Fontainebleau en 1967

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Fontainebleau.




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FONTAINEBLEAU présenté par

André Billy, de l'Académie Goncourt et Boris Lossky, Conservateur du Musée National du Château de Fontainebleau

photographies par Edith-Claire Gérin

Peintures, sculptures, dessins, gravufes de l'École de Fontainebleau

photographies en couleuts de Marc Garanger notices établies par Boris Lossky et Georges Gendreau

Pafis


Les veneurs de la cour de Louis XIV qui trottaient derrière le carrosse du roi vers le cabinet de Monseigneur où avait lieu le rendez-vous, et les camarades de Diez et de Théodore Rousseau qui plantaient leurs chevalets dans les massifs du Bas-Bréau, reconnaîffaient-ils leur forêt dans celle de Mme Gérin ? L'ceil a ses partis pris. Le leur aurait eu besoin de se déshabituer des façons de voir héritées de la 6n du XVIIIe siècle. Pour voir la forêt, telle que la voit Mme Gérin et telle que celle-ci nous la révèle, il leur manquait les moyens de la surprendre au plus secret de ses variables intimités, de ses saisonnières transformations : la bicyclette, I'auto, I'appareil photographique. S'il avait eu la possibilité .o.oté toon."o poot ttoor .t que I'auteur des clichés de photographier la forêt, s'il avait eu la passion à. ..t "rt, présentés dans ce livre, a poussé si loin, grâce à son amour désintéressé, presque héroique, des arbres et des rochers, s'il avait disposé de la technique photographique d'aujourd'hui, il est probable que Théodore Rousseau aurait peint des toiles toutes dillérentes de celles que nous admirons et où revit la sensibilité de son temps. Puisque la peinture moderne se désintéresse des sous-bois, puisque, s'il faut en croire nos pâysagistes modetnes, la forêt nous a dit tout ce qu'elle avait à dire et si, depuis r9oo, elle a passé la parole à la Bretagne de Gauguin et à la Provence de Cézanne, nous pouvons nous consoler de son silence; un nouvel instrurrent lui permet d'élever la voix, I'appareil photographique de Mme Gérin secondé, il est vrai, par ses jambes et sa bicyclette, et surtout inspiré par son ccur. Et si les artistes de Ba,rbizon avaient I'amour des arbres, je tiens que cet emour n'égalait pas la passion qui habite cette femme admirable et qui la fait braver toutes les intempéries et toutes les incommodités. Je les connais bien, les pârisiens amateurs de la forêt. Je les vois âriver le dimanche pour déieuner dans une des nombreuses auberges dont s'enorgueillit notre petit village, je les vois parquer leurs voirures, s'attabler, consulter lt ca"rte, s'épanouir de gourmandise déjà satisfaite, je les vois prolonger leur repas jusqu'à trois, quelquefois quatre heures de l'après-midi, je les vois consulter leur montre, régler I'addition, regagner leur voiture dont le chasseur, la casquette à la main, leur ouvre re spe ctueusement la portière. Ils démarrent, ils s'en vont, ils reprennent directement le chemin de Paris, car le temps presse et il s'agit d'éviter I'encombrement du retour. Quelques-uns vorit tout de même jeter un coup d'ceil sur le désert d'Âpremont ou les gorges de Franchard : quelques pas qui permettront au petit chien de galoper un peu, et vite on remonte en voiture... Et voità le rite accompli, voilà une satisfaction donnée à I'amour de cette forêt qu'on dit connaître ( comme sa poche ,>, et que, sur la foi de sa renommée, on dit être la plus belle du monde, ce que, dans son genre de vieille forêt gauloise, de forêt claire, elle est en eI[et, avec ses chênes cinq ou six fois séculaires et ses rochers dont I'origine se perd dans la nuit cosmique.

Or, Mme Gérin est intervenue, toute modeste, et elle nous â montré ses photographies, en nous disant < la forêt Fontainebleau, la voici! la forêt de Fontainebleau, c'est ça!>

de

Et moi-même qui croyais pourtant bien la connaître depuis soixante âns que je la parcours en tous

sens, par tout temps, en toutes saisons, j'ai été surpris, bouleversé, enchanté, et ie me suis dit qu'elle est encore plus belle, plus variée que je ne croyais, et que c'est vraiment la plus belle forêt de France, probablement d'Occident, peut-être du monde, âvec sa charge d'histoire et de pierres consacrées par la présence de nos monarques et de nos artistes...

André Billy


Évidemment, qui dit Fontainebleau, dit forêt. Mais, pour I'ami des belles créâtions de-l'esprit humain, cette consonnance et même plus, une expression artisdque, ântasque, précieuse et voluptueuse, éclose sur les chantiers, évoque, "ntrnf puis^dans le décor du château, ronr Ë règne de François Ier ét qui valut plus tard à cette demeure le surnom de Versailles des Valois.

dont Ie premier ensemble, la Galerie François Iet (r534-r54o), nous est bien parvenu,_ et Fontaincbhau s'est formée sur place,-du fait vient de retrouver son caJactère primitif lors de la dernière campegne de restauration de la rencontre de quelques artistes italiens appelés par François Ier. Au florentin Giovanni-Battista Rossi, qui arriva ett rtto et auquel il connient d'attribuer la conieption de cet ensemble, se joignit deux ans après le bolonais Francesco Primaticcio, venu de Mantoue où il travaillait surtoot à I'exécution des stucs dans les palais des Gonzague, aux côtés de Jules Romain, mais qui ftvéla à Fontainebleau son exceptionnel talent de peintre. Se plaçant à le tête des chantiers ,prÉs la mort du Rosso] surven_ue en rt4o, il donna le melleur chef-d'auvre qui no-us -soit Parvenu de lui: le décor d^e la chambre de la duchesse d'Étampes, où les fresques illustrant l'histoire sentimentale d'Àlexandre le Grand alternent avec de sveltes figures de femmes .n.t.rc, qui affrrÀent le canon allongé de l'école de Fontainebleau. Secondé, à_partir de 1552, par le riodénois Niccol6 dell'Abbate, le Primatice présida à la création d'autres ensembles, dont il subsiste, seulé,'la g:rande Salle de Bal; la disparition la plus déplorable est celle de la Galerie d'Ulysse, détruite sous Louis XV. Cette

éeole de

-

-

Notons aussi l'activité d'une fonderie de statues de bronze d'après les célèbres antiques et d'un atelier de lissiers qui reproduisait en tapisseries le décor des galeries. Vers le milieu du siècle apparaît la première génération des etistes,français afÊliés à la nouvelle école: les peintres Étienne Delaune et Jacques Androuet du Cerceau Jean Cousin père et fls, Ânioine Caron, les deJsinateurs et graveurs .âont les inve'ntions graphiques intoduisent les motifs, nés à Fontainebleau, dans le domaine des arts décoratifs, et les pfoPagent à travers l'Europe. L'avènement de Henri IV, après les désordres des guerres de Religion, ramena à Fontainebleau une nouvelle ère de construcdons et 6t apparaîtùne nouvelle pléiade dè décorateurs, tels Toussaint Dubreuil, Àmbroise Dubois et Martin Fréminet, qui formênt lt seconde hoh de Foûaincbha* moins pute mais aussi abondante que la première.

Àinsi donc les évocations directes de la forêt dans laquelle s'enclavent le domaine et la ville de Fontainebleau

se

mélange ront-elles ici aux images des ceuvres dont plusieuis artistes se sont insPirés et qui se rattachent toutes au château

ou à I'art qu'il a vu naître. Boris LOSSKY


notlces r. Sebastiâno Serlio, < bolonese >, a publié, pout la première fois en r;4o, le Ttlo Libro d'AftUhltard, dlnt nous teproduisons le frontispice; et c'est proà son succès que I'auteu_r dur d'étre invité {lement paï François 1"" à se rendre en Frânce âu titre de < oeintre et architecteur ordinâire au fait de ses dits éd'i6ces et bastiments au lieu dit de Fontainebleau r,. B.N. Cab. Est. z-3.

