Corot en Seine-et-Marne

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Vincent POMAREDE

COKOT ses chefs-d'æuvre entre SEINE Ct MARNE

PRESTICE Presses du Village - C. de BRRrllrnr


Vincent POMAREDE

COROT SEs CHEFS-D'CEUVRE ENTRE SEINE ET MARNE trL

153.4 CoR

Prestige ]IDLION$AUE I,TTJM@ALE

rrl.lIIN

Edition Les Presies du Villoge Christion de Bortillot


Louis-Alexondre Bouchê (1838-19111. Portroit de Jeon-Boptîste-Comîlle Corot. 'l Huile sur toile. 860. Locolisotion octuelle inconnue.


INTRODUCTION I I- histoire des relotions oossionnelles entre les oeintres et l'lle-de| Fron." demeure encàre à écrire. Certes, les ouvroges furent L norbr"u", voriés et sovonts, qui célébièrent les rencontres intimes entre tel peintre et tel déportement de lo couronne porisienne. les échono"J ororr"u" entrb tel ortiste et Poris - è commencer por Montmorire ou les quois de Seine - ou les promenodes créoiives de certoins poysogistes le long des méondres de lo Seine. Porfois troo oroches du ouide touristioue. oorfois troo choroés d'une cruditidn locole qui-effroyoit les hàtei à'odoption l'rn" ulll" ou d'un villoqe, porfois tolentueux et méconnus, les nombreux livres publiés sur cËrioins peintres du XlX" siècle et l'ile-de-Fronce oni eu ceoendont l'évident mérite de démontrer l'imoortonce oittoresoue des sites fronciliens et d'entretenir le souvenir J'on".doto ou d'aianements se rottochonl oux biogrophies des ortistes de lo région porisienne.

Même si les motivotions réelles des peinlres qui trovoillèrent outour de Poris, duront les XVlll" et XX" siècles, demeurent ouiourd'hui comolexes et difficiles à onolvser. on distinoue ceoendont une évolution !lobol", ô lo fois quontiÉtivé et quolitoiive, dons le choix des sites de l'lle-de-Fronce por les poysogistes. Et il opporoît qu'un ouvroqe de svnthèse concernont cette question s'ovéreroit d'outont plus i'idispenioble que lo connoissonce générole des techniques et les themés utilisés Jons l'éloborotion dei poysoges à cette époque est, depuis une vingtoine d'onnées, mieux moîtriiée.

On s'operçoit en effet que dons lo même période où

se

créoient des écoles provençole, lyonnoise, normonde et douphinoise du poysoge, unà véritoble école froncilienne, emmenéà oussi bien oor dei oovsooistes célèbres oue Dor d'obscurs rooins. se dévelàppoit eEj"lér"it, onimée d'oillerrc por. des ortistes qli furent souvent dons le même temps de gronds voyogeurs et trovoillèrent dons l'Eurooe entière. En Foit. l'idée de certoins oeintres oorisiens d" or"ndr" tour thème de trovoil leur codre ouotiJien. oro.h" d" lo .ojitol" ou'de leur villégioture è lo compogne, et de l'ochorner à


trovoiller inlossoblement d'oorès lo même rivière. le même bosouet ou le même chemin ne peut'évidemment s'expliquer ni por lo seule poresse, ni por lo commodité motérielle de lo proximité d'un motif. En opporence évideni, ce réflexe de trovoiller seulement dons un oérimètre réduit outour de son lieu d'hobitotion ou de séiour temporoire constituoit en foit un choix véritoble, ô lo fois estËétique et technique, qui ne peut pos être onolysé seulement ou premier degré des opportunités motérielles. Des roisons conioncturelles et structurelles, liées ô l'évolution du stotut des peinires, ou contexte sociologique et à quelques événements historiques sont sûrement è prendre en compte, expliquont pourquoi, progressivement duront le XVlll" puis d'une monière_ pléthorique ou XlX" siècle, les poysogistes s'ottochèrenl è trovoiller ovec outont de possion outour de Poris, et ' porticulièremeni entre Seine et Morne.

Ne prétendoit-on pos vers 1850 que l'on pouvoit rencontrer plus de peinires dons làs compognes d;lle-de-Flonce que de poysons ?

Pormi eux, Jeon-Boptiste-Comille Corot 11796-1825) fut ô lo fois un des plus illu*res précurseurs de ce mouvement et, surtout, lo personnolité oyont fusionné le plus grond nombre d'énergies ortistiques. Son royonnement, humoin ei picturol, mérite certoinemeni que nous nous orrêtions, dons le préient ouvroqe, sur son oction dons le déportement de Seine-ei-Morne, un de céux qui l'o le plus inspiré. Ainsi, tout en goûtoni lo beouté de ses créotiois dons Ëetie région, nous pourrons mieux comprendre so ploce essentielle dons les divers groupes de peintres qui trovoillèrent entre I 820 eI 1870 outour de Fontoinebleou, de Lo Ferté-sous-Jouorre ou de lo vollée du Morin. Grôce à l'onolyse de ses reloiions ovec cette réoion. nous porviendrons égolement â mieux cerner l'hisioire, ou sièJe dérnier, de cette relotion possionnée enire les peintres et les olentours de Poris.

Mois, ovonl d'oborder précisément l'æuvre et lo personnolité de Corot, un certoin nombré de considérotions qénéràles concerno.nt lo peinture froncilienne du siècle possé op-poroissent nécesso rres-


[o concentrotion des lieux de trovoil ll esl oor exemole intéressont de constoter l'existence d'un curieux poiodo"", dllficile à expliquer, qui foit coexister ce moment où les vbvooes deviennent plrs oises et conforiobles, grôce à lo modernisâtiàn des moyens de tronsport, ovec celui où lés peintres s'ottochèrent dovontoqe ù cette réqion de l'lle-de-Fronce, ou point oour certoins d'enfe èux d'v trovoiller et d'v résider exclusivemenl. L'hirtoir" du poysoge ou XIX: siècle, olors que les.voyoges re.ndoient possibles toutes les expériences de lo noture - et lo pluport des poyioqistes ne s'en privèrent pos ! -, est oussi, de monière tort curieuseicelle de lo rencontre entre choque peintre et son site de trovoil pérronn"l. Ainsi, pour ne prendre que'les villoges outour de Poris, L'lrle-Ador héberqeoit Jules Dupré ( I 8l I - I 889), Auvers-sur-Oise occueilloit Chorle"s-Fronçois Dàubigny (l 8l Z- I 828), Borbizon devenoit le lieu de résidence et de-trovoil permonent de JeonFronçois Millet (l 814'1875]r et de Théodore Rousseou (1812'l867), rondis que Mont-Soint-Père, dons l'A,isne, recevoit choque été Léon Lhermitte .1844-1925lr el qu'Argenteuil, puis Giverny, s'identifioient à l'ceuvre de Cloude Moneï (1840-1926l, et de ses omis impression n istes. Même les poysogistes moins célèbres ovoient leur réqion fovorite : oinsi Léon Fleuri (1804-,l859] trovoilloit è Mosnylles-Homeoux, Théodore Coruelle d'Aligny (l 298-l 8Zl ) à Moiloite et Philippe Comoiros (1803-l9l I l ô Fôntoinebleou.

Eugène Cuvelier.

Corot vers I 862,

à Arros. Photogrophie.

Lo deuxième portie de cet ouvroge fero d'oilleurs lorgement référence à des sites de trovoil moins célèbres qui se développèrent le long de lo uollée de lo Morne dons lo deuxième moitié du XlX" siècle.

Bien sûr, tous ces ortistes voyogèrent beoucoup et ne se contentèrent pos de trovoiller outour de leur villégioture principole. Effectivemeni. iomois les réqions fronçoises n'ont occueilli outont de peintres qu'ou'XlX" siècle; FAuvergne, les Pyrénées, lo Normondie,

I


lo Bretogne, l'lsère ei lo Provence devenoient des lieux priviléoiés pour le trovoil des poysogistes. Mois il est étonnont de constËte, combien, ovec le temps ei ovec l'ôge bien- sûr, les séiours en province ou ù l'étronger de ces ortistes se roréfièrent de monière siqnificotive. Et bien qu'ils oient pour lo pluport, duront leur ieuneise, cherché à étudier'dons les trois poys àonsidérés comme nécessoires ô cette_époque à lo formotion d'un poysogiste - l'ltolie, I'Angleterre et les l-londres -, leur univers humoin et ortistique devint curieusemenl de plus en plus restreint ou fur et ô mesure que lo moîtrise de leur ort se développoit

.

Pour Corot, quoi que l'on oit pu dire ou écrire et même si l'ltolie o constitué une éiope essentiel[e de lo moturotion de son ort, ort. il est cloir que so recherche picturole fut liée de monière indis;luÙlÉ oux étongs étonos et oux co-llines collines boisées de Ville la na+i+.,i11",.,o Ville .l'Arrr.,., d'Avroy, le petit villoge proche de Poris, où il oimoit se retrouver, orprès éô ses porents oorenfs et et de lo fomille de so sæur oînée, loin des trocos et du ry'hÀe de kovoil de Poris.

lJengouemenl pour le poysoge fétude des livrets de Solon, è portir de I ZBO, confirment d'oilleurs lo générolisotion de ceite cbncentrotion des motifs Jei poysoges outour de sites de lo couronne porisienne

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outont oue lo

continuiié des suiets. < itoliens >>. Cit,ons seulement qr"lqr", exemples. Après les deux célèbres vues peintes d,oprès notuie à Morly-le-Roy por Hubert Robert, exposées ou Solon de ,l283, et lo Vue du pré Soint-Geruois peinfe' d'oprès noture, montréL por Lozore Bruondet en l796, nous rencôntrons oinsi Un povsàoe d'oprès noture représentonl un monumenl qothique b"rJ Jâ'h gronde route de Soint-Denis de Jeon-Louis-Demârne"uou Solon de l8l2 et une Vue d'oprès noture à Fontoinebleau, choisie por JeonJoseph-Xovier Bidould pour le même Solon; ou Solon àe ,l8'l2,

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Achille-Etno Michollon, le premier professeur de Corot, rencontroit pour lo première fois son public ovec lJn lovoir, étude d'oprès nofu're foile'à Aulnoy. Plus tord, c'est lo même onnée, en 1 833, que Théodore Coruelle d'Aligny et Corot exposèrent chocun ou même Solon un tobleou représËniont lo forêt de Fontoinebleou. Bien que formés à portir de vues quotidiennes, porfois peu. pittoresquei et touiours dépouruues d'exofisme, ces moti[s tronciliens étoient de touL moniè're porfoitemenl occeptés por lo critique, puis trouvoient sons difficulté des ocquéreurs.

D'oilleurs, l'évolution du goût des collectionneurs constitue une outre explicotion du ,enforce"ment du genre du poysoge dons le ponoromo ortistique. On o souvent disserté sur l'ovènement, oprès les oristocrotiques et roffinés collectionneurs de lo Monorchie, d'une nouvelle clossè sociole d'omoteurs et d'ocheteurs, souvent fortunés, issue de l'extension industrielle et commerciole de l'Empire et de lo Restourotion et qui étoient ottirés por des sulets picturoux différents. Peut-être por rànqu" de culture, peut-être en'roison des finolités motériolisies de leur profession, peut-être ô couse d'un désir otovique de revenir oux ospects tongibles du monde poyson, ces omoieurs oimoient les scènes de genre, lo noture morte, les peintures de fleurs et, bien évidemment, le genre du poysoge, qui nous occupe dons le orésent ouvrooe. fouqmentotion siqnilicotive du nombre d", oouJoo". orésentsTons les"Solons et dois les ventes publiques der'onïr"nÏ suffisomment cette mode : dé|è ou Solon de inv,',1 y r:voil 225 Dovsooes oour 499 tobleoux exposés. Les réussites commercioles à" hoù Bonheur - elle oussi ,n" hobitré" de lo Seine-etMorne, rêsidont dons les foubourgs de Fontoinebleou - ou de Constont Troyon prouvent oisément q-ue, Jil folloit être peintre d'histoire pour foire corrière en 1760, on pourro, oprès 1850, être peintr'e onimolier ou poysogiste et devenir célèbre et riche.

Chorles Desovory (r 837-r 885). Corot vers 1872. Photogrophie

Notons éqolement que, désireux de ressentir l'ombionce poétique des terroYrrs de leu.'enionce et lo beouté des sites proches de leur résidence d'été, souvent située non loin de Poris, ces bonquiers, ces hommes d'offoires et ces bourqeois qui ochetoient ou XlX" siècle des oovsooes. oimoient v retrouvèr des motifs identifiobles, peints 'nulleouec rdoliJt'e, représenÉnt une noiure réellement existonte,

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ment imooinoire ou recomoosée. Un tobleou devoit olors évoouer un site ofiprécié duront un uoyog" ou un lieu morqué por. 1", ottoches foinllioles.

Ainsi, porollèlement oux désirs des peintres de trovoiller près de chez eux, dons un codre connu et intime, s'étoit développée chez les collectionneurs cette prâcccupotion occrue pour le réoliime et ce désir d'ocquérir des poysoges êxécutés de m'onière topogrophiquement C"ti" évolutiJn ol loit d'oi lleurs progressiverient ""oét". dits < historiques >, mettont en scène des suiets écorter les poysoges mythologiques, religieux ou littéroires, iugés trop oustères et intellectuels.

Réolisme et possion pour lo oeinfure

flLmonde et hollondoise

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Conséquence de cette évolution - ou peut-être une de ses explicotions, les deux éléments oyont visiblement évolué porollèlement -, lo possion pour les peintres flomonds et hollondoii du XVll" siècle fut indissolublement liée ô cette époque ou développement de lo protique du poysoge que nous quolilierbns u de proiimité u. Les tobleoux des gronds poysogistes du Sæc/e d'or de lo peinture nordique, Ruysdoel, Hobbemo, Von Goyen, qui ovoienl piis pour mofif les environs d'Amsterdom, de Rotteidom, d'Hoorlem ou'd'Anvers, revenoient olors ô lo mode et les poysogistes onglois, outour de Goinsborough, Constoble, Crome'et'BoÀington, puis les peintres fronçois de lo noture, duront lo période romontique, Poul Huet (1803-,l869), Théodore Rousseou, Norcisse Dioi de lo Peno (1802-l 876l' ou Jeon-René Broscossot (1804-'l862) trouvèrent souvent leur inspirotion dons le réolisme, le sens de l'espoce et de lo lumière, lo précision technique et lo fidélité topogiophique des peintres du XVtt" siècle flomond et hollondois.


,l830, voyoge dons les poys du Nord devint d'oilleurs, vers oussi importont pour les ortistes que le troditionnel sélour en ltolie. fouvroqe d'Euqène Fromentin, Les Maîtres d'ouîrefois, publié en 1876, Ë+ les puËlicotions des collections des musées de nJlonde et de Flondres por le critique exilé, Théophile Thoré-Bûrger, devinrent des références et des ouvroges-cultes pour tous les peintres, comme oour les omoteurs duronT lèurs vovooes. Le réolisme des oeintres llomonds et hollondois imoréono Joni l"r créotions de oéiêrotion de poysogistes de ce dcbri d.iXtX" tia.l", qui eux oussi so"uhoitèreni ô leur tour peindre le monde de monière fidèle et sons ortifices. Le

Mois, ù ces explicotions mointes fois citées, il convient sûrement d'oiouter d'outres éléments, plus techniques et moins évidents ô discerner, qui eurent eux oussi une influence considéroble sur l'évolution du genre du poysoge.

Notons tout d'obord, à portir de 1780, l'évolution fondomentole de l'enseignement de lo protique du poysoge, qui olloit encouroger les peintres ô irovoiller dovontoge << d'oprès noture >, c'est-èdire en plein oir, directement devont le motif noturel. Les divers troites de poysoge, qui poroissent è cetie époque, ô commencer por le célèbre ouvroge de Pierre-Henri de Volenciennes (1250-1819), publié en 1800 jE/ements de perspective profique,'a t'usoge déi orlisfes, suivis de Réflexions ef Consei/s sur lo Peinture el porticulièremenî sur le genre du Poysoge, Poris, An Vlll|, puis l'ouuroge d'un de ses élèves, Jeon-Boptiste Deperthes lHistoire de l'ort du poysage, Poris, l8l8), évoquoient un déroulement identique de l'enseignement du poysoge ô cette période.

['enseignemenl du oo!ysro(ge et de loi rln fure Pe d"polenn o tr

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Le ieune peintre devoit

d'obord dessiner de monière incessonte, ou croyon ou ô l'encre, d'oprès l'ontique et d'oprès les moîtres, étudiont potiemment les contours et les volumes de lo fioure humoine. En effet, un poysoge ô lo fin du XVlll" siècle et ou début du XlX" siècle ne se concevoit pos sons personnoqe et le oenre historioue étoit touiours considéré comme là forme lo" plus noËle d, poytole. [élève devoit ensuite trovoiller, touiours o, troyon, puis oroâreisivement ô l'oquorelle ou è l'huile, d'oprès l"s pâyroôe, dls q".onds moîtres - Poussin, Titien, Corroche, Rrysdoe[ Biil, etc. I qu,il copioit d'opres des grovures ou d'oprès lês originoux eux-mê;es, dont de nombreux exemples étoient olors occessibles ou musée du Louvre, puis, ù portir de 1800, dons les qronds musées de province. Pour ocquérir une connoissonce suffisànte des formes noiurelles - les orbres, les plontes et les fleurs -, le poysogiste copioit égolement, duronl son opprentissoge, des recueils de botonique, dont quelques-uns étoient d'oilleurs édités è cette époque, spééiolement ô destinotion.des peintres, por des professeurs i:Clâbi.es, comme ceux de Mondevore lPrincipes roisonnés du povsaoe à l,usooe des écoles des déportements de I'Empire froni;oi's, Jessinés {après noture, Poris, I 804) ou de Jeon-Victor Bertin { I 767-18421. oii lut le professeur de Michollon et de Corot (Recuei/ d'Etudes i,olrbr"r, '1816-1824). Poris,

Mois ces pédogogues, oyoni ocquis une culture clossique considéroble et qui possédoit une houie technicité de leur métier,

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Chorles Desovory (r 837-1885). Corol et Constont Dutilleux trovoillont dons lo compogne d'Arros, vers 1860. Dessin. Locolisolion octuelle inconnue

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n'étoient cependont pos oussi << réoctionnoires > et intellectuels oue l'histoire de l'ort o souvent voulu nous les présenter et ils ouroient tous trouvé inconcevoble que l'élève ne se'confrontôi pos directement à lo noture, olors qu'e celle-ci nécessite iustement une étude scrupuleuse et soignée, pour être peinte ensuite de monière réoliste et crédible. Ainsi, ou printemps et duront l'éte, le professeur devoitil se rendre ovec ses élèves devont lo noture, ofin de trovoiller directemeni d'oprès des orbres, des rochers el des ciels réels. Cet exercice < d'oprès noture )) devint vers l8l0 de plus en plus nécessoire dons l'enseignement et les élèves de l'Ecole des BeoLx-A*s ou des oteli.ers privés continuoient, dès que leur cours leur loissoient un peu de liberté, ô soriir de Poris pour oller étudier ô Vincennes, SointCloud, Versoilles, Meudon ou Mody-le-Roi.


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Corot, nous le verrons, o reçu un enseiqnement de ce Vpe et son premier professeur, Achille-Etno Michollon 11796-182)1, lui ouroit, d'oprès les souvenirs de Corot lui-même, conseillé de peindre oinii < noiVemenf > d'oprès noture. Son second professeur, Jeon-Victor Bertin, trop souvent présenté comme un peintre rigide tourné vers le possé, l"encourogeo égolemeni dons ce'tte voie. Lo créotion en l817 du Grond Prix de Rome de poysoge historique olloit encore occentuer cetie évolution, d'une impoitonce considéroble pour l'histoire du poysoge. Lossés que leui ort soit

considéré comme un qenre mineur dons cette hiérorchie des oenres introduite por l'Acodémie-royole de Peinture et de SculpturË, hiérorchie que lo Révolution fronçoise n'ovoit pos supprimée - et qui ploçoit touiours lo peinture dite d'histoire oi,-dessui de tout -, cértoins poysogistes, comme Pierre-Henri de Volenciennes, Jeon-Victor Bertin ou le ieune Achille-Etno Michollon, qui olloit d'oilleurs être le premier louréot de ce concours, oidés por quelques peintres d'histoire, comme Pierre-Norcisse Guérin, Anne-Louis Girodet-Trioson ou Guilloume Guillon-Léthière, porvinrent ô imposer lo créotion d'un Grond Prix de Rome pour le poysoge - certei historique, c'esF è-dire nécessoirement onimé d'une scène mytholoqique ou relioieuse, lo description de,lo noture pour elle-même n'etit pos conlidéree comme ossez nobte. Ce prix permettoit ou louréot de séiourner ensuite, oux frois du Roi ou du gouvernement, duront deux ons ou plus, è l'Acodémie de ,l803 Fronce ô Rome, qui venoit depuis de s'instoller dons lo Villo Médicis. Lo noture des épreuves de ce concours olloit elle oussi occentuer lo nécessité du trovoil en plein oir et encouroqer les oeintres ô sortir de Poris pour retrouver les bois et les forêts q-ui l'entàurent. En

effei, lo première épreuve d'odmissibilite du contours du Prix de Rome - oppelée << .l'épreuve de l'orbre > -, épreuve très sélective, consistoit dons lo description d'une essence d'orbre, donné por le iyfy, qui devoil être représentée de.monière réoliste por les èondidois, en un temps donné, peinte à l'huile sur toile oueè lo plus oronde fidélite fidelitc podsi ooisible doni l'irnitotion du tronr ns l'imitotion tronc, .1". des f.,r-o.-.1o. formes- des

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bronches et du leuilloqe - ce que l'on oppeloit olors le < feuillé > de l'orbre à décrirel Le condidot devàit peindre cet orbre de mémoire, sons le recours à des croquis ou des grovures préexislontes et, bien sûr, sons ovoir l'orbre devont lui.

Afin de connoîlre porfoitement, iusque dons les plus intimes détoils. les esoèces d'orbres qui pouvoient être données ô peindre duront le .onëorrr, les élèves âevoient bien sûr, duront leur formotion, oller étudier en forêt ovec potience toutes les essences Possibles et ils cherchoient bien évidemment des lieux riches en essences d'orbres qui ne soieni pos trop éloignés de Poris, où ils recevoient leur ensèiqnement. Notons que leJ outres épreuves du Grond Prix de Rome,-même lorsque le condidot devoit peindre un oovsooe onimé cette fois d'une scène historique ou religieuse, dont le (rl"ietoit égolement imposé por le iury, inipliquoieniune fidélité totole dons l'imitotion des éléments du poysoge mis en æuvre duront l'épreuve. Celle-ci se dérouloit en loge, c'èst-à-dire dons un petit oteliér, qui empêchoit le concurrent d'olvoir le moindre contoct àuec so documentoiion ou le plein oir. Notons que Corot, qui ne se présento pos ou Grond Prix de Rome de Poysoge Historique, fut cependont morqué por cet enseignement, puisque Jeon-Victor Bertin ossuroit une tormotion orgoniiée outoui de lb préporotion des épreuves de ce concours.

Lo nolure étudiée enfin

oour âlle-même Por oilleurs, une fois ceite formotion solide ochevée, le trovoil des peintres, vers I800, étoit fort différent de celui des poysogistes de là fin du XlX" siècle et de ceux que nous voyons Trovoiller ouiourd'hui. Pour les peintres de cette période - et porticulièrement pour ceux qui foisoient portie de l'école néo-clossique, qui o régénéré le oenre'du oovsoàe en ce début du XIX' siècle, outour de Volenciennes, Ée*i'n, gidould et Michollon -, un Poysoge devoit être ovont tout une créotion et l'on ne pouvoit en qucun cos copier ser-

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vilement lo noture pour engendrer une ceuvre d'ort. Un véritoble poysoge, digne d'êhe exposé, est, dons lo conception esthétique de cetle époque, celui que le peintre o imoginé, è portir de so'seule inspirotion; ce tobleou crée un morceou de noture. oui n'existe oue dons l'æuvre que le peintre o produite è portir de ses diueries expériences visuelles. Ce lype de poysoge,'dons lequel le peintre peut se vouloir lyrique, lorsqu'il met en scène un épisode de l'Antiquité ou de lo Bible - c'est ce que l'on o oppelé der l" XVtt" siècle le genre du poysoge historique bu u herorqlè > - ou réoliste, lorsqu'il .évoque une noture plus occessible et quotidienne, onimée de gentils poysons et de sympothiques bergers'- lo trodition clossiqu.e o donné le nom de poysoge < chompêlre >> de tels poysooes -, doit de toute monière être techniquemeni porfoit, c'éstjà-dire exécuté en otelier. Mois pour que ses æuvres ioient tout de même crédibles, le poysogiste je doit de décrire les divers éléments de lo noture mis en scène dons son tobleou de monière rêoliste, même s,il les imogine eniièrement. llexercice éto it techn iiquement quer enr (le délicot cqT eI et necesstloll nécessitoit oue Ile poy>> en sogiste (rll J\rvrJrç oit.littérolement llllnrlrc r9 r \\u StuLKe stocké ,, en-mémoire memolre oes des exemoles exemples lnnomi brobles d'orbres, .de rochers, d'effets de ciel, de rivières ou de plontes, ouxquels il puisse foire oppel duroni sén trouoil en otelier. Et pour celo, comme un chonteur ilui doit trovoiller quotidiennement ses vocolises ou un musicien qui doit s'exercer iournellement sur son instrument, le poysogiste doit'lui oussi oller sons cesse irovoiller en plein oir et revenir régulièrement devonl lo noture. Les conditions de l'enseignemeni, comme lo conceotion du poysoge de ce début du XlX" siàcle, expiiquent donc, non sLulement les nombreux voyoges des poysogistes en ltolie ou dons les provrnces tronçoises, mois. oussi, pour tous ceux qui peignoient outour de Poris, lo nécessité de houvêr des sites pitiorestue's. à oroximité de leur lieu de résidence, ofin de trovoiller'dons un eniroii fomilier. qui fovorise lo réqénérotion de lo mémoire visuelle des formes notul

'.lll.. P 19. Jules Etex. Corot travoillont dons son otelier oux côtés de Jules Etex, vers I850. Dessin. Locolisotion octuelle inconnue

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[o quête de poysoges occessibles et pittroresques

Ainsi, dès 1800, ious les poysogistes, mois égolement les peintres de genre ou d'histoire qJi dèvoient oioutei des décors noturels è leurs scènes. cherchèrent outour de Poiis des sites occessibles et fovorobles ou irovoil. On oimoit olors porticulièrement les bois que l'on pouvoit reioindre ô pied, en quelques heures, ei qui permettoienl, en portont à l'oube, de trovoiller'une seule iournêe

sons s'éloigner trop de son otelier : les bois de Vincennes, de Meudon, lo forêt de Soint-Cloud, les bois outour de Montlhéry et les forêts de Soint-Germoin et de Versoilles étoient les lieux lés plus fovorobles. On pouvoit éqolement s'obsenter oueloues iours ei on peignoit olors plus loin, dËns lo forêt de VillersjCotLrêt,'le long de lo Seine, vers lo Normondie - qui devint d'oilleurs è cette épolque lo région de trovoil préférée des poysogistes qui souhoitoient eiudier lo mer - et, surtout, en forêt de Fontoinebleou qui présentoieni les sites les plus voriés, olternont des ploines souvooes et vollonnées, des omos rocheux et des sous-bois coupés de ientiers forestiers ou de ruisseoux occueillonts.

