêtraie, sur

Jrais. - La Lande sèche sol sur sol siliceux, envahie par les callunes ou la bruyère cendrée où poussent également plusieurs papilionacées.

J

La plaine sableuse plus ou moins colonisée par les graminées ou-les bouquets de pins ; espaces à corynephoretum La pineraie oir-domine le pin sllrestye, avec le mariline et le laricio.

}\ ,Q61

sr"

sl6

-

S,r.@

a\tÊ

.-Yd

w,.

44

MOUSSES, LICHENS. ALGUES

-.2ù15

Le nombre des lichens découverts à Fontainebleau dépasse

espèces d'après une étude de Pierre

Anémone prlsal'llle Pulsatilla

u lgatis. z. Ficaire Ficatia urna.-

4. B,ellado're Alvoqa belladonna. 3. Anémone Sylvie I ne Tone nemolosa. 6.-Airelle myrtille Vaccinium myrlillus. 5. Violette des bois Viala sihestris.

.._ 7. Pervenche Vinca minor-

9. Asperule Aspevula

odorata.-

-8. Pulmoùaire Pûlrnonariû

7oo

Doignon; quant à la flore algologique des mares du massif grâce aux recherches de M. P. Bourrelly orr

Quelqucs plantes du MassiJ de Fontainebleau.

r.

(Fagel:am).

oficinalts.

Primula ofrê'i alis. -

bi/olium. tz. Jonquille Navcissus pseudorr. Maiânthème Maianthenum -ro.'Primevère r3. Bruyère calln]i,€ Calhana uùIgaris, r4. Campanule rai&alcissus. Houx fragol]. Rltsclls aculeatus. poice Ca,mpanula rapuncttllts. aulgare. r6. Fougère polypode Polypodium.-t5.

en connaît maintenant plus de 6oo espèces. Les mousses, les hépatiques

et les sphaignes sont également nombreuses (46o espèces). A la suite d'une excursion bryologique en Jorêt R. Gaume écrivait (t) : < La t'résence en forêl de Fontainebleau oît elle fluctife, d'une espèce nouaelle d'un (r) Fasc. 6 des Travaux

des

Naturalistcs de la Vallée du Loing.


LE

a76

MASSIF DE FONTAINEBLÉAU

r_A

genre ?lesgue comqlèleïrenl exotique, el qui d les ll'us glandes afr'nités aaec une autle esièce connue seulenLent à Ceytlan et à Jaua lorthodontium infrac' tunt Dozt et Molh) paraît hid.emment tout à f&it exttaord'inaire et constitue uu fait brlogéographique des llus intéressants. D'aptès ce que deux étés de reckerches bryologiques en Joftt m'ont permis de d'écouarir, je suis fondé à croùe que Fontainebleau, foultant si visité hal les naturalistes, réserae encore bien des swrlrises quaut à sauégétalion rnwscicale et que les botanistes spécialisés dans cetle brancke fourront encore, Pendant longlern?s, ex|loref auec

fruit

ses

innombrables et si f)itlolesques chaos de grès.>

FLORE

r77

. Hebelorna pumilum (Ies Evées), ed,urum (Buthiers). . Hyrnenochâete . Ithyphallus imperialis (Trois Pignons, cds Feuill.). o Inocybe hystyit, llocculosa. . Lactarlus tila.cinus (Bùthiers), pubescens,

Mongeoti (La Solle).

tabidus.. :Mycej,a laeaigeta (Grs Fouteau).. Amanlta ,a, sarca (Ciampagte Barnolets). a Pleurotus oleayius. c Plùteus cinereolut"ut, . Phellinus ighiatius, lullrus, Tobustus. . Psâlllota /aripas. . "oràriut. Russula torulosa, ruberrima (La Solle). . Trametes ceruina (purts au Géant, Franch., G3 Fouteau). vaire) etc... etc...

. Ungullrta fraxinea. o Xanthocrous pini

(Ca.l-

LES CHAMPIGNONS

PETIT LEXIQUE FORESTIER

La mycoflore de Fontainebleau est une des plus riches d'Europe. On peut récolter de bons champignons comestibles sclon les saisons, ce seront : amanite-golmote ('f. C.), oronge épaisse (A. C.), oronge vraie (T. R.), lépiote élevée (T. C.), plutée des cerfs (T. C.), psalliote forestière (C.), coprin chevelu (A. C.), photiote à écailles (C ), Rozite (C ), Cortinaire remarquable (A. C.), et C. violet (C.), meunier (C.), laccaires (T. C.), tricholome équestre (A. C.), pied bleu (T. C.), mousseron (A C ),

Nous pensons que ce lexique, d'ailleurs réduit aux termes les plus essentiels, peut ôtre utile au familier du Massif de Fontainebleau.

clitocybe nébuleux (C.), pleurotes (A. C.), lactaire délicieux (T. C.), vachotte (A. C.), Bise verte (C.), Russule charbonnière (T. C.), hygrophore russule (par endroits), hygrophore olivacé (C.), gomphides

(Ï.

C.),

Bolet cèpe bronzé (A. R.), Bolet cèpe (C.), Bolet jaune des pins (T. C.), chrysenteron (T. C.), Bolet bai (C.), Bolet orangé (C), Bolet châtaigne (A. C.), Indigotier (A. R.), listuline (A. R.), Pied de mouton (T. C.), chanterelles dorée et grise (C.), Trompe de mort (T. C.), tremellodon (C.), Guépinie (A. C.), Morilles (par endroits) oreille de lièvre (A C.) Mais it existe aussi beaucoup de champignons toxiques, d'autant plus dalgereux <1u'ils peuvent ressembler à de bonnes espèces. Il faut donc, si I'on n'est pas mycologue, rester très prudent dans ses récoltes. Pour le mycologue, Ia Forêt de Fontainebleau est un remarquable territoire de recherche; l'inventaire dressé par les naturalistes (P. Doignon) dépasse z.7oo espèces. L'ordre des aphyllophorales y est bien représenté grâce au vieux matériel forestier des réserves.

QUELQUES CHAMPIGNONS CURIEUX OU RARES RÉCOLTÉS A FONTAINEBLEAU . Boletus

(Xeroconus)

lwnidus Gd l'euillard. . Cortinarlus :

Blr-

ganlissiwl4s, cedletolutu, porphylop,ts, tx.bulalis, bl4lbosus (Route Ronde), irusti.tLi,num (Sangûtède, Nid d'aigle), tulescezs {G. Fouteau) , Setli|es' lusispo' lus etc... et surtout le datgereux Orellanus \rnortel) (Ch. leuillu, Mail Henri IV, Macherin) en tout r37 espèces de cortitailes inventoriées. a Clattnrldls cancellahts T. R. (Fottaill). . Clitocybe incilis, diabeta (la Solle). o Coriolus unicolor. o Coprinus ualat?ls. Cliû codoi sePtentrionalis T. R

a GytotnTtte

escltlenta A. C. par endroits (a provoqué à Fontainebleau en . Gatoderrna /asinaceum (M. a.Jx Fées) R,

rg5o trois irtoxications graves).

Âffectation, ensemble de parcelles qui doivent être régénérées au cours d,un laps de temps délermrn(.appelé période.

Aménagernent, ersemble des règles s'appliquant à la gestion d,une fixant le programme

des coupes et des

Arbre végétal ligneux à tige simple Arbuste végétal

Jorêt,

travaux.

de plus de 6 mètres de hauteur.

ligrre:ux non raw,ifié defuis la base de r à 7 m de haut. Arbrisseau végétal, yanilié dès la base de r à 5 m de hâùt. Le sous-arbrisseau ne s'élevant pâs à plus d'un mètre du sol.

Bâliveau, arbre réservé dans un tâiltis sous futâie, ayant un âge compris entre une à deux fois la durée de la révotution.

Bouquet, petite surface d'un peuplemeût dont les arbres ont le lnênte

âge

(peuplement équienne). Brln de semence végétal ligneux provenant d'une graine. Chablis_, arbre âbattu par les intempéries, Ja partic icstée debout \'appelle \e chaudelier, la partie ton,bée le zolzs.

Charmaie, peuplcment dP chJrmes. Cllllrax, stâde âual vers lequel tcnd une végétation dâns lcs conditions naturelles.

Chênaie, Peuplement de chênes. Coupe, portion de Jorêt dont on exploite le peûplement en totalité ou eD partie. Coupe clahe laisse ur peuplement clair Coupe sombre laisse un peuplement oir le sol reste à l'ombre coûrplètement. Coupe à

tlre et

à. aire exploitatior de proche en proche poùvaût comporter quelques réserves.

Coudraie, peuplement de coudriers noisetieis. Couvert, protection du sol par des végétâux formant uû écran de lumière.

Défens ou Défends, intcrdicrron du pâiurage en forèr. Débardage, tmûsport des bois hors de la coupe. DraÉieon, rejet inséré sur ure lacine. Edaphique, relarif au sol. Elagage, enlèvemert de braûches poussant sut le ftit en dessous de la cime.

Essart, défrichement de bois suivi de culture. Essence, syronyme

d'espèce

e^ parlant d,arbres forestiers.

Fouûé ou hallier, végétation derse, diJficile à traycrser. Frênale, peuplemeût de frênes. Fht, patie aérienne de l'arbre comprise entre la souche et la première branche maltresse-


rA

LE MÀSSIF DE FONTAINEBIEAU

178

des perches les plus fortes du taillis. Gourrnând ou branche gourmande, pousse sur le trorc et part d'un bour-

FI,ORE

179

Furetalle, exploitation

LES PLANTES MÉDICINALES

geoû proventiJ.

Hêtraie, peuplement de hêtres. Juniperaie, peuplemerlr de genêvriers. Laie ou layon, route lorestière étroite. Lale sornmière, large allée tracée en iorêt par oir s'effectue la vidange des

On peut en récolter dans la forêt et leur recherche est un agrément de plus pour le naturaliste. Mais c'est à Milly, presque à la naisiance de la vallée de l'Ecole, que la culture de quelques-unei de ces plantes a pris une extension particulière, notamment celle de la menthe odorante que fon met à sécher dans des hangars à claires-r,oies situés près de la route d'Oncy. Un office des plantes médicinales de Milly-en-Gâtinais a été créé ; les champs de ces plantes médicinales donnent au paysâge entourant la petite ville un caractère bien particulier, (voir Itinéraireiz" vol.).

coupes.

