Le projet participatif, échelles de pratiques et de territoires en france (2010-2020)

Le projet participatif échelles de pratiques et de territoires en france (2010-2020)

Cynthia Rakotomalala- Licence 2019-2020 École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est Sous la direction de Laurie Gangarossa

Remerciements

J’adresse mes remerciements aux personnes qui m’ont aidée lors de la réalisation de ce rapport d’études. Pour commencer, je remercie Laurie Gangarossa, tant que responsable de rapport d’études, m’a guidée et pour l’avancée dans la rédaction de ce dernier.

Je remercie également Paola Gonzales (urbaniste) et Nicolas Julien (architecte), d’avoir réalisé un entretien afin d’avoir leur avis d’expert.

Dans le même temps, j’adresse également mes remerciements à Emma Drouault et Mounir Zalim pour leur aide.

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Sommmaire

Introduction

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01. Le projet participatif et son essor.

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Définition

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Contexte

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Possibilités et limites.

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02. Échelle de pratiques

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Participations et processus

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Exemples d’échelle de pratiques

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Nos Territo’Arts à Calais

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Habitat : Mascobado à Montpellier

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Budget participatif : Budget participatif à Paris

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Bilan des exemples d’échelle de pratiques

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Échelle de territoire

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Types de territoire

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Études de cas

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Étude de cas urbaine : Rive Gauche, Port de Vannes

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Étude de cas ruralE : Saint-Cirgues-en-Montagne

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Mise en comparaison Et critique urbain et rural

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Conclusion

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Bibliographie

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Introduction

Le projet participatif peut être sous formes multiples. Cependant il est généralement associé à la notion d’habitat. L’une des raison est que la question du logement est un des enjeux prioritaire mondial. Le Secrétaire général de l’ONU, le rappela lors de la journée de l’habitat qui eut lieu le 3 octobre 2016.“Ban Ki-moon a demandé aux autorités nationales et locales, aux urbanistes et aux collectivités partout dans le monde de continuer à placer le logement au centre de leurs préoccupations” 1.

Parallèlement, depuis le tournant du millénaire, l’habitat participatif a suscité un intérêt et un soutien accrus de la part des municipalités et des urbanistes, qui l’ont identifié comme une voie vers la réalisation de villes durables et une manière de répondre à cette crise.

Ces initiatives entrent en parfaite adéquation avec les 17 objectifs du développement durable2 de l’Organisation Nations Unies Ils ont pour but général de mettre fin à la pauvreté, protéger l’environnement et assurer la prospérité pour tous. L’objectif numéro 11 concerne spécifiquement les villes et les communautés durables, en abordant les aspects sociaux et écologiques, notamment l’accès à un «logement adéquat, sûr et abordable».

L’objectif est de réduire l’impact environnemental négatif des villes par la planification et la gestion participative. En France le projet participatif a connu d’amples appellations à travers son évolution. Il a été abordé dans différents domaines et perspectives. Différents acteurs, ont diffusé des idées (doctrines)

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qui permettent à l’acteur législatif d’en synthétiser l’essence dans la loi ALUR3. La france marque donc l’intégration du concept « d’habitat participatif » dans un cadre législatif et national. « L’habitat participatif est une démarche citoyenne

1: 1 : ONU : Journée de l’habitat : l’ONU réclame des logements abordables et convenables pour tous. (s. d.). (2016, octobre 3).

2 : ONU : 17 objectifs pour sauver le monde. (s. d.).

3 : 3 : Code de la construction et de l’habitation - Article L200-1 . (2014, mars).

qui permet à des personnes physiques de s’associer, le cas échéant avec des personnes morales, afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces destinés à un usage commun, de construire ou d’acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation et, le cas échéant, d’assurer la gestion ultérieure des immeubles construits ou acquis. » Loi ALUR L. 2001 3. Cette loi parle en un premier lieu de “l’habitat participatif” et dans un second “des espace destinés à un usage commun”. Cela permet donc d’ouvrir les porte à ce qu’est l’habitat participatif ne se réduisant pas uniquement aux logements.

Dans le cadre de ce mémoire nous nous consacrons au territoire Français sur cette dernière décennie entre 2010 et 2020, marquant l’essor du projet participatif.

En ce qui concerne la notion de projet participatif il

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ne sera donc pas question uniquement de l’habitat. Nous nous appuierons sur la définition de Jodelle Zetlaoui-Léger appartenant au dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation4 à une notion plus grande qu’est l’urbanisme participatif dans un sens large : Sens 1 : Démarche de fabrication ou d’aménagement d’espaces habités donnant lieu à un partage (coproduction, codécision) voire à un transfert de responsabilité (autopromotion, autogestion) vis-à-vis d’habitants spontanément mobilisés ou largement sollicités.

Sens 2 : Générique, désigne toute pratique de fabrication ou d’aménagement d’espaces habités associant des habitants, quel que soit le niveau de cette implication. A travers ce mémoire nous interrogerons donc le projet participatif par ces différentes échelles de pratiques : la planification urbaine/rural,le budget participatif, l’aménagement, l’habitat … Ainsi que par ses interventions à l’échelle de territoires : métropolitain, urbain, rural ...

Nous nous demanderons alors quels sont les enjeux du projet participatif à travers cette dernière décennie tant à l’échelle des pratiques que du territoire ?

Comment ce type de démarche révèle des inégalités et des crises qui traversent la société et les pratiques de la discipline architecturale ?

La démarche effectuée sera d’un point de vu urbain et architectural. Afin de comprendre le contexte des appuis politique, économique et social seront apporté. En vue de répondre aux questions soulevées, un plan de recherche a été élaboré. Nous présenterons en première partie une analyse de l’essence du projet participatif et son essor. La deuxième partie proposera une revue des imbrications de différents types d’échelle de pratique au sein de projet participatif. Pour finir, la troisième partie exposera les enjeux à l’échelle territoriale à travers deux études de cas, une urbaine et une rurale.

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Nous nous appuierons sur des apports théoriques du sociologue urbaniste Philippe Verdier5, ainsi que sur les travaux de Camilles Devaux Maître de conférences en urbanisme et aménagement6. Pour compléter la recherche nous nous appuierons sur les expériences de praticiens, lors d’entretiens réalisé avec l’urbaniste

4 : Zetlaoui-Léger, J. (2013, juin).

Urbanisme participatif : définition.

5 : Verdier, P. (2009). Le projet urbain participatif Apprendre à faire la ville avec ses habitants 6 : Devaux, C. (2017) L’habitat participatif : l’immobilier ”alternatif” ?. Droit de la finance alternative,hal-01586704

Paola Gonzales et l’architecte Nicolas Julien.

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01. le projet participatif et son essor . définition . contexte . possibilités et limites

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01. le projet participatif et son essor

Définition

Nous allons tenter de définir et comprendre les origines du projet participatif en France. Nous pouvons faire une analyse évolutive dans le temps du projet participatif. Nous évoquerons l’habitat participatif et aussi d’autres échelles de pratiques participatives afin de voir l’étendue du sujet.

Le premier mouvement évoquant la participation en France peut être considéré à la création des sociétés coopératives d’habitation à bon marché (HBM) provenant des lois Siegfried (1894) facilitant ainsi l’accès à la propriété des moins fortunés 1.

Le second mouvement a lieu après la Seconde Guerre mondiale. Pour remédier à la crise de logement, un collectif se créea : les castors. Ils ont pour volonté de mutualiser leur force de travail et leurs ressources. Ils avaient aussi comme volonté d’interpeller le gouvernement à la crise du logement. L’aspect politique du problème se souligne, le logement n’est pas une question uniquement liée au secteur privé. L’État possède les clefs du développement de logement dans le pays. De manière législative (faciliter la mise en place de la création urbaine), mais aussi en gérant la question d’urbanisme.

Le système politique aux pouvoirs n’est pas le seul à avoir un monopole sur le sujet, des autogestionnaires vont avoir un impact sur la notion de participation ainsi que des géographes, philosophes ou sociologues. Dans les années 1950, le sociologue urbaniste français Paul-Henry Chombart de Lauwe et son équipe entame un dialogue avec le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.