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Et puis, on pouvoit oussi trovoiller ou cceur même de Poris les ortistes ne s'en privèrent pos le lono des ouois. dons le iordin

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des Tuileries ou ou Jordin des Plontes,"qui pdrmeitoit égolàment l'étude des onimoux qui y étoient dela elevés.

[es évolutions de lo technique ef les oooorls de Finàristrie

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Dons le même temps, lo mise ou point, oprès 1840, por les chimistes et les industriels, des couleurs'dites u èn tube ,, que l'on pouvoit emporter sons oucune difficulté ovec soi, déiô prêtes'è l'emploi, le broyoge des pigments oyont été réolisé en omànt industriellement, constituo lo nécessoire révolution technologique, qui olloit


donner oux oovsoqistes le moyen technique de mettre en æuvre motériellement leuË ombitions'esthétiques. Auporovont, même si l'ooérotion de oeindre à l'huile en pleine noture, en emportont et en oéooront les piqments loin de l'otèlier, étoit porfoitement réolisoble I o,ir .onnoit I" nombreux exemples depuis le XVll" siècle, le plus "n étont celui du peintre onimolier Fronçois Desportes qui, ou célèbre début du XVlll" siècle,'foisoit suivre tout un omusont ottiroil duront ses séonces de Trovoil outour de Poris -, elle étoit tout de même délicote et risouée. surtout si des intempéries ou les conditions mêtéorolooioues'emoêchoient le séchoqe àes couleurs. Lo couleur en tube olloii c'onfére.' enf i n l'outonomi jtech nique ou poysogiste, lui permettont de trovoiller focilement, presque por tous les temps, en emportont ovec lui un motériel réduiï. Enfin. outre source soectoculoire de lo simplificotion du trovoil des oeintrls. le déueloppement du chemin de'fer, sous le Second Empl.e - lo iremière lijtie de chemin de fer vers SoinFGermoin-enLove ovoit éié inouquré; en 1837 -, fut évidemment une explicolion suâolémentoire à là fois de l'ousmentotion des lieux fovorobles oux t àlr."r en plein oir des poyso!"t - qu'ils.soient proches ou éloiqnés de Polis, lo présencà é'un-e ligne et d'une gore permettoit le àéveloppement d'un siïe - et de lo brièvetê de cerToins séiours.

les évolutions de ces exolicotions techniques, professionnelles ou sociolooioues viennent s'oiouter d'outrei êvolutions, beoucoup plus subtiles Ët liees cette fois oùx métomorphoses de lo sensibilité des peintres, de leur relotion ovec lo noture ei de leur conviction humoine.

A

lo sensibilité

De monière lrès progressive, ovec lo générotion néo-clossique, outour de 1800-1820, puis de monière plus nette ovec les poysooistes romontiques, dès 1825-'l835, on constote en elfet que lo ieprésentotion ieollrt" d" lo noture, éiudiée ovec poTience en' plein

2l


A. Trouillet. Corot en l8ô4. Photogrophie

oir procuroit ù certoins des poysooistes des sotis{octions professionnelles et offectives plus fortei que [e trovoil en otelier, ou point qu,ils se mirent à privilégier lo peiniure sur le motif, foisont piooresiivement une fin en soi de ce qui n'étoit initiolement qu'un-élémeni pédogogique ou un exercice.technique. On se mit è opprécier ce trovoil d'oprès noture pour lui-même, sons sonoer à intéqrer les petites éiudes qui éioient produites duront sesiéonces dons de grondes compositions d'otelie. Le poysogiste y consocroit de plus en plus de temps et trovoilloit pour le seul ploisir de l'échonoé de son ceil ovec lo noture et de lo copture por so moin des Ëffets qu'elle propose. Georges Michel, Âlexondre-Hyocinthe Dunouy. Fronçois-Xovier Bidould, Achille-Etno Michollon. puis les frèréi Leprince, Edouord Bertin, Poul Huet, Alexondre Desgàffe et, surtout, Jeon-Boptiste Comille Corot lqissèrent oinsi leui sensibilite lei entroîner dons cette odmirotion picturole de lo noture peinle pour elle-même.

On revendiquo olors - et il s'oqit lô d'une pooe entière de l'histoire de l'ort -, comme le fit Théàdore Rousséou"ou Solon de

1833, puis comme le défendirent les impressionnistes oorès 1860. de pouvoir exposer ou public ces études'd'oprès noture lornr" dei ceuvres d'ort ô port entière, même si lo technique en est heurtée, en roison des conditions de trovoil et lo focture ruqueuse ou sons concession por ropport è lo motière dêcrite.

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COROT

ET

TIE.DE.FRANCE Une histoire

d'omour Ainsi, progressivement duront cette première moitié du XlX" siècle, le réolisme l'emportoit, entroînont lo disoorition orooressive du suiet historique ou litéroiie dons les poyroi"t, et lè siË décrit picfurolement devint pour le peintre lo seule roison d'exister de son tobleou. Et olors que l'ltolie, por lo noblesse de so poésie ontique, les souvenirs orchéologiques innombrobles qu'elles êonservent et lo beouté de so lumière ovoit été, depuis Nicolos Poussin et Cloude Le Lorroin, c'est-ô-dire depuis deux siècles, lo référence obsolue des poysogistes, ou point de devenir une sorte d'Arcodie pour le ,l820, peintre, lo Fronce, et plus spéciolemeni l'lle-de-Fronce, ueri devint le nouveou lieu de réflexion, de trovoil et de possion pour les poysogistes.

essentielle

oour

]" poyrog"

tronçors

Et, dons ce voste ponoromo, qui o pu poroître ô notre lecteur fostidieux ou éloiqné de notre suiet. lo peisonnolité de Jeon-Bootiste Comille Corot fuiobsolument cénirole et déterminonte. ll o éié en

effet pormi les premiers à orgoniser motériellement, humoinement et techniquement son métier, oinsi que lo voriété des thèmes qu'il obordo, outour de vues fronciliennes, troitées ovec lo même noblesse et lo même poésie qu'il ouroit mises en æuvre pour des vues de lo compogne romorne. Même s'il produisit en ltolie d'immenses chefs-d'ceuvre - et ,l825-,l828, l'on connoît le résultoi de ses compognes romoines en 1834 et 1843 -, même s'il fréquento plus ou moins ossidûment lo Suisse,- l'Angleterre et lo Hollonde, même s'il troverso, porfois plusieurs fois, toutes les régions fronçoises - oucune n'échoppo à son lobeur incessont de defÀcheur picturol du poysoge fronçoii -, Corot fut ovont toute chose un peintË de l'lle-dà-FronËe, ottochée â cette région.d'une monière que nous quolifierons de possionnelle et de viscérole.

lo

Seules quelques régions fronçoises porvinrent à concurrencer bonlieue de Poris dons l'æuvre de Corot, comme le nord de lo

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Fronce, outour de Douoi Volenciennes, qu.,il prospectoit choque -et onnée è poriir de 1850, en .orpogni"'de ies àmis Constànt Durilleux-( I pQ7:199?1, Chorles Desov-ory ( I 832- I 885| er Alfred Robout {1830-1909} - son futur biogroihe -, sons oucun doure comme lo Bourgogne, qui lui suggéro vers 1840 quelques-unes de ses. plus belles toiles, et l'lsère. qu'il peignit en compognie de ses omis Rovier et Doubigny. Mois.l'lle-dd-Frànce, poruo pJéri" rnonotone et lo voriété de motifs colmes et sereins, lui inspiro ouelouesuns de ses plus émouvonts chefs-d'æuur",'.orrË So;;;;i;4" Mortelonloine (Poris, musée du Louvre), Le ponl de Monles (poris, musée du Louvre) ou. souvenir de viile d'Avroy (N"* y".È, Jt J Metropoliton Museum).

_ . Lo tronquillité des bosquets et des rivières des olentours de Poris convenoit en toit porloitement

ô son tempéroment heureux. mélo.ncolique el.perfectionniste et ses rechercËes technioues très subtiles dons lo description de lo lumière et le troitement màdule de l'espoce trouvoient dons les motifs simples et hisioriques de Montes. les sites romontiques de ville d'Avroy et de Morte{oitoine des iilusl trotions évidentes à ses ospirotions esthétiques. Dès les débuts de so corrière, en 1822, olors que son père venoit de le loisser enfin, è l'ôge de 26 ons, aebrt". poysogiste, Corot se mit ô trovoiller dons les bois et les collines 9nl9yro1t Poris, Encourogé por ses deux moîtres en poysoge,

r.lr."rie[1"

â:îU:,','iiil',i:[:,":lu;Yiî$LîplnV:l;:ii;'"',i dela a Ville d'Avroy, où ses porents ovoieni o.hJte lglZ

une rêsrdence "n de compogne, mois oussi ô Auteuil, où il s,ottochoii lotre élève soigneux, et o.ppliqué è décrire Un possoge voûtê !j.igune (R l0), puis il trovoilloit dons le'porc de SoinFCloud'ln t aËr n S7i à Choville,-près de Ville d'Avroy (R 16, Oxforj, Ashmoleoi Museum et R 34), è Sèvres (R 23), ô Corrières Soinr-denis (R 39) et ô Meudon (R 36).

Ainsi, son voyoge en ltolie, qui débutoit en l g25 pour trois longues onnées et donl on connoît lo richesse et l,importànce dons so corrière, ovoit-il en foit éré précédé de potientàs air.iei", "t études menées tout ouiour de Poris, duront leslluelLs, controiremeni

,


oux idées reçues, il ovoit déiè pris conscience, en trovoillont en olein oir. de l'imoortonce des ieux de lumière et des ombres et de lo lifficule de déci-ire les uolumes por les controstes lumineux, enieu technique pour les dix onnées de so corrière qui suivirent. Cette possion de ieunesse ouroit pu s'interrompre et, une fois liée d'oilleurs à so formotion néo-clossique, pour les grondes compositions historiques, sovomment construites et à l'écloiroqe théôtrol, ouroit pu soii l'entroîner vers des régions fronçoises phis .. romontiques i>, soit le retenir définiti,remenidons son otelierl Mois, curieusement, l'æuure de Corot s'est construite sur une concurrence, un conflit esthétique et technique - en foit réconcilié dons le thème des << souvenirs >, qu'il o déve[oppé oprès 1860 - entre son omour des poysoges romontiques, imoginoires et poétiques, qui l'entroîno vers les nobles poysoges historiques, peints ô lo monière clossique, et les grondes compositions lyriques, et son ottironce irrésistible depuis so ieunesse pour les vug5 1éF'listes, portoites et précises, quosi photogrophiques, que permet lo peinture de plein oir. Adoront son otelier, dons lequel il trouvoit de fortes émotions créotrices, Corot sut, iusque dons ses dernières onnées, se ressourcer régulièrement ou tonioct de lo noture et peindre des toiles simples et'<< norVement ressemblonies.

le succès obtenu, lo prédilection qu'il eniretint touiours,

Corot, vers 1870. Photogrophie

>>

Et pour cette roison, nous conslotons oinsi que les diverses évolutiois de so corrière i'ont toujours romené, de'monière inexoroble, vers les villoges et les villes de lo couronne porisienne, le poussont ô trovoiller sons cesse dovontoge d'oprès noture. Certes, il y ovoit Ville d'Avroy, ovec lo moison reposonte de ses porents, dont so sæur devoit hériter à leur mort, mois qu'il visitoit plusieurs fois dons l'onnée, Ville d'Avroy dont le nom eit è préseni ossocié définitivement à Corot et ô son æuvre, ouec les célèbres étongs, les bois environnonts ei les collines vers Meudon systémotiquement étudiées. Mois il foudroit citer égolement, en ne ietenont que les lieux où il se rendoit fréquemment, Rosny-sur-Seine, où son omi Abel Osmond l'invitoit duront les onnées I 830- I 840 et où lo tonte de ce

dernier, ovec loquelle il entretint une omitié, voire dovontoge, semble i'ovoir ,"Én, bi"n souvent. Rosny-sur-Seine, dont il peig"nii

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les obords et le chôteou, descendont porfois iusqu'oux rives de lo Seine, et doni il décoro l'église d'un chemin de.roir un peu triste et d'une superbe Fuite en Egypte, exposé ou Solon de t iAO. ll foudroit roppeler oussi les séjours réguliers ô Monies - qui nécessiteroient ô eux seuls un ouvroge -,.chez ce.sympothique mogistrot que fut Fronçois-Porfoit Robert-non loin de lo mtison'où s,éioit retiiée Modome Osmond. ll peignii à Montes ovec un lyrisme et une sim-

plicité égoux le célèbre pont et lo colléoiole, qûi olloient devenir deux motifs emblémotiques de ses recheËhes. Et il v ovoit oussi le por.c {e Mortefo.ntoine, oménogé sous l'Empire, âons lequel il se retiroit porfois duront vers 186ô, pour mûrir quelques-uni de ses chefs-d'æuvre.

. Et puis,. il.séiournoit.de temps è outre ô Sèvres, où son omi -Bodin, dont le fils Jules olloit devénir un de ses élèves. ovoit dirioé lo célèbre Monufocture de porceloine. ll visitoit orrri ireq;"r;"i

ses omis peinhes. dons leur résidence froncilienne : Doubigny ô Auvers-sur-Oise, Jules Dupré ô lllsle-Adom, Léon Fleury à MËgîy-

les-Homeoux, Ernest Dumox

ô

Morcoussis

et tj".oroi

'à

Fontoinebleou; et dons les dernières onnées de so vie, il ne'rotoit jomois lo visite onnuelle è certoins omis de so fomille, .oÀr" Ëi Herboult et les Costoignet ô Monthéry, Modome Herboult oyont été l'oncienne concurrente de so mère Tons le milieu porisiJn de lo mode féminine. Uomitié et le trovoil étoieni donc étronqement liés dons ses choix de villégioture outour de Poris et ro porri"on pour. lo rnor.t Àâ pied, qu'il protiquo iusqu'à un ôqe très ovoncé, lui fit en foit iroverser lo.pluport des villoges d'lle-de-Fronce duront une corrière oui. roppelons-le, se prolongeo de 1822 à lgZ5, c,est-à-dire 53 oirr. Citons iuste pour le ploisir quelques villoges ou villes dons lesquelles so présence est ottestée por une æuvie ou un document àoté : Com.piègne et Pierrefonds, Rolleboise, Bonnières-sur-Seine et portMorly, Essones et Noisy-le-Grond, Arqenteuil. Sointrv et Corbeil. Méry-sur-Seine, Essoyes et Rombouillet, cerioins dJ ses séiouri étont occompognés de courtes échoppées vers Villers-Coilérêh, Rouen, Beouvois, Chortres, Orléons ou'soissons.


7

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Dons toutes ses régions, qu'il hoversoit porfois en simple flôneur, dons lesouelles il oimoit oêcher ou rêver. il troouoit le orouoe d'ortre., l'effei de lumière, le petit ruisseo, o, lo colline u"rJoyonte qui n'existoit è nul outre poreil que dons cet endroit. Et progres,l830 ,l850, nous constotons que ses recherches picsivement, de à turoles sur le motif, qui étoit destinées initiolement, comme le vouloit lo protique des poysogistes, à préporer des poysoges composés en otelier - et Corot protiquo celo duront toute so corrière, y compris dons ses célèbres << souvenirs > -, devinrent peu à peu des instonts de bonheur pur, indépendonts d'outres créoiions, exécutées pour le seul ploisir d'imiter lo noture ovec son pinceou. A lo monière d'un collectionneur de sites noturels, il emmogosinoit dons so mémoire ce motériel visuel, qu'il pourroit certes touiours réuliliser un iour

Ernest Dumox

.

Corot à Morcoussis en 1874. Huile sur toile. Locolisotion octuelle inconnue

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dons un de ses.. souvenirs >> - ces tobleoux recomposés de mémoire en otelier dons lesquels il essoyoit de décrire dons so forme mois oussi dons son ombionce poétique un site operçu outrefois -, mois qu'il peignoit .surtout. en espérànt gorder àon, ,on cceur un site découvert ou délour d'une promenode.

Anotole Pougnet. Corot vers 1873. Photogrophie

A l'occosion de ces innombrobles séonces de trovoil. lo réoion située entre Seine et Morne, ô l'est et ou sud-est de poris, fut ïons oucun doute une des plus visitées por Corot - surtout lorsou,il étoblit son ultime otelier, en 1873, ô'Coubron, près de Monifermeil. Dons les petits villoges de lo vollée de lo Mbrne, plus intimes et ruroux que Montes ou Mortefontoine, il découvrit unâ sérénité poétique et une simplicité rustique, renforcées encore por le irévoil mené en commun ovec quelques omis.

ll séiourno en foit entre Seine et Morne dès les premières onnées de so corière, peignont olors, en ieune néophfà possion-

né et molodroit, dons lo région de Fontoinebleou, où'il âllo'réqulièrement entre 1822 el 1835, puis plus épisodiquement ensuitel plus tord, il découvrit les chormes âe lo volleé de lo Morne, outouiae io Ferlé-sous-Jouorre, Luzoncy et dons les environs de Meoux et, surtout, les villoges de Crécyien-Brie et Lo Queue-en-Brie. ll est'oossionnont pour nous de le'voir côtoyer les milieux d,ovoni-oordL de lo pei,nture,. l'école de Borbizon,'le réolisme, lorsqu,il tiovoilloit

dons lo forêt de Fontoinebleou, et de découvrir ovèc étonnement que c'esl le,même peintre, devenu célèbre et respecté, qui peignoit oux côtés de < petits moîtres >> régionoux - ton, que'nol, àh"rchions è mettre dons ce terme une quelconque noiion oéiorotive lorsqu'il étoit dons lo,Brie. Grôce è lo connlisson." dËr'porrog", de Corot dons ces villes de Seine-et-Morne et de ses oriiiés, nËus pouvons plus oisément percer les mystères de son coroctèr" ornbiqu - touiours en équilibre entre une tiop qronde focilité du métier"et l'ongoisse perpétuelle, de créer - et lei ùientotions surprenontes, et en définiiive trop modestes, de so corrière.

-

.éiobli , ,Le, présent, ouvroge est donc consocré ô cette hisioire d,omour, duront plus de cinquonte

ons entre Corot et le déportemeni de Seine-et-Morne et, ô trovers elle, nous essoierons de mieux soisir les relotions qui pouvoient Jétoblir, duront le XlX. siècle, entre Ës

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poysoqistes et leurs motifs, oinsi que lo monière dont lo technique et l'"ithciou" se lièrent pour entroîner progressivement le genre du poysoge vers une desiription simple et réoliste de lo noture. llæuvre de Corot, plus que iomois, opporoîtro olors comme lo plrs b.lie et poétique illrsttoiion'de l'éuoluiion du poysoge duront son siècle.

[o corrière de Corot Décrire

lo corrière de Corot en

quelques lignes est un exercice impossible, tellement cet homme s'essoyo à des genres différents - le portroit, lo figure historique,

le oovsooe relioieux, les scènes chomparL., loiue réoliste, ie poysoge littéroire,

lo fioure de fontoisie, etc. - et tellement il côtoio de couronts esthétiques, depuis le néo-tlossicisme duront son opprentissoge, le romontisme et le réolisme duront so

moturilé et l'impressionnisme - ouquel il ne croyoit pos - lorsqu'il fut -un vieil ortiste encore étonnommenl créotit.

il o peinl sons discontinuer ons, louiours oussi cinquonte-trois duront octif oueloues semoines ovonl so mort, ù l'age be 79 ont qr" lorsqu'il débuto so corrière ô 26 ons. Et puis,

Nous nous bornerons donc ô fixer ici quelques points de repère essentiels.

Roooelons tout d'obord que, fils d'une màichonde de mode célèbre à Poris, dont le mogosin sur les quois ottiroit les

clientes les plus mondoines, et d'un oncien oerruouier.'oui ovoit consocré so vie à lo

torrièle de inodisre de so femme, Corol débuto dons lo peinture Très tord, oprès ovoir possé sept onnées d'opprentissoge ouprèi de morèhonds de drops porisiens. Ses oorenis le destinoient en effet ô cetle proËssion, oprès que des études plutôt médiocres l'oient bollotié enlre Poris, Rouen et Poissy.

D'oprès ses souvenirs, c'est d'oilleurs Rouen. orôce à un omi de son père, M. SennegËn, qui l'emmenoit de temps ô outre ù lo compogne, qu'il se seroii découvêrl une oossion oour lo noture et c'est éoolemeni orès de'Rouen, dons le petit villo"oe de Bois-Guilloume qu'il fit en 1822 sei premiers essois dons l"ori de lo peintu-

à

re.

ll ovoit olors, depuis quelques mois, débuté une corrière de peintre, plocée dès l'origine sous le signe du poysoge, puisqu'il ovoit choisi de s'inscrire dons I'oielier

,9


d'un ieune espoir du poysoge historique, lourâ:t du prix de Rome de poysoqe hiitorique en iBtz, achille-Etno Michollon .179.6-1822), qui revenoit iustement d'ltolie, où il ovoii duront trois ons oroduit de sublimes poysoges de Rome, de Noples et de lo compogne itolienne.

Michollon lui prodiguo ses premières connoissonces techniques, .lui loisso copier ses æuvres lumineuses et lui communiâuo le conseil le plus essentiel pour lo suite'de so corrière : < peindre noiivement lo nolure

,>,

A. lo mort précoce de Michollon, en septembre 1822, Corot s'inscrivit dons l'otelier de Jeon-Vicior Bertin, personnolité moins choleureuse mois dont' l'enseionement étoit célèbre pour son efficocité. "

On ne distin-gue en foit oucune rupture entre les deux Ermolions et Corot continue duront irois onnées, 1825, à iusqu'en

olterner lo copie d'oprès lés moîtres,' lo copie d'oprès I'ontique, les séonces ou Louvre et les trovoux en plein oir. A cette dotre, il porvint ô convoincre ses oorents sa timidité.ou son mongue d,eipérience l'ovoii en effet empêché de se préienter ou prix de Rome, qui ouroit pu lui permettre de portir ovec une bourse d'Etot - à finoncer un voyoge de trois onnées, jusqu,en ,l828, septembre ù Rome, dons'lo compogle romoine et dons lo région de Noples.

ll devoit en romener une expérience irremploçoble, étqnt onimé olors d,un enthousiosme communicolif pour lo pro-

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tique du poysoge en plein oir et l,étude de lo .lumière et des ieux de conirostes sur les volumes et dons l'espoce.

. ll romenoit {Tolement de nombreuses études d'oprès noture, d'une luminosité et

d'un coloris élonnonts, qui olloit lui oermettre de trouver so vie duront des m'otifs originoux.. ll-trouvoit enfin, ô 3'l ons, le couroge d'offronter le public ou Solon'de 1827 ovec deux chefs d,æuvre, [o

Cervo.ro lZurich. Kunsthous) et Vue piise à Nor.ni (Ottowo, musée des Beoux-Aits, une étude d'oprès noture du même motif étont conservée ou Louvre!.

.

A portir de lô, so corrière ne connut plus d'êclipse. On le vit progressivement ei régulièrement s'imposet entre le Solon de 'l 831 , où on le considéroii encore comme y! elpoir ou devenir mol défini, et celui de 1840, qui voyoit so première éussite d,im-

porlonce ovec I'ochoi por l,Etot, pour lo ville de Melz, du Petii berger, rovissont poysoge composé en otelier et écloiré

d'une lumière du soir porticulièrement subtile et poétique.

A. portir des onnées 'l 835, ses , recherch_es dons

le genre du poyrog"

rurent mettculeusement orgonisées ouiour de quelques notions simples : protioue régulière, ô lo monière dè ses oieda...seurs néo-clossiques, du poysogà en plein orr; trovoil potieni de composition de oovsoges réolistes en oielier; exécurion làb6rieuse et foscinonte de gronds poysoges retrgreux et mythologiques, qui lui ottirè_ rent les compliments de grondi critiques de


>>, de Mortefonloine (Poris, musée du Louvre|, de Nemi (Chicoqo, Ari lnsiitute) ou de Ville d'Arroy

son époque, comme Chorles Boudeloire, Théodhild Goutier et Théophile Thoré.

célèbres < souvenirs

Dons l'étude picturole de lo noture, en cinquonie ons dé irovoil, il semble ovoir essové tous les stvles et ovoir étudié devont tous'les sites fionçois, sons porler de de deux séiours réquliers en Suisse,,l854 et en uo,roo", écËirs en Hollonde en outres de ses deux ]862 et AriolËt"rre en ,l834 et 1843. uoyig", en ltolie en

(New York, Metropoliton Museum), il ovoit otteint, dons les dernières onnées de so corrière, une subtilité dons lo diffusion de lo lumière eT lo polette des couleurs, qui le distinouèrent de tous les peintres de so généàtion, en loisont le chàf de l'é<ole du poysoge tronçors.