Lari ou Larris,

Iânde de genêvliels et pelouse sèche su!

teûair calcaire.

Martelage, emploi du marteau forestier permettant de faire sur l'écorce de l'arbre ùn blanchis sur lequel s'imprime une marque particulière pour désigner uD arbre à abâttre ou à réserver

Parquet, petit parc clos. Paquis, où le gibier va paltre. Paicelle, unité de gestion forestière, division d'une série. Perchls, brins de ro à 30 cent. de diam. dans une futaie. Peupleraie, peuplenent de peùpliers. Pessière, futâie d'épiceas. Peuplement, cnsenble dc végétaux ligneùx dâns une {orêt ; le peuplement pevt ètre simqle, composé, serré, cl,a.ir, pul o\ mélangé. Pied cornler, arbre indicateur de limite de coupe. Pineraie, futaie de pins.

En résumé nous conseillons au randonneur de s'intéresser à l,observation botanique. Nous savons que cette recherche donne de grandes joies et permet des découvertes, car tout n'est pas encore catalogué en forêt de Fontaineblearr Pour le naturaliste non spécialisé, il est utile de savoir nc)ûlrnel el identif,er les plantes habituelles à nos bois et à nos clairières. Lc fait de désignnr une plântp, d en comparer les raractères ct d,en déterminer l'habitat fait mieux comprendre la Forêt, et les associations végétales,

Pubescent, couvert de poils fins. Relicte, ré-ldu de végétatrun antérrcure.

Robinerâie, peuplement de robiniers. Régénération, recorstitutior d'ur massij par des sujets âpparus naturellement ou ârtiliciellement introduits. Révolùtion, durée qui sépare deux régénérations successives sur un même point du sol forestier. Rarnée, branche détachée d'un arbre.

Rotation, périodicité

qur la composent.

des coupes dans une même parcelle.

Souche, partie soùterrâine d'ùn ârbre d'où partent les raciùes. Saulaie, peuplement de saules.

Sambuçaie, peuplement de sureaux. Strate, zonation verticale d'un biotope. Série, partie de lâ forêt sounise à un même mode de traitement. Sartalle, mode de culture faisant alterner les productions forestières et âgricoles.

Sessile, attâché directement au rameau sats pétiole ni pédoncule. Ttge, fût d'un arbre et son prolongement dans la cirne jusqu'au bourgeoû terminal.

Vente, su ace à exploiter ou en exploitation. Végétation âdventice, qui envahit un territoire de culture. pyrophile qui supporte le feu. rupestre poussant sùr les rochers. rudérale sur les murc et décombres. silicole vit sur les sols siliceùx. saprophyte dépendant des matières en putréIaction. épiphyte qgi;vit supportéc par ute autre plante.

thermophile aimant la châleur.

ubiquiste peu exigeante, se trouve dans des habitatstrès vadés. xérophile demandart ou supportant la sécheresse.

endémique localisâtion d'une espèce ou d'ur groupe d'espèces sur ùne étendue géographique limitée.

I


LA

FAUNE

r8r

o 150 protistes l'étude de ce groupe est très incomplète (Tempère, Denis, Petit, Mirande, Bourrelly, Deflandre, etc...). . 5,600 insectes dont plus de 3.ooo espèces de coléoptères, richesse exceptionnelle pour un territoire aussi limité que le Massil de Fontainebleau.

On voit donc que la faune bellilontaine est particulièrement intéressante pour les zoologistes. Mais Ie grand public est surtout intéressé par les gros animaux sauvages et toutes les espèces constituant ce que l'on appelle le gibder d,e chasse, ainsi que les animaux curieux, pittoresques

LA FAUNE

ou redoutables comme les serpents, lézards, tritons, papillons, petits mammilères, oiseaux etc,.. Le Massif de Fontainebleau n'est pas trèsgiboyeux. Mais sil'onenvisage le Massil entier et non l'aire domaniale, on y découvre une faune variée, en raison du climat particulier et la présence de cours d'eau enveloppants. La forêt, elle même, avcc ses platières et ses mares fournit l'eau aux animaux de toute sorte qui sans cettc providence déserteraient le sable

Depuis le milieu de l'Ere tertiaire, le Massif de Fontaineblcau est rcsté une zone de rcfuge permettant la survic de représentants des faunes et des flores apparues aux cours des clifférentes migrations animales ct végétales traversant notre pays. Certes la fréqucntation de la forêt par l'homme, l'extension de plus en plus importante de l'urbanismc ont modilié sensiblement I ensemble Jaune et flore du Massif, appauvrissant le nombre des espèccs. Ilais grâce

à l'étenduc des zones forestières, à la protection séculaire des

trop

aride. L'aurochs ell'élan viva.i.enl à l'aube de notre Histoire et les Romains

introduisirent probablement le faisan, grand destructeur de vipéreaux, mais il y avait déjà, à cette époque, des lièvres, des perdrix rouges et

chasses,

gri.r.s, des gélinr,rltes et des térra-. François rer introduisit \e héron qu'on élevait aux héronniùes, ces animaux étaient ensuitc lâchés pour peupler la forêt. Louis XIV fit établir le Petit Parquel pour élever et chasser le menu

aux réserves aménagécs, la faune présente encore une richesse ct un intérêt à peu près analogues à celle de la flore. Pourtant aucun recensement général de cette faune (toutes classes réunies) n'a été réalisé, nous ne disposons quc d'inventaires partiels, dont le grand ouvrier reste toujours

notre ami P. Doignon;

gibier; cet aménagement {ut agrandi par Louis XV sous le nom de Crand, Paryuel a\ Palquet du Roi. Un peu plus tard, on construisit la Faisanderie. Les bouleaux de cette région ont une forme contournée

il fait état de 3.5oo publications,

mémoires et notes conccrnant la faune du Massif de Fontainebleau dans les bibliographies qui s'y rapportent. Actuellement, l'ensemble dc cctte faune grouperait plus de 7.ooo espèces d'animaux : . ti7 mammifèles (étudiés particulièrement par Dalmon). c 196 oiseawx (Lasnier et Doignon travaux A. N. V. L. 1955) (observés également par H. Dalmon, J. Dalmon, Royer, C. Jacquiot, LeÎèbvre,

qui permettait aux faisans de se percher, Le gibier et les chasses laisaient grand tort aux paysans riverains de la Forêt. Les rois, ne voulant rien sacrifier de leur plaisir favori, essayèrent de calmer les mécontents, en abanclonnant tailles, taillons, corvées, levées ordinaires et extraordinaires pour leurs sujets possédant cultures aux lisières du domaine. Ce ne fut qu'une maigre compensation. Sou; la Révolution le gibier fut èn grande partie d.ètruit ; les paysans se vengeaient de tous les maux dont ils avaient soufiert auparavant. En r8o7 on ne comptait plus que rr biches en forêt. Napoléon rétablit les chasses et la charge de Grand Veneur qu'il confia au maréchal Berthier. Il adopta le vert pour ses équipages, leur assura un budget de 4oo.ooo francs et fit venir à grands frais un gibier de peuplement : cerfs d'Allemagne, faisans de Bohême. Il frt réparer le Grand Parquet et retraça les routes. Pour lui-même, Napoléon n'aimait guère la chasse et il tirait mal. Parfois on bloquait à l'accul un groupe de sangliers et l'empereur s'amusait à les tuer au fusil.

Vivien, Guénée.)

. 15 reptiles (étudiés par Paulet, Vincent, Herbert, Dalmon, Billiard, Yakowlefi, CofÊnet, Vivien, etc...). o 18 batraciens (Dalmon, Billiard, Yakowlefi, Royer, Séguy). c 26 esl>èces d,e loissons dans la Seine, le Loing et leurs amuents, étangs et mares (Royer, Lecomte, Dalmon, Midol, Viré, etc...). c 40 nyriapodes (Guignon, Broleman). o 220 arachnides et lardigrades (Berland, Guignon,

Denis, Royer, Dresco). t 15 crustacés (Régimbart, Dollfus, Dupuis, Dussart, Dresco). c Vers,larne très peu étudiée. c Mol,lusques, 7o espèces d'après l'inventaire de Suideau (Travaux

A. N. V.

L.

rq5.5).

t

Après l'Abdication, les ofûciers des armées étrangères chassèrent sans retenue et détruisirent à nouveau les réserves de gibier.


rtr rgz

I-1] MASSIF DE

LA FAIIN]]

t

r83

A la Restauration, Louis XVIII reconstitua les chasses et les installations; les équipages furent vêtus, cette fois de bleu. Àu cours d'une chasse, le duc de Berry tua un aigle de belle taille, ce fut un événement ! En r8zo on signalait des daims parmi la Jaune de la forêt, mais leur aombre décrut rapidement. Après la Révolution de rB4B la chasse lut adjugée par lots. Napoléon III rétablit la 5lrande chasse impériale. Pour donner une idée du massacre qui se {aisait à l'occasion de ces fameuses tirées, voici le tablea.u d'une joumée au Grand Parquet : 50 chevreuils, zoo lapins, r.3oo faisans, r5o perdrix !...

en effet de maintenir l'équilibre de Ia population de ccrvidés aux possibilités de la Forêt. Le géomètre Houssaint faisant un relevé en 1773 à la Roche SainteMade, aperçut dans une clairière plus de too ccrfs et biches réunis. C'est un spectacle magnifique, précieux et rare que de voir bondir le cerf devant soi dans l'élégance de sa course. Mais attention, si I'aniural est blessé, il peut vous mettrc à mal d'un coup d'andouiller. Il est fort intéressant de découvrir le tolcelest (empreinte du pied) sur w beaureuoi,r (telfain portant bicn l'empreinte) en cherchant les haules erres (voies de l'animal) et si possible I'abattue'ott la reposée (endroit oir le cerl gîte, se rembuche). La voie est droite chez la bichê et croisée chez le cerf adulte, mais il faut être lin veneur pour suivre el emfaumel le

LES FAUVES

lzacs du bel animal. Le cerJ vit seul ou en bande ; il adopte, vis à-vis des biches, des mræurs de pacha, Sa tête est ornée de bois, armcs dc défcnsc ct de combat, qui tombent à la fin de I'hiver pour repousser au printemps en 4 ou 5 mois avec un andouiller de plus chaque fois. Jusqu'à r an le jeune cerf prend le nom d.e.hère, ou de faon, de 6 mois, à zlans celui de ilagwet, à 3 ans il s'appelle second.e tête ; à ro ans il devient dix cors jeuneu.ent pour s'appelet dix cors, dix cors royal, el grcnd dix cors dans les années suivantes. Le rut des cerfs à lieu à l'Automne, il dure environ 3 semaines; les mâles se provoquent en combat pour la possession des biches. Les cerfs qui existent maintenant dans Ie Massi{ de Fontainebleau ne sont plus de race autochtone; ces derniers entièrcment détruits à Ia Révolution ont été remplacés par des animaux venant d'Europe centrale.

