Sixième Dimension août 2009

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VILLAGES

Numéro 29 • Août 2009 • page 11

Bénédiction à St-Hilaire RANDOGNE • Le dimanche 9 août à 11 h 30, lors de la fête patronale de Randogne (voir page 10), la Commune mettra officiellement à la disposition de la collectivité la chapelle de St-Hilaire, au centre du village. Après l’office du dimanche matin, la chapelle sera bénie. Rappelons que cette chapelle fut «miraculée», comme l’écrivait dans son édition du 2 février 1898 la Gazette du Valais: «Seule la chapelle située au centre du village et constamment entourée de flammes a été à peu près épargnée». Cette chapelle ne fut véritablement réparée qu’en 1928, puis restaurée en 1980 avant que de nouveaux travaux soient réalisés récemment. DEM

La chapelle rénovée sera bénie le 9 août.

Pour célébrer les 30 ans de la mort de l’écrivaine valaisanne qui ne cesse de l’inspirer, la femme de théâtre Monique Décosterd plante son chapiteau à Corin. Rencontre.

Coup de foudre pour Corinna Bille THÉÂTRE • On ne peut pas parler de son spectacle sans parler d’elle. Monique Décosterd, 59 ans, une danseuse née à Fully d’une mère valaisanne et d’un père vaudois, qui a passé sa vie à créer des pièces de théâtre sous un chapiteau. Le sien. Enfin celui du père de sa fille aussi, il y a longtemps, et de sa troupe «Les montreurs d’images». Il doit avoir presque 30 ans ce chapiteau, mais il est resté impeccable. Durant des années, elle sillonne ainsi les routes et s’en va présenter ses spectacles au public des pays de l’Est, des contrées qui l’ont toujours fascinée. Elle en garde des traces, notamment dans sa tenue, longue jupe noire ponctuée d’une large ceinture, bottes, colliers et bracelets en grand nombre. De l’allure, de l’énergie, de la liberté. Au Châble puis à Corin Cet été, elle dresse son chapiteau dans une clairière à Champsec, près du Châble dans la vallée de Bagnes, puis à Corin, proche de l’école. Elle veut célébrer les 30 ans de la mort de Corinna Bille. Un coup de foudre qui date de 1978 pour cette écrivaine valaisanne qu’elle a découverte grâce à la photographe lausannoise Susi Pilet et qu’elle

décrit comme elle pourrait parler d’elle-même. De la poigne, de l’audace, de l’immédiat intense et en même temps de la douceur, du tact, du doigté, jamais de vulgarité. Belle femme qui habite son corps dans un port dressé. Danseuse. Son spectacle se joue près du Châble parce que Corinna Bille y a vécu, et à Corin parce que ce village natal de sa mère Catherine Tapparel lui a donné son nom de plume. Une femme «très normale» «Je me suis unie au bois, plus mystérieux que l’époux». Il fallait oser écrire cela à l’époque, surtout lorsque l’on sait que Maurice Chappaz était son mari, le père de ses enfants, un écrivain connu, et non des moindres. Ou encore: «Je me saoule de résine et je m’étends nue sur ton canapé grenat». Mêler l’organique au ressenti avec une délicatesse ravissante, c’est sans doute l’aspect le plus frappant de l’œuvre de cette femme «très normale», comme dit Monique Décosterd, qui écrivait sur des bouts de papier sur un coin de cuisinière. «Elle était inspirée par l’écriture, elle devait écrire, c’était plus fort que tout le reste», poursuit la femme de spectacle cet aprèsmidi de juin, en reconnaissance