Il partage sa préoccupation à propos des “aspirations” des habitants pour les projets mis en place. Philippe Verdier2 souligne “Il voit la cité comme une oeuvre

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définition

collective, dans lesquelles le rôle de l’espace est primordial pour la structuration psychosociale des individus”. Les travaux de P.H Chombart de Lauwe ont permis la réalisation d’équipement collectif, de grand-ensemble et d’inspirations à des cités

1 : Institut d’aménagement et d’urbanisme. (2013). Habitat participatif : un nouvel élan? . Note Rapide, (626) 2 : Verdier, P. (2009). Le projet urbain participatif Apprendre à faire la ville avec ses habitants

nouvelles qui génèrent parfois une inquiétude chez les décideurs. Cette démarche reste peu répandue, car la ville est produite de manière fonctionnaliste par des technocrates.

Henri Lefebvre critique ce système existant dans son livre et prône une nouvelle forme urbaine, dans l’ouvrage le droit à la ville. Ce livre peut être considéré comme un livre manifeste d’un contexte de crise. Il parut deux mois avant mai 68 . Il inspira un renouveau et une prise de conscience “Le droit à la ville ne peut se concevoir comme un simple droit de visite ou de retour vers les villes traditionnelles. Il ne peut se formuler que comme droit à la vie urbaine, transformée, renouvelée .”(3) Son objectif étant d’élaborer une réforme urbaine intégrant une dimension sociale faisait appel à l’utopie concrète, « c’est-à-dire un support de pratiques sociales autonomes »(4). Dans les années 1970-1980 des groupes se revendiquent

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01. le projet participatif et son essor

sous différentes formes : autogestionnaire , initiatives d’habitat groupé autogéré, afin de répondre à la crise urbaine, comme une forme de réponse au mouvement de mai 68. Ce mouvement était généralement instigué par de jeunes couples avec des enfants.

Nous faisons ensuite face à un changement majeur. La mutation du territoire par la décentralisation des institutions d’après la Direction de l’information légale et administrative, rattachée aux services du Premier ministre(5) « un processus d’aménagement de l’organisation de l’État qui consiste à transférer des pouvoirs décisionnaires et compétences administratives de l’État vers des entités (ou des collectivités) locales distinctes de lui » mis en place par G.Deffrerre en 1982. Cela crée une déplanification une sorte de « détricotage » du territoire, dans lequel le désordre urbain est générateur de profits pour certains acteurs, et de coûts différés pour la collectivité. L’alternative à la déplanification est la planification décentralisée et participative »2. Cette décentralisation des institutions de l’État implique des transferts de pouvoir et des responsabilités plus importantes, on a des institutions plus proches des citoyens. Cette proximité permet un dialogue et une adaptation de l’urbain pour un territoire donné. Les problèmes de logement et de circulation ne sont par exemple pas identiques en région parisienne qu’en région centre.

La déplanification et le libéralisme ont causé d’autres formes de domination en réseaux. On passe d’un contrôle d’état reposant sur la domination des grands groupes BTP à un contrôle local sur la domination en réseau du “pavillon urbain”2.

On ne passe plus par une méthode d’analyse de la ville et ses enjeux, au contraire on cherchera a appliquer un système afin de produit de l’habitat. Cela a pour conséquence “un désenchantement et une désimplication de ceux-ci dans les chantiers de la production urbaine des années 80.” 2

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définition

2 : Verdier, P. (2009). Le projet urbain participatif Apprendre à faire la ville avec ses habitants

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01. le projet participatif et son essor

Contexte

Il est envisageable d’affirmer qu’il semble exister un manque de lien entre les projets d’habitation et l’urbanisme dans les projets entrepris dans de nombreux projets en France. L’idée de la maison pour une famille unique déconnectée de ce qui l’entoure semble être l’origine de l’essor des projets participatif. Il y a un besoin de proximité entre l’espace de bien privé et l’espace partagé. Une envie de connexion avec ce qui l’entoure qui devient créateur d’une conscience citoyenne et sociale 1. Dans un contexte contemporain (2010-2020), cette attirance pour un renouveau du savoir-vivre ensemble et les contraintes environnementales.

Pousse de nombreux citoyens à se questionner sur leurs façons de vivre en société. Repoussant les frontières et limite de la question politique, économique et écologique.

Le terreau social que le néo-libéralisme a enfanté au XXIe siècle, à bouleverser des vies. L’une de ses conséquences est une crise économique majeure en 2008, soufflant un vent d’austérité dans le monde. L’impact majeur de ces politiques est l’avance de l’insécurité sociale. La fortune des 1 % est sans cesse en augmentations même en temps de crises alors que les classes les plus basses ont une baisse du pouvoir d’achat et des revenus stagnants. Nous pouvons utiliser la simplification vulgarisatrice des conséquences de la crise de 2008 par le journal la Tribune datant de 20142. Nous avons huit points majeurs, premièrement une stagnation de la croissance. C’est à-dire que le produit intérieur brut (un indicateur communément utilisé par les économistes) du pays stagne. La production de bien et service ne surpasse pas celle de l’année précédente.

Cela nous amène à un deuxième point qui est en corrélation avec le dernier, une

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contexte

augmentation du taux de chômage. Le secteur public est aussi fortement touché par cette crise. En plus de devoir sauver des banques et des entreprises en faillite. L’état doit parvenir en aide au citoyen perdant

1 : Devaux, C. (2017) L’habitat participatif : l’immobilier ”alternatif” ?. Droit de la finance alternative,hal-01586704 2 : Standing, G. (2017). Le précariat Les dangers d’une nouvelle classe

leurs emplois. Le troisième point concerne donc une dégradation des finances publiques. Ceci pousse le gouvernement à notre quatrième point, une augmentation de la dette publique pour compenser le besoin soudain de financement d’urgence. Le cinquième point concerne les employés perdant leurs emplois, l’État se voit contraint à une augmentation de ses dépenses sociales. Le sixième point concerne le besoin de l’état à récupérer des fonds à travers un pouvoir régalien : augmentation des impôts. Notre septième point est plus mondialiste, notre relation avec l’économie mondiale devient incertaine et en balance. Pour finir, notre dernier point englobe tous les précédents. L’état est contraint d’augmenter ses dettes extérieures, le bloquant ainsi dans un système de capitalisme mondialisé.

La précarité est grandissante et les revendications des classes sociales les plus désavantagées prennent conscience qu’elles ne sont pas seules.

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01. le projet participatif et son essor

Des millions de personnes dans le monde partagent les mêmes craintes. Dans ce contexte des mouvements sociaux s’expriment. D’après le sociologue Erik Neveu «un mouvement social, ce sont des femmes et des hommes qui agissent, partagent des intérêts, émotions, espoirs[...] C’est parfois le levier qui fait bouger la politique et la société»3.

Plusieurs mouvements ont marqué la décennie. L’un d’eux est le mouvement des gilets jaunes apparus en octobre 2018 de manière nationale. Ce mouvement a touché tout type de territoires, rural, périurbain, urbain et métropolitain.Dans un premier lieu pour manifester contre l’augmentation du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Ce mouvement étant non structuré et sporadique s’est transformé en déclarations et opinions de tous types4. Qu’importe les revendications qui ont été effectuées, elles ont concerné des questions politiques majeures est un signal de la volonté de changement.

Tout cela montre une volonté de participer à la politique du pays pour avoir une incidence sur le territoire national. Ce besoin de changement passe aussi dans la vie de tous les jours. Une volonté de ne plus faire les mêmes erreurs que les générations précédentes. Avoir un sens concret à la vie de tous les jours. Les projets participatifs, sont une solution a toutes les questions que ces citoyens soucieux de l’avenir du pays et de la planète. La question de l’environnement devient une sujet primordiale dans les nouvelles politiques. La prise de conscience pousse une génération à vouloir mieux de la part de leurs gouvernements. Cela passe par exemple par les 17 objectifs de développement durable de l’ONU5.