Feuilles des Craxdt Arabcqact par Jacques An-

drôuet du Cerceau, qui conservent le souvenir de ce que fut, avant sa destruction en 1737, I'otnernentation picturale de la Galerie d'Ulysse oir Ie Primatice, aidé par Niccolô dell'Abbate, e étâlé, sur cent cinquante mètres de longueur, cinquante-huit épisodes de I'Odyssée et plusieurs figures mythologiques plâfonnantès sur un fond de gtotcrqa.î, d^ns l'esprit des palais de la Rome antique, revenus en usage depuis les La3ar de RaphaëI. Paris,8.N., Cab. Est.

4-1. La ville et le chât€au, au cæur de la fotêt de Fontainebleau. < Ces petits lecs, la plupart du temps sans eau, ces Petits rochers en miniature, ces Petites rivières immobiles, toutes ces niaiseties sont

des

caprices de banquiers. Mon jardin ânglâis à moi, c'est la forèr de Fontainebleau, et ie n'en veux pâs d'aurres r,

disâir Nâpoléon. Ph. Institut Géographique National.

6-7.

Dans ce léger lavis au bistre,

le Primatice

a

représenté, des deux pans de la divioité symbolisant la source de Fontainebleau (v. pp. ,2-6t), Frânçois ler venant avec sa cour rendre ,tisite ao 2inic du licu et aux nymphes d€ lâ forêt qui ont converti en baigoade le vivier des Pètes Mathurins, à côté de leur monastèie detrière lequel se dressent les pignons et les tours du château, encoie médiéval d'aspect. Louvre, Cab. Des.

8-9.

Vue à vol d'oiseau, la demeure des souverains, que Napoléon quali6ait de mainn det dicht, iuxiÊe sa dénomination <ie t rendez-vous des châteaux >, juxtaposant les apports de plusieurs règnes, des débuts des Capétiens à la chute du Secood Empite. Ph. AétoPhoto.

ro. Arbres, liaoes et lietres daos les fourrés du Gros Forteart. Promcxade N" 4. J'avais touiours I'impression que le lierre étâit fait pour ètre décoratif, et m'étais attendu à ce qu'il iouàt gcntiment son rôle à I'occasion. Mais que tous les

je arbres de la fotêt clairemeot que - carqu'unesentais mon ieune tremble n'était unité au milieu d'une f,tule innombrable fussent plus beaux que les plus - que les décors des vases grecs, lins réseaux gothiques, quc les plus merveilleuscs broderies de J'Orient, que les plus admirables peintures de I'Occident, c'était llr lirr de tout ce que j'avais pensé jusque-là. J'entrevoyâis un monde nouveâu, le monde silvestre. John Ituskin: u Praeterita >, Souvenirs de ieunesse, r9rr.

r r. Esquisse de page de titrc pour Ir Pamdlr., \76, (mprunrée à Jean Cousin le 6ls qui a formé son art ,lrns I'orbe de l'icoh dc Fontaincblcau, à laquelle il doit

I'engouement pour les propoltions allongées

des

figures féminines et l'emploi âbondant des ( cuirs enroulés > dans les motifs olnementaux. Patis, Bibl. de l'École des Beaux-Ârts.

r3.

La ré€ente restâuration e iendu au décor mural

de Rousseau, dans le Salon du Jeu aménagé

pour Marie-

Antoinete, en 1786, son fond clait matbré duquel

se

détachent les erâbesques pompéiennes, les dessus de pote de Sauvage et les camaieux à la manière des ( basâltes D de \Tedgwood. Restituée par le Louvre, la commode de Benemann a retrouvé sa propre valeur dans l'ensemble décoratif pour lequel elle avait été

,4-lt.

Las d'êtr€ client des manufactutes bfuxelloises,

François I.r a encouragé, vers rJ4o, l'étâblisselrlelrt d'un atelier de tapisserie à Fontainebleau, auquel on peut attribuer avec toute vraisemblance les six tapisselies que coûserv€ le Kuosthistotisches Museurn de Vienne. Elles représentent non seulement les peintures, mais aussi les stucs d'encadrement et les bords de la menuisetie de la cimaise et du plafond de la galetie François Ie' (p. 4r). Sont ici reproduites les tepisseries répondant aux ttavées de Frunloir Ia, monttar, aax ,totaÙlcr de ron lo)aurre

la Gtcnaàâ, ymbolc

de Cléobir et Birott t'attâlant

al

cbat dê

l'Uxité, et nère pat le

de

leû

ctéée.

Rosso.

Texte sur le châteâu dans Lt ,lu cx..lLrrr bartimtrc de Frarct par Jacques Androïet du Cerceau, r579. Paris B.N. Cab, Est.

tique dessin du Primatice représente l'épisode

26, 27.

Cette vue cavalière, gt^\êe

p^î Michel

Lasne

d'après Âlexandre Francini en 1614, ajoute à Ia description de du Cerceau Ies grands âpports du règne

lV: la cour du Donion recti6ée (r4) et ouvelte sur la nouvelle cour des O6ces (r7) à dtoite de laquelle s'étend le pârterre du Tibre (zo) aménagé par Frâncini, ainsi que le jardio sut terte-pleio (zz) de Henri

au milieu dc I'étang (22) dispârn

er rjt3,

et, à

g

lucl'e,

le jardin de la Reine (9), qu'entourënt la volière (ro) les galeries superposées de6 Cerfs et de Diane (rr) €t le Jeu de Paume (8).

29.

Une des quâtorze travées de la galerie Fran-

1v. p.4r) oil la fresque du Rosso représente le toi-humaniste enirant dans le temple de la sagesse pour en fâire répândre lâ lumière sur son peuple

çois

t".

et I'aider à s'éloigncr de l'état

sauvage de la faune

forestière, réelle ou anthromorphe, qui foisoone dans la bordure pcin(e et sculptée du panneau où ie Sâtyre et la Saryresse en stuc évoquent la forét.

,r. Pour encadrcr cc românesque paysage de roches et de foréts, forêts- le gtaveur staveut Antoine Fantuzzi s'inspira s'insoira du Satyre et de la Setyresse Satyrcsse de la galerie de François I.r , (p. z9). {igutes passeront estampe, les deux 6gutes ). De son estampet dans I'encadrement du portrâic en émâil du Connétable

de Montmorency par Léonard Léooard Li Limosin, aujourd'hui au Louvre, Louvre. Paris, Pâris- B.N. Est. Rés.

,2. Dao6 cette estampe, dont les motifs d'encadrement s'inspirent directement des stucs de la galetie Ftânçois I." (pp. lC-Ct), René Boyvin a ieprésenté, d'après un dessin du Rosso, la nymphe persorôi6aît la source (cf. pp. 6, 7, 6t) que découvre le légendâire chien Bléau, auquel le châteâu, la ville et la forét seraient redevables de leur ûom.

cours du xrxo siècle

la composition a été reproduite ^uer peiritule face

au

panneâu de lâ Danâë.

t3.

L^ Mate

couleuvreux,

, Toùt ce monde^tx de flore vivait en muets dont ie devinâis les signes, dont je découvrais les passiors.,. C'est le silence qui m'e permis, immobile que j'étais comme un ttonc d'arbre, d'observer les habitudes du rat des champs, de la loutre et de lâ salamandre, ces amphibies faotastiques. Théodore Rousseau à Alfred Sensier.

37. Â

Ja

fois corrégien et câravâgesque, ce faotas: de

I'histoire d'Alexaodre, dit Malcalaù dc Pertépolit. ll a é(é exécuté en vue d'une fres_que, détruite en 174,8; pour la chambre dc Mme d'Êtampes (p. 4o).

38. Ce dessin, âttribué au Rosso, est sans doute une étude ptéliminaite à un décor de stucs entourant uoe scè_ne peinte à la ftesque, pour la chambre de la duchesse d'Etampes ou poul une pièce enalogue. Louvre, Cab. Des.