A vos marques, prêts, tirez! LENS • Le 55e Tir du district de Sierre est organisé cette année par la société de Lens les 4, 5, 9, 12 et 13 septembre prochains au Stand intercommunal. Les spectateurs auront tout loisir de découvrir un sport qui demande une grande concentration, une maîtrise de soi importante et qui requiert un bon entraînement physique. Le Tir du district de Sierre va se dérouler en deux passes. La passe «Fédération», réservée aux tireurs membres d’une société de tir, et la passe «Lens», libre à tous les tireurs. Pour la première, la distinction se fera entre deux catégories, à savoir arme standard et arme d’ordonnance. Pour chaque catégorie

d’arme, les participants seront partagés selon le statut actif ou junior. Pour la seconde, trois catégories sont prévues: arme libre et standard confondues, arme d’ordonnance pour les actifs (plus de 20 ans) et arme d’ordonnance pour les jeunes (moins de 20 ans). Tous les jours de tir, les sportifs ainsi que les visiteurs auront la possibilité de se restaurer avec civet de sanglier, grillades et raclette. Les participants devront respecter les horaires de tir comme suit: le vendredi 4 septembre de 17 h 30 à 19 h 30, le samedi 5 septembre de 14 h 30 à 19 h 30, le mercredi 9 septembre de 17 h 30 à 19 h 30, le samedi 12 septembre le matin

de 9 h 30 à 11 h 30, ainsi que dans l’après-midi de 14 h 30 à 19 h 30. Le dernier jour de compétition est prévu dimanche 13 septembre de 9 h 30 à 11 h 30. S’en suivra dès 16 h sur la place du village la distribution des prix. Pour terminer cette manifestation sous le signe de la fête, le comité d’organisation offre l’apéritif et la raclette à toutes les personnes présentes. L’heure sera à la fête avec la participation des carillons de la paroisse et de la «New Musiquette» de Lens. Denise Tripalo

Informations complémentaires: www.tir-lens.ch

Toc-toc sur le bisse LENS • Sur le Grand-Bisse de Lens, depuis quelques semaines, on peut admirer la roue et le marteau construits par Charly Robyr de MontanaVillage. Une structure purement décorative, fabriquée de manière à ce que le marteau ne puisse être entendu de très loin, mais qui raconte l’histoire des bisses. «Autrefois, explique Denis Rey, les marteaux étaient placés en amont des endroits critiques. Leur construction était conçue pour une frappe aussi forte que possible pour répercuter le signal au loin. Ainsi, lorsqu’à la suite d’un orage le bisse n’amenait plus d’eau, il était possible à l’écoute de la frappe de savoir jusqu’où l’eau coulait encore. On pouvait donc déterminer si le dommage se situait à la prise d’eau ou plus loin sur le cours du bisse. Plus le marteau

est lourd, plus la roue doit être grande pour que le fonctionnement soit assuré. Avec une pente moyenne de 1 à 1,5%, le cours des bisses n’offre que peu d’énergie pour ce genre d’installation. Si au voisinage du lieu où doit

frapper le marteau le bisse fait une petite chute, on profite de cet endroit pour construire un dispositif plus petit. Ça évite aussi le coincement de la roue lorsque le bisse charrie.» DEM

dans la vallée de Bagnes. «Elle a osé écrire ce qu’était sa vie, ses impressions dans le Valais d’il y a 30-50 ans. Elle a osé aimer en dehors des conventions mais sans les revendications des femmes libérées. Elle ne l’était pas vraiment. Elle écrivait comme elle vivait, où elle vivait. Rien de dissociable. C’est ce que j’aime le plus chez Corinna Bille, c’est cette humilité de l’artiste.» Spectacle choral «Ma forêt, mon fleuve», la création de Monique Décosterd sera un spectacle choral où l’on danse et chante aussi, joué par des comédiens suisses romands et suisses italiens. Présenté sous le chapiteau, il y aura un cheval et sa cavalière puisque Corinna Bille en parle dans son texte. «Il y aura aussi une rivière pour représenter le fleuve de Corinna», explique encore celle qui aime dorénavant laisser des cheveux blancs dans sa chevelure... Claire-Lise Genoud

«Ma forêt, mon fleuve», d’après la nouvelle de Corinna Bille, Editions du Grand-Pont, Lausanne 1975, illustrée par la photographe Suzi Pilet, mise en scène par Monique Décosterd du théâtre «Les

En l’honneur de Corinna Bille, la femme de théâtre Monique Décosterd plante son chapiteau à Corin au début septembre.

montreurs d’images» - du 14 au 29 août à Champsec, Le Châble du 5 au 13 septembre à Corin, près de l’école - tous les soirs à 20 h, dim à 17 h (relâche lun et ma). Billetterie: 30 francs, à l’en-

trée du chapiteau une heure avant le spectacle Réservations et renseignements: tél. 079 337 76 36 ou theatre@montreursdimages.ch. www.montreursdimages.ch

Après 30 ans d’exploitation, la charismatique patronne du Relais Fleuri a remis les clefs de son établissement. Souvenirs et anecdotes.