On appelle fauues les cerfs, biches, chevreuils et sangliers vivant

-dans la forêt.

Ces animaux sont plus ou moins protégés.

Le cetl (Aervus elaphus) est réservé pour les chasses à courre il mériterait un sort meilleur. Quant aux biches, lorsque leur nombre est trop élevé, on les cerne dans une immense battue et on les détruit sans procès, ou bien on les capture pour les transporter à Chambord. II importe

Le Chevreuil (Aervus capreolus). Plus petit et plus rare que le cerf, ce charmant animal vit 5 à 6 ans. C'est un père de famille il se déplace avec sa compagne et ses jeunes faons, fruit de ses amours. Jusqu'à 6 mois le cheyreuil se nomme chearil,lad.Dès qne ses broches poussent (à partir d'un an) il est nommé brocqua , ses bois tombent chaque année comme ceux du cerf. Sa voie est légère et s'efiace rapidement, il faut être habile venpur pour la reconnaitre et lr .uivre. Le faon atteint la maturité sexuelle en rB mois, le zzl a lieu {in Octobre ; les

1?bp :

I I

A, empreintes du cerf. B, empreintes de la biche. - : P pn].ce; r, talon; s, sole. C, Détail d'une empreinte

fumées r du chevreuil s'appellent des ttuoquettes.

Le Sanglier.

-tisp; c't

rr

C'esl une orgueilleuse et f,è/e beste et périlleuse.. quat j'en a! ueu aucune fois ruou,l,t de maur ad.uenir. Et l,'ay wue f érir komme dès le genouil jusqu'au Piz, toul fendre et luer loul tno/t et nloi-ûresme e pollé n oult de fois à terre moy et mon coursier et no/t le coursier, ainsi le décrit Gaston Phcebus.

Victime de I'urbanisation et des battues il se raréfre mais n'a point disparu ; il se ticnt et lait sa bauge dans les taillis et les fourrés. Sa femelle s'appelle laie. Jusqu'à 6 mois on le noûlme rndrcassin purs bête rowsse èL r an, ensuite bête de comt'agnie, ragot tiers an, quotran, grand, sanglier el enfrn uieux sangliey ot sctlitaire. Ot le rencontre rarement, il est très métant; mais on peut découvrir ses boutis, afouckies ort fouillures qui


LE

a84

LA

MASSIF DÊ FONTAINEBLEAIT

remuent des espaces considérables de terreaux et de mousses. Il ne serait pas prudent de le déranger quend il est solitaire et blessé. L'empreinte d'un sanglier dont une pince est plus grande que l'autre désigne un pigacke. Un solitaire peut peser r5o kg ; la fécondité de la laie est de 3 à 8 petits par portées. Le rut a lieu au début de l'année.

<

me

J'étais ltier au diné du roi, à côté

d.e

bâtard .le not/e ntai,son, contte un loup-ceruier qui était dans I,a forêt de Milly. Le roi, qui nous entend,ait un peu, me detnanda ce que c'était. Je l,ui contai cette aaenture, et j'ajoutai, que Heîri II l,'auait fait peind.re dans la salle des Suisses de Fontainebleau, sut lq. Porte qwi ua à la chahel,l.e. )'

Enfin Monsieur

vers à la duchessc de Nemours,

d.e

Saint-Héran

Qui />rend, des tletute lou|s ia.r an

La Bête Noire,le loul>, omnivore par nécessité, acomplètement disparu

A

du massif forestier. Mais il fut autrefois, et encore à une époque proche de la nôtre, particulièrement redouté. La présence des loups, fort nombreux jusqu'au xvlue siècle, répandait bien souvent la terreur parmi les populations riveraines de la forêt. Il n'était pas bon de s'aventurer dans Ia campagne à l'heure sombre < oir le chien faisait la place au loup r. Des femmes, des enfants, parfois même des hommes, furent attaqués, même en plein jour; quant aux pcrtes infligées aux basses-cours et aux troupeaux, elles étaient rançon presque journalière. La terreur du loup était {ort grande et l'on en retrouve des échos affaiblis dans lcs nombrcux lieux-dits que noùs rencontrons un peu partout en Gâtinais : Bois aux-

lris

cette beste ail,aine

Qui nangeoit lant de chair humqine, Et d,ont il se faisait ùaltout Cent contes à dormiy debout.

El puis ch,acun s'en all,a boire, C&/, ?our d.iye la vériré, Ils I'auoient bien néyité. On d.it que l,e Roy nôtre Sire Entendant Taconter et d.ile

s, P ré-aux-I-oups, Gué-aur-Louf s, Go/ ge-aux- Loups, C hamp-desLoul>s, Crot-aux-Louls, Ch&ntelou?, Gratteloup, I-oufière, etc... le terme I-osse-&ux-Lou?s rappelle les anciens pièges que l'on établissait au pourtour des bois pour capturer ces lauves. La louve met bas au bout de roo jours et sa portée est de 3 à 7 loutets Louf

Le ti,ntamarye et houruary

En aaoit

de tlès bon ceur ry. Saint-Hérun luy aesme eut la gloirc

De luy narer au Long l,'histoire Et ,1xalquer tout ce qui fù fait

l.ouaards.

Dont il perut

Les loups sont des animaux rusés; ils peuvent se déplacer rapidement

\r) < Les Loups d.ans la Vallée du Loing ,. Etude de R. Geornren, parue dans le Bulletiû des Naturalistes de la Vallée du Loing, 1938.

ces

attribuant la mort de la Male Beste au gouverneur de Fontainebleau, grand louvetier du royaume :

LE LOUP

sur de grands espaces et semblent infatigables. En r4z3 on tua trois loups dans Paris même. Pendant l'année 1427, de vieilles chroniques nous rapportent que quatorze personnes lurent attaquées par des loups entre Montmartre et la Porte Saint-Antoine. Pour anéantir ces carnassiers, on organisait des battues monstres oir l'on mobilisait les habitants de toute une région. Parfois même on incendiait les bois pour détruire les portées. François Ier créa des omces de louveteries placés sous la direction d'un Grand Louvetier; il posséda une meute spéciale pour la chasse aux loups; la tradition de cette noble charge se consen'a jusqu'à la Révolution. Un loup-cen'ier de grande taille défraya la chronique avant que I'on entendit parler de la bête de Gévaudan. Ce monstre, la ( Male Bestet, fut tué en 1655 par Sébastien de Rabutin. R. Gauthier (r) nous donne un extrait d'une lettre de Bussy-Rabutin à sa fille (16 Octobre 169r).

sa chaise, près de Thermes,l.equel,

iarlait du combat de Sébastien de Rabutin,

En r655, un gazetiet, Loret, adressail

ort

r85

FATINE

fo/t

satisJdit.

Enfants, Bergers, Fewm.es,

Pucel,les.

Qui, d.e Jrayeurs continuell,es , Aviez les pauares cæuts gênez, Désormais ell.ez el aenez. Vous n'avez flus besoin d'escorte Puisque la Male Beste est m.orte.

I

En 1692, un vieux loup est forcé en forêt de Fontainebleau et n'est abattu qu'aux environs de Rennes en Bretagne après une poursuite de quatre jours. Au xvrre siècle, plusieurs bûcherons lurent surpris et dévorés par des loups près de Bois-le-Roi. En r8o4, il y eut recrudescence du nombre des loups dans la forêt et l'on tua r8o loups en Seine-etMarne. Au xlxe siècle les loups deviennent plus farouches et leur nombre diminue sensiblement. Dénecourt n'en fait pas mention. Le dernier loup de Fontainebleau aurait été tué en rBTo près de Vulaines. Pourtant on signala encore leur passage dans la vallée du Loing, en rB87 à Ferrières. Le 13 Novembre r9o7 on aurait relevé des traces de loup près

de Milly ; depuis on n'entendit plus parler d'eux.


r86

LA

I-E MASSIF DE FONTAINEBLEAU

rBT

esl terticale, sa lête se détacke nettement d,u corps, I,e museau est retroussé, el sa queue se tennine par un efilement caractérisé assez court. D'a]ulre part les couleuvres possèdent toutes neuf plaques céphal,iques str 7e dessts de la tête. Des confusions peuvent toutefois se produire avec 7a péliade qui possède trois plaques céphaliques sur le dessus de la tête et avec la couleuvre vipérine dont le cou se dilate et fait saillie sur le corps lorsque l'animal est en colère, Ne pas tenir compte de la couleur; chez un serpent, celle-ci est fonction du milieu, de l'époque, du climat et ne peut servir de moyen de détermination. Le fameux < aspic rouge > n'est pas plus dangereux que ses congénères bruns et noirs.

LES SERPENTS DE FONTAINEBLEAU La vipère serait en voie de disparition ? Mais elle est encore redoutable.