Mâirre principal du décor du château après la mort du Rosso en rt4o, le Primatice nous légua, avec Ia chambre de la duchesse d Etampes qu'il avait décorée de \4t à rt44ea qui devint l'escalier du Roi, en ry48-tj49, le plus exquis des ensembles de stucs et de frcsques, oir s'esr pleinement amrmé le sveltc c4nor de l'école de Fontainebleau.

40.

4r. La galetie François

Iêr, dont le décot date

ttt4-tt4o, offre un prodigieux

de

ensemble de fresques,

stucs et boiseries dont la conception

doit êtle attribuée

âu florentin Rosso, cootinuateur de Michel Âoge, qui cut comme principâux collâborâteurs le Primatice pour les 6gures de siuc et Scibec de Carpi pour les lambris sculptés.

4r.

Précieusement tlacé à I'eocre sur vélin, ce dessin, saûs doute destiné à la gravute, de Jacques Ârdlouet du Cerceau se plâce bien dans I'orbe du rayonnement des ensembles décoratifs de Fontainebleau. B.N. Cab. Est. Rés. < L'éléphant ), rocher situé, dans le bornage de Batbizon, près de la route des gorges d'Âpremont, Pnn.nad. N. 6. Le changement le plus fort €st celui des rochers qui nous reçurent et nous 6rent asseoir. Est-ce le soir ?

44.

Est-ce I'orage imminent qui les e changés

? Je I'ignore, mais les voilà devenus de sombles sphinn, des éléphânts couchés à terrc, des mâmmouths et âutre8 monstres des moodes anciens qui ne sont plus..,.lls sont assis, il est vrai, mais s'ils allaient se lever? Jules Michelet : L'iâsecte, r8t8.

4r. Les exégètes de I'hetmétique iconologie des fresques du Rosso dans la galerie François I.' (p. 4r), à I'une desquelles se laDDolte ce dessin d'ateliet


pàii.'i air .ÀÈtÀ.t f..Sn".l" portrait une sorte de

d,.i toi-chevaiier, môral du souverain, associant

les idées de puissance, de maiesté, de sagesse, de bonté,

voire de tempérance, Louvre, Cab. Des.

Il, Catherine de Médicis s'est complue à se voir compârée âvec la douairière du roi lila,-rsole, drrs !'Hi ojrc d'Afiini , 46-47. Yeuve inconsolée de Henri

dont I'aoothicaire-humaniste Nicolâs Houel lui dédia

Silvestre. le iardià de la Reine offre rine ordonnance réAulière, limitée au fond pâr l'Orangerie (qui remplàça la volière c(. p. 211, à gauche par Ia galerie des Chevreuils et. à droite, par celles des Cerfs et de Diane, les seules qui subsistent. On distingue, parmi les ste-

tucs, les bronzes du Mcrare et

d\ Tit.ttt

d'ëpitta,

auiourd'hui au Louvre. B.N. Cab. Est. Coll. Destailleut.

en r ;6: ie manuscrit abondamment illustré, en maieure partie, par Caron. Cet ouvrage fut à I'origine de tapisseries tissées auxiteliers dc Piris à'u.t"'s.,ir"^ntoine au remps de Marie de Médicis. [æs dessins ici reproduits niontrent la reine examinant le modèle du sarcophage de soo époux et I'incioétation de son cotps' Paris, B.N. Câb. Est. Rés,

J9. La fontaine de Diane, créée en 160l Par A. Frâncini et B, Prieur au milieu du iardin de la Reine, a été

48.

L'agressif palmipède que les amis des carpes de liétans o-ualitieni de ,i sieni du temos ,, fait ofËce de ..oor.i.o'i. d"ns .e oanoràma au fond d,rquel se voient la'galerie François-1"'et I'aile de la Belle Cheminéc oule l'Àncienne Comédie. Le Priftatice y â créé, en rt6o-rt7o, le plus beau motceau de l'ârchitectute

60.

tenaissance à Fontainebleau.

Bréau. le ne m'oriente

+q-,s

r.

Parfois désigné comme Salle du Conseil, ainsi

que le nomme la giavure tirêe de La gahie agriable àu nonde par Pierrè Vander, à teyde, le pavillon sur I'eau fut ians doute élevé au remps de Louis XIV. C'est sous I'Empire que ses arcades ont été vitrées et qu'un toit viot !èmplàcer la terrasse qui le coutoonait.

5z-y3. Dessin d'Antoine Caron teprésentâot une le chàteau avec prise d'une forteresse improvisée sur I'ile (Edimbourg, National Gallerv of Scotland). La comDosition s'en retrouve dans l\)îe àes Td\itreritr ùt Jétu ùs I aloit naumâchie sur l'étang devant

avec quelques modi6cations âpportées Par le cartonnier

Lucas de Heere: montâgnes à I'horizon et le couple de Henri III et Louise de Savoie au premier plan. Florcnce, galerie des O6ces.

54. Les historiens du Rosso s'accordent à lui sup;oser la paternité de cette figure de mascarade qui âaterait dè l'époque des fêtes données à Charles Quint à Noël rtrs. Ouoi qu'il en soit, ce dessin attribué à I'artiste forêntiÀ appèlle le rapprt.,ch.ment, Par l'abondance des détails er la silhouette déchiquetée, arec lcs cÊuvres des arristes nordiques, telles certaines statues du mausolée de I'emoereui Maximilien à Innsbrtick ou les inventions d'un èoltzius. B.N. Cab. Est. Des. rt.

La salle de bal, qu'acheva de construire Philibert ijelorme et que décorèrent, de rySr à ry16, le Primatice et Niccolo dell'Abbate, apparait sur ce document

telle que I'a vue (ou plutôt la souhaitait voir) I'archi...t. P.rcier oui laiisa trois albums de relevés des décors du châtéau exécutés vers r 8oo (Bibliothèquc dc I'Institut de Frence, ms. rort, t. II, f. z), Touiours est-il que les satyres-cariatides de la cheminée, que la Révolution avait envoyés au crcuset, mânquaient à I'appcl. Une nouvelle fonte en â été faite en 1966.

une autte gouache (méme volume, f. 7), Pèrcier reorésente la vue. à travers unc croisée de la méme salÈ (avec vitrail Rcnaissance réel ou imaginaite) sur le partcrrc du Tibrc, tel, dans ses grandes lignes, que Ii Vaux l'aménagea en t664 et qu'il se

i7.

Sr.rr

piésente à nos yeux actuellement.

entièrement déEgurée sous I'Fmpire, mais vient de retrouver son âspect originel, gràce à une restaurâtion qui a râmené sur son socle les quatre limiers de bronze, <iui avaient fait un séiour de cent cinquante ans dans les salles du Louvre. Futaie dans le Rocher Canot. Promena& N" tz. ... Et les pins, syibéttiques comme des tuyaux d'orgue, en se balancant contiouellement semblaient chanter. Gustave Flairberr. L'Éducation sentimental€.

6r.

Àllée daos le bornage de Batbizon, vers le Bas

point: au conrraire, je m'égare quand ie puis. Souveni je vais en ligne droite, sans suivre

de sentiers. le cherche à nc conserver aucun renseiqnement. etA ne pas connaitrc la forèt, alin d'avoir iouiours oueloue chose à v trouver. ll v a un chemin il décirt un cercle éomme la forét ou" i'^i-Jà ",iiu." .il.--é.., en sorre' qu'il ne vâ ni âux plaines, ni à Ia ville: il ne suit aucunc direction ordinaire; il n'est ni dans les vallons, ni sùr lcs hauteuts; il semble n'avoit ooint de tin I il passe à travers tout, et n'arrive à rien : je crois que i'y marchcrais.toute ma vie. Senancour: Obetmann, r8o4. r

62. La forêt entourânt uo châteâu prête son espace souriant aux scènes successives de la chasse de Diaoe et d'Orion, dans ce dessin âttribué à Lucca Penni, à raDDrocher des taDisseries de l'Hirtoift dc Diart, aci,iellement réparties entre le chàteau d'Ânet ct les collections pubiiques ou privées. Rennes, Irlusée des Beaux-Arts.

6r.

I-es Ggrges de

la Sollc, en automne.