Nous pouvons voir que dans le territoire français la question écologique a son importance avec la percée du parti Europe Écologie Les Verts lors des élections législatives européennes en 2019 avec 13,48 % 6. Toutes ces données évoquent un changement de paradigme politique, social et écologique par l’évolution des mentalités ce qui peut expliquer l’essor du projet participatif.

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contexte

3 : Christophe, G. C. (2006). Atlas des nouvelles fractures sociales en France 4 : Gouiffès, P.-F. (2014). Les huit conséquences désastreuses de la crise de 2008 sur la France. La tribune.

5 : Neveu, É. (2011). Sociologie des mouvements sociaux. Paris: La Découverte.

6 : Mouvement des gilets jaunes. (s. d.).

7 : ONU : 17 objectifs pour sauver le monde. (s. d.).

8 : Elections européennes . (s. d.)

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01. le projet participatif et son essor

Possibilités et limites

Nous proposons une analyse critique des différentes formes et pratiques du projet participatif français au regard du discours sur le développement urbain, tel qu’adopté dans le cadre de la politique urbaine locale. Nous avons fait remarquer qu’une caractéristique importante des nouvelles initiatives de projets participatifs en France est qu’elles ont suscité un intérêt et un soutien importants de la part des municipalités et des urbanistes, lesquels ont considéré les projets participatifs comme une voie vers des villes socialement et écologiquement durables. Pour mieux aborder les enjeux et limites de ce domaine, nous avons fait appel à des professionnels du secteur.

Nous avons deux visions du secteur à travers deux professionnels. Une urbaniste, madame Gonzales Paola et un architecte Julien Nicolas. Madame Gonzales exerce dans une agence d’urbanisme au nom de Repérages Urbain. Monsieur Julien exerce dans l’agence Flore, une agence polyvalente dont leurs activités principales sont l’assistance à maîtrise d’ouvrage, programmation, conduite de projet, économie de la construction et diagnostics techniques. À travers leurs regards et leurs expériences, nous ferons un état des lieux des possibilités et des limites du projet participatif. Nous allons utiliser un tableau en deux parties, une partie concerne les points positifs et l’autre les points négatifs.

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possibilités et limites

avantages

inconvénients

Donner la paroles aux habitants

Des actions de projets participatifs hétérogènes selon les territoires (manque de budget)

Des habitants se sentant considérés.

Processus nécessitant un temps humain onéreux et pouvant devenir un frein

Ancrage dans un territoire pour une réponse plus adaptée.

Des projets qui ne vous pas forcément au bout (manque de budget)

Créations de liens

Un projet ne peut être réalisé suivant les six mois d’une élection municipale ou présidentielle(1)

La rencontre d’habitants avec les habitants créant des liens

Spécialisation et éclatement des compétences, quel est le rôle de l’architecte et de l’urbaniste

La rencontre d’expert permettant une plus grande créativité

Un terme utilisé à mauvais escient pouvantêtre un outil de manipulation2

La rencontre d’habitants et d’experts pour une réponse riche.

1 ; Budget Participatif Paris. (s. d.).

2 : Sonette, S. (2017). Les mots magiques. Criticat, (19), 32.

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01. le projet participatif et son essor

Ce constat permet de soulever une multitude de questions. Nous allons à chaque fois questionner le point émis par les professionnels. Nous constatons qu’un point important de la philosophie du projet participatif est l’importance que prennent les habitants dans le débat. Nous pouvons nous demander comment les projets d’aujourd’hui peuvent permettre de laisser plus la parole aux habitants.

Dans un projet participatif, les habitants ont leur mot à dire. On y gagne un certain aspect social. L’habitant se sent concerné par les questions d’urbanismes. Ce qui produit des projets plus proches des habitants avec un meilleur ancrage dans le territoire. L’aberration de créer des lotissements en périphérie de la ville loin de toute activité semble être révolue avec l’utilisation de projet participatif.

La production architecturale de nos jours ne rentre pas dans les attentes des projets participatifs, car ils ne répondent pas spécifiquement aux demandes des citoyens dans un territoire donné. En raison de son caractère participatif, ce type de projets permet aussi une création de lien social fort. Lorsqu’on participe à un projet participatif, on participe à une expérience sociale. Les habitants peuvent s’approprier les lieux. Ce sentiment d’appartenance permet de créer un lien social entre voisins. Le lien social qui manque fortement dans les projets architecturaux de nos jours est retrouvé à travers le projet participatif. On ne crée plus des biens délimités, on crée un bien interconnecté à ce qui l’entoure.

Cependant les projets participatifs ne sont pas tous infaillible. En raison de sa faible attractivité et sa complexité de mise en oeuvre, il n’est pas souvent utilisé.

Les actions mises en place ne peuvent résoudre tous les problèmes en raison de leur échelle. Créez un quartier ou uniquement un bien en projets participatifs ne permet pas entièrement de changer le territoire, car il reste minoritaire dans le territoire. Ce qui souligne le manque important de financement de ce type de projets. À cause de ce facteur, les projets participatifs restent onéreux et demandent une participation accrue des différents acteurs. Il est possible d’imaginer un futur proche ou la démocratisation des projets participatifs permet

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possibilités et limites

une baisse des coûts, ce qui permettra une croissance dans ce domaine. Cependant le calendrier électoral influe énormément sur les projets participatifs. Les pouvoirs locaux utilisent souvent ces projets pour augmenter leur chance de gagner les élections. Ce qui pollue le principe de projets participatif et de plus ralentit ses actions.

Le participatif est donc intéressant pour apporter une réponse adaptée par différents acteurs, cependant les questions économiques et politiques restent présentes.

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02. échelles de pratiques

. participation et processus . exemples d’echelles de pratiques

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25

02. échelles de pratiques

participation et processus

Nous allons tenter de comprendre le processus de la participation ainsi que son échelle à travers deux références, la première est celle de l’urbaniste sociologue Phillipe Verdier et la seconde est celle de la sociologue Sherry Arnstein adapté par Roger Hart.

Le tableau ci-dessous est extrait du livre “Le projet urbain participatif : apprendre à faire la ville avec ses habitants”. Il se situe au chapitre 5 nommé : “Faire du projet urbain spatial / social en impliquant les habitants” dont la sous partie est “les cinq étapes d’élaboration d’un projet”.

Le tableau ci-à droite met en évidence l’importance du processus par étapes de la découverte et diagnostic du projet jusqu’à sa réalisation. Parallèlement nous pouvons constater que les intentions spatiales ont la même dynamique, d’une échelle papier à l’échelle 1 de manière croissante. S’en suit le déroulement politique qui fait appel à différents acteurs. Ces derniers prennent le pas sur l’avancement du projet, on passe à une succession d’acteurs qui permettent l’évolution du projet.

Par ailleurs, la notion sociale met en place un lien fort entre les différents acteurs.

