4 minute read

Recycler les déchets électroniques

Next Article
Nickel

Nickel

RECYCLAGE DES DÉCHETS ÉLECTRONIQUES UNE NOUVELLE VIE POUR LES MÉTAUX USAGÉS

«Nos procédés se fondent sur une métallurgie complexe plomb-cuivrenickel utilisant ces métaux usuels comme collecteurs pour récupérer les métaux précieux ainsi que d’autres métaux dits “impuretés” tels que l’antimoine, le bismuth, l’étain, le sélénium, le tellure et l’indium.» — Umicore

«Les déchets d’équipements électriques et électroniques, y compris ceux d’accumulateurs Li-ion, sont prétraités et placés dans un convertisseur à cuivre, puis le sulfate de nickel brut est extrait par électrolyse et envoyé à une raffinerie de nickel pour être transformé en sulfate de nickel pur, qui sert de matière première dans la fabrication des batteries.» — Sumitomo Metal Mining

«Grâce à la structure modulaire de nos nouveaux systèmes de recyclage, nous pouvons réagir aux marchés et aux besoins avec une grande souplesse et réintroduire ainsi de plus en plus de matériaux contenant du métal dans leur cycle de réutilisation.» — Aurubis

Imaginez le plus grand des navires de croisière. Imaginez ensuite son poids (un peu plus de 100 000 tonnes). Puis imaginez le poids de 500 navires identiques à celui-ci. C’est la quantité ahurissante de nouveaux déchets électroniques que nous produisons chaque année. Plus de 53 millions de tonnes rien qu’en 2020, selon le Global E-waste Monitor. Et cela va augmenter d’année en année, avec une projection de 74 millions de tonnes pour 2030. Mais aujourd’hui, à peine une dizaine de millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) sont vraiment recyclées, c’est-à-dire traitées de manière à récupérer les métaux et autres matériaux de valeur, dont le nickel. Les 43 millions de tonnes de DEEE restantes, qui contiendraient selon les estimations pour environ 55 milliards de dollars US de matériaux récupérables, ne sont pas recyclées et finissent en décharge. Il est clair que la plupart des téléphones mobiles, ordinateurs, téléviseurs et autres appareils ou composants électroniques de notre quotidien connaissent une fin de vie déplorable.

Une récupération complexe

Les DEEE contiennent du nickel, quoiqu’en quantité variable selon le type de composants à recycler. Sa récupération est vraiment complexe, car ce métal « sociable » s’amalgame bien avec la plupart des autres métaux. Le nickel constitue le plus souvent entre 0,5 % et 2 % du poids total d’un composant, ce qui est très largement en dessous de sa teneur en fer ou en cuivre. La filière électronique utilise le nickel pour ses attributs essentiels, comme le montre son emploi dans les condensateurs céramique multicouches (voir page 6). Les métaux précieux (or, argent et palladium), même présents en bien moindres quantités, peuvent avoir une plus grande valeur pécuniaire. Mais dans une économie circulaire, il faut récupérer le plus possible de matériaux, et les membres du Nickel Institute y mettent vraiment du leur.

Des procédés exclusifs

Chaque producteur de nickel engagé dans le recyclage des DEEE emploie ses propres procédés de traitement, qui sont souvent exclusifs. Tout commence par un prétraitement, car les DEEE contiennent beaucoup de plastiques, céramiques et autres matériaux non métalliques relevant de filières distinctes, la fraction métallique étant la plus intéressante. À ce stade, l’acier des appareils peut être prélevé par séparation magnétique et envoyé à des aciéries pour un recyclage direct. Le broyage, par exemple des cartes de circuit imprimé, voire des téléphones entiers, peut faciliter la séparation des matériaux. Certaines entreprises établissent des chaînes de recyclage distinctes pour les différents types d’accumulateurs, dont les quantités à recycler devraient augmenter rapidement à mesure que les batteries de véhicules électriques arrivent en fin de vie. Les procédés mis en œuvre dans la récupération des métaux, notamment du cuivre, du nickel et des métaux précieux, incluent la pyrométallurgie (à haute température), l’hydrométallurgie (dissolution acide), ou les deux. Quelques entreprises arrivent à récupérer d’autres éléments utilisés dans les composants électroniques, notamment l’indium, le sélénium, le bismuth et d’autres métaux présents en quantités encore plus infimes.

Une matière première importante

Certaines entreprises membres du Nickel Institute traitent déjà des DEEE depuis plus de 30 ans. Ces déchets constituent une source de matière première importante et elles sont prêtes à en recycler de plus grandes quantités dans le futur. Les matériaux devenus déchets ont été extraits du sol il y a fort longtemps et peuvent être de nouveaux transformés en composants électroniques neufs pour satisfaire les besoins actuels. Même si la quantité de nickel présente dans les DEEE est relativement faible, le secteur du nickel contribue activement à l’effort commun visant à établir une économie circulaire. «Vale recourt depuis longtemps au traitement pyrométallurgique pour recycler les matériaux, mais étudie aussi des procédés hydrométallurgiques. Notre schéma de processus est robuste et offre plusieurs options de traitement pour ces matériaux, et nous continuerons à faire progresser notre capacité à recycler la masse noire.» — Vale

«Notre convertisseur de Rönnskär, dans le nord de la Suède, est l’une des plus grandes installations au monde pour le recyclage des métaux contenus dans les déchets électroniques. De plus, cette unité réduit ses émissions au strict minimum et son procédé sert aussi à alimenter un réseau de chauffage urbain.» — Boliden

«Nous avons recyclé plus d’un million de tonnes de déchets électroniques depuis les années 1990.» — Glencore

This article is from: