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été officiellement tolérés. Pour compliquer encore les choses, notre monde n’est désormais plus eurocentrique (bien que la richesse et le pouvoir soient restés principalement occidentaux) : la planète
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apparaît comme une unité. Ce fait est déjà le sujet de plusieurs études réaliséespar les théoriciens, écono mistes et historiens, « du système mondial ». Mais la transformation la plus radicale, écrit Hobsbawm, a été « la désintégration des anciens modèles de relations sociales et, accessoirement, le relâchement des liens entre générations, c’està-dire entre passé et présent ». Ceci donne aux historiens une importance particulière puisque leur travail ralentit voire empêche la destruction du passé. Leur « boulot est de se souvenir de ce que les autres oublient ». Ainsi, dit Hobsbawm, « mon objectif est de comprendre et d’expliquer pourquoi les choses sont devenues ce qu’elles sont et comment elles dépendent l’une de l’autre ». Trois blocs massifs constituent son plan pour ce job. Première partie, « L’âge des catastrophes » couvre la période de la Première Guerre mondiale, en passant par la Seconde, à la « fin des empires » – c’est-à-dire la période d’immédiat après-g uerre. La deuxième partie est légèrement plus longue et est appelée (peut-être ironiquement) « L’âge d’or ». Elle commence avec la Guerre froide, passe à travers les révolutions sociales, culturelles et économiques des années 1960 à 1980, jette un coup d’œil à l’apparition du tiers monde et culmine en une vive discussion sur le « socialisme