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La Clinique de La Source distinguée pour la seconde fois

Pour une clinique aussi, il est important de continuer à innover constamment. Entretien avec Dimitri Djordjèvic, Directeur général.

PROPOS RECUEILLIS PAR LAURINE CHIARINI LAURINE.CHIARINI@CVCI.CH PHOTO THIERRY ZUFFEREY

En 2014, La Source a été lauréate du ESPRIX Swiss Award for Excellence. En juin 2022, la clinique a remporté le Prix ESPRIX dans la catégorie «Agilité et innovation au service du client». Que signifie pour vous la remise de cette distinction?

C’est une grande fierté : ce prix est reconnu au niveau national et remis dans le cadre du programme de l’European Foundation for Quality Management (EFQM), label auquel la clinique est affiliée. Il s’agit d’une reconnaissance de tout ce qui a été mis en place aux niveaux agilité et innovation, qui ont toujours été la carte de visite de La Source. Nous avons été les premiers dans le canton de Vaud à travailler avec le robot chirurgical Da Vinci®, et les premiers dans l’Union européenne à acquérir le robot pour chirurgie spinale Mazor XTM en 2018. En 2020, la clinique a innové dans la continuité des soins en lançant les soins à domicile, dans une anticipation de l’évolution du modèle hospitaliser.

La gestion d’une clinique est-elle différente de celle d’une entreprise traditionnelle?

Il n’y a pas de réelle différence, même si une clinique est plus complexe à gérer que beaucoup d’entreprises. Avec 15 spécialités, 45 métiers et plus de 570 médecins accrédités actifs au sein de La Source, tout le monde doit travailler en harmonie et collaborer pour garantir le bon fonctionnement des services. Une autre complexité réside dans le fait que l’évolution d’un patient n’est pas comparable à celle d’une pièce usinée: l’humain peut passer par tous les aléas, avec une part importante d’impondérables.

La pandémie a accéléré le passage à la digitalisation pour de nombreuses entreprises. Qu’en est-il de La Source?

Dans le monde des soins aigus, tout ne peut pas être digitalisé ; nous sommes encore dans un métier de l’humain. Dans le futur, cela pourrait servir pour la surveillance à distance, mais nous en sommes encore loin. Durant la pandémie, nous étions au service de la cellule de crise cantonale: les priorités ont dû être revues, ce qui a freiné un certain nombre de projets. A ce moment-là, la digitalisation a été plutôt retardée.

La Source appartient à une fondation de droit privé. Quel est l’impact sur la gouvernance de la clinique?

Le fait d’appartenir à une fondation sans but lucratif nous donne une indépendance financière. Mais comme toute entreprise, nous devons être profitables et garantir une rentabilité afin de pouvoir financer les projets futurs et investir dans de nouveaux outils. Lorsque les temps sont plus difficiles, notamment avec la pandémie, les pressions sur les coûts de la santé ou la baisse des remboursements par les assurances, nous n’avons pas d’obligations vis-à-vis d’actionnaires à la fin de l’année. A ce jour, les facteurs externes ont pu être absorbés sans devoir être répercutés sur l’organisation de l’entreprise ou le traitement des collaborateurs, ce qui nous a permis d’étendre cette pression dans le temps et d’avoir un horizon à long terme.

Quels sont vos objectifs sur les prochaines années?

Le prix reçu est la poursuite d’une aventure, et il s’agit maintenant pour nous de maintenir un haut standard de qualité. L’un de nos défis principaux consiste à obtenir la reconnaissance des payeurs, c’est-à-dire les assureurs, vis-à-vis de la qualité que nous offrons à leurs patients. Le système en place aujourd’hui ne favorise pas suffisamment la prise en charge du patient, et les coûts liés à la santé sont constamment sous pression. Tout le monde aimerait les maîtriser en conservant le même niveau, mais avec moins de moyens ; c’est là le nœud du problème, et il est important d’en parler.

Dimitri Djordjèvic, Directeur général de la Clinique de La Source.