Nous pouvons constater le travail complexe mis en oeuvre à l’accouchement du projet. En effet il existe une stratification combinée d’informations et d’acteurs pour parvenir aux résultats attendus

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participation et processus

étape

spatiale

politique - Commande initiale

social - Déambulation,

1/ Découverte

- Déambulation,

et diagnostic

promenades, dessins

promenades, rencontres

- Analyse, histoire,

-Appropriations,

relief foncier, relations à

occupation des lieux

l’environnement

- Espaces valorisés et dévalorisés - Histoire sociale du site et de son environnement - Identification des acteurs sociaux

2/ Hypothèse de

- Hypothèse de

- Groupe de

- Problématiques

programme et esquisses

programme

travail restreint

sociétales en cause

exploratoires

- Scénarios-test- esquisses

« Programmation »

- Entretiens et enquêtes

exploratoires

- Élus-

- Formalisation de la

- Nouvelles hypothèse

professionnelshabitants

demande sociale

- Pré-bilan d’opération

- Initiations au langage

- Examen des scénarios

de l’espace et aux bilans d’opération - Premier « calage » de 3/ Image, exemples et

-Conception « d’imageexemples

- Validation des

- Initiation du langage de

concertation

» facilement

programmes

l’espace

lisible, mais honnêtes

- Ajustement de la

- Concertation sur l’image

- Présentation d’images

commande

d’ensemble et sur images

globales, vues d’ensembles

localisées sous différentes

du projet

formes (adaptées au

- Présentation de vues

public : réunions publiques,

localisées (par sites, par

atelier de projet urbain)

clientèle, par programmes)

-Concertation sur

- Nouveau pré-bilan

programme et gestion des espaces et équipements publics

4/ Plan guide

- Présentation du parti

- Négociation du bilan et des

- Poursuite du « groupe de

Communication

validé sous forme de

missions de l’aménageur

programmation »

et négociations

plan-guide ou plan de

- Concertation par

références comportant

groupe restreints sur les

une règle de jeu visualisée

programmes des premiers

et pédagogique précisant

îlots

- Une diffusion large par

-Retour au groupe de

tous les moyens modernes

programmation

de communication - Rédaction des cahiers des charges de cession des 5/ Premières réalisations

Réalisation :

- Retour vers le maître

- Suivi des installations des

et retour sur projet

- des infrastructures

d’ouvrage

premiers habitants

- des premiers espaces

- Adaptation du

- Suivi de la mise en

publics et équipement

programme et poursuite

service des espaces et des

publics

des réalisations

équipements collectifs

- des premiersw programmes de logements

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02. échelles de pratiques

La seconde référence est «l’échelle de participation» dont la sociologue Sherry Arnstein la définit en 1969. Le sociologue Roger Hart reprend cette théorie en l’appelant « monter de l’échelle de participation » (voir ci-contre) en incluant les enfants et les jeunes en tant que citoyens. Cela se rapproche donc de ce qu’est l’échelle de participation d’aujourd’hui en prenant en compte l’ensemble de la population. « Ici, le modèle d’Arnstein a été complété par Roger Hart pour qui la participation est un droit fondamental du citoyen, parce qu’elle est le moyen d’apprendre ce que signifie être citoyen et comment le devenir. La participation peut aussi être envisagée comme une forme de partenariat entre les citoyens et les politiques. Il existe différents degrés auxquels les citoyens peuvent être impliqués ou prendre des responsabilités, selon la situation locale, les ressources, les besoins et le niveau d’expérience. L’échelle de participation de Roger Hart illustre les différents degrés de participation des citoyens à un projet, une organisation ou une communauté. Huit niveaux de participation ont été définis. »2 Cette échelle de participation est hiérarchisée par un système de niveau. Dans un premier temps elle quantifie l’action de chaque acteur puis l’illustre par des exemples. En effet ces deux références se complètent pour comprendre le processus du projet participatif de Philippe Verdier , il pourrait se situer entre le niveau 8 et 6 de l’échelle de participation. L’échelle de participation quant à elle permet de nuancer ce que l’on nomme projet participatif. Nous constatons que comprendre et créer une hiérarchisation dans le projet participatif est complexe.

Nous tenterons donc dans la suite de ce mémoire de hiérarchiser le projet participatif par différentes échelles de pratiques ou échelle de territoire.

1 : Verdier, P. (2009). Le projet urbain participatif Apprendre à faire la ville avec ses habitants 2 : Citizenship and Participation. (s. d.).

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participation et processus

Niveau 8: Prise de décision en commun Un projet ou des idées sont initiés par les citoyens et les politiques participent au processus de décision en tant que partenaires.

Niveau 7: Initiative et direction des citoyens Un projet ou des idées sont initiés et gérés par des citoyens Niveau 6: Initiative des politiques, partage de la décision avec les citoyens Le projet est initié par les politiques, mais les citoyens sont invités à participer au processus de décision et à prendre des responsabilités en tant que partenaires égaux.

Niveau 5: Consultation et information des citoyens Le projet est initié et géré par les politiques, mais les citoyens apportent leurs avis et suggestions et sont informés de l’impact de leurs suggestions sur les décisions finales ou sur les résultats.

Niveau 4: Information des citoyens et délégation de certaines fonctions Le projet est initié et géré par les politiques ; les citoyens sont invités à remplir certaines fonctions spécifiques ou à réaliser certaines tâches dans le cadre du projet, mais ils sont conscients des limites de leur influence réelle.

Niveau 3: Participation symbolique Les citoyens sont invités à remplir certaines fonctions dans le projet, mais ils n’exercent aucune influence réelle sur les décisions. On crée ainsi une fausse impression de participation des citoyens (délibérément ou non), alors que ceux-ci n’ont aucun mot à dire sur leur contribution et sur ses modalités.

Niveau 2: Participation à titre décoratif Dans le projet, les citoyens ne remplissent aucun rôle significatif (en dehors de leur simple présence). Ils sont des sortes d’objets décoratifs auxquels on donne une place bien visible dans le projet ou l’organisation pour que les personnes extérieures ne manquent pas de les remarquer.

Niveau 2: Participation à titre décoratif Dans le projet, les citoyens ne remplissent aucun rôle significatif (en dehors de leur simple présence). Ils sont des sortes d’objets décoratifs auxquels on donne une place bien visible dans le projet ou l’organisation pour que les personnes extérieures ne manquent pas de les remarquer.

Niveau 1: Manipulation des citoyens Les citoyens sont invités à participer au projet, mais n’ont aucune influence réelle sur les décisions et les résultats. Leur présence est en fait utilisée pour parvenir à d’autres buts, comme remporter les élections locales, présenter une institution sous un jour favorable ou bien obtenir des fonds supplémentaires de la part des institutions qui soutiennent la participation des citoyens.

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02. échelles de pratiques

exemples d’échelle de pratiques

Après analyse de ce qu’est le projet participatif sous forme de “processus” par Philippe Verdier 1 et par forme “d’échelle de participation” par Sherry Arnstein et Roger Hart2, nous tenterons de questionner l’échelle de pratique du projet participatif. Le projet participatif peut se présenter sous différentes formes de pratiques, par exemple le mobilier urbain, le logement, l’aménagement du territoire ou même sous la forme d’un budget participatif. Nous retiendrons plusieurs exemples pour illustrer les différentes échelles de pratique. Nous nous interrogerons donc sur le lieu de pratique du projet participatif et son cadre : nombre d’habitants, revenu moyen des habitants et taux d’activité. Pour comprendre quels sont les objectifs en relation avec les échelles de pratique.

Identifier les acteurs et les différences selon les échelles de pratique. L’échelle de participation de Sherry Arnstein est-elle liée à un certain type d’échelle de pratique ? Ensuite, nous décrirons le projet de manière formelle et en extrairons des résultats. En même temps, le processus du projet sera mis en évidence afin de comprendre la temporalité de chaque échelle de pratique.

1 : Verdier, P. (2009). Le projet urbain participatif Apprendre à faire la ville avec ses habitants 2 : Citizenship and Participation. (s. d.).

3 : Source pour les contextes. (s. d.).

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exemples d’échelle de pratiques

Calais

Paris

Montpellier

. Mobilier urbain : Nos Territo’Arts à Calais . Habitat : Mascobado à Montpellier . Budget participatif : Budget participatif à Paris

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02. échelles de pratiques

Mobilier urbain : Nos Territo’Arts à Calais

Lieu : Calais, Quartier de Fort Nieuley La ville de Calais compte 74 820 habitants et le quartier Fort Nieulay 5950 habitants. Le revenue annuel par ménage est en moyenne de 17 000 euros (tranche 2-moyenne), une majorité sont locataire soit 67%. C’est un quartier considéré avec peu d’activités.

Objectif : Augmenter le pouvoir des habitants à modifier leur environnement. Créer des espaces pérennes et mutualistes pour les afin de créer et maintenir des liens.

Acteurs : - Région Nord- Pas de Calais - La ville de Calais - Habitant du quartier - Faubourg 1332 : Designer Description : Après analyse des besoins des habitants différentes choses aménagement ont été réalisé tel que la création de deux terrasses, un espace repas, et deux espaces de jeux.

Niveau 8 : Prise de décision en commun Un projet ou des idées sont initiés par les citoyens et les politiques participent au processus de décision e échelle n tant que partenaires.

Résultat : Après l’action participative menée, il y eut la création d’une association créant une nouvelle cohésion au sein du quartier.

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exemples d’échelle de pratiques

Temporalités du projet 19 mars 2015 Première rencontre avec les habitants : Dessin de la place rêvée 26 mars 2015 Séance 1 : séance de conception : discussion autour des usages 02 avril 2015 Séance 2 : séance de conception : référencement d’aménagement 09 avril 2015 Séance 3 : séance de conception : recherche formelle 16 avril 2015 Séance 4 : Conception technique : sélection de projets 21 mai 2015 Séance 5 : Conception technique: conception technique 21 mai 2015 Séance 6 : Début de chantier : restauration d’une partie de l’existant 28 mai 2015 Séance 7 : Restauration #2 suites restauration 04 juin 2015 Séance 8 : journée de chantier : installation du mobilier 11 juin 2015 Séance 9 : le chantier continue : finition du mobilier 25 juin 2015 Séance 10 : Finalisation de l’aménagement.

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02. échelles de pratiques

Scéance de conception.

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exemples d’échelle de pratiques

Projet réalisé.

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02. échelles de pratiques

Habitat : Mascobado à Montpellier Montpellier, ZAC des Grisettes.

La ville de Montpellier compte 253 000 habitants, le revenue annuel par ménage est en moyenne de 21 400 euros (tranche 2-haute), une majorité sont locataire soit 67%.

C’est une ville considérée avec beaucoup d’activités. La Zone d’activité concertée des Grisettes est une réponse à la démographie croissante de la ville.

Objectif : Les ambitions de MasCobado sont multiples : Construire un voisinage convivial avec une diversité sociale et intergénérationnelle et solidaire, accessible à tous, à moindre coût et respectant l’environnement.

Acteurs : - La ville et son aménageur - L’association MasCobado : représentant les familles - Toits de Choix : maître d’ouvrage initia - Arch-environnement : architecte - Promologis : maître d’ouvrage final.

Description : Le Mascobado est un programme rédigé par les futurs habitants. Conception bioclimatique, économe en énergie (démarche BDM, Bâtiment Durable Méditerranéen, niveau phase conception : Or). Sa forme est de deux immeubles niveau R+2. Il est constitué de 23 logements, dont 5 logements sociaux locatifs et 9 logements en location-accession. Des jardins privatifs pour les logements au rez-de-chaussée, terrasses ou grands balcons pour les logements aux étages sont présents. Des espaces sont partagés comme une salle conviviale avec cuisine, trois chambres d’amis, des espaces extérieurs, des rangements et des stationnements de vélos et voitures.

Niveau 8:Prise de décision en commun Un projet ou des idées sont initiés par les citoyens et les politiques participent au processus de décision e échelle n tant que partenaires.

Résultat : Des habitants vivant dans un cadre de vie pensé par eux correspondant à leurs besoins et une autre manière d’habiter.

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exemples d’échelle de pratiques

Étapes

2010 Fondation de l’association «Habiter c’est choisir» pour porter un projet d’habitat collectif en autopromotion.

2011 Le projet est retenu par le programme Logement Design pour tous du Plan urbanisme construction architecture pour sa capacité à répondre à l’objectif «d’initier une nouvelle dynamique pour programmer, concevoir et réaliser des opérations de logements »

2012 Appel à projets sur deux lots adjacents situés dans la ZAC des Grisettes. En septembre 2012, la ville et la SERM attribuent les deux lots aux deux projets portés par «Habiter c’est Choisir» et «éCohabitons».

Fusion des collectifs fusionnent au sein de l’association MasCobado «Mas coopératif bâti avec douceur » sur le principe d’une opération commune de 23 logements répartis sur 2 bâtiments

2012-2013 Atelier et mise en oeuvre d’une programmation et choix de l’architecte par le collectif.

2015-2016 Chantier et livraison.

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02. échelles de pratiques

Mascobado à Montpellier, vue depuis rue.

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exemples d’échelle de pratiques

Mascobado à Montpellier, cour.

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02. échelles de pratiques

Budget participatif : à Paris

Lieu : Paris La ville de Paris compte 2,141 millions habitants et le quartier Fort Nieulay 5950 habitants.

Le revenue annuel par ménage est en moyenne de 47 343 euros (tranche 3-moyenne), une majorité sont locataire soit 61%. C’est une ville très active dont le territoire est assez hétérogène.

Objectif : La Maire de Paris a fait le choix de donner aux Parisien.nes une partie du budget de la Ville 5% , leur permettant ainsi de participer directement à la transformation de leur ville.

Permettant des initiatives depuis 2014.

Acteurs : - La région Ile de France - La ville de Paris - Les habitants de Paris Description : Les projets émanent du projet participatif sont divers, elle regroupe 12 catégories : Le cadre de vie, culture et patrimoine, économie (emploi et activité), l’éducation, l’environnement, la prévention, la propreté, la santé , la solidarité, le sport, la mobilité et le numérique Niveau 6: Initiative des politiques, partage de la décision avec les citoyens Le projet est initié par les politiques, mais les citoyens sont invités à participer au processus de décision et à prendre des responsabilités en tant que partenaires égaux Résultat : Un plus grand investissement à l’échelle locale des Parisiens.

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exemples d’échelle de pratiques

Étapes

1. Déposer un Projet.

Toute Parisienne, tout Parisien peut déposer un projet, aucune condition d’âge ou de nationalité.

2. L’étude des projets.

Une fois la période de soumission terminée, les projets sont tous examinés par la Ville de Paris pour déterminer, d’une part, s’ils sont recevables et, d’autre part, s’ils sont techniquement réalisables et à quel coût.

3. La co-construction et le regroupement des projets.

Une foisles études d’éligibilité et de faisabilité des projets terminées, la ville regroupe ou co-construit des projets qui se complètent. Le scrutin est définitivement fixé après consultation des commissions publiques qui se tiennent dans les mairies d’arrondissement et à l’Hôtel de Ville.

4. Voter et faire voter pour des projets.

Pour être réalisé, un projet doit faire l’objet d’un vote. Vous avez deux possibilités pour voter : soit par voie numérique sur le site du budget participatif, soit par bulletin de vote papier dans l’une des urnes situées dans tout Paris.

5. La mise en oeuvre des projets gagnants.

De la phase d’étude à la réalisation concrète du projet, la Ville de Paris assume le rôle de chef d’orchestre. Si elle est votée, votre proposition devient un projet à part entière de la Ville.

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02. échelles de pratiques

Bilan des échelles de pratiques

Nous constatons donc que le projet participatif a des degrés de pratique divers.

Il se décline sur différents territoires. L’objectif de ces projets, quelle que soit l’échelle, est de tisser des liens entre les individus et de concevoir les projets autrement. On constate que les acteurs sont systématiquement les habitants, puis une ou plusieurs collectivités territoriales et au moins un autre acteur spécialiste pour mener à bien le projet, cela peut varier en fonction du type de projet. En ce qui concerne l’échelle de pratiques, nous n’avons pas suffisamment de panels pour comprendre si le type de pratiques est en corrélation avec l’échelle de territoire. Cependant, il est essentiel de la citer afin de comprendre que cela pourrait être un outil permettant de cerner d’autant plus le projet participatif. Les données de ces projets à diverses échelles de pratique indiquent l’importance que le projet participatif a sur le territoire abordé de manière sociale ou par le biais d’un investissement à long terme des habitants sur leur territoire. En ce qui concerne le processus du projet, la temporalité est essentielle. Probablement, car elle constitue une notion commune à chaque acteur, qui permet une cohésion initiale. De plus, on peut voir que chaque projet a une temporalité différente, mais que le même processus d’étape se perpétue.