Prome-

Foiêt : substantive, merveilleusement féminine et singulière; sans limite; close, mais ouverte; ombreuse irais chaude; grouillanre de vie animale, végétale:

humide, immoblle mais palpitantc de feuilles, d'arbres, d'ailes; opaque, aux trônés serrés mais pénétrée de toutes, de sentiers, dc serites, signes des chcminements de l'homme; toit er voûte, mais qu'inonde à I'intérieut le soleil acéré ct muhiple. Beitrand d'Astorg: Le mythe de la dame à la licorne, Le Seuil.

64.

Vers la Gorge aux néflieîs. Pronenade No 6. L'atbte, le taillis, le bois : unités d'espèce, de mcsure, lieux clos, limités oir s'exetcent des dtoits dc proPriété et d'exploitâtion, substantifs masculins. Bertrand

d'Astor!: Le mythe de la dame à la licorne, [-c

6t.

Scuil.

C'est pour oroer I'imptrstc de la Porte Doréc du château què Benvenuto Ccllini a fondu,..pcndanc son séiour en France, en rt40-rt4t, sa premièrc ceuvre de sculptute monumentale : le haut-relief de la Nlnpbe de Foiaimbleas (u. pp, 6, z, 32). N'ayant pas été niis en

bravoure fut soutiré à Henri II par Diaoe de Poitiers pour la porte du château d'Anet, d'or) il passa au Louvrc.

au cerf et âu sanglier, dessins tirés i,1iie. ettribuée à Antoine Caron. < I-e bâtiment de Fontainebleau s'élève au botd d'une foét célèbre, éctit Louis Dimier. Ce voisinage fait un tableau agteste, dont on ne voit pas de semblable ailleurs; il rèmet en mémoire ces chasses du temps passé,

66-67.

Chasses

àè I'Hirtôir,

à'A

carnage de bêtcs dangereuses, vraie imâge de la guerre auquelle s'adonnaient les rois; il rend sensible le nom

de'délicicux dinrtt, dont François l" se servâit pour désignet cette tésidence )). Paris, 8.N., Câb. Est. Rés,

68. Voir;9. 69. Cctrc image mythologique,

peinte probablement

pour Ie château de Fontainebleau qu'elle regagna au xrxe siècle, avant dc passer au Louvre, est à nouveâu considéréc comme un portrait de Diâne de Poitiers en appareil, réduit au mioimum, de sa déesse tutélaire. Ce sérait l'ceuvre d'un artiste frânçâis formé sous

I'influence du Rosso et du Primatice, pour lequel la maîttesse de Henri Il, née avec son siècle, aurait posé vers I t to,

7r.

Môniée vers lc Rocher Cassepot, près de la route d't Faoo. Promenadt No s. Le chemin fait des zigzags entre r.les pins trâpus sous dcs rochers à profils anguleux; tout cé coin de la forét a quelque chose d'étoufré, d'un peu sauvagc et de recueilli. On pense âux ermites, compagnons des

grands cerfs pbrtant une croix de feu entre leurs èornes, er qui rccevaient âvec de paternels sourires les bons rois de France, agenouillés devânt leur grotte. U:re odeur résineuse emplissait I'air chaud, des racines à ras du sol s'entrccroisaieot comme des veines. Gustave Flaubert : L'éducation sentimentale.

7u.

Dans le Gtos Fouteau, vers la route des Ligueurs.

Pnneude No 4. On entte dans un quartie! vénérable, connu sous le oom de < Gros-Fouteâu ll. C'est Ie superlatif du mot futaie. Les arbres y onr des proportions gigantesques; ils élèvent à des hauteurs improbables des dômes de feuillage qui tamiseat une lumière verte et calme, tombant aveciérénité. Ces voùtes hatmonieuses frémissent au sou(fle des vents supérieurs; on marche sur un épais tapis de feuilles sèches qui étoufre te bruit des pâs et aiôute à toutes ces grandeurs la grandeur du silencc. P.E. ( Patis à l'eâu-forte ), 1874.

73.

Dans le Cros Fouteau, vers le cartefour du Gros

tiètre. Pronaalà N" ,t. Les forérs que je n'avais considérées jusqu'ici

que

comme des iolitudes sauvages, obéissaient dans leur l:cauté, ie le voyais maintenant, aux mêmes lois, ces lois qui dirigeaient les nuagcs, distribuaicnt la lumière, et balançaiint lcs vagues. u Il a fâit toutc chose belle en sofl témps D. De cè iour, ie vis là I'explication du lien mysrérieux qui unit l'esprit humain à toutcs les choses visibles, et iè tentrai, suivant en sens inverse la petite route sous bois, avcc le sentiment qu'elle m'avait mené

loin; plus loin que l'imagination ne m'âvait iamais entraîoé, bien au-dclà de ce qu'on peut mesurel avec un théodolite. John Ruskin: ( Praeterita )), Souvenirs de ieunesse, r9rr,


74.

L'ambiance inquiétânte d'une forêt désertique ne

lirrt quc rcnforcer le sentiment d'aogoisse qui

rligagc dc cc groupe de guerriers nus, portanr

se

des

instruments de musique, dans cc dessin à lâ pierre

rlritc, aujourd'hui attribuée au Rosso qui,

d'après laissait rarement s'écouler plusieurs jours sâns tlcrsincr dcs modèles nus >. Cab. Des. V.rsari

r,

Unc fois de plus, le monde mythologique revit ici atrtour d'une source sylvestre, daos ce dessin évoftuiurt l( mvrhe du roi Midas. Gravé dzns les Inaget h I'Litostraie par Blaise de Vigenère, à Paris, en r6i4, auqucl s'attache le nom d'Anroine Caron, on pourrait I'attribucr à ce( artiste, s'il n'étâit pas si habilement

71.

cnlcvé. Paris, Bibl. de I'Ecole des Beauir-Arts, Donâtion

77.

Chcmin dominant la Corge aux Loups, au printcmls, Itnm.nad. No rr. l,a cliversité des atbtes faisait un spectacle charmant. l,cs hêtres à l'écorce blanche et lisse entremêlâient lcurs couronnes; des frênes courbâient mollement lcrrrs glauques ramures; dans lcs cépées de charmes, ,[:r h.,ux pareils à du bronze se hérissaient; puis venait rrnc tile Jc minces bouleaux, inclinés dans des atritudes r

ltlgi:rqucs. Gustave Flaubert: L'éducation senti-

77

/nr.

Chemin proche du tochet Bolulin. Promenddc

,,, Prrr dcs montées oir lcs matches étaient faites de rérc.rux dc racines pareilles à des squelettes de lézards, 1'.rr,lcs cscaliers oir de grandes dalles 6guraient dcs

llk.rrrcmcrts de fossiles mal entetrés... E. et J. de { ;r'ncourt : Mânette Sâlomon.

tl 19. La vaste étendue de forèt, souriante avec ses ,leuit'rcs cnsoleillées, fait le principal suiet de ces gra-

vrrrrr rlc Léon Dâvent (naguère < Maitre L.D.>), ,l',r1'rts l.éonard Thiry, qui onr pour prérexre la fâble ,h lrrpitcr ct Callisto. Paris, B.N. Cab. Est, Rés.

trr,

8;. La mare aux fées eri hiver. Promctadc No tr. Quelque chose de plus lourd, une langueut 6èvteuse planait au-dessus des mares, découpant la nappe dc leurs eaux entre dcs buissons d'épines; les lichens de leurs berges oir les loups viennent boilc, sorit coulcur de soufre, brûlés comme par le pas des sorciètes, et le coâssement ininterrompu des grenouilles tépond au cri des cotneilles qui tournoient. Gustave Flaubert: L'éducation sentimentale. 86,

Lâ mâre aux évées

87. 88.

La mare à Piat. Prcnaaàt No y.

Souvenir (un des moins osés) du riche décor dispatu de l'Âppartement des Bâins sous la gâlerie Frânçois I€r, où le Pdmatice ttavailla de rt4t ù rt4]', ce dessin aux nuânces cottégieooes, mis au carreau pour étre traduit en fresque, représente Diane découvrant lâ grossesse de Callisto, bien que le délicat ârtiste n'ait pas voulu alourdir les contours du corps harmonieux de la belle victime de Jupiter. 89. La mare du Parc aux bcufs.

La mere aux Ligueurs, Proncnedt N" 4. Au bord de la grande mare, deux énormes buissons

90.

enchevêtrent leun broussailles hargneuses, mêlaût âux datds envenimés des orties velues l'épine de l'églantiet sâuvâge

et les ardiilons de la ronce lnmpante, qur va

teodte soutnoisement patmi les piertes les lacets de ses lianes dangereuses aux pieds nus, Henry Murger:

Adeline Pràtat.

92. Quali6ée de ( Songe d'une nuit d'été D pai René Huyghe, cette âllégorie de la 6n du xvr. siècle, s'attachant, une fois de plus, à I'eau et à la forêr, décèle une proche parenté âvec l'ârt de lâ cour de Rodolphe II à Prague, tout en s'afrliaot à l'art du Primatice et du Maîtte dc Flore. Musée du Louvre. gr.

La mare eux fées,

Féerie au printemps. Srrtrs-bois dans la Gorge avx Lo'rps. Promcrddz

prirÊerlrps. Plorn.nada No r2.

^! n'esr que le silence d'un La paix d'un lieu semblable abândo momentâné; sa solitude n'esr point essez sauvage. Senancout : Obermann, r8o4,

Plomanada

No

rr.

94. Bouleeux dans la plaine de Clairbois. J'aime le bouleau, i'âime cette écotce blanche, lisse et crevassée; cette tige agreste; ces brancbes qui s'inclinent vers la terre; la mobilité dcs feuilles; et tout cet abandoo, simplicité de la nature, attitude des

llh.r rts

désetts. Senancour : Obermaon, r8o4.

r'ircrrt pousser les oreilles qui vinr€rit à Bottom, rlrrrr Lr frrrét de Vindsor. Celle-ci e6t une pe$onne;

rltt.

lr

amants et ses détraceuts. Michelet : L'iosecte,

9y. Srrus-bois dâns la Goige aux Lottps. Ptotzctalc

llt|'rr,lcq gens sont restés ici, pris, englués. lls sont rr rrrn ici pr,ur un mois, et sont restés iusqu'à lâ mort. lh,,rrr rlir à cc lieu fée le mot de I'amanaà I'amânte:

.l)"' jc vive, l 'lrrrrrr, r8t8.

ft

que ie meute en toi

).

Michel€t:

 la fois robuste ct gracieuse, cette Flon d'Amcheminée de la chambre de

lrr"rrl l)ubois orneit l4 I

L hr r I V, à peu ptès à l'emplacetnent actuel

dr trône

rh, Nrp,rléon. Ideotifiée pat Mme Sylvie Béguin et tl'r|lrlrt Pet le Louvre, cette p€inturc se tfôuvc à l-

F^-Li--'.l-^-

Faut-il cherchet à metrre en râpport avec I'Appartement des Beins de Frânçois l.t, comme I'esr le 6cène

de lâ découverte de la grossesse de Callisto (p,88), ce dessin au bistre du Primaticc qui représente la chaste dée6se châtiant le chasseur Âctéon qui l'a surprise lots d'une baignade en forét ? Louvre, Cab. Des.

La mare aux fées au prinremps. Prrmctddc N. r r. Cette forét métite-t-elle donc le nom de la comédie : < Comme il vous plaît l Âs you liLc it ? Michelet : L'insecte, r8t8.

96.

9j. Li

tr,f,le Dagneau, Pnneudc No y. Aucun mot ne donne I'idée de ces hautes herbes dont la culture n'a pâ6 déformé la vigueur nâtive. La sève les a soulevées en I'ait d'un élân, par famillcs; entre lec harwèrac rara."

ê11.. hri<êni i^-r-.êÊanr

milieu de I'ombre une gerbe d'émeraudes. Hippolyte Taine : Vie et opinions de Thomas Graindorgc.

98. L^ fi re aux évées, sous la première dé0oraison du printemps. Prcmenade No rz. Le mot Clrr', est trop lixe. Le mot Fr'a esr trop mobile. Qui exprimera ce mystère du profond bassin caché ? Cetre tromperie naive er chârmânte qui ne promet que séchetesse, et qui dessous 6dèlement réserve le trésor de ses eaux ? Jules Michelet: L'insecte, r8r8.

99.

Une réceote iestâuration â rcndu au boudoir de Mârie-Antoinette, décoré par les frères Rousseau en 1786 l'harmonie de ses fonds d'argent encadrés d'or; on la rettouve daos le tevêternent de nacre bordé de bronze du bureau à cylindre er de lâ tâble à ouvrâge de Riesener, qui ont repris deroièrement leur place d'origine, après cent soixante-dix ans d'absence, grâce à une heureuse politique de râchats et d'échanges de dépôts entre Musées nationaux.

ror. Vers le Mont Àigu, Prorrrtnad. No 6. Cerres, en tant que montagnes, celles-ci ne sont pas des Alpes, mais en tant que boi6 chermânts, les grands sâpin6 dc Suisse n'onr pas les qualités propres à la nature de notre forêt, qui ne ressemble qu'à elle-même, On veut touiours comparer: c'est un tort qu'on se fâit, c'est une guerre puérile à sa propre jouissance. Ce qui est beâu d'une certaine fâçon n'est ni plus ni moins beau que ce qui est beau d'une menière toute dilférente. Pour moi, ie passetais ma vie ici saos regrette! la Suisse, et réciproquement. George Sand, r8t7. ro3.

Portraitiste des chiens de la meure royale, Jean-

Baptiste Oudry nous donne la nerveuse image de Tnlu, lévrier de course, ici séparé de sa compagne

Mire qui

Fgure à gauche de la méme toile.

Io4. Ancienne carrière, près de Poligny. Une solitude austère comme I'abandon qu'il cherchait. Senancourt : Obelmann, r8o4. ro;. Le chaos d'Àpremont, Promcnaàt No Un âpre plein midi brûlait, devant h.ri, dans

6. Ie paysage

découvet, les gorges sauvages d'Apremont,

( r, lirrr cst fort; on o'y est pâ6 impunément. Quelquesrrrr v Pcrrlcnt I'esprit; tels y furent métamotphosés et

rl

un coup de soleil qui les prend €n travers éparpille au

n.:f^i.

les

rochers qui, sous le bleu africain du ciel et l'implacable intensité de la lumière, se dressaient en mâsses violettes, avec des cernées sèches. Alors, quittant le grand chemin, il grimpait à I'aventure au hasatd de la route

setpentante. Il se glissait entre les pierfts d'oir se dressait l'arbre sâns terte er sâns ombre, le gtêle bouleau. E. et J. de Concourt : Manette Salomôn, ro6, La grotte aux cristaux. Prcmctadt No 4.

Io7-Io9. L'évocation de la puissance, inculte et quasi démoniaque, de la roche et de la forèt (p. 29) a trouvé

place dens l'architecture de la grotte du jardin des Pins avec le trlica de son appareil cyclopéen dans lequel sont emplisonoés les corps de ftustes atlantes, présageant les < fabriques r des Jardins Eoboli et des villas médicéennes près de Florence. La patemité en est ettribuée à Serlio (p. r) que le Primatice aida pour le décor intétieut de la grotte en rt4r. Cette ceuvre inspira les graveurs du temps (8.N. Cab. E6t), L'esprit libenin du xvuê siècle a créé la légende d'une piscine à I'intérieu. de la grotte et d'un ieu de miroirs qui eût permis à Frençois I.' d'épier, Âctéon impuni, lesdames qui venaient s'y bâigner. On sait cependant que l'ap

,-.

A+--,êé êê

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ir'p".Jà"

-p""ri"ni

la ialle d'Hènri

de François

ll;

16r

et

itài" .ho."s :

une magoifique,

une merveilleuse, la petité galèrie une sublime, les quatre colosses,

reste iniomparable d'un art perdu, la sculpture grès. Michelet: L'insecte, préface, note, t8t8.

en

rrr.