Autrefois les vipères étaient nombreuses et les accidents assez fréquents. Sous le premier empire le Docteur Paulet orgatrsa laftime de destruction.Il était payé o,3o F pour une tête de vipère. En rB4B, la ville se substitua à la liste civile et paya la vipère o,z5 F. En rgr3, r5.87o vipères furent tuées en Seine-et-J{arne dont r5.o4o pour l'arrondissement de Fontainebleau. Ce dangereux animal est maintenant très pourchassé et sa rencontre est de moins en moins fréquente. Le Docteur Fauvelais qui a pratiqué la Iorêt en naturaliste pendant 40 ans, en a tué r7. Colinet, le continuateur dc Dénecourt, en âL rencontré 2 ! vr,e av Cu1)ie/ Chlitillon, I'au,tre à la fontaine /)dslrl. Personnellement, j'cn ai rencontré une douzaine dans mes randonnécs en forêt, à Corne-Biche, à Franchard, à la tour Dénecourt et autres lieux. llais dans les régions mériclionales et occidentalcs du Nlassif la vipèrc semble plus fréquente. J'en ai pcrsonnellement aperçu quâtrc cn une seule journéc à Buthiers. Toutefois un chasseut de vipères connaissant bien lcs meurs de cet ophidien en trouvera à Fontainebleau, là oii il le vouclra. La vipère est un animal lcrt, casaniel, qui n'attaque I'homme que si on la tourmente ou bicn si on lui marche sur le corps. Il faut donc faire attcntion oii l'on pose le pied dans les fourrés, sous les fougères et notamment, au printemps, à la lisière des bois. Toutefois il est un clanger redoutable envcrs lequel il est bon d'ôtre prér.enu, c'est de montcr une tente, ou cle s'endormir à proximité d'un habitat de vipèrc. XI. Godes, en 1934, au Rochcr des Demoiselles vit une vipère enroulée sur un duvet clui recouvrait un bébé plongé heureuscmcnt dans un profond sommeil ; avec beaucoup de prudence on put faire fuir le dangereux animal. C'est le seul exemple si5Jnalé de vipère pénétrant sous une tente. X[. Lescame]a, la même annéc, fut réveillé par le passage sur sa figure d'un serpent, alors qu'il faisait une douce sieste, sans autre dommage d'ailleurs qu'une pénible impression ?

Nous allons décrire rapidement ces différents serpents : L'Asuc (Viflera ast'is). C'est la vipère la plus commune à Fontai- au maximum o,75 m de longueur. Tôte nebleau. Elle peut atteindre allongée, détachée du corps; mu\eau tetroussé (caractère commun à tous les aspics), plat, toujours carré du bout, corps ramassé, de section un peu tdângulaire, plat au-dessous, queue courte, finie en cône. Cctte vipère très variable de coloration, brune, rouge, jaunâtre, cendrée, grise ou noirâtre possède de nombreuses taches noires. Commune dans les tochers, elle est plus rare dans les grands bois, mais 1réquente dans les anciennes carrières. Elle aime les pcntes calcaires à genévriers ct s'enroule parlois autour de ses brancheq pour éviter la rosée. Elle est également abondante dans les talus et beùlâst du chemin dc fer. Elle ne semble pas fuir les habitations et il n'est pas exceptionnel de la voir ramper sur un perron. C'est un animal casanier à sang froid qui s'engourdit au-dessous de + roo. A la fin d'Octobre, cette vipère njche dans lcs lissure: de rochers et les trous de pierre souvent cnlacée en boule avec des congénères. En plein hiver, elle sort parfois quelqucs instants pour jouir d'une journée ensoleillée ; une morsure à cette époque serait très dangereuse, la bête érant , hargée de venin au maximum. En Juin, par temps orageux on la trouve près des platières oîr elle va se baigner dans les mares. Elle s'accouple en mars, avril et mai. La femelle est ovovivipare, c'est-à-dire que les æufs éclosent dans le ventre de la mère. Les r.ipereaux (r9 à zo cm) sont actifs et venimeux dès leur naissance. La vipère chasse les batraciens, les lézards, les insectes et les petits

On confond souvent vipères et couleuvres; pourtant ces dcrnièrcs ne présentent aucun danger pour l'homme; par contre beaucorrp de personnes ont une violente aversion pour tous les serpents et préfèrent les fuir ou les détruire indistinctement. On trouve dans le Massif de Fontainebleau deux espèces de vipères : l' As|ic et la Péliade (ViPera aslis et Vipera berus), .eTte dernière plus rare, On pe11t rencontrcr également cinq espèces de couleuvres : la uif'éine, la coul.euare d,'E sculafe, la coul,euure à collier ow t/o?idouote, la couleuure Lisse ou cotonell.e, \a coul'euure velte et j&une ou zamenis; cette dernière existe presque uniquement au pourtour de la forêt. On distingue une vipère d'une couleuvre par certains caractères apparents : la 1)ibère cst trq|ue, coulte, se meut I'entement, la pwpill,e de l'æil

FAUNE

mammilères.

I ll

LA VrpÈRE NorRE ou PÉLTADE (Vipela berus) pett atteindre o,Zo m de longueur. Elle est grise, noirâtre ou jaunâtre ou brun-rouge avec une bande noire et zig-zag le long de la colonne vertébrale ; quelqucs spécimens sont entièrcment noirs. Elle nage facilement, chasse la nuit mais

ne grimpe pas aux arbres. Lorsqu'elle est irritée, elle produit un siffiement caractéristiqte. Elle ltossède sur ls tête tuois plaques céphaliques gui la font confowlre parJois auec une cowleuote, mans notss avons vu que la couleuvre possèdc toujours neuf plaques céphaliques. Cette vipère a les mômes comportements et les mêmes habitats que


rT I8B

T-E MASSIF

DE FONTAINEBLEAU

LA FÀUNE

r89

l'aspic. Plusieurs péliades furcnt tuées aux environs de Buthiers-Malesherbes, d'autres furent sigaalées à Barbizon et Apremont.

La vipèrc dangereuse est DANGERS ET cApruRE DES vIpÈRES. celle que l,'on ne aoit pas, car autrement -clle fuit le danger. Lorsqu'elle va mordre, elle ouvre la gueule cn grand pour frapper horizontalement d'une détente brusque. Beaucoup de personnes exagèrent le r bond r de la vipère. La possibilité de détente est de o,35 m au maximum. La langue bilide que l'on aperçoit à ce moment n'a aucune action. Le venin s'écoule par une tlent placée sur la mâchoire supérieure et entourée de petites dents de remplacemcnt. L'apparcil venimeux agit comme une seringue de Pravaz, le venin

igat* fiusculoire

inoculé ainsi n'est pas toujours mortcl pour l'homme. L'injection est variable et l'influence toxiquc n'est pas la même chez toutes les vipères. On aurait détcrminé que les vipères des bords de la Seine possèdcnt un venin plus toxique que celui de leurs congénères des platières. Le porc et lc lrdrisron sunt réfractaire- i , e r enin. Ni l'alcool, ni l'ammoniaque, ni l'eau oxygénôe n'ont d'action anti-

te)e.

toxique.

rnondr.e -

d'a spïê

Le noyen le plus efi,cace Poul soignel une aictitne de morsure de tipère est le sérum Calntette de l" Institut Pasteur. Lltiliser un flacon de 10 centimètres cubes lour un enfant et deux flacons t'our un adwl'te. I"injection doit êtue sous-cutanée, sous I,a t'eau d.e la atisse. Agir sans hâte, ni fébrdlité: bien essayer I,e fonctionnetnent d.u piston d,e la seringue d'injection, Vous &aez tout uotre tewfs, ne conxflon@ttez pas les soins enuers I'e malade far une hôte tro? fébril'e. Cond.uisez toujours enswite, le malade au n'édecin, Surtoul, ne pas d.onner d,'alcool au, latient. Si vo'us n'auez pas de sérum, coruluisez d,e toute urgence la victime à une habit&lion ou à la maison forestiète La flus froche ; débrid.ez la plaie ; pressez lour faire soùir le sang, laoez à l'eau de J auel. et faites ckercker un wédecin ou conduirc à l" hôpilal le plus rapproché. Ne pas sucer la plaie.

TeteaeRiràde

Les serpents ont beaucoup d'ennemis en dehors de l'homme. Lcs oiseaux de basse-cour, le Busard, le Jean Ie blanc, la Crécerelle, la Chouette, Ie Hérisson, les échassiers sont des prédateurs acharnés. Le faisan est

Plaq,.,cs Cephalijues

très friand des vipéreaux et il s'entend à les découvrir. Le lézard vert se défend courageusement contre l'âttaque des serpents et parfois parvient à les mettres en fuite. La capture des vipères est une distraction, non dépourvue de dangers. On peut rechercher la vipère dans les anciennes carrières près des fissures de rochers ; on enfonce à demi dans le sable une bouteille à vairon dans laquelle on a placé de I'eau ou du lait comme appât (r). Ce piège, bien placé, vous permettra de prendre la vipère vivante. On Ia capture également en soulevant les pierres à l'aide d'une fourche de bois ou de métal et on l'immobilise au sol près du cou, dès qu'on trouve I'animal. On la laisse tomber dans un flacon préparé... mais attention !

lojg.

Il semble bien que l'augmentation de la fréquentation humaine dans le Massif réduise le nombre des serpents. On en trouve de moins en moins. LÀ coL'LEUvRE D'EscLirApE (Elaphis aesculat'ii). C'est un grand - olive sombre, serpent qui peut atteindre r,6o m de longueur, gris-jaune,

(r) D'après le D! Henri DALMoN.

I

r3


r90

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAII

orné d'une sorte de coLlier vert jaunâtre incomplet, Tace ventrale uniformément jaune pâle, à écailles Lisses et luisantes. Elle habite les cavités du sol, les vieux murs, les lierres, les arbres creux; elle grimpe très bien aux arbres et dépeuple les nids. Sa morsure est sans danger ; cette couleuvre est courageuse et se défend bien ; elle est agile, aimant se baigner et faisant des séjours assez longs dans l'eau. A Fontainebleau on la rencontre au Sud du lVassif dans les parties sèches et les broussailles oir elle rechcrche les petits rongeurs dont elle fait sa principale nouriture. Parfois elle étouffe ses proies à la façon des constricterrrs.

L,q courruvne vrpÉRrNE (Ttopidonolus uiperinus). Peut atteindre o,8o m de longueur. Sa coloration est variable du brun-roux au rouge noirâtre; son ventre est jaune et noir. Elle possède uu zig-zag dorsal et lâ faculté de gonfler son cou lorsqrr'elle est en colère ce qui la fait souvent confondrc avec une vipère. Sa pupille ronde, ses neuT plaqucs céphaliques et son corps allongé uniformément permettent de f identilier. Elle aime l'eau, nagc fort bien et se nourrit principalcment de batraciens, rongcurs et poissons. Iille est très agilc et fuit à la moindre alertc.

LA

dans le sol pour l'hivernage. Il serait dangereux de dissocier une boule de vipères, on dsquerait d'être mordu par un des serpents s'échappant dans le sauve-qui-peut général.