Mois ses cenTres d'intéê l'omenèrenl éoolemenl ô réfléchir ou iroitemeni de lo cinquontoine fi[ure humoine. ll peignit une ,l850, ,l830 portroits, et et entre surlout dè il exécuto oprès 1860 de nombreux nus, sensuels et iéolistes, qu'il composoii ô lo monière de Giorgione ou de Titien. Ses < figures de fontoisie >, élronges .représentotions de femmes rêveuses, lisont ou coniemplont un poysoge, se développèrent oprès 1860, ou point de concurrencer ses poysoges. Dons ses ultimes études de figures, tel Lo Femme en b/eu (Poris, musée du Louvre)

ou Le Moine iouonl du

violoncelle (Hombourg, Kunsiholle), comme dons ses

Ses dernières onnées furenl cependont enlochées oor l'obsence de reconnoissonce des rilieu" officiels - qui ne lui occordèrent jomois lo médoille de première closse ou Solon, suprême récompense, olors oue ses collèoues orqonisoient en 1874 Jne remise dJ médoiile symbolique -, et surtout por les innombrobles foux, qui occomooonèrenl ses succès commercioux et ollo'ien-t devenir pléthorique oprès so mort.

ll eut en foit de nombreux élèves, beoucoup d'imitoteurs el oucun disciple. ll formo même quelques peinires impressionleur nistes, sons iomois odhérer

à

opproche, qu'il iugeoit exogérée, d'une peinlure qui ne soit que réoliste.


COROT EN FORET DE FONTAINEBTEAU ê \ I

ons oucun doute, les séiours effectués por Corot, duront les oremière, onné", de' so corrière,' dons lo forêt de Fontoinebleou, les bois de Choilly-en-Brière et de Morlotte eurenl une importonce déterminonTe pour l'opprentissoge de son reoord et le déueloopement de so relotion ovec lo noture. CJmorendre ses môTivotions lorsqu'il trovoille en forêt de Fontoinebleou. c'est déiè pénétrer ou èæut de so conception esthétique. De même, lo telàtiàn étronge, foile d'offection et d'odmirotion, mois oussi d'une certoine incompréhension et de retenue, pour ne oos dire de méfionce, qu'il o entretenue ovec les peintres regroupéJ po. l'histoire de l'ort -'de monière plutôt ortificielle si l'on songe tux'disoorités des personnolités et des ceuvres de ces ortisies - sous le nom'd'école dé Botbi.on, constitue un des meilleurs moyens d'onolyser l'æuvre de cet ortiste et de percer quelques-uns des mystères de so personnoliié. Bien que n'éiont pos pormi les premiers à oller trovoiller régulièrement eh forêt de Ëontoinebleou - les premiers peintres ô y dessiner. voire v peindre. furent des hommes du XVlll" siècle -, Corot lut tout âe mêinà un ptè.rtt"rr, en foisont das t gZZ, ouec quelques omis, de ces bois éncot" toruoges et dont les chemins n'étoient pos oménogés, un vériioble loborotoire de trovoil picturol. C'est lè qu'il opprit son métier, puis plus tord qu'il vint régulièrement s'opprovision ner en motits pittoresques, qui devoient enrtchir ses comoositions relioieuses et'ses tobleoux chompêtres peints pour le SoloÀ. Présent trèi régulièrement à Choilly ou Borbizon dès '1822,'l s'y rendoit olors chîque onnée et porTois plusieurs fois dons l'onnée. Por lo suite, d'outres sites vinrent concurrencer cette

oàrtion oour les bois de Fontoinebleou et peut-être trouvoit-il l'oilleurs'que les bois étoient trop fréquentés ei qu'il y rencontroil des relotions et des omis qui rolentissoient son trovoil

?


foitportie.du pre,nrler grou.pe ô venir choque onnée è _ . âyîît Fontornebleou, Lorot tui considéré por les oénérotions suivonres. en

toii por l9:.,yro'J, représentonts de l,école de Borbizon _ Jeon_

Fronçors Millet, Théodore Rousseou et Norcisse Dioz de lo peno. pour ne citer que les plus célèbres - comme ,n ,oitru or. comme.un, père spirituel, même si les relotions qu,il eniretint ovei dovontoge des relotions d,omitié que de trovoil. En effet, ;y" ito'l rrecote reotrsle du poysoge ne pouvoit se réclomer que portiellement de ses,æuvres, puisque lui-même continuoit à peindre constomment 9n otetter des tobleoux composés, exposont ou Solon des poysooes s ues, pe i n ts do n s d"t de.o.r' n or, ;"Ë-p;;i; !notres. 1s,t-1ri

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respect témoigné por ses ieunes collègues et so propre réti_ ô ovec les gronds suiers mythËlogiques l,tilriigi;* l:mpre explquenl sons doute. les ottitudes controdictoires extérioriséei oor Lorot duront ses nombreux séiours en forêt de. Fontoinebleou, iei_ gnont souvent seul ou ouec ses élèves, mois dons le même temos p:rli:iry"t à toutes les fêres des divers villoges .,: it buvont et mongeont ovec un oppétit demeuré iélebre et entroînont les donses et les chonsons. Le.

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Ces comportemenls, qui olternoient de gronds élons d,omitié . , et des porloges kès limités

des convictions prolessionnelles, rendent ossez dttttctle lo. compréhension des vroies motivotions de lo oré_ sence de Corot dons cete torêt : ou fond, venoiFil simplement oour s'omuser, tout en s'émoncipont d,une fo'nille forticuli:;;;;;t"ù_ sente, voire pesonte ? Célibotoire, il vécut ouprbs de ses porents ius_ qu'o,teur,mort et ne fut véritoblement libere du iouq fomiliol et inle_ pendont tinoncièrement qu'en l85l . Cherchoii_il,-comre en ltolie,

enhe. 1825

828, ou dons l,lsère, i"*qr,ii p"ignoit oveé .1 ^et ucruorgny er Kovrer/ des comorodes de promenodes et des collèoues de trovorl ovec lesquels il pouvoit peindre en plein oir et échoioer des consrderotions techniques ou esthétiques qui enrichissoient ôn rovott 9 )ouhottott-tl seulement lrovoiller en solitoire, ofin d,omos_ ser_ du motériel visuel pour ses proiets trrÀ ses cooo_ crtes. o représenter lo noture ? Avoit-il de;a "i"ràùorer le réflexe du oouroo" prohqué pour lui-même, peignont dons les'bois pour le seul plâiriia


Ou bien préporoit-il de grondes compositions historiques, religieuses où mythologiqres pour le Solon ?

Nous le verrons, les æuvres elles-mêmes-témoignent de lo présence coniointe dons ses reiours constonTs en forêt de Fontoinebleou tàtiuotiont, à lo fois humoines et professionnelles' Ë" i"it, nous pouvons constoter que, fondomeniolement, Corot venoit en forêt'de Fontoinebleou porce qu'il s'y sentoit, comme tous a" so oénérotion, véritoblement chez lui, les bois repréf"r ""iÀir"t l'otelier idèol, è lo toille de lo noture elle-même' seniont Comme l'ltolie, lo forêt de Fontoinebleou devint progressivement ô portir de I 830 un lieu rêservê oux peintres'

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Une forêt

oour les peintres Nombreux furent les peintres, surtout oprès 1830, qui opprécièrent lo forêi de Fontoinébleou pour ses Poysoges prolondément noiurels et souvoges et ses sites dépourvus générolement de présence humoine. Les chronioues ont ropporié que Fronçois Desportes (166117 431 et Jeon-Bàptiste Oudti (t 045- 17 551 y trovoillèrent ou XVlll" époque, nous renconïrons êgolement les omu.ii.ià'"i. Jlo r!"o."àtitet aà Simon-Mothurin Lontoro (lzzg-lzzal e+ de

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ttzss-r 803), qui y séiournèrent plus régulièrement- v oeiononl des poysoqes morqués por le réolisme des

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et hollànJoi s] D'oukes' povsosisies, moins fontoi iistes et oui eurent une corrière foisonnonie e1 officielle, comme LorirGobti"l Moreou 11739-1805) et Jeon-Louis Demorne (1252-

1A29/ , t'y promenèrent vers I780, en dessinont et en peignonl

quelques iolies études. Deouis ouelques onnées, les hisToriens d'ort ont égolement roppelé'que tbrt f"t poysogistes néo-clossiques s'y rendirenl une

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fois ou.l'ouhe, ô commencer por le plus importont d,entre eux,

Pierre-Henri de Volenciennes, qli vontciit lo uoiieté Jes sites d; È;;: toinebleou dons son Troité de poytogu. Volerrciennes y entroîno ses élèves, de même que Jeon-Viitoi g"iti., tri""rri n.u et respecié, et un outre peintre de l,Acodémie, Jeon_Joseoh_

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Xovier Bidould.(,l758-l Ba6li,le furur pourfend"r. r ecote oe 60rbtzon.

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Mois roppelons qu'il folloit, jusqu,à l,ovènement du chemin de ter, se,rendre.ù pied dons lo région de Fontoinebleou _ deux iour_ nêes de morche étont nécessoire - ou, lorsque l,on étoit plus fârtuné, emprunter un ,fiocre.ou une diligence, !t bi"n qr;ii !;à"irrlit. nous I'ovons. vu, de lo plus voste forêt proche de pcjris, le iovoo" n'étont pos des plus commodes, les séiours des peintres de l,ErioiL demeurèrent ponctuels. De plus, pour ces moîtres du poysooe h isio_ n9qe. 1o torêt de Fontoinebleou ne pouvoit être, comme le Jiro olu, tord ttienne Moreou-Néloton, << -qu,une succursole de lkolie , & lo région lo plus noble, lo plus-fovorobbèl;'r;;;ti." a"r..rràl grstes, demeuroit touiours celle de Rome, oinsi 'que les norbr"Lr", vollées et,T:lFglgr de lo compogne itolienne,'chorgées des sou_ ventrs de l'Antiquité et de lo Renoissonce. V.9fr,1820, quelques possionnés de réolisme, comme Achille_ Èj1914 icho lo n (1 7-9 6 - 8221

et Alexo

nd re- Hyoc i nthe Du nouv 11757-1841), trovoillèrenr.dovontoge en forêr aJ fà"i.ii.Ut"", Jt encourogèrent ô leur tour leurs élèvés ô s,y rendre, coroctères propres,è celte région : sérénité des ,orr_bois, uo.Èià des sites boisés et des ploines, présence des rochers et de quelques rursseoux. Mois, c'est en foit vériioblement ovec Corot et sès ori.. g1e^c_cette générotion de poysogistes qui ochevo ,o I Uz5, que lo relotion des peintres ovec lo protique de l,étude en ptern. ot,r, et por conséquent- ouec le trovoil en forêt de l-ontoinebleou - se tronsformo profondément, entroînont ô son four lo recherche d'un lieu noble, inois.;'u p.olli" d-, quotidien, fovoroble ô l'expression d"s ,eniirenis "t - 'metlont des exercices techniques lnnornbroblài. I

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En guise d'histoire de lo forêt de Fonlqinebleou

lo réoion de Fontoiou". .Ëll" de son stotut

Uhistoire de nebleou s'identifie

forestier ô trovers les siècles, son stotul domoniol expliquont qu'elle oit élé peu ou pos cultivée et que les peintres y trouvèrenl oinsi. dès le milieu du XVlll" siècle et iusqu'è lo fin du XIX' siecle, une noture souvoge, non culiivée, présentonl des bois et dei ploines non oménogés. Roppelons qu'entre I 750 et I 850, lo forêt frolioise ovLit quosiment diminué'de moiiié, possont de l5 millions d'hectores vers 1250 à 8 millions en 1860, et les peintres ossistoienl quotidiennemeni è lo destruction de bois et de réoions souvooes que l'on défrichoit pou,. le"s r"nd r" .r'ltivobles. Lo densité de lo oooulotion oorisienne et les besoins de loti olimentàfion qccenfuèrent encore cette situotion, provoouont outour de Poris lo disoorition oro-

oressiue des célèbres forctJ de l'llelde-

Ëron.", d'oilleurs réputées depuis

le

Moyen Age pour leur insécurité.

Dons lo réoion oorisienne ovec 17000 hectores iers l'850. lo forêt de

Fontoinebleou étoit lo olus étendue. Notons que le 3l iuillet i827 ovoit êtê oromuloué le célèbre Code forestier. oui tlloit oËoniser duront tout le XlX" sièéb'et le /.X" si&b le droil des forêts, en instituont deux cotéoories de forêts : les forêts du domoine p-ublic, olors dépendontes de lo couronne de Fronce ou de l'Etot, et les forêts privées.

Comme le revenu orinciool de ces forêts éloit l'exploitotiori rotionnelle des orbres eux-mêmes, les bois publics étoient sévèremenl protégés, lo culture et le pôturoge éloni sévèremenl contrôlés, ofin de fovoriser les pousses des leunes orbres et d'isoler les zones en cours de plontotion.

Au XVlll" siècle, lo forêt de Fontoinebleou étoit un lieu réservé oux chosses royoles, ce qui ovoit porodoxolement protégé l'environnement poysoger, évitont les défrichoges intempestifs, et ou XlX" siecle, le Code Ïorestier tout en' permettont l'qmél nogement de certoines éllées forestières, surioul duroni le Second Empire, lorsque lo cour de Nopoléon lll vint rêgulièrement résider ou .hôt"o, de FontoinËbleou, porvint ô conserver des siles véritoblement squvoges et noturels. comme nous les découvrons touiours, dons certoines porties de lo forêt octuelle, loin des quelques correfours lrourisiiques. Comme l'o écrit ioliment un des oremiers biogrophes des ieinhes de Borbizon et des poysogisies romontiques, un odmiroteur de Corot et un rofliné historien, Frêdéric Henriet : << Fonloinebleau offre réunies, à proximité de Poris, loules /es beouîés de lo nolure : les ospects imposonfs ef /es frislesses grondioses, Ies futoies moieslueuses et /es hêfres séculoires, Ies clairières où véoètent les bruvères ou milieu des grès ei des sables; le! mores et les élongs rnoussus )).

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P.39. Sable et cÂênes à Fontoinebleou. Vers I 830. Locolisotion ocfu elle inconnue.

E1 ltolie, Corot woit appri.s à mefire en scène les contrastes, porfoîs violents, des mosses d'ombres et de lumière. Dons lo présente êfude,'peinte en olein' il pursuil des recherclres identiques ét oppose les ,o^bres =oÂes oux zones écloirées, occentuont encore cet effet por lo iuxtoposilion des teintes claires des sobles de lo conière, au premier plon. et de lo' masse vert foncé des orbres de lo forêt. Comme il le protique fréquimment, i! loisse le preibr plan dons une relotive.incertitude, pireferànt detàiller les rochers ou leis orb,r.r, ainsi que les effets de ciels, très purs dons cette étude.

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le poysoge nâr-clossique ,l760, Vers olors que les dernières onnées de lo Monorchie se dérouloient dons les désordres mointes fois décrits et que se prêporoit lo Révolution fronçoise, on ovoit ossisté dons toute l'Europe è une revendicotion esthétique, porfois violente, pour un retour ô lo pureté ontique de l'ort - et porticulièrement de l'ort de lo peiniure -, oinsi qu'ù lo défense de voleurs moroles que les critiques, les philosophes et les oeinlres souhoiloient voir revenir dons l'ort.

Ce mouvement, qui entroîno une vériioble mode pour les thèmes ontiques, ossociée ù un renforcement des quolités de rioueur du dessin et à lo nécessité de ourifiËr b stvle, reçui le nom de néo-closlicisme. ll étoit en effet onimé en priorité d'un désir de relour vers les voleurs, dites < clossiques >r de l'Anliquité, reprises por lo Renoissonce et le XVll"siècle. ,l750 Apporu oprès ovec le Fronçois Coylus ou l'Allemond Wincklemonn sur le plon théorique, ce couronl esthétique, qui olloit s'étendre sur plus d'un siècle, o trouvé ovec Joseph-Morie Vien, puis JocquesLouis Dovid. ses deux olus illustres reorésentonts dons le gen're de lo peiniure d'histoire. Por lo suiie, Jeon-Dominique lngres,

oncien êlève de Dovid, revendiquà so ploce comme rr.."rr"ri des idéei ortistiques de son moîire, qu'il devoit défendre iusqu'ô so mort en I 867. Dons le genre du poysoge, une évolution similoire s'est

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monifesiée Qlolement, légèremeni décolée dons le temps.

Vers 1780, cerloins peintres et theoriciens défendirent l'idée que l'on devqit en revenir oux ouolités des oovsooes de Nicolqs Poussin ou de Clo.idJ Ge"llée L" Lorroin, qui ovoieni su demeurer crédible dons leur'description de lo noiure, lout en concevonl des poysoges porfoitement inexistonls, sortis de leui culture el de leur imoginolion.

Ce mouvement s'offirmoit comme une véritoble réoénérolion du oenre du poysoge, cherch"ont à lui redoiner une noblesse et une pureté de sVle, en le détochont de lo décbrofion o, âe'lo scène de genre, ouquel il ovoit été lié duront tout le XVlll" siecle. Lo nécessilé pour le peintre d'être crédible étoit touiours présLnte, mois on souhoitoit d'obord décrire une noture noble-et belle,- ne montront que ses ospecls positifs et portoiis. Le néo-clossicisme, por noture, s'oppos€ ou rârlisme, privilégiont l'idéol sur'le réel.

Pierre-Henri de Volenciennes (l 250le principol défenseur du poysoge néo-clossique, bienlôt devenu théoricien, puis professeur ù l'Ecole des Beoux-Arts, fut un des oremiers ô encourooer le retour ou grond genre du poyrog","l" poysoge historique ou héroique, qui mettoil en scène un récit noble et édifiont, tiré d'un

l8l9),


suiel my'hologique ou religieux, éventuellemènt liÉéroirel dons un poysoge servont de décor sionifionl. Mois. dons le même iemps, il àé"eloppo un enseignement inlelligent et progmotique, étont. un des premiers ô imposer à son élève l'étude systémotique eT constonte de lo noture, por le trovoil en plein oir.

A lo suiTe de Volenciennes, certoins de ses contemporoins et de ses élèves, comme Achille-Etno Michollon, Jeon-Victor

Bertin, Jeon-Joseph-Xovier

nombreuses études de plein oir.

Bidould, Nicolos-Didier Boguel, suivirent lo théorie néo-clossique du poysoge, porvenont è imposer leur style dons les Solons et même ô foire créer le Grond Prix de Rome de Poysoge Historique en I 8l 7. lls renforcèreni encore lo protique du plein oir, louiours liée ou trovoil d'otelier et ou poysoge dit < composê )) ou (< recomposé >, c'esl-ôdire crêé de mêmoire et uniquement d'imoginotion en otelier.

Uopproche néo-clossique du poysoge devoit demeurer lo référence supérieure du genre, tronsformée peu à peu en ocodé-

misme, iusqu'à ce que les peintres réolistes de l'école de Borbizon iniroduisirent vers 1830 un nouveou regord sur lo nofure.

ll oroliouo lui-même beoucoup le oo,r.ooà d'oorès nolure et le muséé du Lo,-iur"ion."-", grôce à lo donotion de lo princesse Louis de Croy en I 930, une poriie de son fonds d'otelier constituée de

Sons porler de Corot, nous trouvons olors dons les bois de Choillv et àe Borbizon de nombreuses figures de poysogistes de tolent, comme Edouord Bertin, lutur directeur dv Journol des décidoii, pormi les predêbots, Théodore Coruelle d'Aligny, qui ,l820, près dons le petit villoge de lo forêt, dès miers, ô s'instoller proche de Morloté, Léon Fleury, qui oimoit peindre ô Moret-surLoing, Poul Huet, qui hésitoit encore entre lo culture néo-clossique du Ëoysoqe et ses ospirotions oux violences du romontisme, Rleio'idre- Desgoffe, rin élève d'lngres, et les frères Leprince, Auguste-Xovier, Gustove et Robert-Léopold. Tous ces oeintres ovoienl en commun une formotion néo-clossioue identiouà et conforme à lo mode du temps - qui les ovoit foit uoyog"r itoli" è lo fin de leur formotion -, lo possion pour le

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4l


P. 43. Le Pont de Grez-sur-tornq. Vers I 960_ Monchester (NH), The Currier ëollery of Art.

,thème du pont, permellont des oppositions visuelles entre lo mosse solide des orches et les lormes mouvontes de l,eou et des végétotions olentours, a souvent séduît C72t, gui o loissé, dons.le trai.temenipiciràiJ. ,à-r"1i, ._ . quelques .chels-d'æuvre, comme le célèbre poni de Montes (Paris, Musêe /.u L9rye). Dans le présen.t tobleau, longuement travoillé en dtetrerl tt prohte du.tormot en lorgeur de so toile pour accentuer encore ta tongueur du pont de G.rez.-sur-Loing et il oppose iovommenl /es mosses tormées por les .Ieuilloges ou clocher de l,éslise de Grez. .,P"r, gr?rpes d'orbres, à gauche et à droite du nbleou, <<:qutttbrent > lo composition, tondis qu,une guirlande d,outres orbres, ptus gretes, soutryne lo longueur du pont et onime l,ensemble de Io vue.

Le

.



poysoge historique, certes régénéré por le réolisme de leur époque, ossociée ovec l'ombition de devenir célèbres ou Solon où ils exbol soient choque onnée. Mois, controirement à leurs oînés, ils recËerchoient ovont toule chose ce que l'on oppeloit olors le < sentiment de lo noture >, c'esFè-dire lo quete d'unà représentotion oorfoite Je lo noture - qu'elle soit d'oilleurs peinie de monière réoliste ou porfoitement imoginoire -, c'esFè-dire non seulement l,imitotion'des formes et des phénomènes que lo noture présente, mois oussi l,expression de so vibrotion première, l'expression de so vie même. Le peintre qui possédoit ce << sentiment de lo noture )) étoit le olus oote è représenter les frémissements de l'univers, perceptibles' derrière les motifs noturels qu'il ovoit choisis de peindré. Et p;ur déveloooer ce sentiment, il folloii bien sûr trouver des lieux poiteurs d,un ihorme et d'un mystère supérieurs, comme le sont touiours ouiourd,hui ces bois centenoires qui entourent Borbizon et Chàilly-en-Éière. Après. lo générotion < néo-clossique > et so vorionie réoliste et sentim_entole, une outre générotion de peintres est enfin opporue, vers 1830, ovec cetie foiides ortistes plus célèbres, cor souvent orésentés por l'histoire de l'ori comme'les véritobles précurseurs dL f impressionnisme : Constont Troyon ( I 8l 0- I 8651,' Fronçois-Louis

'Norcisse Fronçois, Théodore Rousseou, Dioz de lo Éeno. oui olloient constituer entre 1835 et l'orrivée de Jeon-Fronc"l. f,,f iti.i. oprès 1849,1o première école de Borbizon. Ce qroupe je oeintres. surtout morqués por les occents violents et solito'rËs du romtntisme. effectuo lo première et profonde rupiure ovec le monde officiel dé lo peinture - surtoul d'oilleurs Théodore Rousseou -, souhoiiont imposer dons les solons un ort très réoliste, morqué por les rugosités de iobleoux peints en plein oir et l'omour d,une càrtoine pe-infure rustique, inspirée des scènes flomondes et hollondoises. '

. A lo suite de-cette générotion, l'orrivée des peintres - ou des sculpteurs, cette fois - de l'école dite < réolisie >, ovec JeonFronçois Millet, Chorles Joque, Alexondre-Gobriâl Decomps, Antoine-Louis Borye et Honoré Doumier, olloit ochever de foire'dé Borbizon le villoge pcr excellence. ossocié ô une école de peinture d'ovoni-gorde, qu'olloit chercher ô imiter les peintres impressionnistes.


De foçon plus prosorque, ces diverses générotions de peinires s'occordoient oussi sur le choix des petites ouberges où l'on monoeoil beoucouo. ooorécioient ousii les bons vins et les soirées Ëu"ur", et bieÀ'orlosées. où l'on porloit porfois de peinture mois flls souuent des quelques iolies poysonnes du villoge,'toutes choses qui ropprochoient finolement des peintres oux tempéroments et oux conceotions esthétioues fort opposées. Toutes choses qui occupoient éoolement beorcouo lo uie d.i ieune Corot I Et Choillv. ou"à l'oubéroe du Chevol blànc et l'ouberqe du Lion d'or, comme Borbizon et sËn ouberge Gonne, étoient on-imés por-ces tobles occueillontes, ouoioue rust'ùues. oui convenoient tout ù foit oux réunions professionn.lles improuisbes des poysogistes, ouxquels de nombreu" peintres d'histbire, de genre ou'de noture morte vinrent se ioindre d'oilleurs dès 1830.

villoqe de Borbizon en étoit vroimeni proche, ce qui explique le développement progressif de ce lieu. Les peintres trovoilloient toute lo iournée, tontôt seul devont le motif, tontôt en groupe, portogeont le même motif et porfois se corrigeont les uns les. outres. Le irovoil n'étoit couoé oue oor un déieunér ropide et quelques brèves rencontres ovèc l"l p.iyronr de llendroit. ils dessinâieni ou croyon et à l'encre et peignciieit à l'huile de plus en plus fréquemment'à portir de 1800, trovoillont sur popier, le support le plus oisé à tronsporter et à ronger. ll folloit, iusqu'à lo générolisotion de lo couleur en 'l840, tubes, op-rès

emËortèr ovec

ioi un motériel obondont

-

polet-

te, bôitès de pigment's, petit chevolet de. compogne, pinceou et brosses, flocons remplis d'essences et d'huiles, sons porler de quelque nourriture - et les peintres étoient rovis de n'ovoir que du popier ô porter dons leur soc !