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exemples d’échelle de pratiques

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03. échelles de territoires

. type de territoires . études de cas . mise en comparaison critique

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03. échelles de territoires

types de territoires

Une fois que l’on s’est interrogé sur l’échelle des pratiques, on remet aussi en cause l’échelle du territoire, c’est-à-dire la forme que revêtira le projet participatif sur l’ensemble du territoire. Nous nous pencherons sur deux études de cas, l’une urbaine à Vannes, l’autre rurale à Saint Cirgues-en-Montagnes. Le recours à ces deux études de cas fait suite aux entretiens avec l’urbaniste Paola Gonzales qui a collaboré à ces deux projets et à l’entretien avec l’architecte Nicolas Julien qui a collaboré au projet de Saint-Cirgues-en-Montagnes.

Au cours de ces études de cas, afin de saisir la forme que revêt le projet participatif en fonction de son territoire, nous nous interrogerons sur différents points, quel est le contexte : sa localisation, sa superficie, sa densité de population, son revenu moyen, ainsi que son taux d’activité. Dans quel cadre le projet participatif a-t-il été réalisé et qui en sont les acteurs. Afin d’analyser le processus du projet participatif dans un territoire, nous nous appuierons sur la temporalité.

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types de territoires

Vannes

Saint-Cirgues- en- Montagnes

. étude de cas urbaine : Rive Gauche, Port de Vannes . étude de cas rurale : Saint-Cirgues-en-Montagnes

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03. échelles de territoires

Étude de cas urbaine : Rive Gauche, Port de Vannes Vannes est une ville de la Bretagne. La superficie totale de la ville est de 32,30 kilomètres carrés. La densité de population est de 1652 habitants par kilomètre carré. Le revenu moyen des habitants est de 23 800 euros par ménage et par an, ce qui se situe dans la moyenne basse. Le commerce est présent à raison de 1,1 commerce tous les 100 mètres. Cette ville est un centre économique et une destination touristique.

Le projet participatif du Port de Vannes Rive Gauche a été réalisé dans le cadre de la commande de la ville de Vanne. L’enjeu de la commande était de susciter un rayonnement autour du port de Vannes en renforçant l’activité du port et de la ville. Améliorer le cadre de vie et la fonction urbaine par la requalification des espaces en s’appuyant sur le potentiel de ceux existants.

Pour mener à bien ce projet, la ville de Vannes a fait appel à l’agence Repérage Urbain spécialisée dans la concertation et la sociologie appliquée à l’urbanisme et aux territoires. Elle fait appel à une approche urbaine ainsi qu’à des disciplines des sciences humaines (sociologie, géographie, sciences politiques...), complétées par des compétences en design graphique et en développement web.

Le projet du Port de Vannes Rive Gauche propose une échelle d’intervention divisée en onze lieux pouvant être qualifiés d’environnement bâti (voir tableau).

Afin d’analyser le processus du projet participatif sur un territoire, nous nous appuierons sur la temporalité (voir page 40-41). Le projet a débuté en février 2017 et est toujours en cours de discussion.

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études de cas

nom du lieu

superficie

propriété

possibilités et questionnements

Place Gambetta

1750 m²

Domaine public

Déplacements doux, promenade, espace public, usages commerciaux ?

Secteur capirainerie

12 000 m²

Domaine Public

Circulations douces, stationnement, animation et usages commerciaux ?

Parking des Capucins

13 800m²

Foncier Ville

Optimisation du stationnement, habitat, activité, acessibilité piétonne ?

Secteur de la cale 7 300 m²

Foncier Ville

Préservation de la cale, bâtiments à convertir ou constructions, habitat, activité, commerce, hôtellerie, promenade et espace public ?

12 rue du Commerce

5700 m²

Foncier Ville

Bâtiments à conserver ou non, habitat, activités, commerce, stationnement, vues sur le port et traversées, promenade et espace public ?

Propreté urbaine

3600 m²

Foncier Ville

Bâtiments à conserver ou non, habitat, activités, commerce, stationnement, vues sur le port et traversées, promenade et espace public ?

Parking sud

13 800m²

Foncier Ville

Bâtiments à conserver ou non, habitat, activités, commerce, stationnement, vues sur le port et traversées, promenade et espace public ?

Base nautique

4400m²

Foncier Ville

Promenade et espace de loisirs, ajouts de bâtiments ou équipements, vues sur le port et traversées ?

Aire de piqunique

4400m²

Foncier Ville

Promenade et espace de loisirs, ajouts de bâtiments ou équipements, vues sur le port et traversées ?

113-115 rue du Commerce

23 000m²

Foncier État et Département

Constructions mixtes pour habitat, activités, services, création de nouvelles voies et espaces publics ?

Pavillons

11 200m²

Foncier privé

maintien et évolution du bâti, aménagement du chemin de halage ?

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03. échelles de territoires

Temporalités : projet ville de Vannes.

10.02.2017-12.03.2017 : Consultation citoyenne par la ville de Vannes.

La ville de Vannes lançait une consultation citoyenne (questionnaire papier* ou web) afin de recueillir les avis, suggestions et souhaits d’aménagement de la rive gauche du port.

07.07.2017: Réunion publique de lancement La réunion publique a servi de rappel des enjeux de la ville ainsi que de ses ambitions.

Elle a aussi permis de restituer l’analyse de la consultation citoyenne et d’informer sur le calendrier du projet et de la concertation ainsi que de présenter le site “carticipe”. La réunion a ensuite permis l’échange de questions-réponses avec le public sur la procédure et les modalités de concertation.

Le même jour, mise en ligne du site internet Carticipe par Repérage Urbain. Ce site a pour objectif de récolter l’expression du public par l’outil numérique. Ouvert tout le long de la participation du 7 juillet 2017 au 30 octobre 2017. Une démarche “phygitale” (aller-retour entre les démarches physiques et la concertation numérique) globale pour la production urbaine.

08.07.2017 : Atelier par Repérage Urbain : cadre urbain.

L’objectif était de visualiser ce que pourrait être le port de Vannes par l’installation d’un panneau en Plexiglas, permettant la visualisation de perspectives fictives par le collage successif de différents types d’architecture imprimés et découpés à l’échelle du site. Les réactions, avis et recommandations des participants étaient recueillis au fur et à mesure de l’exercice, puis ont été synthétisés et reportés sur la carte participative en ligne.

17.10.2019 : Atelier par Repérage Urbain : cadre urbain.

L’atelier consistait à agencer sur des photos aériennes, des pièces en lego et carton, représentant des espaces publics et du bâti, avec pour objectif la définition collective d’un plan « idéal », en tenant compte des contraintes d’emprise au sol et de coûts. Les réactions, avis et recommandations des participants étaient recueillis au fur et à mesure de l’exercice, puis ont été synthétisés et reportés sur la carte participative en ligne.

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études de cas

29.11.2017 Réunion publique de clôture.

La réunion publique a consisté à rappeler des différentes démarches et supports de dialogues menés, avec une synthèse quantitative de la participation. Il y a eu une présentation de la synthèse des « attentes » exprimées par les différents moyens de dialogue. Puis un temps d’échanges de questions-réponses par rapport aux attentes synthétisées et sur la suite de la procédure.

Juilet 2018 : Sélection d’opérateurs.

Trois opérateurs, français et internationaux, (Sembreizh, Compagnie de Phalsbourg/ Cefim et Eiffage) ont été sélectionné en juillet 2018.

Avril 2019 : Présentation du projet.

Trois panneaux rappelant les orientations du projet issues de la concertation préalable, les étapes de dialogues précédentes, les ambitions générales du projet et les étapes à venir, ont été exposés sur les berges du Port, devant l’espace « Dédale » (ex-DDE).

23.09.2019 : Contestation habitants Les représentants du conseil de quartier du Centre-ville viennent d’écrire un courrier au maire, David Robo, déposé ce lundi matin 23 septembre, concernant le choix du projet d’aménagement de la rive gauche. « La phase d’élaboration du cahier des attentes a été bien menée, a permis une vraie expression des Vannetais, preuve de leur intérêt pour ce projet d’envergure », indiquent les représentants du conseil, déplorant en revanche « le déroulement de la suite du processus ».