L'ORVET (anguis .fragilis) C'est un joli animal de Ia famille des lézards. Son corps long et cylindrique, brun, bronzé ou brun clair un peu argenté, est très fragile, on I'a surnommé le serpent de verre. Il atteint rarement plus de o,5o m de longueur. Ses yeux sont petits et sa pupille ronde. La queue une fois brisée ne se reconstitue pas; i1 mue plusieurs fois chaque année, Il se nourrit de lombrics et de limaces et peut vivre une vingtaine d'années.

L'hiver il peut constituer des boules analogues à celles des serpents et comme la vipère sort quelquefois par un beau soleil. Sa femelle est ovipare et pond des ceufs absolument transparents. Ce gentil animal est inofiensif.

LA coULEUVRE LrssE orr conoNEl-r.F, (Colonella (&striaca). Corps allongé, lisse et brillant, cylindrique, poulant atteindrc o,8o m de longueur-, gris brunâtre ou rougeâtre parsemé cle taches blanches et noires, la partie ventrale est gris-rosc violacé irisé. Elle habite de préférence les prôs et les endroits humides, les souchcs, les pierrailles et les talus de chemin de fer.

Ccttc couleuvre est combative et particulièrement friandc dc lézards ; elle est ovoviviparc comme la vipère, mais au contraire de cette dcrnièrc vit fort bien en captivité. Sa morsure est assez doulorueuse mais sans danger.

Le coureuvrr cor-LrER (Trofidonotus Natrix). Coloration très ^ se rcconnaît bien au collier blanchâtrc variable; ce serpent qui entourè le corps dcrrière la tête; le \rentre est gris et blanc. Tête assez grossc. Serpent très agile et très vorace. Peut dépasser r m de longueur. On la trouve au voisinage de I'eau, notamment dans les cressonnièrcs de la Vallée de l'Ecole ; en automne ces couleuvres recherchent lcs rochers des pentes sèches pour y trouver les endroits favorablcs à l'hibernation. La couleur.re à collier possède un venin salivaire non dangereux pour I'homme. Elle est assez abondante sur les marges du l{assif.

L,t courBuvno vERrE ET JAUNE ou zA\tENts (7,auenis ùùdi flavus). Grand serpent de forme allongée qui peut atteindre z m. Vertsgris ou sombre farsem,é cle taches jaunes. Cet ophidien est très combatif, il n'aime pas l'eau mais grimpe bien aux arbres. BoL'tES DE sERpENTS.

Les vipères, comme les couleuvres, s'agglu-

- des boules, soit à la surface du sol, ou bien tinent parfois pour former dans les souches des vieux arbres ou bien encore enterrées profondément

r91

FAUNE

LÉZARDS Il existe en lorêt le lézard d.es mutailles (Lacerta mural,is) alerte, vif, d'une jolie robe tachetée à grandes bandes brunes ou noires, coloration d'ailleurs très variablc; on le voit fréquemment sur les rochcs sc chaufier au soleil. On trouve ensuite le lézard des souches (Lacerta &gdlis) (ou stil!iunx), pealo couleur grise et verdâtre recherchant les endroits plus lrais que le précédent, et enfin le magnifique l,ézartl wrt émeraud,e, appelé eîcore iguane d,e Fonteinebleau (Lacerla uiridis). Ce bel animal agile et courageux habite les trous de pierrailles, les vieux terriers. Ses habitudes sont sédentaires, en été il recherche la fraîcheur. Ses grands ennemis sont les belettes et Ies serpents, mais il leur tient tête courageusement. Sa morsure est assez douloureuse mais ne présente aucun danger. Le mâle, trèsbelliqueux, copule violemment avec la femelle, la poursui-

vant et la surveillant pour recommencer plusieurs fois l'accouplement. La femelle est ovipare, elle creuse un petit trou oir elle pond une vingtaine d'æufs. La conquête des femelles est la grande préoccupation de ce lézard qui livre aux autres mâles, ses congénères, de véritables batailles pour obtenir I'épouse de son choix. Le lézard vert peut atteindre o,35 m de long ; il vit assez bien en captivité. Il apparaît dès les beaux jours de printemps et se nouûit de vers, papillons, ceufs d'oiseaux, insectes, tritons, etc... Une quatrième espèce de lézard, plus rare, lacerla uiviparu a été observée par Roger Coflinet à Bourron; il creuse des trous dans les lieux hrrmirles13 *


r92

I-È MASSIF DE

LÀ IÀUNIi

liste nous constatons que les aigles fauvcs, grands ducs, coqs de bruyère dont il parlait ont complètement disparu. L'ornithologie est science jolie et passionnante. Aussi, amis lecteurs,

LES PETITS MAMMIFÈRES Elzéar de Sinéty publia en 1854 un catalogue des mammifères

I (.)3

n'oubliez pas vos jumelles lorsque vous randonnez dans les futaies, elles vous procureront des émotions de qualité. La littérature ornithologique du Massif de. Fontainebleau est riche d'une centaine de mémoires et d'études parmi lesquels on trouve un inverrtaire de Lasnier et Doignon (A. N. V. L. r955)concernant r96 espèces observées. La plus grande part de ces travaux revient à M. Lasnier qui pendart 53 ans a exploré en tous sens notre Xlassif et les vallées voisines pour étudier l'avifaune sédentaire et les passereaux. D'autres recherches ont été conduites par Babin, les deux Dalmon, Royer et se poursuivent avec MM. Jacquiot. Cuénée et Vivien. Si nous nous étendons plus spécialement sur l'avilaune de notre ùIassif c'est qu'elle se révèle d'une richesse remarquable; elle constitue en efiet une partie très importante de l'avifaune européenne ; à titre accidentel on y observe parfois des espèces maritimes et montagnardes. Pour élud,ier Les oiseawx, nous aulons intélôt à exilorer (une juruelle

de

Seine-et-Marne : 9 espèces de chauve souris, T insectivores, tr carnassiers, 15 rongeursr 4 ongulés. La laune est restée à peu près la même depuis

cette époque.

Le Renard (vulpes vulgaris) : Il reste encore assez nombreux en forêt; la vieille chronique du Roy Modus le décrivait ainsi . Regnad cond,icion est deveu&nt, Plein de malices engiagneur, l&?ineur, a pn tout Le ruondc tleiné sa queue, ses condilions ont esté et sont si ?laisent au aond,e que le flus cle gens usenl d,e sa doctrine.

d,e sa ?Lature et

parfait en toutes ruautaiseté2. Regnanl

L'empreinte de la patte du renard ressemble à celle d'un chien, mais elle est plus allongée et les ongles sont plus efâlés. La n voie r est alignée, et non brisée comme celle du chien.

L'Ecureuil. Ces gentils animaux sont gracieux, ils grimpent avec agilité le long des arbres, sautant à des hauteurs vertigineuses et s'arrangeant toujours pour se trouver derrière le tronc lorsque vous les regardcz. Partout vous trouverez les reliefs de leur repas consistant surtout en cônes qu'ils effeuillent et grignotent avec art. L'écureuil est un grand destructeur de nids d'oiseaux, il s'approprie ces nids et consomme les ræufs. Il est vraiment trop joli pour rester honnête. Si vous parvenez à saisir un écurcuil, attention à sa morsure, l'animal a les dents aiguës et la mâchoire tenace, il est difiicile de lui faire lâcher prise. Parmi les autres petits mammifères on trouve, irrégulièremcnt répar tis, des blaireaux, lautles, martles, fouines, héùssons, belettes, PLttois,

8

30ou 8

x

sufrt)

chaqwe biotope sélaÉment'. uieilles futaies, taillis, chaos, chatnt's, P&rcs et !e/ gels, l,end.es, al,entours des ai,ll,ages, rnares, cours d'eau, riaiùes, marécages, etc. , . En hiter (42 espèces séd,entaires) outtiyont les Pétiodes d'oûseluation; ell,es seront f&cilitées par l'absence de feuillage', eu PriutemPs 69 espèces de passage régulier

40

laris,

ttiend.ront s'ajouter aur Plécé.lents. Par la suite on fou//& décounriy les espèces rares ou accid.entell,es (quel,ques jouts a|lès un tem|s exceptionnel, teml>ête, froid rigourewx), ceci ajoutera enco/e d.e l,'ivté/êt à. l,'étude si atlqckante cles oiseaux. (Gluénée).

Nous pouvons donner un inventaire des oiseaux observés sur le Massif de llontainebleau, grâce aux nombreuses observations et travaux d'un naturaliste parisien, M. Guénée. En tenant compte des notations effectuées depuis le début du siècle. Une première liste réunit les oiseaux communément visibles au cours de chaque année, la seconde concerne les oiseaux < accidentels > (Acc.) ou très rarement observés (T. R.). Dans la première li.ste les séd.entaires ont été marqués par la lettre S., les migrateurs de passage en été par E., les migrateurs de passage en hiver par la lettre H,, les irréguliers dans leur passage de migration

ots, nlulots, elÇ... Nous devons faire une mention particulière ?L! Rat musqué (on'datra gibethica). En 195.1 l'aire de dispersion de cc rongeur s'étendait sur roo.ooo kme. C'est en rg58 qu'il apparut dans la Forêt de l'ontainebleau. Ce rat est de la grosseur d'un lapin de garenne, particulièrement prolifique il est très préjudiciable aux berges des cours d'eau. On trouve le rat musqué sur les rives de l'(EuJ, de I'Essonne, du Loiret, de la Seine et du Loing. En trois mois dans le département du Loiret on a pu détruire 4.ooo individus. l.ér

LES OISEAUX

x

pineraies, platières,

par Irr.

LES OISEAUX COMMUNÉMENT OBSERVABLES CHASUE ANNÉE.

f $

Liste établie Dar Mr. Podicipitidae.

H. S.

Le Massif de liontainebleau abrite r96 espèces d'oiseaux. L'Inspecteur des E. et F. Sinturcl voulait en faire la plus belle volière Jorestière de la France.

GUÉNÉE

o

.

Grèbe huppé (Podiceps crislatu.s). Grèbe castagneux (Podiceps ruficollis).

Echassiers.

Dénecourt dans sa description de la Forêt de Fontainebleau, signalait la présence d'une soixantaine d'oiseaux. Toute{ois en étudiant cette

E. E. t

t

a

Héron cerdré (A|dee cinerca).

o Butor blongios (Ixoblychus minulus).


t94

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

LA

Anattdae. H. H. H. H. H. H.

Irr.

S.

E. E. E, E. E. E. E. S.

a Buse vadable (Buteo buteo\. . Epervier d'Evope (Aooipiler nisus). . Autour des palombes (Aêc.ipil.er gen ilis). a Bondrée apivore lPemis a|iuorus). a Busard des roseaux (B. harpaye) (Circus ear&ginosus). a Busard Saint-Martin (Ciycus cyaneus). a Bnsard cendré ou B. de Montagu lCircus pygargusJ.

a Faucon hobercaù lFalco sltbbùteo). . Faucoû émedllon (Falco col.umbarius). a Faucon crécerelle (Falco linnunculus).

Phaslanidae. E. o Perdrix rouge (Aleotoris rula). S. . Perdrix grise \Ped.ix petditr).

IffS.

a a

Câille des blés (Cotulû.it cotuynit ). Faisan de chasse (Prasianus colchious).

.

Grue cetdrée (Megalornis grus),

Colurnbldae.

S. E.

o Pigeor ramier (Corornba palurnbusj. a Tourterelle d.es bois (Sr/eptopetia turrlar).

Cuculldae.

E.

o

Strtgtdae.

S. S. S. Irr. E. E.

.

Chouette efiraie (Tyto alba),

.

Hibou petit dttc (Otus scofs).

o Chouette chevêche (Athene noctua), o Chouette hulotte (Stùt aluco), o Hibou moyen duc (Asio otus), a Hibou des marais (Asio flatnt teus).

o Engoulevent d'Etlrope

E.

.

S.

.

(Porzana polzakd).

a Outarde

canepetière \Otis tervax),

E.

Martin pêcheur \Alcedo atthis), Huppe fasciée (Upxapa epops).

.

PLc verL

Plcldae.

S. S. E. E. E.

o Pic

o

Vanneau l\1tppê (VarNellus aanellus).

Scolopacldae.

.

o

.

a

.

Bécassine des matars (Capella gallinago). Bécassine so.urde (Lymnocly,tes minim1,.s). Bécasse des bors (Scolnpax rusticola). Chevalier culblanc (Tringa ochropîrs).

Chevalier guigrette (Tfinga

hypol.eucos).

Burhinidae.

.

(Picut uiyidis).

épeiche (Dendfocopos ,naio/).

. Pic épeichette (Dendlocopos mino/). o Pic mar (Dendrocopos medius), . Torcol foutmilier (Jyn, to/qtailla),

E. E. E.

E.

(Apûs apus).

o

Alaudldâe.

E.

îoit

Martinet

Upupldâe.

o Râle d'eau (Rallus aqua,ticus). a Marouette ponctuée ou Râle marouette a Râle des gel]eTs (Crea c/er). . Poule d'eau (Gallinula chloropus). o FoulqDe macxovle (Fulica at/a).

E.

E.

(Caprimulglas eulopaeus).

Alcedlnidae.

Charadrlidae.

E. Ë H,

Coucou gris (Ct culus canolus).

Apodldae.

Ottdtdae.

E.

a Mouette rieuse lLalus rid,ibundus), o Guifette r\oie (Chlidonias niger). a Sterne pierregâiit (Stena hiûtkd.o),

E.

Rallidae,

E. E. E. S. H.

H. E. H.

CaprimulEtdae.

Gruidae.

H.

r95

Larldae.

o Sarcelle d'}}iver (Anas alecca). a Caûard colvert ou canard sauvage (Anas Platyrhyttchos). o Canard Pilet \Anas aaula), . Fuligule milouiû ou canaid milouin (Ayrhya le/ina). o Fuligula morillon ou caûard morillor (Aylhya luligula). a Harle bièvre (Mergus merganser),

Falconidae. E.

FAUNE

o Cochevis huppé lGaleù,d,a cristataJ, a Alouette h]]ru llullula arborea). o Alouette des champs (Alaud,a arL,et

Hirurdtnldae. E. a Hircndelle E. o Hûondelle E. o Hirondelle

sis).

de cherr'itée (H irwndo tustica). de lenêtre (Delichon urbica). de rivage (Raparia ripayia).

Oriolldae. Oedicnème criard

(B lhinus

oedicnemus).

E.

o Loriot jâune d'Eutope (Oriolus

oriolus).


Corvidae.

S. S. S. S.

a a

Corneille noire (Colrus corone). Corbeau freux (Coruws frugilegus). . Choucas des to'rrs (Cov|)us nonedula). o Pie bavarde (Pica pica). E. et parJois H. a Geai des chênes (Galluhas glan.lali1ts).

Paridae.

S. S. H. E. E. S.

.

a a a o

Mésange charbonnière (Parus maiorJ.

Mésânge bleue (Panls cerùlelts). Mésange îoire (Palus aler). Mésaùge hùppée lParus crislalus).

.

Mésange nonnette (Palrs Pal.usrtis). Mésange à longue queue \Aegilhalos caud.atusl.

.

Sittelle torchepot \Sitta eulapaea).

Sittidae.

S.

Certhiidae.

S.

.

crimpereau des jardins (Cetthia brachyd.actyla).

Troglodytidae,

S.

a Troglodyte lJ.rgîott

(Trogtrodyles lroglodytes).

T\rrdidae. H. Irr. . Grive litorne (Turtlus pilari.s).

E. E. H. S. E.

E. E. E. E.

a Grive draine lTurdus

.

H.

uisci.L,orusJ.

Grive musicienne (Turd.us philomelos).

a Grive mauvis (Tltrd.1ts iliaaus). a Merle noir (T|tfdus mevula). o Merle à plastrorL \Tu.ltlus tolqx4atus). o Traquet motteux (Oendnthe oena.nlhe). a Traquet pâtre (Saricold. tolquata). a Traquet tari\er (S.txicold rubel/a).

.

E. E.

. a

E. S.

. .

Rouge-queue à front blanc (Phænicurus Phenicurus) olt Rossigûol des murailles. Rouge-queùe noir ou Tithys (Ph@t icu/lts ochnhos). Rossignol Philomèle (Luscinia megalhynahos) ot Rossignol chanteùr. Gorgeblanc \Cyanosyluia, saecica\. Rouge-gorge (Elithacus lubecula),

Sylvlldae. E,

E. E. E,

E, E. E. E. E. E.

LA

LE MASSIF DE FONTAINEBLEAU

ry6

a Rousserolle tLrrdoide (A crocephalus a,runilinaceus). o Rousserolle efiarvatte (Acrocephallas scirpaceus). . Phra8mite des joncs (Actocephahts schoetuobaenus). . Hypolaïs polyglotte (HiPqolais Polt' glotra). . Fauvette à tête noiie (Syluia atricapilla). a Fauvette des jardiûs (Stloia bovik). o Fauvette grtsetle (Sylria .omtnunis). . Fauvette babillarde lSyhti.a curruca). . Pouillot vêloce (Phylloscoqus cotrlybita). . Pouillot frli,s lPhylloscopus tlochilus).

E. E.

. .

FAUNË

I97

Pouillot srfû,ent (Phylloscopus sibilatlr.). Pouillot de Bonelli (Phylloscoqus bonelli).

Rugulidae,

E. H.

. .

Roitelet b..]ppé \Regulus regulus). Roitelet triple-barrdea.J (Regulus ignicapillus).

Muscicapidae,

E.

E.

Irr.

a o

Gobe-mouches gri,s \Musci'apa slriatal. Gobe-mouches noir (Muscicapa. hyqoleuca).

PrunelLdae,

S.

a

Accenteru motchet (Prunella modularis).

Motacillidae. E. . Pipit des arbres (Anthus tl'iuialis). S. ct E. . Pipit larloùse ou Pipit des prés (Anthus plare S. et

S. E.

H. a Bergeronûette

sis).

grise (Motacilla alba).

a Bergeronnette des ruisseaux (Molacilla ci.nerca\. a Bergeronnette prittanière lMotacilla flaua).

Laniidae.

H. E. E.

. .

a

Pie-grièche grise (Lanius elcl.tbilol). Pie-grièche à tête rousse (Lanilas senatorJ. Pie grièche écorcheur (Lanius collulio).

Sturnidâe. S, et

H. a

Frtntltlltdae S.

a

Etourneau sansonnet (Stuvn s oulga.ris). .

Gros..bec, casse-noyâux (Coccothrausles coccothraus

les) ,

. Verdier d Europe \Chlotis (hlolis). S. o Chardonneret (Card.uelis card.ûelis). S. . Chardonneret élégàttt \Cavduelis carduelis). H. et Irr. o Tarir des aùlîes (Calduelis s'ittlts). S. et E. . Linotte méIodieuse (Canluelis cannabina). E. . Serir cini lserinus canalia) (Se/ik1ts selin1tsl. S. et E. . Bouvreuil pivoine lPyrrhula -pyrrhulaJ. S. et H. a Pinson des atbres (Fringilld aoelebs), H, . Pinson du Nord ou Pinson d'Ardentes \Fringilla montiftingilla), S. et E.

S. et E.

S. et H. S.

E.

a Bruant Proyer (Emberiza ealandra).

.

Bruant jaune lEmberiza, cilrinella).

a BtuarLt zizi (Erûbeliza calhas). a Bruant des rosea.ux (E nbelizt

schrzniclus).

Ploceidae.

S. S.

a Moineau domestiqùe ou Moineau lJaûc

.

Moineaù friquet (Passer monla.nus).

(Passel dorrreslic&s).


r98

LE

II. Acc.

T. R. T. R. Acc. Acc. Acc.

T. R. Acc. Acc. Acc. T. R. T. R.

T. R. T. R. Acc. Acc. Acc. T. R. Acc. T. R.

T. R. Acc.

T. R.

-

ACCIDENTELS (Acc.) ou très rares (T. R.)

a Plongeon I'lJbrilr (Gatia imnerJ. . Grèbe esclavon ou oreillard (Podiêeqs a.uritus). a Héron bihoreau (Nycticorax nycticorax). o Butor étoilé lBotaurus st.llaris). o Cigogne blanche (Ciconia ciconia). . Cigogne toire (Ciconia nigra). o Cygne sauvage lCygnus cygnu"1. a Cygne muet ou tuberculé (Cygnus olorJ. a Oie ceùdrée (A*ser anser). . Oie des moissons (Anser labalis). . Oie d'Egypte (Alafechen aegypliaca,). . Tadorne de Belon (Tadoma Tad.o/na). a Sarcelle d,'élê (Anas querq&edula). . Canard chtpeaù (Anas strepera). o Canard sif8eur (Anas peneloPe). o Canard Soùc}lel (Spatula cl.ypeala). . Cânard gàttoT (B&ceqhala c.langula). . Harle huppé (Mergus settator). a Harle piette (Melgus albelfus). o Aigle fauve ot royal (Aquila chrysaetos). . Aigle de Bonelli \Hielaa.êtlas lasciah.s). . Aigle (Pygargne) à queue blanche lHaliaëtus albicilla). . Circaète Jear le Blanc (ciycaëtus gallia$). a MiIân royal (Milu&s mill)us). . Milar noir (Milaus rnigraks). a Faucon pèleû,n lFalco peleglinus). o Outarde barbue (Otis ta/da). . Echasse blaîc})e (Himantoplls hiwanlopus). a Avocette à manteau noir (Recurvirostra avosetta). a Pluvier doré (Charadrius aplicaritus).

o Becasseau mir'rte (Calid.ris winuta).