P.

47.

Fontoinebleou, ploteoux boisês. Avont l'oroge. Vers I 830. Morché de l'ort en I 994.

D'une focture véritoblement nbclossique, ce petit tableou, ropidement ébouché en plein oir, évoque les êtuJes d'après noture de Pîerre-Henri de Volenciennes, le piofesseur du moîtie de Corot, Achille-Eno Michollon. Lo finolitê de ce genre de trovail énit l,étude des effets de perspective et des phênomènes lumineux ici un effet de lumière duront l'oroge -, mais Corot s'intéresse Qtrolement à l'ombionce pcÉtique de lo scène.

-



Le soir, ils ropportoient leurs études à l'ouberqe et les épinloient oux murs de lo solle ô monger ou de leurs àhorbres, 'ofin e les foire odmirer bien sûr, d'enbÀ'dre les commentoires des'omis et, surtout, ofin de pouvoir les retoucher indêfiniment. En effet, ces études, peintes ou dessinées en plein oir, étoient ensuite fréquemment modifiées ô l'intérieur, voiie plus tord une fois revenu'dons l'otelier, le peintre loissont porfois ses omis et collègues y trovoiller -difficiles égolement - ce qui rend certoines ottributions fort I On o molheureusement perdu les témoiqnoqes les plus onciens de l'ouberge du Chevol blonc à Choilly-en-Erière, fréquenrée des l8l0 por les peintres, mois l'ouberge Gonne ô Borbiion, ouverte vers 'l 820 et récemment restourée - elle est è présent ouverte ou public grôce oux efforts généreux de Morie-Théièse Coille - conserve sur ses murs les omusonts iémoignoges de ces exercices du soir, sons porler de quelques coricotuies ét de trompe-l'æil, roppelont les forces des ropins et les échonges porfois violents entre lài peintres.

les séiours de Corot âons les environs de Fontoinebleou Loin de demeurer touiours dons le même villoge, Corot oimoit vorier d'un séiour è l'ouhé ses lieux de villégioture"ions lo région de Fontoinebleou.

Ainsi, nous le trouvons souvent dons so ieunesse ô Choillv-enBrière, petit villoge situé è lo lisière ouest de lo forêt, près de plâines cultivées, dons lequel il séiournoit porfois à l'ouberoe du thevol blonc, porfois << Chez Modome Coutelle ,r ou ,, CIez lo veuve Lemoine >>, dont nous ne sovons pos si elles furent des ootronnes de l'ouberqe locole ou des villoqeoises qui s'étoient foit ine soéciolité d'occue-illir les ortistes. Mois iI séiournt bien sûr è l'ouberoè Gonne de Borbizon et même dons lo ville de Fontoinebleou, où ifovoit ses hobitudes ô l'hôrel de lo Sirène.

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En foit, l'omitié semble ovoir ioué le rôle principol dons le choix successif de ses lieux de résidence dons lo région. ll se rendoit oinsi de temps è outre à Morlotte, chez son omi Théodore Coruelle d'Aligny'(l 798-l 871 ) qui, nous l'ovons.vu, ovoil oménogé dons rn" i"iit" moison de compogne un otelier qu'il occupoit duront les mois d'été. Avec Edouord Bertin ('l 797-1871), qui se rendit sons doute ô Fontoinebleou ovec Corot das t gZZ - et qu'il retrouvo d'oilleurs en ltolie entre 1825 et 1828, les deux ieunes oeintres étont collèoues de l'otelier de Jeon-Victor Bertin - ou ovec io.qr", Roymondiroscossot ('l 804-1867]1, qu'il ovoit connu en ltolié, il séiournoit plutôt ô Choilly-en-Brière. Avec Léon Fleury, égolement ontien comorode de l'otelier Bertin, il ovoit trovoillé dès 1822 à Moret-sur-Loinq. comme en témoiqne lo rovissonte étude de (R28), dotée duïois d'octobre l8:22 por Alfred Robout et pont 'Etienne Moreou-Néloton, dons leur monumentol cotologue roisonné, publié en 1905 lL'æuvre de Coro| por Alfred Robout, cotalogue raisonné et illuslré, précédé de l'histoire de Corot el de ses æuvres por Elienne Moreau-Néloton, Poris, 1905). A Borbizon, il entretenoit des liens d'omitié ovec les époux Gonne, qui dirigeoient depuis 1822 l'ouberge, ouiourd'hui musée, qui porte touiours leur nom. Lo fille Gonne oioit épousé en I859 le photogrophe Eugène Cuvelier, un grond omi de Corot, qui l'initio d'oilleurs ô lo protique du clichéverre, cette technique de grovure si porticulière, à mi-chemin entre lo photogrophie et l'estompe.

Corot ne possoit iomois dons ce villoge sons rendre une visite, dons les premiers temps de so corrière de simple courtoisie, puis ovec l'ôoe de réelle omitié. à Théodore Rousseou, qui ovoit débuté ses trovËux de oovsooe ô Choillv dès 1828 et srétoit instollé à Borbizon en t 8b31 De" même, il Éréquenioit Jeon-Fronçois Millet, orrivé quont à lui en 1849. A Borbizon, Coroi retrouvoit égolement ouelouès-uns de ses olus fidèles omis : le coricoturiste et peintre Éonoré Doumier (18ô8-'l879), dont lo noture sensible et èholeureuse ne pouvoit que lui ploire, Constont Troyon et Norcisse Dioz de lo Peno,'qui résidèrent iégulièrement dons lo région, l'un ô portir de 1830 ei l'outre dès t ggZ. ll se lio d'omitié à Borbizon ovec le sculpteur onimolier Antoine Louis Borye 11795-1875), qui entre-


. Fontoin&leou, en forêt. yers 1922_1925. Bristol Museums ond Art Gollery Eto-nnonp,vorigtiol.chp\otiqtle à portir d,une gomme ollont du ioune cloir ou vert.foncê, cette éfude peinte d,oprès nofure roppelle qu,à cette dote, ovant son premier voyoge en ltalie, Corot est encâre un'simple élève,' peu ossuré de ses-propres copcités techniques et désireux surtoul de se constifuer des rélérences visuelles personnélles. Le thème du sous_bors, mystérieux et vide de toute présence himoine, ,nppoÀtlro-r"ouiéi. cturont toute so corrière, révéloteur de so relotion iôetique avJc Ia nofure. P. 51

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coupoit ses séonces d'études à lo ménogerie du Jordin des plontes por des.seonces de poysoges à Borbizon. ll pouvoit égolement croi_ ser de temps à outre des peintres d,histoire, .orà" Jeon_Léon Gérôme. (1824-19041, un hobitué d" l,ouberge Gonn", qri-v séjournoitpresque choque onnée vers ,lg50, ove"c bq;"i toulours proche, continuont ô le fréquenter è porii, ou Thomos lqè-s Couture (t 915-] 8791, qui enrroînoir polfoi, don, È Érêr d;r-;;: regues omêncotns ou irlondois. On y trouvoit oussi le peintre de genre et porrroirisre Alfred Srevens (,tgZO-tgZO)ou t"'ti"iifi.r. poysogiste Félix Ziem (l8l I -l9l 'l ), qui possédo u"r, ig60 r.jn" ,l866 ugrb1zgn, revendue en ou peinrre Chorles Joque, :. oOmtroteur du lteu. un otscret .,, Notons que Corot incito oussi de nombreux omis ô venir tro_ Iortter en-,so , compognie ô Fontoinebleou, comme Constont uutrtteux, Chorles Desovory, Ernest Dumox, qui résidoit non loin de ro te,vrlloge de Morcous_sis,. où Coroi olloit régulièrement tro_ .dons ç!.bi"l'r sûr le ieune Alfred Robour, son futuibiogrophe. tl-y pergnort.gs-qt9men1 ovec lo pluport de ses élèves comire'Euoènâ Lovieille (1820-1889) er lchille Oudinot (1820-l89il, rr""JË"r ovec eux non seulemeni fo_rut de Fontoinebleou, moiï oriri Jon, "l l_::. ô Sovigny-le-Temple, ô Melun, ù Grez-sur-Loing, :_l"i..ir, outont de lieux découverts lors des voyoges dons cette région. C'est sons doute duront un de ses séiours ovec ses élèves dons lo région qu'il effectuo ,n uoyog" J" ,i""lqr"r-làrrs outour de r."ylt, ropportont,une rovissonte petite étude de là cité lVue d,en_ semble de lo ville de Provins, R4941. ,l850. C'est oorès oeut-être lossé des soirées trop ogiiées des ouberges dà choilly *'d" g;tÉi=o., q";riî.rir" plus souvenr à Lorot de demeurer è Fontoinebleou, pour un séiour olus confor_ toble,et solitoire, soir dons un hôrel , ,.iir.L". aàr'àriJi.JeË"r,"Ë, qu'Alexondre Gobriel Decomps (1803-1960) ei philippe Comôiros (1803-1911). Bien qu'il l'oit croisée a di""ir"r,j.lorion, ioi, d'rnougurolion du Solon, Corol n,opprécioit pos Roso Bonheur, qui ovoit inslollé son otelier dons les fciutou.gs à" f""t i*UË.r,'"ili ne lui.rendit opporemment jomois visire lË" d; lo région.

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Roppelons enfin que ces divers villoges ou villes n'étont distonts oue de oueloues kilomètres. Corot p-ouvoit séiourner indifféremment dons'chotun de ces lieur. et oller sons or.Ln" difficulte a pied trovoiller sur les sites les plus célèbres de lo forêt, que celo soit Apremont, lo ploine qui entouroit le Rogeur ou le site de Bos-Bréou.

Les premiers

selours de Corot en forêt de Fontroinebleou Lo chronologie de lo vie et de l'ceuvre de Corof, qui comporte d'oilleurs d" nortr"rses locunes en roison de so disciétion cbufumière et de l'obsence de lettres et de récits outoqrophes ou contemporoins oidont è lo dototion, siqnole tout de ùeme de nombreux .éiourt dons lo réoion de Fonitoinebleou. oui coincident ovec diuerses évolutions fiersonnelles dons lo .on."ption de son æuvre picturole. ll est proboble cependont que plusieurs séiours nous ont échoppé, foute d'ceuvres dotées ou de documents les mentionnont.

Son premier séiour, è défout d'un voyoge ontérieur qui n'ouroit été documenté por personne et qui poroît d'oilleurs incompotible ovec so situotion de ieune opprenti dropier et lo vigilonce de porents qui lui loissoient peu de temps libres, dote de 'l822, onnée o,:' il débuto so corrière de peintre en entront dons l'otelier d'Achille-Etno Michollon. Même' si Alfred Robout et Etienne

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Moreou-Néloton ont doté le premier séiour du mois d'octobre

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poroît proboble que Corot s'étoit déiô rendu à Fontoinebleou ou printemps de lo même onnée - nous sovons qu'il séiourno duront l'été à Rouen, chez ses omis Sennegon, et qu'il effectuo ensuite un voyoge en Normondie et à Dieppe -, peut-être même ovec Achille-Etno Michollon en personne et quelques 1822,

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les Rochers de sen/is. Vers I829't B3O Senlis, Musée d'A* et d'Archéologie

En ttolie, Corot ovoit suivi fidèlement Ienseignement de ses deux professeurs, Mic.hollon el .Berfin, à".1"t iorseils du froité publié en 1800-por Volenciennes. ll ovoil ainsi étudié systemo,fiquement "irri toutes les formes que pevrenl prendre /es " ornements de lo noture t>, c'esl-o'd.ire les arbres, cherchê l"r rriilr"â,,lt 1", Àrll"u.' D. i"toL, ", Fronce, c'est surto.ut en forêt de Fonroinebleou.qu'îl o souvenl j"r- ià"irât"^,t-notturels oux compognes romoines el /es choos de rochers de celle région onf "-- -;;;";;,;, ;i;ntion Tour ei éiudiont ou", soin le troitement picturol de lo pierre rugueuse, it ;;;g; ;;i;;;^ effe;s à;omotiques gue ces mo.sses minéroles,inquiètontes pourroient produire dons une composthon rengeuse ou mytnotogtque

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Artisfe possont dons un choos de rochers à Fontaineblectu. ,]829-,l830. Vers Neuchôtel, Musée d'Art et d'Histoire

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collègues de son otelier. Est-ce duront ce premier séiour, encore un élève"molodroit, qu'il o peint ces orrrontu, études'd'orbres morts (R8 et R 10), roppelont une étude identique de son professeur ouiourd'hui conservée ou Louvre ? A+-il égolèmeni exécuté ou printemps 1822 cette noiVe petite étude, entre lo noture morte et le poysoge, représentont des ustensiles de cuisine dons une cour de ferme à Fontoinebleou (R 6, Oxford, The Ashmoleon Museum) ? Ces petiis tobleoux cochent mol le irovoil de l'Clave, molodroits dons leui focture et peu inspirés dons leur motif, choisis visiblement ou hosord et peut-être même imposés por le professeur.

Certoines études, plus mûries, comme L'oroge sur la ploine à Fonloinebleou (R71, te Jeon-de-Poris en forêt-de Fontoinebleou (R 2l ) ou trois vues peintes près du célèbre site de Bos-Bréou (R 20, R 22 et R 25) révèlent déià un sens de lo lumière porfoitement moîtrisé el une optitude très personnelle è décrire, de monière rugueuse et presque'brutole, les'rochers et les ironcs d'orbres. Peut-êtie ces derniers poysoges dotent-ils quont ô eux du séiour du mois d'octobre. ll est cloir cependont que Corot situe son irovoil ou cæur de l'enseignemenl néo-clossique, dispensé d'obord por Michollon, puis ù so mort, ou mois de sepiembre, por Jeon-Victor Bertin. Ces petits tobleoux ne sont que de simples exercices. ll tôtonne encore vroimeni dons les codroges,-les choix stylistiques et techniques, que le séiour en ltolie lui fero définitivement'trouver. En forêt (R 3l , Bristol Museum ond Art Gollery), qui décrit de monière esquissée un rofroîchissont sous-bois, est un de ses premiers essois porfoitement réussis duront ses séonces en forêi de Fontoinebleou, iouont ovec hobileté sur une oomme chromotioue étendue, qui port d'un ioune intense pour olle"r uers le vert le plus sourd. Ses premières recherches sur les relotions de lo lumière et des ombres ovec lo construction de l'espoce, qui vont obséder son voyoge en ltolie, sont déià présentes dons cette petite étude à lo {octure ropide et synthétique conservée ou musée de Bristol. Dons un outre esprit, mois tout oussi dominé techniquement, Artiste possonl dons un chaos de rochers à Fontoinebleoi lBZll, Neuchôtel, musée d'ort), montre qu'il porvenoit ù présent è utiliser son pinceou ovec une virtuosité évidente, imitont à lo perfection lo


motière des rochers eT rendont leurs volumes por les seuls controstes d'ombres et de lumière. Lo dototion de cette ceuvre est d'oilleurs considérée comme plus tordive por Robout et Moreou-Néloton, qui lo situe oprès le uoyoge en ltolie, olors que nous y trouvons plutôt lo 'l825, force de certoines études peintes en iuste ovont le déport vers Rome.

A cette époque, portogé entre l'ottironce pour l'ltolie et les gronds moîtres de lo Renoissonce et du XVll" siècle, è commencer

[or Nicolos Poussin, et lo foscinotion de so générolion pour le réoet-hollondois, Corot peilim" des lisme d", peintres oeintres du XVll" siècle flomond ethollondois, gnoit.égolement quelques tristes cours de ferme des environs de ehoilly, témoignont une évidente odmirotion pour les scènes rustiques de peintres nordiques.

[e retour ô Fontroinebleou

opres le voyoge d'ltolie constituo, entre 1825 et 1828, une rupture mooistrole'etïresoue mooioue. duront loquelle Coroi trouvo ênfin rJn tryi" p"rronn"l et l'indispensoble moîses"repères "tthctiqres, trise technique - de même que le couroge d'exposer ou Solon en 1827 - et làrsqu'il revinten Fronce è l'outomne 1828, il ne résisto oos olus de six'mois ovont de revenir ô Fontoinebleou. Les ceuvres 'l beinies duront le séiour qu'il effectuo ou printemps 829 révèlent les proqrès évidents occomplis duront son séiour romoin, mettont en uolàrr. in tolent de poysoglsb hors du cottrn. Le voyooe

ô Rome

A cette éoooue. les veux encore pleins des escorpements de Civito Costellol,o à, â" Mârino, oinsi que des sous-bois'humides de

Pooiono. Corot ovoit peint en forêt de Fontoinebleou de superbes etJdJs d;orbres et de iochers, comme Les boules rocheuses $'2171, (êtude d'orbres el de rochers (R 216, Boston, Museum of Fine A*).

5t


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P.

59. Le Rogeur. Vers 1829-1830. Collection porticulière



C'est sons doute duront ce voyoge qu,il o exécuté les deux étonnontes vues du Rogeur 1R264 ét Jes Rochers a Fortoiiebieotu Im,usée de Senlis], où il onimoit ces poysoges souvoges et désertés trgures de pollgnles,, regordont fixement le spectoteur. leroÎSej uoru Le KogeuL Lorot,uhltsoit de monière porfoiiement moîtrisée, opres quetques essois etteclués en ltolie, un procédé esthétique qu,il otlott reprendre duroni.toute so corrière : peindre un poysooe Dor_ toitement réoliste - ici d'oilleurs porticulièrâmeni souuàoé _.Tol.,t lo fociure ne foit oucune concessi'on a t"lc"iità t.ri glrfoite dons son exécurion, ou poiniq;; ;Ë.";; I'æuvre o.éié réellement peinte en plein oir ou si elle o été entièrement repnse en.otelier; puis y oiouter, cette. fois vroisembloblement en otetrer, une figure - poysonne ou jeune berger _ qui fixe étron_ ge1ent le spectoieur et.onime le poysoge d,urie étronge présence qur rompt ovec le site décrit.

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.De,même,que Le.Rogeur, les Roc/rers de Fontoinebleau du musée de Senlis sembloit oinsi foire bosculer progressivemenl lo protique du plein oir vers une outre direction aà ,."Ët-,"i.'t" ces oeux oernrers poysoges/ on commence ô comprendre lo"i""à. direc_ tron que Corot entendoit donner ô ses trovoux : ses petites études de 'çunesç, ironsformées por les ombiiions découiertes lt.tË, "" des. æuvres d,orr à porr enlere, qu;ii 9:::l:l,"ll,qrogressivemenr convenott de mettre en scène, tinolement comme une petiie scàne Lo,figure humoine etoit olori fr.i-storigle sie qui d.evo it hobiter chocun de ces tobleoux. C,est è cette épo'que. même s'il continuo duront des onnées ô exposer d"r pouro.i"r-l,irl toriques,. même s'il ne,renio Jil.;;;;_ iomois so formttion dero toulours le trovoil en otelier comme oussi importont "t que le lro_ voil en plein oir,.que l'on voit se développer le souhoit de'Corot de donner o, to,protigue de lo peinture en plein oir une outonomie nou_ velle et de toire tinolement de ses toblequx peints d,oprès noture --' r-" ' des ceuvres exposobles un iour ou prUti..

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Cette évolution s'ovère fondomentole dons l,histoire du oovso_ ge ei elle eut lieu è cene époque, enrre 1gà0 flJO, Corot,, do.ns lo. honquillité humide de ces bois "r de Seine_et_Morne, oprès les inquiètes recherches devont les lumineux poysoges itolieni.

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Corot et Choillyen-Bière llun des villooes les olus fréoueniés oor Corot fut Choillv-enBière, qui fut ou dËbut du'.siècle ld premiér lieu de villégioruré des

oovsooistes. ovont oue Borbizon. mieux situé por roooort è lo torêt. i'".iit piit définitiuerent le relois. on trouvoit, dar là'debrt du XIX! siècle. deux ouberoes dons le oetii villooe de Choillv. l'ouberoe du

Cheuôl blonc et l'Ëuberge du'Lion d'oi, qui fureniiongtemis les deux seuls héberoements oour les oeintres ou milieu des oloines cultivées ei des bois",, dét"rip de Fbntoinebleou. Peut-êtrË por trodition, puisque tous les peintres séiournèrent ô Choilly iusqu'en 1824, peut-être égolement pour échopper oux oudoces des leunes peintres de Borbizon, qui ovoient envohi l'ouberge Gonne, Corot oimoit séiourner è Choilly et il y retourno régulièrement, iusque dons ses dernières onnées - il v vieni encore ù l'ôoe de 77 ons | trovoillont olors beoucoup ortolr de Bos-Bréou orTon, les ploines olentours qui bordent lo lorêt. Nous ovons quelques déioils sur un des premiers sélours possés à Choillv en tbgt, séiour qui semble ouàir duré ou'moini un mois, orôce à une iolie lettre, conseruée ouiourd'hui ou déporter"ni J"r Arts qropfiiques du musée du Louvre, écrite por Cbrot è son meilleur o,ii J" ieunesse, Abel Osmond : o Choilly, Ie? iuillet 1 831 /Mon cher Abel, 1...1 Je pars de bonne heure à' lo forêl ; ie renlre lord, un peu folioué, peu en lroin d'écrire. Je cherche lo nofure des beoux chênes de Io forêt. Je fois bien de m'en contenter; cor il ne seroit pos focile d'en chercher d'outres por ici.f...l Je folâtre ; je vois à lo noce, oux fêtes de villoge. Je soute les dryodes, les homodryodes de lo vollée. Elles sont chormontes; ie suis odoré de toufes. [...] Molgré ces phroses, ie n'oi point encore foit de chefsd'æuvre : celo iiendra peul-êlre. [...] Ion omi, Comille Corol. Vve Lemoine, à Choilly près Fontoinebleau. >>.

Cette lettre, tellement révélotrice du coroctère légèrement superficiel, ioyeux et simple de Corot, loisse cependont pointer son inquiétude première, qui ongoisse ces séiours de trovoil : peindre

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Fontoinebleou, les corrières de la Choise-MorÎe. I 831. Locolisotion octuelle inconnue

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Fontoinebleou, les corrières de la Choise-Morie. 1831. Gond, Musée des Beoux-Arts

En I B3l , Corot trovoille dons les bois outour de lo corrière de lo Choise-Morie, dans lo forêt de Fontaînebleou, el îl peint deux éfudes, sons doute en plein air, des mosses rocheuses, iouont ovec les effets d'ombre et de lumîère. Sons doule quelques mois ou quelques onnées plus tord, f;dèle à so possîon pour lo figure humoîne, il aioutero ou premier plan du tableau conservé ouiourd'hui au musée des Beoux-Arts de Gond une poysonne romossont du bois, quî onîme le poysoge et le rend plus < commercîolr>. Cefte petite étude, înitialement destinée à être conservée dons l'olelier comme un sîmple aide-mémoîre, devenoit oinsi, por lo volonté de son auleur, une æuvre d'orl à port entîère.

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beoucoup eI < faire des chefs'd'æuvre >>. Le ton qénérol de lo lettre, tellemeni bodin et quelque peu provocoteur, ne Joit pos nous tromper : à cette époque, Corot est réputé pour être un trovoilleur ochorné, pormi les premiers è orriver devont le motif et souvent le dernier ô le quitter.

Ce séiour de l83l fut d'oilleurs porticulièrement productif, puisqu'il peignit à cette période les deux iolies vues de lo Corêre de Io Choise-Morie, sitvée ou cceur des bois de Fontoinebleou. f une (R 263) est une étude ropide, esquissont ovec hobileté les volumes principoux des rochers.et des orbres, sous un ciel cloir et tronsporent, tondis que l'outre (R 271, Gond, musée des BeouxArts) prenoit un codroge plus lorge, insistont dovontoge sur les blocs compocts des rochers que sur les orbres, mosquonid'oilleurs complètement le ciel. Lo première étoit étrongemeni vide, visiblement peinie entièrement en plein oir, olors que lo seconde étoit onimée por deux poysonnes romossont du bois, des figures sons doute roiouiées plus tord en otelier sur un tobleou peint en plein oir.

On peut légitimemeni se demonder si l'étude

conservée ouiourd'hui ou Metropolilon Museum de New York, Fontoinebleou, oux gorges d'Apremont (R 278), oinsi que lo petite vue des Chênes du pové de Choilly (R 276. Bremen, Kunstholle) ne dotent pos toutes deux de ce séiour de l83l . On y retrouve en effet, de même que dons lo Chôtaigneraie du Fitzwilliom de Combridge (R 296| - longtemps considérée comme une vue d'Auverqne ou du Morvon et dons loquelle nous retrouvons le type del poysoges peints è Fontoinebleou -, une dureté et un sens de lo lumière, très proche du premier voyoge en ltolie. Dons les deux cos, Corot étonne por les torlerrs fron.Ï"t qu'il donne ou ciel et oux térres soblonneules des sols, tellement typiques de lo forêt de Fontoinebleou, qui controstent ovec les teintes sombres des sous-bois et des feuilloges. Lo focture est heurtée, volontoirement, ofin d'imifer lo motièie rugueuse et inégole d'un tronc ou d'un rocher.

A

cette époque, Corot semble plus sensible oux ospects souvoges et < rustiqu'es >> des bois de Fontoinebleou qu'à leur poésie. ll n'o pos ochevé entièrement lo moturotion de son trovoil, même si so formotion est terminée, et il tôtonne encore dons le choix d'un


A lo recherche dons ses tobleoux exposés ou Solon de lo de réolisme ;#;é.tili, o""ios" néo-clossique por un regoin i"'pl;ït à trovoiller'longuemeni limitotion de lo stvle.