Eugénie a tiré sa révérence CHERMIGNON-D’EN-BAS • A la seule évocation du nom de l’établissement, sa gorge se noue, ses yeux rougissent et sa voix se fait tremblotante... Eugénie Gebhard-Mudry - «Appelez-moi Eugénie tout court!» – a remis le Relais Fleuri cet hiver. «Bien sûr que le Relais me manque, confesse-t-elle. D’autant que je ne peux pas faire un pas, dans la région, sans que l’on m’en parle. J’étais fatiguée physiquement et nerveusement. Il a fallu prendre une décision. Avec quelques mois de recul, je ne regrette rien. Entre la marche, les vignes, le jardin et les visites dans les homes, les journées sont trop courtes. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer de mon bar et de mes fourneaux...». Seul «bistrot» de Chermignond’en-Bas depuis le début des années 80, le Relais Fleuri a joué un réel rôle social. «Mon intronisation n’a pas été aisée. L’ambiance était difficile, chaotique, souvent émaillée de provocations! On me testait et me chambrait à tout bout de champ. Il a fallu m’imposer, me faire respecter. J’y suis parvenue avec les années. Ma formation d’infirmière m’a permis de cerner les gens, de les comprendre, de devenir, sinon leur confidente attitrée, tout au moins leur complice. Le Relais est devenu familial, convivial, avec un personnel et une clientèle – même étrangère – particulièrement fidèles». De Cantacuzène à Couchepin! Une clientèle fidèle et parfois même... renommée! Officiers, notables, politiciens et autres

Si Le Relais Fleuri lui manque, Eugénie Mudry avoue aujourd’hui qu’elle ne regrette pas d’avoir pris sa retraite.

personnalités influentes, pour la plupart de passage fortuitement, sont arrivés au Relais. «Ils sont souvent revenus! Pour le lieu, mais aussi pour moi...», s’exclame Eugénie, non sans fierté. Première personnalité à apprécier le confort (!) et le charme discret des chambres d’hôtes, la princesse française Christiane Cantacuzène. «J’ai mis longtemps avant de savoir à qui j’avais affaire. Elle ne s’est jamais comportée en princesse avec moi. Nous avons noué des relations très fortes. Avant son décès, je la considérais un peu comme ma maman». Pascal Couchepin a lui aussi fréquenté l’incontournable «relais» chermignonard. L’ancien président de la Confédération a payé «cher» sa curiosité... «Il m’a demandé à plusieurs reprises si j’étais “blanche“ ou “jaune“. Au bout d’un moment, j’en ai eu marre. Je lui ai rétorqué que je ne faisais pas de politique, mais que j’étais par contre fille de légion-

naire! Il a arrêté de me poser des questions embarrassantes sur la politique pour évoquer d’autres sujets, comme la légion étrangère par exemple...». Eugénie se passionne aussi pour le hockey sur glace. Un sport qu’elle a découvert sur le tard, «parce que mon neveu (ndlr: Xavier Reber) évoluait en première équipe du HC Sierre-Anniviers». Lorsque notre amie se déplace à Graben, écharpe rouge et jaune dédicacée au cou, elle ne passe pas inaperçue. A tel point que Morgan Samuelsson, l’ex-entraîneur suédois du club, et quelques joueurs phares ne pouvaient concevoir la préparation d’un match important sans venir avaler un bon gros steak «Eugénie» au Relais! Déchargée de son travail, la jeune retraitée ne manquera pas un seul «pèlerinage» au Temple de Graben cet hiver... Blaise Craviolini


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