Acc. T. R. Acc. Acc. T. R. Acc. Acc. Acc. T. R. T. R. Acc. Acc. T. R. T. R, Acc. Acc.

LA

MASSIF DE FONTÀINEBLEAU

. Chevalier combattant (Philomahus pugnax). a Courlis cendré (Nulaxenius arquata). o Stercoraire pomarlt (Slercorarius pomari.nus). a Stercoraire patasite \Stelcolayius Parasiliclts). . Goelând (Mouette) tridactyle (Rissa tridactylaJ. a Pigeon colombin (Columba oenas). o Hibou grand d,tc (Bubo bubo). a Pic cendré (Picus canus), . Pic noir lDvyocopus marri s). o Alouette calandrelle (Calandrella blacbtdactyla). o Corneille mantelée lcoraus colone). a Casse-noix moucheté (Nltcifua.ga êalyocatacles). . Chocard des Alpes \Pyfthocorar grac lus). a Trichodrome écheleTte (Ttichod.rom& mùrarir). . Traquet stapazin (T. orc1llàrd) (Oenanthe hispakica). a Locustelle tachetêe (Locustella naeuia). . Bouscarle dc Cetti \Cettaa.etti). a Gobe-mouches à collier (Ficetlula albicollis). . Pipit spioncelle (Ar.thl|s sqikolctta).

Àcc.

T. R. T. R. Acc. Acc.

. .

a o

r

FAUNÉ

a99

Jaseur de Bohême lBomby.illa gavvulus) Pie-grièche d'Italie lLanius minot). Bec croisé des sapins \Loria curuilosl/a) Bruant ortolân (Embetiza horlûlana). Bruant 1où (Emberiza cia).

LES INSECTES .La laune entomologique du Massif de Fontainebleau cst une des plus riches de France; on pourrait même dire exceptionnelle eu égard aux nombreuses espèces, plus de 6.ooo dénombrées (relevé de 1958) ; c'est aussi l'une deJ

mieui étudiées ; 55o mémoires et monographies lui o'lt

été consacrés. Les noms de abbé Guignou, Gruatdet, Séguy, Berce, Royer, Lacodre' Clém.ent, Fauaelais, Mequignon, Soudan, Chopard, Be and, Hofmann,

Duchesne, Dubois, Bru, Rousselle, Iablohof, Rapil'\t, Banoist, Balazuc' Rousseau, Dupuis, Roudier sont parmi les entomologistes les plus actifs qui se sont consacrés ou se consacrent encore à ces travaux. Le relevé de 1958 nous donne la descdption de : 4o aptères, 8o archip-

tères, 6o orthoplères, 40 névroptères, 7oo lépidoptères, 5oo diptères,

le groupe 7oo hyménoptères, 45o hémiptères et plus de 3.ooo coléoptères,

le mieux étudié.

Certains de ces insectes sont rares, quelques espèces sont de Yéritables reliques de faunes disparues, d'autres sont les derniers vestiges d'espèces

en toie d'extinction. (A signaler le Nomius iygmaeus carabique relique véritable fossile vivant dèscendant d'une lignée du jurassique.) Les réserves biologiques forestières permettront de conserver à cette faune

tout l'intérêt que lui portent les entomologistes. Il faudrait un gros volume pour Publier les observations faites par les auteurs dont nous parlons plus haut; on trouve leurs études dans les collections d'archives A. N. V. L. et les revues spécialisées. Nous voudrions simplement attirer l'attention sur quelques insectes de fréquentation dangereuse ou désagréable pour le promeneur. On peut mourii de plusieurs piqûres d'abeilles consécutives et ces hyménoptères sont assez répandues dans la Forêt oir ils viennent butiner et préparer


=_--l;, LÉ

I-A FÀI'NE

MASSIF DE FONTAINEBLEAU

le fameux miel du Gâtinais, tel que l'on peut en acquérir à Milly ou bien

FAUNE MALACOLOGIQUE

au Vaurloué.

On aperçoit parfois Ie nid de la guêpe dont l'aspect cartonné est très caractéristique. Il faut éviter ces nids et surtout ne pas y toucher. Les guêpes industrieuses les confectionnent avec des ûbres de bois qu'elles malaxent de leurs mandibules dans une sécrétion salivaire ; elles obtiennent ainsi une sorte de pâte avec laquelle elles fabriquent ces abris ingénieux oii elles pondent leurs larves à raison de une par alvéole. Le Jrelon utilise les vieux troncs d'arbres pour son nid. C'est une grosse guêpe à la piqûre venimeuse très douloureuse. Le bourdon pique également ainsi que le faux bourdon, mâle des abeilles qui féconde celles-ci

Elle présente aussi un grand intérêt pour les naturâlistes en raison de la variété des habitats oi1 l'on peut découvrir des mollusques. Cette faune a été bien étudiée par Yves Quideau qui a publié en 1955 un inventaire de 7o espèces (58 gastéropodes pulmonés, 7 prosobranches, une dizaine de pélécypodes).

LES BATRACIENS

au cours de leur vol nuptial. Les culex, moustiques, inoculent un venin créant des démangeaisons désagréables. Les chenilles l>tocessionnaires du pin sont particulièrement urticantes avec leurs poils barbelés et cassants ; elles sécrètent un produit dangereux pour les yeux, les bronches ou la peau; il vaut mieux les éviter.

On trouve dans le Massil de F'ontainebleau des saiamandres, tritrons, grenouilles, crapauds. Contrairement à certaines opinions, le contact des salamandres et des crapauds n'est pas dangereux; leur vcnin cutané ne pouvant pas facilement être inoculé dans le sang, il sufÊt d'éviter de se frotter les yeux avec les mains qui auraient manipulé ces animaux. L'inventaire donne une vingtaine d'espèces dont six tritons et une

Quelques insectes sont particulièrement remarquables même pour

les personnes qui ne sont pas entomologistes, soit par l'étrangeté de leur

aspect ou bien par leur éthologie, c'est-à-dire leur façon de vivre. Parmi ces insectes cilons la Mante religieuse (Mantis rcLigiosa), cet orthoptère n'est pas très rare à Fontainebleau, on I'a observé aussi bien dans la Forêt domaniale que sur les marges Sud du Massif. La c'igale (Tibicina haenatodas) a été signalée en 1957 à Saint-Rémy de la Vanne, puis à Samoreau, la Grande Paroisse et à Seine-Port; elle reste très rare. On peut observer plusieurs espèces de fourmilions (névroptères),

salamandre.

AUTRES ANIMAUX La faune de Fontainebleau comprend encore le zooplancton des mares, des protistes, des tardigrades, des myriapodes, des crustacés, des poissons

car ils abondent à Fontainebleau; leurs larves construisent des entonnoirs dans le sable; ce piège leur permet de capturer les fourmis.

de mares, d'étangs et de rivières, etc.. , leur étude biologique est plutôt

I'afiaire de spécialistes.

LES ARACHNIDES Les araignées ne devraient pas ëtre un objet de répulsion, car certaines espèces possèdent des livrées admirablement colorées. Celles de Fontainebleau ont été particulièrement étudiées par P. Bonnet, O. Yakowlefi, Ed. Dresco. Il convient de prendre quelques précautions envers les segestues (segestria petfd,a), grosses araignées noires à reflet métallique ; elles vivent dans les caves et les fissures de mur, leur piqûre est assez douloureuse, sans être autrement dangereuse; dans les bois une araignée sylvestre chiracathiultu Punclolun est également venimeusc. L'étude des arachnides étant très particulière, nous conseillons aux amateurs naturalistes de se reporter aux travaux réunis par l'4. N. V. L. et auprès des spécialistes cités plus haut.

(l I

il


LÉGENDES

2o3

retrouver son chemin. Le roi Louis se défendit vaillamment, mais entouré d'ennemis il allait succomber lorsqu'il sonna vigoureusement de son huchet potr appeler à l'aide. Ce cor, donné par un ermite, avait le pouvoir merveilleux d;frapper d'épouvante les ennemis et de Javoriser les rechelches des amis. Voulànt remercier la Providence, saint Louis fit construire sur cette buttc une chapelle appelée tout cl'abord Saint-Vincent-d'eMontoury, elte devint à la canonisation dt roi : chapelle Saint Louis-enBeaulieu. La butte prit aussi le nom de Saint Louis L'un des ermites qui gardait ce sanctuaire fut assassiné par des voleurs en 16ro. Ces ermites n'étaient point des modèles de vertus et l'un d'eux, à la conduite légère, fut, en 1646, condamné à être traîné sur une claie et pendu par lés pieds, pour s'être défait dans la chapelle. Plusieurs ermites Jurent à nouveau assassinés en ces lieux mal fréquentés, si bien

LÉGENDES

La fée d'ici a je ne sais combien de uisages... Ce

lien

est fort, et bien d.es gens sont resl.és firis et englués.

!

(Mrcunrtr).