"iTà'".àcà,-ii motièè et les effets de lo lumière sur les obieïs'

En 1834, oprès le succès relotif.remportê ou Solon de 1833, Corol olloii ,éiourn"r. à nouveou srx semornes près de Fontoior'"n 1835, où il remploçoii tout simplemenl un ltoli" - qui sero en foiT reporté ô 1843 -, uouoo" "h Jéorooro.rn'é e"n roison du choléro sévissont olors à Gênes, por un torio tËiort de trovoil à Choillv. ll écrivoit d'oilleurs à ce suiet une < ioliË leitre à un de ses premiers élèves, Bochelier : Mon cher Eo,ilrJi"r, t...1 Mon depiort est oiourné ô.couse du cholêro qui se tàti". Ce n'esl pos lo peine d'oller por là chercher lo répond '^iiâii". tàiiiaÀit qu. io t" ,àlr" : en otteidont,,ie.nys lundi pour Choilly où ie vois essoyer de foire quelqu.es ,chefs-d'æuvre' i I nut.'nous pourrons nous vot ou mo.s d octobre à Porîs ^olor! porâ Fontoinebleou, cor il existe un Monl Soint l;'utrr Ë" iaÀ. Troroill". rôus bien là'bos, dessinez ferme el vroi' (ospect et co,uleur vroie sorlont de votre æil. Sons penser d oucune outre-peintur.. o, v revient ossez tôt à l'otelier. Toul à vous' C' Corot' C'est à Choilly éhez Mr Coutelle. >>. Des lefires de cette noture nous permettent de doter ovec précision tel ou tel séiour, mois elles sont molheureusement trop i1t:: ".t Ë. i"nàntt"t de'Coiot ovec lo forêt de Fontoinebleou, de I 835 ô ,l853. ne nous sonl connues que de monière locunoire' Nous ;;mple qu'il v revint en 1842, 1844 et è l'outomne

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.";! ;;. rîî1, ,ilàlt-to"t-a.tt" dioutres voyoges intermédioires ont dÛ exister.

C'est duront ses séiours ù Choilly qu'il peignit sons doute lo i.li" a-tJ" du tusée des Beoux-Arts Te'Pou, Fontoinebleou, oux 'i"r"àt J;aoi"tt"itnaat), d'une étonnonte virtuosité et sÛreté de Ë"1Ët". coôctêrisée'por une obsence totole de concession ou < pittÀàtor" )). comme d'oilleurs lo pluport des êtudes de cette période' On sànoe oinsi è lo robuste étude intitulêe por Altred Robout ou pi"ÀàrÏ, boisés, Fontoinebleou, ovont l'oroge (R 355) -ou, Poysoge en Forêl de Fontoinebleou (Prefectorol Museum of Chibol'


P.

67. Fontoinebleou, oux

Storges d'Apremont.

Vers 1830. Prefectorol Museum of Chibo


.

.

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69. Les Chênes du Pavê de Choilly. Vers I83'l . Bremen, Kunstholle D'une focfure nerveuse et synthétique, ce tobleou, exéculé d,oprès nature, esf un des plus beoux exemples du trovoil solitoire et riooureux mené oor Corot dons [es bok de Fontoinebleau duront so leunesse]Nul/em ent delsfiinée à être elposee ou vendue, cetts- petite étude, comme celles reproduites p. 67 et 71, doit être comprise.ovont toul. comme un exercice tæhiique, ou èourc luquel le peinlre cherche à. coordo.nner son æil, so moin et so mémoire, ofin de soisir les effets les plus subtils de l'imitotion picturale des feuilloàr. des lroncs, des rochers et des végétotions. Plus nid, en otelier, il pouÏro' rgutiljsea entièrement ou portiéllement, de telles éwdes de ihi o;r. afin de rendre plus crédible vne composition historique ou'religi"use. P.



P.71

.

Fontoinebleoq oux çlorges d'Apremont.

Vers I 830. Pou, Musée des Beoux-Arts



P.73. Le Pweur de Io route de Chailly. Yers 1840. Memphis, The Dixon Gollery



jsg)( ceuvres ropidement brossées, dons lesquelles lo description réoliste des orbès, des rochers et du ciel - codrée ô portir d'une

vue oonoromioue de lo forêt dons le premier tobleou et plus resserré dlns lo vue'conseruée ù Chibo - constituent lo seule finolité du trovoil de Corot, qui ne cherchoient ou fond qu'ô perfectionner lo coordinotion de so vision et du geste de so moin. Lb iolie pochode du Poveur de lo route de Choilly (Dieterle, 1974,10' Memphis, The Dixon Golleryl ov Lo Forêl de Fontoinebleou (R 890), conservée ou Riisksmuseum Mesdoq de Lo Hoye, récemment restouré, furent égolement exécutés duro-nt les séiours de Corot dons les environs de Choilly-en-Bière. Pour en terminer ovec ce petit villoge, olors pittoresque

- et qui

o su conserver un certoin chorme, bien que situé sur l'octuelle effectuont un véritoble Notionole 7 -,illoul mentionner que Corot,' 'l873 à Choillv-en-Brière, exoloit. v est revenu une ultime fois en de so ieunesse. ll c les émotions uorloni'sons doute y retrouver séiourné à cette époque, en compognie de son élève Brizord et de soh omi Philippe'Comoiros chei ètte broue mère Coutelle, qui l'ovoit délà occueilli en 1 829...

Corot

Borbizon

Pormi les séiours dons lo forêt de Fontoinebleou dont les dotes nous sont ouiourd'hui inconnues,.sons doute foudroit-il compter plusieurs séiours à Borbizon. Les relotions d'omitié qu'il o entretenues o,rec les qens du lieu et des peintres possionnonfs, comme Jeon"Millet, qui y trovoillo quosi exclusivement oprès 1850, Fronçois poroissent impliqJer qu'il s'y soit'rendu plus régulièrement que lors des oueloues oossoqes qui nous ont élé mentionnés dons diverses lettrei. Ainsi, nort iouont que, duronl l'onnée I860, Corot ovoit surtout séiourné è Borbizon pour peindre en compognie de JeonFronçois Millet, sons connoître lo noture des relotions. professionnellei entretenues exoctement por les deux hommes, dônt l'omitié solide, oprès 1870, semble suggérer des rencontres fréquentes de

74


trovoil ou de simples détentes, rencontres foites è Borbizon, lieu de sélour permoneni de Millet. En 1861, grôce è des lettres échongées entre Corot et Constont Dutilleui, nous pouvons penser que Corot o surtouT séiourné à Choillv-en-Bière ou mois d'ooÛt, lors d'un premier séiour, puisou'il écrivo'it le 22 iuillet ô Dutilleux '. << Vous ollez à Fontoinebleou, crois. dons le m'ois d'ooût : ie tâcheroi d'y faire une petite visite iL 'à I'éoooue où vous v serez, du'7 au 15. J'iroi chez Mme Coutelle tlettrl ciiée oor Alfrâd Robout et Etienne Moreou-Néloton, n" 1241, mois il v r.àtourno ensuite du l2 septembre ou milieu du mois d'octobie. séiournont sons doute cette fois ô Borbizon, prévenont Dutilleux ie sàn orrivée prochoine dons une lettre écrile depuis Ville d'Avrov : << J'iroi ovec'ploisir vous retrouver à Fontoinebileou 1...1 chercher /es secrels de cette noture Nous Lourrons "nte^bl" de Io Kobylie >. "rrhoÂl"resr" A Borbizon, lo trodition ropporte qu'il résidoit duront ses séiours dons une petite moison située derrière l'ouberge Gonne, qui oorte encore ouiourd'hui le nom de < moison de Corot >. En foiT, il lvoit foit uroisembloblement portie des premiers convives de l'ouberqe, étont un des premiers tlients de cêtte oncienne épicerie fondé"ïâr Morie-Froniois Gonne vers 1820 et convertie en restouront vers'1822, ovont de devenir un véritoble hôtel, sons doute oprès 1824. C'est d'oilleurs à cette dote, d'oprès Morie-Thérèse Coille, que l'ouberqe se seroit instollée définitivement dons lo gronde moistn qui est àuiourd'hui devenue le musêe de Borbizon. >>

A l'ouberge Gonne, Corot, depuis so ieunesse, étoit très

célèbre oour soloie de vivre et son entroin et il éioit reçu comme un fomeux tonviue,'oimonl monger et boire et, surtout, odoront chonter inlossoblement des oirs d'àpéro ou des chonsons populoires. Por delô le temos. lo mémoire de Borbizon o oinsi conservé quelques textes immortels que Corot se ploisoit à chonter les soirs de fête: < Je sois otlocher'des rubons/ie sois comment vivent les roses/Des oiseoux ie sois lous les chonts/Je sois mille petiles choses,/Mois ie sens polpiler mon cæur. . . ,, ou bien son plus célèbre succès : o lmis àuond ie vois Io rototouille,/Avec un morceou de lord,/De ploisir Ié ,entre me gorgouille,/Amis quand ie vois lo rototouille,


77, Fontoineobleou, Poysoge ovec orbres el rochers. Vers 1 840-1 850. Boulogne-sur-Mer, Chôteou-Musée

P.

Sons doute exécutée en,plein,air, cçtte.étudp o dû être entièrement reprise en otelier, Corot oyont olors choisi de.dêtoiller les deux éléments prinéipoux de ce poysoge: Ies orbres et le rocher du premier plon. Le personnaoe o vroisembloblement été roiouté lors de ceie deuxiéme seance de troiail.



Vers

P. 79. Rochers dons lo forêt de Fontoinebleou. ,l840-1850. Woshington, The Notionol Gollery of Art

Hommage tordif rendu por Corol aux vues superbes de lo forêt de Fonninebleou, ce tobleou, sûremenl recomposé potiemment en otelier, synthétise à la perfection les recherches de Corot menées à portir des effets de contre-jour, de l'onolyse des mosses lumineuses el du troilement réolisb des molières prêsentes dons lo nofure - pierre, mousse, lroncs, feuilloges, etc.

de

-

Ce chef-d'æunre egole les plus belles descrîptions picturoles sous-bois, humides, occueillants et pcÉtiques, peînts par Corot duront ses voyoges itoliens ou ses sé1ours en Suisse.



ovec un morceau de lord./Amis, cossons les pots, les plots, les verres,/Amis, cossons les verres, les pols, les plais,/Quond dons les plots, n'v o plus de pommes de ferre... >>. D'oorès une léoende i"no." d, lid, Corot âuroit d'oilleurs été l'inventelr de lo donie des bouteilles vides, duront loquelle il folloit donser en musique ouiour de bouteilles vides, sovomment disposées, sons les renverser, bien sûr

I

C'est vers I 840- I 850 que Corot multiolio ses séiours dons le

villoge de Borbizon et quelques toiles importontes, Arbres el ,l323. rochers dons lo forêt de Fontainebleou (R Musée-chôteou. Boulogne-sur-Merl el Fontoinebleou, rochers dons l'ombre (R 13,l3. Woshington, The Notionol Gollery), reproduites dons cet ouvroqe, montrent de monière irès nette l'influence sur Corot des trovouxtre Norcisse Dioz de lo Peno et de Théodore Rousseou, s'ottochont ô peindre de monière plus réoliste et poétique d", rorÉeorr de notui re, entièrement dépourvues de présence humoine et constituont des æuvres d'ort è port entière. Ces deux tobleoux, pormi d'outres peints duront ses séiours à Borbizon des onnées 1850, montrent l'étrongeté de lo posiiion de

Corot. D'un côté, il ne souhoitoit visiblemeit pos porticiper oux scondoles provoqués por Rousseou ou Solon. n" oorioo"oni oo, 1", convictions rodilolei des peintres de l'eâle le Bàrbizon, qui étoient ottochés è ne peindre que lo noture et elle seule, sons oucun suiet, récit ou onecdote pour onimer leurs poysoges. De même, Corot n'o iomois odhéré ô leur protique renforcée du trovoil en otelier, continuont duront toute so corrière à < inviler Io nolure à venir dons son olelier >. Mois, dons le même temps, il se loissoit convoincre por certoins ospects de leur recherche, visibles dons ses ceuvres de cette période, essoyont de peindre lo noture è leur monière, en obondonnont le réolisme ruoueux de ces débuts et en essoyont de tronsformer ses études en iéritobles tobleoux. ll est visible, surtout dons les deux ceuvres de Woshinqton et de Boulogne-sur-Mer, que nous ovons citées précédemmeni, qu'il porvint ô ce ropprochement esthétique ovec ses collèques de Bôrbizon, porodo*ol"r"nt, en trovoillont lovontoqe en otËlier et en ( finisiont >> de monière plus oboutie ses étudei.


Cette étope opporoît comme fondomentole, même si Corot o oersévéré iusqu'à so mo* dons lo recomposition potienïe, en otellÀ.. d."outoàes peints de monière inTelléctuelle ei dons le recours àu^ .e.itt 'ooui l"i ceuvres lvriques ou historiques qu'il montroit ou S;i"". 5;i-i;voux menés â'o'près les recheiches'des ortistes de SàrËiton oréporent en effet de monière évidente lo monière lyrique de ses de'rniéres onnées, ovec les fomeux << souvenirs >, mise en musioue de lo bequté de lo noture, décrite pour elle-même non Pos d'une monière ponthéiste, comme le firent Rousseou ou Do.ubigny, mois d'une foçon véritoblemenl poétique et presque musicole.

Corot ù Fontoinebleou lo ville de Fontoinebleou furent en foit nombreu*, même s'il ne représento qu'une seule fois le célèbre chôteou. vu depuis lo pièce d'eou et peint ovec une virtuosité étonnonte. Éui sup'primoii les éléments de l'orchitecture lugés secondoir"t otur nL'retenir que lo svnthèse du bôtiment et lo clorté des oÈrr"r'd" ses foçodes'(Fontoinebleou, Le châleou vu de Io pièce l'eou. R891. Coll. port.). Ainsi. une lettre odressée ô Constoni Dutilleux nous opprend oue Corot éToit ou mois de moi 1853, puis du 8 ou I 2 octobre de Ë rern" onnée, è Fontoinebleou, or: ll iesidoit à choque fois a l'hOtel de lo Sirène : < J'oi reçu volre douce lellre ou milieu des bois' Je ne vais oos lorder à retourner d Poris' De Ià, i'iroi voir mo sæur et ie dois' me trouver ovec quelques comorodes du ou I 2 à 'ioitoir"bl"ou, hatel de lo Si'rène'>> (lettre citée por Alfred Robout et Etienne Moreou-Néloton, n" 53). Et le 28 octobre 1853, Corot 1,853' Mon cher constoToit ovec trisiesse ;'< Poris', ce 28 octobre ;-,i.it ;'" à don, oot eu moyen de vous voir à Fontoinebleou, obliâ,a âr. i"ut étiez'de relourÂer... Vous ovez foit de bonnes études, ii'" âi nÀ" Dutilleux. Nous verons celo cet hiver. J'en oi foit une qràitite ll y en o à peu près 7 ou I d'êlues. Spes outem vivificoT' Les séiours de Corot dons

I

81


P.

pièce d'eou. 83. Fontoinebleou, ,l850. le château vu de lo Vers Morché de l'Art en I i9A

Duront so corrière, Corot étudio d p/usèurs reprises /es moyens pîcfuroux nécessoires à lo description d'orchibctures historiques. Lo Cothédrole de Chortres (Poris, musêe du LouvrQ, Lo Fobrique de Monsieur Henry (Philadelphie Museum of Art, Montes, lo collégiole (Reims, Musée des'BeourArfsl ou Volteno, lo citodelle (Poris, musêe du-Louvre) sont outant d'exemples de ces recherches conslonfes consocrées ou troitement des volumes ' architecturoux reconstruits por les jeux de lumière el d'ombre. Dons le présent tobleou, Corot aioute à ce thème, très technique, celui plus gÉlique des oppositîons entre lo matière solide de h hcade du châteou ef /o mosse liquide de l'eou de la pièce d'eou, écloiront l'ensemble de so composition à portir des'1eux de lumière roffinês du ciel ovec l'eou.



à vous; ie vous serre lo moin. Buvez à mo sonlé en famille Ie iour de lo Tàussoint > (lettre citée por Alfred Robout et Etienne Toul

Moreou-Néloion,

n'

54).

En 1858, c'est ouprès de son omi Alexondre-Gobriel Decomps, qui l'ovoit chorgé d'une décorotion pour lo pièce princi-

pole de so moison de Fontoinebleou, que Corot résidoit duront quelques semoines. Ces quotre. ponneoux (R I 104 è 1 l0Z), qui semblenl représenter les quotre heures du jour, n'ovoient pos pour motifs des sites de lo région de Fontoinebleou, à l'excepiion d'un seul qui poroît mis en scène sur un chemin entre Choilly et BosBréou, Le.Poyson rotlochant so iombière. Les trois outres ponneoux, Le Bord de l'eou, Lo Grosse tour el Le Chevrier suqqèrent nettement l'un des bords des étongs de Ville d'Avroy (Le Boiâ de /'eou/ et les deux outres des sites inspirés d'ltolie. Lo petiie histoire roconle que Decomps fut effroyé de là virtuosité et de'lo fougue mises por Co'rot ô l'exécution de ces peintures, éneroie créotrice qu'on lui voit d'oilleurs déployer ô thocune de ses-entreprises déiorotives. Lo locolisotion octuelle des quotre ponneoux peints pour Decomps est molheureusement inconnue. Leurs dimensions porticulières - oeints pour être intégrés sons doute dons des boiseriei, ils étoient d'Jn formot tout en houteur ('l ,40 mètre de hout pour 60 centimètres de lorgeur) - les rend pourionl oisément identifiobles.

Son omi Philippe Comoiros (1803-1875), oncien élève de Jeon-Dominique lngres, un ortiste méconnu bien que doué d'un grond tolent picturol, l'hébergeoit égolement de temps ô outre à Fontoinebleou, lui permettont d'être ù pied d'ceuvre pour oller trovoiller en forêt, puisque so moison étoit située en lisière des bois. Les deux hommes portogèrent couromment le motif, è lo suite de longues promenodes et de grondes conversotions onimées por leur possion commune pour les peintres de lo Renoissonce et du XVll" siècle. Mois Comoiros prêtoit oussi porfois son otelier è Corot, lorsque ce dernier souhoitoit échopper à l'ogitotion de son otelier porisien dons les onnées précédont l'instollotion de son ultime otelier à Coubron (voir p.). Ainsi, c'est ù Fontoinebleou chez Comoiros, duront l'été I865, que Corot s'ocquitto de l'exécution de deux tobleoux , Le Sommeil de Dione e+ Orphée soluont lo lumière,


qui lui ovoit été commondés por le prince Demidoff pour lo décorotion de son hôtel porticulier porisien. Plus tord. son ôoe ne le orivo d'oilleurs pos de ses sympothiques sélouri donr lo ville dd Fontoinebleou,'puisqu 'en 1872, il séiournoit'une dernière fois, du 1" ov7 septembre, à l'hôtel de lo Siiène à Fontoinebleou. ll ovoit olors 76 ons.

relolions qu'il ovoit étoblies, depuis 1822, ovec les bois de Choillv et de Borbizon, devoient inévitoblement se troduire por des

les vues de Fontoinebleou ou Solon

Les

envoii ou Solon, preuve de l'importonce qu'il occordoit ô

ses

séjours.

lJétude possionnonte de ses superbes poysoges composés et de ses scènes mythologiques ou religieuses, qui comportoient toutes des références uisuellei à ses diverJ voyoges, permet fréquemment de retrouver oussi des rochers ou des boiquets de Borbizon dons ses poysoges historiques. Ainsi, Démocrile ef les Abdéritoins (Nontei, musée des Beoux-Arts), présenté ou Solon de 1841, étonnonte mise en scène mvtholooioue dons un sous-bois d'un réolisme porfoit, presque bonol, est,inË combinoison étonnonte entre des iouveniri visuels de l'ltolie et des vues de lo forêt et des rochers de Fontoinebleou. De même, ldylle ou Coche-Coche (Lille, musée des Beoux-Arts) montre-t-il dons un style lyrique et poétique qui fut celui des vinot dernières onnées des << impressions >> visuelles et sentimentolei ressenlies en forêt de Fontoinebleou. C'est en foit ou printemps I 831 , fier d'ovoir su trouver dons ses oovsooes de olein'oir des références réolistes éooles è celles de

pei'ltrés fÏorondr et hollondois ou oux peintres-onglois de son

85


P. 87. Théodore Coruelle d'Aligny 11798-18711. Les Carrières de Fontoinebleou. Clermont-Ferrond, musée des Beoux-Arts

Au

Solon

de 1833, Théodore Caruelle d'Aligny, un des meilleurs amis

de Corot qui ovoit portogê ses érnofions du premier voyage en ltalie, exposait Ie présent lobleou oux côtés de Fonloinebleou (voir p. 9l), moniré por ce dernier cette annéeJà. Celle æuvre de Coruelle d'Aligny, une des plus émouvontes de son outeur, permet d'êvoquer les poînts communs et les divergences de Corot vis-ô-vis des poysogistes de son époque. Lo orécision de lo comoosition et lo solidité de lo conslruction sont communes ' ow d.u, nurreis, d" même qu'une prêoccupotion obsessîonnelle pour les ef{ets controstés de lumière. Mois lo sécheresse d'exêculîon, ' les conventions de lo perspectîve et l'obsence de pésîe controslent trongement ovec Fontoinebleou, exposé lo même onnée par Corot, et avec Lo Forêt de Fontoinebleou (voir p. 89), montrêe deux onnées auporovont.


fvr'"" r&,*

j:


P. 89. Lo forêt de Fontainebleou. 1831 . Woshington, The Notionol Gollery of A*

Pormî les premiers chek-d æuvre de son outeur, ce grond tobleou, exposê ou Solon de l83l , permet de mieux comprendre que, loin de se conlenter des poysoges itoliens el des princîpes né<>-clossiques, Corol ovoit su reteniç dès ses débuls dons lo corrière de peintre, l'imprtonce du rêolisme des poysoges flomonds et hollondois'du tur siecle et les possibilités de régénérolion esthétique proposées por lo pinture ongloise de son fuque. Celte æuvre sensible el myslérieuse, étrongement vide d'oction, dnnonce les fufures recherches de l'ecole de Barbizon - et de Corol lui-même dans le sens {une description technique et p&tique occrue du thème de lo noture peinte pour elle-même.

-



époque, que Corol ovoit choisi d'envoyer pour lo première fois ou Solon une gronde composition inspirée directemeni de ses séonces de trovoil en forêi de Fontoinebleou. Vue prise dons lo forêl de Fontoinebleou (R255, Woshington, The Noiionol Gollery) est une gronde peinture sur toile, entièiement exécutée en otelier'et reprise plusieurs fois - en roison bien sûr de son formot, mois oussi des ombitions de Corot, qui souhoitoit livrer une æuvre porfoite. C'est une composition étonnonte, qui montre un énorme chêne occuponi de ses enchevêtrements de'bronches toute lo portie droité du tobleou et dominont une petite more, ou bord de làquelle une ieune fille lit, ollongée dons l'herbe - étronge prémonition des liseuies ei des rêveuses qu'il peindro sons cesse è lo fin de so vie - ce qui omène d'oilleurs è se demonder si cette figure n'o pos été oiouÈe plus tord, vers I 855, ovont que Corot ne le"cède ô Monsieur Binont, qui en fut longtemps le propriétoire.

Cette ,peintu.re,, qui roppelle.les toiles peintes por John -LOnsTOOre Constoble OUrOnr duronl to lo oecennte precedente - Lorot dééennie'précédente Cori ovotl ovoit pu pL votr voir des

æuvres de Constoble ô Poris dès 1824, lorsqu'elles fureirt montrées ou Solon et il devoit les connoître égolemeni por lo grovure et por privées orqontsees les petites )eflTes expostltons exposiiions pnvees oroori'rsées de temps tàmps o è"outre outre dons donl lo itole -/ copitole coprlole est esï un chet-d chef-d'æuvre æuvre d'êqutltbre J'éouilibre dons J'équilibre dont lo composition, comoosiiion. de -, même qu'une des æuvres les plus'réolisles iomois exposées por Corot ou Solon.

.

Lo critique ne s'y trompo pos el occueillit cette dernière æuvre, deux ons ovoni les scondoles provoqués por Théodore Rousseou ou Solon, comme une æuvre moderne, même d'ovont-gorde. Ainsi, les

clivoges troditionnels ô cetle époque entre critique iéo-clossique et critique romontique se reconstituèrent tout noturellement dons les commentoires de cette ceuvre, bien que Corot n'éloit pos encore un peintre connu et qu'il ne fut d'oilleurs iomois identifié ô un couront picturol précis. Por exemple, le critique néo-clossique por excellence, Delécluze ovoit bien évidemment occueilli néôotiiement cette toile, constotont que << M. Corot oime el cherche dors lo nofure les siles, /es ospecls qui peuvenl produire une impression vive, forle et duroble sui l'âme' di spectoleur >>, mois souliânqnt oue << cel odrste, qui colore le poysoge ovec finesse et origiiolité, s"éludie oussi à


Fonloinebleou. I 833. Locolisotion octuelle inconnue

Exoosé oour lo oremière fois ou dêbut de ce siècle, ce lobleou importont, cheÊd'ceuure du Solon Lo Forêt de Fontoinebleou (voir p. 89), exposée ou Solon

d;ig}:;;rËIrJ;t"i ài.*'r. Co'." c.r., ,""ï:"r,n*ï:îPlus réoliste, hommoge oux peintres nordiques "*.ii"

aï r'aî'iitâgn d;r"

91


foire des molodresses > (E.J. Delécluze, le So/on de t 831 , dons le Journol des Débots, l4 moi 1831 ). Dons le même temps, un critique plus << moderniste >, Chorles Lenormont, écrivoii lo même onnée : << Un sentiment profond de Ia lumière, de I'originolitê dons I'oiustement des lignes,'des lerroins modelés ovec ferrielé décèlent dons cet ortisle, une orgonisotion heureuse soutenue por des études persévérontes > (Ch. Lenormont, Arfistes contemporoins: So/ons de l83l et de 1833, Poris, I 833, p. 83). 'l

En 833, Corot récidivoit, en envoyont à nouveou ou Solon un poysoge tiré de ses séiours en forêt dé Fontoinebleou , Vue de lo forêt de Fonloinebleou (le gué) lR257l, tobleou ouiourd'hui disporu el qui évoquoit éqolement Constoble et certoins oovsooistes hollondois, surtolt HobËémo. Ce poysooe devoit lui otti.er ceie fois les critiques sévères de Delécluze, dê plus en plus hostile à son style : < ll y o encore un ieune poysogiste plein de bonnes quolitéi qui poursuit lo. noi'veté ovec lrop d'ochornement [...] ses compositions se ressemb/en I lrop el manquenl lrop souvenl d'interU. 1...1 Les ouvroges de M. Corotl...l ne sont bien souvenl que des pochodes (Delécluze, le So/on de 1833, dons le Journol des Débofs, l"'moi r 8331.