25.09.2019 : Report À l’issue du choix du lauréat par la commission, ce sont les élus qui devaient entériner cette décision par un vote lors du prochain conseil municipal, qui se tiendra le 14 octobre 2019. Le vote n’aura donc pas lieu. La décision a été reportée et sera prise « après les prochaines élections municipales » de mars prochain. « Ce n’est pas une reculade, mais une écoute » a indiqué le maire.

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03. échelles de territoires

On constate que Vannes est une grande ville et que l'intervention se fait sur un secteur du territoire.

Dans le cadre de l'ordonnance, la ville a été l'initiatrice de l'action. Elle a été soutenue par l'agence Repérage Urbain. Les outils mis à disposition au cours de ce projet participatif ont consisté en un site internet dédié, la diffusion par la presse locale, l'initiation d'ateliers pour créer un cahier d'attentes avec les habitants, donc plusieurs recours. Le temps du processus de projet participatif avec l'agence Repérage urbain a duré de février 2017 à novembre 2017. Comme pour l'ensemble du projet, le délai est plus long entre le début de 2017 et aujourd'hui, toujours en discussion. Ce qui est extrêmement présent dans ce projet, c'est la désillusion des habitants vis-à-vis du projet participatif. Le fait que les politiciens deviennent des décideurs dans la phase finale du projet est une incompréhension de la démarche qui a été faite dans le sens où l'on était acteur du projet mais que l'on ne peut pas être décideur dans une phase finale. Le sujet est toujours en suspens.

Il soulève donc des questions sur le poids de l'influence des politiciens dans le projet participatif.

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études de cas

Présentation du projet sur le port

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03. échelles de territoires

Étude de cas urbaine : Saint-Cirgues-en-Montagne Saint-Cirgues-en-Montagne est un village situé dans la région d’Auvergne-Rhône Alpes, la superficie totale du village est de 21,78 kilomètres carrés, la densité de population est de 9,6 habitants au kilomètre carré. Le revenu moyen des habitants est de 16 700 euros par ménage et par an, ce qui est relativement peu élevé.

L’activité est présente, mais limitée : il y a 0,8 commerce tous les 100 mètres. Ce village bénéficie de façon saisonnière du tourisme, sans quoi il y a peu d’activité.

Le projet participatif de Saint-Cirgue-en-Montagne a été réalisé dans le cadre du programme «Consulta’Action» dont le thème est «4 résidences pour penser les ruralités de demain».

Il a été soutenu par le Conseil de l’Architecture, de l’Urbanisme et de l’Environnement du département de l’Ardèche, le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche et le réseau de recherche Espace Rural et Projet Spatial(1). Saint-Cirgues en Montagnes est une des communes où se situe l’une des résidences dans le cadre du projet participatif. L’enjeu de la commission consistait à «penser la ruralité à travers le prisme de sa transformation future, de manière inventive et prospective, tant dans ses processus que dans ses projets».

Pour mener à bien ce projet, «Consulta’Action» a fait appel à l’équipe Incipit qui a pris en charge le projet de Saint-Cirgues-en-Montagnes. L’équipe est composée de Laurie Gangarossa (représentante), Paola Gonzales Jara, Violette Solheilhac, Andréas Blanchardon et Nicolas Julien qui réunissent les disciplines suivantes : architecture, urbanisme, paysage, programmation, sociologie et littérature.

Le projet de Saint-Cirgues-en-Montagnes, à l’échelle des interventions, divise

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études de cas

deux lieux pouvant être qualifiés de milieux bâtis et deux lieux pouvant être qualifiés de milieux naturels (voir tableau). Afin d’analyser le processus du projet participatif sur un territoire, nous utiliserons la ligne temporelle (voir ci-dessous) l’équipe incipit pour réaliser deux résidences dont le thème était le récit. Une première résidence a eu lieu entre le mercredi 13 février et le 16 février 2019 et une seconde entre le 7 et le 18 mai 2019.

nom du lieu

superficie

possibilités

L’ancien collège

1 700m²

- Le soutien aux initiatives, à la création d’activité et à la rencontre de porteurs de projets - Le logement de courte et moyenne durée, saisonnier ou «passerelle» -L e développement de l’expression et de la curiosité des enfants et jeunes du village - Le maintien des soins médicaux sur la commune, voire le support pour n établissement de santé à part entière.

Place du breuil

16 000 m²

- Redonner une cohérence globale à la place - Penser la polyvalence des espaces

Le plan d’eau

[inconnue]

- Dépasser l’imaginaire du plan d’eau - Franchir une série de séquences et d’expériences spatiales

Le parcours

[inconnue]

- Révéler l’identité de la montagne par le parcours - S’accrocher au réseau du territoire - Adapter la typologie des cheminements aux séquences traverséesw

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03. échelles de territoires

Temporalités : projet Saint-Cirgues-en-Montagne

13 février 2019 : Résidence I - Atelier café lecture-écriture « Partir ou rester ?»

Autour de lectures d’extraits littéraires, d’exercices d’écritures à contraintes et de descriptions de cartes postales anciennes du village, l’atelier café-lecture avait pour thématique. « Rester ou partir ? ». Une manière d’aborder la vacance et le dilemme habitant qui en est à l’origine. « Cette question, on se l’est tous posée à un moment donné de notre vie », nous a confié une habitante.

La parole habitante ici récoltée, constituée de témoignages, de mémoires de lieux (piste de ski oubliée, source d’eau disparue), de pratiques anciennes (tueries particulières, scieries) a ensuite orienté nos recherches tout au long de la résidence. Matière première précieuse, elle a également nourri les scénarios de projets et les deux Contes de saisons.

14 février 2019: Résidence I - Atelier au collège « Les jeunes d’ici s’en vont » Cette intervention dans le cadre scolaire a été montée en co-construction avec la principale de la cité scolaire, Isabelle Belloti. L’idée était de faire entendre la voix et de mobiliser les élèves d’une classe de 3e confrontée aux choix d’orientation en questionnant la formule-constat portée par de nombreux habitants : « les jeunes d’ici s’en vont » qui a été dépassée dans sa dimension d’apriori. Deux questions étaient posées aux élèves : « Quel(s) métier(s) voulez-vous faire plus tard ? » ; « Ici (à Saint-Cirgues ou sur le plateau ardéchois) ou ailleurs ? Où et pourquoi ? ». La majorité de Post-its « ici » affichés au tableau et les débats qui ont eu lieu prouvent que les nouvelles générations projettent leurs avenirs dans leur territoire d’origine. Cet échange a influencé des pistes de programmation et a permis de rendre compte des récits des adolescents, tranche d’âge souvent absente des temps participatifs 15 février 2019: Résidence I - Atelier en mouvement « Récits-actions en réaction » Cette promenade problématisée et ciblée avec des points d’arrêts intuitifs (préidentifiés par l’équipe) s’est effectuée dans le bourg en compagnie des élus et a permis de cibler des lieux-clés tels que la place du Breuil, les principaux bâtiments à rénover (dont la mairie récemment incendiée) ou les cours d’eau. Ce temps était propice à un regard plus expert et opérationnel, appuyé des données et de l’historique des transformations du village.

L’équipe a ainsi pu mettre à l’épreuve de premiers scénarios de projets en sollicitant la réaction des élus. Être sur le terrain même des récits projetés aidait nettement à la compréhension de ceux-ci

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études de cas

16 février 2019 : Résidence I - Soirée restitution« Histoires perçues» - Temps 1 : Une restitution orale : la lecture d’un extrait de Michel Houllellebecq par la compagnie des Bulles et des Grains, la présentation de la Consult’action, de l’équipe et de son travail, le partage des premières pistes thématiques à enjeux identifiées (l’eau, le territoire public...)

- Temps 2 : Une exposition où étaient présentés : la synthèse spatialisée de la parole habitante sur le thème « Partir ou rester » en écho aux extraits littéraires, les brèves illustrées, des livres mis à disposition du public, une sélection thématisée de cartes postales anciennes, les carnets de croquis...