La Fontaine Bliaud. La Butte Saint-Louis et les ermites. La Biche blanche. La chapelle de Bon Secours. Le Puits de Cormier. Le Grand Serpent. Le Chasseur Noir. Némorosa et le chevalier René de Fontainebleau. Les fées. La Chaise-Marie.

que Louis XIV ordonna de raser les bâtiments ainsi oue le hameau des Hautes-Loges, ce dernier à cause des scandaleuses relations entre les ermites et les habitants ! Des fouilles entreprises en 1869 permirent de retrouver les voûtes que l'on peut voir encore aujourd'hui. Pendant longtemps les habitants de Bois-le-Roi afârmèrcnt qu'rrne biche blanchc apparaissait aux environs de Ia butte lorsqu'un grave événement devait se produire. En 166r, le sieur Dauberon, capitaine au régiment de Condé, parcou rait à cheval la routc de Melun lorsque sa monture prit peur et s'emballa vers la Croix d'Augas. Le malheurcux, prisonnier de son étrier, allait succomber, lorsqu'il eut I'inspiration d'invoquer Ia Vierge qui fit arrêter aussitôt le chevàl, bien sagement; une chapelle votive dédiée à N. D. de Bon Secours rappelle ce miracle, elle fut longtemps te but de nombreux pèlerinages.

Le Puits de C ormier possédait autrefois une cau pleine de vertus ! t.La trad,ition, xouLait que l'eau de ce fuits extuaordinaire, silué sut l,' ern,lecentent d,u l>olygone, donnât aux amants la constançe et aux époux

la

Une sylve aussi importante quc celle de Fontainebleau, attachée à de multiples souvenirs d'Histoire, se devait d'apporter au poète le charme de vieilles lables et de pittoresques légendes. La plus àncienne serait, peut-être, celle de la fondation de la ville de Fontainebleau. Nous avons vu qu'avant le règne de saint Louis. il existait déjà un château sombre, triste, fortifié, et dans les marais avoisinants, quelques cabanes de serfs. A cette lointaine époque un voyageur traversa la grande sylve. Angoissé par le voi.inage de bète- sauvage', jl se hârait pour atteindro les rives de la Seine, mais la fatigue et la soi{ ralentissaient ses pas; bientôt, épuisé, il se laissa tomber sur le sol. Son chien nommé Bléau, Blaud ot Bliaud,, découvrit alors une sourcc ; il vint chercher son maître, parvint à le conduire à cette eau miraculeuse qui redonna au voyageur harassé les lorces nécessaires à poursuivre sa route. En reconnaissance, notre homme baptisa cette source du nom de son sauveur ,.la Fontaine-Bliaud. Le zz Janvier 1264, Saint Louis, chassant en forêt, fut attaqué par une bande de brigands; il était monté sur une butte pour essayer de

féconclité. Les conjoints choisissaient une nuit bien sombre, et, dans le pLus frofond secret, sortaient d.e chez eux, slltfts être uus ni entendus de personne, car' autreu,ent L'afaire eût été nxa.nquée, et ils se mett&ieftt en toute pour la forêt sans se lien dire,les bras entrelacés, la femme avec une clucke sur la tête, le mari auec une corde en crin fendue au cou. Ils s'engageaient ainsi d'ans une horùble chaîne de rochers et, afrès bien du rual, il,s trouuaient une niche atec un b&nc Pour une ?ersonne, oît ils se reposaient I'un aptès l'autre. Enf.n, aniués au but, le mari attaclwit l,a cruche de sa .fcwme à la corle et il l)uisait, et la femme s'en allait toute selrle tide/ la cruche, loi,n du pnits,' dani u,ne auge ot\ buuaient les loups et autues sires forestierc, Et elle all'ail ainsi rlu fuits à I'an.ge, et de I'auge au fuits, yjusqu'à ce que l'auge Jût f,Leine ; et it. faltàit qu'ell,e eût fini aaant que le ptemier rayon du soleil letant uint frapt'cr la Pietre-Blanche, qui est une haute fointe parmi celles dont le n

'ltàit-,t;gu

se colllojtne.

en était infaill'iltle. t

La

cortée était rude, mais

il

paraît que l'efet (CuLlN Er ).


2O4

Dom !:[.orin prétend que sous le règne tle lirançois I.r, .long de r 6 picds hantajt

tint à Toul,ouse, oil elle se fl rc!igiettse-de -S-aitr.t-I'.incentà Fontainebleau, à l'hosfice dt! Mo.ttt I'ielreux' là enttoyée ile-Paul ei de "Ui ro;r, on trans/orta à I'kôfitat un oftcier blessé.par d.es btigands C'itnit l'oicien hôtu âes bords de^l'Ebre' celui donl flavie auait l''ieusetflent ,oit"irre l" souttenir au fond' d'e son creur. Moins heuveuse rcll? [ois' elle ne une folie douce et inofli"t"i: iriri", a ti tnoit et sq raison so,nb/a lllns deuenue orfheline

un serpent géant

tàrrt et jetait I tp"u,r"rrt" cartil au monstrc et partit seil le com_ battre; pour cet étrange duel il revêtit une armure ôuverte dc lames. La bôte en s'enroulant autour de son astucieux, royal et tranchant lcs masses dà gr ès de Ia

dans la région. Le roi adressa un

adversaire, sc coupa cl'clle môme en morceaux ! La légenrle dt Grantl Veneuy ott dtt Chasseut Àrolz est classique à __ liontaincbleau : un chasseur géant, toujours vôtu de noir, suivi d,une meute de.chicns_fantômes, apparaissait périodiquement en forôt, environ tous les sièclrs. cet hôtc mv\térieux, qui n,étaii autre que l,âme crrante d un Aentllhomme assassiné soùs François Icr, se rendàit visilrle parti_ culièrèment à certaines époclues troublèes et irésageait a". Jverr"-"nt, tragiques ou la mort dans I'année p,,ur celui <tui llavait ctntemolé de trop près. En t5uo Hcnri l\. rcvnraii rJe ja cl,a-r.. ,.r, lo rour".l" l\,lor.i, lorsqu il entcndit snnncr ddn5 Ic- bni. lrr tanfare rl un hnftati mv.téri.ux. Le roi furieux ordonna au comte de Soissons dc <lécouvrir et'tliarrêter le chasseur qui osait pénétrer sur le domaine royal. Le comte ct sa suite rencontrèrent lc ( Chasseur Noir r qui se drcssa devant eux en leur criant : Awendez uous ott ()u' a erulez-ttous. puis il disparut subitcment. Henri IV mourut assassiné en r6ro, mais le poignard qui armait Ilavaillac n,avait sans doute aucun rapport avcc l,anitheme du Chasseur Noir. Cc Chasseur Noir a effrayé bien des gens superstitieux, pourtant on ne le rencontre pJu' guère I On assurc qu i[ se montrc régulièrement tous les cent âns à h C16ia.1p ]lunrm,'rin, l'n, j*unn drme anglaisn l,r;r.n.l Icvôir vu en 1897 ! J'ai parcouru bien sou\-ent la forôt sans le icncontrer: ie n,ai vtt qte l'anneau, 7e monocle, la baiqt,tire ih îltassettt Jojr, et ces sites romantiqucs mc feraient éprouver plutôt quelque sympatlie pour ce grand bonhomne mvstérieux Rien jolic est la légencle de \émorosa, nymphe rJe la forôt, racontée par le poète Alexis Durand. Cette nymphc foit belle, au front orné cte feuillages ct de fleurs sauvages, .,nvàit ihaque jour un beau chevalier,

'--Lo porrr, .llatie urnait chaque jaut MonLÙssy qui Marie. r

de la merveiileusc Némorosa. L,oublieux et la Nvmphe dc la forêt dispa_ rurent_ mystérieusement quancl les artillces ae ti ;otie fée triomphèrent. . I a. XI arc1u11'-!.s est peut-ôtre un témoignage âc lapoisie des'ancicns

habitants tle X{arlotte. Ceux ci durent p".,ple.-io forôide récits fantastiques et de légendes le soir à la veillée.

M. C. Olivier Edrvards nous raconte la touchante légende

llarie.

d,e

la Chaise

En r7o5, titait dans un chLiteau situé aux bords d,e L Ebe, Ltne famille du fère, de sa flle XIarie el d,une tieille farente. pcnàant la guerre .de S.wccession d'Espagne, celte famil,le tlonnà asile à un ofr.cier (

composëe

blessé. Les tleux jeunes" gens ne 1>urenl se

uoir Lon[ietnps

la blesswe tle I'oficiir lut gittie, il faltit, en iulanl à ltlarie un éternel amour. peu apràs ie thtitiaujut dëatt uit ta jeuie e ; s.ans_s'aimer, et quanrl

f

klit

\'a<ctto

illrt /61: la

4ol,le .du

( le nom de Confessio nal de la Stttrv Ma're orr halse-

de nos itinéraires (v. 2'volume) nou\ autons Iotcasiun de Au cours -à;."t."t légendes notamment cclle du (lrctolier Erloutvd des pJ"t 'Catachelins ot bi.eti en.ore d." \a gtolte dtt Bourrelier à XIaleslterbes'

Roni dn F,'nl,rin-l'loru, I,rier .ru pir.,l dunr"", l,-, C. i,unc (uerri.r pleurait la nrort dc sa l\ancée. Délià, piquér en .e lieo tragique ;ar une vipère. La 1ldélité du chevalier ne tler;aii pas résjstrr eux .i,n.-"-'. ài,rirr.

français grièuement

2o5

LÉGENDES

LE IIASSIF DE FONTAINEtsTEAU

,1


TABLE DES MATIERES I€T VOLUME

HrsrorRE.

GÉocRÀ"nrE.

PRÉHrsrorRE.

-

GÉoLocrE.

a Un soir en forêt. . a Massif de Fontainebleau.

-

GÉNÉRÀLrrÉs FLoRE.

FÀùNE.

-

-

LÉGENDES.

5

7

.

. Les Agressions contre le Massif de Fontainebleau o La Protection du Massif de Fontainebleau . . . . . , a Histoire de Fontainebleau et de sa Forêt . . . . . . . o Les Carriers a

.

L€s Sylvaits Denecourt et Colinet. .

6r 63 68 92

Préhistoire et Protohistoire

. Pédologie . Climat ... a Hydrographie. o Les Itceûdies a

23 25

.

o Géologie

.

II

Les Arbres, l'Aménagement de la Forêt. .

La Flore o Petit Lexique Forestier o La Faune

o Ilgendes

ltûptina .n Frcn.-

-

...

.

r34 ,........ ...... 136 r39 ............. r45 .....,..... ........, , r4g 169 ......., ..... tj7 r8o ........ ...... ,.. 2o2

lmDrjmêriê JoUvE, 12. ruê dê To'rrnon. PÀR|S (6e)


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.