,

Cet échec public devoit visiblement décourooer Corot. oui ne présentôt.plus àu Solon, duront treize onr, ,n""uu" inspiré! des environs de Borbizon. Entretemps, il exposo de nombreux poysoges historiques, puis ses premiers < souvenirs >r, qu,i ne. portoient fos encore ce nom, oinsi que quelques poysoges d'ltolie entièrement recomposés à Poris. Porfois, un rocher, un ruisseou ou un chêne de Fontoinebleou ressurgissoient cependont dons ses grondes compositions.

En 1846, il se décidoit ô exposer ou Solon à nouveou une Forêl de Fontoinebleou (Boston, Museum of Fine Arts), inspirée cette

fois d'une étude peinte douze ons ouporovont en forêt de Fontoinebleou |R272, Aux gorges d'Apremontl. Mois ô cetie

époque, controirement oux onnées de so ieunesse, il est défendu ovec force et intelliqence por deux des olus oronds critioues modernes, Chorles Bàudeloiie, qui le présente .oi'r" le princlpol

q9


Soint Jérôme. 1837. Ville d'Avroy, église Soint-Nicolos et Soinl-Morc

Anîmé par un groupe de rochers de Fontoinebleou et un poysoge ponoromîque înspîré d'une vue de Voherro, en ttàlîe, et d'un lîon étudié au zoo de Rouen, ce grond tobleau religieux, montré ou Solon de 1837, est porticulîèrement révéloteur des ombitions de Corot à cetle époque. Désireux de régénérer le genie du poysoge historique, il cherche à insuffler son sentîment poélîque de lo nature, si fînêt développé, dons des compositions historiqves plutôl austères. Comprises por lo critique de son temps, ses recherches se poursuivront jusque dons ses dernières onnêes : I'onnée même de so mort, il expose un grand tobleou ollégorique, Byblis, quî voit I'aboutissement de ses éfudes esthétiques menées depuis le début de so corrière.

93


P.

95. Démocrite et les Abdéritoins. 1841

.

Nontes, musée des Beoux-Arts Les êtudes menêes d'oprès nofure en forêt de Fontoinebleou, en ltalie et dons /es diverses régîons de Fronce trouvent leur finolité et leur iuslîfication dons les grondes compositions peînbs pour le Solon. Ayonl suffrsomment trovaillé en plein oir, omossé des souvenirs visuels et engrongé des esguisses d'oprès des sites de toutes sortes, Corot peut olors, en atelier, imoginer des poysoges à portir de wes existontes réellement. Ces poysog.es, correspondont. oux scènes historiques, liltéroires ou religieuses

qu'il veut décrire,

sont

littéralement;îi;iit

s>

duront ses séonces delrovail



P.

97.

ldylle

ou Coche-Coche. I 859. Lille, musĂŠe des Beoux-Arts



le Solon lnstitué dès I 663, le Solon, qui ovoit générolemenl lieu tous les ons ou Polois du

Louvre, en principe ou printemps, étoit orgonisé lusqu'à lo Révolution lronçoise poi l'Acodémie royole de Peinture et de Sculpture.

Au XlX" siècle, le Solon, orgonisé cetle fois por lo direction des Beoux-Arts, étoii le màmeni le plus importont de lo vié orlistique. Les oeinfres oouvoient exooser leur

,".h...h. ou orbl'ic et se confànter ô lo critique ei ils'pouvoieni olors triompher comme êlre obottus sons pitié. Evénement professionnel et mondoin, le Solon consti-

tuôl surtout, depuis so créotion un enjeu politique esseniiel pour le pouvoir comme pour les ortistes. Le principol problème, qui olimentoit régulièrement les polémiques, êtoit le mode de sélection. On ne pouvoit difficilement occueillir tout le monde dons les solles du Louvre, où il se tenoit, et il folloit donc ossurer un choix des tobleoux retenus. Depuis 1798, vn iury d'odmission

ossuroit cette sélection, ovont que les oeintres ouisseni enfin être consultés et blir" l"ri, iuoes en 1848. Molheureusemenl, ." rJd" de recruiement du iury n'otténuo pos les polémiques ei les intronsioeonces de certoines onnées - ropoe-

loir-nor. le célèbre Solon des

Refusés'en

863, qui ovoit occueilli les 3 000 æuvres sur 5 000 refusés por le iury - enlroînèrenl des reieis porfois iniustes d'ortistes tolenlueux ou promis ô un ovenir glorieux. I

98

Tous les genres éloient occueillis ou Solon, mois lè iury pouvoit . rejeter les æuvres qui étoient iugées trop licencieuses ou subversives el, surtout, celles qui étoient considérées comme techniquement insuffisontes. Dons le genre du poysoge, le iury occueilloit oussi bien des vues chompêtres ou ruroles oue des scènes de oenre à lo

monière hollondoise o, d" oroid"r.orpositions historiques. tl heslrËit cependont ô occepter des études de plein oir, souf lorsqu'elles êtoient porticulièrement enlevées ou spécifiquemeni réussies techniquement, cor ces ceuvres étoient considérées, comme nous l'ovons vu, comme de simples étopes inossouvies et techniquement imporfoites, por noture, de lo créotion.

Coroi exposo choque onnée

ou Solon de I 827 à so mort. ll envoyoit générolement plusieurs tobleoux por on, essoyont comme tous ses collègues de vorier ses suiels, olternont des poysoges réolisJes ei des poysoges religieux ou mythologiques. ll n'odresso qu'une seule fois, semble-t-il, une figure, demeuroni duroni toute so corrière. moloré les diversités de ses recherches dânt .à spéciolité de poysogisle.

Au Solon, il fut porfois ottoqué ossez violemmeni ou sujet de son métier, que cerioins critiques iugeoient trop < lôchê >, mois il étoit oénérolement odmiré oour son sens de lo nËtrr". ll fut très tôt défendu oqr les critiques d'ovont-gorde, Theophile Goutier, Chorles Boudeloire et Thêophile Thorê.


ortiste du poysoqe fronçois en ce milieu du XlX" siècle, et Chomofleurv. âui Ëimoit sân << sentiment de lo noture )) tellement p"rronn"l, f''talL et poéiique. Cette exposition d'une Vue de Io forêt de Fontoinebleou, qui résonne comme un retour è ses suiets de ieunesse, porticipe donc ou renforcement de so relotion positive ovec l"r .ritiir"r d'ovont-gorde, d'outont plus indulgents pour ses poysoges historiques et ses suiets mythologiques constonis, qu'ils le sovent cooobles du meilleur - de leur point de vue - dons ses tobleoux lyriques et ses vues réolistes, qui correspondent mieux à leurs convictions esthéiiques. Pour être comolet sur cette ouestion des tobleoux peints oor Corot en otelier el inspirés por lo fàrêt de Fontoinebleou,'il convient tout de même de s'étonner que, controirement à Ville d'Avroy ou è Mortefonloine, il n'oit peint, dons so vieillesse, qu'un seul ,. iouvenir >> de cette réoion. ou'il ovoit oourtonl profondément oimée et dons loquelle il "ouoit trouvé d'irinombrobles motifs pittoresques (Souvenir de Fontoinebleou. lll, 2339). Comme il opporoît difficile de croire ou'il n'ovoit oos emmooosiné dons so mémoire suffisomment d'émLtions et de'références-topogrophiques en roppo-rt ovec Fontoinebleou, nous pouvons envisoger que ce lieu étoit en foit fortement lié dons son eiprit è lo technique pure, à lo protique du plein oir et ô un exomen réoliste de lo noture, qui l'éloignoienT des impressions poêtiques développées dons les < souvenirs >>. Les études ou'il ovoit roooortées de Fontoinebleou sont en effet toutes coroctériÉes por le àbnominoteur commun de recherches strictement techn iques.


P.

l0l . lo

Forêt de Fontoinebleou. 1846. Boston, Museum of Fine Arts

Quinze onnées oprès ovoir expsé, en 1833 (voir. p. 9l), une supehe vue de Fonloinebleou, Corot choisit de sélectionner à nouveou un sile des environs de Borbizon pour montrer son tolent au Solon. Assimilê à fecole moderne du poysoge, qu'il côtoie wec prudence, Corot esl olors défendu ovec possion par Chorles Boudeloire, qui voit en lui le plus grond poysogisb franiais de son époque. Por son thème, le présent tobleou rapproche Corot de ses collàues de Borbizon, bls Rousseou et Dioz de la Penà,' mois Io composition soliIe de celte æuwe et so technique precise roppelle surtout son enàcinement dons lo culfure nêo-clossique.



les choix esthétiques de Corot en forêt de Fontoinebleou Lo orolioue d'exercices véritoblement technioues en forêt de Fontoinébleor], comme l'imitotion de lo motière'irrégulière des rochers ou les effets de ciels, expliquent sûremenl que Corot se soit outont ottoché à étudier, de monière systémotique, les trois ospects les olus intéressonts de cette réoion : les rochers. les sous-bois et les oloin"r. Nous ovons dcia releic le, diu"ro"n.és de stvle ovec ses tollegues u borbizonigni ,,, lorsqu'il utilisoit lo figure hJmoine pour onimer une vue de lo forêt. De même, nous ovons lonquement insisté sur les motivoiions de so présence en forêt de Fonto'inebleou, iustifiée ovoni tout por des exercices picluroux purs : oméliorotion des procédés iechniques, constitution d'un ensemble visuel nécessoire pour l'exécution de ses grondes compositions de Solon, entretien des innombrobles monières de peindre lo motière ou les phénomènes noturels. Mois Corot se préoccupoit ovont tout, comme il le fit systémotiquement dons toutes les régions fronçoises, de l'étude des'effets de'lo lumière sur les volumes Ët de lo foéon dont un ortiste peut modeler un rocher ou un tronc d'orbre à portir des controstes d'ombres et de lumière. Dons le même temps, n'oubliont pos so possion pour le réolisme et les moîtres du XVll" nordiques, il oimoit peindre pour le ploisir, dons les environs de Fontoinebleou, des tristes cours de ferme, qu'il représentoit sons oucune concession ni désir de ploire. Cette série de toiles éTonnontes, qu'il exécuto dès ses premiers voyoges dons lo région et qu'il etudioit encore duront sei derniers séjours, repose nettement, comme certoines vues de Bourgogne ou de lo Nièvre, sur une conception moderne du poysoge. Le poysogiste doit représenier toutes les composontes de lo noture, y compris celles qui ne sont pos belles ou exemploires, y compris l'illustrotiôn de lo pouvreié, qui devient olors poétisée por so quotidienneté même ei lo description réoliste qui en est foite. Lo Cour d'une boulongerie près

r02


,l402,

de Fontoinebleou (R Poris, musée d'Orsoy) et Fontoinebleou, ,l316. moison de poysans (R Glosgow, The Burell Collection! sont deux excellèntês illustrotions de cettè recherche constonte opporlée por Corot dons lo peinture du codre de lo vie poysonne, tout en continuont ô introduire des nymphes et des dieux'grecs dons ses gronds poysoges lyriques du Solàn.

Ainsi, l'étude des relotions de Coroi ovec lo forêt de Fontoinebleou, qui fut un des lieux de trovoil les plus fréouents oour lui, nous renseiqne-t-elle à. lo fois sur son réseou dé reloiions humoines et proÏessionnelles, sur ses choix esthétiques et sur les étronges controdictions de ses recherches picturoles, qui se siiuoient entre réolisme et poésie, technique pure et lyrisme, norVeté du regord et intellectuolisme des suieti.

.

Bien qu'il n'oit pos porticipé outont que l'histoire de l'ort o pu l'écrire oux rénovotions techniques et esthétiques de l'école de

Borbizon, il o visiblemeni été un des exemples les plus brillonts pour les peintres de cette école et il o lui-même retenu ovec modesti'e de nombreuses leçons de leurs trovoux. En forêt de Fontoinebleou, il o rencontré quelques-uns des plus gronds poysogisles.de son époque, occeptont leurs leçons, tout en demeuront ottoché à so propre musique et è son regord personnel porté sur lo noture.

Mois lo région de Fontoinebleou ne fut pos lo seule è occueillir Coroi et ses lonques promenodes de poysoqiste à lo recherche du motif. Plus ou no-rd, il'fréquento è poriir â" I8SO, è l'esr de Meoux et ou sud-esl de Chôteou-Thierry, quelques iolis villoges des bords de lo Morne, outour de Lo Fertêsous-Jôuorre. Grôcet lo fréquence de ses séiours dons cette région, nous pouvons oinsi redécouvrir l'existence de quelques groupàs de poysàgistes oubliés qui, è leur monière, modeste et locoie, onimèrent lo rénovotion de lo protique du poysoge dons lo deuxième moitié du XlX" siècle. En effet, .orr" nous l'ovons vu dons notre introduction, outonl lo forêi de Fontoinebleou o élé liée è lo première portie de lo corrière de Corot, outont c'est surtout oprès 1 850 que Corot o découvert l'est de Poris et s'est trouvé ô trovoiller fréquemment è Luzoncy et ô Méry-sur-Morne.


'l

Cour de ferme à Barbizon. Vers 825. Locolisotion ocluelle inconnue

P I05. Moison de paysons à Fontoînebleou. Vers I865 Glosgow, The Burrel Collection

104

->



P. I 07. Cour de boulongerie, près de poris, diie oussi Cours d,une moison , de poysons oux environs de Fontoinebleou. Vers l gZO. poris, musée d,Orsoy



Peindre en plein oir

On o molheureusemenl troo souvent écrit que l'usoge de peindre en'plein oir étoit opporu vers I 840 ovec quelques précurseurs, comme Corot et les peintrei de Borbizon, pour ne devenir systémotique qu'ovec l'impressionn isme vers 1870. Certes, on se roppeloit le trovoil des oquorellistes onglois dès 1 280 et on connoiisoit les. éiudes en plein oir de Desportes, de Volenciennes ou de Michollon, èonservées por le musée du Louvre, mois l'histoire de l'ort ovoit pris l'hobitude de considérer ces div.ers exemples comme morginoux et non reltés entre eux. Cette lecture de l'histoire du ooysooe s'est ovérée obsolument erronée dlrouis Ë, recherches récentes, en foit débutées vers 1970. Nous sovons ouiourd'hui oue tous

les poysogistes oni, depuis l'oriàine de 'le cette discipline, ressenti besoin-de trovoiller devont le motif et de soisir lo noture, de monière plus précise, en ne se servont pos que de lo seule mémoire visuelle, souvent trompeuse, mois en lrovoillont directe-

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ment devont elle. Les peintres du XVl" et du XVll", à commencer por les qronds oovso-

gistes itoliens, cohrne

là.

Co.i.olh..

Guerchin ou Le Dominiquin, ou fronçoii comme Poussin, Dughei ou Cloude Le Lorroin, dessinèrent fréquemment en olein oir, utilisont lo plume ou'lo mine de plàmb. Au XVlll" siècle, dès le début du sièlle, on constote ponctuellement une utilisolion de l'huile en plein oir, ovec les étonnontes études de Fronçois Desporles, mois oussi le recours de plus en plui fréquent à lo songurne ei ou lovis, permettont une meilleure imitotion des ombres et des lumières.

Dès I250, ovec Joseph Vernet. ouis Hobert Robert, on constote un déveloooement ropide de l'urilisotion de l,huile irtur peindre d'oprès noiure. pierre-Henii de Volenciennes devoit théoriser cette utilisotion à lo fin du Xvlll" siecle dons ,", .ori, ô l'Ecole des Beoux-Arts et son ouvrooe ,l800 théorique publié en (E/émenrs le pelspectt:e prgtique, à l'usoge des ortîstes, suivis de Réflexions et Cônseils sur lâ


Peinfure et particulièrement sur Ie genre du Poysage, Pâris, An Vlll). Le foit dimiter lo noture iusque dons les effets de lumière et de coufeui les plus roffinés nécessitoit en effet de trovoillèr non plus en noir et blonc ou ovec lo teinte unique d'un rouoe ou d'un morron - mois entièremenl en coileur. le meilleur moyen de soisir les vibrolions

-

de l'oir ei de [o lumière. foquorelle. oui permettoit un trovoil ropide ei techniqjement oisé, fut beoucoup utilisée oor'les Anglois de lo fin du XVlll" siècle, puis dons toute l'Europe ou XlX" siècle. tondis oue l'âlucotion nâr-clossique défendoit lo o'rotique, même imporfoiie et évidemment iynthétique, de lo peinture ô l'huile en plLin orr.

Cependonl, tous les ortistes de cette

période considéroient leurs trovoux en plein oir comme des études non obouties, des étopes de lo créotion et ils n'envisoi geoienl nullement, souf rores exceptions. lorsque l'on vouloit briller ouec un tou. de force iechnique - comme lo représenlotion du Vésuve en éruption étudiée devont le motif ô une heure précise -, d'exposer ces

trovoux ou public. Ces études préporoient en foit des æuvres ochevées, insoirees de leur rârlisme et de leur fidcliie a iel site ou ô tel phénomène noturel, ou bien elles constifuoient une étope de l'entreiien technique nécessoire ou métier. Elles ne pouvoient en oucun cos êhe considérées comme des æuvres d'ort è port entière. C'esl en foit le désir profond de monirer ou public des ceuvres ieintes d'oprès noture qui o coroctérisé lo générotion'des onnées 1.820, ovec quelquès tentotives discrètes de certoins peintres nâc-clossiques. comme Bidould ou Dunouy, puis les reLnjicoiions violentes oprès 1830 de Théodore Rousseou ou les évolutions réoulières et tronquilles de Corot ou de Doubïny.

ll est cloir que lo révolulion imoressionniste fut dovontoge liée ô l,urilisLfion des couleurs cloires ou ou recours à des sites comme lorsque ,contemporoins Cloude Monet peignoit ses gores SointLozore -, que dons lo protique même du plein oir, encourogée por toui les monuels de peinture et odmis depuis les onnées 1 850 dons les Solons.

-

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On o

(école de Borbizon voulu regrouper dons une ou Gustove Courboii, qui s'inféresso fort

< école >> les nombreux poysogisles oyont communié en forêt de Fontoinebleou dons un même omour de lo noture, entre I830 et 1860. On o oinsi cherché ô foire d'un groupe d'ortistes trovoillont dons un même lieu un groupe d'ortistes oyont les mêmes convictions esthétiques ou les mêmes protiques techniques. En foif, comme nous l'ovons vu, Borbizon o occueilli des peinlres oux sensibilités fo* di{férentes : cômment ropprocher le roffiné Célesrin Nonreuil (18'l3-,l823) er I'ocodémique Jeon-Lârn Gérôme ovec les < sociolisies > el réolistes Jeon-Fronçois Millet et Honoré Doumier? Comment intégrer dons une même pensée esthétique des poysogistes et des sculpteurs, éomme Borye, ou des peintres d'histoires, voire des coricoturistes comme Doumier ? Comment ropprocher des hommes qui reietèrent le monde officiel du Solon. comme Théodore Rousseou, ovec des ortisies qui poctisèrent d'outont plus oisément ovec les iurys du Solon qu'ils en foisoient portie eux-mêmes, comme Corot? Comment ropprocher d'oilleurs Corot, possionné de l'étude de lo figure humoine, exposont choque onnée ou Solon el proiiquont ovec excès le genre du poysoge historique ovec cetie école de poysogistes purs, rejelont le suiet, même onecdotique, de leurs toiles ? Comment enfin intégr;r ô lécole de Borbizon des peintres q'u i ne tirent qu'y séiourner une ou deux fois, tels Jules Dupré et Chorles Fronçois Doubiqny, qui trovoillèrent surtout ou bord de I'O-isé,

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peu à cette region ? Comment enfin oublier l'évolution inexoroble de l'esthétioue et du morché de l'ort qui fit des rêvoltés moroinoux des onnées I 830 les oriistes ô'1o mode vendont leurs toiles ô prix d'or et devenonl eux-mêmes des inslitutionnels ?

En foit, on o ropproché dons un même couront esthétique, dons un louoble réflexe pédogogique' et une contestoble préoccupotion de clossificotion systémotique, des peintres qui ne se lrouvoient dons les bôis de Ch'oilly-en-Biare er de Borbizon que por une pure possion pour le poysoge, pour opprendre leur métier de poysogiste ou pour développer leur technique dons ce genre. On comprend mieux olors les rélicences de Corot, porfoitemenl résumé por Moreou-Nélofon .. < Le fait esî que, pendont la botoille qui mel oux prises Ies portisons de Io trodition el les novoleurs, Corot garde un pied dons les deux camps, ou plutôt demeure en dehors de l'un et de l'outre.l. . .l Lui ne poctise ovec lo révolution qu.'à son corps défendont ou, pour mieux dire, sons Ie sovoir > (Etienne Moreou-Néloton, Corol rocontê por luimême, Poris, 1924, volume l. o. 4l l. Cependont, il seroii foux d'ignôrer les points communs existonl enire cés peinlres, ô commencer por l'omour de lo nofure. lo conviction que le réolisme est une des clés de l'ori moderne de leur époque et. enfin, le désir de portoger leurs cànuictioni esthél tiques personnelles outour d'un même thème, le poysoge, el dons un même lieu, Borbizon.


COROT

A TUZANCY

l\/ I I aJ

oprès Alfred Robout et Etienne Moreou-Néloton, Corot ouroit effectué son premier voyoge à Luzoncy en I 856, répondont outour du'14 iuin è l'inùtotion d'un omi, norré Hébert, qui ouoit une propriété àons lo région. ll en ouroit profité pour royonner vers l'Essonne et pour s'orrêter à Chôteou-Thierry, s'enfonçont ensuite dons le Tordenois. Cette région ovoit dû dons tous les cos l'inspirer et lui procurer qr"lqu"tihormonts motifs, puisqu'il revenoit ô nouveou sur les bords de lo Morne en sep'l856, plus précisément à Nonteuil-les-Meoux, d'ot il eci'iiembre voit le l0 septembre è son omi Constont Dutilleux, ofin de l'inviter à posser quelques iours à Rouen, chez ses omis de touiours, les Sennegon,'où il d"ulit se rendre lui-rner" è portir du 28 lu même mois.

Homitié de Corol ovec [ouis-Jeon Remy D'outres lettres écrites ô Constoni Dutilleux ou ô Alfred Roboui mentionnèrent éoolement dons les onnées suivontes divers séiours è Luzoncy, qui seilbloient correspondre à des rencontres régulières

orgonisées toujours ou mois de iuin. Nous trouvons oinsi Corot 1862 et 1864. C'est en dons ce villoqe ou ses environs en 1858, ,l864 foit orôce à rine lettre odressée le I3 iuin oor Corot à Alfred uisites RobËut que nous obtenons l'explicotiàn de ces régulières ô Luzoncy ou ô Lo Ferté-sous-Jouorre, lorsque nous opprenons que Corot y résidoit en foit chez un omi connu duront so ieunesse, le peintre Louis Jeon-Morie Remv (1792-,l869), qui étoit tout comme lui un oncien élève de l'oteliei de Jeon-Viclor Bèrtin.

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P.

,

I 13. Corrières de Fontoinebleou, ovec un peintre ou trovoil. Vers 1845. Locolisotion octuelle inconnue

A gouche, dons lo froîcheur du sous-bois, on distinoue le peintre Remv . en troin de troniller avec entroin à létude des ,o:us-b"il J" i; f";ài de Fontoinebleou. Le superbe effet de lumtièi s";;6-r*h;;;;; le-iàiemenr picturol sovont des feuilloges et des troncs d,orbres fonl de celle æuvre une des plus réussies de son outeur.


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lo même monière que Corot, ovoit été opprenti dro_ I:Tt,,,1" ^,^_ ovont pter de se consocrer ou poysoge _ ce qui ovoit sûrèment roo_ proche. tes deux hommes -, ei, oprès. son séiour chez Bertin, il ovàit perrecrtonnê so technique picturole dons l,oielier d,un outre oeintre J u!9; Coisnei. ôord d, u nà r"t ià" t",rïti";, Jepuf ,. lorent rrmrtê, dont ir se contentoit d'oilleurs ovec modestie. Remv exposo cependonr régulièremenr. ou Solon r aà7îi ï eiÀZ'.' tormo même plus tord quelques élèves, dont ".trà Alexondre S;r.[a. d"lt le.présent ouvroge notre onenrion (voir p. I 271, oJxlîliîlgr? quers rt,ensergnoit ovec une bonhomie qui ploisoit è Cbrot lei rudimenrs de t'ort du poysoge.

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L'oncienneté,,lo.solidité et lo simplicité de l,omitié de Corot et

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plrenr otnst un lmportont voyqge en Bretogne et en Normondie en tozTt QU relour de Lorot en Fronce oprès son premier voyooe en Itolie. c'est éeoleme_nr *u. 39.y qu" Ë"ài?i5r.l.iiiait-iYlJ! ourre en forèt de l-ontoinebleou, comme en'témoiqne un Lerit robreou, pernt oulour de 1845, Corrières de Fontoinebleor, oràr-r, peintre ou rrovoil (R 501 ), qui monkoir n"Àv ià"Ëiiiànt oËin oi. sur une petrte erevotion, è. lo lisière des bois et dominont'les "n soul voges rochers de l-ontoinebleou.