Rochers au Cuvier Châtillon, Promenade No 1. ces entâssements de rocs jetés péle-mêle, qui créncllent les hauteurs ct bossellent les pentes; et Iton oense aux furieux courants, à la bataille des eaux qui oït raviné, disloqué, décharné les crètes. Ce pays-ci éiait le fond d'une mer, et il y parait encore: du sable Danout. des écueils dévastés, des falaises longées, des iocs mârq,rent le lit des courants; I'eau cetirée, il est resté un aésert blanc, aride. Par degrés, le soleil a bruni les rochers; les mousses sont venues et se sont incrustées sur les parois du grès raboteux.

On regarde

rrz.

I-e Bas Bréau vets la route des attistes. Prom,-

No 6. I-e vieux chéne oui se brise et éclate dans le fracas donne la lumière'à des milliets d'éires, qui profitent de cette chute pour s'épanouir: les branches vermoulues s'éparpilleht dans la fougère, tandis que, sur la

,tad.

tannée qui-s'échappe des flanès éventrés. les champi-

snons lei olus biiarres étalent leurs formes ct coloris

Ëphémèrcsi ll s'organise une vie nouvelle, ou, de stadc eà stade, le cycle iégétal referme son anneau. La forêr cicatrise elle-méme ses plâies, pour des fins qui nous resrent inconnues. C'est là le bois sacré ou s'inscrit le vrai poème de la nature. H. Dalmon: .Un Pârc nâtional en forèt de Fontaioebleau, r9r4.

rrl.

Qu'elle fût tissée à l'atelier de Fontainebleau

(pp. r+-rt) ou à la manufacture établie en r;;t à i'ho.Éè.' Ér.isi.tt dc la Trinité, cette tapisserie de

Cylild, daient du milieu du xvrs siècle, s'apparente à làrt bellifontain au point d'étre âttribuée à Niccolô dell'Âbbate pâr Louis Dimier, mais se rattache plus orobablement aux Arabtguct gtavées, en rtto, par 'laccues Androuet du Cerctau. Le décor autour de la Éguie de la déesse de la tcrre évoque ceux dcs galerier dè Fraoçois I" et d'Ulysse (pp. 4t, 42, 41). Paris,

Mobilier national, r

r

t.

Massif dc la Dame Jouanne, vers Larchant.

Et alors, à sâ geuche et à sa droite, ce n'étâient

que

des roches. De la crête des deux collines découpant sur le ciel la déchiqueture de leurs arètes, iusqu'au bas de la pente, il croliait voir I'éboulement, l'avalariche, la cascadè de morceaux de montagnes lâchés pat une

défaire de Titans.. Un pan du Chaos semblait avoir croulé et s'être arrêté là; il y avait dans ce tumulte immobile du pâysage comme unc grandc temPéte de la nature soudaineinent pétriliée. E. et J. de Gon-

cout : Nlanette

Salomon.

116. Vers le cartefour dcs Gorges de Pronenade

ll

No

Ftanchard.

7,

v avait des chénes rugueux, énormes, qui se convul-

saiint, s'étiraient du sbl, s'étreignaient les uns

les

âutres. ct. fermes sur leurs troncs, parcils à des torses, se lançaicnt avec lcurs bras nus dès appels de déses-

poirs,'des menaces furibondes, comme un groupe de Titans immobilisés tout à coup dans leur colèrc. Gus_ tave Flaubert l L'éducation sentimentale. 24

No tt. Non, pour être iuste avec elle, il faut dire que cet atnuPrâmcnadc

semenl de métamomhoses, tous ces changements à vue, sont choses extéri€ures. Mobile en ses feuilles et ses brumes, fuyante en ses sables mouvants, elle â une assise profonde qu'aucune forêt n'â peut-êtrc, une

puissance de fixité qui se communique à l'âme, qui l'invite à s'alfermir. à creuser et à chercher en soi ce qu'elle contient d'immuable. Ne vous arrêtez pas t(op à ces accidents fantastiques. Le dehors dit: < Comme

il

vous plait ,'. Le dedans: ( Touiours et touiours

D.

Jules Michelet : L'insecte, 1858,

rr8,

Genêts en fleurs dans

le désert d'Aptemont.

L'ins€cte, r8t8.

rz1. Jcan-Baptiste Oudry étant mort en r71;, c'est à Jean-Jacquei Bacheliet qu'incomba la tâche de

continuér, én en respectant le carectère de trompeI'ceil, la série des têt$ bi<ad.r, tiâitées pâr le grend animalier (p. r18). Il s'acquitta brillamment de son travail. ainii oue le montle cette ( deuxième tête en velouri > d,r derf < chassé par le Roi à S^idÈHubett le ro luin 1767 >. Fontainebleau, Appartemeot des chasses.

t27, L^ alvetroe des brigands. Prornanade No 6. Il àimait à se nourrir de èes lieux sauvages, seul, tou-

Prornrnaie No 6.

iours seul. se sentant vivre de I'existcnce des sauveges. Àlfred Sensier: Notes manuscrites, Fontainebleau,

su'rplombées de blocs pareils à des Titans foudioyés, au centre du grand plateau oir, vers la fin de mai, les qrès. blancEis par les avetses, semblent une flotte de galères soudain immobilisée sur I'océan d'or frémisiant que font les genèts en fleurs, tout est rude,

Bibt. Muo.

Àpremont le bien nommé ! Car ici, dans les gotges

farouche,- tendu comme lâ longue fanfare d'une trompette d'aiaio. Âdolphe Retté : Daos la forêt, r9o3.

rro-

Ce très beau dessin de Toussaint Dubreuil serirble situer sous les ombrages mème de la forét

de Fontainebleau la tragique Méàë. .a.illaû Lr b.tb.t

nagiq*t. Lo'urrre, Cab. Des.

r2o.

Près du Rocher des Ptinces.

et battait de soo bâton, âu passâge, I'inconnu de ces arbustes pateils à des nceuds de serpents lapidés, et dont la véséiation se tord avec des aiis d'aniinalité blessée, ces g"enévriers aux brindilles mortesr aux cassures de braochettes semblables à des fcetus de chatv!€ tillé, à l'emmêlement de chevelure noucuse €t frleuse,

Il sondait

aux râmeâux serrés, excoriés, à travers lesquels

se

convulsionne le tronc vert-dc-grisé avec ces arrachés d'oir l'on dirait qu'il s'égoutte du sang. E. et J. de Goncourt : Mânette Sâlomon.

rzr.

Gravure de Léon Davent, d'aptès la fameuse fresque du Primatice qui représentait le Jardin ù Vcrttnttt, dt Vctamre st Pom,na d,r Rosso, dans ^lpièsvoisin de la grotte (pp. ro7-rlo). L'âbbé un pavillôn Guibert, historiographe de Fontainebleau, écrivait cn r73r : < Il parait què I'un de ces deux tableaux pourrait représenter un temple de Priape plutôt que Ie jardin ile Vettumne, maii heureusement il est presque totâlement effâcé.

))

rzz. Vers la route des Artistes. Plornêûdde No 6. Un arbre est uo édi6ce, une fotêt est une cité et, ent?e

toutes les forêts, lÀ forêt de Fontainebleau est ut monument. Ce que les siècles ont consEuit, les hommes ne

doivent pas le détruire. Victot Hugo.

rzr.

Arbres orès de la mare aux fées. Promenadc N"

rt.

... thénes énoimes, dénudés, aux brâs tordus; géants frappés cent fois pat la foudre, dont les ttoocs noueux,

en-iartie dépouiilés de leur écorce et recouverts de lichèns, se àressaient fotmidables, dans I'enchevêtrement des ronces et de plantes sauvages qui hérissaient le sol, Charles Jacque: I-e livre d'or de J.-F. Millet, r89r.

rz4.

Vets la route des peiôtres, Ptomexadc

N"

6,

Lieu admirable pour guétir de la grande maladie du

rz8.