- Temps 3 : -Un apéritif dînatoire propice aux échanges en petits groupes et aux retours d’expériences.

17 mai 2019 : Résidence II - Soirée ciné-débat « Nouvelles pratiques agricoles et néo-ruraux d’ici et d’ailleurs » Cinéma au village », la mise en débat et la venue d’invités était à l’initiative de l’Incipit.

Elle s’est déroulée en deux temps : d’expériences.

-La projection du documentaire « Jeune bergère », de la réalisatrice Delphine Détrie, un documentaire que nous avons choisi sur le thème de la reconversion professionnelle d’une cadre parisienne en bergère sur des terres normandes où elle n’avait aucune racine et expérience du métier. Le focus était mis sur la radicalité du changement de vie et des difficultés d’intégration dans le monde agricole en place. Il posait la question de l’entrepreneuriat en milieu rural, des logiques d’exclusion liées au foncier (bâti et parcellaire) et à l’héritage, des conflits d’usages ou des dérives des politiques agricoles et des systèmes productifs valorisés.

-Un débat qui a permis de revenir sur les difficultés énoncées et les actions à mener pour y pallier : formations agricoles en informatique (un partenariat avec la cité scolaire est à construire sur ce volet), associations coopératives, accompagnement des nouveaux arrivants, partenariats publics (écopâturage). Nous avions invité des éleveurs du village, des néo-maraîchers d’un autre village ardéchois, ainsi que des porteurs de projets amenés à s’installer sur la commune pour ouvrir les échanges d’expériences à d’autres échelles. Les débats ont été denses et vifs sur certains sujets, révélant les difficultés vécues et notamment les effets de concurrences du secteur.

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03. échelles de territoires

18 mai 2019 : Résidence II - Exposition “Récits de projets” Cette exposition faisait office de restitution finale regroupant le travail amorcé lors de la première résidence et la finalisation à l’issue de la seconde. L’équipe est revenue sur l’analyse des échanges avec les acteurs locaux et a fait le récit des projets imaginés.

Chaque scénario (réhabilitation de l’ancien collège, revitalisation de la place du Breuil, changement d’échelle du plan d’eau et redéfinition des sentiers de randonnée) a fait l’objet de représentations variées (plans, dessins, éléments de relevés...). Un temps de mise en débat a permis aux participants de réagir aux récits exposés et la soirée s’est terminée sur un temps festif.

On constate que Saint-Cyrgues-en-Montagne est un grand village et que l’intervention a eu lieu sur l’ensemble du territoire.

Dans le cadre du programme «Consulta’Action» qui a initié l’action. L’équipe Incipit avait un fil conducteur qui est le récit. Les outils mis à disposition au cours de ce projet participatif étaient principalement des ateliers de travail afin de créer une exposition exposant les projets et la démarche. Le fait de réaliser deux résidences est intéressant car il nous permet de voir le site sous plusieurs angles.

Cependant, le temps de réalisation a sans doute été court. L’équipe Incipit, selon Nicolas Julien, a fait de cette aventure un projet participatif à but non lucratif. En raison de l’ampleur de la tâche et des budgets de Consult’action inférieurs à ceux des autres projets participatifs. Ce qui peut être regrettable. Cela soulève des questions sur les limites de la pratique de la budgétisation participative dans les zones rurales où les budgets sont plus faibles que dans les zones urbaines.

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études de cas

Affiche du projet

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03. échelles de territoires

Mise en comparaison critique

Quand on confronte le projet du port de Vannes et le projet de Saint-Cirguesen-Montagnes, on se rend compte de plusieurs choses. La première est que le nombre d’acteurs à l’origine du projet diffère selon le territoire. En milieu urbain, une seule collectivité territoriale est à l’origine du projet, la municipalité. Alors qu’en milieu rural, plusieurs collectivités territoriales entrent en jeu au niveau régional et départemental. Cela s’explique par le fait que la ville de Vannes a les moyens de soutenir un projet participatif par le biais de ses propres ressources.

Contrairement au village de Saint-cirgues-en-Montagnes, qui fait partie d’un regroupement lors de la réalisation d’une action, car il ne saurait être le seul initiateur d’un projet aussi important de par son budget au niveau communal.

Le deuxième point est le type d’expert impliqué. La ville de Vannes a fait appel à l’Agence de repérage urbain dans un premier temps et dans un second temps pour lancer une phase de concours. Ce qui a également un coût. Contrairement au village de Saint-Cirgues-en-Montagnes qui a pu être aidé par l’équipe Incipit qui a été exclusivement conçue pour ce projet. Les agences spécialisées dans les projets participatifs n’étaient généralement pas intéressées par ce projet car il est peu rentable. L’équipe Incipit l’a fait dans un but de recherche et de partage à but non lucratif. Le troisième point est l’approche du public aux experts et le quatrième point est l’approche à instaurer entre les habitants en fonction du territoire. Les habitants des zones urbaines sont souvent plus habitués à s’exprimer au niveau local, car les réunions publiques sont monnaie courante, contrairement aux zones rurales. Cela a donc un impact sur l’approche à adopter avec les habitants afin de tisser des liens. Le cinquième point est la diffusion du projet et son rayonnement.

La ville de Vannes ayant plus de moyens budgétaires communiquera le projet sur

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mise en comparaison critique

différents supports contrairement au village de Saint-Cirgues-en-Montagnes.

Toujours en matière de budget, c’est la temporalité du projet qui est en jeu. Le port de la rive gauche a ainsi débuté en 2017 et fait toujours l’objet de discussions, tandis que l’intervention de l’équipe Incipit a été brève sur deux résidences. Le dernier point est la désillusion que les habitants peuvent avoir envers le projet participatif. Dans le premier cas urbain, les habitants espéraient pouvoir être décideurs dans la phase finale. Ils se sont sentis lésés par la situation. Et il y avait un sentiment d’injustice.

On peut donc voir des avantages et des inconvénients dans les deux territoires, une chose est sûre, c’est que le budget, la politique et le mod

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Conclusion

Le projet participatif vise à donner aux habitants la possibilité d’être acteurs, de dégager les connaissances d’experts et d’adapter un projet à leur environnement.

La dernière décennie est marquée par un boom du projet participatif. Ce phénomène peut être dû à la réaction à une situation politique, économique, sociale et environnementale. Il témoigne d’un changement de paradigme et d’une volonté de changer les conditions de vie. On constate que le projet participatif peut revêtir de nombreuses formes, contrairement à la conviction dominante. Il peut également se dérouler sur différents niveaux de territoire : métropolitain, urbain, périurbain ou rural. La possibilité d’accéder à un processus de ce genre sur l’ensemble du territoire est intéressant.

Cependant, on constate une disparité de pouvoir d’action sur ce territoire en dépit de tous les efforts. Cela résulte donc des déséquilibres et des crises qui se développent dans la société. Elle remet en cause la production architecturale, urbaine et rurale sur l’ensemble du territoire. Une réponse spatiale peut-elle mettre fin à la disparité territoriale ? En prenant toujours en considération les mêmes enjeux : politiques, économiques, sociaux et climatiques. Devons-nous reconsidérer le rôle des acteurs et le processus global de production spatiale territoriale ?

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Le projet participatif peut se décliner sous de nombreuses formes, nous nous interrogerons ici sur les enjeux du projet participatif au cours de la dernière décennie en France, que ce soit au niveau des pratiques ou du territoire. En quoi ce choix est-il révélateur des inégalités et des crises qui sévissent dans la société et dans les pratiques de la discipline architecturale ?

Dans une première partie, nous proposerons une analyse de l’essence du projet participatif et de son développement.

Dans une seconde phase, nous proposerons un examen de l’imbrication des différents types d’échelles de pratique au sein d’un projet participatif. Enfin, la dernière phase proposera une réflexion sur les enjeux à l’échelle du territoire à travers deux études de cas, l’une urbaine et l’autre rurale.