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En roison de cette omitié, d,outres séjours de Corot à Luzoncv urenr po r. o i I leu rs ovoi r I o;.;; ;ïiïl-lrT Koooul, mors nous en ovons molheureusement perdu lo iioce. Corot

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et 'égoËment .Remy_pouvoient d'oilleurs se rencontrer à poris. puisque y résidoit ou l30, rue Vi"ilÈ-Jr_TË;;Ë, l"ry Lorol qur possoit tout rhiver ô trovoiller dons sei diue.s oteliers

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porisiens.

Dons rr so )q ijeunesse, Remy venott venoit choque onnée leur tesse, Kemy onnée séiourner. du . r./\rr printemps è l'àutomne, a""r'f. dons.lo i.f iË iolie propriéré de son beou-père, ,v,. rrrrrr M. Homoche, r r\.rrr rs/ quitrobitoit,iusremànr qui qur naotlotl hobitoit ,lUslement iustement LUzoncy. lur.,,.,.., Fn R,1ô i.i Èn-rl1940, En e;ô; IR trnotement ocheté pour lui-même et ",lly. so Tomille une motison ô qui éiJ i;i;imenl nommée le !::\rr,demeure.èhormonre Cher-Tem ps. Lo. mo i son des n"rl lrt aà.iiË ;,Ë; r;:r' cision ctston por le critique cnttque d'ort Frédéric Henriet., historien historie., de .lo l'ecolé l,a.^l- Jde

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Borbizon. oui fréquento ce lieu vers l860 et fut un témoin ému de des trovoux de Corot en ces lieux : << M' e! Mme t" "r"Jr.tl"ite ReLv oossoien t f éÉ à Luzoncy dans une pelile moison qui en étoil resfée'ou confortoble bourgeois de 1830 ; le type de lo moison du iàit iiÀotfi", so"vie' Assise sur un petit tertre ou-dessus t-;";;ri -J, iiàià"u, entourée sur trois côîéi d'orbres sêculoires, l;:-r]r;t JZ;;rJ;rtA; ré doÂoin", retirée, silencieuse, mois poin.t iso-lée, à dJu, oos de lo rue, des bois, de l'eglise, de Io rivière, elle .oftroit à tàiif Àil oitentif de l;omitiê,1ne douce retroite où il trouvoit to i"ii,-t" tràirhàur, le repos repos lout relotif bien entendu;.cor ;t [at âit-."ÀÂ"iwt, s"il n'ovàit choque iour, brossé quelque ébouche > (Frédéric Henriet, Le poysagiste oux chomps, Poris, 1876],.

C"ii

-

< Lo leçon

du chemin des vignes

rr

ATtiré professionnellement por cette région, où il trouvoit des oovsooes vàriés, Remv, qui étoit suriout célèbre ô Poris comme resdË tobl"ori, ioroissoit decide a s'v instoller duront lo moieure oortie de l'onnée, puisqu'il ochetoit en I 854 une Terre tit"bâ""n ioin du lieu-dit du'cheniin des vignes, où les ortisTes prireni l'hobitude de venir peindre' Corot trovoillo souvent ù cet l;"ti d'oilleurs lô'que Frédéric Henriet ossisto ô une de ses "nJroit séonces"ide peinture en plein oir. ll reçut è cette occosion une vériioËi" iàc"n'd" poytogé donnée por Corot,.qu'il devoit résumer aï"t ," i"rii"fiié*t""porfois op'pele < Lo leçon du Chemin des

i.;;Ër;

'Co^pogn"t d'un poysogiste de Viones >> (ce texte, exiroit des frËderic Henriet, o étê cité dons un texte ononyme, Lu-fncy el les ortisles, qui résume fort ioliment les principoux ospects des liens de Corot ovéc lo rêgion). Les souvenirs d'Henriei constituent en foit un des plus intéressonts témoiqnoqes concernont les conceptions esthétiques, simples, exoérimenÉes-et efficoces, de Corot è cette époque' << Je borbàuilleroi oussi librement que si vous n'éliez pos /d, sons m'inquié-

115


!


ter de procéder ovec méthode et par voie démonstrotive. Je vous donnerai peut-êlre de biens mouvois exemples, cor ie suis comme ce.rto.inp prédicoteurs qui ne font pos louioLrs ce qu;ils conseillent ; olnt donc, gore à vous I > ovoit prévenu Corot, devont l,insistonce de cet élève improvié ô. recevoir quelques conseils. < pordon, Moîlre >, demondoit timidement Frédéric'Henriei è Corot. < ie nâ yois po1 su.r votre étude les orbres qui sont là-bos, à droite?'>. E+ Lorot de répondre ovec une véhémence étonnonie, qui confirme lo lorte personno.lité que ses æuvres suggèrent : o làs orbres [. . . ] quond p tes to,s, on me les coupe!... Je les mels quond ie veux! >. Plus to.rd, lo u leçon >> devint plus sérieuse : << Je n,oi pos loujours di| celo et vous ouriez tort de vous outoriser de mon'exemole pour en user oussi covalièrement ovec dome nature. pendonî tJnte onnées, ie l'ai copiée ovec conscience.l ovec respect, ovec c,mour, ovec une noi'veté poussée souvent à Io gaucherie. Foiles ,o^^é cela, vous qui êles.ieu.nes. ,C'est porce.qu.e i'oi foil oinsi pendonl un quort de siècle qu'ouiourd'hui, i'ose dechiier mo lisière'et m,émon_ ciper.un.peu. [...] Je ne me gêne plus, c,esl vrai, pour éliminer tel ou lel obiet qui me poroît inulile; mois iomois, foites-v bien often_ tion, iomois ie ne supprime oucun détoi[ coroclerisliqul. Je !,occenfuerois plulô|.. C'est olfoire de discernemenf >>. Toute lo conceotion du poysoge de Corol se retrouve dons ses quelques ph.oses, preu_ ve de so recherche d'une synihèse complète de 'lo noture, poursui_ vje gvec tolenf et opiniôtretê duront touie so corrière. tt j?i[."tr.it d'oilleurs à Henriet lo vonité d'une recherche trop réoliste de des_ cription de lo noture : << On.ne, peut copier titteràt".èni t" i"tuÀ, 2'e{;ce pos? Je.ne puis peindà toutei les bronches, ni toutes les teuilles de cel orbre ? Je me borne à en donner I'aspecl oénérol en le modelont dans /o mosse. Je choisis r.tt", ài,ur-biiirË;;;"i ,;;venl le..mieux à étoblir son onolomie r>. En résumont toute so oensée, tellemeni morquée por lo doctrine clossique, Corài pour conclure que.le trovoil d'oprès noture, êffectué de"r.rtiJr"it monière trop scoloire et réoliste, produisoit en foit des << notes, iomois des æuvres >>. Pour Corot, l'æuvre d'ort devoit être lonquement mûrie. oréfé-

reniiellement en otelier, et elle devoit surtout iefléter

l"

r."gorJ pu-


sonnel du peintre sur lo noture, son propre sentiment de lo noture. Ainsi, ces séonces de trovoil ô Luzonry, qrôce ô lo poésie bonole des motifs qu'il soisissoit ovec son pinc'eoi, lui ovoient-elles permis de résumer de monière théorique son trovoil quotidien dons [o protique du poysoge.

Corot ô

luzoncy Dons tous les cos, è Luzoncy, Corot peignoit beoucoup - nous connoissons une quinzoine de poysoges exécutés dons cette région -, trouvont visiblement dons ses poysoges simples et sons occidents des motifs correspondont è so'sénsiEilité dL moment et à cette recherche de synthèse qu'il ovoit défendue devont Frédéric Henriet.

poysoges peints duront ces séjours ô Luzoncy, comme souvent les vues exécutées por Corot dons les villoges d'lle-de-Fronce, ont des motifs étrongement simples, montront àes chomps onimés por.quelques uochei un chemin tôversont lo compogne ou une Les

vochère roccompognont son troupeou vers le villoge. Ainsi, Luzoncy, le mur de Io propriêlé de M. Rémy (R 2088, locolisotion octuelle inconnue) est un exemple de voriotion tordive menée picturolement è oortir de lo simolicité ruslioue des chemins foresiiers oui longeoient le villoge, dons'le même esprit de ceux qu'il ovoit peirlrc à Ville d'Avroy. D'oilleurs, Corot trouvoit dons cette superbe élude, d'une porfoite sobriété technique et d'une évidente efficocité de composition, un sens de lo poésie et du codrooe, qu'il ovoit souveni utilisé pour peindre les obbrds de lo proprié-té de ses porents, le bng dàs étolgs de Ville d'Avroy.

De même, le rovissont tobleou Chemin de ferme. Luzoncy (Lisbonne, musée Colouste Goulbenkion), qui montre un chemin troversont les chomps où quelques poysonnei trovoillent ovec entroin, constitue un excellent résumé de l'univers picturol décrit por Corot dons ses vues de Luzoncy.

119


P.

J?l. ly:tly.Jç mur de lo propriêté Vers I

de M. Remy. 865- I 820. Locolisotiôn octuelle inconnue

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librté.dans l.execution des leuilloçs et du.cÊ|, oinsi que l'eftel de lumière sur le chemin, suggèrenl une exêcifron o opres noturq peut-être.reprise plus tord en otelier Une étronoe æÉsie. engendrêe por le vide de I'acrion er le controste de Io lumière et1e'fonbre, résume à elle seule tout l,ort de Corot




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D'outres ceuvres, d'une sensibilité équivolente, témoiqnent de son trovoil duront ces voyoges effectués dàns lo région deÏuzoncy, comme cette vue de Nonteuil-les-Meoux (Nonteui!/es- Meoux, R687), considérée por Alfred Robout comme une des premières études peintes por Corot vers 1850 dons cette région,'lors d'un séiour le rovàil effectué por Corot .orpogii" iu peintre "n Lo Ferfé-sous-Jouorre, Gospord Locroix. Les tobleoux représentont le pelit ponf (Morseille, musée des Beoux-Arts) et le chemin de Méry, près de Lo Ferlé-sous-Jouorre (R 1286, Prefectorol Museum of Shizuoko) sont deux outres illustrotions de ses recherches dons cette région. Destinées cette fois ô convoincre les ocheteurs ou les visiteurs du Solon, Corot les ovoit visiblement lonquement mûries et peintes en définiti"e dons lo tronquillité d'un obÏer. Le chemin de Mêry lul en effei exposé ou Solon de 1863 - ce même Solon où Edouord Monet ovoii voulu montrer son Déieuner- sur l'herbe, qvi sero finolement occroché ou célèbre Solon des Refusés. Nous pouvons trouver dons cette æuvre, d'un dépouillement, d'un réolisme et d'une sobriété étonnontes, l'opogée du tolent de poysogiste de Corot qui y résumoit toutes ses recherches concernont lo comoosition et lb câuleu. : solide construction des lignes du chemin, duJ u"rticoles des orbres et des trionoles suooérés Ëor. le, boror"ti oui bordent le chemin, subtile uorioti"on deIË*s, Je ro..ons,'de bltncs et de bleus.

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[e Borbizon de Seine-etMorne D

I26

Mois, tout comme à Borbizon, le temps po:sé à Luzoncy n'étoit pos consocré oux seules études studieuses en plein oir ou ou groves presse, provenont d'un discussions ortistiques. Une coupure 'Corotde (citée non identifié dons et les peinires de Luzoncy, iournol Luzoncy, 1990, texte de Guy AldiOre), ropporte lo goieté de cerioines soirées, prouvont que l'omiiié iouoit encore une fois un rôle prépondéront : << Mais oussi quelle ioie les soirs d'outomne quond


on se trouvoit ovec lous ses omis, dons lo bonne ouberge de Poul Heurlevin. Le feu flamboit doni lo houte cheminée, lo mormite chontoil en ielonf des bouillons dons lo cendre et tout ouîour, les peinfres Corot, Bouché, Vozeilles, Remy, le musicien Bizet, l'outeur de Cormen et de I'Arlésienne, Ie générol Zurlinden, Chomberloin, l'homme d'Etot onglois, d'oulres e-ncore, en une ioyeuse veillée dis:poroissoient dons Io fumée des pipes ou milieu de loquelle se croi'soient les plus spirifuels propos Ll'les plus divertissonts >.

.

Certoins peintres venoient d'oilleurs porfois en voisin, tout spéciolement pour porticiper à ces ioyeux moments, qui firent surnommé Luzoncy le << Borbizon de Seine-et-Morne >. Ainsi. Euoène Lovieille, un des élèves de Corot pormi les plus doués, qui résidoit fréquemment à Lo Ferté-Milon, ou Léon Lhermitte, qii hobitoit duront tout l'éié è Mont-Soint-P-ère, se joignoieni de temps en temps oux trovoux ou oux soirées enfumées qui s'improvisoient outour de Remy et de Corot.

Corot et Alexondre Après lo mort de Remy, Corot continuo è venir trovoiller dons cette région, séjournont porfois chez lo veuve de son omi, comme nous l'opprend une correspondonce échongée por Corot le 2l ooût 1872 ovec ses omis Grotiot de Coubron. A cette époque, il oimoit égolement retrouver un outre peintre, iustement un oncien élève de Remy, qui s'étoit lui oussi instollé ô Luzoncy, Louis Alexondre Bouché (1838-l9l I l. Lo biogrophie de cet intéressont ortiste nous est mieux connue ouiourd'hu'r grôce oux trovoux. de Messieurs Guy Aldière et Pierre Sotet, qui s'intéressèrent égolement oux outres peintres oyont trovoillé dons cette région et oÀt oinsi considéroblemenl enrichi notre connoissonce des peintres du lieu.

Bouché

Le tolent de Bouché, notif de Luzoncy, où il trovoillo duront toute so corrière ei où il mourro ou début de notre siècle, o été

r27


P.

129. Poyoge de Lo Ferb-Milon. Vers 1860. Kuroshiki, musée d'Art de Ohoro

pysoge peint en otelier poroît être constitué de fiois scênes juxtoposées : lo mosse orchitecturole, porticulièremenl monumentole, du chôtæu qui domine le villoge; les'trois poysonnes qvi travoillent dons le chomp dè l'ovont plan; le rideou d'orbreé qui occupe 'lo portie droite du nbleou. D'une gronde luminosité, cette we trés rælisie prouve lo moîhise olleinte por Corot dons lo descrîption réoliste d une we ponoromique, dont le suiet demeure poéliquement quolidien. Etonnomment composé, ce



décrit d'une monière fort sympothique por Frédéric Henriei : < Bouché, un jeune poysogisie qui o déjà [o meilleure moirié de ce qu'il fout pour être célèbre : le lolent. Le reste viendro quond le lublic préférero Io peinlure soine, fronche et robuste aux mièvreries el aux clinquanls de l'orl boulevordier >. ll est vroi que son destin forçoii quelque peu lo curiosité ei l'odmirotion. Aîné d'une fomille pouvre de tisserond, qui ovoit eu huit enfonts, Alexondre Bouché ovoit été plocé très ieune chez un porent limonodier. Vers 1853, il se découvroit une vocotion pour le dessin et lo peinture et trovoilloit olors comme ouvrier-meulier ô Lo Ferté-sous-Jouorre, ofin de finoncer ses études et so corrière. C'est è cette époque que Remy lui o donné ses premières leçons et, surtout, qu'il fui pré'senté à torot, qui le prit épisodiquement comme élève et semble s'être vroiment ottoché è lui. lnstollé quelques temps à Poris, Bouché effectuo olors, ô pied, ù lo monière des compognons, un tour de Fronce du poysoge, qu'il ochevoit por un séiour dons les Alpes et en ltolie. So corrière fut ensuite modeste - il dOt touiours dessiner oour subsister -, mois respectée et reconnue, l'Etcit lui ochetont por exemple plusieurs poysoges en 1870 {le Ru sous bois), en 1à75 ,l879 (Luzancy, les iordinels) et en (Le Homeou). ll exposo souvent ou Solon de 1864 è l910 et il y décrocho une médoille de 2" clos,l901. se en 1898, recevont égolement le prix Roso Bonheur en ll ovoit très tôt instollé son olelier ô Luzoncy, puis dons le villoge tout ,l860 jusque proche de Messy, où il occueillit Corot è'pt*ir de ei dons ses dernières onnées. Nous connoissons oinsi divers tobleoux peints por Corot en compognie de Bouché, comme le ioli Sentier ombreux (R 1408, locolisolion octuelle inconnue). Bouché, qui ovoit une profonde odmirotion pour Corot poysooiste oimoit éoolement ses éiudes de figures et, d'bprès nlfred Râboit, il ovoir effËtué une bonne copie de Lo Femme à lo mondoline (R l5Zl , tobleou connu et décrit por Robout seulement ô poriir de lo copie de Bouché).

Alexondre Bouché (voir

p.5/

eût surtout le grond honneur et

lo ioie profonde de pouvoir'peindre le portroit-de son moître Corot le représentont d'oilleurs ô son toui lR2122l pour le remercier, le montront ossis à son chevolet en lroin de irovoiller ovec entroin. Corot hésito d'oilleurs è envoyer le portroit de lui-même


Chemin

à

Méry-sur'Seine. I 863. Locolisolion octuelle inconnue

ll s,ooit d,une vorionte, très inspîrée, d'un lobleou exposé por Corot ou Sa.lon de l863 ouiouri'hii Àrs"rrê ou Jopon. Lo èomposîtîon est.très. précise, I'espoce étontdivîsé en trois porties, de l'æuvre ; Ie chemtn, eclotre par |es royons "toui' rêoondent l'une I'outre: le sous-bois, à gouche -d., *' *se 'h't"Ëi/ o'b'"t; le villoge, tronquîlle et silencieux' i"u"it àr." 1", bronrh"t "ri oui dorîn" l. chemîn. Structurée à portir de lignes solidement disposées, ,"ii ru" demeure molgré celo d'un noturel porfoît et d'une poésie étonnonle'

131


peint por Bouché oux Offices ô Florence, lorsque cette institution le contocto en 1874, ofin qu'il donne un de ses portroits oour le représenier dons lo célèbre golerie des ouiopbrtroits des plus gronds peinires. ll choisissoit en-définitive d'v êtrd représenté por un outoportroit peint vers 1835, le montront fièremeni'ovec lo polette è lo moin, fixont orgueilleusement le spectoteur. lnitioteur de ce que l'on o oppelé plus tord le < orouoe de Luzoncy >, Alexondre ilouché eut quelquds élèves, comm"e nrirédee Servin, Fronk Cinot de Voulongis et Jeon Julien Mossé. ll trovoillo égolemeni è Crécy-en-Brie, conitituont un lien ovec les peintres peignont dons cette région, qui fut égolemeni fréquentée ior Corof. Lo relotion peu connue de Corot ovec le villooe de huzoncv et ses peintres permet dons tous les cos de comprendË lo simplicité de ses convictions professionnelles et de trouvàr le désir de irovoiller loin des enieux et des polémiques de l'ort de son temps. de oeintres sons corrière officielle, qui.né foisoient que peindre por jloisir et pour subsister dons lo simplicité rustique de là compogne.


COROT

A COUTOMMIERS

l\ P I

eindre les bords de lo Morne ne constituoit cependont pos lo r".ulq motivotion de Corot pour voyoger et séiàurner dàns ce ioli déportement de Seine-et-Morne. Ainsi, quelques omis, qui n'étoient pos systémotiquement des peintres, l'invitoient porfois' è ,l868, venir séiourner dons lo région. En nous le trouvons oinsi chez un omi notoire, Monsieur Preschez, qui l'occueilloit ô Coulommiers,.ô vingt kilomètres ou sud de Luzàncy. Corot y fut reçut ovec simplicité et sympothie et il mit un point d'honneur à remercier ses hôtes en peignont, sous divers ongles leur iolie demeure. C'est à cette occosion qu'il exécutoit trois iolis poysoges : une vue des ,l3991 environs de Coulommiers (R et, surtoui deux iolies vues du Jordin de M. Preschez (R 13981 et de lo moison de ÀA. Preschez à Coulommiers (Dieterle, 1956 52]r. Jordin de Monsieur Preschez est une toile construite en houteur, formot tou[ours originol pour un poysoge, ô portir de lo verticole puissonte de lo moison que l'on devine è droite du tobleou. Le clocher d'une des éqlises de Coulommiers est visible dons lo oortie droite du tobleou, éàuilibré ou centre et dons lo porlie oou.h" oo. deux orbres, dont lo'silhouette éloncée structure toute Ë comptsition. Lo polette est très cloir et lo focture témoiqne d'une exécution totole en plein oir sons gronde reprise en otélier. to Moison de Monsieur Preschez révèle un codroge plus clossique, eniièrement orgonisé outour de lo foçode blo-nclie et rougà de lo moison concurrencée por un petit chemin, qui file entre lés orbres dons lo portie droite du tobleou. llceuvre poroît éqolement ovoir été exécuiée, de foçon très libre, lors de quelqu", téonce, d'oprès noture. Sons doute, Corot est-il retourné por lo suite dons cette fomille, mois nous ignorons cependont quelles furent exoctement les liens d'omitié entretenus ovec ce noloire, qui ne fut ni le notoire de ses porents, ni le sien, puisque nous ne poisédons oucun octe civil de lo fomille Corot mentionnont son nom. Alfred Robout offirme ou'il s'ogit de l'un des omis de Corot et précise que cet homme étoit, lors du séiour de Corot en 1868, un << oncien > notoire. Le



P.

137. Coulommiers, le Jordin de Monsieur Preschez. 1868. Morché de l'Art en 1995

deyx wes peinbs por Corot outour de Io propriété de son omi preschez, à Coulommiers, révèlent un Corot heureux et dêténdu, trovoillont rooidemenî. ' sons doute sur le motif, et cherchont à exécuter pour son ami deix toiles sêduisontes et d'une hoîcheur de couleurs pàrfaitement equilibree. Les



COROT

A COUBRON

es dernières onnées de Corot furent profondément morouées por les séiours possés à Coubron. villoqe situé orès de Monfermeif or: il [init d'oilleurs por instoller"un otelier, ofin de trouver une relotive tronquillité. Lo période fut écloirée oor une de ces omitiés lotoles et fidèles, comme Corot sut en trouver duront toute so vie. Cette omitié, vécue ovec le docteur Grotiot et so femme, qui hobitoient le villoge de Coubron et invitoient Corot fréquemment, ou point qu'il finit por ovoir chez eux ses hobitudes, permit ô nolre peintre de trouver véritoblement dons ce ménooe offectueux une seconde fomille. Roppelons que c'est chez Modorie et Monsieur.Grotiot que Corot se réfugioit en 1874, ofin de cocher lo tristesse de lo mort de so sæur oînéle. Le propos de notre livre ne souroit nous permettre de troiter longuement de lo présence régulière, duroni ses dix dernières onnées, de Corot è Coubron - ce suiet mériteroii d'oilleurs des recherches plus opprofondies et peut-êt're un ouvroge entier -, mois nous souhoitions roppeler que ce petit villoge le ropprochoit de ses omis de Luzoncy et ne le mettoit qu'è quelques heures de morche de Crécy-en-Brie. Les nombreuses lettres écriies depuis Coubron nous renseignent sur le ryihme de son trovoil duront ses séiours chez les Grotiot, qui visiblemenl sont très ottentifs - sûrement en roison de lo profession de Monsieur Grotioi - ô lo sonté du peintre.

Ainsi, en 1867, nous trouvons Corot ô Coubron du 30 iuin ou 20 iuillet, d'où il écrivoit ô son élève Ernest Dumox qu'il < tiavaille un peu dehors : seulement quond le lemps le permet,'ce qui est rore jusqu'à présenl >, précisont ensuite : < Je trovoille dons l'intérieur. Le. lemps n'o pos élé fovoroble pour leurs douleurs > (lettre citée por Alfred'Robout et Etienne Moréou-Néloton, n" 173). Nous soubns qu'il séiournoit è Coubron en 1868 - il écrivoit le 2 juin une petite ,l869, lettre ô Norcisse Dioz de lo Peno -, en en ldzl , en l'872, duront les mois de septembre - néqociont duront ce séiour. oui eut lieu visiblement en septembr", oi". de ses morchonds'otiitrés,


P. 141

. Le Posseur, souvenir de l,étong Moutier oux environs de MonÉermeil. 1823. poris, musée du Louvre

Depuis Coubron, où il o o.ménogé en lB73 un otelier Corot se oromène souvent dons les petits villages âe l.,frt d. porn. iippoi. voyog,es de nombreux supts pour de grondes toiles, ropîdement bàssées dons te colme.de son,oElier, qu,il destine ensuile ou Sci/on. l_e posseur esf un des derniers lobleoux de Corot, peint à l,ôoe de 77 ans. On oeut v

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j; {;;;;;;

opprécier lo lucidité esthétique,et lo'ropidité dràrnr. ai iâ qu conserve intocl; molgré ,les succès commercioux de so "i.it"*tiri., corrière, so possion pour lo noture et I'ort du poysoge.



Beugniet (lettre novembre.

du I I septembre 1872,

Fonds Doucet)

-

et de

C'est le l5 ovril 1873, è 77 ons, qu,il inououroii son nouvel otelier.à Coubron, instollée dons une petite moisoi bôtie ô càÉ d; celle des Grotiot, otelier qui molgré quelques modificotions existe iouiours. Corot y trovoilloit sons-effort, hêureux de trouver à cel endroit, en même temps que l'omitié, un lieu où les morchonds et les omoteurs ne.le poursuivoient pos. Le récit de so relotion ovec Coubron duront lo dernière onnée d-e so vie est d,oilleurs fort significotif de lo sérénité humoine et professionnell" eniin ocquise. "

ll s'y trouvoit pour le I ", ionvier 1874, êcrivont è Robout depuis ce villoge, y retournoit du 2 ou 8 février; puis du 4 mors ou début du mois d'ovril. ll y étoit è nouveou le l* iuin, d,où il écrivoit ô .Brome et y séiournoit encore le l5 iuin. Le 25 septembre. une iolie lettre overtissoit Modome Grotiot qu,il olloit orriver le 2g qvec son élève Achille Oudinot. Se sentont décliner, il se reposoit toul de même quelques iours è Ville d'Avroy, mois oirivoit le I a octobrJ Coubron, venont y chercher l'oubli ti lo suite de lo mort de so sæur. ll y re.stoit sons discontinuer iusqu'ou 25 novembre, preuve de l'oftochemenl qu'il ovoit olors pour Coubron, ses hôtes ei les motifs noturels qu'il y trouvoit.