IÆ Rocher Bouligny, après I'incendie. PrcmcNo g. Maintenent, c'est une vision d'enfer. Le blanc des tout I Dans une rocs, le noir des cendres - et c'estpaÉit encore plus vallée qui, d'être ainsi dépouilléc, ndd.

immenie, dans I'espèce d'eàtonnoit à pic que bossellent les blocs de qrès. sur une étendue d'au moins cent hec_ (ares, des erbres dénudés se tordent, léchés de lueurs, ou sont couché6, expirants. ll n'est plus une fcuille, plus un brin d'herbe I tæ sol fume, f,ambe per places. Une odeut de genévrier flotte dans les lourdes buées. Séverine : Souienir Colinet, r9oo.

rz9.

Le Rocher Bouligny, vue générale, après l'inceîdie. Prorrtnadc No 9. L€ feu est donc pattout, Monsieur, iusque dâns la forest dc font"u oir cette avanture n'augmentera pas les passetemps, Gémirons-nous sâns ccsse en gros et en détail sani une seule miette de consolation sur quoy que ce ouisse estre. Lettre de Saint-Simon à valincoua, ia Fen'é-Vidamc, le I5 septembre 1726, Coll. P. Bérès.

rto.

De sa mission à Rome, en r54o, le Primatice

r3r.

La plâtière d'Àpremont. Pturntnad. No

r12.

Le désefl d'Aoremont. Promcude No

des moules des plus célèbres marbres ântiques, exhumés et conservés à Rome. lls setvirent à la fonre, dans un ateliet installé à Fontainebleau, de statues en bronze ponr les iardins. llen reste cinq, don.le L.ao.oott, ici reproduit, aujourd'hui au Musée du Louvre, vestibule Daru. Ph. M. Gatanger.

rippona

6.

Les orages 6onr fréquènts ici, mais ils y éclztent peu Presq.ritouiours oo' les attend, et la forêt les retient, les airête, galde pour elle ces richesses d'eaux suspendues, et ne les transmet au fond qu'en les tamisant -par les feuilles, les bois, les sables inférieurs. Tout cela àrtive en bas sans qu'on s'en soit aperçu. Creusez. Et vous tlouverez. Là est l'exquis, le vital du Génie du lieu. Jules Michelet I L'insecte, r8t8. 6,

Lâ btuvère et les mbuss$ d'automne collent âu dos des collines leur oelaee fauve. et le soleil les lustre. Mais, par cent m'ille peicées, Ies os du roc primitif crèveni cette peau végétele. De loin en loin, sut le cirque de pierre qui ferme I'hotizon, une maigre ceintute de pins errantl serpente entre les dentelures, et les bouieaux dispersés ùissent pendre leur chevelure pâle. Hippolyte Tàine: Vie et opinions de Thomas Graindorge.


rrr.

Les Trois Pignons.

l,a puissance de ce lieu n'e6t nullement dans ce qu'il a rl'historique, ni dans ce qu'ilcontient d'ârt. Le ch?teau y distrait dc lâ forêt par sa vaiiété extrêhe de souvenirs rt d'époques. Il n'en augmente pas I'impfessioû, au c()ntraire. Lâ vreie fée, c'eit la nâture; c'est une étrange c,ntrée, somble, fantastique et stérile. Jules Michelet: l,'insccte, r858,

rl4. Dans ce ptojet supposé de plafond, pour la V,'lière de Fontainebleau (p, 27, No ro), Toussaint l)ubreuil, en s'inspirarit du Primatice, continue Iâ trâ-

<lition qui remonte à b Cùanbre du ipoux de Mântegna ru palais ducal de Mantoue, non sans appeler lc rap-

prr'chement avec le ttcillc de Léonard de Vinci au châtcau des Sfoea, à Milan. Louvre, Cab, Des.

rr.

Braoches au priotemps. It.gagnai un chemin charretier bordé de jeune6 atbres, il n'y âvait rien à voir que le bleu du ciel à trâvers ',u lcs ramures 6nes des branches. Johrr Ruskin : < Praeteiùa ), souverirs de jeunesse, r9rr. r

r1(r. Exécutée, selon toute vnisemblance, à la mânufâcture de Pernon, sur un modèle de Philippe de l,a Salle, la Tentqrc at.x prdrix de la chambre des rcincs doit être considérée comme un chef-d'cruvte de Lr soicrie lyonnaise, eussi bien pour le ( raccord r) qui ,rtteint ;,;o m que pour la richesse des quatre motifs, rirsés avec un abondant emploi de chenille. Livrées rtulcment au temps de la Révolution, ces soieries ne lirrcnt mises à la place qui leur était destinée que pat ortlrc de Napoléon, à l'usage de Joséphine.

r17.

Foutté vets le cariefour de l'Êpirre.

Promenaàc

l'uimais les fondrières, les valloos obscurs, les bois

a|l is. Sérancou!: Obermanû, r8o4.

rrx. Obéissant à Louis XV, Jean-Baptiste Oudry I'r'rt, dès r75t, l'habitude de peindre, en manière fort l"

rrrcusc de

trompeJ'eil,

des trophées de chasse qua-

lrrr:s dc tétes bil.tryar o! bi4ardct. Après se moft, en 1715, Jcan-Jacques Bacheliet cootinua la serie dâns l rnimc style (cf. p. rzy). Appârtement des chasscs. r

y1.

I-cs cartons de Jeao-Baptiste Oudry pour la

tenture des Cbaru dz Lotrit XV, tissée arox (','hclins, foot, depuis le règne de Louis-Philippe, lrnr(

r.rsc

,,tlrcc dc décor Éxe dans l'ancien appartement dt lâ I hrfhine. Est ici teproduit I'Ilallali datt h mclxt le I rnrlant (t138) âvec, âù cedtre, le toi âgé de vingt-

Irrtt

ans.

r,1 r. l.in bordure de la toute de Milan, ven le cartefrrrrr tfu f)ésert. Promcnaù No 7, I lr fleurs, cueillies er échangées seront "\ pctires r.rtrrvtcs et, plus tffd, regardées quelquefois par Àlllic, qui a eu taot de ioie à faire cornaîtfe} Stéphane Àlrll;rrmé la légendc allemande des myosotis. Quatre-

rlrtrr

ans après, dens la petite enveloppe ou elles I'r' rr plâcées et 6ur laquelle Sréphâne a écrit < Fonr,r r r rr.blcau-Franchard, 29 septembre 1862 )r, les fleurs ,.luk.tont eocofe leur suprême parfum. Ils ont été I'rrrr rlc ccs couples éblouis que la passion isole un

instant du monde, console des laideurs et trompe sur la dutée du chant. Leur âme s'est grisée de I'illumination que I'amour, égal au soleil, met aussi sur les choses pour nous distraire de ne les voir que ce qu'elles sont. Henri Mondor.

r4z-r43. Caci&e près de Poligny. ... Un bruit de fer, des coups dtus et nombreux sonnaient: c'était au flanc d'une colline, une compagnie de carriets battant des roches. Elles se multiDliâienr de plus en plus, et 6nissaient par emplir toutle pay6age, cubiques comme des maisons, plates comme des dalles, s'étayant, se surplombant, se confondant, telles que les ruines méconnaissables et monsttueuses de quelque cité disparue. Mais la futic même de leur chaos fait plutôt rêver à des volcans, à des déluges, aux grands cataclysmes ignorés, Gustave Flâubert : L'éducation sentimentale.

r44.

Rocheis vets lc Chêne Btïlé. Ptorrrenadê

N"

7.