.

30 décembre 1874, Corot écrivoit à Modome Grotiot oour onnoncer qu'il reculoit son séiour ou I I ionvier, r.oiron J"-r"n étot de totigue. Le 26 ionvier 1875,'l écrivoit ô nouveou oour don_ ner des nouvelles de so molodie, décrite d,une monière 'olrtôt ironique et inconsciente : < Lo consuhotion o eu lieu. tl o été àecidé por I'aréopoge que lo cure seroil de loit de voche seul. Deux lilres'oo, iour. Ainsi, voilà mes offoires de février orrêfées > (lettre de Corât ô Modome Grotiot, B.ibliothèque Notionole de Fronce, cobinet des Estompes). Mois, du 9 ou 25-ionvier, il venoit toui de même ô Loubron pour se reposer, prolitont d'un répit de so molodie. ll v peignroit. peu, mois.trouvoit ouprès de ses âmis Grotiot quelqr"', reconrons o ses souttronces phystques. Le

9yqlg*,: semoines plus tord,.le 22 [évrier, il mouroir è poris, loin de Ville d'Avroy, de l'ltolie et de Coubron.


Roooelons oue ce dernier séiour de Corot è Coubron devoit olir"ntdi d" nortr"r" fontosmes,'quelques hisioriens du début de ce siècle oyont cru trouver des æu,rres inconnues de Corot provenont de ce'dernier otelier - de l'ormoire secrète de Corot - et un collectionneur, le brove docteur Jousseoume, oyont d'oilleurs ocquis olusieurs milliers d'æuvres et d'ouioqrophes censées provenir de cet oteli". d" Coubron ! C'est en foitlo proximité de cei otelier de Coubron ovec le villoge de Crécry-en-Brie qui explique que Corot se soit rendu ô cette époque dons lô vollée du Morin, è Crécy-en-Brie, octuel Crêcy-lo-Chàpelle.


COROT

A CR,ECY.EN.BRIE

I CRÉCY-LA-C HAPELLEI, VItt|ERS.SUR-MORIN, LA QUEUE.EN-BRIE ET NANGIS.SAINT.JEAN

(AUJOU RD'H

U

lfred Robout et Etienne Moreou-Néloton n'ont mentionné qu'un seul séiour de Corot dons cette région, ô Lo Queueen-Brie, chez le peintre Eugène Decon, du 23 ou 30.ooÛt slgnole les deia signolé clont nous ovons oelo Piàrre botet, Sotet, éont Mônsieur Pterre l8l4. Mois Monsieur 1824.

trovoux, o eu lo gentillesse de nous overtir Écemment -du foit qu-e ce séiour ovoit plus-vroisembloblemeni dû se dérouler ô Crécy-en-Brie, Côrot oyont sons doute été occueilli à cette occosion por Froncisque Choteloin.

Corot et un peintre

omobur

ll est d'oilleurs vroisembloble que Corot oit pu séiourner ouporovont dons cette région, peut-être entroîné por Remy ou Bouché. ll .onfitt" Pierre Sotet, que Corot descendit est certoin, effectivemenT ô Crécy-en-Brie, ouiourd'hui Crécy-lo-Chopelle, chez Froncisoue Choteloin ('l819-1887). Ce peintre omoteur s'étoit instollé en'1860 ô Crécy ou 32, rve DomtGilles et Corot devoit fréouemment séiourner dons so iolie moison' Nous ne connoissons oos les circonstonces exoctes de lo noissonce de leur omitié, mois borot opprécioit suffisomment Choteloin, qui ne foisoit que peindre d". oouiooes réqionoux sons chercher ô vendre ou exposer ses *ru'r"r. po"r, l" Ëprésenter dons lo iolie étude Crécy-en-Brie, clocher du Jittoge lR)193 et 2193 bis),'étude foite le 25 ooût 187 4.

nomme Froncisoue Choteloin

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745


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Dons le bel ouvroge Crécy-en-Brie et Ia vollée du Morin (Poris, 1955), préfocé por le peintre Dunoyer de Ségonzoc, nous trouvons quelques précisions concernont l'orrivée de Corot à Crécy-en-Brie : << C'est à ce dernier IFroncisque Choteloin] que revienl l'honneur d'ovoir ottiré Corol à Crécv. Corol oimoit lo Brie el ooorécioil Io por le tuLhement de Iumière cendrée des ciels briords, puisque 'où I'omilié égolemenl, il venoil à Coubron, il s'êtoil foit conslruire en 1873 un olelier. C'est celte même onnêe ou'il vint à Crécv chez Choleloin, qu'il ovoil connu à Poris ou cercle Volney. ll n'ovail pos opporté son mofériel, mois lo lumière éloit bonne, les saules bleuissoienl dons lo brume, l'inspirolion étoil là... Vite nos peintres ils étoient trois - de s'instollér. On prête à Corot chevo'lel, polette donl il follut élorgir le possoge pour le pouce qu'il ovoit gros ef courf pinceoux, elc., et Corol peint Io souloie; Chotelain peint Corol peignonf. Quonl ou lroisième de nos ortisles Decom [sic, en foit. il s'ooit évidemment Deconl i/ appréciail lont le moîlre ou'il fit un'o [our-, Corol el le loisso a to, hôrc, ou moment du dépârt, en échonge de I'originol. Corot prolongeo son séiour dons lo petite moison ou coin du ponl Dam'Gilles (une ploge, inougurée en 1932 por I'écrivoin Léo Lorguier, commémore ce souvenil) installé dons 'une chambre d, ,et-Je-choussée oû choque soir il éialoit ses forles pour les lerminer >>.

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-

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[e orouoe

de Vittie-rs-srlrMorin D '

^ Comme le suggère porfoitement cet omusont texte, il est vroisembloble que si ëËrot descendit bien chez Choteloin iorc de son séjour de 1874 ei peut-être lors d'outres séiours, dont nous ourions perdu lo troce -, il s'ottocho ô portoger le motif ovec quelques peintres présenis dons cette région, qui devoit bientôt engendrer ce que l'on o oppelé depuis lors < le groupe de Villierssur-Morin >.

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148


Ainsi, Corot o-t-il sûrement dû trovoiller et prodiguer des conseils è Amédée Elie Servin (1829-1884), qui ésidoiiolors à Villiers-sur-Morin. Cet oncien élève de Drolling, possé por l'école des Beoux-Arts, étoit un peintre de poysoges, de genre et d'onimoux, mois égolement un lithogrophe. ll exposo ou Solon è portir de tgS0, recËvont une médoilÏe d" ,".ond" closse en 187). Por ,Alexondre Bouché, qui fut son. professeur, Servin o pu rencontrer Corot et peindre ouei eu" en plein oir, duront cette époque. Comme le suggère Alfred Robout, Corot devoil égolement rencontrer dons cette iégion un outre de ses omis peiÀtres, Eugène Decon ('l 829'189411, qui fréquentoit lui oussi ce ., qroupe de Villiers-sur-Morin >>. Peintre ei sculpteur, Decon se floltoit d'être élève de Corot et du grond peintre d'histoire Léon Cogniet. ll trovoilloit dons toute ceilà régiolr du Morin, olternont ces iéjours ovec de fréquentes .orpogn"rT" poysoges én Normondie.

Corot, dons les derniers moments de so vie, semble être ému por lo possion noiVe de ces quelques hommes, qu'il ovoit peuFêire connu dès leurs débuts dons lo peinture, et loin de les regorder ovec le dédoin de l'homme qui o réLssi et qui est devenu un-moître respecté et odmiré, il oimoit visiblement les retrouver et trovoiller simplement à leurs côtés. Peut-être d'oilleurs esFce lui qui ovoit encourogé Servin et Decon à se rendre ensemble ô Borbizon, en 1855, pour y perfectionner leur protique du poysoge ? Sons doute, veillot-il tout ou long de ces onnées sur leur ieune corrière.

Un des rores témoignoges concernont ces rencontres de Crécy-en-Brie et Villiers-sur-Môrin nous est venu tordivement - et comme touiours, lorsqu'il s'ogit de leur iournol fort incomplèiement - por le témoignoge d'un des frères Goncourt, Edmond qui rencontro Eugène Decon le 7 moi 1892, chez Pierre Govorni, qui hobitoit olors lo même moison que lui. Decon, fort ôgé et que Goncourt décrivoit comme quelque peu << gôieux >, ropportoit pouriont de monière fo* fidèle certoines des théories de Corot, comme celle qui consistoit ô opprendre è << s'osseoir ou bon eidroit, étoblir ;es grondes lignes,. chercher ses couleurs >. Effectivement, pour Corot, tlouver le bon motif et choisir le bon codroge, c'est-ô:dire sovoir


poser son chevolet ou bon endroit, étqit une véritoble obsession deouis les débuts de so corrière. ll odmiroit déiô en 1825 son omi Edbuord Bertin, qu'il considéroit comme un des'poysogistes les plus doués dons ce choix de l,endroit << où s,osseoir n, qui conditionne ensuite le tobleou ô exécuter.


coNcrusroN < S'osseoir ou bon endroit, établir ses grondes lignes et cherclrer ses couleurs >. Telle sembie donc être'1o préocc-uootion oremière de Jeon-Boptiste Comille Corot duront ses séiours doni les vollées de lo Morne et du Morin, olors que dons ses onnées de vieillesse, oprès 1860, il étoit devenu un pêin[e respecté ou Solon et recherché por les mor-chonds, qui ovoii tout épuisb des possibilités techniques de so profession. Le mystère pour l'historien d'ori est tout de même de voir ce peinire célèbre, qui ovoit réussi ù imposer son style lyrique ou Solon - trouvont un équilibre étonnont entre d'une port, les théories clossiques de l'ort, qui lui firent touiours exposer'des poysooes mythologiques ou religieux, r".orpoiét de monière intàllectuJle eri ote-

lier, et d'outre port, son ploisir de peindre de monière directe, simple et réoliste lo noture -, trovoill'er duront ses séiours dons lo vollée de lo Morne oux côtés de poysogistes mineurs, voire secondoires, qui de foit ne lui opportoiànf riei professionnéllement. Etoit-ce un suprême orgueil de créoteur? Le besoin d'être odmiré ? Lo nécessité d'enseiqner ? Lo simplicité de l'orliste oui ne s'emborrosse pos des curricul-um vitoe de ses compognont dL ttovoil ? Comment en effet ne pos se roppeler que uingt ànnées oupo-

'en fréquentoit ô Borbizon, Normondie ou doni le Douphiné les poysogistes les plus importonts de son époque? Commeni ne pos oublier qu'il enseigno le poysoge ô Comille rovont,

il

Pissorro et Berthe Morisot ? Comment ne pos oublier oue so corrière ovoit débuté ou début de ce siècle, oux côtés des moît.es du poy-

soge néo-clossique ? Comment ne pos oublier ses Solons'dôs onnées 1830, duront lesquels il ovoit régénéré, oux côtés de quelques outres, le genre du poysoge

?

Et pourtoni, loin de l'ltolie et de ses beoutés ontiques, loin des

rochers puissonts de Fontoinebleou ou des tempêtes de lo Normondie, loin des nymphes et des lieux de lo mytholôgie, c'esr è Coubron et ô Ville d'Avroy que Corot choisissoit de se relirer à portir de


l8Z0

et c'est oux côtés de Remy, Bouché, Servin, Choteloin, dons lo région de Crécy-en-Brie et de Luzoncy qu'il ochevoit de protiquer

son ort, olternont ses séonces de trovoil ovec quelques heures possées ouprès de ses élèves, comme s'il souhoitoit touiours se toncentrer iur les deux ou trois notions essentielles de son métiet les boses sur lesquelles on s'ochorne lorsque l'on esl élève. Lo promiscuité o,rec cei peintres simples, ou tolent modeste, qui découvroient ovec noiVeté lo noture, fovorisoit évidemment dovontoge so concentrotion sur les ouestions essentielles oue le contoct oveè des ortistes célèbres ou en quête de roisonnemeits compliqués. Et sons oucun doute, Corot se roppeloit-il que c'étoit en foit l'lle-de-Fronce qui ovoit entretenu, duront toute so corrière, so possion pour lo noture, offront quotidiennement, près de chez lui et de son olelier oorisien. des motifs simoles et réolistes. C'est ou contoct d" ces bovsooes fronciliens. eclàires oor une lumière diophone, diffuse !t âitJret", qu'il ovoit tronsfoimé progressivement ion ceuvre, possont des toiles colorées, lumineuses ei controstées d'ltolie duront so ieunesse, oux études sons concession et brutoles exécutées en forêi de Fonioinebleou vers 1840, pour oboutir oux effets monochromotiques, flous et brumeux des foysoges lyriques peinis oprès 1860. Toute l'histoire de lo relotion de Corot ovec l'lle-de-Fronce fui en foit celle de lo quête d'un équilibre entre son ottironce terrienne pour le réolisme de'lo noture et son coroctère imoginotif, qui lui foiloit oimer lo description poétique et idéole du monde.

Cette recherche esthétique fit de lui une des personnolités les plus morquontes de son époque dons le genre du poysoge, iustement oorce ou'il ovoit exoloité touTes les oossibilités de cette disciplin" !t qu'il'étoit po.u",i, à poser les ttis questions essentielles, qui olloit'boul"u"ri"r. profonJément l'histoire'du poysoge ou XIX! siècle. Le poysoge peut-il être un genre à port entière, exécuté pour lui-même, sons récit ou référence extrinsèque ? Le trovoil en plein oir est-il compotible ovec une réflexion menée por le poysogiste en otelier? Une étude iechnique de lo noture, représentée de foçon réoliste et sons eniolivement, peut-elle devenir une ceuvre d'ort ?


Corot ovoil trouvé so réponse personnelle ô cette question : réconcilier lideol et le réolisme et peindre ovec lyrisme et imoginotion des sites existonts réellemenT, è commencer por ceux de son environnement le plus proche.


ANNEXE listre des oeuvres peintes

oor Jeon-Bootiste'Cohrille Corot donl b déportement de Seine-eFMorne Cette liste o élé constituée ô portir des cotologues de l'ceuvre de Corol, donl nous roppelons ici les différentes publicotions. fédilion du colologue roisonné remonie à 1905 et o élé rédigee por Etienne Moreou-Néloton, ù porlir des nombreuses noles rédigées por Alfred Roboul duront les dernières onnées de lo corrière de Corot et les trente onnées qui suivirent so morl : - Alfred Robout et Etienne Moreou-Néloion, L'æuvre de Corot por Alfted Robaut. Cotalogue roisonné et îllushé précédé de l'Hîstoire de Corot et de ses æuvres por ft'Ënne Moreou-Nélolon ornée de dessins originoux et de croquis du moîtie, cinq volumes, Poris, I 905 (reedition, Poris, I 965). Le trovoil remorquoble effectué ensuite por lo fomille Dielerle o permis de publier plusieurs suppléments ô ce cotologue roisonné :

(Jeon) et André Schoeller, Corot, deuxième supplêment à l'æuvre de Corot por Alfred Roboul et Etienne Moreou-Néloton, Poris, 1956.

- Dieterle

à l'æuvre - Dielerle (Jeon) et André Schoeller, Corot, premier supplément ,l de Corot por Alfred Robout et Etienne Moreou-Néloton Poris, 948. - Dieterle (Jeon), Corof, troisième supplément à l'æuvre de Corot por Alfred Robout et Etienne Moreou-Néloton, Poris, 1974. -Dielerle et Pocciti, Corol, quotrième supplêment à l'æuvre de Corol por Alfred Robout et Et'renne Moreau-Né/ofrcn, Poris, 1992. Lo présente liste est bien évidemmenl dépourvue de commentoire, les ceuures les plus inléressontes, générolement locolisees, étont commenlées dons le texte lui-même du présenl ouvroge. Le litre de l'ceuvre esl suivie du numéro du lome et du numéro de l'ceuvre utilisés dons le cololoque roisonné d'Alfred Robout et d'Etienne, ou des numéros des suoolémenls Dlelerle. qui sont olors mentionnés précisément. Dons cho-

cune des uill"r o, des uilloie! cités, les noms des æuvres sont présentés de monière olphobétique. Lo molorité de ces æuures demeure ouiourd'hui difficiles à locoliser, beoucoup de lobleoux peints por Corol dons cetle région élonl encore conservés doni des collections privées et ne sont donc occessibles que lors des oueloues ventes où elles ourent opooroître. Ainsi, nous ovons choisi de citer les sLulel références ù des ventes en'portonl lo menlion < morché de l'orl >> et lo dole de lo dernière vente où elles porticipèrent.


Coulommiers Jordin de M. Preschez. lll, 1938. ,l995. Morché de l'ort, La moison de M- Preschez à Coulommiers. Dieterle 1956 52. Une rue à Coulommiers.lll, I 399. Le

Crécy-en-Brie 93.

Clocher du villoge. lll, 21

Clocher dv villoge.

lll,2l93

bis.

de soules, ovec des voches. lll, 1987. Morché de I'ort, 1979. Route dons la compogne. lll, 1994. Morché de l'ort, I 990. Une sauloie ovec deux poysonnes. lll, Prê bordé

r

Au ploteou brûlé. ll, 893. Aux gorges d'Apremont. ll, 269. Aux gorges d'Apremont. ll, 27O. Morché de I'orr, 1969. Aux gorges d'Apremont. ll, 272. Aux gorges d'Apremont. ll, 481 . Pou, musée des Beoux-Arts. Bouleou tordu pormi les rochers. lll, 2173. Boules rocheuses. X, 217. Bouquet de chênes . ll , 267 . Bouquet d'orbres. Dieterle. 1974, 12.

Bûcherons ou pied d'un gros chêne.

|t,2170.

Bûcherons près Fronchord.

ll, 488.

Corrière de grês près du Colvoire.

993.

lll,

2167.

[o Ferlé-sous-Jouorre Soleil levont ou bord de

la Morne. ll,

827 Souvenirs des environs de Lo Fertésous-Jouorre. lll, 1 7 52. Souvenirs des environs de Lo Fertésous-louarre. lll, 1 827. Souvenirs des environs de La Fertésous'Jouorre. lll, 2401 . Morseille, musée des Beoux-Arls.

Fontoinebleou Au Bos-Brêou. ll, 20. A Fontoinebleau. Dieterle, 1 97 4, 9. Au Bas-Bréou. ll, 22. Au Bos-Bréou. ll, 277. Au Bos-Bréou. ll, 278. New York, The Metropoliton Museum of Art. Au leon de Poris. ll, 21, Morchê de .l989.

l'orl,

Chênes. Dieterle, 1948, 5.

Chénes

ef

sables ou so/eil. Dieterle,

1948, 14. Chênes dons les rochers sur le versant

d'un coteou. ll, 273. Chênes et bouleoux. lll, 1317 . Chênes eI genévriers. ll, 265.

Cloirîère ou chien noir.

lll,

1323.

Boulogne-sur-Mer, musée-chôteou. Cour de ferme.ll, 29. Mentionné pour lo dernière fois ou musée des Beoux-orts d'Alger. Cour de ferme. ll, 21 5.

Cour d'une boulongerie près de Fontoinebleou, lll, 1402. Poris, musée d'Orsoy.

Dons les corrières. ll, 501 . Dons les corrières. ll, 890. Lo Hoye, Museum Mesdog. Détoils de troncs d'orbres. ll, 5. New York, Solonder O'Reilly.


Echappée lumîneuse en forêt. ll, 274.

En forêt. ll, 3]. Bristol Museum ond Art En forêt. ll, 896. Morché de

Gollery.

I

9g9.

En forêt.

l,ort,

ll, 897.

Dieterle, 1974,3. Etude d'orbres et de rochers. 11,216. Boston, Museum of Fine Arls. Etude de hêtres.ll, 2ô4. Le Gué. ll, 257 . Salon de I 833. Grês dons la Londe. ll, 492. Gros chêne abottu. ll, 268. Groupe d'orbres sur /e flonc d'un coteou pîerreux. ll, 496. Houts rochers en forê\. ll, 495. Hêtre ou soleî|. 11,894. Morché de l'ort, 1986. lntérieur de cour ovec un puits. ll, 24. Lo chombre verfe. lll, 13]8. Lo Gorge ou loup.ll, 485. Lo Gorge ou loup. ll, 486. 'l Lo vollée de lo sol/e. lll, 31 9. Morché Etude de chênes.

del'on,1979. Le choos. lll, 1 3l 4. Morché de l'ort. 1993.

Lo choumière et les bûcherons. ll, 261

.

ll, 489. Le chôleau. ll, 89] . Morché de l'o*, Lachôteou.

1996. Le nid de loigle.ll, 1235. Le Rogeur. ll, 266. Morché de l'ort. 1995. les chénes du Mont Ussy. lll, 2172. les clrênes du pové de Choîlly. ll, 276. Bremen Kinsholle.

Lisière de forêt ovec

un petît mur. ll,

275.

lll,

de poysons. 1316. Glosgow Ad Gollery ond Museum Burell Museum.

Moisons

Mare

à

Fronchort.

Le poveur

lll, 1324.

de Choîlly, Dieterle, 1974,

10. Memphis Dixon Gollery. Povê de Chailly. 11,8.

d'eou. l'ort,1987.

Pièce

lll, .l315.

Morché de

Ploteoux boisés, Fontoînebleou, avant

/'oroge. R 355. Morché de l'ort en 1994. Pins et bouleoux dons /es rochers. ll, 483. Près Fronchart. ll, 487. Près Fronchort. ll, 493. Près Franchort. ll, 892. Près de lo Choise ô Marie. ll, 263. ,l990. Morché de l'ort, Près de lo C/roise d Morie. ll, 271 . Gond, musêe des Beoux-Arls. Près de la more oux fees. ll, 490. Près de lo more oux pigeons. ll, 491 . ,l965. Morché de l'ort, ,l313. Rochers sous lo feuille. lll, Woshington, The Notionol Gollery of Arl. Rochers et horizons de lo forêt. ll, 25. Rochers borsés. Dieterle, 1948, 10. Route de Chailly. Dieterle, 1974, 1 . Route du Bos-Breou.ll, 262. Sommet de corrière boisée.lll, I 320. Souvenir de Fontoi nebleou. lll, 2339. Le Mont Ussy. lll, 2385. Souvenir de Chorlemogne. lll, I 983.


Terroins sobleux en forêt ll, 30. Un ortiste possant dons un choos de rochers. ll, 2l 4. Neufchôtel, musée d'Art et d'Histoire.

Un corrier de

Fontoinebleou. lll, 2342. Marchë del'ort, 1992. Un poveur sur lo route de Choilly. ll, 348. Un vacher sous bois. ll, 482. Une Chotoigneraie. ll, 296. Combridge, The Fitzwilliom Museum. Une cour de ferne.lll, 1312. Une roué en forêt. ll, 281 . Ustensiles de ménoqe dons une cour. ll, I 6. Oxford, AsËmoleon Museum. Vollee de lo-solle, orcode de verdure et vochère. lll, 1322. Morché de l'ort, 1993. Vollonnements boises. lll, I 32 t . Vers Choilly.ll, 484. Vue prise dons la forêl de Fontoinebleou. ll, 255. Solon de I 831 . Woshington, The Notionol Gollery. Vue prise à Fontoinebleou. ll, 502. Solon de 1846. Boston, Museum of Fine Arts. Jeune g.orçon coiffé d'un chopeou haut de forme, à Fontoinebleau. ll, 56.

Lo Vallee.lll,2086. Le chemin des bors. il, 2087. Le chemin des vieux. lll, 2065.

Le mur de lo propriétê Remy. lll, ,l988. 2088. Morché de l'ort, Petites moisons ou bord de l'eou. lll, 2085. Près de Lo Fertê-sous-Jouorre. lY, p. 184. Poysonne et sa chèvre dons un chemin creux. Dieterle, 1974, 32. Senlier sur Ie coteou.

lll, 1404.

Sentier ombreux ovec une chevrière.

ilt, 1408. Villoge en p/oine. ll, 850. Le chemin de ferme. Luzancy. Lisbonne, musée Colouste Gulbenkiân.

Mery-sur-Morne Mery, près de Lo Fertésous-Jouorre. lll , 1286. Shizuoko,

Le Chemin de

Prefectorol Museum.

Le chemin de Mêrv-sur-Seine. Locolisotion ocfuelle inconnue.

Moret de pont. ll, 28. de Moret, Conol ovec une êglîse à I'horizon. ll, 657 .

Arches

Environs

Grez-sur-Loing lll, 1451 . Pont et église. ll, 895. Monchester, Pêcheurs en borque.

The Currier Gollery of Art.

Souvenîr de Grez-sur-Loing. lll,

1

448.

Luzoncy Arcodes de verdure sur un sentier.

2084.

Nonteuil-les-Meoux Deux fillenes sous les orbres. ll, 687. ,l980. Morché de l'ort,

Provins

lll,

Vue d'ensemble de lo ville de Provins.

|,494.


TABTE DES MATIERES - lnhoduction

7

- Corol el l'lle-de-Fronce

23

Lo corrière de Corot

29

.................... Le poysoge néo-clossique.

-Corot en forêt de Fontoinebleou Dons les environs de

33

40

Fontoinebleou.................

Fontoinebleou. Retour ô Fontoinebleou oprès Rome... A Choilly-en-Bière................ A Borbizon.... A Fontoinebleou................. Le Solon Les choix esïhétiques en forêt......... Premier séiour en forêt de

..

48 53

57 61

74

8l 98

102

Peindre en plein oir ................

'108

fécole de Borbizon

110

-Corot ô Luzoncy llouis-Jeon

Remy)

lll

Alexondre Bouchê.

127

-Corot ô Coulommiers

133

-Corot à Coubron

139

-Corot ô Crécy-en-Brie Le

groupe de Villiers-sur-Morin

148

- Conclusion

l5l

-Annexes

'155


,ilillffitltililillllllil

Prix

:

150 F


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