Je me mets en route, avec quelques compagnons, pour

Fontaine Bleau, un sompaueux palais royal, comme

pourrait étre chez nous Hampton Court. Pour y il faut traverser une forét prodigieusemenï

àrriver,

encombrée de rochers hideux, des rochers d'une pierre blanche et durc, entassés les uns sur les auttes à des hauteurs prodigieuses et telles que ie ne crois pas qu'on puisse voir ailleuts rien d'aussi affreux er d'aussi solitaire, Âu sommet de l'un de ces lugubres précipices, au milieu d'atbtes, de broussailles, et de hauts rothers

qui surplombent, et rnedacent à chaque iostant de rouler daos I'abime, s'élève un etmitage. Evelyn, 7 ffr ts 1644.

r41. Couchet de soleil sur le Rocher Vert, près de Nemours. Telle est la vue soudaine de Nemours en y verent de la Bourgogne. On la voit de là cerclée par des loches pelées, gdses, blanches, lroires, de foimes bizattes, comme il 6'er tlouve dâns la forêt de Fontainebleau, ct d'où s'élârcent des arbtes épârs qùi se détachedt nettement sur le ciel et donnent à ètte espèce de muraille écroulée une physionomie âgreste. Balzac: Ursule Mirouet. 146. Le Rocher des

Demoiselles. Pnmctade No 9.

Ils altivèient un iour à mi-hauteur d'une colline tout

en sable. Sa surface, vierge dc pas, était rayée en ondulations symétriques, çà et là, tels que des promontoires sur le lit desséché d'un océan, sé levaieot des roches ayart des vagues formes d'animaux, tortues âvânçant la téte, phoques qui râmpent, hippopotames et ours. Personne I Âucun bruit ! les sables, frappés par le soleil, éblouissaicnt; et tout à coup, danJ cette - les bêtes patuteot temuer. vibration de la lumière, Gustave Flaubert : L'éducation sentimentale.

r47,

Rocher près des Gorges d'Aptemont. Pronc-

La fée d'ici a je ne sais combien de visages. Michelet: L'insecte, r8J8.

r48-r49. Bestiaire de la forét. Toutes les formes, tous les aspects, toutcs lrs formidables faotaisies et toutes les terribles appatcnces du

lochet étaient rassemblés dans ce cirque oir les gtès énormes ptenaient des profils d'animaux de rêves, des silhouettes de lions assvriens, des allongements de lamentins sur un promonioire. ici, les pierËs entassées liguraient un soulèvement, un écrâsement de tortues tnonstrueuses; de catapaces essayant de se chevauchet; là deux sphinx camus serraient la toute et battaient presque le passage. Les vastes gâlets d'une ptemiète met du honde, des crânes de mammouths tioués de leurs orbites immenses, le souvenir et le d€ssin des grands os du pâ6sé se levaient sur ce chemin bordé de toches creusées pâr des remous de siècle, fouillés

et bâttu6 peur-étre par une vâgue

antédiluvienne. E. et J. de Goncourt: Manetre Salomon. r

to.

Bornâge de Bârbizon, vers les Ventes Alexandre.

Pronuadc N" 6. Et vous, rochers saos 6n, susperdus et cioulânts, Sur qui I'oiseau sautille, et qui, depuis mille âns, Gardez avec douceur vos effroyables poses... Théodore de Baoville : Hommage à Denecoutt.

r5r. Route du Long Rocher, Prcmexade N" tt. La lumière, à de certâines places éclairant la lisière du bois, laissait les fonds dans l'ombre: ou bien, atténuée sur les premiers plâns pâr une sorte de crépuscule, elle étalait dans les loinrâins des vapeurs violeties, uoe

clatté blanche, Àu milieu du jour, le soleil, tombant

d'aplomb sur les larges vetdures, les éclaboussait,

suspendait des gouttes argentines à la pointe des branches, rayait le gazon de trainées d'émeraude, ietait des taches d'or sur les couches de feuilles mones; cn se lenvefsant la tête, on apefcevâit le ciel eotre lcs cimes des arbies, Quelques-uos, d'une âltitude démesurée, avâient des airs de pâtriarches et d'empereurs, ou se touchant par le bout formaienr avec leurs longs fûrs comme des atcs de triomphe; d'aurres, poussés dès le bas obliquement, semblaieot des colonnes près

de tomber. Gustave Flaubert: L'éducation

sénti-

mentale.

rJ2.

Rochû ve$ le caflefout du Bas Bréau. Pro-

La soirée était supetbe; la lune se levait derlière ûous i ie la vois encore à ma gauche. Brigitte la ægarda longremp6 sortir doucement des dentclutes noires que les collines boisées dessinaient à I'horizon, Â mesure que la clarté de l'astte se dégageait des taillis épais et'se répandait dans le ciel, la chanson de Brigitte devcnait plus lente et plus mélancolique... Nous nous renversâmes sur lâ pierre, Tout se tâisâit aurour de nous. Alfred de Musset : La confession d'un enfant du siècle, 40 paltie, chapitîe III. r 13. Les lambris de la chambre du Roi, daos l'âlcôve de laquelle Nâpoléon Êt ériget son trône, datent er majeure partie de l'époque de Louis XIV (r7r4), bien que les emblèmes qu'ils comportert telle la maio - de I'Hydre, brandissant la massue d'HetcuJe au-dessus allusion à la prise de La Rochelle rendeût hom- fut agrandie mage à Louis XIII. Lotsque la pièce par Louis XV, en q13-t7t4,le décorateut Verbeckt temania les boiseries et en amenuisâ les reliefs qui

reçurent une dorule à tlois toars.


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cft vnlicua(fis dansla Forcft de Biere, en vne etrnE ac diucrs coftcz , rochcrs, Ec monrrignes couucrtcs de l''oys

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Roofrrncàirpt'.miËr, ,onioo.r,'v piint fort giand pt:rifir: &

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fift baftir comme-il cft dc prefe nr' Lesaircicui rècitcnt, qu'cn cc licuy auoit vne grollè tour, ou dc prclènt & lur les fondemcnts d icclle eft la Chapcllc,prochainc dc-ligrand firllc du bal,& ftft-on fcruy C'ru. cuns vieils fondemcns.La plus gÉdcpartiedu lôgis cltballicdc Grets,conrmc mcfmc ils en onr lcs rochcrs fur lc licu, iucc biiquc : prinèipalcmcnt la balfc court, laqucllc en srrndcur erccdc toutes autrcs courts des brltimcns Royaur. En la Gcondc courr, ya t"bor.. d. foot.inc, & fc di& quc ctft la plus bcllc cauc de fourcc qui fcvoycgucrct, & auc Dâr cc on I'appcloit bcllc ëauermrinicnant Fontaincblcau. Cclicu elt à demic lieue à. iiti"i*. a" Siinc. La tcrrc n'eft quc fablonnage , tellctnent que lcs arbrcs dc ladiæforcltnefonr prs communémgn1{9 bclle gandcur, & ne gcuucnt gucrcs bicn oroufitcr.Lcfeu RoyFrançois,qui lc6ftbaftir, syaimoitmerucillcuftmcnt:de fonc [u"iiotuppndc paiticdu iempiils ytcnoit,& lhcnrichyrlctoutes fortcs dccommo' Jirii,i"..Ï., gdlËrics,ftltcs, chimbris, cftuucs, &autrcs mcmbrcs,lcrcutcmbcllydc de

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,"tiques. En fomme,quc

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lcnt.Cèftoit pour fon Fontaineblcau: où ll lc Plttlolt trnt ' 9uc y voulant aller,ll-duolt ou'ii alloir cËez foy:qui fut cauGrque plufieur grands feieocurs y 6rcnt baftir chacun J, fon oanicutl.t,iSrho. pootlc iôurd'huy a beiucoup dc bcaux logis,& digncs dc{tre ,.-rro'o.r. Mais depiis la mort du fcu Roy François lc lieu n a pas cft é fi habitui ne freouéfu.qui fcra cauG qull ira aucclc téps cn ruinc,r6mefor bc:rucoup d'autresplaccs o,,.'r'.v"ôër,àcauGdjn'y habiter.Tout ioignit labaGcourccltvn ConuentdcMa-

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à a. ft{itty:Les prochains licur ôigncuriaux long duquel ctt la chaullcc rcuc' bclcltang au a Gpr. Ce licu éft accômpagné d'vn fort ' dedcul grends tardms commc I e tou! Itue'dc quarrc rangs d'ormesrfaifanr fcparadon

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Ie i Décembre 1967

pour lc compte des ÉDInONS DU TEMPS, à Pa.ris sur les presses de l'Imprimerie HÉIIO-CACHAN


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